• La masturbation constituerait alors un moyen d’émancipation des femmes face au tout médical et à l’accouchement standardisé, leur permettant de reprendre le contrôle de leur corps et de la venue au monde de leur enfant.

    • Je comprends pas le besoin de lier ça a des trucs mystiques et/ou essentialistes « énergie féminine de la terre et du ciel », « puissance féminine », etc.

      Concrètement elles ont vécu le fait de récupérer l’autonomie sur leur corps, d’être enfin un peu plus maitresse de leur corps et donc de leur vie, sans ingérence extérieure. Point. C’est une magnifique chose en soi !

      Quelque soit son sexe, quelque soit les caractéristiques de son corps. Suivant le corps qu’on a et les événements qu’on vit, les manières d’être autonome sont différentes, et là pour elles, en tant que femmes pendant un accouchement, c’est le fait de stimuler des zones érogènes, le clitoris.

      #femmes #accouchement #accouchement_physiologique #naissance #douleur #péridurale #masturbation #clitoris #autonomie

    • Je ne connaissais pas cette pratique, perso j’ai vécu l’expérience de l’enfantement (à la maison) comme un retour profond sur moi même. Je ne suis pas mystique mais il y a effectivement quelque chose de la transcendance, l’idée violente de mort que l’on peut éprouver aussi quand on jouit, bien au-delà d’un simple processus physiologique que certains hommes voudraient imposer. J’ai aussi des copines qui ont joui en accouchant (à la maison parce qu’à l’hôpital ou dans une maternité classique je suppose que ce n’est pas possible de se détendre assez), sur le nombre de femmes qui enfantent ça doit être un nombre réduit, mais ça arrive bien.
      (l’article note une étude qui évoque un orgasme entre 0,3% et 0,7% des naissances étudiées)
      Et pour les règles, se masturber ou faire l’amour semble fonctionner pour réduire les douleurs.
      Un jour, les femmes vivront peut être la libération sexuelle, la vraie, celle qui appartient à chacune d’elle, dans la connaissance et la reconnaissance des sensations de leur corps, sans jugement moral. Et pas la libération phallique des années 70 qui a occulté les femmes et a consisté à les insulter quand elles refusaient d’être violées.

      L’objectif de ce livre ( Naissance orgasmique, guide pour vivre une naissance sûre et satisfaisante. https://www.lalibrairie.com/livres/naissance-orgasmique--vivre-une-naissance-sure-et-satisfaisante_0-56782) est simple : « Nous avions toutes deux l’ambition de remettre la puissance et la beauté de la naissance entre les mains des femmes et de celleux qui les soutenaient. »

      #jouir ##enfantement

    • woo, en france

      En moyenne, en 2016, 82% des femmes se sont vues poser une péridurale pendant leur accouchement …

      Les femmes n’ont pas fini de souffrir.
      #sexisme_médical
      Dire qu’il y a des opérations de cancer du sein qui se font sous hypnose… (pas dans une secte hein, à Curie)
      Dire encore, que les avortements pouvaient se faire sans douleur et sans anesthésie (méthode #Karman)
      C’est juste terrible d’imposer ces schémas de pensée qui ne font jamais que citer advitam la bible, combien de temps encore pour reprendre nos corps ?

    • A regarder de plus près les années 70, tu te rends compte du continuum du pouvoir terrifiant que les hommes se sont arrogés sur les femmes, en les critiquant sur le biais sexuel, sur la maternité, sur les soins d’élevage des enfants.
      Et surtout en utilisant de pseudos arguments scientifiques en psychanalyse ou en sexologie.

      Recenser les accusations et les reproches faits aux femmes qui avaient pour but de restreindre leurs libertés et le champ de leurs savoirs serait intéressant.
      Et montrer comment ces répercussions persistent aujourd’hui et sont de l’ordre d’une acceptation culturelle des violences sexuelles faites aux femmes et aux enfants.
      #1979

  • Savoirs des femmes. Médecine traditionnelle et nature (Maurice, Rodrigues, La Réunion) | Cairn.info
    https://www.cairn.info/revue-les-tribunes-de-la-sante1-2014-3-page-51.htm#

    Les accoucheuses traditionnelles semblent, pour la plupart d’entre elles, avoir possédé de réelles compétences obstétricales et les témoignages tendent à montrer que ces compétences étaient déterminantes pour la réputation d’une personne : une matrone que la rumeur publique désignait comme incapable n’exerçait que peu de temps par manque de sollicitations.

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    Les descriptions faites par les matrones réunionnaises et rodriguaises et par les dayi mauriciennes attestent d’un suivi tant prénatal (palpation, examen, toucher, administration de tisanes, conseils prophylactiques) que post-natal (suivi des suites de couches, bains cicatrisants, soins au nouveau-né), d’une grande disponibilité et d’une profonde conscience professionnelle. De plus, les différents récits d’accouchement mettent en évidence diverses techniques obstétricales particulièrement difficiles à mettre en œuvre, révélatrices d’un niveau de technicité élevé, telles que, par exemple, le fait de faire rentrer le bébé dans le corps de sa mère en cas de mauvaise présentation ou les techniques destinées à retourner l’enfant in utero et à le placer en bonne position dans le bassin de sa mère.

    Dès les débuts de l’expansion du pouvoir de la biomédecine, que l’on peut situer au début du XXe siècle pour La Réunion, aux alentours des années 1940 pour Maurice et de manière plus récente, dans les années 1970, pour Rodrigues, les savoirs féminins ont été critiqués, dévalorisés, taxés de croyances, de superstitions. De nombreux articles de presse du début du siècle, à La Réunion notamment, attribuent (à tort ou à raison) les morts en couches aux seules matrones, qui sont également accusées d’être sales, ignorantes, accusations qui furent aussi, jadis, en Europe, présentes lors de la prise de pouvoir des obstétriciens hommes sur les femmes et leurs savoirs .

    Comme en Europe, la terre des femmes, celle où l’on plantait un arbre à la naissance d’un enfant, celle dans laquelle étaient enterrés les placentas des nouveau-nés, devenait terre des hommes. Mais les femmes n’ont pas, pour autant, abandonné leurs traditions. Habituées, par l’histoire, à être minoritaires et à se battre pour garder leurs savoirs, elles ont appris à les cacher, à se faire discrètes, forme de résistance sans doute, significative d’un conflit interne.

    En effet, quelle que soit l’île concernée, une double attitude apparaît, associée à un double discours.

    #Mascareignes #sorcières #femmes #océan_indien #femmes_médecins #accouchement_à_domicile #care #massage_in_utero #colonialisme #écoféminisme
    #enfantement

    (pour l’avortement, les feuilles d’ananas étaient préconisées)

  • Le livre tirée de la thèse d’une collègue, est sorti !

    Expérience du #corps, expérience de l’#espace

    Cet ouvrage présente les processus d’interactions entre corps et espace, à partir du cas de la #grossesse et de l’#accouchement. La succession de combinaisons que forment les relations entre corps, espace et #temps sont minutieusement décrites. Avec l’expérience de l’#enfantement, les sphères du quotidien sont transformées et réinvesties. Le corps de la #mère abritant le corps d’un #fœtus est peu à peu construit comme un espace, sous l’influence des mouvements du fœtus et d’un ensemble d’images et d’#actes_médicaux. Certaines séquences d’#espace-temps, les étapes de l’accouchement par exemple, sont même caractérisées par une recomposition complète de l’interface entre corps et espace, avec une rupture de leurs limites. Cette #géographie_incarnée permet ainsi de mettre en évidence un double mouvement : l’acquisition d’une #spatialité par le corps et l’acquisition d’une #corporéité par l’espace.


    https://www.presses-academiques.com/catalog/details//store/fr/book/978-3-8381-4386-6/exp%C3%A9rience-du-corps,-exp%C3%A9rience-de-l-espace

    #genre #femmes #géographie_du_corps
    cc @reka