• Luttes féministes à travers le monde. Revendiquer l’égalité de genre depuis 1995

    Les #femmes, les filles, les minorités et diversités de genre du monde entier continuent à subir en 2021 des violations de leurs #droits_humains, et ce tout au long de leur vie. En dépit d’objectifs ambitieux que se sont fixés les États pour parvenir à l’#égalité_de_genre, leur réalisation n’a à ce jour jamais été réellement prioritaire.

    Les progrès réalisés au cours des dernières décennies l’ont essentiellement été grâce aux #mouvements_féministes, aux militant.es et aux penseur.ses. Aujourd’hui, la nouvelle génération de féministes innove et donne l’espoir de faire bouger les lignes par son inclusivité et la convergence des luttes qu’elle prône.

    Cet ouvrage intergénérationnel propose un aperçu pédagogique à la thématique de l’égalité de genre, des #luttes_féministes et des #droits_des_femmes, dans une perspective historique, pluridisciplinaire et transnationale. Ses objectifs sont multiples : informer et sensibiliser, puisque l’#égalité n’est pas acquise et que les retours en arrière sont possibles, et mobiliser en faisant comprendre que l’égalité est l’affaire de tous et de toutes.

    https://www.uga-editions.com/menu-principal/nos-collections-et-revues/nos-collections/carrefours-des-idees-/luttes-feministes-a-travers-le-monde-1161285.kjsp

    Quatrième conférence mondiale sur les femmes


    https://fr.wikipedia.org/wiki/Quatri%C3%A8me_conf%C3%A9rence_mondiale_sur_les_femmes

    #féminisme #féminismes #livre #résistance #luttes #Pékin #Quatrième_conférence_mondiale_sur_les_femmes (#1995) #ONU #diplomatie_féministe #monde #socialisation_genrée #normes #stéréotypes_de_genre #économie #pouvoir #prise_de_décision #intersectionnalité #backlash #fondamentalisme #anti-genre #Génération_égalité #queer #LGBTI #féminisme_décolonial #écoféminisme #masculinité #PMA #GPA #travail_du_sexe #prostitution #trafic_d'êtres_humains #religion #transidentité #non-mixité #espace_public #rue #corps #écriture_inclusive #viols #culture_du_viol

  • Maison & Objet 2023, note III : des coraux sans eau
    https://onpk.net/index.php/2023/10/17/872-maison-objet-2023-note-iii-des-coraux-sans-eau

    Le corail va mal. À commencer par son plus grand et beau spéciment : la grande barrière de corail d’Australie. Mais aussi en France. Et en Tanzanie. Et aux Etats-Unis. Et entre les Philippines et la Malaisie. Partout en fait...

    C’est peut-être pour cela qu’il est devenu une telle source...

    #Espace_urbain

  • Israël : Ursula von der Leyen, la bourde permanente – Libération
    https://www.liberation.fr/international/europe/israel-ursula-von-der-leyen-la-bourde-permanente-20231015_24YINO2VDZAH3G4
    https://www.liberation.fr/resizer/MMUWd9MAXfdvJT6EEeCWbZCht0U=/1200x630/filters:format(jpg):quality(70):focal(3450x1227:3460x1237)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/liberation/IKSQQKWC2FDSHH5IGRFMLSQ62Q.jpg

    Lors de sa visite improvisée en soutien à Israël vendredi 13 octobre, la présidente de la Commission européenne a largement dépassé ses fonctions, sans aucun mandat des Vingt-Sept.

    Si quelqu’un a la suite de l’article ?

    • l’Europe « hongroise »

      #Benyamin_Nétanyahou n’en a sans doute pas cru ses oreilles lorsqu’#Ursula_von_der_Leyen a proclamé, urbi et orbi, à l’issue de leur rencontre à Tel-Aviv, vendredi 13 octobre, qu’#Israël avait « le droit » et « même le devoir de défendre et de protéger sa population » après l’attaque terroriste des islamistes du #Hamas. C’est peu dire que les capitales européennes, mais aussi les responsables communautaires soigneusement tenus à l’écart, se sont étranglés de fureur en découvrant ces propos qui ne reflètent que « la sensibilité personnelle » de Von der Leyen, selon les mots d’un ambassadeur, et absolument pas la position de l’Union, la présidente de la Commission n’ayant aucune compétence en matière de politique étrangère. Mais le mal est fait : pour l’ensemble du monde, et notamment le monde arabe, peu au fait des subtilités de l’architecture institutionnelle communautaire, l’#UE a proclamé son alignement sans réserve sur un gouvernement israélien dirigé par un boutefeu de droite radicale engagé dans une opération de représailles sanglantes. D’autant que ce dérapage intervient après la tentative de la Commission de suspendre l’aide européenne aux #Palestiniens en début de semaine [revirement : vu les besoins actuels tout à faits... croissants, l’aide a depuis été multipliée par 5 -humanitaire only ?, l’UE ayant pour habitude de financer des pansements de la destructice politique israélienne, ndc]. Un cauchemar diplomatique.

      Pis encore, l’ancienne ministre allemande de la Défense n’a manifesté aucune compassion pour les civils palestiniens pris dans la tourmente de cette guerre éternelle [c’est Jean Quatremer..., ndc]. Elle s’est même abstenue de tout appel à la retenue dans la riposte, comme l’ont [très vaguement, ndc] fait les Etats-Unis [qui outre de nouvelles livraison d’armes à Israël, envoient un 2eme porte avions et préparent des forces d’élite en appui, officiellement pour dissuader Hezbollah et Iran, ndc] alors que le nombre de morts et de blessés ne cesse d’augmenter dans la bande de Gaza. « Je souscris pleinement à votre appel au Hamas pour qu’il libère immédiatement tous les otages et qu’il renonce totalement à prendre des civils comme boucliers, ce que le Hamas fait constamment », a-t-elle affirmé, rendant ainsi implicitement responsable des morts à venir le seul Hamas qui « constitue une menace non seulement pour Israël, mais aussi pour le peuple palestinien ».

      A #Bruxelles, #Eric_Mamer, le porte-parole de la Commission ou de Nétanyahou – on ne sait plus trop –, en a remis une couche sur les propos guerriers de sa patronne en expliquant à quel point #Tsahal respecte le #droit_humanitaire : « Les civils doivent être prévenus et alertés de l’imminence des opérations militaires, ce qui leur permet de partir. C’est ce que fait Israël. » Bien sûr, si le Hamas « empêche les gens de partir et les utilise comme bouclier humain », ça ne sera pas bien, mais que peut-on y faire ? Fermez le ban !

      Plantage

      Le problème est qu’Ursula von der Leyen a franchi une ligne rouge en interférant ainsi dans la politique étrangère de l’Union et dans celle des Etats membres . En effet, elle s’est non seulement rendue en Israël sans aucun mandat des Vingt-Sept, mais sans prévenir qui que ce soit [et pourtant, elle n’est pas hongroise, ndc] : Josep Borrell, le chef de la diplomatie de l’Union, et Charles Michel, le président du Conseil européen des chefs d’Etat et de gouvernement, les deux seules personnes ayant des compétences dans le domaine de la politique étrangère, ont appris son déplacement par des rumeurs puis par la presse. Selon nos informations, Von der Leyen, apprenant que la Maltaise Roberta Metsola, la présidente du Parlement européen, allait se rendre en Israël à l’invitation de la Knesset, s’est imposée dans son avion…

      Le téléphone a manifestement chauffé au rouge entre les capitales et Bruxelles. Samedi en fin d’après-midi, elle a donc annoncé que l’UE allait augmenter son aide humanitaire de 50 millions d’euros, et a enfin fait un peu de diplomatie : « La Commission soutient le droit d’Israël de se défendre contre les terroristes du Hamas, [mais] dans le plein respect du droit humanitaire international. Nous mettons tout en œuvre pour que les civils innocents de Gaza reçoivent un soutien dans ce contexte. »

      Ce plantage de Von der Leyen n’est pas le premier, mais c’est sans aucun doute le plus monumental. Car, depuis le début de son mandat, elle se prend pour la présidente de l’Union, ce qu’elle n’est pas, et a donc lancé une OPA sur les compétences de Charles Michel et de Josep Borrell, qu’elle déteste (mais on se demande qui elle ne déteste pas). Elle n’a manifestement pas compris qu’il n’y a pas de politique étrangère autonome de la Commission et que l’Union n’a une politique étrangère que dans les domaines où il y existe un consensus, comme sur l’Ukraine, mais pas sur le Proche-Orient.

      Il faut cependant reconnaître que l’Espagne, qui n’a toujours pas de gouvernement, est largement responsable de ce cafouillage : dès le lendemain des massacres du 7 octobre, Madrid, qui exerce la présidence tournante du Conseil des ministres, aurait dû convoquer les 27 ambassadeurs de l’Union pour arrêter les grandes lignes de la réponse européenne. Ou un Conseil européen des chefs d’Etat et de gouvernement comme la présidence française l’a fait deux jours après le début de la guerre en Ukraine. Ce que l’#Espagne n’a pas fait, en dépit des demandes de plusieurs Etats membres, laissant ainsi la Commission libre de se livrer à des improvisations catastrophiques. Reste à savoir si les Etats s’en souviendront en juin, lorsqu’il faudra renouveler le mandat de Von der Leyen.

      #Europe (la phénicienne a mal tourné)

    • Le déplacement de von der Leyen en Israël provoque une nouvelle tempête au sein de l’UE
      https://www.lefigaro.fr/international/le-deplacement-de-von-der-leyen-en-israel-cree-une-nouvelle-tempete-au-sein

      « Je convoque un Conseil européen extraordinaire pour définir une position commune et une ligne d’action claire et unifiée ». Charles Michel a annoncé samedi soir une réunion en urgence des Vingt-Sept. Elle aura lieu mardi, en fin d’après-midi, par visio.

      C’est une réponse directe au récent déplacement d’Ursula von der Leyen en Israël. Sur place vendredi, lors de ses entretiens avec le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou ni lors de ses prises de parole publique, la présidente de la Commission européenne n’avait pas évoqué la question brûlante de l’évacuation risquée de Gaza ordonnée par Israël et plus largement le devoir d’Israël de respecter le droit international, n’insistant que sur le droit de ce pays à répliquer aux « atrocités commises par le Hamas ».

    • @kassem l’article cité est de Ration. Outre celui du Figaro également cité, Les échos semble rester allusif (mais #paywall)
      Israël-Hamas : les Vingt-Sept cherchent à unifier leurs positions
      https://www.lesechos.fr/monde/europe/israel-hamas-les-vingt-sept-cherchent-a-unifier-leurs-positions-1987194

      https://media.lesechos.com/api/v1/images/view/652be35debce0a406947f8d7/1024x576-webp/0902817241173-web-tete.webp
      (c’est du webp... sur fond de mur ocre criblé d’impacts elle est entourée, l’air pincé, de gradés de Tsahal équipé et en gilets pare balle)

      Le 13 octobre, Les présidentes du Parlement européen et de la Commission européenne, Roberta Metsola et Ursula von der Leyen, se sont rendues en Israël pour une visite qui a créé la polémique. (Union Européenne/Hans Lucas/AFP)

      Le Président du Conseil européen convoque une réunion extraordinaire des leaders de l’UE pour mardi 17 octobre. Il s’agit d’envoyer un message commun qui resserre les rangs après une semaine de cacophonie.

      @arno la dame semble plutôt en campagne pour un deuxième mandat : Union européenne : la discrète entrée en campagne d’Ursula von der Leyen
      https://www.lemonde.fr/international/article/2023/04/22/union-europeenne-la-discrete-entree-en-campagne-d-ursula-von-der-leyen_61705

  • 50 ans de #massification universitaire ... et après ?

    La conférence intitulée « 50 ans de massification universitaire... et après ? », sera donnée par Julien Gossa, maître de conférences à l’Université de Strasbourg, et animée par David Cayla. Elle aura lieu le mercredi 11 octobre 2023, de 17h30 à 20 h en amphi Volney de la Faculté de droit, d’économie et de gestion.

    Le XXe siècle fut celui de la massification universitaire, faisant rapidement passer le nombre d’étudiants de quelques centaines de milliers à désormais trois millions.

    Après ce régime de massification, nous entrons dans une nouvelle phase, inédite dans l’histoire des civilisations, caractérisée par une #stagnation_éducative. C’est dans ce contexte que l’Université, et plus largement l’#éducation, sont entrés dans un régime de #réforme_permanente, transformant en profondeur nos institutions, leur fonctionnement comme leurs missions.

    Cela nous conduit à cette simple question : quel rôle voulons-nous donner à l’Université dans ce XXIe siècle post-massification ?

    Julien Gossa est maître de conférences au laboratoire SAGE, Université de Strasbourg - CNRS, membre de la CPESR.
    Il travaille sur l’utilisation des données administratives ouvertes pour évaluer les politiques publiques, notamment dans le champ de l’éducation, de l’enseignement supérieur et de la recherche.

    https://www.youtube.com/watch?v=SXCfoMFqBxs


    #université #histoire #facs #France #conférence #Julien_Gossa #ESR #budget #budget_universitaire #LRU

  • Emigration clandestine : 1078 candidats interceptés par la Marine nationale durant les deux dernières semaines – le soleil
    https://lesoleil.sn/emigration-clandestine-1078-candidats-interceptes-par-la-marine-nationale-d

    Emigration clandestine : 1078 candidats interceptés par la Marine nationale durant les deux dernières semaines
    7 octobre 2023
    Au Sénégal, le phénomène de l’émigration clandestine prend des proportions inquiétantes. Mais la Marine nationale continue de multiplier les efforts pour tenter de stopper les vagues de départs. En effet, le patrouilleur Walo a intercepté ce 6 octobre 2023, à 170km au large de Potou (Louga), une pirogue avec 128 candidats à l’émigration irrégulière.D’après une note postée sur X par la Grande muette, quelque 1078 migrants ont ainsi été secourus durant les deux dernières semaines.A rappeler, par ailleurs, que plus de 2200 migrants, partis du Sénégal, ont pu arriver en Espagne entre mercredi et samedi.

    #Covid-19#migrant#migration#senegal#migrationirreguliere#interception#frontiere#espagne#politiquemigratoire#depart

  • Maison & Objet 2023, note II : l’impression 3D change de dimension
    https://onpk.net/index.php/2023/10/12/871-maison-objet-2023-note-ii-l-impression-3d-change-de-dimension

    L’impression 3D a reçu ses lettres de noblesse : trois sociétés y ont été primées. Pour du mobilier de grand taille neutre en carbone et 100% ciculaire, pour des vases aériens produits à la demande, pour des tasses et des luminaires en...

    #Espace_urbain

  • La tour Triangle au regard d’un demi-siècle de débats sur la grande hauteur à #Paris
    https://metropolitiques.eu/La-tour-Triangle-au-regard-d-un-demi-siecle-de-debats-sur-la-grande-

    La mise en chantier du PLU bioclimatique a mis un coup d’arrêt aux projets de #tours à Paris, comme l’illustre le cas de la tour Triangle. Julie Gimbal retrace ici un demi-siècle de rejet de la grande hauteur, une approche typique de la capitale française qui continue à peser sur les décisions. Le projet de construction de la tour Triangle à la porte de Versailles, à Paris, a connu une #histoire chahutée, encore relancée dans le courant de l’été 2022 par un nouvel épisode polémique. Fortement médiatisé, #Essais

    / tours, histoire, Paris, #urbanisme, #architecture

    https://metropolitiques.eu/IMG/pdf/met_gimbal.pdf

  • Gallo Rojo, Gallo Negro (Los Dos Gallos)

    Cuando canta el gallo negro
    es que ya se acaba el día.
    Si cantara el gallo rojo
    otro gallo cantaría.

    Ay, si es que yo miento,
    que el cantar que yo canto
    lo borre el viento.
    Ay, qué desencanto
    si me borrara el viento
    lo que yo canto.

    Se encontraron en la arena
    los dos gallos frente a frente.
    El gallo negro era grande
    pero el rojo era valiente.

    Ay, si es que yo miento,
    que el cantar que yo canto
    lo borre el viento.
    Ay, qué desencanto
    si me borrara el viento
    lo que yo canto.

    Se miraron a la cara
    y atacó el negro primero.
    El gallo rojo es valiente
    pero el negro es traicionero.

    Ay, si es que yo miento,
    que el cantar que yo canto
    lo borre el viento.
    Ay, qué desencanto
    si me borrara el viento
    lo que yo canto.

    Gallo negro, gallo negro,
    gallo negro, te lo advierto:
    no se rinde un gallo rojo
    mas que cuando está ya muerto.

    Ay, si es que yo miento,
    que el cantar que yo canto
    lo borre el viento.
    Ay, qué desencanto
    si me borrara el viento
    lo que yo canto.

    https://www.youtube.com/watch?v=QClDCtb4dow


    Plus d’info sur cette chanson :
    https://www.antiwarsongs.org/canzone.php?id=7828&lang=fr

    #musique #chanson #résistance #Espagne #franquisme #coq #coq_noir #coq_rouge #guerre_civile_espagnole #musique_et_politique

  • Les cartes sont-elles « objectives » ?

    Alors que des milliards de milliards de données sont créées sans cesse sur tout, l’ensemble du territoire n’est aujourd’hui pas entièrement cartographié. Que signifient la présence de blancs dans les cartes ? Quels en sont les enjeux de #pouvoir ?

    Tout part de l’observation de cartes anciennes qui représentent des contrées mal connues par les cartographes européens. L’Afrique, L’Amérique latine, dont a vient juste de découvrir les côtes. Dans les espaces encore inconnus, on laisse de larges #espaces_blancs, agrémentés d’animaux exotiques qu’on imagine se trouver là : des tigres, des éléphants, de petites montagnes stylisés ou des humains représentés sous une forme exotique. Il y a comme une part de rêve dans ce qui n’est pas représenté par la carte : le #vide semble nous raconter plus d’histoire que le plein et nous dire : « il était une fois, dans une contrée très éloignée... ». D’ailleurs les informations dessinées dans le blanc des cartes étaient imaginaires, c’était une époque où la géographie avait à voir avec la fiction. Ce #blanc_des_cartes avait un effet puissant sur l’imagination des explorateurs…

    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/geographie-a-la-carte/les-cartes-sont-elles-objectives-6785331
    #audio #podcast #cartographie #objectivité #Matthieu_Noucher #géographie_du_vide #imaginaire #imagination #blanc

    ping @visionscarto

    –—

    Voir aussi :
    Blancs des cartes et boîtes noires algorithmiques


    https://seenthis.net/messages/1004355
    #livre

  • Dans l’attaque du Hamas, des interrogations sur le rôle de l’Iran
    https://www.lemonde.fr/international/article/2023/10/09/interrogations-sur-le-role-de-l-iran-dans-l-attaque-du-hamas_6193297_3210.ht

    Dans l’attaque du Hamas, des interrogations sur le rôle de l’Iran

    Selon le « Wall Street Journal », Téhéran aurait donné son accord, le 2 octobre, à l’opération contre Israël. Les Etats-Unis affirment ne pas en avoir la preuve.

    C’est dans la rubrique « décryptage » du Monde ! Rien ne les arrête !

    • Par Hélène Sallon(Beyrouth, correspondante)

      L’Iran a-t-il aidé le #Hamas à planifier l’attaque de samedi 7 octobre contre #Israël ? C’est ce qu’affirme le Wall Street Journal (WSJ), citant, le 8 octobre, des hauts responsables du mouvement islamiste palestinien et du mouvement libanais Hezbollah, sous couvert de l’anonymat. Selon le quotidien américain, des officiers des gardiens de la révolution iraniens ont mis sur pied avec des responsables du Hamas, du Jihad islamique (une autre formation islamiste de Gaza) et du Hezbollah, lors de réunions qui se sont tenues à Beyrouth depuis août cette opération complexe. L’accord aurait été donné lors d’une réunion à Beyrouth, le 2 octobre, ajoute le WSJ.

      Une telle implication de l’Iran dans l’attaque, au-delà du soutien logistique et financier qu’elle apporte au Hamas et au Jihad islamique, n’est pas corroborée, à ce stade. Si elle l’était, elle inciterait Israël à étendre sa riposte jusqu’à d’éventuels donneurs d’ordres à #Téhéran, au risque de provoquer une #escalade_régionale. « Nous n’avons pas encore vu de preuves que l’Iran a dirigé ou était derrière cette attaque particulière, mais il existe certainement une longue relation », a commenté le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, dimanche, dans une interview à CNN. Le porte-parole de l’armée israélienne, le général Danny Hagari, a confirmé que rien n’indiquait à ce stade une implication de l’Iran dans l’offensive du Hamas.
      Des experts s’étonnent que l’Iran ait pu planifier et coordonner une attaque de cette ampleur, impliquant plusieurs groupes, sans être repéré par le renseignement israélien et américain. « Nous soutenons résolument la Palestine ; cependant, nous ne sommes pas impliqués dans la réponse de la Palestine, car elle est prise uniquement par la Palestine elle-même », a réagi la mission de l’Iran auprès des Nations unies après la publication de l’article.

      « Unité des fronts »
      L’Iran et le Hezbollah ont aidé au fil des ans, financièrement, et par des transferts de technologie et d’expertise, le Hamas et le Jihad islamique à se constituer un arsenal balistique sophistiqué. Un porte-parole du Hamas, Ghazi Hamad, a déclaré à la BBC, samedi, que le groupe avait bénéficié d’un soutien direct de l’Iran pour l’attaque, sans en préciser la nature.
      Le mouvement palestinien est revenu dans l’orbite de Téhéran après des dissensions sur le conflit syrien. Depuis 2017, la coordination entre le Hezbollah et le Hamas n’a cessé de grandir. Elle s’est manifestée, sur le plan logistique notamment, lors de la guerre de 2021 à Gaza. Le chef de la branche militaire du Hamas, Mohammed Deif, et le leader du Hezbollah, Hassan Nasrallah, invoquent depuis le slogan de « l’unité des fronts » contre Israël, de Jérusalem à Gaza, de la Cisjordanie au Sud-Liban, et de la Syrie à l’Iran. Cette menace d’ouvrir simultanément de multiples fronts contre Israël a été encore brandie samedi par le Hamas.

      Le WSJ affirme que le général iranien et chef de la Force Al-Qods, Ismaïl Qaani, a mis sur pied une cellule de coordination entre tous les groupes de « la résistance » à Israël, lors d’une réunion au Liban, en avril, et que, depuis août, les représentants des factions palestiniennes y rencontrent, au moins deux fois par semaine, des dirigeants de la Force Al-Qods et du Hezbollah. Le quotidien américain ajoute que le ministre des affaires étrangères iranien, Hossein Amir Abdollahian, a assisté à des réunions lors de ses deux visites officielles au pays du Cèdre, à la fin d’avril et au début de septembre.

      bref, pas grand chose. d’autant que si « escalade régionale » il doit y avoir, sauf attaque israélienne dégommant un max de civils [iraniens], la situation en Iran ne semble pas simple pour assurer un consensus national.

  • Unis contre l’esclavage ?
    https://laviedesidees.fr/Rossignol-Noirs-et-Blancs-contre-l-esclavage

    Marie-Jeanne Rossignol revient aux origines du mouvement pour l’égalité des droits politiques aux #États-Unis, dont on situe bien souvent les origines dans une période récente, négligeant la profondeur temporelle et la complexité du phénomène. À propos de : Marie-Jeanne Rossignol, Noirs et Blancs contre l’esclavage. Une alliance anti- esclavagiste ambigüe aux États-Unis. 1754–1830, Karthala

    #Histoire #esclavage #mouvement_de_libération
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20231009_rossignol-2.pdf
    https://laviedesidees.fr/IMG/docx/20231009_rossignol-2.docx

  • En Espagne, 280 migrants arrivent à bord d’une embarcation aux Canaries
    https://www.lemonde.fr/international/article/2023/10/04/en-espagne-280-migrants-arrivent-a-bord-d-une-embarcation-aux-canaries_61922

    En Espagne, 280 migrants arrivent à bord d’une embarcation aux Canaries
    Il s’agit du plus grand nombre de passagers jamais arrivés sur un seul bateau, en empruntant l’une des routes migratoires les plus dangereuses au monde.
    Le Monde avec AFP
    Publié le 04 octobre 2023 à 03h10, modifié le 04 octobre 2023 à 07h15
    Deux cent quatre-vingts migrants, tous vivants, sont arrivés, mardi 3 octobre, à bord d’un seul et même bateau sur une île de l’archipel espagnol des Canaries, ont fait savoir, à l’Agence France-Presse (AFP), les secours en mer. Parmi ces personnes, 278 étaient des hommes et dix étaient des mineurs, ont-ils précisé. Il s’agit du plus grand nombre de passagers jamais arrivés sur une seule embarcation.
    Les migrants, d’origine « subsaharienne » selon les sauveteurs en mer, ont été pris en charge à leur arrivée alors que leur bateau était proche du port de La Restinga, sur l’île d’El Hierro.Pour la seule journée de mardi, El Hierro a vu un demi-millier d’arrivées, un chiffre rare pour cette petite île, la plus à l’ouest des Canaries. Les services d’urgence évoquent un autre bateau secouru avec 127 personnes à bord, ainsi qu’une autre embarcation avec 79 migrants. L’Espagne, et tout particulièrement l’archipel des Canaries, au large des côtes africaines, est l’une des principales portes d’entrée des migrants clandestins en Europe. Les Canaries ont vu arriver 14 976 migrants entre le 1er janvier et le 30 septembre, soit une hausse de 19,8 % par rapport à la même période de 2022, d’après les derniers chiffres du ministère de l’intérieur espagnol.
    Depuis quelques années, la route migratoire vers les Canaries est particulièrement empruntée en raison du durcissement des contrôles en Méditerranée. Les naufrages y sont fréquents, la traversée étant particulièrement dangereuse. Des ONG font régulièrement état de naufrages meurtriers – dont les bilans non officiels se chiffrent, selon elles, en dizaines, sinon centaines de morts – dans les eaux marocaines, espagnoles ou internationales. Depuis le début de 2023, 140 migrants sont morts ou ont disparu dans cette traversée, selon des données de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) reçues début septembre. L’ONG espagnole Caminando Fronteras, qui, à la différence de l’OIM, s’appuie sur des appels d’urgence avec les clandestins en mer ou leurs proches, estime que 778 migrants sont morts ou ont disparu sur cette route migratoire au premier semestre.

    #Covid-19#migrant#migration#espagne#canaries#routemigratoire#atlantique#maroc#migrationirreguliere#ue#oim#mediterranee#afriquesubsaharienne

  • En Europe, les gouvernements convergent vers des politiques migratoires plus restrictives
    https://www.lemonde.fr/international/article/2023/10/04/en-europe-une-convergence-restrictive-des-politiques-migratoires_6192338_321

    En Europe, les gouvernements convergent vers des politiques migratoires plus restrictives
    Alors que le nombre d’arrivées et de demandes d’asile est en augmentation cette année sur le continent, les Vingt-Sept sont en passe d’adopter, après quatre ans de négociations, le pacte migration et asile. Les gouvernements adoptent des lignes de plus en plus strictes en dépit des besoins de main-d’œuvre. Le sujet sera au menu du conseil européen de vendredi à Grenade, en Espagne.
    Par Hélène Bienvenu(Varsovie, correspondance), Cécile Chambraud, Jean-Baptiste Chastand(Vienne, correspondant régional), Cécile Ducourtieux(Londres, correspondante), Anne-Françoise Hivert(Malmö (Suède), correspondante régionale), Philippe Jacqué(Bruxelles, bureau européen), Allan Kaval(Rome, correspondant), Marina Rafenberg(Athènes, correspondance), Jean-Pierre Stroobants(Bruxelles, correspondant) et Thomas Wieder(Berlin, correspondant)
    Publié le 04 octobre 2023 à 06h00, modifié hier à 08h43
    A l’augmentation du nombre de demandes d’asile (+ 28 % au premier semestre), les gouvernements européens répondent globalement par un durcissement des discours et des décisions. La question des migrations, au menu du conseil européen qui se tiendra à Grenade (Espagne) vendredi 6 octobre, facteur de dissensions dans l’Union européenne (UE) depuis la « crise des réfugiés » de 2015, donne lieu, depuis quelques semaines, à des convergences naguère inenvisageables.
    De manière significative, l’Allemagne, qui s’y refusait jusque-là pour des raisons humanitaires, a donné son feu vert, jeudi 28 septembre, à un texte-clé de la réforme du système migratoire européen, ouvrant la voie à un accord global entre les Vingt-Sept, même si l’Italie tique encore sur la protection accordée aux ONG qui pratiquent le sauvetage en mer. Ce document prévoit un régime dérogatoire moins protecteur pour les migrants en cas d’afflux massif dans un pays.
    La Commission espère que l’ensemble du pacte pour les migrations et l’asile – une dizaine de règlements réformant les procédures d’accueil aux frontières, de traitement des demandes d’entrée et des retours – aura été adopté d’ici à février 2024, avant les élections européennes qui se dérouleront du 6 au 9 juin. Il aura fallu aux Vingt-Sept quatre ans de négociations, de controverses et, finalement, de rapprochements pour y parvenir, en dépit de l’opposition de la Hongrie et de la Pologne au principe de solidarité dans la prise en charge des migrants.
    Le revirement de Berlin est symptomatique du changement de discours outre-Rhin. « Allons-nous encore y arriver ? », pouvait-on lire en couverture du Spiegel, le 23 septembre, en référence au fameux « Wir schaffen das » (« nous y arriverons ») lancé par l’ex-chancelière chrétienne-démocrate (CDU) Angela Merkel, le 31 août 2015, pour justifier alors sa politique d’accueil généreuse des migrants fuyant le Moyen-Orient en guerre. Huit ans plus tard, les lignes ont bougé. « Le nombre de réfugiés qui cherchent à venir actuellement en Allemagne est trop élevé », a affirmé, le 30 septembre, le chancelier social-démocrate (SPD), Olaf Scholz, dans un entretien au groupe de presse RND. Le parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AfD), qui n’était pas représenté au Bundestag en 2015, compte désormais 78 députés et dépasse les 20 % d’intentions de vote, soit le double de son résultat aux législatives de 2021.Deux ans après son retour dans l’opposition, la CDU tient, quant à elle, un discours inimaginable dans la bouche de Mme Merkel. « Les gens deviennent fous quand ils voient que 300 000 demandeurs d’asile déboutés ne partent pas et continuent de bénéficier pleinement des allocations et des aides médicales, a déclaré son président, Friedrich Merz, le 27 septembre. Ces gens viennent pour se faire refaire les dents alors que les citoyens allemands, de leur côté, n’arrivent pas à obtenir de rendez-vous. » Face à une droite à l’offensive et à une extrême droite en pleine poussée, Olaf Scholz est sous pression. Après deux années de mandat marquées par des réformes visant à rendre le pays plus attractif pour les travailleurs qualifiés étrangers, le chancelier entend désormais répondre à ceux qui l’accusent de laxisme, alors que le nombre de demandes d’asile a augmenté de 77 % entre janvier et août par rapport à la même période en 2022, tout en restant nettement inférieur aux chiffres de 2015-1016. Deux semaines après avoir annoncé qu’elle n’accepterait plus de migrants venant d’Italie dans le cadre du mécanisme volontaire européen de solidarité, l’Allemagne a ainsi décidé, le 27 septembre, de mettre en place des contrôles mobiles aux frontières avec la Pologne et la République tchèque « afin d’exercer une pression maximale dans la recherche des passeurs » et de « protéger les personnes qui traversent souvent clandestinement les frontières », selon les termes de la ministre de l’intérieur, Nancy Faeser (SPD).
    A l’inflexion allemande s’ajoutent des convergences inattendues, comme celle mise en scène par Emmanuel Macron et Giorgia Meloni, le 26 septembre, à Rome, alors que l’Elysée faisait état d’« une vision partagée [par les deux gouvernements] de la gestion de la question migratoire ». « Je veux qu’on travaille avec la présidente du conseil italien », avait déclaré trois jours plus tôt le président français, une position accueillie le lendemain « avec grand intérêt » par Mme Meloni. La question migratoire a dominé la première année de son gouvernement. Ayant promis de mettre fin aux flux illégaux en très nette augmentation, Rome a multiplié les normes restrictives. Après le pic d’arrivées de migrants de la mi-septembre à Lampedusa, un décret a été adopté le 27 septembre. Plus protecteur pour les femmes migrantes, mais censé faciliter les expulsions dans plusieurs cas, il prévoit de rendre plus aisés les contrôles d’âge et de punir par l’éloignement les personnes se déclarant faussement mineures. Le gouvernement italien a également décidé d’ouvrir à brève échéance de nouveaux centres de rétention ou « centres de séjour et de rapatriement » pour migrants en situation irrégulière, dans lesquels la durée de détention maximale a par ailleurs été allongée.
    Cette convergence vers une politique plus restrictive n’empêche pas les gouvernements les plus radicaux de dénoncer la mollesse supposée de l’UE. En Pologne, les ultraconservateurs au pouvoir, élus en 2015 en agitant la « menace des migrants imposés par Bruxelles », ont de nouveau placé la thématique migratoire au cœur de leur campagne pour les élections législatives du 15 octobre. Le gouvernement a décidé d’interroger les Polonais le même jour, par référendum, sur le nouveau système européen de répartition des demandeurs d’asile, en ces termes : « Acceptez-vous l’accueil de milliers d’immigrés illégaux du Moyen-Orient et d’Afrique dans le cadre d’un mécanisme forcé de relocalisation imposé par la bureaucratie européenne ? » « Ursula von der Leyen a annoncé un autre plan désastreux pour l’Europe. Les bureaucrates européens ne se soucient aucunement de la sécurité de nos citoyens du continent », s’est indigné le premier ministre polonais, Mateusz Morawiecki, dans un spot électoral le 19 septembre, après l’annonce, à Lampedusa, par la présidente de la Commission, d’un plan d’urgence pour aider l’Italie.
    En Suède, depuis la victoire, il y a un an, de la droite et de l’extrême droite aux élections législatives, la coalition gouvernementale composée des conservateurs, des chrétiens-démocrates, des libéraux et des Démocrates de Suède (extrême droite), multiplie les annonces visant à réduire autant que possible les arrivées et à accélérer les départs. Parmi les mesures présentées, des restrictions sur l’obtention du permis de séjour permanent et de la citoyenneté, la généralisation des titres de séjour temporaire, et l’accélération des retours pour les personnes sous le coup d’une obligation de quitter le territoire. Stockholm veut aussi forcer les demandeurs d’asile à résider dans des centres d’accueil dont ils ne pourront sortir que de façon limitée. Concernant l’immigration du travail, le niveau du salaire minimum pour obtenir un permis de travail a doublé le 1er octobre. De nombreuses réformes mettront du temps avant de voir le jour. Néanmoins, le premier ministre suédois, Ulf Kristersson, s’est réjoui, le 28 septembre, de voir que les signaux envoyés par son gouvernement portaient déjà leurs fruits : alors que les demandes d’asile augmentent en Europe, elles ont baissé de 30 % dans son pays sur les huit premiers mois de l’année, passant de 11 433 à 8 685.
    Au Royaume-Uni, sorti de l’UE notamment pour « reprendre le contrôle » de l’immigration, le gouvernement de Rishi Sunak a fait adopter cet été une loi déniant le droit de demander l’asile aux personnes traversant la Manche en bateau pneumatique. Cet automne, la Cour suprême britannique se prononcera sur la légalité de l’accord de transfert des demandeurs d’asile vers le Rwanda, signé entre le gouvernement Johnson et Kigali en 2022, mais encore jamais mis en œuvre, car bloqué par de multiples recours en justice. Si les juges concluent à l’illégalité de l’accord, la droite du Parti conservateur poussera Rishi Sunak à faire campagne, aux élections générales de 2024, pour la sortie du Royaume-Uni de la Convention européenne des droits de l’homme, accusée de bloquer les transferts de demandeurs d’asile. La ministre de l’intérieur, Suella Braverman, a même plaidé, le 26 septembre, pour une révision de la convention de Genève sur les réfugiés de 1951.

    L’application de l’accord de Schengen, cette vaste zone de libre circulation des personnes au cœur de l’UE, pâtit de la situation. Avec quelque 330 000 entrées irrégulières en 2022, les Etats n’hésitent pas à réintroduire des contrôles aux frontières intérieures. La France l’a fait de manière quasi systématique, notamment à la frontière italienne à Vintimille, tout comme le Danemark, la Suède, l’Autriche, la Pologne, la République tchèque à certaines de leurs frontières.En Hongrie, la clôture extérieure s’est transformée en passoire. Construite par Viktor Orban en 2015 et 2016, au pic des passages dans les Balkans, la double protection de quatre mètres de haut qui sépare son pays de la Serbie ne permet plus de stopper les flux, malgré les propos péremptoires du premier ministre nationaliste. Le 20 septembre, M. Orban a assuré que ses services avaient « bloqué plus de 125 000 tentatives de passage illégal depuis le début de l’année » le long de la frontière sud. La véritable inconnue, jamais rendue publique par le pouvoir, reste le nombre de migrants qui ont quand même réussi à passer.
    Si les flux se sont d’abord taris, c’est surtout grâce à l’accord européen conclu en 2016 avec la Turquie. Mais ceux-ci ont fortement repris depuis 2022, renforçant la pression à la frontière hongroise. Selon l’agence européenne Frontex, la route des Balkans est la deuxième porte d’entrée en Europe, après la Méditerrannée centrale, avec plus de 70 000 passages enregistrés depuis janvier, surtout des Syriens. Une bonne partie d’entre eux entrent dans l’UE par la Hongrie, mais Budapest a cessé depuis longtemps d’enregistrer les passages sur son sol et les demandes d’asile, malgré ses obligations européennes. Les pays voisins, comme l’Autriche et la Slovaquie, font tous état d’une forte hausse des arrivées depuis 2022. Jusqu’ici épargnée, la Slovaquie a enregistré plus de 30 000 migrants depuis début 2023. Mais la politique du premier ministre hongrois lui permet de continuer d’affirmer : « Nous avons pu jusqu’à présent nous protéger contre l’immigration. »
    Pour tenter de limiter les arrivées, l’UE promeut des accords de coopération avec les pays de transit. En échange d’un meilleur contrôle des flux migratoires, elle soutient des projets de développement énergétique, économique, et investit dans le matériel nécessaire à l’arrêt du passage des migrants. En 2016, les Vingt-Sept avaient versé 6 milliards d’euros à la Turquie, puis multiplié les accords avec le Maroc. Désormais, elle a signé un accord avec la Tunisie, doté potentiellement de plus de 1 milliard d’euros, et réfléchit à d’autres pactes, avec la Libye ou l’Egypte. Face à la route venant de Turquie, la Grèce a durci sa législation depuis 2019 : refoulements illégaux en mer Egée et dans la région de l’Evros ; fin des aides au logement pour les réfugiés ; généralisation de leur relégation dans les camps fermés. Athènes voudrait profiter du bon climat actuel avec Ankara pour s’attaquer aux réseaux de passeurs qui opèrent notamment en mer Egée et « étendre » l’accord conclu en 2016 entre l’UE et la Turquie.
    Selon cet accord, Ankara, en contrepartie d’une aide financière, devait s’attaquer aux réseaux et reprendre les réfugiés déboutés du droit d’asile sur les îles grecques. Dans les faits, la Turquie n’en a jamais repris. Selon le Haut-Commissariat des Nations unies aux réfugiés, entre janvier et juillet, le nombre des arrivées sur les îles grecques a augmenté de 136 % par rapport à la même période en 2022.
    Les structures d’accueil des demandeurs d’asile sont engorgées dans certains pays. En Belgique, le premier ministre, Alexander De Croo, a annoncé le 29 septembre la création d’une « task force » pour trouver en urgence 2 000 à 3 000 places supplémentaires. Cette décision vise aussi à faire taire les divergences au sein de son gouvernement après que la secrétaire d’Etat à l’asile et la migration, Nicole de Moor, une chrétienne-démocrate flamande, a indiqué que les centres n’accueilleraient plus les hommes seuls et qu’elle demanderait à ceux qui trouveraient un emploi de contribuer aux frais de séjour. Les services de l’asile accueillent actuellement 34 000 personnes, mais plus de 2 400 sont à la rue.
    Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Aux Pays-Bas, le premier ministre, Mark Rutte, précipite la chute de sa coalition sur la question de l’accueil des réfugiés

    Aux Pays-Bas, où le thème de la migration a entraîné la chute du premier ministre, Mark Rutte, en juillet, son gouvernement en sursis est divisé sur la politique d’asile, alors que le royaume devrait recevoir quelque 70 000 demandes cette année. Un plan de répartition dans le pays divise les quatre partis au pouvoir. Les droites libérales et chrétiennes entendent limiter le regroupement familial, un projet cassé une première fois par la justice mais qui sera l’un des thèmes des législatives du 22 novembre.
    Répondre aux besoins de main-d’œuvre

    Les politiques restrictives se heurtent dans certains pays aux besoins du marché du travail. C’est le cas en Finlande, où l’asile et l’immigration ont fait partie des sujets les plus épineux pour la nouvelle coalition, composée du Parti de la coalition nationale (conservateur), des Vrais Finlandais (extrême droite), des chrétiens-démocrates et du Parti du peuple suédois (centre). D’un côté, les Vrais Finlandais exigeaient des restrictions drastiques, tandis que les trois autres formations ont insisté pour maintenir les frontières ouvertes pour les travailleurs immigrés, alors que le pays manque de main-d’œuvre.

    L’accord de gouvernement, présenté le 16 juin par le premier ministre, Petteri Orpo, est un compromis : l’accueil des réfugiés et le regroupement familial vont être restreints et les retours à la frontière accélérés. Mais la cheffe des Vrais Finlandais, Riikka Purra, n’a pas réussi à imposer le principe d’un salaire minimum de 3 000 euros pour les salariés étrangers. En revanche, les immigrés n’auront plus les mêmes droits sociaux que les résidents permanents, et devront quitter le pays dans les trois mois suivant un éventuel licenciement. Le Danemark, qui dispose d’une des législations les plus restrictives d’Europe, se demande s’il n’est pas allé trop loin. Depuis des années, les entreprises réclament l’assouplissement de certaines règles les empêchant de recruter à l’étranger. Les parlementaires ont finalement cédé à la pression. Le 1er décembre 2022, la rémunération minimale pour obtenir un permis de travail est passée de 465 000 à 375 000 couronnes par an, conditionnée au niveau du chômage (actuellement à 2,5 % de la population active). En Grèce enfin, un projet de loi devrait bientôt être présenté pour permettre aux 300 000 migrants qui vivraient illégalement dans le pays de travailler dans les secteurs de l’agriculture et du tourisme, qui ont du mal à recruter.
    Hélène Bienvenu(Varsovie, correspondance), Cécile Chambraud, Jean-Baptiste Chastand(Vienne, correspondant régional), Cécile Ducourtieux(Londres, correspondante), Anne-Françoise Hivert(Malmö (Suède), correspondante régionale), Philippe Jacqué(Bruxelles, bureau européen), Allan Kaval(Rome, correspondant), Marina Rafenberg(Athènes, correspondance), Jean-Pierre Stroobants(Bruxelles, correspondant) et Thomas Wieder(Berlin, correspondant)

    #Covid-19#migrant#migration#ue#france#italie#grece#danemark#turquie#allemagne#controle#frontiere#politiquemigratoire#accueil#economie#espaceschengen

  • 🛑 Au Portugal, l’inquiétante hausse de migrants réduits en esclavage dans les champs agricoles - InfoMigrants

    « Un phénomène inquiétant », de l’aveu d’un inspecteur de police lui-même. Au Portugal, 35 000 migrants seraient à la merci de trafiquants et d’employeurs peu scrupuleux qui réduisent en esclavage ces travailleurs précaires, en situation irrégulière.

    #Portugal #migrants #esclaves

    https://www.infomigrants.net/fr/post/52174/au-portugal-linquietante-hausse-de-migrants-reduits-en-esclavage-dans-

  • Life expectancy in U.S. is falling amid surges in chronic illness - Washington Post
    https://www.washingtonpost.com/health/interactive/2023/american-life-expectancy-dropping

    After decades of progress, life expectancy — long regarded as a singular benchmark of a nation’s success — peaked in 2014 at 78.9 years, then drifted downward even before the coronavirus pandemic. Among wealthy nations, the United States in recent decades went from the middle of the pack to being an outlier. And it continues to fall further and further behind.

    A year-long Washington Post examination reveals that this erosion in life spans is deeper and broader than widely recognized, afflicting a far-reaching swath of the United States.

    #états-unis #leadership #milliers_de_milliards #santé
    #espérance_de_vie

  • Les jeunes Argentins tentés par l’exil, sur fond de crise économique
    https://www.lemonde.fr/international/article/2023/10/03/les-jeunes-argentins-tentes-par-l-exil-sur-fond-de-crise-economique_6192257_

    Les jeunes Argentins tentés par l’exil, sur fond de crise économique
    Comme lors de la crise de 2001, de nombreux Argentins songent à quitter leur pays pour chercher ailleurs des perspectives d’avenir. L’inflation, l’augmentation de la pauvreté et l’insécurité sont les raisons les plus évoquées par les quelque 70 % des jeunes de 18 à 29 ans songeant au départ.
    Par Flora Genoux(Buenos Aires, correspondante) et Sandrine Morel(Madrid, correspondante)
    Federico Vaamonde, âgé de 26 ans, quitte les locaux du consulat d’Espagne à Buenos Aires, le regard dur, le pas nerveux. « Je veux ficher le camp de ce pays ! », lâche cet aide cuisinier de Florencio-Varela, banlieue populaire de la capitale. En cette fin septembre, le jeune Argentin, descendant d’un immigré espagnol, vient de commencer les démarches afin d’obtenir la nationalité de son ancêtre, ce qui lui permettra de s’installer en Europe plus facilement. (...) Comme Federico Vaamonde, près de 70 % des Argentins âgés de 18 à 29 ans – et la moitié de la population en général – affirment qu’ils quitteraient le pays s’ils en avaient les moyens (administratifs, financiers…), selon un sondage de l’Observatoire de psychologie sociale (OPSA) de l’université de Buenos Aires réalisé au mois de mars. Parmi les premières raisons évoquées figurent la situation économique du pays et le sentiment d’insécurité. Le taux de pauvreté a atteint 40 %. L’inflation est au plus haut depuis trente-deux ans : 124 % sur un an. Le gouvernement d’Alberto Fernandez (centre gauche) met en avant un faible taux de chômage, de moins de 7 %. Mais de nombreux emplois sont précaires et leur rémunération dévorée par l’inflation. « Ce pays a tronqué les projets de vie de la population et volé des opportunités à la jeunesse », estime Gustavo Gonzalez, psychologue et directeur de l’OPSA.
    L’aspiration des jeunes à l’exil fait d’ailleurs partie des arguments de campagne des politiques, en amont de l’élection présidentielle du 22 octobre. Le candidat Javier Milei, en tête des sondages, clame dans un spot de campagne : « Si on continue comme ça, l’unique voie de sortie, c’est Ezeiza [l’aéroport de Buenos Aires]. » Les jeunes hommes des quartiers populaires, séduits par cet ultralibéral qui leur promet une économie stable et créatrice d’emplois, sont précisément son cœur de cible électoral.
    Il n’existe pas de données officielles et précises permettant de confirmer ou d’infirmer une émigration massive de la jeunesse. Séjour touristique ou projet de vie à l’étranger, les services migratoires n’exigent pas des voyageurs de motiver leur départ. Par ailleurs, dans un pays fortement marqué par l’immigration – 6 millions d’Européens ont débarqué en Argentine à la fin du XIXe et au début du XXe siècle –, nombre d’Argentins détiennent déjà un passeport européen. Ils peuvent quitter le territoire en brouillant les statistiques.
    Seule certitude : les files d’attente s’allongent devant les consulats. « On reçoit un nombre de demandes très élevé. Ce sont quasiment tous des jeunes de 25 à 35 ans, diplômés », remarque Pablo Chumba, juriste à Buenos Aires qui aide les aspirants à une nationalité européenne à constituer leur dossier auprès des consulats. D’après les données du ministère des affaires étrangères italien, plus de 30 000 dossiers de naturalisation ont été enregistrés en 2021 en Argentine, contre un peu plus de 20 000 en 2017. En outre, l’entrée en vigueur de la loi de mémoire démocratique espagnole, en octobre 2022, a provoqué un appel d’air. Elle a ouvert une fenêtre de deux ans, jusqu’en octobre 2024, prorogeable d’un an, pour que les descendants d’exilés de la guerre d’Espagne (1936-1939) et de la dictature franquiste (1939-1975) puissent demander la nationalité espagnole. Les candidats ne sont pas contraints de prouver la condition d’exilés politiques de leurs aïeux si ces derniers ont émigré durant les années les plus dures de la dictature, entre le début de la guerre, en 1936, et l’entrée de l’Espagne franquiste à l’ONU, en 1955. Entre octobre 2022 et fin juin 2023, près de 14 000 demandes de naturalisation espagnole ont été déposées en Argentine, de loin le pays où elles sont les plus nombreuses.
    Un article publié dans la revue de sciences sociales argentine Poblacion y sociedad fait état « d’une augmentation significative de l’arrivée d’Argentins en Espagne » dès 2017. En 2019, puis en 2021, plus de 30 000 Argentins s’y sont installés, d’après les calculs des chercheurs Fernando Osvaldo Esteban, Daniela Herrera Rubalcaba et Patricia Jimena Rivero. Selon cette dernière, il s’agit de chiffres similaires à ceux de la crise économique et sociale de 2001, marquée par une vague d’émigration. Dès l’annonce de la loi espagnole, les mêmes scènes qu’en 2001 se sont reproduites : de longues files se sont formées devant les consulats espagnols à Buenos Aires, mais aussi dans des villes comme Mendoza ou Cordoba, certains passant la nuit sous des tentes installées sur le trottoir. « Ce n’est pas le rêve de ma vie d’aller vivre en Europe. Mais j’y pense, parce que rien ne s’améliore ici, c’est stressant de vivre dans l’incertitude », explique Maria (elle n’a donné que son prénom, comme d’autres témoins), une institutrice de 31 ans rencontrée fin septembre devant le consulat de Buenos Aires et qui, comme beaucoup, voit dans le sésame européen une sorte d’assurance-vie. Deux de ses amis viennent de s’installer en Espagne. « Mon salaire est très bas ici. Mais je sais que faire sa place dans un autre pays est difficile », remarque-t-elle.
    Joaquin, 26 ans, peut en témoigner. Il a rejoint le Portugal avec un visa d’un an « vacances-travail » (destiné aux jeunes) en 2022. « J’ai vite trouvé des emplois d’animation dans des hôtels, tous déclarés. J’ai découvert ce que signifiait se payer un repas au restaurant grâce à son travail, marcher dans la rue le soir sans crainte pour sa sécurité », remarque-t-il, contacté au téléphone. Ce diplômé en arts du spectacle s’imagine un avenir « plus stable » en Europe. Arrière-petit-fils d’un immigré espagnol, il a déposé sa demande de naturalisation en Espagne, où il se trouve désormais. Depuis, il attend, dans l’illégalité car son visa a expiré. « Sans papiers, je ne trouve que des employeurs qui m’exploitent. Je travaille dans un restaurant pour 600 euros par mois », raconte-t-il. Au Portugal, il a entendu des remarques xénophobes. « Il ne faut pas non plus avoir une vision romantique de l’Europe, il y a des moments durs. Et puis l’Argentine, la chaleur et la simplicité des gens me manquent », confie-t-il.

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  • Des #pratiques_policières et préfectorales illégales et alarmantes en guise de réponse à la demande de places d’hébergement d’urgence.

    Briançon, le 2 octobre 2023 - La semaine dernière, la préfecture des Hautes-Alpes a annoncé l’arrivée, dès le jeudi 21 septembre, de 84 effectifs supplémentaires dédiés au renforcement des contrôles à la frontière franco-italienne. Depuis, des #interpellations se multiplient autour de la frontière, jusque dans la ville de #Briançon, et même au-delà, où la police traque les personnes exilées pour les chasser de l’espace public. Or, si la préfecture se targue de respecter la loi, il n’en est rien et ces pratiques policières et préfectorales sont illégales et dangereuses.

    Les pratiques en matière de contrôles des personnes exilées dans la ville de Briançon ont changé depuis jeudi dernier : chaque jour, plus d’une dizaine de personnes ont été retenues au poste de police, parfois une nuit entière, suite à des contrôles d’identité dans la ville même, fait plutôt rare jusqu’ici. Les exilé.e.s sont poursuivi.e.s au-delà même de Briançon, dans le train, les bus, et jusqu’à Paris, où vendredi matin (29 septembre) une armada de policiers les attendaient à la descente du train de nuit à la gare d’Austerlitz. La présence policière est également renforcée à Marseille, Gap ou Grenoble.

    Ces contrôles ciblent les personnes racisées, et sont suivies par des retenues au commissariat pouvant aller jusqu’à 24 heures, qui se soldent par des mesures d’éloignement : des OQTF (obligation de quitter le territoire français) sans délai, parfois suivies par des placements en CRA (centre de rétention) dans des villes éloignées, comme Toulouse.

    Dans la ville frontalière de Briançon, ces vagues d’interpellations dissuadent les personnes exilées de circuler, elles ne sont donc en sécurité que dans le seul lieu d’accueil actuellement ouvert, un bâtiment occupé en autogestion. La société publique locale Eau Service de la Haute Durance, dont le président n’est autre que le maire de Briançon, M. MURGIA, a coupé l’approvisionnement en eau courante de ce bâtiment le 17 août 2023. Aggravant la précarité des personnes accueillies, cette décision a de fortes répercussions pour la santé et le respect des droits fondamentaux des personnes. (Le lieu accueillant l’association Refuges solidaires a fermé fin août, ne pouvant assurer seul l’hébergement d’urgence à Briançon.)

    Des ordres ont été donné par le préfet pour augmenter la présence policière dans la ville de Briançon. L’augmentation des contrôles d’identité viserait à prévenir la recrudescence des « incivilités » liées au contexte de pression migratoire. Les forces de l’ordre répètent que les contrôles qu’ils opèrent dans la ville de Briançon sont des contrôles dits « Schengen »[1], possibles dans une bande de 20 km après la frontière, visant à rechercher et prévenir la criminalité transfrontalière.

    Or, le fait de franchir une frontière irrégulièrement, ou de se maintenir sur le territoire français irrégulièrement ne sont pas des infractions permettant de justifier un contrôle d’identité. En aucun cas, la police ne peut déduire que la personne est étrangère à cause d’un critère inhérent à la personne contrôlée (couleur de peau, d’yeux, de cheveux, vêtements, etc..). Ces contrôles sont restreints dans le temps : pas plus de douze heures consécutives. Or, ils sont permanents dans la zone frontalière briançonnaise. Dans les faits, ce sont bien des contrôles au faciès qui sont menés, car ce sont bien les personnes racisées qui sont la cible de ces contrôles, qui ne semblent justifiés par aucun motif précis. A moins que le simple fait de dormir dans la rue soit considéré cyniquement comme une infraction par l’État, ou une « incivilité » alors même que celui-ci se place dans l’illégalité en n’ouvrant pas de places d’hébergement d’urgence dans le département ? Ces contrôles au faciès font plutôt penser à une réelle volonté du préfet de supprimer la présence des personnes exilées de l’espace public.

    Par ailleurs, la CJUE (Cour de justice de l’Union européenne) a bien rappelé dans sa décision[2] du 21 septembre que la France met en place des pratiques illégales en termes de contrôles et d’enfermement aux frontières intérieures, et qu’elle est tenue de se conformer aux textes européens, ce qu’elle ne fait pas.

    Ces pratiques répondent à la même logique que celle dénoncée par nos associations depuis maintenant plusieurs années à la frontière : une volonté politique d’empêcher à tout prix les personnes exilées de circuler, en faisant fi des textes de loi qui encadrent à la fois les contrôles d’identité et les procédures de non-admissions sur le territoire. Aussi, la réponse de l’Etat est une fois de plus de faire croire qu’il est possible « d’étanchéifier » la frontière, en déployant pour cela des moyens dispendieux.

    Or, Médecins du Monde et Tous migrants ont mené une enquête sur une semaine à la fin du mois d’août, et les résultats de nos observations confirment ce que nous documentons depuis plusieurs années : ce dispositif de contrôle de la frontière met en danger les personnes. Il n’empêche absolument pas les personnes exilées d’entrer en France, mais accroît par contre leur vulnérabilité en rendant le passage plus difficile, plus dangereux.

    Les récits des personnes qui traversent la frontière sont édifiants : contrôles par surprise, courses-poursuites par les forces de l’ordre, qui provoquent des chutes, avec des fractures, des entorses ou encore des pertes de connaissance. Marchant en moyenne 10 heures depuis l’Italie pour atteindre Briançon, les personnes font état de leur extrême fatigue, de déshydratation, et du risque de se perdre en montagne. Certain.es ont passé plus de 48 heures en montagne, parfois sans boire ni manger. Cette énième traversée de frontières avec des tentatives de passage souvent multiples s’ajoute à un parcours migratoire extrêmement éprouvant et crée de plus des reviviscences traumatiques susceptibles ensuite de se traduire par des altérations de la santé mentale. Les récits recueillis ces dernières semaines et les observations de Médecins du Monde lors des permanences médicales confirment ces pratiques.

    La plupart des personnes qui traversent la frontière sont originaires des pays d’Afrique sub-saharienne, et plus récemment du Soudan, et relèvent du droit d’asile ou de la protection subsidiaire. Les refouler en Italie de manière systématique et collective ignore le droit d’asile européen. De même, prendre à leur encontre des mesures d’éloignement (OQTF) vers leurs pays d’origine, où elles risquent la mort ou la torture, est contraire au principe de non-refoulement (article 33 de la Convention de 1951 relative au statut des réfugiés).

    [1] Encadrés par le Code de procédure pénale, article 78-2 alinéa 5
    [2] Contrôle des frontières : le gouvernement contraint de sortir de l’illégalité - Alerte presse inter-associative- 21 septembre 2023. http://www.anafe.org/spip.php?article694

    communiqué de presse Tous Migrants (co-signée avec Médecins du Monde), reçu le 3 octobre 2023 via la newsletter de Tous Migrants

    #frontière_sud-alpine #frontières #asile #migrations #contrôles_frontaliers #Hautes-Alpes #traque #espace_public #contrôles_d'identité #ville #Paris #Marseille #Gap #Grenoble #gare #contrôles_au_faciès #OQTF #CRA #détention_administrative #squat #présence_policière #incivilités #zone_frontalière #SDF #hébergement #non-admission #vulnérabilisation #courses-poursuites #France #Italie #dangers #risques #montagne #refoulements #push-backs

    • Ritorno a #Oulx, sulla frontiera alpina. Aumentano i transiti, i respingimenti sono sistematici

      Sono già diecimila i passaggi monitorati quest’anno allo snodo Nord-occidentale, in forte aumento rispetto al 2022 quando furono in tutto 12mila. La stretta sorveglianza del confine da parte francese e il mancato accesso ai diritti sul territorio italiano, se non per iniziative volontarie, colpiscono duramente i migranti. Il reportage

      Per le strade di Briançon, primo Comune francese subito dopo il confine con l’Italia alla frontiera Nord-occidentale, non c’è quasi nessuno. È una notte fonda dei primi d’ottobre quando all’improvviso sbuca un gruppo di ragazzi che si dirige con passo svelto verso la stazione: cercano un luogo dove potersi riposare. Intorno è tutto chiuso e avrebbero bisogno almeno di bere un sorso d’acqua, ma la gioia di essere riusciti ad arrivare in Francia compensa la necessità di dormire e di mangiare.

      “Ce l’abbiamo fatta”, dice sorridendo uno di loro. Sono in cinque, tutti provenienti dal Niger e tra loro c’è anche un minorenne. “Abbiamo camminato per otto ore -racconta- ci siamo fermati solo per nasconderci dalla polizia in mezzo agli alberi. Oppure ci siamo sdraiati per terra quando sentivamo un rumore dal cielo”.

      A far paura in questi giorni non sono solo i gendarmi appostati con i binocoli ma anche i droni che il governo francese sta usando per bloccare quanti più transitanti possibile. Dotati di visori termici, sono in grado di stanare i ragazzi anche di notte ed è per questo che i “cacciati” tendono a salire sempre più in cima, oltre i duemila metri. In questo modo il loro tragitto, di per sé già complicato, diventa ancora più pericoloso, soprattutto con la neve e il ghiaccio. Il gruppo arrivato a Briançon saluta e si nasconde nel buio per trovare un posto dove riposare qualche ora. C’è da aspettare l’alba, quando con un treno o con un autobus si tenterà di proseguire il viaggio verso una delle principali città francesi.

      “C’è mio fratello che mi aspetta”, racconta un sedicenne mentre riempie la bottiglietta alla fontanella del centro di Claviere (TO), l’ultimo Comune italiano prima del confine. È pomeriggio e il sole è decisamente caldo per essere ottobre, ma lui indossa una giacca a vento e una sciarpa pronta a far da cappello se in nottata la temperatura dovesse scendere. Aspetta insieme a un gruppo di giovani che si faccia buio per salire in montagna. “Non ho paura della montagna. Ho paura di essere preso dalla polizia e di essere rimandato indietro -continua-. Ma tanto ci riprovo”. Un secondo ragazzo racconta di essere già stato respinto due volte: “Ma prima o poi ce la faccio. Sono stato picchiato tante volte lungo il viaggio, torturato e minacciato. Il buio e la montagna non potranno mai essere peggio”. Del freddo sì, qualcuno ha paura.

      La maggior parte delle persone che si apprestano ad attraversare le Alpi non ha idea di quanto le temperature possano scendere in montagna. In questi giorni di caldo decisamente anomalo, poi, non credono a chi li avverte che potrebbero soffrire il freddo e battere i denti. E così al rifugio “Fraternità Massi” di Oulx i volontari devono convincerli a prendere la felpa e a indossare i calzettoni prima di infilare gli scarponi da montagna.

      Questo luogo è diventato negli anni un punto di riferimento fondamentale per i migranti che vogliono lasciare l’Italia e raggiungere la Francia. Ma negli ultimi mesi il flusso di persone che ogni giorno arrivano è cresciuto fino a raggiungere livelli insostenibili. “All’anno scorso ne arrivavano tra le cinquanta e le cento al giorno. Ma i momenti di sovraffollamento erano poco frequenti -spiega una delle volontarie-. Arrivavano soprattutto dalla rotta balcanica: erano siriani, afghani, palestinesi, bengalesi. C’era anche qualche persona nordafricana. Oggi, invece, arrivano quasi esclusivamente migranti provenienti dai Paesi dell’Africa sub-sahariana sbarcati nelle scorse settimane a Lampedusa o in altre località del Sud”.

      In questi giorni al rifugio i volontari sono sotto pressione: arrivano fino a 250 persone a notte ma i posti a disposizione sono solo 80. “È chiaro che dover aiutare così tante persone ha messo a dura prova l’organizzazione -spiega don Luigi Chiampo, parroco di Bussoleno (TO) che gestisce la struttura-. Significa farli dormire per terra, faticare per offrire a tutti un piatto di pasta o per vestirli in maniera adeguata ad affrontare la montagna”. Il rifugio è un luogo sicuro, dove le persone in transito sanno di poter trovare le cure di cui hanno bisogno dal momento che è sempre presente il presidio di due associazioni che offrono assistenza medico-sanitaria: Rainbow for Africa e Medici per i diritti umani (Medu). Ma soprattutto sanno che possono cambiare le scarpe, spesso lacere e inadeguate. “La maggior parte di chi arriva qui lo fa con le infradito ai piedi -racconta Sofia, una delle volontarie- indossando magliette e pantaloncini. Non possono andare in montagna così”.

      Al mattino gli ospiti del rifugio si mettono in fila al guardaroba, una stanza al pian terreno dell’edificio dove si può trovare tutto il necessario per questa nuova tappa del viaggio: scarpe, pantaloni, maglie, giacconi, guanti, calzettoni, cappellini e zaini per uomini, donne e bambini. Tutto viene catalogato per taglia e tipologia.

      “Shoes, chaussures, scarpe. Non vanno bene quelle”, spiegano i volontari. Le persone si lasciano consigliare ma alcune, soprattutto i più giovani, sgranano gli occhi di fronte a felpe colorate e giacche morbide.

      E così, imbacuccati e attrezzati, aspettano l’autobus per Claviere. “Ho 18 anni -dice uno di loro- ma sono partito quando ne avevo 16. Sono due anni che cerco di salvarmi la vita e ora sono nelle mani di Dio”. La maggior parte dei migranti che in questi giorni stanno tentando di attraversare le Alpi è sbarcata nelle scorse settimane a Lampedusa e in poco tempo ha raggiunto il confine: “Non vogliamo rimanere in Italia, abbiamo tutti famiglia o amici che ci aspettano in Francia o in Belgio -spiega Hassan a nome dei suoi compagni di viaggio-. Abbiamo una casa e forse anche un lavoro ad aspettarci”.

      Tra i migranti al rifugio di Oulx ci sono anche molte donne con bambini piccoli. Per loro la traversata in montagna è ancora più difficile, ma non c’è alternativa. Ismael sta imparando a camminare proprio in questi giorni, aggrappandosi alle gambe delle sedie e appoggiandosi alle mani di tanti sconosciuti che gli sorridono. “Non ha paura di niente”, ammette la madre. Insieme a un piccolo gruppo, anche lei tenterà di raggiungere Briançon.

      Intanto è ora di lasciare il rifugio per andare alla stazione e salire sull’autobus. Biglietto alla mano le persone prendono posto e salutano i volontari, sperando davvero di non rivederli più. Se dovessero ripresentarsi a sera tarda o la mattina seguente vorrà dire che la polizia francese li avrà presi e respinti.

      A riportare i migranti al rifugio è un mezzo della Croce Rossa che fa la spola, anche più volte al giorno, tra Monginevro e Oulx. Seguiamo l’autobus per ritornare a Claviere: mentre un gruppo s’inerpica su per la montagna, un furgoncino torna giù con a bordo cinque persone bloccate la sera precedente. È un meccanismo perverso a regolare questo passaggio a Nord-Ovest, l’ennesimo che i migranti subiscono durante il loro viaggio. Mentre sulle montagne va in scena la caccia all’uomo e i bambini sono rimpallati come biglie, i governi europei giocano al braccio di ferro, senza pensare a canali legali che possano garantire sicurezza e rispetto dei diritti umani.

      https://www.youtube.com/watch?v=z_MO67A_-nQ&embeds_referring_euri=https%3A%2F%2Faltreconomia.it%2F&

      https://altreconomia.it/ritorno-sulla-frontiera-alpina-a-oulx-aumentano-i-transiti-i-respingime

    • La denuncia di MEDU: «Respinti anche se minorenni»

      È quel che sta accadendo al confine italo-francese

      Siamo al confine alpino tra Italia e Francia. Più precisamente a Oulx in Alta Val di Susa, al #Rifugio_Fraternità_Massi. Un edificio di solidarietà, assistenza e cura gestito in maniera coordinata da un pool di professionisti e volontari, in cui ognuno opera con compiti specifici assegnati in base all’esperienza, alle competenze alle finalità dell’organizzazione di appartenenza. Un “luogo sicuro” dove poter riposare per una notte, trovare abiti puliti, un pasto dignitoso e ricevere assistenza medica prima di riprendere il proprio viaggio verso la Francia.

      Qui MEDU (Medici per i diritti umani) da inizio del 2022 fornisce assistenza medica alle migliaia di persone migranti diretti in Francia presso l’ambulatorio allestito dall’associazione Rainbow for Africa (R4A) al Rifugio. L’associazione garantisce la presenza di un medico, di una coordinatrice e di un mediatore linguistico – culturale. In particolare, il medico si occupa sia di fornire assistenza sanitaria ai pazienti che di coordinare le attività sanitarie svolte dalle organizzazioni e dai medici volontari presenti presso il rifugio.

      Nell’ultimo web report pubblicato nel mese di maggio del 2023 le autrici descrivono Oulx come una delle ultime tappe di un lungo viaggio, che può durare dai 2 ai 6 anni e che può costare dai 2 agli 8 mila euro. «Un viaggio che collega l’Afghanistan, la Siria, l’Iran e molti paesi africani con i paesi del nord Europa e dell’Europa centrale, attraverso valichi alpini che superano i 1.800 metri di quota».

      Sono numerosi i minori non accompagnati che ogni giorno raggiungono il Rifugio Fraternità Massi.

      «Negli ultimi mesi, in concomitanza con l’aumento degli arrivi via mare», spiega l’organizzazione umanitaria, «il numero delle presenze è aumentato in modo significativo: a fronte di una capienza di 70 posti, si registrano anche 230 presenze in una sola notte presso il rifugio, tra cui donne e minori».

      Sono tantissime le testimonianze, raccolte da MEDU, di minori non accompagnati che sono stati respinti al controllo di frontiera perché al momento dell’ingresso in Italia sono stati registrati – per loro stessa dichiarazione o per errore – come maggiorenni. Nonostante il loro tentativo di dichiarare la vera età al confine, vengono comunque respinti in Italia, invece di accedere alla procedura di asilo in Francia.

      «Non riconoscere la minore età al confine vuol dire esporre i minori ai rischi derivanti dall’attraversamento della frontiera a piedi, di notte, lungo sentieri di montagna impervi e pericolosi, soprattutto nei mesi invernali. A questi, si aggiunge il rischio di consegnarli alle reti dell’illegalità e dello sfruttamento» denuncia MEDU.

      «Stiamo continuando a garantire ascolto e cure alle persone accolte presso il rifugio e a portare all’attenzione dell’opinione pubblica le loro storie» – conclude l’organizzazione – «che raccontano nella maggior parte dei casi di violazioni e abusi subìti lungo le rotte migratorie».

      https://www.meltingpot.org/2023/10/la-denuncia-di-medu-respinti-anche-se-minorenni
      #mineurs #MNA #val_de_suse

  • UPEC en faillite : quel avenir pour une université en banlieue ?
    https://academia.hypotheses.org/52073

    Academia est alertée depuis plusieurs mois sur la situation désastreuse de l’UPEC, qui, de grande université de banlieue, pluridisciplinaire et reconnue, est en passe de devenir un symbole particulièrement spectaculaire de l’écroulement du service public universitaire, sous les coups conjugués … Continuer la lecture →

  • Les prélèvements des Espèces susceptibles d’occasionner des dégâts (Esod) réduisent-t-ils les dégâts qui leur sont imputés ? - Fondation pour la recherche sur la biodiversité
    https://www.fondationbiodiversite.fr/les-prelevements-des-especes-susceptibles-doccasionner-des-deg

    Cette synthèse a permis de mettre en évidence que :

    Seuls les effets des prélèvements des Esod sur la réduction des dégâts sur la santé humaine et des troupeaux, et sur la prédation sur la faune sauvage et cynégétique font l’objet d’évaluation dans la littérature scientifique. Aucune étude portant sur l’effet de ces prélèvements sur les dégâts relatifs aux activités agricoles ni à la propriété privée n’a été retrouvée, alors qu’ils représentent une part importante des déclarations de dégâts, et entrainent le classement de ces espèces jugées comme responsables.

    En ce qui concerne les dégâts sur la faune, la majorité des études portent sur les effets des prélèvements du renard roux, de la corneille noire ou de la pie bavarde et plus minoritairement de la belette. À l’inverse, la recherche bibliographique n’a pu mettre en évidence aucune publication sur l’effet de l’élimination de la martre des pins et de l’étourneau, pourtant bien qu’inscrits sur la liste Esod actuelle.

    70 % des études portant sur les dégâts sur la faune montrent que le prélèvement d’Esod n’a pas d’effet significatif sur la réduction de leur prédation sur la faune.

  • Trois syndicalistes CGT hôtellerie jugés pour escroquerie
    https://france3-regions.francetvinfo.fr/paris-ile-de-france/hauts-de-seine/trois-syndicalistes-cgt-hotellerie-juges-pour-escroquer

    Le ministère public a requis huit et cinq mois de prison avec sursis mercredi contre deux syndicalistes de la CGT HPE, Hôtels de prestige et économiques, jugés pour escroquerie, devant le tribunal correctionnel de Nanterre. lls sont accusés d’avoir sollicité des dons auprès des salariés qu’ils défendaient.

    À la barre du tribunal de Nanterre mercredi, l’ex-trésorier du syndicat Claude Lévy, son épouse Tiziri K. et un troisième syndicaliste. Les trois prévenus sont accusés d’avoir sollicité des #dons auprès des salariés qu’ils défendaient devant les #prud'hommes. Ils sont soupçonnés de les avoir incités à verser à leur #syndicat 10% des sommes obtenues devant ces juridictions. Au total, 46 personnes se sont constituées parties civiles, ainsi que l’Union départementale CGT Paris et l’Union régionale Île-de-France CGT .

    Claude Levy est bien connu dans le monde de l’#hôtellerie en Ile-de-France. Il s’est notamment engagé en 2013 dans la défense de #femmes_de_chambres qui demandaient à être embauchées dans un palace parisien, le #Park_Hyatt Paris-Vendôme ou plus récemment il y a deux ans, au côté d’autres femmes de chambres de l’hôtel #IBIS_Batignoles. Elles exigeaient une amélioration de leurs #salaires.

    10 % de dons

    Mercredi au tribunal, les trois #syndicalistes ont rejeté en bloc assurant ces 10% des sommes versés par des salariés constituent des "dons juridiques" librement consentis dont le principe a été voté à l’unanimité lors de plusieurs congrès tenus par la CGT.

    En juin 2021, a rappelé la présidente, ces transferts représentaient plus de la moitié du capital de la CGT-HPE qui s’élevait à cette date à « un peu plus de 800.000 euros ». Les recherches conduites par les enquêteurs pour évaluer votre rythme de travail devant les instances prud’homales pourraient éventuellement justifier de ce montant", pointe la présidente qui décompte "600 procédures" qui seraient allées jusqu’au jugement.

    Une ambiance tendue

    Lors d’une audience de plus de dix heures, ponctuée par de nombreux rappels de la présidente dans une ambiance tendue, les prévenus se sont défendus de manière véhémente. "Ce #procès, c’est le procès d’un vilain syndicaliste qui s’est impliqué pendant plus de 70 heures (par semaine, nldr ) pour aider les plus démunis. Qu’on me traite d’exploiteur des opprimés, il y a de quoi péter un plomb !", s’est exclamé M. Lévy. La prévenue Tiziri K. a déclaré être victime d’un "règlement de compte" et n’avoir "contraint personne" à verser une partie des indemnités perçues.

    Ils ont mentionné plusieurs attestations versées au dossier, produites par des salariés expliquant avoir versé librement ces sommes à la #CGT-HPE.

    Huit mois de #prison_avec_sursis assortis d’une amende de 8.000 euros ont été requis contre l’ex-trésorier du syndicat Claude Lévy. Son épouse Tiziri K. a été visée par des réquisitions de cinq mois d’emprisonnement avec sursis et une #amende de 5.000 euros. Concernant une troisième syndicaliste également mise en cause, soupçonnée de complicité d’#escroquerie, le parquet a déclaré qu’il s’en remettait à la décision de la cour, qui sera rendue le 28 novembre.

    Le parquet a également demandé la #privation_de_droits_d'éligibilité pendant cinq ans pour les deux prévenus et de manière non obligatoire, l’interdiction d’exercer toute fonction dans le domaine social pendant cinq ans.

    des structures de cette même #CGT qui, dans de nombreux cas, ne donne des infos aux salariés, chômeurs et précaires qui en demandent qu’à la condition qu’ils adhérent juge utile de se porter partie contre des militants syndicaux qui animent des grèves

    #bureaucratie_syndicale #justice #luttes_sociales #luttes_syndicales #grève #caisse_de_grève

    • Ce qui en jeu ici c’est aussi une lutte de tendance au sein de la CGT où l’accusé (et condamné) est clairement identifié comme un opposant à la ligne confédérale, plus combatif que cette dernière et, surtout, contre les pratiques de la fédération, cette dernière, étant de mon point de vue, clairement identifiée comme vendue au patronat.

      À titre d’exemple, cet article de PLI d’août 2022 :

      [Radio] Retour sur l’action de la CGT-HPE - Paris-luttes.info
      https://paris-luttes.info/radio-retour-sur-l-action-de-la-16024

      Retour sur l’action de la CGT-HPE
      Publié le 6 août 2022

      Dans cette émission de Vive la sociale - FPP 106.3 FM - nous aurons un long échange avec Claude Levi, animateur syndical des luttes dans le secteur de la propreté et notamment dans l’hôtellerie. Bonne écoute !
      Retour sur l’action de la CGT-HPE

      Dans cet entretien, Claude Lévy, longtemps cheville ouvrière de la CGT-HPE, dresse un tableau de la situation de la sous-traitance dans l’hôtellerie et des activités de son syndicat. Sont également abordés ses démêlés avec l’union syndicale CGT du commerce parisienne et les brimades qu’il a dû subir, ainsi que Tiziri Kandi, ces dernières années. L’entretien se termine sur un tour d’horizon des perspectives du syndicat CGT-HPE et des projets de Claude et Tiziri.

  • Vers un contrôle parlementaire des ventes d’armes ?
    https://www.obsarm.info/spip.php?article609

    Cette revendication, portée par les associations depuis plusieurs décennies, devrait devenir réalité d’ici le 1er décembre 2023. Difficile toutefois de crier victoire, mais une brèche est ouverte. À nous de nous en saisir. De quoi s’agit-il ? Selon l’article 54 de la Loi de programmation militaire 2024-2030 (LPM) entrée en vigueur le 1er août 2023, il est créé une commission parlementaire d’évaluation de la politique d’exportation de matériels de guerre et de #Biens_à_double_usage. Ironie du sort, cette (...) #Revue_Damoclès

    / Transferts / exportations, Biens à double usage, #Essais_nucléaires, #Victimes_du_nucléaire, La (...)

    #Transferts_/_exportations #La_trois

  • Comment faire face aux revues scientifiques prédatrices ?

    Le système de publication scientifique est sous tension : l’accès aux publications doit être libre et gratuit, mais publier a un coût. Historiquement, ce coût revenait aux lecteurs. Désormais, il incombe souvent aux auteurs, permettant un accès gratuit aux lecteurs, avec en 2019 31 % de tous les articles scientifiques publiés qui étaient accessibles à tous. La note, souvent réglée avec de l’#argent_public, peut atteindre plus de 10 000 euros par article. Ce #marché juteux, avec des marges bénéficiaires pouvant atteindre 40 %, a conduit nombre de scientifiques à ne plus accepter que des maisons d’édition profitent d’un travail intellectuel qu’elles ne financent et ne rémunèrent pas.

    Simultanément, le système d’évaluation conventionnel des scientifiques, fondé notamment sur le nombre de publications en général et dans des périodiques à haut facteur d’impact (IF, correspondant au nombre moyen annuel de citations des articles d’un périodique parus les deux années précédentes) en particulier, est remis en question depuis la Déclaration sur l’évaluation de la recherche de San Francisco (#DORA). DORA est une déclaration collective internationale, initialement élaborée lors d’une réunion annuelle de la Société américaine de biologie cellulaire en 2012, et qui a été progressivement ratifiée par nombre d’universités et d’organismes de recherche, par exemple en France le CNRS et le CEA.

    La collision de ces deux changements débouche sur de nouveaux questionnements :

    - Quels impacts ces transformations ont-elles sur la qualité de la science ?

    – Peut-on raisonner l’usage fait de l’argent public dans la #publication_académique ?

    L’émergence des revues prédatrices

    La transition actuelle du système lecteur-payeur vers le système auteur-payeur s’est accompagnée de l’émergence de maisons d’édition scientifique qualifiées « de prédatrices ». Développant des démarches commerciales agressives, notamment via quantité de numéros spéciaux, leur objectif principal étant de « faire du #profit » en imposant des coûts de publication démesurés (#article-processing_charges ou #APC), et non de promouvoir une #science de qualité.

    En effet, le processus d’évaluation des articles y est souvent médiocre (brefs délais d’évaluation, évaluateurs peu compétents), parfois inexistant, conduisant à une pollution massive de la littérature par des résultats mal, voire pas vérifiés. En 2015, déjà un cinquième de la production scientifique mondiale paraissait dans des maisons d’édition prédatrices.

    Un effet secondaire est l’érosion de la confiance des scientifiques dans le processus d’évaluation par les pairs, pourtant robuste et éprouvé depuis plus d’un siècle.

    À la racine du problème, un cercle vicieux : les chercheurs sont engagés dans une course frénétique à la publication et les évaluateurs disponibles, non rémunérés pour ce travail d’évaluation et devant eux-mêmes publier, deviennent une ressource limitante.

    Quand des périodiques traditionnels s’échinent à dénicher des évaluateurs compétents et disponibles, les prédateurs se contentent d’évaluateurs peu compétents qui, contre des rabais sur des APC futurs, écriront de brefs rapports justifiant d’accepter au plus vite un article. Couper le robinet des évaluateurs et refuser d’y soumettre ses travaux, soit par décision personnelle, soit collectivement, permettrait de contrer l’émergence et le développement de ces maisons d’édition prédatrices.

    Mais la volonté d’aller dans ce sens est-elle là ? Reconnaître les travers de ce système prédateur est nécessairement lent, en particulier lorsqu’on y a largement contribué.

    Il est difficile de définir le caractère prédateur d’un éditeur et certaines revues vont donc se situer dans une zone grise, à la limite de la prédation. De plus, si l’objectif des revues prédatrices est avant tout le profit, le montant des APC n’est pas une condition suffisante pour qualifier un périodique de prédateur – les APC de revues liées à des sociétés savantes (à but non lucratif) sont parfois élevés, mais tout ou partie de ces APC leur sert à développer leur mission dont l’utilité sociale est avérée.

    Couper les ailes de l’édition prédatrice passe aussi par une évaluation différente de l’activité des scientifiques, en s’écartant d’une évaluation actuellement trop quantitative, car largement fondée sur le nombre d’articles et sur l’IF des revues (une métrique mesurant leur audience et non leur qualité).

    Un appel collectif pour de meilleures pratiques

    DORA et l’appel de Paris vont dans ce sens en proposant la fin de l’utilisation de l’IF, mais aussi du nombre de publications, comme métriques centrales de l’évaluation. Ainsi, des institutions françaises, dont le CNRS, INRAE, l’ANR et l’Hcéres, demandent non pas la liste exhaustive des productions, mais une sélection que la personne évaluée souhaite mettre en avant, avec une explication détaillant les qualités, la signification et la portée de cette sélection dans son projet. Ce changement d’évaluation, simple à mettre en œuvre, permet de limiter une course aux publications faciles et coûteuses. Ces initiatives de réforme du système d’évaluation académique fleurissent dans d’autres pays, par exemple aux Pays-Bas et au Canada, ou encore au niveau européen avec la coalition CoARA.

    Bien entendu, il est peu probable que les chercheurs évaluateurs des dossiers ou des projets de collègues jettent les indicateurs aux orties, IF ou autres, surtout quand l’évaluation, qui prend un temps considérable lorsqu’elle est menée sérieusement, est si mal valorisée en tant qu’activité dans l’évaluation des chercheurs. Mais combiner évaluation quantitative et qualitative à d’autres critères tels le prix des APC, les profits et leurs usages, la durabilité numérique, la transparence des évaluations ou la reproductibilité des résultats publiés, est souhaitable.

    Les comités d’évaluation des chercheurs, par exemple au niveau national le Conseil national des universités et au Comité national de la recherche scientifique, doivent se saisir de ces nouveaux critères, les expliciter et les rendre publics. Il serait aussi souhaitable qu’ils statuent sur les maisons d’édition prédatrices ou semi-prédatrices, ou à la manière de la conférence des Doyens des facultés de médecine, sur les maisons d’édition non prédatrices.

    Ils doivent se saisir au plus vite de la question de l’articulation entre modèles de publication et évaluation des chercheurs, pour ne pas se faire devancer par les maisons d’édition susceptibles de proposer elles-mêmes des outils d’évaluation ou de faire changer les règles du jeu.

    Dans le contexte actuel de pénurie d’évaluateurs, les périodiques à IF élevé et coûteux jouent sur le prestige supposé d’être évaluateur. Un levier permettant d’attaquer cette situation serait l’assurance que les « lignes de CV » concernant l’évaluation des manuscrits ne soient pas appréciées à l’aune du prestige de périodique coûteux par les comités d’évaluation de l’activité des chercheurs. De cette manière, un scientifique aurait a priori autant intérêt à évaluer pour tout périodique qu’il estime de qualité, et non pas prioritairement pour le peloton de tête de l’IF.

    Ainsi, on tarirait l’offre en évaluateurs pour ces périodiques ; ces évaluateurs seraient alors plus disponibles pour des périodiques aussi sérieux, mais moins onéreux. De plus, un processus d’évaluation transparent (c’est-à-dire public) permettrait la valorisation des évaluations, et aux comités de jauger qualitativement l’implication des scientifiques dans ce processus.

    Contre la monétarisation de la publication scientifique, il faut séparer l’impératif de l’accès libre et le système de publications en accès libre avec APC obligatoires : les scientifiques doivent rendre leurs publications accessibles, mais sans payer pour cela. L’utilisation de plates-formes de textes non évalués pour rendre accessibles les travaux est une option possible. Cela permettrait de piéger les éditeurs prédateurs au jeu de leur argument de choc (« rendre accessible une publication sans restriction »). Reste alors à imaginer des modèles alternatifs, tel que Peer Community In, proposant un système d’évaluation transparent, exigeant et gratuit à partir d’articles déposés sur des serveurs en accès libre.

    Nos actions, via le choix d’un support de publication ou de notre modèle d’évaluation, s’inscrivent dans un contexte politique national et européen parfois contradictoire : certains établissements suggèrent aux chercheurs d’éviter les APC tout en prônant l’accès libre à toutes les publications sortant de leurs laboratoires. D’autres initiatives, comme la création de Open Research Europe par l’Union européenne, révèlent en creux le poids de certains lobbys puisque les projets européens pourront de ce fait publier en accès libre tous leurs résultats dans des périodiques ad hoc et financés par l’UE. L’injonction à une « science ouverte » devrait plutôt encourager à l’utilisation des plates-formes de textes non évalués. Elle ne doit pas être un argument pour justifier la publication dans des revues avec APC, souvent prédatrices. Autrement dit : ne sacrifions pas la qualité sur l’autel de l’accès libre, et les plates-formes de textes non évalués sont là pour ça.

    À nous, chercheurs, de retourner le jugement d’Yves Gingras pour démontrer que nous sommes capables d’actions collectives. Avec quelques règles, de la pédagogie et un système de valorisation pluriel de la qualité des périodiques scientifiques, nous pouvons endiguer le phénomène des maisons prédatrices.

    https://theconversation.com/comment-faire-face-aux-revues-scientifiques-predatrices-206639

    #ESR #recherche #université #résistance #revues_prédatrices #édition_scientifique #impact_factor