« Je voudrais un toit pour mon fils » : le nombre d’enfants à la rue avant la rentrée atteint un nouveau record
▻https://www.lemonde.fr/societe/article/2025/08/28/je-voudrais-un-toit-pour-mon-fils-le-nombre-d-enfants-a-la-rue-avant-la-rent
Le 7ᵉ baromètre « #enfants à la rue », publié jeudi 28 août par l’Unicef France et par la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS), révèle que 2 159 mineurs ont été laissés sans solution d’#hébergement au soir du 18 août, après que leur famille a réussi à joindre le #115. Leur nombre a progressé de 6 % en un an, de 30 % depuis 2022 – quand le ministre du #logement de l’époque avait promis qu’il n’y aurait plus d’enfant à la rue – et de 133 % depuis 2020.
Parmi les mineurs décomptés, 503 ont moins de 3 ans – 38 % de plus qu’en 2022. Et ces données n’incluent pas les familles qui n’arrivent pas à joindre le 115 – le numéro est sans cesse saturé – ni celles qui n’essaient pas ou plus, faute de chance d’être hébergées. Les #mineurs_non_accompagnés ne sont pas non plus pris en compte. En mars 2024, la coordination nationale jeunes exilé.es en danger en a recensé 1 067, refusés ou en recours de minorité, contraints de vivre dans la rue.
« Ces chiffres sont accablants. Le grand public n’imagine pas que dans un pays riche tel que le nôtre, il puisse y avoir des enfants à la rue. Mais, malgré nos alertes répétées, ils sont de plus en plus nombreux et des enfants en meurent – au moins 31 en 2024, selon le recensement effectué par le Collectif des morts de la rue », s’indigne la présidente de l’Unicef France, Adeline Hazan, qui exhorte à un « sursaut politique ».
La progression du nombre d’enfants à la rue s’explique par une accumulation de facteurs : la crise du logement s’est intensifiée, avec notamment une baisse des créations et des attributions de logements sociaux. La forte inflation a contribué à l’augmentation de la #pauvreté. Les #expulsions locatives, facilitées par la loi Kasbarian-Bergé de 2023, ont flambé. Les obtentions et renouvellements de titres de séjour ont, quant à eux, diminué. Tout cela a créé du sans-abrisme, d’une part, et empêché des personnes de quitter l’hébergement d’urgence, d’autre part. Or celui-ci est resté stable, avec 203 000 places, un niveau record atteint durant la crise sanitaire liée au Covid-19.
Le dispositif sature et l’Etat respecte de moins en moins le code de l’action sociale et des familles, qui lui enjoint d’héberger de façon inconditionnelle et continue les personnes sans abri en situation de détresse. Il a fixé aux associations qui gèrent le 115 des critères de priorisation, souvent assortis de durées de prise en charge.
[...]
L’Ile-de-France concentre le plus grand nombre d’enfants laissés sans hébergement après appel au 115. Mais cet indicateur ne permet pas de rendre compte de la situation très dégradée dans les territoires ultramarins, particulièrement à La Réunion et à Mayotte, victime du cyclone Chido fin 2024, où une récente loi autorise l’Etat à déroger à l’obligation d’héberger les personnes dont il détruit l’habitat précaire.

