• Yuturi Warmi : la première garde indigène menée par des femmes kichwas en Équateur

    Depuis 2020, plus de 40 femmes kichwas se sont organisées pour défendre leur territoire et expulser les sociétés minières de l’Amazonie équatorienne. C’est ainsi qu’est née Yuturi Warmi, la première garde indigène conduite par des femmes dans la région.
    María José Andrade Cerda, l’une des responsables de Yuturi Warmi, explique que les femmes indigènes ont eu une vision plus globale de la défense du territoire, puisque leurs axes de travail incluent non seulement la surveillance physique de la terre, mais également des aspects tels que la culture, l’ancestralité, la langue, l’éducation et la santé.

    Les fourmis yuturi sont pacifiques, sauf si leur territoire est menacé. Cette espèce, également connue sous le nom de « conga », est considérée comme une guerrière par la culture kichwa, car elle n’autorise personne à entrer chez elle sans permission. C’est également ce qui est arrivé aux femmes de Serena, une communauté autochtone située sur les rives du fleuve Jatunyacu, sur le haut Río Napo, en Amazonie équatorienne.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/10/03/yuturi-warmi-la-premiere-garde-indigene-menee-

    #international #equateur

  • Laisser le pétrole dans le sol : Yasuní comme un exemple et une expérience d’apprentissage dans les transitions post-extractivistes
    + Les Équatoriens votent pour l’arrêt des forages pétroliers dans un parc national amazonien riche en biodiversité

    L’Équateur va enfin voter sur le maintien dans le sol du pétrole de l’ITT de Yasuní. Cette initiative est pleine de contenus qui peuvent être analysés du point de vue de l’écologie politique.

    Lors des prochaines élections en Équateur, outre l’élection des législateurs et du président, un acte encore plus crucial aura lieu. Il s’agira de voter sur la poursuite ou l’arrêt de l’exploitation pétrolière dans la région amazonienne de Yasuní.

    L’enjeu est multiple : il s’agit d’une écologie politique de l’extractivisme et des transitions pour s’en affranchir. Un mécanisme démocratique incontestable est proposé pour résoudre ce conflit, à savoir le vote de tous les citoyens. L’information sur les impacts des activités pétrolières sur l’environnement et sur les peuples indigènes d’Amazonie est promue. Par ailleurs, les manœuvres et l’autoritarisme que les pouvoirs politiques et économiques ont utilisés dans le passé pour éviter ce vote sont mis à nu. Ce qui se passe en Équateur préfigure des actions similaires qui pourraient être suivies dans les pays voisins lorsqu’ils organisent leurs propres transitions post-extractivistes.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/08/24/laisser-le-petrole-dans-le-sol-yasuni-comme-un

    #écologie #equateur

  • #Équateur, #Guatemala, #Argentine : le temps des outsiders

    Les récentes élections dans ces trois pays ont bluffé les instituts de sondage en faisant surgir de nouvelles figures politiques. Qu’ils soient progressistes ou ultralibéraux, de plus en plus de candidat-surprises bouleversent les résultats électoraux. Nous ferons le point sur les récentes élections dans ces trois pays pour essayer de comprendre ce phénomène. Et nous terminerons par une bonne nouvelle qui nous vient du #Venezuela

    https://www.youtube.com/watch?v=jDQjlKJP6qc

  • 5 minutes pour comprendre l’insécurité en #Équateur

    L’insécurité atteint des niveaux historiques en Équateur. Un candidat présidentiel vient d’être assassiné en pleine campagne, des maires et des journalistes ont connus le même sort ou ont dû s’exiler face aux menaces des cartels de la drogue. Comment ce petit pays andin, connu il y a quelques années, pour sa tranquillité, est-il devenu un enfer pour ses habitants ?

    Samantha Gordillo, criminologue équatorienne basée á Quito, nous explique les raisons de ce bouleversement

    https://www.youtube.com/watch?v=Ym1gR6Zj8D4

  • Mort croisée et élections « express » en #Equateur - Maurice Lemoine

    Accusé de « corruption » et à deux doigts d’une destitution infâmante par l’Assemblée nationale, le président équatorien Guillermo Lasso s’est débarrassé de cette dernière en la dissolvant, le 17 mai, grâce à l’activation du mécanisme formellement constitutionnel connu sous le nom de « mort croisée ». Discutable et discutée, cette dissolution implique que les autorités électorales doivent organiser des législatives, mais également un scrutin présidentiel anticipé – élections générales qui auront lieu le 20 août. D’ici là et pour une durée de six mois Lasso pourra continuer à gouverner par décret.

    https://www.medelu.org/Mort-croisee-et-elections-express-en-Equateur

  • Cocaine Trade and Gang Violence Strike Hard in Once-Peaceful #Ecuador
    https://www.wsj.com/articles/cocaine-trade-and-gang-violence-strike-hard-in-once-peaceful-ecuador-bad953c8?s

    Local media outlets say that death threats have led them to stop publishing the bylines of reporters who write about crime. Parents said that soldiers recently stood guard outside schools in Durán after a gang threatened to kill students. Some wealthy residents pay as much as $30,000 to bulletproof their cars, according to Lautaro Ojeda Salvador, the owner of a company that provides the service.

    Killings in #Guayaquil are up about 65% in the first four months of 2023 from a year earlier, according to the police, making it one of the world’s most violent cities. That means Guayaquil is on track to have more homicides per capita than cities such as Juárez, Mexico, and Port-au-Prince, Haiti, had last year, according to the Citizen Council for Public Security and Criminal Justice, a Mexico-based organization that tracks the world’s most dangerous cities.

    #Équateur

  • Mexican Cartels Are Turning Once-Peaceful #Ecuador Into a Narco War Zone
    https://www.vice.com/en/article/xgwxyn/ecuador-mexico-drug-war-cocaine

    A half dozen major gangs in Ecuador are now moving cocaine for international drug cartels. The Choneros, Gangsters, and Big Feet (the “Patones”) work for Sinaloa, while the Tiguerones, Wolves and Chonekillers are allied with Jalisco, according to Ecuadorian authorities and drug traffickers. The Alligators work for the Albanian mafia, one of Europe’s most powerful criminal organizations that has also fueled bloodshed in Ecuador.

    The violence has triggered a mass exodus of Ecuadorians heading north toward the U.S. border. In just the first two months of 2023, immigration officials apprehended Ecuadorians at the southwest border 16,080 times—a stunning number considering that for most of the past two decades, fewer than 3,000 Ecuadorians arrived per year. There are now more Ecuadorians arriving at the U.S. border than Haitians or Salvadorans, and they are the number one nationality being detained by Mexican authorities.

    #Équateur

  • Victoire de la Révolution citoyenne aux élections locales en #Équateur - Romain Migus

    Les partisans de Rafael Correa ont remporté de nombreuses victoires stratégiques lors des élections municipales et régionales. De quoi rebattre les cartes électorales en vue de l’élection présidentielle de 2025 ?

    Nous analysons les résultats avec Etienne HERMANT qui a participé à la campagne électorale dans la ville de Guayaquil.

    https://www.youtube.com/watch?v=6vs_9EWS8Yo

  • #Équateur : les #gauches, l’extractivisme et la transition – CONTRETEMPS
    https://www.contretemps.eu/equateur-gauche-extractivisme-transition
    #extractivisme

    En fin de compte, la mise en évidence de deux (et même de trois, avec celle de Hervas) options à gauche, à la faveur des élections équatoriennes, n’est pas une anomalie ni même une phase transitoire avant une prise de conscience, suivie d’un alignement derrière le candidat « naturel », mais l’état réel du champ politique. En Équateur comme ailleurs. Et depuis toujours[45]. Il n’y a pas unité, mais des convergences possibles ; en fonction et à la chaleur des luttes.

    Plutôt donc que d’entériner une union fantasmée et un peuple homogène, il faut partir du dissensus. Et de ce qui le fonde : la pluralité des acteurs et des intérêts, l’hétérogénéité des mouvements, les stratégies et visions différentes sur des enjeux, au premier rang desquels, en Amérique latine, l’extractivisme. À partir de là, il devient alors possible de penser les conditions du débat et, au-delà celles des alliances et convergences, ainsi que les limites et impasses des expériences précédentes, les chances d’une transition et d’une rupture[46].

    Même s’il n’est pas présent au second tour, les près de 20% qu’a récoltés la candidature de Yaku Pérez témoignent de l’autonomie et de la force acquises par le #mouvement_indigène au cours de ces dernières années. Son programme constitue l’expression actuelle, jusque dans ses tensions et contradictions, ses faiblesses et ses manques, du mouvement #indigène : métissage de discours de classe et ethnique, associés aux demandes écologiques, et mis en œuvre dans une politique qui cherche à tirer parti des opportunités[47]. Quant à Andrés Arauz, quelles que soient les critiques que soulève son programme, son élection est nettement préférable à celle de Lasso, en ce compris pour les droits des femmes, des indigènes et de la #nature. Cela n’efface pas pour autant ses contradictions, n’impose pas un ralliement aveugle, et ne suspend pas les conflits à venir.

    Nous n’avons d’autres choix que de penser avec et à partir de ces deux gauches « réellement existantes ». Non pas pour en choisir l’une contre l’autre, mais pour confronter les expériences passées et les projets d’émancipation à celles-ci.

  • –-
    #Relations_Internationales #Etats-Unis
    Les Etats-Unis sont fatigués du monde, par Benoît Bréville (Le Monde diplomatique, mai 2016)
    http://www.monde-diplomatique.fr/2016/05/BREVILLE/55468

    Les USA avaient planifié une guerre informatique contre l’Iran - Politique - Numerama
    http://www.numerama.com/politique/146207-les-usa-avaient-planifie-une-guerre-informatique-contre-liran.html
    #Relations_Internationales #Orient #Iran #Etats-Unis #Documentaires

    À Washington, scénarios pour un conflit majeur, par Michael Klare (Le Monde diplomatique, septembre 2016)
    http://www.monde-diplomatique.fr/2016/09/KLARE/56193


    #Russie #Etats-Unis #Chine #Asie

    La Russie installe des missiles à capacité nucléaire aux portes de l’Otan | Courrier international
    http://www.courrierinternational.com/depeche/la-russie-installe-des-missiles-capacite-nucleaire-aux-portes
    #Russie #OTAN

    « La Russie a de nouveau installé ses missiles Iskander capables d’emporter des têtes nucléaires dans son enclave de Kaliningrad, frontalière de deux pays de l’Otan, a annoncé samedi Vilnius, tout en notant que l’objectif de Moscou est d’obtenir de l’Occident des concessions sur la Syrie et l’Ukraine. »

    « Depuis le début de la crise ukrainienne en 2014, la Russie a multiplié les démonstrations de force avec une série d’exercices militaires dsans des régions bordant les Etats baltes, membres de l’Otan.

    L’Otan a réagi en décidant de déployer dès l’année prochaine quatre bataillons multinationaux en Pologne et dans les trois pays baltes pour renforcer son flanc oriental. »

    Les premiers chars américains débarquent en Europe pour se déployer à l’est
    http://www.rtbf.be/info/monde/detail_les-premiers-chars-americains-debarquent-en-europe-pour-se-deployer-a-l-

    CADTM - Comment Washington tente de déstabiliser les gouvernements progressistes
    LES DOSSIERS DE WIKILEAKS SUR L’AMÉRIQUE LATINE
    2 novembre par Alexander Main , Dan Beeton
    http://cadtm.org/Comment-Washington-tente-de

    -"Source : Jacobin, 29 septembre 2015.
    Jacobin est une revue trimestrielle américaine de gauche. (...)

    Traduction : Mireille Azzoug

    Révision et édition : Mémoire des luttes"

    –"En recourant à la contrainte (les conditionnalités attachées aux prêts du FMI) et à l’endoctrinement (en formant les Chicago boys de la région), les Etats-Unis ont réussi, dès le milieu des années 1980, à répandre l’évangile de l’austérité fiscale, de la déréglementation, du prétendu « libre-échange », de la privatisation et de la réduction draconienne du secteur public à l’échelle de tout le continent.

    Le résultat fut étonnamment semblable à ce que l’on a pu voir en Grèce" ;

    –"Une bonne partie de l’histoire des efforts du gouvernement américain pour contenir et faire refluer la vague anti-néolibérale est accessible à travers les dizaines de milliers de câbles diplomatiques de WikiLeaks en provenance des missions diplomatiques américaines de la région, du début des années 2000 à 2010. Les câbles – que nous analysons dans le livre The WikiLeaks Files : The World According to U.S. Empire publié par Verso Books – révèlent jour après jour les mécanismes d’intervention politique des Etats-Unis en Amérique latine" ;

    –"Certaines des méthodes d’intervention déployées en Bolivie eurent leur pendant dans d’autres pays dirigés pas des gouvernements de gauche ou abritant de forts mouvements de gauche. Par exemple, après le retour au pouvoir de la gauche sandiniste en 2007, l’ambassade américaine à Managua se mobilisa pour doper le soutien au parti d’opposition de droite, l’Alliance libérale nicaraguayenne (ANL)" ;

    –"De tels câbles devraient être lus par tous ceux qui étudient la diplomatie américaine ou qui sont curieux de comprendre comment fonctionne dans la réalité le système américain de « promotion de la démocratie ». A travers l’USAID, la Fondation nationale pour la démocratie (National Endowment for Democracy- NED), le NDI, l’IRI et autres entités paragouvernementales, Washington apporte une aide considérable aux mouvements politiques soutenant les objectifs politiques et économiques des Etats-Unis." ;

    –"Deux mois avant ce scrutin, le conseiller politique de l’ambassade avait alerté Washington sur le fait que Correa allait sans aucun doute « rejoindre le groupe Chavez-Morales-Kirchner des dirigeants nationalistes-populistes sud-américains ». " ;

    –"En avril 2007, 80% des électeurs équatoriens ratifièrent la proposition d’assemblée constituante et, en 2008, 62% d’entre eux se prononcèrent en faveur d’une nouvelle constitution. Ce texte consacrait une série de principes progressistes, dont la souveraineté alimentaire, les droits au logement, à la santé, à l’emploi et le contrôle de l’exécutif sur la banque centrale (un véritable interdit dans la feuille de route néolibérale).

    Au début 2009, Correa annonça que l’Equateur ferait défaut sur une partie de sa dette extérieure. Cette mesure, avec d’autres, récentes, provoqua la fureur de l’ambassade, tout comme la décision du président de rapprocher l’Equateur des pays membres de l’Alliance bolivarienne pour les peuples de notre Amérique (ALBA), créée à l’initiative du Venezuela et de Cuba en 2004 pour faire échec à la Zone de libre échange des Amériques, ALCA), à l’époque fortement promue par l’administration Bush. Mais l’ambassadeur avait aussi conscience que les Etats-Unis n’avaient que peu de prise sur Correa" ;

    –"En avril 2002, le gouvernement américain soutint publiquement un coup d’Etat militaire de courte durée qui éloigna Chavez du pouvoir pendant 48 heures. Les documents de la NED auxquels on a pu avoir accès grâce à la loi sur la liberté de l’information montrent que les Etats-Unis fournissaient des fonds, ainsi qu’une formation à la « promotion de la démocratie » à des groupes qui avaient soutenu le coup d’Etat et furent ultérieurement impliqués dans la « grève » des managers" ;

    –"On ne doit pas oublier que les câbles de WikiLeaks n’offrent aucun aperçu sur les activités des services de renseignement américains qui agissent de façon plus secrète (...) Néanmoins, ils apportent amplement la preuve des efforts continus et déterminés des diplomates américains pour intervenir contre les gouvernements indépendants de gauche en Amérique latine, en utilisant l’octroi de subsides, les multiples instruments disponibles dans la boîte à outils de la « promotion de la démocratie » – et parfois en soutenant (y compris financièrement) des méthodes violentes et illégales." ;

    –"En juin 2014, le vice-président américain Joe Biden lançait l’Initiative pour la sécurité énergétique des Caraïbes (Caribbean Energy Security Initiative), considérée comme un « antidote » à PetroCaribe" ;

    –"la gauche est largement devenue majoritaire en Amérique latine. A l’exception du Honduras et du Paraguay, où des coups d’Etat de droite ont chassé les présidents élus, presque tous les mouvements de gauche arrivés au pouvoir au cours des 15 dernières années sont aujourd’hui toujours aux commandes. Largement grâce à l’action de ces gouvernements, entre 2002 et 2013 le taux de pauvreté a fortement baissé dans la région, passant de 44 à 28%, après avoir empiré au cours des deux décennies précédentes. Ces succès et la détermination des dirigeants de gauche à prendre des risques pour se débarrasser du diktat néolibéral devraient aujourd’hui servir de modèle à la gauche anti-austérité européenne." ;

    –"Il y a beaucoup d’autres choses que l’on peut apprendre des câbles de WikiLeaks. Pour les chapitres « Amérique latine » et « Caraïbes » de notre livre The WiliLeaks Files, nous avons passé en revue des centaines de câbles et nous sommes en mesure d’identifier des modes distincts d’intervention américaine que nous décrivons plus amplement dans l’ouvrage (certains ont déjà été exposés par ailleurs). D’autres auteurs ont fait la même chose que nous pour d’autres régions du monde. Mais il y a plus de 250 000 câbles (35 000 rien que pour l’Amérique latine) et il reste sans aucun doute encore bien d’autres aspects notables de la diplomatie américaine en action qui attendent d’être dévoilés.

    Malheureusement, après l’excitation initiale provoquée par la mise à disposition des câbles, peu de journalistes et de chercheurs ont montré un réel intérêt pour eux."

    #Relations_internationales #Etats-unis #Bolivie #Evo_Morales #Nicaragua #Equateur #Rafael_Correa #Vénézuela #Hugo_Chavez #ONG #Wikileaks #Amérique_latine #Guerre_Froide #Haïti #PetroCaribe #Ingérence #USAID #OTI_Office_for_Transition_Initiatives #Amérique_du_Sud

    Le monde selon Donald Trump, par Michael Klare (Le Monde diplomatique, janvier 2017)
    http://www.monde-diplomatique.fr/2017/01/KLARE/56966

    « Elle tranche avec celle de la plupart des experts ou responsables politiques cotés à Washington.
    Ceux-ci, comme s’en aperçoit vite quiconque séjourne dans la capitale, voient des cercles concentriques qui se déploient à partir de la Maison Blanche. »
    « Pendant des décennies, la politique étrangère américaine a visé à renforcer les liens avec et entre les pays amis, et à affaiblir ou à isoler les exclus. »
    « il est étranger à toute conception structurée attribuant des rôles définis aux alliés, amis et ennemis. Il se retrouve donc dans l’approche de M. Rex Tillerson, le patron d’ExxonMobil, qu’il a choisi comme secrétaire d’État. Les deux hommes perçoivent le monde comme une vaste jungle »

    La Constitution contre Donald Trump, par Anne Deysine (Le Monde diplomatique, avril 2017) #Institutions
    https://www.monde-diplomatique.fr/2017/04/DEYSINE/57384

    Donald Trump s’épanouit en chef de guerre, par Michael Klare (Le Monde diplomatique, mai 2017)
    http://www.monde-diplomatique.fr/2017/05/KLARE/57462

    –-La CIA publie en ligne 12 millions de pages de documents déclassifiés - Libération Par Martina Castigliani — 18 janvier 2017 #Relations_Internationales_Histoire
    #Histoire_Relations_Internationales
    http://www.liberation.fr/planete/2017/01/18/la-cia-publie-en-ligne-12-millions-de-pages-de-documents-declassifies_154

    [11/09/2001] Terrorisme, l’arme des puissants, par Noam Chomsky
    http://www.les-crises.fr/11092001-terrorisme-larme-des-puissants-par-noam-chomsky

    -"Un cas, celui du Nicaragua, n’est pas discutable : il a en effet été tranché par la Cour internationale de justice de La Haye et par les Nations unies. Interrogez-vous pour savoir combien de fois ce précédent indiscutable d’une action terroriste à laquelle un Etat de droit a voulu répondre avec les moyens du droit a été évoqué par les commentateurs dominants. Il s’agissait pourtant d’un précédent encore plus extrême que les attentats du 11 septembre : la guerre de l’administration Reagan contre le Nicaragua provoqua 57 000 victimes, dont 29 000 morts, et la ruine d’un pays, peut-être de manière irréversible." ;

    –"Ce précédent ne fait aucun doute. Combien de fois en avons-nous parlé à l’université, dans les journaux ?" ;

    –"on a tort de penser que le terrorisme serait l’instrument des faibles. Comme la plupart des armes meurtrières, le terrorisme est surtout l’arme des puissants. Quand on prétend le contraire, c’est uniquement parce que les puissants contrôlent également les appareils idéologiques et culturels qui permettent que leur terreur passe pour autre chose que de la terreur.

    L’un des moyens les plus courants dont ils disposent pour parvenir à un tel résultat est de faire disparaître la mémoire des événements dérangeants ; ainsi plus personne ne s’en souvient." ;

    –"tout cela eut lieu dans un climat idéologique marqué par les proclamations enthousiastes des intellectuels occidentaux. Il y a quelques années, l’autocongratulation faisait fureur : fin de l’histoire, nouvel ordre mondial, Etat de droit, ingérence humanitaire, etc. C’était monnaie courante alors même que nous laissions se commettre un chapelet de tueries. Pis, nous y contribuions de façon active. Mais qui en parlait ? L’un des exploits de la civilisation occidentale, c’est peut-être de rendre possible ce genre d’inconséquences dans une société libre. Un Etat totalitaire ne dispose pas de ce don-là." ;

    –"Certes, d’autres pays avaient soutenu la guerre d’Ankara contre les Kurdes, mais aucun avec autant de zèle et d’efficacité que les Etats-Unis. Ce soutien bénéficia du silence ou – le mot est peut-être plus juste – de la servilité des classes éduquées américaines. Car elles n’ignoraient pas ce qui se passait. Les Etats-Unis sont un pays libre après tout ; les rapports des organisations humanitaires sur la situation au Kurdistan appartenaient au domaine public. A l’époque, nous avons donc choisi de contribuer aux atrocités." ;

    –"Lutter contre le terrorisme impose de réduire le niveau de la terreur, pas de l’accroître. Quand l’IRA commet un attentat à Londres, les Britanniques ne détruisent ni Boston, ville dans laquelle l’IRA compte de nombreux soutiens, ni Belfast. Ils cherchent les coupables, puis ils les jugent."

    #Etats_Unis #Relations_internationales #Terrorisme #Nicaragua #Noam_Chomsky

    –Les cabotages diplomatiques de Donald Trump, par Olivier Zajec (Le Monde diplomatique, janvier 2018)
    https://www.monde-diplomatique.fr/2018/01/ZAJEC/58242

    « Idiots utiles » du Pentagone, par Serge Halimi (Le Monde diplomatique, février 2018)
    https://www.monde-diplomatique.fr/2018/02/HALIMI/58393

    "le Pentagone vient d’achever une étude qui préconise un emploi plus généreux de l’arme nucléaire (1). Celle-ci étant actuellement trop destructrice pour que son utilisation soit imaginable, et ne jouant donc pas son rôle de dissuasion, il conviendrait de la miniaturiser davantage afin de pouvoir y recourir contre un éventail plus étendu d’agressions. Y compris « non nucléaires »"

    Retrait américain de #Syrie : Paris et Londres inquiets, Moscou jubile | Courrier international
    https://www.courrierinternational.com/depeche/trump-se-desengage-du-moyen-orient-poutine-se-rejouit.afp.com

    Moins de troupes, plus de drones. par Gilbert Achcar, novembre 2021
    https://www.monde-diplomatique.fr/2021/11/ACHCAR/64033

  • Un an après le drame de Guayaquil, l’Equateur peine à contrôler la pandémie de Covid-19
    https://www.lemonde.fr/international/article/2021/02/20/un-an-apres-le-drame-de-guayaquil-l-equateur-peine-a-controler-la-pandemie-d

    « La politique de santé publique a été historiquement délaissée », poursuit le médecin, en rappelant que, depuis 1992, aucun ministre de la santé n’est resté le temps d’un mandat présidentiel. Le ministre actuel, Juan Carlos Zevallos, a multiplié les maladresses : au début de la pandémie, il promettait à ses concitoyens une rapide immunité collective ; le 21 janvier, il affirmait que les tests massifs sont inutiles. Sur la sellette pour avoir fait vacciner en priorité sa mère de 87 ans, M. Zavallos est silencieux depuis trois semaines. Un an plus tôt, le 14 février 2020, une Equatorienne venue d’Espagne et porteuse du coronavirus débarquait à Guayaquil. Elle est considérée comme la patiente zéro de ce pays de 17 millions d’habitants. « Probablement à tort, précise la docteure Grace Navarrete. Tout porte à croire que le virus circulait librement depuis plusieurs semaines dans la ville, ce qui explique la terrible flambée de mars et avril. »
    « La crise de Guayaquil a servi d’antimodèle », explique à Quito un fonctionnaire du ministère de la santé. Le 16 mars 2020, le gouvernement décrète un confinement national. Quito, nichée en altitude, ne connaît pas d’explosion de l’épidémie. Mais, faute de dépistage massif et de suivi des cas contacts, la progression du virus y est soutenue. Dès le mois de juillet, le nombre de cas y était plus important qu’à Guayaquil. Depuis un an, et faute d’une autorité respectée et d’un comité scientifique crédible, le ministère de la santé, l’institut de sécurité sociale et les municipalités peinent à articuler leur action. La maire de Guayaquil a ainsi pris l’initiative, en solitaire, d’une campagne antiparasitaire massive à l’ivermectine, qui « pourrait protéger » la population du Covid-19. Le médicament est à l’étude en Afrique du Sud.

    #Covid-19#migrant#migration#equateur#espagne#sante#patientzero#depistage#contamination#frontiere#circulation

  • Première partie : Une déclaration… pour la vie

    EZLN

    https://lavoiedujaguar.net/Premiere-partie-Une-declaration-Pour-la-vie

    Frères, sœurs et compañer@s,

    Durant ces derniers mois, nous avons pris contact entre nous de différentes manières. Nous sommes femmes, lesbiennes, gays, bisexuels, transgenres, travestis, transsexuels, intersexes, queers et autres encore, hommes, groupes, collectifs, associations, organisations, mouvements sociaux, peuples originaires, associations de quartier, communautés et un long et cetera qui nous donne une identité.

    Nos différences et les distances entre nous viennent des terres, des ciels, des montagnes, des vallées, des steppes, des déserts, des océans, des lacs, des rivières, des sources, des lagunes, des races, des cultures, des langues, des histoires, des âges, des géographies, des identités sexuelles ou pas, des racines, des frontières, des formes d’organisation, des classes sociales, des capacités financières, du prestige social, de la popularité, des followers, des likes, des monnaies, des niveaux de scolarité, des manières d’être, des préoccupations, des qualités, des défauts, des pour, des contre, des mais, des cependant, des rivalités, des inimitiés, des conceptions, des argumentations, des contre-argumentations, des débats, des différends, des dénonciations, des accusations, des mépris, des phobies, des philies, des éloges, des rejets, des abus, des applaudissements, des divinités, des démons, des dogmes, des hérésies, des goûts, des dégoûts, des manières d’être, et un long et cetera qui nous rend différents et bien des fois nous oppose. (...)

    #EZLN #zapatistes #Mexique #Grèce #Allemagne #France #Pays_basque #Autriche #Belgique #Bulgarie #Catalogne #Chypre #Ecosse #Slovaquie #Europe #Angleterre #Irlande #Norvège #Portugal #République_tchèque #Russie #Suisse #Togo #État_espagnol #Italie #Argentine #Brésil #Canada #Chili #Colombie #Equateur #Etats-Unis #Pérou

  • L’OIM distribue des bons d’alimentation aux réfugiés et migrants vulnérables touchés par la COVID-19 au Brésil | Organisation internationale pour les migrations
    https://www.iom.int/fr/news/loim-distribue-des-bons-dalimentation-aux-refugies-et-migrants-vulnerables-touc
    https://www.iom.int/sites/default/files/styles/highlights/public/press_release/media/26.11.2020_entrega_cartoes_warao_bsb_c_jhack_1_12.jpg?itok=0-IYohIY

    Brasilia - Près de 4 000 réfugiés et migrants vulnérables au Brésil, touchés par les restrictions de mobilité et les conséquences socioéconomiques de la pandémie de COVID-19, reçoivent des bons de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) pour acheter de la nourriture et d’autres produits de base. Ces bons sont des offres uniques, d’une valeur d’environ 100 dollars.L’OIM coordonne étroitement l’activité avec les gouvernements locaux et 31 partenaires humanitaires, en donnant la priorité aux familles avec enfants et aux personnes âgées qui sont confrontées à l’insécurité alimentaire en raison de l’absence d’un revenu régulier.La distribution des bons a lieu dans plus de la moitié des États du Brésil, États qui ont été sélectionnés en fonction des lieux où vivent les réfugiés et les migrants les plus vulnérables. En particulier, les Vénézuéliens réinstallés par le gouvernement fédéral sont une priorité absolue. Ils résident à São Paulo, Rio de Janeiro, Paraná, Rio Grande do Sul, Santa Catarina, Minas Gerais, Pará, dans le Pernambouc, et dans le district fédéral de Brasilia.
    D’autres États ont été sélectionnés sur la base des demandes des gouvernements locaux et des organisations de la société civile, comme l’État de l’Acre. Nombre d’entre eux sont situés dans la zone frontalière partagée par le Brésil, la Bolivie et le Pérou, où les migrants et les réfugiés sont bloqués en raison des restrictions frontalières imposées par la COVID-19.En septembre, l’OIM a fait état des entraves à la mobilité qui sont l’un des effets les plus fréquents de la COVID-19 sur différentes catégories de réfugiés et de migrants en Amérique latine, en particulier les Vénézuéliens.
    De nombreux migrants sont dans l’incapacité de poursuivre leur voyage et restent bloqués dans les pays de transit ; beaucoup d’autres ne peuvent pas ne pas quitter leur pays pour entreprendre les premières étapes de leur périple. Des migrants bloqués dans les aéroports, les zones de passage des frontières terrestres ou en mer ont été signalés à de nombreuses reprises, tout comme les migrants campant devant les ambassades pour demander l’aide de leur gouvernement (par exemple, des centaines de migrants de l’État plurinational de Bolivie, de Colombie, d’Équateur, du Pérou et de la République bolivarienne du Venezuela ont campé devant leurs ambassades respectives au Chili pour demander de l’aide pour rentrer chez eux).

    #Covid-19#migrant#migration#bresil#venezuela#bolivie#perou#equateur#colombie#transit#frontiere#sante#alimentation#vulnerabilite

  • Les habitants des régions d’altitude moins sensibles au coronavirus ?

    https://www.altitude.news/culture/sciences/2020/05/20/habitants-regions-altitude-moins-sensibles-coronavirus

    Un lien serait établi entre affaiblissement du covid-19 et altitude. Les populations vivant au-delà de 3.000 mètres d’altitude seraient moins infectés, notamment grâce à leur « acclimatation physiologique à l’hypoxie ».

    #bolivie #équateur #tibet #altitude #covid19

  • After fleeing home, Venezuelan doctor helps tackle coronavirus in Ecuador - Reuters
    #Covid-19#migrant#migration#Venzuelien#Equateur#travail#sante

    https://in.reuters.com/article/health-coronavirus-ecuador-doctor-idINL5N2CG8IR

    QUITO, April 28 (Reuters) - Samuel Suarez, a young Venezuelan doctor, fled his country’s economic collapse two years ago and migrated to Ecuador. He says he is now harnessing that experience to help vulnerable people in his new adopted home amid the coronavirus outbreak.

  • Ecuadorian Red Cross supports migrants during COVID-19 emergency - Venezuela (Bolivarian Republic of) | ReliefWeb
    #Covid-19#migrant#migration#Equateur#solidarite#aide

    https://reliefweb.int/report/venezuela-bolivarian-republic/ecuadorian-red-cross-supports-migrants-during-covid-19

    José is part of a population that works in the informal market, selling candy on the streets of Quito. According to the International Organization for Migration (IOM), there were 330,000 Venezuelans in this country by the end of 2019.

  • La pandémie pousse les migrants vénézuéliens sur les chemins du retour - Le Point
    #Covid-19 #Migration #Migrant #Colombie#equateur #venezuela #retour
    https://www.lepoint.fr/monde/la-pandemie-pousse-les-migrants-venezueliens-sur-les-chemins-du-retour-21-04

    En moins d’un an, il fuit pour la deuxième fois : d’abord, la pauvreté dans son pays, et maintenant la mort semée par la pandémie. Bien que le Venezuela soit toujours en crise, Jesus Peña a décidé de rentrer chez lui.

  • Vers une histoire de la violence , Le Courrier Suisse, 3 novembre 2019, par Francois Cusset
    https://lecourrier.ch/2019/11/03/vers-une-histoire-de-la-violence

    Vers une histoire de la violence
    La violence parle le langage du pouvoir. Le terme a toujours été le pivot d’un « tour de magie ancestral », selon ­l’historien François Cusset, qui consiste à agiter le « fantasme d’une violence imminente » pour justifier une violence « présente, dûment rationalisée ». L’histoire de la violence ? « Une histoire de la stigmatisation et de l’asservissement des populations. »
    dimanche 3 novembre 2019 François Cusset
    Vers une histoire de la violence
    Déploiement de la police montée lors des manifestations du 1er mai 2019 à Paris. FLICKR/CC/JEANNE MENJOULET
    Analyse

    Quand l’oligarchie athénienne qualifie de « barbare », il y a 2500 ans, l’immense majorité de la population extérieure à l’oligarchie – femmes, non-propriétaires, esclaves, étrangers, ennemis –, ce mot suffit à justifier par avance la violence d’Etat qui pourra être exercée contre eux. Et l’opération est plus explicite encore quand le conseiller à la sécurité nationale du président George W. Bush déclare en 2002 : « Un Etat voyou est n’importe quel Etat que les Etats-Unis déclarent tel ». Au-delà de la paranoïa belliqueuse post-11 septembre, l’arbitraire revendiqué de la formule sert à soumettre la justice à la puissance, ancestral coup de force rhétorique qui rappelle que si, comme le posait jadis (Blaise) Pascal le janséniste, « la justice sans la force est impuissante, la force sans la justice est tyrannique », l’équilibre de ces deux pôles reste une vue de l’esprit, et l’usage officiel de la force sera toujours le meilleur moyen de s’arroger les vertus de la justice.

    Les exemples ne se comptent plus de cette vieille prestidigitation des pouvoirs, consistant à agiter le fantasme d’une violence imminente, et archaïque, pour justifier une violence présente, dûment rationalisée. Les migrants qu’on rafle et qu’on expulse pour le danger supposé de certains d’entre eux ou juste, à mots de moins en moins couverts, pour les emplois et les allocations qu’on ne peut pas distribuer sans limites, ni faire violence à ceux qui y auraient vraiment droit. Le missile israélien qui déchiquette quelques familles dans les territoires palestiniens pour l’attentat terroriste qu’ils seraient là-bas, d’après les services secrets, en train de fomenter dans l’ombre.

    Ou encore, moins spectaculaire, le militant écologiste qu’on jette en prison pour avoir arraché des plants de maïs, comme si les pesticides et les OGM n’exerçaient pas la plus grande des violences sur les corps et les biotopes. Et le jeune punk délogé avec brutalité de sous une porte cochère parce que sa forme de vie ou ses atours sont associés par la bien-pensance publique au parasitisme, au vandalisme ou à l’égoïsme anti-social. On n’est jamais très loin de l’autre bout du spectre, où la jeune femme venue déposer plainte pour agression sexuelle et le citadin gay pour insulte homophobe se voient reprocher plus ou moins implicitement un accoutrement ou des choix d’existence qui feraient violence à la bienséance voire à l’ordre public. Par cette inscription, cette façon de légitimer les arbitraires d’Etat, par les méfiances et les rancœurs qui relient les uns et les autres, la violence, bien plus que la déflagration d’un instant, est une chaîne de conséquences, une émotion circulatoire, le piège d’un circuit sans fin.

    C’est le premier problème que posent le mot et le concept de violence, qui rend difficile le travail nécessaire, mais délicat pour historiciser ces questions. Faire une histoire de la violence, pour en comprendre les formes d’aujourd’hui et l’usage tactique dans les luttes de résistance, est donc hautement problématique. Car si la violence légitime est exercée au nom d’une violence antérieure, pour « pacifier » les sociétés comme on le dit depuis la Seconde Guerre mondiale, alors tout dans une telle histoire risque bel et bien d’être à double lecture. Et de fait, le grand tournant historique ici, autour des conquêtes coloniales et de la naissance de l’Etat moderne, sur une longue période qui va du XVIe au XIXe siècles, nous a toujours été présenté comme celui d’une atténuation et d’un encadrement juridique et politique (voire « civilisationnel ») de la violence – alors que l’historiographie récente a pu enfin démentir cette approche et démontrer que les violences d’Etat et les violences coloniales ont été bien pires, par leur bilan quantitatif comme leur ordre normatif, que la conflictualité ordinaire, celle de la vie sociale traditionnelle ou des luttes intercommunautaires, qu’elles étaient censées réduire.

    A l’insécurité résiduelle, avant le Code pénal et l’éclairage nocturne, de nos villes et nos villages, où en effet on pouvait impunément détrousser le visiteur ou occire le manant, l’Etat moderne a substitué ses cadres coercitifs, normalisateurs et centralisateurs, et sa passion punitive légale, à mesure que se creusait le fossé entre le danger objectif et la sanction pénale : entre les années 1980 et aujourd’hui, par exemple, pendant que chutaient en France les taux d’homicides, mais aussi de délits pénaux moindres, la population carcérale a été multipliée par 2,3, « inutilement » en somme.

    Pour compléter ces deux axes majeurs de l’histoire politique moderne – conquête coloniale et formation de l’Etat – on peut ajouter que celle-là s’est prolongée, une fois acquises les indépendances nationales sur les continents concernés (de 1802 pour Haïti à 1962 pour l’Algérie), sous la forme d’un endocolonialisme1 du cru, entretenu par la tutelle économique et morale des anciennes métropoles, ou des nouvelles puissances. Quant à celle-ci (la formation de l’Etat), elle est ce qui a permis aux guerres entre nations voisines, qui avaient toujours existé, d’acquérir une forme rationnelle et systématique et une échelle absolument inédite, qui culminèrent avec les deux guerres mondiales et leur mobilisation totale des corps et des esprits – pas besoin d’être un naïf anarchiste pour y voir une conséquence directe de l’inflation de la forme-Etat, d’un Etat « paroxystique ». Plus simplement dit : Napoléon fait édicter les codes civil et pénal, mais il ravage l’Europe ; les papes de la Renaissance sauvent les âmes des autochtones, mais en en faisant massacrer les corps ; la France apporte en Afrique du Nord l’éducation publique et quelques infrastructures, mais aussi la torture et le racisme d’Etat ; et si lois et normes se sont imposées peu à peu dans les foyers et les rues, d’Occident d’abord, y limitant les risques de désordres imprévus, ce fut avant tout sur les cadavres, innombrables, des insurgés de 1848, des communards de 1871, des mineurs de 1947 ou des refuzniks les plus têtus des années 1970 – ou encore, pour que nous vivions en paix à l’ère du « zéro mort » policier, sur les cadavres de Malik Oussékine, Carlo Giuliani ou Rémi Fraisse. Ou juste les 3000 blessures graves infligées par les policiers français en 30 samedis de « gilets jaunes ».

    En plus de la colonisation qui aurait sorti les peuples primitifs de l’arriération guerrière, et de l’Etat moderne qui aurait pénalisé les arbitraires locaux et les violences interindividuelles (jusqu’aux duels, dont la pratique disparaît enfin au début du XXe siècle), le troisième pilier de cette histoire de la modernité comme pacification sociale et restriction de la violence est à trouver du côté de la civilité. A partir du XVIIe siècle, la civilité est diffusée par les manuels de savoir-vivre et les nouvelles règles descendantes, prônées par l’aristocratie puis la bourgeoisie, ces règles neuves qui recommandent de ne pas se moucher dans la nappe, de discuter au lieu de frapper, d’être pudique et mesuré en toutes occasions.

    C’est la grande thèse du sociologue Norbert Elias sur le « processus de civilisation » comme intériorisation des normes et autorépression de la violence. Sauf qu’elle a été mal comprise, et que même Elias, plus subtil que ses exégètes, en énumérait les limites : la violence des barrières sociales qu’instaurent ces normes ; le mal-être et les complexes imputables à cette privatisation de l’existence ; et surtout les exceptions de taille que sont, au fil de ce processus de trois siècles, les mouvements sociaux qu’on massacre, l’Etat qui punit injustement, les peuples colonisés qui n’ont pas droit à un traitement aussi civil, les guerres de plus en plus longues et sanglantes qui dérogent à tout cela. Difficile, en un mot, de tracer ici le fil continu d’une histoire unidirectionnelle, qui verrait quand même, grosso modo, dans l’ensemble, réduite la violence collective et pacifiées les mœurs communes.

    La pire violence est rationnelle

    Une histoire de la violence à l’ère moderne doit donc être surtout une histoire de la stigmatisation et de l’asservissement des populations sous le prétexte, multiforme et récurrent, d’en prévenir, d’en punir, d’en empêcher ou d’en « civiliser » la violence première – autrement dit, la violence instinctuelle, barbare, inéduquée, infantile, subjective, incontrôlable, là où la violence punitive, parce que légitime, et ne s’appelant donc plus violence, serait rationnelle, légale, élaborée, légitime, adulte, objective, mesurée.

    Certitude intemporelle : le pouvoir n’existe que pour pointer et endiguer une violence qu’il dit originelle. Et que celle-ci soit ou non un mythe, son discours infini sur elle et ses actes officiels contre elle finissent par la faire exister, au moins dans nos esprits rompus à l’idée qu’à l’origine est la violence (du Big Bang, de l’accouchement, ou du sauvage que personne encore n’a sauvé de lui-même) et qu’au terme d’une évolution digne, se trouverait l’apaisement (par les lois, l’éducation, l’ordre, la culture, les institutions, sans même parler du commerce).

    C’est précisément ce postulat profondément ancré, ce postulat d’une violence chaotique des origines à endiguer et à prohiber, qu’une véritable contre-histoire de la violence, ou une histoire des usages de la catégorie de violence, doit avoir à cœur de démonter – de mettre à nu. C’est aussi capital, et moralement faisable, que de démonter, sous l’occupation, le mensonge des affiches de propagande nazie qui présentaient la résistance comme violence sauvage et terrorisme meurtrier. Car ce récit des origines nous voile les vérités de l’histoire, à l’instar des fictions sur « l’état de nature », bien sûr introuvable dans l’histoire réelle, qui sous-tendent les simplismes de droite, avec leur méchant Léviathan venu encadrer le chaos effrayant où « l’homme est un loup pour l’homme », aussi bien que les angélismes de gauche, avec leur bon sauvage rousseauiste et leur civilisation venue corrompre l’humain pacifique. Il n’y a pas de bon sauvage ni de loup-pour-l’homme qui tiennent : loin de ces mythes, il y a les dialectiques de l’histoire, qui ont fait de l’Etat moderne comme de la civilité partout promue des forces à double effet, émancipatrices et répressives, autorisant une rupture avec la tradition aussi bien qu’une re-normalisation coercitive.

    Pendant ce temps, les violences insurrectionnelles décriées et brutalement réprimées, au présent de leur irruption, par les classes dirigeantes, furent la seule communauté réelle d’un peuple que tout divisait par ailleurs et, bien souvent, le seul moyen d’obtenir des avancées effectives sur le terrain du droit, des conditions de vie et de travail, de l’égalité sociale et des libertés civiles – au fil de trois siècles d’émeutes et d’insurrections noyées dans le sang, mais sans lesquelles les quelques progrès de l’histoire moderne n’eurent jamais été obtenus.

    La violence instinctuelle existe évidemment, mais elle n’est que ponctuelle, là où la violence instituée, rendue invisible par les dispositifs de justification étatico-normatifs, dévaste et tue partout et en continu. « Le plus dangereux, dans la violence, est sa rationalité », concluait Michel Foucault en 1979. Les montages financiers ultra-complexes qui mettent en faillite des pays lointains, les exploits technologico-industriels qui mettent en danger la pérennité de la vie sur Terre, ou les trésors d’intelligence stratégique et de créativité esthétique déployés pour produire à l’excès et vendre n’importe quoi ne cessent, aujourd’hui, d’en apporter la désolante illustration – outre qu’ils rappellent que derrière les guerres et les massacres, les sexismes qui tuent et les racismes qui assassinent, la violence la plus dévastatrice aujourd’hui est sans conteste la violence de l’économie. Et ce, d’abord sur les psychés, exsangues, humiliées, pressurisées, réduites à la haine de soi et à l’horizon bouché des rivalités constantes, dont on ne se libère qu’en sautant par la fenêtre.

    Notes
    1. ↑ Forme de néocolonialisme où, malgré l’indépendance nationale, le pays colonisé reste économiquement et politiquement sous l’emprise du colon.

    L’auteur est historien des idées et professeur à l’Université de Nanterre. Récente publication : Le déchaînement du monde : logique nouvelle de la violence, La Découverte, 2018.

    Article paru (version longue) dans Moins !, journal romand d’écologie politique, dossier : « La violence en question », n°43, oct.-nov. 2019.