• TOI AUSSI, FAIS TES PROPRES ESSAIS CLINIQUES

    ☑️ Pas besoin d’accord d’un comité d’éthique ! Coche simplement la case « étude rétrospective ».
    ☑️ Un accès gratuit à Dropbox pour partager tes résultats avec tes amis !
    ☑️ Tes résultats ne te conviennent pas ? Modifie-les ! Ou modifie les règles ! Avec « Mes premiers essais cliniques » c’est toi qui décides des règles !
    ☑️ Joue avec toute ta famille ! Tu peux même inclure tes enfants ou d’autres patients mineurs dans ton étude ! (Grands parents à éviter)
    ☑️ Des patients sont morts pendant tes essais ? Retire-les des résultats !
    ☑️ Filme tes expériences et diffuses-les sur Youtube !
    ☑️ Tu as fini de jouer avec les chiffres ? Publie tes résultats en petits carrés sur Facebook et Twitter afin que tes amis et leurs amis puissent les valider !

    INCLUS DANS LE COFFRET :
    ✔️ Ton badge de renégat,
    ✔️ une bague « tête de mort »,
    ✔️ une cible « consensus scientifique » avec la tête de Pétain dessus,
    ✔️ une photo de Macron (colle ta photo à côté de lui),
    ✔️ une boîte de chloroquine.

    Toute ressemblance avec une personne existante ou ayant existé n’est que purement fortuite

    Sur la page « Complots faciles » :)
    #lol #essais_cliniques #Didier_Raoult

  • #Essais_cliniques : quand la #science recrute ses doublures en #Afrique ou chez les #pauvres

    Alors qu’il est question sur LCI de vérifier une molécule en Afrique avant d’en faire bon usage face au Covid-19 ou que le protocole du professeur Raoult est mis en question, retour sur l’histoire des essais cliniques : quand le progrès médical faisait bombance des corps de peu d’importance.

    C’était sur LCI la semaine dernière, et la scène en a cueilli plus d’un devant le direct :

    Si je peux être provocateur, est-ce qu’on ne devrait pas faire cette étude en Afrique, où il n’y a pas de masques, pas de traitements, pas de réanimation ? Un peu comme c’est fait d’ailleurs pour certaines études sur le Sida. Chez les prostituées, on essaye des choses parce qu’on sait qu’elles sont hautement exposées et qu’elles ne se protègent pas.

    En plateau, c’est #Jean-Paul_Mira, chef de la réanimation à l’hôpital Cochin de Paris, qui prononce cette phrase. En duplex, Camille Locht, directeur de recherche à l’Inserm, acquiesce :

    Vous avez raison, on est d’ailleurs en train de réfléchir à une #étude en parallèle en Afrique.

    Soigner ou punir, pourquoi choisir ?

    L’idée n’a pas choqué ce microbiologiste parce qu’elle est banale : la #délocalisation des essais cliniques, notamment en Afrique, et/ou sur des prostituées, relève au fond d’une pratique ordinaire de la #recherche_médicale. Mais elle a heurté de nombreux spectateurs parce qu’elle embarque tout un chapelet de représentations qui ne ressortent pas seulement de l’#histoire_de_la_médecine mais aussi de l’#histoire_sociale et de l’#histoire_coloniale. Car l’histoire des essais cliniques est l’histoire d’un #rapport_de_pouvoir, et plus précisément d’un rapport profondément inégalitaire. Longtemps, c’est sur cette inégalité-là que s’est juché le progrès scientifique. A bien des égards, c’est toujours vrai.

    L’exemple des prostituées (celles qui “ne se protègent pas”), que prend le médecin sur LCI, ne vient pas de nulle part : dans l’histoire de la médecine clinique, de nombreuses expérimentations ont été pratiquées sur les travailleuses du sexe. Et souvent, de façon coercitive. Leur marginalité par rapport à la société y a souvent été pour beaucoup, au XIXe siècle, à une époque où justement l’expérimentation médicale se stabilisait. Ces femmes n’étaient pourtant pas hors la loi : ni le tout premier code pénal français (qu’on doit aux révolutionnaires, en 1791), ni celui de 1810 (qui restera en vigueur jusqu’en 1994), n’interdiront la prostitution, qui d’ailleurs est aussi pratiquée de façon ordinaire par les femmes de classes populaires, mariées ou non. Mais même si on appelait ça “le cinquième quart”, c’est-à-dire, celui qui met du beurre dans les épinards et souvent sauve le ménage de la misère, la pratique est stigmatisée par les autorités en dépit de ce que l’historienne Clyde Plumauzille appellera une “dépénalisation silencieuse”. Et c’est depuis ce stigmate-là, et aussi parce qu’elles peuvent propager les maladies, qu’on décidera régulièrement de tester sur elles des remèdes.

    A la fin des années 1820, par exemple, on décide de créer un dispensaire spécialement pour elles, géré par les médecins de la Préfecture de police, qui obligent les filles, prostituées officielles ou non (on dit "soumises" ou "insoumises"), à se faire soigner. A partir de 1836, à Paris, les filles soumises (celles qui se sont déclarées) qui pensent être touchées par des maladies vénériennes comme la syphilis n’ont plus le droit de se présenter dans aucun autre hôpital, et relèvent uniquement de l’infirmerie construite sur les flancs de la prison Saint-Lazare. Un hôpital-prison où, au passage, les médecins peuvent aussi renvoyer toutes les autres, dès lors qu’on les jugerait trop turbulentes, rappellent les historiennes Claire Barillé et Sandie Servais dans leur contribution au livre collectif Impossibles victimes, impossibles coupables.
    Un petit goût de mercure dans la tisane

    C’est dans ce cadre répressif-là que se généralisent les essais thérapeutiques sur les prostituées, sur qui l’on teste, par exemple, différents dosages de mercure. Sont-elles averties du risque inhérent aux expérimentations ? Dans sa formidable généalogie des essais cliniques et de la médecine expérimentale, Les Corps vils, parue en 2008 à La Découverte, le philosophe Grégoire Chamayou racontait qu’une véritable sédition avait eu lieu, entre ces murs parisiens où le soin et le contrôle se superposaient : les prostituées avaient découvert qu’une partie d’entre elles, à qui on administrait un simple placebo et non le traitement au mercure, pouvaient aussi guérir. Réponse de l’administration sanitaire : on inventa alors un breuvage suffisamment amer pour donner au placebo le goût du mercure, et leur faire croire ainsi qu’elles étaient toutes à la même enseigne.

    Car le consentement aux essais cliniques est une invention bien plus tardive que la pratique. C’est tout le sens du terme “corps vils”, qui traduit une locution latine centrale dans l’histoire du jargon médical : “fiat experimentum in corpore vili”, qui rappelle explicitement qu’historiquement, on a d’abord testé les médicaments sur ces “corps de peu d’importance” - mais sans toujours leur demander leur avis. Dans le même ouvrage, Chamayou rappelle que, longtemps, on s’accommodera de faire porter sur les plus pauvres, comme sur les prostituées, le risque des essais, puisqu’après tout, c’est leur mode de vie tout entier qui les exposerait à la mort :

    Le médecin ne portera pas la responsabilité d’un risque que la pauvreté leur aurait de toute façon fait courir.

    Ce rapport sacrément décomplexé à l’administration du risque sur les plus modestes vous semble à peine croyable ? On le comprend mieux si on a en tête deux éléments. D’abord, qu’on a longtemps pratiqué les premiers essais sur les suppliciés et les condamnés. Ainsi, il était très courant de voir des médecins faire le pied de grue au pied de l’échafaud en quête de corps à peine morts, prêts pour l’expérimentation. La science prenant son essor, ce seront bientôt les corps des condamnés qui seront mis à disposition, de leur vivant. Au premier chef, les condamnés à mort, mais aussi des bagnards, sur qui l’on testera par exemple au bagne de Rochefort, en Charente-Maritime, divers remèdes qu’on hésitait encore à administrer aux marins. Ces corps-là sont toujours vivants, mais déchus de leur statut social, et c’est depuis cette déchéance-là qu’on les met à disposition pour la recherche. Ils deviennent au fond profitables pour la médecine quel qu’en soit le prix, parce qu’ils n’ont plus de valeur sociale.
    Droit de guerre ou droit de... guérir ?

    Mais il faut aussi avoir en tête que les hôpitaux du XIXe siècle ne sont pas ceux qu’on connait aujourd’hui, mais d’abord des lieux d’accueil, des hospices, dédiés aux indigents. Ainsi s’installe aussi l’idée que les pauvres, dont les soins mais aussi l’inhumation, représentent une charge pour la collectivité, peuvent bien rembourser leur dette vis-à-vis de la société en soumettant leur corps à divers essais réputés nécessaires. Immoral ? Le débat s’installera à l’échelle de toute l’Europe, dès le XVIIIe siècle, et impliquera, dans le giron des Lumières, aussi bien les Encyclopédistes français qu’Emmanuel Kant. La controverse enfle ainsi, tandis qu’on découvre le principe de la vaccination qui implique d’inoculer dans certains corps la maladie à titre de test. Kant répondra par exemple qu’on n’a pas le droit de risquer la vie d’une partie de la population pour que l’autre vive. Mais bien des philosophes des Lumières estiment, eux, que le progrès de la science prime, et Grégoire Chamayou compare finalement la légitimation des expérimentations à un “droit de guerre”, quand un pouvoir politique lève une armée en masse pour sauver un pays.

    Longtemps, ces corps-là, qu’on pense d’une valeur sociale inférieure, font ainsi office de “doublures”, pour reprendre l’image, très éloquente, développée par Grégoire Chamayou dans son livre. Puis l’idée que le consentement éclairé du patient est nécessaire s’installe bon an, mal an. Si le cobaye est consentant, encore faut-il que les essais soient viables. Or la fin du XIXe siècle est aussi le moment où la recherche médicale se sophistique et se rationalise, avec la généralisation des statistiques, et des mesures qui se systématisent dans les essais (on dit notamment “métrologie”). Ce qu’on appelle “la médecine des preuves” est née, et elle implique des tests à grande échelle... et donc, des corps. La conquête coloniale viendra suppléer au manque de corps à cette échelle, et fournir une nouvelle catégorie de “doublures”. C’est dans cette histoire-là que s’enracine la réaction du médecin sur LCI : aujourd’hui, des essais sont encore pratiqués en grand nombre dans les pays en voie de développement, et notamment en Afrique.
    Les doublures africaines

    En 2015, 658 essais étaient pratiqués en Afrique, dont 280 en Egypte - qui, contre toute attente, tiendrait lieu d’eldorado justement parce que ses infrastructures de santé et ses universités y sont plutôt plus développées. Sur place, on n’en est plus aux gigantesques camps coloniaux, où la nouvelle administration coloniale faisait procéder à des tests à grande échelle dans des régions subalternes, qui correspondent aujourd’hui au Sénégal ou au Cameroun. Ces pays sont aujourd’hui indépendants. Mais leur politique sanitaire reste étroitement liée aux anciennes puissances coloniales, ou à leurs industries pharmaceutiques. Si elles sont correctement menées, c’est à dire que les populations y ont un bénéfice thérapeutique réel, ces recherches sont essentielles pour donner accès à des pays entiers à des traitements cruciaux. C’est pour ça, par exemple, qu’une chercheuse sonnait l’alerte dans Le Monde, le 3 avril, alors qu’aucun des 359 essais cliniques aujourd’hui enregistrés sur terre pour la recherche sur les traitements Covid-19 n’avait encore débuté en Afrique. Mais encore faut-il que ces recherches se déroulent dans les règles de l’art. Car, malgré une naissance aussi tardive que laborieuse, des standards ethiques existent aujourd’hui.

    La bascule remonte au procès de Nüremberg, en 1946, après quoi il sera entendu qu’on doit encadrer la recherche pour que rien ne ressemble plus à ce qui a pu se pratiquer dans les camps nazis. Dans les deux ans qui suivent, un premier squelette de charte éthique prend forme, qui débouche, six ans plus tard, sur ce qui restera comme “la déclaration d’Helsinki”.

    La Déclaration d’Helsinki date de 1964, et c’est le tout premier texte qui encadre les essais. Un texte fondateur, qui reconnaît la nécessité des expérimentations humaines “pour le progrès de la science et pour le bien de l’humanité souffrante”, et qui distingue par exemple les expérimentations menées au chevet du malade, des essais sur un non-malade, dans le but d’élargir la connaissance scientifique. L’idée du consentement du cobaye y figure noir sur blanc. Mais il ne s’agit encore que d’une charte de bonnes pratiques : aucune contrainte dans la Déclaration d’Helsinki ou dans les textes qui verront le jour dans la foulée, et qui précisent par exemple que la personne sur qui on expérimente doit avoir un intérêt. Charge, en fait, aux pays de s’en saisir pour transformer ces grands principes moraux en loi. Il faudra 24 ans en tout pour que la France y vienne : la profession médicale et les juristes sont divisés, et une part non négligeable d’entre eux sont loin d’être acquis à l’idée d’avaliser pour de bon l’expérimentation sur des sujets humains.
    1988, et la toute première loi française

    Mais en 1983, la création du Comité national d’éthique, qui prendra position en faveur des essais, paraît avoir accéléré le calendrier : la toute première proposition de loi sur les essais thérapeutiques en France est débattue en 1985 à l’Assemblée nationale. Le blocage du texte dans le champ politique montre bien toute la charge polémique qui entoure la question de l’expérimentation thérapeutique, en France, dans les années 1980. C’est finalement après un rappel à l’ordre du Conseil d’Etat que sera votée la toute première loi sur les essais : du nom des parlementaires qui la portent, ce sera la loi Huriet-Sérusclat, entrée en vigueur un 20 décembre 1988. On y trouve notamment le principe que ceux sur qui sont pratiqués les tests, qui n’ont pas de bénéfice thérapeutique direct, parce qu’ils ne sont pas malades, peuvent être indemnisés - mais pas les autres. Et aussi que les essais ne sont possibles pour toute une catégorie de personnes qu’à la condition expresse qu’elles y aient intérêt pour leur santé : ça concerne par exemple les mineurs, ou des adultes vulnérables comme les détenus et des patients en situation d’urgence.

    Un quart de siècle plus tard, de nombreuses ONG signalent que les essais cliniques ont explosé en Afrique. Même MSF fait désormais des essais sur le sol africain : les premiers essais de l’ONG sur Ebola remontent à 2014 mais dès les années 1990, on trouve dans les archives de Médecins Sans Frontières la trace d’essais liés au paludisme, avec par exemple cette explication :

    Face à l’absence de données, Médecins sans frontières (MSF) a mis en place des études cliniques afin de mesurer l’efficacité des antipaludéens et d’adapter les traitements au sein de ses missions. Entre 1996 et 2004, plus de 12 000 patients furent inclus dans 43 études réalisées dans 18 pays d’Asie et d’Afrique.

    Comme ici, il s’agit parfois de tester, sur place, des pathologies spécifiques, qui séviraient dans certains pays, et pas dans d’autres. Mais pas toujours. Il arrive aussi qu’une firme pharmaceutique délocalise son expérimentation parce que c’est parfois jusqu’à cinq fois moins cher de mener des essais dans un pays africain qu’en Europe. Et aussi parce que la loi Huriet-Sérusclat ne contraint pas les industriels qui délocalisent leurs essais, même lorsqu’il s’agit de laboratoires français ? Et qu’on prendrait bien des libertés sous les tropiques vis à vis de ces principes éthiques dont l’ébauche fut si tardive en France ? Il est caricatural, et souvent carrément faux, d’imaginer qu’on ferait n’importe quoi dans ce nouveau far west de l’innovation thérapeutique. Des protocoles existent, qui montrent que l’éthique n’a pas tout bonnement disparu quelque part au dessus du Détroit de Gibraltar. Et en 1981, un texte international, resté comme “la Déclaration de Manille”, avait complété celle d’Helsinki, en précisant les conditions des essais cliniques dans les pays en voie de développement.
    Asymétrie Nord-Sud

    Malgré tout, le rapport Nord-Sud en matière d’essais reste marqué par une forte asymétrie. Ainsi, plusieurs scandales, dont certains se sont soldés par des actions en justice, montrent que bien des protocoles peuvent se révéler plus laxistes une fois les essais menés à l’étranger. Par exemple, pour tout ce qui concerne le bénéfice des traitements : quand on voit le tarif de commercialisation de bien des molécules, ou encore les maladies pour lesquelles on procède à des tests, on peut douter parfois que la balance des bénéfices et des risques soit toujours favorables aux populations qui se prêtent aux tests. Jean-Philippe Chippaux est médecin et directeur de recherche à l’IRD, l’Institut de recherche pour le développement. Dans un ouvrage éclairant qui date de 2004, et disponible par ici, ce chercheur de terrain, qui a longtemps travaillé depuis Dakar, concluait qu’il y avait urgence à ce que “les Africains s’approprient le concept de l’essai clinique pour répondre à leurs besoins spécifiques de santé publique”. Il rappelait à cette occasion la dimension infiniment politique des essais cliniques. C’était vrai au XVIIIe siècle lorsqu’au pied de l’échafaud, la science faisait bombance des corps des suppliciés ramenés au rang d’objet. Mais c’est toujours vrai à présent qu’il s’agit de géopolitique sanitaire :

    L’essai clinique apparaît comme un instrument incontournable de l’indépendance sanitaire. Car, au-delà de cette appropriation, la finalité de la pratique d’essais cliniques dans les pays africains est bien de susciter une capacité locale permettant d’y décider, réaliser, surveiller et exploiter en toute indépendance les recherches cliniques. Cela nécessite une compétence technique et une maîtrise politique, donc financière, de la recherche et de la santé.

    L’essai thérapeutique comme une émancipation plutôt qu’une double peine ? L’idée a quelque chose de rassérénant tant la lecture de la généalogie de Grégoire Chamayou, Les Corps vils, est édifiante. Mais elle rend encore plus décisive la question du consentement des sujets de l’expérimentation. Or, de ce point de vue-là, c’est peu dire que les garanties ne sont pas équivalentes selon que l’essai a lieu sur le sol français ou, par exemple, au Cameroun. Un essai sur le VIH s’est déroulé sur place entre 2004 et 2005, qui ciblait plus particulièrement 400 prostituées. Objet de l’essai à l’époque : un antiviral du nom de "Tenofovir", qui sera commercialisé en France à partir de février 2002. Mais avant sa mise sur le marché, il avait fallu le tester. Or Act-up avait révélé que, non seulement, les femmes camerounaises qui faisaient partie de la cohorte sous placebo étaient insuffisamment protégées. Mais que, de surcroît, elles étaient très nombreuses parmi toutes celles impliquées dans l’étude du laboratoire Gilead, à avoir signé en pensant qu’on allait leur administrer un vaccin. Et pour cause : le protocole écrit, auquel on leur avait donné furtivement accès, était en anglais. Or, pour la plupart, ces femmes étaient illettrées, et surtout, francophones.

    Le consentement de ces femmes n’était donc pas réel. Leur situation paraît d’autant plus asymétrique qu’en France, au contraire, bien des candidats aux essais cliniques doivent au contraire faire carrément acte de candidature. Contrairement aux travaux sur le don du sang, il existe peu d’enquêtes sociologiques sur les essais thérapeutiques. Mais il existe un travail passionnant, signé du politiste Olivier Filleule. Pour une journée d’études en 2015 (qui donnera lieu à l’ouvrage collectif Recrutement-engagement dans des essais cliniques en prévention, sous la direction de Mathilde Couderc et Caroline Ollivier-Yaniv, également en ligne et en acces libre par ici), le chercheur, spécialiste de l’engagement, a passé au crible les lettres de motivation envoyées par 4259 candidats, entre 1991 à 2001, pour des essais vaccinaux sur le VIH. Il a cherché à comprendre non seulement qui se proposait de participer à de tels essais, non rémunérés (et pourquoi), mais aussi qui était retenu.

    Et on prend bien la mesure, en lisant Olivier Filleule, combien un protocole en bonne et due forme, ici, en France, implique non seulement une information au cordeau des volontaires, à qui on exposera clairement les coûts de l’engagement ou les risques encourus. Mais aussi un tri des motivations des candidats, que les promoteurs des essais avertissent par exemple du “caractère illusoire de rétributions pouvant être espérées”. On découvre ainsi au tamis de son enquête qu’un certain nombre des candidats, notamment du côté des hommes, plaçaient beaucoup d’espoir dans l’idée qu’ils pouvaient se faire d’un partenariat privilégié avec les chercheurs au bénéfice de la science. Pas sûr que c’était ce qu’entendaient ces deux médecins sur LCI, début avril, sur fond d’épidémie de Covid 19.

    https://www.franceculture.fr/societe/essais-cliniques-quand-la-science-recrute-ses-doublures-en-afrique-ou-
    #tests_cliniques #coronavirus #néo-colonialisme #covid-19 #médecine #rapports_de_pouvoir #pouvoir

  • Covid-19 : les travaux du Pr Raoult sur l’association hydroxychloroquine + azithromycine seraient-ils hors-la-loi ?
    https://www.lequotidiendumedecin.fr/actus-medicales/recherche-science/covid-19-les-travaux-du-pr-raoult-sur-lassociation-hydroxychlor

    En qualifiant ses recherches d’observationnelles (RIPH3) et non d’interventionnelles (RIPH1) l’équipe du Pr Raout s’exonère de l’autorisation qui doit être donnée par l’ANSM après un examen détaillé, de la sécurité de l’essai et de sa méthodologie. De plus, et quelle que soit la catégorie de recherche, le protocole aurait dû être soumis à Comité de protection des personnes (CPP) institué par la loi.

    Or sur ce point, le travail du Pr Raoult et de ses collègues ne rentre pas dans les clous, puisque le protocole n’a été révisé que par un comité d’éthique local interne à l’IHU dirigé par le Pr Raoult et que l’ANSM n’a donc pas été avisée comme elle l’est par le CPP, même pour les recherches observationnelles.

    « S’il s’agit d’un essai de médicament sur l’être humain, le comité d’éthique local n’est juridiquement pas compétent pour autoriser ce travail, résume Philippe Amiel, juriste, membre du Comité d’évaluation éthique de l’Inserm, et auteur d’un livre sur le sujet*. « Pour le juriste, l’article de l’équipe du Pr Raoult ressemble fort au compte rendu d’une recherche impliquant la personne humaine. Il faut observer que les auteurs affirment que leur étude est conforme à la déclaration d’Helsinki. Or cette déclaration est le texte de l’Assemblée médicale mondiale qui fixe, précisément, les principes éthiques applicables à la recherche médicale impliquant des êtres humains. Ce qui laisse penser que les auteurs sont conscients que leur étude est bien une telle recherche. C’est assez troublant ».

    Si tel est le cas, ce que l’ANSM devra évaluer, la recherche serait tout bonnement une expérimentation illicite sur l’être humain, une situation devenue une rareté au XXIe siècle malgrè un exemple récent retentissant.

    Mais les auteurs peuvent aussi avancer que leurs travaux ne sont jamais qu’une étude rétrospective sur données, c’est-à-dire le compte rendu d’une série de cas cliniques concernant des malades pris en charge de manière protocolisée, mais sans intention d’expérimenter. Ils peuvent appuyer leur argumentaire sur le décrèt du 25 mars dernier qui encadre la prescritpion hors AMM de l’hydroxychloroquine dans la prise en charge des cas de Covid-19.

    Leur étude échapperait alors au régime des RIPH qui suppose des actes pratiqués sur les personnes à des fins de recherche. « La limite entre ces deux démarches peut se discuter », alerte Philippe Amiel, qui estime « qu’un débat, avec les informations utiles fournies par les auteurs, devra probablement avoir lieu ultérieurement. » Ce débat intéressera les chercheurs en biomédecine confrontés à des situations d’urgence sanitaires. Le point, en effet, qui dépasse le cas des équipes de Marseille, est de savoir si l’urgence justifie qu’on s’affranchisse des règles légales protectrices des personnes, mais aussi, par l’examen préalable des méthodologies d’étude, de la science.

    • Oui mais l’extrême droite et l’extrême centre valident, on va pas s’emmerder avec ces scientifiques à cheval sur leurs principes (et qui sont souvent des défenseurs du service public de la recherche).

      https://seenthis.net/messages/841779

      Le chef de l’Etat lui-même se déplace à Marseille pour capter quelques éclaboussures de la gloire qui auréole ces jours-ci le microbiologiste #Didier_Raoult (Institut hospitalo-universitaire, IHU, Méditerranée infection), promoteur du remède miracle. Tout en lui apportant, après celle de Donald Trump, une seconde caution présidentielle.

      #essais_thérapeutiques #méthodes_statistiques #recherche_médicale #savoir #science

    • J’aimerais bien ce que soit :

      l’extrême droite et l’extrême centre

      mais la France insoumise aussi s’est engouffrée dans cette fadaise avec un enthousiasme tout à fait répugnant. Quand ce n’est pas explicitement une défense et interview du pauvre docteur Cinoque malmené par les élites parisiennes, c’est la reprise de ses éléments de langage (par exemple, j’ai entendu Corbières expliquer que le confinement est une « méthode moyenâgeuse »).

    • C’est le 4e élément pas rassurant : on est quand même une part significative de personnes à avoir encore un cerveau et un minimum de bon sens pour voir ce qui se passe (néolibéralisme, capitalisme vert et crise écologique, maintenant sanitaire, c’est d’ailleurs rassurant que tant de Gilets jaunes aient vite intégré ça en partant de très loin) mais politiquement, ça veut pas, y’a pas d’offre. EELV qui flatte les bobos connectés sans arriver à proposer une écologie sociale, la FI qui se comporte comme une secte avec des allumé·es et c’est les deux seuls trucs qui surnagent à gauche. C’est aussi une crise de l’offre électorale.

  • Le professeur Raoult, les maniaques et le parachute
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/04/10/le-professeur-raoult-les-maniaques-et-le-parachute_6036266_3232.html

    Répondant à une récente tribune de l’infectiologue marseillais, les historiens et sociologues de la médecine Luc Berlivet et Ilana Löwy remettent en perspective un exemple parodique d’essai clinique.

    Tribune. La tribune du professeur Didier Raoult, promoteur de l’utilisation de l’hydroxychloroquine contre les infections à coronavirus, que Le Monde a publiée le 25 mars, s’ouvre sur une affirmation retentissante : « Le médecin peut et doit réfléchir comme un médecin, et non pas comme un méthodologiste. » Le tableau qu’il dresse des ravages opérés par les « maniaques de la méthodologie » fait froid dans le dos : par sa bureaucratisation de la recherche médicale et les entraves mises à l’investigation clinique, la dictature des méthodologistes aboutit à faire perdre de vue jusqu’aux évidences de bon sens.

    Il faut dire que l’exemple dont il se sert pour illustrer son propos a de quoi émouvoir : « Un collègue anglais avait proposé, pour obéir à la dictature de la méthode, de faire sauter, au hasard, 100 personnes portant un sac avec ou sans parachute pour répondre aux normes actuelles de validation d’un essai thérapeutique. Le problème était de trouver des volontaires… » Bel exemple de reductio ad absurdum.

    #paywall

    • Ce que le professeur Raoult n’a pas jugé utile de préciser clairement aux lecteurs du Monde est que l’article auquel il fait allusion, sobrement intitulé « L’utilisation de parachutes aux fins de prévenir les décès et traumatismes majeurs en cas de difficultés gravitationnelles [gravitational challenge] : une recension systématique des essais cliniques randomisées » , qui fut publié en 2003 dans le British Medical Journal, constitue en réalité une parodie d’article scientifique.

      Une autoparodie, plus exactement, car, à la différence des autres pastiches scientifiques ayant défrayé la chronique, celui-ci est signé par deux jeunes médecins-chercheurs, Gordon Smith et Jill Pell, spécialisés en recherche clinique et persuadés que l’auto-ironie constituait un bon moyen d’interroger les fondements de ses propres certitudes. A cet égard, l’appel aux « thuriféraires de la médecine basée sur les preuves » à s’enrôler dans un « essai randomisé croisé en double aveugle, contre placebo » pour tester scientifiquement l’efficacité du parachute, qui conclut leur article, mérite d’être médité.

      Querelles d’écoles et d’égo

      Pour qui connaît l’histoire des essais thérapeutiques, ce recours à l’autodérision est moins étonnant qu’il n’y paraît. Aussi (apparemment) paradoxal que cela puisse sembler, le mouvement en faveur du perfectionnement de la recherche clinique, qui se fit jour aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne dès les années 1930 et aboutit à l’organisation, en 1946, du célèbre essai portant sur l’efficacité de la streptomycine dans le traitement de la tuberculose, ne manquait pas de chercheurs charismatiques et de praticiens hauts en couleur, quoique dans un genre sans doute un peu différent de celui du professeur Raoult.

      S’ils entreprirent de réformer le mode de production des connaissances médicales, c’est au nom d’idéaux de justice et d’égalité. S’ils choisirent de collaborer avec une poignée de statisticiens pour perfectionner l’évaluation de leurs propres pratiques thérapeutiques, c’est avant tout parce qu’ils étaient profondément choqués par les disparités énormes que les querelles d’écoles et d’égo induisaient dans la prise en charge des patients, et par les conséquences néfastes auxquelles ces différences de traitement aboutissaient, en particulier chez les plus démunis.

      Le recours aux méthodes statistiques avait d’abord et avant tout comme objectif de neutraliser les préjugés plus ou moins conscients des cliniciens. Et s’ils tenaient tant à recourir au tirage au sort pour répartir les patients inclus dans les essais en deux groupes équivalents, c’était pour pouvoir comparer l’état de santé de ceux d’entre eux qui avaient reçu le traitement expérimental et celui du « groupe témoin », à qui l’on avait administré le traitement standard, ou même, en l’absence de thérapeutique éprouvée, un placebo. Comment, sans cela, mesurer l’intérêt et les limites des nouvelles thérapeutiques et garantir une plus grande équité dans la prise en charge des malades ?

      Dimension collective

      La mise en œuvre de ce programme, à partir années 1950, s’il se heurta à de nombreuses difficultés, finit néanmoins par générer des formes plus collectives de production des connaissances médicales, en particulier avec la mise en œuvre d’essais internationaux « muticentriques », associant des centaines de chercheurs et des cliniciens aux profils variés. L’affirmation de cette dimension collective suscita à son tour de vifs débats, concernant notamment la prise en compte du point de vue du patient dans la planification, la mise en œuvre et l’interprétation des résultats des essais cliniques.

      Cette question était au cœur des discussions, souvent tendues, qui aboutirent à une transformation radicale de la recherche clinique sur le sida, et l’inclusion des associations de malades comme partenaires de plein droit de cette recherche. Elle s’est posée de nouveau au cours des dernières années dans les pays du Sud, avec une acuité renforcée du fait que les compagnies pharmaceutiques y avaient graduellement relocalisé la réalisation de leurs essais thérapeutiques.

      Grâce aux interventions de quelques ONG pionnières, les représentants des communautés locales ont été impliqués dans l’organisation d’essais cliniques en Haïti, au Pérou et en République démocratique du Congo, mais il faudrait être bien naïf pour croire que les difficultés sont désormais résolues. Pour autant, prétendre que la rigueur méthodologique serait réservée exclusivement aux essais cliniques menés au bénéfice des patients des pays du Nord reviendrait à ignorer purement et simplement ces initiatives et les aspirations réformatrices de celles et ceux qui les portent.

      Imperméabilité au doute

      S’il aime à citer ce qu’il appelle « le paradigme parachute » comme l’exemple le plus achevé de l’absurdité de ses détracteurs, le professeur Raoult n’est donc pas allé jusqu’à faire sien le véritable enseignement de l’article de British Medical Journal, ce qui est fort dommage. Alors que Gordon Smith et Jill Pell avaient choisi le terrain de l’humour le plus absurde pour rappeler l’utilité qu’il peut y avoir à prendre quelque distance par rapport à ses propres certitudes – même, ou peut-être surtout, en temps de crise – lui ne laisse au contraire jamais passer la moindre occasion de nous rappeler la haute opinion qu’il a de lui-même et son imperméabilité au doute.

      Sans distanciation, il est pourtant illusoire d’espérer pouvoir dépasser rapidement les fausses alternatives dans lesquelles certains – Donald Trump, entre autres – veulent nous enfermer sur la question de savoir si l’hydroxychloroquine « ça marche » ou « ça marche pas ». Au risque de freiner l’émergence d’un débat public contradictoire sur les différents effets de la molécule en fonction du type de patient auquel elle est administrée, de son association avec d’autres molécules et de multiples éléments contextuels.

      L’intérêt majeur des modes de production collectifs du savoir associés aux essais cliniques comparatifs, aussi imparfaits soient-ils, est précisément de ne pas réduire les débats médicaux à une opposition entre « ceux qui y croient » et « ceux qui n’y croient pas », aussi expérimentés et prestigieux soient-ils, et de permettre l’appropriation par la discussion publique de la complexité thérapeutique.

      #parodie #essais_thérapeutiques #méthodes_statistiques #point_de_vue_du_patient #production_collective_du_savoir #savoir

  • Françoise Barré-Sinoussi : « Ne donnons pas de faux espoirs, c’est une question d’éthique »
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/03/24/francoise-barre-sinoussi-ne-donnons-pas-de-faux-espoirs-c-est-une-question-d

    Je réagis aussi à la vue, ces dernières heures, des files d’attente devant l’Institut hospitalo-universtaire de Marseille pour bénéficier d’un traitement, l’hydroxychloroquine, dont l’efficacité n’a pas été prouvée de façon rigoureuse. Certains peuvent être contaminés et risquent de diffuser le virus. C’est n’importe quoi. J’ai connu ce genre de situation dans les années 1980, ce qui peut semer la confusion auprès du grand public, déjà sidéré par l’ampleur de cette épidémie.

    Que pensez-vous de l’hydroxychloroquine (Plaquenil) et des attentes suscitées par ce médicament ?

    Pour l’instant, pas grand-chose, j’attends les résultats de l’essai Discovery, conçu dans le cadre du consortium « Reacting », qui vient de démarrer et qui portera sur 3 200 personnes, dont 800 en France. Un premier groupe recevra des soins standards sans médicament ; un deuxième se verra administrer l’antiviral remdesivir ; puis dans le groupe 3, les patients recevront une association lopinavir-ritonavir ; la même association sera administrée dans le quatrième groupe en combinaison avec un autre médicament, l’interféron bêta, et un cinquième avec l’hydroxicholoroquine [seul], qui a été ajouté récemment. Tous ces groupes de patients sont bien sûr traités avec en plus des soins standards. De premières analyses fiables devraient être connues dans une quinzaine de jours. Cet essai est fait dans les règles de l’art. Soyons patients.

  • #Essais_nucléaires. Soixante ans après, l’Algérie n’oublie pas “l’autre visage de la barbarie coloniale”

    Le #13_février_1960, la France procédait au premier #essai_nucléaire en #Algérie, au sud de la commune de #Reggane. Ces essais se sont poursuivis jusqu’en 1966.

    Le 13 février 1960, à 7h04 très exactement, la première bombe nucléaire française explose. C’est dans le Sud algérien que l’#opération_Gerboise bleue est réalisée. Au total, jusqu’en 1966, 13 essais nucléaires seront menés au nord de #Tamanrasset. Soixante ans après, les Algériens refusent d’oublier “l’autre visage de la barbarie coloniale”, comme le qualifie le quotidien d’État algérien Horizons en une.

    https://www.courrierinternational.com/revue-de-presse/essais-nucleaires-soixante-ans-apres-lalgerie-noublie-pas-lau

    #nucléaire #colonisation #colonialisme

    –—

    A mettre en lien avec le #film_documentaire #At(h)ome (#athome) :
    https://seenthis.net/messages/819398

  • Conséquences des essais nucléaires : 60 ans après des réparations qui tardent
    http://obsarm.org/spip.php?article331

    13 février 1960-13 février 2020 : 60 ans après la première bombe française… Si désormais, il semble évident que les #Essais_nucléaires sont dangereux pour la santé et l’environnement, cela n’a pas toujours été le cas. Et de la reconnaissance des conséquences des explosions nucléaires, à la réparation et à l’indemnisation des populations et des personnels, le chemin est loin d’être terminé. #Damoclès

    / Essais nucléaires, #Victimes_du_nucléaire, #Contrôle_des_exportations, Transferts / exportations

    #Transferts_/_exportations

  • Le Tavini (re)demande la décolonisation et la dépollution nucléaire à l’État | Radio1 Tahiti
    https://www.radio1.pf/le-tavini-redemande-la-decolonisation-et-la-depollution-nucleaire-a-letat

    Le Tavini Huiraatira avec son leader Oscar Temaru et ses soutiens ont rappelé leur volonté de connaître la vérité sur les #essais_nucléaires effectués en #Polynésie française. Le tavana de Faa’a en a par ailleurs profité pour réaffirmer sa volonté de #décolonisation pour la Polynésie française, réinscrite sur la liste des états non-autonomes selon l’ONU. Si l’objet officiel de cette intervention concernait le nucléaire et la décolonisation, le leader du #Tavini n’a pu échapper aux questions concernant les élections municipales.

    #colonisation

  • #At(h)ome

    Plus de cinquante ans après la fin de la guerre de libération, une cinéaste française et un photographe algérien nous ramènent en 1962 en plein Sahara. D’une zone désertique irradiée aux faubourgs d’Alger, ils suivent le parcours des retombées d’une #explosion_nucléaire dont les #traces dramatiques interrogent la #responsabilité des nations. Un film d’une grande rigueur formelle sur un sujet choquant et inconnu.

    http://www.film-documentaire.fr/4DACTION/w_fiche_film/38258_1
    Un film qui m’avait été signalé par @fil. A voir absolument.

    #film #documentaire #film_documentaire
    #Algérie #France #désert #Bruno_Hadji #Béryl #post-colonialisme #photographie #armes_nucléaires #désert_algérien #bombes_nucléaires #radioactivité #essais_nucléaires #armée_française #barbelé #frontières #explosion #Sahara #Mertoutek #Taourirt (montagne de - ) #nuage_nucléaire #malformations #irradiation #mort #décès #Front_islamique_du_salut #FIS #Aïn_M'Guel #camps #camps_contaminés #camps_irradiés #crime_contre_l'humanité #déportation #internement #Oued_Namous #détention #Reggane #athome

  • Prix Nobel d’économie 2019 : les limites de la méthode des essais cliniques
    http://theconversation.com/prix-nobel-deconomie-2019-les-limites-de-la-methode-des-essais-clin

    Le prix Nobel d’économie vient d’être attribué à Esther Duflo, Abijit Banerjee et Michael Kremer pour leur travail consistant à adapter la méthode des essais cliniques aux interventions en matière de développement. Le jury Nobel a jugé que ce nouveau type d’expérimentation a « considérablement amélioré notre capacité à lutter contre la pauvreté globale » et « à transformer l’économie du développement ». S’il y a des raisons de s’en réjouir (l’une des trois nominé·e·s est une femme, jeune et française de surcroît ; le prix rend ses lettres de noblesse à l’économie du développement et à des travaux empiriques proches du terrain), il faut néanmoins questionner la validité et les conséquences de l’usage croissant de cette méthode.

    Depuis une quinzaine d’années, ces essais cliniques (qu’on désigne couramment par leur acronyme anglais RCT, pour randomized control trials) se sont ouverts à un champ nouveau : celui des politiques et de l’aide au développement. Une vaste panoplie d’interventions est ainsi passée au crible de la « randomisation », notamment en matière d’éducation (incitations visant à réduire l’absentéisme des enseignants, vermifuges destinés à diminuer l’absence des élèves), de santé (filtres à eau, moustiquaires, formations ou systèmes de primes pour le personnel soignant, consultations gratuites, conseils médicaux par SMS, etc.), de finance (microcrédit, microassurance, épargne, éducation financière) ou encore de « gouvernance ».

    Les RCT appliquées au développement pourraient être une avancée scientifique, à condition d’en reconnaître les limites (nombreuses) et le champ d’application (étroit). Prétendre résoudre la pauvreté avec ce type de méthode, comme le revendiquent certain·es de ses promoteurs, et au premier chef les trois lauréats du prix Nobel, est une double régression : épistémologique d’abord, puisque cette prétention illustre une conception positiviste de la science, aujourd’hui surannée ; politique ensuite, puisque des questions pourtant centrales pour la compréhension et la lutte contre la pauvreté et les inégalités sont laissées de côté.

    La consécration va-t-elle conduire les randomisateurs du développement à plus de mesure quant aux bienfaits des différentes méthodes, ou au contraire à en profiter pour consolider leur position déjà quasi hégémonique ? Il y a de bonnes raisons d’être inquiets.

    #Nobel_économie #Essais_aléatoires #Politique_développement

    • Arguments scientifiques... et arguments politiques.

      Comment justifier un tel succès ? Ce n’est pas toujours la supériorité scientifique de certaines méthodes ou théories qui explique leur réussite, mais la capacité de leurs promoteurs à convaincre à un moment donné un nombre suffisant d’acteurs. En d’autres termes, le succès vient à la fois d’une offre et d’une demande. Du côté de la demande, le succès des RCT illustre l’évolution de la discipline économique (priorité est donnée à la quantification, aux fondements micro de processus macro, et, au sein des fondements micro, aux ressorts psychologiques et cognitifs des comportements individuels).

      Le succès des RCT illustre également les transformations du secteur de l’aide au développement, où se multiplient les petits projets s’efforçant de corriger les comportements individuels plutôt que de mettre en place ou de maintenir des infrastructures et des politiques nationales de développement.

      Ou comment essayer d’améliorer le sort des gens dans un contexte néo-libéral.
      #individualisation #néolibéralisme

  • La Polynésie marquée à jamais par les essais nucléaires français
    https://reporterre.net/La-polynesie-marquee-a-jamais-par-les-essais

    À partir du lancement des #essais_nucléaires en 1966, les conséquences ont commencé à affecter la #santé de l’#environnement local, des habitants et des milliers de travailleurs migrants, qui avaient été « insuffisamment informés » par l’État des conséquences possibles des #radiations. Le nuage radioactif issu de l’explosion d’#Aldébaran, la toute première #bombe à exploser, le 2 juillet 1966, au-dessus de l’atoll de #Moruroa, a dérivé jusqu’à Mangareva, entraînant l’évacuation du ministre des outre-mer, alors que la population locale n’en a pas été informée.

    Plus de 40 ans plus tard, un rapport de l’Observatoire des armements, a divulgué des documents jusque-là classifiés contenant des enregistrements par des techniciens du Service mixte de contrôle biologique (SMBC) — un organe créé par le CEA pour collecter et analyser des échantillons biologiques puisés durant et après les explosions — dans lesquels les niveaux de radiations décelées dans des laitues non lavées quatre jours après l’explosion d’Aldébaran étaient 666 supérieures à la normale.

    L’eau potable était six fois plus radioactive et les échantillons de sol 50 fois plus radioactifs que la normale. Près de trois mois plus tard, une enquête a révélé que la radioactivité détectée dans l’eau de pluie à #Mangareva atteignait des niveaux ahurissants, 11 millions de fois supérieurs à la normale.

    Malgré le fait qu’il était en possession de cette information, le CEP a poursuivi les essais, et ce jusqu’à février 1996, quand le président Jacques Chirac a annoncé l’arrêt définitif du programme.

    #nucléaire #contamination_nucléaire #pollution #armement

  • #Kaesong entre deux Corées

    En février 2016, la Corée du Sud décide de fermer le complexe industriel intercoréen de Kaesong pour protester contre les #essais_nucléaires et balistiques nord-coréens. Elle n’avait pas fait auparavant de la #dénucléarisation un préalable à la collaboration des deux Corées – un changement de cap qui pourrait se révéler peu judicieux.


    https://laviedesidees.fr/Kaesong-entre-deux-Corees.html
    #Corée_du_nord #corée_du_sud #résistance #nucléaire
    ping @simplicissimus @reka

  • The search for survivors in a post-nuclear reefscape
    https://news.mongabay.com/2018/09/the-search-for-survivors-in-a-post-nuclear-reefscape/?n3wsletter

    The United States tested its largest thermonuclear bomb in 1954 over Bikini Atoll in the Marshall Islands, generating radioactive fallout downwind, including over remote Rongelap Atoll.
    We surveyed protected reefs of Rongelap and neighboring Ailinginae Atoll, finding extremely variable coral condition and widespread evidence of recent ocean warming.
    Variation in reef condition underscored an increasing need to assist diver-based surveys with improved satellite and aircraft imaging to assess the health of the coral reefs.
    Climate change mitigation is paramount to coral reef survival, as increasing ocean temperature could trump earlier nuclear radiation as a driver of reef degradation in the Marshall Islands.

    #nucléaire #essais_nucléaires #Iles_Marshall #barrière_de_corail #dégradation #pollution

  • Un député actionnaire de Sanofi veut déréglementer les essais cliniques sur les humains Frustration - 9 Mai 2018
    http://www.frustrationlarevue.fr/un-depute-actionnaire-de-sanofi-veut-dereglementer-les-essais-cli

    Le 9 mai était examinée en commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale une proposition de loi du groupe centriste MODEM, http://www.assemblee-nationale.fr/15/propositions/pion0847.asp qui porte sur la réforme des « Comités de protection des personnes ». Ces comités ont pour rôle de s’assurer que tout projet de recherche portant sur l’être humain respecte diverses mesures (médicales, éthiques et juridiques) visant à assurer la protection des personnes qui participeront à cette recherche. Il existe une quarantaine de comités en France, composés de chercheurs, de professionnels de santé, d’usagers, d’associations et de psychologues. Ces comités doivent en particulier donner leur aval à des essais cliniques, c’est-à-dire les études qui évaluent l’efficacité et la tolérance d’un traitement. La proposition de loi qui veut réformer le fonctionnement de comité a été conçue par un député fort attentif aux intérêts de l’industrie pharmaceutique…

    Une proposition de loi qui fragilise la protection des patients
    La dimension expérimentale des essais cliniques présente d’abord des risques évidents : le dernier accident grave date de 2016. Un homme volontaire pour un essai mené par le laboratoire portugais Bial à Rennes décède des suites de l’absorption d’une dose de la molécule testée. On peut donc payer de sa vie la participation à un essai clinique, mais les sujets de ces études sont des personnes qui peuvent être en situation de grande vulnérabilité face aux commanditaires de l’étude : qu’ils soient en bonne santé ou malades, leur niveau d’information sur les risques auxquels ils font face peut être variable.

    C’est ainsi pour vérifier que leur consentement est éclairé, c’est-à-dire que l’industriel ou l’organisme de recherche organisateur de l’essai clinique a rempli ses obligations en matière d’information, que les Comités de protection des personnes jouent un rôle essentiel. S’ils donnent un avis défavorable à l’étude, le labo doit faire appel de la décision.

    Mis en place avec la première loi bioéthique en matière de recherche, en 1984, ces comités sont donc des instances clefs dans le parcours d’un médicament. Et c’est parce qu’ils sont si essentiels que la législation a tout fait pour les protéger de l’influence de la toute-puissance pharmaceutique : pour une étude clinique, le comité qui contrôle est tiré au sort parmi les 40 comités répartis sur le territoire. Ainsi, il est plus difficile pour les industriels de cibler des membres à influencer.


    Une réforme réclamée par le LEEM, premier lobby pharmaceutique français. 
    Or, pour l’industrie pharmaceutique plus que pour n’importe quel autre secteur, le temps, c’est de l’argent : puisqu’un brevet ne dure que vingt ans, les labos doivent tout faire pour mettre un nouveau produit au plus vite sur le marché. Ces procédures préalables au lancement d’essais cliniques leur sont donc insupportables. En février 2017, le LEEM, lobby français des industries pharmaceutiques, lançait un cri d’alarme complaisamment relayé par la presse, se plaignant d’une durée moyenne trop élevée de traitement de ses dossiers par les Comités de protection des personnes (deux mois). Et alors même que la France est le troisième pays du monde en terme d’essais cliniques menés, le lobby alertait sur la baisse du nombre de participants.

    C’était sans compter sur la complicité du groupe parlementaire MODEM qui a utilisé sa niche (journée accordée à un groupe d’opposition pour présenter à l’Assemblée ses propres propositions de loi) pour proposer une loi « relative à l’expertise des comités de protection des personnes ». Cette proposition fait parfaitement écho aux jérémiades des labos, estimant que le tirage au sort des CPP entraîne des délais trop longs. L’exposé des motifs de la proposition de loi ne mentionne pas un seul instant le point de vue des patients mais relaie tous les éléments de langage des industriels. Elle vise à instaurer une limitation du tirage au sort, réduisant son champ aux seuls CPP disposant d’experts reconnus pour le sujet donné de tel ou tel essai clinique. Une pirouette destinée à réduire le champ des interlocuteurs par essai clinique, et menaçant au passage l’intégrité des comités.

    Un député fort gâté par les laboratoires
    Pourquoi des députés se font-ils les relais aussi zélés de l’industrie pharmaceutique ? Le rapporteur de la proposition de loi, Cyrille Isaac-Sibille est un médecin. Mais aussi un actionnaire. Actionnaire de… Sanofi, dont il possède 92 parts selon sa dernière déclaration de patrimoine. https://www.challenges.fr/entreprise/sante-et-pharmacie/essais-cliniques-l-avertissement-en-demi-teinte-de-l-industrie-pharmaceut De plus, en février dernier, le magazine Médiacités révélait https://www.mediacites.fr/lyon/enquete-lyon/2018/02/06/isaac-sibille-et-touraine-les-liaisons-dangereuses-de-deux-deputes-medeci ? que le médecin avait été fort gâté par l’industrie pharmaceutique entre 2014 et 2016, touchant rien que durant cette période 3 563 € de cadeaux (voyages, repas…), selon la base de donnée transparence.sante.gouv.fr qui permet de consulter les liens déclarés des praticiens.

    À n’en point douter, Cyrille Isaac-Sibille fait partie de ces médecins qui ont fait leur les souhaits et désirs de l’industrie pharmaceutique au détriment de l’intérêt des patients. La seule revue médicale indépendante, Prescrire, juge pourtant que les Comités de protection des personnes doivent être renforcés, et non affaiblis comme le veut ce drôle de docteur. En tant que député, Isaac-Sibille a écrit une proposition de loi dictée par un lobby plutôt que par une quelconque conception de l’intérêt général. Son groupe parlementaire, le prétendu modéré et rationnel MODEM, l’a suivi comme un seul homme dans ce dévoiement révoltant de la « représentation nationale ».

    Seuls les deux députés de la France Insoumise présents lors de ce premier examen en commission ont soulevé la question des liens d’intérêts du médecin-député, https://www.facebook.com/Depute.Ratenon/videos/2003845339688900 , sous les cris d’orfraie de leurs collègues LREM qui estimaient qu’il s’agissait là d’une terrible attaque “ad hominem”. Bafouillant et confu, Cyrille Isaac-Sibille a alors eu ce lapsus légendaire, pour justifier sa détention d’action Sanofi “Je suis fier de défendre les intérêts euuh… d’investir dans le secteur pharmaceutique”. La proposition de loi sera discutée dans l’hémicycle le 17 mai.

    #santé #législation assemblée_nationale #MODEM #député #essais_&_débats #essais-cliniques #industrie_pharmaceutique #expérience #sanofi #test #bioéthique #médicaments #LEEM #lobby #tirage-au-sort #cyrille_isaac-sibille #médecin #LREM #sanofi #france #big_pharma #pharma #lobbying #influence #transparence #recherche #normes_et_régulations

  • La part manquante de l’assurance-chômage
    http://www.laviedesidees.fr/La-part-manquante-de-l-assurance-chomage.html

    Loin de s’orienter vers une flexisécurité à la danoise, la #réforme annoncée manque l’occasion de repenser l’articulation entre assurance, solidarité et #assistance dans la prise en charge des chômeurs.

    Essais & débats

    / solidarité, #chômage, réforme, assistance

    #Essais_&_débats #solidarité

  • La fin de l’impunité
    http://www.laviedesidees.fr/La-fin-de-l-impunite.html

    La révélation dans la presse de nombreuses affaires de #harcèlement_sexuel aux États-Unis a libéré la parole des femmes, en particulier sur les réseaux sociaux avec #metoo. En comparant la législation existante en France et aux États-Unis, Abigail Sanguy révèle deux approches différentes pour lutter contre ce problème.

    Essais & débats

    / #discrimination, #féminisme, sexualité, harcèlement sexuel

    #Essais_&_débats #sexualité

  • La #réforme Macron de l’université
    http://www.laviedesidees.fr/La-reforme-Macron-de-l-universite.html

    Alors que l’université accueille les enfants de la démocratisation scolaire, la réforme Macron permet aux établissements d’enseignement supérieur de sélectionner leurs #étudiants. Défendant l’université comme lieu de formation et de recherches, S. Beaud et M. Millet invitent à s’interroger sur le sens de la poursuite d’études dans une société démocratique.

    Essais & débats

    / université, réforme, étudiants

    #Essais_&_débats #université

    • Néanmoins, ce processus de poursuite d’études dans l’enseignement supérieur ne peut se comprendre indépendamment de la situation du marché du travail en France. L’entrée croissante à la fac de larges fractions de la jeunesse française s’est en effet imposée au cours de ces deux dernières décennies pour au moins trois raisons. Primo, comme l’attestent toutes les enquêtes d’insertion du CEREQ depuis 15 ans, le salut social passe désormais en France par une certification scolaire de type bac + 3 ou 5, reconnue comme un bon niveau d’insertion professionnelle. L’absence d’une filière d’apprentissage valorisée (elle aussi historiquement constituée) a en outre pour résultat que le salut professionnel des jeunes passe de nos jours principalement par l’obtention de diplômes du supérieur [7].

      Secundo, le maintien dans le système d’enseignement post-bac permet parallèlement de repousser - au moins temporairement - le spectre des « petits boulots » et d’un chômage endémique depuis les années 1980, qui n’a cessé tout au long de leur scolarité de hanter ces nouvelles générations, historiquement malchanceuses, et qui rend la poursuite d’études dans le supérieur plus impérative que jamais. L’injonction au diplôme est aujourd’hui devenue, pour une large part, injonction au diplôme du supérieur (Millet, Moreau, 2011).

      Tertio, l’accès au statut d’« étudiant » donne aussi la possibilité aux ex-sans-grades des lycées (les élèves des sections technologiques ou professionnelles), titulaires de « petits » ou de « mauvais » bacs, comme beaucoup disent en entretien, d’espérer jouer eux aussi, un moment, dans la cour des grands : profiter du modèle de la vie étudiante et de ses parenthèses, réintégrer le courant social de la jeunesse en formation, être semblable aux autres. Mais aussi renouer, une fois leur baccalauréat en poche, avec des ambitions sociales et des aspirations de poursuite d’études auxquelles ils avaient cru devoir renoncer (Rochex, 2002). Dans un rapport au MEN sur l’accès des bacs pro à l’université, nous avions montré combien la poursuite d’études à l’université des bacs pro de la région ouvrière de Sochaux correspondait pour ces blessés de l’école à une « quête de réparation sociale » (Beaud, Pialoux, 1999). En ce sens, il est vain de réduire la poursuite d’études à la fac des bacheliers les moins légitimes à une stratégie utilitariste (« ils sont là uniquement pour toucher la bourse », entend-on parfois, par exemple, lors des surveillances d’examens de L1). Elle doit être interprétée dans le cadre des luttes symboliques qui traversent les diverses fractions de la jeunesse française. Aller à la fac pour les « petits bacs » exprime, chez ceux qui sont les moins bien nés de la société, une sourde volonté : celle de résister au décrochage social et de rejoindre la norme étudiante, si prégnante de nos jours dans la jeunesse française.

      #étudiants #lycéens #sélection

  • Les sous-traitants de l’intérêt général
    http://www.laviedesidees.fr/Les-sous-traitants-de-l-interet-general.html

    Dans un contexte de multiplication des intermédiaires entre intérêts privés et intérêts publics, Antoine Vauchez nous livre quelques clés pour penser le brouillage des frontières entre ces deux sphères. Il défend l’idée que toute tentative de répondre à ces défis nous conduit nécessairement à redéfinir les espaces de la démocratie.

    Essais & débats

    / #corruption, #conflit_d'intérêts

    #Essais_&_débats

  • Les nouveaux fonctionnaires
    http://www.laviedesidees.fr/Fonctionnaires-de-carriere.html

    La prégnance des logiques managériales dans la #fonction_publique n’est pas sans effet sur les carrières. Les modalités d’avancement des cadres du public se transforment, qui favorisent l’individualisation des carrières et la dualisation des marchés du travail.

    Essais & débats

    / #marché_du_travail, fonction publique, #management, #concurrence

    #Essais_&_débats

  • Le contrôle au faciès devant les juges
    http://www.laviedesidees.fr/Le-controle-au-facies-devant-les-juges.html

    À l’occasion de la sortie de #police. Questions sensibles, dans la collection Puf-Vie des idées, l’avocat Slim Ben Achour revient sur son combat pour faire reconnaître, et condamner, la pratique du contrôle au faciès par la police française.

    Essais & débats

    / #discrimination, #justice, police

    #Essais_&_débats

    • Avec des réflexions qu’on ne trouve pas souvent : « On peut par conséquent considérer que l’ensemble des acteurs européens mentionnés, malgré leurs différences d’approche et de sensibilité, y compris au niveau politique, voient leurs actions de soutien culturel comme des instruments diplomatiques permettant aux États dont ils sont membres de prendre position et d’agir vis-à-vis du conflit syrien, par le biais du champ artistico-culturel.

      Cependant, au delà de la diplomatie culturelle et du soft power, on peut se demander dans quelle mesure cette relocalisation affecte la création artistique syrienne en l’orientant davantage sur la question de l’exil, ce qui a pour conséquence de réduire, bien malgré eux, les artistes syriens à leur statut d’exilés et de réfugiés. »

  • Le deuil des fans
    http://www.laviedesidees.fr/Le-deuil-des-fans.html

    Qui sont ces anonymes que l’on a vu exprimer de manière parfois spectaculaire leur deuil a la mort de Johnny Hallyday ? S’il échappent aux catégorisations faciles, ils sont unis par une même croyance : celle d’appartenir a une grande famille qui réunit tous ceux a qui « Johnny », figure quasi-divine, fait du bien.

    Essais & débats

    / #musique, #culture_populaire, sacré, #consommation

    #Essais_&_débats #sacré

  • Nouveaux médicaments : une évaluation minimaliste
    http://www.prescrire.org/fr/3/31/53739/0/NewsDetails.aspx

    De nombreuses autorisations de mise sur le marché (#AMM) sont fondées sur des essais cliniques dans lesquels les effets du #médicament sont évalués sur des #critères_intermédiaires et non sur des résultats cliniques qui comptent pour les patients, ou sur des #essais_exploratoires, c’est-à-dire sur des bases fragiles.

    En effet une synthèse étatsunienne d’essais cliniques de #médicaments du cancer a montré qu’il y a rarement une bonne corrélation entre les résultats portant sur des critères intermédiaires, par exemple le délai avant progression d’une tumeur, et la durée de #survie des patients, un meilleur critère d’#évaluation.

    Une autre étude a porté sur les 36 médicaments du cancer ayant fait l’objet d’une AMM aux États-Unis d’Amérique entre 2008 et 2012, sur la base de résultats favorables sur des critères intermédiaires. Des essais ultérieurs ont mis en évidence un allongement de la durée de vie avec seulement 5 de ces médicaments.

    Par ailleurs, une étude de l’agence étatsunienne du médicament (#FDA) a analysé les cas de 22 médicaments dont les résultats favorables d’essais exploratoires (dits de phase II) ont été contredits par les essais ultérieurs (dits de phase III, chez davantage de patients, davantage représentatifs) en raison d’un manque d’efficacité et/ou d’une toxicité plus importante qu’annoncé.

    En conclusion, les AMM fondées uniquement sur des essais portant sur des critères intermédiaires, ou sur des essais exploratoires de phase II, sont très souvent des AMM fragiles, à risque pour les patients : ces essais sont trop peu prédictifs de l’efficacité clinique d’un médicament. Dans l’intérêt des patients, fonder les AMM sur des données solides demeure plus que jamais nécessaire.
    ©Prescrire 1er janvier 2018

    Donc des résultats peuvent être « statistiquement significatifs » mais sans utilité pratique.

    #santé #pharma

  • La connexion chinoise
    http://www.laviedesidees.fr/La-connexion-chinoise.html

    En 2013, la Chine lance « la Nouvelle route de la soie », son projet le plus ambitieux à ce jour, avec un budget sept fois supérieur au Plan Marshall. Portant l’espoir d’un développement de ses investissements internationaux, tant dans l’espace eurasiatique qu’en Afrique et en Europe du Sud, ce projet met en lumière de nombreux enjeux financiers et géopolitiques.

    Essais & débats

    / #investissement

    #Essais_&_débats