• Condamné pour contrôles au faciès, l’Etat se pourvoit en cassation
    http://www.lemonde.fr/police-justice/article/2015/10/16/condamne-pour-controles-au-facies-l-etat-se-pourvoit-en-cassation_4790793_16

    La nouvelle a tout à la fois surpris et atterré. Le gouvernement a pris la décision, mardi 13 octobre, de contester la décision de la cour d’appel de Paris, le 24 juin, de condamner l’Etat pour « faute lourde » sur des contrôles d’identité au faciès par la police. Et s’est pourvu en cassation. Les instructions ont été données après un arbitrage que la ministre de la justice Christiane Taubira a perdu. Tout s’est joué entre la mi-août et la mi-septembre entre la place Vendôme et Matignon.

    Deux mois plus tôt, treize jeunes hommes Français d’origine maghrébine ou subsaharienne qui avaient dénoncé des contrôles policiers qu’ils estimaient abusifs car non suivis d’une quelconque poursuite judiciaire. Cinq d’entre eux avaient obtenu gain de cause par un jugement inédit de la cour d’appel. Cette dernière avait estimé que « des présomptions graves, précises et concordantes » permettaient de juger que les #contrôles_policiers avaient été réalisés « en tenant compte de l’apparence physique et de l’appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie ou une race ».

    #valls #racisme #justice ou pas #police #état_policier

    • C’est Numerama qui va se faire bloquer bientôt...

      Bon, c’est clair que cette lettre ouverte est assez inquiétante. Il faudrait pouvoir lire de nos propres yeux mais... ah non. Alors il devrait mettre une archive à disposition quelque part. Ou à disposition de journalistes au moins. Parce qu’on a quand même un fucking problème : aujourd’hui, plus personne d’indépendant ne sait vraiment ce qu’il y avait sur ce site.

    • tu peux le choper sur archive.org mais c’est fragmentaire ; mais en effet on est face à ce paradoxe : pour qu’il y ait un débat public, il faudrait que ce contenu soit accessible

    • Ben voyons : « Je n’ai pas écrit un mot sur la tuerie de Charlie Hebdo, pas un mot sur les décapitations de l’Etat islamique, pas un mot sur le jordanien brûlé vivant, pas un mot sur les soldats alaouites et chiites massacrés. Bref, j’ai sciemment évité les sujets polémiques qui pourraient être mal interprétés. »

      Il n’y avait vraiment rien à dire sur ces sujets ? en quoi étaient-ils polémiques ? un tant soit peu d’humanité aurait été mal interprété ?

      Bref, qu’il est facile et parfois payant de se victimiser, et y compris de la faute de David Thompson.

    • Le site en question, (...), et c’est la raison invoquée par Beauvau pour justifier son blocage, (...) reproduit – sans le mettre en perspective – un discours d’Al-Baghdadi dans lequel le leader de l’EI invite à « déclencher les volcans du djihad partout », et héberge le fichier audio de ce discours in extenso.

      Contacté par Le Monde, le ministère de l’intérieur précise que cette citation intrégrale ne relève pas de la liberté de la presse, mais de l’apologie du terrorisme, a fortiori pour un site qui n’est pas reconnu comme un organe de presse. Beauvau rappelle toutefois que le responsable d’Islamic-news.info dispose d’un droit de recours, une possibilité qu’aucun des cinq sites bloqués vendredi n’a encore fait valoir jusqu’ici. Les quatre autres sites hébergeant des contenus à la teneur djihadiste bien plus évidente, il serait bien improbable qu’ils en usent.

      http://www.lemonde.fr/pixels/article/2015/03/18/les-rates-de-la-premiere-vague-de-blocages-administratifs-de-sites-djihadist

    • Il n’y avait vraiment rien à dire sur ces sujets ? en quoi étaient-ils polémiques ? un tant soit peu d’humanité aurait été mal interprété ?

      Bref, qu’il est facile et parfois payant de se victimiser, et y compris de la faute de David Thompson.

      @cepcasa Je ne me suis pas exprimé sur ces sujets ainsi que de nombreux autres. Pense-tu que mon site devrait être bloqué par l’administration gouvernemental pour ce manquement d’humanité ?

      Pourrait tu faire la liste des sujets (polémiques ou pas) sur lesquels il est impératif de s’exprimer afin d’avoir le droit de maintenir son site en ligne et de s’exprimer librement sur internet ?

      Si l’administration gouvernemental bloquait mon site parce que je ne me suis pas exprimé sur certains sujets, et si je protestait pour cela, dirait tu que je me victimise ?

      et enfin qui est David Thompson et que viens-t-il faire dans cette galère ?

      #victime #victimes

    • @mad meg
      Ton site est généraliste, le sien bien plus orienté. Mais ne pas s’exprimer sur ces sujets est une chose, mais les raisons invoquées de son silence sont tout de même étranges en comparaison des autres sujets qu’il a abordé. Ne faisaient-ils pas polémique ? le discours appelant aux « volcans du djihad partout » n’étaient pas polémiques ?
      David Thomson ? je cite : « Le journaliste David Thompson m’accuse d’être favorable aux djihadistes ».

    • Oui, penser de travers mérite un procès, de toute évidence... et échanger des mails de travers méritera bientôt aussi un procès. Comment peut-on voter pour mettre au pouvoir des criminels pareils ? Pendant qu’un journaliste conscient du danger se fait trucider, combien de morts du fait de l’anarchie créée par le système en Lybie ou au Mali, ou au Nigéria ?

      Grosse dissonance cognitive chez nos contemporains. La même qui permettant à la 3ème République de se prétendre au top du progrès social tout en menant une politique colonialiste criminelle... sans parler de la difficulté à supprimer l’escalavage et à donner le droit de vote aux femmes...

    • @RastaPopoulos :
      Drôle de polémique que de déformer les propos. Non je ne prétends pas que « Être polémique » doit être censuré sans procès » mais je me refuse, contrairement à beaucoup semble-t-il, donc je me refuse à condamner à priori de pseudo censeurs et victimiser un pseudo chevalier blanc. Il m’en faut bien plus pour me faire une idée et, jusqu’à présent, le billet publié sur Numerama ne m’a pas convaincu, d’où mon regret que la personne concernée ne veuille pas poursuivre cette affaire en justice.
      Sur ce, je vous laisse à vos certitude :)

    • @cepcasa la « certitude » c’est qu’en France, par défaut, il y a une présomption d’innocence, et que c’est APRÈS avoir été accusé et avoir eu un procès, que là on peut être condamné à des choses, dont le fait de supprimer son site.

      Il n’y a donc pas d’histoire de chevalier blanc ou je-ne-sais-quoi : le mec est peut-être parfaitement con et apologue du terrorisme, personne ici n’a dit qu’il n’était pas coupable de quoi que ce soit.

      On (te) dit seulement que normalement il ne peut (pouvait, avant…) pas être condamné sans la « justice » (fut-elle mauvaise). C’est pas dans l’autre sens hein, là il est d’abord condamné et c’est à lui d’appeler la justice… super logique.

    • Pas de « certitude » justement, ce site maintenant qu’il est censuré sans aucune forme de procès, on ne peu pas savoir si il était délictueux ou pas. Imaginons que ca m’arrive et que mon site est fermé parce que j’ai dit que #je_ne_suis_pas_charlie. Je rappel ici que ceci a été un motif de renvoie de l’école pour des enfants ce n’est donc pas une idée farfelu vu le contexte actuel.
      Si mon site est fermé parce que je ne suis pas charlie je n’ai pas les moyens ni les illusions pour intenté un procès a notre gouvernement pour atteinte à la liberté d’expression.

      `
      Parcequ’aujourd’hui on censure sans procès pour protéger la liberté d’expression. C’est beau comme du Big Brother -
      La guerre c’est la paix
      La liberté c’est l’esclavage
      L’ignorance c’est la force

  • Cops Are Scanning Social Media to Assign You a “Threat Rating” | The Free Thought Project
    http://thefreethoughtproject.com/cops-scanning-social-media-assign-threat-rating

    Online activity, purchases, and “comments that could be construed as offensive,” all contribute to your threat score.

    Police State, USA — Imagine the following scenario: You are on your way home from work, driving down the road, when you notice police lights in your rear view mirror. You are being pulled over.

    As you sit their, on the shoulder, adrenaline rushing, simultaneously angry and nervous, the police officer, in his patrol car behind you, is sizing you up based on an algorithm that determines your “threat rating.”

    The officer enters your license plate into a mobile application on his laptop. In a matter of seconds, this application crawls over billions of records in commercial and public databases, including all available social media engagement, recent purchases and “any comments that could be construed as offensive.” The application then determines if your “threat rating” is green, yellow, or red.

    Imagine that you are one of our informed and frequent readers and understand the importance of police accountability and are unafraid to voice your completely peaceful, yet strong opinion about police misconduct. Imagine that you left a comment on facebook this morning about a particular officer’s misconduct; imagine that it is this particular officer who just pulled you over.

    #police #big_brother #réseaux_sociaux #état_policier

    • .:: City Council backs away from social spyware :: Cascadia Weekly ::.
      http://www.cascadiaweekly.com/currents/intrado_intrusion

      The proprietary algorithm was cause for concern among many who spoke at the evening hearing.

      “Given that this is a private company, they are not subject to the same public records act that government agencies are subject to, so unless the company is forced to give this information to the City Council as part of the buying process now being considered, we may never know how these threat scores are developed,” Hildes said.

      “We do know that Intrado’s threat score is partially based on social media statements. If someone has made any threatening statements on the internet, that goes into the score. But who knows how much weight is given to this? So someone who rails against the government or against police abuse, can they expect that if they call 911 or someone calls 911 about them, that they will be facing guns drawn because of the Intrado score?”

    • En gros lors d’une interpellation le flic rentre ton nom, et le programme va chercher ce que tu as dis sur les réseaux sociaux et ailleurs pour voir si tu représentes une menace. Comme si c’était pas déjà horrible, l’entreprise et le logiciel sont privés, donc ils pondèrent comme ils veulent. Au final on t’attribue une couleur verte, orange ou rouge

    • -- Le crime-par-la-pensée est une terrible chose, vieux, dit-il sentencieusement. Il est insidieux. Il s’empare de vous sans que vous le sachiez. Savez-vous comme il s’est emparé de moi ? Dans mon sommeil. Oui, c’est un fait. J’étais là, à me surmener, à essayer de faire mon boulot, sans savoir que j’avais dans l’esprit un mauvais levain. Et je me suis mis à parler en dormant. Savez-vous ce qu’ils m’ont entendu dire ?

      Il baissa la voix, comme quelqu’un obligé, pour des raisons médicales, de dire une obscénité.

      -- À bas Big Brother ! Oui, j’ai dit cela ! Et je l’ai répété maintes et maintes fois, paraît-il. Entre nous, je suis content qu’ils m’aient pris avant que cela aille plus loin. Savez-vous ce que je leur dirai quand je serai devant le tribunal ? Merci, vais-je dire, merci de m’avoir sauvé avant qu’il soit trop tard.

      -- Qui vous a dénoncé ? demanda Winston.

      -- C’est ma petite fille, répondit Parsons avec une sorte d’orgueil mélancolique. Elle écoutait par le trou de la serrure. Elle a entendu ce que je disais et, dès le lendemain, elle filait chez les gardes. Fort, pour une gamine de sept ans, pas ? Je ne lui en garde aucune rancune. En fait, je suis fier d’elle. Cela montre en tout cas que je l’ai élevée dans les bons principes.

      #surveillance #algorithme

  • Partout, partout ils avancent… - Christine Treguier
    http://www.politis.fr/Partout-partout-ils-avancent,28428.html

    Mais ce n’est pas tout, car l’Intérieur, arguant de ses plans « Vigipirate écarlate », en profite lui aussi pour avoir dans son collimateur quelques « ennemis intérieurs ». Alors qu’il a bien autre chose à faire, il investit temps et ressources pour malmener des petits, des sans-grade, des qui ne sont pas allés se former au maniement des armes et des explosifs dans les déserts pour en revenir avec des rêves de massacres kamikazes. Des mutins peut-être, des révoltés insoumis, oui, mais surtout des non-violents qui ne pratiquent que la guérilla des mots et de l’occupation de terrain. À ceux-là les forces de l’ordre appliquent des traitements et des sanctions pour le moins disproportionnés.

    Il y a bien sûr, d’abord et toujours, la liste infinie des brimades quotidiennes réservées aux « jeunes » et aux populations des « quartiers ». Mais aussi d’autres exemples glanés dans l’actualité des semaines passées, visant une autre mouvance. Le premier concerne un couple de jeunes, qui ont l’âge et les rêves des enfants de certains d’entre vous : Erwan T. et Élise P., plus connus sous le nom de Camille à barbe et Camille à couettes. Ils se sont rencontrés en 2012, sur la ZAD (zone à défendre) de Notre-Dame-des-Landes. Lors des assauts policiers de novembre, ils ont opté pour une tactique somme toute très classique : se mettre nus face à la maréchaussée. La paix contre la guerre, la nudité pour évoquer celle de la forêt qu’on veut passer au bulldozer, la poésie des corps pour désarmer le trop de violence. Du coup, les gendarmes, soudain très pudibonds, les poursuivent d’abord pour exhibitionnisme sexuel....

    #terrorisme #sécuritaire #état_policier #Camilles_à_poil(s) #Vélorution

  • Anéantie par la violence policière, Amani, 19 ans, s’immole par le feu | Nawaat - Tunisia
    http://nawaat.org/portail/2014/07/31/aneantie-par-la-violence-policiere-amani-19-ans-simmole-par-le-feu

    Le comble, c’est qu’après deux jours dans les geôles de la police judiciaire et une journée dans la prison de Sfax, Amani a été condamnée à un mois avec sursis pour outrage et violences contre un fonctionnaire public. Le mois s’étant écoulé, la victime est allée voir la police judiciaire pour récupérer sa marchandise et la somme de 650 dinars que les policiers lui ont confisquée. Humiliée, à nouveau, par ses bourreaux, elle a décidé de mettre fin à sa vie. Devant les locaux de la police judiciaire, la jeune fille s’est immolée, sans que personne n’ait essayé de l’en empêcher.

    Même après la promulgation d’une nouvelle constitution qui rompt avec l’héritage oppressif de la dictature, le Code de la procédure pénale ne prémunit toujours pas les citoyens contre la maltraitance policière et les abus de pouvoir. L’absence de droit à une assistance juridique, dès le début de la détention, rend la violation du droit de défense automatique, pendant la détention et surtout lors de l’interrogatoire. Les dépassements commis par la police, dans cette première étape, mène, dans la majorité des cas, à un procès peu ou pas du tout équitable. Comme le souligne Human Right Watch, dans son dernier rapport intitulé « Des failles dans le système : La situation des personnes en garde à vue en Tunisie », les lois qui concernent la détention préventive doivent absolument changer et respecter les droits de l’Homme.

    #tunisie #Etat_policier #police #violence #militante

  • Comment les lois antiterroristes vont être alourdies
    http://www.lemonde.fr/societe/article/2014/07/08/le-gouvernement-alourdit-l-arsenal-antiterroriste_4453013_3224.html

    Projet de loi « renforçant les dispositions relatives à la lutte contre le #terrorisme ». Le texte doit être examiné par les députés de la commission des lois avant la fin juillet. Il prévoit notamment :

    • La création d’une interdiction administrative de sortie du territoire (citation incroyable de Marc Trévidic « Il y a des gens qu’on qualifie de terroristes pour qu’ils ne le deviennent pas. », L’Express, 18 juin 2014) sur la base des renseignements de la fraîchement rebaptisée #DGSI ;

    • La création de la notion d’« entreprise individuelle terroriste » pour faire face à la menace de « loups solitaires » ;

    • Le blocage administratif des sites faisant l’apologie du terrorisme ;

    • La pénalisation de l’apologie du terrorisme ;

    • Un délit de #piratage « en bande organisée.

    #sécurité #surveillance

    http://seenthis.net/messages/274258
    http://www.monde-diplomatique.fr/2014/01/AGAMBEN/49997

    • Pendant ce temps, en Espagne…

      Madrid approuve un projet de loi « antimanifestation »
      http://lemonde.fr/europe/article/2014/07/12/madrid-approuve-un-projet-de-loi-antimanifestation_4455922_3214.html

      Selon le gouvernement, la future loi répond à une « demande de la population ». Néanmoins, le dernier sondage du Centre de recherche sociologique contredit cette affirmation : seuls 2,8 % des Espagnols classent la sécurité parmi leurs trois principales préoccupations, loin derrière le chômage, la corruption et les hommes politiques

    • Cazeneuve sur le projet de loi antiterroriste
      Mediapart, 13 août 2014
      http://www.mediapart.fr/journal/international/130814/gaza-terrorisme-prohibition-le-ministre-de-l-interieur-sexplique?onglet=fu

      À la rentrée, un nouveau projet de loi antiterroriste sera présenté au Parlement. Il prévoit notamment la création d’un délit d’« entreprise individuelle terroriste », le blocage administratif de sites réputés pro-djihadistes et l’interdiction administrative de sortie du territoire pour certains candidats au djihad. N’avez-vous pas l’impression que nous sommes entrés dans l’ère de l’intervention policière et administrative avant même que les faits n’aient eu lieu, un peu comme dans le film Minority Report ?

      Faut-il que j’attende que les actes aient été commis pour attendre que l’action publique s’enclenche et que le judiciaire prenne le pas ? Dois-je attendre qu’un nouveau Mehdi Nemmouche ait tiré pour agir ? Si c’est cela le sens de la question, ma réponse est très claire : non. Je n’attendrai pas. Mon rôle de ministre de l’intérieur est d’éviter que de tels actes n’aient lieu. 

      Le code pénal prévoit déjà des infractions préventives comme l’association de malfaiteurs en vue de commettre un acte terroriste.

      Nous sommes face à une nouvelle réalité. Il y a près d’un millier de djihadistes français qui sont partis en Syrie, sont sur le chemin de la Syrie ou sur celui du retour. Sur le théâtre des opérations, on en compte aujourd’hui 380. Je fais en sorte de faire face à cette réalité en préservant la défense des libertés individuelles, qui sont le trésor de notre République. Sur le plan même des principes, si je devais d’ailleurs sacrifier le début d’une liberté sur l’autel de la lutte contre le terrorisme, ce serait une première victoire des terroristes sur notre modèle. Je ne le veux pas. À aucun prix.

      Mon problème est celui du départ de ceux pour lesquels nous disposons de suffisamment d’éléments pour savoir qu’ils vont partir sur le théâtre des opérations terroristes et dont on sait qu’une fois qu’ils s’y sont rendus, leur aller sera sans retour. Soit parce qu’ils y auront trouvé la mort, soit parce qu’ils en reviendront détruits. Aujourd’hui, je n’ai pas tous les moyens d’empêcher ces départs. Lorsque ces jeunes basculent sous l’effet de la propagande terrifiante diffusée sur Internet, on les perd. Ils ne vont pas faire la guerre d’Espagne et se battre pour la liberté. Ils vont décapiter, crucifier, torturer. C’est cela, la réalité.

      Je dois donc prévenir très vite ces départs. Le temps judiciaire n’a pas la temporalité nécessaire. C’est pourquoi j’ai décidé d’une interdiction administrative de sortie du territoire. Est-ce que cette interdiction est arbitraire ? Non. Elle intervient sur la base d’éléments précis qui témoignent que la personne va s’engager dans un acte à caractère terroriste. La personne incriminée peut se défendre. Elle peut saisir en référé la justice, qui statuera sur le bien-fondé de la décision de l’État.

      Cela signifie que vous déclassifierez des éléments recueillis par les services de renseignements ?

      Bien entendu. Nous le faisons déjà dans bien des affaires. Il nous suffit de mettre sur une « note blanche » les éléments qui motivent la décision. Et s’il n’y a pas tous les éléments, ce sera donc en défaveur de l’État et en faveur de la personne incriminée. Le juge peut casser à tout moment. Sur le plan juridique, je ne vois pas où est le problème en terme de libertés. L’avocat aura accès au dossier, j’y tiens. Et le juge administratif, qui est aussi un juge des libertés, statuera.

      Le propre de la procédure judiciaire, qui est ici contournée pour l’interdiction administrative de sortie ou le blocage administratif de sites, c’est qu’elle est contradictoire et non secrète avant qu’une décision soit prise, pas après. N’y a-t-il pas une inversion des principes dans votre raisonnement ?

      Non, mais il y a un problème de temps. Le juge judiciaire a sa temporalité et son indépendance, auxquelles je tiens viscéralement. Mais quand il y a des interceptions téléphoniques qui nous indiquent que la personne surveillée part demain, nous n’avons pas toujours le temps du temps judiciaire. Je ne peux donc pas attendre. Donc j’interdis la sortie du territoire. Si la personne s’estime injustement mise en cause, elle saisit le juge.

      Ne prenez-vous pas là un cas extrême pour justifier d’une mesure générale ?

      Non, ce n’est pas extrême. C’est mon quotidien. Tous les soirs, quand j’ai fini ma journée, je lis des notes qui me racontent ces départs, ces basculements. Il faut dire la vérité aux Français et prendre la mesure du sujet.

      En août 2013, devant la conférence des ambassadeurs de France à l’Élysée, François Hollande s’est dit prêt à « punir » le régime de Bachar al-Assad. Ce n’est pas la guerre d’Espagne, mais, à l’âge des idéaux, il y a de jeunes Français qui vont combattre un régime qui a martyrisé son peuple et a utilisé des armes chimiques. Que faites-vous à part les stigmatiser en leur interdisant de quitter le territoire ?

      Le président de la République ne peut pas être tenu pour coupable d’avoir dit des choses justes. Il a raison de dire qu’il faut combattre Bachar al-Assad. Mais tous ceux qui considèrent que le combat contre Bachar al-Assad a légitimé l’engagement aux côtés des djihadistes font une erreur de parallaxe. Aujourd’hui, combattre Bachar al-Assad et prévenir le djihadisme, c’est le même combat contre les atrocités, la barbarie, le crime, la torture. Ces combats-là ne sont pas divisibles. Aller crucifier, décapiter, tuer en nombre en Irak ou en Syrie ne relève pas d’un combat légitime, mais de la monstruosité que les plus grands humanistes ont toujours combattue. Il ne faut pas tout mélanger.

      Que faites-vous pour accompagner ces jeunes à leur retour ? Aux Pays-Bas, par exemple, il existe des programmes de réinsertion et de dé-radicalisation. Mais en France ?

      Mon plan antiterroriste ne se réduit pas aux mesures prévues dans le projet de loi. Il y a tout le reste sur lequel j’ai pris des circulaires pour mobiliser les préfets, avec les représentants des cultes, etc. Nous visons précisément à ce que ces jeunes aient un interlocuteur, une main tendue, une écoute. Dès le 27 avril 2014, j’ai pris une circulaire pour qu’à chaque fois qu’un jeune est signalé par ses parents, une association ou l’institution scolaire, un dispositif global à caractère préventif soit mobilisé autour de lui.

      On peut basculer parce qu’on est en décrochage, qu’on a un problème d’emploi, de santé, de rupture familiale. Sur chaque territoire, nous mobilisons toutes les administrations et le secteur associatif pour lutter contre toutes les discriminations qui peuvent conduire ces jeunes à penser qu’il n’y a pas d’avenir pour eux. C’est quand vous n’avez plus rien à attendre, ni de l’école, ni de vos parents, qu’une idéologie très nihiliste de la mort peut conduire à basculer.

      Nous y travaillons avec volontarisme avec la ministre de la justice Christiane Taubira : déradicalisation dans les prisons, formation des imams, travail de nos services de renseignement, éducation, réinsertion dans les prisons… Ces sujets ont pour moi, en termes de priorité, une acuité aussi importante que le projet de loi antiterroriste.

  • L’Etat m’a tabassé, il a fait son travail
    http://pantheresenragees.noblogs.org/post/2014/06/26/toulouse

    Une bande de types colériques et mal sapés, tout à fait dans leur style, surgit hors de la pénombre d’où ils devaient comploter. L’un de ces ratonneurs compulsifs attrape le plus « Nord-Africain » d’entre nous comme ils continuent à dire, et le colle dans un mur par la gorge. Nous comprenons qu’ils sont en fait de valeureux fonctionnaires de police en civil lorsque trois d’entre eux m’attrapent et m’écrasent au sol. Le premier me comprime la cage thoracique en m’enfonçant la colonne vertébrale avec son genou. Pendant ce temps un second me serre les menottes jusqu’à l’os. Tandis qu’un troisième me maintient les pieds. Je ne peux pas me débattre, je suffoque en suppliant qu’on me laisse respirer. Le catcheur-fou resserre alors l’étreinte, je suis au bord de m’évanouir. Une trentaine de personnes (...)

    • Avec mes proches, nous avons d’abord hésité à porter plainte car nous savions trop bien que la Justice couvrirait la police puisqu’elle le fait toujours, même chaque fois que la police tue. Et la justice n’a pas besoin d’être corrompue. Elle applique normalement les lois faites par les dominants pour protéger les dominants. Il ne sert à rien de s’indigner face à la violence d’Etat. Il est tout à fait normal qu’un Etat opprime le peuple ainsi que celles et ceux qui lui résistent. C’est son boulot. Et c’est la lutte des classes. Nous pensons qu’il vaut mieux s’organiser collectivement pour arracher les racines de ce carnage. Mais le tribunal du maître est tout de même un champ de bataille.

      Alors nous avons décidé de porter plainte en juillet 2013, pour tenter de fissurer un peu ce sentiment d’impunité des milices d’Etat au pays des droits de l’homme blanc et riche. Pour contre-attaquer, en accusant non pas quelques policiers mais l’Etat. Car la violence des shtars c’est bien lui qui la fabrique. Et c’est aux classes dominantes qu’elle profite.

      Nous l’accusons de gérer un système d’exploitation, d’humiliation, de contrôle et d’oppression, de brutalisation, d’incarcération et de meurtre dans les quartiers et contre les classes populaires pour maintenir l’ordre capitaliste et la ségrégation socio-raciste. Car cette férocité est érigée en industrie rationalisée et quotidienne dans les cités de France comme dans tous les ghettos et les favelas du monde. L’Etat harcèle, brutalise et mutile aussi de plus en plus férocement celles et ceux qui prennent part aux luttes, aux mouvements sociaux et aux mouvements révolutionnaires.
      Bien conscient de tout ça, le procureur Michel Valet a tabassé aussi notre plainte en février 2014, jugeant que ” l’examen de cette procédure ne justifie pas de poursuite pénale au motif que les plaintes ou les circonstances des faits dont vous vous êtes plaint n’ont pu être clairement établis par l’enquête. Les preuves ne sont donc pas suffisantes pour que l’affaire soit jugée par un tribunal“.

      #guerre_des_classes #violence #démocratie #prolétariat

    • Mais c’est bien moi qui serait jugé en février 2015. Et nous disons que tout est dans l’ordre des choses. Le système a fonctionné normalement, nous ne voulons pas le réformer, ni le réparer, ni l’améliorer, nous disons qu’il faut en changer complètement et définitivement. Pendant que l’armée massacre à l’extérieur au profit des capitalistes, la police mène la guerre sociale à l’intérieur contre le peuple. Il existe une continuité de pouvoirs et de profits entre les guerres de la bourgeoisie française en Afghanistan, au Mali, ou en Centrafrique et celles qu’elle mène contre les classes dominées en métropole, dans le cadre de la restructuration urbaine notamment. Il n’y a pas de « bavures », l’Etat opprime et assassine les pauvres méthodiquement, et en particulier les non-blancs. Il écrase de manière encore plus insidieuse et invisible les femmes pauvres et encore plus intensément les non-blanches. Il n’est pas une solution mais une partie du problème. L’Etat est à l’émancipation des peuples, comme un SS à Treblinka, un Para au Rwanda, Tzahal à Gaza.

      #domination #racisme #justice #inégalités #anarchie

  • How One Woman Hid Her Pregnancy From Big Data
    http://mashable.com/2014/04/26/big-data-pregnancy

    For the past nine months, Janet Vertesi, assistant professor of sociology at Princeton University, tried to hide from the Internet the fact that she’s pregnant — and it wasn’t easy.

    Vertesi said that by dodging advertising and traditional forms of consumerism, her activity raised a lot of red flags. When her husband tried to buy $500 worth of Amazon gift cards with cash in order to get a stroller, a notice at the Rite Aid counter said the company had a legal obligation to report excessive transactions to the authorities.

    #bigdata #sociologie #surveillance #état_policier

    • Vertesi said we need to be more aware of the information we give our servers voluntarily, and wondered if a time will ever come when we can opt out of giving personal information to the Internet.

      Winter Mason, fellow panelist and data scientist at Facebook, said that he doesn’t think that’s possible anymore.

      En Europe nous ne somme pas encore arrivés au même point, le combat n’est pas encore perdu, mais il sera rude ...

      http://www.heise.de/tp/news/Gerichtsvollzieher-treibt-Forderung-in-Schufa-Zentrale-ein-2108660.html

      Gerichtsvollzieher treibt Forderung in Schufa-Zentrale ein
      Peter Mühlbauer 04.02.2014
      Ein 69-jähriger Friedrichsfehner zeigt, dass sich Klagen gegen die Kreditauskunft lohnen können

      Am 28. Januar entschied der Bundesgerichtshof, dass die Kreditauskunft Schufa das genaue Zustandekommen der „Scores“, mit denen Banken und andere Unternehmen die Kreditwürdigkeit von Verbrauchern beurteilen, nach § des 34 Bundesdatenschutzgesetzes auch dann nicht offenlegen muss, wenn es zu einer offensichtlichen Fehleinschätzung kam. Dieses Urteil heißt jedoch nicht, dass sich eine Klage gegen die Schufa nicht lohnen würde, wie der Fall des Friedrichsfehner Kaufmanns Rolf Bartels zeigt.

      Der 69-Jährige hatte vor zwei Jahren beim Kauf einer Wohnung zufällig festgestellt, dass die Schufa Banken und Telekommunikationsdienstleistern die falsche Auskunft erteilte, er sei mit einem Bonitätswert von 36 Prozent nicht sehr kreditwürdig. Auf Anfrage erfuhr Bartels, dass dies an Insolvenzen lag, mit denen er gar nichts zu tun hatte. Er ging deshalb von einer Namensverwechslung aus, was sich als zutreffend herausstellte. Damit die Kreditauskunft das zur Kenntnis nahm, beauftragte er den Oldenburger Rechtsanwalt Heinrich Enneking, der erreichte, dass die Auskunftei ihren Eintrag abänderte und alle Personen und Unternehmen, die Bartels Kreditwürdigkeit abgefragt hatten, über die Richtigstellung informierte.

      Allerdings wollte die Schufa Bartels das Rechtsanwaltshonorar nicht erstatten. Deshalb musste der Kaufmann vor die Amtsgerichte Westerstede und Wiesbaden ziehen und die 718,40 Euro über einen Gerichtsvollzieher in der Unternehmenszentrale eintreiben lassen.

      http://en.wikipedia.org/wiki/Schufa
      #schufa

  • Christian Laval 1/4 : Le libéralisme, ce n’est pas moins d’Etat, mais un Etat au service de la concurrence
    http://ilfautledire.fr/2014/01/christian-laval-14-le-liberalisme-ce-nest-pas-moins-detat-mais-un-etat-

    Crise : la fin du néolibéralisme ? Christian Laval : Non. Précisément non. Je crois que il y a là une erreur de diagnostic. Je crois qu’on se tromperait lourdement, à la fois sur le plan théorique et sur le plan politique, à croire que nous en avons terminé avec le néolibéralisme. Je crois que cette erreur relève d’une mauvaise lecture de ce qu’a été le néolibéralisme et de la façon dont il s’est constitué historiquement. On oppose le marché et l’Etat de façon assez simpliste. Et selon ce schéma, on croit que le néolibéralisme est une doctrine, une idéologie ou une politique économique qui consiste simplement dans l’expansion de la sphère marchande au détriment de la sphère publique et on fait comme si nous avions affaire à un simple retour du libéralisme disons classique, un retour du laisser-faire tel qu’il (...)

    • Oui, au service de la concurrence, c’est à dire au service de ceux qui bénéficient de cette concurrence pour transformer des activités « utiles » en activités « rentables », autrement dit en activités plus ou moins inutiles, pourvu qu’elles génèrent des rentes... (dont on pourra jouir en toute sécurité, d’où les deux composantes de l’état : technocratique et policier..)
      pfff...
      #néolibéralisme
      #état
      #état_policier
      #technocratie

    • Si le libéralisme consiste à gouverner en laissant libre cours aux marchés économiques pour former la richesse ou le bien-être commun les plus élevés, le néo-libéralisme serait le projet de diffusion de la forme « marché » à l’ensemble des relations sociales. Critiquer le (néo)-libéralisme revient alors à dénoncer les méfaits du laissez faire et de la libre circulation des biens ou des personnes ou bien à montrer que ces mots d’ordre n’ont jamais existé que pour masquer la réalité de l’expropriation de la vie et du sens de la vie. Contester le (néo)-libéralisme ce sera proposer ou expérimenter d’autres modes de construction du bien commun ou de structuration des échanges symboliques. Or le néo-libéralisme - si l’on tient à conserver cette catégorie - n’est pas un libéralisme renouvelé ou débridé succédant à la parenthèse historique des Etats Providence et totalitaires où les institutions étatiques et parfois le droit auraient dirigé les activités économiques à la place des marchés. Le néo-libéralisme est une rupture profonde dans l’art de gouverner et pas seulement dans les rapports de l’économique et du politique. Telle est la principale leçon du cours donné par Michel Foucault au Collège de France en 1978-1979, au moment où les tenants du néolibéralisme commencent précisément à conquérir des positions de pouvoir, en Grande-Bretagne puis aux Etats-Unis. « Car il ne faut pas se faire d’illusions, explique alors Foucault, le néolibéralisme actuel, ce n’est pas du tout, comme on le dit trop souvent, la résurgence, la récurrence de vieilles formes d’économie libérale, formulées au XVIIIè et au XIXè siècle, et que le capitalisme actuellement réactiverait (...) », ce n’est pas un ralliement à une « théorie économique sur l’efficacité et l’utilité de la liberté de marché ». En accentuant ici quelques traits de cette leçon foucaldienne, je voudrais montrer précisément en quoi le « néo-libéralisme » - qu’il faudrait donc pouvoir nommer autrement, sans recourir à ce préfixe trompeur, à cette racine historique caduque - vise à une construction politique du social différente en nature avec celle du libéralisme et comment cette différence implique un renouvellement de la critique historique et de ses appuis. Car la mort du libéralisme c’est aussi la décomposition garantie de sa critique. Et d’esquisser une réponse à la question suivante : si le présent politique doit être pensé avant tout, en tant que sortie, comme sortie du libéralisme, où peut donc se cacher aujourd’hui la sortie du « néo-libéralisme » ?

      La mort du libéralisme, Laurent Jeanpierre
      http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=3078