• La tension monte autour de France Télévisions
    http://abonnes.lemonde.fr/actualite-medias/article/2017/10/26/la-tension-monte-autour-de-france-televisions_5206205_3236.html

    La pression sur #France_Télévisions augmente : mercredi 25 octobre, devant la commission des affaires culturelles du Sénat, la ministre de la #culture Françoise Nyssen a plaidé pour une « réforme de fond » de l’audiovisuel public, proposant trois « axes de transformation » : le périmètre des entreprises #publiques du secteur, leur financement et leur gouvernance.

    Cette volonté générale était connue, mais la ministre a davantage poussé les feux du changement. France Télévisions doit s’adapter à ce nouvel horizon, alors qu’elle est encore en train de déterminer quels postes elle va réduire pour réaliser les 50 millions d’euros d’#économies exigées par le gouvernement par rapport à son budget 2018.

    Le 17 octobre, alors que les syndicats de France Télévisions étaient en #grève, a eu lieu la première réunion du comité stratégique, l’instance du conseil d’administration de France Télévisions désignée pour réviser le budget. Selon nos informations, la direction a esquissé des pistes d’économies chiffrées : les charges hors salaires (renégociation des achats, des abonnements à la mesure d’audience Médiamétrie, des frais de diffusion…) pour environ 10 millions d’euros ; les émissions et les sports (renégociations de magazines ou jeux, réexamen des droits du tournoi de tennis de Roland Garros, de la coupe de la Ligue de football ou des Jeux olympiques…) pour 20 millions d’euros environ ; le cinéma pour environ 8 millions d’euros environ ; la création audiovisuelle (séries, téléfilms, dessins animés et documentaires) pour 12 millions d’euros environ, sachant que ce budget avait été augmenté de 20 millions d’euros pour atteindre 420 millions en 2018…
    Toutefois, les membres du comité stratégique ont estimé ne pas pouvoir valider à ce stade ces pistes. « Il y a un risque de cercle vicieux, avec une baisse de la qualité de nos antennes, une donc baisse des audiences, puis des ressources… », commente Marc Chauvelot, élu de la CGT, syndicat représenté au comité stratégique.
    Mme Nyssen veut préserver la création et le sport

    Pour la direction, la voie est très étroite : après avoir rappelé que le budget 2018 de France Télévisions restait supérieur à son budget 2016, la ministre de la culture a explicitement dit mercredi que l’entreprise devait « préserver » la création mais aussi les événements sportifs. Elle a suggéré des coupes dans « les frais de structure : technique, diffusion, frais généraux ».

    A ce bras de fer feutré s’ajoute la perspective de bouleversements à moyen terme. L’un d’eux est vu d’un bon œil par France Télévisions – la ministre veut engager en 2018 la réflexion sur la réforme de la redevance qui finance l’audiovisuel public. Les autres sont plus incertains : Mme Nyssen a choisi de « ne pas écarter » la piste de la fusion entre France Télévisions et #Radio_France, ardemment défendue par les sénateurs Jean-Pierre Leleux et André Gattolin. Jusqu’ici, le ministère avait pourtant laissé entendre qu’une « #BBC à la française » n’était pas à l’ordre du jour, préférant des synergies « par projets ».

    « Le gouvernement a demandé une intensification des coopérations sur l’offre culturelle, les réseaux locaux et les systèmes d’information, a expliqué la ministre mercredi. Il faudra ensuite dire s’il faut aller plus loin. Nous ne privilégions aucune issue. » Autre nouveauté : la ministre a suggéré d’« aligner » les dates des contrats d’objectifs et de moyens signés avec l’Etat, afin que celui de France Télévisions et celui de Radio France ne soient pas décalés, voire coïncident avec les dates des élections présidentielles. Elle a rappelé que le gouvernement voulait retirer au Conseil supérieur de l’audiovisuel la nomination des présidents d’audiovisuel public, pour la confier aux conseils d’administration des entreprises concernées. De quoi soulever quelques questions sur la fin des mandats de Delphine Ernotte et Matthieu Gallet, prévues en 2019 et 2020…
    « Un mammouth à dégraisser »

    Les réseaux régionaux de France 3 et France Bleu pourraient aussi proposer ensemble des « services en ligne » ou des « programmes communs multicanaux », a suggéré Mme Nyssen, en rappelant « qu’il y a déjà des échanges », dans l’immobilier par exemple. France Télévisions ou Radio France sont officiellement ouverts à ce type de synergies, qui rappelle leur offre d’information commune France Info. Mais en interne, on souligne que de tels projets ne dégagent pas d’économies à court terme. Une fusion supposerait par exemple d’aligner la convention des salariés de France Bleu sur celle de France 3.

    « Les contrats d’objectifs et de moyens ne devraient pas être alignés sur les alternances politiques », a lancé à la ministre le sénateur socialiste David Assouline, rappelant que le budget quinquennal signé avec l’Etat fin 2016 par France Télévisions prévoyait déjà des efforts, dont le non-remplacement d’un départ à la retraite sur deux (180 postes en 2018). « Avec l’équipe Macron, on sent une rupture de politique, regrette un membre de la majorité précédente. Certains sont imprégnés de la vieille culture qui voit dans l’audiovisuel public un mammouth à dégraisser. »

    L’idée d’une #privatisation de France 2 a même resurgi ces dernières semaines. Si cette idée n’est a priori pas retenue par le gouvernement, elle a ravivé en interne les craintes d’une fermeture de chaîne. Cette « rumeur » sert « allumer des contre-feux » en pleine discussion budgétaire, a dénoncé FO dans un communiqué. La ministre attend, elle, des propositions de la part des entreprises d’audiovisuel public à partir de « mi-novembre » et la réflexion sur l’avenir du secteur se poursuivra jusqu’à « début 2018 ».

  • Sécurité sociale : quelles sont les nouvelles attaques envisagées par le gouvernement ?
    https://journal.lutte-ouvriere.org/2017/10/25/securite-sociale-nouvelles-attaques_97771.html

    Il s’agirait de diminuer le nombre de lits dans les hôpitaux. Encore, pourrait-on dire, car dans de nombreux hôpitaux, c’est une politique qui est déjà appliquée depuis plusieurs années, avec les conséquences désastreuses que l’on sait. Certains services sont surchargés ou fermés et le malade doit attendre pour se faire opérer ou partir dans un autre établissement hospitalier, situé parfois bien plus loin, notamment pour ceux qui résident en province.

    Il est question également d’augmenter le forfait hospitalier qui passerait de 18 à 20 euros par jour en chirurgie et en médecine. Une autre « piste » consisterait à diminuer les aides familiales, l’allocation de base pour la garde d’un enfant pourrait ainsi être amputée de 7,50 euros, voire de 15 euros, selon les cas, et certaines familles n’en bénéficieraient plus du tout. Ce sera un trou de plus dans le budget des classes populaires, sans compter que la réduction ou la suppression des aides à la garde d’enfants va entraver l’accès des femmes au travail. Il est aussi question de « lutter contre les fraudes » en particulier les « fraudes aux arrêts de travail ». Dans ce type de raisonnement, le déficit de la Sécurité sociale est dû aux personnes âgées qui vivent trop longtemps, aux gens qui se soignent trop, et aux travailleurs qui osent s’arrêter au lieu d’aller travailler quand ils sont malades.

    C’est peu dire que toutes ces mesures pénaliseront une fois de plus les classes populaires. Depuis trente ans, un plan sur deux pour « sauver la Sécurité sociale » aboutit à ce que la charge pèse de plus en plus sur les travailleurs, et de moins en moins sur les patrons. D’un côté les gouvernements qui se succèdent diminuent les dépenses de santé, dans un domaine où on ne devrait pas compter, et augmentent les cotisations des salariés. De l’autre, ils exonèrent les patrons de tout ou partie de leurs cotisations sociales.

    De plus, avec l’aggravation de la crise, les rentrées de cotisations de la #sécurité_sociale ne suivent pas les dépenses, parce qu’elles subissent le contrecoup de la montée du #chômage. Les patrons qui licencient afin d’accroître leurs profits sont aussi les responsables des difficultés de l’#assurance_maladie .

  • « La “flat tax” est une bombe à retardement pour les finances publiques », Gabriel Zucman
    http://www.lemonde.fr/idees/article/2017/10/25/la-flat-tax-est-une-bombe-a-retardement-pour-les-finances-publiques_5205612_

    Le prélèvement forfaitaire unique de 30 % sur les revenus du capital, mesure phare du programme présidentiel d’Emmanuel Macron, va coûter beaucoup plus d’argent à Bercy que le 1,5 milliard d’euros budgétisés, sans doute de l’ordre de dix fois plus. Cette faille remet fondamentalement en cause l’équilibre comptable du projet de loi de finances, et fait basculer une réforme fiscale déjà injuste vers l’iniquité la plus totale. Voici pourquoi.

    Jusqu’à présent, la fiscalité française tentait, tant bien que mal, de maintenir une certaine neutralité entre l’imposition des dividendes et celle des salaires. Une telle neutralité est essentielle au bon fonctionnement de l’impôt. Car si les revenus du capital sont moins taxés, alors tous ceux qui sont à la fois salariés et actionnaires de leur entreprise — patrons, entrepreneurs, cadres dirigeants et indépendants — ont intérêt à percevoir le fruit de leur labeur sous forme de dividendes plutôt que de revenus salariaux, siphonnant ainsi les recettes de la Sécurité Sociale et de l’Etat.

    Prenons un exemple concret, celui de Marcel, patron d’une grosse PME dont il possède 100 % du capital, et qui fait face au taux marginal supérieur de l’impôt sur le revenu. Il a le choix entre se verser un salaire, soumis aux cotisations, prélèvements sociaux et à l’impôt sur le revenu, ou à se payer sous forme de dividendes, soumis à l’impôt sur les sociétés — 25 % à l’issue du quinquennat — et à la « flat tax » Macron.

    Une faille similaire aux Etats-Unis

    Les réformes souhaitées par le nouveau pouvoir vont creuser un abîme entre ces deux options. Si Marcel choisit la voie « salaires », son taux marginal d’imposition sera, tout compris, de 65 % ; s’il choisit l’option « dividendes », il sera de 50 %. Soit une différence de 15 points, un écart considérable et sans précédent dans l’histoire de la fiscalité française.

    Faut-il s’en inquiéter ? Oui, car tous les éléments de preuve disponibles démontrent que les hauts revenus, bien conseillés par leurs gestionnaires de fortune et avocats fiscalistes, sont particulièrement sensibles à de tels écarts d’imposition.

    CETTE FAILLE REMET FONDAMENTALEMENT EN CAUSE L’ÉQUILIBRE COMPTABLE DU PROJET DE LOI DE FINANCES ET FAIT BASCULER UNE RÉFORME FISCALE DÉJÀ INJUSTE VERS L’INIQUITÉ LA PLUS TOTALE
    En 1993, la Finlande a adopté une réforme très similaire à celle aujourd’hui débattue au Parlement — impôt progressif pour les revenus du travail, « flat tax » pour les revenus du capital. Les résultats sont sans appel : la plupart de ceux qui l’ont pu ont basculé leurs revenus salariaux vers la nouvelle assiette plus avantageuse (« Income Shifting within a Dual Income Tax System : Evidence from the Finnish Tax Reform of 1993 », par Jukka Pirttilä et Håkan Selin, « The Scandinavian Journal of Economics », 2011).

    Les Etats-Unis ont une faille similaire — quoique d’ampleur beaucoup plus faible qu’en France, puisque l’écart de taux entre capital et travail n’y est que de 2,5 points (six fois moins qu’en France à l’issue du quinquennat Macron). Cet écart pourtant modéré donne lieu à des comportements d’optimisation fiscale massive.

    Des centaines de milliards de dollars déguisés en dividendes

    Une étude récente qui regarde à la loupe les millions de déclarations de revenus déposées par les hommes d’affaires outre-Atlantique montre ainsi que 54 % des dividendes que les patrons de PME, cadre dirigeants et indépendants se versent correspondent en fait à des revenus qui devraient être taxés comme du travail. Ce sont des centaines de milliards de dollars de salaires qui sont ainsi, chaque année, déguisés en dividendes dans le seul but de payer moins d’impôts (« Capitalists in the Twenty First Century », par Matthew Smith, Danny Yagan, Owen Zidar et Eric Zwick, juillet 2017, voir le lien PDF). Et cela même alors que cette manipulation est illégale, et que l’IRS, le fisc américain, n’est pas particulièrement réputé pour sa clémence ni pour son incompétence.

    En dépit de ces expériences internationales édifiantes, le projet de loi de finances fait l’hypothèse que la réforme Macron ne provoquera aucun comportement d’optimisation fiscale — d’où le faible coût budgété pour la « flat tax », 1,5 milliard seulement. Cette projection relève soit de l’incompétence pure et simple, soit de la volonté de tromper la représentation nationale et le pays.

    IL N’Y AUCUNE RAISON PERTINENTE POUR QU’À REVENU ÉGAL, LES DÉTENTEURS DE REVENUS DU PATRIMOINE PAYENT MOINS D’IMPÔT QUE LES SALARIÉS
    En réalité, si l’on fait des hypothèses prudentes, l’écart de 15 points entre taxation des salaires et des dividendes coûtera à terme 10 milliards par an. Si les Français qui le peuvent optimisent autant que leurs homologues américains, le manque à gagner pour la Sécurité sociale et le budget de l’Etat pourrait atteindre les dizaines de milliards d’euros chaque année. Un cadeau fiscal d’ampleur bien supérieure à la suppression de l’ISF, qui n’a été soumis à aucune discussion publique, qui n’est pas budgétée, et que les parlementaires de La République en marche ont déjà votée une première fois, comme un seul homme.

    #fiscalité #flat_tax #dividendes #finances_publiques #déficit_organisé #guerre_aux_pauvres

    • Flat tax : un budget insincère

      Dans une tribune du Monde, l’économiste Gabriel Zucman démontre de manière limpide que la « flat tax » coûtera au moins 10 milliards d’euros à l’Etat au lieu des 1,5 avancés. En cause, l’effet d’aubaine de ce bouclier du capital pour tous ceux qui, actuellement, complètent leur revenu en salaire ou honoraires.

      Dans ce cas, les cadeaux fiscaux totaux seraient de 16,5 milliards d’euros, soit plus que la baisse globale des dépenses publiques. Le projet de loi de finances 2018 est donc un budget insincère.

      Ce coût supplémentaire nous annonce en outre des baisses de dépenses publiques dans l’année à venir pour respecter la sacro-sainte règle d’or bruxelloise.

      Décidément, en enrichissant le capital, le gouvernement va appauvrir l’Etat et la nation.

      Communiqué du groupe « La France Insoumise »

    • https://youtu.be/bRnFa0BP-T8

      Le 25 octobre 2017, en plein débat parlementaire sur le PLF et le PLFSS pour l’année 2018, les députés Ugo Bernalicis et François Ruffin demande à maintes reprises à Gérald Darmanin, ministre de l’action et des comptes publics de s’expliquer sur la sincérité du budget compte tenu des révélations d’une tribune du monde de l’économiste Gabriel Zucman, selon lequel et selon des hypothèses prudentes, l’écart de 15 points entre taxation des salaires et des dividendes coûtera à terme 10 milliards par an. Ce débat parlementaire montre le mutisme du ministre Gérald Darmanin, qui se retrouve obliger de répondre qu’après un travail acharné des deux députés de la France insoumise. Référence de la tribune : le 25 octobre 2017, l’économiste Gabriel Zucman (Professeur d’économie à l’université de Berkeley en Californie) a publié une tribune dans le journal Le Monde (http://www.lemonde.fr/idees/article/2...) intitulée « La "flat tax" est une bombe à retardement pour les finances publiques », dans lequel il considère que le prélèvement forfaitaire unique de 30 % sur les revenus du capital, mesure phare du programme présidentiel de Macron, va coûter beaucoup plus cher que prévu. L’économiste considère que « cette projection relève soit de l’incompétence pure et simple, soit de la volonté de tromper la représentation nationale et le pays ».

  • Comment Matignon tente de sortir la ministre Agnès Buzyn d’un embarrassant conflit d’intérêts
    https://www.marianne.net/politique/comment-matignon-tente-de-sortir-la-ministre-agnes-buzyn-d-un-embarrassant

    Toujours est-il qu’avec son numéro d’équilibriste, Matignon désavoue sa ministre sans entrer dans le problème du conflit d’intérêts. Car si la décision n’a officiellement pas encore été prise, Agnès Buzyn n’a pas tranché pour son mari. CQFD, le conflit d’intérêts s’est envolé ! Une stratégie qui tombe doublement à pic, au moment où les arguments d’Agnès Buzyn pour justifier sa position en faveur de l’Inserm commençaient à craqueler… Ce lundi 16 octobre, APMNews a en effet révélé que par exemple, le rapport de l’Igas cité par le cabinet de la ministre pour appuyer sa décision… ne recommande pas la suppression de la personnalité morale des IHU. Il se borne simplement à constater des tensions autour de cette question : « D’aucuns se sont même interrogés sur la nécessité d’accorder aux IHU une autonomie juridique, qui reste l’un des points de tension et de questionnement pour plusieurs interlocuteurs rencontrés pendant la mission, lesquels y voient un risque de multiplication des structures ».

    La séquence laisse l’impression d’un malaise au plus haut sommet de l’Etat. Il aurait sans doute été plus simple pour la ministre de se déporter de ce dossier, comme le décret du 29 mai l’y encourageait. Sauf qu’Agnès Buzyn n’a pas interprété la situation sous cet angle, fait savoir son ministère. « Le dossier des IHU est plus large que celui de l’Inserm, et la ministre de la Santé était forcément impliquée », a ainsi estimé son cabinet auprès du Canard enchaîné. Décidément, cela fait beaucoup de textes aux interprétations flottantes.

    #EnMarche

  • Nicolas Hulot va-t-il avaler la nouvelle couleuvre du prolongement de la #licence du #glyphosate ?
    http://reformeraujourdhui.blogspot.com/2017/10/nicolas-hulot-va-t-il-avaler-la.html

    Au printemps 2016, pour sortir de l’impasse et éviter un vide juridique, la Commission de Bruxelles avait temporairement prolongé de 18 mois la licence du glyphosate qui arrivait à expiration. Cette autorisation de prolongation s’achève fin décembre 2017 et le renouvellement de la licence fait l’objet d’un nouveau débat à Bruxelles… Depuis les années 2000, des voix de plus en plus nombreuses s’élèvent pour dénoncer la nocivité du glyphosate sur l’environnement comme sur la santé. De l’Amérique latine à l’Europe, les preuves scientifiques pleuvent. En 2012, l’étude du professeur Gilles-Éric Séralini sur la toxicité à long-terme du Roundup fait grand bruit avant que le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), qui dépend de l’OMS, classe le glyphosate parmi les cancérogènes probables pour (...)

    #pesticides #tribunal

  • La nouvelle loi Travail enfonce les victimes de harcèlement sexuel
    https://reporterre.net/La-nouvelle-loi-Travail-enfonce-les-victimes-de-harcelement-sexuel

    Depuis le scandale Harvey Weinstein, les femmes victimes de harcèlement sexuel au travail témoignent de ce calvaire sur les réseaux sociaux. Mais entre la disparition des CHSCT, l’assouplissement des licenciements et le plafonnement des indemnités prud’homales, les ordonnances sur la loi travail vont les fragiliser davantage

    • #paywall alors :

      Pesticides « tueurs d’abeilles » : une nouvelle couleuvre majeure pour Nicolas Hulot ?
      Coralie Schaub, Libération, le 19 octobre 2017
      http://www.liberation.fr/france/2017/10/19/pesticides-tueurs-d-abeilles-une-nouvelle-couleuvre-majeure-pour-nicolas-

      Un nouveau pesticide neonicotinoïde, le sulfoxaflor, vient d’être autorisé en catimini en France, vidant leur interdiction de sa substance. Leur toxicité est pourtant en cause dans l’effondrement des populations d’insectes, et leurs effets nocifs sur la santé humaine inquiètent.

      C’est une nouvelle bombe dans le dossier décidément ultra-explosif des pesticides. Pendant que tous les projecteurs sont braqués sur le glyphosate, la très toxique substance active de l’herbicide Roundup de Monsanto qui doit être réautorisée (ou pas) dans l’Union Européenne, les industriels n’oublient pas d’avancer leurs pions sur les tout aussi toxiques néonicotinoïdes, une autre famille de pesticides dits « tueurs d’abeilles », et dont l’impact sur notre santé inquiète de plus en plus. Et ils viennent de remporter une victoire majeure, mettant dans l’embarras le ministre de la Transition écologique et solidaire Nicolas Hulot.
      Interdiction des néonicotinoïdes « vidée de sa substance »

      L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement, et du travail (Anses), a en effet autorisé en septembre la mise sur le marché en France de deux pesticides (le Closer sur plusieurs fruits, légumes et plantes vertes, et le Transform sur des céréales à paille et sur le lin) contenant du sulfoxaflor, une molécule produite par l’entreprise américaine Dow AgroSciences. Or, mine de rien, ces deux autorisations « vident de sa substance l’interdiction des néonicotinoïdes » à partir du 1er septembre 2018 prévue par la loi sur la biodiversité de 2016 (un engagement que le candidat Macron avait pourtant promis de maintenir), s’alarment les apiculteurs de l’Union nationale de l’apiculture française (Unaf). Ces derniers ont découvert l’affaire mardi, au détour d’un rendez-vous à l’Anses pour faire le point sur cette interdiction.

      « C’est extrêmement grave, nous sommes révoltés, abasourdis, assommés », a lancé Gilles Lanio, le Président de l’Unaf, jeudi matin, lors d’une conférence de presse prévue de longue date pour alerter une énième fois sur une année catastrophique pour les abeilles (la récolte de miel en 2017 est à nouveau inférieure à 10 000 tonnes) et présenter un rapport très complet, détaillant comment les butineuses sont toujours largement exposées aux néonicotinoïdes, encouragés par le système agricole français.

      Et Gilles Lanio de s’expliquer : « A notre grande surprise, nous avons appris avant-hier qu’on va a priori arrêter l’usage des néonicotinoïdes, mais qu’on va les remplacer par un nouveau néonicotinoïde, le sulfoxaflor ! On nous dit : "C’est vrai, c’est un neurotoxique, il agit de la même façon, mais ça n’est pas un néonicotinoïde." C’est faux ! On se moque de nous, je n’en reviens pas. C’est scandaleux, honteux et irresponsable. Cela s’est fait en catimini, je ne sais pas qui a fait ce coup-là, mais c’est pas mal… »
      « Hautement toxique pour les abeilles »

      L’astuce est bien trouvée. Comme le fait Dow AgroSciences, il suffit de nier le fait que le sulfoxaflor est un néonicotinoïde, puisque ces derniers ont désormais mauvaise presse. Omniprésents dans l’environnement et dans le corps humain (leurs effets sur le développement du cerveau, en particulier des enfants, inquiètent notamment de plus en plus), ils sont aussi présents dans 75% des miels produits dans le monde. Et ce sont eux qui seraient les principaux responsables de l’effondrement de 80% en trente ans des populations d’insectes en Europe, comme le suggère une étude publiée mercredi dans la revue PLoS One.

      Pourtant, « plusieurs publications scientifiques établissent que le sulfoxaflor appartient bien à la famille des néonicotinoïdes », insiste l’UNAF. Dans un avis rendu en mai 2014, l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), qui n’est pourtant pas connue pour être alarmiste (et c’est un euphémisme), a qualifié l’insecticide de « hautement toxique pour les abeilles ». Et en septembre 2015, une décision de justice américaine, annulant l’autorisation du sulfoxaflor à la demande d’apiculteurs et d’ONG, lui reconnaissait aussi l’appartenance à la famille des néonicotinoïdes.

      Gilles Lanio ne décolère pas : « On alerte l’Anses sur les dangers de cette molécule depuis 2015, ils nous ont dit : "Ne vous inquiétez pas, on ne va pas l’autoriser, et de toute façon on vous tiendra informés." On leur a reposé la question il y a quelques mois, tout allait pour le mieux. Et là, on apprend que l’affaire est passée en catimini. L’Anses avait aussi la possibilité de lancer une consultation du public sur le sujet, elle ne l’a pas fait. C’est scandaleux, triste, pitoyable. »

      L’Unaf s’inquiète aussi du fait que le sulfoxaflor soit mis sur le marché alors qu’aucune étude n’a été menée sur sa teneur dans les pollens et nectars des fleurs. Or, avance le syndicat d’apiculteurs, cette molécule a toutes les chances de s’y trouver, puisqu’elle est systémique, comme les autres néonicotinoïdes : une fois absorbée par la plante, elle circule jusque dans sa fleur. Comme elle a une longue persistance dans la plante, on pourrait même en retrouver des résidus dans les récoltes.
      « Double langage »

      « Plus de vingt ans après l’arrivée des néonicotinoïdes en France en 1994, on continue de les homologuer à la légère en disant : "On verra bien après !", s’insurge Henri Clément, le porte-parole de l’Unaf. On mettra ensuite dix ou quinze ans à retirer ces produits toxiques et pendant ce temps, chaque année, il y aura 300 000 à 400 000 colonies d’abeilles qui mourront, sans compter l’impact sur les eaux, les pollinisateurs, etc. »

      L’affaire est d’autant plus scandaleuse, selon lui, « qu’on est toujours dans le double langage. D’un côté le gouvernement dit : "On préserve l’environnement, les abeilles, on prend soin de la nature et de votre santé", et puis, par-derrière on poursuit cette politique d’agrochimie, avec tous les impacts qu’elle peut avoir sur le plan environnemental, de la santé etc. C’est inacceptable, pitoyable, pathétique et irresponsable, c’est un manque de courage des pouvoirs publics qui est lamentable, un manque de responsabilité vis-à-vis de l’avenir et des générations futures ».
      « En démocratie, ce ne sont pas les lobbys qui gouvernent »

      L’Unaf demande à obtenir les données sur lesquelles s’est basée l’Anses pour autoriser les produits Closer et Transform. Et demande à ce que le sulfoxaflor – ainsi qu’un autre « néonic » non encore autorisé, le flupyradifurone – « soient intégrés de toute urgence dans le projet de décret définissant les substances actives de la famille des néonicotinoïdes présentes dans les pesticides, afin que l’interdiction prévue dans la loi biodiversité couvre cette molécule ».

      Or, selon l’ancienne ministre de l’Ecologie de François Hollande et actuelle députée PS Delphine Batho, en pointe dans la lutte contre les néonicotinoïdes, ce projet de décret – dont la publication serait prévue dans les prochains jours, sans le sulfoxaflor – n’a tout simplement pas lieu d’être. « La loi sur la biodiversité dit que les produits à base de néonicotinoïdes seront interdits à partir de 2018, avec des dérogations possibles jusqu’au 1er juillet 2020, mais elle ne dit pas que le gouvernement doit prendre un décret pour dire quelles substances – ou molécules – entrant dans la composition de ces produits sont des néonicotonoïdes. Cette liste n’a pas de raison d’exister car la réglementation des substances est de la compétence européenne. Il s’agit d’un stratagème des firmes pour contourner la loi interdisant les néonicotinoïdes », explique-t-elle à Libération.

      Delphine Batho poursuit : « Cette affaire ne date pas de ce matin. Depuis des semaines, on savait que ce projet de décret est très sujet à caution, c’est une peau de banane destinée à ce qu’on ait des problèmes avec l’Europe. Et en plus, comme par hasard, le sulfoxaflor n’y figure pas. Je demande le retrait immédiat de l’autorisation de l’Anses des deux pesticides qui en contiennent. Nicolas Hulot doit réagir vivement et faire respecter la loi et l’esprit de la loi, car en démocratie, ce ne sont pas les lobbys qui gouvernent. »
      Embarras et couacs

      « Dès qu’on a appris l’autorisation de mise sur le marché de l’Anses, on a contacté le cabinet de Hulot, raconte Gilles Lannio. Ils sont franchement embarrassés, apparemment eux aussi se seraient fait surprendre. Je ne m’explique pas cela. On entend un président de la République qui dit : "Je veux mettre tout le monde en ordre, on évite les couacs." Si ça n’en est pas un…. On peut se demander aujourd’hui s’il y a un pilote dans l’avion sur ces sujets. »

      Au cabinet de Nicolas Hulot, on confirme que le ministre a bel et bien apposé sa signature sur le décret, aux côtés de ses collègues de l’Agriculture et de la Santé, ce texte « permettant de sécuriser l’interdiction des néonicotinoïdes, pour qu’elle soit opérationnelle au niveau européen ». Quant à l’autorisation des deux produits contenant du sulfoxaflor par l’Anses, le ministère de la Transition écologique « savait que c’était dans les tuyaux » : « Cela ne nous plaît pas du tout, donc on cherche des solutions ». Une réaction officielle est prévue ce vendredi.

      Fin juin, le premier « couac » gouvernemental, et premier bras de fer entre Nicolas Hulot et l’un de ses collègues, avait concerné… les néonicotinoïdes. Le ministre de l’Agriculture Stéphane Travert avait dit vouloir revenir sur leur interdiction, aussitôt contredit par Nicolas Hulot. Le Premier ministre Edouard Philippe avait apparemment donné raison à ce dernier… tout en laissant la porte ouverte aux lobbys.

      « La question politique de fond, la voici : quel est le pouvoir du ministère de l’Environnement par rapport au ministère de l’Agriculture ? interroge Henri Clément. Depuis vingt-cinq ans, en règle générale, c’est toujours le ministère de l’Agriculture et sa cohorte de la FNSEA qui a le pouvoir sur toutes les décisions du monde agricole. Soyons clairs : dire l’inverse est une aberration. Nicolas Hulot est ministre d’Etat, on aimerait bien qu’il arrive à s’imposer face à Travert. » S’il ne le faisait pas, sur cette nouvelle affaire, ce ne serait pas une couleuvre, qu’il avalerait, mais un anaconda.

  • Georges Louis, inculpé pour port de banderole : sous Macron, la répression se porte bien — L’Autre Quotidien
    http://www.lautrequotidien.fr/gratuit/2017/10/16/0r5x7b8ba5t2h4kkhsjdnugpto0ayz-3658d

    Alors qu’il participait à la manifestation de soutien au service public du 10 octobre dernier, où il tenait une banderole, Georges Louis a été brutalisé et interpellé par la police. Après 70 heures de rétention, ce délégué syndical CGT, qui a refusé la comparution immédiate, sera jugé le 24 novembre prochain. Son témoignage, qui fait froid dans le dos, illustre les dérives policière et judiciaire face aux militants du mouvement social en cours.

    (...) Lors de l’audience de vendredi dernier, les quatre prévenus ont tous refusé la comparution immédiate. Ce qui a valu à l’un d’eux, un jeune étudiant en médecine qui travaille comme livreur pour payer ses études, d’être placé en détention provisoire jusqu’au 10 novembre, date de son procès.

    #répression #police #justice #prison

  • Dans son interview, Macron maintient le cap de sa politique militariste et anti-ouvrière
    http://www.wsws.org/fr/articles/2017/oct2017/macr-o17.shtml

    Sur tous les sujets abordés par les journalistes, Macron a répondu invariablement qu‘il maintiendrait le cap. Il continuerait à détruire les acquis sociaux parce que, selon Macron, on lui a en avait donné le mandat. Il avait raison de réduire le niveau de vie des retraités, de réduire l‘aide au logement, et de soumettre les chômeurs à des contrôles humiliants. Il donna pour tout des exemples censés prouver ce qu‘il disait.

    Il continuerait de favoriser les riches parce que c‘est eux qui faisaient avancer le pays. Il a défendu l‘élimination de l’impôt sur la fortune (ISF) : « Quel était le résultat de l’ISF ? On a perdu beaucoup de talents, je crois à la cordée. Je veux que ceux qui réussissent tirent les autres » ; mais ces « autres » devaient « s’engager dans la société », c‘est à dire faire ce que les riches leur disent.

    Quand on lui a rappelé ses propos à juste titre mal reçus de « fainéants » et de « ceux qui foutent le bordel » pour attaquer ceux qui s‘opposaient à sa politique et faisaient valoir leurs droits, il les a justifiés : « J’ai toujours essayé de dire les choses et de m’approcher d’une forme de vérité [...] donc je nomme. »

    Il a encore ressorti des tiroirs la vieille idée de la « participation », déjà avancée par un de Gaulle ou un Raymond Barre pour tenter de lier les travailleurs aux intérêts du patronat tout en les divisant. Il voulait continuer son étroite collaboration avec les syndicats : « Je compte sur les chefs d’entreprises, les syndicats et les salariés pour mener le dialogue social. »

    Macron est apparu comme le banquier arrogant qu‘il est en réalité. Ses efforts pour faire croire qu‘il se préoccuperait, au cours d‘une phase de « réflexion » sur la « protection » des employés, de ceux qu‘il est en train de priver de leurs acquis n‘ont fait que souligner son indifférence complète pour les énormes difficultés auxquelles font face la plupart des gens.

    Une indifférence époustouflante lorsqu‘il est en est venu, à la fin de l‘interview, à parler du gouvernement américain. Alors que l‘administration Trump est en train de pousser le monde vers une guerre générale nucléaire, Macron a refusé de prendre ses distances vis-à-vis des déclarations incendiaires, fascistes, de Trump sur l’annihilation de la Corée du Nord. L‘alliance avec les Etats-Unis était inébranlable et Trump n‘était pas dangereux. « Chacun sa personnalité », a-t-il déclaré.

    #antisocial

  • Expulser tous les condamnés étrangers sans papiers, une mesure contraire au droit européen

    Lors de son entretien télévisé, dimanche, le chef de l’Etat a défendu l’application unilatérale de la « #double_peine ».

    http://www.lemonde.fr/immigration-et-diversite/article/2017/10/16/expulser-tous-les-condamnes-etrangers-sans-papiers-une-mesure-contraire-au-d

    Cela me rappelle des souvenirs... #modèle_suisse (sauf qu’en Suisse on ne parlait pas explicitement de #sans-papiers, mais de tous les « criminels étrangers » :


    –-> voir plus ici : https://seenthis.net/recherche?recherche=%23criminels_%C3%A9trangers+%23suisse

    #expulsion #renvois #criminalité #criminels_étrangers #France #Macron #sans-papiers #asile #migrations #réfugiés #UDC #initiative

  • Les #artistes et les #auteurs pénalisés par la hausse de la #CSG
    https://www.francemusique.fr/actualite-musicale/les-artistes-et-les-auteurs-s-inquietent-de-la-hausse-de-la-csg-37578

    La réforme de la CSG ne prend pas en compte la situation des artistes qui sont rémunérés par les droits d’auteur. Dans leur cas, l’augmentation de ce prélèvement ne pourra pas être compensée par la diminution des cotisations d’assurance chômage et leurs revenus seront diminués.

  • Réformer aujourd’hui : Projet de suppression des AF pour les ménages les plus aisés : une économie budgétaire et une façon de contrecarrer les critiques sur le président des riches…
    https://reformeraujourdhui.blogspot.fr/2017/10/projet-de-suppression-des-af-pour-les.html

    Aujourd’hui, une véritable #réforme consisterait à attribuer les AF à toutes les #familles dès le premier #enfant selon un barème dégressif en fonction des revenus tels que déclarés à l’administration fiscale et à ne plus les attribuer au-delà d’un certain plafond de revenu jugé excessif puis d’indexer régulièrement leur montant sur le taux annuel d’inflation.

    Mais Emmanuel Macron est soucieux avant tout de faire des #économies budgétaires tous azimuts, y compris dans la branche famille. C’est pourquoi il pourrait mettre fin à l’attribution des AF pour les plus riches en 2018 mais le versement des allocations dès le premier enfant et leur indexation chaque année sur le coût réel de la vie ne sont pas au programme du gouvernement.

  • France : Macron se défend d’être « arrogant » et s’en prend aux envieux - La Libre
    http://www.lalibre.be/actu/international/france-macron-se-defend-d-etre-arrogant-et-s-en-prend-aux-envieux-59e0e864cd

    Emmanuel Macron affirme en outre qu’il ne cèdera pas face à ceux qui développent selon lui des réflexes de jalousie typiquement français car c’est « justement l’envie qui paralyse le pays », selon des bribes de propos tirés du communiqué de Der Spiegel et traduits de l’allemand.

    Der Spiegel ne précise pas qui visait le président français par le terme d’"envie", ni quelle était la question posée.

    Il avait déjà critiqué « les cyniques » et « les fainéants » et fustigé dans un discours sur l’agriculture « les sceptiques, les fatalistes », ceux « qui haussent les épaules et prennent des mines d’avoir tout vu en disant ’il ne va pas y arriver’ ».

    #mépris #classisme

    • Ce qui a pour effet de réduire le déficit des comptes sociaux et la part des prestations sociales dans le PIB : ces dernières représentaient 31,9 points de PIB en 2015, soit une baisse de 0,2 point par rapport à 2014, sachant que l’ensemble des dépenses de protection sociale (versement des prestations + frais de gestion et financiers) comptaient pour 34 % de la richesse nationale. Un ralentissement que l’auteur de l’étude explique par les réformes passées en matière de maîtrise des dépenses et par la faiblesse de l’inflation. Une majorité de prestations sont en effet indexées sur la hausse des prix et non pas sur les salaires. Or tendanciellement, les salaires augmentent plus vite que l’inflation. Résultat, une indexation sur l’inflation est meilleure pour l’équilibre des caisses de l’Etat mais moins bonne pour les allocataires qui voient leurs prestations baisser.

      Les pauvres sont de moins en moins bien aidés, mais Youpi !, les comptes s’améliorent !
      C’est tout ce qui compte, n’est-ce pas ?
      #économie #pauvreté

  • J’avais l’embarras du choix pour relater l’évènement. J’ai choisi "Le Figaro" mais il y pire surtout dans les commentaires des lecteurs ...

    La ministre du Travail ciblée par une « chasse aux DRH »
    http://www.lefigaro.fr/social/2017/10/12/20011-20171012ARTFIG00158-la-ministre-du-travail-muriel-penicaud-ciblee-par

    Muriel Pénicaud a annulé, pour « impératif d’agenda », une intervention au Congrès des DRH, organisé au Pré Catelan, au Bois de Boulogne, à Paris. Sur place, plusieurs dizaines de militants l’attendaient. 41 personnes ont été interpellées par les forces de l’ordre.

    et 5 sont actuellement en garde à vue selon une autre source.

    #DRH

  • Comment tuer la #Sécu - Le blog de Bernard Gensane
    http://bernard-gensane.over-blog.com/2017/10/comment-tuer-la-secu.html

    Le grand problème est effectivement celui du #salaire différé. Les #cotisations sont toutes du salaire. Différé. Un salaire que l’on touche à côté du salaire proprement dit ou quand on part en retraite. Accepter aujourd’hui 2% du pouvoir d’achat en plus par l’abaissement ou la suppression des cotisations c’est accepter des #soins toujours de moins en moins gratuits et des #pensions toujours de plus en plus faibles. La cotisation est le fondement de la Sécu. Pour simplifier, elles signifient : « je suis malade, tu payes ; tu es malade, je paye ; je travaille, je paye ta retraite ; tu travailles, je vis une retraite décente ». Les cotisations sont l’alpha et l’oméga de la solidarité entre les assurés contemporains et intergénérationnels.

    Cela dit, on accepte rien : on nous l’impose !

  • Loi antiterroriste : « Nous sommes passés de l’Etat de droit à l’Etat de surveillance »
    http://www.lemonde.fr/idees/article/2017/10/11/mireille-delmas-marty-nous-sommes-passes-de-l-etat-de-droit-a-l-etat-de-surv

    L’accumulation de textes sur la sécurité inquiète la juriste Mireille Delmas-Marty. ­ Elle dénonce une quasi-fusion entre le droit d’exception et le droit commun.

    Quel regard portez-vous sur les lois ­antiterroristes adoptées en France ­ces dernières années ?

    Quand on compare le débat sur la loi Sécurité et liberté présentée par Alain Peyrefitte, au ­début des années 1980, à ce qui s’est passé ­depuis une quinzaine d’années, on a l’impression d’avoir changé d’univers : à partir des ­années 1970, la montée en puissance des droits de l’homme semblait irréversible et l’Etat de droit un dogme inébranlable.

    Depuis les attentats du 11 septembre 2001, un repli ­sécuritaire et souverainiste semble avoir levé un tabou : il légitime jusqu’à la torture aux Etats-Unis et déclenche un peu partout une spirale répressive qui semble accompagner une dérive sans fin de l’Etat de droit.

    Peut-on reconstituer la généalogie de ce changement de monde ?

    L’Etat de droit a commencé sa dérive avec le Patriot Act, qui a été adopté aux Etats-Unis après les attentats du 11 septembre 2001.

    L’exemple américain a encouragé d’autres pays démocratiques, y compris en Europe, à faire de même : en ce début du XXIe siècle, des pays comme l’Allemagne ou la France ont abandonné peu à peu des garanties qui paraissaient pourtant définitivement acquises. Outre-Rhin, la Cour de Karlsruhe a ainsi ­accepté, en 2004, la réactivation d’une loi nazie de 1933 sur les internements de sûreté qui n’avait pas été abrogée mais qui était longtemps restée inactive.

    En France, une loi de 2008 a introduit une ­rétention de sûreté conçue sur le modèle allemand de 1933. La dérive s’est ensuite

    • Mireille Delmas-Marty est juriste, professeure émérite au Collège de France. Elle a notamment publié Aux quatre vents du monde. Petit guide de navigation sur l’océan de la mondialisation (Seuil, 2016). A l’occasion du projet de loi antiterroriste, qui a été adopté à l’Assemblée nationale mercredi 11 octobre, elle analyse, ici, les dérives sécuritaires depuis le 11 septembre 2001.

      Quel regard portez-vous sur les lois ­antiterroristes adoptées en France ­ces dernières années ?

      Quand on compare le débat sur la loi Sécurité et liberté présentée par Alain Peyrefitte, au ­début des années 1980, à ce qui s’est passé ­depuis une quinzaine d’années, on a l’impression d’avoir changé d’univers : à partir des années 1970, la montée en puissance des droits de l’homme semblait irréversible et l’Etat de droit un dogme inébranlable.

      Depuis les attentats du 11 septembre 2001, un repli ­sécuritaire et souverainiste semble avoir levé un tabou : il légitime jusqu’à la torture aux Etats-Unis et déclenche un peu partout une spirale répressive qui semble accompagner une dérive sans fin de l’Etat de droit.

      Peut-on reconstituer la généalogie de ce changement de monde ?

      L’Etat de droit a commencé sa dérive avec le Patriot Act, qui a été adopté aux Etats-Unis après les attentats du 11 septembre 2001.

      L’exemple américain a encouragé d’autres pays démocratiques, y compris en Europe, à faire de même : en ce début du XXIe siècle, des pays comme l’Allemagne ou la France ont abandonné peu à peu des garanties qui paraissaient pourtant définitivement acquises. Outre-Rhin, la Cour de Karlsruhe a ainsi ­accepté, en 2004, la réactivation d’une loi nazie de 1933 sur les internements de sûreté qui n’avait pas été abrogée mais qui était longtemps restée inactive.

      En France, une loi de 2008 a introduit une ­rétention de sûreté conçue sur le modèle allemand de 1933. La dérive s’est ensuite accélérée après les attentats de Paris commis en 2015.

      Il était légitime de proclamer l’état d’urgence mais les prolongations qui ont suivi ne s’imposaient pas. D’autant que, simultanément, la France a adopté plusieurs lois sur la sécurité, dont celle sur le renseignement de juillet 2015 qui légalise des pratiques restées en marge de la légalité. Cette accumulation n’a pas de précédent dans l’histoire du droit pénal français.

      Décèle-t-on, dans les années qui ­précèdent, les germes de ce mouvement de dérive de l’Etat de droit ?

      En France, ce mouvement est tangible dès la loi sur la rétention de sûreté de 2008, qui ne ­ concerne pas le terrorisme mais la criminalité à caractère sexuel. C’est à cette époque que l’on voit naître l’idée d’une dangerosité détachée de toute culpabilité.

      En vertu de ce texte, un simple avis de dangerosité émis par une commission interdisciplinaire suffit pour que le juge pénal ordonne la rétention d’une personne ayant déjà exécuté sa peine, et ce pour une ­période d’un an renouvelable indéfiniment.

      Depuis 2007, les discours politiques sur la ­récidive suggéraient de transposer le principe de précaution, jusqu’alors réservé aux produits dangereux.

      Cette démarche repose sur une vision anthropologique nouvelle. Auparavant, la justice s’inspirait de la philosophie des Lumières, qui est fondée sur le libre arbitre et la responsabilité. Avec le principe de précaution, on entre dans une philosophie déterministe : la personne étiquetée dangereuse est comme prédéterminée à commettre le crime. C’est une forme de déshumanisation qui me semble très dangereuse.

      Cette loi de 2008 a-t-elle inspiré les lois ­antiterroristes ?

      La notion de dangerosité est en effet très présente dans les textes de ces dernières années. En matière de terrorisme, la police administrative ne connaît qu’une seule limite : une formule standard qui prévoit que l’autorité administrative peut agir si elle a des « raisons sérieuses de penser » qu’une personne constitue une menace pour l’ordre public. Cette formule magique est beaucoup trop vague : ­répétée de loi en loi, elle dispense de démontrer en quoi le comportement de l’intéressé constitue une menace.

      Pourtant, c’est précisément la notion de ­limite qui caractérise l’Etat de droit dans une démocratie. La justice pénale est ainsi limitée par le principe de la légalité des délits et des peines et par la présomption d’innocence, qui impose de prouver la culpabilité avant de prononcer une peine.

      Avec la notion de dangerosité, on entre dans une logique d’anticipation qui, par définition, n’a pas de limites. Comment savoir où commence et où se termine la dangerosité ? Comment une personne peut-elle démontrer qu’elle ne passera jamais à l’acte ? Il ne peut pas y avoir de « présomption d’innocuité » car nous sommes tous potentiellement dangereux : nous sommes donc tous des suspects en puissance.

      Diriez-vous que les lois antiterroristes ­menacent fortement l’Etat de droit ?

      C’est tout l’ensemble qu’il faut considérer pour mesurer à quel point les garanties se sont affaiblies : en quelques années, nous sommes passés de l’Etat de droit à un Etat de surveillance, voire à une surveillance sans Etat au niveau ­international. Il faut nuancer, bien sûr : après 2015, la France n’a pas instauré la torture, ni ­remis en cause l’indépendance de la justice – nous ne sommes ni en Turquie ni en Pologne.

      L’Etat de droit, au confluent de la séparation des pouvoirs et du respect des droits de l’homme, est d’ailleurs un horizon que l’on n’atteint jamais complètement, comme la ­ démocratie. Mais cette avalanche sécuritaire nous en éloigne et l’on peut craindre que le mouvement continue. Le ministre de l’intérieur, Gérard Collomb, a précisé que le projet en discussion « est loin d’épuiser le sujet ».

      Alors que la loi sur le renseignement de 2015 restreint déjà fortement le droit au respect de la vie privée, certains de ses dispositifs réservent encore des surprises, notamment les ­fameux algorithmes de détection des profils suspects, qui n’ont pas encore été expérimentés en France. Avec ces algorithmes, la surveillance ciblée sur les individus risque de basculer vers une surveillance de masse. Le tri des suspects potentiels pourrait se faire par une sorte de « pêche au chalut » à partir d’une masse de données indifférenciées, les big data, que des logiciels automatiques auraient la possibilité d’interpréter.

      Plus largement, les lois antiterroristes instituent une confusion générale des pouvoirs alors que l’Etat de droit repose, au contraire, sur la séparation des pouvoirs.

      En matière de terrorisme, la police administrative, qui est traditionnellement préventive, devient ­répressive : le ministre de l’intérieur ou le préfet peuvent ainsi imposer des assignations à résidence qui ressemblent à une peine, le suivi sociojudiciaire. A l’inverse, la justice ­pénale, qui est traditionnellement répressive, devient préventive, puis prédictive, voire divinatoire : en invoquant la notion de dangerosité, on remonte à des intentions qui n’ont aucun commencement d’exécution.

      Les lois antiterroristes du gouvernement font entrer certaines des dispositions de l’état d’urgence dans le droit commun. Craignez-vous un phénomène de ­contamination ?

      On est au-delà de la contamination, il y a presque fusion entre le droit d’exception et le droit commun : on ne voit plus très bien ce qui les distingue ! Le rapporteur de l’Assemblée nationale a d’ailleurs expliqué que les nouveaux pouvoirs de l’autorité administrative étaient « inspirés » par l’état d’urgence. Et le projet durcit le droit commun en étendant les ­contrôles de police dits « aux frontières » par un amalgame douteux entre terrorisme et migrations irrégulières.

      Comment caractériseriez-vous la période que nous vivons ?

      Je parlerais à la fois de confusion et de fusion. Confusion entre terroristes et étrangers, ­entre mesures administratives et mesures pénales, entre droit commun et droit d’exception. Mais aussi fusion entre paix et guerre.

      George W. Bush, après les attentats du 11-Septembre, a proclamé l’« état de guerre », mais il n’y avait pas d’autre moyen, aux Etats-Unis, pour transférer des pouvoirs à l’exécutif : la Constitution américaine ne prévoit pas d’état d’exception.

      En 2015, la France était en revanche dans une autre situation : il n’était pas nécessaire de ­ déclarer la guerre pour appliquer la loi de 1955 sur l’état d’urgence, et pourtant, les discours officiels ont usé et abusé de l’expression « guerre contre le terrorisme », et pas seulement comme un argument rhétorique ou une simple métaphore.

      La France a mené des opérations militaires dans plusieurs pays étrangers et elle y a ajouté des opérations de police, puis des « attentats ciblés » et autres « exécutions extrajudiciaires » qui marquent une nouvelle confusion des rôles : le chef d’Etat déclare la culpabilité, prononce la peine et la fait exécuter.

      Comment résister à cet affaiblissement de l’Etat de droit ?

      Ce qui m’inquiète le plus, c’est la résignation apparente d’une grande partie de la société qui s’est habituée aux dérives de l’Etat de droit. La France semble atteinte d’une espèce d’anesthésie générale, un assujettissement consenti.

      Suivra-t- elle la voie américaine du repli souverainiste qui conduit au populisme ? Je crains en tout cas de voir un jour l’avènement de ce que Alexis de Tocqueville [1805-1859] appelait le « despotisme doux » : il fixe, écrivait-il, « les humains dans l’enfance et réduit chaque nation à n’être plus qu’un troupeau d’animaux timides et industrieux dont le gouvernement est le berger ».

      Il est vrai que les dernières élections ont prouvé que l’espérance pouvait aussi changer la donne, y compris sur le destin de l’Europe. Ma réponse à votre question est peut-être de garder l’esprit critique et de refuser d’être gouvernés par la peur.

      Puisque le Parlement est décidé à voter le texte, prenons ses promesses au sérieux et interprétons les ambiguïtés de la nouvelle loi comme un tremplin pour résister aux dérives sécuritaires.

    • Merci @enuncombatdouteux pour le détail de l’interview.

      Je suis interloquée par ceci :

      Outre-Rhin, la Cour de Karlsruhe a ainsi ­accepté, en 2004, la réactivation d’une loi nazie de 1933 sur les internements de sûreté qui n’avait pas été abrogée mais qui était longtemps restée inactive.

      Les lois nazies n’ont pas été supprimé après guerre ?!

  • Emmanuel Macron, président directeur général de la #start_up_France. De la désespérance en milieu salarié.

    Pour Macron, on a raison de ne pas se révolter | Slate.fr
    http://www.slate.fr/story/152183/macron-se-revolter

    Rien n’est plus précis qu’une trivialité, et nul n’est plus vrai que le président Macron, quand il punit de son verbe des ouvriers blousés, qui manifestent contre un sort injuste au lieu de toquer à la porte d’une fonderie corrézienne. Le seul bordel est celui des commentaires, si l’on s’offusque au lieu de comprendre. Emmanuel Macron, cette semaine, a voulu dire quelque chose d’important au salariat : on a raison de ne pas se révolter.

    Ce n’est pas rien, d’admettre cela, quand toute l’histoire du mouvement ouvrier fut un refus et un combat, contre l’absolutisme patronal jadis, les inégalités sociales ensuite, et depuis cinquante ans contre la mort des usines : la fin d’un monde sans douceur, mais structurant. Tout cela s’achève, explique Emmanuel Macron, rudement, pour que l’on comprenne. Les cris sont vains désormais, comme les grèves ou les manifestations ou les pierres qu’on lance au ciel.

  • Suppression de l’#ISF : une faute historique | Le blog de Thomas Piketty
    http://piketty.blog.lemonde.fr/2017/10/10/isf-une-faute-historique

    Dans un tel contexte, supprimer l’ISF en France aujourd’hui, près de 40 ans après l’arrivée au pouvoir de Reagan et Thatcher, est totalement à côté de la plaque. Cela n’a aucun sens de faire des cadeaux fiscaux aux groupes âgés et fortunés qui ont déjà beaucoup prospéré ces dernières décennies. D’autant plus que les pertes de recettes sont tout sauf symboliques. Si l’on ajoute les cadeaux accordés aux dividendes et intérêts (qui seront désormais taxés à un taux maximum de 30%, contre 55% pour les salaires et revenus d’activité non-salarié), on aboutit à un coût total dépassant les 5 milliards d’euros. Soit l’équivalent de 40% du budget total accordé aux universités et à l’enseignement supérieur, qui stagnera à 13,4 milliards en 2018, alors que les effectifs ne cessent d’augmenter et que la priorité devrait être d’investir dans la formation. Gageons que les étudiants sauront s’en rappeler quand le gouvernement tentera d’ajouter la sélection à l’#austérité dans les prochains mois.

    L’argument du gouvernement est que l’ISF aboutirait à une hémorragie fiscale. Le problème est que cette affirmation est totalement fausse. Si l’on examine sereinement et objectivement l’ensemble des données disponibles – comptes nationaux, déclarations de revenus et de fortunes, enquêtes sur les #patrimoines – alors la conclusion est sans appel : les plus hauts patrimoines se portent très bien en France, et il n’existe aucune hémorragie de ce côté-là.

    #injustice

  • "Notre maison brûle et nous votons ailleurs",

    Tribune pour expliquer en quoi les reculs sur la loi Nicolas Hulot sur les hydrocarbures sont aussi problématiques sur le fond que du point de vue de ce qu’ils signifient : à chaque fois qu’il s’agit de restreindre la liberté d’entreprendre, le droit commercial et de l’investissement au nom de l’urgence climatique, l’Etat et le gouvernement reculent. En creux, voilà donc ce qui doit définir l’agenda de la lutte contre les dérèglements climatiques dans les mois à venir.

    http://www.huffingtonpost.fr/maxime-combes/les-reculs-sur-le-projet-de-loi-hulot-prouvent-que-notre-maison-brule

    #hydrocarbures #LoiHulot #Gazdeschiste

  • “L’hôpital est malade” : des infirmiers racontent leur enfer quotidien
    04/10/17 16h05
    Par
    Amélie Quentel
    A l’heure où une récente enquête de la Fédération nationale des étudiants en soin infirmiers (Fnési) estime alarmant le bilan de santé des élèves soignants, force est de constater que, côté titulaires, la situation est également préoccupante. Nous avons interrogé plusieurs d’entre eux - professionnels ou personnes toujours en formation - qui nous ont raconté leur quotidien fait de pressions et d’humiliations, ou encore leur sentiment d’être parfois maltraitants avec les malades, faute de temps et de moyens. A l’hôpital, force est de constater que le burn out et la dépression ne touchent pas que les patients.

    Au sein de l’hôpital public français, quand vous faites part de votre détresse au travail, on vous considère comme “une emmerdeuse”. Voilà ce qu’a subi Aurélie*, infirmière bretonne de 29 ans. C’était il y a trois ans, et pourtant, le souvenir de ce moment d’une violence inouïe reste vif dans la mémoire de cette jeune femme au rire communicatif – c’est du moins ce qu’on a perçu au téléphone.

    A l’époque, sa propension à l’hilarité ne fait plus vraiment partie de sa vie : Aurélie est alors plongée dans une dépression sévère. En cause, une longue période de roulement de nuit imposée par la direction de son hôpital, dans le Finistère, que son corps, déjà fatigué par le job en soi, ne supporte pas bien. Elle ne dort plus, prend des anxiolytiques et des somnifères, est “au bout du bout”.

    Quand elle commence à avoir des pensées suicidaires, elle se résout à aller voir la médecine du travail, qui l’enjoint à expliquer sa situation à la DRH. Laquelle lui dira gentiment, en quinze minutes top chrono car, bon, on n’a pas que ça à faire quand même de s’occuper des collègues qui vont mal, qu’elle est “une épine dans son pied” du fait de ses désidératas, et qu’elle “avait cherché, en vain, à la virer, en lui cherchant une faute grave”. Pas de chance : les appréciations d’Aurélie, à l’époque stagiaire en passe d’être titularisée, sont bonnes. Elle obtiendra finalement gain de cause et changera d’horaires.

    Des histoires comme celles d’Aurélie, il en existe des myriades. Elles se terminent parfois moins bien, en témoignent des cas de suicides, comme celui d’Emmanuelle Lebrun, infirmière travaillant au Havre qui, persuadée à tort d’avoir commis une erreur mortelle sur un bébé, avait décidé de s’appliquer un traitement similaire à elle-même en 2016 – l’enfant avait finalement survécu, comme le rappelle ce papier du Monde. En fait, de l’avis des principaux concernés, la situation des soignants serait peu à peu devenue intenable.

    “Cocotte-minute”, “l’hôpital est malade”, “malaise des blouses blanches”... Les infirmiers n’ont pas assez d’expressions pour exprimer leur désarroi face à leurs conditions de travail, de plus en plus dégradées de l’avis des personnes titularisées depuis de longues années au sein des établissements de santé.

    "La moindre chose me paraît insurmontable"

    Côté étudiants en soins infirmiers, le constat est également sévère. En témoigne cette enquête de la Fnési, (Fédération nationale des étudiant.e.s en soins infirmiers) dont les chiffres – et surtout les causes qui les sous-tendent – donnent le vertige : 76,5 % d’entre eux estiment être obligés de travailler à côté pour subvenir à leurs besoins financiers tandis que 78,2 % se déclarent “tout le temps ou souvent stressé”, que 75,4 % racontent être épuisés physiquement ou encore en très mauvaise santé psychologique (26,2%).

    Les conséquences de ce bilan de santé préoccupant : des crises d’angoisse et des épisodes dépressifs, des velléités suicidaires voire des passages à l’acte, une consommation élevée de médicaments… “Parfois, je me dis : “ça me saoule, pourquoi je fais ça ?” Et, en même temps, j’ai envie de faire ce métier… Avant, je n’étais pas du genre à me décourager mais, plus le temps passe, plus je me décourage vite. La moindre chose me paraît insurmontable”, nous raconte Hélène*, 24 ans, stagiaire de 3e année dans un hôpital du sud-est de la France.

    La jeune femme semble un peu émue en racontant son parcours, explique avoir fondu en larmes quelques heures plus tôt en répondant à une simple question posée par une formatrice : “Comment se passe ton stage ?” En fait, Hélène a peu à peu perdu confiance au gré de ses différentes expériences, peinant à trouver sa place – le sentiment d’être “un boulet” collé à ses chaussures d’hôpital – au point de ne pas se sentir “légitime” à être titularisée, alors même que “dans un an, [elle est] censée être opérationnelle”. A-t-elle songé à aller consulter un médecin pour parler de son mal-être ? “Non. Si je m’arrête, ça peut remettre en cause mon diplôme et mon stage. J’ai peur qu’on croit que j’en ai rien à foutre du boulot.”

    D’autres, à l’image de Pauline, 21 ans, n’ont tout simplement parfois pas les sous pour se soigner. “Ce sont des études qui coûtent cher [En moyenne, le coût de la rentrée d’un étudiant en soins infirmiers est de 2 577,10 € selon une étude de la Fnési, alors même que ces élèves seraient en général, selon une enquête de la DRESS citée par le syndicat, issus de catégories socio-professionnelles plus modestes en comparaison d’autres filières paramédicales, ndlr]. Cela arrive qu’on réfléchisse à deux fois avant d’aller chez le médecin car on n’a pas les moyens – et donc, on ne se soigne pas.”

    La jeune femme rappelle à raison que les étudiants infirmiers ont un grade licence, mais pas une licence stricto sensu, ce qui les empêche souvent d’avoir accès aux services universitaires, malgré des partenariats mis en place dans certains établissements – une ineptie selon les syndicats infirmiers. Et qu’il faut acheter la blouse, les pinces, les ciseaux et tutti quanti. En perte de confiance après plusieurs humiliations – “Nos encadrants sont parfois très cassants. Une fois, l’une d’entre elles m’a dit : “Si tu as réussi ce soin, c’était le coup du hasard.” Je suis beaucoup dans le doute et dans l’attente de la critique” – elle se dit à présent que, “si [elle] avait su comment se passait la formation, [elle] se serait peut-être ré-orientée”.

    Un état de détresse constaté depuis plusieurs années par la Fnési, comme nous l’explique par téléphone sa secrétaire générale Ludivine Gauthier, elle-même étudiante infirmière : “La problématique existe depuis longtemps, mais il y a une sorte de tabou à l’hôpital à ce propos. Heureusement, les étudiants sont au fait que ce n’est pas normal, et sont actuellement dans une dynamique de dénonciation de ce qu’il se passe.”

    "Sur le fil"

    Le sentiment que les pouvoirs publics occultent leurs problèmes depuis des années est prégnant chez les soignants, qui, au-delà d’être entendus par nos gouvernants, aimeraient être écoutés – ce qui n’est pas tout à fait la même chose. Idem du côté de leur hiérarchie. “Avant, les hôpitaux étaient dirigés par des médecins, des gens qui avaient un regard médical, se remémore avec nostalgie Isabelle*, infirmière depuis plus de trente ans. Petit à petit, ce sont des gestionnaires affublés de pièces de monnaie à la place des yeux qui ont pris leur place. On a l’impression qu’un mec peut passer de gérant d’une concession automobile à directeur d’hôpital…”

    Passée à la fois par le public et le privé, par le poste de cadre ou de simple titulaire, elle se désole de la prégnance du travail administratif de plus en plus imposé aux infirmiers et infirmières, qui les “étouffe”. Une pression à la rentabilité, une chasse aux lits vides, autant de contraintes qui sont mal vécues par les personnels hospitaliers. “Mais la direction sait très bien que, malgré tout, la majorité d’entre nous se défoncera quand même pour s’occuper bien des patients, car on aime notre métier. Aussi, qu’on ne laissera pas tomber nos collègues en difficulté. De même, qu’on ne fera pas forcément grève car on vivrait mal de laisser nos patients, et que ça pourrait nous retomber dessus. Ils jouent là-dessus.”

    Elle est malgré tout conscience que les récurrentes coupes budgétaires et réductions de la masse salariale posent de gros soucis - et ce, tant en termes de rythme de travail pour les soignants que pour la qualité des soins prodigués aux patients. Parfois “sur le fil”, il n’est pas rare que, dans le rush, après des heures de boulot à courir partout, ils ne savent plus trop qui est qui, qui est dans quel lit, appréhension de “finir par faire une connerie”, impatience de rentrer chez soi, culpabilité forte de penser ainsi et de ne pas avoir le temps de mieux s’occuper des personnes à prendre en charge.

    “On m’a déjà appelée pour me dire “il nous faut des renforts, on est en train d’être maltraitants””, désespère Nathalie Depoire, présidente du syndicat Coordination nationale infirmière. Idem du côté des aides soignants, qui se retrouveraient parfois à “systématiquement mettre des couches” aux malades, par manque de temps. Nathalie Depoire estime “largement insuffisante” la réponse des pouvoirs publics face aux problèmes rencontrés, parle de “maltraitance institutionnelle” en sus de celle infligée parfois aux patients faute de temps et de moyens. “On pourrait largement avoir des revendications salariales, quand on voit comment on est mal payés par rapport à nos compétences et nos responsabilités. Mais l’urgence aujourd’hui, c’est de nous donner les moyens de soigner.”

    "L’ambiance entre nous devient parfois délétère"

    Le manque de reconnaissance pèse en effet sur les infirmiers, qui ont souvent le sentiment d’être “un pion”, des “petites mains” tenues de se taire parce que c’est comme cela que ça se passe - le comportement des patients eux-mêmes pouvant parfois être désagréable, les actes du type “je pisse partout dans la chambre mais je m’en fous car, après tout, vous êtes payés pour ça” pouvant arriver. Des pions d’ailleurs interchangeables : quand un service est touché par une réduction d’effectifs, un soignant peut se retrouver du jour au lendemain parachuté dans un autre. De quoi, même si “la formation est censée être polyvalente”, générer de l’anxiété et un sentiment de dévalorisation chez eux. “J’ai déjà reçu en larmes une femme qui était passée du service de chirurgie à celui d’oncologie - ce n’est pas du tout la même chose. Elle répétait qu’elle était nulle parce qu’elle avait des difficultés”, souffle avec tristesse Nathalie Depoire.

    Certains versent alors dans le défaitisme, d’autres dans l’énervement, d’autres dans tout cela à la fois. “J’ai pu voir certain en venir aux mains, se lamente la syndicaliste. L’ambiance entre nous devient parfois délétère.” Les rivalités entre services existeraient, de même que celles entre les différentes professions : aide-soignant VS. infirmiers par exemple, ou infirmiers VS. médecins - les actes de solidarité étant eux-aussi bien réels. "Je trouve que c’est très difficile de trouver sa place en stage, assure ainsi Sonia*, élève en deuxième année de formation qui, elle, est globalement heureuse de son cursus, estime que le fait d’être fatigué est propre à beaucoup d’étudiants et que "ce sont des attitudes et caractères personnels de certains qui posent souci".

    Entre encadrants et étudiants, aussi, le ton peut monter : les premiers n’ont pas le temps de s’occuper des seconds, qui, en conséquence, n’apprennent pas tout ce qu’il faudrait durant leurs stages, perdent confiance etc etc etc, voire sont parfois formés par des intérimaires et vacataires qui ne connaissent pas bien l’hôpital puisque, par définition, ils n’y restent pas de façon pérenne. “Les jeunes nous voient stresser, et eux aussi du coup : ça devient contagieux”, raconte par exemple Manon*, infirmière depuis sept ans en banlieue parisienne qui s’est parfois retrouvée à gérer vingt patients seule pendant plusieurs jours. Ces mêmes élèves seront pourtant amenés, une fois diplômés, à devenir encadrants eux-mêmes… Le cercle est en fait vicieux et surtout vicié par le manque d’argent. Ludovic*, enthousiaste étudiant en troisième année dans l’ouest de la France et appréciant parler en verlan - “j’adore ce boulot… et j’ai envie de changer les choses !” [bon ok là c’est pas du verlan, ndlr] - prévient : “Il faut montrer qu’il y a un problème. Avec les infirmiers, on pourrait être la sonnette d’alarme à l’échelle de l’hôpital : ça va finir par péter.”

    *Tous les prénoms ont été modifiés

    PS : Dans le ventre de l’hôpital, un documentaire diffusé mardi 3 octobre sur Arte revient sur cette question du mal-être des soignants. Le travail du réalisateur Jérôme le Maire, qui a passé deux ans dans une unité chirurgicale de l’hôpital Saint-Louis à paris, est disponible en replay ici.

    #burn_out #DRH (inhumanité des)

  • Budget de la recherche 2018 : la vérité est dans le bleu

    http://huet.blog.lemonde.fr/2017/10/08/budget-de-la-recherche-2017-la-verite-est-dans-le-bleu

    Zéro. Zéro création d’emplois stables dans les laboratoires de la recherche publique. Celle dont partent les ruptures du savoir qui préparent les ruptures technologiques et la compétitivité future du pays. Zéro création donc. Un symbole. Un chiffre rond, facile à retenir. Qui prête à l’ironie.

    Et cela pour obéir à un dogme – il faut diminuer le nombre de fonctionnaires – pour le moins stupide en cette matière puisque nul (désolé, je n’ai pas résisté), parmi les responsables politiques, n’ose revenir sur l’argumentaire et les engagements de la Stratégie de Lisbonne, lorsqu’en 2000 l’Union Européenne se vantait de devenir l’économie de la connaissance la plus compétitive au monde. Avec 3% du PIB en moyenne, plus pour la France, consacré à la recherche, dont 1% pour la recherche publique. Or, comme il avait été dit à l’époque par nombre de personnes raisonnables dont le Commissaire à la recherche Philippe Busquin, il est impossible d’atteindre ces objectifs sans augmenter les effectifs de la recherche publique.