• Pourquoi les dirigeants prennent plaisir à nous enfermer
    https://ricochets.cc/Pourquoi-les-dirigeants-prennent-plaisir-a-nous-enfermer.html

    Pourquoi nos dirigeants prennent plaisir à nous enfermer Quelques extraits : Jean Castex nous annonce les mauvaises nouvelles avec le même air satisfait et supérieur que celui de Pierre Pouëssel, le préfet de la région Centre-Val de Loire, lorsqu’il avait déclaré, le 22 octobre dernier : « la bamboche, c’est terminé ». On sent chez ces technocrates le plaisir qu’ils ont à nous ordonner de rester chez nous, comme on sent la jouissance de petit tyran de cour de récré de ce policier qui hurle aux badauds de (...) #Les_Articles

    / Autoritarisme, régime policier, démocrature..., #La_civilisation,_la_civilisation_industrielle, Epidémies, gestion de crise, en temps de (...)

    #Autoritarisme,_régime_policier,_démocrature... #Epidémies,_gestion_de_crise,_en_temps_de_catastrophe
    https://www.frustrationmagazine.fr/couvre-feu-zele

  • Tous chasseurs cueilleurs !
    https://www.franceinter.fr/emissions/comme-un-bruit-qui-court/comme-un-bruit-qui-court-08-juin-2019

    Quand la civilisation menace l’#environnement... retour à la chasse et la cueillette. Entretien avec James C. Scott autour de son livre "#HomoDomesticus, une histoire profonde des premiers Etats".

    On a tous en tête des souvenirs d’école sur les débuts de l’Histoire avec un grand H. Quelque part entre le Tigre et l’Euphrate il y a 10 000 ans, des chasseurs-cueilleurs se sont peu à peu sédentarisés en domestiquant les plantes et les animaux, inventant dans la foulée l’#agriculture, l’écriture et les premiers Etats. C’était l’aube de la #civilisation et le début de la marche forcée vers le #progrès.

    Cette histoire, #JamesScott, anthropologue anarchiste et professeur de sciences politiques, l’a enseignée pendant des années à ses élèves de l’Université de Yale. Mais les découvertes archéologiques dans l’actuel Irak des dernières années l’ont amené à réviser complètement ce « storytelling » du commencement des sociétés humaines, et par là même remettre en question notre rapport au monde dans son dernier livre : Homo Domesticus, une histoire profonde des premiers Etats (Ed. La Découverte).

    Alors même que climat et biodiversité sont aujourd’hui plus que jamais menacés par les activités humaines, James C. Scott propose de réévaluer l’intérêt des sociétés d’avant l’Etat et l’agriculture. Car ces chasseurs-cueilleurs semi-nomades ont longtemps résisté face aux civilisations agraires, basées sur les céréales et qui, en domestiquant le monde, se sont domestiqués eux-mêmes, en appauvrissant leur connaissance du monde.

    Un reportage de Giv Anquetil.
    Les liens

    James C. Scott : « Le monde des chasseurs-cueilleurs était un monde enchanté » (Le grand entretien) par Jean-Christophe Cavallin, Diakritik

    Plutôt couler en beauté que flotter sans grâce, Réflexions sur l’effondrement, Corinne Morel Darleux, Editions Libertalia

    "Amador Rojas invite Karime Amaya" Chapiteau du Cirque Romanès - Paris 16, Paris. Prochaine séance le vendredi 14 juin à 20h.

    Homo Domesticus, une histoire profonde des premiers Etats, James C. Scott (Editions La Découverte)

    Eloge des chasseurs-cueilleurs, revue Books (mai 2019).

    HOMO DOMESTICUS - JAMES C. SCOTT Une Histoire profonde des premiers États [Fiche de lecture], Lundi matin

    Bibliographie de l’association Deep Green Resistance
    Programmation musicale

    "Mesopotamia"- B52’s

    "Cholera" - El Rego et ses commandos

    #podcast @cdb_77

    • Homo Domesticus. Une histoire profonde des premiers États

      Aucun ouvrage n’avait jusqu’à présent réussi à restituer toute la profondeur et l’extension universelle des dynamiques indissociablement écologiques et anthropologiques qui se sont déployées au cours des dix millénaires ayant précédé notre ère, de l’émergence de l’agriculture à la formation des premiers centres urbains, puis des premiers États.
      C’est ce tour de force que réalise avec un brio extraordinaire #Homo_domesticus. Servi par une érudition étourdissante, une plume agile et un sens aigu de la formule, ce livre démonte implacablement le grand récit de la naissance de l’#État antique comme étape cruciale de la « #civilisation » humaine.
      Ce faisant, il nous offre une véritable #écologie_politique des formes primitives d’#aménagement_du_territoire, de l’« #autodomestication » paradoxale de l’animal humain, des dynamiques démographiques et épidémiologiques de la #sédentarisation et des logiques de la #servitude et de la #guerre dans le monde antique.
      Cette fresque omnivore et iconoclaste révolutionne nos connaissances sur l’évolution de l’humanité et sur ce que Rousseau appelait « l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes ».


      https://www.editionsladecouverte.fr/homo_domesticus-9782707199232

      #James_Scott #livre #démographie #épidémiologie #évolution #humanité #histoire #inégalité #inégalités #Etat #écologie #anthropologie #ressources_pédagogiques #auto-domestication

    • Fiche de lecture: Homo Domesticus - James C. Scott

      Un fidèle lecteur de lundimatin nous a transmis cette fiche de lecture du dernier ouvrage de James C. Scott, (on peut la retrouver sur le blog de la bibliothèque fahrenheit) qui peut s’avérer utile au moment l’institution étatique semble si forte et fragile à la fois.
      « L’État est à l’origine un racket de protection mis en œuvre par une bande de voleurs qui l’a emporté sur les autres »
      À la recherche de l’origine des États antiques, James C. Scott, professeur de science politique et d’anthropologie, bouleverse les grands #récits_civilisationnels. Contrairement à bien des idées reçues, la #domestication des plantes et des animaux n’a pas entraîné la fin du #nomadisme ni engendré l’#agriculture_sédentaire. Et jusqu’il y a environ quatre siècles un tiers du globe était occupé par des #chasseurs-cueilleurs tandis que la majorité de la population mondiale vivait « hors d’atteinte des entités étatiques et de leur appareil fiscal ».
      Dans la continuité de #Pierre_Clastres et de #David_Graeber, James C. Scott contribue à mettre à mal les récits civilisationnels dominants. Avec cette étude, il démontre que l’apparition de l’État est une anomalie et une contrainte, présentant plus d’inconvénients que d’avantages, raison pour laquelle ses sujets le fuyait. Comprendre la véritable origine de l’État c’est découvrir qu’une toute autre voie était possible et sans doute encore aujourd’hui.

      La première domestication, celle du #feu, est responsable de la première #concentration_de_population. La construction de niche de #biodiversité par le biais d’une #horticulture assistée par le feu a permis de relocaliser la faune et la flore désirable à l’intérieur d’un cercle restreint autour des #campements. La #cuisson des aliments a externalisé une partie du processus de #digestion. Entre 8000 et 6000 avant notre ère, Homo sapiens a commencé à planter toute la gamme des #céréales et des #légumineuses, à domestiquer des #chèvres, des #moutons, des #porcs, des #bovins, c’est-à-dire bien avant l’émergence de sociétés étatiques de type agraire. Les premiers grands établissements sédentaires sont apparus en #zones_humides et non en milieu aride comme l’affirment les récits traditionnels, dans des plaines alluviales à la lisière de plusieurs écosystèmes (#Mésopotamie, #vallée_du_Nil, #fleuve_Indus, #baie_de_Hangzhou, #lac_Titicata, site de #Teotihuacan) reposant sur des modes de subsistance hautement diversifiés (sauvages, semi-apprivoisés et entièrement domestiqués) défiant toute forme de comptabilité centralisée. Des sous-groupes pouvaient se consacrer plus spécifiquement à une stratégie au sein d’un économie unifiée et des variations climatiques entraînaient mobilité et adaptation « technologique ». La #sécurité_alimentaire était donc incompatible avec une #spécialisation étroite sur une seule forme de #culture ou d’#élevage, requérant qui plus est un travail intensif. L’#agriculture_de_décrue fut la première à apparaître, n’impliquant que peu d’efforts humains.
      Les #plantes complètement domestiquées sont des « anomalies hyperspécialisées » puisque le cultivateur doit contre-sélectionner les traits sélectionnés à l’état sauvage (petite taille des graines, nombreux appendices, etc). De même les #animaux_domestiqués échappent à de nombreuses pressions sélectives (prédation, rivalité alimentaire ou sexuelle) tout en étant soumis à de nouvelles contraintes, par exemple leur moins grande réactivité aux stimuli externes va entraîner une évolution comportementale et provoquer la #sélection des plus dociles. On peut dire que l’espèce humaine elle-même a été domestiquée, enchaînée à un ensemble de routines. Les chasseurs-cueilleurs maîtrisaient une immense variété de techniques, basées sur une connaissance encyclopédique conservée dans la mémoire collective et transmise par #tradition_orale. « Une fois qu’#Homo_sapiens a franchi le Rubicon de l’agriculture, notre espèce s’est retrouvée prisonnière d’une austère discipline monacale rythmée essentiellement par le tic-tac contraignant de l’horloge génétique d’une poignée d’espèces cultivées. » James C. Scott considère la #révolution_néolithique récente comme « un cas de #déqualification massive », suscitant un #appauvrissement du #régime_alimentaire, une contraction de l’espace vital.
      Les humains se sont abstenus le plus longtemps possible de faire de l’agriculture et de l’élevage les pratiques de subsistance dominantes en raison des efforts qu’elles exigeaient. Ils ont peut-être été contraints d’essayer d’extraire plus de #ressources de leur environnement, au prix d’efforts plus intenses, à cause d’une pénurie de #gros_gibier.
      La population mondiale en 10 000 avant notre ère était sans doute de quatre millions de personnes. En 5 000, elle avait augmenté de cinq millions. Au cours des cinq mille ans qui suivront, elle sera multipliée par vingt pour atteindre cent millions. La stagnation démographique du #néolithique, contrastant avec le progrès apparent des #techniques_de_subsistance, permet de supposer que cette période fut la plus meurtrière de l’histoire de l’humanité sur le plan épidémiologique. La sédentarisation créa des conditions de #concentration_démographique agissant comme de véritables « parcs d’engraissement » d’#agents_pathogènes affectant aussi bien les animaux, les plantes que les humains. Nombre de #maladies_infectieuses constituent un « #effet_civilisationnel » et un premier franchissement massif de la barrière des espèces par un groupe pathogènes.
      Le #régime_alimentaire_céréalier, déficient en #acides_gras essentiels, inhibe l’assimilation du #fer et affecte en premier lieu les #femmes. Malgré une #santé fragile, une #mortalité infantile et maternelle élevée par rapport aux chasseurs-cueilleurs, les agriculteurs sédentaires connaissaient des #taux_de_reproduction sans précédent, du fait de la combinaison d’une activité physique intense avec un régime riche en #glucides, provoquant une #puberté plus précoce, une #ovulation plus régulière et une #ménopause plus tardive.

      Les populations sédentaires cultivant des #céréales domestiquées, pratiquant le commerce par voie fluviale ou maritime, organisées en « #complexe_proto-urbain », étaient en place au néolithique, deux millénaires avant l’apparition des premiers États. Cette « plateforme » pouvait alors être « capturée », « parasitée » pour constituer une solide base de #pouvoir et de #privilèges politiques. Un #impôt sur les céréales, sans doute pas inférieur au cinquième de la récolte, fournissait une rente aux élites. « L’État archaïque était comme les aléas climatiques : une menace supplémentaire plus qu’un bienfaiteur. » Seules les céréales peuvent servir de base à l’impôt, de part leur visibilité, leur divisibilité, leur « évaluabilité », leur « stockabilité », leur transportabilité et leur « rationabilité ». Au détour d’un note James C. Scott réfute l’hypothèse selon laquelle des élites bienveillantes ont créé l’État essentiellement pour défendre les #stocks_de_céréales et affirme au contraire que « l’État est à l’origine un racket de protection mis en œuvre par une bande de voleurs qui l’a emporté sur les autres ». La majeure partie du monde et de sa population a longtemps existé en dehors du périmètre des premiers États céréaliers qui n’occupaient que des niches écologiques étroites favorisant l’#agriculture_intensive, les #plaines_alluviales. Les populations non-céréalières n’étaient pas isolées et autarciques mais s’adonnaient à l’#échange et au #commerce entre elles.
      Nombre de #villes de #Basse_Mésopotamie du milieu du troisième millénaire avant notre ère, étaient entourées de murailles, indicateurs infaillibles de la présence d’une agriculture sédentaire et de stocks d’aliments. De même que les grandes #murailles en Chine, ces #murs d’enceinte étaient érigés autant dans un but défensif que dans le but de confiner les paysans contribuables et de les empêcher de se soustraire.
      L’apparition des premiers systèmes scripturaux coïncide avec l’émergence des premiers États. Comme l’expliquait #Proudhon, « être gouverné, c’est être, à chaque opération, à chaque transaction, à chaque mouvement, noté, enregistré, recensé, tarifé, timbré, toisé, coté, cotisé, patenté, licencié, autorisé, apostillé, admonesté, empêché, réformé, redressé, corrigé ». L’#administration_étatique s’occupait de l’#inventaire des ressources disponibles, de #statistiques et de l’#uniformisation des #monnaies et des #unités_de_poids, de distance et de volume. En Mésopotamie l’#écriture a été utilisée à des fins de #comptabilité pendant cinq siècle avant de commencer à refléter les gloires civilisationnelles. Ces efforts de façonnage radical de la société ont entraîné la perte des États les plus ambitieux : la Troisième Dynastie d’#Ur (vers 2100 avant J.-C.) ne dura qu’à peine un siècle et la fameuse dynastie #Qin (221-206 avant J.-C.) seulement quinze ans. Les populations de la périphérie auraient rejeté l’usage de l’écriture, associée à l’État et à l’#impôt.

      La #paysannerie ne produisait pas automatiquement un excédent susceptible d’être approprié par les élites non productrices et devait être contrainte par le biais de #travail_forcé (#corvées, réquisitions de céréales, #servitude pour dettes, #servage, #asservissement_collectif ou paiement d’un tribu, #esclavage). L’État devait respecter un équilibre entre maximisation de l’excédent et risque de provoquer un exode massif. Les premiers codes juridiques témoignent des efforts en vue de décourager et punir l’#immigration même si l’État archaïque n’avait pas les moyens d’empêcher un certain degré de déperdition démographique. Comme pour la sédentarité et la domestication des céréales, il n’a cependant fait que développer et consolider l’esclavage, pratiqué antérieurement par les peuples sans État. Égypte, Mésopotamie, Grèce, Sparte, Rome impériale, Chine, « sans esclavage, pas d’État. » L’asservissement des #prisonniers_de_guerre constituait un prélèvement sauvage de main d’œuvre immédiatement productive et compétente. Disposer d’un #prolétariat corvéable épargnait aux sujets les travaux les plus dégradants et prévenait les tensions insurrectionnelles tout en satisfaisant les ambitions militaires et monumentales.

      La disparition périodique de la plupart de ces entités politiques était « surdéterminée » en raison de leur dépendance à une seule récolte annuelle d’une ou deux céréales de base, de la concentration démographique qui rendait la population et le bétail vulnérables aux maladies infectieuses. La vaste expansion de la sphère commerciale eut pour effet d’étendre le domaine des maladies transmissibles. L’appétit dévorant de #bois des États archaïques pour le #chauffage, la cuisson et la #construction, est responsable de la #déforestation et de la #salinisation_des_sols. Des #conflits incessants et la rivalité autour du contrôle de la #main-d’œuvre locale ont également contribué à la fragilité des premiers États. Ce que l’histoire interprète comme un « effondrement » pouvait aussi être provoqué par une fuite des sujets de la région centrale et vécu comme une #émancipation. James C. Scott conteste le #préjugé selon lequel « la concentration de la population au cœur des centres étatiques constituerait une grande conquête de la civilisation, tandis que la décentralisation à travers des unités politiques de taille inférieure traduirait une rupture ou un échec de l’ordre politique ». De même, les « âges sombres » qui suivaient, peuvent être interprétés comme des moments de résistance, de retours à des #économies_mixtes, plus à même de composer avec son environnement, préservé des effets négatifs de la concentration et des fardeaux imposés par l’État.

      Jusqu’en 1600 de notre ère, en dehors de quelques centres étatiques, la population mondiale occupait en majorité des territoires non gouvernés, constituant soit des « #barbares », c’est-à-dire des « populations pastorales hostiles qui constituaient une menace militaire » pour l’État, soit des « #sauvages », impropres à servir de matière première à la #civilisation. La menace des barbares limitait la croissance des États et ceux-ci constituaient des cibles de pillages et de prélèvement de tribut. James C. Scott considère la période qui s’étend entre l’émergence initiale de l’État jusqu’à sa conquête de l’hégémonie sur les peuples sans État, comme une sorte d’ « âge d’or des barbares ». Les notions de #tribu ou de peuple sont des « #fictions_administratives » inventées en tant qu’instrument de #domination, pour désigner des #réfugiés politiques ou économiques ayant fuit vers la périphérie. « Avec le recul, on peut percevoir les relations entre les barbares et l’État comme une compétition pour le droit de s’approprier l’excédent du module sédentaire « céréales/main-d’œuvre ». » Si les chasseurs-cueilleurs itinérants grappillaient quelques miettes de la richesse étatique, de grandes confédérations politiques, notamment les peuples équestres, véritables « proto-États » ou « Empires fantômes » comme l’État itinérant de #Gengis_Kahn ou l’#Empire_Comanche, constituaient des concurrents redoutables. Les milices barbares, en reconstituant les réserves de main d’œuvre de l’État et en mettant leur savoir faire militaire au service de sa protection et de son expansion, ont creusé leur propre tombe.

      Dans la continuité de Pierre Clastres et de David Graeber, James C. Scott contribue à mettre à mal les récits civilisationnels dominants. Avec cette étude, il démontre que l’apparition de l’État est une #anomalie et une #contrainte, présentant plus d’inconvénients que d’avantages, raison pour laquelle ses sujets le fuyait. Comprendre la véritable origine de l’État c’est découvrir qu’une toute autre voie était possible et sans doute encore aujourd’hui.

      https://lundi.am/HOMO-DOMESTICUS-Une-Histoire-profonde-des-premiers-Etats
      #historicisation

  • « La crise du Covid vient nous rappeler que notre édifice social est économiquement, politiquement et moralement ruiné » par Alain Accardo
    https://qg.media/2021/02/25/la-crise-du-covid-vient-nous-rappeler-que-notre-edifice-social-est-economiquem

    Qui est vraiment à la hauteur du moment Covid et du désastre civilisationnel qu’il révèle ? La plupart, autant dans l’opposition politique qu’au sein du peuple, n’attendent que la restauration du déroulement normal du programme existentiel ordinaire, à base de consommation effrénée et de féroces inégalités acceptées. Dans une tribune pour QG, le sociologue #Alain_Accardo, ancien collaborateur de Pierre Bourdieu pour « La Misère du monde », tire quelques leçons radicales de la crise.

    Quand, dans l’avenir, des spécialistes des sciences sociales entreprendront d’étudier en profondeur l’épisode dit de « la crise du Covid » que nous sommes en train de vivre, ils ne manqueront pas de souligner le contraste entre l’ampleur des désordres de toute nature provoqués par la pandémie dans l’existence quotidienne des populations et l’absence de perspectives à long terme que ces bouleversements auront inspirée à nos concitoyens.

    Après des mois de perturbation grave de tous les secteurs de l’activité tant personnelle que collective, après des milliers de morts, de faillites et de ruines, l’observateur ne peut qu’être frappé par, sinon l’absence de réactions du corps social, du moins la timidité et surtout le caractère inapproprié de ces réactions, celles de populations manifestement incapables, non seulement de trouver des réponses efficaces à la catastrophe mais encore d’en prendre exactement la mesure ou d’en comprendre la véritable signification...

    « IL EST TEMPS DE CHOISIR CLAIREMENT SON CAMP »

    Eh oui, dans la société capitaliste marchande, les titres universitaires, comme les titres sportifs, ou les distinctions artistiques, ne sont pas que, mais sont surtout des moyens stratégiques de forcer l’entrée dans une fraction dominante, la médiation essentielle pour « parvenir », celle qui valide et facilite toutes les autres, demeurant bien sûr l’enrichissement – par tous les moyens – en capital financier, qui pèse plus lourd à terme que tout le reste. Et c’est cette société-là, irrémédiablement véreuse, déshonorante et corrompue, qui demeure la Canaan que nous proposons fièrement d’atteindre à notre postérité. Là-dessus tout le monde est d’accord, même ceux qui ne disent mot ou qui font semblant de croire que les obstacles rencontrés en chemin seront facilement aplanis par des réformes appropriées. Les seules réformes vraiment appropriées que connaisse la bourgeoisie possédante et dirigeante d’aujourd’hui, ce sont celles qui peuvent freiner la baisse tendancielle du taux de profit du grand capital, en pompant encore un peu plus les revenus du travail salarié et de l’épargne laborieuse, en désindustrialisant, délocalisant l’emploi, baissant les salaires, cassant les services publics, pratiquant le dumping social, l’évasion fiscale et autres fraudes économiques et vilenies sociales. Les petits-bourgeois chatouilleux sur le point d’honneur, qui ne veulent pas passer pour des complices d’un système inique, et qui se réfugient au Centre, au PS, chez les Verts, à la CFDT, etc., s’ils tiennent à conserver leur propre estime et celle des petites gens qui leur font confiance, ou qui n’y croient plus, devraient se désolidariser publiquement, expressément et sincèrement, de ce système, comme quelques-un(e)s l’ont déjà fait, loué(e)s soient-ils (-elles) ! Il est temps de choisir clairement son camp. Assez de bla-bla, de casuistique et de contorsions politico-idéologiques ! La crise du Covid, après et avant d’autres catastrophes encore, peut-être plus terribles, vient nous rappeler que notre édifice social est économiquement, politiquement et moralement ruiné, miné, vermoulu, foutu, à refaire de fond en comble…

    ALAIN ACCARDO

    • Covid : que faire face à la crise qui se prolonge ?

      Défendre un horizon de rupture démocratique face à la gestion cynique et inefficace du gouvernement

      Le surgissement de l’épidémie à l’échelle mondiale a provoqué un ébranlement des états et des sociétés qui ouvre la possibilité d’une prise de conscience large que la mondialisation capitaliste conduit à des crises très graves dont les dimensions sanitaires, sociales, écologiques sont étroitement imbriquées. La situation actuelle, avec à la fois l’émergence en un temps record de solutions vaccinales efficaces et l’incapacité du système de production à garantir un approvisionnement universel autorisant une vaccination de masse dans des délais rapides, souligne encore les impasses du capitalisme. La prolongation de la crise est lourde de conséquences sociales et économiques, mais également de risques démocratiques en lien avec la prolongation indéfinie de l’état d’exception. En ce sens, l’#épidémie_mondiale est une sorte de répétition de ce qui peut se produire de pire, mais aussi une alerte sur l’ampleur des #ruptures_démocratiques et écologiques, économiques et politiques, qu’il faut imposer pour espérer construire une issue positive à la #crise_sanitaire actuelle et aux crises multiples du système. En France, le gouvernement néo-libéral et autoritaire de Macron gère la pandémie de manière à la fois opaque et inefficace, antidémocratique et brutale. Sa « gouvernance de la crise », singeant la guerre, mine et lamine le mouvement social et plus largement la société civile. Les promesses incantatoires (« les jours heureux », l’identité française à préserver dans les fêtes, la culture, etc.) combinées à l’inconséquence, à l’incohérence et à l’abandon, provoquent des refus individuels ou collectifs - y compris irrationnels ou complotistes - devant les preuves répétées d’une incapacité de la puissance publique à conduire une politique sanitaire efficace et comprise par la population. La difficulté – engendrée en partie par la peur, mais peut-être surtout par l’état de la société dans cette crise - à mobiliser par des méthodes collectives et solidaires, pèse aussi, malgré des initiatives dans plusieurs secteurs (santé, éducation, luttes contre les licenciements, auto-organisation populaire face à la pauvreté). Dans ce contexte, il faut en appeler à une rupture avec les méthodes autoritaires et cyniques du gouvernement et mobiliser pour une véritable démocratie sanitaire impliquant les collectifs populaires, ainsi que le savoir-faire des salarié.es, des associations, des syndicats.

      Imaginer une alternative à la gestion du gouvernement

      Dans notre précédente note, consacrée à la vaccination[1], nous avions conclu que « face à un gouvernement qui conduit une politique cynique et incompétente, (…) il faut imposer une gestion collective et démocratique de la crise sanitaire et défendre une autre politique de santé et notamment des vaccins considérés comme des biens communs ». Nous défendions en particulier dans ce texte la mise sous licence publique des vaccins dont l’efficacité est démontrée et la réquisition des moyens de les produire pour engager une campagne vaccinale de masse. Cet objectif est désormais porté à travers une pétition nationale très largement signée, notamment par des personnalités engagées du monde de la santé et de la recherche et par des organisations syndicales et associatives[2]. Le travail autour de cette pétition se poursuit pour faire de cet enjeu un véritable enjeu de masse.

      Pour autant il paraît évident qu’à court terme la pandémie va demeurer un risque concret et lourd contre lequel la vaccination ne permet pas à elle seule dans l’immédiat de prémunir la société dans son ensemble. C’est pourquoi, au-delà des seuls enjeux vaccinaux et plus largement thérapeutiques (la mise en œuvre d’un traitement curatif ou préventif) il faut imaginer et défendre une alternative radicale immédiate à la stratégie sanitaire suivie par le pouvoir.

      Dans ce cadre on ne peut passer sous silence les dégâts sociaux qu’elle a déjà causé et la surdité totale face à la détresse sociale de nombreux secteurs d’un gouvernement qui a mis en cause « tout ce qui faisait lien ». Que la priorité de la ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche soit une enquête sur « l’islamo-gauchisme » alors que montent tous les signes de la souffrance et de la détresse du monde étudiant est un fait scandaleux particulièrement significatif de ses priorités... Plus largement, le fait qu’aucune mesure d’urgence économique, spécifiquement à destination des moins de 25 ans qui n’ont pas accès au RSA, n’a été prise, signale la profondeur de son cynisme… De même, en ce qui concerne le secteur de la culture et du spectacle vivant, à côté d’une diffusion en direct d’Aïda sur Arte dans un opéra vide, on cherche en vain les mesures utiles et significatives, qu’il est pourtant possible d’imaginer, permettant à ce secteur de retrouver une activité, au moins partielle.

      Des secteurs entiers sont ainsi laissés à eux-mêmes à l’heure où l’on trouve des milliards pour lancer un super porte-avions nucléaire… Un plan massif de soutien social et culturel est l’accompagnement NECESSAIRE à toutes mesures sanitaires.

      Pour défendre une autre perspective il faut donc formuler des objectifs positifs qui permettent d’imaginer la rupture avec le cadre actuel – mortifère - de gestion de la crise. Mais pour cela on ne peut pas partir d’une appréciation fausse du risque que nous fait courir la circulation active du virus dans la population. Ainsi lorsque #Barbara_Stiegler écrit « Devant ce qu’ils appellent l’explosion inquiétante des contaminations et qu’ils devraient plutôt appeler l’augmentation normale et prévisible des porteurs sains (puisqu’elle est inévitable dans toute société où circule un virus et où l’on continue à vivre) »[3] elle témoigne, comme d’autres, d’une compréhension lacunaire des enjeux sanitaires de la crise actuelle, qui sous-estime les risques de surmortalité liés à une circulation active du virus, même parmi les porteurs sains. Et qui sous-estime également bien entendu ses implications pour les structures de santé. Or, à raison de plus de 20 000 cas testés quotidiennement et de 400 à 500 morts (plus de 10 000 par mois), et avec la cascade de déprogrammations d’opérations et de reports de soins, après celle du printemps, qui résulte de la tension actuelle sur le système de santé, les implications sanitaires de la situation sont déjà très lourdes. Et cela au-delà même des malades infecté.es par le virus du Sars-COV2, parmi celles et ceux pour qui cette situation entraîne des pertes de chances thérapeutiques… Or, certains variants viraux laissent planer la menace d’une aggravation de cette situation, déjà intenable à moyen terme.

      Une telle alternative doit donc partir au contraire d’une mesure exacte du risque et des implications de la situation actuelle pour défendre une démarche orientée par la priorité donnée à la satisfaction des besoins sociaux, centrée sur l’objectif de défendre la société plutôt que les grands groupes capitalistes, pharmaceutiques ou autres.

      Objectif « zéro-covid ? »

      Que défendre dans ce cadre sur le plan sanitaire ? Le débat actuel, en Europe comme aux Etats-Unis, est marqué par des interventions nombreuses en faveur d’une « stratégie de suppression virale » souvent baptisée « #zéro_Covid ». C’est le cas par exemple de la tribune publiée le 16 février dernier par le réseau d’universitaires critiques RogueESR dans le quotidien Libération[4] et reprise de manière plus nuancée dans une note technique publiée sur le site du réseau le 17 février[5].

      On doit discuter la stratégie préconisée qui, du moins dans la tribune, privilégie un confinement préalable extrêmement strict comme moyen d’atteindre rapidement une réduction drastique de la circulation virale. L’objectif à atteindre étant fixé à moins de dix nouveaux cas par million et par jour (700 cas/jour contre 20 000 actuellement). Mais il n’en reste pas moins que l’argumentation des signataires en faveur d’une rupture avec la politique sanitaire suivie par le gouvernement représente une contribution utile au débat actuel. En particulier dans leur défense d’investissements massifs dans des moyens humains et matériels autorisant enfin une veille sanitaire efficace et une réduction significative de la circulation virale.

      Les signataires proposent ainsi « la généralisation de tests rapides et la mobilisation de 40 à 50 000 enquêteurs de terrain (…) assurant un suivi humain des malades et des cas contacts et mettant en œuvre leur prise en charge et leur isolement ». Ils/elles envisagent « le cas échéant (…) des confinements brefs et localisés [qui] peuvent être mis en place en cas de redémarrage de l’épidémie ». Ils/elles recommandent « l’analyse systématique des eaux usées [qui] permettrait de détecter ces redémarrages très vite (…) ». Le tester-tracer-isoler devraits’accompagner « d’investissements supplémentaires destinés à sécuriser les lieux publics en les équipant de ventilateurs à filtre HEPA, de flashs UV mais aussi de capteurs de CO2 et de particules fines qui permettent de quantifier précisément le risque dans un lieu donné et donc d’adapter la réponse sanitaire aux caractéristiques de l’endroit ». Enfin, selon les signataires « la stratégie se doit d’être concertée et synchronisée, à l’échelle européenne, afin d’éviter de compromettre les résultats par des réimportations incessantes de virus aux frontières ». Et ils/elles soulignent que « la stratégie d’élimination pose de plus la question du pilotage social de l’appareil productif, dans la mesure où à moyen terme, ces équipements imposeront une production publique continue de masques, de tests, de ventilateurs et de filtres ».

      On peut critiquer le détail et souligner peut-être certaines illusions techniques dans la réponse à la crise, il n’en reste pas moins que toutes ces mesures sont articulées explicitement à la volonté de rompre avec les aberrations et incohérences de la politique sanitaire actuelle et de retrouver une vie sociale la plus normale possible. Si elles étaient systématisées et couplées avec une gestion démocratique de la crise, en rupture avec la brutalité inconséquente du gouvernement (les couvre-feux, la fermeture des universités, etc.), elles permettraient en effet de viser une réduction significative de la circulation virale.

      Il est évident qu’une telle stratégie n’a de sens que si elle dépasse l’approche strictement technico-médicale, pour prendre en considération toutes les dimensions de la crise. Il est clair également qu’elle peut être nuancée selon les territoires et ne suppose pas nécessairement une mise en œuvre uniforme pour tout le territoire national. Dans ce cadre il faut aussi inventer et promouvoir des solutions reposant sur l’alternance (au travail, à l’école, à l’université, dans les transports…) et l’adaptation cohérente et intelligente des usages aux contraintes imposées par la pandémie. Le livret LFI sur « la société du roulement »[6] représente à cet égard une contribution intéressante et importante. Bien entendu cela suppose une révision radicale des préceptes qui ont gouverné la stratégie sanitaire jusqu’ici : centralité de la culture, protection des catégories les plus fragiles (notamment le monde des précaires et des saisonniers) plutôt que des grands groupes qui licencient - et un réarmement complet des services publics : santé et hôpital, éducation, enseignement supérieur et recherche, etc.

      Enfin, cela passe par une critique radicale des conditions de décision et de « gouvernance » actuelles : la loi urgence et le désarmement du parlement, la gestion exclusive par l’exécutif à travers un conseil de défense opaque. Sur ce terrain il est temps en effet que se déploie une campagne politique et sociale qui mette la restauration d’un cadre de délibération et de décision démocratique au cœur de la réponse sanitaire.

      Défendre un horizon de rupture démocratique face à la gestion cynique et inefficace du gouvernement

      Une alternative de cette portée suppose la mobilisation de ressources considérables et une rupture radicale avec le cadre politique de gestion de la crise qui nous a été imposé. Sortir de la paralysie actuelle impose donc de construire un horizon de rupture sur le terrain démocratique autant que sur le terrain matériel.

      Des interventions existent qui développent des réflexions et des propositions précieuses dans le sens d’une véritable démocratie sanitaire. Mais elles peinent à s’imposer dans le débat public, comme s’il existait une « omerta » sur la possibilité d’une gestion plus respectueuse de l’implication des populations, à la place de l’obéissance infantile aux injonctions[7]. Le texte de Barbara Stiegler déjà cité vise juste sur ce terrain : « (…) l’issue dépendra aussi de notre empressement à défendre ou enterrer la démocratie (…) ». Elle suggère « (…) la reconquête des espaces publics et la participation de tous à la science et au savoir. »[8]

      Dans cette direction, il convient d’articuler des mesures démocratiques et des mesures d’éducation populaire et de maîtrise citoyenne des enjeux sanitaires et scientifiques.

      Rupture avec le verticalisme et défense de la démocratie :

      – Il faut défendre la rupture avec la gestion autoritaire et discrétionnaire de la crise par l’exécutif : dissolution du conseil de défense, réarmement du parlement dans la gestion de la crise, remise en cause du carcan imposé par la loi urgence.

      – Quant au conseil scientifique, sa dévolution à l’exécutif doit cesser et sa mission doit être clarifiée en lien avec une restauration du contrôle démocratique sur la gestion de la crise. Dans ce cadre, sa composition doit-être interrogée et régularisée, notamment dans son articulation aux autorités de santé publique. Elle doit mieux intégrer, non seulement les problématiques sociales, mais également les préoccupations logistiques liées à la gestion de la crise et faire une place y compris à des acteurs/actrices compétent.es dans ce domaine, notamment issu.es de la protection civile.

      – Bien entendu la restauration d’un cadre de délibération démocratique au sein du parlement, à la hauteur des enjeux de la crise et de la rupture qu’elle suppose, exigerait en réalité un moratoire sur les lois scélérates du gouvernement – Lois séparatisme et sécurité globale, Loi de réforme de l’Enseignement supérieur et de la Recherche – ainsi que sur les décrets sur l’assurance-chômage. De même qu’un abandon clair du projet de loi Retraite.

      Significativement le gouvernement n’a rien proposé depuis mars 2020 pour que les enjeux politiques, sociaux et sanitaires de la situation soient débattus et maîtrisés collectivement, ni avec le parlement et les collectivités territoriales, ni a fortiori avec les syndicats, les associations, les citoyen.nes qui subissent la crise.

      Ainsi, la gestion hyper centralisée via les ARS de la vaccination est un exemple de ce qu’il ne fallait pas faire. Un contrôle minimal par des collectifs locaux de sa mise en œuvre au plan des territoires aurait permis d’éviter le scandale des résident.es du XVIe arrdt de Paris vacciné.es en Seine St-Denis au détriment des résident.es prioritaires de ce département. De même, quand il est nécessaire, un confinement accompagné par la distribution à l’échelon local et micro-local, où la connaissance des situations de misère et d’exclusion est la plus fine, des produits et biens essentiels aux individus et populations les plus défavorisées, changerait la donne. Plutôt que des injonctions par en haut à coup de conférences de presse, une gestion plus décentralisée, adaptant le cadre général aux spécificités locales de l’épidémie et aux besoins sociaux est nécessaire : le refus de tenir compte des avertissements des élus de Dunkerque et de Moselle est, là aussi, significatif.

      – Il faut donc également défendre la mise en œuvre d’une expertise citoyenne indépendante au plan national – pourquoi pas sous l’égide du CESE, comme cela a été le cas de la Convention citoyenne sur la transition écologique. Elle devrait être prolongée par la création de structures territoriales de pilotage faisant une large place à l’expertise des acteurs de terrains et des citoyen.nes, autorisant une adaptation fine des préconisations générales.

      – Enfin il faut favoriser à tous les niveaux la prise en compte de l’expertise des travailleurs et travailleuses : salarié.es du privé, agent.es du service public, et de leurs organisations. En particulier dans les secteurs clés, non seulement de la santé, mais de l’éducation, des transports publics, de la distribution…

      Education populaire et savoir scientifique :

      Les préconisations confuses et contradictoires, les aberrations et les incohérences de la stratégie gouvernementale sont facteurs d’inquiétude qui alimentent le rejet de toute mesure sanitaire, voire le développement d’un déni de la pandémie et une lecture complotiste de la situation, y compris dans des sphères parfois proches de nous.

      Une gestion alternative doit donc intégrer cette défiance. La cohérence des mesures et la mobilisation des ressources de l’économie, de l’état et de la société au service de la population pour faire face à la crise, sont les premières réponses à celle-ci. Au-delà il faut mettre en œuvre une politique d’éducation de masse, fondée sur le partage des connaissances et des ressources pour comprendre la crise. Mais en étant bien conscients que le critère déterminant d’efficacité d’une telle approche c’est la rupture avec l’opacité qui règne actuellement dans la gestion et la construction d’une stratégie effectivement plus efficace et plus démocratique. Celle-ci, en impliquant largement la population, en favorisant l’auto-organisation et l’auto-éducation sur les questions sanitaires, pourrait favoriser une amélioration significative du vécu collectif de cette crise.

      Il faut rechercher une appropriation à la fois collective et fine des savoirs scientifiques et sanitaires, consciente à la fois des critères qui en déterminent la solidité et de leur caractère dynamique et en construction. Il convient donc d’assumer au grand jour l’existence de débats et même de controverses, tout en ne cédant jamais au relativisme et à la facilité qui nie toute possibilité d’accéder à des critères de vérité par la vérification et l’expertise établies scientifiquement. Il convient également d’exiger toute la clarté sur les rapports entre sciences, institutions publiques et laboratoires privés : publication des accords commerciaux, des subventions, mise à jour des forces de lobbying, des conflits d’intérêts.

      Enfin bien sûr, il faut prendre acte des conséquences désastreuses de la politique suivie en matière de recherche depuis plusieurs décennies, pour la réorienter radicalement : reconstruction d’une puissante recherche publique, reconstitution et contrôle public des capacités de recherche développement, qui ont été sacrifiées dans des secteurs stratégiques aux intérêts à court terme et à la logique financière du privé. Cela implique une révision complète du système de la formation et de la recherche, la défense résolue d’un enseignement supérieur public dégagé des impératifs de la marchandise et des pressions du privé et une politique de protection des ressources nationales et européennes de recherche et développement.

      Construire un large front

      La situation sanitaire actuelle peut amener un nouveau confinement comme seule réponse susceptible d’être activée face à une nouvelle flambée épidémique. D’ores et déjà la perspective de confinements locaux rigoureux est posée. C’est en très grande part la conséquence de la stratégie cynique et socialement inefficace du gouvernement. Mais quoiqu’il en soit à cet égard, la question d’un contrôle efficace de la circulation virale demeurera longtemps encore une question centrale et pour l’instant non-résolue en France et même en Europe. A partir d’une critique radicale de la gestion cynique et inefficace du gouvernement, en changeant radicalement de paradigme pour remettre au centre les exigences sociales et démocratiques, il faut en parallèle avec la campagne à mener sur les enjeux liés à la vaccination, favoriser la construction d’un large front citoyen, politique et social, pour la mise en œuvre des conditions matérielles et politiques d’une gestion de la crise sanitaire orientée par le bien commun, par la priorité donnée à la satisfaction des besoins sociaux, par la défense des catégories les plus fragiles et les plus exposées sanitairement et socialement. Il faut donc s’atteler de toute urgence à sa construction et inscrire son développement dans l’horizon positif d’une rupture avec la faillite actuelle du système et du gouvernement.

      Groupe de réflexion sur la crise sanitaire

      (chercheuses.eurs, praticien.nes et militant.es d’Ensemble et d’Ensemble Insoumis)

      https://blogs.mediapart.fr/pascal-b/blog/010321/covid-que-faire-face-la-crise-qui-se-prolonge

  • Covid-19 : « L’idée du “passeport sanitaire” n’est pas nouvelle, mais au XIXe siècle, son but était tout autre »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/02/12/covid-19-l-idee-du-passeport-sanitaire-n-est-pas-nouvelle-mais-au-xixe-siecl

    Tribune. Alors que les gouvernements s’efforcent d’acquérir des vaccins contre le Covid-19 et de lancer des campagnes de vaccination en pleine incertitude mondiale, une nouvelle idée semble faire son chemin : le passeport vaccinal ou immunitaire. Ces « passeports Covid », nous dit-on, pourraient faciliter les voyages et le commerce, et certifieraient qu’une personne aurait reçu un vaccin ou aurait été infectée (en prouvant, par exemple, la présence d’anticorps contre le nouveau virus). Cette idée n’est pas nouvelle. Elle découle du « passeport sanitaire », une invention française du XIXe siècle (et pas sans controverses) mais dont le but était tout autre. Le détenteur du passeport sanitaire était considéré « immunisé » au sens médiéval du terme (du latin immunis) c’est-à-dire « exempt » de symptômes et ce, jusqu’à preuve du contraire. En outre, l’inoculation ne figurait pas sur ce document dont l’usage était plutôt de permettre aux autorités de détecter des cas suspects ou déclarés, et par conséquent d’éteindre toute menace épidémique aux portes de la France.
    Le 18 juin 1890, et afin d’empêcher la propagation en France du choléra qui sévissait en Espagne, le ministère de l’intérieur publia une circulaire demandant aux préfets de délivrer aux voyageurs un « passeport sanitaire » ainsi qu’une « carte d’avis » adressée au maire concerné. Le mécanisme consistait à faire examiner chaque voyageur par un médecin, puis à signaler aux autorités locales que la personne avait été « reconnue saine » mais qu’elle devait rester « sous surveillance médicale » pendant la période d’incubation. Ce passeport sanitaire venait s’ajouter au « passeport politique », une autre invention française conçue au XVe siècle initialement pour faire « passer » les marchandises et rapidement étendue aux personnes. C’est durant la conférence sanitaire internationale de 1893 à Dresde, qu’Adrien Proust, professeur d’hygiène à la faculté de médecine de Paris, médecin chef à l’Hôtel-Dieu et père du romancier Marcel Proust, suggère de généraliser cette procédure à l’échelle internationale. L’Empire austro-hongrois avait convoqué la conférence à Dresde dans un contexte d’épidémies de choléra qui se répandaient plus rapidement en Europe avec l’arrivée du bateau à vapeur. Il était donc impératif de standardiser les règlements internationaux de quarantaine contre la propagation de ces nouveaux fléaux.
    Pour Adrien Proust, toute épidémie se contrôle d’abord aux frontières. Il voyait dans le passeport sanitaire une version plus ciblée de la quarantaine et l’équivalent de l’« observation » au lazaret. Le passeport sanitaire était donc un moyen de tracer les personnes considérées asymptomatiques et de les isoler au cas où elles devenaient symptomatiques, l’objectif étant d’éviter l’apparition de « foyers » d’infections. Cette procédure permettait « d’agir vite et efficacement » avant qu’il ne soit trop tard. En revanche, l’inoculation préventive n’était possible que pour la peste, et n’était recommandée que pour les personnes les plus exposées (telles que le personnel qui désinfectait les navires). De plus, Adrien Proust considérait que l’inoculation était moins efficace qu’une « surveillance sanitaire » stricte pour plusieurs raisons. Tout d’abord, le sérum antipesteux n’était pas obligatoire ; en outre, il ne protégeait pas les personnes infectées mais asymptomatiques, et enfin, il n’induisait qu’une immunité de courte durée.
    Toutefois, le passeport sanitaire n’était pas sans détracteurs. Non seulement la délégation britannique ne signa pas l’accord conclu lors de la conférence de Dresde, mais l’idée d’un passeport sanitaire fut rejetée. Selon la prestigieuse revue médicale britannique, le Lancet, ces passeports sanitaires auraient été « inutiles » car ils pouvaient être falsifiés et inefficaces, dans la mesure où ils requéraient une infrastructure humaine démesurée par rapport à leur rendement sanitaire. Le Lancet concluait : « Nous pouvons être certains qu’aucun document de ce type ne sera jamais exigé des personnes arrivant dans ce pays ou dans certains des pays les plus avancés du continent. »Comment expliquer ce rejet ? Adrien Proust reproche l’approche « libérale » britannique qui – quoique contraignante sur son propre sol – était opposée à toute mesure susceptible de compromettre le commerce international. Pour le médecin chef de l’Hôtel-Dieu, le système britannique n’était pas à imiter. Si le « bill of health », l’équivalent de la « patente de santé », couramment utilisé par les marins depuis au moins le XVIIe siècle, était plus facile à administrer, il était moins efficace d’un point de vue sanitaire. De plus, le laisser-faire sanitaire dans les colonies anglaises était préjudiciable. Il avait entraîné en 1896 la diffusion de la peste vers l’Inde qui avait tué des milliers de personnes. On peut en dire autant de l’apparition du choléra en Egypte en 1883, 1805 et 1902, où les autorités coloniales britanniques n’avaient pas mis en place des mesures sanitaires adéquates.

    #Covid-19#migrant#migration#france#grandebretagne#histoire#passeportsanitaire#frontiere#epidemie#cholera#peste#colonie#economie

  • Le concept de grand complot Big Pharma est faux et inutile, les complots et les violences ordinaires et connues de l’Etat et du capitalisme suffisent à comprendre le monde
    https://ricochets.cc/Le-concept-de-grand-complot-Big-Pharma-faux-et-inutile_complots-et-violenc

    A l’heure des confusions, fantasmes, désinformations, pertes de repère, il n’est pas étonnant que des tas de théories fumeuses se développent, ce qui peut être un dérivatif dangereux, et on n’en a pas besoin, les faits connus et "ordinaires" suffisent largement à discréditer le système en place. (Dans cet article "Big Pharma" concerne le terme employé par des théories du grand complot, pas l’emploi de l’expression pour désigner simplement le lobby pharmaceutique) 👩‍⚕️🧑‍⚕️« BIG PHARMA », THÉORIE DU COMPLOT (...) #Les_Articles

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    #Epidémies,_gestion_de_crise,_en_temps_de_catastrophe

  • Couvre feu répressif : n’ouvrez pas à la police !
    https://ricochets.cc/Couvre-feu-repressif-n-ouvrez-pas-a-la-police-perquisitions-policieres-ill

    COUVRE FEU RÉPRESSIF : « ON EST LIMITE LIMITE » Perquisitions « au bluff », amendes et poursuites Avec le couvre-feu, le gouvernement n’est pas en guerre « contre le virus » ni même pour la santé de la population, il est en guerre contre la vie sociale. L’essentiel du travail de la police consiste à traquer les fêtes et les personnes qui sortent le soir. Ainsi, « plus de 1,9 million de contrôles du couvre-feu et au moins 177 000 amendes » ont été notifiées depuis le 15 décembre 2020 selon le ministère de (...) #Les_Articles

    / #Procès,_justice,_répression_policière_ou_judiciaire, #Violences_policières, #Epidémies,_gestion_de_crise,_en_temps_de_catastrophe, Autoritarisme, régime policier, (...)

    #Autoritarisme,_régime_policier,_démocrature...

  • Le gouvernement par la peur au temps des catastrophes - Un livre parfaitement d’actualité !
    https://ricochets.cc/Le-gouvernement-par-la-peur-au-temps-des-catastrophes-Un-livre-d-actualite

    LE GOUVERNEMENT PAR LA PEUR AU TEMPS DES CATASTROPHES [Conseil lecture. Livre paru en 2013, mais, comme le suggère le titre, particulièrement évocateur de notre présente condition, n’ayant rien perdu de son actualité. Extrait : ] Si la société dite industrielle représente aujourd’hui le dernier stade de la société capitaliste, cela ne signifie pas que l’industrie y soit la source de richesse principale, mais que cette société tout entière fonctionne comme un système industriel caractérisé par la (...) #Les_Articles

    / #Résistances_au_capitalisme_et_à_la_civilisation_industrielle, #Epidémies,_gestion_de_crise,_en_temps_de_catastrophe, Autoritarisme, régime policier, démocrature..., Livres, (...)

    #Autoritarisme,_régime_policier,_démocrature... #Livres,_revues

  • À #Pont-Audemer, les projets locaux se dessinent entre chercheurs, décideurs et citoyens

    Lancer des projets de développement local durable, tels que l’implantation de parcs éoliens ou la restriction de la circulation des voitures à Paris, implique chaque fois de consulter un grand nombre d’acteurs, et en premier lieu, les personnes qui vivent et travaillent sur le territoire concerné.

    Même s’il est évident que la participation de tous est essentielle au bon déroulement du pilotage, de la concrétisation et du développement des projets, la prise en compte des citoyens est particulièrement difficile. Elle exige d’entendre et d’inclure les différents points de vue, et de les concilier tant sur le plan des objectifs et résultats à atteindre que sur les méthodes à mettre en œuvre.

    La convention citoyenne pour le climat nous a récemment donné un exemple criant de la difficulté à dépasser les bonnes intentions et à intégrer les avis et souhaits d’une population. Une difficulté qui peut produire à terme des effets inverses à ceux recherchés si elle n’est pas surmontée.

    Du côté des élus et représentants de l’État, le risque est en effet de tomber dans une vision politique un peu figée des enjeux de développement local. Quant aux chercheurs et scientifiques sollicités pour diagnostiquer et conseiller, le principal écueil est d’être trop abstrait et trop éloigné des attentes et des besoins locaux. Comment repenser alors leur place dans ces processus de décisions ?

    Pour répondre à cet enjeu, il existe une démarche de terrain, inclusive, réflexive et participative appelée la recherche-action. Elle part du postulat que les problèmes environnementaux, sociaux et économiques sont vécus par les acteurs locaux, sur le terrain. Pour les comprendre et mieux les résoudre, agents de l’État, élus, chercheurs et citoyens ont par conséquent intérêt à se regrouper pour réfléchir et produire des savoirs permettant d’agir collectivement en toute connaissance. Cela implique de créer des méthodes de participation où tous sont impliqués de façon équitable.

    C’est dans cette voie que se sont engagés plusieurs acteurs de Pont-Audemer, dans l’Eure, une commune déjà impliquée dans des processus de transition écologique et solidaire et souhaitant aller encore plus loin dans le développement local durable.
    L’expérience de Pont-Audemer

    Entre septembre 2019 et juin 2020, une démarche de recherche-action a été menée collectivement pour nourrir les projets de cette commune. L’université de Caen Normandie a proposé à la ville de Pont-Audemer d’être l’objet d’un module de formation par l’action, le principe étant que les étudiants apprennent en agissant. Cette commune, située au cœur de la Normandie, est assez petite pour être appréhendée en peu de temps. Elle a mené et fait l’objet de nombreux diagnostics préalables à l’action et avait déjà mis en œuvre des opérations entrant dans le cadre de la transition écologique et solidaire.

    Le projet a mis en relation plusieurs catégories d’acteurs : des habitants, des associations, des enseignants-chercheurs, des fonctionnaires étudiants en formation continue, des fonctionnaires territoriaux, le maire, des responsables d’équipements publics comme une médiathèque ou un théâtre, des entreprises et des professionnels de divers secteurs comme des chefs de rayons dans la grande distribution ou des agriculteurs.

    Le travail en commun a fait émerger des axes de travail à privilégier dans le champ de la culture, des circuits courts, des tiers lieux, des modes doux de déplacement et de la mise en valeur du patrimoine naturel, avec en toile de fond l’économie sociale et solidaire.

    Les méthodes de participation et d’implication ont été multiples et diverses : l’observation participante – qui consiste à observer en essayant de se mettre à la place des autres – l’enquête par questionnaire, l’atelier, la réalisation d’entretiens, de réunions régulières… Autant de techniques qui favorisent l’immersion et l’interaction. L’analyse des territoires et des projets potentiels – valorisation des productions agricoles locales, réhabilitation des anciens lieux industriels, préservation des lieux naturels remarquables, implication des populations dans les projets – se fait alors au plus proche des acteurs et des agents, elle vient compléter les approches et raisonnements théoriques.

    Les fonctionnaires étudiants accompagnés par les enseignants-chercheurs accèdent en allant sur le terrain à des connaissances par le vécu. Les échanges avec les acteurs de la vie locale permettent de rendre poreuse la frontière entre les théories et les pratiques.

    Les acteurs expriment la vision du monde (théorie) qui sous-tend leurs choix et actes : entre autres, l’idée d’un développement endogène s’appuyant sur les forces déjà présentes sur le territoire a rassemblé beaucoup de protagonistes. La prise en compte de la pauvreté dans le raisonnement économique, qui d’un point de vue théorique n’est pas si courante, est aussi une préoccupation de bon nombre d’acteurs, dont l’épicerie sociale. Les étudiants et chercheurs remettent quant à eux en question leurs savoirs en les confrontant à la réalité de terrain (pratiques). Les acteurs deviennent chercheurs, les chercheurs deviennent acteurs.

    Concrètement, le travail réalisé sur la capacité de la Risle, la rivière qui traverse Pont-Audemer, à fédérer les habitants, illustre bien l’efficacité de la démarche. Le travail collectif de terrain a permis de rassembler les différents participants autour de l’organisation d’un atelier participatif pour inviter la population à s’exprimer sur le rôle de la Risle dans l’identité de la ville ou sur des idées d’aménagements.
    Partager les réalités du terrain

    Cette recherche-action a toutefois révélé une difficulté pour certains acteurs à changer de posture. Les agents de l’État mis en situation d’étudiants dans le cadre d’un Diplôme universitaire ont dû s’affranchir d’une démarche descendante habituelle.

    Parallèlement, certains acteurs locaux n’attendant plus de solutions qui seraient venues « d’en haut » avaient du mal à intégrer la démarche, en particulier tous ceux qui se sentent délaissés par les politiques publiques et victimes du désengagement de l’État. La prise en compte de la conjoncture a par ailleurs perturbé le calendrier de la recherche-action et les possibilités d’interaction entre les personnes impliqués (élections municipales, Covid).

    Plus généralement, la démarche a mis en évidence des « visions dépolitisées » de la cité, quand par exemple un projet de diffusion de l’usage du vélo vient résoudre un problème ponctuel, conjoncturel, de stationnement et d’embouteillage sans réellement s’insérer dans une pensée plus globale de long terme. Il conviendrait d’envisager plus largement la question de la mobilité en lien avec l’articulation vie professionnelle et vie privée, travail et loisir, travail en présentiel et télétravail, horaires normaux et décalés… En fait, la démarche a parfois révélé un manque de conceptions partagées du monde, qui aident pourtant à l’action collective.

    Mais l’expérience a aussi mis en lumière l’intérêt d’échanger et de collaborer dans la durée. Elle a créé des relations de confiance en encourageant la circulation et le partage de l’information, et la liberté pour tous de prendre des initiatives.

    Les acteurs se sont pris au jeu de la recherche participative, et les chercheurs ont intégré les opportunités et freins rencontrés par les praticiens, devenant ainsi facilitateurs et animateurs. Les différentes approches disciplinaires des chercheurs se complètent par ailleurs pour produire des analyses systémiques et interdisciplinaires entre économie sociale et solidaire et géographie sociale. Cela a permis, si ce n’est de co-construire une vision du monde commune, au moins de partager de manière constructive les réalités vécues sur le terrain.

    https://theconversation.com/a-pont-audemer-les-projets-locaux-se-dessinent-entre-chercheurs-dec
    #développement_local #participation #recherche-action #RAP #recherche-action_participative #transition #transitions #ESS #économie_sociale_et_solidaire #pédagogie #théorie #pratique #développement_endogène #pauvreté #épicerie_sociale #Risle #atelier_participatif #mobilité #action_collective #confiance #circulation_des_savoirs

  • Face aux variants du Covid-19, l’UE veut encore davantage réduire les déplacements en Europe
    https://www.lemonde.fr/international/article/2021/01/25/face-aux-variants-bruxelles-veut-encore-davantage-reduire-les-deplacements-e

    Restreindre encore la circulation en Europe mais éviter que les frontières se ferment, comme en mars 2020, aux débuts de la pandémie de Covid-19. C’est ce que la Commission recommande en espérant ainsi protéger le marché intérieur de l’embolie, malgré la propagation du virus, la progression de ses variants et la tentation de certains, à commencer par l’Allemagne, de s’isoler à nouveau. Lundi 25 janvier, l’exécutif communautaire a détaillé ses nouvelles préconisations, après celles que les Vingt-Sept avaient adoptées le 13 octobre. Bruxelles veut affiner ce qui est censé permettre aux Etats membres d’avoir une approche commune de la situation sanitaire, c’est-à-dire la définition de seuils à partir desquels une mesure peut être prise.
    Aujourd’hui, les pays européens compilent, chaque semaine et selon les mêmes critères, les statistiques qui leur permettent d’évaluer la diffusion du virus en fonction de son taux d’incidence. Et à partir desquelles l’ECDC (le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies, chargé de la surveillance de l’épidémie) cartographie l’Union européenne en trois zones (verte, orange et rouge), dotant ainsi les Vingt-Sept d’une même base de données pour prendre leurs décisions.
    La Commission propose d’y ajouter une catégorie « rouge foncé », au-delà de 500 cas de Covid-19 pour 100 000 habitants sur quatorze jours, qui concernerait des régions situées dans « dix à vingt pays », dont l’Espagne, le Portugal, la France et l’Italie, explique le commissaire européen, Didier Reynders. Pour ces zones, Bruxelles « décourage fortement les déplacements non essentiels » et préconise que les personnes qui en viennent soient soumises à un test avant leur arrivée et à une quarantaine une fois à destination. De telles pratiques sont déjà très répandues quand il s’agit de passer d’un pays à l’autre en Europe, mais l’exécutif communautaire veut aller plus loin. Elles devraient aussi, juge-t-il, s’appliquer entre régions. Et surtout, ne pas se limiter, comme c’est souvent le cas, au tourisme et autres voyages non essentiels. Les déplacements essentiels (personnel de santé, personnes qui se déplacent pour des motifs familiaux et professionnels) devraient aussi y être soumis, même si une certaine souplesse peut être plaidée pour les transfrontaliers et les transporteurs routiers. Entre deux régions de la même couleur, aucun test ne devrait être imposé, ajoute la Commission. Les Vingt-Sept doivent maintenant se prononcer sur les recommandations de la Commission. « Elles vont dans le bon sens mais on pourrait les appliquer aux zones rouges. Pourquoi ajouter une zone rouge foncé, si ce n’est pour définir des “zones variant” ? », s’interroge un diplomate. Mais même si les Européens se mettent d’accord, rien ne les obligera à suivre ces nouvelles règles, car les frontières et la santé sont des compétences nationales. D’ailleurs, plus de trois mois après les avoir adoptées, ils ne se sont pas encore approprié les premières recommandations de la Commission. Certes, les Vingt-Sept se sont enfin entendus, après de longues discussions, sur une reconnaissance mutuelle de leurs tests, mais ils restent très jaloux de leur souveraineté. Selon les pays, la durée de la quarantaine varie de sept à quatorze jours, les tests demandés à l’entrée doivent avoir été réalisés entre vingt-quatre et soixante-douze heures plus tôt. Et même s’ils envoient tous leurs données épidémiologiques à l’ECDC chaque semaine, ils sont une infime minorité à se servir de cette carte pour déterminer leur action : quatre − l’Espagne, l’Allemagne, la Croatie et l’Irlande −, à en croire le site communautaire « Re-Open EU ». « Jusqu’ici, certains pays comme la France, le Portugal ou le Luxembourg n’imposaient aucune restriction et ne tenaient donc pas compte de cette carte », explique un diplomate, « il ne faut pas y voir une désobéissance civique généralisée ». Reste que la coordination n’est pas spontanée en Europe.

    #Covid-19#migrant#migration#ue#sante#voyageessentiel#test#quarantaine#epidemiologie#cartographie#politique

  • Ce n’est pas la pandémie qui accroit la précarité et la misère, c’est l’économie de marché
    https://ricochets.cc/Ce-n-est-pas-la-pandemie-qui-accroit-la-precarite-et-la-misere-c-est-uniqu

    Le covid-19 ne crée pas une crise économique et de la pauvreté, c’est la crise capitaliste permanente qui crée des problèmes économiques et matériels (notamment pour les plus pauvres, précaires, petits commerces...) dès qu’elle est plus chaotique que d’habitude. Pour contrecarrer la propagande permanente de l’Etat, du capitalisme et de leurs médias, on doit sans arrêt procéder à des réajustements mentaux et conceptuels, ne serait-ce que pour échapper à leur novlangue qui inverse les réalités comme dans le (...) #Les_Articles

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    https://www.mediapart.fr/journal/france/110121/avec-la-pandemie-la-misere-est-bien-installee?page_article=1
    http://www.palim-psao.fr/textes-contre-le-travail.html
    https://www.partage-le.com/2016/08/08/reflexions-sur-la-nature-totalitaire-de-letat-par-bernard-charbonneau-en

  • Poulaillers de Langoëlan. Une nouvelle mobilisation réunit 200 personnes contre l’élevage intensif
    https://www.ouest-france.fr/bretagne/poulaillers-de-langoelan-une-nouvelle-mobilisation-reunit-200-personnes

    Depuis 14 h, 200 personnes sont rassemblées devant la mairie de Langoëlan (Morbihan), ce samedi 16 janvier 2021. La manifestation se tient à l’appel du collectif Morbihan contre les #fermes_usines. Depuis deux ans, un projet de construction de deux poulaillers de 2 200 m² chacun, pouvant abriter jusqu’à 120 000 poules, sème la colère des opposants.

    Dans leur viseur, les conséquences de ce mode d’#agro-industrie : #algues_vertes, #épidémies, etc. Le projet de #Langoëlan est porté par deux jeunes agriculteurs Youenn Le Fur et Mathieu Le Métayer, fils du maire de Langoëlan, Claude Le Métayer. Après enquête publique, il a reçu le feu vert préfectoral. Voici un an, le collectif a déposé un #recours qui court toujours.

  • Riri, Fifi et Loulou font de la science
    https://ricochets.cc/Covid19-Coronavirus-Macron-Didier-Raoult-Riri-Fifi-et-Loulou-font-de-la-sc

    Bulletin d’information scientifique de l’IHU - Nous avons le droit d’être intelligents ! Pr Didier Raoult, Directeur de l’IHU Méditerranée Infection #Les_Articles

    / #Epidémies,_gestion_de_crise,_en_temps_de_catastrophe, #coronavirus, #Médias_et_expressions, Vidéos, films...

    #Vidéos,_films...
    https://www.youtube.com/user/ifr48
    https://ricochets.cc/IMG/distant/html/watchv9LA6Jmc0c4-53d7519.html

  • Contre le fichage, contre le séparatisme, contre le couvre-feu
    https://ricochets.cc/Contre-le-fichage-contre-le-separatisme-contre-le-couvre-feu.html

    Rendez-vous à la fontaine monumentale #Les_Articles

    / #Epidémies,_gestion_de_crise,_en_temps_de_catastrophe, Autoritarisme, régime policier, démocrature..., #Fichage_et_surveillance, #Résistances_au_capitalisme_et_à_la_civilisation_industrielle, #Valence

    #Autoritarisme,_régime_policier,_démocrature...

  • Couvre-feux à 18h partout : cette dystopie criminalise toute vie sociale !
    https://ricochets.cc/Couvre-feux-a-18h-partout-cette-dystopie-criminalise-toute-vie-sociale.htm

    Vu que les bars et restaurants sont fermés, ça sert à quoi ces couvre-feux à rallonge à part nous faire chier et assoir la dystopie policière antisociale ? Le régime n’a même pas prévu la possibilité de s’aérer ou de faire du sport en extérieur (ce qui ne provoque aucune contamination, même sans masque) pendant le couvre-feu, les travailleurs qui rentrent à 18h apprécieront. 🥂« L’EFFET APÉRO » C’est le dernier élément de langage d’un Régime en putréfaction : « l’effet apéro ». C’est l’expression qui circule (...) #Les_Articles

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    https://www.facebook.com/100015573042351/videos/984606778735081

  • Drôme : couvre-feu à 18h dès mardi 12 janvier 2021, le ras-le-bol monte !
    https://ricochets.cc/Drome-couvre-feu-a-18h-des-mardi-12-janvier-2021-le-ras-le-bol-monte.html

    La colère gronde sur les réseaux sociaux, et même dans les commentaires des posts préfectoraux qui annoncent des restrictions supplémentaires de déplacement avec ce couvre-feu avancé à 18h à partir de mardi 12 janvier 2021. Pour différents motifs, de plus en plus de gens en ont plus qu’assez de subir des directives d’en haut qui tombent sans qu’ils soient consultés, sans qu’ils participent aux décisions de près ou de loin, sans que ces mesures correspondent vraiment aux contraintes du quotidien. Assez de (...) #Les_Articles

    / #Epidémies,_gestion_de_crise,_en_temps_de_catastrophe, Autoritarisme, régime policier, (...)

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