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J’ai l’impression que le débat en cours n’est pas sans lien avec la question du recrutement. Il y a 10 ans quand je suis entré dans le métier, on croisait des instits qui étaient entrés à l’#École_Normale au niveau de la seconde (donc bac-2). Aujourd’hui, approchent de la retraite ceux qui ont intégré l’École Normale juste après le bac. Il y a 15 ans pour entrer à l’#IUFM, il fallait une licence (bac+3). Depuis la dernière réforme, il faut un master (bac+5) pour devenir instit’, pardon professeur des écoles. Sociologiquement, il n’y a plus de réelles différences entre les professeurs (des écoles ou du secondaire). En terme de salaire, oui, mais sinon…
Avant l’instit’ était issu des milieux populaires ET sa formation relevait de la promotion sociale (l’ascenseur ?). Par exemple, par ici il y avait des instits, fils et filles de paysans, ailleurs d’ouvriers. Aujourd’hui, comme le professeur du secondaire, l’instit’ un universitaire (bac+5), son choix d’orientation relève davantage de la reproduction sociale. Socialement, l’instit’ d’aujourd’hui ne comprend pas ses élèves des quartiers populaires car il vient de la bourgeoisie (d’où son finkielkrautisme latent). Pédagogiquement, l’instit’ d’aujourd’hui est un bon élève qui a mené à bien sa scolarité (bac+5 !), il a donc intrinsèquement du mal à comprendre pourquoi ses élèves échouent là où il n’eut aucune difficulté lui-même.
[J’en parle tranquillement, j’en suis de ces instits.]
J’ai bien peur que « l’instituteur […] en première ligne sur le front de la misère sociale » ne soit que résiduel.
Pour moi, l’institutorat est une forme d’artisanat. Du coup, j’ai fort regretté que la création des #ESPÉ ne valide la format universitaire plutôt que de (re)devenir une formation professionnelle. Un recrutement post-bac plus ouvert sociologiquement qui aurait pu mener les impétrants au concours à un bac+5 malgré tout.
Puisqu’il semble que la formation des professeurs soit au centre des systèmes éducatifs les plus performants : ▻http://seenthis.net/messages/189141 …
NB : à noter que pour la profession des enseignants, la revalorisation en niveau d’étude s’est accompagnée d’une dévalorisation salariale et sociétale, ainsi que d’une féminisation de la profession.