Why Is It We Never Hear of the Zong Massacre?
via ▻https://diasp.eu/p/17689868
▻https://open.substack.com/pub/williamspivey/p/why-is-it-we-never-hear-of-the-zong
Murder Doesn’t Apply When All you Kill is Cargo
Why Is It We Never Hear of the Zong Massacre?
via ▻https://diasp.eu/p/17689868
▻https://open.substack.com/pub/williamspivey/p/why-is-it-we-never-hear-of-the-zong
Murder Doesn’t Apply When All you Kill is Cargo
[...]
The #cargo was insured for approximately half the enslaved people’s potential market value. The decision was made to throw enslaved people overboard over a period of days. On November 29, 54 women and children were thrown through cabin windows into the sea. On December 1, 42 enslaved men were thrown overboard, and 36 more followed in the next few days. Another ten chose to commit suicide by jumping into the sea. One of the captives requested that the remaining Africans be denied all food and drink rather than being thrown into the sea; the crew ignored this request. In total, 142 Africans were killed by the time the ship reached Jamaica.
Had the enslaved people died onshore or of natural causes, including starvation. No insurance claim would have been paid. By throwing them overboard, a clause called “general average” allowed for a claim when cargo had to be jettisoned to save the ship. On December 22, 1781, Zong arrived at Black River, #Jamaica, with 208 slaves on board, less than half the number taken from #Africa. The survivors were sold into slavery in January 1782.
[...]
L’enfer de Zam-Zam derrière elles
►https://lesjours.fr/obsessions/darfour-tchad/ep1-fuite-zam-zam
Nouvelle série. Ce camp du Darfour a été attaqué par les miliciens des FSR en avril. Aujourd’hui, les femmes arrivent au Tchad. Enquête sur la plus grave crise humanitaire au monde.
#Darfour #Tchad #Zam-Zam #crise_humanitaire #réfugiés #camps_de_réfugiés #Soudan #réfugiés_soudanais #guerre #guerre_du_Darfour #janjawids #Forces_de_soutien_rapide (#FSR) #Hemetti #El-Fasher #mercenaires #milices #armée #esclavage_sexuelle #viols #viol_comme_arme_de_guerre #femmes #famine #Tawila #enfer #Starlink #eau_potable #latrines #Jebel_Marra
Rage against the racism. Prendre le temps de penser, s’armer avec les sciences sociales
« It’s raining haine miskina » - Les moules s’en frittent
Dans le contexte actuel d’attaques contre les personnels de l’université sur les questions de #discrimination ainsi que contre les militantes et militants qui luttent sur ces questions, nous souhaitons donner des éléments de compréhension de ce qui se joue dans notre université suite à la #censure par le président de l’UGA d’œuvres d’art sur notre campus.
–-
Signer la pétition intersyndicale : pour le rétablissement de l’intégrité de l’œuvre artistique réalisée par les étudiants et personnels de l’UGA pendant le « #Mois_de_l’égalité », exposée dans la galerie des amphithéâtres du bâtiment Pierre Mendès France :
▻https://mobilisation-uga.ouvaton.org/2025/05/21/petition-pour-defendre-la-liberte-dexpression-a-luga
–—
Très récemment, l’#UNI, soutenue par des médias d’extrême droite (CNews) et de droite réactionnaire (Le Figaro), s’est offusqué de l’affichage (sous forme de stickers) de messages construits et produits lors d’activités organisées pour le mois de l’Égalité. L’UNI a aussi annoncé avoir porté #plainte contre l’Université. Le président a décidé suite à cela de faire retirer certains de ces stickers qui selon lui « sont incompatibles avec les #valeurs et les #principes républicains que l’université incarne ».
Le communiqué du président, puis son message à tous les personnels, relayé à sa demande expresse dans certaines structures (notamment plusieurs laboratoires), soulève plusieurs questions de fond, notamment quant aux « valeurs » et aux « principes » mentionnés.Quelles sont ces « valeurs » et « principes » qui sont mentionnés, mais jamais définis explicitement par le président ?
Qui décide, et comment, quelles sont ces « valeurs » ? Est-on sûr·es qu’elles soient largement partagées dans notre communauté universitaire ?
Comment ces valeurs sont-elles censées être mises en œuvres, sans réponse à ces premières questions ?
Les décisions prises, de communications, et de censures de certains messages, ont été prises sans consulter aucune instance représentative. Au vu du contenu des écrits du président, on peut aussi légitimement se demander si les personnels et services compétent·es ou expert·es de ces questions ont bien été impliqué·es ou au moins consulté·es pour ces décisions et communications.
Dès les premiers articles parus dans les médias, et en prévention d’éventuelles réactions irréversibles, la CGT a pris contact avec le président avant que les messages ne soient enlevés, et s’est rendue disponible pour échanger avec lui sur ces questions que l’on sait sensibles. Cet échange n’a finalement pas pu avoir lieu. Les méthodes de communication du président, qui choisit lui-même, plutôt que le dialogue apaisé, de diffuser au maximum sa propre analyse, nous contraint à des modes d’échanges publics que nous regrettons, mais qui nous paraissent nécessaires pour rétablir un peu d’équilibre et de pluralisme dans l’analyse de la situation.
Voici donc quelques clés pour vous faire une idée par vous même, loin des discours réducteurs et simplistes.
Prenons par exemple l’accusation de « #racisme_anti-blanc », lancée sur CNews en particulier.
Le #racisme kesako ?
À part pour les personnes qui militent ou qui se forment sur ces questions-là, la question peut sembler absurde. Voyons, nous savons toutes et tous ce que c’est que le racisme ! Sauf que c’est un peu plus compliqué que ce qu’on peut penser au premier abord.
Si on pense que le racisme c’est insulter une personne pour ce qu’elle est, alors oui tout le monde peut en être victime. Cela semble simple… sauf que. Nous y reviendrons plus bas.
En revanche, si on considère le racisme par ses conséquences sociales ou par le biais de la statistique, alors tout d’un coup les choses changent. En effet, statistiquement, en France, les personnes qui sont discriminées dans l’accès au logement, l’accès au travail, l’accès aux stages, le droit à la santé, ou les personnes victimes d’agressions racistes ou des violences policières, ce sont les personnes identifiées comme noires, arabes, musulmanes, juives, roms ou asiatiques [1]. Pas les personnes perçues comme blanches.Cela ne veut pas dire que ces dernières ne vivent pas des situations sociales difficiles mais être non-blanc·he implique un risque largement accru de vivre des #discriminations et des #violences_sociales.
Revenons sur la question des insultes et du fameux « racisme anti-blanc » si cher à l’extrême-droite.
Statistiquement, ce racisme en direction des blancs est inexistant. Par exemple, il est socialement toujours avantageux d’être identifié comme blanc pour trouver un logement ou un emploi.
Quelques repères pour comprendre certains concepts
Personne racisée : il s’agit non pas de dire que ces personnes sont d’une race différente mais bien de dire qu’elle subissent une assignation à l’appartenance à un groupe supposé (« les noirs », « les arabes » par exemple) et aux #représentations_racistes qui y sont attachées.
Blanc : utiliser les termes « noir » ou « asiatique », etc, qui renvoie à une caractéristique biologique floue (couleur de peau, forme du visage, …), ou à une origine supposée, peut sembler étrange pour des militants de l’#anti-racisme. Sauf que cela recouvre des réalités sociales de discrimination et de violence. L’utilisation du terme « blanc » est une façon de renvoyer les personnes non racisé·es à leurs caractéristiques pseudo-biologiques, comme pour les personnes racisées. Sauf que dans ce cas, cela ne recouvre pas des réalités de #discriminations.
#Privilège_blanc : les avantages qu’ont les blancs dans les différentes sphères (accès au logement, à l’emploi etc) en comparaison des personnes non blanches, sans qu’ils ou elles s’en rendent compte. On peut de la même façon parler de #privilège_masculin pour parler de la question féministe, de #privilège_bourgeois pour parler de déterminisme social, de #privilège_valide pour parler du handicap, de privilège lié à l’âge, etc.
#Intersectionnalité : l’idée ici est de dire que ce que subit une personne discriminée par plusieurs critères n’est pas la simple addition de chacun des effets associés. Par exemple, ce que subit comme violence sociale une femme noire n’est pas la simple addition des violences racistes et des violences sexistes. Le monde n’est pas linéaire, les représentations complexes.
#Racisme_structurel : on utilise cette expression quand un effet raciste est fortement ancré dans la société. Il n’est pas forcément la conséquence d’une intention directe mais peut aussi l’être d’une façon d’organiser la société, un procédé administratif, etc. et de représentations racistes établies. On peut aussi parler de sexisme structurel, de validisme structurel, etc.
#Woke : c’est aussi l’occasion de rappeler ici que le terme woke est utilisé depuis longtemps aux États-Unis, qu’il désigne simplement pour les personnes victimes de racisme le fait de rester éveillées sur ces questions et de ne rien laisser passer. Ce n’est en rien une théorie, juste un slogan pour la mobilisation et la vigilance.
Murs blancs, peuple muet
Revenons sur les #stickers, créés dans le cadre d’un #atelier organisé à l’occasion du mois de l’égalité, stickers qui ont été tant décriés par l’UNI et les médias de droite réactionnaire et d’extrême droite. Les réactions de ces médias servent le programme politique de l’#extrême_droite qui se présente aujourd’hui comme anti-raciste et premier rempart contre l’antisémitisme, alors que les liens des partis concernés ou des propriétaires de ces grands médias avec les mouvements néonazis ou ouvertement racistes, homophobes et sexistes sont parfaitement établis.
Mais il n’est pas inutile, pour les personnes non spécialistes et honnêtes intellectuellement, de donner quelques clés de lecture de certains des stickers incriminé.
Parmi les 32 messages initiaux, collés lors de l’atelier, et qui sont restés un mois et demi sur les vitres, seuls 16 restent intacts à l’heure actuelle. Les 16 autres ont donc été soit effacés à la demande du président, soit vandalisés. Le président n’ayant pas précisé quels messages étaient « incompatibles avec les valeurs », difficile de connaître le responsable réel de l’effacement de chaque message ; reste que nous faisons le lien entre la #censure_institutionnelle largement revendiquée, qui ouvre la porte au #vandalisme des messages restants.
Voici les phrases qui ont été retirées :
– « La Terre est monochrome comme un arc-en-ciel, le racisme est juste blanc »
– « Le monde a mal, normal, il est dirigé par des blancs et des mâles. »
– « Le bruit et l’odeur de la lacrymo et de la peur, dans les quartiers où les fachos sont passés. »
– « Halal z’enfants de la patrie »
– « J’aimerais grand remplacer le gouvernement français »
– « Il était une fois des corps de mille couleurs illuminant le ciel d’un nuage iridescent les cœurs » (waaaa <3)
– « Les fascistes c’est comme les enfants, c’est mieux chez les autres »
– « Toutes les soirées en amphi mais pas de diplôme à la sortie. Qui suis-je ? » (à l’envers, en-dessous : « Le personnel de ménage »)
– « Ce n’est pas du racisme, c’est une question de culture mais ce sont eux qui font votre couture »
– « La pookie dans le faf »
– « Aux échecs comme dans la vie, les blancs ont un coup d’avance »
– « Racines emmêlées qui renvoient à une même forêt »
– « Le bruit hait l’odeur »
– « C’est le travail d’arabe qui a construit Versailles »
– « L’amour est enfant de Bohème mais on les a mis dans des HLM »
Sur ces 15 messages seuls 3 parlent explicitement des « blancs » ; les actions de censure ou de vandalisme visaient donc plus largement certains messages du fait de leur simple caractère politique.
Ces messages nous inspirent ces quelques explications ou interprétations possibles, forcément partielles et partiales, comme le sera toute interprétation de messages à portée artistique.
La notion de « #hiérarchie_des_races » a été inventée en Europe au moment où celle-ci a commencé à conquérir le monde. Nos plus grands penseurs de la Renaissance et des Lumières, que nous adorons citer, nos penseurs et scientifiques des 18ème, 19ème et 20ème siècles ont produit des textes d’un racisme incroyable, justifiant la domination coloniale et esclavagiste ainsi que l’antisémitisme par des #théories_racistes. C’est une production de notre civilisation européenne et il faut bien le reconnaître. Cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas eu de violence ou d’#esclavage avant. Mais la théorisation de la #hiérarchisation_des_races comme justification à ces violences, c’est chez nous, européens. Cela appartient à notre civilisation. Et cela a permis de justifier les pires horreurs, de l’extermination quasi complète des peuples autochtones d’Amérique, l’esclavage des peuples noirs d’Afrique pour remplacer cette population, les massacres de la colonisation comme à Madagascar, en Algérie, en Indochine comme dans toutes les colonies qu’elles soient françaises ou pas, et bien évidemment la solution finale nazie contre les juifs et les roms. En ce sens, le racisme est blanc.
Le racisme au sens de domination sociale est produit et maintenu par les dominants, les décideurs. Or dans nos sociétés européennes, très majoritairement, les dominants sont blancs. En ce sens, le racisme est (majoritairement) blanc.
Même lecture sociale : en France comme dans de nombreux pays qui dominent économiquement, ceux qui dirigent font partie des catégories privilégiées : des blancs, des #hommes, CSP+ qui n’ont aucun intérêt objectif à voir les choses s’améliorer pour les autres. Et la lutte pour l’égalité passe bien évidemment par la question démocratique, la question de la légitimité de nos représentants (voir leurs catégories socio-professionnelles, leur genre, leur couleur, leur age, ...) ainsi que des ministres qui sont par exemple très nombreux à être millionnaires.
Il s’agit de dénoncer le racisme comme phénomène social et structurel. Le privilège blanc.
Pour en revenir au contexte
Le racisme est bien du côté de l’UNI dont plusieurs de ses membres ont soutenu des candidats aux élections objectivement racistes et parfois multi-condamnés pour cela, ou qui sont aussi membres de partis d’extrême droite.Le racisme est dans le camp du RN et de Reconquête qui utilisent des signes distinctifs de ralliement appelés #dog_whistles (▻https://blogs.mediapart.fr/ilkor/blog/211222/les-dog-whistles-des-extremes-droites-liste-non-exhaustive) pour continuer à communiquer et militer avec les pires militants néonazis et racistes.
Le racisme est du côté du #ministre_de_l’Intérieur qui désigne systématiquement les musulmans comme la source de tous les maux.
Il est du côté du président de la République qui laisse depuis des mois les Palestiniens se faire massacrer sans réagir sérieusement, et laisse depuis des années les migrants crever en Méditerranée et dans l’Atlantique en laissant les ONG agir dans des conditions déplorables.
Dans notre Université, le choix du Président de qualifier de non conforme à nos valeurs les stickers cités plus haut, les retirer, sans en faire l’analyse, sans discuter avec le groupe qui les a créés, est un cadeau fait à l’UNI et à l’extrême droite, ainsi qu’aux médias tenus par celle-ci. C’est un manque de respect et de solidarité avec les personnels et les étudiant.es qui ont passé du temps à travailler pour produire ces œuvres, et à qui nous apportons tout notre soutien. C’est une porte ouverte aux prochaines attaques racistes et réactionnaires qui ne manqueront pas de venir.
–---
[1] Pour creuser la question, de nombreux travaux et études sont disponibles : voir par exemple le dossier « Racisme et discrimination » de l’Ined (▻https://www.ined.fr/fr/ressources-methodes/etat-de-la-recherche/racisme-et-discrimination), les rapports de la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) (▻https://www.cncdh.fr/actualite/cncdh-publie-le-rapport-2023-lutte-contre-racisme-antisemitisme-xenophobie), le guide de ressources UGA « Lutter contre le racisme et l’antisémitisme » (▻https://www.univ-grenoble-alpes.fr/lutte-contre-le-racisme-et-l-antisemitisme/guide-de-ressources-de-lutte-contre-le-racisme-et-l-antisemitism), l’enquête « ACADISCRI : Inégalités de traitement, conditions d’étude et de travail dans l’enseignement supérieur et la recherche (▻https://acadiscri.hypotheses.org).
▻https://cgt.fercsup.net/syndicats/auvergne-rhone-alpes/universite-de-grenoble/uga/article/rage-against-the-racism-prendre-le-temps-de-penser-s-armer-avec-les-sci
#UGA #Université_grenoble_alpes #petite_poissonne #tags #graffitis #art #oeuvres_d'art #ESR #universités #France
ping @karine4
France Travail : des robots pour contrôler les chômeurs·euses et les personnes au RSA
►https://www.laquadrature.net/2025/05/22/france-travail-des-robots-pour-controler-les-chomeurs%c2%b7euses-et-le
France Travail déploie actuellement des robots visant à automatiser et massifier le contrôle des personnes inscrites à France Travail. Depuis le 1 janvier 2025, cela inclut également les personnes au RSA. Il s’agit d’une nouvelle…
Murderbot
▻https://en.m.wikipedia.org/wiki/The_Murderbot_Diaries
Dans les romans l’auteure discute les formes les plus brutales d’un capitalisme interstellaire où on emploie des robots pour mater les forçats qui ont vendu leur liberté en échange d’une promesse d’un trail décent..
Voire Indentured servitude
▻https://en.m.wikipedia.org/wiki/Indentured_servitude
▻https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Engagisme
Les personnes qui touchent le RSA devront désormais se faire tatouer “je suis un vilain assisté” sur le front
▻https://amicale.net/@le_gorafi/114541383768917834
▻https://amicale.net/system/media_attachments/files/114/541/383/433/490/495/original/24d11979c6334cc7.mp4
France Travail : derrière la suspension-remobilisation, le nouveau visage du contrôle des chômeurs
▻https://www.unidivers.fr/france-travail-reforme-chomage
Depuis le 1er juin 2025, le contrôle des demandeurs d’emploi en #France vient d’entrer dans une nouvelle ère. Paru au Journal officiel, le décret mettant en place le mécanisme de « suspension-remobilisation » redessine les contours du rapport entre l’individu au chômage et l’institution publique. Sur le papier : plus de souplesse, plus d’accompagnement, moins de #brutalité. Dans les faits : un #contrôle_renforcé, un pouvoir de sanction réorganisé, et une logique d’activation toujours plus prégnante.
Chine : Quand une Vidéo Révèle l’Inimaginable - YouTube
▻https://www.youtube.com/watch?v=zNT4RHpjSjQ
Un influenceur chinois prénommé Dong Zhimin fait un carton sur les réseaux sociaux en partageant son quotidien avec ses huit enfants. Il est devenu si populaire qu’un jour, un autre influenceur décide de lui rendre visite pour une collaboration… Et c’est là qu’une découverte atroce va être faite…
Bon voyage...
►Sommaire :
00:00 - Intro
00:59 - Dong Zhimin
06:07 - La Femme Enchaînée
19:57 - Réseaux
26:16 - Sentence
29:29 - Sans Fin
►LIENS :
Article du Vision Times :
▻https://www.visiontimes.fr/actualite...
Article du China Daily :
▻https://www.chinadaily.com.cn/a/20230...
Video de Let’s Real Talk :
• Game changer in China ? The Chinese le...
Video de Shasha77 :
• 中國人口拐賣,為何難以根絕?「徐州八孩案」引爆中國輿論憤怒!《 左邊鄰居觀...
Article du EpochTimes :
▻https://hk.epochtimes.com/news/2025-0...
Article de Reuter :
▻https://www.reuters.com/world/china/a...
Video de Dark Asia Megan :
• Chained like a dog for years, forced ...
Video de Laowhy86 :
• Chained Woman in China - The True Story
Article de Radio Taiwan :
▻https://www.rti.org.tw/news/view/id/2...
Article du Ourjiangsu :
▻https://www.ourjiangsu.com/a/20230407...
Article de Aboluowang :
▻https://www.aboluowang.com/2022/0216...
Article sur la Shangai Red House :
▻https://www.whatsonweibo.com/uncoveri...
Amid #anti-DEI push, National Park Service rewrites history of #Underground_Railroad
(#paywall)
▻https://www.washingtonpost.com/investigations/2025/04/06/national-park-service-underground-railroad-history-slavery
#DEI #USA #trumpisme #réécriture_de_l'histoire #histoire #esclavage #Etats-Unis #révisionnisme_historique
#Daniel_Veron : « Le #rejet social des #travailleurs_migrants renforce leur attrait économique »
Les travailleurs migrants sont souvent perçus comme indispensables pour l’économie de leur pays d’accueil, tout en étant stigmatisés et désignés comme indésirables. Cette apparente contradiction n’en est pas une, explique le sociologue Daniel Veron, maître de conférences à l’université de Caen et auteur de Le travail migrant, l’autre délocalisation (La Dispute, 2024).
C’est justement parce que ces travailleurs étrangers sont stigmatisés qu’ils sont corvéables à merci et que leur embauche est si intéressante pour les employeurs, rappelle-t-il en soulignant notamment qu’avec l’intérim et l’ubérisation, les travailleurs sans papiers sont toujours les premières victimes de la précarisation du travail. Ils en sont même les cobayes, avant extension à l’ensemble des travailleurs.
Le chercheur, qui voit dans le travail migrant une forme de « délocalisation sur place » et discute la notion de « métiers en tension », propose quelques pistes pour lutter contre le dumping social et améliorer le sort de ces travailleurs.
Vous avez étudié l’exploitation moderne du travail des étrangers dans plusieurs pays (Argentine, France et Canada). Quand est-elle apparue et pourquoi ?
Daniel Veron : L’histoire du recours à des déplacements de populations pour exploiter leur travail est très ancienne, on pourrait la faire remonter à l’esclavage. Mais dans sa forme moderne, cela se joue entre le XIXe et le XXe siècle, concomitamment au développement des Etats-nations et des balbutiements de la protection sociale. Les premières lois organisant la migration de travail apparaissent en même temps que les premières règles protégeant les droits des travailleurs, afin justement de commencer à contourner ces régulations, en faisant en sorte soit qu’elles ne s’appliquent pas aux étrangers, soit que le statut infériorisé de ces populations justifie qu’on les paye – et les traite – mal.
En France, comment se sont construites les politiques d’immigration qui font des travailleurs migrants des « indésirables mais indispensables » ?
D. V. : L’édifice des politiques migratoires commence à se structurer au moment de la Première Guerre mondiale. Dès cette période, il oscille entre deux pôles. D’une part, la nécessité économique : des secteurs ont besoin de cette main-d’œuvre étrangère. D’autre part, ces mêmes personnes sont rejetées et pointées du doigt : on dénonce leur caractère inassimilable, en particulier si elles sont originaires des colonies françaises.
On retrouve cette double logique dans d’autres pays, au Canada par exemple, où, à la fin du XIXe siècle, la migration chinoise est perçue à la fois comme une menace pour l’ordre social et racial, et comme indispensable, pour la construction des chemins de fer notamment.
Ce qui apparaît comme une contradiction n’en est pourtant pas une. C’est précisément parce que ces hommes et ces femmes sont stigmatisés qu’ils sont désirables, d’un point de vue économique. Face à la dégradation de leurs conditions de vie, ils n’ont d’autre choix que d’accepter des conditions de travail au rabais et des salaires moindres. Leur relégation comme citoyens de seconde zone justifie ce traitement. Le rejet social renforce donc l’attrait économique.
Dans votre livre, vous défendez l’idée que le travail migrant est une forme de « délocalisation sur place » des activités économiques non délocalisables physiquement. Pouvez-vous expliquer ?
« Pour un certain nombre de secteurs dont la production n’est pas délocalisable, une opération équivalente est à l’œuvre, avec l’embauche des travailleurs sans papiers »
D. V. : J’emprunte cette expression à l’anthropologue Emmanuel Terray 1, qui l’a forgée dès les années 1990 à propos, déjà, des travailleurs sans papiers. Pour un certain nombre de secteurs dont la production n’est pas délocalisable (le bâtiment, le nettoyage, l’aide à la personne, etc.), une opération équivalente est à l’œuvre, avec l’embauche de ces employés. Ils n’ont ainsi pas accès aux acquis et avantages sociaux dont bénéficie la main-d’œuvre locale en pleine possession de ses droits.
Il existe en outre des formes légales de contournement, comme le travail détaché dans l’Union européenne. Ce dispositif permet d’asseoir une partie de la relation de travail sur la législation d’un autre pays et, in fine, de baisser le prix de certains segments de main-d’œuvre. Ce sont les faces légale et illégale d’une même pièce. Dans le premier cas, l’absence de droits permet de payer moins cher certains travailleurs, tandis que dans le second, c’est un montage légitime.
Cette logique de délocalisation sur place est au cœur des métiers dits « en tension », dont le gouvernement est en train d’actualiser la liste et qui servira de base de référence pour accorder des titres de séjour aux travailleurs en situation irrégulière…
D. V. : Tout à fait. Mais il y a un écueil important autour de la définition des secteurs dits en tension. On peut tout d’abord se demander si ce leitmotiv de la pénurie de main-d’œuvre ne relève pas d’une dimension plus qualitative que quantitative, une façon de dire que celles et ceux qui occupent ces emplois de facto ne seraient pas assez compétents, ce qui justifie de les payer moins cher.
Et de fait, les présences et absences sur ces listes interrogent. Certains secteurs ne font pas face à des pénuries de main-d’œuvre, justement parce qu’ils recrutent beaucoup de salariés sans papiers. Ils ne sont donc pas sur la liste, voire n’y ont pas intérêt. Pour d’autres au contraire, cela facilite les recrutements de main-d’œuvre étrangère. Enfin, d’autres n’y sont pas parce que cela déboucherait sans doute, aux yeux du gouvernement, sur « trop » de régularisations.
Vous écrivez que « le travail migrant est en première ligne des stratégies contemporaines du capital pour fissurer les institutions salariales ». Comment ?
D. V. : A partir des années 1970, on assiste en France à deux mutations concomitantes. D’un côté, la désindustrialisation et la transformation de l’appareil productif accélèrent les phénomènes de sous-traitance et le développement de l’intérim. L’emploi se précarise et les étrangers sont les premiers touchés : ils ont supporté près de la moitié des suppressions d’effectifs dans l’industrie automobile entre 1975 et 1990. Ils subissent également de plein fouet l’expulsion du marché primaire du salariat, c’est-à-dire de l’emploi protégé par le contrat en CDI, vers le marché dit secondaire, avec des statuts plus précaires.
« Depuis les années 1970, les travailleurs sans papiers subissent les premiers le mouvement de précarisation du monde du travail »
De l’autre côté, les étrangers sont vulnérabilisés administrativement puisque la France met fin à l’immigration de travail en 1974 et instaure des politiques plus restrictives, qui produisent de l’illégalisation. Ainsi, depuis les années 1970, les travailleurs sans papiers subissent les premiers le mouvement de précarisation du monde du travail. Intérim structurel, travail au noir ou à temps partiel et multi-emploi pour les femmes dans le secteur domestique notamment, ubérisation aujourd’hui : ils sont systématiquement en première ligne face aux nouvelles formes d’emploi précaire. Ces innovations se diffusent bien sûr à d’autres franges du salariat et viennent fragiliser la protection du travail en général ainsi que les institutions salariales dans leur ensemble.
Face à ces assauts contre les droits des travailleurs sans papiers, que faire ?
D. V. : A chaque fois, l’exploitation du travail migrant repose sur la production d’un différentiel de traitement et donc de prix entre deux segments de main-d’œuvre. Ce qui crée, par répercussion, un effet de pression à la baisse sur les salaires et les conditions de travail de tous les travailleurs.
Si l’on veut lutter contre ces effets de dumping social, il faut donc remédier à tout ce qui crée un différentiel de prix du travail, qu’il soit justifié par des formes légales (comme le travail détaché), par l’absence de droit (comme pour les sans-papiers), mais aussi parfois par des logiques racistes ou sexistes. Il est donc totalement contre-productif, pour qui défend les droits des salariés, de rendre la vie impossible aux personnes clandestines, à qui on refuse le droit au séjour.
La remise en cause de l’aide médicale de l’Etat (AME), une proposition récurrente, réduirait les possibilités d’un arrêt de travail en cas de soucis de santé par exemple, renforçant l’effet d’emprisonnement dans le travail. La suppression de l’AME favoriserait au final ce différentiel de traitement. Pour améliorer les conditions salariales et de travail de toutes et tous, il faut donc exiger l’égalité pleine et entière pour les sans-papiers.
▻https://www.alternatives-economiques.fr/daniel-veron-rejet-social-travailleurs-migrants-renforce-attra/00114504
#migrations #économie #travail #travailleurs_étrangers #stigmatisation #corvéables #interim #ubérisation #précarisation #conditions_de_travail #sans-papiers #travailleurs_sans-papiers #cobayes #délocalisation_sur_place #métiers_en_tension #dumping #exploitation #déplacements_de_populations #esclavage #migration_de_travail #régulations #droits_des_travailleurs #indésirables #main-d'oeuvre_étrangère #menace #indispensabilité #désirabilité #attrait_économique #droits #travail_détaché #détachement #titres_de_séjour #régularisations #immigration_de_travail #illégalisation #emploi_précaire #salaires #dumping_social
ping @karine4
Le travail migrant, l’autre délocalisation
Alors que les lois anti-immigration s’empilent, durcissant chaque fois un peu plus les conditions des travailleur·ses migrant·es, la main-d’œuvre étrangère s’avère pourtant toujours aussi indispensable dans de nombreux secteurs (BTP, restauration, nettoyage, travail à domicile, etc.). Le recours à ce « travail migrant » se fait au travers d’une variété de statuts, légaux ou non, qui permettent la mise au travail des personnes migrantes dans des conditions moins favorables et plus intensives que celles qui ont cours sur le marché du travail français. Travailleurs et travailleuses « sans-papiers », « temporaires » ou « détaché·es » : le recours au travail migrant apparaît bien comme une modalité particulière de mise en œuvre d’une forme de « délocalisation », à ceci près qu’elle s’exerce « sur place ».
Daniel Veron montre comment cette surexploitation des travailleur·ses migrant·es s’affirme comme l’un des outils cruciaux d’une dégradation générale des conditions de travail. Dès lors, le seul horizon pour déjouer la pression à la baisse sur les salaires et les conditions de travail ne peut passer que par la lutte pour l’égalité des droits de toutes et tous.
▻https://ladispute.fr/catalogue/le-travail-migrant-lautre-delocalisation
#livre #travail_migrant #délocalisation
Le Fredensborg : le Naufrage d’un bateau négrier entre Arendal et Narestø en 1766
▻https://no.wikipedia.org/wiki/SS_%C2%ABFredensborg%C2%BB
▻https://en.wikipedia.org/wiki/Fredensborg_(slave_ship)
à relier à
▻https://www.visionscarto.net/esclavage-moderne
Le mercredi 26 mars à 19h, nous vous invitons à une conférence (par Selma Lauvland et Anders Hervik) pour évoquer la manière dont la traite négrière dano-norvégienne a influencé le récit national norvégien et ghanéen.
04.03.2018: Slave trader statue removed
On 4 March 2018, a statue of former industrialist and enslaver #Antonio_López was removed from the Barcelona square named after him, an initiative backed by members of the city council.
Inaugurated in 1884, a year after his death, López’s statue was pulled down in the summer of 1936 and its metal used for the war industries, during the fight against the fascists in the civil war. However, it was replaced in the 1940s during Francisco Franco’s dictatorship.
López was born in 1817 to a poor family in the fishing village of Comillas on the Asturian coast. At the age fourteen he emigrated to Cuba where he set out to make his way in the world in the ruthless fashion of the self-made. Marrying well, he used his wife’s capital to expand into slave trade and sugar plantations. In 1853 he left Cuba for Spain, now an extremely rich man and thus an archetypal indiano – the term used to describe the usually poor emigrants who enriched themselves in the “Indies”, often Cuba.
In Barcelona, López played a leading role in Catalonia’s incipient industrial revolution and founded three major companies – Tabaco de Filipinas, Banco Hispano-Colonial and Transatlántica Española – all of which were key in the exploitation of Spain’s colonies. Later, the Banco Hispano-Colonial allowed him to lend money to a broke Alfonso XII for which the monarch named him Marqués de Comillas in 1878 – though Barcelona’s popular classes had their own name for him: el Negrero (the Slaver). And, lastly in the trio there is Transatlántica Española, whose ships were used in colonial wars in Cuba and Morocco, and later to transport the recruits which sparked the Tragic Week uprising of 1909.
López became the richest man in Spain and in 1871 consented for his daughter to marry the son of another slave-enriched indiano, Joan Güell. With the two fortunes welded, their son Eusebi Güell thus became the wealthiest man in Spain and allegedly the tenth richest man in the world.
▻https://stories.workingclasshistory.com/article/8023/slave-trader-statue-removed
#statue #toponymie_politique #toponymie #Barcelone #esclavage #histoire #histoire_coloniale #Espagne #Espagne_coloniale
ping @cede @reka
La #justice aux temps de l’esclavage
▻https://laviedesidees.fr/La-justice-aux-temps-de-l-esclavage
Exécutions et violences extrêmes sur les esclaves fugitifs, duels et homicides entre colons rarement condamnés, bannissement des individus qui dérangent l’ordre colonial, expérimentation des bagnes… Un siècle de pratiques judiciaires est examiné avec minutie dans le cadre spécifique de l’empire colonial français.
#Histoire #colonialisme #violence #esclavage #empire
▻https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20250303_justicedempire.pdf
"Code noir, crime contre l’humanité". Devoir de mémoire et abolition de l’esclavage vus par les rappeurs.
"La Commémoration tient souvent lieu d’histoire. En se focalisant sur l’abolition, le discours anti-raciste universaliste et assimilationniste contribue, consciemment ou non, à invisibiliser les populations serviles, effacées derrières le combat des abolitionnistes issus des métropoles coloniales. Une critique récurrente dans les titres du groupe La Rumeur , que l’on perçoit dans « les écrits restent » "un trou dans mon Histoire, un flou dans ma mémoire, et dans les bouquins toujours les mêmes couverts de gloire", « le chant des casseurs » ou 365 cicatrices : « J’ai pleuré, rarement ri comme à cette connerie d’abolition et à leurs 150 ans, ils peuvent se le foutre dans le fion. »
Aux Antilles, à la Réunion, les « descendants de coupeurs de cannes » comme le clame la Rumeur, s’insurgent contre la surreprésentation d’une geste européenne qui accorde, à leurs yeux, une place trop importante aux abolitionnistes, en premier lieu Schoelcher. Refusant de s’inscrire dans une mémoire uniquement victimaire, ou de commencer le récit historique par l’abolition, d’aucuns préfèrent s’intéresser au processus d’émancipation ou aux formes de résistances développées par les esclaves, dont le rôle actif dans la libération est aujourd’hui largement réévalué. Dans cette optique, les figures de révoltés, réels (Toussaint Louverture, Nat Turner, Zumbi de Palmares, Delgres) ou fictifs (Kunta Kinté) sont exaltées. « C’est le retour de Kunta Kinté contre les kouffar’s / Je viens débiter tout feu tout flammes, mon vrai nom c’est Youssoupha et / Je garde mon vrai blaze car, avec lui, je me sens trop libre et / Je voulais pas que les colons d’ici finissent par m’appeler Toby ». [Tiers Monde « Five minutes a slave »]"
▻https://lhistgeobox.blogspot.com/2025/02/code-noir-crime-contre-lhumanite-devoir.html
Et #Fabe bien sûr qui donne le titre
@rastapopoulos merci de corriger mes oublis.
#Decathlon : révélations sur un champion de l’#exploitation
Des vêtements innovants et bon marché : tels sont les ingrédients du succès de Decathlon. Mais des documents confidentiels obtenus par Disclose racontent une tout autre histoire sur le géant français du sport. Travail d’enfants, exploitation d’ouvriers #ouïghours en #Chine, liens avec la #déforestation au #Brésil… Enquête sur une #multinationale prête à tout pour maximiser ses profits.
La tente « 2 secondes ». Le sac à dos Quechua à 3 euros. Le masque intégral pour plonger à trois mètres de profondeur. Derrière ces produits iconiques, un nom qui rime avec innovation : Decathlon. La marque française a fait de son ingéniosité un emblème, vantant ses centres de conception au pied des Alpes, sur la côte Atlantique ou près de Lille. C’est là, dans le Nord, qu’elle a fait ses débuts en 1976, dans un petit entrepôt au bord d’une quatre-voies. Près de cinquante ans plus tard, elle a conquis les cœurs des consommateur·ices, s’affichant en tête des enseignes préférées des Français·es.
Cette performance ferait presque oublier que Decathlon est avant tout une machine à cash, qui ouvre un magasin tous les quatre jours dans le monde. Son chiffre d’affaires a doublé en dix ans, atteignant 15,6 milliards d’euros en 2023, pour 931 millions d’euros de bénéfice net. Une prouesse telle que l’entreprise, non cotée en bourse, a versé l’an dernier 1 milliard d’euros de dividendes à son actionnaire majoritaire, la famille #Mulliez, également propriétaire de #Leroy_Merlin, #Auchan, #Kiabi ou #Flunch. Un partage de valeur réalisé au détriment des salarié·es des magasins, dénoncent les syndicats de Decathlon, qui ont appelé à la #grève en décembre 2024 ; fait rarissime dans l’histoire de l’enseigne. Peu coutumière des polémiques, la marque avait vu son image écornée fin 2023, lorsque Disclose avait révélé la poursuite de ses ventes en #Russie à l’aide de sociétés domiciliées dans les #paradis_fiscaux. Déjà, « l’amour du sport » revendiqué par la marque semblait s’effacer derrière l’appât du gain. Ce que vient confirmer une nouvelle série d’enquêtes de Disclose.
Documents internes et témoignages inédits
Pendant un an, nous avons plongé dans les secrets de fabrication de la multinationale française. Grâce à l’analyse de plusieurs dizaines de documents internes, des témoignages inédits d’ex-employé·es et la collaboration de chercheur·euses indépendant·es, notre investigation met au jour les graves conséquences humaines et écologiques de la stratégie « low cost » de Decathlon.
Salaires misérables au #Bangladesh, #travail_d’enfants et #trafic_d’êtres_humains en Chine… D’après notre enquête, les principaux fournisseurs de Decathlon en Asie ont recours à plusieurs formes d’#esclavage_moderne. Ces conditions de production indignes sont la conséquence de la pression sur les coûts imposée par l’enseigne française à ses sous-traitants. Par souci d’économies, toujours, Decathlon compte aussi parmi ses partenaires des usines qui s’approvisionnent en #cuir auprès de géants du bœuf, accusés d’être les premiers responsables de la déforestation illégale au Brésil.
Dans les pas de la #fast_fashion
Alors que l’enseigne investit des millions pour ne pas être cataloguée comme une marque « low cost », ces deux mots s’affichent partout dans des documents transmis à Disclose par une source interne. Les prix bas, ce sont eux qui conduisent Decathlon à faire fabriquer la majeure partie de ses vêtements par des sous-traitants. Decathlon en compte 1 264 dans le monde, pour seulement… neuf sites de production « maison ». Pour s’assurer une rentabilité maximale, l’équipementier recherche en priorité les usines les moins chères. En l’occurrence, celles qui « travaillent pour des marques à bas prix et engagées dans la production de masse », comme le note un document interne, énumérant les critères pour sélectionner un sous-traitant. Une stratégie commerciale agressive qu’on aurait pu croire réservée aux géants chinois de la fast fashion, #Shein ou #Temu.
Ses principaux fournisseurs sont en Asie : par ordre d’importance, en Chine, au #Vietnam et au Bangladesh. Ce dernier est d’ailleurs qualifié de « #low_cost_country » (« pays à bas coût »), dans une feuille de route interne. Confectionner des vêtements dans ce pays — où plus de la moitié de la population vit dans un bidonville — est une « force » pour Decathlon, renseigne le même document. Ici, le groupe travaille avec des fournisseurs présentés comme « #ultra_low_cost », qui emploient des adolescent·es, pouvant être légalement rémunéré·es sous le salaire minimum. D’autres usines intégrées à sa chaîne de production dans le pays sont qualifiées de « clandestines » par un ancien salarié. Bien qu’elles fournissent jusqu’à 10 % des composants d’une chaussure, la marque n’y effectue aucun audit, dévoile Disclose dans un premier volet de son enquête.
En bout de chaîne, ce sont les ouvriers qui confectionnent les produits, #Quechua, #Kipsta, #Domyos ou #Kalenji qui paient le prix du système Decathlon. Disclose a obtenu une nomenclature interne qui détaille le coût de fabrication d’une basket pour enfant très populaire, la Decathlon PW 540. Sur les 8,61 euros de prix de revient au Bangladesh, le salaire des ouvriers et ouvrières représente seulement 2,84 euros. Prix de vente en France : 25 euros.
Un champion de l’exploitation
La soif de profit a poussé Decathlon dans les bras d’autres sous-traitants problématiques. En Chine, cette fois-ci. Ce deuxième épisode de notre enquête, publié jeudi 6 février, en partenariat avec Cash Investigation*, révèle que l’un de ses principaux partenaires locaux a recours au travail forcé des Ouïghours, une minorité musulmane persécutée par Pékin. Deux usines chinoises travaillant pour Decathlon utiliseraient également du coton originaire du Xinjiang, la région d’origine des Ouïghours, et où les accusations de travail forcé sont légion.
Notre enquête sur la multinationale aux 931 millions d’euros de bénéfices en 2023, nous a aussi amené au Brésil. Ce troisième volet, publié en partenariat avec le média néerlandais Follow the Money, le samedi 8 février, s’intéresse à l’origine d’une autre matière première : le cuir utilisé dans les célèbres chaussures de randonnée Quechua. Les usines qui les assemblent au Vietnam utilisent des peaux de bovins en provenance du Brésil, au risque de contribuer à l’éradication des forêts primaires dans le pays.
Confrontée à nos révélations, Decathlon se contente d’affirmer son « engagement en faveur d’un approvisionnement responsable ». L’entreprise assure par ailleurs « condamner fermement toute forme de travail forcé et de travail d’enfant ». Sa course aux prix les plus bas vient pourtant contredire ces engagements. Jusqu’à faire mentir le fondateur de la marque, Michel Leclercq, qui avait coutume de dire : « Il est interdit de tromper un client chez Decathlon ».
►https://disclose.ngo/fr/article/decathlon-revelations-sur-un-champion-de-lexploitation
#sous-traitance #enquête
La face cachée de Yogi Tea — On Yoga Mat
▻https://onyogamat.com/tendances/la-face-cachee-de-yogi-tea
Le thé est souvent perçu comme un élixir de santé, un moyen naturel de se détendre ou d’améliorer son bien-être. Parmi les marques qui exploitent cette image, Yogi Tea s’est rapidement imposée comme une référence mondiale, notamment pour ses infusions à base de plantes aux multiples bienfaits. Bien qu’il soit fréquemment associé à la pratique du yoga Kundalini et à la méditation, Yogi Tea est avant tout un produit commercial.
Fondée par Yogi Bhajan, le créateur du Kundalini Yoga, Yogi Tea s’appuie sur cette connexion pour véhiculer une image de bien-être.
Cependant, derrière cette façade se cache une face obscure, qui dépasse largement les enjeux marketing et touche à des aspects souvent ignorés et problématiques.
Décryptons cela ensemble.
L’exploitation des étudiants de Yogi Bhajan
Une des controverses les plus importantes entourant Yogi Tea concerne son origine.
Yogi Bhajan, fondateur du mouvement Kundalini Yoga aux États-Unis et promoteur du thé, a utilisé ce produit pour renforcer sa marque spirituelle. Cependant, l’idée et la fabrication initiale de Yogi Tea n’étaient pas les siennes.
Selon plusieurs témoignages, notamment dans des ouvrages tels que Premka ; “White Bird in a Golden Cage”, les disciples, souvent engagés dans le mouvement Kundalini, travaillaient bénévolement ou pour des salaires très modestes, motivés par leur foi et leur dévouement.
Une fois que Yogi Tea est devenu un produit rentable, Yogi Bhajan s’est attribué le projet, exploitant les connaissances et le travail de ses étudiants pour en faire une marque commerciale prospère. Les profits n’ont bénéficié qu’à lui et à ses proches associés (empire 3HO), laissant les véritables contributeurs dans l’ombre.
Cette exploitation met en lumière les dynamiques de pouvoir et les abus économiques souvent dénoncés dans les groupes spirituels où un maître charismatique exerce une emprise forte sur ses disciples.
#dérives_sectaires #exploitation (de main d’œuvre) #esclavage
Le pouvoir colonial "Danemark-Norvège"
Un nouveau livre sur la question : Finn-Einar Eliassen, En kort introduksjon til Danmark-Norge som kolonimakt (Une courte introduction au Danemark-Norvège comme puissance coloniale), Cappelen Damm Academic, Oslo,2024.
Oui, les Norvégiens n’aiment pas l’idée mais ils ont bien été coloniaux et esclavagistes via le Danemark.
Pendant près de deux cents ans – de 1620 à 1814 – la Norvège faisait partie d’une puissance coloniale appelée Danemark, mais souvent désignée aujourd’hui sous le nom de Danemark-Norvège, pour souligner qu’il s’agissait de deux royaumes, bien que la Norvège ne disposait d’aucune autonomie.
Le Danemark-Norvège possédait des colonies et des territoires sur quatre continents :
-trois îles-plantations dans les Caraïbes
– deux comptoirs commerciaux en Inde
– une série de forts dédiés à la traite des esclaves sur la Côte de l’Or, en Afrique de l’Ouest.
Les Norvégiens étaient actifs et jouaient divers rôles dans toutes les parties de l’empire colonial dano-norvégien. Cela était particulièrement vrai dans le domaine de la navigation maritime, y compris le commerce transatlantique des esclaves, où de nombreux habitants du sud de la Norvège gagnaient leur vie comme armateurs, capitaines ou membres d’équipage.
Les forges fournissaient des canons, des balles et du fer, qui servaient à fabriquer des chaînes pour esclaves et des moyens de paiement. Par ailleurs, les produits coloniaux devenaient des biens de consommation populaires, notamment le sucre des « îles danoises » dans les Caraïbes, qui était raffiné dans des « raffineries de sucre » à Copenhague, Trondheim, Bergen et Halden.
Pour le Danemark, cette période coloniale s’est prolongée jusqu’au début de la Première Guerre mondiale.
le port de Christiansted, à St Croix à la fin du XVIIIe siècle (actuelles Îles Vierges des États-Unis).
L’auteur vient à Arendal fin janvier pour présenter son livre, l’occasion de s’intéresser d’un peu plus près à cette ancienne colonie d’où est originaire un certain Alexander Hamilton, devenu père fondateur des États-Unis et premier secrétaire au Trésor des États-Unis, architecte du système financier de la nation. C’est La romancière et poète américaine Sophie Schiller qui revient sur sa vie dans une livre paru en 2020 :
Sophie Schiller, The Lost Diary of Alexander Hamilton, Tradewinds Publishing, 2020.
En 1765, Alexander Hamilton arrive avec sa famille à Saint-Croix. Lorsqu’il assiste à la torture d’un jeune esclave africain, Alex jure d’agir. Il persuade son oncle d’acheter Ajax et promet de lui rendre sa liberté. Son père abandonne la famille et sa mère meurt de la fièvre jaune. Devenu orphelin, pour survivre, il travaille dans une maison de commerce où il apprend les « secrets qui enrichissent les hommes et les nations ». La nuit, il se cultive en lisant et rêve de gloire.
Au XVIIIe siècle, la contrebande était une activité primordiale. Elle assurait la survie économique des treize colonies, car sans le commerce illicite avec les Antilles, elles seraient restées endettées auprès des banquiers londoniens, face aux lourdes taxes imposées par le roi George.
Peter Andreas évoque cette période dans un livre aussi très intéressant où il explique tout simplement que les États-Unis sont nées comme une nation de crapules et de contrbandiers.
Peter Andreas, Smuggler Nation, Owford University Press, 2014.
Alexander Hamilton venait donc des Antilles. Enfant grandissant à Saint-Croix, il se trouvait au cœur du commerce caribéen, considéré comme un "entrepôt", un centre de transbordement clé dans le système commercial colonial. La contrebande y jouait un rôle central. Si le sucre a mis les Antilles sur la carte, c’est la contrebande qui les reliait au reste du monde. Sans cette activité, la Révolution américaine n’aurait pas été possible.
Sculptures dedicated to our enslaved African ancestors by Kwame Akoto-Bamfo
▻https://africanancestry.com/blogs/news/sculptures-dedicated-to-our-enslaved-african-ancestors-by-kwame-ako
▻https://issuu.com/rimu751/docs/africa-travel-2021-november_1_/s/14171118
▻https://www.bbc.com/news/av/world-africa-48744703
Sculptures dedicated to enslaved Enslaved African ancestors lost by drowning, rivers, lakes and the Atlantic oceans by Kwame Akoto-Bamfo, Ghanaian sculptor.
"What you see are the faces of our ancestors who were caught within slavery... I’m trying to portray what our ancestors went through... So we have various narratives. We have various people from different tribes. We have various states in which they were before they were captured. There were those who were prisoners of war. Those were who were just purely kidnapped. There were those who were coerced. There were those who were clueless as to what was really happening. There are just so many narratives and it’s not a single story, hence the decision to make it on this scale. So that even though we cannot create as many sculptors as our ancestors who were lost, we will have clear representation of what really happened... We are using human heads because the art itself is paying homage to our ancient Akan practice of creating portraits of the dead... I want the installation to be that point of reference for how great we were, what went wrong and the possibility of us getting our greatness back,” says Kwame.
▻https://www.youtube.com/watch?v=mYURAbhYNy4
Libye : la vidéo d’une Ethiopienne torturée rappelle le sort tragique des migrants
▻https://www.lemonde.fr/afrique/article/2025/01/14/libye-la-video-d-une-ethiopienne-torturee-rappelle-le-sort-tragique-des-migr
Libye : la vidéo d’une Ethiopienne torturée rappelle le sort tragique des migrants
Par Nissim Gasteli (Tunis, correspondance)
Naima Jamal, une Ethiopienne de 20 ans, a les mains liées, accrochées au-dessus de sa tête à une chaîne qui descend du plafond. Vêtue d’une longue robe, enturbannée d’une pièce d’étoffe, elle semble attendre son supplice. Ses bourreaux, invisibles sur les images, aspergent d’abord son visage d’eau, comme pour l’empêcher de respirer, avant de la battre à coups de bâton. Elle crie maintes fois sa douleur. Au bout de quarante-trois secondes, la vidéo s’interrompt alors que la séance de torture semble se poursuivre.
Filmé dans une lugubre geôle du sud de la Libye, l’enregistrement, accompagné d’une photographie où l’on voit la jeune femme à genoux, ligotée et bâillonnée devant plusieurs dizaines d’hommes accroupis, têtes recroquevillées entre leurs jambes, a été envoyé à sa famille, restée en Ethiopie, dans le but d’obtenir une rançon contre sa libération. Les images, transmises ensuite à l’organisation de défense des droits des migrants Refugees in Libya, ont été diffusées par cette dernière, lundi 6 janvier, sur les réseaux sociaux.
Elles ont suscité une vive consternation dans un contexte où le sort réservé aux migrants en Libye, arrêtés, détenus dans des conditions atroces, violentés, torturés, extorqués et parfois revendus entre trafiquants d’être humains, est progressivement tombé dans l’oubli. En 2017, un reportage de la chaîne américaine CNN révélant l’existence d’un marché aux migrants réduits en esclavage près de Tripoli avait pourtant suscité de vives condamnations internationales.
« Telle est la réalité de la Libye aujourd’hui », a réagi David Yambio, le fondateur de Refugees in Libya, lui-même passé par les centres de détention libyens et aujourd’hui réfugié en Italie : « Ce n’est pas assez de qualifier de chaotique ou d’anarchique, ce serait trop gentil. La Libye est une machine construite pour réduire les corps noirs en poussière. Les ventes aux enchères d’aujourd’hui comportent les mêmes calculs froids que celles d’il y a des siècles : un homme réduit à la force de ses bras, une femme à la courbe de son dos, un enfant au potentiel de ses années. »
« Crimes contre l’humanité »
Selon les informations recueillies par Refugees in Libya auprès de sa famille, Naima Jamal, originaire de l’Oromia, une province éthiopienne en proie à des affrontements meurtriers entre milices communautaires, est arrivée dans la région de Koufra en mai 2024. Située dans le sud-est de la Libye, celle-ci est traversée par d’importantes routes transsahariennes reliant le Soudan et le Tchad à la Méditerranée. Depuis, « sa famille est soumise à d’énormes exigences de la part des trafiquants, dont les appels sont chargés de menaces et de cruauté, et dont les demandes de rançon augmentent au fil des semaines », explique l’organisation sur X, précisant que les ravisseurs réclament 6 000 dollars (environ 5 850 euros) pour sa libération.
Le cas de la jeune femme, détenue avec une cinquantaine de personnes qui seraient aussi dans l’attente du paiement d’une rançon, est loin d’être isolé. Depuis la chute de Mouammar Kadhafi, en 2011, la Libye est l’un des points majeurs de transit pour les migrants en route vers l’Europe. En 2023, le rapport d’une mission d’enquête indépendante mandatée par le Conseil des droits de l’homme de l’ONU a conclu qu’« il y a des motifs raisonnables de croire que les migrants à travers la Libye sont victimes de crimes contre l’humanité et que des actes de meurtre, de disparition forcée, de torture, de réduction en esclavage, de violence sexuelle, de viol et d’autres actes inhumains sont commis dans le cadre de leur détention arbitraire ».
« Les migrants sont souvent détenus par les trafiquants directement après leur entrée en Libye dans de ce qu’on pourrait qualifier de centres de torture ou de prisons de trafiquants », observe Jérôme Tubiana, conseiller de l’ONG Médecins sans frontières (MSF) sur les questions de migration : « La pratique de la détention et de la torture contre rançon s’est systématisée depuis déjà une dizaine d’années. Entre 2016 et 2020, la plus grande partie de nos patients, surtout dans notre clinique de Beni Oualid [à 160 km au sud-est de Tripoli], étaient passés par ce système de torture contre rançon. »
De nombreux migrants sont morts en détention à cause de la torture. En mars 2024, une fosse commune contenant le corps de 65 personnes identifiées comme des migrants par l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a été découverte dans le sud-ouest de la Libye. En plus des trafiquants, les migrants sont soumis aux violences de nombreuses institutions étatiques, notamment lors de leur détention après les interceptions en mer conduites par les gardes-côtes libyens, financés et équipés par l’Union européenne. Là aussi, ils sont contraints de payer pour être libérés.
« Il y a une pratique généralisée de la demande de paiement qui nuit à la survie des migrants », regrette Jérôme Tubiana, espérant, sans y croire réellement, que le cas de Naima Jamal « pourra provoquer des changements ».
#Covid-19#migrant#migration#libye#OIM#ethiopie#femme#esclavage#traite#sante#santementale#violence#detentiion
The Last Wildfire-Fighting Camp for Incarcerated Teens in California | Teen Vogue
▻https://www.teenvogue.com/story/wildfire-camp-incarcerated-teens
Despite its minimal security, Pine Grove is a California Division of Juvenile Justice (DJJ) facility. It’s where teenage boys and young men ages 17 to 24 are incarcerated, and, as soon as they turn 18, are formally trained to contain and prevent California’s ever-worsening wildfires. These teenagers and young men — 95% of whom are Black, Latinx, or Filipino — earn between $2.20 and $4 per hour, plus an additional $1 an hour when they’re actively fighting fires, according to the DJJ.
▻https://www.democracynow.org/2018/9/12/a_new_form_of_slavery_meet
We go behind the scenes of California’s raging climate-fueled wildfires with the hidden men and women on the front lines of the state’s ever-growing fire season: prisoner firefighters. Of the 13,000 firefighters battling blazes across the state, more than 2,500 are prisoners. While salaried firefighters earn an annual mean wage of $74,000 a year plus benefits, prisoners earn $1 per hour when fighting active fires.
1 $ de l’heure pour ce genre de taf, c’est de l’#esclavage tout court. De plus, s’il y a des accidents ou des décès, c’est pas grave : ce sont des taulards en majorité noirs ou latinos.
#racisme #suprémacisme_blanc #L'ordre_et_la_morale
Le système d’audit défaillant des produits de luxe Thomson Reuters 2025
L’année dernière, les Manufactures Dior, filiale italienne de LVMH, se sont appuyées sur des inspections formelles pour évaluer les normes de travail et de sécurité au sein de sa chaîne d’approvisionnement. Dans certains cas, ces certifications n’ont pas permis de détecter des problèmes flagrants, selon une étude de Reuters portant sur des documents judiciaires non publiés.
AZ Operations, un sous-traitant des Manufactures Dior chargé de la production d’articles en cuir et basé près de Milan, la capitale italienne de la mode, a été accusé par les procureurs italiens en juin d’être une façade pour une entreprise qui exploitait des travailleurs. Cependant, AZ Operations a passé deux inspections environnementales et sociales en 2023, en janvier et en juillet, selon des documents d’audit non publiés examinés par Reuters.
Cette année, des enquêtes menées à grande échelle par Milan ont mis au jour des malversations dans la chaîne d’approvisionnement des produits de luxe italiens de Dior, Giorgio Armani et Alviero Martini, comme l’a précédemment rapporté Reuters.
L’audit n’a pas relevé d’irrégularités.
En juillet 2023, un autre audit réalisé par Davide Albertario Milano srl, un important fournisseur direct des Manufactures Dior qui travaillait avec AZ Opérations, n’a également relevé « aucune non-conformité » et a certifié que le travail avait été effectué à un niveau élevé et conformément aux conditions contractuelles.
Bien qu’elle ait passé les audits avec succès, une enquête de police sur ses activités en 2023 a révélé qu’AZ Operations était « de facto inexistante », selon les documents du tribunal de Milan. En outre, les inspections de la police en avril 2024 ont révélé que la société était une couverture pour une entreprise distincte, New Leather Italy, qui exploitait des travailleurs sans papiers dans des conditions similaires à celles d’un atelier de misère, selon les mêmes documents.
Cette découverte est l’un des facteurs qui ont incité les procureurs de Milan à placer les Manufactures Dior sous administration judiciaire en juin.
Dans un communiqué publié en juillet à la suite des révélations des enquêtes des procureurs de Milan, Dior a déclaré qu’elle condamnait fermement les pratiques illégales découvertes chez deux de ses sous-traitants, affirmant que ces actes indignes contredisaient « ses valeurs et le code de conduite signé par ces fournisseurs ». .
« Consciente de la gravité des violations commises par ces fournisseurs et des améliorations à apporter à ses contrôles et procédures, la maison Dior collabore avec l’administrateur italien désigné et les autorités italiennes », a également déclaré la marque française à l’époque.
Dior ajoutait dans le communiqué que ses équipes travaillaient intensément au renforcement des procédures existantes : « Malgré des audits réguliers, ces deux fournisseurs ont manifestement réussi à dissimuler ces pratiques ».
.
FFC et Adamo Adriano n’ont pas répondu aux tentatives de Reuters pour les joindre.
Davide Albertario n’a pas répondu aux questions posées par Reuters sur les inspections effectuées chez AZ Operations.
New Leather Italy n’a pas répondu à une demande de commentaire de Reuters.
Les groupes mondiaux du secteur du luxe, dont LVMH, confient généralement la majeure partie de leur production à une myriade de sous-traitants externes, selon les experts du secteur.
Nombre d’entre eux sont basés en Italie, pays réputé pour ses compétences artisanales et qui représente entre 50% et 55% de la production mondiale de vêtements et d’articles en cuir de luxe, selon les calculs de la société de conseil Bain.
"Peu importe le nombre de contrôles que nous effectuons, il y a toujours quelque chose qui nous échappe", a déclaré Renzo Rosso, fondateur du groupe de mode italien OTB, qui fabrique les vêtements Diesel, lors d’un événement commercial en septembre, en référence à la complexité de la supervision de la chaîne d’approvisionnement italienne.
Malgré les risques, des initiés et des experts ont déclaré à Reuters que le fait de s’appuyer sur les fournisseurs est une stratégie délibérée pour maintenir les coûts à un niveau bas et gérer la demande.
"Le modèle économique de la mode repose sur des tactiques de réduction des coûts, ce qui conduit les marques de mode à changer de fournisseurs", a déclaré Hakan Karaosman, professeur associé à l’université de Cardiff, dont les recherches portent sur la durabilité de la chaîne d’approvisionnement.
Même si Dior n’a pas directement abusé des travailleurs, le mécanisme d’exploitation du travail « a été alimenté de manière coupable par Manufactures Dior srl qui n’a pas effectué d’inspections ou d’audits efficaces au fil des ans pour vérifier les conditions et l’environnement de travail réels », ont déclaré les procureurs de Milan dans les documents judiciaires du mois de juin.
À l’heure actuelle, il n’existe pas d’obligation légale ferme en Italie pour les groupes de luxe d’auditer leurs fournisseurs. Mais une surveillance insuffisante peut entrer en conflit avec les déclarations de durabilité faites aux investisseurs et aux consommateurs concernant l’artisanat et les normes de responsabilité sociale et d’entreprise, entraînant des risques pour la réputation et, dans certains cas, une responsabilité civile si l’exploitation des travailleurs est constatée dans la chaîne d’approvisionnement.
LVMH, par exemple, a déclaré dans son rapport sur la responsabilité sociale et environnementale 2023 qu’elle « s’efforce de veiller à ce que ses fournisseurs et leurs prestataires de services respectent les droits de l’homme et de les aider à appliquer les meilleures conditions possibles en matière d’emploi, de santé et de sécurité ».
Les enquêtes sur la chaîne d’approvisionnement du secteur du luxe en Italie ont incité certains actionnaires de LVMH à demander au mastodonte de 330 milliards de dollars, propriété du milliardaire français Bernard Arnault, de mieux contrôler la manière dont ses sous-traitants traitent les travailleurs.
En novembre, LVMH a déclaré à un groupe d’investisseurs qu’il procédait à un audit de tous ses fournisseurs directs et de ses sous-traitants immédiats. Dans une déclaration ultérieure à Reuters en novembre, LVMH a déclaré avoir effectué plus de 2.600 audits sur site dans le monde cette année. L’autorité antitrust italienne a déclaré en juillet qu’elle enquêtait pour savoir si Dior et Armani avaient induit les consommateurs en erreur.
En juillet, Armani s’est dit confiant quant au « résultat positif de l’enquête (antitrust) », déclarant dans un communiqué que ses sociétés s’engageaient pleinement à coopérer avec les autorités et qu’elles estimaient que les allégations n’étaient pas fondées.
.
Des inspections souvent limitées aux fournisseurs directs et non aux sous-traitants.
Les marques déterminent la profondeur des contrôles et le champ d’action des auditeurs, et les inspections sont souvent limitées aux fournisseurs directs et non aux sous-traitants, où se situent généralement les plus gros problèmes, ont déclaré quatre auditeurs et responsables de la chaîne d’approvisionnement des produits de luxe avec lesquels Reuters s’est entretenu.
Les audits ont tendance à être planifiés à l’avance, ce qui permet aux fournisseurs de donner une meilleure image de la situation, par exemple en débarrassant les locaux des travailleurs qui n’ont pas de contrat en bonne et due forme, ont déclaré ces personnes.
Le 9 mai 2023, par exemple, l’auditeur externe Adamo Adriano a envoyé à Pelletterie Elisabetta Yang, un autre fournisseur des Manufactures Dior basé près de Milan, un avis écrit indiquant qu’il procéderait à une inspection le 26 mai 2023, selon les documents d’audit examinés par Reuters.
Dans cet avis, Adriano demandait d’analyser les contrats de travail, les organigrammes, les fiches de paie et une douzaine d’autres documents. Le contrôle a bien eu lieu, mais il était « plus formel que substantiel », ont écrit les enquêteurs à propos de l’audit. L’évaluation n’a révélé aucune irrégularité.
En mars 2024, la police a pénétré dans l’atelier d’Elisabetta Yang, qui abritait également un réfectoire et plusieurs chambres. Ils y ont trouvé 23 travailleurs, dont cinq en situation irrégulière. Les travailleurs vivaient et travaillaient « dans des conditions d’hygiène et de santé inférieures au minimum requis », selon les documents du tribunal.
.Adriano n’a pas répondu aux demandes de commentaires de Reuters concernant l’audit d’Elisabetta Yang. Reuters n’a pas été en mesure de contacter Elisabetta Yang aux adresses électroniques officielles citées par la chambre de commerce locale.
En tant qu’acteurs privés, les auditeurs ne peuvent pas accéder librement aux usines ou aux ateliers en dehors des heures convenues et ne peuvent pas collecter des documents qui ne sont pas soumis spontanément par les fournisseurs, ont déclaré à Reuters deux auditeurs de la chaîne d’approvisionnement du luxe basés en Italie.
Mentir sur les heures de travail
Le temps alloué aux inspections sur site est souvent trop court pour examiner les documents et interroger les employés, ont ajouté ces personnes.
Cinq travailleurs de la chaîne du luxe basés en Toscane et employés dans des ateliers distincts au service de grandes marques ont confirmé à Reuters que les propriétaires d’ateliers étaient au courant à l’avance des audits et qu’ils nettoyaient leurs locaux et préparaient le personnel aux réponses à donner aux équipes de contrôle le jour de l’inspection. Tous ont refusé d’être nommés par crainte de perdre leur emploi.
« Nous avions l’habitude de dire que nous ne travaillions que quatre heures par jour, conformément à notre contrat (officiel) à temps partiel », a déclaré Abbas, né au Pakistan, qui travaille dans le centre de fabrication du cuir de Prato. « Mais comment ont-ils pu penser que nous fabriquions 1.300 sacs par jour avec 50 travailleurs employés seulement quatre heures par jour ? », a ajouté M. Abbas, qui a déclaré travailler 14 heures par jour, six jours par semaine.
Le jour de l’audit, les employés ayant des contrats à temps partiel ont été priés de partir dès la fin de leur quart de travail officiel, mais ont dû revenir et continuer à travailler après le départ des auditeurs, a-t-il ajouté.
Un autre travailleur, également originaire du Pakistan et employé dans un autre atelier de cuir de la région de Florence, a déclaré que les propriétaires de l’usine avaient prévenu les travailleurs de la date de l’inspection et leur avaient demandé de mentir sur leurs heures de travail. . Fabio Roia, président du tribunal de Milan, a déclaré à Reuters que les entreprises n’investissaient pas suffisamment dans leurs systèmes de contrôle et ne remettaient généralement pas en question les prix extrêmement bas proposés par les sous-traitants pour la fourniture de biens ou de services.
La petite marque de mode Alviero Martini, célèbre pour ses sacs en cuir décorés de motifs de cartes géographiques, a également été visée par les enquêtes italiennes pour avoir prétendument sous-traité des travaux à des entreprises italiennes appartenant à des Chinois qui maltraitaient les travailleurs.
Le groupe Alviero Martini était « attentif à la sélection de ses fournisseurs directs [...], mais le recours à des sous-traitants n’était pas contrôlé correctement », a déclaré dans une interview Ilaria Ramoni, administratrice judiciaire chargée de superviser les activités du groupe jusqu’en octobre.
Le groupe, qui n’est plus sous administration judiciaire, n’a pas répondu à une demande de commentaire. Il a déclaré en septembre qu’il n’était pas au courant des comportements illégaux au sein de sa chaîne d’approvisionnement. . Dior et Armani font toujours l’objet d’une surveillance judiciaire spéciale dans le cadre de l’enquête de Milan sur l’exploitation du travail.
Cet article est une traduction automatique. ▻https://ww.fashionnetwork.com/news/Inside-luxury-goods-broken-audit-system,1688952.html
Source : ▻https://fr.fashionnetwork.com/news/Le-systeme-d-audit-defaillant-des-produits-de-luxe,1689030.html
#luxe #esclavage #lvmh #dior #armani #alviero_martini #diesel #bernard_arnault #az_operations #contrôles #multinationales
#crédit_suisse aurait dissimulé des comptes liés aux nazis lors d’investigations dans les années 90
Une enquête menée par une commission du Sénat américain a révélé que Credit Suisse aurait dissimulé des informations lors de précédentes investigations menées dans les années 90 sur des comptes bancaires ayant appartenu à des nazis à l’époque de la Seconde Guerre mondiale. . . . . .
Suite : ▻https://www.rts.ch/info/suisse/2025/article/credit-suisse-accuse-de-cacher-des-comptes-nazis-enquete-americaine-revele-28744
Suivi du #droit_à_la_vie – Année #2024
En 2024, 10 457 personnes sont mortes à la frontière occidentale euro-africaine.
Notre rapport “Droit à la vie 2024” fait état de la période la plus meurtrière jamais enregistrée, avec des chiffres dévastateurs de 30 morts par jour en moyenne. Parmi les victimes figurent 421 femmes et 1 538 enfants et adolescents.
La route de l’Atlantique, avec 9 757 morts, reste la plus meurtrière au monde. Les tragédies ont particulièrement augmenté sur la route mauritanienne, consolidant ce pays comme le principal point de départ vers les îles Canaries. La route algérienne, en mer Méditerranée, est la deuxième plus meurtrière selon nos registres, avec 517 victimes. Le #détroit_de_Gibraltar a coûté la vie à 110 personnes et 73 autres ont perdu la vie sur la #route_d’Alboran. En outre, 131 bateaux ont été perdus avec toutes les personnes à bord.
L’omission du devoir de sauvetage et l’#externalisation des frontières et du sauvetage sont parmi les principales causes de l’augmentation du nombre de décès aux frontières de l’État espagnol
Outre ces chiffres, le rapport Droit à la Vie 2024 dénonce les principales causes de cette augmentation des naufrages et des victimes. Parmi les causes principales, nous soulignons l’omission du devoir d’assistance, la priorisation du contrôle migratoire sur le droit à la vie, l’externalisation des frontières dans des pays sans ressources adéquates, l’inaction et l’arbitraire dans les sauvetages, la criminalisation des organisations sociales et des familles, ainsi que les situations d’extrême vulnérabilité qui poussent les migrants à se jeter à la mer dans des conditions très précaires.
Les #femmes confrontées à la #violence_structurelle à la frontière
Le rapport analyse également la situation des femmes lors des traversées migratoires, qui se font principalement dans des embarcations pneumatiques entre #Agadir et #Dakhla. En transit, ces femmes subissent des violences, des #discriminations, du #racisme, des #expulsions et des #violences_sexuelles, et sont contraintes de survivre dans des conditions extrêmes qui les poussent à la #mendicité, à la #prostitution et à des #emplois_précaires, tout en risquant d’être recrutées par des réseaux de trafiquants d’êtres humains.
Un nombre croissant de femmes migrantes se déplacent en #pirogue depuis le #Sénégal, la #Gambie et la #Mauritanie pour échapper aux conflits et à l’impact du #changement_climatique dans les régions appauvries. On observe également une présence croissante de femmes sur la route des #Baléares en provenance d’Afrique centrale et occidentale, traversant la Libye et la Tunisie et subissant des violences, de l’#esclavage, des #féminicides raciaux et des #déplacements_forcés vers l’#Algérie.
Le manque de protection des #enfants sur les routes migratoires
Notre rapport fait état d’une augmentation du nombre d’enfants et d’adolescents sur les principales routes migratoires vers l’Espagne, qui continuent de souffrir d’un manque de protection et de garanties de la part des autorités. Ces mineurs sont traités comme des migrants plutôt que comme des enfants, et sont donc exposés au marketing politique et sont la cible de discours de haine, ce qui les expose à des situations dans lesquelles leurs droits sont violés.
La situation est particulièrement critique aux #îles_Canaries, où des enfants non identifiés comme tels vivent avec des adultes dans des centres d’accueil, une réalité qui les expose à de graves dangers.
Il reste difficile pour les familles de dénoncer et de rechercher leurs #enfants_disparus le long des routes migratoires
Un autre aspect analysé dans le rapport Droit à la vie 2024 est la réalité des familles qui recherchent leurs proches #disparus à la frontière occidentale euro-africaine. Malgré quelques progrès dans la réception des plaintes et des exemples de bonnes pratiques, les obstacles à l’exercice de leurs droits restent nombreux, et les difficultés à prélever des échantillons d’ADN ou à déposer des plaintes sont particulièrement choquantes. Ces familles sont ainsi re-victimisées par un système qui les stigmatise et considère leurs proches comme des victimes de seconde zone. En l’absence de garanties pour l’exercice de leurs droits, les familles courent le risque de tomber entre les mains de bandes d’extorqueurs.
Face à ces situations difficiles, les familles s’organisent en réseaux communautaires et se tournent vers la famille élargie pour surmonter les obstacles qui les empêchent de retrouver leurs proches. Chaque année, les familles à la recherche de leurs proches sont confrontées à un système de mort systématique aux frontières qui fait des milliers de victimes comme celles décrites dans ce rapport.
▻https://caminandofronteras.org/fr/monitoreo/suivi-du-droit-a-la-vie-annee-2024
#caminando_fronteras #rapport #route_Atlantique #Espagne #statistiques #chiffres #mourir_aux_frontières #morts_aux_frontières #migrations #réfugiés #identification #disparitions #missing
ping @6donie
Sur la route migratoire entre l’#Algérie et l’#Espagne, une hausse effrayante des #naufrages
▻https://seenthis.net/messages/1090989
Coloniser par l’allaitement sur l’île de #La_Réunion
Dans un livre passionnant paru en 2020, Nous qui versons la vie goutte à goutte (Dalloz),
la chercheuse en science politique Myriam Paris étudie la lactation féminine à La Réunion du XVIIe siècle à nos jours.
#féminisme
#colonisation
#esclavage
#racisme
#allaitement
#histoire
▻https://survie.org/billets-d-afrique/2024/338-ete-2024/article/coloniser-par-l-allaitement
"Chez moi" de Casey. Visite guidée musicale d’une Martinique toujours coloniale.
▻https://lhistgeobox.blogspot.com/2024/11/chez-moi-de-casey-ou-la-visite-guidee.html
« Tout au long de son œuvre, la rappeuse insiste sur les séquelles profondes laissées par la période de l’esclavage. La répartition des terres et de la richesse en Martinique est en grande partie un héritage de l’esclavage. Au cours de la période coloniale, les colons européens concentrent entre leurs mains les plantations de canne à sucre, la principale richesse de l’île. L’abolition ne modifie en rien cette situation, d’autant que les anciens esclaves ne reçoivent aucune compensation. Les descendants des anciens colons demeurent les principaux propriétaires fonciers et, aujourd’hui, c’est encore "le béké qui très souvent tient les usines". Ainsi, les structures économiques mises en place pendant la période coloniale et esclavagiste n’ont pas fondamentalement été remises en cause, comme en attestent les écarts de revenus et de patrimoine abyssaux entre les différentes couches de la société. Casey ne peut qu’en conclure qu’aujourd’hui Madinina, l’île aux fleurs est une colonie ?" »
Bruno Maillard. « Les marrons ont été “déconscientisés” »
▻https://afriquexxi.info/Bruno-Maillard-Les-marrons-ont-ete-deconscientises
Entretien · Le succès en France du film de Simon Moutaïrou, Ni chaînes ni maîtres, tourné sur l’île Maurice, met en lumière un phénomène très largement méconnu du grand public : le marronnage. Spécialiste de l’esclavage dans l’océan Indien, l’historien Bruno Maillard explique pourquoi des captifs décidaient de fuir les plantations, et en quoi cette histoire mérite d’être racontée.
J’ai malheureusement trouvé que le choix du personnage de Camille Cottin « Madame la Victoire » même si c’est un personnage historique, nuit terriblement au scénario. J’imagine que 99.9% des chasseurs de marrons étaient des hommes. Faire un focus sur cette exception égare le propos et pourrit le film.
Madame la Victoire eut son pendant réunionnais en la personne de « Madame Desbassayns ». De là à dire que les seules femmes remarquables de cette période furent celles qui se comportèrent comme des hommes ...
▻https://fr.wikipedia.org/wiki/Madame_Desbassayns
Un article de la presse mauricienne concernant Madame la Victoire : ▻https://lexpress.mu/s/quand-amedee-nagapen-decrivait-madame-la-victoire-chasseresse-de-marrons-53
#esclavage #colonisation #plantation #Mascareignes #marronnage #esclaves_marrons
Gwoka, le pouls de la Guadeloupe.
"Menacé un temps de disparition, cantonné aux régions rurales, le gwo-ka s’enrichit d’une puissante dimension contestataire à partir de la fin des années 1960, au moment où l’industrie sucrière traverse une crise profonde et que s’affirme la lutte indépendantiste. C’est aussi à cette époque qu’ont lieu les premiers enregistrements de gwo-ka en 45-tours. Ils sont le fait de tambouyés chevronnés (Vélo et Boisbant), ainsi que du chanteur Robert Loyson. Dans « Gwadloup tranglé », ce dernier dénonce les fermetures d’usines, qui précipite les ouvriers dans la misère. « La Guadeloupe s’étouffe ! Messieurs la Guadeloupe s’étouffe, elle ne s’en sortira pas (…) Nous vivons de la canne, nous la vendons à l’usine, vous avez fermé l’usine de Sainte-Marthe, j’ai vu la Guadeloupe s’étouffer, maintenant ils ferment l’usine de Blanchet, celle de Darboussier, ou va la Guadeloupe ? » Il enregistre également « Ji canne à la Richesse pt.2 », une mise en accusation du changement de mode de paiement des travailleurs de la canne, encore et toujours spoliés.
Par la « loi d’assimilation juridique » de 1946, le territoire de l’ancien empire colonial devient un département d’outre-mer (puis région en 1982). Les préfets remplacent les gouverneurs. Ce changement de statut doit permettre aux Guadeloupéens « de bénéficier des protections offertes par les principes républicains » (source G p 47), mais aussi d’améliorer les conditions de vie matérielles du territoire. Si le niveau de vie moyen augmente, les aspirations à la justice sociale peinent à se concrétiser. La persistance d’une exploitation économique de type colonial entrave l’avènement de la société de consommation. En parallèle, l’économie guadeloupéenne se tertiarise (fonction publique, tourisme), tandis que l’agriculture se réoriente dans la monoculture de la banane d’exportation. A la fin septembre 1966, les dévastations liées au passage du cyclone Ines plongent des milliers de familles dans un dénuement complet. La crise de l’économie sucrière nourrit également l’exaspération et suscite de puissants conflits sociaux, qui se déroulent désormais au son des tambours gwoka."
A lire sur @histgeobox > ▻https://lhistgeobox.blogspot.com/2024/10/gwoka-le-pouls-de-la-guadeloupe.html
En version podcast : ▻https://podcasters.spotify.com/pod/show/blottire/episodes/Le-Gwoka--le-pouls-de-la-Guadeloupe-e2mhqlq
Un détecteur de rire obligatoire dans les bureaux ? L’assurance La Baloise tente un essai nr avec l’ats
Ce n’est pas une plaisanterie : l’assureur Baloise teste dans un bureau la fréquence des rires pour une meilleure satisfaction au travail. Et ceux et celles qui rient rarement reçoivent un message d’encouragement par e-mail, par exemple avec une vidéo amusante.
L’appareil, qui ressemble à un haut-parleur maniable, dispose d’un microphone et mesure les sons dans l’environnement grâce à l’intelligence artificielle, explique la responsable du projet Alexandra Toscanelli dans une interview publiée vendredi dans les journaux alémaniques de Tamedia.
La Baloise a installé le dénommé Chief LOL Officer ("chef du rire") dans les bureaux d’un client commercial de longue date comptant dix collaborateurs, le portail appenzellois de création d’entreprises en ligne Fasoon. Le test doit durer quatre semaines.
Selon Mme Toscanelli, il peut s’agir d’un mème, d’une vidéo d’un chat qui tombe d’une table, ou de quelqu’un qui fait accidentellement une cascade amusante avec une trottinette. Une agence spécialisée dans les médias sociaux a rassemblé le meilleur de l’Internet.
Renforcer la santé mentale
Avec ce projet, la Bâloise veut renforcer la santé mentale. Les petites et moyennes entreprises sont l’un des groupes cibles. L’absentéisme et la santé mentale y sont des sujets importants, notamment parce qu’ils coûtent beaucoup d’argent aux entreprises. Selon la Baloise, les entreprises suisses perdent 6,5 milliards de francs par an parce que la santé mentale des collaborateurs est atteinte.
« On parle encore beaucoup moins des problèmes psychiques que d’une jambe cassée », relève Mme Toscanelli, en reconnaissant que « le rire n’est pas la solution à tout. Il faut aussi des personnes de contacts, des hotlines et des centres d’aide ».
Cependant, Caroline Wittmann, co-fondatrice de l’observatoire des risques psychosociaux, craint que cet outil ajoute une pression supplémentaire sur les employés. « On a tous une tonne d’injonction (...) et là, on en met une de plus : ’vous n’avez pas rigolé depuis deux heures’ », illustre-t-elle. Mais Ludovic Chevalier, marketing manager chez la Bâloise, estime qu’au contraire, « il ne faut pas du tout le voir comme ça, ni comme une obligation, ni comme du stress. Sinon ça ne fonctionne pas ».
Source : ▻https://www.rts.ch/info/societe/2024/article/un-detecteur-de-rire-dans-les-bureaux-la-baloise-tente-un-essai-28659699.html
#obligation #ordre #obéissance #contrôle #conformisme #injonction #surveillance #suisse #rire #esclaves #esclavage #santé_mentale
Sont vraiment complètement #cinglés ces assureurs !
Comment est il possible d’en arriver à ce niveau ?
À #Genève, un musée met en débat la restitution d’œuvres
Le musée d’ethnographie de Genève met au jour ses errements passés, dans une exposition stimulante consacrée au rôle joué par la ville suisse dans le monde colonial. Et envisage, sur un registre apaisé, la restitution de pans de sa collection.
La manœuvre n’est pas si fréquente : à Genève, un vénérable musée a décidé de faire en grand son autocritique, et d’égratigner la légende de ses pères fondateurs. À travers l’exposition « Mémoires. Genève dans le monde colonial », le musée d’Ethnographie (MEG), inauguré en 1901, interroge ses collections sous le prisme colonial. Il pose aussi de manière subtile l’enjeu des restitutions, non sans écho avec le film de Mati Diop Dahomey, qui sort en salles mercredi 11 septembre.
Sur le parcours conçu dans l’immense sous-sol sombre du musée, une vitrine est consacrée à l’un des glorieux donateurs de l’établissement, le peintre suisse Émile Chambon (1905-1993), qui avait amassé un millier de pièces d’Afrique et d’Océanie : il surgit dans un autoportrait de 1931, portant le casque et l’uniforme de son oncle, qui fut administrateur colonial en Afrique équatoriale française. C’est de cet oncle qu’il avait hérité les premiers artefacts africains de sa collection.
Un artiste contemporain, Mathias Pfund, a inversé les bordures du cadre de cette peinture malaisante, l’un des cœurs malades de cette exposition : une discrète intervention, qui signale que quelque chose s’est déréglé. Face aux objets personnels de Chambon, qui traduisent sa fascination pour l’Afrique, ont été rassemblés, dans une autre vitrine, certains de ses dons au musée : des statues de cuivre ou de fer qui représentent des gardiens de reliquaires kotas, sur les territoires du Gabon et de la République du Congo.
Lorsque des missionnaires ont arraché ces figures au XIXe siècle, ils se sont débarrassés, en les brûlant ou en les cachant en forêt, des corbeilles d’os qu’elles surveillaient. Depuis, le MEG les a exposées comme de simples statues africaines. Cette fois, le musée a sculpté de nouvelles urnes funéraires glissées au pied de leurs gardiens, avec l’aide de visiteurs réguliers du MEG d’origine kota, pour tenter de rendre à ces objets une forme d’intégrité.
« Dans l’exposition, les objets n’illustrent pas les discours. Les propos historiques viennent étoffer, dans un deuxième temps, l’histoire de ces objets. C’est pourquoi il y a beaucoup de choses que nous ne disons pas, sur le colonialisme à Genève et en Suisse, parce que les objets de notre collection ne le racontent pas », précise la Française Floriane Morin, commissaire de l’exposition.
Le colonialisme suisse
La Suisse, puissance coloniale ? L’affirmation peut surprendre, en particulier depuis la France. Dans l’exposition, une carte interactive relaie les conclusions d’un rapport de 2022 sur « l’héritage raciste et colonial dans l’espace public genevois ». « L’État suisse n’a pas conquis de territoires ni administré directement de colonies, explique Fabio Rossinelli, l’un des historiens qui ont travaillé sur l’exposition, rattaché aux universités de Lausanne et de Genève. Mais des sociétés suisses se sont formées spontanément, en Égypte ou encore au Brésil, qui étaient reconnues par le corps consulaire, et entretenaient des relations avec Berne. »
Il poursuit, soucieux de « ne pas dédouaner l’État de ses responsabilités » : « L’État était bien présent, mais plutôt un peu à l’arrière-plan, en cachette. Prenez la Société de géographie de Genève [fondée en 1858 – ndlr]. C’était une société privée. Des collaborations avec l’État avaient lieu, des subventions étaient au besoin octroyées. On voulait favoriser l’intégration du pays dans le monde impérial et colonial. » Beaucoup des missionnaires suisses partis à cette époque, soutenus par cette société, ont rapporté des objets qui constituent le socle des collections actuelles du MEG.
Quant à l’implication de la Suisse dans la traite négrière, elle est, là encore, bien réelle. D’après l’historienne Béatrice Veyrassat, la participation suisse à la traite, d’une manière « active » (des commerçants suisses qui recourent à l’esclavage dans leurs plantations aux Amériques) ou « indirecte » (via des investissements dans des compagnies maritimes dotées de bateaux négriers) « est estimée entre 1 % et 2 % de l’ensemble des Africain·es déplacé·es vers les Amériques ».
Avec Nantes, Genève fut aussi, à partir des années 1670, l’un des centres de production des « indiennes », ces tissus fabriqués à partir de coton importé des comptoirs d’Inde (les collections suisses d’indiennes sont accrochées au château de Prangins, on ne voit que des reproductions frustrantes dans l’exposition genevoise). Ces indiennes pouvaient servir de monnaie d’échange des Européens contre des êtres humains mis en esclavage dans les ports africains, lors du commerce triangulaire. En 1785, pas moins de 20 % de la population active à Genève travaille pour une dizaine d’« indienneries ».
Objets éclatés
À bien des endroits, l’exposition est coupante et inconfortable, en particulier lorsqu’elle revient de manière très précise sur le travail problématique des équipes passées du MEG. Alors que Genève organise une « exposition nationale suisse » en 1896, dotée en son sein d’un « village noir », dans la sinistre tradition des zoos humains, le MEG achète à l’époque 85 artefacts fabriqués par ces captifs africains, majoritairement venus du Sénégal et de Gambie. Mais les experts du musée gomment ensuite leur origine et les font passer pour des objets fabriqués en Afrique de l’Ouest.
Autre silence complice : une sublime coiffure de femme faite de cuir et de fer, attribuée à une femme d’origine herero, rapportée de Namibie par un couple de collectionneurs en 1906. Au même moment se déroule, de 1904 à 1908, le génocide des Herero (et des Nama), premier génocide commis par l’Allemagne. « La datation de ces objets laisse peu de doutes quant au contexte génocidaire et d’extrêmes violences qui a rendu leur acquisition possible », tranche un cartel de l’exposition.
Une vitrine montre encore un ustensile aux allures de fouet, utilisé pour repousser les mouches, dans le Ghana du XIXe siècle. Ce chasse-mouches, peut-être détenu par un roi, avait aussi valeur de talisman coranique. À une date inconnue, des employés du musée l’ont éventré pour lui retirer sa charge magique, constituée notamment d’une lame de couteau – disparue – et de cinq feuillets de prières, retrouvés des décennies plus tard dans un tiroir du musée. « Comment perdre l’intégrité d’un objet au musée ? », s’interroge un cartel.
L’exposition revient aussi sur l’essor de l’anthropologie telle qu’elle est enseignée à Genève à partir de 1860, discipline qui s’est distinguée en justifiant l’impérialisme occidental et en décrétant la supériorité européenne. C’est le point d’ancrage morbide des premières collections d’objets amassées à Genève, qui, là encore, alimenteront les réserves du MEG. Dans les années 1920, Eugène Pittard, fondateur du musée, tire aussi profit du trafic de restes humains dans les colonies britanniques.
« Ramatriement »
Floriane Morin assume cette approche « incisive » vis-à-vis de l’histoire de son musée, « parce qu’elle est la seule condition à la possibilité d’une réparation ». Mais est-il encore possible de décoloniser un musée construit sur des mensonges aussi lourds ? Même si le MEG s’est doté d’un nouveau bâtiment en 2014, en forme de pirogue blanche spectaculaire et facile à reconnaître dans le paysage genevois, ne faudrait-il pas plutôt fermer ses portes à jamais ?
L’un des espaces les plus originaux de l’exposition prouve en tout cas que le musée a encore des choses à dire, et des chantiers à mener. « Nous ne parviendrons pas à décoloniser notre musée, à redéfinir l’institution, sans engager des relations sur le temps long, avec des personnes qui sont le plus à même [originaires des pays et populations concernés – ndlr] de reconsidérer ces collections et de réfléchir à leur avenir », avance encore Floriane Morin.
Cinq « capsules » ont été aménagées, comme autant de cocons qui posent la question de la restitution d’objets aux populations qui les réclament. Dans ces salles, des registres de paroles se mêlent – juridiques, historiques, administratifs, intimes, mais aussi depuis le Nord et les Suds –, pour restituer le dialogue entretenu au fil des décennies entre le MEG et des populations autochtones.
Ici, des objets déjà restitués à une communauté autochtone du Canada – un « ramatriement » plutôt qu’un rapatriement, précise le cartel – sont représentés par de simples silhouettes de papier noir sur le mur. On prend des nouvelles de leur vie d’après, réintégrés à des cérémonies rituelles. Ailleurs, un réseau de huit musées suisses négocie directement avec le Nigeria, pour le retour de biens originaires de l’ancien royaume du Bénin.
L’histoire de deux mâts-totems est sans doute la plus emblématique. Achetés en 1955 par un collectionneur suisse dans une ville du sud-est de l’Alaska, les deux immenses totems aux motifs d’oiseaux ont été plantés dans le jardin du musée suisse pendant trente-quatre ans. Stockés par la suite dans des entrepôts dans un souci de protection, ils ont été remplacés par des copies. Mais ils sont restés des emblèmes de ce quartier de Genève au fil des années. L’exposition donne la parole aux descendants du sculpteur de ces mâts, qui disent leur sensation de manque et l’importance qu’ils revêtent encore pour eux, mais décrit aussi l’attachement de générations de Genevois·es à ces objets aux pouvoirs manifestement actifs des deux côtés de l’Atlantique.
« Il y a une histoire qui se crée après la restitution, insiste Floriane Morin. Les restitutions ne sont pas la fin de quelque chose. Rendre un objet n’est pas fermer la porte, mais entamer une nouvelle histoire avec des personnes qui nous font confiance, cela crée plein de choses, déclenche de nouveaux projets, et c’est aussi ce que nous avons voulu raconter dans cette exposition. »
▻https://www.mediapart.fr/journal/culture-et-idees/100924/geneve-un-musee-met-en-debat-la-restitution-d-oeuvres
#Suisse #Suisse_coloniale #colonialisme_suisse #MEG #exposition
#oeuvres_d'art #art #décolonial #Afrique #pillage #musées #colonisation #Emile_Chambon #Océanie #héritage #Société_de_géographie_de_Genève #missionnaires #objets #traite_négrière #indiennes #tissus #industrie_textile #coton #esclavage #exposition_nationale_suisse #village_noir #zoo_humain #ramatriement #réparation #mensonges
–-
ajouté à la métaliste sur le #colonialisme_suisse :
►https://seenthis.net/messages/868109
voir aussi :
Mémoires. Genève dans le monde colonial
►https://seenthis.net/messages/1090170