• « On va aller où ? » : nombre inédit d’enfants sans-abri à la veille d’une rentrée scolaire
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/08/29/on-va-aller-ou-le-nombre-d-enfants-sans-abri-a-la-veille-d-une-rentree-scola


    Des locaux d’entreprise vides sont occupés par des sans-abri, à Bondues (Nord), le 21 février 2024. SAMEER AL-DOUMY / AFP

    (...) Jamais le nombre d’enfants à la rue n’avait été aussi élevé à la veille d’une rentrée scolaire. « La hausse atteint 120 % en quatre ans, s’alarme Nathalie Latour, directrice générale de la FAS. Et ces chiffres sont inférieurs à la réalité, puisque beaucoup n’appellent pas ou plus le 115, découragés par les temps d’attente et les réponses négatives. » Lors de la Nuit de la solidarité à Paris, du 25 au 26 janvier, 69 % des personnes sans abri rencontrées (isolées ou en famille) disaient ne pas avoir essayé de joindre ce numéro.

    (...) Depuis quelques jours, la famille est hébergée à l’école maternelle Marcel-Cachin, où est scolarisée leur cadette, grâce à la mobilisation des enseignants et des parents, qui s’y retrouvent chaque jour sous une bannière « Un logement pour tous ».

    Durant l’année 2023-2024, des mouvements similaires avaient été lancés dans plus de 80 établissements, à Lyon, Paris, Grenoble, Blois, Bordeaux, Saint-Etienne, Toulouse ou Rennes. De nouvelles occupations sont à prévoir : le budget alloué à l’hébergement d’urgence pour 2024 est de 1,3 milliard d’euros, un montant inférieur de 100 millions d’euros à celui de l’année précédente.

    « Stratégie de court terme »

    « Une rallonge a été promise en janvier, mais elle n’a toujours pas été débloquée. Sans elle, le nombre de place baissera cet automne, et on risque de dépasser le record absolu d’octobre 2023, quand nous avions dénombré plus de 2 800 enfants à la rue », énonce Nathalie Latour, de la FAS.
    Dans la métropole de Lyon, un nouveau pic a été atteint dès le 1er juillet, avec 361 enfants à la rue recensés par le collectif Jamais sans toit, soit trois fois plus qu’à la même date de 2022. Et leur nombre continue d’augmenter. « Des femmes avec des bébés de quelques mois, ou qui sortent de la maternité, ne sont plus prises en charge. C’était déjà le cas à Paris et en Seine-Saint-Denis [à] l’automne [2023], mais c’est du jamais-vu à Lyon ! », s’émeut Juliette Murtin, membre du collectif.

    https://justpaste.it/dgz2j

    "Plus personne ne sera à la rue d’ici la fin de l’année" [2017]

    #logement #enfance #115 #hébergement_d'urgence #expulsions #enfants_à_la_rue #loi_Kasbarian-Bergé

  • Un nombre inédit d’enfants à la rue à la veille de la rentrée scolaire
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/08/30/un-nombre-record-d-enfants-a-la-rue-a-la-veille-de-la-rentree-scolaire_61870

    Ce nombre augmente : 1 990 enfants à la rue, c’est plus que le double du nombre constaté le 31 janvier 2022, c’est aussi 17 % de plus que le 22 août 2022 et, surtout, 56 % de plus que le 30 janvier 2023, à une période où le gouvernement avait porté le dispositif d’#hébergement_d’urgence à un niveau jamais atteint par le passé, avec 205 000 places au total. Le nombre de femmes seules à la rue avec des enfants est aussi en forte hausse, de 46 % en un an. « Et encore, il s’agit d’estimations minim[ales], qui ne prennent en compte ni les #mineurs_isolés ni les familles qui ne parviennent pas à joindre le 115, ou n’essaient même plus, découragées par les refus », souligne le président de la FAS, Pascal Brice.
    Sur le terrain, le constat est encore plus sombre. Dans la métropole lyonnaise, le collectif d’enseignants et de parents d’élèves Jamais sans toit, mobilisé en faveur des #enfants_sans_abri, est confronté à une situation inédite depuis sa création, en 2014. « Les familles mises à l’abri l’hiver ne le restent plus systématiquement aux beaux jours, bien que la loi prévoie la continuité de l’hébergement d’urgence. 80 familles ont, par exemple, été remises à la rue le 7 août, avec des enfants âgés de seulement 3 ans, explique Raphaël Vulliez, membre fondateur de Jamais sans toit. Au total, on a recensé 395 enfants sans toit dans la métropole, soit trois fois plus que l’été précédent. Il y a des nourrissons, des #familles avec des problèmes de santé assez graves, et aussi des #femmes enceintes. »

    Parcours du combattant

    Une vingtaine de ménages ont commencé à la fin de juin l’#occupation du gymnase Bellecombe, à Lyon, pensant être rapidement mises à l’abri. Presque toutes restent sans solution, à moins d’une semaine de la rentrée des classes. Des collectifs similaires à Jamais sans toit se sont constitués ou renforcés dans une quinzaine d’autres villes : Paris, Lyon, Strasbourg, Bordeaux, Nantes, Rennes, Grenoble, Saint-Etienne, mais aussi Le Havre, Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), Fougères (Ille-et-Vilaine), Tours, ou encore Argenteuil (Val-d’Oise), Rosny-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne) et Pantin (Seine-Saint-Denis). Certains ont hébergé les familles sans abri au sein d’écoles ou chez des particuliers, ou organisé des collectes pour financer des nuits d’hôtel.

    #enfants_à_la_rue