• Notes anthropologiques (XVIII)

    Georges Lapierre

    https://lavoiedujaguar.net/Notes-anthropologiques-XVIII

    L’objet de valeur
    Première partie, l’objet

    À partir de quel moment l’objet nous est-il apparu dans sa crudité ? À partir de quel moment notre environnement a-t-il été perçu comme nature ? À partir de quel moment tout ce qui n’est pas nous, le non-soi, a-t-il été conçu comme objet, comme une chose qui n’était animée par aucune intention ou volonté propre ? La constitution de l’objet tel qu’on peut le concevoir aujourd’hui ne fut pas une donnée spontanée ou immédiate de la conscience, elle a exigé un profond bouleversement et une remise en cause de l’idée que nous nous faisions de la réalité. Cette séparation que nous marquons instinctivement entre le monde de la pensée et celui de la non-pensée peut être datée, elle est issue de l’expérience, comme toutes nos conceptions de l’être et de la réalité. Elle ne s’est pas faite du jour au lendemain, elle a été progressive, elle a demandé des siècles avant de devenir une donnée de la conscience pour certains et certaines d’entre nous. Elle est loin d’être partagée par tout le genre humain. (...)

    #philosophie #science #sujet/objet #Platon #Kant #Descola #Dieu #esprit #matière #cosmovision #individu #monnaie

  • « Macron veut faire de la censure une forme d’esprit critique », par Bruno Adrie
    https://brunoadrie.wordpress.com/2018/01/06/macron-veut-faire-de-la-censure-une-forme-desprit-critique-par

    Monté sur son char doré tiré par les chevaux ailés de la finance accapareuse, le président aux lingettes veut nettoyer le ciel des fausses nouvelles propagées contre la démocratie par ceux qui lui veulent du mal. Mais quelle démocratie entend-il protéger ? Certainement pas celle qui gît aplatie sous le poids d’une majorité qui a transformé l’Assemblée nationale en chambre d’applaudissement de toutes les attaques menées contre l’État providence par une équipe de clones arrogants et encostardés. C’est bien plutôt son régime de plomb qu’il veut sauver, un régime mis en place grâce au soutien d’une presse qui s’est bien gardée d’annoncer le Blitzkrieg que le candidat de l’extrême centre – c’est-à-dire d’extrême droite économique – allait mener contre le code du travail, les retraites, la sécurité sociale, les fonctionnaires et l’État lui-même, dans le but de le piller. Pratiquer la politique des caisses vides permet de creuser la dette et d’enrichir les prêteurs qui courent ensuite enterrer leur argent sous les cocotiers qui se balancent au souffle chaud des rivages détaxés.

    Il ne faudrait donc pas que la réflexion menée par des citoyens informés et sagaces vienne perturber la fête et fissurer peut-être le mur dressé par l’ingénierie du mensonge pour égarer le gogo. Et quoi de mieux pour chasser la vérité que de la désigner comme mensonge ? La technique est habile et grâce à elle la censure fait peau neuve. Elle cesse d’être #censure, et devient #esprit-critique, défense d’une #démocratie de papier mâché que des employés du cirque médiatique promènent comme un bonhomme de #carnaval devant les fenêtres grandes ouvertes des imbéciles pour qu’ils croient encore aux élections et aillent remplir des urnes qui ne changeront rien à la dictature qui DOIT régner. Stratégie identique à celle qui consiste à baptiser guerre humanitaire une guerre d’agression destinée à l’accaparement de matières premières ou au contrôle des routes indispensables à la libre circulation des richesses qui finiront dans les coffres à rallonge de la mondialisation heureuse.

    Guy Debord a écrit en 1988 dans Commentaires sur la société du spectacle (page 65 de l’édition poche folio Gallimard de 1992) : “Ce qui peut s’opposer à une vérité officielle doit être forcément une désinformation émanant de puissances hostiles, ou au moins de rivaux, et elle aurait été intentionnellement faussée par la malveillance” . A l’époque où il a écrit ces lignes, internet n’existait pas et les citoyens étaient contraints de rester muets devant les vagues de mensonges qui coulaient des turbines bruyantes de la #presse. Aujourd’hui, ce n’est plus pareil et chaque citoyen pensant peut devenir une puissance hostile. Voilà pourquoi il est urgent que le président poudré, le président des riches, le président des promesses les plus molles et des décisions les plus impitoyables, propose à sa majorité, qui l’adoptera, une loi de censure destinée à interdire l’usage des marteaux-piqueurs qui risquent de faire trembler et pourquoi pas vaciller la statue que le spectacle a érigée à sa triste figure et à ses tristes desseins.❞

  • Expérience douteuse sur l’esprit critique ( « Les étudiants face aux fake news ») Michèle Janss - 26 Mars 2018

    Les étudiant(e)s de l’université de Gand ont été soumis à une « expérience » sociale . Lors de trois cours différents, des professeurs ont soutenu des théories douteuses ou des affirmations provocantes dans un grand auditoire. L’objectif était de tester leur esprit critique.
     
    Un professeur expliquait que tout n’était pas forcément exact dans la théorie de l’évolution de #Darwin. Un autre a affirmé que les étudiants étaient devenus les esclaves de leur #smartphone. Et finalement, dans un cours d’entreprenariat, il a été affirmé de manière catégorique que les étudiants n’avaient pas d’idées et étaient incapables de mener à bien un projet d’entreprise.
     
    On s’étonne de la faiblesse des provocations. « Esclave de son écran, incapable, manque de créativité » les étudiants ont déjà dû entendre cela de la part de parents agacés ou des enseignants du secondaire. Ce sont des attaques verbales, pas vraiment de fausses affirmations. Quant à la théorie de Darwin, elle a, en effet, été critiquée à plusieurs reprises, entre autres pour sa dimension raciste, souvent oubliée (1).
     
    L’école a habitué les élèves à se taire.
    On voyait sur le visage des étudiants un réel désaccord, ils n’ont pas trop osé réagir. Si l’université de Gand voulait démontrer qu’il faut penser par soi-même et se méfier des « #fake-news », elle a surtout démontré que les étudiants n’osent pas s’opposer à l’enseignant qui les évaluera dans quelques mois, le #rapport-de-force n’étant pas en leur faveur. Cette « expérience » peut aussi montrer clairement qu’il n’est pas facile de s’exprimer devant un grand nombre de personnes et que le débat libre, éclairé n’est pas habituel dans les auditoires.
     
    Bernard Rey, chercheur en sciences de l’éducation à l’ULB, faisait lui aussi, le constat que les étudiants sont trop soumis et que l’école devrait ébranler les cerveaux, éveiller la curiosité, la réflexion et la remise en question (2).
     
    Si nous faisons bien le calcul, ces étudiants sont précisément ceux qui ont passé leurs études secondaires dans des écoles où il n’était souvent pas très bien vu de « ne pas être #Charlie » (3) ou de critiquer les politiques guerrières en cours. Ils ont plus certainement appris à se méfier, à se taire qu’à remettre en question les affirmations de leurs enseignants.
     
    Baisse de niveau ?
    Cette expérience ne démontre strictement rien par rapport aux « fake news » (4) ou à l’ #esprit-critique des jeunes. Par contre, elle témoigne du peu de rigueur des #enseignants qui ont imaginé cette farce et qui l’ont livrée à la presse. Si on peut se plaindre d’une possible baisse du niveau dans l’enseignement, il faut sans aucun doute se questionner sur le niveau de certains #professeurs pour en connaitre la cause.
     
    Michèle JANSS
    Source : https://www.investigaction.net/fr/experience-douteuse-sur-lesprit-critique
     1) Quiconque a vu un sauvage dans son pays natal n’éprouvera aucune honte à reconnaître que le sang de quelque être inférieur coule dans ses veines. J’aimerais autant pour ma part descendre du petit singe héroïque qui brava un terrible ennemi pour sauver son gardien, ou de ce vieux babouin qui emporta triomphalement son jeune camarade après l’avoir arraché à une meute de chiens étonnés, – que d’un sauvage … Charles DARWIN, La descendance de l’homme et la sélection sexuelle,1876.
    (2) Bernard REY (ULB) : « L’école aurait besoin de plus d’idées de 1968 », LE SOIR, mis en ligne le 9/03/2018
    (3) Souvenons-nous des questionnements qui semblaient insupportables à la ministre française de l’Éducation, Najat VALLEAU-BELKACEM
    (4) C’est ainsi que l’expérience a été présentée dans Le VIF, PARIS MATCH et L’ECHO : « Les #étudiants face aux fake news »
    Test de #soumission #université #Gand #pouvoir

  • El Votán Zapata

    Georges Lapierre

    https://lavoiedujaguar.net/El-Votan-Zapata

    Dans un recoin du Mexique, le peuple zapatiste s’est soulevé en armes le 1er janvier de l’année 1994. Il était animé par un esprit, el votán Zapata. El votán Zapata c’est seulement l’esprit prophétique. Mais cet esprit prophétique n’est pas celui d’un homme, d’un individu, d’un prophète marchant à la tête de son peuple et faisant en sorte que les eaux se retirent devant lui. Le sous-commandant Moisés n’est pas lui-même prophète, ce nom ou ce surnom est seulement le signe de la prophétie, celui d’un monde à venir et à construire : « Votre jour était notre nuit, notre jour sera votre nuit. » Ce n’est pas non plus l’esprit révolutionnaire et religieux. Ce n’est pas annoncer ce qui va nécessairement arriver ; c’est s’engager dans ce qui advient, ne pas annoncer le mouvement, mais devenir mouvement, épouser son propre mouvement, redevenir humain en quelque sorte ; l’esprit prophétique est tout simplement l’esprit pragmatique, il est se réalisant.

    Cet esprit pragmatique ou prophétique est celui des Indiens zapatistes, il n’est pas nécessairement le nôtre, nous pouvons même nous sentir exclus. Les zapatistes ne cherchent pas à imposer leur point de vue sur le monde (...)

    #Mexique #EZLN #Zapata #prophétie #souffle #pluriversalité #Conseil_indigène_de_gouvernement #élection_présidentielle #esprit_rebelle #autonomie

  • Le #CorteX

    Le #CORTECS (Collectif de recherche transdisciplinaire esprit critique & sciences) est né en 2010 dans un triangle entre Grenoble, Marseille et Montpellier. Il a pour objectif central la transmission des divers aspects de l’esprit critique, la pensée critique ou sceptique (critical or skeptical thinking chez les anglophones), qu’on la nomme zététique, à la suite d’#Henri_Broch, hygiène préventive du jugement comme Jean Rostand, ou autodéfense intellectuelle à l’instar de Noam Chomsky. Conjointement, le collectif vise la mise en réseau de toutes les personnes étudiant ou travaillant sur un sujet relatif à l’élaboration, à l’usage ou à la diffusion de la pensée critique, quelle que soit leur origine disciplinaire et leur statut professionnel.

    https://cortecs.org/le-cortex/qui-sommes-nous
    #esprit_critique #pensée_critique #pensée_sceptique #zététique

    Le site propose également du #matériel_pédagogique (cours, séminaires, exercices, TP, etc.)
    #pédagogie #ressources_pédagogiques

    • Pensée critique

      Trois axes, deux couches

      Le projet scientifique est décliné en trois axes complémentaires, résumés ici et détaillés plus bas.

      Le premier axe Pensée critique et santé vise à étudier les différents freins dans l’accès à l’information des patients et des professionnels de santé ; à lorgner tous les points noirs du triangle patient / professionnel / savoir médical ; à examiner dans quelle mesure le système de publication actuel et les consortiums éditoriaux déforment, et parfois malmène l’information médicale brute, au prix de créer des conceptions erronées en santé ; et à envisager des solutions didactiques adaptées tant pour le grand public que pour les thérapeutes professionnels pour faire émerger, cerner et mettre en balance les heuristiques de jugement.
      L’enjeu de l’axe n°2, Pensée critique et épistémologie est d’explorer les critères d’inclusion ou d’exclusion de certaines analyses dans le champ des connaissances scientifiques. Quel statut donner aux scénarios complotistes, aux créationnismes, à certains corpus théoriques thérapeutiques désuets ? Y a-t-il réellement des critères de scientificité vs. de pseudo-scientificité, et ce dans tous les domaines ? Le scepticisme méthodologique est-il moniste, le rationalisme « à l’occidentale » est-il un modèle abouti, complet, ou dépassable ? Y a-t-il une pluralité de méthodes et de critères, des critères emboîtés ?
      Le troisième pied du triptyque, Pensée critique et pensées radicales extrêmes, se penche sur les processus conduisant des groupes sociaux à développer des théorisations « ultra-radicales », ou « extrêmes » sur le plan politique, en empruntant des discours ou des pseudo-concepts scientifiques pour asseoir leur base. Ainsi en est-il par exemple des courants anti-vaccination, des mysticismes écologiques, des négationnismes historiques, des créationnismes et des radicalisations religieuses. S’il en était besoin, janvier 2015 a sonné le glas d’un certain angélisme à leur propos. Cet axe convoque la psychologie sociale, bien sûr, mais également les recherche en éducation préventive, la philosophie morale, et bien entendu la science politique.


      https://pensee-critique.science/?page_id=16#epistemologie

  • Notes anthropologiques (VIII)

    Georges Lapierre

    https://lavoiedujaguar.net/Notes-anthropologiques-VIII

    « Ce principe de l’échange-don a dû être celui des sociétés qui ont dépassé la phase de la “prestation totale” (de clan à clan, et de famille à famille) et qui cependant ne sont pas encore parvenues au contrat individuel et surtout à la notion de prix estimé en monnaie pesée et titrée. » (Mauss, 1950, « Première conclusion », p. 227.)

    Dans cette première conclusion de son essai consacré au don, Marcel Mauss passe directement des sociétés sans État qu’il vient d’étudier à la société contemporaine qui est la sienne et où il existe monnaie et « contrat individuel ». Pour lui, il n’y a pas rupture mais continuité. De la pensée du don qui anime la société kwakiutl ou la société trobriand à celle de l’argent et du commerce qui nous anime, il y a seulement un développement uniforme de la pensée, un raffinement, au mieux un progrès et, j’ajouterai, un progrès nécessaire, qui se trouve dans l’ordre des choses. Il ne note pas une modification profonde entre l’homme et la pensée qui l’anime, il ne note pas une séparation, un décalage, une transformation radicale de la pensée dans le passage de l’échange-don à l’échange marchand. (..)

    #anthropologie #don #potlatch #échange #pensée #esprit #marchands #nobles

    • La thèse que j’ai soutenue dans Être ouragans, et qui m’apparaît de plus en plus plausible, est la rencontre entre peuple guerrier et nomade et peuple ou population sédentaire débouchant sur la constitution d’une société complexe reposant sur la subordination des peuples autochtones à une aristocratie guerrière issue du peuple conquérant. Les exemples ne manquent pas aussi bien en Afrique, en Asie, en Océanie, en Amérique que dans notre vieille Europe avec la conquête romaine et l’invasion des barbares, des Goths, Wisigoths, Francs, Saxons, Angles, etc. Ce sont bien les descendants de ces envahisseurs qui vont constituer, en s’alliant à l’Église ou théocratie romaine, une nouvelle classe sociale ou classe de la pensée, organisant la subordination (quand ce n’est pas l’assujettissement) de la population paysanne originaire. Et cette subordination est la subordination à sa pensée. C’est cette aristocratie, ce sont ces élus de la pensée qui vont se prévaloir de la pensée spéculative dans sa dimension universelle, c’est-à-dire commandant l’ensemble de l’activité sociale. La population reste assujettie à cette pensée qui se présente pour elle comme aliénation, c’est-à-dire comme quelque chose qui lui est à la fois proche et étranger. Sur le plan sociologique dans lequel nous nous sommes engagés, il convient de prendre le terme aliénation dans son sens propre : ce qui est autre, ce qui est étranger, en l’occurrence la pensée du peuple conquérant, de l’étranger, et qui va devenir celle d’une aristocratie guerrière, d’une classe sociale — la noblesse —, et à laquelle il convient de se soumettre. L’aliénation de la pensée consiste à voir sa propre pensée occupée, envahie (dans le sens propre des termes) par une pensée étrangère. Sur le plan social, l’aliénation est bien l’aliénation de la pensée d’un peuple placée, cette pensée, sous la tutelle d’une pensée effectivement étrangère, celle d’un autre peuple.

      #Georges_Lapierre
      https://www.lavoiedujaguar.net/_Georges-Lapierre_ qui a également publié un essai en plusieurs épisodes (deux par mois d’octobre 2016 à décembre 2017) sur la résurgence des anciens cultes méso-américains à travers le culte des saints de la religion catholique, ces articles intitulés "Vierge Indienne et Christ Noir étant consultables sur ce site (la Voie du Jaguar).
      Ne pas confondre avec un autre Georges Lapierre (1886 - 1945), instituteur syndicaliste et résistant français.

  • #Daniel_Lindenberg, l’hétérodoxe
    https://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/190118/daniel-lindenberg-l-heterodoxe

    Disparu le 12 janvier, l’historien des idées avait analysé la nouvelle configuration de la pensée conservatrice en 2002 dans Le Rappel à l’ordre : enquête sur les nouveaux réactionnaires. Originale, intranquille et indocile, son œuvre ne se réduit pas à cet ouvrage, comme l’explique Olivier Mongin, ancien directeur de la revue #Esprit, qui lui rend ici hommage.

    #Culture-Idées #1968 #neo-reactionnaires

  • Air du (sale) temps :

    Les dévôts de la République | Le Club de Mediapart
    https://blogs.mediapart.fr/olivier-le-cour-grandmaison/blog/061217/les-devots-de-la-republique

    L’idolâtrie républicaine gagne la France comme autrefois la vérole, lorsqu’elle s’abattait sur le bas-clergé qui n’en pouvait mais. Pour être différent, assurément, ce premier mal n’en est pas moins grave au regard de ses conséquences sur les individus atteints et sur ceux qui tentent de le combattre. Fort divers, venus d’horizons politiques distincts, parfois adversaires résolus qui n’ont pas de mots assez durs pour s’opposer les uns aux autres, ces nouveaux zélotes de la République forment aujourd’hui une coalition hétéroclite et souvent hargneuse dont les membres se prosternent devant leur Déesse : Marianne.

    #républicanisme #laïcité (dévoyée) #esprit_des_lumières (es-tu là ?) #symboles (convocation des grands)

  • Provocations et contestations : l’autre « esprit français »
    https://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/040517/provocations-et-contestations-l-autre-esprit-francais

    Et si c’était dans les manifestations des #Contre-Cultures, davantage que dans le roman national, que l’on pouvait le mieux sonder ce qui fabrique « l’esprit français » ? C’est en tout cas l’hypothèse des auteurs d’une exposition et d’un livre consacrés à ce sujet. Décryptage en images.

    #Culture-Idées #Esprit_français #François_Piron #Guillaume_Désanges #Maison_rouge

  • Revenir à l’#esprit_de_Schengen : La Commission recommande la suppression progressive des contrôles temporaires aux frontières au cours des six prochains mois.

    La Commission recommande aujourd’hui que l’#Allemagne, l’#Autriche, le #Danemark, la #Suède et la #Norvège, suppriment progressivement, au cours des six prochains mois, les contrôles temporaires actuellement en place à certaines de leurs frontières intérieures de l’espace Schengen.

    http://europa.eu/rapid/press-release_IP-17-1146_fr.htm
    #Schengen #frontières #ouverture_des_frontières #fermeture_des_frontières #contrôles_frontaliers #asile #migrations #réfugiés #UE #EU #Europe

  • Cartographies sensibles de la ville #3 | www.maisondelapoesieparis.com
    http://www.maisondelapoesieparis.com/events/cartographies-sensibles-de-la-ville-3

    C’est ce soir

    Nous avons pris l’habitude de nous déplacer dans les métropoles avec des GPS et des plans pensés par des scientifiques, géographes et cartographes. Pouvons-nous interroger les représentations ou en changer les références ? Pour déplacer cette vision dominante, il est possible de solliciter d’autres cartes, dites « déviantes ». La conférence s’ouvre donc aux penseurs urbains alternatifs qui réalisent des #cartographies_mentales, des plans artistiques d’une ville inventée et des cartes « auto-organisatrices » utilisant les ressources de l’intelligence artificielle. Nos invités s’interrogeront sur l’apport de ces constructions de l’#art et de l’#esprit.

    #urban_matter

  • Supporter de #Trump, il fête la fin de l’#Obamacare sans savoir qu’il en bénéficiait
    http://www.rtbf.be/info/dossier/election-presidentielle-americaine-la-course-est-lancee/detail_supporter-de-trump-il-fete-la-fin-de-l-obamacare-sans-savoir-qu-il-en-be

    « Je ne suis pas sur l’Obamacare, mon assurance santé est via l’ACA, c’est ce qu’ils ont dû inventer après que l’Obamacare s’écrase et brûle aussi mal qu’il a brûlé. Donc moi, ça va aller », répond alors l’auteur du statut qui ne réalise toujours pas qu’il a été berné par les discours anti-Obamacare alors qu’il en était lui-même un bénéficiaire.

    C’EST LA MEME CHOSE, PUNAISE (1) !

    Réalisant la confusion, le premier intervenant lui envoie alors un mème insultant avant d’ajouter : « Non mais sérieusement, tu te fous de ma gueule ? C’EST LA MEME CHOSE, PUNAISE (2) ! Obamacare est juste le nom stupide de l’ACA inventé par les Républicains pour faire en sorte que les électeurs crétins comme toi méprisent l’idée même de ce projet juste en entendant le nom. Et ça a marché, on dirait », lui lance-t-il, ajoutant une batterie d’émoticônes hilares.

    #Affordable_Care_Act #ACA

    (1)(2) Le texte original ne comporta pas le mot « punaise » mais un mot dont le sens dans le texte est selon moi « proche » de « punaise ».

  • J’ai bien l’intention d’en faire une chronique, mais contrairement à ce que pense @reka, cela ne me vient pas aussi facilement que cela et peut-être que, dans cet intervalle de temps, avant que la chronique n’arrive sur seenthis , certaines personnes parmi vous pourraient avoir l’occasion de la voir et puis ensuite plus, mais voilà l’exposition de Cy Twombly à Beaubourg en ce moment est un absolu enchantement. Et ce n’est pas @touti qui va vous dire le contraire.

    Petit bémol pour ce qui est de la sculpture, ou même de la photographie, qui sont toutes les deux sous représentées, en dépit de la très grande richesse de l’oeuvre de cet artiste dans ces deux domaines, mais pour ce qui est de l’oeuvre peinte, c’est à peine croyable cette exposition.

    Courrez-y. Vite. Si vous pouvez.

    • Edwin Parker Twombly Jr., dit Cy Twombly (1928 – 2011), est un peintre, un dessinateur, un sculpteur et un photographe américain, que l’on peut difficilement rattacher à un mouvement quel qu’il soit.

      Franchement, je ne vois pas très bien la difficulté à inclure Twombly à l’expressionisme abstrait américain, à hauteur égale presque de Jackson Pollock.

      Il séjourne en 1952-1953 au Black Mountain College, haut-lieu d’échanges et de rencontres intellectuelles de l’avant-garde new-yorkaise en Caroline du Nord, où il se lie avec De Kooning, Franz Kline, et Robert Motherwell. Il fait avec eux l’expérience de l’Action Painting, et découvre un automatisme qui lui convient assez, mais il y rencontre aussi Ben Shahn, le poète Charles Olson, le musicien John Cage, ainsi que le danseur et chorégraphe Merce Cunningham.

      Sacrée promotion ! Je me demande même s’il s’est déjà produit une fois dans l’histoire de l’art, une telle réunion de talents en devenir. Je n’arrive même pas à imaginer un équivalent pour une autre époque, même l’atelier de Frédéric Bazille (http://www.desordre.net/accessoires/peinture/bazille/atelier_bazille.htm ), c’est rien à côté, Charbier n’étant pas l’équivalent de Cage, loin s’en faut.

      Sur ses dernières années, des fleurs apparurent dans certaines de ses œuvres. Cy Twombly a aussi réalisé tardivement 148 sculptures dont seules quelques-unes furent tirées en bronze.

      Pas sûr que le tirage en bronze était la destinée de ce travail de sculpture qui justement s’exprime par la pauvreté des matériaux et la peinture et ces quelques traces de couleur qui disparaitraient entièrement dans le bronze. il n’est pas impossible d’ailleurs que le travail de sculpteur de Twombly découvert tardivement, et celui de photographe, encore plus tarridvement n’aient eu à empatir, l’un et l’autre, d’une certain déconsidération du fait de la pauvreté des matériaux, ce qui en dit long sur la compétence d’une certaine critique.

      Le musée du Louvre lui a passé commande d’un plafond de 400m2 qui orne, depuis 2010, la salle des bronzes grecs. D’un bleu Giotto, il porte en sept cartouches le nom des plus célèbres sculpteurs de l’Antiquité grecque : Céphisodote, Lysippe, Myron, Phidias, Polyclète, Praxitèle, Scopas.

      Mais pourquoi on ne me dit jamais rien à moi ? Tiens je sens que je vais aller au Louvre samedi après-midi, avant mon traditionnel sandwich au jambon, avec des cornichons puisque c’est Noël, du 24 au soir.

      donc pédagogique, dans sa chronologie comme dans son respect des séries auxquelles Cy Twombly était particulièrement attaché.

      C’est la tès grande force de cet accrochage à Beaubourg, il donne merveilleusement à lire l’évolution de l’oeuvre, sa progression, sa liberté invraisemable, dès les premières années de jeunesse, et ensuite, la recherche, toujours la recherche jusqu’à des formes admirables de dépouillement.

      Il ne rencontra pas toujours le succès auprès de ses contemporains... Twombly se heurtera même à l’incompréhension et au rejet brutal du public, notamment pour ses 9 tableaux réalisés en référence à l’empereur romain Commode. Leurs empâtements venaient sous le règne du minimalisme.

      C’est extrêmement relatif, Twombly n’aurait jamais pu se plaindre du manque de reconnaissance, et cela dès le tout début de sa carrière. Il a até très tôt collectionné de par le Monde et n’a jamais eu de difficultés à vivre de sa peinture à laquelle il était entièrement dévolu.

      Et sinon quel drôle d’article qui, pas une fois, ne mentionne la notion de geste du peintre qui est absolument centrale dans l’oeuvre de Twombly (c’est d’ailleurs une chose incroyablement émouvante devant de nombreuses de ses peintures, d’être en mesure de le voir faire presque, ses avancées, ses remords, ses retours en arrière, puis ses fulgurances parmi lesquelles, parfois un seul signe, une seule tâche, un seul geste qui font tenir l’ensemble), ni même les dimensions des oeuvres dans ce qu’elles engagent du coprs du peintre, bref c’est à croire que l’auteur de cet article n’a jamais entendu parler d’expressionisme abstrait américain et n’a jamais lu une ligne de clement Greenberg.

      @reka, il te sortirait son tag de #journalisme, en moins de deux à la lecture d’un tel article.

    • @odilon Oui, je sais, mes colères sont souvent prévisibles, je devrais y réfléchir.

      En revanche c’est toujours étonnant pour moi de lire des articles de ce genre, c’est tellement scolaire, un peu à la mesure des sorties du même nom au cours desquelles j’antends parfois dans les musées des explications professorales dans lesquelles les rappels biographiques ou contextuels mangent toute l’explication aux scolaires, passant entièrement à côté de ce qui fait la beauté d’une oeuvre et qui ne s’atteint, à mon sens, qu’au travers d’une certaine contemplativité, un état d’esprit, une mise en condition.

      Réfléchissant aux termes de ma future chronique de cette exposition, je m’aperçois par exemple que je ne dispose de presque aucun reprère biographique à propos de Cy Twombly et que je ne suis pas sûr de connaître ne serait-ce qu’un seul titre d’oeuvre. Et pourtant il me semble qu’à certains endroits, c’est du moins le sentiment que j’ai eue lors de ma première visite de l’exposition, que j’ai une connaissance intime de certains tableaux, de certaines sculptures ou même de certaines photographies, en grande partie parce que je me suis planté devant certains tableaux pendant assez de temps pour que cela advienne.

      Ce type d’articles, je me demande quelle en est la fonction finalement, quel genre de rapports à l’oeuvre cela, peut créer pour un lecteur qui deveindrait un visiteur sur la seule foi de cet article ?

      Je commence à entrevoir ce que @reka recouvre sous son tag, une manière d’ironie libératrice un peu à la manière du tag #socialistes de @fil.

    • Ah mais c’est précisément pour cette raison que j’ai mis le lien vers l’article alors qu’au départ, après un rapide survol, je ne voulais mettre que les dates de l’expo. Mais finalement, je l’ai mis pour te titiller. C’est en effet toujours avec une approche scolaire voire administrative que sont présentées les expos alors qu’on devrait parler d’émotions, de beautés, de ressentis, d’engagement, que sais-je encore. Mais je ne m’attarde pas, j’ai un billet sur le feu que je veux terminer cette semaine et l’accouchement est difficile.

  • La tormenta perfecta

    Georges Lapierre

    http://lavoiedujaguar.net/La-tormenta-perfecta

    Saisir la pensée en son commencement, au moment où elle surgit, fonder notre vie sur cet événement rappelé sans cesse dans nos mythes, c’est l’utopie d’aujourd’hui. Ce qui était au commencement devient notre futur : reposer les fondements d’une vie sociale ; marquer le moment où la pensée surgit et se déploie dans ses œuvres ; retrouver le mouvement arbitraire d’une pensée qui ne se rattache à rien sinon à elle-même, née d’elle-même, par sa seule pratique, par sa seule réalisation ; une communauté de pensée reposant uniquement sur le don, sur ce défi à être ; accepter le versant nocturne de la pensée et faire tournoyer les rhombes pour entendre le souffle menaçant des esprits. L’utopie, autant dire la pensée, est devenue l’enjeu de notre époque. (...)

    #utopie #communauté #individu #monde #esprit #marchandise

  • Parlons-nous de la même chose ? – L’information philologique
    http://iphi.hypotheses.org/335

    Faisons l’hypothèse audacieuse que la question du latin et du grec au collège n’est ni disciplinaire, ni linguistique, ni même culturelle mais méthodologique. Postulons que ce qui risque de manquer de plus en plus aux générations d’élèves à venir, ce ne sont ni les déclinaisons, ni l’alphabet grec, ni la mythologie, mais bel et bien la méthode par laquelle ces différents items sont conservés : j’ai nommé la philologie.

    #philologie #esprit_critique #éducation_nationale

  • The Angry Arab News Service/وكالة أنباء العربي الغاضب: I have not seen such a revolutionary meeting of the minds since the last GCC summit
    http://angryarab.blogspot.com/2016/05/i-have-not-seen-such-revolutionary.html

    From Left: Revolutionary George Sabra. Revolutionary Walid Jumblat. Revolutionary Burhan Ghalyun. Revolutionary Michel Kilu. And the revolutionary spirit of Muhammad bin Salman hover over them.

    #esprit #révolutionnaires

    • Vu qu’y a agoravox en premier, c’est l’occasion pour rapporter que la modération avait rejeté ce texte : http://seenthis.net/messages/368668 au motif :

      Nous vous remercions d’avoir soumis votre article (Petit dictionnaire
      d’ethnologie humaine) sur AgoraVox. Toutefois, le comité de rédaction n’a
      pas validé sa publication. Nous considérons en effet que l’article est
      outrancier et inutilement polémique.
      Nous vous encourageons, à l’avenir, à proposer des articles plus modérés
      et pondérés dans leur approche.

      L’indépendance se doit donc d’être pondérément polémique j’imagine ...

    • M’enfin, vous déconnez. C’est exactement le même procédé, en plus grossier, que la presse la plus main stream, un peu de vérité (citer bastamag comme exemple de site « indépendant ») et un max d’intox (présenter des indépendants dont la fonction première est de créer une dépendance à des « théorie » qui expliquent tout, c’est-à-dire rien, par ex. égalité et réconciliation, c’est la preuve par 9 que cette liste est de la merde). L’esprit critique ça commence par ne pas gober les hameçons, même enrobées de la mie de pain le plus présentable, même bien cachée dans le merveilleux poisson de l’indépendance, terme toujours utilisé par les apolitiques (c-à-d la droite), et les fafs..

    • Je ne comprends pas pourquoi un site de droite, d’extrême droite, ou complotiste ne pourrait pas être indépendant ?

      Pour moi il y a très peu de confusionnisme car je ne pense pas que les gens de E&R (par exemple) essaient d’embrouiller les gens de gauche, mais plutôt qu’ils piochent où ils veulent ce qu’ils veulent pour se construire leur doctrine. Et franchement quand en face il n’y a que des personnes pour crier au confusionnisme, ou dire que c’est nauséabond, ou que c’était à la gauche qu’ils l’ont volé et qu’ils avaient pas le droit ça fait pas sérieux. Et que ça leur donne du crédit par rapport à la riposte apportée.

    • Oui, indépendant ne veut rien dire. C’est parfait pour les fafs.
      Tu pense ce que tu veux. Mais tu peux aussi te renseigner. Il n’y a pas un fascisme que ne se soit occupé « d’embrouiller les gens de gauche ». Le NSADP se revendique du « national socialisme » (avec du rouge dans le drapeau pour rappeler aussi son nom d’origine faisant référence aux « ouvriers »). Mussolini sort du parti socialiste, un prototype de ces « gens de gauche embrouillés », un modèle de la ressource dont ces partis ont besoin. Soral la ramène sur son passage au PCF pour montrer aussi la voie (qui s’impose) de la gauche à la droite, etc.
      E&R ne « construit » aucune « doctrine », mais picore de ci de là de quoi revivifier la thèse du complot juif, et faire du fric depuis cette escroquerie intellectuelle.

    • Je me renseigne justement, et j’ai du mal à comprendre comment des gens qui se pincent le nez et ferment les yeux dès qu’ils voient un truc apparenté à ces courants se renseignent.

      Je pense que faire appel au « confusionnisme » ça démontre qu’on est sur une position statique, et qu’au lieu d’affronter les nouvelles idéologies type « droite des valeurs gauche du travail » de Soral qui pioche un peu partout en les prenant comme telles, on botte en touche en disant « hey c’était à nous il a pas le droit de les prendre et il embrouille les cerveaux faibles ». En tout cas c’est quelque chose que je constate régulièrement, et c’était du pain bénit pour les gens d’E&R

  • Mélange des genres.
    Quelle légitimité a ce genre d’initiative sur ces questions pointues alors que la Quadrature est sensée fédérer des personnes la suivant par ailleurs sur d’autres sujets pour lesquels elle est plus qualifiés ?

    La Quadrature du Net serait-elle devenue un Think tank sur ces questions de sécurité, de géopolitique, de terrorisme ? mais alors ou sont les experts qualifiés ? ou alors un simple groupe de paroles ? Ils devraient se contenter de faire des appels aux dons pour leurs activités habituelles et s’abstenir de telles autres initiatives ou alors créer d’autres instances séparées.

    https://www.laquadrature.net/fr/sassocier-a-la-douleur-penser-l-avenir

    S’associer à la douleur, penser l’avenir . . .

    en l’état actuel des annonces, il est à craindre que les seules réponses soient la poursuite des bombardements lointains et l’escalade de mesures sécuritaires toujours plus attentatoires aux droits et libertés. Prendra-t-on le temps de faire le bilan de cette politique déjà conduite depuis une quinzaine d’années par divers pays à l’échelle planétaire, et au travers de dizaines de lois en France ?
    . . .
    La Quadrature du Net défend les libertés et droits fondamentaux dans l’espace numérique. Si, avec d’autres, nous en invitons aujourd’hui à un travail sur des questions qui semblent éloignées de nos préoccupations habituelles, c’est que nous sommes convaincus que les libertés publiques et les conditions d’exercice de la citoyenneté sont directement affectées par l’ensemble de ces enjeux, dont beaucoup échappent aujourd’hui largement au débat public ; convaincus aussi que liberté et sécurité se renforcent mutuellement.

    #quadraturedunet #espritcritique

  • J’ai rencontré #Ceuxquifont (de la merde)

    À Grenoble, des lieux permettent vraiment de voyager. Aujourd’hui, je vous propose de partir à la découverte de l’esprit « Silicon Valley » [1].. Ce que j’appelle l’esprit « Silicon Valley », c’est d’avoir à la fois les dents de requin du businessman avide, et à la fois le sourire mièvre du jeune cool du XXIème siècle. De n’avoir aucun scrupules pour développer des nouvelles applications numériques ineptes dans le seul but de se faire de la thune, de n’avoir aucun complexe pour détourner de l’argent public, et en même temps de bien aimer tout ce qui est convivial, bio, solidaire, éco-responsable ou partagé. À Grenoble, un lieu incarne mieux que tout autre cet esprit guidant la marche du monde : c’est Cowork In Grenoble. Vous ne connaissez pas ? Allez, je vous fais visiter.

    La suite sur http://www.lepostillon.org/J-ai-rencontre-Ceuxquifont-de-la.html

    Extraits :

    (...)

    Ce jeudi de mars, ni « Spontanez-vous », ni les feedbackers n’ont critiqué ou même posé des questions sur le sens et l’utilité sociale des projets présentés. Si j’avais eu plus de panache, je serais allé pitcher un projet idiot, comme vendre des drones permettant de suivre à la trace ses enfants ou sa femme potentiellement infidèle. Si j’avais osé, je suis presque sûr que je n’aurais eu que des retours sur ma manière de parler en public et les difficultés techniques de mon projet.
    Car peu importe le sens ou la non-utilité sociale des innovations : ce qui compte pour les coworkers, c’est de « faire ». Sur un des murs de Cowork, il y a une affiche présentant un slogan représentant assez bien leur « esprit » : « we have a strategic plan, it’s called doing things » (nous avons un plan stratégique, il s’appelle faire des choses). Sur Twitter, le « hashtag » (mot-clef) favori des coworkers est #Ceuxquifont. Qui font quoi ? Peu importe. Inutile d’en discuter, car comme dirait Isabelle Millet, une des coworkeuses, sur Twitter : « je préfère #ceuxquifont à ceux qui parlent ».

    (...)

    En attendant, il fait la promotion d’un nouveau bouquin, écrit par une certaine Séverine Perron et intitulé Manifeste d’une femme de la Gen Y en 21#. Pour les incultes, je précise que « 21# » désigne le XXIème siècle, et « Gen Y » désigne la génération Y, soit les jeunes nés entre les années 80 et 2000 et ayant donc grandi avec l’Internet et l’impossibilité de se concentrer plus de cinq minutes sur la même chose. Je connais bien, j’en fais partie. Hélas, je n’ai pas réussi à me procurer le bouquin, par contre j’ai pu lire des extraits :
    « La Gen Y veut Kiffer. La Gen Y veut prendre du plaisir dans TOUT ce qu’elle fait. Enthousiaste, positive, enjouée, dès que vous leur lancez des défis, le kiff est dans son ADN, un moteur bien plus stimulant que l’argent, le statut, tous ces attributs obsolètes du pouvoir. (…) La Gen Y est une Génération de makers.
    Elle aime faire. C’est une génération pragmatique, ambitieuse, dans le « savoir faire » et le « faire savoir ». #ceuxquifont. Elle est très décomplexée. (…) Si vous voulez mener les changements indispensables à votre business, prenez des GenYiers dans vos équipes ! »

    (...)

    L’annonce, écrite par Matthieu Gentil, faisait envie : « Durant l’heure du déjeuner venez rencontrer Cyril qui vous livrera les ‘‘astuces’’ que l’on crois réservé au ‘‘grosse boite’’ [sic] pour améliorer sa tréso, préparer sa retraite (vous croyez encore au régime général vous ?) ou pour obtenir immédiatement des économies fiscales et sociales réelles. J’ai passé une heure avec lui, il est plein de ressources, je me devait [sic] de vous le faire rencontrer. »
    Cyril est effectivement plein de ressources : il est expert-comptable. Pendant une heure, il a exposé plusieurs combines pour arrondir ses fins de mois. Attention : ces combines ne s’adressent pas à des galériens qui ont du mal à remplir leur frigo, mais plutôt à des requins qui ont du mal à remplir leur compte en Suisse.
    Le premier truc s’adresse par exemple à ceux qui achètent un appartement pour le louer. « Partons sur un T3 à 170 000 euros, qui vous rapporte 800 euros par mois, soit 10 000 euros de revenus annuels. En conditions normales, vous aurez au moins 30 % de ponctionnés, et en plus l’impôt sur le revenu. Et bien moi j’ai une ficelle pour payer zéro euro d’impôts. Cela permet d’économiser 2500 euros par an sur au moins 30 ans ». Lecteurs fortunés, je suis désolé : je n’ai pas compris la ficelle.

    #coworking #detournement_fiscal #generationY #siliconvalley #espritdeGrenoble

  • Journalisme poubelle ? À lire ces lignes il n’y a aucun doute, c’est faisable, et on passe à la trappe les doutes des professionnels en sécurité. Où est l’enquête, les recherches, les autres possibilités et thèses ? peu importe, on propage :

    http://www.numerama.com/magazine/33123-il-piratait-les-avions-depuis-son-siege-passager.html

    Il piratait les avions depuis son siège passager . . . Saviez-vous qu’il est parfois possible de demander à un avion d’aller plus vite ou de piquer du nez sans avoir à quitter son siège ?

    #pseudojournalisme #intox #espritcritique #numerama