• Elle passe un entretien d’embauche avec une IA - Extrait vidéo Cash Investigation | France TV
    https://www.france.tv/france-2/cash-investigation/7108448-elle-passe-un-entretien-d-embauche-avec-une-ia.html

    L’intelligence artificielle est en train de bouleverser le quotidien des Français. Des salariés ont déjà été licenciés parce que l’#IA les avait remplacés. Dans les ressources humaines, elle se substitue peu à peu aux recruteurs et évaluent et surveillent les salariés. De plus en plus d’administrations y ont recours, à commencer par le fisc qui se sert de l’IA pour traquer les fraudes, hélas les plus basiques plutôt que celles de grande ampleur, plus complexes. Enquête sur la manière dont l’Etat subventionne les projets d’IA dans les administrations à la condition qu’elles suppriment des postes de fonctionnaires. Des entreprises françaises se sont installées à Madagascar, l’un des pays le plus pauvre au monde, pour profiter de « travailleurs du clic » payés 60 euros par mois pour entraîner leurs modèles d’intelligence artificielle.

    Votre prochain entretien d’embauche sera peut-être fait par une IA qui juge vos compétences
    https://www.lesnumeriques.com/intelligence-artificielle/votre-prochain-entretien-d-embauche-sera-peut-etre-fait-par-une-ia-qu

    Les demandeurs d’emploi se retrouvent face à une nouvelle réalité : des entretiens avec des IA au lieu de recruteurs humains. Lumier Rodriguez a d’abord activé l’option « ouverte aux opportunités » sur LinkedIn en espérant des réponses rapides. Face à un total silence, elle a décidé de postuler elle-même, et les retours provenaient d’IA.

    #RGPD #entretiens_d'embauche #travail #emploi #drh #recrutement #candidat

  • « La #gauche britannique ne doit pas tout miser sur le parlementarisme » – Entretien avec #James_Schneider
    https://lvsl.fr/la-gauche-britannique-ne-doit-pas-tout-miser-sur-le-parlementarisme-entretien-a

    La politique britannique semble être à un tournant. La première année du gouvernement de #Keir_Starmer a montré à quel point le #parti travailliste est revenu à un programme blairiste, dont les politiques néolibérales et répressives sont de plus en plus rejetées. Dans le même temps, le Reform Party de #Nigel_Farage a fait un bond dans les sondages et semble en passe de remporter les prochaines élections. Mais les choses bougent enfin à gauche, avec le renouveau des Verts depuis l’élection de Zack Polanski à sa tête et le lancement de « #Your_Party » par Jeremy #Corbyn et #Zahra_Sultana

    #Entretiens #Le_Royaume-Uni_à_l'heure_du_Brexit #Angleterre #Grande-Bretagne #Labour #Reform_UK #Royaume-Uni

  • (Vidéo) RAP ET DOUBLE IDENTITÉ (avec Danyl et Tatadrapi) I FRUSTYLE SESSION N°1
    https://frustrationmagazine.fr/rap-double-idendite-danyl-tatadrapi-frustyle

    🎤 Dans ce premier épisode de notre nouveau format Frustyle, on parle rap et politique. À travers une discussion sincère et puissante, le rappeur Danyl revient sur ce que signifie grandir entre deux cultures, être “ni d’ici, ni de là-bas”, et transformer cette double identité en force créative. Aux côtés de Tata Drapi, créatrice de […]

    #Antiracisme #Entretien #Musique #Vidéo

  • Où va la pauvreté en France ?
    https://laviedesidees.fr/Ou-va-la-pauvrete-en-France

    L’idée de pauvreté, telle qu’elle est aujourd’hui comprise, résulte d’une construction qui a une #Histoire. L’historienne Axelle Brodiez souligne l’importance prise par certains publics particulièrement défavorisés, et esquisse les réponses à ce fait social.

    #Société #pauvreté #Entretiens_vidéo

    • Licenciements Amazon lance la suppression de 30 000 postes de bureau à travers le monde
      https://www.liberation.fr/economie/social/amazon-lance-la-suppression-de-30-000-postes-de-bureau-a-travers-le-monde

      Amazon se sépare de 10 % de ses cols blancs. Le géant américain du commerce en ligne a annoncé ce mardi 28 octobre la suppression, dans un premier temps, de 14 000 postes, sans préciser dans quelle partie du monde. Lundi, les médias américains avaient annoncé une réduction de 30 000 postes dans le groupe.

      « Les réductions que nous annonçons aujourd’hui s’inscrivent dans la continuité [des] efforts pour devenir plus fort encore, en réduisant davantage la bureaucratie, en supprimant des niveaux et en réaffectant des ressources », a écrit Beth Galetti, vice-présidente en charge des ressources humaines et de la technologie, dans une déclaration publiée sur le site d’Amazon.

      « Cela impliquera des réductions dans certains domaines et des recrutements dans d’autres, mais cela se traduira par une réduction globale d’environ 14 000 postes » dans les bureaux d’Amazon, a-t-elle poursuivi.

      [...]

      Ces suppressions, qui visent des fonctions supports ou stratégiques (ressources humaines, publicité, cadres, etc.), représentent près de 10 % des 350 000 postes de bureaux d’Amazon mais ne concernent pas la main-d’œuvre des entrepôts, qui représente la majorité des plus de 1,5 million de ses salariés.

      Les médias américains invoquent différentes motivations à cette vague de #licenciements, la plus importante depuis les 27 000 suppressions de postes de l’hiver 2022-2023 : corriger le tir après les fortes embauches de la pandémie de Covid-19.

      [...]

      En juin, le directeur général d’Amazon, Andy Jassy, avait explicitement annoncé que le développement de l’#IA_générative allait, « dans les prochaines années […] réduire nos effectifs de bureaux ».

      « La hausse des prix, un marché du travail plus tendu et les aléas de la guerre commerciale menée par le président Trump ont poussé les chefs d’entreprise à chercher des moyens de se serrer la ceinture sans nuire à la croissance », analyse le Wall Street Journal.

      Les interrogations sur l’avenir des #ouvriers de l’entreprise, deuxième employeur aux Etats-Unis avec 1,2 million de salariés, se posent aussi dans les #entrepôts, où Amazon accélère l’automatisation grâce aux robots et à l’IA.

      Selon le New York Times, Amazon pourrait renoncer à plus de 160 000 embauches d’ici 2027, malgré la hausse attendue de la demande de #livraisons des consommateurs.

      D’importantes suppressions d’emplois chez les cols blancs ont aussi lieu chez d’autres géants américains de la tech. Microsoft a annoncé en juillet porter son plan de réduction à 15 000 départs prévus. Meta a renvoyé mercredi quelque 600 personnes de sa division IA, après une importante campagne de recrutement.

      En avril 2024 UPS licenciait 20 000 personnes dans le monde en raison de la baisse d’un contrat qui le liait avec Amazon.
      https://www.liberation.fr/economie/social/lentreprise-de-livraison-ups-va-supprimer-20-000-postes-dans-le-monde-cet

      C’est ce que Satya Nadella (Microsoft) désigne comme l’ « l’énigme du succès » https://seenthis.net/messages/1143340

      #travail #logistique #commerce #cols_blancs

  • « En Europe, les coûts de restructuration étouffent l’investissement dans l’innovation de rupture, là où l’échec est fréquent »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2025/10/27/en-europe-les-couts-de-restructuration-etouffent-l-investissement-dans-l-inn

    Pour réveiller l’innovation en Europe, il faut supprimer le coût de l’échec [ce qui reviendrait à faire payer moins cher leur échec aux RSAstes, cassos, etc., et sans perte d’emplois !, si j’ai bien compris, ndc], plaide, dans une tribune au « Monde », l’entrepreneur Olivier Coste, qui pointe les effets pernicieux de la protection trop forte de l’#emploi pour les #hauts_revenus.

    Pourquoi n’y a-t-il pas de Google européen ou de Steve Jobs français ? Parce qu’en Europe, l’échec coûte trop cher. Nos recherches montrent que le retard européen en innovation s’explique d’abord par un facteur rarement évoqué : le coût de l’échec. Nous proposons des #réformes déjà mises en œuvre avec succès en Suisse et au Danemark, pleinement compatibles avec notre modèle social européen et sans coût pour les finances publiques.

    Lorsqu’un investissement innovant échoue ou qu’un marché s’effondre, les entreprises doivent licencier les équipes concernées. Apple a licencié 600 ingénieurs lors de l’arrêt du projet de voiture autonome. Devant le succès de ChatGPT, Meta (Facebook, Instagram, WhatsApp) a arrêté de nombreux projets, tels que le métavers, et supprimé 25 % de ses effectifs en six mois pour embaucher dans l’intelligence artificielle (IA). Mais ces #licenciements engendrent un coût de l’échec qui varie fortement d’un pays à l’autre.

    Le coût de l’échec correspond aux « coûts de #restructuration », c’est-à-dire à l’ensemble des dépenses que les #entreprises doivent supporter lorsqu’elles réduisent leurs effectifs, en raison de la protection de l’emploi chez les hauts revenus. Ils englobent les pertes d’exploitation liées aux longues procédures sociales, les #indemnités_de_licenciement, les #préretraites, les formations ou encore les mesures de réindustrialisation.

    Ecart de flexibilité

    En étudiant les rapports financiers de plus de 250 entreprises, nous montrons que les coûts de restructuration représentent près de trois ans de #salaire en Allemagne ou en France, contre quelques mois seulement au Danemark, en Suisse ou aux Etats-Unis. Orange a licencié 650 personnes en 2023, pour un coût total de 48 mois de salaire. Chez Vallourec, 38 mois. Moins de deux mois chez UBS à Zurich et chez Novo Nordisk à Copenhague, cinq mois chez Boeing.

    Cet écart de #flexibilité se reflète dans la manière dont les grandes entreprises américaines de la tech innovent. Là-bas, le taux d’échec des projets innovants est de l’ordre de 80 %, mais c’est ainsi que ces entreprises prennent des risques et créent l’iPhone, le cloud, le véhicule autonome ou l’IA. Le PDG d’Amazon demandait à ses équipes d’« augmenter la taille de [leurs] échecs ». Pour cela, il faut embaucher et licencier constamment. Le PDG de Microsoft décrit même la dernière vague de 15 000 licenciements comme « l’énigme du succès », tout en annonçant 15 % de croissance.

    En Europe, les coûts de restructuration étouffent l’investissement dans l’innovation de rupture, là où la prise de risque est importante et où l’échec est fréquent. Si une entreprise lance dix projets à 100 millions d’euros, sachant qu’en moyenne seuls deux réussiront, elle doit anticiper les coûts de restructuration des huit autres. Aux Etats Unis, en Suisse ou au Danemark, les profits des deux succès compensent largement les échecs. En revanche, quand licencier coûte trois ans de salaire en Allemagne ou en France, l’entreprise perd de l’argent même en cas de succès. L’innovation de rupture y est impossible.

    Cet impact se mesure clairement. En France, en Allemagne et au Royaume-Uni, où les coûts de restructuration avoisinent deux à trois années de salaire, les entreprises n’investissent qu’environ 0,5 % du PIB dans la tech et la biotech. En Suisse et au Danemark, où ces coûts ne représentent que trois mois de salaire, les investissements atteignent 2,9 % et 1,8 % du PIB – davantage qu’aux Etats-Unis (1,6 %) et quatre fois plus qu’en France. A l’inverse, en Italie et en Espagne, où les coûts dépassent quatre années de salaire, l’#investissement en tech et biotech tombe à 0,1 % du PIB.

    Le lien est évident : plus le coût de l’échec est élevé, moins on investit dans les secteurs prometteurs et risqués, car l’innovation y devient tout simplement non rentable.

    Le risque de l’inaction

    Nos travaux indiquent qu’une adaptation ciblée de la protection de l’emploi pour les hauts revenus pourrait restaurer la rentabilité de l’innovation de rupture. La population ciblée serait les 10 % de salariés les mieux rémunérés, au-dessus de 5 000 euros par mois en France. Le Danemark a montré la voie en instaurant la « flexisécurité » dès 1995 : en cinq ans, l’investissement privé en recherche et développement a doublé. La flexisécurité combine flexibilité du licenciement et sécurité pour les personnes licenciées. Il s’agirait de l’introduire pour les salariés les plus qualifiés, sans rien changer pour 90 % de la population. Evidemment, c’est difficile, mais c’est réalisable en prenant le temps d’expliquer et de convaincre. Ouvrir le débat serait précieux.

    Le risque social de l’inaction est énorme : évitant les fortes prises de risque depuis cinquante ans, les entreprises européennes se sont confinées dans les industries du XXe siècle : #automobile, aéronautique, chimie. Mais les voitures de demain seront des ordinateurs conçus à San Francisco ou à Shenzhen pilotant des moteurs électriques construits en Chine par des robots. Les suppressions d’emplois dans l’automobile européenne pourraient se compter en centaines de milliers. C’est aussi prévisible que les crises de la sidérurgie ou du textile dans les années 1980. Or aucune #industrie_innovante ne vient remplacer ces emplois en France ni en Allemagne.

    Les pays européens dotés de flexisécurité investissent, innovent et créent de la richesse collective. Les salaires y sont jusqu’à deux fois plus élevés qu’en France. Ils assurent aussi une plus grande justice sociale : le smic est à 4 300 euros par mois à Genève ; les inégalités sont plus faibles au Danemark qu’en France. Ces réformes sont compatibles avec notre modèle social.

    Appliquées en France, nos estimations suggèrent que ces réformes pourraient générer à terme 300 milliards d’euros de recettes fiscales supplémentaires par an. De quoi financer nos retraites, notre éducation, notre santé et notre défense. Enfin, elles mettraient fin à notre #dépendance_technologique aux Etats-Unis et à cet appauvrissement collectif qui nourrit les extrêmes. Une Europe riche, souveraine et sociale est possible.

    Olivier Coste est président du Fonds pour l’étude économique de l’#innovation_de_rupture et ancien conseiller de Lionel Jospin à Matignon.

    • Oui, à un détail près : il dit ne cibler exclusivement que les salaires supérieurs à 5000 balles, ce en quoi la mesure est salubre, pour peu que l’on soutienne la flexibilité dont se revendique ce discours. Oui, 5000 balles constituent un plafond de revenu mensuel acceptable et un maxima nécessaire à une éducation à l’écologie qui fait actuellement tragiquement défaut (bien sûr cela demanderait des adaptations, fiscales en particulier), c’est d’ailleurs une condition pour qu’étant tous des porteurs potentiels d’innovation placés dans la situation d’entrepreneurs de nous-mêmes le risque encouru du simple fait de vivre sous le capitalisme fasse l’objet d’un investissement réel c’est-à-dire d’une rétribution généralisée individuelle et sans condition à hauteur du SMIC mensuel.

      #flexisécurité

  • La loi de Carnot, vieille de deux siècles, remise en cause par la physique quantique
    https://www.franceinfo.fr/replay-radio/le-billet-sciences-du-week-end/la-loi-de-carnot-vieille-de-deux-siecles-remise-en-cause-par-la-physique-

    Deux chercheurs allemands viennent de remettre en question une loi fondamentale datant de deux siècles. À l’échelle de quelques atomes, des mini-moteurs quantiques semblent capables de dépasser le rendement maximal établi par Sadi Carnot en 1824.

    En 1824, le physicien français Sadi Carnot énonçait le second principe de la thermodynamique, une des lois les plus importantes de la physique, qui stipule que dans un système, dès lors qu’on transforme ou qu’on échange de l’énergie, cela crée de l’entropie, c’est-à-dire du désordre. Ce désordre dissipe une partie de l’énergie.

    Au début de l’ère industrielle Sadi Carnot s’intéresse aux machines thermiques et comprend qu’en raison du principe de la thermodynamique, un moteur, qui transforme de la chaleur en mouvement, a forcément un rendement maximal, qu’il ne peut dépasser à cause de pertes d’énergie.
    Une loi vieille de 201 ans remise en question

    Pendant 201 ans, on a cru que toutes les machines thermiques étaient condamnées à ne jamais dépasser ce rendement maximal, mais deux physiciens de l’université de Stuttgart se sont penchés sur le cas des systèmes de petites tailles. Sadi Carnot, lui, avait réalisé ses calculs pour de grands systèmes : des turbines, des moteurs à vapeur et autant d’objets conçus pour notre monde, à notre échelle.

    En observant ce qui se passe, à l’échelle de quelques atomes cette fois, les physiciens ont constaté que les particules pouvaient former des systèmes de mini-moteurs capables de produire un travail mécanique à partir de corrélations quantiques. Ce phénomène, totalement invisible et complexe, leur permet de compenser les pertes d’énergie et de dépasser le rendement de Carnot.
    Des moteurs faits d’atomes plus performants que les nôtres

    Ces petits moteurs seraient, en réalité, plus performants que les moteurs utilisés actuellement. Ils n’ont pas pour vocation d’améliorer la consommation en énergie des automobiles ou des pompes à chaleur, car ces moteurs ne sont faits que de quelques atomes.

    C’est, en revanche, prometteur pour imaginer, par exemple, des machines microscopiques qui pourraient, avec peu d’énergie, réaliser des opérations biomédicales de pointe, ou encore construire des matériaux spécifiques. De plus, cette découverte vient ouvrir un nouveau champ de la physique, en étendant la thermodynamique, la branche qui étudie les liens entre chaleur et mouvement, aux échelles de l’infiniment petit. La science souhaite donc à ces mini-moteurs de mettre en marche une nouvelle physique, et tout un engrenage d’inventions.

  • (Vidéo) « LA CANDIDATE DU MACRONISME VERT » : LA VÉRITÉ DE FRUSTRATION SUR MARINE TONDELIER – Le Média
    https://frustrationmagazine.fr/tondelier-le-media

    Description Le Média : « Candidate à la présidentielle ou à une primaire de la gauche ? C’est encore bien flou. Cette annonce fait grincer des dents jusque dans les rangs des verts eux-mêmes, plutôt pro-union de base. Et tout cela, sans parler de l’état du NFP. Frustration magazine dépeint Marine Tondelier comme une candidate “macron-compatible”. […]

    #Contre-portraits #Écologie #Entretien #Vidéo

  • Cosmopolitique et #communaux (2/2)
    https://metropolitiques.eu/Cosmopolitique-et-communaux-2-2.html

    Ce second volet de l’entretien aborde les relations entre les communaux et les notions de diversité, de communauté et d’environnement. Philippe Descola suggère qu’il peut exister des façons de « refaire communauté à partir du territoire ». Entretien réalisé par Olivier Chavanon et Jean-François Joye. À l’instar de la résurgence de l’intérêt porté aux #communs fonciers, serions-nous à l’aube de nouvelles sociétés collaboratives ? Elles existent déjà. J’en ai donné deux exemples #Entretiens

    / communaux, communs, #foncier

    https://metropolitiques.eu/IMG/pdf/entretiendescola2.pdf

  • L’#Espagne stimule sa prospérité grâce à l’immigration, un cas unique en Europe

    Madrid assume une politique migratoire ouverte. Portée par l’afflux de travailleurs latino-américains, l’économie espagnole devrait croître de 2,6 % en 2025.

    A rebours d’une Europe obsédée par la fermeture, l’Espagne affiche un visage singulier. Son économie tourne à plein régime, 2,6 % de croissance estimée pour 2025, selon les prévisions de Madrid, dopée par une #immigration massive, venue en grande partie d’Amérique latine. Une vague migratoire assumée, encouragée par le gouvernement du premier ministre socialiste, #Pedro_Sanchez.

    Les #chiffres sont éloquents : depuis 2023, la population espagnole s’est accrue de 1,2 million de personnes, portée par l’arrivée d’étrangers. En un an et demi, plus de 800 000 nouveaux venus se sont installés dans la péninsule. Le pays compte désormais un peu plus de 49 millions d’habitants, dont 7 millions d’étrangers (14,3 %).

    Le Maroc reste le premier pays d’origine, avec plus de 1 million de ressortissants, mais les flux latino-américains ont explosé : + 74 % pour la Colombie depuis 2020, + 57 % pour le Venezuela et + 60 % pour le Pérou. Ces migrants, dispensés de visa, entrent le plus souvent en Espagne comme touristes avant de s’y installer durablement. Les aéroports sont ainsi devenus la principale porte d’entrée du pays.

    Réponse à « l’#hiver_démographique »

    Selon une étude publiée en juin par la Banque d’Espagne, l’immigration a contribué pour 0,4 à 0,7 point à la croissance du produit intérieur brut par habitant entre 2022 et 2024, soit près d’un quart de la hausse totale du niveau de vie. L’agence de notation américaine S&P, qui a relevé en septembre la note souveraine du pays de A à A+, a souligné « un #marché_du_travail dynamique nourri par une migration ciblée destinée à compenser les pénuries de main-d’œuvre nées après la pandémie ».

    Depuis quelques années, la croissance de la #population_active espagnole a été presque entièrement portée par l’immigration. D’après l’Institut national de la statistique (INE), en 2022 et en 2023, les étrangers ont représenté près de 80 % des nouveaux actifs. En 2024, ils ont entièrement compensé la baisse du nombre de travailleurs espagnols.

    Les étrangers sont surreprésentés dans les secteurs moteurs de la croissance espagnole. Ils constituent 28 % de la main-d’œuvre dans l’#hôtellerie et la #restauration et 20 % dans la #construction. Mais leur présence dépasse désormais les emplois peu qualifiés. « On les trouve dans la santé, la technologie, l’entrepreneuriat ; 90 % des nouveaux travailleurs indépendants sont des migrants », souligne Gonzalo Fanjul, directeur de recherche de la fondation PorCausa, spécialisée dans l’analyse des phénomènes migratoires.

    Ce n’est pas la première fois que l’Espagne ouvre grand ses portes. Au début des années 2000, l’économie, portée par la bulle immobilière, réclamait déjà de la main-d’œuvre : entre 2000 et 2010, la population étrangère a progressé de façon exponentielle pour atteindre 6 millions de personnes. « Cette première expérience, globalement réussie, a préparé le terrain », estime Gonzalo Fanjul.

    Conscient du #vieillissement accéléré du pays – le solde naturel est négatif depuis 2015 –, le gouvernement socialiste a choisi d’en faire un levier. Depuis mai 2025, la réforme du règlement sur les étrangers a encore assoupli la procédure d’« #arraigo » (« #enracinement ») afin de régulariser progressivement les 500 000 à 700 000 personnes actuellement en situation irrégulière. Cette voie, fondée sur la preuve d’une #résidence de deux ans seulement, offre cinq types d’ancrage : social, socioprofessionnel, familial, de « formation » et de « seconde chance ».

    Pedro Sanchez revendique cette singularité. Au #récit sécuritaire dominant en Europe, il oppose une vision pragmatique et humaniste : l’immigration comme #richesse et comme réponse à « l’hiver démographique ». Il rappelle volontiers qu’« il n’y a pas si longtemps, l’Espagne était aussi un pays de migrants ».

    Tendance irréversible

    Les #entreprises, confrontées à des pénuries de main-d’œuvre dans le #tourisme, la construction ou les services, soutiennent ouvertement cette approche. « Nous sommes un pays d’accueil et nous avons besoin de travailleurs venus d’ailleurs ; il faut former les jeunes migrants pour qu’ils deviennent nos futurs ingénieurs », a déclaré Antonio Garamendi, président de la Confédération espagnole des entreprises.

    Mais le succès a son revers. L’afflux de nouveaux habitants accentue les tensions sur le #logement : il en manquerait près de 700 000, selon la Banque d’Espagne. Si l’immigration reste plutôt bien perçue, elle figurait parmi les principales préoccupations des Espagnols en septembre 2024, avant d’être dépassée par le logement et l’accès à la santé. Les émeutes racistes de Torre-Pacheco, en Murcie, en juillet, ont toutefois rappelé la fragilité de cet équilibre.

    Pour contrecarrer le discours de Pedro Sanchez et se distinguer de l’extrême droite de Vox, qui appelle à l’expulsion de « tous ceux venus vivre de l’effort des autres » ou « imposer une religion bizarre », le Parti populaire (PP, conservateur) a esquissé, en septembre, une « #troisième_voie », prônant une immigration « légale et utile ». Le texte souligne « le lien spécial qui unit l’Espagne aux nations sœurs de l’Amérique hispanique, avec lesquelles nous partageons langue, histoire et valeurs ».

    Derrière les débats politiques, la tendance paraît irréversible. Dès 2000, un rapport de l’Organisation des nations unies prévenait que l’Espagne aurait besoin de 12 millions de migrants, d’ici à 2050, pour maintenir son équilibre démographique. Vingt-cinq ans plus tard, la Banque d’Espagne estime ce besoin à 24 millions. « L’immigration est ici pour rester, il n’y a pas de retour en arrière possible », conclut M. Fanjul.

    Pour un pays qui fut longtemps une terre d’émigration, cette conversion rapide en destination d’accueil pourrait bien devenir son nouvel atout stratégique et, peut-être, le visage le plus inattendu de sa réussite économique.

    https://www.lemonde.fr/idees/article/2025/10/21/singuliere-en-europe-l-espagne-stimule-sa-prosperite-grace-a-l-immigration_6

    #ouverture #économie #démographie #migrations #travail #régularisation #pragmatisme #statistiques

    ping @karine4

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    ajouté à la métaliste sur le lien entre #économie (et surtout l’#Etat_providence) et la #migration... des arguments pour détruire l’#idée_reçue : « Les migrants profitent (voire : viennent POUR profiter) du système social des pays européens »...
    https://seenthis.net/messages/971875

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    voir aussi :
    First refugees arrive in tiny Catalan villages under repopulation plan
    https://seenthis.net/messages/983054

    • ‘It’s a question of humanity’: how a small Spanish town made headlines over its immigration stance

      Mayor explains why #Villamalea unanimously backed call to regularise undocumented migrants – across party lines.

      Flanked by farmland and nestled among the deep valleys of central Spain, few in Villamalea, a town of 4,200 people, expected to find their tranquil home splashed across Spanish media this summer.

      “I’ve never been contacted by so many media outlets in my life,” said José Núñez Pérez, the conservative mayor of Villamalea. With a laugh, he added: “It made me question, just what have we done here?”

      Everyone wanted to speak to him about the same thing; a town council motion, approved unanimously and across party lines, calling on the central government to push forward with a stalled proposal to regularise undocumented migrants in Spain.

      “To us, it was the most natural thing in the world,” explained Núñez Pérez, as he paused to greet residents in the town’s central plaza. In recent decades, migrants from across the globe had been atrracted to Villamalea for the many jobs on offer.

      The steady supply of labour had helped turn the town into an agricultural heavyweight – about 70% of the mushrooms sold in Spain come from here – while also transforming Villamalea into a rich tapestry of residents whose roots trace back to 32 countries.

      For the 11 town councillors who backed the motion to grant papers to undocumented migrants – from Núñez Pérez’s People’s party to the Socialists and the United Left – this reality took precedence over party lines.

      “We didn’t even debate it, we were all onboard right away,” said Núñez Pérez. “There’s a lot of work to be done here. And there could be even more – the problem for these companies is that they can’t find enough people to work.”

      With the town’s companies weighing up whether to bring in temporary foreign workers, it only made sense to allow those who were already here a fair chance at a foothold. “It’s not just economics, it’s a question of humanity,” said the mayor.

      In late August, the president of the European Central Bank, Christine Lagarde, said gross domestic output in Germany would have been about 6% lower in 2019 if it hadn’t been for foreign workers. The picture was similar across the eurozone, she said. “Although they represented only around 9% of the total labour force in 2022, foreign workers have accounted for half of its growth over the past three years.”

      In Spain, where the Socialist prime minister has insisted that migration is an opportunity, a surge in arrivals has helped to make the country a bright spot among Europe’s plodding economies.

      Of late, even some of the most ardent critics of immigration have conceded its necessity; in June Italy’s Giorgia Meloni, the far-right leader who has long called irregular migrants a threat to Europe’s future, said her government would issue nearly 500,000 new work visas for non-EU nationals in the coming years, in addition to the 450,000 handed out since she took power.

      While regularisation programmes have long been used across the EU, with 43 put in place by more than a dozen countries between 1996 and 2008, in Villamalea the push to grant papers was also rooted in the town’s history.

      During much of the 20th century, the town’s residents were forced to fan out across Europe in search of work, said Venancio Cuenca Lopéz, the head of a local retiree association. “Some of them had papers, but some had no papers, no job offers, nothing,” he said. “We can’t say: ‘Well we did it, but now we’re against it.’ We’re all human beings, we need to have some empathy.”

      He pushed back against claims that regularisation would push down wages. “There are companies that take advantage of undocumented workers, forcing them to work in poor conditions and paying them little. Then Spaniards can’t work because they’re competing with people who are getting paid peanuts,” he said. “So we regularise them, everyone has the same conditions.”

      The Guardian spoke to 10 or so residents, all of whom expressed support for the motion. From the pensioners who make up about a quarter of the town’s population to the around 20% who were born abroad – the majority from Morocco or Romania – residents shrugged off the far-right’s efforts to disparage diversity. “Here everyone has their life and their world, but when we get to together we all get along,” said María Anguix García.

      At Villamalea’s town hall, officials are swift to cite the efforts many have made to foster integration, keenly aware that they’re doing so against a backdrop of swirling disinformation about migration.

      “There was a day when people who practise Islam went to the church and got to know the prayer space and then they did the reverse; the Catholics went to the mosque and experienced it,” said the mayor “And around two months later, the five religions we have in Villamalea came together to pray in the church.”

      When the flood of media requests poured in earlier this year, most wanted to know how Núñez Pérez reconciled his stance with others in the conservative People’s party, particularly as the leader, Alberto Núñez Feijóo, was increasingly linking immigration to insecurity.

      Across the country, PP politicians have entered into governments supported by the far-right, anti-immigrant Vox party. As a result, PP politicians have lurched further to the right, leading to motions such as the one recently seen in Jumilla, a town of about 27,000 residents, where the PP-led council backed a ban on religious gatherings in public sports centres that appeared to target Muslims.

      Núñez Pérez bristled at the comparison. “I’ve always said that I’m not paid by my party, I’m paid by the people of this town,” he said. “In my party, as in all parties, there are differences of opinion. But if you look at the wider picture, we’re not that different.”

      It was, after all, the PP who had carried out more regularisation programmes than any other party since Spain returned to democracy.

      Others in the PP had also followed in Núñez Pérez’s footsteps; in late September, about 20 miles (32km) away in the town of Tarazona de la Mancha, a similar mix of councillors, though headed by a Socialist mayor, had come together to unanimously pass their own motion calling on the central government to grant papers to undocumented migrants.

      Even so, Núñez Pérez knew that the fact that he was a conservative mayor backing regularisation had become a “morbid” fascination for many. “But I think it’s the most natural thing; I know what happens in my town, we live quietly, we live in peace and we learn from each other,” he said. “In interviews they always ask me about my political party. But just because someone fires a shot over there, it doesn’t mean we’re all going to do the same.”

      https://www.theguardian.com/world/2025/oct/11/small-spanish-town-headlines-immigration-villamalea
      #villes-refuge #régularisation #José_Núñez_Pérez

    • #Torre_del_Burgo, en Espagne, un village qui revit grâce aux immigrés

      Isolement, exode rural et fermeture de services publics : au nord de Madrid, dans une région parfois surnommée la « Laponie espagnole », plusieurs villages étaient voués à disparaître. L’arrivée et l’installation de personnes migrantes ont tout changé.

      Depuis Guadalajara, il faut quitter la route départementale et s’enfoncer dans une rue étroite pour apercevoir les maisonnettes, l’église et la mairie. Vendredi 3 octobre, à l’heure du déjeuner, les ruelles de Torre del Burgo sont désertes. Seuls des chats osent s’aventurer sur la Plaza Major, égayée de façades colorées. Certaines maisons tombent en ruine, et un vieux terrain vague n’a visiblement jamais trouvé preneur. On fait le tour du village en dix minutes.

      À environ une heure de route au nord de Madrid, Torre del Burgo aurait pu tout bonnement disparaître si des personnes étrangères ne s’y étaient pas installées dans les années 2000. Ici, les immigré·es représenteraient entre 70 et 90 % de la population. Mais dans son bureau, le maire, José Carlos Moreno, insiste sur un point : « On n’a pas de réfugiés ni de migrants illégaux. » De sa voix rauque, il le répète une seconde fois pour être sûr d’être bien compris.

      Lui qui n’aime pas tellement l’exercice des interviews ne voudrait surtout pas que l’image de son parti soit entachée. Le Parti populaire (PP, droite) ne cache pas ses positions sur l’immigration, qu’il souhaite « ordonnée et régulée, en lien avec le marché du travail ». Il va jusqu’à reprendre les thèses racistes de l’extrême droite, comme le prétendu « appel d’air », qui laisse entendre que de bonnes politiques d’accueil pousseraient d’autres personnes à venir en Espagne.

      Le maire de Torre del Burgo adopte donc la ligne du parti, mais il reconnaît tout de même que sans les étrangers « légaux », le village serait sans doute mort. Au total, 21 nationalités s’y côtoient, entre les Bulgares (majoritaires), les Marocain·es, un Camerounais, des Italien·nes ou des Ukrainien·nes. « Vous savez ce que c’est, quand une famille vient, elle en amène une autre », commente le maire, en poste depuis quatorze ans.

      Les rares Espagnol·es qui possèdent un logement ici ne viennent que l’été, pour profiter de leur résidence secondaire. Les immigré·es y vivent à l’année, et travaillent le plus souvent dans l’agriculture et la logistique, deux secteurs florissants dans la région, connue notamment pour sa production d’asperges vertes.
      Déclin démographique

      Outre les questions liées à la régularisation des sans-papiers, qui ont occupé le débat public en Espagne ces dernières années, un autre volet pousse le gouvernement socialiste à prendre position en faveur de l’accueil des étrangers et étrangères : celui de la démographie. Sans l’immigration, « la population espagnole pourrait chuter de 48 à 24 millions [d’habitant·es] d’ici 2100 », soulignent les auteurs du rapport « Politique migratoire : l’exception espagnole », réalisé par la chercheuse en droit européen Tania Racho et le consultant indépendant Antoine de Clerck.

      Les Marocain·es, les Colombien·nes et les Vénézuélien·nes représentent les trois premières nationalités d’origine parmi la population espagnole ; et seuls deux pays de l’Union européenne (UE) figurent dans le top 10, la Roumanie et la France. Ces arrivées s’expliquent par les anciennes colonies en Amérique latine, la proximité géographique de certains pays et la liberté de circulation pour les pays de l’UE. Les immigré·es qui viennent en Espagne sont « globalement plus jeunes que la population espagnole », relève le rapport.

      Sans immigration, « l’Espagne est exposée à une décroissance démographique majeure d’ici 2040, qui mettrait son modèle social et économique sous forte tension », affirment l’auteur et l’autrice, en s’appuyant sur les données de l’institut national de la statistique espagnol (INE). Une solution, donc, aux problèmes démographiques en Espagne ? « Les sans-papiers dans le pays, c’est une folie, tranche le maire de Torre del Burgo. Mais pour les autres [les étrangers en situation régulière – ndlr], oui, ça peut être une solution. »

      La province de Guadalajara, aux mains des socialistes depuis 2019, semble avoir fait ce pari, au point de proposer une aide pour le paiement de l’impôt foncier, afin d’inciter les jeunes de moins de 35 ans à acheter un bien immobilier dans la région. Ainsi, le taux de prélèvement chute à 3 % (contre 10 % à Madrid). « Sans ça, le village allait disparaître », explique Daria, une jeune trentenaire qui pensait en bénéficier lorsqu’elle a acquis, avec son mari, sa maison deux ans plus tôt.

      Mais alors qu’elle répondait aux critères, elle s’est heurtée à un refus lorsqu’elle est allée prendre des nouvelles de sa demande, un an plus tard : « On m’a dit qu’on n’aurait rien, sans explication », dit-elle depuis sa cuisine, ouverte sur le salon, où des pizzas maison sont tout juste sorties du four. Ici, elle a retrouvé le calme auquel elle aspirait, après avoir quitté en 2017 la ville de Melitopol, en Ukraine, désormais aux mains des Russes.

      D’une voix forte et dans un espagnol quasi parfait, qu’elle a appris seule, elle raconte avoir suivi son mari, venu en Espagne en 2015 pour travailler dans le BTP. « À combien s’élève le salaire minimum en Ukraine, déjà ? », interroge Daria en s’adressant à sa mère, venue lui rendre visite. Réponse : « 120 euros ». Daria lève les sourcils : « En Espagne, on peut gagner 1 000 euros par mois. » Le choix était vite fait.

      Son mari a des déplacements un peu partout, « alors [ils] n’avai[ent] pas vraiment besoin d’être basés à Madrid ». Le couple a choisi de s’installer ici, où ils pouvaient acheter une maison moins chère. Leur fille aînée, âgée de 7 ans, se plaît bien mieux au village que dans la capitale, où la famille a vécu un temps.
      Des opportunités

      « C’est un village d’immigrés, lance Daria, tout en précisant qu’il compte quinze enfants, contre deux seulement dans le village voisin. Tout le monde se connaît, il y a de l’entraide, de la sécurité. » L’école, située à l’entrée du village au bord de la route, tombe en ruine depuis bien longtemps. Alors Daria a passé le permis, afin de pouvoir déposer et récupérer ses filles chaque jour à Tortola de Henares, à onze kilomètres de là.

      Elle regrette l’absence d’une école et d’un vrai parc de jeu et voudrait voir plus d’investissements pour la rénovation de vieilles bâtisses. Mais lorsqu’on lui a récemment demandé quelle était sa « ville préférée » en Espagne, elle a répondu sans hésiter « Torre del Burgo ».

      Au milieu du village, vendredi après-midi, Sabina* s’avance vers les poubelles collectives pour y déposer un sac. À 38 ans, elle a donné naissance à deux enfants ici, après avoir rejoint son mari, venu pour travailler en Espagne dix ans plus tôt. « C’est sûr que le village serait beaucoup plus désert sans nous », dit-elle.

      Vêtue de noir, les cheveux tirés en arrière et le teint halé, elle raconte avoir préféré éviter une grande ville comme Madrid, « où tout est plus compliqué pour les étrangers ». « Ici, on a trouvé un logement facilement car il y avait peu d’habitants, et on travaille dans la cueillette des asperges, la logistique ou le ménage. »

      En quelques années, le village aurait doublé sa population grâce à l’arrivée des immigré·es, atteignant aujourd’hui 493 habitant·es selon l’INE. Il serait celui qui compte le taux le plus élevé d’étrangers et étrangères en Espagne.

      Non loin de là, le village de Heras de Ayuso s’est lui aussi repeuplé grâce aux immigré·es. Lui aussi a été confronté à l’exode rural et à la fermeture d’entreprises et de services publics, comme l’explique un article d’El Confidencial, réalisé avec la fondation PorCausa, qui tente de changer les regards sur les migrations. Surnommée la « Laponie espagnole », cette région souffre du taux de dépeuplement le plus élevé d’Europe.

      Daria, qui espère demander bientôt sa naturalisation, compte bien rester à Torre del Burgo. Sa mère, qui a fui l’Ukraine en 2022 après le début de la guerre d’invasion russe, apprend petit à petit l’espagnol et travaille comme cuisinière. Elle se dit heureuse d’avoir retrouvé sa fille, mais aussi sa sœur (la tante de Daria), installée en Espagne depuis plusieurs années. Et si la guerre s’arrêtait ? « Je crois que nous resterons, répond Daria. Mes filles ont grandi ici, elles parlent espagnol, elles ont la culture espagnole. On a tous envie de rester. »

      https://www.mediapart.fr/journal/international/241025/torre-del-burgo-en-espagne-un-village-qui-revit-grace-aux-immigres

  • How Uber drivers can get paid and help train AI
    https://www.axios.com/2025/10/20/uber-ai-jobs-drivers-training-digital-tasks

    Megan Morrone

    Three smartphone screens showing a Work Hub app: first screen titled “Do simple tasks from anywhere” with task details; second screen showing document upload and $1.00 earned; third screen with approved rides and digital tasks.

    Credit: Uber

    Uber’s new “digital tasks” program lets drivers get paid for small jobs that help train AI models when they’re not driving.

    Why it matters: As driverless robotaxis begin to fill streets in scattered cities across the U.S., Uber is enlisting its gig workforce to help train the technology that could replace them.

    The big picture: The pilot program, unveiled at an event for Uber drivers on Thursday, lets some U.S. drivers and couriers opt in to perform simple online jobs — like recording short voice clips, uploading photos, or submitting documents used to train AI — directly in the Uber Driver app.

    Uber says the success of a beta test in India convinced it to expand the trial, which it plans to do by the end of 2025.
    The program is a way to give drivers flexibility to earn while their electric cars are charging, or while they’re at home on the couch watching sports.

    Between the lines: Each task takes only a few minutes, pays a set amount, and appears in drivers’ balances within 24 hours, per Uber.

    A presentation from the launch event showed screenshots of the app paying $0.50 for a 2-3 minute task and $1 for a task that takes 1-3 minutes, but Uber says that the screenshots aren’t representative of real tasks because the pilot isn’t live yet.
    “Pay will be determined at the task level based on its complexity and the time required,” per Uber.
    The company says task availability depends on “client needs,” suggesting these are crowd-sourced data jobs that may fluctuate in volume.

    Reality check: The digital tasks will not be related to any of Uber’s autonomous partnerships for rides, like the one they have with Waymo, according to the company.

    The tasks will come from Uber AI Solutions, a nearly year-old platform that provides audio, video, images and text data sets to customers training their own AI models.
    The Uber AI Solutions website shows that some of those clients include self-driving tech companies Aurora and Tier IV.
    Helping those companies refine their algorithms for autonomous vehicles means drivers are effectively helping train robots to drive.

    Catch up quick: Most modern generative AI systems have been trained, in part, by humans labeling the data. The pay is often low and the work can be inconsistent, but the payout for big labeling companies is lucrative.

    Earlier this year Meta paid around $15 billion in cash for a stake in labeling giant Scale AI and also poached its star CEO Alexandr Wang.

    In 2018 researchers estimated that by 2023 the global market for data labeling would reach more than a billion dollars. In 2024 the market size was valued at nearly $4 billion, and it’s expected to reach over $17 billion by 2030.
    In 2019 Axios called these data labelers “AI sharecroppers,” making anywhere from $2.50 to $15 an hour, depending on the work and where the workers lived.
    Amazon’s Mechanical Turk project, for example, has been outsourcing digital tasks for pennies since 2005.

    What they’re saying: In the presentation announcing the digital tasks program, Uber CEO Dara Khosrowshahi said Uber’s drivers were doing more rides than ever and earning more tips.

    In Phoenix, Austin and Atlanta — the cities where Uber has partnered with Waymo to provide self-driving rides in the Uber app — earnings per hour have been consistent with cities without autonomous vehicles on the road.
    In the era of the infinite workday when every moment can be monetized, an Uber spokesperson told Axios that in an effort to keep drivers’ eyes on the road, new tasks won’t appear in a drivers’ hub if they are online and actively accepting trips.

    The bottom line: Whether you’re a knowledge worker or a gig worker or somewhere in between, it’s hard not to think that with every key you press or file you upload you’re training your digital replacement.

    #Uber #Gig_work #Grosse_arnaque #IA #Entraînement_IA #Véhicule_autonome

  • “Antisionisme ou barbarie” #Entretien avec Maxime Benatouil
    https://frustrationmagazine.fr/antisionisme-entretien-maxime-benatouil

    Maxime Benatouil est militant dans deux organisations juives décoloniales : l’Union Juive Française pour la Paix et Tsedek, ainsi qu’à la France Insoumise. Il est également le co-auteur, aux côtés de personnes comme Judith Butler, Houria Bouteldja, Françoise Vergès, Frédéric Lordon et Naomi Klein… d’un ouvrage collectif paru à La Fabrique l’année dernière, Contre l’antisémitisme […]

    #Antiracisme #International

  • Dès 4 ans, des enfants chinois envoyés en « colo d’immersion professionnelle »
    https://www.lemonde.fr/intimites/article/2025/10/19/des-4-ans-des-enfants-chinois-envoyes-en-colo-d-immersion-professionnelle_66

    Facturés à prix d’or, les « voyages d’études » des enfants chinois, mêlant visites d’entreprises et d’universités, incarnent une obsession nationale pour la performance.

    C’est jour de salon du robot à Pékin. Tout le gratin de l’industrie du chien robot et du robot humanoïde, dominée par la Chine, s’y presse. Les dirigeants de start-up retiennent leur souffle à l’approche d’un cortège de costumes noirs. Une délégation d’officiels du Parti communiste venus inspecter les innovations ? Des cadres d’une grosse entreprise d’Etat venus investir ? La tension est palpable. Soudain, venant casser cette ambiance solennelle, débarque une myriade d’enfants euphoriques, s’élançant pour tâter les machines.

    C’est l’apothéose de leur colonie de vacances, placée sous le signe de la tech et de l’immersion en #entreprise. Bienvenue dans le monde merveilleux des colonies de la réussite ou yanxue luxing, soit littéralement des « voyages d’étude et d’apprentissage », qui, en Chine, font flores.

    Depuis neuf ans, le pouvoir encourage les voyages scolaires pour les élèves du primaire et du secondaire. Mais le risque d’un accident de bus, d’une intoxication alimentaire, bref d’un imprévu, tétanise les chefs d’établissement. Il y a quatre ans, le président Xi Jinping a interdit (avec un succès relatif) les écoles privées de soutien scolaire, devenues un gouffre financier pour des millions de familles de la classe moyenne, obnubilées par la #réussite de leurs enfants. La nature humaine ayant horreur du vide, le marché des vacances pédagogiques a jailli : 41 684 entreprises contrôlent à présent ce nouveau secteur, selon la base de données Tianyancha.

    https://justpaste.it/dc9p3

    Ce n’est donc pas dépourvue de billes sur les tendances émergentes du capitalisme mûr que je ne sais quelle ministre avait proposé que soit développé ici l’immersion en entreprise dès la maternelle. Et puis bon, de l’école dehors, il en faut. L’économie n’est-elle pas notre seconde nature ?

  • L’art Noir à Pompidou
    https://laviedesidees.fr/L-art-Noir-a-Pompidou

    Dans quelle mesure le Centre Pompidou a-t-il accompagné la reconnaissance de la création africaine et diasporique ? Anne Lafont retrace cette lente conquête de visibilité au cœur de l’institution muséale française, des années 1980 à l’exposition Paris Noir en 2025.

    #Arts #négritude #art_contemporain #Entretiens_écrits #beaux-arts

  • Cosmopolitique et #communaux (1/2)
    https://metropolitiques.eu/Cosmopolitique-et-communaux-1-2.html

    Dans cet entretien, Philippe Descola apporte des éléments de compréhension historique et anthropologique aux tensions actuelles entre la reconnaissance juridique des #communs et l’État moderne, en France et dans d’autres contextes. Entretien réalisé par Olivier Chavanon et Jean-François Joye. Que vous inspire la redécouverte des communs fonciers ancestraux, connus aussi sous le terme de « communaux » ? J’ai accueilli avec joie et surprise, au fond, les informations sur ce système de communs fonciers, #Entretiens

    / communs, communaux, #foncier

    https://metropolitiques.eu/IMG/pdf/entretiendescola1.pdf

  • Entry/Exit System : un pas de plus vers la #surveillance généralisée

    Présenté comme un « simple » outil facilitant le contrôle des frontières et dont la seule conséquence négative serait le temps d’attente aux postes frontières, le système d’entrée et de sortie de l’#espace_Schengen (#EES)[1], mis en œuvre à partir du 12 octobre 2025, est en réalité un outil supplémentaire au service d’une #surveillance_généralisée des personnes en migration.

    L’EES est un système européen de contrôle des frontières prévu par le Règlement (UE) 2017/2226 du 30 novembre 2017. Reportée depuis plusieurs années, sa mise en œuvre est intervenue hier, le 12 octobre 2025.

    Ce nouveau système permet l’#enregistrement des #entrées_et_sorties des ressortissants de pays tiers aux #frontières_extérieures de l’espace Schengen. Il doit permettre de remplacer le tamponnage des passeports et faciliter l’#identification des personnes qui n’ont pas le droit d’entrer ou qui ont dépassé la durée autorisée de leur séjour dans les pays européens.

    Mais l’EES vient surtout s’ajouter à un arsenal déjà important de surveillance des personnes en migration dont l’objectif est de restreindre et contrôler davantage le nombre de personnes étrangères entrant sur le territoire de l’Union européenne. L’Anafé a récemment publié un outil recensant les fichiers dans lesquels les personnes étrangères sont inscrites – la partie sur l’EES est développée à la page 90[2].

    Ce sempiternel développement de nouvelles technologies aux fins de contrôles a pour finalité de nourrir la politique européenne de #tri des personnes se présentant aux frontières, et pour conséquence la #criminalisation des personnes étrangères.

    https://anafe.org/entry-exit-system-un-pas-de-plus-vers-la-surveillance-generalisee
    #technologie #frontières #migrations #contrôles_frontaliers

  • Olivier Mannoni : « Le #fascisme commence par le #langage »

    Traducteur de l’allemand, #Olivier_Mannoni interroge, à partir du laboratoire nazi, la #brutalisation de la langue qui accompagne les #fascismes. Il nous explique comment #Trump parle comme #Hitler, et #Poutine comme un #gangster.

    https://www.youtube.com/watch?v=OwReaFwxI7A

    Olivier Mannoni a vécu près de dix ans avec les #mots d’Adolf Hitler, en étant chargé d’une retraduction de #Mein_Kampf dans le cadre d’une édition critique, Historiciser le mal, dirigée par l’historien Florent Brayard, parue en 2021. Traducteur réputé, fondateur de l’École de traduction littéraire, il n’est pas sorti indemne de cette fréquentation, alors même qu’il avait déjà souvent traduit des textes sur le IIIe Reich. C’est que ces mots d’hier, il les entendait aujourd’hui.

    « Nous assistons à la remontée des égouts de l’histoire. Et nous nous y accoutumons », écrit-il dans Traduire Hitler, paru en 2022, suivi en 2024 de Coulée brune, qui s’attache à montrer « comment le fascisme inonde notre langue ». « Parce qu’il permet le dialogue et la prise de décision commune, le langage est la force de la démocratie, écrit-il. Que ce langage soit perverti, et c’est la démocratie elle-même qui se distord, s’atrophie et perd sa raison d’être. »

    Durant cette « échappée », Olivier Mannoni nous explique ainsi comment Donald Trump et son entourage parlent comme Adolf Hitler et les propagandistes nazis. Cette « langue du même et de la racine » s’accompagne de mécanismes langagiers que partagent les #médias de la #haine : #simplification outrancière de la réalité, petites phrases comme autant d’uppercuts, #vérités_alternatives dans une inversion systématique du sens.

    Cette brutalisation va de pair avec une transgression permanente dont le #charlatanisme assumé et la #grossièreté illimitée sont autant d’armes langagières pour faire taire les opposant·es, les paralyser et les stupéfier. Cette #nouvelle_langue des fascismes est aussi un « #parler_pègre » dont Vladimir Poutine est coutumier, évoqué par le récent essai de la philologue Barbara Cassin La Guerre des mots.

    « On prend tout ça pour de la frime, on ne prend rien au sérieux et on sera bien étonnés le jour où ce théâtre sera devenu une sanglante réalité » : cette conversation avec Olivier Mannoni actualise l’ancienne mise en garde de #Victor_Klemperer, célèbre auteur de LTI, la langue du IIIe Reich. Lequel ajoutait ceci : « Les mots peuvent être comme de minuscules doses d’#arsenic : on les avale sans y prendre garde, ils semblent ne faire aucun effet, et voilà qu’après quelque temps, l’#effet_toxique se fait sentir. »

    Face à cette #extrême_droite pour laquelle les mots sont des armes, nous devons mener cette #bataille_du_langage. Telle est l’alerte d’Olivier Mannoni, qui écrit dans Coulée brune : « Nous sommes à ce carrefour. Si nous prenons le mauvais chemin, le pire est assuré et la #novlangue d’Orwell ne sera qu’une plaisanterie par rapport à ce que nous devrons subir. »

    https://www.mediapart.fr/journal/france/101025/l-echappee-olivier-mannoni-le-fascisme-commence-par-le-langage ?
    #langue #nazisme #entretien

  • La Révolution française et Saint-Just : grand #Entretien avec Marc Belissa et Yannick Bosc
    https://frustrationmagazine.fr/revolution-francaise-saint-just-yannick-bosc

    À chaque mouvement social en France, l’imaginaire de la Révolution française est convoqué. Cela a été particulièrement visible pendant les Gilets Jaunes, mais aussi le 18 septembre où toute la classe dominante s’est émue de la présence d’une fausse guillotine dans une manifestation. On a vu aussi des rassemblements le 21 septembre, date anniversaire de […]

  • (Vidéo) Le corps de Luigi : #Entretien avec Nicolas Framont – Librairie Météores
    https://frustrationmagazine.fr/video-luigi-entretien-nicolas-framont-librairie-meteores

    Librairie Météores : « Nicolas Framont nous parle de « Saint Luigi », son dernier livre sur la violence du capitalisme et celle qu’on lui oppose. Autour de la figure de Luigi Mangione, il est question de bourgeoisie, de révolte, de lutte de classe, et de muscles. »

    #Vidéo