• Sur les traces des colons suisses au Brésil et de leurs esclaves

    Des colons suisses ont été propriétaires d’esclaves à #Bahia au Brésil, un pan sombre de l’histoire de notre pays qui remonte au 19e siècle. Une époque de plus en plus documentée par les historiens, mais qui reste taboue.

    Dans les forêts de Bahia, au Brésil, des vestiges remontant à 150 ans témoignent d’une histoire sombre. « Là-bas, il y avait la ferme », raconte Obeny dos Santos dans l’émission Mise au Point. « Et ici en bas, les #esclaves étaient emprisonnés, torturés. » Cette ferme appartenait à des colons suisses, propriétaires d’esclaves.

    « Regardez comme la structure était bien faite », explique Obeny dos Santos, en montrant des restes de murs mangés par la végétation. « C’est là que les esclaves étaient enfermés. Ils travaillaient pendant la journée et la nuit, on les bouclait là-dedans. » Attachés par des chaînes à un poteau de métal, aucune chance de s’enfuir.

    Les autorités suisses nient

    Les autorités suisses ont toujours nié avoir pris part aux horreurs de l’esclavage. Quelques financiers et commerçants auraient bien participé à cette #exploitation_forcée, mais dans le dos de la Confédération.

    Hans Faessler, un historien engagé, conteste cette vision des choses, documents à l’appui. Aux Archives fédérales de Berne, il présente un écrit exceptionnel : un rapport que le Conseil fédéral a rédigé en 1864 pour le Parlement, et qui concerne les Suisses établis au Brésil qui possèdent des esclaves.

    Premier constat : le Conseil fédéral est bien informé de la situation. Il connaît même le prix d’un esclave, entre 4000 et 6000 francs suisses.

    « Ce rapport est vraiment un document de grande importance pour l’histoire coloniale de la Suisse », souligne Hans Faessler. « Pour la première fois, la question de l’esclavage apparaît au Parlement suisse. Dans le rapport, le Conseil fédéral admet (...) qu’il y a des Suisses, des propriétaires de #plantations, des négociants et aussi (...) des artisans qui possèdent des esclaves. »

    Ce #rapport du Conseil fédéral répond à une motion de #Wilhelm_Joos, un médecin et conseiller national schaffhousois, qui s’est rendu dans les colonies suisses de Bahia. « Apparemment, Wilhelm Joos était choqué par la réalité de l’esclavage en #Amérique_latine, au Brésil, et la première motion qu’il a déposée au Conseil national demandait des mesures pénales contre des Suisses qui possédaient des esclaves au Brésil », détaille l’historien.

    Des traces encore vives au Brésil

    Le petit village d’#Helvetia, au sud de Bahia, garde aussi des #traces de cette époque. Son nom rappelle la présence de colons vaudois, neuchâtelois ou bernois durant tout le 19e siècle. Ici, on produisait de manière intensive du #café et du #cacao, une production impossible sans esclaves, beaucoup d’esclaves.

    « Il y en avait environ 2000, ils étaient largement majoritaires. C’est pourquoi aujourd’hui à Helvetia, 95% de la population est noire », raconte Maria Aparecida Dos Santos, une habitante d’Helvetia. Ses arrière-arrière-grands-parents ont été déportés d’Angola, avant d’être vendus aux colons suisses, envoyés dans les plantations et traités comme du bétail.

    « Les esclaves vivaient tous ensemble, entassés dans une grande écurie commune », décrit-elle. « Ils n’avaient pas d’intimité, pas de liberté, pas de dignité. Les colons violaient les femmes noires. »

    Et de souligner encore une autre pratique des colons : « Ces femmes noires étaient aussi considérées comme des reproductrices, donc les colons réunissaient des hommes forts et des femmes fortes pour fabriquer des enfants forts destinés spécifiquement à travailler dans les plantations ».

    Pour elle, cette histoire est « tellement triste que les gens essayent de l’oublier ». Même si depuis des années, des livres d’histoire racontent ces faits, « pour les gens, ces histoires ont représenté tant de #souffrance qu’ils ont essayé de les effacer de leur #mémoire, et donc de l’effacer de l’histoire ».

    Selon les autorités suisses de l’époque, « aucun crime » à dénoncer

    Les propriétaires suisses d’esclaves n’ont jamais été inquiétés par les autorités helvétiques. Pire, le Conseil fédéral de l’époque prend la défense des colons.

    « Le Conseil fédéral dit que l’esclavage pour ces Suisses est avantageux, et qu’il est normal », montre l’historien Hans Faessler dans le rapport. « Et il est impossible de priver ces ’pauvres’ Suisses de leur propriété qu’ils ont acquise légalement. »

    Selon le Conseil fédéral de 1864, ce n’est pas l’esclavage qui est injuste et contre la moralité, puisqu’il n’implique aucun #crime. Au contraire, aux yeux du gouvernement de l’époque, c’est « pénaliser les Suisses qui possèdent des esclaves qui serait injuste, contre la #moralité et constituerait un acte de violence ».

    « Le Conseil fédéral devient le dernier gouvernement de l’Occident qui banalise, qui justifie et qui excuse le crime de l’esclavage », insiste Hans Faessler. A cette date, la France, le Royaume-Uni et les Pays-Bas ont déjà aboli l’esclavage. Les Etats-Unis mettront eux un terme à cette pratique en décembre 1865.

    « Les esclaves travaillaient du lever au coucher du soleil »

    A quelques kilomètres d’#Ilheus, se trouve la #Fazenda_Vitoria, « Ferme de la victoire », l’une des plus grandes exploitations de la région. Près de 200 esclaves y cultivaient la #canne_à_sucre. Aujourd’hui la ferme est à l’abandon et son accès est interdit.

    Depuis plus de 40 ans, Roberto Carlos Rodriguez documente l’histoire de cette exploitation, où ses aïeux ont travaillé comme esclaves, et celle de ses propriétaires suisses.

    « #Fernando_von_Steiger était le deuxième plus grand propriétaire d’Africains réduits en esclavage dans le sud de Bahia », raconte Roberto Carlos Rodriguez. « Ici, les esclaves travaillaient du lever au coucher du soleil. Ils se réveillaient à cinq heures du matin, devaient donner le salut au patron. Ensuite, ils commençaient le travail. C’était un travail difficile et, comme dans d’autres fermes, l’esclave vivait très peu de temps. Au Brésil, l’espérance de vie d’un esclave était de sept ans. »

    Quand on évoque avec Roberto Carlos Rodriguez l’implication des autorités suisses dans l’esclavage, la colère se fait froide.

    « Cette ferme a été exploitée au plus fort de l’esclavage par deux Suisses. #Gabriel_Mai et Fernando von Steiger ont été financés par des maisons de commerces suisses », souligne-t-il. « De ce point de vue, il est de notoriété publique que le gouvernement suisse a investi dans l’esclavage par l’intermédiaire de ces #maisons_de_commerce. Dire que la Suisse n’a pas contribué à l’esclavage, c’est comme dire que le soleil ne s’est pas levé ce matin. »

    Quelle réaction aujourd’hui ?

    La conseillère nationale socialiste bâloise Samira Marti a déposé en 2022 une interpellation qui demande au Conseil fédéral de se positionner sur le rapport de 1864. C’est la 8e interpellation en une vingtaine d’années. A chaque fois, la réponse du Conseil fédéral est la même : « Les autorités fédérales d’alors ont agi conformément aux normes des années 1860 ».

    « C’est un peu scandaleux que le Conseil fédéral dise toujours que c’était seulement l’esprit du temps. Et que ce n’était pas l’Etat qui s’engageait dans l’esclavage », réagit l’élue bâloise. « Ce n’était vraiment pas normal. (...) Et la Suisse a quand même continué à accepter l’esclavage », souligne Samira Marti.

    L’élue socialiste réclame de la clarté de la part du gouvernement sur cette vision de l’histoire. « C’est important qu’aujourd’hui, le Conseil fédéral soit assez clair (...). Aussi pour aujourd’hui, aussi pour le futur, sur les discussions sur le racisme, sur l’inégalité globalement. » Et d’appeler même le gouvernement à corriger cette vision de l’histoire.

    Peur d’éventuelles demandes de réparation, embarras face aux compromissions passées, les autorités fédérales s’accrochent pour l’instant à leur version de l’histoire. Elles ont refusé toutes les demandes d’interview de Mise au Point.

    Dans l’autre Helvetia, même si l’exercice de la mémoire est aussi douloureux, Maria Aparecida Dos Santos espère trouver dans le passé des réponses à son présent et à celui de sa communauté. « J’ai envie aujourd’hui de faire des recherches parce que je sais qu’il existe des historiens à Salvador de Bahia qui travaillent sur le sujet. Il y a des livres qui racontent ce qui s’est passé à cette époque. Je me suis rendu compte que je ne connaissais pas ma propre histoire, et ça, ça suscite en moi un vide, une sensation intérieure forte… très forte. »

    https://www.rts.ch/info/suisse/14644060-sur-les-traces-des-colons-suisses-au-bresil-et-de-leurs-esclaves.html

    #Brésil #Suisse #histoire #histoire_coloniale #colonialisme #colonisation #Suisse_coloniale #esclavage #torture #tabou

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    ajouté à la métaliste sur la #Suisse_coloniale :
    https://seenthis.net/messages/868109

    ping @cede

  • 🛑 Au Portugal, l’inquiétante hausse de migrants réduits en esclavage dans les champs agricoles - InfoMigrants

    « Un phénomène inquiétant », de l’aveu d’un inspecteur de police lui-même. Au Portugal, 35 000 migrants seraient à la merci de trafiquants et d’employeurs peu scrupuleux qui réduisent en esclavage ces travailleurs précaires, en situation irrégulière.

    #Portugal #migrants #esclaves

    https://www.infomigrants.net/fr/post/52174/au-portugal-linquietante-hausse-de-migrants-reduits-en-esclavage-dans-

  • Découverte [d’une chambre] d’esclaves près de Pompéi
    https://sciencepost.fr/decouverte-ancien-quartier-esclaves-pompei

    Une équipe d’archéologues annonce avoir identifié le mobilier d’une chambre réservée aux #esclaves dans la ville romaine de Civita Giuliana, à environ 600 m des murs de l’ancienne Pompéi. La scène, figée dans le temps depuis près de 2 000 ans, nous révèle une situation de précarité et de subordination.

    #Empire_romain

  • UK signs contract with US startup to identify migrants in small-boat crossings

    The UK government has turned a US-based startup specialized in artificial intelligence as part of its pledge to stop small-boat crossings. Experts have already pointed out the legal and logistical challenges of the plan.

    In a new effort to address the high number of Channel crossings, the UK Home Office is working with the US defense startup #Anduril, specialized in the use of artificial intelligence (AI).

    A surveillance tower has already been installed at Dover, and other technologies might be rolled out with the onset of warmer temperatures and renewed attempts by migrants to reach the UK. Some experts already point out the risks and practical loopholes involved in using AI to identify migrants.

    “This is obviously the next step of the illegal migration bill,” said Olivier Cahn, a researcher specialized in penal law.

    “The goal is to retrieve images that were taken at sea and use AI to show they entered UK territory illegally even if people vanish into thin air upon arrival in the UK.”

    The “illegal migration bill” was passed by the UK last month barring anyone from entering the country irregularly from filing an asylum claim and imposing a “legal duty” to remove them to a third country.
    Who is behind Anduril?

    Founded in 2017 by its CEO #Palmer_Luckey, Anduril is backed by #Peter_Thiel, a Silicon Valley investor and supporter of Donald Trump. The company has supplied autonomous surveillance technology to the US Department of Defense (DOD) to detect and track migrants trying to cross the US-Mexico border.

    In 2021, the UK Ministry of Defence awarded Anduril with a £3.8-million contract to trial an advanced base defence system. Anduril eventually opened a branch in London where it states its mission: “combining the latest in artificial intelligence with commercial-of-the-shelf sensor technology (EO, IR, Radar, Lidar, UGS, sUAS) to enhance national security through automated detection, identification and tracking of objects of interest.”

    According to Cahn, the advantage of Brexit is that the UK government is no longer required to submit to the General Data Protection Regulation (RGPDP), a component of data protection that also addresses the transfer of personal data outside the EU and EEA areas.

    “Even so, the UK has data protection laws of its own which the government cannot breach. Where will the servers with the incoming data be kept? What are the rights of appeal for UK citizens whose data is being processed by the servers?”, he asked.

    ’Smugglers will provide migrants with balaclavas for an extra 15 euros’

    Cahn also pointed out the technical difficulties of identifying migrants at sea. “The weather conditions are often not ideal, and many small-boat crossings happen at night. How will facial recognition technology operate in this context?”

    The ability of migrants and smugglers to adapt is yet another factor. “People are going to cover their faces, and anyone would think the smugglers will respond by providing migrants with balaclavas for an extra 15 euros.”

    If the UK has solicited the services of a US startup to detect and identify migrants, the reason may lie in AI’s principle of self-learning. “A machine accumulates data and recognizes what it has already seen. The US is a country with a significantly more racially and ethnically diverse population than the UK. Its artificial intelligence might contain data from populations which are more ethnically comparable to the populations that are crossing the Channel, like Somalia for example, thus facilitating the process of facial recognition.”

    For Cahn, it is not capturing the images which will be the most difficult but the legal challenges that will arise out of their usage. “People are going to be identified and there are going to be errors. If a file exists, there needs to be the possibility for individuals to appear before justice and have access to a judge.”

    A societal uproar

    In a research paper titled “Refugee protection in the artificial intelligence Era”, Chatham House notes “the most common ethical and legal challenges associated with the use of AI in asylum and related border and immigration systems involve issues of opacity and unpredictability, the potential for bias and unlawful discrimination, and how such factors affect the ability of individuals to obtain a remedy in the event of erroneous or unfair decisions.”

    For Cahn, the UK government’s usage of AI can only be used to justify and reinforce its hardline position against migrants. “For a government that doesn’t respect the Geneva Convention [whose core principle is non-refoulement, editor’s note] and which passed an illegal migration law, it is out of the question that migrants have entered the territory legally.”

    Identifying migrants crossing the Channel is not going to be the hardest part for the UK government. Cahn imagines a societal backlash with, “the Supreme Court of the United Kingdom being solicited, refugees seeking remedies to legal decisions through lawyers and associations attacking”.

    He added there would be due process concerning the storage of the data, with judges issuing disclosure orders. “There is going to be a whole series of questions which the government will have to elucidate. The rights of refugees are often used as a laboratory. If these technologies are ’successful’, they will soon be applied to the rest of the population."

    https://www.infomigrants.net/en/post/48326/uk-signs-contract-with-us-startup-to-identify-migrants-in-smallboat-cr

    #UK #Angleterre #migrations #asile #réfugiés #militarisation_des_frontières #frontières #start-up #complexe_militaro-industriel #IA #intelligence_artificielle #surveillance #technologie #channel #Manche

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    ajouté à la métaliste sur la Bibby Stockholm:
    https://seenthis.net/messages/1016683

    • Huge barge set to house 500 asylum seekers arrives in the UK

      The #Bibby_Stockholm is being refitted in #Falmouth to increase its capacity from 222 to 506 people.

      A barge set to house 500 asylum seekers has arrived in the UK as the government struggles with efforts to move migrants out of hotels.

      The Independent understands that people will not be transferred onto the Bibby Stockholm until July, following refurbishment to increase its capacity and safety checks.

      The barge has been towed from its former berth in Italy to the port of Falmouth, in Cornwall.

      It will remain there while works are carried out, before being moved onto its final destination in #Portland, Dorset.

      The private operators of the port struck an agreement to host the barge with the Home Office without formal public consultation, angering the local council and residents.

      Conservative MP Richard Drax previously told The Independent legal action was still being considered to stop the government’s plans for what he labelled a “quasi-prison”.

      He accused ministers and Home Office officials of being “unable to answer” practical questions on how the barge will operate, such as how asylum seekers will be able to come and go safely through the port, what activities they will be provided with and how sufficient healthcare will be ensured.

      “The question is how do we cope?” Mr Drax said. “Every organisation has its own raft of questions: ‘Where’s the money coming from? Who’s going to do what if this all happens?’ There are not sufficient answers, which is very worrying.”

      The Independent previously revealed that asylum seekers will have less living space than an average parking bay on the Bibby Stockholm, which saw at least one person die and reports of rape and abuse on board when it was used by the Dutch government to detain migrants in the 2000s.

      An official brochure released by owner Bibby Marine shows there are only 222 “single en-suite bedrooms” on board, meaning that at least two people must be crammed into every cabin for the government to achieve its aim of holding 500 people.

      Dorset Council has said it still had “serious reservations about the appropriateness of Portland Port in this scenario and remains opposed to the proposals”.

      The Conservative police and crime commissioner for Dorset is demanding extra government funding for the local force to “meet the extra policing needs that this project will entail”.

      A multi-agency forum including representatives from national, regional and local public sector agencies has been looking at plans for the provision of health services, the safety and security of both asylum seekers and local residents and charity involvement.

      Portland Port said it had been working with the Home Office and local agencies to ensure the safe arrival and operation of the Bibby Stockholm, and to minimise its impact locally.

      The barge is part of a wider government push to move migrants out of hotels, which are currently housing more than 47,000 asylum seekers at a cost of £6m a day.

      But the use of ships as accommodation was previously ruled out on cost grounds by the Treasury, when Rishi Sunak was chancellor, and the government has not confirmed how much it will be spending on the scheme.

      Ministers have also identified several former military and government sites, including two defunct airbases and an empty prison, that they want to transform into asylum accommodation.

      But a court battle with Braintree District Council over former RAF Wethersfield is ongoing, and legal action has also been threatened over similar plans for RAF Scampton in Lancashire.

      Last month, a barrister representing home secretary Suella Braverman told the High Court that 56,000 people were expected to arrive on small boats in 2023 and that some could be made homeless if hotel places are not found.

      A record backlog of asylum applications, driven by the increase in Channel crossings and a collapse in Home Office decision-making, mean the government is having to provide accommodation for longer while claims are considered.

      https://www.independent.co.uk/news/uk/home-news/barge-falmouth-cornwall-migrants-bibby-b2333313.html
      #barge #bateau

    • ‘Performative cruelty’ : the hostile architecture of the UK government’s migrant barge

      The arrival of the Bibby Stockholm barge at Portland Port, in Dorset, on July 18 2023, marks a new low in the UK government’s hostile immigration environment. The vessel is set to accommodate over 500 asylum seekers. This, the Home Office argues, will benefit British taxpayers and local residents.

      The barge, however, was immediately rejected by the local population and Dorset council. Several British charities and church groups have condemned the barge, and the illegal migration bill it accompanies, as “an affront to human dignity”.

      Anti-immigration groups have also protested against the barge, with some adopting offensive language, referring to the asylum seekers who will be hosted there as “bargies”. Conservative MP for South Dorset Richard Drax has claimed that hosting migrants at sea would exacerbate tenfold the issues that have arisen in hotels to date, namely sexual assaults, children disappearing and local residents protesting.

      My research shows that facilities built to house irregular migrants in Europe and beyond create a temporary infrastructure designed to be hostile. Governments thereby effectively make asylum seekers more displaceable while ignoring their everyday spatial and social needs.
      Precarious space

      The official brochure plans for the Bibby Stockholm show 222 single bedrooms over three stories, built around two small internal courtyards. It has now been retrofitted with bunk beds to host more than 500 single men – more than double the number it was designed to host.

      Journalists Lizzie Dearden and Martha McHardy have shown this means the asylum seekers housed there – for up to nine months – will have “less living space than an average parking bay”. This stands in contravention of international standards of a minimum 4.5m² of covered living space per person in cold climates, where more time is spent indoors.

      In an open letter, dated June 15 2023 and addressed to home secretary Suella Braverman, over 700 people and nearly 100 non-governmental organisations (NGOs) voiced concerns that this will only add to the trauma migrants have already experienced:

      Housing people on a sea barge – which we argue is equal to a floating prison – is morally indefensible, and threatens to retraumatise a group of already vulnerable people.

      Locals are concerned already overstretched services in Portland, including GP practices, will not be able to cope with further pressure. West Dorset MP Chris Lode has questioned whether the barge itself is safe “to cope with double the weight that it was designed to bear”. A caller to the LBC radio station, meanwhile, has voiced concerns over the vessel’s very narrow and low fire escape routes, saying: “What they [the government] are effectively doing here is creating a potential Grenfell on water, a floating coffin.”

      Such fears are not unfounded. There have been several cases of fires destroying migrant camps in Europe, from the Grand-Synthe camp near Dunkirk in France, in 2017, to the 2020 fire at the Moria camp in Greece. The difficulty of escaping a vessel at sea could turn it into a death trap.

      Performative hostility

      Research on migrant accommodation shows that being able to inhabit a place – even temporarily – and develop feelings of attachment and belonging, is crucial to a person’s wellbeing. Even amid ever tighter border controls, migrants in Europe, who can be described as “stuck on the move”, nonetheless still attempt to inhabit their temporary spaces and form such connections.

      However, designs can hamper such efforts when they concentrate asylum seekers in inhospitable, cut-off spaces. In 2015, Berlin officials began temporarily housing refugees in the former Tempelhof airport, a noisy, alienating industrial space, lacking in privacy and disconnected from the city. Many people ended up staying there for the better part of a year.

      French authorities, meanwhile, opened the Centre Humanitaire Paris-Nord in Paris in 2016, temporary migrant housing in a disused train depot. Nicknamed la Bulle (the bubble) for its bulbous inflatable covering, this facility was noisy and claustrophobic, lacking in basic comforts.

      Like the barge in Portland Port, these facilities, placed in industrial sites, sit uncomfortably between hospitality and hostility. The barge will be fenced off, since the port is a secured zone, and access will be heavily restricted and controlled. The Home Office insists that the barge is not a floating prison, yet it is an unmistakably hostile space.

      Infrastructure for water and electricity will physically link the barge to shore. However, Dorset council has no jurisdiction at sea.

      The commercial agreement on the barge was signed between the Home Office and Portland Port, not the council. Since the vessel is positioned below the mean low water mark, it did not require planning permission.

      This makes the barge an island of sorts, where other rules apply, much like those islands in the Aegean sea and in the Pacific, on which Greece and Australia have respectively housed migrants.

      I have shown how facilities are often designed in this way not to give displaced people any agency, but, on the contrary, to objectify them. They heighten the instability migrants face, keeping them detached from local communities and constantly on the move.

      The government has presented the barge as a cheaper solution than the £6.8 million it is currently spending, daily, on housing asylum seekers in hotels. A recent report by two NGOs, Reclaim the Seas and One Life to Live, concludes, however, that it will save less than £10 a person a day. It could even prove more expensive than the hotel model.

      Sarah Teather, director of the Jesuit Refugee Service UK charity, has described the illegal migration bill as “performative cruelty”. Images of the barge which have flooded the news certainly meet that description too.

      However threatening these images might be, though, they will not stop desperate people from attempting to come to the UK to seek safety. Rather than deterring asylum seekers, the Bibby Stockholm is potentially creating another hazard to them and to their hosting communities.

      https://theconversation.com/performative-cruelty-the-hostile-architecture-of-the-uk-governments

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      Point intéressant, lié à l’aménagement du territoire :

      “Since the vessel is positioned below the mean low water mark, it did not require planning permission”

      C’est un peu comme les #zones_frontalières qui ont été créées un peu partout en Europe (et pas que) pour que les Etats se débarassent des règles en vigueur (notamment le principe du non-refoulement). Voir cette métaliste, à laquelle j’ajoute aussi cet exemple :
      https://seenthis.net/messages/795053

      voir aussi :

      The circumstances at Portland Port are very different because where the barge is to be positioned is below the mean low water mark. This means that the barge is outside of our planning control and there is no requirement for planning permission from the council.

      https://news.dorsetcouncil.gov.uk/2023/07/18/leaders-comments-on-the-home-office-barge

      #hostile_architecture #architecture_hostile #dignité #espace #Portland #hostilité #hostilité_performative #île #infrastructure #extraterritorialité #extra-territorialité #prix #coût

    • Sur l’#histoire (notamment liées au commerce d’ #esclaves) de la Bibby Stockholm :

      Bibby Line, shipowners

      Information
      From Guide to the Records of Merseyside Maritime Museum, volume 1: Bibby Line. In 1807 John Bibby and John Highfield, Liverpool shipbrokers, began taking shares in ships, mainly Parkgate Dublin packets. By 1821 (the end of the partnership) they had vessels sailing to the Mediterranean and South America. In 1850 they expanded their Mediterranean and Black Sea interests by buying two steamers and by 1865 their fleet had increased to twenty three. The opening of the Suez Canal in 1869 severely affected their business and Frederick Leyland, their general manager, failed to persuade the family partners to diversify onto the Atlantic. Eventually, he bought them out in 1873. In 1889 the Bibby family revived its shipowning interests with a successful passenger cargo service to Burma. From 1893 it also began to carry British troops to overseas postings which remained a Bibby staple until 1962. The Burma service ended in 1971 and the company moved to new areas of shipowning including bulkers, gas tankers and accommodation barges. It still has its head office in Liverpool where most management records are held. The museum holds models of the Staffordshire (1929) and Oxfordshire (1955). For further details see the attached catalogue or contact The Archives Centre for a copy of the catalogue.

      The earliest records within the collection, the ships’ logs at B/BIBBY/1/1/1 - 1/1/3 show company vessels travelling between Europe and South America carrying cargoes that would have been produced on plantations using the labour of enslaved peoples or used within plantation and slave based economies. For example the vessel Thomas (B/BIBBY/1/1/1) carries a cargo of iron hoops for barrels to Brazil in 1812. The Mary Bibby on a voyage in 1825-1826 loads a cargo of sugar in Rio de Janeiro, Brazil to carry to Rotterdam. The log (B/BIBBY/1/1/3) records the use of ’negroes’ to work with the ship’s carpenter while the vessel is in port.

      In September 1980 the latest Bibby vessel to hold the name Derbyshire was lost with all hands in the South China Sea. This collection does not include records relating to that vessel or its sinking, apart from a copy ’Motor vessel ’Derbyshire’, 1976-80: in memoriam’ at reference B/BIBBY/3/2/1 (a copy is also available in The Archives Centre library collection at 340.DER). Information about the sinking and subsequent campaigning by the victims’ family can be found on the NML website and in the Life On Board gallery. The Archives Centre holds papers of Captain David Ramwell who assisted the Derbyshire Family Association at D/RAM and other smaller collections of related documents within the DX collection.

      https://www.liverpoolmuseums.org.uk/artifact/bibby-line-shipowners

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      An Open Letter to #Bibby_Marine

      Links between your parent company #Bibby_Line_Group (#BLG) and the slave trade have repeatedly been made. If true, we appeal to you to consider what actions you might take in recompense.

      Bibby Marine’s modern slavery statement says that one of the company’s values is to “do the right thing”, and that you “strongly support the eradication of slavery, as well as the eradication of servitude, forced or compulsory labour and human trafficking”. These are admirable words.

      Meanwhile, your parent company’s website says that it is “family owned with a rich history”. Please will you clarify whether this rich history includes slaving voyages where ships were owned, and cargoes transported, by BLG’s founder John Bibby, six generations ago. The BLG website says that in 1807 (which is when slavery was abolished in Britain), “John Bibby began trading as a shipowner in Liverpool with his partner John Highfield”. John Bibby is listed as co-owner of three slaving ships, of which John Highfield co-owned two:

      In 1805, the Harmonie (co-owned by #John_Bibby and three others, including John Highfield) left Liverpool for a voyage which carried 250 captives purchased in West Central Africa and St Helena, delivering them to Cumingsberg in 1806 (see the SlaveVoyages database using Voyage ID 81732).
      In 1806, the Sally (co-owned by John Bibby and two others) left Liverpool for a voyage which transported 250 captives purchased in Bassa and delivered them to Barbados (see the SlaveVoyages database using Voyage ID 83481).
      In 1806, the Eagle (co-owned by John Bibby and four others, including John Highfield) left Liverpool for a voyage which transported 237 captives purchased in Cameroon and delivered them to Kingston in 1807 (see the SlaveVoyages database using Voyage ID 81106).

      The same and related claims were recently mentioned by Private Eye. They also appear in the story of Liverpool’s Calderstones Park [PDF] and on the website of National Museums Liverpool and in this blog post “Shenanigans in Shipping” (a detailed history of the BLG). They are also mentioned by Laurence Westgaph, a TV presenter specialising in Black British history and slavery and the author of Read The Signs: Street Names with a Connection to the Transatlantic Slave Trade and Abolition in Liverpool [PDF], published with the support of English Heritage, The City of Liverpool, Northwest Regional Development Agency, National Museums Liverpool and Liverpool Vision.

      While of course your public pledges on slavery underline that there is no possibility of there being any link between the activities of John Bibby and John Highfield in the early 1800s and your activities in 2023, we do believe that it is in the public interest to raise this connection, and to ask for a public expression of your categorical renunciation of the reported slave trade activities of Mr Bibby and Mr Highfield.

      https://www.refugeecouncil.org.uk/latest/news/an-open-letter-to-bibby-marine

      –-

      Très peu d’info sur John Bibby sur wikipedia :

      John Bibby (19 February 1775 – 17 July 1840) was the founder of the British Bibby Line shipping company. He was born in Eccleston, near Ormskirk, Lancashire. He was murdered on 17 July 1840 on his way home from dinner at a friend’s house in Kirkdale.[1]


      https://en.wikipedia.org/wiki/John_Bibby_(businessman)

    • ‘Floating Prisons’: The 200-year-old family #business behind the Bibby Stockholm

      #Bibby_Line_Group_Limited is a UK company offering financial, marine and construction services to clients in at least 16 countries around the world. It recently made headlines after the government announced one of the firm’s vessels, Bibby Stockholm, would be used to accommodate asylum seekers on the Dorset coast.

      In tandem with plans to house migrants at surplus military sites, the move was heralded by Prime Minister Rishi Sunak and Home Secretary Suella Braverman as a way of mitigating the £6m-a-day cost of hotel accommodation amid the massive ongoing backlog of asylum claims, as well as deterring refugees from making the dangerous channel crossing to the UK. Several protests have been organised against the project already, while over ninety migrants’ rights groups and hundreds of individual campaigners have signed an open letter to the Home Secretary calling for the plans to be scrapped, describing the barge as a “floating prison.”

      Corporate Watch has researched into the Bibby Line Group’s operations and financial interests. We found that:

      - The Bibby Stockholm vessel was previously used as a floating detention centre in the Netherlands, where undercover reporting revealed violence, sexual exploitation and poor sanitation.

      – Bibby Line Group is more than 90% owned by members of the Bibby family, primarily through trusts. Its pre-tax profits for 2021 stood at almost £31m, which they upped to £35.5m by claiming generous tax credits and deferring a fair amount to the following year.

      - Management aboard the vessel will be overseen by an Australian business travel services company, Corporate Travel Management, who have previously had aspersions cast over the financial health of their operations and the integrity of their business practices.

      - Another beneficiary of the initiative is Langham Industries, a maritime and engineering company whose owners, the Langham family, have longstanding ties to right wing parties.

      Key Issues

      According to the Home Office, the Bibby Stockholm barge will be operational for at least 18 months, housing approximately 500 single adult men while their claims are processed, with “24/7 security in place on board, to minimise the disruption to local communities.” These measures appear to have been to dissuade opposition from the local Conservative council, who pushed for background checks on detainees and were reportedly even weighing legal action out of concern for a perceived threat of physical attacks from those housed onboard, as well as potential attacks from the far right against migrants held there.

      Local campaigners have taken aim at the initiative, noting in the open letter:

      “For many people seeking asylum arriving in the UK, the sea represents a site of significant trauma as they have been forced to cross it on one or more occasions. Housing people on a sea barge – which we argue is equal to a floating prison – is morally indefensible, and threatens to re-traumatise a group of already vulnerable people.”

      Technically, migrants on the barge will be able to leave the site. However, in reality they will be under significant levels of surveillance and cordoned off behind fences in the high security port area.

      If they leave, there is an expectation they will return by 11pm, and departure will be controlled by the authorities. According to the Home Office:

      “In order to ensure that migrants come and go in an orderly manner with as little impact as possible, buses will be provided to take those accommodated on the vessel from the port to local drop off points”.

      These drop off points are to be determined by the government, while being sited off the coast of Dorset means they will be isolated from centres of support and solidarity.

      Meanwhile, the government’s new Illegal Migration Bill is designed to provide a legal justification for the automatic detention of refugees crossing the Channel. If it passes, there’s a chance this might set the stage for a change in regime on the Bibby Stockholm – from that of an “accommodation centre” to a full-blown migrant prison.

      An initial release from the Home Office suggested the local voluntary sector would be engaged “to organise activities that keep occupied those being accommodated, potentially involved in local volunteering activity,” though they seemed to have changed the wording after critics said this would mean detainees could be effectively exploited for unpaid labour. It’s also been reported the vessel required modifications in order to increase capacity to the needed level, raising further concerns over cramped living conditions and a lack of privacy.

      Bibby Line Group has prior form in border profiteering. From 1994 to 1998, the Bibby Stockholm was used to house the homeless, some of whom were asylum seekers, in Hamburg, Germany. In 2005, it was used to detain asylum seekers in the Netherlands, which proved a cause of controversy at the time. Undercover reporting revealed a number of cases abuse on board, such as beatings and sexual exploitation, as well suicide attempts, routine strip searches, scabies and the death of an Algerian man who failed to receive timely medical care for a deteriorating heart condition. As the undercover security guard wrote:

      “The longer I work on the Bibby Stockholm, the more I worry about safety on the boat. Between exclusion and containment I encounter so many defects and feel so much tension among the prisoners that it no longer seems to be a question of whether things will get completely out of hand here, but when.”

      He went on:

      “I couldn’t stand the way prisoners were treated […] The staff become like that, because the whole culture there is like that. Inhuman. They do not see the residents as people with a history, but as numbers.”

      Discussions were also held in August 2017 over the possibility of using the vessel as accommodation for some 400 students in Galway, Ireland, amid the country’s housing crisis. Though the idea was eventually dropped for lack of mooring space and planning permission requirements, local students had voiced safety concerns over the “bizarre” and “unconventional” solution to a lack of rental opportunities.
      Corporate Travel Management & Langham Industries

      Although leased from Bibby Line Group, management aboard the Bibby Stockholm itself will be handled by #Corporate_Travel_Management (#CTM), a global travel company specialising in business travel services. The Australian-headquartered company also recently received a £100m contract for the provision of accommodation, travel, venue and ancillary booking services for the housing of Ukrainian refugees at local hotels and aboard cruise ships M/S Victoria and M/S Ambition. The British Red Cross warned earlier in May against continuing to house refugees on ships with “isolated” and “windowless” cabins, and said the scheme had left many “living in limbo.”

      Founded by CEO #Jamie_Pherous, CTM was targeted in 2018 by #VGI_Partners, a group of short-sellers, who identified more than 20 red flags concerning the company’s business interests. Most strikingly, the short-sellers said they’d attended CTM’s offices in Glasgow, Paris, Amsterdam, Stockholm and Switzerland. Finding no signs of business activity there, they said it was possible the firm had significantly overstated the scale of its operations. VGI Partners also claimed CTM’s cash flows didn’t seem to add up when set against the company’s reported growth, and that CTM hadn’t fully disclosed revisions they’d made to their annual revenue figures.

      Two years later, the short-sellers released a follow-up report, questioning how CTM had managed to report a drop in rewards granted for high sales numbers to travel agencies, when in fact their transaction turnover had grown during the same period. They also accused CTM of dressing up their debt balance to make their accounts look healthier.

      CTM denied VGI Partners’ allegations. In their response, they paraphrased a report by auditors EY, supposedly confirming there were no question marks over their business practices, though the report itself was never actually made public. They further claim VGI Partners, as short-sellers, had only released the reports in the hope of benefitting from uncertainty over CTM’s operations.

      Despite these troubles, CTM’s market standing improved drastically earlier this year, when it was announced the firm had secured contracts for the provision of travel services to the UK Home Office worth in excess of $3bn AUD (£1.6bn). These have been accompanied by further tenders with, among others, the National Audit Office, HS2, Cafcass, Serious Fraud Office, Office of National Statistics, HM Revenue & Customs, National Health Service, Ministry of Justice, Department of Education, Foreign Office, and the Equality and Human Rights Commission.

      The Home Office has not released any figures on the cost of either leasing or management services aboard Bibby Stockholm, though press reports have put the estimated price tag at more than £20,000 a day for charter and berthing alone. If accurate, this would put the overall expenditure for the 18-month period in which the vessel will operate as a detention centre at almost £11m, exclusive of actual detention centre management costs such as security, food and healthcare.

      Another beneficiary of the project are Portland Port’s owners, #Langham_Industries, a maritime and engineering company owned by the #Langham family. The family has long-running ties to right-wing parties. Langham Industries donated over £70,000 to the UK Independence Party from 2003 up until the 2016 Brexit referendum. In 2014, Langham Industries donated money to support the re-election campaign of former Clacton MP for UKIP Douglas Carswell, shortly after his defection from the Conservatives. #Catherine_Langham, a Tory parish councillor for Hilton in Dorset, has described herself as a Langham Industries director (although she is not listed on Companies House). In 2016 she was actively involved in local efforts to support the campaign to leave the European Union. The family holds a large estate in Dorset which it uses for its other line of business, winemaking.

      At present, there is no publicly available information on who will be providing security services aboard the Bibby Stockholm.

      Business Basics

      Bibby Line Group describes itself as “one of the UK’s oldest family owned businesses,” operating in “multiple countries, employing around 1,300 colleagues, and managing over £1 billion of funds.” Its head office is registered in Liverpool, with other headquarters in Scotland, Hong Kong, India, Singapore, Malaysia, France, Slovakia, Czechia, the Netherlands, Germany, Poland and Nigeria (see the appendix for more). The company’s primary sectors correspond to its three main UK subsidiaries:

      #Bibby_Financial_Services. A global provider of financial services. The firm provides loans to small- and medium-sized businesses engaged in business services, construction, manufacturing, transportation, export, recruitment and wholesale markets. This includes invoice financing, export and trade finance, and foreign exchanges. Overall, the subsidiary manages more than £6bn each year on behalf of some 9,000 clients across 300 different industry sectors, and in 2021 it brought in more than 50% of the group’s annual turnover.

      - #Bibby_Marine_Limited. Owner and operator of the Bibby WaveMaster fleet, a group of vessels specialising in the transport and accommodation of workers employed at remote locations, such as offshore oil and gas sites in the North Sea. Sometimes, as in the case of Chevron’s Liquified Natural Gas (LNG) project in Nigeria, the vessels are used as an alternative to hotels owing to a “a volatile project environment.” The fleet consists of 40 accommodation vessels similar in size to the Bibby Stockholm and a smaller number of service vessels, though the share of annual turnover pales compared to the group’s financial services operations, standing at just under 10% for 2021.

      - #Garic Ltd. Confined to construction, quarrying, airport, agriculture and transport sectors in the UK, the firm designs, manufactures and purchases plant equipment and machinery for sale or hire. Garic brought in around 14% of Bibby Line Group’s turnover in 2021.

      Prior to February 2021, Bibby Line Group also owned #Costcutter_Supermarkets_Group, before it was sold to #Bestway_Wholesale to maintain liquidity amid the Covid-19 pandemic. In their report for that year, the company’s directors also suggested grant funding from #MarRI-UK, an organisation facilitating innovation in maritime technologies and systems, had been important in preserving the firm’s position during the crisis.
      History

      The Bibby Line Group’s story begins in 1807, when Lancashire-born shipowner John Bibby began trading out of Liverpool with partner John Highfield. By the time of his death in 1840, murdered while returning home from dinner with a friend in Kirkdale, Bibby had struck out on his own and come to manage a fleet of more than 18 ships. The mysterious case of his death has never been solved, and the business was left to his sons John and James.

      Between 1891 and 1989, the company operated under the name #Bibby_Line_Limited. Its ships served as hospital and transport vessels during the First World War, as well as merchant cruisers, and the company’s entire fleet of 11 ships was requisitioned by the state in 1939.

      By 1970, the company had tripled its overseas earnings, branching into ‘factoring’, or invoice financing (converting unpaid invoices into cash for immediate use via short-term loans) in the early 1980s, before this aspect of the business was eventually spun off into Bibby Financial Services. The group acquired Garic Ltd in 2008, which currently operates four sites across the UK.

      People

      #Jonathan_Lewis has served as Bibby Line Group’s Managing and Executive Director since January 2021, prior to which he acted as the company’s Chief Financial and Strategy Officer since joining in 2019. Previously, Lewis worked as CFO for Imagination Technologies, a tech company specialising in semiconductors, and as head of supermarket Tesco’s mergers and acquisitions team. He was also a member of McKinsey’s European corporate finance practice, as well as an investment banker at Lazard. During his first year at the helm of Bibby’s operations, he was paid £748,000. Assuming his role at the head of the group’s operations, he replaced Paul Drescher, CBE, then a board member of the UK International Chamber of Commerce and a former president of the Confederation of British Industry.

      Bibby Line Group’s board also includes two immediate members of the Bibby family, Sir #Michael_James_Bibby, 3rd Bt. and his younger brother #Geoffrey_Bibby. Michael has acted as company chairman since 2020, before which he had occupied senior management roles in the company for 20 years. He also has external experience, including time at Unilever’s acquisitions, disposals and joint venture divisions, and now acts as president of the UK Chamber of Shipping, chairman of the Charities Trust, and chairman of the Institute of Family Business Research Foundation.

      Geoffrey has served as a non-executive director of the company since 2015, having previously worked as a managing director of Vast Visibility Ltd, a digital marketing and technology company. In 2021, the Bibby brothers received salaries of £125,000 and £56,000 respectively.

      The final member of the firm’s board is #David_Anderson, who has acted as non-executive director since 2012. A financier with 35 years experience in investment banking, he’s founder and CEO of EPL Advisory – which advises company boards on requirements and disclosure obligations of public markets – and chair of Creative Education Trust, a multi-academy trust comprising 17 schools. Anderson is also chairman at multinational ship broker Howe Robinson Partners, which recently auctioned off a superyacht seized from Dmitry Pumpyansky, after the sanctioned Russian businessman reneged on a €20.5m loan from JP Morgan. In 2021, Anderson’s salary stood at £55,000.

      Ownership

      Bibby Line Group’s annual report and accounts for 2021 state that more than 90% of the company is owned by members of the Bibby family, primarily through family trusts. These ownership structures, effectively entities allowing people to benefit from assets without being their registered legal owners, have long attracted staunch criticism from transparency advocates given the obscurity they afford means they often feature extensively in corruption, money laundering and tax abuse schemes.

      According to Companies House, the UK corporate registry, between 50% and 75% of Bibby Line Group’s shares and voting rights are owned by #Bibby_Family_Company_Limited, which also retains the right to appoint and remove members of the board. Directors of Bibby Family Company Limited include both the Bibby brothers, as well as a third sibling, #Peter_John_Bibby, who’s formally listed as the firm’s ‘ultimate beneficial owner’ (i.e. the person who ultimately profits from the company’s assets).

      Other people with comparable shares in Bibby Family Company Limited are #Mark_Rupert_Feeny, #Philip_Charles_Okell, and Lady #Christine_Maud_Bibby. Feeny’s occupation is listed as solicitor, with other interests in real estate management and a position on the board of the University of Liverpool Pension Fund Trustees Limited. Okell meanwhile appears as director of Okell Money Management Limited, a wealth management firm, while Lady Bibby, Michael and Geoffrey’s mother, appears as “retired playground supervisor.”

      Key Relationships

      Bibby Line Group runs an internal ‘Donate a Day’ volunteer program, enabling employees to take paid leave in order to “help causes they care about.” Specific charities colleagues have volunteered with, listed in the company’s Annual Review for 2021 to 2022, include:

      - The Hive Youth Zone. An award-winning charity for young people with disabilities, based in the Wirral.

      – The Whitechapel Centre. A leading homeless and housing charity in the Liverpool region, working with people sleeping rough, living in hostels, or struggling with their accommodation.

      - Let’s Play Project. Another charity specialising in after-school and holiday activities for young people with additional needs in the Banbury area.

      - Whitdale House. A care home for the elderly, based in Whitburn, West Lothian and run by the local council.

      – DEBRA. An Irish charity set up in 1988 for individuals living with a rare, painful skin condition called epidermolysis bullosa, as well as their families.

      – Reaching Out Homeless Outreach. A non-profit providing resources and support to the homeless in Ireland.

      Various senior executives and associated actors at Bibby Line Group and its subsidiaries also have current and former ties to the following organisations:

      - UK Chamber of Shipping

      - Charities Trust

      - Institute of Family Business Research Foundation

      - Indefatigable Old Boys Association

      - Howe Robinson Partners

      - hibu Ltd

      - EPL Advisory

      - Creative Education Trust

      - Capita Health and Wellbeing Limited

      - The Ambassador Theatre Group Limited

      – Pilkington Plc

      – UK International Chamber of Commerce

      – Confederation of British Industry

      – Arkley Finance Limited (Weatherby’s Banking Group)

      – FastMarkets Ltd, Multiple Sclerosis Society

      – Early Music as Education

      – Liverpool Pension Fund Trustees Limited

      – Okell Money Management Limited

      Finances

      For the period ending 2021, Bibby Line Group’s total turnover stood at just under £260m, with a pre-tax profit of almost £31m – fairly healthy for a company providing maritime services during a global pandemic. Their post-tax profits in fact stood at £35.5m, an increase they would appear to have secured by claiming generous tax credits (£4.6m) and deferring a fair amount (£8.4m) to the following year.

      Judging by their last available statement on the firm’s profitability, Bibby’s directors seem fairly confident the company has adequate financing and resources to continue operations for the foreseeable future. They stress their February 2021 sale of Costcutter was an important step in securing this, given it provided additional liquidity during the pandemic, as well as the funding secured for R&D on fuel consumption by Bibby Marine’s fleet.
      Scandal Sheet

      Bibby Line Group and its subsidiaries have featured in a number of UK legal proceedings over the years, sometimes as defendants. One notable case is Godfrey v Bibby Line, a lawsuit brought against the company in 2019 after one of their former employees died as the result of an asbestos-related disease.

      In their claim, the executors of Alan Peter Godfrey’s estate maintained that between 1965 and 1972, he was repeatedly exposed to large amounts of asbestos while working on board various Bibby vessels. Although the link between the material and fatal lung conditions was established as early as 1930, they claimed that Bibby Line, among other things:

      “Failed to warn the deceased of the risk of contracting asbestos related disease or of the precautions to be taken in relation thereto;

      “Failed to heed or act upon the expert evidence available to them as to the best means of protecting their workers from danger from asbestos dust; [and]

      “Failed to take all reasonably practicable measures, either by securing adequate ventilation or by the provision and use of suitable respirators or otherwise, to prevent inhalation of dust.”

      The lawsuit, which claimed “unlimited damage”’ against the group, also stated that Mr Godfrey’s “condition deteriorated rapidly with worsening pain and debility,” and that he was “completely dependent upon others for his needs by the last weeks of his life.” There is no publicly available information on how the matter was concluded.

      In 2017, Bibby Line Limited also featured in a leak of more than 13.4 million financial records known as the Paradise Papers, specifically as a client of Appleby, which provided “offshore corporate services” such as legal and accountancy work. According to the Organized Crime and Corruption Reporting Project, a global network of investigative media outlets, leaked Appleby documents revealed, among other things, “the ties between Russia and [Trump’s] billionaire commerce secretary, the secret dealings of Canadian Prime Minister Justin Trudeau’s chief fundraiser and the offshore interests of the Queen of England and more than 120 politicians around the world.”

      This would not appear to be the Bibby group’s only link to the shady world of offshore finance. Michael Bibby pops up as a treasurer for two shell companies registered in Panama, Minimar Transport S.A. and Vista Equities Inc.
      Looking Forward

      Much about the Bibby Stockholm saga remains to be seen. The exact cost of the initiative and who will be providing security services on board, are open questions. What’s clear however is that activists will continue to oppose the plans, with efforts to prevent the vessel sailing from Falmouth to its final docking in Portland scheduled to take place on 30th June.

      Appendix: Company Addresses

      HQ and general inquiries: 3rd Floor Walker House, Exchange Flags, Liverpool, United Kingdom, L2 3YL

      Tel: +44 (0) 151 708 8000

      Other offices, as of 2021:

      6, Shenton Way, #18-08A Oue Downtown 068809, Singapore

      1/1, The Exchange Building, 142 St. Vincent Street, Glasgow, G2 5LA, United Kingdom

      4th Floor Heather House, Heather Road, Sandyford, Dublin 18, Ireland

      Unit 2302, 23/F Jubilee Centre, 18 Fenwick Street, Wanchai, Hong Kong

      Unit 508, Fifth Floor, Metropolis Mall, MG Road, Gurugram, Haryana, 122002 India

      Suite 7E, Level 7, Menara Ansar, 65 Jalan Trus, 8000 Johor Bahru, Johor, Malaysia

      160 Avenue Jean Jaures, CS 90404, 69364 Lyon Cedex, France

      Prievozská 4D, Block E, 13th Floor, Bratislava 821 09, Slovak Republic

      Hlinky 118, Brno, 603 00, Czech Republic

      Laan Van Diepenvoorde 5, 5582 LA, Waalre, Netherlands

      Hansaallee 249, 40549 Düsseldorf, Germany

      Poland Eurocentrum, Al. Jerozolimskie 134, 02-305 Warsaw, Poland

      1/2 Atarbekova str, 350062, Krasnodar, Krasnodar

      1 St Peter’s Square, Manchester, M2 3AE, United Kingdom

      25 Adeyemo Alakija Street, Victoria Island, Lagos, Nigeria

      10 Anson Road, #09-17 International Plaza, 079903 Singapore

      https://corporatewatch.org/floating-prisons-the-200-year-old-family-business-behind-the-bibby-s

      signalé ici aussi par @rezo:
      https://seenthis.net/messages/1010504

    • The Langham family seem quite happy to support right-wing political parties that are against immigration, while at the same time profiting handsomely from the misery of refugees who are forced to claim sanctuary here.


      https://twitter.com/PositiveActionH/status/1687817910364884992

      –---

      Family firm ’profiteering from misery’ by providing migrant barges donated £70k to #UKIP

      The Langham family, owners of Langham Industries, is now set to profit from an 18-month contract with the Home Office to let the Bibby Stockholm berth at Portland, Dorset

      A family firm that donated more than £70,000 to UKIP is “profiteering from misery” by hosting the Government’s controversial migrant barge. Langham Industries owns Portland Port, where the Bibby Stockholm is docked in a deal reported to be worth some £2.5million.

      The Langham family owns luxurious properties and has links to high-profile politicians, including Prime Minister Rishi Sunak and Deputy Prime Minister Oliver Dowden. And we can reveal that their business made 19 donations to pro-Brexit party UKIP between 2003 and 2016.

      Late founder John Langham was described as an “avid supporter” of UKIP in an obituary in 2017. Now his children, John, Jill and Justin – all directors of the family firm – are set to profit from an 18-month contract with the Home Office to let the Bibby Stockholm berth at Portland, Dorset.

      While Portland Port refuses to reveal how much the Home Office is paying, its website cites berthing fees for a ship the size of the Bibby Stockholm at more than £4,000 a day. In 2011, Portland Port chairman John, 71, invested £3.7million in Grade II* listed country pile Steeple Manor at Wareham, Dorset. Dating to around 1600, it has a pond, tennis court and extensive gardens designed by the landscape architect Brenda Colvin.

      The arrangement to host the “prison-like” barge for housing migrants has led some locals to blast the Langhams, who have owned the port since 1997. Portland mayor Carralyn Parkes, 61, said: “I don’t know how John Langham will sleep at night in his luxurious home, with his tennis court and his fluffy bed, when asylum seekers are sleeping in tiny beds on the barge.

      “I went on the boat and measured the rooms with a tape measure. On average they are about 10ft by 12ft. The bunk bed mattresses are about 6ft long. If you’re taller than 6ft you’re stuffed. The Langham family need to have more humanity. They are only interested in making money. It’s shocking.”

      (#paywall)
      https://www.mirror.co.uk/news/politics/family-firm-profiteering-misery-providing-30584405.amp

      #UK_Independence_Party

    • ‘This is a prison’: men tell of distressing conditions on Bibby Stockholm

      Asylum seekers share fears about Dorset barge becoming even more crowded, saying they already ‘despair and wish for death’

      Asylum seekers brought back to the Bibby Stockholm barge in Portland, Dorset, have said they are being treated in such a way that “we despair and wish for death”.

      The Guardian spoke to two men in their first interview since their return to the barge on 19 October after the vessel lay empty for more than two months. The presence of deadly legionella bacteria was confirmed on board on 7 August, the same day the first group of asylum seekers arrived. The barge was evacuated four days later.

      The new warning comes after it emerged that one asylum seeker attempted to kill himself and is in hospital after finding out he is due to be taken to the barge on Tuesday.

      A man currently on the barge told the Guardian: “Government decisions are turning healthy and normal refugees into mental patients whom they then hand over to society. Here, many people were healthy and coping with OK spirits, but as a result of the dysfunctional strategies of the government, they have suffered – and continue to suffer – from various forms of serious mental distress. We are treated in such a way that we despair and wish for death.”

      He said that although the asylum seekers were not detained on the barge and could leave to visit the nearby town, in practice, doing so was not easy.

      He added: “In the barge, we have exactly the feeling of being in prison. It is true that they say that this is not a prison and you can go outside at any time, but you can only go to specific stops at certain times by bus, and this does not give me a good feeling.

      “Even to use the fresh air, you have to go through the inspection every time and go to the small yard with high fences and go through the X-ray machine again. And this is not good for our health.

      “In short, this is a prison whose prisoners are not criminals, they are people who have fled their country just to save their lives and have taken shelter here to live.”

      The asylum seekers raised concerns about what conditions on the barge would be like if the Home Office did fill it with about 500 asylum seekers, as officials say is the plan. Those on board said it already felt quite full with about 70 people living there.

      The second asylum seeker said: “The space inside the barge is very small. It feels crowded in the dining hall and the small entertainment room. It is absolutely clear to me that there will be chaos here soon.

      “According to my estimate, as I look at the spaces around us, the capacity of this barge is maximum 120 people, including personnel and crew. The strategy of ​​transferring refugees from hotels to barges or ships or military installations is bound to fail.

      “The situation here on the barge is getting worse. Does the government have a plan for shipwrecked residents? Everyone here is going mad with anxiety. It is not just the barge that floats on the water, but the plans of the government that are radically adrift.”

      Maddie Harris of the NGO Humans For Rights Network, which supports asylum seekers in hotels, said: “Home Office policies directly contribute to the significant deterioration of the wellbeing and mental health of so many asylum seekers in their ‘care’, with a dehumanising environment, violent anti-migrant rhetoric and isolated accommodations away from community and lacking in support.”

      A Home Office spokesperson said: “The Bibby Stockholm is part of the government’s pledge to reduce the use of expensive hotels and bring forward alternative accommodation options which provide a more cost-effective, sustainable and manageable system for the UK taxpayer and local communities.

      “The health and welfare of asylum seekers remains the utmost priority. We work continually to ensure the needs and vulnerabilities of those residing in asylum accommodation are identified and considered, including those related to mental health and trauma.”

      Nadia Whittome and Lloyd Russell-Moyle, the Labour MPs for Nottingham East and Brighton Kemptown respectively, will travel to Portland on Monday to meet asylum seekers accommodated on the Bibby Stockholm barge and local community members.

      The visit follows the home secretary, Suella Braverman, not approving a visit from the MPs to assess living conditions as they requested through parliamentary channels.

      https://www.theguardian.com/uk-news/2023/oct/29/this-is-a-prison-men-tell-of-distressing-conditions-on-bibby-stockholm
      #prison #conditions_de_vie

  • « La question très taboue du #racisme en #Tunisie n’a jamais fait l’objet d’un débat national »


    Manifestation à Tunis, le 25 février 2023, contre les propos du président Kaïs Saïed sur les Africains subsahariens présents en Tunisie. HASSENE DRIDI / AP

    La militante Saadia Mosbah et la psychiatre et écrivaine Fatma Bouvet de la Maisonneuve dénoncent la violence qui se déchaîne contre les Africains subsahariens après le discours de haine du président Kaïs Saïed.

    Tribune. Le racisme et le populisme, qui se répandent dans le monde entier, ont gagné, en Tunisie, le sommet de l’Etat. Mardi 21 février, le président de la République, Kaïs Saïed, a choqué en reprenant à son compte la théorie du grand remplacement, appelant à des « mesures urgentes » contre les Africains subsahariens, source, selon lui, « de violence, de crimes et d’actes inacceptables ».

    Il n’est malheureusement ni le seul, ni le premier, dans le pays à afficher ces idées. Depuis près d’un an, les discours incitant à la haine et à la xénophobie se propagent simultanément en Tunisie et en Egypte, au moins. Sur les réseaux sociaux, les campagnes appelant à renvoyer chez eux les Africains subsahariens se multiplient. Il faut dire que, depuis toujours, la question très taboue du racisme en Tunisie, en particulier à l’égard des Noirs, n’a jamais fait l’objet d’un débat national. La plupart des Tunisiens se définissent comme méditerranéens et maghrébins, plus rarement comme africains ni à peau noire.

    Très peu savent que tous les #Noirs de Tunisie ne sont pas uniquement des descendants d’#esclaves, mais qu’il a toujours existé une population noire, comme certains Berbères à la peau très foncée. Les Noirs, d’où qu’ils viennent, sont considérés comme des sous-hommes, solides et aptes aux métiers pénibles. Ils seraient dociles, travailleurs, gentils, des gens de confiance, infatigables.

    Tabou

    Ni l’éducation ni l’imaginaire collectif n’incitent à penser réellement la question d’un racisme existant comme partout ailleurs. Rares sont ceux qui, par exemple, remettent en question les propos esclavagistes de l’historien et géographe tunisien Ibn Khaldoun, né à Tunis (1332-1406), porté aux nues, sans nuances – auteur des Prolégomènes, il fut le précurseur de la sociologie. Le tabou toucherait-il également le monde académique ?

    Mais la Tunisie vit actuellement une crise sans précédent. Il est alors plus facile d’accuser l’étranger que de reconnaître ses échecs en tant que dirigeants. Les citoyens ont l’impression que le gâteau est trop petit pour être partagé avec des étrangers, même quand ces derniers exercent des emplois dont les locaux ne veulent pas. C’est sur ce terreau que s’est développé un parti de la droite tunisienne, légalisé en 2018, baptisé Parti nationaliste tunisien et qui s’autoproclame « protecteur de la patrie ». Sa thèse principale, reprise sans complexes par Kaïs Saïed, repose sur la dénonciation d’un complot visant à « noircir » les populations de l’Afrique du Nord.

    Ces affirmations ne reposent sur aucune statistique fiable. Ce grand remplacement fantasmé éloignerait la Tunisie de son appartenance au monde arabo-musulman. Les militants de ce parti se sont d’abord rendus visibles sur les réseaux sociaux, mais aujourd’hui ils occupent largement le terrain médiatique traditionnel et le parti dispose d’une milice agissant sur tout le territoire. Il fait l’amalgame entre migrants, immigrés, demandeurs d’asile, personnes en situation irrégulière et victimes du trafic d’êtres humains. Ce discours matraqué et validé par le chef de l’Etat, mais condamné par l’Union africaine (UA), finit par convaincre une grande partie de la population.

    Ces allégations ont alors immédiatement ouvert les vannes de la haine et réveillé les démons racistes. Ceux qui s’en prennent aux Africains subsahariens ne voient pas les Noirs comme leurs semblables, ce qui leur permet de les frapper, de brûler leur foyer et de pousser femmes et nourrissons dans la rue.

    Plus de lait, de riz ni de semoule

    Les militants tunisiens noirs sont, eux aussi, violemment ciblés. Menacés même. La croyance selon laquelle ils seraient financés par des associations européennes afin de ne pas permettre aux #migrants d’arriver sur le Vieux Continent est bien là. Tout récemment, le journaliste Mohamed Bouzidi, de l’émission « Bila 9ine3 » (« sans masques »), interrogeait avec virulence à ce sujet Mme Saadia Mosbah, l’une des deux autrices de cette tribune. Cette dernière s’est indignée du ton employé. Elle a eu le sentiment qu’il s’adressait à une cheffe de gang.

    Les défenseurs des droits sont accusés très directement par des vidéos trafiquées, le plus souvent d’une manière maladroite, de participer au « complot noir ». Des commentateurs montrent un prétendu manque de civilité des Subsahariens, images vidéo à l’appui, soutenues par des propos haineux à l’encontre du Maghreb.

    Aujourd’hui des hommes, des femmes et des enfants peuvent être maintenus en détention provisoire durant quatre jours. La frayeur s’installe dans les différentes communautés subsahariennes, qui se retrouvent dans la rue, créant ainsi un effet de masse qui sera présenté comme preuve de l’envahissement du pays par une population noire. Des milices appartenant au Parti nationaliste tunisien sillonnent les rues du Grand Tunis, de Sfax ou de Médenine, ordonnant aux propriétaires de mettre à la rue tous les Africains subsahariens et aux commerçants de ne plus leur vendre de lait, de riz ni de semoule, sous peine de fermeture et de poursuites judiciaires, amendes, ou même emprisonnement.

    Il est triste que cette tragédie se déroule dans le pays où le psychiatre et militant anticolonialiste martiniquais Frantz Fanon a exercé et a commencé à élaborer sa pensée antiraciste. De plus, toutes les hypothèses sur l’origine du mot Afrique aboutissent à Carthage et à ses environs : c’est de Tunisie que viendrait ce nom qui est aujourd’hui celui de tout un continent. Quelle ineptie, alors, que ce soit précisément un leader tunisien qui exprime aujourd’hui la volonté de division d’un continent en pleine croissance, au sein duquel les migrations sont une réalité durable, banale, et que rien ne pourra jamais arrêter !

    Crainte des représailles

    Ce qui arrive à la Tunisie est grave et la société civile s’organise, dans l’urgence, pour exprimer sa vive désapprobation. Des jeunes étudiants mettent sur pied un front antifasciste en Tunisie, des associations contre les discriminations, le Forum tunisien des droits économiques et sociaux, communiquent au niveau international, mais assurent aussi un travail au plus proche des sans-abri souvent regroupés dans les églises disponibles, au moins à l’heure des repas. A Paris, un rassemblement se tiendra devant l’ambassade de Tunisie, vendredi 3 mars.

    La manifestation du samedi 25 février n’a rassemblé qu’un millier de personnes : quelques militants progressistes habituels, mais nombreux sont ceux qui ont manqué à l’appel, probablement par crainte des représailles, fréquentes actuellement, à l’égard des opposants. Il est pourtant permis d’espérer puisque de nouveaux visages, en particulier, des jeunes, étaient présents.

    Il n’est jamais trop tard pour appeler au rassemblement, à la solidarité, au calme et proposer un véritable projet économique et social à une Tunisie exsangue, et dont de nombreux marchés se font avec l’Afrique subsaharienne.
    Les citoyens ont besoin d’une vision claire de leur avenir sans chercher de faux responsables. En effet, « la délivrance des complexes de haine ne sera obtenue que si l’humanité sait renoncer au complexe de bouc émissaire », écrivait Frantz Fanon dans Peau noire, masques blancs.

    Saadia Mosbah est présidente de M’nemti, association de lutte contre le racisme et toutes les formes de discriminations en Tunisie.
    Fatma Bouvet de la Maisonneuve est une psychiatre et écrivaine franco-tunisienne.
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2023/03/03/la-question-tres-taboue-du-racisme-en-tunisie-n-a-jamais-fait-l-objet-d-un-d

    #xénophobie

  • #salariat #esclave #domination #prolétariat #capitalisme #émancipation #anarchisme #anticapitalisme #autogestion

    ★ ESCLAVES SANS CHAÎNES, MAIS ALIÉNÉS

    « L’esclavage humain a atteint son point culminant à notre époque sous forme de travail librement salarié. » George BERNARD SHAW

    « La conscience de sa propre condition d’esclave est difficile à connaître tant on nous explique et on nous conditionne, au sein de leurs institutions, à penser que nous serions des citoyens et travailleurs libres. Ce système de propriété absolue, organise le fait qu’on ait à vendre notre force de travail physique ou intellectuelle contre de l’argent, et que si vous refusez, vous vivrez dans la misère. Ce système politique organise des élections pour qu’on ait à croire que nous sommes libre, et que si vous n’y participez pas, c’est que vous êtes contre la démocratie (...) »

    https://www.socialisme-libertaire.fr/2022/09/esclaves-sans-chaines-mais-alienes.html

    L’esclavage humain a atteint son point culminant à notre époque sous forme de travail librement salarié. « La conscience de sa propre condition d’esclave est difficile à connaître tant on nous explique et on nous conditionne, au sein de leurs institutions,...

    ★ POUR EN FINIR AVEC LE SALARIAT, GESTION DIRECTE DE NOS ACTIVITÉS :

    https://www.socialisme-libertaire.fr/2015/08/pour-en-finir-avec-le-salariat-gestion-directe-de-nos-activite

    ★ LE SALARIAT DE KROPOTKINE :

    https://www.socialisme-libertaire.fr/2017/09/le-salariat-de-pierre-kropotkine.html

    ★ LE SALARIAT, C’EST LE VOL :

    https://www.socialisme-libertaire.fr/2017/05/le-salariat-c-est-le-vol.html

  • Le gouvernement britannique accuse un organisme représentant les transporteurs d’avoir causé la pénurie de carburant
    https://www.lefigaro.fr/conjoncture/le-gouvernement-britannique-accuse-un-organisme-representant-les-transporte

    Le ministre britannique des Transports Grant Shapps a accusé dimanche un organisme représentant le secteur routier d’avoir « déclenché » les pénuries de carburant au Royaume-Uni, peu après la décision du gouvernement d’accorder 5.000 visas à des chauffeurs étrangers pour régler la crise.

    « Un des organismes représentant les transporteurs a donné un briefing irresponsable (à propos de potentielles pénuries) qui a contribué à déclencher la crise », a affirmé dimanche sur Sky news le ministre, dénonçant une « situation fabriquée » par un geste « très inutile » et « contre-productif ».

    Depuis quelques jours, plusieurs stations-service ont fermé et d’énormes files d’attente se forment devant d’autres pompes à essence, où des Britanniques ignorant les appels au calme du gouvernement font des réserves de carburant. En cause : les pénuries, qui touchent aussi le secteur agroalimentaire, entraînées par un manque de 100.000 chauffeurs routiers depuis le Brexit et la pandémie. Une situation contre laquelle de nombreux secteurs mettaient en garde depuis plusieurs mois, mais dont le ministre des Transport a attribué la responsabilité à un organisme représentant les transporteurs.

    « Il y a eu une réunion il y a environ 10 jours au cours de laquelle l’une des associations de transporteurs a décidé de divulguer des détails aux médias », a-t-il détaillé, « et cela a créé un assez grand degré d’inquiétude, car les gens réagissent naturellement à ce genre de choses ». Le ministre n’a pas nommé l’organisme, mais une source gouvernementale a affirmé au Mail on Sunday que la Road Haulage Association (Association des transporteurs routiers) était « entièrement responsable de cette panique et de ce chaos ».

    5000 visas provisoires pour les chauffeurs
    Grant Shapps a accusé les associations du secteur de « vouloir à tout prix » embaucher « davantage de chauffeurs européens, (qui) baissent les salaires britanniques ». La veille, le gouvernement s’était vu contraint par la crise d’accorder jusqu’à 10.500 visas de travail provisoires, dont 5000 réservés aux chauffeurs : un virage inattendu en matière d’immigration professionnelle après le Brexit, alors que le gouvernement du Premier ministre Boris Johnson ne cesse d’insister pour que le Royaume-Uni ne dépende plus de la main-d’œuvre étrangère.

    Ces permis de trois mois, d’octobre à décembre, ne constituent qu’« une partie » des clefs pour résoudre la pénurie de chauffeurs routiers, a estimé dimanche Grant Shapps, arguant que « la solution à long terme » ne pouvait être « d’entrer dans un cercle vicieux constant où on n’est pas capable de former des gens ici et de les employer avec des salaires décents ».

    Le ministre a préféré mettre l’accent sur d’autres mesures exceptionnelles prises samedi, comme la mobilisation d’examinateurs du ministère de la Défense pour faire passer des milliers de permis poids lourd dans les semaines qui viennent. Rod McKenzie, de la Road Haulage Association, a qualifié d’« absurdes » les accusations « sans aucun fondement » selon lesquelles il aurait averti les médias de potentielles pénuries, affirmant que le gouvernement devrait plutôt adopter une approche « holistique » de la crise.

     #brexit #actualités_internationales #union_européenne #ue #angleterre #royaume-uni #politique #international #uk #esclavage #travail #capitalisme #esclaves #exploitation #logistique

  • La santé des britanniques va s’améliorer !

    Les menaces de pénuries de certains produits se succèdent au Royaume-Uni. Après les milkshakes dans certains fast-foods, c’est la célèbre boisson américaine qui risque de faire défaut auprès des consommateurs britanniques aujourd’hui. A l’instar d’autres secteurs, la société Coca-Cola Europacific Partners (CCEP) rencontre de gros défis logistiques, imputables tant au Brexit qu’à la pandémie de Covid.

    Pénurie de canettes
    C’est tout d’abord une pénurie de canettes liée aux difficultés d’approvisionnement en matières premières qui explique la situation, a concédé la firme américaine, alors que de nombreux Britanniques se plaignent de ne plus trouver leurs produits Coca-Cola préférés au magasin. Outre ces problèmes d’approvisionnement, il y a aussi le manque de main-d’œuvre originaire de l’Union Européenne. Le personnel de livraison et les chauffeurs routiers sont singulièrement difficiles à trouver.

    L’association de transporteurs RHA (Road Haulage Association) estime le besoin actuel à environ 100.000 chauffeurs de camions. Une pénurie inédite de routiers qui menace pour de longs mois les livraisons, y compris dans les supermarchés.

    Embaucher des chauffeurs européens : mission impossible
    « Beaucoup de chauffeurs des pays de l’Est sont rentrés en fin d’année dernière pour voir comment le Brexit allait se passer. Certains ne sont pas revenus », se lamente Rob Hollyman à l’AFP. Le patron du transporteur « North West Cargo » a d’ailleurs perdu une douzaine de travailleurs pour cette raison.

    Par ailleurs, embaucher des chauffeurs européens semble désormais mission impossible. Les nouvelles règles migratoires post-Brexit réservant les visas de travail aux plus qualifiés, ce qui exclut les chauffeurs poids lourds. Aujourd’hui, la RHA demande ainsi que la profession soit reconnue comme en pénurie, pour faciliter le recours à des chauffeurs étrangers. D’autres représentants sectoriels et chefs d’entreprise font également pression sur le gouvernement pour qu’il amende certaines réglementations.

    Car les difficultés d’entrée des travailleurs européens sur le marché britannique impactent aussi d’autres secteurs, notamment logistiques. Ces travailleurs constituent en effet le gros de ses effectifs, les Britanniques boudant ces métiers aux longues heures de travail et aux salaires peu attractifs. Idem pour le secteur de l’Horeca, observe Morten Petersen, consultant en politique européenne, ayant longtemps travaillé pour la chambre de commerce britannique en Belgique.

    Il donne cet exemple : « Si vous avez séjourné à Londres l’an dernier, vous n’avez probablement vu aucun Anglais travaillant dans votre hôtel, mais des personnes issues d’autres pays européens ou extra-européens, occupées dans les réceptions, les restaurants, etc. Et bien ceci n’est plus la réalité aujourd’hui ». . . . . . . . .
     #esclavage #travail #capitalisme #esclaves #exploitation #logistique #hôtellerie #distribution #restauration #brexit #pandémie

  • Un algorithme de Facebook confond des personnes noires avec des singes
    https://www.rtbf.be/info/medias/detail_un-algorithme-de-facebook-confond-des-personnes-noires-avec-des-singes?i

    Un algorithme de recommandation de Facebook a demandé à des utilisateurs s’ils souhaitaient voir d’autres "vidéos sur les primates" sous une vidéo d’un tabloïd britannique montrant des personnes noires, a révélé le New York Times vendredi. https://www.nytimes.com/2021/09/03/technology/facebook-ai-race-primates.html

    La vidéo du Daily Mail, vieille de plus d’un an, est intitulée "un homme blanc appelle les flics contre des hommes noirs à la marina". Elle ne montre que des personnes, pas de singes.


    Facebook apologized on Friday for mislabeling and said it was looking into its recommendation feature to “prevent this from happening again.”Credit...Jim Wilson/The New York Times

    En dessous, la question "voir plus de vidéos sur les primates ?" avec les options "Oui / Rejeter" s’est affichée sur l’écran de certains utilisateurs, d’après une capture d’écran diffusée sur Twitter par Darci Groves, une ancienne designer du géant des réseaux sociaux.

    "C’est scandaleux", a-t-elle commenté, appelant ses ex-collègues de Facebook à faire remonter l’affaire.

    "C’est clairement une erreur inacceptable", a réagi une porte-parole de Facebook, sollicitée par l’AFP. "Nous présentons nos excuses à quiconque a vu ces recommandations insultantes."

    #Facebook #intelligence_artificielle #racisme

  • Loin des petitesses, loin de la violence de ce monde (violence dont il avait évidemment conscience et qu’il combattait), le géographe anarchiste #Élisée_Reclus avait le goût du #bonheur. Et il en donne. Quel plaisir de le lire : vraiment c’est bienfaisant.


    Thread de Ludivine Bantigny sur twitter :
    https://twitter.com/Ludivine_Bantig/status/1330647060522164224

    « Notre commencement de savoir, nos petits rudiments de connaissances historiques nous disent qu’il ne faut point tolérer de maîtres, à tout #ordre il faut répondre par la #révolte. L’histoire nous dit que toute #obéissance est #abdication, que toute #servitude est une mort anticipée »

    « Nous sommes révolutionnaires parce que nous voulons la #justice. » Sans intérêts d’argent, de caste, de position. Pour étudier le grand livre des connaissances humaines, vivre d’une vie libre, puissamment consciente et fraternelle, s’occuper des enfants et avec eux de la #nature.

    Et ce sera pour tous un bonheur dont nous n’avons aujourd’hui aucune idée, de vivre dans un monde où nous ne verrons […] point de faméliques demandant un sou, point d’hommes valides se faisant soldats ou même policiers, parce qu’ils n’ont pas d’autres moyens de gagner leur vie.

    « Puisque la nature est profanée par tant de spéculateurs précisément à cause de sa #beauté, il n’est pas étonnant que dans leurs travaux d’#exploitation les agriculteurs et les industriels négligent de se demander s’ils ne contribuent pas à l’enlaidissement de la terre. »

    Dans le souvenir de la #Commune : « Il me souvient, comme si je la vivais encore, d’une heure poignante de ma vie où l’amertume de la #défaite n’était compensée que par la joie mystérieuse et profonde, presque inconsciente, d’avoir agi suivant mon cœur et ma volonté… »

    Notre idéal de bonheur : une #communauté_d’égaux
    Quel est d’abord notre objectif révolutionnaire ?
    L’#affection_mutuelle, le #respect_de_soi et de la #dignité_d’autrui.
    Pour cela : supprimer l’#accaparement.
    [Que vienne un temps où les humains] pourront enfin se dire égaux sans ironie.

    « L’histoire d’un #ruisseau, même de celui qui naît et se perd dans la mousse, est l’histoire de l’#infini. »
    Reclus observe « les #champignons groupés fraternellement en petites assemblées », le « ravin et ses voûtes d’ombre ».
    Car chez Reclus la nature redonne courage pour les #luttes.

    Les petites ondulations que je provoque à la surface de l’eau se propagent au loin[…] jusqu’à l’espace indistinct. De même toute pensée vigoureuse, toute parole ferme, tout effort dans le grand combat de la justice & de la #liberté se répercutent[…] jusqu’au plus lointain avenir.

    Les gens de gouvernement désespérant de leur cause en sont venus à ne demander à leurs maîtres que la « poigne » leur seule chance de salut.
    À leur sujet le doute n’est pas permis : nul #préjugé ne les arrête pour la conquête du #pouvoir et des écus.
    É. Reclus Évolution et révolution.

    Si le #capital garde la force nous serons tous des #esclaves de ses #machines, cartilages rattachant les dents de fer aux arbres de bronze ou d’acier[…] C’est en vain que vous ferez appel à la #pitié. Le tigre peut se détourner de sa victime mais les livres de banque sont sans appel.

    Aux enfants : « Notre titre de parents ne nous fait en rien vos supérieurs et nous n’avons sur vous d’autres droits que ceux de notre profonde #affection. À vous, mes enfants, de dire si nous avons abusé de notre force pour vous maintenir dans la faiblesse ».

    #Elisée_Reclus #anarchisme #parentalité

    • Elisée Reclus est l’un de mes « maîtres à penser » si tant est qu’on ait besoin de tels personnages. C’est vraiment une personnalité remarquable et sa conception de l’anarchisme et des rapports entre l’homme et la nature sont plus qu’indispensables à connaître. Beau texte !

  • L’Élysée, le plus grand symbole à Paris du passé esclavagiste de la France
    https://www.franceculture.fr/histoire/lelysee-le-plus-grand-symbole-a-paris-du-passe-esclavagiste-de-la-fran

    Trois siècles après sa construction financée par un négrier, l’Élysée est un des derniers grands témoignages à Paris de l’histoire du commerce colonial. Les autres bâtiments prestigieux occupés par des esclavagistes ont disparu ou sont tombés dans l’oubli. Un travail de mémoire reste à accomplir.

    Sans un négrier, Antoine Crozat, le palais de l’Élysée n’aurait pas été édifié en 1720, avant d’être occupé par la marquise de Pompadour, Napoléon et depuis plus d’un siècle maintenant par les présidents de la République. 

    L’homme le plus riche de France au début du XVIIIe siècle, selon Saint-Simon, en a financé la construction pour le compte de son gendre, Louis-Henri de la Tour d’Auvergne, dans le cadre d’une stratégie, en vue d’intégrer la haute société aristocratique. 

    Antoine Crozat à la direction de la Compagnie de Guinée, l’une des plus importantes sociétés de commerce triangulaire, a bâti sa fortune en obtenant en 1701 le monopole de la fourniture en esclaves de toutes les colonies espagnoles. 

    Mais il n’est pas le seul grand acteur à l’époque. 
    A Paris, le Club de l’hôtel de Massiac, société de colons de Saint-Domingue et des Petites Antilles défend ses intérêts dans un bâtiment qui a disparu comme beaucoup d’autres, depuis les travaux haussmanniens, depuis les transformations de la capitale en profondeur, à partir de 1853 sous le second Empire. Bâtiment sur la place des Victoires remplacé par l’hôtel de L’Hospital. Alors que les stigmates de l’esclavage sont encore nombreux aujourd’hui dans l’urbanisme des anciens ports négriers, Bordeaux et Nantes, notamment. 

    Reste le Palais de l’Élysée, mais aussi et dans une certaine mesure la Banque de France et la Caisse des dépôts.
    L’ancien président du Conseil représentatif des associations noires (Cran), Louis-Georges Tin, a demandé au chef de l’Etat Emmanuel Macron, le 13 juillet dernier dans Libération, le lancement d’une enquête pour mettre en lumière tous les liens entre l’esclavage colonial et les grandes institutions de la République. 

    La Fondation pour la mémoire de l’esclavage, mise en place le 12 novembre 2019, doit travailler avec la ville de Paris à la création d’un monument et d’un lieu muséal dédiés. 

    L’historien Marcel Dorigny, membre du comité scientifique de cette fondation, plaide pour un mémorial et milite pour des explications aux quatre coins de la capitale où le passé colonial et esclavagiste est omniprésent. 

    Le palais de l’Élysée s’est construit sur le dos d’esclaves
    Le Toulousain Antoine Crozat, l’homme le plus riche de France au début du XVIIIe siècle, selon le courtisan et mémorialiste Saint-Simon, est un parvenu aux yeux de ses contemporains, un financier et négociant cupide, engagé dans toutes les affaires pouvant rapporter gros, à commencer par la traite négrière.

    C’est sur décision du roi Louis XIV que cet homme né roturier prend la direction de l’une des plus importantes sociétés du commerce triangulaire créée en 1684, la Compagnie de Guinée, avec pour mission d’acheminer du port de Nantes, le plus grand nombre possible d’esclaves noirs vers Saint-Domingue et de remplacer sur l’île, le tabac par le sucre.


    Le monopole qu’il obtient à partir de 1701 sur la fourniture d’esclaves aux colonies espagnoles, permet à Antoine Crozat d’amasser une fortune colossale.

    L’auteur d’une biographie intitulée Le Français qui possédait l’Amérique. La vie extraordinaire d’Antoine Crozat, Pierre Ménard, évalue sa fortune en 1715, à la mort de Louis XIV, à 20 millions de livres, soit près de 300 milliards d’euros !

    De quoi acheter des châteaux par dizaines, de posséder un hôtel particulier dans sa ville de Toulouse et d’en acquérir un autre, prestigieux, sur l’actuelle place Vendôme, à l’endroit où se trouve maintenant le Ritz.

    Quoique richissime, Antoine Crozat est maintenu à l’écart du système d’honneurs, moqué pour son inculture et sa vulgarité par la noblesse qui ne le fréquente que pour lui emprunter de l’argent.

    Et c’est grâce à sa fortune bâtie sur la traite négrière qu’il s’ouvre les portes de l’aristocratie, en mariant sa fille alors qu’elle n’a que 12 ans - à Louis-Henri de la Tour d’Auvergne, le comte d’Evreux.

    Ce membre de la haute noblesse française, gouverneur de l’Île-de-France, profite de son beau-père en bénéficiant d’une dot de 2 000 000 de livres pour se faire construire un hôtel particulier, l’hôtel d’Évreux, qui prendra le nom d’hôtel de l’Élysée à la toute fin de l’Ancien Régime.
    . . . . . . .
    La traite négrière est une des activités principales de tous ceux qui font du commerce maritime international, sachant que la France à ce moment-là, en plein essor colonial, vient de mettre la main sur la Louisiane. Au début du XVIIIe siècle, le Portugal est la plus grande puissance négrière, mais la France n’est pas trop mal placée, en arrivant en quatrième position, après l’Espagne et l’Angleterre. On dirait de nos jours qu’il s’agit de fortunes mal acquises puisque le commerce colonial repose sur l’importation dans les colonies d’esclaves noirs achetés sur les côtes africaines et sur le commerce de produits coloniaux : le café, le sucre, l’indigo... qui sont très demandées en France d’abord, puis dans toute l’Europe et qui sont le fruit du travail des esclaves. Mais pour la France, comme pour l’Angleterre, cette exploitation n’est possible qu’à l’extérieur du sol européen. Il n’y a pas et de longue date d’esclaves en France. C’est la devise de la monarchie : la terre de France rend libre !

    Dans les colonies, en revanche, l’esclavage va très tôt être introduit, selon une double législation.

    Les lois qui sont valables en métropole ne le sont pas dans les colonies.

    Et comme l’esclavage est une des sources de richesse du royaume, Marcel Dorigny assure qu’il n’est pas du tout déshonorant de le pratiquer, à l’époque :

    Les négriers ont pignon sur rue, ils acquièrent des titres de noblesse, des châteaux, ils vont à la cour du roi, ils font des bals, ils font des fêtes, ils font des concerts, ils s’offrent des hôtels particuliers dans Paris... et pourquoi ne le pourraient-ils pas ? Non seulement leur activité est légale, mais elle est favorisée ! Il y a d’abord tout un appareil législatif et ensuite tout un appareil fiscal pour l’encourager, afin de satisfaire un besoin de main-d’œuvre, dans la crainte alors d’un effondrement des colonies. Entre 1740 et 1780, de 80 000 à 90 000 esclaves traversent chaque année l’Atlantique, c’est évidemment énorme ! C’est une ponction sur la population africaine !
    . . . . .
    La Banque de France et la Caisse des dépôts ont joué un rôle crucial dans l’histoire du commerce colonial.

    La Banque de France se trouvait dans une des ailes de l’ancienne Bibliothèque nationale, rue Vivienne, dans le deuxième arrondissement de Paris, dans les locaux de la Bourse où s’achetaient et se vendaient les actions des compagnies de commerce et des navires.

    Le commerce négrier nécessitait de très gros investissements et beaucoup de Français y ont participé, explique l’historien Marcel Dorigny :

    Les armateurs ne prenaient pas les risques seuls. Le capital était dilué. Le lancement d’une expédition négrière passait par la création d’une société en commandite, soit aujourd’hui une société par actions. Les parts étaient vendues dans le public. Des milliers de personnes, en obtenant des revenus de leurs investissements, participaient donc aussi à la traite négrière. Des milliers de personnes y compris Voltaire qui a pourtant écrit des textes très puissants pour dénoncer l’esclavage...

    La Caisse des dépôts, toujours installée près de l’Assemblée nationale, est liée également aux capitaux issus de l’esclavage, ajoute Marcel Dorigny :

    Quand la colonie de Saint-Domingue en 1801 devient la république d’Haïti, la première république noire fondée par d’anciens esclaves, la France cherche à obtenir des réparations financières et reconnait en 1825 l’indépendance du territoire sous condition qu’Haïti rembourse aux colons leurs propriétés à Saint-Domingue. Ce que l’on appelle la dette de l’indépendance. La Caisse des dépôts, chargée des dossiers d’indemnisation, a géré les fonds transmis par la république d’Haïti jusqu’en 1883 et a largement profité de ces capitaux énormes pour des investissements, avant de les restituer aux anciens colons !

    Et parmi les hôtels particuliers d’origine coloniale, l’un d’entre eux à la Chaussée d’Antin dont il ne reste plus de trace a servi de résidence à Thomas Jefferson, pour mener « un train de vie assez somptueux », tient à remarquer Marcel Dorigny :

    Thomas Jefferson, ce grand personnage, troisième Président américain au début du XIXe siècle, rédacteur de la déclaration d’indépendance des Etats-Unis, mais en même temps propriétaire de centaines d’esclaves en Virginie...

    #Élysée #France #esclaves #esclavage #esclavagisme #Paris #Antoine_Crozat #commerce_colonial #commerce_triangulaire
    #Banque_de_France #Caisse_des_dépôts #tabac #sucre #Traite #Saint-Domingue #Haïti

  • Le passé nauséabond de l’industrie textile suisse

    Bien qu’elle n’ait pas eu de colonies, la Suisse a profité du colonialisme. C’est ce que montre l’histoire des #indiennes_de_coton imprimé. Le commerce de ces #tissus colorés avait des liens avec l’#exploitation_coloniale, le #prosélytisme_religieux et le #commerce_des_esclaves.

    Au 17e siècle, le #coton imprimé venait d’#Inde – la seule région possédant le savoir-faire nécessaire. Mais bientôt, cette technique de production d’étoffes imprimées de couleurs vives fut copiée par les Britanniques et les Néerlandais qui, grâce à la mécanisation, les produisaient à meilleur prix. Ils supplantèrent l’industrie textile indienne. Les « indiennes » claires et abordables produites en Europe connurent une telle vogue que, sous la pression des producteurs de laine, de soie et de lin, Louis XIV, le Roi-Soleil, dut interdire leur production et leur importation.

    Cette interdiction fut une aubaine pour la Suisse du 17e siècle. Des #huguenots français qui s’étaient réfugiés en Suisse pour fuir les persécutions religieuses dans leur pays fondèrent des #usines_textiles à #Genève et à #Neuchâtel, d’où ils pouvaient écouler les indiennes en France par #contrebande. La demande atteignait alors un sommet : en 1785, la #Fabrique-Neuve de #Cortaillod, près de Neuchâtel, devint la plus grande manufacture d’indiennes d’Europe, produisant cette année-là 160’000 pièces de #coton_imprimé.

    Le boom en Suisse et le commerce des esclaves

    Le commerce des indiennes a apporté une énorme prospérité en Suisse, mais il avait une face obscure : à l’époque, ces étoffes étaient utilisées en Afrique comme monnaie d’échange pour acheter les #esclaves qui étaient ensuite envoyés en Amérique. En 1789 par exemple, sur le #Necker, un navire en route pour l’Angola, les étoffes suisses représentaient les trois quarts de la valeur des marchandises destinées à être échangées contre des esclaves.

    Les entreprises textiles suisses investissaient aussi directement leurs fortunes dans la #traite des noirs. Des documents montrent qu’entre 1783 et 1792, la société textile bâloise #Christoph_Burckardt & Cie a participé au financement de 21 #expéditions_maritimes qui ont transporté au total 7350 Africains jusqu’en Amérique. Une grande partie de la prospérité des centres suisses du textile était liée au commerce des esclaves, que ce soit à Genève, Neuchâtel, #Aarau, #Zurich ou #Bâle.

    Un projet colonial

    Au milieu du 19e siècle, la Suisse était devenue un des plus importants centres du commerce des #matières_premières. Des marchands suisses achetaient et revendaient dans le monde entier des produits tels que le coton indien, la #soie japonaise ou le #cacao d’Afrique de l’Ouest. Bien que ces marchandises n’aient jamais touché le sol helvétique, les profits étaient réalisés en Suisse.

    L’abolition de l’esclavage aux États-Unis à la suite de la guerre de Sécession a conduit à une crise des matières premières, en particulier de la production du coton qui était largement basée sur une économie esclavagiste. Le marché indien prit encore plus d’importance. L’entreprise suisse #Volkart, active aux Indes depuis 1851, se spécialisa alors dans le commerce du #coton_brut. Afin d’étendre ses activités dans ce pays, elle collabora étroitement avec le régime colonial britannique.

    Les Britanniques dirigeaient la production et, sous leur joug, les paysans indiens étaient contraints de cultiver du coton plutôt que des plantes alimentaires et devaient payer un impôt foncier qui allait directement dans les caisses du gouvernement colonial. Combinée avec l’extension du réseau de chemins de fer à l’intérieur du sous-continent indien, cette politique oppressive permit bientôt à Volkart de prendre en charge un dixième de l’ensemble des exportations de coton vers les manufactures textiles d’Europe. Volkart avait son siège à #Winterthour et occupait ainsi une situation centrale sur le continent européen d’où elle pouvait approvisionner les #filatures installées en Italie, dans le nord de la France, en Belgique, dans la Ruhr allemande ou dans toute la Suisse.

    Les collaborateurs de Volkart devaient éviter les comportements racistes, mais cela ne les empêcha pas d’adopter en Inde certains usages de l’occupant colonial britannique : les Indiens n’avaient pas accès aux salles de détente des employés européens.

    Ardeur missionnaire

    Une autre entreprise prospère à l’époque coloniale fut la #Société_évangélique_des_missions_de_Bâle, ou #Mission_bâloise. Fondée en 1815 par des protestants suisses et des luthériens allemands, son but était de convertir les « païens » au #christianisme. Elle a connu un certain succès au sud de l’Inde dans les territoires des États actuels du #Kerala et du #Karnataka, en particulier auprès des Indiens des couches sociales inférieures qui accédaient ainsi pour la première fois à la formation et à la culture.

    Toutefois, en se convertissant à une autre religion, les autochtones prenaient le risque d’être exclus de leur communauté et de perdre ainsi leur gagne-pain. La Mission de Bâle a réagi en créant des filatures afin de donner des emplois aux réprouvés. Elle résolvait ainsi un problème qu’elle avait elle-même créé et en tirait encore des bénéfices : dans les années 1860, la Mission exploitait quatre filatures et exportait des textiles aux quatre coins de l’#Empire_britannique, de l’Afrique au Proche-Orient en passant par l’Australie.

    L’industrie textile a largement contribué à la prospérité de la Suisse mais de nombreux déshérités l’ont payé au prix fort dans les pays lointains. La Suisse n’était peut-être pas une puissance coloniale indépendante, mais elle a énormément profité du colonialisme.

    https://www.swissinfo.ch/fre/indiennes_le-pass%C3%A9-naus%C3%A9abond-de-l-industrie-textile-suisse/45862606

    #histoire #histoire_suisse #industrie_textile #textile #colonialisme #colonisation #Suisse

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    Ajouté à la métaliste sur la Suisse coloniale :
    https://seenthis.net/messages/868109

    • Le calvaire des travailleuses domestiques éthiopiennes, victimes de la crise au Liban
      https://www.rts.ch/info/11457522-le-calvaire-des-travailleuses-domestiques-ethiopiennes-victimes-de-la-c

      Le Liban compte près de 250’000 travailleuses domestiques. Depuis des années, des associations dénoncent les abus dont elles font l’objet, alors que la crise aggrave encore leur situation, au point que beaucoup rêvent désormais de rentrer au pays.

      Zeina est Ethiopienne. Elle a rejoint des compatriotes à Mar Elias, un camp palestinien aux portes de Beyrouth, où elle séjourne depuis qu’elle a perdu son emploi il y a huit mois. Elle était venue au Liban sous contrat et vivait au domicile de ses employeurs. Jusqu’à l’arrivée de la crise sanitaire.

      « Mes employeurs m’ont dit qu’ils n’avaient plus d’argent et que je devais m’arranger avec mon ambassade. Donc je suis partie, que pouvais-je faire d’autre ? », témoigne la jeune fille de 26 ans. « Avant la crise sanitaire, je gagnais 150 dollars par mois, mais il n’y a désormais plus aucune offre de travail ailleurs. On veut toutes rentrer chez nous... »

      Résignées et déterminées à rentrer
      Rentrer, c’est en effet le rêve de nombreuses migrantes. Longtemps, les devises attiraient la main d’œuvre étrangère, malgré des conditions de travail régulièrement dénoncées par les associations de protection.

      Aujourd’hui, l’inflation est galopante, la livre libanaise dégringole, le dollar américain se raréfie, ce qui entraîne une chute drastique du pouvoir d’achat des travailleuses domestiques. « On a peur car on n’a plus d’argent. Il faut payer le loyer, et la nourriture est devenue très chère », déplore Marta, qui a également trouvé refuge dans le camp de Mar Elias.

      Or, impossible pour elle d’envisager un retour en Ethiopie, son passeport lui ayant été confisqué par son ancienne employeuse. « J’avais fui sa maison car elle me payait 100 dollars par mois, au lieu de 150. Sans papiers de résidence, comment vais-je pouvoir continuer à vivre ici ? »

      « J’ai dormi trois jours dans la rue »
      Pour réclamer de l’aide, des Ethiopiennes se rassemblent régulièrement devant leur consulat, en banlieue de Beyrouth. « J’ai dit à mes employeurs que je ne voulais pas travailler gratuitement, alors ils m’ont amené ici, devant le consulat », témoigne Massarat.

      « J’ai dormi trois jours dans la rue, avant d’être emmenée dans un hôtel, avec des compatriotes. On veut partir mais personne n’est en mesure de me dire quand on pourra quitter le pays », soupire la jeune femme de 23 ans.

      Pour Tsigeweyni, qui a réussi à garder son travail d’employée de maison, « le consulat éthiopien a également sa part de responsabilité, mais fait face à beaucoup de problèmes ».

      « Jeter un domestique à la rue salit l’image du Liban ! »
      En attendant un éventuel retour au pays, des ONG ont fourni quelques logements qui font office d’hôtels. Un réseau de solidarité entre Ethiopiennes, très actif, s’est également développé depuis le début de la crise, même si ses moyens restent limités.

      Tsigeweyni en fait partie et donne un coup de main dès qu’elle le peut. « Pour moi, voir des familles jeter leur domestique à la rue salit l’image du Liban ! Une famille qui, quand elle en avait les moyens, a recruté une fille, a le devoir, selon la loi, de la rapatrier chez elle. »

      Et de dénoncer le laxisme des autorités libanaises : « ce qui se passe est de la responsabilité de l’Etat libanais, des employeurs et des bureaux de recrutement », rappelle-t-elle. Au Liban, l’employeur fait office de tuteur pour son employée, le travail domestique n’étant pas réglementé par le code du travail. Ce faible niveau de protection ouvre la voie à de nombreux abus, tels que le non-versement des salaires, l’exploitation, et des traitements violents subis par certaines travailleuses.

      De leur côté, les autorités libanaises ont ouvert une enquête, pour poursuivre les employeurs qui se débarrassent de leur domestique. Mais le retour des Ethiopiennes, qui sont plus de 100’000 au Liban, reste un casse-tête. Beaucoup affirment ne pas oser raconter leur situation à leur famille restée en Ethiopie.

      #Femmes #Esclaves #esclavage #Liban #Ethiopie #crise #migrants #migrantes

    • . . . . . . . . . . .
      La BCE subventionne le rachat par LVMH, groupe de Bernard Arnault, d’un joaillier américain pour 14 milliards d’€
      https://linsoumission.fr/2020/07/01/scandale-comment-la-banque-centrale-europeenne-a-gave-lhomme-le-plus-r
      Vous n’avez pas entendu parler du scandale Arnault / BCE dans les médias traditionnels. Même pas dans Les Échos . Ce journal, possédé par Bernard Arnault, en a fait un papier très technique. Objectif : noyer le lecteur pour qu’il ne comprenne surtout pas le scandale. « La BCE offre un festin gratuit au plus riche des français » titre l’agence Bloomberg du côté de la presse anglo-saxonne. « La BCE achète des obligations LVMH pour financer l’acquisition de Tiffany, rendant encore plus riche l’homme le plus riche de France » , tacle de son côté le site financier américain Zéro Hedge. Du côté de la presse française ? À part dans la presse spécialisée, silence radio.
      https://www.youtube.com/watch?v=5spkN4KdFx4


      On parle pourtant de Bernard Arnault. L’homme le plus riche de France. Le troisième homme le plus riche du monde juste derrière Bill Gates et Jeff Bezos. Le patron d’Amazon a pris « un peu » d’avance dans la course à l’accumulation de milliards https://lafranceinsoumise.fr/2020/04/20/amazon-gagne-parts-de-marche-hallucinantes-avec-crise-commission-enquete-covid19/?%20target=_blank . Celui-ci a en effet empoché 24 milliards de dollars pendant le confinement. Mais Bernard Arnault peut aussi se frotter les mains. Son groupe de luxe, LVMH, vient de racheter « Tiffany & Co » : une entreprise américaine de joaillerie et d’« art de la table ». Fondée en 1837 dans Manhattan à New York, cette entreprise a atteint une cotation boursière de 14 milliards de dollars au moment de son rachat par le groupe de Bernard Arnault.

      Jusque-là, rien d’inhabituel pour le n°1 mondial du luxe. LVMH est coutumier du fait et engloutit les groupes de luxe les uns après les autres. Petit détail cependant. En février dernier, LVMH a lancé une émission obligataire pour un montant de 9,3 milliards d’€ dans le but de financer l’achat de « Tiffany ». Or, depuis juin 2016, un nouveau programme d’achat d’actifs financiers a été lancé par la BCE : un programme d’achat d’obligations « corporate », émises par les entreprises de la zone euro (programme CSPP). Et c’est grâce à ce dispositif que LVMH a pu se gaver auprès de la BCE. L’insoumise Manon Aubry a été une des rares élues à dénoncer le scandale. Nous l’avons donc invitée sur l’insoumission, pour nous l’expliquer. Et comme vous pourrez le constater dans notre interview, ce n’est que le premier scandale dans l’Affaire BCE-Arnault.

      De directrice adjointe de la BCE au conseil d’administration de LVMH : le cas Natacha Valla
      Utiliser de l’argent public pour financer le rachat de Tiffany par LVMH ? Christine Lagarde ne voit pas le problème. La présidente de la BCE répond : « le programme de rachat d’obligation corporate (CSPP) par la BCE est collé à la photographie du marché. Les titres verts représentent 20 % du marché. Ils représentent donc 20 % de nos achats. » Le réchauffement climatique ? Que nenni ! Ce n’est pas le problème de la BCE qui se borne à reproduire fidèlement la compétition et les rapports de force du marché dans sa politique monétaire. La BCE est indépendante, on vous dit ! Indépendante des États, ça oui. Indépendante des intérêts privés et financiers ? C’est plus compliqué. Un cas illustre assez bien les passerelles et potentiels conflits d’intérêts entre dirigeants de la BCE et des plus grands groupes mondiaux.

      Elle a un nom, elle a une adresse : Natacha Valla , directrice adjointe de la politique monétaire de la BCE. Enfin… elle l’était jusqu’au 30 juin 2020, jour où nous écrivons ces lignes. Dès le 1er Juillet, Natacha Valla aura rejoint le conseil d’administration… de LVMH.
      . . . . . . . . . . .
      #BCE #cadeau #ue #union_européenne #LVMH #bernard_arnault #natacha_valla #femme #conflits_d'intérêts #europe #france #corruption #capitalisme #ue #union_européenne

  • Sous la pression d’activistes, Liverpool se penche sur son passé esclavagiste - Page 1 | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/international/261219/sous-la-pression-d-activistes-liverpool-se-penche-sur-son-passe-esclavagis

    #Liverpool fut le premier port négrier européen au XVIIIe siècle, d’où sont partis plus de bateaux que l’ensemble des ports français, dont Nantes et Bordeaux. Dès 1740, Liverpool avait dépassé l’activité de ses concurrents nationaux, Londres et Bristol. Dans les années 1790 jusqu’à l’abolition du commerce d’#esclaves par le #Royaume-Uni en 1807, quelque 120 bateaux quittaient chaque année Liverpool vers l’Afrique, soit les trois quarts environ de la flotte partant d’Europe. Ils sont 1,5 million d’Africains à avoir été emmenés de force en Amérique sur des bateaux affrétés à Liverpool – un peu plus de 10 % de l’ensemble des populations esclavagisées.

    (sans parler de celleux qui ont perdu la vie dans les entrepôts infâmes des ports de la côte africaine où ielles étaient entassées avant embarquement)
    #esclavage #traite_négrière #plantation #plantationocène #musée #mémoire

  • Japanese officials helped procure wartime sex slaves, report claims | World news | The Guardian

    https://www.theguardian.com/world/2019/dec/09/japanese-officials-helped-procure-wartime-sex-slaves-report-claims

    The Japanese imperial army asked the government to provide one wartime sex slave for every 70 soldiers serving in China in the late 1930s, according to dispatches that offer evidence of official involvement in the recruitment of women to work in military brothels.

    The dispatches from Japanese diplomatic missions in China include requests to the foreign ministry in Tokyo to provide “comfort women”, Kyodo news agency reported. The term was a euphemism used to describe tens of thousands of women from Korea, Taiwan, Japan, the Philippines and other countries who were forced into sexual servitude before and during the second world war.

    #japon #corée #guerre #esclaves_sexuelles #esclavage

  • La #Mer (Michelet)/Livre III/V - Wikisource
    https://fr.wikisource.org/wiki/La_Mer_(Michelet)/Livre_III/V

    A propos de #Christophe_Colomb (et ses successeurs) devant les terres où ils débarquent,

    Voilà l’homme en présence du globe qu’il vient de découvrir : il est là comme un musicien novice devant un orgue immense, dont à peine il tire quelques notes. Sortant du moyen âge, après tant de théologie et de philosophie, il s’est trouvé #barbare : de l’instrument sacré, il n’a su que casser les touches.

    Les chercheurs d’or ont commencé, comme on a vu, ne voulant qu’or, rien de plus, brisant l’homme. Colomb, le meilleur de tous, dans son propre journal, montre cela avec une naïveté terrible qui, d’avance, fait frémir de ce que feront ses successeurs. Dès qu’il touche Haïti : « Où est l’or ? et qui a de l’or ? » ce sont ses premiers mots. Les naturels en souriaient, étaient étonnés de cette faim d’or. Ils lui promettaient d’en chercher. Ils s’ôtaient leurs propres anneaux pour satisfaire plus tôt ce pressant appétit.

    Il nous fait un touchant portrait de cette race infortunée, de sa beauté, de sa bonté, de son attendrissante confiance. Avec tout cela, le Génois a sa mission d’#avarice, ses dures habitudes d’esprit. Les guerres turques, les galères atroces et leurs forçats, les ventes d’hommes, c’était la vie commune. La vue de ce jeune monde désarmé, ces pauvres corps tout nus d’enfants, de femmes innocentes et charmantes, tout cela ne lui inspire qu’une pensée tristement #mercantile, c’est qu’on pourrait les faire #esclaves.

    Via @humanprovince:

    شنشون sur Twitter : "In 1861, 119 years before Zinn’s A People’s History of the United States, Michelet was quoting Columbus’ diaries in which the first things he thinks of upon arriving in the Caribbean are acquiring gold and enslaving the natives. See his chapter on “La guerre aux races de la mer.” / Twitter
    https://twitter.com/humanprovince/status/1167748265858781184

  • L’invention du #capitalisme : comment des #paysans autosuffisants ont été changés en #esclaves #salariés pour l’#industrie (par Yasha Levine) – Le Partage
    https://www.partage-le.com/2018/10/linvention-du-capitalisme-comment-des-paysans-autosuffisants-ont-ete-cha

    Patrick Colquhoun, un marchand qui monta la première « police de prévention » privée d’Angleterre pour empêcher les travailleurs des docks d’arrondir leurs maigres salaires avec de la marchandise volée, fournit ce qui est peut-être l’explication la plus lucide sur la manière dont la #faim et la #pauvreté sont corrélés à la productivité et la création de #richesse :
    « La pauvreté est l’état et la condition sociale de l’individu qui n’a pas de force de travail en réserve ou, en d’autres termes, pas de biens ou de moyens de subsistance autres que ceux procurés par l’exercice constant du travail dans les différentes occupations de la vie. La pauvreté est donc l’ingrédient le plus nécessaire et indispensable de la société, sans lequel les nations et les communautés ne pourraient exister dans l’état de civilisation. C’est le destin de l’homme. C’est la source de la richesse, car sans pauvreté, il ne pourrait y avoir de travail  ; et il ne pourrait donc y avoir de biens, de raffinements, de conforts, et de bénéfices pour les riches. »

    La formule de Colquhoun est si juste qu’elle mérite d’être répétée. Car ce qui était vrai à l’époque l’est encore aujourd’hui :
    « _La pauvreté est donc l’ingrédient le plus nécessaire et indispensable de la société […], c’est la source de la richesse, car sans pauvreté, il n’y aurait pas de #travail  ; et il ne pourrait donc y avoir de biens, de raffinements, de conforts, et de bénéfices pour les #riches_ . »

  • Texte d’#Achille_Mbembe à l’occasion de l’#occupation du #Panthéon, 12 juillet 2019

    « Tout se passe comme si chaque fois que l’on ouvre les yeux, il y a des personnes humaines d’origine africaine quelque part dans notre monde en train d’être brutalises par une autorité ou une autre.

    Ailleurs, loin de chez eux, hors d’Afrique.

    Mais en Afrique aussi, entre les mains des leurs - des coups, surtout des coups, la brutalité avec laquelle tout #corps de nègre (simple gisement musculaire) est traité !

    Et cela fait très longtemps que ça dure.

    Ça dure depuis tant de temps que cela n’étonne plus personne.

    Les #Nègres, on s’attend a ce qu’ils soient brutalisés, et c’est le contraire qui est anormal.

    Il y a quelques semaines, un camp de prisonniers (car c’est de cela qu’il s’agit) en majorité africains a été littéralement bombardé en Libye. Plusieurs dizaines d’entre eux ont été tues.

    D’autres périssent presque chaque semaine, noyés dans les eaux de la Méditerranée.

    On ne compte plus ceux dont les sables du Sahara recouvrent de leur linceul les dépouilles.

    Pas un seul mot de nos Chefs d’Etat.

    Pas un seul mot des représentants des peuples africains. Pas un seul mot des organisations continentales, encore moins de nos intellectuels, artistes, footballeurs, hommes et femmes d’Église ou entrepreneurs.

    Après deux jours, la nouvelle a disparu des grands médias occidentaux. Et tout a recommence comme si rien n’avait jamais eu lieu. De telles vies comptent-elles seulement ?

    La Libye est un pays où existent des marches d’#esclaves africains en plein XXIe siècle. Tout le monde le sait.

    Elle est un pays ravagé par le #racisme_anti-nègre qui menace de plus en plus la plupart des États maghrébins. Tout le monde le sait.

    Tout le monde le sait par ailleurs, certaines puissances européennes revendiquant le statut d’"amies des Africains" procurent des #armes sophistiquées a l’une ou l’autre des milices qui se disputent le pouvoir a Tripoli.

    L’Europe, qui a joue un role determinant dans la destruction de la #Libye, leur procure d’énormes sommes d’argent.

    L’objectif est d’empêcher la migration des Nègres en Europe. Pour ce faire, il faut transformer l’Afrique en un immense #Bantoustan.

    En réalité, il s’agit de subsides a la #chasse de captifs nègres que l’on entasse dans des prisons qui ne disent pas leur nom, et que l’on revend a l’encan sur les marchés locaux. Un commerce ignominieux est en cours dont les corps d’ébène servent une fois de plus de monnaie.

    Ceci, l’Europe prétend ne pas le voir, tout comme elle s’échine à rendre invisible la saignée en cours en #Méditerranéenne.

    Au sujet de ce scandale, nos Chefs d’Etat n’ont aucun mot a dire. Nos intellectuels, nos artistes, nos footballeurs, nos hommes et femmes d’Église et nos entrepreneurs non plus.

    Hier, le Président Emmanuel #Macron a réuni a l’Élysée des individus choisis au hasard par son gouvernement. Ces individus de son choix sont supposes représenter "la #diaspora_africaine" en #France. Le Président Macron, nous dit-on, est un grand intellectuel. Il serait un disciple de Paul Ricoeur et aurait suivi des séminaires avec Etienne Balibar.

    Mais quand il s’agit de l’#Afrique, il évite soigneusement de discuter avec des intellectuels africains critiques. Ils risquent de le démaquiller, de lui poser toutes les questions qui gênent, de lui opposer des arguments sérieux auxquels il n’a aucune réponse plausible. Ils risquent de remettre publiquement en cause les trois piliers de la politique française - le #militarisme, le #mercantilisme et le #paternalisme mâtiné, comme toujours, de #racisme.

    Et, naturellement, le soutien sans condition a des régimes corrompus qui militent activement contre les intérêts bien compris du Continent.

    Le President Macron leur préfére des gens choisis par ses diverses cellules de communication et autres conseils présidentiels - de pauvres étudiants d’une pauvre université qui ne savent pas comment formuler des questions pertinentes et qu’il se fait fort de ridiculiser ; des quidam qui n’ont étudié aucun dossier en profondeur et se contentent de généralités ; des Nègres de pacotille assoiffés de vanité et en quête de selfies, hilares et bon enfant, trop heureux de servir le Maitre lorsqu’il ne s’agit pas d’opportunistes peu scrupuleux en quête de prébendes.

    Tout heureux de se retrouver sous les lambris, hier ils lui ont en effet servi la soupe et ont soigneusement évité de traiter des vrais dilemmes - ceux qui font des rapports entre la France et l"Afrique le paradigme même du scandale néocolonial.

    Bal des cyniques, en vérité, et des deux côtés !

    Ce soir, cette comédie s’est révélée être ce qu’elle a toujours été.

    Des centaines d’Africains #sans-papiers ont occupe le Pantheon pour exposer aux yeux du monde le traitement qu’ils subissent en France.

    La réponse ne s’est pas fait attendre. Ils ont été "évacués" sans ménagement, à la manière exacte dont ils sont traités dans leurs pays respectifs par leurs propres gouvernements.

    Quant prendra fin ce scandale ? Quand apprendrons-nous a gagner de nouveau ? Quand est-ce que les vies nègres compteront enfin ?

    Tant que l’Afrique ne deviendra pas son centre propre, tant qu’elle ne se reconstituera pas en tant que vaste espace de circulation, tant qu’aucun Africain ne sera traité comme étranger en Afrique même, la #brutalisation des corps nègres se poursuivra.

    Pour le reste, le salut ne viendra pas de la France. Il n’y a strictement rien a attendre d’elle que nous ne puissions nous offrir a nous-mêmes. Le salut ne viendra pas non plus des diasporas. Il viendra d’abord de l’Afrique elle-même.

    Il faut donc réapprendre a faire corps et reprendre la #lutte. Il faut l’intensifier là où elle est déjà en cours. Il faut puiser dans la #mémoire, la #créativité et les énergies souterraines de nos peuples pour aller de l’avant.

    Nul ne nous libérera à notre place ou malgré nous. Les vies des nôtres disperses dans les quatre coins du monde ne compteront véritablement que le jour ou l’Afrique sera #debout sur ses propres jambes.

    Et c’est a travailler à reconquérir cette initiative historique que nous sommes appelés. Tout le reste n’est que diversion. »

    https://www.facebook.com/gildas.ledem/posts/10157313594073610?__tn__=H-R

    Texte signalé par @isskein

    #Mbembe #France #Paris #migrations #résistance #néo-colonialisme #néocolonialisme #Afrique

  • Notes anthropologiques (XXXIX)

    Georges Lapierre

    https://lavoiedujaguar.net/Notes-anthropologiques-XXXIX

    Et si nous parlions encore une fois d’argent ? (III)
    Le grand commerce

    À mon arrivée au Mexique, il y a maintenant deux jours, ce qui m’a frappé d’emblée en discutant avec les gens est bien l’importance que peut prendre l’argent dans leur vie. En Europe aussi l’argent a bouleversé de fond en comble la vie des gens ; au Mexique, il la bouleverse. C’est l’odeur de l’argent semblable à celle du sang qui a engendré dans tout le pays les cartels du capitalisme sauvage et la longue liste des meurtres impunis. C’est lui qui dicte la politique du président de la République mexicaine face aux puissances du Nord. C’est bien enfin cette actualité d’un chambardement qui distingue les pays qui seront toujours « en voie de développement » des pays du premier monde. C’est bien cette nécessité impérieuse de l’argent qui jette les habitants du Salvador, du Guatemala, du Honduras, du Nicaragua, de Colombie et du Venezuela sur les routes de l’exil, c’est elle aussi qui condamne les Mexicains à quitter leur famille, leur village ou leur quartier pour les États-Unis. Il s’agit d’un véritable exode et tous ces êtres humains qui se dirigent désespérément et au péril de leur vie en direction des pays du premier monde sont les victimes de la guerre qui fait rage actuellement. Cette guerre n’est pas à venir, elle est le malheur quotidien des hommes et des femmes. C’est une guerre contre l’humain. Encore faut-il, dans la confusion que cette guerre fait régner dans les esprits, tenter de préciser ce qu’est l’humain et chercher à définir ce qui s’oppose à lui. (...)

    #anthropologie #monnaie #Mexique #Grèce_antique #Nouvelle-Guinée #don #humanité #société #Odyssée #esclave

  • Christine Angot, l’esclavage et la justification de l’ordre du monde
    https://joaogabriell.com/2019/06/03/christine-angot-et-la-justification-de-lordre-du-monde

    Outre leur dimension spécifiquement négrophobe, les propos de Christine Angot lors de l’émission On n’est pas couché ce samedi 1er juin sur la « différence fondamentale » entre shoah et esclavage industriel pratiqué par les européens contre les populations africaines, sont pour moi une des facettes de la conception eurocentrée du racisme[1]. A savoir une approche du racisme dont la compréhension n’a évidemment pas pour but d’y mettre fin, mais plutôt d’en avoir une lecture opportuniste et superficielle, et dont la finalité est la justification de l’ordre du monde. Ici je vise la façon dont les mots comme « racisme », « génocide » sont définis par les Etats ou les instances internationales sous pilotage occidental et repris ensuite par des personnages publiques. Source : Le blog de (...)

    • en réaction à cette hiérarchisation entre « génocide » et « esclavage », beaucoup pour insister sur l’importance de tel ou tel crime, utilisent dès lors du coup le mot de génocide pour désigner toutes les situations coloniales afin de « prouver » que c’était vraiment grave. Malheureusement cela revient au final à entériner la hiérarchisation qu’il revient au contraire de critiquer. Toutes les situations coloniales ne relèvent pas de génocide au sens d’un programme intentionnel d’extermination, ms toutes les situations coloniales produisent de l’extermination comme résultat. Et surtout c’est le fait colonial en tant que tel qu’il faut disqualifier, pas juste certains épisodes précis, car c’est le fait colonial qui crée les conditions pour que certaines de ses expressions les plus spectaculaires – génocide, esclavage – soit possible.

      #esclave #génocide #shoah #hiérarchisation #Histoire #racisme #Christine_Angot #colonisation

    • Il était si courant que les esclaves soient tués durant leur déportation, que les assureurs refusèrent de les rembourser
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Massacre_du_Zong

      Le massacre du Zong (anglais : Zong Massacre) est le meurtre estimé à 142 esclaves à partir du 29 novembre 1781, sur le Zong, navire négrier britannique de Liverpool qui se livrait au commerce triangulaire pour le compte du Gregson slave-trading syndicate (« syndicat du commerce d’esclaves Gregson »).

      Comme pratique courante, le syndicat avait pris une assurance sur les vies des esclaves du navire. Quand suite à des erreurs de navigation, le Zong allait se retrouver à court d’eau potable selon les estimations erronées, l’équipage jette des esclaves par-dessus bord pour les noyer, en partie pour assurer la survie du reste de l’équipage et de sa cargaison d’esclaves, mais aussi pour empocher l’assurance sur les esclaves, en ne perdant pas d’argent sur les esclaves qui seraient mort de soif.

      Quand le Zong arrive au port de Black River en Jamaïque, il fait une demande aux assureurs afin d’obtenir la compensation pour la perte des esclaves. Lorsque les assureurs refusent de payer, l’affaire est résolue en justice (Gregson v Gilbert (1783) 3 Doug. KB 232). Le jugement déclare que dans certaines circonstances, tuer des esclaves de manière délibérée était légal et que les assureurs pourraient devoir rembourser la mort des esclaves. Mais le Lord juge en chef d’Angleterre et du pays de Galles, William Murray, rend un jugement contre le syndicat propriétaire des esclaves à cause de nouvelles preuves suggérant que le capitaine et son équipage étaient en faute.

      https://www.youtube.com/watch?time_continue=38&v=1lXowB_FJu4

  • The Statue of Liberty’s new museum: Lady Liberty celebrated freed slaves, not immigrants - The Washington Post
    https://www.washingtonpost.com/history/2019/05/23/statue-liberty-was-created-celebrate-freed-slaves-not-immigrants

    The new Statue of Liberty Museum in New York Harbor boasts a number of treasures: the original torch, which was replaced in the 1980s; an unoxidized (read: not green) copper replica of Lady Liberty’s face; and recordings of immigrants describing the sight of the 305-foot monument.

    It also revives an aspect of the statue’s long-forgotten history: Lady Liberty was originally designed to celebrate the end of slavery, not the arrival of immigrants. Ellis Island, the inspection station through which millions of immigrants passed, didn’t open until six years after the statue was unveiled in 1886. The plaque with the famous Emma Lazarus poem — “Give me your tired, your poor, Your huddled masses yearning to breathe free” — wasn’t added until 1903.

    “One of the first meanings [of the statue] had to do with abolition, but it’s a meaning that didn’t stick,” Edward Berenson, a history professor at New York University and author of the book “The Statue of Liberty: A Transatlantic Story,” said in an interview with The Washington Post.

    #esclaves #migrants #états-unis #statue_de_la_liberté

  • Le génocide voilé

    « Les #Arabes ont razzié l’#Afrique_subsaharienne pendant treize siècles sans interruption. La plupart des millions d’hommes qu’ils ont déportés ont disparu du fait des traitements inhumains.
    Cette douloureuse page de l’#histoire des peuples noirs n’est apparemment pas définitivement tournée. La #traite_négrière a commencé lorsque l’émir et général arabe #Abdallah_ben_Saïd a imposé aux #Soudanais un #bakht (accord), conclu en 652, les obligeant à livrer annuellement des centaines d’#esclaves. La majorité de ces hommes était prélevée sur les populations du #Darfour. Et ce fut le point de départ d’une énorme #ponction_humaine qui devait s’arrêter officiellement au début du XXe siècle. »


    http://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Continents-Noirs/Le-genocide-voile

    #esclavage #déportations #livre #racisme
    ping @reka

    On me signale ce livre, que je signale du coup à mon tour.
    Elle me l’a signalé avec ce commentaire :

    c’est sur la #traite_arabe, qui a saigné l’Afrique bien plus longtemps , en plus grand nombre, et plus inhumaine aussi (car tous ces esclaves ont bien peu de descendants dans les pays arabes) et en accouchant, tout autant que l’autre, d’un #racisme_anti-noirs très fort.

    (indispensable pour saisir l’immensité de l’horreur libyenne).

    Pas tout récent, il est sorti en 2008...

  • Écoutons encore une fois Servan* :

    “(...) Quand vous aurez ainsi formé la chaîne des #idées dans la tête de vos #citoyens, vous pourrez alors vous vanter de les conduire et d’être leurs #maîtres. Un #despote #imbécile peut contraindre des #esclaves avec des #chaînes de fer ; mais un vrai #politique les lie bien plus fortement par la chaîne de leurs propres idées ; c’est au plan fixe de la #raison qu’il en attache le premier bout ; lien d’autant plus fort que nous en ignorons la texture et que nous le croyons notre ouvrage ; le désespoir et le temps rongent les liens de fer et d’acier, mais il ne peut rien contre l’union habituelle des idées, il ne fait que la resserrer davantage ; et sur les molles fibres du cerveau est fondée la base inébranlable des plus fermes #Empires”.

    * JM Servan, Discours sur l’administration et la justice criminelle 1767, p. 35.

    #MICHEL_FOUCAULT (Surveiller et punir, p. 105, collection Bibliothèque des histoires, Gallimard, 1975)

  • Les #Antilles_françaises enchaînées à l’#esclavage.

    Le système criminel de la traite et de l’esclavage a permis à la #France de devenir au XVIIe et XVIIIe siècles l’une des toutes premières puissances mondiales. Surtout, l’esclavage a déterminé une nouvelle #hiérarchie_socio-raciale et participé à la fondation de l’#économie_capitaliste. Une #histoire mondiale, centrale, souffrant de nombreux poncifs, qui reste donc étrangement méconnue.

    Ainsi, aujourd’hui, comment les enfants de la colonisation et de la #traite ne considéreraient-ils pas comme une injustice le traitement que la France réserve à leur histoire - notre histoire commune ? A fortiori lorsqu’ils sont parmi les premières victimes de l’#exclusion_sociale...

    Cette série enregistrée aux Antilles (#Guadeloupe et #Martinique) dévoile les travaux les plus récents et contre quelques idées reçues sur une histoire ô combien complexe.

    https://www.franceculture.fr/emissions/series/les-antilles-francaises-enchainees-a-lesclavage
    #colonisation #colonialisme #Haïti #capitalisme #racisme #races

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    Reportage radio en 4 épisodes :
    Au nom du #sucre, crimes et profits

    « Vous connaissez l’espérance de vie d’un esclave ? 35 ans... » René Bélénus, historien. Comment l’économie sucrière insulaire produit une société esclavagiste.

    https://www.franceculture.fr/emissions/lsd-la-serie-documentaire/les-antilles-francaises-enchainees-a-lesclavage-14-au-nom-du-sucre-cri


    #plantation #plantations

    Entre deux #abolitions (1794-1848) : l’#émancipation des #esclaves

    « L’#abolition de #1794 est une #fausse_abolition » René Bélénus, historien. De 1794 à 1848, récit d’un long processus d’abolition.

    https://www.franceculture.fr/emissions/lsd-la-serie-documentaire/les-antilles-francaises-enchainees-a-lesclavage-24-entre-deux-abolitio

    Un passé qui ne passe pas

    « Nous avons l’impression d’emmerder les Français avec notre histoire... » Jacqueline Jacqueray, présidente du #Comité_International_des_Peuples_Noirs. Malgré la politique de l’#assimilation, le #traumatisme de l’esclavage perdure.

    https://www.franceculture.fr/emissions/lsd-la-serie-documentaire/les-antilles-francaises-enchainees-a-lesclavage-34-un-passe-qui-ne-pas

    #Chlordecone, un polluant néocolonial

    « Nous sommes dans l’assimilation pure et dure » Isbert Calvados. Quand le chlordecone contraint à l’abandon de sa culture d’origine.

    https://www.franceculture.fr/emissions/lsd-la-serie-documentaire/les-antilles-francaises-enchainees-a-lesclavage-44-chlordecone-un-poll


    #néo-colonialisme #pesticides #industrie_agro-alimentaire #agriculture

  • L’ANARCHIE C’EST PAS CE QUE TU CROIS

    Dans ce deuxième épisode, on répond à la question « Qu’est-ce que l’Anarchie ? ».
    Tu vas voir que l’Anarchie c’est peut-être pas ce que tu crois, tu risques d’être surpris·e .

    https://sikke.fi/videos/watch/a102285b-d790-44f0-a6c1-04100d4e364b

    –-> signalé par @val_k (https://seenthis.net/messages/745611), je republie ici... en y ajoutant des mots-clé en plus

    #chaos #désordre #violence #idées-reçues #préjugés #vidéo #ressources_pédagogiques #capitalisme_démocratique #Etat #domination #liberté #exploitation #frontières #discriminations #élections #vote #votations #esclaves #esclavage #égalité #privilèges #ordres #autorité #Proudhon #égalitarisme #communisme #anarcho-communisme #communisme_libertaire #rouge_et_noir #communisme_autoritaire #monopole_de_la_violence #accaparement_des_ressources #illusions #raison #croyance #Louise_Michel #drapeau_noir

    Sans l’égalité, la liberté n’est pas possible.
    Sans liberté, l’égalité n’est pas possible.
    L’anarchisme c’est l’égalité et la liberté. Jamais l’une sans l’autre.