• Le #troquet de la dernière chance - CQFD, mensuel de critique et d’expérimentation sociales
    http://cqfd-journal.org/Le-troquet-de-la-derniere-chance

    Six mille débits de boisson sous licence IV disparaissent chaque année en France. La fréquentation a même chuté de 50 % depuis 2006. Vers 1900, à Roubaix, ville ouvrière par excellence, on trouvait plus de 3 000 #estaminets pour 120 000 habitants, contre à peine soixante bars recensés aujourd’hui pour moins de 100 000 Roubaisiens. 79 % des communes rurales ne possèdent plus aucun bistrot. Plus au nord, la situation des #pubs britanniques n’est pas meilleure : près de trente pubs ferment chaque semaine et on est passé de 67 800 en 1982 à 50 800 en 2015. Les causes de la fermeture des #cafés et de la chute de la fréquentation sont identifiables. D’un côté, les usages ont changé : la tendance au pantouflage devant sa télé et l’excitation sur le Net, la multiplication des loisirs, les cafétérias intégrées à l’entreprise, etc. De l’autre, l’extension de la biopolitique : la lutte draconienne contre l’alcoolisme et le tabac (loi de 2007), la #gentrification, la #désertification rurale, la #désindustrialisation, les restructurations urbaines, le harcèlement préfectoral, etc. Ou plus prosaïquement, la baisse des revenus et l’augmentation du coût de la vie… La pratique des "bistrots tend à devenir un sport de riches !