• #Grain_à_moudre

    « L’#uniforme et l’#École : sortir des faux-semblants » - Fondation Res Publica
    https://fondation-res-publica.org/2024/01/18/luniforme-et-lecole-sortir-des-faux-semblants

    Extraits d’une note pro-uniforme publiée sur le site du laboratoire d’idées Fondation Res Publica.

    1/ Si l’École a perdu de son lustre, c’est aussi parce qu’elle a accepté de le perdre, au prix d’une normalisation de l’institution alors conçue comme continuation du foyer, un appendice diminué de l’#autorité_parentale, faisant du professeur un animateur. […] Une des solutions de la ré-institutionnalisation de l’École passe donc par le rehaussement des symboles qui la caractérisent. […] L’uniforme participerait donc à ce rôle de #ritualisation de la République, d’ancrage de cette dernière dans les esprits.[…] Il serait de nature à dissocier clairement l’École du reste de la vie du pays.

    2/ […] Au-delà de l’importance de faire renaître les #symboles qui démarquent l’École, l’uniforme peut aussi contribuer à rappeler l’idéal républicain d’égalité et tempérer le sacre de l’individu. […] Opter pour l’uniforme, c’est privilégier l’#égalité nationale et républicaine sur un conformisme marchand et individualiste.

    3/ Mais l’uniforme est aussi une barrière face aux polémiques et dérives communautaires qui prennent pour cible l’École. En effet, l’institution, parce que centrale, est devenue le lieu de mise en scène des provocations des divers groupes religieux et idéologiques. […] Un règlement strict et uniforme éviterait d’abandonner le corps enseignant face à ses responsabilités et permettrait d’assumer une position ferme. L’uniforme évite en effet l’application de règlements intérieurs différenciés, dont les largesses d’interprétation peuvent donner un arrière-goût d’arbitraire.

    4/ […] Le port de l’uniforme est aussi un rappel de la #discipline attendue dans l’enceinte de l’École. […] L’action conjuguée de la philosophie post-moderne, de la sociologie bourdieusienne et de la nouvelle pédagogie des années 1970 va alors délégitimer le rôle de l’École et la place de la discipline dans son fonctionnement. Le port de l’uniforme aurait ainsi pour vertu de rappeler, sans être néanmoins suffisant, que l’école est le lieu de l’apprentissage, ce qui sous-tend nécessairement le respect de l’autorité.

    5/ Indéniablement, le coût de l’uniforme est amené à peser sur les finances publiques alors que son apport est difficilement mesurable à l’aune des seuls indicateurs de performance. En effet, afin de satisfaire au principe d’égalité des citoyens devant la loi, son coût devra être pris en charge par l’État. Il est néanmoins possible, selon le principe d’#équité, de laisser un reste à charge plus ou moins important aux ménages selon leur revenu fiscal de référence. […]

    6/ Pour autant il ne faut pas se leurrer, l’uniforme n’est nullement une solution miracle aux problèmes rencontrés par l’École. Si les points soulevés précédemment sont d’une importance capitale, d’autres peut-être plus importants encore resteront en suspens. Contrairement, ainsi, à ce qui est souvent invoqué, l’uniforme ne représente nullement une réponse face au #harcèlement, qui se déportera sur d’autres marqueurs que l’accoutrement. Il en va de même pour la question de la #performance_scolaire. Il n’est aussi évidemment pas une solution face à la revalorisation nécessaire du traitement des professeurs dont la perte de pouvoir d’achat relative est massive avec la désindexation du point d’indice. Enfin, l’uniforme ne prend son sens pour restaurer l’autorité, la discipline et l’égalité que si d’autres mesures effectives sont mises en œuvre, à commencer par la mise à l’arrêt de l’intrusion des #parents_d’élèves dans les écoles à d’autres fins que celles de les responsabiliser vis-à-vis du respect des règles communes.

    C’est donc faire un faux procès à l’uniforme que de le rendre incapable de répondre à ces maux, il ne peut le prétendre. Ceux qui l’invoquent alors à tout-va ne font que trahir leur méconnaissance du sujet, ou bien leur manque cruel d’inspiration. Le poids des symboles, aujourd’hui souvent ignoré, reste néanmoins significatif : l’imaginaire collectif en est imprégné. Il importe alors de réinstituer l’école dans la psyché commune et l’uniforme peut, à ce titre, être une voie.

    #Bourdieu #Foucault #finances_publiques

  • #François_Héran : « A vouloir comprimer la poussée migratoire à tout prix, on provoquera l’inverse »

    Le professeur au Collège de France estime, dans une tribune au « Monde », que la #régularisation « au compte-gouttes » des étrangers prévue dans la loi adoptée le 19 décembre finira en réalité par accroître l’immigration irrégulière, tant l’offre et la demande de travail sont fortes.

    La #loi_sur_l’immigration votée mardi 19 décembre n’est ni de droite ni de gauche. Quoi qu’en dise le président de la République, elle a sa source à l’#extrême_droite. Lors des débats du mois de mars, les sénateurs Les Républicains (LR) avaient repris en chœur les formules outrancières du Rassemblement national (RN) :« #submersion_migratoire », « #chaos_migratoire », « #immigration_hors_de_contrôle », « #explosion » des demandes d’asile, etc. Or les #données disponibles, rassemblées par Eurostat et l’ONU, ne disent rien de tel. C’est entendu, en France, comme dans le reste de l’Occident libéral, la migration progresse depuis l’an 2000, de même que la demande de refuge, mais de façon linéaire et non pas exponentielle quand on fait la part de la pandémie de Covid-19 en 2020-2021.

    Comment peut-on soutenir que la #migration_familiale vers notre pays serait une « #pompe_aspirante » qu’il faudrait réduire à tout prix, alors qu’elle est en recul depuis dix ans à force d’être prise pour cible par les lois antérieures ? Au sein de ce courant, une faible part relève du « #regroupement_familial » stricto sensu, soit 14 000 personnes par an environ, conjoints ou enfants mineurs, réunis en vertu d’un droit qui n’a rien d’automatique, contrairement à une légende tenace. Mais l’#erreur la plus flagrante, celle qui alimente largement la nouvelle loi, consiste à vouloir priver les étrangers, selon les mots prononcés par Eric Ciotti, le patron des Républicains, à l’issue du vote, des avantages « du modèle social le plus généreux d’Europe, qui fait de la France la #destination_privilégiée pour les migrants ». Il s’agit là d’une #croyance jamais démontrée.

    Marchands d’#illusion

    Il ne suffit pas, en effet, de constater que tel dispositif d’#aide_sociale existant en France au bénéfice des migrants est sans équivalent à l’étranger ou affiche un montant supérieur, pour qu’on puisse en conclure que la France serait plus « attractive ». Ceci vaut pour tous les dispositifs visés par la loi : allocation pour demandeur d’asile, aide médicale d’Etat, aide au logement, droit du sol, accès à la naturalisation…

    La seule démonstration qui vaille consiste à examiner les « #préférences_révélées », comme disent les économistes, c’est-à-dire à vérifier si les demandeurs de séjour ou d’asile ont effectivement privilégié la France comme destination depuis cinq ou dix ans, dans une proportion nettement supérieure à celle de son poids démographique ou économique au sein de l’Union européenne. Or, il n’en est rien, au vu des données d’Eurostat rapportées à la population et à la richesse de chaque pays. La France réunit 13 % de la population de l’Union européenne et 18 % de son PIB, mais n’a enregistré que 5 % des demandes d’asile déposées en Europe depuis 2013 par les réfugiés du Moyen-Orient, et 18 %, pas plus, des demandes d’origine africaine. Comment croire qu’elle pourra durablement se défausser sur les pays voisins après la mise en œuvre du Pacte européen ? Les politiciens qui font cette promesse à l’opinion sont des marchands d’illusions.

    Trop de loi tue la loi. A vouloir comprimer la poussée migratoire à tout prix au lieu de la réguler de façon raisonnable, on provoquera l’inverse du résultat recherché. Loin de tarir l’afflux des immigrés en situation irrégulière, la régularisation au compte-gouttes finira par l’accroître, tant sont fortes l’offre et la demande de travail. On a beau multiplier les effectifs policiers aux frontières, les entrées irrégulières ne cessent de progresser, quitte à se frayer de nouvelles voies.

    S’il est heureux que la régularisation des travailleurs sans papiers ne dépende plus du bon vouloir de l’employeur, le renforcement des pouvoirs du préfet dans la décision finale va dans le mauvais sens. A l’heure actuelle, déjà, comme l’a rappelé un avis sur la loi de finances 2023, un tiers au moins des préfets n’utilisent pas la #circulaire_Valls sur les #admissions_exceptionnelles_au_séjour, par idéologie ou par manque de moyens. La nouvelle loi fera d’eux plus que jamais des potentats locaux, en creusant l’#inégalité_de_traitement entre les territoires. Dans son rapport de 2013 sur le « #droit_souple », le Conseil d’État avait salué la circulaire Valls, censée rapprocher les critères de régularisation d’une #préfecture à l’autre au profit de l’« #équité_de_traitement ». C’est le contraire qui s’est produit, et l’ajout de critères civiques n’atténuera pas le caractère local et subjectif des décisions.

    Le contraire du #courage

    On nous oppose l’#opinion_publique, la fameuse « attente des Français » véhiculée par les sondages. Faut-il rappeler que la #démocratie ne se réduit pas à la #vox_populi et à la « #sondocratie » ? Elle implique aussi le respect des minorités et le respect des #droits_fondamentaux. Les enquêtes menées avec rigueur sur des échantillons suffisamment solides révèlent que les opinions recueillies sur le nombre des immigrés, leur utilité ou leur comportement dépendent fortement des affiliations politiques : les répondants ne livrent pas des #constats mais des #jugements.

    Dès que les questions précisent les contextes et les situations, comme c’est le cas de l’enquête annuelle de la Commission nationale consultative des droits de l’homme, les opinions se font plus nuancées, le niveau de tolérance augmente. Mais les recherches qui font état de ces résultats ne peuvent s’exposer dans les limites d’une tribune, et rares sont les quotidiens qui font l’effort de les exposer.

    Osera-t-on enfin porter un regard critique sur les formules magiques ressassées ces derniers mois ? La « #fermeté », d’abord, affichée comme une qualité positive a priori, alors que la fermeté n’a aucune #valeur indépendamment du but visé : de grands démocrates ont été fermes, mais de grands autocrates aussi. Il en va de même du « #courage », tant vanté par les LR (le projet de loi initial « manquait de courage », le nouveau texte est « ferme et courageux », etc.), comme s’il y avait le moindre courage à caresser l’opinion publique dans le sens de ses #peurs.

    La #démagogie est le contraire du courage ; la parole « décomplexée » n’est qu’un discours sans scrupule. Le vrai courage aurait été de rééquilibrer les discours destinés à l’opinion publique en exposant les faits, si contrastés soient-ils. Le président de la République avait souhaité « un compromis intelligent au service de l’intérêt général » : il a entériné une #compromission irréfléchie qui lèse nos #valeurs_fondamentales.

    https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/12/21/francois-heran-a-vouloir-comprimer-la-poussee-migratoire-a-tout-prix-on-prov

    #loi_immigration #France #19_décembre_2023 #chiffres #statistiques #fact-checking #afflux #idées_reçues #propagande #discours

    voir aussi cet extrait :
    https://mastodon.social/@paul_denton/111617949500160420

    ping @isskein @karine4

  • Mort de #Nahel : « Ils sont rattrapés par le réel »

    #Ali_Rabeh, maire de #Trappes, et #Amal_Bentounsi, fondatrice du collectif Urgence, notre police assassine, reviennent dans « À l’air libre » sur la mort de Nahel, 17 ans, tué par un policier à Nanterre, et les révoltes qui ont suivi dans de nombreuses villes de France.

    https://www.youtube.com/watch?v=euw03owAwU8&embeds_widget_referrer=https%3A%2F%2Fwww.mediapart.fr%2

    https://www.mediapart.fr/journal/france/290623/mort-de-nahel-ils-sont-rattrapes-par-le-reel
    #violences_policières #banlieues #quartiers_populaires #naïveté

    • « #Emmanuel_Macron ne comprend rien aux banlieues »

      Ali Rabeh, maire de Trappes (Yvelines), a participé à l’Élysée à la rencontre entre le chef de l’État et quelque 200 maires, le 4 juillet, pour évoquer la révolte des quartiers populaires. Il dénonce sans langue de bois l’incapacité du Président à comprendre ce qui se joue dans les banlieues et son manque de perspectives pour l’avenir.

      Vous avez été reçu mardi 4 juillet à l’Élysée par le président de la République avec des dizaines d’autres maires. Comment ça s’est passé ?

      Ali Rabeh : Le Président a fait une introduction très courte pour mettre en scène sa volonté de nous écouter, de nous câliner à court terme, en nous disant à quel point on était formidable. Puis ça a viré à la #thérapie_de_groupe. On se serait cru aux #alcooliques_anonymes. Tout le monde était là à demander son petit bout de subvention, à se plaindre de la suppression de la taxe d’habitation, de la taille des LBD pour la police municipale ou de l’absence du droit de fouiller les coffres de voiture… Chacun a vidé son sac mais, à part ça et nous proposer l’accélération de la prise en charge par les #assurances, c’est le néant. La question primordiale pour moi n’est pas de savoir si on va pouvoir réinstaller des caméras de surveillances en urgence, ou comment réparer quelques mètres de voiries ou des bâtiments incendiés. Si c’est cela, on prend rendez-vous avec le cabinet du ministre de la Ville ou celui des Collectivités territoriales. Mais ce n’est pas du niveau présidentiel.

      Quand on parle avec le président de la nation, c’est pour cerner les #causes_structurelles du problème et fixer un cap afin d’éviter que ça ne se reproduise. Et là-dessus on n’a eu #aucune_réponse, ni #aucune_méthode. Il nous a dit qu’il avait besoin d’y réfléchir cet été. En fait, Emmanuel Macron voulait réunir une assemblée déstructurée, sans discours commun. Il a préféré ça au front commun de l’association #Ville_&_Banlieue réunissant des maires de gauche et de droite qui structurent ensemble un discours et des #revendications. Mais le Président refuse de travailler avec ces maires unis. Il préfère 200 maires en mode grand débat qui va dans tous les sens, parce que ça lui donne le beau rôle. En réalité, on affaire à des #amateurs qui improvisent. Globalement ce n’était pas à la hauteur.

      Le Président n’a donc rien évoqué, par exemple, de l’#appel_de_Grigny ou des nombreuses #propositions déjà faites par le passé sur les problématiques liées aux #banlieues et qui ne datent quand même pas d’hier ?

      Non. Il a fait du « Macron » : il a repris quelques éléments de ce qu’on racontait et il en fait un discours général. Il avait besoin d‘afficher qu’il avait les maires autour de lui, il nous a réunis en urgence pendant que les cendres sont brûlantes, ce qu’il a refusé de faire avant que ça n’explose. Et ce, malgré nos supplications. Pendant des mois, l’association Ville & Banlieue a harcelé le cabinet de Mme Borne pour que soit convoqué un Conseil interministériel des villes conformément à ce qu’avait promis le Président. Cela ne s’est jamais fait. Macron n’a pas tenu sa parole. On a eu du #mépris, de l’#arrogance et de l’#ignorance. Il n’a pas écouté les nombreuses #alertes des maires de banlieue parce qu’il pensait que nous étions des cassandres, des pleureuses qui réclament de l’argent. C’est sa vision des territoires. Elle rappelle celle qu’il a des chômeurs vus comme des gens qui ne veulent pas travailler alors qu’il suffirait de traverser la route. Emmanuel Macron n’a donc pas vu venir l’explosion. Fondamentalement, il ne comprend rien aux banlieues. Il ne comprend rien à ce qu’il s’est passé ces derniers jours.

      A-t-il au moins évoqué le #plan_Borloo qu’il a balayé d’un revers de main en 2018 ?

      Je m’attendais justement à ce qu’il annonce quelque chose de cet acabit. Il ne l’a pas fait. Il a fait un petit mea-culpa en disant qu’à l’époque du rapport Borloo, sur la forme il n’avait pas été adroit mais il affirme que la plupart des mesures sont mises en œuvre. Il prétend, tout content de lui, qu’il y a plus de milliards aujourd’hui qu’hier et que le plan Borloo est appliqué sans le dire. C’était #grotesque. J’aurais aimé qu’il nous annonce une reprise de la #méthode_Borloo : on fait travailler ensemble les centaines de maires et d’associatifs. On se donne six mois pour construire des propositions actualisées par rapport au rapport Borloo et s’imposer une méthode. Lui a dit : « J’ai besoin de l’été pour réfléchir. » Mais quelle est notre place là-dedans ?

      Dans ses prises de paroles publiques, le Président a fustigé la #responsabilité des #parents qui seraient incapables de tenir leurs enfants. Qu’en pensez-vous ?

      Qu’il faut commencer par faire respecter les mesures éducatives prescrites par les tribunaux. Pour ces mamans qui n’arrivent pas à gérer leurs enfants dont certains déconnent, les magistrats imposent des éducateurs spécialisés chargés de les accompagner dans leur #fonction_parentale. Or, ces mesures ne sont pas appliquées faute de moyens. C’est facile après de les accabler et de vouloir les taper au porte-monnaie mais commençons par mettre les moyens pour soutenir et accompagner les #familles_monoparentales en difficulté.

      Le deuxième élément avancé ce sont les #réseaux_sociaux

      C’est du niveau café du commerce. C’est ce qu’on entend au comptoir : « Faut que les parents s’occupent de leur môme, faut les taper aux allocs. Le problème ce sont les réseaux sociaux ou les jeux vidéo… » Quand on connaît la réalité c’est un peu court comme réponse. On peut choisir d’aller à la simplicité ou on peut se poser la question fondamentale des #ghettos de pauvres et de riches. Pour moi l’enjeu c’est la #mixité_sociale : comment les quartiers « politique de la ville » restent des quartiers « #politique_de_la_ville » trente ans après. Or personne ne veut vraiment l’aborder car c’est la montagne à gravir.

      Vous avez abordé cette question lors de votre intervention à l’Élysée. Comment le Président a-t-il réagi ?

      Il a semblé réceptif quand j’ai évoqué les ghettos de riches et les #maires_délinquants qui, depuis vingt-deux ans, ne respectent pas la #loi_SRU. Il a improvisé une réponse en évoquant le fait que dans le cadre des J.O, l’État prenait la main sur les permis de construire en décrétant des opérations d’intérêt national, un moyen de déroger au droit classique de l’#urbanisme. Il s’est demandé pourquoi ne pas l’envisager pour les #logements_sociaux. S’il le fait, j’applaudis des deux mains. Ça serait courageux. Mais je pense qu’il a complètement improvisé cette réponse.

      En ce moment, on assiste à une #répression_judiciaire extrêmement ferme : de nombreux jeunes sans casier judiciaire sont condamnés à des peines de prison ferme. Est-ce de nature à calmer les choses, à envoyer un message fort ?

      Non. On l’a toujours fait. À chaque émeute, on a utilisé la matraque. Pareil pour les gilets jaunes. Pensez-vous que la #colère est moins forte et que cela nous prémunit pour demain ? Pas du tout. Que les peines soient sévères pour des gens qui ont mis le feu pourquoi pas, mais ça ne retiendra le bras d’aucun émeutier dans les années qui viennent.

      Vous avez été dans les rues de Trappes pour calmer les jeunes. Qu’est-ce qui vous a marqué ?

      La rupture avec les institutions est vertigineuse. Elle va au-delà de ce que j’imaginais. J’ai vu dans les yeux des jeunes une véritable #haine de la police qui m’a glacé le sang. Certains étaient déterminés à en découdre. Un jeune homme de 16 ans m’a dit « Ce soir on va régler les comptes », comme s’il attendait ce moment depuis longtemps. Il m’a raconté des séances d’#humiliation et de #violence qu’il dit avoir subies il y a quelques mois de la part d’un équipage de police à #Trappes. Beaucoup m’ont dit : « Ça aurait pu être nous à la place de Nahel : on connaît des policiers qui auraient pu nous faire ça. » J’ai tenté de leur dire qu’il fallait laisser la justice faire son travail. Leur réponse a été sans appel : « Jamais ça ne marchera ! Il va ressortir libre comme tous ceux qui nous ont mis la misère. » Ils disent la même chose de l’#impunité des politiques comme Nicolas Sarkozy qui, pour eux, n’ira jamais en prison malgré ses nombreuses condamnations. Qui peut leur donner tort ?

      Il se développe aussi un discours politique extrêmement virulent sur le lien de ces #violences_urbaines avec les origines supposément immigrées des jeunes émeutiers. Qu’en pensez-vous ?

      Quand Robert Ménard a frontalement dit, dans cette réunion des maires, que le problème provenait de l’#immigration, le président de la République n’a pas tiqué. Une partie de la salle, principalement des maires LR, a même applaudi des deux mains. Il y a un #glissement_identitaire très inquiétant. Culturellement, l’extrême droite a contaminé la droite qui se lâche désormais sur ces sujets. Ces situations demandent de raisonner pour aller chercher les causes réelles et profondes du malaise comme l’absence d’#équité, la concentration d’#inégalités, d’#injustices, de #frustrations et d’#échecs. C’est beaucoup plus simple de s’intéresser à la pigmentation de la peau ou d’expliquer que ce sont des musulmans ou des Africains violents par nature ou mal élevés.

      Comment ces discours sont-ils perçus par les habitants de Trappes ?

      Comme la confirmation de ce qu’ils pensent déjà : la société française les déteste. Dans les médias, matin, midi et soir, ils subissent continuellement des #discours_haineux et stigmatisant de gens comme Éric Zemmour, Marine le Pen, Éric Ciotti, etc. qui insultent leurs parents et eux-mêmes au regard de leur couleur de peau, leur religion ou leur statut de jeune de banlieue. Ils ont le sentiment d’être les #rebuts_de_la_nation. Quotidiennement, ils ont aussi affaire à une #police qui malheureusement contient en son sein des éléments racistes qui l’expriment sur la voie publique dans l’exercice de leur métier. Ça infuse. Les jeunes ne sont pas surpris de l’interprétation qui est faite des émeutes. En réalité ils l’écoutent très peu, parce qu’ils ont l’habitude d’être insultés.

      D’après vous, que faut-il faire dans l’#urgence ?

      Il faut arrêter de réfléchir dans l’urgence. Il faut s’engager sur une politique qui change les choses sur dix à quinze ans. C’est possible. On peut desserrer l’étau qui pèse sur les quartiers en construisant des logements sociaux dans les villes qui en ont moins. Moi, je ne demande pas plus de subventions. Je veux que dans quinze à vingt ans, on me retire les subventions « politique de la ville » parce que je n’en aurai plus besoin. C’est l’ambition qu’on doit porter.

      Et sur le court terme ?

      Il faut envoyer des signaux. Revenir sur la loi 2017 car cela protégera les policiers qui arrêteront de faire usage de leurs armes à tort et à travers, s’exposant ainsi à des plaintes pour homicide volontaire, et cela protégera les jeunes qui n’auront plus peur de se faire tirer comme des lapins. Il faut aussi engager un grand #dialogue entre la police et les jeunes. On l’a amorcé à Trappes avec le commissaire et ça produit des résultats. Le commissaire a fait l’effort de venir écouter des jeunes hermétiquement hostiles à la police, tout en rappelant le cadre et la règle, la logique des forces de l’ordre. C’était très riche. Quelques semaines plus tard le commissaire m’a dit que ses équipes avaient réussi une intervention dans le quartier parce que ces jeunes ont calmé le jeu en disant « on le connaît, il nous respecte ». Il faut lancer un #cercle_vertueux de #dialogue_police-population, et #jeunesse en particulier, dans les mois qui viennent. La police doit reprendre l’habitude de parler avec sa population et être acceptée par elle. Mettons la police autour de la table avec les jeunes, les parents du quartier, des éducateurs, les élus locaux pour parler paisiblement du ressenti des uns et des autres. Il peut y avoir des signaux constructifs de cet ordre-là. Or là on est dans la culpabilisation des parents. Ça ne va pas dans le bon sens.

      https://www.politis.fr/articles/2023/07/emmanuel-macron-ne-comprend-rien-aux-banlieues
      #Macron #ignorance

    • Entre Emmanuel Macron et les banlieues, le #rendez-vous_manqué

      En 2017, le volontarisme du chef de l’Etat avait fait naître des #espoirs dans les #quartiers_populaires. Malgré la relance de la #rénovation_urbaine, le rejet du plan Borloo comme son discours sur le #séparatisme l’ont peu à peu coupé des habitants.

      Il n’y a « pas de solution miracle ». Surtout pas « avec plus d’argent », a prévenu le chef de l’Etat devant quelque 250 maires réunis à l’Elysée, mardi 4 juillet, sur l’air du « trop, c’est trop » : « La santé est gratuite, l’école est gratuite, et on a parfois le sentiment que ce n’est jamais assez. » Dans la crise des violences urbaines qui a meurtri 500 villes, après la mort du jeune Nahel M. tué par un policier, le président de la République a durci le ton, allant jusqu’à rappeler à l’ordre des parents. Une méthode résumée hâtivement la veille par le préfet de l’Hérault, Hugues Moutouh, sur France Bleu : « C’est deux claques, et au lit ! »

      L’urgence politique, dit-on dans le camp présidentiel, est de rassurer une opinion publique encore sous le choc des destructions et des pillages. « Une écrasante majorité de Français se raidit, avec une demande d’autorité forte, confirme Brice Teinturier, directeur général délégué d’Ipsos. Déjà sous Sarkozy, l’idée dominait qu’on en faisait trop pour les banlieues. Les dégradations réactivent cette opinion. Emmanuel Macron est sur une crête difficile à tenir. »

      Ce raidissement intervient sur fond de #fracture territoriale et politique. « L’opposition entre la France des quartiers et celle des campagnes nous revient en pleine figure. Si on met encore de l’argent, on accentuera la fracture », pense Saïd Ahamada, ex-député de la majorité à Marseille. « Les gens en ont ras le bol, ils ne peuvent plus entendre que ces quartiers sont abandonnés », abonde Arnaud Robinet, maire de Reims, qui abrite sept #quartiers_prioritaires_de_la_politique_de_la_ville (#QPV), et membre du parti d’Edouard Philippe.

      (#paywall)

      https://www.lemonde.fr/politique/article/2023/07/06/entre-emmanuel-macron-et-les-banlieues-le-rendez-vous-manque_6180759_823448.

  • La #propriété_foncière, une fiction occidentale

    Dans la région de la #Volta, la #propriété du #sol n’existe pas, la terre n’est pas l’objet de transactions marchandes mais de #partages. D’où vient alors que, dans nos sociétés, nous considérions comme parfaitement légitime ce droit à s’approprier une partie du territoire ?

    #Danouta_Liberski-Bagnoud propose ici un ouvrage d’anthropologie qui entend produire une réflexion générale sur ce que l’on a pris l’habitude d’appeler en sciences sociales, que ce soit en géographie, en anthropologie générale ou en sociologie, « l’#habiter », notion qui renvoie à la façon dont les sociétés se rapportent à l’espace et y composent un monde. Cette notion permet d’éviter toute forme de caractérisation trop précise du rapport des êtres humains à leur lieu de vie.

    On comprend assez vite que ce qui intéresse l’auteure est de mettre en question la centralité et l’universalité de l’#appropriation_privative et des fonctionnements de #marché qui se sont imposées au monde entier à partir des pays industrialisés façonnés par les pratiques commerçantes. Bien qu’elle s’appuie sur les données ethnologiques recueillies sur son terrain, la #région_de_la_Volta (fleuve qui traverse le Burkina-Faso, le Ghana, le Mali, le Bénin, la Côte d’Ivoire et le Togo), l’auteure propose une réflexion large sur la propriété foncière et, plus généralement, sur le rapport que les sociétés humaines entretiennent avec la terre.

    L’essentiel de sa thèse consiste à contester à la fois les institutions internationales dans leur effort pour imposer la #propriétarisation des #terres au nom d’une conception occidentalo-centrée du #développement, et ceux qui parmi les anthropologues ont pu chercher des formes de propriété dans des communautés humaines où ce concept n’a, en réalité, aucune signification. Elle nous invite ainsi, par la comparaison des pratiques, à une réflexion sur nos tendances ethnocentriques et à penser d’autres types de rapport avec la terre que le rapport propriétaire.

    L’ordre dévastateur du marché

    L’auteure montre que les perspectives de #développement_économique par la propriétarisation et la #marchandisation du #foncier telles qu’elles ont pu être portées par les institutions internationales comme la #Banque_mondiale, loin d’aboutir aux perspectives d’amélioration souhaitées, ont conduit plutôt à une forme de « #deshabitation du monde » :

    "Le forçage en terre africaine de la #propriété_privée (autrefois dans les pas de la colonisation, aujourd’hui dans ceux de l’#accaparement_des_terres, de l’#agro-business et de la #spéculation) emporte avec lui toute la violence du rapport déterritorialisé au sol qu’édicte le concept même de propriété privée." (p. 144)

    On peut faire remonter les racines de l’idéologie qui justifie ces politiques à la période moderne en Europe avec #John_Locke qui développa une nouvelle conception de la propriété, les physiocrates qui firent de la terre la source de la richesse et enfin avec le développement de l’#économie_capitaliste qui achève de constituer la terre en une « simple marchandise » (p. 49).

    Dans ce cadre, la thèse de l’anthropologue Alain Testart fait notamment l’objet d’une longue discussion. Celui-ci entendait montrer, contre la croyance défendue par Morgan, par exemple, dans l’existence d’un #communisme_originel, que la plupart des sociétés traditionnelles connaissaient des formes d’appropriation privative et d’aliénation des terres. L’auteure montre, au contraire, que le concept même de propriété est absent des terrains qui sont les siens et qu’interpréter l’habiter des populations de l’aire voltaïque sous le prisme de la propriété privée revient à trahir et à travestir la façon dont elles vivent et parlent de leur rapport à l’espace et à la terre. En réalité, « il ne fait aucun doute que le rapport au sol d’une communauté villageoise [de cette région] est fondé sur le #partage (et le don) de la terre et l’interdit de la vendre » (p. 189). Aussi, face au « forçage du concept moderne de propriété privée » (p. 111), qui est largement le fait d’une approche occidentalo-centrée, l’auteure propose de faire entendre la voix alternative des sociétés voltaïques.

    Le conflit des fictions fondatrices

    Plus généralement, l’auteure reproche à bien des anthropologues d’avoir tendance à projeter des représentations qui leur appartiennent sur les sociétés qu’ils étudient. Pensons aux notions d’animisme ou de perspectivisme qui sont appliquées aux sociétés non européennes, alors même que ces notions ne sont pas endogènes. Y compris les anthropologues qui discutent et relativisent les catégories occidentales comme l’opposition nature-culture continuent de leur accorder un rôle structurant, quand ils cherchent, dans les sociétés non européennes, la façon dont celles-ci se dessinent d’une tout autre manière.

    Au contraire, une approche comparatiste qui englobe nos représentations « conduit au ras des mots et des gestes, dans le détail des pratiques rituelles et ordinaires […] permet le décentrement épistémologique à l’encontre de la métaphysique occidentale » (p. 94). Il s’agit de revenir aux modes d’habiter pour ce qu’ils sont en les comparant aux nôtres, mais sans jamais les confondre, afin de ne pas en biaiser l’analyse par l’usage de concepts qui leur seraient extérieurs et les feraient voir à partir de fictions fondatrices qui ne sont pas les leurs.

    Dans ce cadre méthodologique, le droit de propriété privée foncière relève, selon l’auteure, des fictions juridiques fondatrices proprement occidentales qui ont été importées dans les pays africains avec la colonisation. Or ceux qui voient la terre comme quelque chose qui serait disponible à l’appropriation privative n’ont pas conscience « qu’il s’agit d’une fiction, bien étrange en réalité, car de toute évidence, un terrain n’est pas un objet qui circule, mais un espace indéménageable » (p. 153). Une telle fiction permet de faire comme s’il était possible de séparer un pan de territoire de l’ensemble auquel il appartient, et de le faire circuler par l’échange marchand. Or « la #fiction_économique de la terre marchandise, source de profits financiers, ainsi que la #fiction_juridique d’une terre comme bien privatisable qui est venue la renforcer et la relayer, font assurément figure d’étrangeté hors de la matrice symbolique qui les a engendrées » (p. 260).

    L’existence des fictions juridiques fondatrices manifeste le fait que dans toutes les sociétés « la réalité succombe pour être reconstruite de façon légale » (p. 142). Ainsi « l’agir rituel façonne la réalité, il la (re)construit d’une façon légale, bref, il l’institue » (p. 142). Le monde du rite, comme le monde légal fait « comme si » la réalité était le décalque fidèle de la représentation que l’on s’en fait, alors qu’elle n’en est que l’ombre projetée. Or, comme Polanyi l’a déjà montré, la propriété privée de la terre est une fiction fondatrice des sociétés de marché, mais n’a rien d’universel. À l’inverse, les sociétés de l’aire voltaïque disposent de leurs propres fictions pour déterminer leur rapport à la terre ; or « rares sont les études sur le foncier qui ne recourent pas à des modèles, des théories et des concepts forgés dans l’histoire sédimentée des sociétés occidentales pour analyser les ‘pratiques’ du Sud, en les détachant des systèmes de pensée qui les pénètrent » (p. 210).

    La souveraineté d’une terre inappropriable

    Aussi l’auteure reproche-t-elle à beaucoup d’anthropologues qui ont travaillé sur les sociétés africaines d’avoir projeté des représentations fabriquées en occident sur les sociétés qu’ils étudiaient et aux institutions internationales d’imposer comme une vérité universelle ce qui n’est qu’une fabrication particulière.

    Pour contrer ces tendances théoriques et politiques, l’auteure se concentre sur la figure des « #gardiens_de_la_Terre » qui sont des dignitaires dont le rôle est de délimiter et d’attribuer des terrains aux familles. Du fait du pouvoir qui est le leur, certains ont voulu décrire cette institution dans le cadre des fictions juridiques européo-centrées en les présentant comme des souverains modernes ou des propriétaires éminents à l’image des seigneurs médiévaux. Face à cela, Danouta Liberski-Bagnoud montre que ces « gardiens de la Terre » n’en sont ni les propriétaires ni les souverains, ils sont, en réalité, garants de son #inappropriabilité et, ce faisant, sont au service de sa #souveraineté propre :

    "Dans les sociétés voltaïques […], les hommes n’exercent aucune souveraineté sur la Terre, mais ils sont les sujets de la souveraineté que la Terre exerce sur eux. La Terre n’appartient à personne d’autre qu’à elle-même, nul organe supérieur ne la commande, sa souveraineté ni ne se délègue ni ne se partage entièrement. Cette fiction que construisent les rites et les mythes fonde le régime de partage de la terre. Partage éphémère, non inscrit dans la durée d’un rapport de force, qui tient la durée d’une vie humaine, et répond ainsi à un principe d’#équité, car il empêche toute entreprise qui viserait à l’accumulation de portions de terre, au détriment du reste de la collectivité." (p. 321)

    Cependant, il faut se garder de faire de la Terre une souveraine au sens occidental d’une personnalité juridique qui pourrait imposer sa volonté en dernière instance, parce que ce n’est pas une personne.

    La Terre n’est ni une personne ni un bien (p. 285). Dans les sociétés voltaïques, la Terre est la source intarissable de la vie dans laquelle toute vie doit trouver sa place, et c’est en ce sens qu’elle exerce son pouvoir sur les hommes. La Terre apparaît comme l’instance qui anime le rapport aux espaces qu’elle contient : le village, la brousse, les lieux sacrés, la délimitation de nouveaux espaces voués à la culture sont autant de lieux qui ne peuvent exister qu’avec l’accord de la terre. Le rôle des « gardiens de la Terre » est alors d’assurer l’#harmonie entre l’ordre de la Terre et ceux qui veulent y trouver place. La Terre, dans ce cadre, ne saurait être un bien, elle « n’appartient qu’à elle-même » et son inappropriabilité apparaît comme « la condition d’un mode de l’habiter en commun » (p. 374-375).

    Cette #représentation éloignée de la fiction juridique d’une terre envisagée comme un bien séparable du territoire auquel elle appartient dépend de « la fiction rituelle qui construit la terre comme si elle était la figure de l’autorité suprême, garante du noyau des interdits fondamentaux qui permettent aux sociétés de tenir ensemble » (p. 327-328). En ce sens, la Terre, conçue comme une instance, supporte, ordonne et fait vivre le corps commun de la société et doit être distinguée de la terre conçue comme un simple fonds ; la deuxième est incluse, dépend et ne peut être comprise sans la première. Cette distinction permet ainsi d’opérer un retour critique sur notre civilisation qui aurait ainsi oublié le souci de la Terre dans des fictions qui poussent au contraire à des processus qui favorisent la #déshabitation.

    Le geste théorique comparatiste qu’opère Danouta Liberski-Bagnoud permet de prendre un peu de distance à l’égard de nos représentations en nous montrant qu’il peut exister des rapports à la terre sans propriété privée. Ces autres formes de l’habiter produisent d’autres manières de s’approprier la terre non captatrices et ouvertes sur le #commun. Ce faisant, le geste théorique opéré dans l’ouvrage permet de réfléchir, sous un angle anthropologique, à la notion de fiction juridique beaucoup travaillée en droit, en exhibant ce que nos institutions contiennent d’artifices à la fois factices et producteurs de réalité sociale. Il met ainsi en évidence ce que Castoriadis avait nommé l’institution imaginaire des sociétés. Sur ce plan l’ouvrage, dont bien des formulations sont très évocatrices, revêt toute sa pertinence. Il permet d’ouvrir les horizons d’un autre rapport possible à la Terre sans pour autant laisser croire que les sociétés voltaïques seraient plus authentiques ou plus proches de la nature. Elles entretiennent seulement un rapport autre à la nature qui n’a pas besoin du mythe de la #domination du monde et des choses et qui ne la réduit pas à un ensemble de ressources utiles à exploiter. Le grand intérêt de l’ouvrage réside dans l’usage spéculatif qui est fait de la comparaison étroitement menée entre le rapport occidental à une terre de plus en plus déshabitée avec les formes de l’habiter des peuples de la Volta. Il y a, certes, un risque d’idéalisation, mais, à l’issue de la lecture, on se dit qu’à l’aune des résultats spéculatifs qu’il permet d’obtenir, il mérite d’être couru.

    https://laviedesidees.fr/Liberski-Bagnoud-souverainete-terre
    #livre

    • La Souveraineté de la Terre. Une leçon africaine sur l’habiter

      Les sociétés industrielles ne peuvent plus aujourd’hui s’ériger en modèle de développement. Avant même de détruire, pour l’ensemble des peuples, les équilibres environnementaux, elles se sont engagées dans une forme de déshabitation du monde qui compromet le maintien des formes humanisées de la vie. Sur cette question fondamentale, les systèmes de pensée qui ont fleuri au Sud du Sahara nous apportent un éclairage indispensable – et des pistes de réflexion. Ils nous offrent une leçon précieuse sur une notion marginalisée dans le Droit occidental, mais centrale dans ces systèmes  : l’inappropriable.
      La Terre y est en effet placée hors de tout commerce. Envisagée comme une instance tierce, libre et souveraine, garante des interdits fondamentaux, elle n’appartient qu’à elle-même. Forgée au creuset du rite, cette conception organise toute la vie de la communauté et le partage du sol. Elle est par là même contraire à nos fictions juridiques et économiques qui permettent d’agir comme si la terre était une marchandise circulant entre propriétaires privés, et qui ont pour effet de nous déterritorialiser. Aussi, elle permet un autre mode d’habiter le monde. Cet ouvrage entend montrer quelques voies offertes par des sociétés africaines pour repenser le rapport à la Terre et redonner dès lors un futur aux générations à venir.

      https://www.seuil.com/ouvrage/la-souverainete-de-la-terre-danouta-liberski-bagnoud/9782021515572

  • L’utilisation de l’IA en santé est problématique du fait des biais qu’elle colporte… provenant des données partielles et peu représentatives de la diversité des populations avec lesquelles les systèmes d’IA en santé sont entraînés explique une tribune publiée dans Wired : https://wired.com/.../bias-statistics-artificial...

    Des oxymètres qui surestiment le taux d’oxygène dans le sang des personnes à la peau foncé, aux systèmes de détection des cancers du poumon ou de la peau, moins précis pour les noirs… Aux maladies cardiaques moins diagnostiquées chez les femmes. Les biais des sont innombrables.

    Face à ces constats, nombreux travaillent à rendre les algorithmes plus équitables, en améliorant la représentativité des données. Mais cette amélioration de la représentativité des données est bien souvent mathématique, plus qu’elle ne consiste à apporter de nouvelles données… Il est probable que cela ne suffise pas estiment les chercheurs Sandra Wachter, Brent Mittelstadt et Chris Russell dans leur tribune. Trop souvent, la prise en compte d’une meilleure équité algorithmique consiste à réduire les écarts de performance ou de résultats entre les groupes démographiques. Ce qui concrètement se fait en ajustant les performances pour les groupes les moins performants puis en dégradant les performances pour les groupes les plus performants. Pour le cancer du poumon, la moindre performance peut provenir du fait que le système a été formé sur des données provenant surtout de patients blancs, ou que les dossiers de santé des patients noirs sont de qualité inférieure, ou des inégalités sociales de l’accès aux soins. Au final, améliorer l’équité consiste à alors à élever le score des patients faiblement représentés ou à les surveiller avec plus de fréquence et d’attention, en régularisant les dépistages. Mais on comprend que ce changement n’améliore pas la précision. Le risque est que « le nombre de personnes faussement identifiées comme étant à risque de cancer augmente et la précision globale du système diminue. » Ce qui pose la question de savoir quel est le point d’équilibre entre le nombre de rappels et la précision ?

    L’autre solution consiste à réduire les performances sur les patients blancs pour faire que les systèmes aient des taux de rappels et de précisions égaux pour les deux groupes. On comprend très vite les limites dans le cas de la détection du cancer. Pourtant, c’est là la solution mathématiquement optimale pour améliorer l’équité. Dans la réalité, les algos d’équité peuvent se comporter d’une manière + radicale et imprévisible. Une étude sur les algorithmes de vision par ordinateur https://openaccess.thecvf.com/.../Zietlow_Leveling_Down... - montrait qu’améliorer l’équité nuisait à tous les groupes en diminuant le rappel et la précision.

    Or la baisse des résultats des groupes les plus performants n’améliore en rien celle des groupes les moins performants. « Ce n’est pas le destin inévitable de l’équité algorithmique ; c’est plutôt le résultat d’avoir emprunté la voie de la moindre résistance mathématique », assènent les 3 chercheurs. Bien sûr, ils invitent à améliorer l’équité par un nivellement par le haut. Le défi pour l’avenir de l’équité dans l’IA est de créer des systèmes équitables sur le fond, et pas seulement équitables sur le plan procédural par le biais d’un nivellement par le bas.
    « La mise à niveau est un défi plus complexe : elle doit être associée à des étapes actives pour éliminer les causes réelles des biais dans les systèmes d’IA. Les solutions techniques ne sont souvent qu’un pansement pour faire face à un système en panne. L’amélioration de l’accès aux soins de santé, la conservation d’ensembles de données plus diversifiés et le développement d’outils qui ciblent spécifiquement les problèmes rencontrés par les communautés historiquement défavorisées peuvent aider à faire de l’équité une réalité. »

    « C’est un défi beaucoup plus complexe que de simplement peaufiner un système pour rendre deux nombres égaux entre les groupes. Cela peut nécessiter non seulement d’importantes innovations technologiques et méthodologiques, y compris une refonte complète des systèmes d’IA mais également des changements sociaux substantiels dans des domaines tels que l’accès aux soins de santé et les dépenses. »

    Les chercheurs invitent à passer de l’équité mathématique dans l’IA à l’IA équitable… A améliorer les données et pas seulement à les corriger. #intelligenceartificielle #équité

  • Activision Blizzard workers walk out, protesting loss of abortion rights - The Washington Post
    https://www.washingtonpost.com/video-games/2022/07/21/activision-blizzard-roe-walkout

    Hundreds of Activision Blizzard employees are walking out Thursday in Texas, California, Minnesota and New York to protest the overturn of Roe v. Wade and demand protections. The current count, as of this writing, is 450 employees, in-person and online.

    The demands include a request for all workers to have the right to work remotely, and for workers living in “locations passing discriminatory legislation,” such as antiabortion laws, to be offered relocation assistance to a different state or country. Employees are also demanding the company sign a labor-neutrality agreement to respect the rights of workers to join a union; on Twitter, the workers’ group A Better ABK said the demand was necessitated by union-busting efforts on the part of Activision Blizzard.

    ABetterABK 💙 ABK Workers Alliance sur Twitter :
    https://twitter.com/ABetterABK/status/1544717283087757312

    In light of the recent attacks on the civil liberties of our employees, the employee-led Committee Against Sex and Gender Discrimination has scheduled a walk out action on July 21st, 2022 (1/17)

    Manifestation chez Activision-Blizzard-King pour l’accès à certains droits.

    #jeu_vidéo #jeux_vidéo #activision_blizzard #a_better_abk #ressources_humaines #roe_v_wade #syndicalisme #revendication #droit #avortement #manifestation #travail_à_distance #télétravail #lgbt #assurance_santé #fabby_garza #rich_george #égalité_des_sexes #équité_des_sexes #équité #qa #raven_software #assurance_qualité #kate_anderson #alejandra_beatty #verily #alphabet #google

  • Et si la France prenait vraiment « sa part » dans l’#accueil des réfugiés ?

    Au lendemain de l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe, le président Macron a pris la parole en sa qualité de président du Conseil de l’Union européenne pour assurer que chaque pays, y compris la France, allait « prendre sa part » dans l’accueil des réfugiés. « Nous le ferons, ajoute-t-il, en Européens, de manière coordonnée, responsable et solidaire » (discours du 25 février 2022).

    Accueil des #réfugiés_syriens : la France à l’écart

    Mais que signifie au juste « prendre sa part » de l’accueil ? S’agit-il d’accueillir les exilés dans les modestes proportions que la France a coutume de pratiquer à chaque « crise des réfugiés » ? Ou bien faut-il comprendre que la charge de l’accueil doit être équitablement répartie en Europe, en fonction du poids démographique et du poids économique de chaque pays ? Selon l’option choisie, l’accueil change radicalement d’échelle. Or il semble que ni la classe politique ni l’opinion publique de notre pays n’aient réellement conscience des implications de chaque option.

    Commençons par la première option. La #Syrie comptait 22 millions d’habitants avant la guerre. Combien de demandes d’asile syriennes la France a‑t-elle cumulées de 2014 à 2020 ? Environ 25 200, selon les données transmises à Eurostat (graphique ci-dessus). C’est un chiffre dérisoire, comparé à celui de l’Allemagne, qui a enregistré dans la même période 633 100 demandes de Syriens, soit… 25 fois plus. Or, selon le Haut-Commissariat de l’ONU aux réfugiés, le nombre total de Syriens qui ont dû fuir leur pays s’élève au printemps 2022 à 6,8 millions (sachant que les déplacés internes sont à peu près aussi nombreux). La plupart sont restés dans les pays limitrophes : Turquie, Liban, Jordanie. Seuls 17 % ont pu déposer une demande d’asile dans un pays de l’Union européenne, soit 1 140 220 personnes. Sur ce nombre, l’#Allemagne en a enregistré 55,5 % et la France pas plus de 2,2 %. Le compte est simple : 2,2 % des 17 % de Syriens enregistrés dans l’Union, cela fait moins de 0,4 % de l’ensemble des exilés syriens (25 200 sur 6,8 millions). On est loin du « tsunami » dénoncé par certains partis.

    Il faut, bien sûr, faire la part dans ce bilan des préférences des intéressés : ils ont choisi un pays plus attractif que la France, car plus prospère et plus disposé à les accueillir. Mais cela ne suffit pas à expliquer l’ampleur du décalage entre les deux pays. Les autorités françaises ont l’habitude d’invoquer l’effort accompli à l’égard des Afghans. Certes, de 2014 à 2020, la France a enregistré 8 % des demandes d’asile afghanes déposées dans l’UE, mais cette part reste encore très inférieure à celle de l’Allemagne, qui s’élève à 36 % (soit 49 200 demandes enregistrées contre 213 300).

    Les #capacités_d’accueil : structurelles ou politiques ?

    Il importe de distinguer dans les capacités d’accueil d’un pays ses capacités structurelles, à savoir la population, la richesse ou l’étendue du territoire, et ses capacités politiquement construites, comme les moyens alloués au traitement des demandes, les places d’hébergement, la politique migratoire en général, l’organisation du marché du travail, le régime d’exploitation de la main‑d’œuvre étrangère, l’externalisation du contrôle des frontières. La France réunit 15 % de la population de l’Union européenne et 17 % de son PIB. Si l’on admet qu’un pays doit accueillir les exilés enregistrés en Europe à proportion de ses capacités structurelles, il est clair que la France est très loin du compte à l’égard des Syriens. Elle aurait dû, en toute équité, enregistrer entre 170 000 et 200 000 demandes syriennes, et non pas 25 000.

    L’accueil des Ukrainiens en France : un effort encore limité

    Qu’en est-il à présent de l’Ukraine ? Le pays comptait avant la guerre 44 millions d’habitants, soit deux fois plus que la Syrie. Selon le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, la France était en mesure d’accueillir 100 000 réfugiés ukrainiens, « voire davantage » (déclaration du 14 mars 2022). Deux mois plus tard, l’Office français de l’immigration et de l’intégration (Ofii) annonçait avoir délivré en un temps record quelque 80 000 allocations pour demandeurs d’asile (Ada) à des #réfugiés_ukrainiens. Nul ne peut nier l’effort exceptionnel des autorités, ainsi que la mobilisation des associations et des bénévoles. Mais peut-on affirmer pour autant qu’à l’échelle européenne, la France « prend sa part » de l’accueil des Ukrainiens ?

    Comme pour la Syrie, les pays limitrophes sont en première ligne. Sur les 6,8 millions d’Ukrainiens (en grande majorité des femmes et des enfants) ayant fui le pays entre la fin février et la mi-mai, plus de la moitié se sont réfugiés dans les pays voisins, selon les données récentes du HCR (25 mai 2022). En sens inverse, 2 230 000 personnes sont entrées ou retournées dans le pays. Le HCR estime à 2,9 millions le nombre de personnes qui ont cherché refuge au-delà des pays limitrophes de l’#Ukraine. Limitons-nous à cette base de calcul et, parallèlement, considérons comme pertinent le poids de la France dans l’Europe géographique non limitrophe de l’Ukraine, soit 13,8 % de la population et 15,1 % du PIB. Si la France appliquait un principe de répartition équitable et solidaire, elle devrait accueillir les Ukrainiens à la hauteur de son poids démographique et économique dans cet espace, soit entre 400 000 et 440 000 personnes, bien au-delà des anticipations du ministre de l’Intérieur.
    Une tentation : reconduire l’existant en reportant la charge de l’accueil sur les diasporas

    On objectera qu’il faut faire intervenir un autre facteur, à savoir le poids très inégal, d’un pays à l’autre, des diasporas ukrainiennes susceptibles d’attirer les nouveaux venus. En 2020, les communautés ukrainiennes les plus importantes en dehors des pays limitrophes s’observaient en Italie (240 000 personnes), en République tchèque (163 000), en Allemagne (135 000) et en Espagne (107 000). Partout ailleurs, elles comptaient moins de 40 000 personnes – 20 300 seulement dans le cas de la France, d’après l’Insee. Chiffres peut-être sous-estimés, mais qui dessinent une carte suffisamment différenciée de l’« Europe ukrainienne ». Faut-il se satisfaire d’accueillir les réfugiés ukrainiens au prorata de leur présence préalable à travers l’Europe, en l’occurrence à un très faible niveau dans le cas de la France ? Ce serait introduire un critère supplémentaire de #répartition, consistant à demander aux immigrés ukrainiens déjà établis sur le territoire d’assumer la charge de l’accueil, alors que le principe d’#équité affirmé par l’Union européenne est censé mobiliser les États. S’il devait se replier sur cette doctrine, l’effort d’hospitalité crânement affiché par le gouvernement français manquerait totalement sa cible.

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    « Mais la France doit en prendre sa part » : le tardif repentir de Michel Rocard

    « La France ne peut pas accueillir toute la misère du monde, mais elle doit en prendre sa part. » L’allocution d’Emmanuel Macron fait allusion à cette célèbre formule de Michel Rocard. Certains s’insurgent de la voir citée sans sa seconde partie. Il faut lire à ce sujet l’excellente mise au point de Juliette Déborde : « “Misère du monde“, ce qu’a vraiment dit Michel Rocard », Libération, rubrique Désintox, 22 avril 2015. Le 3 décembre 1989, peu de temps après l’affaire du foulard islamique de Creil, le Premier ministre est très clair sur TF1 : « Nous ne pouvons pas héberger toute la misère du monde ». Il récidive le 13 décembre devant l’Assemblée nationale, avant d’enfoncer le clou en janvier 1990 devant un collectif de députés originaires du Maghreb : « J’ai beaucoup réfléchi avant d’assumer cette formule. Il m’a semblé que mon devoir était de l’assumer complètement. Aujourd’hui je le dis clairement. La France n’est plus, ne peut plus être, une terre d’immigration nouvelle. Je l’ai déjà dit et je le réaffirme, quelque généreux qu’on soit, nous ne pouvons accueillir toute la misère du monde. »

    C’est seulement le 24 août 1996, dans une tribune du Monde, que Michel Rocard, mesurant peut-être les effets délétères de son adage, ajouta cette restriction : « mais la France doit en prendre sa part ». Un repentir, comme disent les peintres, mais un repentir surgi après sept ans de réflexion.

    https://www.icmigrations.cnrs.fr/2022/06/04/defacto-033-04

    #statistiques #France #asile #migrations #réfugiés #chiffres #réfugiés_ukrainiens

    ping @karine4

  • La Face cachée de nos consommations - Quelles surfaces agricoles et forestières importées ?

    Cette étude menée par Solagro éclaire la question des #importations sous un angle inédit. Elle s’intéresse aux #surfaces_agricoles et forestières dont nous avons besoin, à l’autre bout de la planète, pour produire nos #biens_de_consommation courante, alimentaires et non-alimentaires et elle présente les impacts induits de l’#exploitation de ces surfaces. L’originalité de cette étude consiste à ne plus seulement mesurer les #importations en euros et en tonnes mais en #surfaces, éclairant les enjeux environnementaux sous un angle nouveau. La #France est exportatrice nette de 2,7 millions d’hectares. Néanmoins, ce solde positif cache de nombreux flux d’imports et d’exports : « La face cachée de nos consommations ». En effet, la France reste très dépendante de l’étranger. Les produits que nous importons (soja, cacao, café, viandes, huile de palme, coton, fruits et légumes, bois...) nécessitent une surface de 14 millions d’hectares hors de nos frontières soit 25% de la surface de la France. Pour la plupart, ces productions génèrent de fortes pressions environnementales : déforestation, assèchement des nappes, usage massif de pesticides... Cette #brochure illustrée décrit 7 des principaux produits d’importation et leurs conséquences. Elle présente les raisons pour lesquelles notre système n’est plus durable et décrit les leviers qui peuvent être mobilisés pour réduire notre empreinte importée : #sobriété, #efficience, #relocalisation, #substitution, #équité.

    https://solagro.org/travaux-et-productions/publications/la-face-cachee-de-nos-consommations

    #solagro #forêts #dépendance #terre

    ping @odilon @reka

  • L’OMS autorise un huitième vaccin, développé en Inde, contre le Covid-19
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/11/03/l-oms-autorise-un-huitieme-vaccin-developpe-en-inde-contre-le-covid-19_61008

    L’OMS autorise un huitième vaccin, développé en Inde, contre le Covid-19
    C’est le premier vaccin anti-Covid-19 entièrement développé en Inde et le huitième à recevoir le précieux sésame. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a accordé, mercredi 3 novembre, l’homologation d’urgence au Covaxin. Ce vaccin – efficace à 78 % – est recommandé pour tous les groupes d’âge à partir de 18 ans.Il requiert deux doses à quatre semaines d’intervalle, mais se révèle « particulièrement bien adapté aux pays à revenu faible et moyen en raison de la facilité avec laquelle il peut être stocké », selon un communiqué de l’OMS. C’est le premier vaccin entièrement développé et fabriqué en Inde à recevoir l’homologation de l’organisation onusienne.Il rejoint les vaccins anti-Covid-19 de Pfizer-BioNtech, Moderna, AstraZeneca (l’OMS compte deux vaccins AZ, dont l’un fabriqué en Inde), Johnson & Johnson, Sinopharm et Sinovac sur la liste. Le vaccin Covaxin, ou BBV152, est un vaccin à virus inactivé, une technologie relativement classique mais comportant un nouvel adjuvant le rendant plus efficace, selon le fabriquant. C’est cet adjuvant qui le distingue des deux autres vaccins à virus inactivé déjà autorisés par l’OMS, ceux des laboratoires chinois Sinovac et Sinopharm.Le stockage est plus simple que pour les vaccins à ARN messager comme ceux de Moderna et Pfizer-BioNtech, qui, pour s’être révélés les plus efficaces parmi tous les sérums autorisés jusqu’à présent, ont néanmoins besoin d’être transportés et stockés à ultra-basse température.
    L’homologation par l’OMS permet de faciliter la reconnaissance internationale du vaccin, surtout aux agences onusiennes et au système Covax – mis en place pour faciliter l’accès à l’immunisation au Covid-19 dans les pays les plus démunis –, et d’en faire usage. « L’homologation par l’OMS est un pas significatif vers un accès mondial au Covaxin qui est sûr, efficace et déjà largement utilisé en Inde », a souligné le docteur Krishna Ella, PDG de Bharat Biotech. Le ministre des affaires étrangères indien, Subrahmanyam Jaishankar, s’est lui aussi réjouit dans un tweet. Il estime que l’homologation « va faciliter les voyages pour de nombreux citoyens indiens et il contribue à l’équité vaccinale ». L’iniquité vaccinale – les pays les plus riches se sont réservé l’essentiel des doses de vaccin disponibles – est un problème dénoncé sans relâche par l’OMS, comme par les pays qui en sont victimes. L’organisation a souligné récemment que, « jusqu’à présent, seuls 0,4 % des tests et 0,5 % des vaccins injectés dans le monde ont été utilisés dans les pays à faibles revenus, malgré le fait que ces pays comptent pour 9 % de la population mondiale ». Selon Bharat Biotech, la capacité de production était de 50 à 55 millions de doses par mois en octobre et l’entreprise compte atteindre une capacité de production annuelle d’un milliard de doses à la fin de 2021. Des transferts de technologie « sont également en cours vers des entreprises en Inde, aux Etats-Unis et d’autres pays », précise Bharat Biotech.

    #Covid-19#migration#migrant#inde#sante#vaccin#OMS#equite#COVAX#circulationtherapeutique#circulation#frontiere

  • Malgré des efforts positifs, trop de migrants rencontrent des difficultés pour accéder aux vaccins contre la COVID-19 | Organisation internationale pour les migrations
    https://www.iom.int/fr/news/malgre-des-efforts-positifs-trop-de-migrants-rencontrent-des-difficultes-pour-a
    https://www.iom.int/sites/default/files/styles/highlights/public/press_release/media/img_2205-2_0.jpg?itok=oh5Ja-AS

    Genève - Les politiques gouvernementales, les réalités opérationnelles et les exigences administratives telles que les cartes d’identité et les permis de résidence peuvent entraver l’accès aux efforts nationaux de vaccination pour certains migrants dans 53 des 160 pays où l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a recueilli des informations à ce sujet. Les migrants irréguliers et sans papiers, ainsi que les personnes déplacées de force, sont particulièrement exposés.« Nous sommes impressionnés par les efforts déployés dans des dizaines de pays pour rendre l’accès à la vaccination aussi équitable que possible, mais les obstacles aux services de santé sont systémiques depuis avant la pandémie et restent une réalité pour trop de migrants dans trop d’endroits », a déclaré le Directeur général de l’OIM, António Vitorino. « Ce que nous constatons dans certains cas, c’est un décalage entre ce qui est promis sur le papier et ce qui se passe réellement dans la pratique. »
    Quelque 47 pays ont déjà pris des mesures concrètes pour que les migrants, y compris ceux en situation irrégulière, puissent avoir accès au vaccin. De nombreux pays attendent encore les doses pour commencer leur campagne de vaccination. Même lorsqu’ils commencent, l’OIM a identifié plus de 53 pays, territoires ou zones où les politiques actuelles et les réalités opérationnelles rendront l’accès au vaccin impossible pour les plus vulnérables.
    L’OIM observe avec une inquiétude particulière près de 40 pays où les processus administratifs - tels que l’obligation de présenter une carte nationale d’identité ou un permis de séjour valide, ou de se préenregistrer auprès des régimes d’assurance nationaux - peuvent constituer un obstacle pour certaines catégories de migrants et de personnes déplacées de force.
    D’autres types d’obstacles ont été identifiés dans plusieurs endroits, notamment la priorité accordée aux citoyens et l’exclusion des non-ressortissants des campagnes de vaccination ; l’absence de « pare-feu » entre les prestataires de soins de santé et les autorités d’immigration, qui fait que de nombreux migrants en situation irrégulière craignent d’être arrêtés ou expulsés s’ils cherchent à se faire vacciner ; l’hésitation générale à se faire vacciner en raison d’une sensibilisation insuffisamment ciblée par des canaux linguistiquement et culturellement appropriés ; la mobilité continue qui est une difficulté pour les vaccins nécessitant deux doses, et la nécessité d’avoir un smartphone, un ordinateur ou une connexion Internet pour s’inscrire. L’examen permanent par l’Organisation de l’accès des migrants dans la pratique - qui diffère des études de bureau sur le déploiement national et les plans de vaccination entrepris par d’autres parties prenantes - a également mis en lumière les nombreuses initiatives encourageantes prises par les gouvernements qui reconnaissent que l’équité vaccinale est essentielle pour surmonter les crises sanitaires, économiques et de mobilité, posées par cette pandémie.
    Parmi les bonnes pratiques relevées, citons :
    Accepter toute forme de document d’identité, quelle que soit sa date d’expiration, sans poser de questions sur le statut d’immigration de la personne.
    S’adresser de manière proactive aux communautés de migrants, dans des langues adaptées et par des canaux de communication pertinents, afin d’instaurer la confiance et de créer une demande de vaccins.
    Déployer des équipes de vaccination mobiles pour atteindre les zones reculées où les services de santé primaire restent rares.
    Garantir qu’il n’y aura pas de dénonciation aux autorités d’immigration après la vaccination.
    Accorder des droits de résidence ou des prolongations de visa aux migrants en situation irrégulière, afin de leur garantir l’accès aux prestations sociales, notamment aux soins de santé.
    Travaillant main dans la main avec les autorités sanitaires nationales, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), Gavi (l’Alliance du Vaccin), le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) et d’autres partenaires clés, l’OIM plaide en faveur de telles mesures pour combler les lacunes et fournit aux gouvernements un soutien technique, politique et opérationnel, sur demande. « Il est encore temps de rectifier le tir en matière d’équité vaccinale partout où il existe une volonté politique de le faire », a déclaré le Directeur général Vitorino. « C’est souvent dans les processus quotidiens et les exigences administratives des centres de santé que le combat pour une véritable inclusion est gagné ou perdu, j’appelle donc tous les gouvernements à ouvrir la voie vers la vaccination contre la COVID-19 pour tous »

    #Covid-19#migrant#migration#sante#vaccination#inclusion#OIM#OMS#GAVI#UNICEF#equite#refugie#migrantirregulier#personnedeplacee#systemesante#accessante

  • Ein guter Beitrag über Herrschaft und das, was sie aufrecht erhält:...
    https://diasp.eu/p/12822032

    Ein guter Beitrag über Herrschaft und das, was sie aufrecht erhält: „Entstanden im aufsteigenden Bürgertum, hat er sich #Bildung als ein unhinterfragtes Konzept über die Gesellschaft gelegt. Bis heute sind für „akademische“ Kinder die Chancen zigfach höher, an eine Uni zu kommen und dort Erfolg zu haben. Es sind nicht alle „ihres Glückes Schmied“. Das ist Ideologie, denn wir leben nicht in einer herrschaftsfreien Gesellschaft, in der es egal wäre, woher man kommt.“ https://www.freitag.de/autoren/der-freitag/der-freie-wille-ist-eine-ideologie

    • [...]

      Diese „Chemie“ sorgt ja auch dafür, dass schichtenübergreifende Lebenspartnerschaften kaum häufiger sind als ethnisch „gemischte“. Aber wie wirkt sie bei der sozialen Vererbung?

      Sie entsteht im Herkunftsmilieu, dessen soziale Position durch den Zugriff auf ökonomische, kulturelle, soziale und symbolische Ressourcen bestimmt ist. Wichtig sind aber auch Identifikationsprozesse mit diesem Milieu und seinem Habitus. Bildungsarmut entsteht nicht nur, wenn die Eltern zu wenig kulturelles Kapital „vererben“, sondern auch in dem, was sie stattdessen weitergeben. Nämlich bestimmte „Komplexe“, etwa eine starke Unsicherheit gegenüber Bildung. Man fühlt sich minderwertig, traut sich nichts zu und versucht es dann kaum. Selbst bei manchen Studierenden sehe ich das, obwohl die es ja alle immerhin an die Universität geschafft haben. Wer etwa Dialekt spricht, was ja zumeist nicht als „legitime Kultur“ gilt, traut sich oft nicht, im Seminar etwas zu sagen.

      An diesem Punkt würden nun viele mit Hintergrund in der „legitimen Kultur“ einwenden: Na ja, versuchen müssen sie es schon selbst. Lehrjahre sind keine Herrenjahre!

      Wer das so sagt, muss seine Herkunft komplett vergessen haben. Aber tatsächlich treten „ererbte“ Unsicherheiten auch offensiv auf, als Trotz, als scheinbare Selbstsicherheit. Etwa in der Abwertung von „Studierten“, die „keinen Nagel einschlagen“ können. Aus der Not wird eine Tugend, man tröstet sich im Vorhinein über versagte Chancen: „So ein Schreibtischjob wäre wirklich nichts für mich.“ Das wirkt wie sich selbst erfüllende Prophetie, wie ein Teufelskreis, dem schwer zu entkommen ist. Schon Kinder entsprechen oft unwillkürlich den schlechten Meinungen, die Lehrkräfte von ihnen haben, was diese Zuschreibungen wiederum bestärkt.

      [...]

  • HCR - Le HCR appelle à garantir un accès équitable aux vaccins contre le Covid-19 pour les réfugiés
    https://www.unhcr.org/fr/news/press/2021/4/606d7d52a/hcr-appelle-garantir-acces-equitable-vaccins-contre-covid-19-refugies.html

    Le HCR appelle à garantir un accès équitable aux vaccins contre le Covid-19 pour les réfugiésA l’occasion de la Journée mondiale de la santé, le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, appelle à une action internationale concertée et à la solidarité pour garantir un accès équitable aux vaccins contre le Covid-19, y compris pour les réfugiés, les déplacés internes et les apatrides.Le HCR est encouragé par le fait que 153 Etats ont déjà adopté des stratégies de vaccination qui incluent les réfugiés. Toutefois, dans de nombreuses régions à travers le monde, la vaccination est confrontée à de vastes défis, notamment du fait de l’inégalité en termes de disponibilité des vaccins et de capacité des systèmes de santé.
    « Les déséquilibres flagrants observés dans le partage des vaccins entre les États sont contre-productifs et dépourvus de perspective à long terme. Une approche du type ‘mon pays d’abord’ ne peut tout simplement pas fonctionner face à une pandémie qui ignore les frontières », a déclaré le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Filippo Grandi.
    Une vingtaine de pays ont déjà commencé à vacciner les réfugiés au même titre que leurs citoyens. Parmi les exemples récents, la Serbie et le Népal ont emboîté le pas à d’autres États, comme le Rwanda et la Jordanie.
    « Nous félicitons ces pays pour leur dévouement et leur leadership exemplaires. En incluant les réfugiés au sein de leurs programmes de vaccination, ils atténuent les risques liés à l’exclusion et à la discrimination », a déclaré Filippo Grandi. Ces risques comptent notamment les conséquences sur la situation générale de la santé publique, l’accès limité aux services ou la restriction de la liberté de mouvement.
    Le HCR reste attaché aux principes de répartition mis en œuvre dans le cadre de l’initiative COVAX – le mécanisme mondial visant à garantir que les personnes qui en ont le plus besoin bénéficient de la vaccination contre le Covid-19.Environ 85% des réfugiés dans le monde sont accueillis dans des pays à revenu faible ou intermédiaire, qui sont confrontés à des difficultés financières et à des systèmes de santé fragiles. Ces nations, qui accueillent généreusement la majorité des réfugiés, ont besoin d’un soutien accru pour répondre aux besoins sanitaires urgents de leurs ressortissants et des réfugiés, notamment en matière de vaccination contre le Covid-19.
    Le HCR travaille en étroite collaboration avec les gouvernements, les autorités sanitaires nationales et d’autres partenaires pour aider à lutter contre les effets dévastateurs de la pandémie de Covid-19. Le HCR a intégré la plupart de ses plans de prévention et de lutte contre le Covid-19 dans le cadre de son Appel global 2021, mais l’organisation a d’urgence besoin de 455 millions de dollars supplémentaires pour répondre aux besoins complémentaires. L’agence a déjà reçu des contributions et des engagements de soutien financier qui totalisent seulement 13 pour cent de son appel pour la prévention et la lutte contre le Covid-19.

    #Covid-19#migrant#migration#sante#vaccination#inclusion#equite#refugie#demandeurdasile#UNHCR

  • Pas de «  nous contre eux  » : pourquoi l’inclusion équitable de tous les migrants dans les plans de vaccination contre la COVID-19 est essentielle | BLOG
    https://weblog.iom.int/fr/pas-de-%C2%AB%E2%80%AFnous-contre-eux%E2%80%AF%C2%BB-pourquoi-linclusion
    https://weblog.iom.int/sites/default/files/photo/DSC_4634.jpg

    La COVID-19 a démontré que non seulement les virus ne connaissent pas de frontières, mais qu’ils ne font pas non plus de différence en fonction du statut d’immigration. Ne pas prendre en compte les migrants dans nos efforts de vaccination nuirait à l’efficacité de ces campagnes et rendrait difficile l’éradication de la pandémie.Au 19 avril 2021, plus de 793 millions de doses de vaccin contre la COVID-19 ont été administrées dans plus d’une centaine de pays. Le rythme des vaccinations s’accélère de jour en jour et le monde a bon espoir de voir la lumière au bout du tunnel de la COVID-19.Le succès des campagnes nationales de vaccination dépend de leur caractère inclusif et équitable.
    Mais alors que les experts en santé publique, les conseillers politiques et les responsables gouvernementaux continuent d’élaborer et de mettre en œuvre leurs plans de vaccination nationaux respectifs, il est fort à craindre que certains membres de communautés vulnérables soient exclus des campagnes de vaccination, même s’ils sont mentionnés sur le papier. Parmi les personnes les plus difficiles à atteindre et les plus exposées au risque d’exclusion figurent les migrants qui vivent, travaillent et contribuent de manière significative à nos sociétés, en particulier ceux qui sont en situation irrégulière. Ce sont nos chauffeurs livreurs, nos ouvriers du bâtiment, nos soignants, nos nettoyeurs, nos nounous, nos cuisiniers et nos vendeurs ambulants, qui forment le tissu de nos communautés. Nombre d’entre eux ont déjà eu un visa ou un permis auparavant, mais sont passés entre les mailles du filet de nos systèmes d’immigration. Il peut s’agir d’adultes, d’enfants ou de personnes âgées, et beaucoup vivent depuis des années dans un pays où ils ne peuvent pas nécessairement obtenir d’autorisation officielle de séjour.
    Pour les migrants en situation irrégulière, la pandémie et les mesures de confinement qui en découlent ont rendu la vie infiniment plus difficile et les ont exposés à de nouveaux risques, en particulier s’ils sont sans abri ou s’ils vivent dans des conditions exiguës et précaires où la distanciation physique est difficile et où l’accès à l’eau courante est limité. Certains ont perdu leur emploi en raison des répercussions socioéconomiques de la pandémie ; d’autres ont dû continuer à travailler - soit parce qu’ils travaillent dans des secteurs essentiels, soit parce qu’ils ne pouvaient pas se permettre de perdre un jour de revenu - sans bénéficier d’une protection adéquate.
    Tout porte à croire aujourd’hui que les familles pauvres et les minorités ethniques et autres sont touchées de manière disproportionnée par la pandémie et qu’elles sont plus susceptibles d’avoir des problèmes de santé. En outre, vivre en situation de migration irrégulière signifie souvent un accès limité aux services de santé et à l’information, et une faible confiance dans les autorités en raison des mesures de contrôle de l’immigration
    Dans l’Union européenne et ailleurs, plusieurs pays ont déjà fait part de leur intention d’inclure les migrants en situation irrégulière dans leurs programmes de vaccination. Les stratégies de vaccination néerlandaise et espagnole les mentionnent explicitement. En France, il a été annoncé que les vaccins seront gratuits pour tous et qu’aucune carte d’assurance maladie ne sera requise. En Italie, il a été annoncé que les vaccins seront disponibles pour toute personne vivant dans le pays, quel que soit son statut de résidence. Les directives du Royaume-Uni précisent que les vaccins sont disponibles gratuitement, y compris pour toute personne vivant dans le pays «  sans autorisation  », et qu’ «  aucun contrôle d’immigration n’est nécessaire  » pour les personnes cherchant à obtenir des services de santé liés à la COVID-19.
    D’autres pays à travers le monde ont cherché à créer des environnements favorables, par exemple en accordant temporairement à tous les migrants un statut égal à celui des ressortissants nationaux pour les prestations sociales et sanitaires, en régularisant des groupes importants ou en empêchant les autorités sanitaires de partager les données des patients avec les services d’immigration pendant la réponse à la pandémie afin de se protéger contre le risque d’expulsion.Malgré ces évolutions encourageantes, de nombreuses questions subsistent quant aux détails de leur mise en œuvre. Ce qui est d’ores et déjà clair, c’est que pour les migrants en situation irrégulière qui font partie des groupes prioritaires en raison de leur plus grande vulnérabilité à l’infection - comme les travailleurs de première ligne, les personnes souffrant de comorbidités ou les sans-abri - il est essentiel de mener des actions de sensibilisation proactives pour les informer de leurs droits et leur permettre d’accéder au vaccin.
    En février, le Conseil de sécurité des Nations Unies a adopté une résolution appelant «  les plans nationaux de vaccination contre la COVID-19 à inclure les personnes les plus exposées aux symptômes graves de la COVID-19 et les plus vulnérables, notamment les réfugiés, les personnes déplacées à l’intérieur de leur pays, les apatrides, les populations autochtones et les migrants  », entre autres.Pourtant, dans leur quotidien, les migrants, en particulier ceux en situation irrégulière, sont confrontés à une longue liste d’obstacles qui entravent leur capacité à accéder aux services de santé. Il arrive qu’on leur demande de payer des frais de leur poche, d’être enregistrés dans un mécanisme de sécurité sociale ou de présenter des documents qu’ils ne possèdent pas. La langue est un autre facteur majeur qui suscite l’appréhension et limite la compréhension entre les migrants et les prestataires de services de santé.De plus, les plans de vaccination contre la COVID-19 doivent tenir compte du fait que la discrimination généralisée et les politiques de criminalisation peuvent avoir érodé la confiance des migrants en situation irrégulière envers les autorités publiques : trop souvent, ils évitent de se faire soigner par crainte - et risque réel - d’être confrontés aux forces de l’ordre.Par conséquent, il est essentiel que le déploiement de tout vaccin contre la COVID-19 auprès des migrants en situation irrégulière se fasse en étroite coopération et consultation avec des organisations communautaires de confiance qui ont l’habitude de travailler avec eux et de leur fournir des services, et avec la collaboration et la participation directe des individus et des représentants de ces communautés. Cela permettrait également de s’assurer que l’hésitation à se faire vacciner au sein de ces groupes est comprise et traitée de manière adéquate.
    Des pare-feu fiables doivent également être mis en place entre les autorités sanitaires et les services d’immigration, avec des garanties claires que toute information obtenue de manière officielle ou non sur le statut de résidence d’une personne lors de l’administration du vaccin ne sera pas utilisée contre elle pour déclencher une procédure. Il est important de noter que l’absence de documents officiels ne peut constituer un obstacle à l’obtention d’un vaccin.Il est encore temps de faire les choses correctement en tirant les leçons des autorités nationales et locales qui ont pris des mesures en faveur de l’équité et en travaillant avec les migrants et les communautés locales.
    Le succès des campagnes nationales de vaccination dépend de leur caractère inclusif et équitable. Et notre capacité collective à sauver autant de vies que possible et à relancer nos économies dépend de notre engagement à garantir que tous ceux qui ont besoin du vaccin y aient effectivement accès.

    #Covid-19#migrant#migration#sante#vaccination#inclusion#nationunies#OIM#OMS#immigration#travailleurmigrant#systemesante#equite

    • propre lien:

      https://taz.de/Neues-Buch-von-Sahra-Wagenknecht/!5764480

      Die US-Theoretikerin Nancy #Fraser hat in dem Bündnis von Neoliberalismus und Linksliberalen eine Voraussetzung für den Aufstieg des Rechtspopulismus identifiziert. Ein „dröhnender Dauerdiskurs über Vielfalt“, so Fraser, habe die Forderungen nach sozialer Gleichheit verdrängt. Die Linke müsse sich wieder sozialer Gerechtigkeit zuwenden, aber ohne Minderheitenrechte zu vergessen.

      Auch Sahra Wagenknecht treibt die Frage um, warum die gesellschaftliche Linke partout nicht mehrheitsfähig wird. Sie knüpft in ihrer Streitschrift „Die Selbstgerechten“ an Frasers Kritik an und radikalisiert sie bis zur Unkenntlichkeit. Denn bei ihr sind der giftige Neoliberalismus und der nur scheinbar menschenfreundliche Linksliberalismus fast das Gleiche.

      „Die linksliberale Erzählung ist nichts als eine aufgehübschte Neuverpackung der Botschaften des Neoliberalismus. So wurde aus Egoismus Selbstverwirklichung, aus Flexibilisierung Chancenvielfalt, aus Verantwortungslosigkeit gegenüber den Menschen im eigenen Land Weltbürgertum.“

      [...]

      –------------
      cf. aussi:

      Interview:
      Sahra Wagenknecht: «In einer Demokratie muss man zur Grundlage nehmen, was die Menschen wollen, und nicht, was einige hippe Weltbürger schön finden»

      https://www.nzz.ch/international/deutschland/sahra-wagenknecht-identitaetspolitik-will-ungleichheit-ld.1611631

      [...]

      Die linken Parteien verlieren mehr und mehr aus den Augen, für wen sie eigentlich da sein müssen. Wir sind keine Interessenvertretung gutsituierter Grossstadt-Akademiker, sondern müssen uns vor allem für die einsetzen, die sonst keine Stimme haben: die in schlecht bezahlten Service-Jobs arbeiten, oder auch für die klassische Mittelschicht, etwa Handwerker und Facharbeiter, die oft keinen akademischen Abschluss haben. Debatten über Denk- und Sprachverbote gehen an den Bedürfnissen der Menschen vorbei.

      [...]

      #Wagenknecht #Allemagne #dieLinke #gauche_modérée #centre-gauche #cancel_culture #néolibéralisme

    • Ein Gespräch mit Sahra Wagenknecht über Identitäten, Wir-Gefühle, soziale Benachteiligung, den Begriff „Heimat“ sowie Umweltpolitik und Fridays for Future (Teil 1)

      https://www.heise.de/tp/features/Sahra-Wagenknecht-Was-wir-einfordern-muessen-ist-echte-Gleichbehandlung-602819

      [...]

      Die Lifestyle-Linken par exellence sind natürlich die Grünen. Sie werden hauptsächlich von dem Milieu gewählt, in dem diese Botschaften ankommen: Eher gutsituierte, akademisch gebildete Großstädter, die in Vierteln wohnen, in denen schon die Mieten garantieren, dass man mit Ärmeren oder Zuwanderern, soweit es sich nicht um Hochqualifizierte handelt, persönlich kaum in Kontakt kommt - und also auch nicht mit den mit Armut und Zuwanderung verbundenen Problemen. Die Wähler der Grünen verdienen im Schnitt mittlerweile mehr als die der FDP. Das reale Leben bewegt sich für viele in einer Art Filterblase.

      Die Grünen sind erfolgreich, weil sie die Lebenswelt, die Interessen und die kosmopolitischen und individualistischen Werte dieses Milieus repräsentieren. Die Frage ist nur: Sollten Parteien, die sich als links verstehen, mit den Grünen vor allem um diese Wählerschaft konkurrieren? Oder sollten sie nicht eher versuchen, wieder die Stimme derjenigen zu sein, die es schwer haben, denen Bildungschancen vorenthalten werden, die um jedes bisschen Wohlstand kämpfen müssen und sich heute großenteils von niemandem mehr vertreten fühlen? Für diese Menschen da zu sein, war jedenfalls mal der Anspruch der Linken.

      [...]

      Identität ist eine wichtige Sache - jeder Mensch hat Identitäten; und zwar meistens nicht nur eine. Ich etwa verstehe mich als Saarländerin, weil ich hier lebe, aber natürlich auch als Bürgerin dieses Landes und als Europäerin. Die entscheidende Frage ist, ob man die gemeinsamen Identitäten in den Vordergrund stellt, oder die, die spalten und den Unterschied von der Mehrheitsgesellschaft betonen - ob man also die Abstammung und die sexuelle Orientierung hervorhebt oder das, was Belegschaften und auch die große Mehrheit der Bevölkerung eint: Die meisten Menschen müssen von ihrer Arbeit leben, profitieren von einem starken Sozialstaat, sind nicht reich. Aber sie haben deutsche oder nicht-deutsche Eltern, sind homo- oder heterosexuell.

      [...]

      #Verts #Gauche_du_lifestyle #identité

    • Stéfanie #Roza, https://seenthis.net/messages/912250 ,
      et Judith Basad font valoir des arguments très similaires:

      Identitätspolitik: „Schlechtes Gewissen einer Wohlstandselite“ 26. April 2021, Florian Rötzer

      Judith Basad über Ihr Buch „Schäm dich!“, die Kritik an der Identitäts-, Gender- und Antirassismus-Politik und die Weltsicht von Sprachaktivisten

      https://www.heise.de/tp/features/Identitaetspolitik-Schlechtes-Gewissen-einer-Wohlstandselite-6022674.html

      [...]

      Eine solche Form (....) hat mit Foucault oder Derrida nichts mehr zu tun, da diese Philosophen keine politischen Prämissen aus ihren Theorien abgeleitet haben. Auch die Poststrukturalisten, die die Grundlage für das Gendern und den ganzen Sprachaktivismus bilden, haben nie gefordert, dass die Sprache etwa in staatlichen Institutionen verändert werden muss, um eine gerechtere Gesellschaft zu erreichen. Letztendlich wird dieses postmoderne Cherry-Picking betrieben, um eine Ideologie durchzusetzen, die nur noch in Hautfarben, Binaritäten und Feindbildern denkt. Das ist meiner Meinung nach sehr gefährlich.

      Sie sagen auch, es seien Menschen aus einer bestimmten Schicht, die diese Theorien verfolgen und diese Ideologie durchsetzen wollen. Wie würden Sie diese Schicht beschreiben?

      Für die Rechten sind es vor allem die „linksversifften Grünen“, sie meinen damit relativ wohlhabende Menschen, die keine großen Probleme haben. Was treibt diese Menschen an?

      Judith Basad: Dahinter steckt ein religiöses Bedürfnis, das meiner Meinung nach mit einer Wohlstandsverwahrlosung einhergeht. Denn bei denjenigen, die in dieser Bewegung am lautesten sind – die etwa im Netz andere als Rassisten beschimpfen und Veranstaltungen sprengen – handelt es sich um eine Bildungselite, die gerne damit angibt, dass sie Foucault und Judith Butler verstanden haben.

      Diese Art von Aktivismus ist deswegen so erfolgreich, weil sich alles ums Weißsein dreht. Motto: Wie können „wir Weißen“ bessere Menschen werden? Für mich ist ziemlich offensichtlich, dass dahinter ein schlechtes Gewissen einer Wohlstandselite steckt, die behütet aufgewachsen ist und nun für diesen Wohlstand Reue empfindet.

      Wenn weiße Studenten sich demonstrativ im Fernsehen, in Artikeln oder auf Social Media für ihre Hautfarbe schämen, dann ist das nichts anderes als die Sehnsucht nach Unterwerfung, Buße und Läuterung – damit man der Welt zeigen kann, dass man jetzt zu den moralisch Guten gehört.

      [...]

    • Dialektik: Von Gleichheit, Perspektive und Aktion
      25. April 2021 Gerhard Mersmann

      https://neue-debatte.com/2021/04/25/dialektik-von-gleichheit-perspektive-und-aktion

      [...]

      Die Auswüchse, die das Treiben der Identitären, der Inquisitoren, der Sektierer zeitigen, sind grotesk und sie dokumentieren, in welcher Sackgasse sich Gemeinwesen wie Politik befinden. Gesellschaftlicher Fortschritt, wie er auch immer beschrieben werden mag, ist einer Paralyse gewichen, die an Selbstzerstörung nicht mehr zu überbieten ist.

      Es liegt auf der Hand, dass es einen Weg zurück nicht mehr geben kann, und es ist offensichtlich, dass es so nicht mehr weitergehen kann. Wer das vorschlägt und die inquisitorische Befindlichkeitsprogrammatik weiter vorantreiben will, bietet keine Option für alles, was ein Gemeinwesen ausmacht.

      Die Sprachvergewaltigung, die Verhunzung von Texten, die Kreation absurder Begriffe, alles wird weiter getrieben, ohne dass sich dadurch eine Perspektive erkennen ließe, die einen gesellschaftlichen Nutzen hätte.

      Gleichheit, Perspektive und Aktion

      Das Kernstück einer Gesellschaft, die in die Zukunft weist, muss das Prinzip der Gleichheit sein. Wird das aufgegeben, dann bleibt nach dem Aufräumen der umherliegenden Fleischfetzen der individuellen Befindlichkeit das Recht des Stärkeren, welches von der Spaltung begünstigt wird und Tür und Tor zur brutalen Herrschaft öffnet. Welches, bitte schön, von den vielen Opfern, wird sich dann noch dem widersetzen können?

      An ihren Taten sollt ihr sie messen, heißt es in einem der ältesten abendländischen Sätze. Doch welche Taten werden diejenigen vorweisen können, die ihre Identität als Anfang- und Endpunkt setzen?

      Die einzigen Taten, die in ihrem Journal stehen, weisen nicht in eine Richtung der Befreiung, sondern in die der Ranküne, der Vergeltung und der Zerstörung.

      Wer standhalten will, schrieb Theodor W. Adorno (1), einer der immer wieder Stigmatisierten, darf nicht verharren in leerem Entsetzen. Damit dokumentierte er sein Gespür für die Notwendigkeit der Gegenwehr, der aktiven Veränderung, der Gestaltung. Wer standhalten will, der muss sich seiner selbst bewusst sein, gewiss, der muss sich Verbündete suchen, und das geschieht auf dem Feld der Gemeinsamkeit.

      [...]

      #langue #égalité

  • Clarity still needed on effectiveness of COVID-19 vaccine passports, says UN health agency | | UN News
    https://news.un.org/en/story/2021/04/1089082

    Clarity still needed on effectiveness of COVID-19 vaccine passports, says UN health agency. Many countries around the world are considering developing a COVID-19
    Being vaccinated against COVID-19 may not prevent transmission and vaccination passports may not be an “effective strategy” for restarting travel, the World Health Organization (WHO) cautioned on Tuesday.
    “At this stage, we would not like to see vaccination passports as a requirement for entry or exit because we are not sure at this stage that the vaccine prevents transmissions,” said WHO spokesperson Dr Margaret Harris, just ahead of World Health Day on 7 April 2021.
    Dr. Harris added that vaccine passports may not be an effective strategy as “not everyone has access to vaccines and there are groups in society who are excluded…We are still waiting on adequate supplies to provide the vaccines to all the countries that need them.”Highlighting how COVID-19 has impacted some people more than others, Dr. Harris said that the virus “has really exposed the stark inequities in access to and coverage of health services…Groups who already faced discrimination, poverty, social exclusion, difficult living and working conditions were the hardest hit by the pandemic”.For this year’s World Health Day, the UN agency has urged countries to build a fairer, healthier world post-COVID-19. Dr. Harris called for action to “put in place policies and allocate resources so the most vulnerable groups can see their condition improve faster”.
    This means “improving living conditions for all”, tackling “poverty and health inequities”, building sustainable societies and strong economies, and promoting “a more equitable sharing of resources, ensuring food security and nutrition” and turning “the tide on climate change”. There is so much work to do”, she said.Latest WHO data from Tuesday 6 March at the time of posting, indicates that there have been 131,309,792 confirmed cases of COVID-19, including 2,854,276 deaths globally, reported to WHO.
    By the end of 5 April, a total of 604,032,357 vaccine doses have been administered. Regionally, infections and deaths remain highest in the Americas, with 56,880,123 million confirmed cases, followed by Europe (46,085,310 million), South-East Asia (15,438,907), Eastern Mediterranean (7,785,717), Africa (3,126,037) and Western Pacific (1,992,953).

    #Covid-19#migrant#migration#sante#passeportvaccinal#OMS#vaccination#inclusion#equite#vulnerabilite

  • Achieving Path-Dependent Equity for Global COVID-19 Vaccine Allocation — Anthony D. So, Joshua Woo (Med)
    https://www.cell.com/med/abstract/S2666-6340(21)00106-9

    Committing to global access for COVID-19 vaccines is key to avoiding a resurgence of the pandemic. However, the vaccine rollout continues to highlight longstanding inequities and agreements between countries and vaccine manufacturers that undermine a globally coordinated approach. The surest path out of this pandemic is one towards greater equity.

  • L’alternative biorégionaliste
    https://metropolitiques.eu/L-alternative-bioregionaliste.html

    Sommes-nous condamnés à être les témoins impuissants, sinon les acteurs d’un écocide généralisé ? Quelles solutions pouvons-nous avancer pour se reconnecter à la nature ? Comment réinventer un habitat respectueux du vivant ? Le « manifeste biorégionaliste » de Mathias Rollot apporte des réponses à ces questions. Le biorégionalisme est un mouvement d’écologie profonde créé dans les années 1970 par d’anciens Diggers, groupe anarchiste san-franciscain très actif au cours de la décennie précédente (Gaillard 2014). #Commentaires

    / #territoire, #biorégion, #géographie, #écologie

    https://metropolitiques.eu/IMG/pdf/met_stuppia.pdf

  • Why we need to coach and mentor black academics.

    Recently, I co-wrote a blog for SUMS Consulting about the benefits of coaching for academics leading teams and departments at this challenging time. A friend contacted me and suggested I write about the benefits of coaching and mentoring for black and other under-represented groups in academia. Great idea, I thought, but I can’t write about the lived experience of this, so we agreed to write this together. Thank you, Alice, for sharing your thoughts and experiences.

    This article focuses on one particular issue, for a much broader understanding of the experiences of black academics referenced briefly here, I would recommend the articles and activities discussed on https://blackbritishacademics.co.uk

    Ellie’s view as a coach and a former Dean for Diversity and Inclusion.

    “Higher education in the U.K. is structurally and, in many cases, institutionally racist. If it were not, we would have more than 140 black professors out of 21,000. There would be more than 1 or 2 black professors at most U.K. Universities and black academics would make up for more than 2% of the total working at U.K. universities. There would be some, rather than none at all, black staff employed at the most senior levels of leadership in British universities in 2018-19, which ministers described as “unacceptable”, and more than 75 out of 3600 university governors would be black. There wouldn’t be more than 20% difference in the percentage of black students who are awarded a 1st or 2i degree compared to their white peers.

    This is not news, but it is a reality that has hardly changed for years despite many awareness-raising efforts (there have been some improvements in the degree awarding, but the difference remains). And yes, I know many racial inequalities occur before people get to universities that need to be addressed, but even when black students enter with the same grades, they are still awarded lower degrees – so yes, universities are doing additional harm and putting additional barriers in place to black students and staff. Black students cite an academic staff body that looks wholly unlike them and in some cases has little understanding of racial identity as a contributing factor.

    It is clear that something more than awareness-raising needs to happen. Often this takes the form of initiating specific mentoring or coaching programmes for black staff, or more widely for staff from ethnicity groups currently under-represented. Sometimes, these schemes are viewed negatively as being “deficit model,” i.e. focusing on “fixing the black academic”, rather than addressing structural and institutional inequalities and racism.

    Whilst I absolutely agree that we should be pushing to remove the systemic barriers as rapidly as possible – we also need to support black academics in situ now. This is about treating black academics equitably whilst we dismantle the systemic racism. Considering the middle panel of the figure below (origin unknown but widely circulated in the past week), what targeted coaching and mentoring schemes do is provide appropriate size boxes for people to stand on, recognising that these are different for different people. At the same time, we remove the fence so that individual support is not needed in the same way. Black staff, both historically and currently, do not benefit from the same informal or formal support network as white staff.

    Mentoring schemes can work, and in cases where you have a senior white academic mentoring a junior black academic, there can sometimes be great benefits in both directions – that has certainly been my experience of coaching people attending BAME staff development programmes. Sometimes though, there can be too big a distance, and complications when mentoring is within line management structures, in which case coaching can provide a safe, non-judgemental and confidential space that supports development more effectively.”

    Alice’s view as a mature black female PhD candidate

    “Whether it is called proper supervision or training on the job or managing how you deal with feelings, or how you talk, coaching is essential. I have benefitted from being coached and also from coaching people myself. These are my personal experiences and might not be exclusive to every black person.

    In my other life, I worked in Mozambique, and I benefitted a lot with mentoring and coaching as at first, I could not speak the Portuguese language. Although the mentoring was somewhat unorthodox –mainly through the Young African Diplomats Group - it helped me understand how systems in the diplomatic networks in Maputo worked. These were things which you could not find in a scripted politics or the diplomatic handbook, but a verbal and code of conduct you could find in this young African diplomats group. It was simple things like ’taking my hand’ to go to Feira Popular - a mingling place for the local people in which diplomats went with reservations or how to socialise with the staff at Ministry of Foreign Affairs or the local organisation. Through that coaching, I managed to know local organisation which led me to win an award given to me by the then President Chissano.

    In the U.K., when I arrived as a refugee, I worked in social care as a carer and I had a good supervisor. She used her spare time to coach me about the dos and don’ts in social care as I had never worked in social care. Slowly I gained confidence, and my supervisor helped me apply for my first role as an assistant social worker as she believed that I was skilled and ’clever’, her words not mine. I then had an assistant manager who gave me a mentor who is the one who coached me about social work, and later I decided to go to University to become a Social Worker. All these women were not black.

    I have seen similar growth in confidence in those I have coached in the past. I used to coach and train black women who worked as personal assistants in Southern Africa. The women benefitted and had a way of connecting with others, and it also built their self-esteem and confidence in their work. In Reading where I now live, I have been a chairperson and also volunteer at refugees at the Reading Refugee Support Group (RRSG). I had the opportunity to be involved in the Women Learning Together, a Europen Union Grundtvig project. An article which describes the case was written ‘Wisdom is like a baobab tree: no individual can embrace it Working and Learning together towards empowerment of female refugees’ (Harkema & Beijer, 2012). I accompanied a few women refugees from (RRSG) to Belgium, Netherlands, Denmark, to attend the ’learning together’ conferences. Most of the women were seeking work and had qualifications mainly from their own original countries. In total, they were fifty female refugees of all races from at least 40 different countries who participated in the conferences. The women shared their experiences of life in Europe and their ambitions. Some had been engineers, lecturers, businesswoman, teachers and other careers but unfortunately, they had to leave their jobs and countries ending up as refugees. My past experiences in work never gave me work in the U.K., and I had to start again. The sessions mainly focused on coaching the women on how to evolve and find their purpose. Some of the sessions brought tears, but mostly it gave them tools to be able to know their strengths and weaknesses. One of the white ladies originally from Eastern Europe- a refugee is now a project manager for the Syrian resettlement scheme.

    But confidence is about context. I am an experienced public speaker and had worked for a long time when I decided to go back to academia, yet as a PhD candidate in Human Geography researching Identity and Transnational Activities for Young People from Zimbabwe in the U.K., I found it so difficult to present my academic work and speak in seminars or conferences. As a natural public speaker who talks in conferences with over 100 people despite never having had any formal training, it might sound unreal to be able to struggle to speak in academia. Yet sometimes things like a black person’s accent, using the wrong words in a sentence not knowing how to respond to that one ‘bowtie while male academia’ or madam ’I know it all’ white woman in the audience can only make it difficult to excel. It might seem minute to others, but it can also affect how you write and produce work.

    The space I occupy as a mature black women PhD candidate does not give me the same opportunity like the young white PhD student who is coming straight from University. Some are often identified earlier on doing their undergraduate or masters by their lecturers and supported to apply for a PhD scholarship which rarely happens with black students. I have observed that in some departments, the white PhD students are given a chance to teach while they are studying, mentored, shadowed, and more time and money is invested in their skill-building. This is a way of coaching them for their future job and setting a solid foundation for them. They build relationships with their supervisors and lecturers. Most jobs are found through networking, and it is the same in academia and who best to help you network, learning the system than somebody with a wealth of experience at your own University. This is not about ‘white saviour’ or ‘fixing black academics’ it is about identifying potential and also dismantling the structures that have perpetually disenfranchised black people to attain.

    Opportunities for and participation in such development activities seem to be less for black students and academics. During my research, some of the young black participants stated that they had had unpleasant racism experiences at University, and they felt that they would not continue to do a PhD. Black women have to juggle a lot of other things in their life because of structures of inequalities in society, and sometimes this has an impact on when they start University if they get scholarships or how they excel in academia. Academia does not acknowledge either this impact of inequality or the emotions that come with post-colonial dilemmas for black people. Instead, the roles remain grounded in societal racism – the ‘master’ defines the roles typically. As an example, in her book ‘Ain’t I Woman’ Hooks (1981) identifies that ‘that in our society white women are given grant money to research black women, but I can find no instance where black women have received funds to research white women’. In 2020 it is still the same; black women due to their identity still struggle in finding acceptance in academia or working in institutions. Crenshaw (1989) eludes to that through her work on the intersectionality that the experiences of black women are ‘double-discrimination’ in how their personal dimension of these racialised identities of being ‘black’ and ‘female’ are objectified throughout and the need for coaching and mentoring remains as strong as ever now.”

    References:

    Crenshaw, K., 1989. Demarginalizing the intersection of race and sex: A black feminist critique of antidiscrimination doctrine, feminist theory and antiracist politics. u. Chi. Legal f., p.139

    hooks, bell (1981) Ain’t I a Woman: Black Women and Feminism, Boston: South End Press

    Saskia J.M. Harkema & Catharina J. Beijer, 2012. “Wisdom is like a baobab tree: no individual can embrace it Working and Learning together towards empowerment of female refugees,” Working Papers 2012/18, Maastricht School of Management: https://ideas.repec.org/p/msm/wpaper/2012-18.html

    https://www.linkedin.com/pulse/why-we-need-coach-mentor-black-academics-ellie-highwood/?trackingId=PcV1WRnWQvqnKO7l8aqNfg%3D%3D

    #Noirs #université #mentoring #soutien #Afro-descendants #facs #ESR #égalité #équité #femmes #femmes_noires #intersectionnalité

    ping @isskein @karine4 @cede

  • Comment garantir l’#équité des #algorithmes ?
    https://www.banquedesterritoires.fr/comment-garantir-lequite-des-algorithmes

    « Code source opaque », « paramètres parfois contestables »… le récent rapport de la Cour des comptes étrillant l’algorithme Parcoursup (https://www.ccomptes.fr/system/files/2020-02/20200225-09-TomeII-infrastructures-numeriques-enseignement-superieur-et-rec) pour l’affectation universitaire des lycéens ne pouvait mieux tomber pour illustrer la table ronde « Intelligence artificielle, les algorithmes source d’équité ou de #discrimination » organisée dans le cadre des Assises de la cohésion numérique territoriale le 27 février 2020 à Paris. Si le problème a pris une acuité particulière avec l’omniprésence du numérique dans notre quotidien, il est cependant loin d’être nouveau.

    #biais_algorithmiques #racisme #logiciel_compas #États-Unis #contrôle #administration #deep_learning #programmation #apprentissage_profond #règles_culturelles

    Rapport de la #Cnil mentionné dans l’article : https://www.cnil.fr/fr/comment-permettre-lhomme-de-garder-la-main-rapport-sur-les-enjeux-ethiques-des-

  • L’universalisme, le miroir aux alouettes de la réforme des retraites | Slate.fr
    http://www.slate.fr/story/185624/reforme-des-retraites-egalite-universalisme-equite-penibilite-inegalites

    Pourtant, financièrement parlant, il n’y avait pas besoin de réformer les régimes de retraite. Ce n’est pas moi qui le dit, évidemment, mais c’est ce qu’a longuement expliqué Daniel Cohen sur France Culture. Le système n’est pas en péril, le système est stabilisé. Précisons que Daniel Cohen n’est pas un ultra-gauchiste patenté. Il est prof d’économie à Normale Sup’ et il se définit comme un pragmatique. Il n’est pas le seul à faire cette analyse. De là à en conclure qu’il s’agirait d’une réforme nécessaire à l’aune de déséquilibres économiques...

    Il est question d’#universalisme à la française, d’#équité et d’#égalité à propos de régimes spéciaux et de#pénibilité.
    #retraites #Titiou_Lecoq

    Liens vers
    https://www.franceculture.fr/emissions/linvite-des-matins/la-reforme-a-quel-prix


    https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/12/19/herve-le-bras-sur-les-retraites-il-n-y-a-aucune-urgence-a-prendre-des-mesure

  • La #gratuité des transports urbains, une fausse bonne idée
    https://reporterre.net/La-gratuite-des-transports-urbains-une-fausse-bonne-idee

    En conclusion, la notion de gratuité détourne l’attention du problème de fond : la place excessive de la #voiture dans l’espace public. Dans les villes qui l’ont instaurée, la gratuité sert souvent d’alibi pour éviter d’avoir à prendre des mesures impopulaires auprès des #automobilistes. Les usagers des #transports, les citadins et les contribuables attendent des élus non pas des solutions de facilité, démagogiques car le risque — celui d’une paupérisation du transport public — n’est pas énoncé, mais du courage politique.

    Dans les grandes agglomérations, la gratuité est dangereuse en raison de son coût pour la collectivité alors que les besoins insatisfaits sont énormes : la priorité doit aller aux investissements. Selon Jean-Marc Ayrault, alors maire de Nantes, « instaurer la gratuité, c’est renoncer à 2 km de tramway par an ».

    Dans les petites agglomérations, l’offre de transport public gratuit reste bas de gamme. À Saint-Amand-Montrond (Cher), pas de service entre 12 et 14 h, avant 9 h et après 18 h. À Vitré (Ille-et-Vilaine), les bus ne transportent que des scolaires. À Péronne (Somme), le dernier service quitte le centre-ville à 17 h 30 et les usagers sont mécontents : « Je préfère payer mon trajet pas cher, comme l’année dernière, et avoir plus de bus dans la journée » ; « C’est bien le bus gratuit, mais si c’est pour attendre le prochain pendant plus d’une heure ou rentrer à pied, je ne vois pas l’intérêt » (Le Courrier picard).

    S’il faut financer la gratuité, il devient difficile, même dans les petites agglomérations, de financer aussi la forte amélioration de l’offre qui nécessaire pour attirer l’automobiliste… En définitive, la gratuité renforce la fracture territoriale entre les villes où le transport est gratuit mais l’offre médiocre, voire indigente, et les métropoles dont les habitants disposent d’une offre correcte et où, peu à peu, le rôle de la voiture régresse.

    #fnaut