• Arts, histoire, philosophie… les employeurs apprécient de plus en plus les compétences non techniques
    https://theconversation.com/arts-histoire-philosophie-les-employeurs-apprecient-de-plus-en-plus

    Notons que des États comme le Brésil, le Japon ou encore le Royaume-Uni (à travers le Research Excellence Framework) n’ont en outre pas hésité à réduire la part des humanités dans l’enseignement supérieur, estimant qu’elles manquaient « d’impact » aussi bien en termes de recherche que d’employabilité. Les humanités apparaissent, en conséquence, comme de plus en plus contraintes de justifier leur existence – quand elles ne doivent pas lutter pour leur survie dans l’enseignement supérieur.

    Et pourtant, paradoxe qu’il convient de souligner, ce sont aujourd’hui les employeurs qui défendent les humanités : en effet, 80 % d’entre eux estiment que « l’ensemble des étudiants ont besoin de bases solides en arts libéraux (liberal arts) ». Cette expression courante dans le monde anglo-saxon, désigne les disciplines-socles telles que les mathématiques, les sciences sociales, l’histoire, la philosophie, les sciences physiques et de la vie et les disciplines artistiques. Les humanités en constituent donc un sous-ensemble.

    #Education #Humanités #Enseignement #Postbac #Emploi #Orientation

  • L’univers sexiste, homophobe et autoritaire de Stanislas, le « meilleur » lycée de France | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/france/280622/l-univers-sexiste-homophobe-et-autoritaire-de-stanislas-le-meilleur-lycee-

    De nombreux témoignages et des documents obtenus par Mediapart montrent ce qui est proposé par ce prestigieux établissement catholique. Une quinzaine d’anciens élèves racontent les « humiliations » et les « souffrances » vécues.

    https://justpaste.it/85wqg
    #enseignement_catholique #sexisme #homophobie #la_manif_pour_tous

  • Après sa déroute électorale, Blanquer bénéficie de la création express d’un poste à l’université Assas | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/france/210622/apres-sa-deroute-electorale-blanquer-beneficie-de-la-creation-express-d-un

    Sors-le par la porte il revient par la fenêtre !

    L’enseignement supérieur ne manque visiblement pas toujours de moyens. L’université Paris 2 (Panthéon-Assas) a exceptionnellement décidé d’ouvrir un poste sur mesure au sein de son département de droit public pour accueillir l’ancien ministre Jean-Michel Blanquer, tout juste défait aux élections législatives, selon des informations de Mediapart.

    La possibilité de créer ce poste ad hoc, à l’heure où les universités affrontent depuis des années une lourde pénurie de personnels, s’est concrétisée vendredi 17 juin, cinq jours après le premier tour des élections. Elle doit être finalisée prochainement, à l’occasion d’une réunion du département de droit public.

    Première incongruité : elle a été annoncée par le président de l’université Stéphane Braconnier lui-même, et non par le directeur du département. Deuxième source de questionnement : le calendrier de l’annonce, intervenue quelques jours seulement après l’élimination, le dimanche 12 juin, de Jean-Michel Blanquer au 1er tour dans la 4e circonscription du Loiret et alors qu’aucun poste n’avait été envisagé jusque-là. Troisième interrogation : les raisons de ce recrutement express.

  • Big changes to staffing patterns at UK universities over past two decades

    The global explosion in university enrolment rates and the size of institutions has transformed their staffing patterns and organisational structure. New research from the Policy Institute at King’s College London provides the first in-depth study of 21st century changes in the UK university sector, and underlines the scale and impact of these changes.

    Funded by the Nuffield Foundation, the report is authored by Professor the Baroness Alison Wolf, a member of the Augar Review of Post-18 Education & Funding, and Dr Andrew Jenkins.

    Observers of contemporary higher education frequently complain of growing ‘managerialism’ and growth in insecure, short-term teaching contracts. Using the UK’s unique workforce database, and case-studies of six contrasting institutions, the researchers examined whether and why such changes had occurred. The report confirms major changes in both administrative and academic employment, alongside extensive centralisation and the decline of the autonomous academic department.

    Since the turn of the century, numbers of senior managerial and administrative posts have risen very markedly. Staff classified as ‘managers and non-academic professionals’ at UK universities increased some 60% over 12 years, from just under 32,000 in the academic year 2005/06 to almost 51,000 in 2017/18. At the same time, the number of technicians and of secretarial posts, supporting academics, declined. Managers and managerial professionals made up a fifth of all non-academic staff in 2005/06, but this had risen to more than a quarter by 2017/18. More and more decisions about staffing are taken at the centre of the institution, with a commensurate hollowing-out of the traditional academic department.

    Within universities, ongoing growth in non-academic appointments is justified by both the need to compete and market degrees globally, and by the importance of the ‘student experience’ as measured by government surveys such as the National Student Survey. However, the authors conclude that the structure of senior leadership teams means that there are few barriers to ‘upward drift’ in pay and seniority – “in sharp contrast to the situation with academic posts, where scrutiny was extensive”.

    Among academics, teaching-only posts at UK universities increased at five times the rate of ‘traditional’ academic roles between 2005/06 and 2018/19. Numbers rose by more than 80 per cent, compared with a rise of 16% over the same period in more traditional roles with both teaching and research responsibilities. Growth was most marked in the Russell Group and the faster a university grew, the more it increased its use of teaching-only staff.

    However, the move to casualised and part-time teaching staff has been fairly limited compared to ‘competitor’ university systems, such as those in the US or Australia. The report ascribes this to the government’s Research Excellence Framework, which determines direct funding allocations but also a university’s international reputation. The higher its research reputation, the higher the fees it can charge to overseas students. UK universities therefore have a strong interest in hiring ‘research-active’ academics, but use teaching-only staff to cover vacancies, including those created by academics who are ‘bought out’ for research, and to smooth staffing when student numbers change.

    Baroness Alison Wolf CBE, Professor of Public Sector Management at King’s College London, said:

    “It is striking how far expensive changes seem to have occurred without being underpinned by a clear strategy. Increased centralisation is also a concern. Large centralised bureaucracies are not good at innovation, which is the lifeblood of universities.”

    https://www.nuffieldfoundation.org/news/big-changes-to-staffing-patterns-at-uk-universities-over-past-tw

    Pour télécharger le rapport:
    https://www.nuffieldfoundation.org/wp-content/uploads/2021/12/Managers-and-academics-in-a-centralising-sector.pdf

    #rapport #UK #Angleterre #université #facs #ESR #management #centralisation #précarisation #autonomie #enseignement #enseignement_supérieur #teaching-only_staff #Research_Excellence_Framework #excellence #réputation #recherche

    ping @_kg_

  • « La mixité ? Nécessaire. Pas toujours possible »

    Faut-il séparer les élèves par niveaux ou les réunir dans des #classes hétérogènes ? Alors que Genève votera sur CO22, qui privilégie la seconde option, que dit la recherche ?

    Vaut-il mieux des #systèmes_scolaires séparant les élèves en filières ou les regroupant dans des classes hétérogènes ? Alors que Genève décidera le 15 mai s’il veut en finir ou non avec les sections et regroupements au Cycle d’orientation, que dit la recherche ?

    L’association Changeons l’école (CLÉ) a justement voulu donner des clés de compréhension pour éclairer le débat sur CO22 en invitant quatre universitaires autour d’une table ronde. Son président, Stéphane Garcia, doyen dans un collège, précise que, sur CO22, CLÉ, fondée il y a six mois par des gens travaillant ou ayant travaillé au DIP, ne prend pas position, bien qu’on trouve dans son comité le député vert’libéral et référendaire Jean-Michel Bugnion.

    Sociologue à la Faculté de psychologie et des sciences de l’éducation, Barbara Fouquet-Chauprade affirme que, globalement, les #filières sont « les systèmes les moins efficaces et les plus inégalitaires ». Membre du Groupe genevois d’analyse des politiques éducatives, elle complète : « Plus l’orientation est retardée, mieux c’est pour limiter les inégalités. » Son collègue, Georges Felouzis, insiste sur le fait que la sélection précoce « laisse peu de place à la notion de seconde chance. La séparation a le défaut de pétrifier les statuts scolaires à la fin de l’école primaire. »

    Le pédagogue Olivier Maulini, qui dirige le Laboratoire innovation, formation, éducation (Life), rattaché à la même faculté, complète : « Des effectifs réduits pour mieux prendre en compte les difficultés d’une partie des élèves sont une mauvaise bonne idée, car on isole de plus en plus ces élèves, on individualise de plus en plus leur prise en charge en les privant des ressources du groupe qui peut stimuler les apprentissages. Résultat, on ne fait alors qu’empiler les dispositifs pour toujours plus individualiser, voire médicaliser l’encadrement des élèves en difficulté. » Dans une classe mixte, quand l’enseignant·e s’adresse plus particulièrement à un groupe d’élèves, les autres doivent apprendre à se taire, et donc le respect d’autrui, ajoute-t-il. « En réalité, les enseignants enseignent toujours pour toute la classe. »

    Lui aussi, au vu des comparaisons internationales, affirme que la recherche a prouvé la supériorité des systèmes hétérogènes, par exemple en Scandinavie ou en Asie. Dans une synthèse qu’il nous a fait parvenir, il note que « l’enseignement par niveaux est contesté dans (presque) toutes les sociétés : l’Allemagne tente de réduire le nombre de ses filières depuis que les comparaisons internationales l’ont mal classée ; la Pologne a unifié les siennes et nettement progressé ; la Corée du Sud a voulu à l’inverse avancer l’heure de la sélection, mais les experts l’en ont dissuadée. » Au micro, il explique : « Les effets de la concentration des difficultés sont l’étiquetage et la stigmatisation de ces élèves, un autodénigrement et un effet d’attente du corps enseignant, qui va adapter à la baisse ses exigences. »
    « Et l’excellence ? »

    Et plus les paliers d’orientation sont nombreux, plus les discriminations se durcissent : les parents des classes populaires ont tendance à auto-éliminer leurs enfants des filières les meilleures, explique le spécialiste. « Les enseignants ne font pas cette erreur pour leurs propres enfants et vont plutôt demander des dérogations. »

    Dans sa synthèse, M. Maulini précise encore que les classements et déclassements précoces peuvent susciter des sentiments de révolte, d’injustice, de résignation, et que ces choix ardus reposent essentiellement sur les jeunes les moins bien formé·es, qui vivent une double peine.

    Raison pour laquelle un système hétérogène profite en particulier aux élèves défavorisé·es. Ces gains sont largement supérieurs aux effets négatifs marginaux vécus par leurs camarades les mieux noté·es. Et l’excellence ? demande un enseignant dans le public. « Il est important pour tout pays de former une élite scolaire, mais là où on observe des politiques de mixité, on constate aussi que l’école est performante en termes d’excellence », répond M. Felouzis.

    Puis il prend l’exemple de la France, où le collège unique cache une ségrégation de fait en fonction des emplacements géographiques des établissements. « Les inégalités scolaires y sont très fortes, tandis que l’élite est formée dans les grandes écoles. Abandonner les filières n’aboutit pas à avoir un enseignement moyen, mais à ce que l’obtention des diplômes et la formation des élites ne dépendent pas de l’origine sociale ou migratoire. »

    Olivier Maulini affirme encore que « le passage mécanique des filières à des classes hétérogènes apporte une amélioration. Mais la plus-value augmente si l’on y ajoute une pédagogie différenciée efficace, privilégiant des remédiations intensives, ponctuelles et ciblées. » Tout le contraire d’un redoublement ou, justement, d’une séparation dans une classe à niveau. Les effets-leviers de ces remédiations, poursuit l’universitaire, ont un impact sur le climat de la classe, de l’établissement, du corps enseignant, une « boucle vertueuse » favorisant la cohésion sociale.

    Or, tout dépend de ce que l’on privilégie : la cohésion ou la compétition sociale ? Et c’est là que ça peut coincer, à entendre Olivier Maulini : « Au vu de leurs effets de ségrégation avérés, il est nécessaire de se passer des filières. Mais le nécessaire n’est pas toujours possible, on est bien placés à Genève pour le savoir. » Car « dans les régions où les diplômes décident le plus des destins sociaux, tout le monde attache beaucoup d’importance à la réussite scolaire ».

    Historien de l’éducation, Christian Alain Muller voit dans les Trente Glorieuses le début de la course aux diplômes, faisant qu’aujourd’hui, ne pas en avoir laisse comme seul débouché la livraison de pizzas. « Il fallait former de nombreuses personnes pour des emplois ‘moyens’ dans les services, nécessitant des diplômes. Aujourd’hui, l’école est très importante pour les gens des classes moyennes afin que les générations suivantes puissent conserver leur statut social. C’est pourquoi l’enjeu sur l’école est si fort et pas neutre du tout. »
    Une paix scolaire

    A Genève, ces rapports de force se sont traduits par ce qu’on appelle la « guerre scolaire » au début des années 2000, et, si l’on traduit correctement la pensée de ces universitaires, de la victoire de la compétition sociale : retour des notes à l’école primaire, puis retour des sections avec l’actuel « nouveau Cycle d’orientation ». Celui-ci, qui offre des passerelles pour passer d’un niveau à l’autre, se voulait une réponse politique consensuelle entre deux projets aux antipodes : l’hétérogénéité versus un Cycle multipliant des filières étanches. Genève s’est ainsi acheté la paix scolaire pour près de dix ans. Mais à quel prix ?

    Alors que ce système se voulait plus sélectif, il n’a rien changé pour la grande masse des élèves, selon Mme Fouquet-Chauprade, qui a étudié cette réforme de près. En revanche, celles et ceux à la marge ont été figés dans la voie de garage de la section la plus faible et génératrice de mal-être, alors qu’avec le précédent système, ces jeunes auraient pu prétendre à un destin scolaire plus gratifiant.

    Reste qu’elle aussi prévient : d’une réforme sur le papier comme CO22 à sa mise en pratique, il y a un fossé. Or « quand les acteurs du terrain ne sont pas impliqués dans une réforme éducative, ils ne s’y reconnaissent pas ». En ce sens, juge l’universitaire, en comparaison du système actuel qui a été « imposé par le politique », CO22 se veut « relativement innovant » au vu d’une « réelle volonté de négocier, du partenariat avec les syndicats, les partis ou encore l’apport des chercheurs ». Mais impossible de parler de co-construction puisque, de fait, « le corps enseignant du Cycle est divisé ». Si CO22 passe, une partie du corps enseignant réfractaire pourrait appliquer des stratégies d’évitement, comme on en observe à Neuchâtel, qui a abandonné les filières en 2017.

    Olivier Maulini, lui, observe parfois dans les classes hétérogènes des « effets non désirés » : suradaptation de l’enseignement aux aptitudes supposées, sous-stimulation d’individus ou de groupes marginalisés, hiérarchies implicites d’évaluation, exclusions de l’intérieur, dirigisme, paix sociale plus ou moins négociée…

    Au passage, le chercheur n’est pas étonné que, si le syndicat du Cycle s’abstient à propos de CO22, celui du primaire soutient cette réforme puisque, par un effet de cascade, « c’est au primaire que l’orientation se joue ».
    Des élèves coulent

    Conclusion du spécialiste : pour arbitrer entre hétérogénéité ou filières, il faut tenir compte d’au moins trois facteurs clés : un corps enseignant plus ou moins apte à mettre en œuvre une pédagogie inclusive ; le degré de cohésion social versus l’angoisse endémique d’être bien ou mal sélectionné ; une tradition politique de progrès patiemment négociés ou une autre, faite d’effets d’annonce sur fond de préférences idéalisées.

    Quant à Christian Alain Muller, il attire l’attention sur une bombe sociale qui transcende ce débat : « 10 à 15% d’élèves coulent, qui ne se conforment pas à la forme scolaire, développent une phobie scolaire ou entrent dans un processus de médicalisation, certains ne supportent pas l’énorme pression des évaluations et développent une angoisse. Les parcours se prolongent, on multiplie les dispositifs. » Et la conclusion qui fait mal : en réalité, « on ne sait pas quoi faire avec ces élèves ».

    Alors que la guerre scolaire a repris, le 15 mai, le peuple dira si, après le retrait de l’initiative pour l’hétérogénéité il y a treize ans, suivi de l’échec du retour des sections en termes d’égalité des chances, le canton est mûr pour à nouveau réformer son Cycle.

    https://lecourrier.ch/2022/05/03/la-mixite-necessaire-pas-toujours-possible

    #école #mixité #éducation #classes_sociales #inégalités #politiques_éducatives #sélection #seconde_chance #statuts_scolaires #séparation #isolement #apprentissage #individualisation #médicalisation #enseignement_par_niveaux #stigmatisation #excellence #discriminations #double_peine #remédiations #pédagogie_différenciée #cohésion_sociale #compétition #diplômes #réussite_scolaire #pédagogie_inclusive #Suisse #Genève

  • Pour rappel, la France contemporaine a connu sa propre controverse sur le “rôle positif de la colonisation”, en particulier au moment de l’adoption de la loi du 23 février 2005 https://www.jeuneafrique.com/67587/archives-thematique/histoire-d-un-fiasco

    https://www.theguardian.com/commentisfree/2022/apr/04/pupils-benefits-empire-ignorance-royals-caribbean-windrush
    https://i.guim.co.uk/img/media/0e709d2cf9c1d0afd227c11d99e07a8015d4ebf2/0_13_3500_2100/master/3500.jpg?width=1200&height=630&quality=85&auto=format&fit=crop&overlay-ali

    Teaching the ‘benefits’ of the British empire is just another attempt to stoke the culture war
    Kojo Koram, 4 April 2022

    The legacy of empire still shapes the world. But Kemi Badenoch’s plan will ensure that ignorance reigns over this.

    If the Duke and Duchess of Cambridge need some comfort reading after their awkward Caribbean tour, they could do worse than turn to Tony Blair’s autobiography. In 1997, Britain’s new prime minister travelled to Hong Kong to oversee its handover to China. Years later, Blair described how he had struggled through a conversation with the Chinese president, Jiang Zemin, on a subject of UK-China history, because, in his own words, Blair had “only a fairly dim and sketchy understanding of what that past was”. The history being discussed was the opium wars, the very reason why Hong Kong had become British in the first place. Yet here was a boarding school and Oxbridge-educated prime minister who had next to no knowledge of the history that produced the very event he had travelled to oversee.

    The impression many ministers give today is that students in British classrooms are being bludgeoned with never-ending tales of Britain’s imperial crimes. This is why the government is now looking to rebalance the scales with a new curriculum that highlights the “benefits” of the British empire, as well as its negatives. Building on last year’s controversial Sewell report, the plans promoted by the equalities minister Kemi Badenoch are part of a wider campaign to move the teaching of empire away from what the government fears is a culture of victimisation and identity politics in schools, instead framing the legacy of empire as a debate of pros and cons. Was the empire wrong? Was it right? Which bits of the empire were naughty or nice?
    (...)

    #Grande_Bretagne #empire_britannique #postcolonialisme #enseignement

  • Russia cancels the teaching of sociology, cultural studies and political science in all pedagogical universities of the country

    https://twitter.com/IrisovaOlga/status/1507252961122078756

    –-

    « При В.В. Путине мне ни разу не приходилось прятаться по подвалам »

    Во всех педагогических вузах отменяют преподавание социальных наук и мировой культуры. Будущим учителям россиян все это незачем

    Минпросвещения решило повысить качество образования в России, престиж профессии учителя, для чего педвузы страны унифицируют, как армейский строй: в них внедряют единые стандарты подготовки педагогов, избавляя их от гуманитарных «излишеств». О планах такой «модернизации» — во исполнение поручения президента — министр Сергей Кравцов говорил еще летом прошлого года, упомянув рабочее название программы — «Учитель будущего поколения России». Сейчас чем больше ее очертания проясняются, тем более туманным кажется это будущее: планку человека разумного в грядущей России решено существенно занизить. Мир усложняется, но у нас «особый путь». Пожалуй, по Стругацким: «Дурак стал нормой, еще немного — и станет идеалом».

    И причины тому есть объективно, и объяснения найдутся. Для жизни в осажденной крепости, для добычи нефти, для перекачки ее в Китай гуманитарные дисциплины не просто не нужны — они вредны: мысли мешают. И потом, деградация не для всех и не всегда плохо — примитивные конструкции прочней.

    Но какие бы объяснения ни находились, надо представлять, что нас ждет.

    Последствия реформы комментирует Нина Лобанова, кандидат философских наук, доцент кафедры философии, социологии и религиоведения Красноярского государственного педагогического университета им. В.П. Астафьева:

    — «Социальная их малограмотность кажется еще ниже литературной. Историю литературы они не знают, классиков читают мало, действительность изучается ими по газетам». Эти слова А.М. Горький написал в 1928 году о начинающих писателях. Пройдет совсем немного времени, и то же самое можно будет сказать о наших школьных учителях — и то было бы отлично, если б они газеты хоть читали. И это — спустя почти сто лет после того гигантского образовательного рывка, что совершил весь мир, и СССР в том числе.

    Что дает основания для столь оптимистического прогноза? Очередные новации Минпросвещения: одним из наиболее впечатляющих является отмена преподавания социологии, культурологии и политологии во всех педагогических вузах страны.

    Педагогические университеты переходят на новые учебные программы, в основу которых положено «Ядро высшего педагогического образования». Вместо отдельных дисциплин там будут модули. В рамках социально-гуманитарного модуля сохраняется преподавание философии, истории, экономики и права. А преподавание социологии, культурологии, МХК (мировой художественной культуры) и политологии — исключено. Полностью.
    Парадокс! В социально-гуманитарном модуле отсутствуют ключевые социальные и гуманитарные науки!

    У кого-то, быть может, промелькнет мысль, что эти перемены в учебном плане носят частный характер и никоим образом на общее качество подготовки педагогов не влияют.

    Однако это не так. Чтобы убедиться в этом, достаточно вспомнить о том, откуда рекрутируются абитуриенты педвузов.

    Педвузы не входят в число лучших университетов страны (исключением являются МПГУ и РГПУ им. Герцена). Это значит, что набор на педагогические специальности происходит по остаточному принципу: педвузы, как правило, выбирают те, кто не смог поступить в федеральные, опорные или национально-исследовательские университеты. Соответственно, студенты педвузов отличаются от тех, кто учится в высокоселективных университетах, изначально более низким уровнем знаний и грамотности.

    Будущие учителя нередко открывают для себя «Троицу» Андрея Рублева и Венеру Милосскую только на семинарах по МХК. Воспоминания о первом (в своей жизни!) посещении театра или музея для многих связаны не с родителями, а с преподавателем культурологии, который организовал для них посещение «Ночи в музее».

    С перестройкой учебного плана они лишаются этой возможности. По сути, введение концепции «Ядра высшего педагогического образования» можно рассматривать как попытку провести культурную «черту оседлости» для педагогов (обозначить их культурный «потолок»). Результатом этого станет увеличивающийся разрыв в качестве и объеме культурного капитала студентов педагогических вузов и студентов, получивших классическое образование (что, в свою очередь, не сможет не сказаться на качестве предметной подготовки будущих педагогов).

    Дело, однако, не только в знаниях (то есть в сведениях, в информации) — дело в способностях, особого рода мыслительных умениях и навыках, которые позволяют развивать дисциплины социогуманитарного цикла.

    Как развивать социологическое воображение без помощи данных дисциплин?

    Хочу предупредить возможные недоразумения: сегодня социологическое воображение — это не роскошь, а «предмет первой необходимости». Для иллюстрации этой мысли приведу отрывок из недавней студенческой работы: «При В.В. Путине мне ни разу не приходилось прятаться по подвалам, у меня всю мою жизнь над головой мирное небо». Даже не говорю о том, как выглядит радость выхода из подземелий в реалиях современного мира. В поле зрения автора этого сочинения не попадает тот факт, что в это же самое время, когда были написаны эти строки, проходит … [«спецоперация»].

    Отсутствие социологического воображения — это прискорбный, но закономерный результат функционирования всей нашей системы образования (начиная со школы и заканчивая аспирантурой). Но сейчас у этого ребенка хотя бы есть шанс расширить горизонты своего восприятия. Знакомство с социологией, культурологией и политологией дает ему возможность увидеть мир таким, какой он есть, представить, насколько разноплановым и многогранным он может быть.

    С переходом на учебные планы, основанные на концепции «Ядра высшего педобразования», из всех перспектив останется только одна, в которой мир будет представлен таким, каким он должен быть с точки зрения государственной политики.

    В статье 43. п. 1 Конституции РФ сказано: «Каждый имеет право на образование». Следовало бы добавить: «На качественное».

    С последним у педвузов значительные проблемы. Учитывая это, напрашивается вывод о том, что обучение педагогов должно быть компенсирующим. Учебные планы должны быть выстроены таким образом, чтобы подтягивать общекультурный и языковой уровень обучающихся (что предполагает не исключение базовых социогуманитарных дисциплин из учебного цикла, а выделение дополнительных часов на их преподавание, а также включение в обязательную часть учебного плана такой науки, как культурная/социальная антропология, — вещь совершенно необходимая для ориентации в современном, сложном, глобальном, мультикультурном мире).

    Вместо этого концепция «Ядра высшего педобразования» и разработанный на ее основе подход, лишая студентов педагогических вузов возможности овладеть хотя бы тем культурным минимумом, на который имеют право рассчитывать студенты других университетов, будут только усиливать культурную депривацию будущих педагогов.

    Если решение об исключении социологии, культурологии, политологии из преподавания в педвузах не будет отменено,
    педагоги, которые придут в школу, по уровню своей социальной и культурной компетентности мало чем будут отличаться от своих учеников.

    Коллеги, преподаватели других педвузов сегодня молчат или их голосов не слышно; кажется, нет никого, кто мог бы дать адекватный анализ этому «Ядру высшего педобразования». Слышны только голоса официальных чиновников, в очень обтекаемой форме рассуждающих о необходимости этого шага и не говорящих ни слова о том, какие реальные изменения и образовательные потери этот шаг за собой повлечет. Нам говорят, что протестовать бесполезно: решение принято на уровне министерства. Видимо, там считают, что быть социально грамотными и культурно просвещенными будущим педагогам нет надобности: хватит с них и тех знаний, которые им дают для подготовки к ЕГЭ по обществознанию.

    Если это решение не будет отменено, слова Ярослава Кузьминова о том, что «мы выпускаем социальных дебилов», с полным основанием можно будет отнести не только к выпускникам школ, но и к тем, кого готовят педагогические университеты России. И это точно будет не вина выпускников.

    https://novayagazeta.ru/articles/2022/03/23/pri-v-v-putine-mne-ni-razu-ne-prikhodilos-priatatsia-po-podvalam

    #Russie #recherche #enseignement #ESR #université #facs #sociologie #sciences_politiques #fermeture

    ping @_kg_

    • Il professore di geografia che ha detto no al Cremlino

      Era un insegnante di geografia, a Mosca. Ma nel parlare della guerra in Ucraina ai suoi ragazzi non ha seguito le linee guida dettate dal Cremlino. E’ stato licenziato ed ha lasciato il paese. La storia di #Kamran_Manafly

      Kamran Manafly è un insegnante ventottenne di Mosca. O meglio, lo era fino a quando poco tempo fa ha perso il lavoro dopo essersi rifiutato di sottostare alle linee guida statali su come parlare dell’ «operazione speciale militare russa in Ucraina» con i suoi studenti. L’istituto scolastico l’ha licenziato per «comportamento immorale», e un addetto alla sicurezza l’ha in seguito aggedito fisicamente quando ha tentato di recuperare gli effetti personali dal suo ufficio. Dopo pochi giorni il preside lo ha minacciato di farlo processare per «tradimento della patria». Meduza ha parlato con Manafly sia del licenziamento che della conseguente decisione di abbandonare la Russia. Quanto segue è la sua storia, raccontata in prima persona.

      Ho ventotto anni e insegno geografia da sette. Ho trascorso gli ultimi due anni presso la scuola numero 498 nel distretto Tagansky di Mosca. Si tratta di una scuola superiore come tante.

      Mi sono laureato all’Università Statale Tver. Sono entrato nel dipartimento di geografia perché c’era la possibilità di svolgere un tirocinio all’estero. Quando si è uno studenti del primo o del secondo anno, c’è la possibilità di viaggiare in Europa, e si tratta di una cosa abbastanza insolita, specialmente per l’Università Statale di Tver.

      Durante il primo anno del master, ho lavorato con i bambini per la prima volta alle Olimpiadi Internazionali di Geografia. È stato tutto molto interessante. In seguito, ho seguito una formazione pedagogica aggiuntiva e poi sono andato a lavorare in una scuola.

      La conoscenza di base che i bambini russi ottengono a scuola penso che sia molto buona. Molti dei libri di testo di geografia e studi sociali sono di alta qualità. In molte scuole si respirava una certa libertà. Dopotutto, nessuno sa cosa accade in classe una volta che la lezione inizia. Ovviamente, ogni insegnante può sviluppare il pensiero critico degli studenti e insegnare a modo suo.

      Alcuni anni fa, come altri insegnanti, ho lavorato ai seggi elettorali. Il mio lavoro consisteva nel mostrare alla gente dove andare a votare. Altri hanno invece lavorato direttamente con le schede elettorali. I colleghi di altre scuole mi hanno detto che i conti non tornavano, e di come hanno chiuso i seggi elettorali e fatto uscire tutti i presenti per poi riscrivere tutto. In una riunione prima delle elezioni, il nostro principale ci ha anche detto: «Votate per Russia Unita!», ma non ci hanno fatto fotografare le schede elettorali come hanno invece fatto in altre scuole.

      Dopo il 24 febbraio [quando la Russia ha lanciato un’invasione su larga scala dell’Ucraina] tutto è diventato molto più rigido. Non riconoscevo nemmeno più dai loro comportamenti chi gestiva la scuola. Ci hanno inviato delle linee guida sull’"operazione speciale", come la chiamano, sulle origini del conflitto, e così via. Avremmo dovuto raccontare e mostrare tutto questo ai bambini. Naturalmente, mi sono rifiutato. [Non ci sono stati problemi in un primo momento], come ho già detto, dal momento che non controllavano cosa effettivamente veniva fatto in classe.

      Ma pochi giorni dopo l’inizio della guerra, [i funzionari a capo della scuola] hanno riunito tutti gli insegnanti e ci hanno detto che non era permesso manifestare le nostre opinioni, dal momento che siamo «dipendenti dello stato». Questa frase mi ha davvero colpito. Non credo che i lavoratori statali dovrebbero essere servi dello stato. Ci hanno detto che dovremmo parlare ai bambini solo secondo queste linee guida, e che Dio vieta che chiunque esprima un’opinione personale. E questo pure mi ha colpito. Per legge, le scuole dovrebbero essere un terreno neutrale, mentre qui ci stanno costringendo a fare propaganda.

      Come ogni persona rispettabile con una coscienza o senso di compassione ed empatia, io stesso sono contro la guerra. Questo è ciò che insegniamo ai nostri figli, dopotutto. Valorizzare la vita umana sopra ogni altra cosa. È la missione della scuola essere propulsione di pace.

      Fin dall’inizio [della guerra], i bambini mi correvano incontro nei corridoi facendomi domande. Volevano sapere cosa stava accadendo e quali erano questi due nuovi paesi [le auto-proclamate repubbliche popolari di Donetsk e Luhansk, che ora la Russia riconosce]. Accadevano questo tipo di cose. In un modo o nell’altro, la guerra saltava fuori durante le lezioni, e penso che sia proprio per questo che ci hanno mandato tutte quelle linee guida. Ho cercato di rimanere neutrale e spiegare la situazione senza schierarmi politicamente. Ho detto che molte cose stavano andando male, ma ho detto ai bambini di trarne le conclusioni da soli. I giovani di oggi sono stupendi; sono molto più amanti della pace rispetto alle generazioni più anziane. Non capiscono affatto perché qualcuno dovrebbe andare laggiù e uccidere altre persone.

      L’8 marzo ho postato una foto su Instagram, dove ho scritto che dobbiamo vivere in modo da non essere tormentati dalle nostre coscienze. Ho delle mie opinioni personali, che non coincidono con quelle dello stato. Non mi sono addentrato in alcuna questione politica specifica, e non ho mai usato la parola «guerra». In seguito la preside della scuola, Tamara Gordzeiko, mi ha convocato e mi ha detto di cancellare il post. Come sempre, si trattava di un ordine, non una richiesta. Quando ho rifiutato, ha detto che mi avrebbe licenziato.

      Il giorno dopo, sono andato a scuola per salutare i ragazzi e raccogliere i miei effetti personali. Su ordine della preside, c’erano dei sorveglianti all’ingresso che si sono rifiutati di farmi entrare. I ragazzi mi hanno visto proprio in quel momento, hanno letto il mio post su Instagram e hanno capito tutto.

      I funzionari della scuola hanno chiamato la polizia, che infine mi ha scortato all’interno per recuperare le mie cose. Ero già un emarginato: tutti i dipendenti della scuola distoglievano lo sguardo e non mi salutavano nemmeno, per essere sicuri di non dare l’impressione di conoscermi, Dio non voglia!

      Nel pomeriggio ho avuto bisogno di tornare nell’edificio. Mentre stavo camminando lungo uno dei corridoi, una delle guardie private della mattina mi ha aggredito. Ha urlato oscenità contro di me e poi ha iniziato a picchiarmi. Sono riuscito a tirare fuori il telefono e accendere la videocamera. Quando se ne è accorto, si è calmato un po’. Ma ho presentato comunque una denuncia alla polizia.

      Questo è successo intorno alle quattro. I bambini avevano già lasciato la scuola, ma c’erano ancora molti insegnanti presenti che hanno visto cosa stava accadendo. Si sono immediatamente spostati nei loro uffici per evitare di aiutare o intervenire. Questo è quello che mi ha depresso di più. Nessuno ha detto una parola. O hanno paura o sostengono questa linea. Su 150 persone che lavorano nella scuola, solo una persona - una giovane donna che è anche lei un’insegnante – mi ha contattato per confortarmi.

      Il giorno dopo, la preside mi ha detto che non avrebbe permesso che mi dimettessi, dicendo che mi avrebbe invece licenziato per aver organizzato una manifestazione che includeva dei minori. Con questo si riferiva al fatto che [dopo essere stato informato circa il mio licenziamento] mi sono permesso di scattare alcune foto fuori dalla scuola insieme ai miei ex studenti. Alla fine, mi hanno licenziato per «comportamento immorale».

      In seguito, ho contattato «Uchitel», il sindacato indipendente degli insegnanti, e abbiamo iniziato a mettere insieme i documenti per contestare il mio licenziamento in tribunale. Ma poi è successo qualcosa di veramente spiacevole, e ho deciso di abbandonare il paese: la preside della scuola, Tamara Gordzeiko, ha riunito tutti gli insegnanti per parlare di me. All’incontro [gli amministratori della scuola] hanno mostrato alcune fotografie personali che avevo pubblicato su Instagram dagli Stati Uniti e da un viaggio alla Corte Europea dei Diritti Umani, e hanno condiviso queste foto in gruppi chat gestiti dai genitori degli studenti, costringendo i bambini a cancellare i commenti di supporto sotto il mio post e minacciando di segnalarli al dipartimento di delinquenza minorile della polizia.

      Hanno raccontato a tutti le più banali, ridicole storie dell’orrore riguardo al fatto che io sarei un agente del Dipartimento di stato statunitense, su come l’Occidente mi finanzi e su come avrei degli affari collegati con l’Occidente. Poi il preside ha detto che avrebbe fatto tutto ciò che era in suo potere per farmi sbattere in prigione per 15 anni, perché sono un «traditore della madrepatria» e persone come me dovrebbero stare dietro le sbarre. Lei è una deputata di Russia Unita al consiglio comunale locale, quindi le sue parole mi hanno innervosito. E dopo che la mia storia ha iniziato a circolare, avrebbero potuto incastrarmi per qualsiasi cosa.

      Non ho ancora deciso quale sarà la mia prossima destinazione. In questo momento sono in una fase transitoria, ma molto probabilmente opterò per un paese occidentale. Spero tanto che sarò in grado di insegnare in un altro paese, ma in questo momento voglio solo andare in un posto sicuro e trovare un po’ di pace. Dopo una buona notte di riposo, inizierò a pensare a cosa fare. Idealmente, mi piacerebbe continuare a lavorare e crescere.

      Penso che la situazione dell’istruzione in Russia non farà che peggiorare. Appena quattro anni fa il preside precedente mi aveva concesso un viaggio pagato attraverso l’Europa e l’America per frequentare vari progetti pedagogici. Ora è diventato tutto inutile. La repressione è peggio che mai, il sistema educativo è sempre più soggiogato ad un regime totalitario. C’è più controllo sui bambini, più controllo su ciò che imparano e su ciò che leggono. Hanno introdotto lezioni in classe in tema di social network, spiegando quali è possibile utilizzare e quali non si dovrebbe. Il sistema scolastico sta cercando di dettare le regole della vita ai ragazzi.

      Sono in contatto con insegnanti di altre scuole, e un collega mi ha detto che loro sono costretti a indossare i nastri di San Giorgio a forma di lettera Z. Ovviamente, ci sono insegnanti che resistono, ma iniziano immediatamente a subire pressioni. Se in passato agli insegnanti era permesso di avere le proprie opinioni, ora non è più così.

      https://www.balcanicaucaso.org/aree/Russia/Il-professore-di-geografia-che-ha-detto-no-al-Cremlino-217060

      #géographie

  • Lutte contre le « #séparatisme » : ultimes manœuvres de l’exécutif et feu « d’artifices »

    #Fermetures, #dissolutions, menaces de #sanctions : la machine administrative « antiséparatiste » continue d’opérer, plus que jamais. Enquête sur la dernière offensive du quinquennat. Et ses revers judiciaires.

    À quelques semaines de l’élection présidentielle, et à quelques jours du ramadan, l’aveu est embarrassant. Dans un communiqué annonçant la mise en place d’une « #cellule_nationale de lutte contre l’#islamisme_radical et le #repli_communautaire », et se réjouissant des nouvelles possibilités offertes par la loi « séparatisme », l’exécutif a reconnu, à la mi-mars, avoir eu jusqu’ici « recours à des #artifices » pour faire fermer des établissements scolaires soupçonnés de #radicalisation. « Des artifices du type méconnaissance de la #règlementation_ERP [établissements recevant du public – ndlr] ou des #règles_sanitaires. »

    Cette #instrumentalisation en coulisses de pouvoirs de #police_administrative dévolus aux maires et aux préfets (tels le non-respect des jauges Covid ou la fermeture pour un permis de construire défaillant) était régulièrement dénoncée, par des associations et avocats, comme une « nouvelle #chasse_aux_sorcières » ciblant la société civile musulmane. Cette confession de printemps, sur des subterfuges d’État visant à contourner les garanties offertes aux citoyennes et citoyens (même les plus religieux) en matière de #droits_individuels et de #libertés_publiques, ne devrait guère les consoler.

    Cela fait des mois que le gouvernement, pour seule preuve de l’efficacité de sa politique, avance des bilans « chiffrés » mais toujours flous, dénués de détails, distillés à des médias triés sur le volet. Fin janvier, le dernier chiffrage de la place Beauvau a été délivré à M6 en « exclusivité », une véritable opération de communication mise en scène dans les salons du ministère, à l’occasion d’un documentaire très décrié de « Zone interdite » sur l’islamisme à Roubaix. Entre janvier et novembre 2021, 24 573 opérations de contrôles auraient ainsi été réalisées, avec à la clef la fermeture de 704 structures.

    Derrière l’aveu public cosigné par les ministères de l’intérieur et de l’éducation nationale, faut-il voir l’amorce d’un changement de cap ? Contactés, ni le ministère de l’intérieur ni le Comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation (CIPDR), chargé d’appliquer cette politique, n’ont souhaité nous répondre.

    À l’orée de la présidentielle, le gouvernement semble surtout désireux de couper l’herbe sous le pied de ses détracteurs. Hasard du calendrier, le communiqué a été diffusé en pleine visite à Paris d’un député du Conseil de l’Europe venu auditionner des parlementaires et des associations en vue d’un rapport sur l’islamophobie en Europe, où la France tient une place de choix.

    Selon les informations de Mediapart, plusieurs réunions ont également eu lieu ces dernières mois entre des membres d’ONG françaises et des représentants du Haut-Commissariat aux droits de l’homme de l’ONU, qui a déjà plusieurs fois interpellé le gouvernement à ce sujet.

    En février, l’Action droits des musulmans (ADM), l’une des dernières associations à documenter les actes islamophobes depuis la dissolution du CCIF (Collectif contre l’islamophobie en France), envoyait aux Nations unies un rapport sur les nombreuses entraves financières ordonnées par Bercy, comme le gel des avoirs financiers ou les blocages de comptes qui se multiplient dans le silence. En novembre, la mosquée de Lyon avait fait les frais de ce genre de mesures.

    « Artifices » ou pas, en tout cas, la machinerie administrative mise en place par la place Beauvau ne semble pas près de s’arrêter. Les injonctions sont claires : il faut faire du chiffre. Le 14 janvier, le premier ministre Jean Castex envoyait une nouvelle circulaire en ce sens, appelant à « la mobilisation générale » des préfets, directeurs d’agence régionale de santé (ARS), directeurs départementaux de l’éducation nationale et recteurs d’académie, afin « d’amplifier cette politique contre les #dérives_séparatistes et les discours les encourageant ».

    « Connotation communautariste »

    Début mars, c’est une #école musulmane hors contrat de Villeurbanne qui était fermée pour des motifs liés à la #sécurité. Au mois de février, au moins trois structures dans le département de Seine-Saint-Denis subissaient le même sort. Le 16 février, c’est une association de Bobigny, chargée de cours de catéchisme musulman, l’#institut_Tarbiya, installé dans un ancien bâtiment industriel de la ville, qui a fait l’objet d’un « arrêté d’interruption en urgence » de la préfecture de Seine-Saint-Denis.

    Les motifs sont purement administratifs, mais la préfecture décide de communiquer sur la « #connotation_communautariste » de l’association, sans plus de précisions. De quoi faire sortir de ses gonds Me Sefen Guez Guez : « Ça ne veut rien dire en droit », déclare l’avocat, qui pointe l’ouverture d’une nouvelle « #brèche_administrative » pour faire fermer les établissements musulmans.

    « Ils ont utilisé le fait que l’association avait déjà organisé un tournoi de foot ou un voyage au Parc Astérix avec les enfants pour considérer que c’était un centre d’accueil de mineurs de fait, et que l’asso devait en respecter les obligations administratives comme déclarer un projet pédagogique ou que les intervenants aient le BAFA, s’agace l’avocat. Je ne pense pas que tous les intervenants qui donnent des cours de catéchisme organisés par les églises aient le BAFA… Selon ce principe, on pourrait fermer beaucoup d’églises ou de mosquées qui donnent des cours religieux. »

    Onze jours plus tôt, c’est une école privée musulmane qui a fait l’objet d’une procédure similaire, l’#école_Fort_School d’Aubervilliers. Fondée par une traductrice trilingue et un médecin, l’établissement hors contrat spécialisé dans l’#enseignement des langues avait fait l’objet de nombreux contrôles de l’#inspection_académique ces dernières années, sans que l’administration ne trouve de motif de fermeture.

    Darmanin contredit #Darmanin

    Après une visite de la commission départementale pour la sécurité contre les risques incendie, le 4 février, la municipalité a signé un arrêté de fermeture pour des motifs divers, tels des « non-conformités » dans les installations électriques ou la « présence de rideaux occultants devant les issues de secours ».

    « On n’est pas dupe, c’est une bataille technique sur fond de pressions politiques », relève Hacene Adda, médecin hospitalier à la tête de l’école. Après plus de trois semaines d’intenses mobilisations, il a réussi à faire rouvrir son école.

    À quelques kilomètres, à Aulnay-sous-Bois, les Mourides, qui tiennent une salle de prière ouverte depuis 1996, n’ont pas eu autant de réussite dans leur bras de fer avec les autorités. Loin des courants rigoristes habituellement pointés du doigt, cette branche du soufisme enracinée en Afrique de l’Ouest est elle-même persécutée par les groupes djihadistes. Quand Abdoulaye Leye apprend la fermeture par la mairie, le responsable du lieu de culte défaille.

    C’est que l’homme est non seulement en bonnes relations avec les autorités, mais il était même convié, le 5 février dernier, à participer aux travaux du Forum de l’islam de France (FORIF), nouvelle plateforme lancée par le ministère de l’intérieur et censée remplacer le Conseil français du culte musulman (CFCM, dont Beauvau a décidé de se séparer après dix-neuf ans de service). Une invitation signée par Gérald Darmanin lui-même…

    Contacté par Mediapart, le parquet de Bobigny le confirme : aucune des dernières fermetures citées n’a abouti à l’ouverture d’une enquête judiciaire.

    Recyclage de dossiers classés sans suite

    D’autres dossiers montrent que les services de l’État ont cherché ces dernières semaines à recycler des affaires qui s’étaient dégonflées. Exemple avec la mosquée de Pessac, dont la préfecture de Gironde avait prononcé la fermeture le 14 mars (pour une durée de six mois).

    En octobre 2020, Abdourahmane Ridouane, le responsable de la mosquée, avait déjà fait l’objet d’une visite domiciliaire autorisée par le juge des libertés et de la détention (JLD) Charles Prats, un soutien actif de la campagne de Valérie Pécresse, sous le coup d’une enquête administrative du ministère de la justice. Le religieux s’était vu confisquer tous ses appareils numériques. À l’arrivée, pourtant, aucun élément issu de l’aspiration de ses données n’avait donné lieu à l’ouverture d’une enquête. Pas plus que les fouilles effectuées à son domicile. Deux ans plus tard, la préfecture décidait malgré tout de relancer l’affaire, sur le terrain administratif cette fois.

    Certaines accusations d’une grande gravité présentées à l’appui de la perquisition de 2020, comme les relations que les autorités lui prêtaient avec un ancien détenu de Guantánamo, ont disparu de la notification de fermeture de la mosquée. Sans explication. Et la liste dressée le 24 février par la préfecture brasse des faits et interprétations hétéroclites.

    Elles vont de propos de fidèles rapportés sans plus de détails à des commentaires antisémites postés par des tiers sur la page Facebook de la mosquée et qui n’ont pas été supprimés, en passant par une publication du frère de Tariq Ramadan, le prédicateur Hani Ramadan, « interdit de territoire et dont les avoirs sont gelés en raison de son incitation à des actions à caractère terroriste ». Il lui est également reproché un post de soutien au président égyptien Mohamed Morsi.

    « Tout ça, c’est un assemblage d’accusations disparates et anciennes, un filet large pour attraper tout ce que l’on peut au passage. Ce qu’on me reproche, c’est ma liberté de ton », réagit le responsable associatif, soutien historique du CCIF.

    Dans ce dossier comme dans d’autres, les autorités n’hésitent plus à mettre en cause des prises de position antigouvernementales, considérées comme des appels à la rébellion.

    De manière assez surprenante, il est ainsi reproché au responsable de la mosquée de Pessac d’avoir dénoncé, à travers une tribune, la perquisition administrative dont il avait fait l’objet. « Vous indiquez clairement que vous n’avez aucune intention de “rentrer dans le rang”, confirmant ainsi votre idéologie radicale et rigoriste », déduit la préfète de la Gironde, Fabienne Buccio.

    Un grief similaire avait été avancé contre l’imam de Chambéry, actif aussi au sein de « la coordination contre la loi séparatisme », qui réunit des associations et religieux opposés au projet de loi. À ce dernier, la préfecture avait reproché l’écriture d’un post Facebook pro-Erdogan.

    Mais le 22 mars, le tribunal administratif de Bordeaux, saisi par l’association des musulmans de Pessac, a infligé un sévère camouflet au gouvernement, en suspendant l’arrêté de fermeture de la mosquée, considéré comme une « atteinte grave et manifestement illégale à la liberté de culte ».

    Les accusations d’#apologie_du_terrorisme instruites à coups de « #notes_blanches » des services de renseignement sont écartées : il n’est « pas établi » que les intéressés « se soient livrés à des propos extrémistes de nature à encourager la haine et la violence à l’encontre des non-musulmans et un engagement dans le “djihad” ». Le juge des référés a aussi considéré que, si « l’association ou son président n’ont pas caché leur sympathie pour une organisation reconnue terroriste par plusieurs États [le Hamas –ndlr] [...] ces seuls éléments ne démontrent pas une volonté de l’association, dont les prétendus liens avec des mouvements terroristes ne ressortent pas des pièces du dossier, d’inciter à la haine et à la violence contre des personnes, notamment [...] de confession israélite ». Jeudi 24 mars, le ministre de l’intérieur a annoncé faire appel devant le conseil d’État.

    Autre revers pour Gérald Darmanin : le 15 mars, la préfecture des Alpes-Maritimes a renoncé à la fermeture de la mosquée de Cannes enclenchée deux mois plus tôt. « Ils se sont rendu compte que l’imam en question n’officiait plus dans la mosquée, ce qui n’avait donc aucun sens », analyse Me Nabila Asmane, qui défend plusieurs dossiers de ce type.

    L’essentiel semble ici d’avantage de communiquer que de s’assurer de l’efficience des procédures, quitte à enjamber le pouvoir du juge en usant à tout-va de l’arme discrétionnaire de la dissolution. Les exemples sont nombreux, fait savoir l’avocate, qui cite le cas du site « La Voie droite », pour lequel officiait l’ancien imam de la mosquée de Pantin.

    Le ministère de l’intérieur avait mis en scène l’annonce de la dissolution de ce site Internet aux contenus rigoristes lors du documentaire de M6 en janvier dernier. Dans la foulée, il promettait de dissoudre « Nantes révoltée », un média alternatif d’extrême gauche. Deux mois plus tard ? Rien. Ni l’un ni l’autre n’ont été dissous. Contacté, l’un des avocats de « Nantes révoltée », Raphaël Kempf, indique n’avoir « toujours rien reçu de la part du gouvernement… »

    Le 9 mars, le ministre de l’intérieur relançait toutefois la machine en signant le décret de dissolution de deux associations pro-palestiniennes, le collectif « Palestine vaincra » et le Comité Action Palestine. Selon Rue89, le 17 mars, c’est une procédure de dissolution du GALE, Groupe antifasciste Lyon et environs, qui était enclenchée, portant à plus de 30 le nombre de dissolutions engagées sous le quinquennat, selon les calculs de l’association ADM. Un record.

    Pour Me Asmane, le procédé est clair. La dissolution sert de « procédure bâillon », utilisée pour réduire au silence la #société_civile. « Ce n’était pas perceptible du grand public au début parce que ça concernait d’abord les associations musulmanes. Avec “Nantes révoltée”, c’est devenu un peu plus flagrant », indique l’avocate, qui alerte : « Si l’extrême droite passe, le spectre sera de plus en plus large. » Tous les outils administratifs sont en place.

    https://www.mediapart.fr/journal/france/260322/lutte-contre-le-separatisme-ultimes-manoeuvres-de-l-executif-et-feu-d-arti

    #anti-séparatisme

    via @cede

    –—

    ajouté au fil de discussion sur le #séparatisme et autre dérives...
    https://seenthis.net/messages/884291

  • L’enseignement des mathématiques dans le nouveau lycée : le Ministre pourrait revoir sa copie
    https://www.educavox.fr/accueil/debats/mathematiques-dans-le-nouveau-lycee-le-ministre-pourrait-revoir-sa-copie-1

    Il faut aussi s’interroger sur les fonctions que l’on entend faire remplir à l’enseignement des mathématiques dans le système éducatif français. Nul ne peut nier que, depuis nombre d’années, le choix de cet enseignement procède moins du fait que les élèves concernés sont porteurs de qualités particulièrement importantes dans ce domaine du savoir et d’une forte envie de se confronter aux programmes qui leurs sont proposés, que du rôle de « marqueur social » que les mathématiques jouent désormais dans notre système d’enseignement secondaire, caractérisé par une forte hiérarchie des filières d’études.

    A cet égard, il y a bien longtemps que les sociologues de l’éducation ont mis en lumière le fait que nous avons placé au sommet de cette hiérarchie la filière du lycée caractérisée par l’importance du poids des mathématiques. C’était le cas pour la filière S de l’ancien lycée, c’est désormais le cas pour le profil « spécialité maths » + « option de mathématiques expertes » en terminale générale aujourd’hui.

    La contrepartie d’un tel choix est qu’au lieu de prôner un enseignement de mathématiques absorbable par tous les élèves (ou du moins la plupart) qui entrent en voie générale, donc véritablement susceptible de s’insérer dans une sorte de bagage commun, les mathématiques exercent sur une importante partie d’entre eux un effet répulsif, fait de peur d’y échouer et de manque d’attrait pour ses programmes.

    #Lycée #Enseignement #Mathématiques #Réforme

  • Pollution numérique : la fabrication, principale responsable
    https://www.maddyness.com/2022/02/14/pollution-numerique-impact-green-it

    Il y a cependant une véritable avancée : celle de l’obligation de sensibiliser les jeunes à la sobriété numérique du primaire au lycée et de former les ingénieurs à l’analyse du cycle de vie et à l’éco-conception. J’espère que cela incitera les générations futures à être plus raisonnables dans leur rapport au numérique et à envisager la low tech partout où la high tech n’est pas indispensable. En Europe, notre utilisation du numérique atteint 40% du forfait GES soutenable, alors qu’il ne devrait pas dépasser les 5% ! Le forfait GES soutenable est la quantité de gaz à effet de serre qu’un citoyen peut émettre chaque année avant d’atteindre le seuil limite fixé par les Accords de Paris pour rester sous les 1,5°C de réchauffement global. Ce seuil de 40% est faramineux !

    #Numérique #Pollution #Technologie #Enseignement #SobriétéNumérique

  • Quelle place pour les maths en France ?
    https://theconversation.com/quelle-place-pour-les-maths-en-france-175718

    Derrière tous ces débats se pose en effet la question de la place des maths dans le système éducatif et dans la société en général. Prendre un peu de distance historique permet de comprendre que les maths n’ont pas toujours été la discipline reine que l’on connaît, que leur place a varié au fil des époques et est matière à débat public.

    #Enseignement #Mathématiques #Éducation #Histoire

  • #Apprentissage : les masques tombent ! Christian Sauce
    https://blogs.mediapart.fr/nasr-lakhsassi/blog/070222/apprentissage-les-masques-tombent

    15 % seulement de formations dans le secteur industriel en apprentissage pour 71 % dans les services – formations à faible coût ! Si l’on ajoute les ruptures de contrat, les abandons, les accidents du travail, mais aussi les aides publiques sans contrepartie, on conclut que seul l’affichage compte pour l’exécutif. Un sujet à mettre en avant pendant la campagne présidentielle.

    Vous n’avez pas pu y échapper ! Le 3 février, Elisabeth Borne et les médias dans la foulée, ont poussé un énorme cocorico : « Élisabeth Borne se félicite des 718.000 contrats d’apprentissage signés en 2021, un record » (Le Figaro) « Apprentissage : record pulvérisé » (Les Echos) « L’apprentissage bat de nouveaux records en France » (Le Monde) « Apprentissage : pourquoi un tel succès ? » (La Tribune) « Apprentissage : un nouveau record en 2021 » (Sud-ouest)
    Précisons tout de suite qu’il suffisait de lire un seul article pour avoir toutes les informations sur cette victoire éclatante. En effet, pas de prise de tête : les médias ont repris quasiment mot à mot le « publi-reportage » du gouvernement et du ministère du travail ! On y retrouve les mêmes expressions, les mêmes commentaires, les mêmes arguments. Il ne faudrait pas gâcher l’ambiance en soulevant un coin de tapis ! Quelques-uns se sont même aventurés à aller au-delà de la propagande gouvernementale, c’est dire l’enthousiasme ! BFMTV excelle dans cet exercice de thuriféraire : « Apprentissage : La France devant l’Allemagne ! ». Ce n’est juste pas possible ! Alors, vous cherchez un peu. Résultat : 700.000 contrats (et non apprentis en France), 1,3 million apprentis en Allemagne (Connexion-emploi) !!! Quand on aime…

    Désolé, mais nous allons refroidir cet enthousiasme quasi unanime. Rappelons en premier lieu que la France compte en nombre de contrats alors que dans le reste du monde on compte en nombre d’#apprentis. La tricherie est énorme : en prenant en compte les dizaines de milliers de ruptures de contrat chaque année et la possibilité pour un apprenti de retrouver un autre contrat dans l’année, on ne doit pas dépasser les 500.000 nouveaux apprentis (mais total silence radio) ! Pour exemple, l’état s’émerveillait de 526.000 nouveaux contrats en 2020 alors que la DEEP (Direction de l’évaluation de l’EN) ne dénombrait que 260.000 apprentis en première année de formation ou en cursus 1 an ! Le medef lui-même ne comptabilise que 600.000 apprentis fin année 2021, toutes années confondues !!!

    Plus pervers : si le nombre de contrats d’apprentissage augmente, c’est au détriment des contrats de professionnalisation, ces contrats en alternance, de 6 à 24 mois, qui entrent dans le cadre de la formation continue et que des étudiants et salariés signent pour compléter leur formation initiale. Après un bac pro, un BTS, une licence, par exemple. Ils sont mieux rémunérés que les contrats d’apprentissage : 80 % du smic en première année, pour un jeune de 20 à 24 ans, au lieu de 53 % du smic. Ils reviennent donc plus chers à l’employeur qu’un apprenti ! C’est ainsi que leur nombre s’est effondré entre 2019 et 2021 par report vers les contrats d’apprentissage, passant de 257.700 à 128.300 ! Ce qui permet à l’employeur de recruter les mêmes jeunes, déjà bien qualifiés, de les payer encore moins, et d’être mieux remboursés par les aides dites « exceptionnelles » ! C’est à cela qu’on perçoit que la France adore sa jeunesse !

    Encore plus pervers : en analysant le « publi-reportage » du ministère du travail, on découvre une véritable bombe sur laquelle personne ne s’est attardé : 71 % des nouveaux contrats d’apprentissage sont signés dans le domaine des services, 15 % dans l’industrie, 11% dans le bâtiment et 3 % dans l’agriculture et la pêche ! Quand Macron et son gouvernement se font les chantres de la réindustrialisation du pays, c’est carrément du vent ! Leur politique ne sert qu’à détruire l’enseignement professionnel sous statut scolaire pour favoriser l’apprentissage patronal, alors que celui-ci inonde de formations le secteur tertiaire afin de profiter des primes de l’état et s’offrir ainsi une main d’œuvre à moindre coût ! C’est tout simplement impensable !

    autre phénomène, non mentionné, quand de plus en plus d’étudiants se retrouvent en contrat d’apprentissage, c’est une manne pour l’enseignement privé : https://seenthis.net/messages/944563

    #travail #précarisation #contrats_de_professionnalisation #enseignement_professionnel

    • Suivi des débats au Sénat sur « les menaces que les théories du wokisme font peser sur l’Université, l’enseignement supérieur et les libertés académiques ».

      –-> thread de Emilien Houard-Vial :
      https://twitter.com/ehouardvial/status/1488507053027082241

      Introduction par Max Brisson (LR), ancien prof et ancien IGEN, sur l’antirépublicanisme du wokisme
      Je ne suis pas trop sûr, mais je crois qu’il vient de condamner l’organisation « dans une université publique » "d’un colloque sur la déconstruction" (donc celui de la Sorbonne ?) qui déstabiliserait l’unité de la République ...
      Pas de maîtrise des concepts et des faits visiblement ...
      Le sondage Ifop a été cité pour montrer que personne ne sait ce qu’est le wokisme, que c’est hyper-minoritaire, et que c’est pour ça qu’il faut s’y opposer fermement (?!).
      C’est Sarah El Haïry qui répond, pas Frédérique Vidal. Elle abonde, tout en étant hyper-abstraite. Brisson répond en parlant de la « repentance » sur l’Algérie.
      Esther Benbassa est la première oratrice (NI) à s’exprimer. Elle critique l’aspect vague du « wokisme », mais aussi les « dérives » de certains militants (j’ai l’impression qu’on est parti pour discuter des campus américains pendant la plupart de la séance).
      L’orateur PS n’est pas chill. Il condamne des écrans de fumée pour cacher les vrais problèmes (comme les discriminations et « systèmes de domination »), et affirme que la droite s’est toujours fichue des universités.
      Il continue sur le fait que cela ne repose pas sur une étude méthodique des faits et fait la part belle aux rumeurs et propos de comptoir. Il veut combattre l’ingérence de la politique dans la recherche, en citant Vidal et Wauquiez. El Haïry n’est pas contente.
      Il explique que ce sont les idées du PR qui menacent avant tout l’université, la culture du rebranding et du ranking, la hausse des frais d’inscriptions, qui elles viennent des USA + baisse du taux d’encadrement, du nombre de doctorants, hausse de la précarité et pauvreté.
      Il a l’air de connaître son sujet, parle des crédits qui vont à l’ANR plutôt qu’aux labos, de l’apprentissage du doute à l’université.
      La secrétaire d’Etat critique l’absence de nuances, dit que le gvt n’a pas à rougir sur la précarité mais veut centrer le débat sur le wokisme.
      L’orateur LREM n’a pas grand-chose à dire mais fait de l’humour sur le wok avec des métaphores grâce au dictionnaire qu’il a dû ouvrir ce matin.
      Il n’a vraiment rien dit, si ce n’est qu’il faudrait définir les choses, mais SEH salue quand même la nuance de son propos. Tous s’accordent à dire qu’il ne faut pas qu’il y ait de pensée dominante à l’université (encore une fois, ce n’est pas la bonne ministre).
      L’orateur Agir & Co n’a pas non plus grand-chose à dire si ce n’est que le mouvement aurait dû se qualifier « awaken » et pas « woke ». Il mentionne l’épisode des Suppliantes, mais ça sera le seul fait concret mis sur la table.
      La pdte de séance Laurence Rossignol est au bout de sa vie, elle rappelle à la secrétaire d’Etat qu’elle n’est pas obligée de répondre, mais cette dernière le fait quand même, en rappelant que Vidal et Riester étaient aller voir les Suppliantes finalement jouée en avril dernier.
      Pour l’orateur LR il ne fait aucun doute que ça existe, une « majorité d’enseignants » s’en inquiéterait. Les étudiants ne pourraient plus dire sereinement que le voile est un symbole d’oppression. Certains universitaires « obnubilés par leur égo » mèneraient une nouvelle offensive.
      L’Etat devrait apporter des garanties contre « l’égalitarisme » comme seul horizon de production scientifique (??). Après il ne fait pas d’effort pour articuler (ce n’est pas le seul), donc dur dur de comprendre.
      Je pense que SEH a écrit un nombre de réponses (générées automatiquement par une IA) égal au nombre de questions des orateurs et tire au sort à chaque fois laquelle elle va lire.
      L’élu écolo n’est pas chill non plus, parle du wokisme comme unifiant toutes les paniques de la droite réactionnaire. Il aurait voulu qu’on parle plutôt des attentats fomentés par l’extrême droite + tacle les paroles de comptoir du colloque de la Sorbonne.
      Il profite de la tribune pour rappeler les mêmes choses que l’orateur PS, dit que droite et gouvernement (voire même ED) se serrent les coudes sur cette affaire.
      SEH défend le colloque en Sorbonne et le « débat à la française » (je ne sais pas ce que c’est).
      En vrai je ne pense même pas qu’elle soit vraiment concernée par le wokisme, elle y va juste parce que c’est la ligne du gvt.
      (l’orateur écolo rappelle qu’il n’y avait pas de pluralisme dans le colloque)
      L’orateur communiste va les défoncer je pense, c’est Pierre Ouzoulias.
      Alors apparemment quand on porte un nœud papillon à poids et une veste en feutre couleur lilas on n’a pas le droit de monter au-dessus de 50db.
      Ce n’était pas le plus spectaculaire, mais sur le fond il a tout plié, il connaît le dossier rien à dire.
      L’orateur UDI dit que c’est ironique que les tenants de la décolonisation aient été colonisés par une pensée américaine. Il faut défendre la liberté académique, sauf si c’est pour empêcher des travaux qui pourraient mener à l’avenir à la brider.
      Apparemment les SHS se politisent depuis 60 ans. Point Noël et Commission Européenne atteint.
      Le problème c’est qu’on ne peut plus défendre l’histoire de France sans se faire traiter d’esclavagiste (réf aux bienfaits de la colonisation amha).
      SEH rappelle qu’il faut non seulement lutter contre la censure, mais aussi contre l’auto-censure (en gros les chercheurs n’ont pas le droit de s’interdire certains mots).
      Gaston de Monnerville a présidé le Sénat donc la France n’est pas systémiquement raciste.
      L’orateur du PRG vient de dire que le wokisme avait « l’odeur de la révolte des descendants d’esclaves » tout en l’usurpant ...
      Les universités accueilleraient les adolescents rebelles un peu attardés (pas ses mots).
      Avec le wokisme, Obama serait un blanc à peau noire (??) et les homosexuels des hétéros vivant avec des gens du même sexe (???).
      Correction, le type représente le groupe RDSE mais vient du Parti Radical (tout en ayant la méfiance envers les potentielles dérives humaines de la droite)
      SEH le remercie de son plaidoyer pour l’autocritique, lui répond qu’en effet la société a besoin d’autorité.
      La 2e oratrice LR se base sur le rapport de Pierre Valentin. Tout va bien dans ce cas.
      Fustige l’américanisation du pays, les USA ayant connu leur dernier lynchage en 1981 « alors que des députés de couleurs » siégeaient en France (aux USA aussi). Finalement la France n’est pas raciste, donc il ne faut pas faire comme aux USA.
      Les Africains ont répondu comme un seul homme à l’appel de la France libre (ils n’ont pas franchement toujours eu le choix).
      « Oui des inégalités ont existé » mais arrêtons de se flageller.
      Jean Hingray pour les centristes : « On se croirait revenu aux temps des cathares ».
      SEH est de moins en moins motivée pour répondre.
      Maintenant c’est Gérard Longuet donc ça ne devrait pas être triste.
      Longuet salue le sacrifice de « nos Sénégalais » durant les guerres mondiales.
      (toujours avec sa doudoune sous sa veste)
      Point mâle-hétérosexuel-blanc atteint.
      (pourquoi il fait ça, il doit déjà faire 25° dans la salle)
      Il déplore le fait que des enfants bien nés soient rejetés des grandes écoles à cause de la discrimination positive.
      (Rossignol a un très long coupe-papier dans la main, elle me fait un peu peur)
      SEH salue l’initiative du grp LR. Il ne faut pas laisser l’autocensure s’installer, mais en même temps elle ne veut interdire que les propos déjà illégaux, donc on ne sait pas trop ce qu’il en ressortira.
      (à mon sens on n’est pas loin de l’impasse du débat sur « l’islam radical »)
      Point « 10 petits nègres » indirectement atteint.
      Stéphane Piednoir pour LR conclut en disant qu’il faut arrêter de parler de « wokisme » et dire les vrais termes : « l’intersectionnalité ».
      Il s’inquiète de voir des chercheurs défendre une « idéologique qui n’accepte pas la contradiction » (je crois qu’il parle de l’intersectionnalité).
      Biphobie, transphobie, psychophobie, etc. sont juste des mots disqualifiants.
      Rossignol a sonné sa petite cloche, donc il est l’heure de la conclusion :
      Le débat est confus, entre wokisme sur lequel le législateur peut peu de choses, et les libertés académiques, sur lequel il y a ajd peu à dire.
      Tout était vague, l’accusation reposait sur les trois mêmes anecdotes et sources portées par les anti-wokes médiatiques ou intellos.
      L’axe PCF-EELV-PS n’était pas content du débat, moins pour ce qui pouvait en sortir que pour la perte de temps que ça constituait.
      Conclusion personnelle : j’ai passé trop de temps à suivre ces conneries alors que j’ai du travail pour ne pas en tirer un article sur l’appropriation d’une controverse publique par les organisations et institutions politiques. #unjourpeutêtre

    • Intervention de #Thomas_Dossus :

      « Certains de ma famille politique pensait naïvement qu’il s’agissait d’un épouvantail que l’on agite pour parler d’un mouvement de jeunes gens éveillés qui interrogent l’histoire et les déterminismes, remettent en question les dominations de nos sociétés, se questionnent de nos grands hommes, demandent un égal traitement des humains quels qu’ils soient ou s’intéressent, par exemple, à la manière dont le langage produit des normes.
      Mais pour vous, on l’a bien compris, ce sont des extrémistes que vous estimez même plus dangereux que l’extrême droite. Cette extrême droite bien réelle pourtant aujourd’hui, qui menace de mort des personnalités politiques, qui produit des tribunes appelant à la guerre civile, qui a fomenté 10 attentats déjoués depuis 2017. Ce danger-là, visiblement, ne mérite pas de débat dans notre assemblée. Sur ce point je me réjouis de constater que vous êtes sur la même ligne que le gouvernement. Au rendez-vous quand au moment-même où toutes nos écoles étaient dans la tourmente de la valse des protocoles sanitaires, notre ministre Blanquer a posé un acte fort : ouvrir un colloque sur le wokisme. Priorité aussi pour la ministre de la Recherche, ça a été dit au moment où les étudiants souffraient des mois de confinement, de distanciel, de précarité galopante, Madame Vidal a su justement nommer le mal et commander une enquête au CNRS sur l’islamo-gauchisme qui gangrènerait nos universités. Si vous voulez parler sérieusement des menaces qui pèsent sur l’université et les libertés académiques, alors la liste est longue et le prétendu wokisme n’y figure évidemment pas. La paupérisation de la recherche, notamment en sciences humaines et sociales, la précarisation des jeunes chercheurs, des milliers d’étudiants dont on permet pas l’inscription en master, plus d’un jeune sur dix sous le seuil de pauvreté, des universités et des CROUS dans un état calamiteux, des files d’attente d’étudiants devant les psychologues et les guichets d’aide alimentaire et la volonté d’influence des grosses sociétés polluantes dans les écoles et universités. Mais je constate que vous avez parfois un rapport assez hermétique avec le réel.
      Ainsi, à trois mois de la présidentielle, nous avons droit à un autre débat au ras des pâquerettes, approximatif, stigmatisant et foncièrement inutile. Lorsque la recherche universitaire va à l’encontre de votre projet politique, un projet devenu ici impossible à distinguer de celui de l’extrême droite, alors oui, vous faites peser des menaces bien plus graves sur les libertés académiques que les quelques outrances militantes. On le voit clairement aujourd’hui. La volonté d’annuler, d’interdire, de régenter la penser provient en vérité de votre camp. L’ordre et la morale, c’est ça votre objectif, tout le reste, les moyens alloués à l’université, le soutien à la recherche, la lutte contre la précarité étudiante, tout cela n’est qu’accessoire et nous en avons une preuve éclatante aujourd’hui, je vous remercie. »

      https://twitter.com/ecologistesenat/status/1488547900607115265

  • Yeshiva en Seine-et-Marne : « une secte à tous points de vue », dénonce un ancien élève
    https://fr.timesofisrael.com/yeshiva-en-seine-et-marne-une-secte-a-tous-points-de-vue-denonce-u

    Avi Ran, resté 12 ans à Beth Yosef, parle d’un "lavage de cerveau", de "châtiments" et "des coups physiques"


    La yeshiva Beth Yosef à Bussières. (Crédit : bethyossef.fr)

    Avi Ran, né dans la ville ultra-orthodoxe de Bnei Brak en Israël, avait 12 ans quand sa famille l’a envoyé étudier en France dans l’école talmudique Beth Yosef de #Bussières, un village de 500 âmes à 60 kilomètres à l’est de Paris, en #Seine-et-Marne, connue pour « redresser » les jeunes « qui sortent un peu du chemin » de la Torah.

    Arrivé en 2002 dans l’école francilienne, il devait y rester quelques mois, il y restera 12 ans, victime dit-il à l’AFP d’un « lavage de cerveau » de la part d’une institution, qui même au regard des pratiques très strictes et parfois d’un autre temps de ce milieu religieux, étaient « extrêmes ».

    Une « secte à tous points de vue », assure aujourd’hui le trentenaire.

    Dans un communiqué la procureure de Meaux, Laureline Peyrefitte, a décrit un établissement où se pratiquait « enfermement, confiscation des documents d’identité, conditions de vie dégradées, actes de maltraitance, absence d’accès à l’éducation et aux soins, et sans possibilité de revenir dans leurs familles ».


    Emplacement de la yeshiva Beth Yosef à Bussières. (Crédit : Google Maps)

    Pour le jeune adolescent ultra-orthodoxe « au début c’était bien, on avait l’impression d’y être pris en main, même si les méthodes paraissaient très dures », dit-il.

    « L’endroit est complètement délabré, les chambres sentent le pourri, il n’y a pas d’eau chaude », dit-il à propos de cette grande bâtisse située dans les bois, à l’écart du village de Bussières.

    « Leur base de travail, c’est de nous faire tenir un journal, dans lequel on doit tout le temps écrire au rabbin ce que l’on ressent, nos pensées et surtout nos mauvaises pensées ».

    « Et ensuite c’est les châtiments, soient ils jettent une opprobre sur l’un ou l’autre publiquement en disant qu’il ‘sort du chemin’ et les autres ne peuvent plus lui parler, soit il y a des coups, des coups physiques », se souvient le jeune Israélien.


    Le village de Bussières, en Seine et Marne. (Crédit : Jitrixis)

    « Dans mon cas, je n’en n’ai jamais reçu, mais on m’a demandé d’en donner à mon frère, en me disant ‘venant de toi ça sera encore plus efficace pour qu’il comprenne’. C’était traumatisant ».

    « Et puis rapidement on comprend qu’on est en prison, qu’on a plus de passeports, qu’on ne peut pas sortir du lieu, qu’on a des visites très réglementées de nos proches et très rares. Il y a très peu de sorties au village et il faut s’abstenir de tout contact ».

    « On pouvait passer des mois, même des années sans passer la porte de l’école, sauf pour rentrer en Israël exceptionnellement », pour un mariage ou une occasion familiale.

    « J’avais fini par écrire à ma mère que je n’étais plus son fils, mais le fils du rabbin A et j’y suis resté 12 ans », se désole-t-il.

    « Il y a eu énormément de tentatives de fugues et certains ont essayé d’alerter les autorités. Mais il faut comprendre qu’on est complètement séparés du monde. Après 12 ans en France je ne savais pas parler un mot de français à part ‘merci’ », dit-il alors que l’intégralité de l’enseignement se fait, comme le veut la tradition en yiddish et en hébreu.

    Lundi matin https://fr.timesofisrael.com/france-interpellation-de-responsables-dune-yeshiva-soupconnes-de-s , 16 des responsables de l’école ont été interpellés et placés en garde à vue.

    « La nouvelle de ces arrestations m’a énormément soulagé, car on se demandait quand est-ce que ça allait s’arrêter. Il y a une équipe de rabbins et de familles qui séquestre génération après génération des centaines de gamins dans cet endroit, tout le monde le savait, personne ne faisait rien ».

    Au sein de l’enceinte délimitée par des murs, se trouvent plusieurs bâtisses en pierre de 3 à 4 étages, certaines dans un état de délabrement avancé. L’école talmudique s’est installée il y a plusieurs décennies dans le vaste domaine de Séricourt, un ancien sanatorium, ainsi que plusieurs familles juives orthodoxes.

    Plusieurs habitants, entrant ou sortant du domaine en voiture, ont refusé de répondre aux questions de l’AFP.

    Dans le village, la présence de cette communauté, en retrait du reste des habitations, était connue mais ne posait aucun problème.

    « Avant, ils venaient souvent pique-niquer près de la mairie, ils étaient normaux, les enfants aussi. Ils essayaient de communiquer avec nous mais les enfants ne parlaient pas français », témoigne Jordane, installée depuis 4 ans à Bussières. Lors de ses promenades avec ses chiens à la lisière du domaine, elle voyait parfois les jeunes garçons, en bonne forme selon elle, couper les haies.

    « Ce sont des gens très discrets », décrit-elle. « On n’avait aucun souci avec eux, ils sont très tranquilles ».

    « La direction de l’association conteste toute forme de violence au sein de son établissement, qui n’est ni une secte ni un centre de redressement mais un lieu d’enseignement religieux pour adolescents en difficulté », ont réagi dans un communiqué transmis à l’AFP Mes Philippe Ohayon et Dan Mimran, conseils du directeur de l’établissement.


    Le grand-rabbin de France Haïm Korsia au micro de la radio RTL, le 26 février 2020. (Crédit : capture d’écran RTL)

    « On ne peut pas accepter la mise en danger de la vie des enfants, les chefs d’accusation sont terribles, on verra comment l’enquête avance, les conditions dans lesquelles ils vivaient sont inadmissibles. Point », a déclaré à l’AFP le grand rabbin de France Haïm Korsia, qui dit être en contact avec eux.

    Pas de téléphone portable, pas d’internet, étude du soir au matin et peu de contacts avec la société : la yeshiva appartient à l’une des mouvances les plus rigoristes, dite « lituanienne », très présente en Israël et aux Etats-Unis, mais peu en France.

    Selon le site internet de l’école, l’institution Ohr Yossef, dont dépend la yeshiva, a été fondée en 1948 par le rabbin orthodoxe Gershon Liebman et « regroupe plus d’une centaine d’étudiants, venant du monde entier ».

    #sectes #violences #école_talmudique #enfermement #maltraitance #punition #éducation #autocritique #enseignement_religieux #France

  • Tri de l’information et #enseignement de l’esprit critique : une carte pour s’y retrouver – Le Cortecs
    https://cortecs.org/secondaire/tri-de-linformation-et-enseignement-de-lesprit-critique-une-carte-pour-sy-r

    Julien Machet est professeur de Sciences Physiques et Chimiques dans l’académie de Lyon. Travaillant en collaboration avec le CORTECS et notamment notre collègue Denis Caroti depuis plusieurs années, il forme également les enseignants sur la thématique « Analyse de l’information et esprit critique ». Par ailleurs, il développe dans ses cours un enseignement de l’esprit critique incorporé à ses contenus disciplinaires. Julien a ainsi créé une carte conceptuelle à destination des élèves (et des enseignants), permettant de visualiser rapidement les outils méthodologiques d’analyse de l’information. Il nous présente ici la genèse de cette carte, ses objectifs ainsi que son contenu et ses réflexions sur ce sujet. Bien entendu, cet outil mérite d’être encore amélioré et adapté, mais c’est une base utile, fruit (...)

    #critiquedelinfo

  • L’insolente santé de l’enseignement supérieur privé -

    Le secteur est en pleine croissance et joue sur l’image dégradée de l’université. La réforme de l’apprentissage, qui a accru le soutien financier de l’Etat, a boosté ces établissements.

    [...]
    Réguler davantage le secteur serait donc nécessaire… D’autant que si ces écoles sont en plein essor, c’est aussi grâce aux fonds publics. Certes, la subvention annuelle versée aux écoles supérieures privées associatives (20 % du secteur privé environ, les autres étant des sociétés commerciales à but lucratif), votée chaque année dans le cadre de la loi de finances, a augmenté de 10 % cette année (94 millions d’euros).
    Mais ce rebond, les écoles le doivent surtout à la manne que représente l’apprentissage, réformé par la loi « avenir professionnel » de 2018. Cette loi a permis de décupler le nombre d’élèves en contrat d’apprentissage (qui suivent ainsi leur licence ou leur master en partie à l’école et en partie en entreprise) dans ces écoles, et a permis aux établissements d’attirer un nouveau public, qui ne paie pas les frais de scolarité.

    A cela s’est ajoutée la prime octroyée, depuis la crise sanitaire, aux employeurs d’apprentis (8 000 euros par an), qui a facilité les recherches de contrats pour les étudiants. A l’EM Normandie, le nombre d’alternants a bondi de 50 % à la rentrée. A Omnes, cette année, la moitié de l’effectif (14 000) est en alternance.
    Un système vertueux (le taux d’insertion des étudiants qui ont suivi leurs études en apprentissage est plus favorable que celui constaté en formation initiale), mais coûteux pour l’Etat. En lourd déficit, France compétences, le nouvel opérateur public financeur du système, a déjà été renfloué à hauteur de 2,7 milliards d’euros à la fin de l’année 2021. Aujourd’hui, ce dispositif est remis en cause par le gouvernement : un plafonnement des montants pris en charge par l’Etat est sur la table, alors que les frais de scolarité de certaines écoles de commerce frisent les 15 000 euros par an. En cette période de campagne électorale, les écoles privées mènent d’intenses actions de lobbying pour préserver ce système.

    Si l’apprentissage constitue un booster pour ces écoles, il n’est pas le seul : le recrutement d’étudiants internationaux continue d’être un puissant relais de croissance. La France est d’ailleurs le pays dont les établissements disposent du plus grand nombre de campus « offshore », devant les Etats-Unis, comme le montre un rapport du Leibniz Institute for Researsh on Society and Space publié en 2020. L’étude en recense 122 – la Chine est le premier pays d’implantation, suivi du Maroc.
    https://justpaste.it/5a5k2

    #étudiants #apprentis #enseignement_supérieur #enseignement_supérieur_privé #apprentissage #loi_avenir_professionnel

  • Professeurs, entrez dans le monde merveilleux des formateurs ! - SNCA-CGT
    https://www.snca-cgt.fr/professeurs-entrez-dans-le-monde-merveilleux-des-formateurs

    Professeurs, entrez dans le monde merveilleux des formateurs !
     
    Dans plusieurs CFA les employeurs essayent, par différents moyens, de transformer le statut de professeur en statut de formateur. Il ne s’agit pas seulement de sémantique, d’utiliser un mot pour un autre, c’est un projet réfléchi et même très bien réfléchi. Prenons simplement l’exemple d’un CFA en région parisienne. Celui des métiers de l’industrie. Il est sous forme associative, dirigé par le groupement des industries métallurgiques, émanation de l’UIMM, composante du MEDEF.
     
    Dans ce CFA, les enseignants sont tous des formateurs, la situation n’est pas nouvelle pour eux. Leurs conditions de travail ont commencé à se dégrader au milieu des années 90 avec une accélération marquée par la marchandisation du monde de la formation depuis 2012. Le salarié, enseignant l’histoire ou le français est devenu aujourd’hui formateur en « communication-culture ». Il est donc appelé à intervenir dans différents domaines. La notion de matière disparait. L’enseignant est devenu « accompagnateur d’un projet professionnel », un « développeur de compétences ou de talents ». On ne s’intéresse plus, ou de loin, aux référentiels « Diplôme ».
     
    Autre changement significatif, la personne chargée des emplois du temps et de la répartition des classes est devenue« Responsable des Opérations de Production ». Enseigner devient donc une tâche de production !

    Et les apprenants dans tout ça ? Il faut les rendre autonomes et acteurs de leur formation. On essaye donc de planifier la formation avec de l’e-learning, le formateur n’est là que pour aider. Le discours est émancipateur et parait séduisant mais dans les faits, ça ne marche pas ou très mal. L’objectif de l’employeur est simplement de faire tendre le temps de préparation vers zéro.

    #formation #enseignement #professeurs #travail #école

  • #Emmanuel_Macron, 13.01.2022

    « Au-delà des questions des moyens, nous avons une question structurelle et on ne pourra pas rester durablement dans un système où l’enseignement supérieur n’a aucun prix pour la quasi-totalité des étudiants, où un tiers des étudiants sont considérés comme boursiers et où, pourtant, nous avons tant de précarité étudiante et une difficulté à financer un modèle qui est beaucoup plus financé sur l’argent public que partout dans le monde pour répondre à la compétition internationale. »

    https://twitter.com/caissesdegreve/status/1481963876451340290

    Quand est-ce qu’on l’arrête celui-là ?

    #macronisme #ESR #université #discours #facs #France #destruction #précarité_étudiante #financement #enseignement_supérieur #budget #compétition #compétition_internationale #néo-libéralisme #privatisation #Macron

    La casse de l’université continue...

    Voici ce que j’écrivais en 2020, lors des luttes contre la fameuse LPR :

    Si je lutte ici et maintenant c’est parce que je suis fermement convaincue que si on gagne en France la victoire contre une université néolibérale, on peut faire tache d’huile bien au-delà des frontières nationales. Et si, en France, on ne cède pas au chant des sirènes du néolibéralisme universitaire, je suis aussi fermement convaincue que le supposé « retard » décrié par certain·es aujourd’hui se transformera en avance. Car la grogne grandit aussi dans les autres pays européens, qui se battent pour ce qu’en France, nous sommes en train de perdre, mais nous n’avons heureusement pas encore complètement perdu

    http://www.riurba.review/2020/03/comprendre-le-neoliberalisme-universitaire-francais-a-partir-de-la-suisse

    • La privatisation de l’écoles et de l’université représente une montagne de fric, à côté de laquelle la privation de la Française Des Jeux et des autoroutes sont des cacahuètes apéritives.

      Restera la montagne d’or amassée par les caisses de retraite complémentaires, ce sera pour la quinquennat suivant.

    • Emmanuel Macron expose une #réforme « systémique » de l’université

      Le chef de l’État a estimé que le système actuel d’#études_supérieures était « révolu » et que les universités devaient s’ancrer dans une dimension plus « professionnalisante ».

      À trois mois de la présidentielle, Emmanuel Macron a souhaité jeudi 13 janvier une réforme « systémique » des universités, qu’il veut plus « professionnalisantes », tout en jugeant intenable un système d’études supérieures « sans aucun #prix » pour les étudiants mais avec un #taux_d'échec massif. « Je le reconnais sans ambages, nous avons commencé à colmater les brèches, mais nous devons redoubler d’effort pour que, à l’horizon de dix ans, notre université soit plus forte », a-t-il déclaré, en clôturant en visioconférence le Congrès de la Conférence des présidents d’universités.

      Le chef de l’État a d’abord remis en cause le double système #grandes_écoles - universités. « Nous avons trop longtemps accepté un modèle à plusieurs vitesses, où les grandes écoles et organismes de recherche étaient supposés s’occuper de la formation des #élites et l’université de la #démocratisation de l’enseignement supérieur et la gestion des #masses. Ce système est révolu », a-t-il lancé. « Demain ce seront nos universités qui doivent être les piliers de l’#excellence ».

      « Garantir l’orientation des jeunes vers l’emploi »

      Emmanuel Macron a aussi dénoncé l’« intolérable #gâchis » de l’#échec en première année, où « seuls 50% des étudiants se présentent aux examens », malgré l’injection de nouveaux moyens et la création de 84.000 places. Selon lui, il ne s’agit donc pas d’une question de #moyens. « On ne pourra pas rester durablement dans un système où l’enseignement supérieur n’a aucun prix pour la quasi-totalité des étudiants, où un tiers des étudiants sont considérés comme boursiers et où pourtant nous avons tant de précarité étudiante, et une difficulté à financer un modèle beaucoup plus financé par l’argent public que partout dans le monde », a-t-il argué.

      « Je dis les choses avec la clarté et la franchise que vous me connaissez » car « si nous ne réglons pas ces problèmes structurels, nous nous mentirions à nous-mêmes », a-t-il poursuivi. Et d’enchaîner : « Nous avons besoin d’une #transformation_systémique de nos universités ». Celles-ci doivent, selon lui, avoir d’avantage d’#autonomie mais l’État devra passer avec elles « de véritables #contrats_d'objectifs_et_de_moyens ». Notamment « les universités ne doivent plus seulement garantir l’accueil des étudiants dans une formation mais garantir l’orientation des jeunes vers l’#emploi ».

      « L’université doit devenir plus efficacement professionnalisante », a encore souhaité le chef de l’État : « la logique de l’#offre doit prendre le pas sur la logique de la #demande », ou encore, « l’orientation doit évoluer pour mieux correspondre aux besoins de la #nation ». « Quand on ouvre des filières sans #perspective derrière, nous conduisons un #investissement_à_perte », a-t-il dit, après avoir rappelé les nouveaux moyens - 25 milliards d’euros sur 5 ans - de la loi de programmation de la recherche, « un rattrapage » à ses yeux. Manuel Tunon de Lara, président de la Conférence des présidents d’universités, rebaptisée France Universités, a lui réclamé une plus grande autonomie des établissements mais aussi un financement de l’enseignement supérieur « à la hauteur de nos ambitions ».

      https://www.lefigaro.fr/demain/education/emmanuel-macron-expose-une-reforme-systemique-de-l-universite-20220113

      #professionnalisation

    • Le discours a été tenu devant le congrès de la CPU désormais appelée @FranceUniv

      qui représente « un nouvel élan, qui rappelle le rôle de partenaire essentiel des pouvoir publics / force de proposition et de transformation pour l’ESR » d’après M. Macron.

      https://www.youtube.com/watch?v=SwsAPNPyFU4&t=32750s

      –-

      Analyse de Julien Gossa sur twitter :

      Le discours commence par des banalités : « concurrence pour les talents », « décloisonner pour favoriser les synergies », « Shanghai / Saclay »...

      Mais surtout « conjurer notre histoire » avec « le vent de face en raison de la démographie ».
      C’est important pour la suite.

      Le discours se centre sur « repenser totalement le lien entre Lycée et Université » et « la séparation entre les études supérieures et le monde du travail ».
      Il fustige une « aristocratie égalitariste » avec la dichotomie Grandes Ecoles (« exellence ») et Université (« masse »).

      #debunk Il s’agit d’un classique diviser pour regner/l’herbe est plus verte ailleurs.
      Cette opposition (stérile ?) GE/Univ est systématiquement instrumentalisée pour réformer, mais seulement les universités.

      « ce n’est pas qu’une question de moyens » (?)

      D’après M. Macron « ce système est révolu » car « il ne correspond pas à la compétition internationale et crée des segmentations inefficaces ». C’est « le sens de l’Histoire ».

      Il faut donc « une nouvelle politique d’investissement ».

      #Point 1 : l’« intolérable gâchis » en Licence

      « Nous avons injecté 1 Md€ en plus dans le premier cycle / créé 84000 places / et 28000 oui-si... formidable ! et pourtant seulement 50% des étudiants se présentent aux examens de premières année »

      #debunk "Des efforts n’ont pas conduit à des résultats, donc il faut réformer plus en profondeur" est discutable.

      Par exemple, il y a en réalité une hausse des taux de réussite, que le discours doit ignorer volontairement pour atteindre son objectif.

      https://etudiant.lefigaro.fr/article/a-l-universite-un-taux-de-reussite-des-licences-en-pleine-croissan

      De plus, ces résultats ne sont pas évaluables en période de pandémie, parce que tout le système est perturbé, et que tirer des conclusions de mesures qui ont trois ans n’est pas intègre.
      https://www.franceculture.fr/societe/covid-19-la-detresse-croissante-des-etudiants

      Enfin, l’effort est en réalité factice, puisque la dépense par étudiant baisse, essentiellement à l’Université.

      Tout au contraire, si on en croit les indicateurs, l’Université a donc plutôt obtenu des résultats, sans moyen, et dans un contexte difficile.

      https://www.alternatives-economiques.fr/rentree-coutera-t-plus-cher-cette-annee/00100263

      #Discussion L’échec en Licence lui-même est peut-être un problème factice, instrumentalisé pour atteindre des objectifs pratiquement sans rapport, mais qui a le mérite de faire écho à un soucis très concret qu’on rencontre sur le terrain.

      #Point 2 : le financement public et la gratuité des études universitaires.

      Cela conduirait a un enseignement qui n’a « aucun prix » à cause d’« un modèle beaucoup plus financé par l’argent public que partout dans le monde »

      #Debunk Au delà du marqueur idéologique « ce qui n’a pas de prix n’a aucune valeur », l’affirmation sur le financement public de l’ESR en France est tout simplement fausse : nous sommes dans la moyenne, et en dessous des pays que nous admirons.

      https://publication.enseignementsup-recherche.gouv.fr/eesr/FR/T165/la_depense_pour_l_enseignement_superieur_dans_les_pays_de_l_ocde

      Plus intéressant encore, si on prend le cas extrême de la Grande Bretagne (GB).

      D’abord l’évidence : moins de financement public, c’est plus de financement privé, donc plus d’endettement des familles.

      E. Macron propose donc de vous endetter plus.

      https://commonslibrary.parliament.uk/research-briefings/sn01079

      Ensuite, le financement "privé" est en réalité sur des prêts garantis par l’État, et qui sont en grande partie (52%) non remboursé, donc payés par le public.

      Ça a couté 12Md€ d’argent public l’an dernier (~50% du budget du MESRI).

      https://www.dailymail.co.uk/news/article-9753557/Almost-10-billion-paid-student-loans-2020-written-off.html

      Et enfin, ça n’a apporté aucun financement supplémentaire aux universités.

      La proposition est donc d’endetter les ménages, même si ça coute encore plus au contribuable, sans rien rapporter aux universités.

      Seuls gagnants : les usuriers.

      #Point 3 : la formation réduite à une forme d’insertion professionnelle

      « les universités [doivent] garantir l’orientation des jeunes vers l’emploi » avec « de véritables contrats d’objectifs et de moyens ».

      En clair : l’emploi conditionne le financement des formations.

      « la logique de l’offre doit prendre le pas sur la logique de la demande » « l’orientation doit évoluer pour mieux correspondre aux besoins de la nation »

      En clair : ce n’est plus ni aux familles ni aux universitaires de décider de l’orientation et des formations, mais à l’Etat.

      D’après E. Macron,ces « besoins de la nation » sont seulement économiques, et tout le reste est un « investissement à perte ».

      C’est du bon sens, mais seulement avec une conception de la formation limitée à l’insertion professionnelle.

      #debunk Si on colle les trois points, on a une forme de logique :
      1. Les jeunes échouent en Licence
      2. Car ils se moquent d’études qui ne coutent rien
      3. Et qui de toutes façons ne mènent à aucun emploi.

      Faire payer les familles apparait alors comme une solution, non pas pour augmenter les financements (ils n’augmenteront pas, au contraire), mais seulement pour augmenter l’implication des familles, et restructurer « l’offre et la demande » de la formation.

      La réussite par l’augmentation de l’implication des familles repose sur la croyance « ce qui n’a pas de prix n’a aucune valeur ».

      Quand on regarde les indicateurs, c’est plutôt une question de moyens.


      https://twitter.com/anouchka/status/1481928533308022785

      La restructuration de « l’offre et la demande » imagine une vertu : si les études impliquent un endettement personnel, alors le choix d’orientation sera vers les formations qui permettent de rembourser, donc là où il y a des emplois.
      Et sinon c’est à la charge des familles.

      Julien Gossa
      @JulienGossa
      ·
      17h
      Les formations qui conduisent aux emplois bien payés peuvent augmenter leurs frais d’inscription, donc leur qualité. Les autres ferment ou de toutes façons ne coutent plus rien.

      Le marché comme solution à l’orientation et la formation, donc à la stratification sociale.

      C’est la vision qui a bien fonctionné au XXe siècle. Malheureusement, elle ne fonctionne plus. Tout simplement parce que « démographie » et « besoins [économiques] de la nation » sont désynchronisés.

      Il n’y a pas d’emplois non pourvus en France, il y a du chômage.

      Les emplois qui recrutent ne concernent pas les filières universitaires.

      Les formations universitaires montrent un léger chômage, qui indiquent qu’elles remplissent parfaitement leur rôle de fournisseur de main d’œuvre qualifiée.

      https://statistiques.pole-emploi.org/bmo/bmo?graph=1&in=1&le=0&tu=10&pp=2021&ss=1

      On revient à cette évidence, que le discours de M. Macron semble ignorer : diplômer quelqu’un ne crée pas un emploi.

      En terme d’emplois, la politique proposée est donc vouée à l’échec. Pire, elle enferme dans une sorte d’immobilisme économique.


      https://twitter.com/Taigasangare/status/1481897423437979649

      En toute logique, la politique proposée consiste donc non pas à augmenter le nombre de diplômés, puisque ça ne ferait que baisser le taux d’insertion professionnelle.

      Elle consiste forcément à baisser le nombre d’étudiants, seul moyen d’éviter un « investissement à perte ».

      Et ça nous mène à la question principale qui se pose pour l’avenir, même si on n’ose jamais l’affronter :

      Quel est le rôle des études supérieures ?

      Si c’est seulement économique, sans progrès futurs, alors Macron a raison : il faut endetter et réduire le nombre d’étudiants.

      Mais si c’est plus large que ça, que les études supérieures permettent de former des citoyens qui vont devoir gérer des crises graves... Alors il vaut mieux des chômeurs bien formés que des chômeurs mal formés.

      Et le projet proposé est très dangereux.

      Il est d’autant plus dangereux que la loi ORE a déjà posé des bases très solides pour sa réalisation :

      l’Etat contrôle désormais les places dans toutes les formations publiques. La réduction du nombre d’étudiants est donc techniquement possible.

      #Parcoursup est à la fois une sorte de concours national pour accéder aux places, et en plus une market-place pour les formations, incluant déjà des informations sur les "débouchés" et un module de paiement des frais.

      Toute la technique a été préparée pour ce projet politique.

      Reste que le projet politique de M. Macron, tout idéalisé et idéologisé qu’il soit, se confronte à une question toute simple : Que fait-on des jeunes surnuméraires par rapport aux besoin de l’emploi, si on ne les forme plus ?

      Ce fameux « vent de face de la démographie ».

      Julien Gossa
      @JulienGossa
      ·
      16h
      Pour conclure, le discours de M. Macron est bien rodé, puisqu’il a plus de 50 ans... Mais il est objectivement anachronique.

      Il faudrait un peu de courage, et attaquer vraiment la seule vraie question : Quel est le rôle des études supérieures au XXIe siècle ?

      Rappel qu’il y a une cohérence entre baisser le nombre d’étudiants et réduire le nombre de lycéens qui font des mathématiques.

      Si on n’a pas le courage d’aller jusqu’au bout, on aura donc autant d’étudiants, juste moins bien préparés à nos études.


      https://twitter.com/OlivierMusy/status/1481960693784092673

      NB : Si M. Macron souhaitait vraiment mettre en œuvre ce programme, il lui suffirait de donner une autonomie réelle aux universités, dont l’intérêt est effectivement de réduire le nombre d’étudiants et de les faire payer.

      Sauf que c’est impossible :
      https://blog.educpros.fr/julien-gossa/2021/10/17/selection-impossible-autonomie-fantome

      Ici le verbatim, qui termine sur cette blague « Et que fait-on ce soir, Cortex ? »
      https://t.co/9HYisOq789

      Et bien sûr la plus pathétiques des hypothèses : tout ce projet n’a en réalité aucun sens, complètement dépourvu de vision et d’ambition autre que séduire les présidents d’université dans une perspective tristement électoraliste.

      https://twitter.com/JulienGossa/status/1481996134042193925

    • Présidentielle 2022 : le programme d’Emmanuel Macron devant la CPU “#France_Universités

      Emmanuel Macron a prononcé un discours pour la clôture du 50e anniversaire de la Conférence des présidents d’université1. La vidéo et le verbatim sont disponibles ici2. Ce discours dresse le bilan de la politique du quinquennat en matière d’enseignement supérieur et de recherche, mais trace aussi un cap pour une nouvelle réforme — peut-être pour un nouveau mandat ?

      Le candidat-président Macron fixe dans tous les cas un certain nombre d’objectifs et de lignes directrices qu’il n’est pas inintéressant d’analyser.

      Cet article est tiré d’un fil Twitter (https://twitter.com/CathKikuchi/status/1481942125147312138) écrit à chaud et doit être complété avec d’autres analyses qui ont émergé à la suite de ce discours3. On citera en particulier :
      - Ce fil extrêmement complet de Julien Gossa : https://twitter.com/UnivOuverte/status/1481759141618139138
      - Cette réflexion de Marianne Blanchard sur la volonté de plus « professionnaliser l’université » : https://twitter.com/UnivOuverte/status/1481759141618139138
      - En complément, la reprise d’une intervention de l’économiste Elise Huillery au colloque de la Conférence des présidents d’université sur les ressources allouées à l’université française, un fil d’Ana Lutzky : https://twitter.com/anouchka/status/1481924369597308930

      Il est globalement beaucoup question de la politique universitaire, mais un article entier pourrait également être consacré à ce qu’Emmanuel Macron dit de la vie étudiante. Nous laissons ce point à analyser à d’autres.
      « Éclairer le monde tel qu’il va » ou l’abrutir

      « Faire pleinement de la France une avant-garde de la recherche de l’excellence du savoir » (Emmanuel Macron, 13 janvier 2022)

      Le discours commence bien sûr par brosser les présidents d’université dans le sens du poil. Beaucoup ont commenté la petite phrase des universités qui doivent « éclairer le monde ». Ce passage s’inscrit dans tout un segment sur l’importance de l’autorité académique, de la reconnaissance des pairs et du cadre scientifique : « Ne laissons personne le remettre en question ». Evidemment, ce n’est pas nous que le contredirons. Mais cette déclaration prend une saveur particulière, alors que Jean-Michel Blanquer, ministre de l’éducation, cherche au contraire à dire aux universitaires ce qu’ils doivent chercher et comment en faisant l’ouverture d’un pseudo-colloque ((NDLR : Le président-candidat Macron évoque également la commission Bronner qui vient de rendre son “rapport” Des Lumières à l’ère du numérique.Il en retient la “nécessité d’empêcher la mise en avant ou le financement d’acteurs qui nuisent à l’information, à la cohésion sociale et in fine à la démocratie” — qui résone avec sa menace envers les “universitaires qui cassent la République en deux“.)). ou encore lorsqu’il prétend pouvoir dire quels universitaires constituent un « virus » de la pensée et donc, en creux, ceux qui pourraient en être le « vaccin ».

      « Tous ensemble, nous avons réussi à faire de notre jeunesse une priorité claire avec ces premiers résultats et également à faire de notre jeunesse et de nos étudiants une priorité. » (Emmanuel Macron, 13 janvier 2022)

      Mais bien sûr, il s’agit d’abord de défendre un bilan. Emmanuel Macron se gargarise de milliers de places nouvelles ouvertes dans diverses filières pour accommoder la vague démographique. C’est bien rapide : ouvrir des places sans construction de bâtiment, sans recrutement de personnel, ne revient-il pas à faire du surbooking ? Changer un chiffre sur un tableur Excel, ne permet pas dans les faits d’accueillir correctement des milliers d’étudiants et d’étudiantes supplémentaires.

      Mais rassurons-nous : la loi de programmation a représenté un engagement financier sans précédent. Sauf que non : l’augmentation du budget de l’ESR stagne et sa légère augmentation, plus faible que par le passé, correspond à l’inflation. Un tour de passe-passe dénoncé par les politiques notamment au Sénat. L’effort budgétaire est principalement reporté sur la prochaine mandature :bel effort personnel pour le président Macron.

      « Justes hiérarchies » ? Parcoursup, reproduction sociale et démocratie

      Parmi les bons points qu’Emmanuel Macron se donne, le satisfecit sur Parcoursup est aussi d’un ridicule achevé. « Un système d’orientation avec des taux de satisfaction et de réponse incomparables, plus lisibles », alors que tous les acteurs du système, des élèves aux enseignants du secondaire, en passant bien sûr par les enseignants du supérieur disent le contraire. Mais peu importe : il s’agit de l’un des grands chantiers du quinquennat, il doit être un succès.

      « Des sociétés démocratiques comme la nôtre qui ont la passion de l’égalité que nous partageons toutes et tous doivent néanmoins défendre à nouveau les justes hiérarchies qu’il doit y avoir dans nos sociétés sans lesquelles tout se dissout » (Emmanuel Macron, 13 janvier 2022)

      Macron se lance ensuite dans un grand discours visant à intégrer les universités à la formation de l’élite, dans une optique implicite de démocratisation. Il cite les Idex en exemple. Sauf qu’en termes de démocratisation, les Idex contribuent plutôt à une reproduction de l’élite plutôt qu’à son renouvellement, comme l’on montré les travaux d’Audrey Harroche et ceux de Hugo Harari-Kermadec.

      Cette volonté de s’inscrire dans le cadre de grands établissements va de pair avec une volonté de professionnalisation accrue.colloque

      L.’université « doit devenir plus efficacement professionnalisante car on ne peut pas se satisfaire de l’échec de nos étudiants dans les premiers cycles ni du taux de chômage trop élevé des jeunes qui sortent de certaines filières universitaires. Pour vous y aider, nous devons poursuivre le travail d’amélioration de l’orientation qu’a initié Parcoursup ». (Emmanuel Macron, 13 janvier 2022)

      Cet affichage ne peut être balayé d’un revers de main. Evidemment, aucun enseignant digne de ce nom ne peut vouloir que les universités forment des chômeurs. Mais cela passe sous silence que les universités sont déjà professionnalisantes : elles forment des professionnel·les de la recherche et de l’enseignement supérieur et des enseignant·es. Hors Master, , elles forment en licence en lien avec le monde du travail, y compris bien sûr celui hors de l’université et de l’enseignement : c’est vraiment n’avoir jamais regardé l’offre de formation universitaire ni les maquettes de premier cycle que de penser le contraire. S’il y a sûrement des améliorations à effectuer, il serait tout à fait faux de prétendre que les universitaires ne se préoccupent pas du devenir professionnel de leurs étudiant·es.

      « Les grandes écoles et organismes de recherche étaient supposés s’occuper de l’excellence et de la formation des élites, et les universités de la démocratisation de l’enseignement supérieur et de la gestion des masses. Ce système est révolu. Il est révolu d’abord parce qu’il ne correspond pas à la compétition internationale, parce que sa forme-même crée des barrières, des segmentations qui sont inefficaces. » (Emmanuel Macron, 13 janvier 2022)

      Cependant, on peut être conscient des nécessités de professionnalisation à l’université tout en considérant que celle-ci a aussi un rôle intellectuel et émancipateur de transmission de savoir et de méthode scientifique. Mais cela, Macron n’en parle jamais pour l’enseignement. Enseigner à l’université est réduit à la formation en lien à des besoins identifiés de la nation. Et si les besoins de la nation, c’était aussi d’avoir des diplômés insérés dans le marché du travail ET capables de réfléchir par eux-mêmes ? Ce serait fou…

      De même la question de l’échec en première année de licence et de l’orientation est un vrai sujet. Mais ne serait-ce pas aussi parce que Parcoursup a accentué ce phénomène ? De nombreuses étudiantes et étudiants, à vue de nez encore plus nombreux qu’auparavant, s’inscrivent dans des formations sans réelle volonté de s’y investir. Alors quelle solution ? Emmanuel Macron évoque le développement de filières courtes et professionnalisantes, ce qui peut être une partie de la réponse. Mais est-ce que l’augmentation de leur capacité d’accueil va à nouveau se faire sans moyen supplémentaire ? Permettons-nous au moins de nous poser la question…

      « On ne pourra pas rester durablement dans un système où l’enseignement supérieur n’a aucun prix pour la quasi-totalité des étudiants » (Emmanuel Macron, 13 janvier 2022)

      Malgré tous ces points ambigus, voire volontairement mensongers, le plus inquiétant de ce discours réside dans l’une de ses dernières parties. Cela a été déjà relevé : Emmanuel Macron dénonce un système où l’université n’a « aucun prix pour la grande majorité des étudiants », où on a un tiers de boursiers et où on a « un modèle beaucoup plus financé par l’argent public qu’ailleurs dans le monde ». D’abord, ce dernier point est tout bonnement faux : la France n’investit proportionnellement pas plus d’argent public dans l’université que, par exemple, l’Allemagne, la Norvège, le Danemark ou la Belgique, même si elle en investit d’avantage que les Etats-Unis ou le Royaume-Uni. Elle se situe dans une moyenne légèrement supérieure à celle de l’OCDE.

      Ensuite, le changement systémique auquel il appelle revient bien à faire payer les étudiant·espour leur faire financer leurs propres études. Y compris via un endettement étudiant peut-être ? C’est en tout cas ce que de proches conseillers d’Emmanuel Macron suggéraient. Alors c’est une option bien sûr. Mais ça revient à poser franchement sur la table la nature du modèle universitaire que nous souhaitons et la manière dont l’université est encore un levier d’ascension sociale, ou a minima de formation de toutes les catégories économiques et sociales. Et ce débat-là, évidemment, Macron ne le pose pas clairement.

      Les systèmes de gouvernance [des universités], « il faut bien le dire par tradition, ont eu dans beaucoup de situations pour conséquence d’impuissanter trop souvent les équipes face aux défis qui leur étaient posés. Mais cette autonomie, soyons clairs et sincères entre nous doit aussi être synonyme d’une gouvernance renforcée de nos universités dans laquelle les équipes présidentielles pourront définir et incarner pleinement leur projet. (…) Notre système est très hypocrite – autonomie à moitié, on continue de contrôler ; ceux qui réussissent, on les aide un peu plus, ceux qui ne réussissent pas, on les compense. Et puis autonomie, mais au fond, même localement, on donne des responsabilités, mais on bloque ceux qui sont élus par nous-mêmes » (Emmanuel Macron, 13 janvier 2022)

      De la même manière, on a un passage éminemment confus sur un contrat que les universités devront passer avec l’État, où il est question d’augmenter l’autonomie mais aussi la responsabilité. Selon quelles modalités ? Ce point n’est pas clair, mais il est un passage qui personnellement me fait froid dans le dos. Macron dénonce un système déresponsabilisant : « Notre système est très hypocrite — autonomie à moitié, on continue de contrôler ; ceux qui réussissent, on les aide un peu plus, ceux qui ne réussissent pas, on les compense ».

      Est-ce que cela signifie que l’État se désengagera des universités qui ne répondent pas aux critères d’excellence fixés par le gouvernement ? Que celles-ci ne feront plus partie du système de service public de l’enseignement supérieur ?

      On voit bien où cela peut mener : les grandes universités comme Saclay auront toujours plus, les petites universités au bassin de recrutement local toujours moins. Et si un tel système aide à la promotion de l’enseignement supérieur, à la formation des étudiant·es partout en France, je veux bien manger mon chapeau.

      « La France continuera de jouer son rôle de résistance en défense de l’esprit de connaissance, de recherche, d’un enseignement libre et d’une recherche libre. Parce que je crois que c’est la seule manière de continuer à véritablement conquérir le monde, c’est-à-dire à inventer des possibles nouveaux dans une humanité en paix. Les autres voies, nous les connaissons. Ce sont les obscurantismes, les totalitarismes, les nationalismes appuyés sur la discorde. » (Emmanuel Macron, 13 janvier 2022)

      https://academia.hypotheses.org/33766

    • Thread de Marianne Blanchard, 14.01.2022
      Pourquoi ça n’a pas de sens de vouloir plus « professionnaliser l’université » => un thread

      1/ pour Macron, "l’université doit devenir plus efficacement professionnalisante ". Derrière, deux présupposés : a) c’est nécessaire de professionnaliser b) l’université ne le fait pas

      2/voyons déjà le premier. Pour ça je m’appuie (notamment) sur ça : https://sms.hypotheses.org/24385
      On a interrogés des jeunes diplômés d’écoles (commerce/ingé) et d’université, en sciences et en gestion sur les "compétences" dont ils avaient besoin dans leur emploi actuel

      3/ on a distingué les "compétences spécifiques" (en gros tout ce qui est spécialisé, propre à un secteur d’emploi) et "transversales" (en gros, ce qui est général, et mobilisable dans plein de métiers).

      4/ résultat pour les 971 enquêtes : "Le niveau de compétences spécifiques considéré comme acquis est en moyenne supérieur ou égal à celui estimé requis dans leur emploi" => qu’ils viennent de l’université ou d’école, personne ne se trouve pas assez "professionnalisé"

      5/ les individus déclarent peu de lacunes en compétences spécifiques, car ils les mobilisent qd elles sont trop spécialisées. Qd des déficits sont mentionnés, ils concernent des compétences trop « pointues » ou dépendantes du contexte d’emploi pour être enseignées

      6/ Les jeunes interrogés insistent aussi sur le fait qu’il est possible de se former et se spécialiser en cours d’emploi. + les entretiens révèlent que les compétences spécifiques acquises en formation semblent surtout valorisées dans leur dimension transversale

      7/ ce ne serait pas tant leur caractère technique qui importerait, que les capacités à acquérir d’autres compétences qu’elles suscitent.
      En gros, en apprenant (des choses, plus ou moins "spécifiques"/professionnelles), on apprend aussi à apprendre, à se former.

      8/ il faut donc sortir de la vision « adéquationniste » à la française prônant une professionnalisation et une spécialisation sans cesse accrue des formations initiales. Bcp de diplômé·es n’exercent pas le métier correspondant à leur spécialité de formation,

      9/ C’est le sens de l’ "introuvable" relation formation-emploi dont parlait déjà L. Tanguy.
      Se former, c’est aussi acquérir une culture générale, apprendre à porter un regard critique sur les choses, comprendre le monde pour pouvoir y prendre part en tant que citoyen·ne

      https://twitter.com/MJ_Blanchard/status/1481971200100376577

    • Universités : le renforcement « systémique » promis par Macron cache mal un projet de privatisation

      Le quasi-candidat Macron a souhaité jeudi une réforme « systémique » des universités. Derrière la promesse de les rendre « plus fortes » et de casser la concurrence avec les « grandes écoles », il a posé, en creux, les jalons d’un projet de privatisation.

      Dans un discours de clôture du congrès de la Conférence des présidents d’université (rebaptisée à cette occasion « France Universités »), Emmanuel Macron a fait le bilan de son quinquennat pour l’université et dessiné l’avenir qu’il imagine pour l’enseignement supérieur : une orientation universitaire dont la seule boussole serait le marché du travail, et une formation qu’il veut encore « plus efficacement professionnalisante ». Surtout, il a évoqué, sans prononcer les mots, une augmentation substantielle des frais de scolarité étudiante.

      Fier de son quinquennat, dont il a vanté la loi d’orientation et de réussite des étudiant·es, la loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR), l’ouverture de places supplémentaires à l’université (sans plan d’ouvertures massives de postes d’enseignant·es-chercheurs et chercheuses ni réels moyens supplémentaires), les entrées et « bonds de géant » des universités françaises dans le classement de Shanghai (pourtant décrié), le président de la République a oublié de citer, par exemple, les déboires de Parcoursup depuis 2018, l’immolation d’un étudiant par le feu devant le Crous de La Madeleine à Lyon en 2019, l’apparition des étudiant·es en masse dans les files d’attente des distributions associatives d’aides alimentaires pendant la crise du Covid-19, et la baisse de la dépense publique par étudiant·e. Tout de même, Emmanuel Macron a reconnu qu’il faudrait « redoubler d’effort pour que, à l’horizon de dix ans, notre université soit plus forte ».

      Ainsi, ce discours face aux présidents d’université était plus celui d’un candidat que celui d’un président en exercice. Le projet dessiné ? Une augmentation des frais de scolarité, et un pas de plus vers la privatisation de l’université.
      Un raisonnement fondé sur des chiffres erronés

      Sans se prononcer explicitement pour une hausse des frais de scolarité, Emmanuel Macron l’a remise sur la table en prenant prétexte de la précarité étudiante et du pourcentage important d’étudiant·es qui abandonnent avant même les examens en première année de licence (50 % selon lui). « On ne pourra pas rester durablement dans un système où l’enseignement supérieur n’a aucun prix pour la quasi-totalité des étudiants, où un tiers des étudiants sont boursiers et où, pourtant, nous avons tant de précarité étudiante et une difficulté à financer un modèle qui est beaucoup plus financé sur l’argent public que partout dans le monde pour répondre à la compétition internationale », a déclaré le chef de l’État.

      Si cette déclaration d’Emmanuel Macron n’est pas claire sur le prix que devront payer les étudiant·es pour accéder à l’université dans le système qu’il semble prôner, elle fait planer la possibilité de la création d’un accès réservé à celles et ceux qui en auront les moyens, ou qui auront accès à un prêt bancaire pour se le payer.

      Le quasi-candidat à la présidentielle semble vouloir calquer sa réforme « systémique » sur les systèmes anglo-saxons, où une bonne partie des étudiant·es s’endettent pour des années afin d’accéder aux études supérieures. Pourtant, aux États-Unis, la dette étudiante a atteint à la fin de l’année 2021 plus de 1 500 milliards de dollars, selon la FED, et représente désormais un véritable boulet pour l’économie.

      Mais cette déclaration présidentielle s’appuie sur des chiffres manifestement erronés. Il est d’abord mathématiquement impossible que « 50 % des étudiants seulement se présentent aux examens de première année », quand « le taux de passage en L2 des néo-bacheliers inscrits en L1 à la rentrée 2019 est de 53,5 % », d’après une note du ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation publiée en novembre 2021 (https://www.enseignementsup-recherche.gouv.fr/sites/default/files/2021-11/nf-sies-2021-24-15115.pdf).

      Ensuite, le financement du système de l’enseignement supérieur français n’est pas « beaucoup plus financé sur l’argent public que partout dans le monde », puisque selon l’OCDE (tableau C2.2b : https://www.oecd-ilibrary.org/sites/455a2bcc-en/index.html?itemId=/content/component/455a2bcc-en), la France finançait en 2018 à 80 % son système par des fonds publics pendant que, par exemple, l’Allemagne affichait un taux de 84 %, la Suède de 87 % et la Norvège de 95 % ! La réforme « systémique » de l’université française voulue par Emmanuel Macron tient sur des raisonnements scientifiquement peu solides.
      Une orientation dirigée par le marché du travail

      Jeudi, il a également jugé indispensable de pousser les universités à proposer des formations en fonction du marché du travail : « [Elles] ne devront d’abord plus seulement garantir l’accueil des étudiants dans une formation, mais garantir l’orientation des jeunes vers l’emploi. » Si cette position pouvait avoir un sens il y a plusieurs décennies, cela fait longtemps que les universités se préoccupent de l’entrée dans la vie active de leurs étudiant·es.

      Les chiffres du ministère de l’enseignement supérieur donnent un taux d’insertion à 18 mois de 89 % pour les masters et de 92 % pour les licences professionnelles. Surtout, la question de l’adéquation entre études et marché du travail est particulièrement délicate : il est impossible de connaître l’avenir de l’emploi plusieurs années après l’entrée dans les études, dans un monde en perturbations permanentes. À titre d’exemple, le sacrifice de la filière informatique à l’université (raconté ici par Mediapart : https://www.mediapart.fr/journal/france/140921/universite-la-start-nation-sacrifie-la-filiere-informatique?onglet=full), à cause d’un manque de moyens, alors même que la demande industrielle est énorme, montre combien la volonté des établissements n’est pas forcément le problème principal.

      À entendre Emmanuel Macron, en tout cas, l’université devrait « devenir plus efficacement professionnalisante ». Elle ne le serait donc pas assez. Mais la sociologue Marianne Blanchard et ses collègues montrent que, lorsqu’on interroge de jeunes titulaires d’un diplôme de niveau bac+5 de master ou d’école, ils et elles considèrent que « le niveau de compétences spécifiques considéré comme acquis est en moyenne supérieur ou égal à celui estimé requis dans leur(s) emploi(s) ». En clair, ils et elles ne se considèrent pas comme « non professionnalisé·es ». Ces chercheuses et chercheurs expliquent aussi que les jeunes diplômé·es pensent « que leur capacité à acquérir ces nouvelles compétences, et donc à s’adapter à de nouveaux environnements de travail, est une compétence en soi que leur formation a contribué à développer ».
      Une remise en cause superficielle des grandes écoles

      Enfin, dans son discours de jeudi, Emmanuel Macron a semblé vouloir remettre en cause le système « grandes écoles-universités », en lançant : « Nous avons trop longtemps accepté un modèle à plusieurs vitesses, […] où les grandes écoles et organismes de recherche étaient supposés s’occuper de l’excellence et de la formation des élites, et les universités de la démocratisation de l’enseignement supérieur et de la gestion des masses. Ce système est révolu. [...] Demain, ce sont nos universités qui doivent être les piliers de l’excellence, le centre de gravité pour la recherche comme pour la formation. » Faut-il lire, en creux, une volonté de disparition pure et simple des grandes écoles ? Dès lors, l’ambition serait-elle de chasser des universités les pauvres dont les bourses « coûtent un pognon de dingue », pour y faire venir les étudiant·es plus fortuné·es des grandes écoles ?

      https://www.mediapart.fr/journal/france/150122/universites-le-renforcement-systemique-promis-par-macron-cache-mal-un-proj

      #bilan #frais_de_scolarité #LPPR #classement_de_Shanghai #parcoursup #chiffres #statistiques #financement #taux_d'insertion #moyens

    • Discours de Macron : une réforme « systémique » de l’université pas si nouvelle et fantasque que ça…

      Le congrès du 13 janvier 2022 célébrant les 50 ans de feu la Conférence des Présidents d’Université (CPU) — dorénavant #France_Universités (sic) — aura eu son petit effet médiatique. Cependant, ce n’est pas #FU qui est au centre de l’attention depuis près d’une semaine mais le président Emmanuel Macron, qui y est intervenu en visioconférence, dans un discours verbeux et ampoulé1.

      Une phrase du chef de l’État a en effet suscité des réactions nombreuses et indignées de la part des mondes universitaire [2], étudiant [3], médiatique [4] et politique [5] (dont on peut parfois douter de la sincérité… [6]) :

      « On ne pourra pas rester durablement dans un système où l’enseignement supérieur n’a aucun prix pour la quasi-totalité des étudiants, où un tiers des étudiants sont boursiers et où, pourtant, nous avons tant de précarité étudiante et une difficulté à financer un modèle qui est beaucoup plus financé sur l’argent public que partout dans le monde pour répondre à la compétition internationale. » (p. 6)

      Malgré un flou artistique sur ce que voulait vraiment dire le Président, un consensus s’est formé autour de son probable projet pour l’enseignement supérieur : l’augmentation des frais d’inscription à l’université. En séances parlementaires, la ministre de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation (#MESRI), Frédérique Vidal, a été interpelée à ce sujet. Celle-ci y a catégoriquement démenti une telle interprétation des paroles de Macron [7]. Des macronistes se sont ensuite joint·es à elle pour dénoncer cette prétendue intox sur Twitter [8]. Ce SAV du discours du Président par la ministre culmine finalement avec un entretien dans Libération absolument lunaire [9].

      Au-delà de l’interprétation du discours, et du fait que le terme « évoquer » utilisé par Vidal (plutôt que « parler explicitement », cf. tweet de LCP) ne permet en rien de lever nos suspicions, existe-t-il des indications nous permettant de penser que Macron souhaiterait effectivement augmenter les frais d’inscription, en continuité avec sa politique depuis 2017 ? N’y aurait-il pas des précédents pendant son mandat ?

      Spoiler alert : oui, et oui à nouveau.

      Un précédent ?

      Alors que les macronistes égrainent dans leurs tweets une série de mesures qui démontrerait que, sous Macron, jamais les étudiant·es n’ont été aussi protégé·es (ce qui est de toute évidence faux), iels oublient systématiquement une mesure absolument honteuse : la hausse des frais d’inscription à l’université pour les étudiant·es extra-communautaires, passant de 170 à 2 770 euros en licence et de 243 à 3 770 euros en Master. Ce précédent, auquel le Conseil d’État n’a rien trouvé à redire [10], laisse penser qu’une telle hausse pourrait en principe être généralisée à tou·tes [11]. Mais est-ce dans le projet néo-libéral macroniste ?

      Un projet Macron-compatible ?

      Faisons d’abord un détour par l’#Institut_Montaigne, un think-tank néo-libéral. Ce dernier est consulté par le MESRI pour définir sa stratégie et sa politique ESR [12]. La collaboratrice de Vidal recrutée en juillet 2020, #Blanche_Leridon, est même passée par le think-tank de 2015 à 2018 [13]. Ce qui devient intéressant, c’est qu’en avril 2021, l’Institut faisait (à nouveau) des propositions sur une réforme de l’Université impliquant… une hausse des frais d’inscription, sans aucune ambiguïté ici ! [14]

      « [une] augmentation des droits de scolarité en licence à 900 € par an et à 1 200 € en master [qui] concernerait l’ensemble des universités, de manière uniforme » (p. 98–99)

      L’analogie ne s’arrête pas là puisque le think-tank propose, comme Macron (voir tableau en annexe) :

      – d’augmenter la part des #financements_privés dans les #fonds_universitaires ;
      - de résoudre la précarité étudiante par l’augmentation des frais d’inscription (ce que l’Institut Montaigne propose de faire en créant notamment des #prêts étudiants…) ;
      – de « remettre » la recherche au cœur des missions des universités au détriment des établissements de recherche, tels que le #CNRS, qui feraient office d’agences de moyens ;
      – de s’affranchir du « coût » que représente le tiers d’étudiant·es boursier·ères ;
      – la remise en cause du système historique Université–Grande école–EPST ;
      – le renforcement de la professionnalisation des formations universitaires ;
      – le renforcement de la #gouvernance des universités par leur #autonomisation.

      On remarquera tout de même quelques différences, notamment sur la précision de certains calculs puisqu’à l’inverse de Macron, l’Institut Montaigne montre que la France n’est pas la championne mondiale du financement public de ses universités ; le Président n’en étant pas à son premier raccourci grossier dans son discours [15]. Autre divergence notable, la transformation complète des EPST en agences de moyens n’est pas le scénario privilégié par le think-tank.

      Notons enfin que certain·es ont proposé à la suite du discours de Macron que l’augmentation des frais d’inscription serait inconstitutionnelle, sur la base d’une décision du Conseil constitutionnel en 2019 [16]. Cependant, ce dernier n’entérine pas la #gratuité de l’université mais sa « #modicité » ou #gratuité_payante. Un point que l’Institut Montaigne avait déjà bien pris soin de vérifier et qui serait selon lui compatible avec son projet de réforme, donc avec celui de Macron.

      « La question de la constitutionnalité d’une augmentation des droits de scolarité […] Il est donc possible de considérer que la proposition formulée [dans le rapport de l’Institut Montaigne] répond aux préoccupations du Conseil constitutionnel telles que précisées par le Conseil d’État. Des droits de scolarité annuels autour de 1 000 € apparaissent en effet modiques au regard du coût annuel moyen des formations dans l’enseignement supérieur (représentant autour de 10%).

      Ensuite, dans le cadre d’un prêt à remboursement contingent décrit ci-après, l’étudiant n’a à s’acquitter directement d’aucun droit sur la période de sa scolarité et le remboursement ultérieur de son emprunt sera fondé sur ses capacités financières. Un tel système, innovant et équitable, apparaît donc particulièrement adapté pour satisfaire aux obligations constitutionnelles pesant sur les droits de scolarité. » (p. 114–115)

      La comparaison entre le discours de Macron et celui du think tank est bluffante : il semblerait que l’un ait écrit l’autre, sans qu’on puisse savoir qui de la poule et l’œuf2 . L’ensemble des similarités entre le discours de Macron — et la politique ESR de son mandat — avec le rapport de l’Institut Montaigne montre le consensus libéral qui les unit sur la question de l’université. Une idéologie que l’un — l’Institut Montaigne — assume vis-à-vis de la question de l’augmentation des frais d’inscription, alors que l’autre — Macron et son gouvernement — la nie publiquement aussitôt l’avoir « évoquée ».

      Une difficulté à assumer qui en dit long sur l’absence de consensus dans la communauté académique et la société civile autour de ce projet de transformation de l’université.

      NB : au moment de l’écriture de ce billet, d’autres (ici le compte Twitter parodique @realUNIVFrance) ont aussi perçu le lien pour le moins troublant que nous décrivons. Le rapport de l’Institut Montaigne semble donc être une bonne grille de lecture pour comprendre le discours de Macron.

      Tableau annexe





      https://academia.hypotheses.org/33874

  • #Parcoursup arrive au niveau master et s’appelle #TTM (#trouve_ton_master)...

    Quel master après ma licence ?
    « trouvermonmaster.gouv.fr » regroupe l’intégralité des diplômes nationaux de master proposés par les établissements d’enseignement supérieur en France.

    https://www.trouvermonmaster.gouv.fr
    #parcours_sup #sélection #master #université #études #études_universitaires #facs #ESR #France #centralisation #enseignement_supérieur

    –—

    voir aussi le fil de @marielle :
    https://seenthis.net/messages/937761

    • Un thread sur twitter de L’Alternative, union syndicale et associative :

      Le contexte : depuis 2016, les facs peuvent (et sauf dérogation, doivent) sélectionner en M1. Panneau chantier
      La plupart des facs qui ont essayé d’échapper à cette réforme se sont faites rattraper par le sous-financement : y a pas assez de profs, donc on sélectionne.
      Du coup, c’est la catastrophe, comme à #Nanterre (l’une des univ. les plus sous-dotées) avec le scandale des #SansFacs.
      Et comme ces milliers de drames des #ÉtudiantsSansMaster : l’an dernier, 12 000 étudiant⋅es ont fait un recours après avoir vu tous leurs vœux refusés !
      Heureusement, @VidalFrederique
      a une solution !
      La ministre vient d’annoncer un grand plan d’investissements pour recruter des enseignant⋅es et accueillir tou⋅tes les étudiant⋅es qui ont le droit de poursuivre en Master. Sac d’argentSac d’argentSac d’argent

      Hahahaha, non bien sûr, on rigole.
      Le ministère, donc, modifie #TrouverMonMaster, plateforme initialement créée pour les étudiant⋅es recalé⋅es, pour en fait un #Parcoursup des Masters.
      Faut dire que ça avait si bien marché, Parcoursup.
      Et depuis quelques semaines, les responsables de parcours se voient demander de remonter tout un tas d’infos, en plus des « capacités d’accueil » de chaque formation.
      Tout ça « avant Noël », alors qu’on n’a aucune info fiable pour l’instant...
      https://education.newstank.fr/article/view/233766/evolution-portail-trouver-master-modalites-deja-actees-points-enc
      Hier, @ASBarthez
      a enfin pensé à informer les organisations étudiantes. Un certain nombre de rumeurs ont donc été clarifiées.
      À commencer par le calendrier de la procédure.

      Voilà donc une réforme majeure, extrêmement technique, impliquant un travail monstre des enseignant⋅es, présentée en novembre pour une publication des textes en décembre, et une mise en place début février.

      D’ailleurs, au départ, c’était prévu pour 2023 cette histoire :
      https://www.letudiant.fr/etudes/3es-cycles-et-masters/trouvermonmaster-deviendra-une-plateforme-unique-de-candidature-en-2023.ht
      Mais il faut croire que l’agenda d’@EmmanuelMacron
      vaut plus que le sort de quelques centaines de milliers d’étudiant⋅es.
      Bon, donc c’est n’importe quoi, comme le rappelle très justement une motion lilloise : https://twitter.com/janine_bd/status/1460983980354904083
      On pense aussi à « l’effet Parcoursup » qui poussera les [diplômes privés valant] licences à surnoter pour placer leurs étudiant⋅es sur le marché des Masters.
      Revenons aux infos.
      Tous les masters seraient donc concernés, mais... pas tou⋅tes les étudiant⋅es ! Les candidat⋅es étranger⋅es (et sans doute les redoublant⋅es) passeront par une procédure interne. Encore un cadeau pour les personnels qui auront à gérer ça.
      La première inconnue, c’est le nombre de vœux. Il sera fixé par arrêté, nous dit la DGESIP.
      La rumeur, elle, parle de Touche dix vœux maximum.
      Rien n’indique, pour l’instant, si les étudiant⋅es pourront hiérarchiser leurs vœux.
      À en croire la description de la phase d’admission, ce serait le contraire (un système à la #Parcoursup sans hiérarchisation) : l’étudiant⋅e reçoit des propositions au fil de l’eau, et donne sa préférence ensuite.
      Enfin, le recteur pourra toujours être saisi par les #ÉtudiantsSansMaster et, on l’espère, aura un peu plus de visibilité pour les affecter — ça pourrait être le seul avantage de la réforme...
      Et voilà donc tous les établissements en train de se demander comment fixer des « attendus » pour les masters...
      Voici un exemple, issu de la CFVU d’une université.
      On lit même que des concours d’entrée pourraient être mis en place : pour rappel, c’est bien prévu par la réforme de 2016...
      Et voilà le retour du problème central de la sélection en master : elle sert surtout à favoriser quelques formations « d’élite ».
      Voilà où on en est. Alors, on fait quoi ?
      On demande le report de la réforme à 2023, comme le revendique le @SgenCFDT : https://www.sgen-cfdt.fr/actu/evolution-du-portail-trouver-mon-master-le-sgen-cfdt-demande-le-report-a-l
      Certainement, mais ça ne nous semble pas suffisant parce que le problème est ailleurs.
      Le problème, c’est toujours le même : quelques formations sur-financées veulent sélectionner drastiquement, pendant que la masse des masters crève du sous-financement de l’enseignement supérieur.
      On peut bien réformer, jouer les admissions en Master à pierre-feuille-ciseaux ou à la roulette russe, ça ne changera : RIEN.
      Et c’est pour ça qu’il faut :
      Flèche vers la droite l’abandon de ce projet stupide, bien sûr,
      Flèche vers la droite mais surtout les financements pour accueillir tout le monde.
      Non ?

      https://twitter.com/AlternativeESR/status/1463615225610047490

    • Communiqué SNESUP FSU, 30.11.2021
      Plateforme “trouvermonmaster.fr”, une consultation ministérielle pour la forme et une sélection renforcée !

      À contre-courant de la nécessité d’augmenter les capacités d’accueil et de consolider le droit à poursuite d’études, la ministre Frédérique Vidal a décidé de faire évoluer le site d’information officiel de l’offre de Master “TrouvermonMaster.gouv.fr” vers une plateforme de choix et d’affectation, calquée sur le modèle de Parcoursup, qui devrait être effective dès février en vue de la rentrée 2022. Depuis plusieurs mois, la DGESIP a consulté la CPU et le réseau VP CFVU et n’a pas jugé bon d’en informer les organisations syndicales alors que les responsables de master sont déjà sollicité·es pour saisir sur la plateforme les attendus et les mentions de licence compatibles avec celles de master. Les textes réglementaires ne sont pas publiés mais les choix gouvernementaux sont déjà arrêtés et les solutions techniques verrouillées.

      Pour le SNESUP-FSU, la situation actuelle n’est pas satisfaisante et la plateforme actuelle doit être améliorée ; la situation des étudiant·es sans place en master, dont le nombre croît d’année en année, est inacceptable. Mais la solution envisagée de calquer le système d’affectation sur celui de la plateforme Parcoursup ne l’est pas plus. Les problèmes et dérives que celle-ci a engendrés à la fois pour les jeunes et les personnels sont nombreux : tri social, anxiété, bureaucratie, abandon.

      Le projet de transformation en profondeur de cette plateforme consiste à construire un barrage pour limiter le nombre d’étudiant·es en master en dépit de l’augmentation de la population étudiante et à accroître la sélection en master. En ne faisant porter l’examen des candidatures que sur une partie du parcours, comme c’est le cas au lycée, il fait peser le risque d’une dévalorisation du diplôme de licence en vidant de sa substance le dernier semestre. Il entraînera également une surcharge de travail pour les équipes pédagogiques et des difficultés de traitement des dossiers.

      Pour le SNESUP-FSU, la nouvelle plateforme d’affectation “TrouvermonMaster.gouv.fr” doit avant tout tenir compte des souhaits des candidat·es et permettre aux équipes pédagogiques de privilégier l’humain sur l’algorithme dans l’examen des candidatures. Construire une plateforme master sur le même modèle que Parcoursup, c’est faire peser les conséquences de la politique éducative austéritaire du gouvernement sur les étudiant·es de licence en les culpabilisant de ne pas être retenu·es dans le master de leur choix.

      Le calendrier du ministère est intenable et met les personnels concerné·es dans une situation de tension inadmissible et incompatible avec les moyens humains insuffisants et le calendrier universitaire.

      Le SNESUP-FSU exige la suspension de la mise en oeuvre de ce projet pour entrer dans une réelle concertation pour une toute autre plateforme donnant une meilleure visibilité de l’offre de formation, s’appuyant sur des processus simplifiés de candidatures, permettant des voeux hiérarchisés par les étudiant·es et une affectation qui maximise la satisfaction des étudiant·es et des équipes pédagogiques.

      Le SNESUP-FSU rappelle au ministère l’urgence de donner aux établissements les moyens d’augmenter les capacités d’accueil dans les filières en tension et notamment d’augmenter le nombre d’emplois de titulaires pour accueillir toutes et tous les étudiant·es dans de bonnes conditions.

      Le SNESUP-FSU appelle à soutenir la mobilisation des organisations de jeunesse le 8 décembre prochain pour l’ouverture et l’augmentation du nombre de places à l’université en licence et en master, pour le droit à la poursuite d’études et pour l’investissement massif dans l’ESR.

    • Parcoursup en master : « Le gouvernement cherche à accroître la sélection »

      La ministre de l’Enseignement supérieur, Frédérique Vidal, veut réformer l’accès en master à marche forcée en le calquant sur Parcoursup à l’entrée à l’université. Une réforme dénoncée par Naïm Shili, secrétaire national du syndicat étudiant l’Alternative.

      Bientôt un Parcoursup pour l’entrée en master. C’est le dernier chantier que #Frédérique_Vidal veut mener à terme avant la fin de son passage au ministère de l’Enseignement supérieur. Le plan est simple : la loi autorise la sélection en master, l’Etat ne donne pas aux universités les moyens nécessaires pour ouvrir suffisamment de places face à la hausse de la démographie étudiante, des jeunes se retrouvent donc sans affectation et le font savoir, la ministre se saisit du moment politique pour réformer l’entrée en master.

      Les organisations étudiantes ont eu une première réunion au ministère cette semaine sur le sujet. Le texte encadrant cette réforme doit être formalisé pour décembre avec une application qui commencera en février. Une « précipitation » que dénonce Naïm Shili, secrétaire national du syndicat étudiant l’Alternative.

      Quel est ce projet de réforme de l’entrée en master ?

      Le gouvernement compte faire en master ce qu’il a fait en licence. Il veut créer un nouveau Parcoursup, c’est-à-dire une #plateforme_centralisée pour les demandes d’entrée en master. Il peut y avoir des avantages comme la lisibilité des offres pour les étudiants et des procédures simplifiées pour les étudiants. Mais le gouvernement cherche surtout à accroître la sélection à l’entrée en Master 1.

      Cette année, de nombreux étudiants se sont retrouvés sans master, ils se sont rendus visibles à travers le mot-dièse #EtudiantSansMaster. En quoi cette réforme va accentuer la sélection ?

      Il existe des possibilités de recours à travers le droit à la poursuite d’étude que le gouvernement ne cesse de limiter. Cette réforme va dans ce sens. Sur Parcoursup, la procédure est tellement longue et incertaine que des milliers d’étudiants abandonnent en cours de route sans aller jusqu’au bout.

      Ces étudiants vont dans des formations privées hors de Parcoursup255 ?

      Certains, oui. D’autres redoublent pour retenter leur chance l’année d’après. Les derniers arrêtent tout simplement leurs études. Mais en restreignant l’#accès_au_master, le gouvernement restreint aussi l’accès aux concours de la fonction publique qui sont souvent accessibles à bac +4 ou +5. Le seul moyen de régler le problème, c’est d’ouvrir des places supplémentaires.

      Quel est le calendrier de cette réforme ?

      Nous avons eu une réunion mardi dernier au ministère. Le projet doit être officiellement présenté au Conseil national de l’enseignement supérieur et de la recherche le 14 décembre pour une application dans la foulée. Cela ne pourra pas se mettre en place convenablement. Les étudiants vont devoir rentrer des vœux courant février ou mars, la plupart ne sont pas informés de l’existence de cette procédure à l’heure où je vous parle. Personne n’est au courant de la réforme et les universités sont déjà sous pression. Cette procédure se fait dans la précipitation et sans texte réglementaire pour l’encadrer.

      Avez-vous des marges de négociations ?

      Jusqu’à présent nous n’avions des informations que via la presse spécialisée. On peut encore discuter du nombre de vœux possibles pour chaque étudiant, mais le débat sur le bien-fondé de cette plateforme n’a pas lieu. Plus leur présentation avançait, plus on comprenait qu’ils veulent copier-coller Parcoursup, avec ses défauts. Des temps d’attente beaucoup trop longs, des délais pour répondre à une proposition de formation parfois très courts, une absence de hiérarchisation des vœux et l’absence d’anonymisation de l’établissement d’origine. Cela ouvre la porte à une sélection sociale basée sur l’établissement, mais aussi à des étudiants mal orientés.

      Est-ce que tous les étudiants devront passer par cette plateforme ?

      Non. Les étudiants internationaux hors de l’Union européenne et les redoublants doivent être pris en charge par des dispositifs différents. C’est beaucoup de travail pour les personnels. Même les directions d’université alertant sur la difficulté de mettre en place cette réforme dans de bonnes conditions sans moyens supplémentaires et dans le calendrier imparti.

      https://www.liberation.fr/societe/education/parcoursup-en-master-le-gouvernement-cherche-a-accroitre-la-selection-202

    • Transformation de la plateforme trouvermonmaster en l’absence de toute concertation syndicale. Communiqué du SGEN-CFDT

      Academia relaie ce communiqué du SGEN-CFDT, en précisant que selon une source, la stratégie prévue pour trouvermonmaster, site d’information, évoluerait vers une plateforme unique, où l’étudiant·e visant un M1 pourrait formuler 10 vœux non hiérarchisés, et acceptation obligatoire du premier vœu.Et bien sûr, sans concertation syndicale.

      Communiqué de presse du 19 novembre 2021 -ESR : https://sgen-cfdt.fr/contenu/uploads/2021/11/2021119-CP-n%C2%B0-14-Sgen-CFDT.odt

      Le Sgen-CFDT déplore la précipitation dans laquelle se prépare l’évolution du portail “trouver mon master” sans que les organisations représentatives des principaux intéressés (personnels et usagers) n’y soient clairement associées.

      De nombreux collègues responsables pédagogiques de master alertent le Sgen-CFDT à propos des changements en cours concernant le recrutement des étudiants en 1ère année de master et du calendrier extrêmement serré qui leur est imposé pour les mettre en œuvre :

      - constitution d’une plateforme nationale unique se substituant aux applications des établissements ;
      - harmonisation des informations relatives à chaque parcours (attendus, taux d’accès, et taux d’insertion) à renseigner d’ici les vacances de Noël.

      Pour penser et réaliser ce travail de refonte pour la rentrée 2022, le ministère s’appuie sur un groupe de travail réunissant toutes les deux semaines la DGESIP, la CPU et des vice-présidents de CFVU ainsi que certaines conférences de doyens, sans que les organisations syndicales n’aient été sollicitées.

      Pourtant, le dispositif « trouver mon master » est le fruit d’un accord signé par le Sgen-CFDT, le 4 octobre 2016 sur la réforme du cursus conduisant au diplôme national de master et dont les principes fondateurs ont été traduits dans la loi du 23 décembre 2016 portant adaptation du 2ème cycle de l’enseignement supérieur français au Licence – Master – Doctorat (LMD).

      Le Sgen-CFDT s’étonne donc que le ministère n’ait pas cru bon d’inviter l’ensemble des signataires de cet accord à discuter des évolutions envisagées et demande à être associé, avec l’ensemble des organisations signataires de l’accord de 2016, aux travaux visant à faire évoluer la plateforme « trouver mon master ».

      Le Sgen-CFDT demande, par conséquent, le report de la mise en œuvre effective de ces évolutions à la rentrée 2023.

      https://academia.hypotheses.org/32978

    • L’admission en Master sur la plateforme « Trouver Mon Master » en 2022 ?

      Un projet précipité, infaisable, voué à l’échec

      Le #MESRI a annoncé que, dès mars 2022, les candidatures et admissions en master se feront via la plateforme Trouver Mon Master transformée en ParcourSup du 2e cycle.

      La position fondamentale de la CGT FERC Sup est que chaque étudiante et étudiant ayant obtenu une Licence doit pouvoir s’inscrire, de droit, dans le Master de son choix, de même que tout bachelier·ère doit pouvoir choisir sa formation de 1er cycle. La CGT FERC Sup réaffirme que l’État a le devoir d’adapter les moyens aux besoins de formations et non de considérer les étudiant·es comme des variables d’ajustement à la réduction des moyens du service public d’Enseignement supérieur et de Recherche (ESR).

      L’existence d’un problème dans le système actuel d’inscription en master est avérée. On ne sait pas qui s’inscrira vraiment là où il/elle est admis·e. La conséquence est que des étudiant·es en attente ratent des possibilités. De plus, le système de saisine rectorale finale fonctionne très mal (peu d’admissions) et arrive trop tard (les admis·es ne rejoignent les cours qu’en octobre), laissant toujours trop de diplômé·es de Licence sans possibilité de poursuite d’étude en master. Mais la réponse à ces problèmes qui est proposée par le MESRI n’est pas satisfaisante, et ne constitue nullement un progrès. Elle a été concoctée par le MESRI, comme toujours, sans véritable concertation avec les acteurs et actrices de terrain, qui, déjà, font connaitre leurs inquiétudes dans les établissements. Dans sa vision autoritaire et pyramidale, le MESRI n’a en effet consulté que la CPU et les VP CFVU.

      Encore une fois, la CGT FERC Sup dénonce l’organisation défaillante :

      - l’annonce est tellement tardive que les délais de préparation et de mise en œuvre sont de toute façon intenables ;
      - on demande pourtant déjà aux universités de préparer les informations à rentrer dans un dispositif qui n’est encore ni précisé ni établi, ce qui pousse à mettre les collègues devant le fait accompli et, de toute façon, rend le travail des équipes très difficile voire impossible à tenir pour mars prochain ;
      – la procédure de demande d’admission va être avancée en mars et annoncée en janvier ou février, ce qui va surprendre les étudiant.e.s et ajouter du stress dans une période déjà très difficile ;
      – les étudiant·es des licences de spécialité (ou « licences suspendues », qui n’ont qu’une année de L3) devront décider après quelques mois seulement de leur avenir dans une spécialité qu’ils et elles viennent à peine d’intégrer ;
      - on voit mal comment sera prise en compte, et selon quelles modalités, la procédure « études en France » à la fois en termes de calendrier (à peu près simultané) et des accords d’admission qui ne seront pas connus de TMM.

      La CGT FERC Sup continue à revendiquer l’abrogation de la loi ORE et de ParcourSup qui mettent en place la sélection à l’entrée de l’université. Elle continue à exiger la création de 70.000 postes de titulaires et l’ouverture de locaux – l’équivalent de 2 universités– pour répondre aux besoins du service public d’ESR et accueillir décemment toutes les étudiantes et tous les étudiants dans les filières de leur choix. C’est l’unique solution de progrès.

      Dans l’immédiat, la CGT FERC Sup demande le retrait de cette plateforme opaque afin de garantir le respect du principe constitutionnel de l’égalité d’accès à l’enseignement supérieur pour tous ceux et toutes celles ayant le diplôme requis. La CGT FERC Sup demande que le ministère publie les chiffres des demandes d’inscription par Master et par établissement, avec le nombre de recalés, avant d’ouvrir des négociations sur les moyens et les modalités d’inscription et d’affectation en Master.

      https://cgt.fercsup.net/les-dossiers/enseignement-superieur/article/l-admission-en-master-sur-la-plateforme-trouver-mon-master-en-2022

    • Parcoursup TrouvermonMaster : un point par l’Alternative et pétition

      Depuis quelques semaines, c’est l’effervescence autour d’un mystérieux projet de nouvelle plateforme de sélection : trouvermonmaster.
      Depuis 2016 ((Texte établi à partir du fil Twitter de l’Alternative du 24 novembre 2021), les universités peuvent — et sauf dérogation, doivent — sélectionner en M1. La plupart des universités qui ont essayé d’échapper à cette réforme se sont faites rattraper par le sous-financement : faute d’enseignant·e en nombre suffisant, on sélectionne. 🤡
      Conséquence : c’est la catastrophe, comme à Nanterre, une des universités les plus sous-dotées, avec le scandale des #SansFacs ou des #ÉtudiantsSansMaster, qui touchent des milliers d’étudiant·es : l’an dernier, 12 000 étudiant⋅es ont fait un recours après avoir vu tous leurs vœux refusés !
      Heureusement, Frédérique Vidal a une solution ! La ministre vient d’annoncer un grand plan d’investissements pour recruter des enseignant⋅es et accueillir tou⋅tes les étudiant⋅es qui ont le droit de poursuivre en Master.
      Hahahaha, non bien sûr, on rigole.

      Le ministère, au contraire, fait le choix de modifier “trouvermonmaster”, plateforme initialement créée pour les étudiant⋅es recalé⋅es, pour en faire un Parcoursup des Masters, dont le succès est bien connu (sic).
      Et depuis quelques semaines, les responsables de parcours se voient demander de remonter de nombreuses informations, en plus des « capacités d’accueil » de chaque formation. Tout ça « avant Noël », alors qu’on n’a aucune communication fiable de la part du Ministère pour l’instant… Yolo.
      Seul Newstank a publié un article sur une “Évolution du portail trouver mon master : les modalités déjà actées et les points encore à trancher” le 10 novembre, suggérant la mise en place d’une double plateforme, l’un pour informer les candidat·es — le portail trouvermonmaster — et l’autre pour leur permettre de candidater en se substituant aux applications de chaque établissement.
      Le 23 novembre 2021, Anne-Sophie Barthez, DGESIP, a enfin pensé à informer les organisations étudiantes. Elle a mis un terme à un certain nombre de rumeurs, à commencer par celle touchant au calendrier de la procédure. Accrochez-vous : la réforme, majeure, extrêmement technique, qui va reposer sur un travail monstre des enseignant⋅es, est donc

      - présentée en novembre
      - pour une publication des textes en décembre,
      - et une mise en place début février 2022.

      Une rapide recherche indique qu’au départ, la réforme était prévue pour 2023. Mais il faut croire que l’agenda d’Emmanuel Macron vaut plus que le sort de quelques centaines de milliers d’étudiant⋅es.
      Bon, donc c’est n’importe quoi, comme le rappelle très justement une motion lilloise.
      On pense aussi à « l’effet Parcoursup » qui poussera les [diplômes privés valant] licences à surnoter pour placer leurs étudiant⋅es sur le marché des Masters.
      Revenons aux infos.
      Tous les masters seraient donc concernés, mais… pas tou⋅tes les étudiant⋅es ! Les candidat⋅es étranger⋅es — et sans doute les redoublant⋅es — passeront par une procédure interne. Encore un cadeau pour les personnels qui auront à gérer ça. 💝
      La première inconnue, c’est le nombre de vœux. Il sera fixé par arrêté, nous dit la DGESIP. Selon une rumeur persistante, on parlerait de 10 vœux. Rien n’indique, pour l’instant, si les étudiant⋅es pourront hiérarchiser leurs vœux.
      À en croire la description de la phase d’admission, ce serait le contraire — un système à la Parcoursup sans hiérarchisation — : l’étudiant⋅e reçoit des propositions au fil de l’eau, et donne sa préférence ensuite. 😬 On a entendu aussi que si le premier vœu validé n’était pas accepté, l’étudiant·e serait exclu. 😬 😬
      Enfin, le recteur pourra toujours être saisi par les #ÉtudiantsSansMaster et, on l’espère, aura un peu plus de visibilité pour les affecter — ça pourrait être le seul avantage de la réforme…

      Les établissements se demandent désormais comment fixer des « attendus » pour les masters…

      Voici un exemple, issu de la CFVU d’une université.

      On lit même que des concours d’entrée pourraient être mis en place, étant bien prévu par la loi du 23 décembre 2016…
      Et voilà le retour du problème central de la sélection en master : elle sert surtout à favoriser quelques formations « d’élite ».
      Voilà où on en est. Alors, on fait quoi ?
      On demande le report de la réforme à 2023, comme le revendique le SGEN-CFDT ?
      Certainement, mais ça ne nous semble pas suffisant parce que le problème est ailleurs.

      Le problème, c’est toujours le même : quelques formations sur-financées veulent sélectionner drastiquement, pendant que la masse des masters crève du sous-financement de l’enseignement supérieur.

      On peut bien réformer, jouer les admissions en Master à pierre-feuille-ciseaux ou à la roulette russe, ça ne changera : RIEN.
      Et c’est pour ça qu’il faut :
      ➡️ l’abandon de ce projet stupide, bien sûr,
      ➡️ mais surtout les financements pour accueillir tout le monde.
      Non ?
      Signez la péttion : Contre un Parcoursup Master : https://docs.google.com/forms/d/e/1FAIpQLSdQt1vlWSiNtuYm_eiX2TVKSJv-NiQKixmhEj2hAtO1Bn_NKw/viewform

      https://academia.hypotheses.org/33131

  • Où sont les #femmes architectes ?
    https://metropolitiques.eu/Ou-sont-les-femmes-architectes.html

    L’édition 2020 des Albums des jeunes architectes et paysagistes (AJAP), organisée par le ministère de la Culture, ne compte que deux femmes parmi les architectes nominés. Le collectif Architoo souligne la persistance des #inégalités qui marquent encore la carrière des femmes architectes. Les Albums des jeunes architectes et paysagistes (AJAP), relancés par le ministère de la Culture et « destinés à distinguer et à promouvoir des architectes et, depuis 2005, des paysagistes, de moins de trente-cinq ans #Débats

    / #architecture, #enseignement, femmes, #genre, inégalités, #sexisme, #féminisme

    https://metropolitiques.eu/IMG/pdf/met_architoo.pdf

  • ‘My students never knew’: the lecturer who lived in a tent

    Higher education is one of the most casualised sectors of the UK economy, and for many it means a struggle to get by

    Like many PhD students, #Aimée_Lê needed her hourly paid job – as an English lecturer – to stay afloat. But what her students never guessed was that for two years while she taught them she was living in a tent.

    Lê decided to live outside as a last resort when she was faced with a steep rent increase in the third year of her PhD at Royal Holloway, University of London, and realised she would not be able to afford a flat and cover all her costs on her research and teaching income.

    She recalls: “It was cold. It was a small one-person tent, which meant after a bit it did get warmer. But there were days when I remember waking up and my tent was in a circle of snow. When I wasn’t doing my PhD or other work I was learning how to chop wood or start a fire.”

    She stored her books in the postgraduate office so they wouldn’t be damaged, and showered at university. She “didn’t quite tell” her parents, saying to them that she was staying on an ecological farm so as not to worry them.

    Nor did she tell her university, which insisted this week that the welfare of all its students was paramount and that it encouraged anyone struggling to reach out for support. Lê says she led a double life, fearful that it might damage her professional reputation if people knew she was homeless.

    “I got good reviews from students. I marked 300 GCSEs in a hotel lobby. I even organised an international conference. I was working to a very high standard and I was incredibly focused,” she says.

    The University and College Union says the plight of young academics who are desperate to get a firm footing on the career ladder is getting worse. Staff at 146 higher education institutions have until Thursday to vote on whether to strike once again – potentially before Christmas – over unfair pay, “untenable” workloads and casualised contracts.

    Lê says: “I think the students had every expectation I was receiving a salary for my work. I think that is what students everywhere assume: that we are lecturers on proper contracts. I did tell them that wasn’t the case, but I thought telling them I was living outside was a step too far.”

    Research published this month found that nearly half of the undergraduate tutorials for which Cambridge University is famous are delivered by precariously employed staff without proper contracts. The UCU says this is a familiar story across the country.

    Lê was awarded an annual fellowship of £16,000 for three years from Royal Holloway to do her PhD on minority ethnic groups in American literature, and won an extra scholarship from the US, where she is from, in her first year. But as an international student she had to pay £8,000 a year in fees to the university (fees that have been waived for UK fellows), leaving her with £12,000 a year to live on including her wages for teaching.

    She says she was just about managing until the cheap postgraduate hall she was living in was closed for renovations at the end of her second year. She was faced with finding an extra £3,000 a year for rent, which she says she couldn’t afford. Determined not to drop out, she borrowed the tent from a friend.

    Lê admits that at first “I was really scared. I found out there was a protest camp near campus so I turned up with my tent and asked if I could stay there so I wasn’t alone. And that was the start of my next two years.”

    While in her tent she looked forward to the “reward of stability” after her PhD. She knew she might still end up taking some shorter-term contracts but thought they would overlap and she wouldn’t ever have to worry about secure housing again.

    Today Lê feels such optimism was misplaced. She gained her PhD in 2018, and tutored schoolchildren and worked at a botanical garden to make ends meet before securing two years on a fixed-term contract teaching creative writing at Exeter University. Now she is living with her parents and job-hunting again.

    “I don’t know what is going to happen. I’ve had lots of interviews, including one at Cambridge recently, but I started looking in April while I was still employed. I feel really nervous.”

    She doesn’t know if she is right not to give up. “To be honest I struggle with that question. The irony is I think I am very well suited to the job. I know I’m a really good teacher. It’s like a vocation.”

    Royal Holloway did not know that Lê was struggling financially. A spokesperson said: “We have dedicated student advisory and wellbeing teams who are here to support our students, including PhD students, with their health and wellbeing.” Services included free counselling, crisis help, and a financial wellbeing team who could offer information on extra funding for which students may be eligible, he said.

    Vicky Blake, the president of UCU, said: “Many people are still shocked to learn that higher education is one of the most casualised sectors in the British economy. There are at least 75,000 staff on insecure contracts: workers who are exploited, underpaid, and often pushed to the brink by senior management teams relying on goodwill and a culture of fear.”

    The union’s research shows one-third of academics are employed on fixed-term contracts, and 41% of teaching-only academics are on hourly paid contracts. Women and BAME staff are more likely to be employed insecurely.

    Jasmine Warren, who teaches psychology part-time alongside her PhD at the University of Liverpool, says: “As a woman finishing your PhD and going straight into precarious contracts, you have to ask: at what point do I choose to have a family? At what point can I buy a house? I haven’t seen any university advertising lecturer positions with a contract of more than a year recently. We are expected to accept this as normal.”

    Sian Jones (not her real name) spent six months sleeping on friends’ floors while researching her PhD and teaching history for £15 an hour at a Russell Group university. Jones has a disability, and in the third year of her PhD her funding was frozen when she had to take a month out after surgery. Shortly afterwards she had to leave her home because of domestic violence. She couldn’t afford a deposit or rent.

    “It was a really hard time, carrying on teaching and doing my research while I had nowhere to live,” she says. “I ended up with severe PTSD.”

    Jones eventually finished her PhD while juggling two casual teaching jobs at two institutions an hour apart. “I’m still exhausted,” she says. “I’m now one of the lucky ones because I’ve got a three-year contract, so I can at last relax a bit. But knowing in two and a half years you will be unemployed again is absolutely terrifying.”

    Raj Jethwa, the chief executive of the Universities and Colleges Employers’ Association, said: “Despite UCU repeatedly rejecting opportunities to work with employers in this important area, employers have continued their efforts to reduce the sector’s reliance on fixed-term contracts.”

    He said that over the last five years fixed-term academic contracts had declined and “the vast majority of teaching is delivered by staff with open-ended contracts”.

    He added: “It is very disappointing that UCU is encouraging its members to take damaging industrial action which is specifically designed to disrupt teaching and learning for students who have endured so many recent upheavals.”

    https://www.theguardian.com/education/2021/oct/30/my-students-never-knew-the-lecturer-who-lived-in-a-tent
    #université #pauvreté #précarité #ESR #Angleterre #UK #facs #SDF #sans-abri #sans-abrisme #enseignement

    ping @_kg_

  • "Transmettre les valeurs de la République" ou quitter l’enseignement : le message de Blanquer aux profs

    Ce mardi, au Conservatoire national des Arts et Métiers, le ministre de l’Education nationale a présenté son plan de formation des enseignants à la #laïcité. Il y a martelé son message insistant sur la nécessité de transmettre les valeurs de la République au sein de l’école.

    Le ministre de l’Education nationale #Jean-Michel_Blanquer a estimé mardi que les enseignants devaient « adhérer aux valeurs de la République et les transmettre », ou sinon « sortir de ce métier », lors du lancement d’un #plan_de_formation des enseignants à la laïcité.

    « Lorsqu’on devient professeur, on devient #fonctionnaire. Lorsqu’on est fonctionnaire de la République, on connaît les valeurs de la République et on les transmet », a souligné Jean-Michel Blanquer dans un discours devant mille formateurs, marquant la première étape d’un vaste plan de formation sur quatre ans des personnels de l’Education nationale à la laïcité et aux valeurs de la République.

    « Si quelqu’un a un problème avec les valeurs de la République, ça peut être possible sur le plan démocratique, en tant que citoyen français, par contre ce n’est pas possible en tant que fonctionnaire de la République », a-t-il ajouté.
    Pour Blanquer, on n’a « peut-être pas été assez clair » par le passé

    « Si vous voulez devenir plombier et que vous avez un problème avec les tuyaux, vous choisissez un autre métier. Il faut en faire un autre. Si vous devenez professeur, vous transmettez les valeurs de la République. Et si vous ne les transmettez pas et si même vous militez contre les valeurs de la République, éventuellement sortez de ce métier, parce que vous vous êtes trompés à un moment donné », a-t-il martelé.

    « Ca n’a peut-être pas été assez clair dans le passé, ça va être désormais très clair dans le présent et dans le futur, au travers de la formation comme de la gestion de la carrière des personnes ».

    Une « nouvelle étape »

    Le ministre s’exprimait au Conservatoire national des arts et métiers (CNAM) devant des formateurs (professeurs, personnels de directions, inspecteurs....), qui devront ensuite former les enseignants et autres personnels dans les écoles, collèges et lycées. Il avait annoncé en juin le lancement de ce plan dès la rentrée, suivant ainsi les préconisations d’un rapport de l’ex-inspecteur général de l’Education Jean-Pierre Obin. Ce cycle de formation est « une nouvelle étape », a déclaré Jean-Michel Blanquer à des journalistes.

    « Nous voulons quelque chose où il n’y ait pas de trous dans la raquette, pas d’angles morts, et où il y ait vraiment une formation solide et un #état_d’esprit très solide aussi. C’est l’état d’esprit qui compte avant tout et cet état d’esprit c’est la #force et la #sérénité ».

    https://www.bfmtv.com/politique/transmettre-les-valeurs-de-la-republique-ou-quitter-l-enseignement-le-message
    #enseignement #Blanquer #enseignement #école #valeurs #république #éducation_nationale

    ping @isskein @karine4

    • Du coup il va arrêter de subventionner l’enseignement catholique puisque ce sont les catholiques qui affichent aujourd’hui ouvertement en France leurs intentions de bafoué les fondements de la république, de discriminer les filles et les femmes et de dissimuler à la justice républicaine des criminels sexuels y compris sur mineurs.

    • « Si vous voulez devenir plombier et que vous avez un problème avec les tuyaux , vous choisissez un autre métier. Il faut en faire un autre. Si vous devenez professeur, vous transmettez les valeurs de la République. Et si vous ne les transmettez pas et si même vous militez contre les valeurs de la République, éventuellement sortez de ce métier, parce que vous vous êtes trompés à un moment donné », a-t-il martelé.

      Lui est tellement bouché que je doute qu’une citerne de destop en vienne à bout. De la dynamite peut être et encore...