• Au fait, qu’est-ce qu’une espèce ?
    https://www.lemonde.fr/sciences/article/2024/11/19/au-fait-qu-est-ce-qu-une-espece_6403384_1650684.html


    Ours hybride d’un ours brun et d’un ours polaire élevé en captivité, au zoo d’Osnabrück, en Allemagne, le 13 mai 2019. ARTERRA / ARTERRA/UNIVERSAL IMAGES GROUP V

    Dès les premières lignes de L’Origine des espèces (1859), Charles Darwin (1809-1882) qualifie celle-ci de « mystère des mystères », reprenant une formule du philosophe et botaniste John Herschel (1792-1871). Dans cet ouvrage révolutionnaire, le naturaliste anglais réalise le tour de force de proposer le mécanisme de sélection naturelle qui explique l’évolution des espèces, sans jamais dire précisément ce qu’elles sont. « Je ne discuterai pas (…) ici les différentes définitions qu’on a données du terme “espèce”. Aucune de ces définitions n’a complètement satisfait tous les naturalistes, et cependant chacun d’eux sait vaguement ce qu’il veut dire quand il parle d’une espèce », prévient-il dans le deuxième chapitre du livre, où le terme apparaît plus de 2 000 fois.

    Il serait donc présomptueux de prétendre répondre à une question – qu’est-ce qu’une espèce ? – que le savant britannique avait, dans sa grande sagesse, jugé bon d’écarter. La poser conduit cependant à éclairer des pans fascinants de la dynamique de la vie sur Terre et à proposer des stratégies pour protéger la biodiversité, à partir de sa « brique » élémentaire, l’espèce.

    Pour illustrer la difficulté de l’exercice, rendons-nous dans les profondeurs des forêts de Madagascar, une île qui présente une faune et une flore à maints égards uniques. Les lémuriens, en particulier, ne sont présents nulle part ailleurs. Parmi eux se distingue le sympathique microcèbe. De grands yeux surmontant un corps de 8 centimètres et une queue de 12 centimètres : ce « lémurien souris », comme l’ont baptisé les Anglo-Saxons, est le plus petit primate du monde. Mais aussi l’un des plus controversés quant à sa taxonomie, autrement dit sa situation dans l’arbre du vivant.

    Découverte en 1777, la #classification de cet animal faisait, jusqu’à la fin du XXe siècle, l’objet d’un relatif consensus, avec deux espèces, estimait-on. L’une occupait les forêts sèches de l’ouest de l’île, l’autre habitait les forêts humides de l’est. Apparence, climat, alimentation, distance géographique : les différences paraissaient assez claires. Mais la révolution de l’ADN est passée par là. Le développement du séquençage a permis de comparer les génomes de spécimens échantillonnés en divers points de l’île. Les divergences observées ont transformé le doux paysage en puzzle.

    https://justpaste.it/34v2f

    edit Les croisements insoupçonnés entre les membres du genre « Homo » : Sapiens, Néandertal, Dénisoviens https://justpaste.it/i9q1z

    #espèce #taxinomie #ADN #biodiversité

  • Plus d’une espèce d’arbre sur trois dans le monde est menacée d’#extinction - #Liste_rouge de l’#UICN

    Trente-huit pour cent des arbres du monde sont menacés d’extinction selon la première Évaluation mondiale des arbres publiée dans la mise à jour d’aujourd’hui de la Liste rouge de l’UICN des #espèces_menacées™. Également dans la mise à jour d’aujourd’hui, l’état de conservation du hérisson d’Europe s’est détérioré et l’espèce est désormais considérée comme Quasi menacée.

    La Liste rouge de l’UICN comprend désormais 166 061 espèces, dont 46 337 sont menacées d’extinction.

    « Nous publions aujourd’hui l’évaluation mondiale des arbres figurant sur la Liste rouge de l’UICN, qui montre que plus d’une espèce d’arbre sur trois est menacée d’extinction. Les arbres sont essentiels au maintien de la vie sur Terre du fait de leur rôle vital dans les écosystèmes, et la vie et les moyens d’existence de millions de personnes en dépendent. Alors que la Liste rouge de l’UICN célèbre 60 ans d’impact, la présente évaluation souligne son importance en tant que baromètre de la vie, mais aussi, de manière cruciale, en tant qu’outil unique guidant les actions visant à inverser le déclin de la nature », a déclaré la Dr Grethel Aguilar, Directrice Générale de l’UICN.

    Pour la première fois, la majorité des arbres du monde ont été ajoutés à la Liste rouge de l’UICN, révélant qu’au moins 16 425 des 47 282 espèces évaluées sont en danger d’extinction. Les arbres représentent désormais plus d’un quart des espèces présentes sur la Liste rouge de l’UICN, et le nombre d’arbres menacés est plus de deux fois supérieur au nombre total d’oiseaux, de mammifères, de reptiles et d’amphibiens menacés combinés. Des espèces d’arbres sont menacées d’extinction dans 192 pays à travers le monde.

    « Cette évaluation intégrale présente la première image globale de l’état de conservation des arbres, ce qui nous permettra de prendre des décisions de conservation mieux éclairées et des mesures visant à protéger les arbres là où cela est nécessaire de toute urgence », a déclaré le Dr Malin Rivers, responsable de l’Évaluation mondiale des arbres chez Botanic Gardens Conservation International, un Partenaire de la Liste rouge. « Ce travail représente un effort mondial, impliquant plus de 1 000 experts des arbres. Nous devons continuer à travailler ensemble pour intensifier les actions locales, nationales et internationales de conservation des arbres afin de soutenir les personnes et la planète ».

    La plus forte proportion d’arbres menacés se trouve sur les îles. Les arbres insulaires sont particulièrement à risque en raison de la déforestation pour le développement urbain et l’agriculture à toutes les échelles, ainsi que des espèces envahissantes, des ravageurs et des maladies. Les changements climatiques menacent de plus en plus les arbres, en particulier sous les tropiques, en raison de l’élévation du niveau des mers et des tempêtes plus fortes et plus fréquentes. La lutte contre les menaces auxquelles les arbres sont confrontés, la protection et la restauration des habitats, ainsi que la conservation ex situ par le biais de banques de semences et de collections dans les jardins botaniques sont essentielles pour prévenir les extinctions sur les îles et dans le reste du monde. Une action communautaire a déjà abouti à des résultats positifs des îles Juan Fernández à Cuba et de Madagascar à Fidji.

    En Amérique du Sud, où se trouve la plus grande diversité d’arbres au monde, 3 356 des 13 668 espèces évaluées sont menacées d’extinction. Des approches novatrices sont nécessaires pour protéger le nombre élevé d’espèces d’arbres dans la région, où le déboisement pour l’agriculture et l’élevage constituent les menaces les plus importantes. En Colombie, les évaluations de la Liste rouge ont guidé la planification nationale des actions de conservation. Sept espèces de Magnolia considérées En danger et En danger critique ont été utilisées pour la désignation de cinq nouvelles Zones clés pour la biodiversité, qui seront utilisées par les gouvernements locaux et nationaux pour éclairer la planification spatiale.

    La Liste rouge de l’UICN montre également que la perte d’arbres constitue une menace majeure pour des milliers d’autres plantes, champignons et animaux. En tant que composante déterminante de nombreux écosystèmes, les arbres sont fondamentaux à toute vie sur Terre en raison de leur rôle dans les cycles du carbone, de l’eau et des nutriments, la formation des sols et la régulation du climat. Les personnes dépendent également des arbres, plus de 5 000 espèces sur la Liste rouge de l’UICN étant utilisées comme source de bois pour la construction, et plus de 2 000 comme source de médicaments, de nourriture et de combustibles respectivement.
    Le hérisson d’Europe Quasi menacé

    Le hérisson d’Europe (Erinaceus europaeus) est passé de la catégorie Préoccupation mineure à Quasi menacé sur la Liste rouge de l’UICN. On estime que les effectifs de l’espèce ont diminué dans plus de la moitié des pays où elle est présente, y compris au Royaume-Uni, en Norvège, en Suède, au Danemark, en Belgique, aux Pays-Bas, en Allemagne et en Autriche. À l’échelle nationale, les populations ont diminué d’environ 16 à 33% au cours des dix dernières années, des études locales signalant également des diminutions allant jusqu’à 50% en Bavière (Allemagne) et en Flandre (Belgique). Les pressions humaines croissantes, en particulier la dégradation des habitats ruraux par l’intensification agricole, les routes et le développement urbain entraînent le déclin du hérisson d’Europe.

    « Une action régionale et nationale est essentielle pour soutenir les populations de hérissons, grâce à des initiatives telles que ‘Hedgehog Street’ au Royaume-Uni et ‘Danmarks Pindsvin’ au Danemark », a déclaré le Dr Abi Gazzard, Responsable de programme du Groupe de spécialistes des petits mammifères de la CSE-UICN. « L’évaluation de la Liste rouge révèle également des lacunes dans les connaissances, par exemple en ce qui concerne les limites de la répartition de l’espèce. Un suivi accru dans toute l’Europe sera essentiel pour en savoir plus sur les populations moins étudiées ».
    Citations de référence :

    « L’évaluation de toutes les espèces d’arbres a été une entreprise massive qui a pris de nombreuses années et qui doit être célébrée », a déclaré Jean-Christophe Vié, Directeur général de la Fondation Franklinia, qui a financé la majeure partie de l’Évaluation mondiale des arbres. « Elle se poursuit encore, mais nous savons maintenant où agir pour lutter efficacement contre la crise d’extinction qui frappe les arbres du monde. Il n’y a aucune excuse pour ne pas agir. Face à un si grand nombre d’espèces d’arbres menacées, la tâche est énorme, mais elle a déjà commencé. De nombreuses ONG, jardins botaniques, universités et autres font un excellent travail, et rien que celles que notre Fondation soutient protègent déjà plus de 1 000 espèces menacées. Certains pays comme le Ghana, la Colombie, le Chili ou le Kenya ont déjà mis en place des stratégies nationales. D’autres, comme le Gabon, ont identifié des zones importantes pour les arbres. Les arbres sont considérés comme une solution facile aux changements climatiques et des arbres sont plantés partout. Cependant, la façon dont ce reboisement est réalisé doit être grandement améliorée, en diversifiant les espèces et en incluant des espèces menacées dans les programmes de plantation d’arbres. Les gouvernements et leurs services forestiers, les entreprises et tous ceux qui plantent des arbres pourraient facilement intégrer cela et obtenir rapidement un impact positif en s’attaquant simultanément aux crises des changements climatiques et de la biodiversité ».

    « L’importance de l’Évaluation mondiale des arbres ne peut être surestimée, étant donné l’importance des arbres pour les écosystèmes et les personnes. Nous espérons que cette statistique effrayante d’un arbre sur trois menacé d’extinction incitera à une action urgente et sera utilisée pour guider les plans de conservation », a déclaré la Dr Eimear Nic Lughadha, Chercheuse principale responsable de l’évaluation et de l’analyse de la conservation aux Jardins botaniques royaux Kew. « Bien que la proportion d’espèces d’arbres signalées comme menacées en Amérique du Sud, le leader mondial en matière de diversité des arbres, soit plus faible (25%), ce pourcentage ne manquera pas d’augmenter, car de nombreuses espèces d’arbres d’Amérique du Sud n’ont pas encore été décrites par la science et les nouvelles espèces d’arbres pour la science sont généralement plus susceptibles d’être menacées d’extinction ».

    « Cette importante analyse des espèces d’arbres menacées souligne à quel point il est essentiel de protéger et de restaurer des écosystèmes forestiers diversifiés et sains. Plus des deux tiers des espèces d’oiseaux menacées dans le monde dépendent des forêts. Ce rapport doit être pris au sérieux pour les communautés locales et les peuples autochtones tributaires des forêts, pour la faune qui dépend des arbres et pour améliorer la résilience des forêts aux changements climatiques », a déclaré Cleo Cunningham, Responsable climat et forêts chez Birdlife International.

    « Les arbres sous-tendent directement la survie de tant d’espèces, dont beaucoup figurent sur la Liste rouge de l’UICN. Des forêts prospères et naturellement diversifiées sont essentielles pour atténuer à la fois les changements climatiques et la perte de biodiversité, et en tant que telles, les solutions à l’une des deux crises apportent souvent des avantages mutuellement bénéfiques pour l’autre. Cela rend d’autant plus troublant le nombre croissant d’espèces d’arbres menacées inscrites sur la Liste rouge. Sans écosystèmes biodivers abritant des populations d’arbres saines et diversifiées, le monde sera confronté à une menace climatique encore plus grande que celle à laquelle nous sommes déjà confrontés. La COP16 en Colombie, cette semaine, représente une excellente occasion pour les secteurs public et privé de ne pas seulement parler mais de réaliser des investissements qui profitent au climat, aux espèces et aux personnes », a déclaré le Dr. Dave Hole, Vice-président pour les solutions mondiales au Centre Moore pour la science de Conservation International.

    « Coordonnée par Botanic Gardens Conservation International et le Groupe mondial de spécialistes des arbres de la Commission de l’UICN pour la sauvegarde des espèces, l’Évaluation mondiale des arbres s’est appuyée sur un réseau mondial de plus de 100 partenaires institutionnels et de plus de 1 000 experts pour générer cet ensemble de données transformateur », a déclaré le Dr Jon Paul Rodríguez, Président de la Commission de l’UICN pour la sauvegarde des espèces. « En cette année du 60eanniversaire de la Liste rouge de l’UICN des espèces menacées, et en réponse aux attentes définies dans le Plan de biodiversité pour la vie sur Terre, de tels partenariats qui s’appuient sur et renforcent les capacités techniques nationales sont le meilleur moyen d’aller de l’avant dans l’évaluation d’autres groupes mégadivers d’animaux, de champignons et de plantes répartis dans le monde ».

    « La mise à jour de la Liste rouge souligne les menaces auxquelles sont confrontées des milliers d’espèces qui constituent les fondements d’écosystèmes cruciaux à travers le monde. Malgré la pression croissante pour mettre fin à la déforestation dans le monde d’ici 2030, cette année, notre projet phare SPOTT a révélé que la plupart des 100 plus importantes entreprises de bois tropicaux et de pâte à papier dans le monde n’ont réalisé que des progrès limités dans la divulgation de leurs engagements en matière de traçabilité et déforestation zéro. Nous devons tous faire plus pour sauvegarder ces écosystèmes forestiers vitaux, en particulier les fabricants de biens de consommation, les institutions financières qui financent la foresterie et les entreprises agricoles », a déclaré Sam Ross, Analyste du projet Entreprises durables chez ZSL.

    « Le rapide déclin du hérisson d’Europe, désormais considéré comme Quasi menacé sur la Liste rouge de l’UICN, reflète l’état de désespoir auquel nous sommes confrontés en ce qui concerne la conservation du hérisson en Europe et au Royaume-Uni. Le programme London HogWatch de ZSL étudie la distribution des populations de hérissons et promeut leur conservation dans la capitale. Des stratégies de conservation visant à atténuer la perte et la fragmentation des habitats ainsi que l’intensification agricole ralentiront leur déclin, et en créant des corridors d’habitats, en réduisant l’utilisation de pesticides et en promouvant des environnements favorables aux hérissons, nous pourrons fournir une protection à long terme à cette espèce », a déclaré le Professeur Chris Carbone, professeur de macroécologie et de conservation à l’Institut de zoologie de ZSL et fondateur de London Hogwatch.

    https://iucn.org/fr/communique-de-presse/202410/plus-dune-espece-darbre-sur-trois-dans-le-monde-est-menacee-dextinction
    #biodiversité #rapport #arbres #hérissons #liste

  • Nos chats sont-ils des terreurs écologiques ?

    “Les chats sont une #catastrophe pour la #biodiversité. Les chiens sont une catastrophe pour le climat” a affirmé le 13 décembre, sur TF1, le chercheur médiatique #François_Gemenne, ancien membre du GIEC et enseignant à Science Po Paris. En disant cela, il a admis lui-même aborder un sujet sensible, susceptible de déclencher la colère des téléspectateurs. Et cela n’a pas loupé : la séquence a été largement commentée sur les réseaux sociaux, beaucoup de gens – y compris d’autres écologistes – rappelant qu’il y avait beaucoup à faire, par exemple s’en prendre aux grands bourgeois et leur train de vie délirant, avant de s’intéresser à l’impact de nos chats et de nos chiens sur la biodiversité et le #climat. Oui mais ne serions-nous pas des défenseurs de la planète en carton-pâte si nous ne considérions pas honnêtement la #responsabilité des animaux les plus populaires et les plus mignons sur ce qu’il nous arrive ?

    1 – La destruction de la biodiversité a plusieurs causes

    Quand on pense à l’écologie, on pense d’abord au sujet du réchauffement climatique dû à l’impact des activités humaines carbonés. Mais il y a d’autres sujets à prendre en compte parmi lesquels la baisse très rapide de la biodiversité (quantité d’espèces différentes sur la planète). Elle est en chute libre car de nombreux êtres vivants disparaissent du fait de la transformation, par les activités humaines, de leur environnement. C’est pourquoi on parle d’une “#sixième_extinction_de_masse” : une grande partie des espèces qui peuplent la terre pourrait disparaître prochainement. Selon l’Office Français de la Biodiversité, un établissement public créé récemment pour promouvoir la sauvegarde de ces espèces, 68 % des populations de vertébrés (mammifères, poissons, oiseaux, reptiles et amphibiens) ont disparu entre 1970 et 2016, soit en moins de 50 ans. Et rien qu’en 15 ans, 30% des oiseaux des champs ont disparu, ainsi que 38% des chauves-souris. Si jamais on s’en fout royalement de ces animaux, on peut se rappeler que tout est lié et que ces disparitions ont des conséquences sur nos vies, car chacune de ces espèces jouent un rôle au sein d’un #écosystème, et que certaines peuvent ensuite prendre le dessus et devenir envahissantes…

    La France a un rôle particulier à jouer car elle est le 6e pays du monde à héberger des espèces menacées. Qu’est-ce qui, chez nous, contribue à cette #extinction_de_masse ? Comme partout, le #changement_climatique joue un rôle important en déstabilisant la vie et la reproduction de nombre d’espèces. Ensuite, la pollution de l’air, de l’eau et du sol est considérée par l’ONG WWF comme la première cause de perte de biodiversité dans le monde. On peut également citer la transformation de l’usage des #sols, avec le développement de l’agriculture intensive et l’étalement urbain : le premier transforme la végétation, par exemple en détruisant les #haies pour augmenter les surfaces cultivables par des engins de plus en plus gros, ce qui dégomme des lieux de vie pour nombres d’espèces, en particulier les insectes et les rongeurs, dont la disparition affecte ensuite les oiseaux.

    Il faut aussi mentionner la surexploitation des animaux, via la #pêche_intensive mais aussi la #chasse, bien que sur cette dernière activité, le débat fasse rage dans le cas de la France : les défenseurs de la chasse estiment qu’elle contribue à préserver la biodiversité, puisque les chasseurs “régulent” certaines espèces potentiellement envahissantes et relâchent dans la nature des animaux qu’ils élèvent le reste de l’année. Les lobbies de chasseurs dépensent beaucoup d’argent et de temps pour imposer cette réalité dans le débat public, allant jusqu’à dire que les chasseurs sont “les premiers écologistes de France”, mais les faits sont têtus : seuls 10% des oiseaux relâchés par leurs soins survivent car ils sont désorientés, incapables de se nourrir correctement et pas autonome. Quiconque vit en zone rurale connaît le spectacle navrant de ces faisans et autres bécasses qui errent au bord des routes, attirés par la présence humaine, en quête de nourriture… Quant à la “régulation” des #espèces_invasives, il semble que cela soit en grande partie une légende urbaine : “La grande majorité des animaux tués à la chasse, approximativement 90 ou 95 % n’ont pas besoin d’être régulés” explique le biologiste Pierre Rigaud au Média Vert.

    2 – Les espèces invasives, produits du #capitalisme mondialisé

    Mais dans la liste des causes de la baisse de la biodiversité, il faut mentionner l’impact très important des espèces invasives introduites par l’homme dans la nature – on arrive à nos chatons. Dans son dernier rapport, la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES, qui représente 130 gouvernements et publie des rapports réguliers) établit que la “présence cumulative d’#espèces_exotiques s’est accrue de 40% depuis 1980, et est associée à l’intensification des échange commerciaux ainsi qu’à la dynamique et aux tendances démographiques”. Parce que la “#mondialisation” est passée par là, ou, pour le dire clairement, que la #colonisation et la mise sous régime capitaliste du monde entier a eu lieu au cours du XXe siècle, des espèces circulent d’un continent à l’autre et parviennent dans des endroits où elles commettent de gros dégâts sur les espèces endémiques (“endémique” : qui vit dans un lieu donné. S’oppose à “exotique”).

    Le cas du #frelon_asiatique est très symptomatique : cette espèce a débarqué en France, vraisemblablement dans un conteneur venu de Chine, il y a 20 ans et nuit depuis largement à la biodiversité, notamment aux abeilles. 2004, c’est le début de l’intensification des #échanges_commerciaux avec l’Asie du fait de la délocalisation de toute une partie de la production industrielle en Chine, au grand bonheur des entreprises européennes et de leurs profits. Au passage, ils nous ont ramené le frelon.

    Mais nos animaux préférés seraient aussi en cause : les chats sont des mangeurs d’#oiseaux et ont effectivement, comme le dit François Gemenne, une part de responsabilité dans la baisse de la biodiversité… Ce qu’il ne dit pas, c’est qu’ils provoquent autant de mortalité en France et en Belgique que… nos #fenêtres, contre lesquelles les oiseaux se cognent et meurent… Selon le Muséum d’Histoire Naturelle, interrogé par France Info, les chats ne sont pas les principaux responsables de la disparition des oiseaux car ”Leur raréfaction tient avant tout à la disparition des #insectes et la perte d’habitat. Le chat représente toutefois une pression supplémentaire importante sur une population fragilisée.” Ce serait en #ville et sur les #îles que l’impact des chats serait important, et non dans les campagnes, où il est “un prédateur parmi d’autres”.

    3 – Accuser les chats pour préserver les capitalistes ?

    Lorsque l’on regarde les principaux facteurs de chute de la biodiversité dans le monde, on constate que tout à avoir des décisions humaines. Quel type d’#agriculture développons-nous ? Comment construisons-nous nos villes ? A quelle fréquence faisons-nous circuler les marchandises et les animaux entre les différentes parties du monde ? Quelles activités polluantes décidons-nous de réduire et lesquelles nous choisissons de garder ? On est donc très loin d’une simple équation scientifique : face à un problème comme la sixième extinction de masse, ce sont des décisions collectives potentiellement très conflictuelles que nous devons prendre. Qui arrête son activité ? Qui la poursuit ? Qui va continuer à gagner de l’argent ? Qui va devoir perdre une activité très rentable ?

    Puisque le pouvoir, en France comme dans le monde, appartient aux défenseurs du capitalisme, la décision est pour l’instant la suivante : ce qui génère du profit doit continuer à pouvoir générer plus de profit. L’#agriculture_intensive doit donc continuer et se développer. C’est pourquoi, depuis 50 ans, 70% des haies et des #bocages, refuges de biodiversité, ont disparu, et le phénomène s’accélère. Car les lobbies de l’#agriculture_industrielle ont sévi et, encore récemment, ont obtenu de pouvoir continuer leur jeu de massacre. La #pollution des sols et de l’air ? Elle continue. Le #glyphosate, cet #herbicide qui dégomme les insectes et rend les animaux malades, a été autorisé pour 10 années de plus par l’Union Européenne, pour continuer à produire davantage sur le plan agricole, une production qui sera en grande partie exportée et qui contribuera au grand jeu des profits de l’#agroalimentaire

    Les villes et les villages peuvent continuer de s’étendre et c’est flagrant en zone rurale : puisque le marché du logement est dérégulé et qu’il est plus profitable de construire sur terrain nu que de réhabiliter de l’ancien dans les centre-bourgs, les périphéries des petites villes s’étendent tandis que les centres se meurent… L’#étalement_urbain, qui fait reculer la biodiversité, s’étend sous la pression du #marché_immobilier. Là encore, c’est un choix en faveur du capitalisme et au détriment de la biodiversité… Et inutile de parler du réchauffement climatique : la COP 28, dont la délégation française comprenait Patrick Pouyanné, le patron de TotalEnergies, s’est soldée par un “accord pitoyable”, pour reprendre les mots de Clément Sénéchal, spécialiste du climat, dans Politis. Mais François Gemenne, lui, s’en est réjoui avec enthousiasme.

    Le consensus des dirigeants du monde entier est donc le suivant : il ne faut donner aucune véritable contrainte aux marchés qui prospèrent sur la destruction des espèces vivantes sur cette planète. Et en France, puissance agricole, ce constat est encore plus flagrant.

    Alors, que nous reste-t-il ? Les #décisions_individuelles. Ce pis-aller de l’#écologie_bourgeoise qui consiste finalement à dire : “bon, on a tranché, on ne va pas toucher au train-train du capitalisme qui nous plaît tant mais par contre on va vous demander à vous, citoyens, de faire des efforts pour la planète”. Mais attention : sans trop mentionner la consommation de #viande, le seul “#petit_geste” qui a un impact très significatif parce que la consommation de viande est en moyenne la troisième source d’émission carbone des Français (avant l’avion). Les industriels de la viande veillent au grain et ne veulent surtout pas qu’on se penche là-dessus.

    Parler des animaux domestiques s’inscrit dans cette veine-là. Bien sûr que, dans l’absolu, les chats et les chiens ont un impact sur la biodiversité et sur le climat. Car tout a un #impact. Mais d’une part cet impact reste marginal et d’autre part il est non systémique. Certes, le capitalisme a trouvé un bon filon pour faire du profit sur le dos de nos amours pour ces animaux qui apportent de la joie et du bonheur chez de nombreuses personnes, il suffit d’entrer dans une animalerie pour cela : la diversité des aliments, des jouets, des accessoires, le tout dans des couleurs chatoyantes pour appâter le maître bien plus que le chien… Mais lorsque l’on parle des chats qui mangent des oiseaux, on ne parle pas du capitalisme. Pire, on en profite pour masquer l’impact bien plus significatif de certaines activités. Les chasseurs, qui dépensent de lourds moyens pour influencer le débat public et ne reculent devant aucun argument ne s’y sont pas trompés : #Willy_Schraen, le président de la Fédération Nationale des Chasseurs (FNC) a tenté d’orienter, en 2020, l’attention du public sur l’impact des chats, qu’il accuse, ironie du sort, de trop chasser et qu’il a appelé à piéger. Aucune solidarité dans la profession !

    4 – Sortir du discours écolo bourgeois : un mode d’emploi

    Les chats sont bel et bien des chasseurs mais il existe des solutions pour limiter leur impact sur la biodiversité : stériliser le plus souvent possible pour éviter leur prolifération, les faire sortir uniquement à certaines heures de la journée ou… jouer davantage avec eux durant la journée. Pas sûr que les mêmes solutions fonctionnent pour réduire l’impact de la FNSEA, de TotalEnergies, de Lactalis, de la CMA CGM et de tous les milliardaires français : le patrimoine de 63 d’entre eux, en France, émettent autant de gaz à effet de serre que la moitié de la population française.

    Pour amuser vos petites boules de poils, la rédaction de Frustration recommande l’arbre à chat. Pour amuser vos petits milliardaires on recommande la visite de l’épave du Titanic dans un sous-marin peu étanche

    Comment utiliser efficacement son temps d’antenne quand on est un scientifique médiatique comme #François_Gemenne ? On peut se faire mousser en se payant un petit bad buzz par la #culpabilisation des individus possédant un chat. Ou bien on peut prioriser les sujets, étant entendu que dans l’absolu, oui, toutes les activités humaines polluent et ont un impact sur la biodiversité. Comment procéder ?

    - Aller du plus systémique au moins systémique : critiquer le capitalisme (ou ses sous-catégories : marché immobilier, #agro-industrie, industrie pétrolière etc.), qui conduit les entreprises et les individus à chercher la production permanente et l’exploitation permanente dans un monde aux ressources finies, plutôt que les chats, qui se contentent de vivre et de paresser sans chercher à performer ou faire preuve de leur respect de la “valeur travail”.
    - Aller du plus impactant au moins impactant : oui, la nourriture des chiens pollue, mais l’industrie de la viande dans le monde est une bombe climatique. Mais peut-être est-il moins gênant de vexer Frolic et Royal Canin que Fleury Michon et Fabien Roussel ?
    – Aller du plus superflu au moins superflu : dans l’ordre, commencer à interdire les yachts et les vols en jet privé avant de s’en prendre à la voiture individuelle serait une bonne chose. Sans quoi, personne ne comprend la demande d’un effort à forte conséquence sur son mode de vie quand, pour d’autres, ce sont les loisirs qui seraient visés.

    Ensuite, puisqu’il faut trancher, que ces choix se fassent démocratiquement. Pour préserver la biodiversité, préfère-t-on interdire la chasse ou limiter le nombre de chats par personne ? Veut-on sortir du modèle agricole productiviste orienté vers la production de viande ou interdire les chiens ? Et si on rappelait au passage que les #animaux_de_compagnie sont parfois la seule famille des personnes seules et fragilisées, notamment parmi les personnes pauvres, et qu’ils fournissent des services à la population, non quantifiable sur le plan financier ?

    Bref, préférez-vous en finir avec les chatons ou avec la bourgeoisie ? De notre côté, la réponse est toute trouvée.

    https://www.frustrationmagazine.fr/chats-ecologie

    #chats #chat #écologie #animaux_domestiques #industrie_agro-alimentaire #priorité #à_lire

  • Protection de l’environnement : « Le concept d’espèce utile ou nuisible est scientifiquement dépassé »

    Cette [liste des espèces « nuisibles » – pardon, la nouvelle périphrase officielle est « susceptibles d’occasionner des dégâts » : lesdits dégâts concernent toujours l’humain] a fait l’objet d’une consultation publique qui s’est achevée au début du mois de juillet, et a finalement été reconduite telle quelle par arrêté ministériel le 4 août. Pourtant, même dans ce cadre plus précis d’un effet sur l’humain, la notion de nuisibilité reste scientifiquement problématique. Il n’est en effet pas possible de déterminer si une espèce est néfaste en général ; et même dans un contexte plus précis, celui d’un écosystème ou d’une région particulière par exemple, cette analyse n’est souvent pas réalisable.

    [...]

    A titre d’exemple, considérons le travail de Peter Yodzis, chercheur canadien travaillant sur ces questions à la fin des années 1990. A l’époque, dans la baie de Benguela, en Angola, les otaries étaient suspectées d’avoir un impact trop négatif sur les pêches adjacentes : leur contrôle, voire leur élimination, était donc envisagé.

    Précisons que si cet exemple peut paraître lointain, il ne l’est pas : en France, aussi, les phoques, pourtant protégés, sont régulièrement accusés d’avoir des effets néfastes sur les pêches, et sont souvent harcelés ou violentés.
    Peter Yodzis considère donc le réseau d’interactions de la baie de Benguela et étudie, par des simulations, les conséquences qu’aurait la disparition des otaries de la baie de Benguela sur différentes pêches locales (anchois, maquereaux, merlus, etc.).

    Gains négatifs

    Disons-le tout de suite, les otaries mangent les anchois – ce fait indéniable fonde la suspicion d’un « effet néfaste » de ces animaux sur la pêche. Cependant, les recherches de Peter Yodzis révèlent bientôt que le pinnipède consomme aussi certains prédateurs de l’anchois, ce par quoi il aide ce dernier à proliférer ; ainsi que des compétiteurs de l’anchois, qui bénéficie dès lors de ressources accrues. Répondre à la question initiale requiert donc de prendre en compte non simplement les effets directs et indirects d’une espèce sur l’autre (certains positifs, certains négatifs), liés au tissu d’interactions dans lequel elles évoluent.

    La force des interactions étant souvent difficile à estimer, Peter Yodzis considère de nombreux scénarios : si des gains de pêche sont parfois possibles en éliminant les otaries, en moyenne, les gains observés sont nuls. Pire, une très large proportion des scénarios mène à des gains négatifs. L’otarie, suspectée d’effet néfaste sur les populations d’anchois, pourrait donc en réalité en être l’alliée insoupçonnée. Et loin de constituer une exception, les résultats des simulations de Yodzis se révèlent globalement similaires pour les autres pêches.
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/08/10/protection-de-l-environnement-le-concept-d-espece-utile-ou-nuisible-est-scie
    https://justpaste.it/b1mho

    #espèce_nuisible #écologie #science_des_relations

  • #Canicules_marines : pendant que l’océan se consume…

    Des « #mégafeux » aquatiques et invisibles sévissent notamment du sud de l’Islande jusqu’en Afrique en ce mois de juin. Ces phénomènes extrêmes, prévus dans tous les modèles qui avaient anticipé une hausse de la #température moyenne de l’océan, constituent une bombe à retardement du #réchauffement.

    L’océan brûle. Littéralement, ou presque. Depuis plusieurs semaines, une #canicule_marine inouïe frappe l’#Atlantique_nord, du sud de l’Islande jusqu’en Afrique. Au large de l’Irlande et de l’Ecosse, elle est catégorisée « au-delà de l’#extrême » (soit 5 sur une échelle de 5) par l’administration océanographique américaine (NOAA). Les cartes mondiales affichent aussi une effrayante couleur rouge sang, tendant vers le noir, dans le #Pacifique, le long de l’Amérique centrale et autour du Japon. Et les courbes s’affolent, atteignant de nouveaux sommets jour après jour et faisant craindre des ravages dus à des tempêtes tropicales précoces, telle Bret, qui a frôlé la Martinique ce vendredi.

    Mercredi, la #température des millions de km² de l’#océan_Atlantique nord s’est envolée à 23,3 °C (soit +1,32 °C d’#anomalie). Du jamais-vu pour un mois de juin, de très loin. L’ensemble de l’océan mondial, lui, a également enregistré un nouveau record ce jour-là, avec 20,9 °C de moyenne. Les #données de ce début d’année défient l’entendement : entre mars et mai, la température à la #surface_de_l’océan a atteint un record absolu en 174 ans de mesures, dépassant de 0,83 °C la moyenne du XXe siècle, d’après la NOAA.

    De quoi donner le tournis aux scientifiques. Cette #surchauffe générale émaillée de canicules localisées (là où la température de surface est plus élevée que 90 % du temps pendant plus de cinq jours) arrive « très tôt dans l’année, est très rapide et de très grande ampleur. Ce qui est surprenant, même si nous savons que la tendance est à la hausse de la température de l’océan », pointe Jean-Pierre Gattuso, chercheur du CNRS au laboratoire d’océanographie de Villefranche-sur-Mer (Alpes-Maritimes).

    « L’océan encaisse, encaisse, encaisse »

    Selon le rapport spécial du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) sur les océans et la cryosphère paru en 2019, l’océan a absorbé plus de 90 % de la chaleur excédentaire émise par l’humanité depuis qu’elle embrase l’atmosphère en y envoyant des gaz à effet de serre (GES), essentiellement à cause de la combustion d’énergies fossiles. Car la capacité de l’eau à capter la chaleur est beaucoup plus forte que celle des continents. Et les climatologues estiment que, d’ici à 2100, l’océan absorbera deux à quatre fois plus de chaleur que pendant la période allant de 1970 à l’heure actuelle si le réchauffement planétaire est limité à 2°C (soit l’objectif affiché par l’accord de Paris de 2015), et jusqu’à cinq à sept fois plus si les émissions sont plus élevées.

    Résultat de cette surchauffe, la fréquence des #vagues_de_chaleur_marines a doublé depuis 1982 et leur intensité augmente. Dans le futur, prévient le Giec, elles seront vingt fois plus fréquentes avec un réchauffement de 2°C, et cinquante fois plus fréquentes si les émissions continuent d’augmenter fortement. Glaçant. « L’océan encaisse, encaisse, encaisse, et forcément les canicules marines s’intensifient, soupire Catherine Jeandel, chercheuse du CNRS au Laboratoire d’études en géophysique et océanographie spatiales. Ce qui est déprimant pour un chercheur, c’est de constater que tout ce qui est prévu dans les #modèles_climatiques depuis trente ans ou quarante ans se réalise. »

    Si les causes précises de la canicule marine inédite qui frappe l’Atlantique nord sont difficiles à établir, la raison de fond réside donc dans l’aggravation du #réchauffement_climatique dû aux activités humaines. Par ailleurs, « certaines conditions favorisent le développement de vagues de chaleur marines : une température de l’air élevée et l’absence de vent et de houle, qui empêche les eaux de surface de se mélanger avec les eaux profondes plus froides », indique Jean-Pierre Gattuso.

    La destruction de la faune et de la flore marines

    Le phénomène naturel #El_Niño, lui, qui se produit en moyenne tous les deux à sept ans pendant neuf à douze mois et fait son retour dans le Pacifique depuis ce printemps, « ne peut pas avoir de lien direct avec ce qui se passe dans l’Atlantique nord, mais en a sans doute avec ce qui se passe dans le Pacifique équatorial », estime l’océanographe et climatologue au CNRS Jean-Baptiste Sallée.

    Impossible de prédire pendant combien de temps vont se prolonger les canicules marines de ces derniers jours. Mais certaines « peuvent durer plusieurs mois », prévient le chercheur, pour qui « cette longévité est ce qui les rend particulièrement inquiétantes et dévastatrices pour les écosystèmes ». A ses yeux, la conséquence « la plus importante et alarmante » de ce que l’on pourrait qualifier d’#incendies_sous-marins est la destruction de la faune et de la flore marines. Ces « mégafeux » aquatiques et invisibles à nos yeux provoquent des mortalités de masse de certaines espèces. Surtout parmi celles qui ne peuvent pas se déplacer, comme les coraux, les herbiers marins ou les forêts de grandes algues brunes accrochées à des supports rocheux.

    En Méditerranée, après chaque canicule marine, notamment celles de l’été 2022 qui y ont été spectaculaires, « on constate des mortalités importantes d’une cinquantaine d’espèces (coraux, gorgones, algues, mollusques, oursins, posidonies…) tandis que celles qui le peuvent fuient », observe Jean-Pierre Gattuso. Par exemple, dans l’Atlantique, les poissons et cétacés se déplacent de la zone équatoriale vers le nord dans l’hémisphère nord et vers le sud dans l’hémisphère sud. « Ce qui est très injuste d’un point de vue éthique et géopolitique, car cette zone équatoriale est bordée essentiellement par des pays en voie de développement qui n’ont pas ou peu de responsabilité dans le changement climatique et qui vont être très affectés sur le plan de la sécurité alimentaire, alors que l’Islande et la Norvège voient arriver une abondance de poissons », poursuit le scientifique. Qui souligne aussi l’impact des vagues de chaleur marines sur le déplacement d’#espèces_invasives, telles que le poisson lapin ou le poisson lion arrivés en Méditerranée depuis la mer Rouge.

    Outre les ravages sur la #biodiversité, les canicules marines ont aussi des conséquences sur les #événements_extrêmes. « Une mer très chaude, c’est de l’eau qui s’évapore davantage, donc des tempêtes, ouragans et cyclones plus probables et plus forts », note ainsi Catherine Jeandel, pour qui la surchauffe de l’océan est « la bombe à retardement du réchauffement climatique ». Ainsi, ce vendredi, deux tempêtes tropicales assez imposantes pour avoir reçu des petits noms charmants, Bret et Cindy, étaient actives sur l’Atlantique, faisant trembler les îles antillaises. Soit une première pour un mois de juin depuis le début des observations en 1968.

    La surchauffe favorise la fonte de la glace de mer

    Par ailleurs, la surchauffe de l’océan, « par exemple dans l’Arctique, favorise la fonte de la glace de mer, ajoute Jean-Pierre Gattuso. Idem en Antarctique, où l’eau chaude érode la #calotte_polaire par en-dessous, ce qui peut complètement la déstabiliser. » Elle perturbe aussi les #courants_marins, car « si l’eau est chaude, elle devient moins dense et a donc moins tendance à plonger en profondeur, ce qui limite les échanges entre la surface et les eaux profondes et réduit l’alimentation en oxygène de ces dernières », ajoute Jean-Pierre Gattuso. Au fur et à mesure qu’on réchauffe l’océan, qui capte un quart du CO2 émis par l’homme, « il perd aussi en efficacité comme puits naturel de carbone », avertit Jean-Baptiste Sallée.

    Comment stopper cette machine infernale ? Comment éteindre les flammes sous la marmite d’eau bouillante qu’est devenue la planète ? Les chercheurs interrogés par Libération sont unanimes : la seule solution « est connue, il s’agit de réduire drastiquement les émissions de gaz à effet de serre ». Donc d’« arrêter de subventionner l’extraction des énergies fossiles, de faire des sports d’hiver dans les Emirats, et au contraire d’enfourcher son vélo au lieu de prendre sa voiture…, énonce Catherine Jeandel. Si vous lisez les rapports du Giec, les solutions, vous les avez. Il faut nous écouter, c’est tout. »

    L’océan a « accumulé la chaleur, elle est là, sa température est déjà déterminée. Même si on n’émet plus de gaz à effet de serre en 2050, on ne reviendra pas aux niveaux de températures océaniques de 1850, c’est impossible, expose Jean-Pierre Gattuso. Mais on peut arrêter son réchauffement : en respectant un scénario d’émissions compatible avec le seuil fixé par l’accord de Paris, l’augmentation de la température est totalement stoppée et reste stable, constante. C’est quand même un message positif. » A condition que les opinions publiques et les responsables politiques sortent enfin du #déni.

    https://www.liberation.fr/environnement/climat/pendant-que-locean-se-consume-20230623_M2PIQOI535BPRCGPITA6THMD44
    #mer #océan #canicule #climat #changement_climatique

    via @isskein

  • Toutes les forêts européennes sont en train de changer de couleur et ce n’est pas bon signe
    https://www.futura-sciences.com/planete/actualites/rechauffement-climatique-toutes-forets-europeennes-sont-train-chang

    La perte de la couleur verte n’est pas anodine : elle est directement liée à une augmentation du stress et à un affaiblissement général chez les arbres. Elle indique tout simplement que les forêts sont lentement en train de mourir, selon les scientifiques.

    Et oui, le rouge est une couleur qui montre que la surface absorbe les hautes énergies du soleil. C’est donc la couleur idéale pour les feuilles d’arbre.

    Sauf que la nature a sélectionné une couleur « modérée », le vert, juste un cran au dessous qui montre qu’elle n’absorbe pas tout. Elle en a gardé sous la pédale. C’est un peu le mode « non concurrentiel ».

    Et c’est dans les situations d’urgence écologique que les plantes passent du vert au rouge.

    • Meteorological history of low-forest-greenness events in Europe in 2002–2022

      Forest dieback in Europe has recently intensified and has become more extensive. This dieback is strongly influenced by meteorological variations of temperature, T2m, and precipitation, P, and can be monitored with forest greenness. This study quantitatively investigates the 3-year meteorological history preceding events of reduced forest greenness in Europe’s temperate and Mediterranean biome with a systematic approach. A specific focus lies in the timing of unusually persistent and unusually strong anomalies of T2m and P, as well as their relation to synoptic weather systems. A pragmatic approach based on remote sensing observations of the normalized difference vegetation index (NDVI) serves to identify low-forest-NDVI events at the 50 km scale in Europe in June to August 2002–2022. We quantify the impact of the hottest summer on record in Europe in 2022, which, according to our criteria, negatively affected 37 % of temperate and Mediterranean forest regions, and thereby reduced forest greenness more extensively than any other summer in 2002–2022.

      The low-NDVI events occurred in particularly dry and hot summers, but their meteorological histories also featured significant anomalies further in the past, with clear differences between the temperate and Mediterranean biome. A key feature is the anomalous accumulation of dry periods (i.e., periods with a P deficit) over the preceding 26 and 34 months in the temperate and Mediterranean biome, respectively. In the temperate biome only, T2m was anomalously persistent during almost the same 26-month period and featured distinctive peaks late in the past three growing seasons. While anomalously strong hot–dry conditions were characteristic of temperate low-NDVI events already in the previous summer, we find hardly any other systematic meteorological precursor in the Mediterranean prior to the event year. The identified dry periods went along with reduced cyclone activity in the Mediterranean and positive anticyclone frequency in the temperate biome. The occurrence of these two weather systems is locally more nuanced, showing, e.g., consistently increased and decreased cyclone frequency over western and northern Europe, respectively, in all event summers. Finally, the systematic meteorological histories are useful to test whether locally observed meteorological impacts, e.g., structural overshoot, systematically influenced the investigated events. In summary, systematic investigations of the multi-annual meteorological history provided clear evidence of how surface weather and synoptic-scale weather systems over up to 3 years can negatively impact European forest greenness. The observation of the record-extensive low-NDVI event in the summer of 2022 underlines that understanding the forest–meteorology interaction is of particular relevance for forest dieback in a changing climate.

      https://bg.copernicus.org/articles/20/1155/2023

  • Envahissante et dangereuse, la fourmi électrique a été détectée en France - rts.ch - Environnement
    https://www.rts.ch/info/sciences-tech/environnement/13479920-envahissante-et-dangereuse-la-fourmi-electrique-a-ete-detectee-en-franc

    https://www.rts.ch/2022/10/20/12/29/13480298.image?w=1280&h=720

    Elle mesure seulement 1,5 millimètre mais représente une menace pour la biodiversité. La « fourmi électrique », espèce envahissante surnommée ainsi en raison de sa piqûre douloureuse, a été détectée pour la première fois sur le territoire métropolitain français.

    C’est dans le sud de la France, à Toulon, que Wasmannia auropunctata, « fourmi électrique » ou « petite fourmi de feu », originaire d’Amérique du Sud, a été repérée par un passionné de fourmis, dans une résidence fermée de bord de mer. Jaunes-brunes, ces fourmis sont minuscules, bougent très lentement et ressemblent aux « fourmis de feu ».

    Jusqu’à présent, cette espèce originaire d’Amérique du Sud n’avait été observée qu’une fois en Europe, dans la région de Malaga en Espagne.

    Quand Olivier Blight, chercheur à l’Institut méditerranéen de biodiversité et d’écologie à l’Université d’Avignon l’a formellement identifiée à Toulon, « on avait déjà affaire à une super-colonie, donc on pense qu’elle est là depuis plus d’un an ». Probablement introduite « lors d’un transport de plantes », la fourmi a déjà été observée jusqu’à cent mètres de la résidence.
    « Sa force, c’est son nombre »

    Wasmannia auropunctata est extrêmement envahissante, même si elle se déplace lentement, car elle cumule « un système de reproduction classique sexuée et une production de reines et de mâles par clonage » (lire encadré), explique Olivier Blight. « Sa force c’est son nombre », insiste le chercheur, qui a fait placer l’espèce sur la liste des espèces préoccupantes pour l’Union européenne.

    Cette fourmi est tropicale : « Elle peut vivre dans des serres ; elle aime les endroits chauds », remarque Laurent Keller, professeur au département d’Ecologie et d’Evolution de l’Université de Lausanne : « Elle pourrait vivre au Sud de la France, surtout dans les zones habitées car elle profite en hiver de se cacher dans les endroits chauffés ou protégés », précise le myrmécologue au micro de l’émission CQFD. Selon lui, on ne peut pas l’imaginer chez nous : « Elle ne pourrait pas passer l’hiver ».

    Sa piqûre provoque « une sensation d’ortie, en plus fort et plus long, puisque ça dure 2-3 heures », et avec cette arme redoutable la fourmi électrique peut anéantir des insectes, provoquer la cécité d’autres animaux – des tortues et des chiens, notamment – , et les faire fuir durablement.
    Piqûres douloureuses

    En Nouvelle-Calédonie, « dans les forêts qu’elle a envahies, on n’entend plus aucun son d’insecte ». Chez l’humain, outre des piqûres douloureuses, la fourmi électrique peut provoquer des chocs anaphylactiques chez les personnes allergiques.

    Dans les régions qu’elle a envahies, remarque Olivier Blight, « son éradication a des coûts énormes ». Ainsi, dans le Queensland, en Australie, qu’elle a colonisé depuis 2006, 30 millions de dollars ont déjà été dédiés à la lutte contre Wasmannia auropunctata. « Et je ne suis même pas sûr que l’Australie ait réussi à s’en débarrasser », commente Laurent Keller.

    Après avoir déclaré sa présence aux autorités début septembre, Olivier Blight souhaite « communiquer au maximum pour sensibiliser le grand public », notamment pour accéder aux résidences voisines du premier foyer détecté.

    « On doit faire très rapidement une délimitation précise de la zone d’invasion pour élaborer un plan d’éradication », plaide Olivier Blight, comparant la stratégie à celle mise en place par les autorités en présence du moustique-tigre.

  • People’s knowledge and perceptions of #Trachycarpus_fortunei (Chinese windmill palm) invasions and their management in #Ticino, Switzerland

    The introduction of alien plant species can lead to biological invasions, which have major impacts on people and the environment. Trachycarpus fortunei (Hook.) H. Wendl. (Arecaceae) is an alien plant (palm tree) that has been introduced as an ornamental into urban areas across the world, but in many regions, it has started invading forests and other natural environments leading to negative impacts. To improve understanding and guide management, this study sought to assess people’s knowledge and perceptions of T. fortunei in Ticino, the region in Switzerland where invasions of the species are most common. To achieve this goal, an online survey was conducted, and a total of 487 responses were received. The formal name(s) (scientific or common names) of T. fortunei were unknown to almost all participants (89 %), and people mostly just called them “palm”. Most respondents were familiar with the term invasive alien species (IAS) (88 %) and were aware of the invasiveness (spread) of T. fortunei (73 %). The study showed that although people like to see the palm in the region (51 %) and enjoyed the related sense of place it provides, respondents have become aware of the challenges associated with invasions and the majority (65 %) would like to see more done to control the spread of T. fortunei invasions within natural areas, particularly forests. To improve management, a large number of respondents (63 %) mentioned that education and awareness programmes should be implemented to provide people with knowledge on how to deal with invasive alien plants and thus prevent further spread. Almost a third of respondents supported (32 %) the regulated sale of T. fortunei in an effort to reduce invasions. Educational level, gender, and age affected response patterns, and this needs to be accounted for within strategic management planning, in particular, within education and awareness-raising initiatives. Tailored and targeted educational campaigns and management plans need to be established to prioritise and improve control of this invasive palm in Switzerland in the long term.

    https://gh.copernicus.org/articles/77/443/2022
    #Tessin #espèces_invasives #Suisse #palmiers #palmier

  • “L’espèce humaine pourrait être qualifiée de ‘super invasive’”
    https://www.telerama.fr/debats-reportages/l-espece-humaine-pourrait-etre-qualifiee-de-super-invasive-7011433.php

    La particularité de notre espèce tient à sa faculté d’externaliser dans le monde technique un certain nombre de fonctions essentielles : se vêtir pour réchauffer son corps, s’outiller pour chasser, construire un habitat pour s’abriter… Encore une fois encore, ces comportements de plus en plus sophistiqués ont été rendus possibles par l’évolution de notre cerveau. Désormais, la technologie joue un rôle dominant dans notre adaptation. Cela nous dit quelque chose de nos problèmes contemporains, car cette évolution s’est caractérisée par des besoins énergétiques croissants, qui nous ont conduits à modifier l’environnement à une échelle de plus en plus importante, devenue aujourd’hui planétaire. Cette faculté de transformer ce qui nous entoure a permis notre survie dans des milieux de plus en plus hostiles, y compris dans l’espace. Au lieu de s’adapter à l’environnement, l’espèce humaine adapte l’environnement à elle. La paléoanthropologie nous enseigne que la crise écologique s’enracine loin dans notre évolution.

    https://justpaste.it/4lfil

    #espèces_invasives #paléontologie #anthropologie #homo_sapiens

  • Les #lacs vont refroidir et chauffer une part croissante de nos bâtiments

    L’urgence climatique accélère l’exploitation de l’#énergie contenue dans les lacs. À Genève, l’une des plus grandes installations hydrothermiques du monde fournira du froid et de la chaleur à des centaines de bâtiments. Le potentiel des lacs suisses est considérable. Pourtant, leur santé est préoccupante.

    L’ingénieur thermicien Fabrice Malla nous emmène faire une visite à 17 mètres au-dessous du niveau du lac Léman, au lieu dit du Vengeron. Nous voilà dans une cathédrale de béton de 70 mètres de long. En 2024, ce puisard recevra l’équivalent de presque trois piscines olympiques d’une eau froide recueillie à 2 kilomètres au large, à 45 mètres de profondeur. Dès 2024, des pompes électriques pulseront ce liquide à destination de deux réseaux. Le premier, construit en boucle fermée, desservira des bâtiments répartis dans les environs de l’aéroport. Le second réseau alimentera directement en froid des immeubles du centre-ville. Des pompes à chaleur installées par les Services industriels de Genève (SIG) dans un total prévu de 300 bâtiments permettront d’extraire de la chaleur de l’eau et de l’amplifier.

    Bienvenue dans le monde de l’#hydrothermie, un univers où de l’#eau froide peut générer du chaud. Fabrice Malla cite d’autres grands projets de ce type, notamment à Toronto et Honolulu. L’installation du #Vengeron, budgétée 100 millions de francs, constituera le point de départ de l’un des plus grands #réseaux_hydrothermiques au monde. « Nous allons irriguer en #froid et en #chaud la moitié du canton », se réjouit l’ingénieur des SIG. L’opération réduira drastiquement la consommation de gaz à effet de serre. L’#énergie_électrique utilisée pour faire fonctionner le réseau sera d’origine hydraulique, précise Véronique Tanerg Henneberg, porte-parole. Mais cette situation n’est pas forcément la règle. « Les pompes à chaleur nécessitent de l’électricité or nous n’en avons pas assez. L’abandon progressif du nucléaire impliquera de développer l’énergie solaire et éolienne », estime Martin Schmid, chercheur auprès de l’Institut fédéral suisse des sciences et technologies de l’eau (Eawag). En raison du réchauffement climatique, la demande estivale en froid ira croissante. Celle en #chaleur baissera, grâce à une meilleure isolation des maisons.

    Une multitude de petites centrales

    En Suisse, le développement de l’hydrothermie remonte aux années 1930, lorsque de petites centrales furent construites pour chauffer quelques bâtiments. Il en existe des centaines. Place désormais à des grands projets dans les centres urbains qui bordent des lacs, notamment à Zoug et Zurich. Grâce à une eau captée à 45 mètres de profondeur dans deux stations, le lac des Quatre-Cantons alimentera en énergie lacustre 3 700 foyers du centre de Lucerne. À Horw, 6 800 foyers seront fournis en énergie du lac. À Bienne, les premières fournitures d’énergie hydrothermique sont prévues à partir de l’automne 2022. La ville prévoit 185 points de raccor­dements, avec à la clef une baisse des émissions de CO2 de 80 %.

    Les ressources énergétiques des lacs suisses apparaissent comme une sorte d’or bleu. Les chiffres donnent le tournis. Selon un article rédigé en 2018 par l’Institut Eawag, la consommation énergétique totale en Suisse s’élèverait à environ 850 pétajoules par an, soit 236 térawattheures (en 2021, la centrale nucléaire de Gösgen a produit 7,9 térawattheures d’électricité). La moitié de cette énergie est utilisée pour chauffer des bâtiments et dans des processus industriels … avec du gaz et du fuel.

    Or le seul Léman, utilisé dans le respect des normes légales en matière d’hydrothermie, pourrait théoriquement générer presqu’un tiers de toute l’énergie consommée en Suisse chaque année ! « L’énergie des lacs couvrira 30 % de nos besoins en chauffage. Environ un bâtiment sur trois situé dans une région dense et assez proche d’un lac bénéficiera d’un chauffage urbain connecté à une ressource renouvelable, dont l’hydrothermie », estime François Maréchal, professeur à l’EPFL, spécialiste des systèmes énergétiques. Ce chercheur décrit l’hydrothermie comme « une super-ressource, mais dont on ne parle pas. » Or la Suisse est en avance dans ce domaine, commente Martin Schmid.

    La question du rejet des eaux dans les #rivières

    Reste la question de l’#impact de ces procédés, puisque les eaux puisées sont en partie restituées dans des cours d’eau à une #température différente. Durant ce cycle, une eau puisée par exemple à 6 degrés dans le Léman sera rejetée à 3 degrés dans un Rhône à 1,5 degrés. En été, une eau à 8 degrés sera puisée au fond du lac et rejetée à 13 degrés dans une eau de surface fluviale atteignant 20 degrés. Toutes les études vont dans le même sens : même si toute la demande suisse en chaleur et en froid était tirée des lacs, les rejets auraient un impact nul à faible, étant donné les écarts peu élevés de température entre eaux pompées et rejetées. « Pour modifier la température du Léman d’un degré, il faudrait 100 stations comme celle du Vengeron », image Fabrice Malla.

    La Suisse dispose de règles. Par exemple, la température d’un cours d’eau ne doit pas varier de plus de 1,5 degrés dans une région à truites. « Si les dispositions légales sont prises correctement en compte, l’exploitation hydrothermique peut a priori se réaliser », estime Nicolas Wüthrich, de Pro Natura. Un autre problème émerge, celui du réchauffement des lacs. Dans le Léman, les hivers doux empêchent depuis dix ans le brassage des couches profondes qui, sans oxygène, risquent la mort biologique. Ce phénomène gêne la production de froid via l’hydrothermie. La chaleur tend aussi à provoquer le développement d’#espèces_invasives. C’est le cas avec la petite moule quagga, dont les larves pénètrent dans les réseaux d’approvisionnement en eau potable et destinés à l’hydrothermie, nécessitant un traitement au chlore. Autre sujet d’inquiétude, si l’eau est rejetée loin du point d’extraction, il y a un risque de déplacement de nutriments et de polluants, note l’Eawag.

    Dans les fleuves et rivières en particulier, des températures plus élevées peuvent menacer des espèces, s’inquiète Pro Natura. L’ombre par exemple ne survit guère à partir de 25 degrés. « Cela rend délicate la réintroduction de grandes quantités d’eau de refroidissement chauffée dans des cours d’eau ». Des cours d’eau dotés de rives ombragées aideraient à maintenir les températures plus basses, propose Pro Natura. En hiver, le rejet d’eaux plus froides issus du chauffage par hydrothermie pourrait même théoriquement avoir un effet bénéfique. « Mais les interventions dans les #équilibres_naturels sont toujours délicates », avertit Nicolas Wüthrich.

    https://www.swisscommunity.org/fr/nouvelles-et-medias/revue-suisse/article/les-lacs-vont-refroidir-et-chauffer-une-part-croissante-de-nos-batim

    #refroidissement #eau

  • Le changement climatique favorise la transmission des #virus entre les #espèces, selon une étude
    https://www.sudouest.fr/environnement/biodiversite/le-changement-climatique-favorise-la-transmission-des-virus-entre-les-espec

    Pour survivre face au changement climatique dans leur région respective, certaines espèces vont devoir se déplacer et parcourir des centaines de kilomètres vers d’autres territoires. Elles vont emporter avec elles leurs parasites et agents pathogènes. Le changement climatique va ainsi pousser les espèces à se mélanger et à créer des rencontres jusque-là inédites, alors qu’elles évoluaient chacune dans des environnements séparés. Cela va favoriser les risques de transmission de virus et d’autres bactéries potentiellement dangereuses.

    Mais cette nouvelle coexistence d’espèces qui va devenir plus large ne se limitera pas à la seule transmission virale entre animaux. Les scientifiques assurent que ces échanges viraux risquent de provoquer des #zoonoses, des transmissions de virus des animaux aux humains. « Nous avons l’habitude de penser que le risque est plus élevé dans les pays tropicaux, car ils ont plus de biodiversité, des plateformes d’échanges plus risquées comme les marchés d’animaux sauvages, mais ce changement monumental qui intervient dans les écosystèmes fait du risque pandémique le problème de tout le monde », précise Colin Carlson, qui a coécrit l’étude.

    Source :
    Climate change increases cross-species viral transmission risk | Nature
    https://www.nature.com/articles/s41586-022-04788-w

    At least 10,000 virus species have the capacity to infect humans, but at present, the vast majority are circulating silently in wild mammals1,2.

    #climat

  • #Espèces_envahissantes : une #catastrophe_écologique et économique | CNRS Le journal
    https://lejournal.cnrs.fr/articles/especes-envahissantes-une-catastrophe-ecologique-et-economique

    Pour prendre toute la mesure du problème et inciter les décideurs à passer à l’action, Franck Courchamp et son équipe ont décidé de chiffrer le #coût _financier des espèces invasives à l’échelle mondiale. Une grande première. Pendant cinq ans, les chercheurs ont collecté des milliers de coûts reportés dans des études scientifiques au sein de leur base de données #Invacost. Après un travail d’analyse et de standardisation des données réalisé main dans la main entre écologues et économistes, ils ont abouti à une somme globale : entre 1970 et 2017, les invasions biologiques ont coûté à nos sociétés 1 288 milliards de dollars !

    […] Qui plus est, l’analyse ne dévoile que la partie émergée de l’iceberg, car ces coûts ont été considérablement sous-estimés. En effet, très peu d’espèces ont été étudiées et très peu de dégâts répertoriés. En France par exemple, pour laquelle l’équipe a estimé récemment le coût – entre 1,2 et 11,5 milliards d’euros en seulement 25 ans –, moins d’une centaine d’espèces envahissantes ont fait l’objet d’étude alors que près d’un millier y sont présentes.

    […] « Il y a parfois des surprises quand on étudie sous toutes les facettes les interactions de ces nouveaux arrivants avec les autres espèces et leur écosystème, confie Jonathan Lenoir. Dans certains cas, il peut même y avoir des effets bénéfiques ». C’est le cas du cerisier tardif, un arbre originaire d’Amérique du Nord qui a envahi les forêts d’Europe, où il entre en compétition avec les espèces natives, notamment les hêtres et les chênes. Des observations en forêt de Compiègne suggèrent que cette espèce protégerait ces mêmes arbres contre le hanneton forestier. Les larves de cet insecte envahissant consomment les racines des hêtres et des chênes mais pas celles du cerisier tardif. En présence de ce dernier, les semis de hêtres et de chênes semblent ainsi moins impactés.

    Autre exemple : la crépidule, un mollusque originaire de la côte Est des États-Unis qui a envahi l’Atlantique et la Manche. Sa prolifération peut conduire à une eutrophisation des eaux marines et menacer ainsi les autres espèces. « Mais sa présence permet aussi l’arrivée de nouvelles espèces – sa coquille servant de support à ces dernières – au point même d’augmenter localement la biodiversité », note Frédérique Viard. Qu’on le veuille ou non, ces nouveaux intrus sont devenus des acteurs à part entière de nos écosystèmes. Pour le meilleur et pour le pire.

    #écologie

  • 1er Apér-EAU scientifique, 20 septembre, 17h : « Le congre, sentinelle des #pollutions du #golfe_de_Fos. Récit d’une expérience de #science_participative », par Christelle Gramaglia
    https://reseaux.parisnanterre.fr/1er-aper-eau-scientifique-20-septembre-17h-le-congre-sentinell

    L’association Rés-EAUx vous convie à son 1er Apér-EAU scientifique de la saison 2021-2022, le lundi 20 septembre 2021 à 17h. Nous aurons le plaisir d’accueillir Christelle Gramaglia, chargée de recherche-HDR en sociologie à l’INRAE. En raison de la crise sanitaire, … Lire la suite

    #Apér-EAUx_2021-2022 #Événements #espèce_sentinelle

  • Déclin des #insectes : l’urgence d’agir | CNRS Le journal
    https://lejournal.cnrs.fr/articles/declin-des-insectes-lurgence-dagir

    Dans un avis publié le 26 janvier, l’#Académie_des_sciences sonne l’alarme au sujet du déclin des insectes. Explications avec Philippe Grandcolas, directeur de l’Institut de systématique, évolution, biodiversité et co-auteur du rapport scientifique sur lequel s’appuie cet appel.

    […] Cet #effondrement est un phénomène complexe, quatre facteurs principaux y contribuent : la destruction de #milieux_naturels, la #pollution, les effets de la #crise_climatique et l’introduction des #espèces_exotiques, elle-même facilitée par la #mondialisation des échanges. En ce qui concerne la conversion des milieux terrestres, autrement dit la disparition des #forêts naturelles, des #zones_humides et des #prairies, rappelons que plus de 40 millions d’hectares de forêts ont disparu depuis vingt ans dans le monde, soit plus que la superficie de l’Allemagne ! Et les plantations d’arbres — qui se limitent souvent à une seule espèce voire à un seul clone, avec un sous-bois ou des sols très simplifiés — ne suffisent pas à restaurer toute la richesse des #écosystèmes forestiers qui disparaissent.

    La diversité des #habitats dans un #paysage doit en outre être préservée. Quant à l’usage massif et irraisonné de #pesticides, il est la deuxième cause majeure de l’effondrement des populations d’insectes à proximité des zones agricoles. La dérogation récemment accordée par le gouvernement français aux producteurs de betteraves pour l’usage de néonicotinoïdes est à cet égard fort regrettable.

    Il faut aussi noter que l’intensité de ces facteurs n’est pas la même selon les régions. Par exemple, la déforestation massive touche davantage la forêt amazonienne que les forêts européennes ; tandis que les grands incendies liés à la crise climatique, comme ceux qui ont récemment frappé l’Australie, affectent des zones géographiques bien particulières.

  • 100 chiffres expliqués sur les espèces - édition 2020 | Indicateurs ONB
    http://indicateurs-biodiversite.naturefrance.fr/fr/actualites/100-chiffres-expliques-sur-les-especes-edition

    Combien y a-t-il d’espèces en France ? Combien sont endémiques ? Invasives ? Menacées ? Découvrez les réponses à ces questions dans la version mise à jour 2020 du livret de chiffres clés sur les espèces de France.

    Publié à partir des données de l’Inventaire National du Patrimoine Naturel (link is external) et des indicateurs de l’Observatoire National de la Biodiversité, ce livret permet en un clin d’œil de retrouver tous les chiffres clés sur les espèces de France. Grâce à de nombreuses contributions de chercheurs, taxonomistes et partenaires du projet, chaque chiffre est remis en contexte, accompagné d’explications, de schémas et illustré par des exemples concrets.
    Langue Français
    Date 16/07/2020

    https://inpn.mnhn.fr/docs/communication/livretInpn/Livret-INPN-especes-2020.pdf

    #espèces
    #biodiversité
    #déclin
    #oiseaux

  • De l’utilité de la coquille Saint-Jacques et autres modestes espèces vivantes
    https://www.franceculture.fr/emissions/matieres-a-penser/de-lutilite-de-la-coquille-saint-jacques-et-autres-modestes-especes-vi


    Elle est belle et savoureuse, « un coffre-fort de nacre, l’espace compris entre nos mains jointes, l’une légèrement bombée. » Elle fabrique une strie par jour et aime reposer sur des fonds paisibles, elle a traversé les siècles et vécu sous toutes les latitudes. Aimée des pèlerins et des randonneurs, la coquille Saint-Jacques a beaucoup à apprendre à celui qui sait l’observer ; une véritable archive environnementale, « la sentinelle de la planète et des océans » ainsi que la nomme Laurent Chauvaud, directeur de recherches au CNRS, écologiste marin et plongeur qui se passionne pour elle depuis trente ans. Il en parle savamment et avec poésie.

    Je poste pour Dominique Rousset qui pose une question sur les circulations créées par l’homme d’espèces marines et les nouvelles espèces qui arrivent dans le port de San Francisco : petit crabe breton tout choupinou et méchant truc chinois qui conquiert le monde, évidemment.

  • D’énormes cochons sauvages construisent des « pigloos » au Canada
    https://www.nationalgeographic.fr/animaux/2020/04/des-cochons-sauvages-construisent-des-pigloos-au-canada

    Les cochons sauvages, descendants hybrides des sangliers et des cochons domestiques prennent d’assaut des régions du Canada dans lesquelles on les pensait incapables de survivre.

    Le mélange entre sanglier et race commerciale de cochon joue un rôle dans les dimensions de l’animal puisque la grande taille et la fertilité sont également des critères de sélection chez les porcs d’élevage.
    Tiens encore un #fléau dont l’humain est à l’origine.
    #hybride #espèce_invasive

  • Tribune
    https://cryptpad.fr/pad/#/2/pad/view/J3nN2zuIquy6w212DxMSIlG8scXoWKrWSOokaDBiLI4/embed
    Face à la crise écologique, la rébellion est nécessaire

    Nous, soussignés, représentons des disciplines et domaines #académiques différents. Les vues que nous exprimons ici nous engagent et n’engagent pas les institutions pour lesquelles nous travaillons. Quels que soient nos domaines d’expertise, nous faisons tous le même constat : depuis des décennies, les gouvernements français successifs, ont été incapables de mettre en place des actions fortes et rapides pour faire face à la crise climatique et environnementale dont l’urgence croît tous les jours. Cette inertie ne peut plus être tolérée.

    Les observations #scientifiques sont incontestables et les #catastrophes se déroulent sous nos yeux. Nous sommes en train de vivre la 6e #extinction_de_masse, 200 #espèces disparaissent chaque jour, et les niveaux de pollution sont alarmants à tous points de vue (plastiques, pesticides, nitrates, métaux lourds...).

  • The child-free couples who treat their pets like children
    Jessica Klein, BBC, le 2 septembre 2019
    https://www.bbc.com/worklife/article/20190826-the-child-free-couples-who-treat-their-pets-like-children

    One of the most striking examples was a [child-free] man that I interviewed who had just recently quit his job because he learned from his vet that his dog was dying, and he wanted to be with the dog for the remaining weeks of his life,” she says. He got to care for his dog “as you imagine somebody might for a child, or an ailing parent

    #childfree #no_kids #nullipare #animaux #chiens #chats

  • La mappa degli alberi da frutto antichi del Luganese

    Conservazione delle antiche varietà di alberi da frutto: al via il progetto di mappatura sul territorio della Città di Lugano

    Conservazione delle antiche varietà di alberi da frutto: al via il progetto di mappatura sul territorio della Città di #Lugano.

    Chi possiede un vecchio melo nel proprio giardino, chi conosce un pero interessante su di un terreno incolto, ma anche chi vuole semplicemente raccontare i propri ricordi legati all’albero di fichi che da bambino sorgeva in piazza è invitato a contattare il Verde pubblico della Città di Lugano.
    A partire dal mese di giugno inizia il progetto di mappatura degli alberi da frutto sul territorio di Lugano, dalla foce a Cimadera. Tutte le segnalazioni sono benvenute. Quando pensiamo al nostro patrimonio culturale, pensiamo agli scrittori, agli artisti e agli uomini di stato che hanno lasciato una traccia nella nostra storia. Non pensiamo agli alberi da frutto. Eppure il tema degli alberi da frutto, più di molti altri, raccoglie in sé tanto la nostra natura quanto la nostra cultura, è dunque un tema strettamente legato alla nostra identità. L’abbandono dell’agricoltura tradizionale nel dopoguerra, l’estensione delle zone edificabili da un lato e l’avanzata dei boschi dall’altro sono andate a scapito delle campagne agricole e dei suoi alberi da frutto.

    La Città di Lugano lancia un appello ai cittadini, ma anche agli utenti della città, per collaborare al censimento degli alberi da frutto rimasti sul suo territorio. La generazione contadina, di uomini e donne che conoscevano bene gli alberi da frutto e li coltivavano è ormai quasi sparita e, con essa, rischia di finire nell’oblio tutto un sapere contadino. Il patrimonio da recuperare è molto prezioso. La collaborazione di chi conosce un albero da frutto, di chi semplicemente l’ha visto o di chi ne conserva preziosi ricordi è fondamentale per riscoprire e salvaguardare la diversità genetica dei nostro patrimonio naturalistico. Il censimento e la mappatura, infatti, saranno seguiti da un progetto di reintroduzione delle antiche varietà individuate. Il frutteto di Cornaredo, così come il frutteto della Scuola elementare di Cadro, realizzati in collaborazione con l’alberoteca, ProFrutteti e l’Alleanza territorio e biodiversità, sono un esempio di come la Città può intervenire nel mantenimento della biodiversità, risorsa fondamentale per affrontare le sfide del futuro. Il censimento è realizzato dalla Città di Lugano (dal Verde pubblico con il supporto di Lugano al verde) in collaborazione con l’alberoteca, #ProSpecieRara, ProFrutteti, e con l’Associazione amici del Torchio di Sonvico.

    Per partecipare al censimento scaricare il modulo online oppure contattando il Verde pubblico:
    058 866 73 12
    www.luganoalverde.ch

    https://www.prospecierara.ch/telerik.web.ui.webresource.axd?imgid=7b4e9c2764d942acba96d7948df9f67c&

    https://www.prospecierara.ch/it/novita/la-mappa-degli-alberi-da-frutto-antichi-del-luganese

    #pro_specie_rara #Suisse #espèces_anciennes #variétés_anciennes #cartographie #recensement #cartographie_participative #biodiversité

    signalé par @wizo

  • Cartographie des pressions | Indicateurs ONB
    http://indicateurs-biodiversite.naturefrance.fr/cartographie-des-pressions

    #Cartographie des pressions

    La biodiversité, c’est-à-dire la #diversité des êtres vivants et des écosystèmes, est soumise en France (comme ailleurs) à un grand nombre de pressions. Cette page cartographique donne à voir pour la France certaines de ces menaces, les mieux documentées à ce jour : destruction des milieux par l’artificialisation du territoire et les grands travaux, #fragmentation des habitats et #mitage des espaces naturels par le développement des voies de communication et l’étalement urbain, pollutions de l’air et de l’eau, surexploitation des ressources naturelles, introduction d’#espèces_invasives, changement climatique.
    Mais si les pressions sont diverses, leurs effets aboutissent au même phénomène : l’érosion de la biodiversité, c’est à dire la disparition des écosystèmes et la dislocation des équilibres naturels In fine, il semble que l’impact sur la #biodiversité de toutes ces pressions cumulées est supérieur à l’impact qu’aurait chacune de ces pressions prises individuellement. La carte de gauche est une représentation de ces pressions cumulées, sous la forme d’un dégradé de couleur. Sur cette carte, une zone, à terre comme en mer, est d’autant plus sombre que les menaces qui s’y exercent sont nombreuses et importantes.

  • Club d’assassins : Le gouvernement veut autoriser le massacre de centaines de milliers d’ #animaux, dont certaines #espèces_menacées - #Forêts_publiques : l’État réfléchit au démantèlement de l’ #ONF - Des points d’ #eau ont été effacés des cartes #IGN pour ne pas avoir à les protéger des pesticides.

    https://bit.ly/2JzvzNN

    https://reporterre.net/Forets-publiques-l-Etat-reflechit-au-demantelement-de-l-ONF

    https://bit.ly/2S4iD6p

  • Biodiversité : « Près d’un million d’ #espèces menacées d’ #extinction » : on a lu le rapport choc de l’ #ONU sur la #biodiversité - Rapport sur la biodiversité : un million d’espèces menacées d’extinction -
    Une espèce sur huit, animale et végétale, risque de disparaître à brève échéance

    https://bit.ly/2H0vT79

    https://www.huffingtonpost.fr/entry/onu-rapport-biodiversite-extinction-espece_fr_5ccff459e4b04e275d4cc34

    https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/05/06/un-million-d-especes-en-danger-d-extinction_5458785_3244.html

  • https://www.envirobuild.com/blogs/articles/donald-trump-amphibian

    EnviroBuild name an amphibian in honour of Donald Trump’s commitment to environmental issues.

    Caecilians is taken from the Latin Caecus meaning “blind”, and have rudimentary eyes which can only detect light or dark. Capable of seeing the world only in black and white, Donald Trump has claimed that climate change is a hoax by the Chinese.

    The dermophis genus grows an extra layer of skin which their young use their teeth to peel off and eat, a behaviour known as dermatrophy. As a method of ensuring their children survive in life Donald Trump prefers granting them high roles in the Oval Office.

    The amphibians live almost entirely underground, believed to have lost their limbs at least 60 million years ago, as an adaptation to burrowing. Burrowing its head underground helps Donald Trump when avoiding scientific consensus on anthropogenic climate change and also appointed several energy lobbyists to the Environment Agency, where their job is to regulate the energy industry.

    Caecilians have tentacles used in a sensory capacity to help them find prey. “This Thing Has Tentacles We Have No Idea About” was said by Juliette Kayyem, a former federal prosecutor and a Homeland Security official in the Obama administration talking special council Mueller’s investigation into alleged interference of Russia in US elections.

    #trump #écologie #espèce #nom #DermophisDonaldtrumpi #politique