• Deep-sea mining  : Les industriels veulent forer les fonds marins Laurie Debove - 5 septembre 2019 - La relève et la peste
    https://lareleveetlapeste.fr/deep-sea-mining-les-industriels-veulent-forer-les-fonds-marins

    Alors que les minerais sont de plus en plus difficiles et coûteux à extraire du sol, les industriels veulent maintenant forer les fonds marins. Après avoir ravagé la terre, l’exploitation minière pourrait bien devenir le plus grand danger existant pour les océans.

    L’explosion de la demande en minerais
    Nos sociétés industrielles hyperconnectées utilisent de plus en plus de minerais et métaux rares pour leurs infrastructures. Secteur automobile, technologies de l’information et de la communication, énergies renouvelables, ils sont partout. Une seule éolienne contient 500 kilogrammes de #nickel, une tonne de #cuivre et une tonne de #métaux_rares. Un seul smartphone est fait avec 30 métaux rares différents, dont beaucoup de #cobalt. Au cours de sa vie, chaque personne occidentale consomme en moyenne deux tonnes de cuivre et 700 kilogrammes de #zinc.

    A l’heure actuelle, les mines terrestres ont encore des réserves. Mais la demande en ressources minérales devrait au minimum doubler d’ici 2050 selon une étude de l’#Ademe https://www.ademe.fr/sites/default/files/assets/documents/epuisement-metaux-mineraux-201706-fiche-technique.pdf datant de 2017.

    Dans un précédent rapport, publié en juin 2014, l’#Ifremer et le #CNRS prévoyaient déjà qu’il n’y aura plus de zinc en 2025, d’#étain en 2028, de #plomb en 2030 ou de cuivre en 2039. Cette raréfaction des ressources entraîne une hausse des prix et de nombreuses tensions géopolitiques comme pour le cobalt, essentiellement produit en République du Congo. La Chine, elle, contrôle plus de 90 % du marché mondial des terres rares.

    L’exploitation minière sous-marine, ou deep-sea mining
    Face à cet appétit vorace, les industriels se tournent maintenant vers les fonds marins, qui débutent à plus de 200 mètres de profondeur. En couvrant 65% de sa surface, les fonds marins sont le plus grand écosystème de la planète. Ils sont aussi l’une des dernières zones inoccupées par l’humain. Seulement 10 % d’entre eux ont été topographiés, et moins d’1 % a été recherché et exploré à l’heure actuelle. On y trouve trois formes de métaux. 

    Dans les plaines abyssales, entre 4.000 et 6.000 mètres de profondeur, gisent les #nodules_polymétalliques, de gros cailloux brun-noir de 5 à 10 cm de diamètre qui contiennent principalement du fer et du manganèse avec du zinc, du cuivre et du #baryum. Sur les monts sous-marins, à une profondeur située entre 400 et 4.000 mètres, se trouvent les encroûtements cobaltifères qui recèlent divers minerais comme l’oxyde de #fer, le #manganèse, le cobalt, le #platine, mais également des terres rares. Enfin, les sulfures polymétalliques, aussi appelés fumeurs noirs, sont de grandes cheminées situées près des sources hydrothermales le long des dorsales océaniques, entre 1.500 et 5.000 mètres de profondeur.

    Pour l’instant, l’exploitation minière sous-marine n’a pas encore creusé son premier trou. L’industrie en est à l’étape d’exploration. Cette année, l’International Seabed Authority (ISA) a ainsi accordé 29 licences d’exploration à plusieurs pays tels que la Chine, la Corée, le Royaume-Uni, la France, l’Allemagne et la Russie sur une zone d’environ 1,5 million de km2, environ la taille de la Mongolie, dans l’Atlantique, le Pacifique et l’océan Indien. 

    L’océan en danger
    Problème : l’ISA accepte toutes les demandes de licence, sans modération, même dans des endroits aussi fragiles que la Cité perdue dans l’océan Atlantique. Et les premières extractions pourraient très vite commencer, comme en Papouasie #Nouvelle-Guinée où elles sont prévues en 2020. Face à la précipitation des industriels, des ONG, institutions internationales et scientifiques tirent l’alarme. Elles appellent à un moratoire, basé sur le respect du principe de précaution, pour empêcher toute exploitation minière pendant au moins 10 ans, le temps que les scientifiques puissent mieux connaître les impacts que pourrait avoir une telle industrialisation des fonds marins.

    L’une des inquiétudes de la communauté scientifique concerneles stocks de carbone présents dans les sédiments des fonds marins. S’ils étaient touchés, cela réduirait la capacité de l’océan à absorber le #dioxyde_de_carbone et à atténuer les effets de la crise climatique. Mais ce sont aussi les fonds marins entiers et les êtres vivants qu’ils abritent qui pourraient pâtir à jamais de l’empreinte humaine.

    « Les profondeurs marines sont un habitat dans lequel tout, absolument tout, se passe très, très lentement. Les traces laissées par un équipement en provenance des premières expéditions dans les fonds marins dans les années 80 sont encore visibles à présent comme si elles avaient été faites hier. Il faut un million d’années aux nodules de manganèse, ces pépites de métal précieux du fond des océans, pour grandir ne serait-ce que de 5 à 20 millimètres. Les écologistes préviennent que tout ce qui est détruit ne se régénèrera pas avant longtemps, et peut-être même jamais. » nous avertit ainsi la Fondation Heinrich-Böll-Stiftung dans son atlas 2018 sur l’Océan.

    Les fonds marins abritent des êtres vivants incroyables comme Casper, la petite pieuvre albinos. Les scientifiques ont identifié 250 000 espèces différentes y évoluant, et ce n’est que le début ! Ils estiment qu’il pourrait y en des millions d’autres ! Les fonds marins sont indispensables au bon fonctionnement des océans, eux-mêmes indispensables aux conditions de vie actuelles sur Terre, et de toutes les espèces qui y vivent. 

    Pour l’instant, nous pouvons encore préserver ces havres de vie en repensant radicalement nos modes de vie, mettant en place une sobriété énergétique, favorisant le recyclage et la ré-utilisation des minerais déjà en circulation. Mais aussi en mettant un place un traité international contraignant avec la création de 30 % d’Aires Marines Protégées, qui devront rester intactes de toute activité humaine. Refuser cette industrialisation des fonds marins serait le premier apprentissage pour vivre en respectant les limites planétaires, et prendre au sérieux la protection de l’océan.

    L’exploitation minière sous-marine deviendra-t-elle le dernier choix de la civilisation thermo-industrielle ? Continuerons-nous à extraire sans nous soucier des conséquences pour le vivant ? Ou allons-nous lutter pour protéger nos écosystèmes ? La dernière bataille pour le maintien de la vie sur Terre pourrait bien avoir commencé.

    #minerais #Océans #Mers #fonds_marins #matières_premières #extractivisme #environnement #pollution #multinationales #ressources_naturelles #pollutions #écologie

  • Nuove rotte per i minerali insanguinati

    Verisk Maplecroft: combattenti trafficano stagno, oro e tungsteno in Colombia e #Myanmar.

    La mappa dei paesi a rischio violazione di diritti umani legati ai cosiddetti “minerali insanguinati”, o “minerali di conflitto”, si allarga a Colombia e Myanmar. Secondo l’ultimo rapporto dalla società di consulenza Verisk Maplecroft attiva nella gestione del rischio globale, infatti, le zone interessate da questi fenomeni non sono più solo la Repubblica democratica del Congo o la regione africana dei Grandi Laghi, dove da tempo i signori della guerra finanziano i conflitti locali proprio trafficando questi materiali.

    La ricerca ha esaminato venti fattori di rischio di natura politica, sociale e ambientale relativi all’estrazione e al commercio di tantalio, stagno, tungsteno e oro (noti anche con l’acronimo 3TG derivato dalle tre T dei primi tre – stagno è tin in inglese – più la G di gold, oro) nei principali paesi produttori a livello globale di questi minerali.

    L’analisi condotta dalla multinazionale britannica mostra che i paesi africani della regione dei Grandi Laghi, in particolare la Repubblica democratica del Congo, non sono più né gli unici né i più importanti fornitori di 3TG, fondamentali per la produzione di dispositivi ad alta tecnologia e batterie per auto elettriche, per citare solo un paio di esempi. Secondo le conclusioni degli analisti di Verisk Maplecroft, infatti, i quattro minerali sono prodotti anche sotto il controllo di gruppi armati attivi in Myanmar (ex Birmania) e Colombia, al fine di finanziare la guerriglia nei due paesi.

    Uno tra i più importanti di questi gruppi è lo United Wa State Army (Uswa), un esercito formato da oltre 30 mila uomini, che grazie al sostegno di Pechino dal 1989 controlla di fatto lo Stato di Wa, nel nord-est del Myanmar. Lo stagno prodotto nelle miniere di Man Maw sotto il controllo dei ribelli birmani viene esportato nella vicina Cina e immesso nelle catene di fornitura di oltre 500 aziende locali, che producono materiale elettronico. Nel 2003, l’Uwsa è stata sanzionata dal governo degli Stati Uniti per il suo coinvolgimento nel traffico internazionale di stupefacenti.

    In Colombia, invece, alcune formazioni armate come l’Esercito di liberazione nazionale (Eln) che, dopo le Farc, rappresenta il secondo principale gruppo ribelle di ispirazione marxista attivo nella nazione latino-americana, attualmente detengono il controllo dell’attività estrattiva di ingenti giacimenti di oro e tungsteno.

    Le disposizioni in vigore in Europa e negli Stati Uniti per risalire all’esatta catena di fornitura di un dato minerale e renderlo tracciabile, si sono finora concentrate sulle nazioni della regione dei Grandi Laghi, nonostante la miriade di rischi che possono sorgere nelle catene di approvvigionamento di atri paesi.

    https://www.osservatoriodiritti.it/2017/04/28/nuove-rotte-per-minerali-insanguinati
    #matières_premières #extractivisme #Colombie #or #Birmanie #Tungstène #Étain #rapport #mines #risques #rapport #Congo #RDC

    Lien vers le rapport :
    Conflict Minerals Risk Analysis

    Verisk Maplecroft’s conflict minerals analysis quantifies 20 political, social and environmental risk related to the production of tantalum, tin, tungsten and gold (#3TG) in the largest global producers of the minerals. The focus of the risk assessment is at the mine level of the value chain, though risk issues present across the wider value chains of the assessed commodities are also incorporated.


    https://www.osservatoriodiritti.it/wp-content/uploads/2017/04/VM_Conflict_Minerals.pdf
    #cartographie #visualisation

  • #Ecocide, épisode 3 : au large de l’#Indonésie, l’île sacrifiée de l’#étain
    http://www.lemonde.fr/planete/visuel/2015/01/24/ecocide-episode-1-le-bois-qui-saigne_4527270_3244.html

    A quelques centaines de mètres des plages de sable fin, accroupi sur un radeau de fortune, Abdul s’acharne sur un vieux moteur rouillé. Le Joker, son embarcation faite de bouts de bois ficelés sur de grands bidons en plastique, flotte sur une mer sablonneuse écrasée par le soleil. C’est là, au large de Bangka, une petite île d’1,2 million d’habitants entourée d’eau turquoise au large de l’Indonésie, que la fabrication d’un téléphone portable Apple ou Samsung, d’un microprocesseur Intel et de milliers d’autres produits électroniques commence.

  • #Métaux_des_conflits : un projet de #règlementation européen frileux - Gestion des ressources naturelles - Environnement - responsabilité sociale des entreprises
    http://www.novethic.fr/novethic/rse_responsabilite_sociale_des_entreprises,environnement,gestion_des_ressou

    Sont concernés l’#étain, le #tungstène, l’#or et le #tantale, très utilisés par les secteurs high-tech. L’Europe représente 35% du commerce global de ces métaux.

    Comme la loi américaine, le règlement de l’UE recommande le recours à la « due diligence », soit la mise en place de procédures de vérification des chaînes d’approvisionnement. Mais au lieu d’imposer aux entreprises de fournir ensuite un rapport officiel, comme le stipule la #loi_Dodd_Frank, le projet européen ne donne aucune obligation. Il se limite à encourager un mécanisme volontaire « d’#auto-certification » et le recours à des mines et des fonderies certifiées, comme celles qui commencent à être accompagnées et listées par l’ITRI , l’organisation des producteurs d’étain ou par l’EICC, une coalition d’entreprises de l’électronique.

    Autre différence de taille, seuls les importateurs européens de produits bruts, soit environ 400 entreprises, sont concernés. Exit tous les fabricants et utilisateurs de micro-processeurs, alors qu’aux Etats-Unis 6000 entreprises cotées, dont le secteur automobile et aéronautique, ont l’obligation de fournir un rapport au gendarme de Wall Street.