• Apprendre par corps | #Céline_Verchère

    Pourquoi, dans les démarches en recherche, pense-t-on uniquement à partir de la tête, en oubliant le reste du corps ? Et si le corps était une voie incontournable pour toute pensée qui souhaite se construire sur le chemin de la reliance, de ce qui est juste et raisonnable de faire, en prise avec le réel ? Que risquons-nous à essayer ?

    https://www.youtube.com/watch?v=4I74P4xW3DI&list=PL6Dbf1OoRgqbuqUW_GSDZKQHqwEut1XDU&index=4

    #corps #expérience #recherche #penser #savoirs #présent #ici_et_maintenant #capteurs #corps_en_mouvement #empathie #émotions #action #mouvement #théâtre_de_présence_sociale #art_et_politique #dancestorming #éthique #connaissance #conférence #espace #engagement #immersion #neutralité #éthique #connaissance_sensible #connaissance_incarnée #reliance #connaissance_incorporée

    ping @karine4 @reka

  • #Agnès_Hartemann, chef de service à #La_Pitié_Salpêtrière, met sa démission en jeu face au manque de moyens de l’hôpital public, étranglé par le #néolibéralisme.

    « Pourquoi je vais donner ma démission ? Parce que je suis amenée à faire des choses non éthiques »

    –-> c’était 2020, mais je remets ici pour archivage...

    https://twitter.com/NicMatyjasik/status/1217152352391782401

    #hôpital #santé #France #éthique #conditions_de_travail #démission #hôpital_public #infirmiers #personnel_hospitalier #it_has_begun #lits

  • « Les personnels soignants quittent l’hôpital parce qu’ils ne veulent pas devenir des monstres », Pascale Molinier

    Le Conseil national de la refondation (CNR), dont l’un des grands sujets de réflexion est la santé, s’ouvre dans un contexte de crise hospitalière profonde. On assiste à une hémorragie de personnel, des services d’urgence ont dû être réduits ou fermés… La pandémie a aggravé une situation déjà très détériorée.

    Dans tout débat sur la santé, ce qu’il s’agit d’abord d’éclairer sont les raisons de cette crise. Ceux et celles qui quittent l’hôpital public ou souhaitent le faire à brève échéance ne veulent pas, pour la plupart, changer de métier. S’ils se réorientent plutôt vers le libéral, le secteur privé, voire l’éducation, c’est parce que la crise hospitalière est avant tout morale. Elle provient d’une souffrance éthique liée à ce que soigner veut dire.

    Le soin ne peut pas se tayloriser et pourtant il tend à le faire. On ne peut pas soigner des gens en se contentant de changer leurs boulons. Bien sûr, la France s’enorgueillit du haut niveau de technicité de ses médecins et chirurgiens et nous ne voudrions pas les voir fuir vers l’étranger ou les secteurs privés. Mais exceller dans les domaines de pointe ne suffit pas. Les patients ont affaire à des secrétaires médicales, des brancardiers, des aides-soignantes, des agents de nettoyage, des infirmières, des manipulatrices en radiologie… Chaque métier a ses compétences propres, qui ne se confondent pas, mais toutes ces personnes soignent.

    Travail discret

    Elles ont pour mission d’humaniser l’hôpital. Accueil, attention, anticipation des besoins (de se reposer, d’être rassuré…), ces dimensions essentielles du soin ne recouvrent pas celles de la médecine scientifique ou de ce qui s’évalue en termes d’actes quantifiés. Il s’agit de la part inestimable du soin, au sens où elle ne se mesure pas avec les outils de la gestion, mais demeure ce qui compte le plus dans le vécu de la maladie ou de l’hospitalisation.

    Ce travail souvent discret, voire invisible, a connu un développement conceptuel sans précédent grâce aux recherches sur le care, un mot anglais qui désigne les dimensions non curatives du soin et prend pour perspective la vulnérabilité et l’interdépendance de tout un chacun. Mais, surtout, ce domaine d’études s’intéresse à celles qui s’occupent des autres, surmontant ainsi la dévalorisation sociale qui affecte des activités féminisées, de faible visibilité, en relation directe avec les tabous du corps et de la mort ; des activités dont beaucoup croient encore qu’elles ne demanderaient pas de compétences particulières et dépendraient avant tout d’un tempérament plus ou moins chaleureux.
    Or, tout au contraire, pour se déployer, ce travail, s’il est inestimable, nécessite des conditions matérielles qui peuvent être analysées. D’un côté, avant, pendant, après la pandémie, les soignants se sont exprimés sur leur sentiment de maltraiter les gens, de se robotiser, ou au contraire de s’épuiser physiquement et moralement à vouloir réaliser, dans des contextes d’intensification du travail, leur tâche d’une façon qui respecte la dignité et la fragilité des personnes. D’un autre côté, la recherche académique a des outils théoriques qui permettent non seulement de rendre visible l’ensemble des compétences requises pour prendre soin d’autrui, en les distinguant de qualités naturelles, mais aussi de mieux comprendre comment le care associe un travail discret avec une éthique qui lui est consubstantielle. Faire une toilette, par exemple, est un acte non technique, pourtant éminemment difficile à bien réaliser, notamment en respectant la pudeur de la personne, en surmontant son propre dégoût ou son appréhension du contact avec le corps de l’autre.

    Ecouter les infirmières

    Mais à quoi nous servent tous ces savoirs, s’il nous manque la volonté politique de faire appel à cette double expertise ? S’il s’agit de démocratiser l’approche de la santé, de prendre de la distance avec la technocratie, pourquoi tirer au sort des quidams – ce qui est l’une des propositions du CNR – et ne pas plutôt transformer les critères de l’expertise en acceptant enfin d’écouter les infirmières, d’apprendre des aides-soignantes ?

    Bien sûr, ce qu’elles ont à dire est angoissant. On peut faire l’hypothèse que le succès des approches gestionnaires repose en grande partie sur le fait qu’elles permettent au contraire de ne pas penser qu’elles sont sur l’indifférence, le défaut d’empathie qu’elles favorisent en éliminant de la réalité tout ce qui révèle la complexité de nos attachements et de nos souffrances. Une telle conception de l’efficacité ne mesure, par ailleurs, que le déjà connu et reste à la surface des soins. L’insondable des relations et de la psyché, ce qui participe d’un environnement favorable au rétablissement, lui échappe pour toujours.

    Crise de civilisation

    Pour changer de modèle, il importe collectivement de rompre avec le déni gestionnaire. Acceptons de ne pas refouler l’angoisse. Les personnels soignants quittent l’hôpital parce qu’ils ne veulent pas devenir des monstres sans affects, ou laisser leur peau au travail. Il conviendrait de s’interroger sur la rationalité économique d’une gestion qui prendrait mieux en compte toutes les dimensions du soin. Cela impliquerait de calculer aussi – pour l’intégrer dans les coûts de santé – le prix des départs d’un personnel médical et paramédical formé à l’hôpital, donc aux frais des contribuables. Et combien coûte l’absentéisme des personnels chroniquement exténués ?

    Tout n’est d’ailleurs pas qu’une question d’argent. Qui va consoler les proches des jeunes internes qui se sont suicidés ? Ceux des vieillards morts seuls en Ehpad durant le confinement ? La crise hospitalière est une crise de civilisation. Le résultat de maintes rebellions – grève des urgences, des services psychiatriques, des Ehpad, d’hôpitaux entiers – dont le message éthique n’a jamais été entendu.

    Il est temps de remettre le soin au cœur de notre système de santé, en tirant la leçon de cette crise qui signe l’échec de plus de vingt ans de gestion hospitalière aveugle au travail et à ses contraintes, et sourde à celles et ceux qui en sont les rouages.

    Pascale Molinier est professeure de psychologie sociale à l’université Sorbonne-Paris Nord. Elle a écrit Le Travail du care (La Dispute, 2020).

    https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/09/08/les-personnels-soignants-quittent-l-hopital-parce-qu-ils-ne-veulent-pas-deve

    #soin #soignants #infirmières #aides-soignantes #care #gestion #santé #hôpital_public #éthique

  • La professeure Lieutenant-Duval soutient qu’elle ignorait le caractère délicat du mot en n Boris Proulx et Étienne Lajoie - Le Devoir
    https://www.ledevoir.com/societe/751533/la-professeure-lieutenant-duval-plaide-qu-elle-ignorait-la-sensibilite-du-

    Faute de suivre l’actualité, la chargée de cours Verushka Lieutenant-Duval n’était pas au courant du caractère délicat du mot en n avant de le mentionner en classe en septembre 2020, dit-elle. L’Université d’Ottawa l’a ensuite prestement suspendue sans prendre la peine de visionner l’enregistrement de la discussion.

    « J’étais concentrée sur mon objet d’étude. Je n’écoute pas la télévision. J’écoute la radio, mais je ne suis pas les réseaux sociaux. Je n’ai pas d’enfant, donc je ne suis pas trop au courant de ce qui se passe chez les jeunes. […] Je suis dans un milieu fermé, dans ma petite bulle », s’est défendue Mme Lieutenant-Duval mercredi.


    Archives iStockphoto Des étudiants sur le campus de l’Université d’Ottawa

    Elle comparaissait lors d’une séance publique d’arbitrage organisée dans le sous-sol d’un hôtel de la capitale fédérale. Les six journalistes présents à la séance étaient tous francophones.

    La professeure à temps partiel — il s’agit du titre donné aux chargés de cours en Ontario — a déposé deux griefs contre l’Université d’Ottawa en raison des commentaires formulés par l’établissement et la suspension qu’on lui a imposée.

    « Je suis sincère quand je dis ça, je ne savais pas », a-t-elle répété, soulignant que son milieu, en français, « n’avait pas l’habitude de censurer certains mots ».

    La chargée de cours et étudiante au doctorat de 45 ans a notamment raconté son parcours universitaire sans faute, où elle a cumulé les succès jusqu’à ce qu’elle prononce en entier — et en anglais — le mot en n, qui, en rendant certains étudiants mal à l’aise et en provoquant un scandale, compromet maintenant son rêve de décrocher un véritable poste de professeure d’université.

    Les événements se sont rapidement bousculés entre cette première déclamation du mot honni, lors du deuxième cours de la session d’automne 2020 sur la plateforme Zoom, le 23 septembre, et sa suspension avec solde le 2 octobre. Entre-temps, la professeure avait envoyé un courriel d’excuses à une étudiante choquée par ses propos et avait suggéré d’avoir une discussion approfondie concernant l’utilisation du mot lors du cours suivant, le 30 septembre.

    Critiquée sans avoir fourni sa version des faits  
    Au moment de la suspension, une seule plainte officielle avait été déposée par une étudiante, en plus d’une dénonciation sur Twitter par une autre. La professeure a été critiquée pour avoir dit que d’autres professeurs blancs faisaient usage du mot.

    Cette défense a choqué au moins 6 étudiants sur les 47 inscrits au cours, dont les deux premières dénonciatrices. Ils ont cosigné une déclaration à la faculté selon laquelle ils se sentaient « inconfortables » et « en danger » en cas de retour en classe de Mme Lieutenant-Duval après sa suspension.

    Bien que la discussion du 30 septembre sur Zoom fût enregistrée, l’Université d’Ottawa n’a jamais cru bon faire la demande des fichiers vidéo pour les examiner avant dimanche dernier. L’enregistrement, diffusé lors de l’audience publique d’arbitrage, témoigne d’un débat d’idées bref et poli sur la question de la pertinence de l’utilisation du mot en n dans un contexte pédagogique.

    Après la publication d’un article sur l’affaire dans le journal étudiant anglophone de l’Université d’Ottawa, cette dernière a publiquement dénoncé le choix de mots de Mme Lieutenant-Duval, le qualifiant de « langage offensant et complètement inacceptable dans nos salles de classe et sur le campus », et ce, avant même d’avoir obtenu sa version des faits.

    « Je n’en crois pas mes yeux, j’ai l’impression d’être dans un cauchemar, je n’ai pas l’impression d’être au Canada. […] Encore aujourd’hui, je n’arrive pas à comprendre pourquoi on ne m’a pas, au minimum, appelée pour me demander [ce qui s’est passé] », a indiqué la professeure.

    Avant même le début de la session universitaire, Verushka Lieutenant-Duval avait écrit dans son plan de cours que des sujets délicats allaient être abordés en classe, a-t-elle raconté mercredi.
     
    Elle avait invité ses étudiants à s’exprimer en cas de malaise, et avait même annulé la première séance pour permettre à ses étudiants de participer à une manifestation de Black Lives Matters qui tombait ce jour-là.

    Elle a détaillé devant l’arbitre Michelle Flaherty et les avocats de l’Université d’Ottawa comment, dans un cours sur le sujet de la représentation du genre dans les arts visuels, elle a voulu expliquer la réappropriation de certains mots, comme « queer ». Elle dit avoir fait la comparaison avec le mot en n, comme l’avait fait un chercheur dont elle a demandé de taire le nom « parce qu’il n’a pas encore été victime de la culture de l’annulation ».

    « Rectifier les faits »
    Il s’agissait de la deuxième journée de plaidoirie dans le dossier. Lundi, l’Université a maintenu qu’elle n’avait pas porté atteinte à la liberté universitaire.

    Deux griefs ont été déposés par la professeure Lieutenant-Duval. Dans le premier, elle soutient avoir été condamnée par l’établissement postsecondaire de façon prématurée, sans qu’une enquête soit faite. Le second porte sur des commentaires faits par l’établissement et son recteur, Jacques Frémont.

    L’objectif de ses démarches est d’obtenir une compensation financière pour « les souffrances » qu’elle a subies, en plus d’une « rectification des faits » qui lui permettrait de continuer sa carrière universitaire.

    D’après Luc Angers, le vice-président de la mobilisation des membres de l’Association des professeurs et professeures à temps partiel de l’Université d’Ottawa (APTPUO), les griefs ont une « importance capitale ».

    Tant devant le comité d’arbitrage que par voie de communiqué en novembre 2020, l’Université soutient que Verushka Lieutenant-Duval, qui est actuellement chargée de cours à l’UQAM et à l’Université de Sherbrooke, « n’a jamais été suspendue à des fins disciplinaires » et qu’elle avait plutôt été suspendue de manière administrative, avec salaire, pendant une journée ouvrable.

    « L’Université d’Ottawa a été en mesure d’envoyer un communiqué de presse au journal étudiant, de répondre aux courriels des étudiants condamnant la professeure en question avant même de lui avoir parlé. Après, l’Université a laissé croire qu’elle avait contribué à la tempête médiatique », a dénoncé l’avocat de l’APTPUO, Wassim Garzouzi, qui représente Mme Lieutenant-Duval.

    Les événements entourant la suspension de la professeure — en plus des commentaires sur les réseaux sociaux de son collègue Amir Attaran — ont mené à la formation en avril 2021 d’un comité sur la liberté universitaire à l’Université d’Ottawa. Dans un rapport d’une quarantaine de pages déposé en novembre dernier, le comité avait déclaré ne pas être favorable « à la censure institutionnelle ni à l’autocensure quand elle est susceptible de compromettre la diffusion des savoirs ».

    Les parties devraient être de retour devant l’arbitre au plus tard le 1er décembre.

    #violences et #débilité dans les #universités du #canada à #ottawa #censure #autocensure #savoirs #harcèlement #chasse_aux_sorcières pseudo #antiracisme #art_négre #réseaux_sociaux

    • Pour se re faire une virginité suite aux massacres des peuples autochtones qu’elle n’a jamais vu, l’université canadienne va réhabiliter les bûchers, de préférence pour les femmes, en cas d’utilisation du mot « nègre » , le mot en N. interdit.

    • Des professeurs de l’Université Laval dénoncent des « abus » des comités d’éthique Anne-Marie Provost
      - Le Devoir

      https://www.ledevoir.com/societe/education/753498/universite-laval-des-professeurs-denoncent-des-abus-des-comites-d-ethique

      Des dizaines de professeurs de l’Université Laval (UL) affirment être victimes de restrictions abusives de la part des Comités d’éthique de la recherche de l’Université Laval (CERUL). Ils dénoncent devoir attendre très longtemps avant d’avoir le feu vert pour mener leurs projets de recherche, et estiment que l’approche « rigide et tatillonne » nuit aux possibilités de découverte, à l’avancement des connaissances, à la créativité et à la liberté universitaire.

      « Le désarroi des collègues, il est criant, laisse tomber Madeleine Pastinelli, responsable du dossier au Syndicat des professeurs et professeures de l’Université Laval (SPUL). Les comités iraient plus loin que ce que les règles demandent, et tout ce qui est original comme approche serait susceptible de coincer lors de l’évaluation éthique. »

      Le syndicat, qui représente près de 1300 professeurs, a mené une consultation récemment sur le sujet après avoir noté une hausse des plaintes dans les deux dernières années. Plus de 50 professeurs et directeurs de centres de recherche et de départements ont décrit de façon détaillée les embûches qu’ils vivent, dans un rapport qui fait état d’une situation « particulièrement alarmante et problématique ».

      Les professeurs et les étudiants des cycles supérieurs doivent déposer une demande à un CERUL quand leur recherche implique, par exemple, des sorties sur le terrain, la tenue d’entrevues ou l’utilisation d’animaux. Ces comités évaluent la méthodologie et appliquent les lois et cadres réglementaires en matière d’éthique, dans le but que soit atteint un équilibre entre les avantages de la recherche et la protection des participants.

      « Ce qui se dégage des témoignages, c’est que les comités éthiques semblent particulièrement tatillons et rigides, détaille Madeleine Pastinelli. Comme s’ils étaient dans une démarche qui visait uniquement à mettre l’université à l’abri de toute procédure. » Certains renoncent à des approches « qui sont pourtant reconnues comme scientifiquement valables, pertinentes, importantes et tout à fait acceptables sur le plan éthique ».

      Dans le rapport, une chercheuse rapporte avoir vu son projet de recherche bloqué parce qu’il comportait « des éléments qui pourraient causer des réactions politiques et pourraient nuire à l’image de l’Université Laval ». Presque tous ceux qui ont témoigné ont demandé l’anonymat, de peur que leurs confidences nuisent à leurs projets de recherche ainsi qu’à ceux de leurs étudiants.

      Denis Jeffrey, professeur titulaire et directeur du Centre de recherche interuniversitaire sur la formation et la profession enseignante, a été le seul à accepter de témoigner à visage découvert au Devoir . Il rencontre des problèmes pour la recherche sur le terrain, a-t-il expliqué dans un échange de courriels alors qu’il se trouvait à l’extérieur du pays.

      « On leur demande [aux comités] de jouer le jeu de douaniers scrupuleux. Et plusieurs jouent ce rôle sans distance critique », dénonce-t-il. Au point où il oriente ses étudiants vers des recherches sans terrain.

      Le fédéral interpellé
      Le SPUL a envoyé une lettre fin août aux présidents des trois conseils subventionnaires du gouvernement fédéral, responsables de l’Énoncé de politique qui balise le travail des comités d’éthique des universités, ainsi qu’aux directions des Fonds de recherche du Québec (FRQ).

      « Ce qu’on espère, c’est qu’ils interviennent en faisant un rappel à l’ordre », souligne Madeleine Pastinelli.

      Contactés par Le Devoir , les FRQ ont indiqué ne pas avoir de commentaires à faire, mais suivre le dossier de près. Les organismes fédéraux répondront quant à eux au syndicat dans les prochaines semaines.

      De son côté, une porte-parole a indiqué que l’UL était ouverte « au dialogue avec toutes les parties prenantes » et qu’elle accordait au rapport « toute l’attention nécessaire ». Les membres des comités « disposent des formations nécessaires au bon exercice de leurs fonctions », souligne Andrée-Anne Stewart.

      Elle rappelle que les CERUL sont dirigés par des professeurs actifs en recherche, et que plusieurs autres participent aux comités en tant que membres scientifiques.
       
      « L’application des règles éthiques est donc en grande partie entre les mains de professeurs, qui sont appuyés dans leurs tâches par un personnel administratif compétent et professionnel », dit-elle.

      #restrictions #éthique #conformisme #contrôle #Recherche #contrôle des #chercheurs et des #chercheuses #Quebec #censure

  • Ce que la mort dit de la vie
    https://laviedesidees.fr/Ce-que-la-mort-dit-de-la-vie.html

    A propos de : Fabien Provost, 2021, Les mots de la morgue. La #médecine légale en #Inde du Nord, Collection Ethnologiques, Editions Mimésis. La médecine légale permet de produire une documentation administrative mobilisée dans les décisions de justice. L’ethnographie de la morgue en Inde montre que l’éthique scientifique s’inscrit également dans des contraintes sociales et professionnelles qui façonnent l’expertise.

    #Société #éthique
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20220720_morgue.pdf
    https://laviedesidees.fr/IMG/docx/20220720_morgue.docx

  • Éthiques pour un milieu technique
    https://topophile.net/savoir/ethiques-pour-un-milieu-technique

    1982, Jacques Ellul poursuit sa réflexion sur la technique entamée quelques décennies plus tôt. Celle-ci n’est plus un objet ou une machine, elle est devenue le facteur déterminant de notre société, de notre civilisation. Elle est dorénavant une médiation généralisée entre nous et le milieu, à tel point que le milieu est devenu technique. Sa... Voir l’article

  • La rose kenyane face aux nouveaux défis de la mondialisation

    Le secteur des roses coupées est une composante majeure de l’insertion du Kenya dans la mondialisation des échanges. Cette production intensive sous serre, née de l’investissement de capitaux étrangers, tente de s’adapter aux évolutions récentes de l’économie globale et de tirer parti des nouvelles opportunités qu’offre ce marché. Les recompositions productives à l’œuvre concernent en premier lieu la diversification variétale et la montée en gamme de la production du cluster kenyan. Elles révèlent également de nouvelles interactions entre les producteurs et les obtenteurs. Par ailleurs, ce modèle productif fondé sur l’#exportation doit aujourd’hui faire face à de nouveaux défis en lien avec l’affirmation, au sein des principaux pays importateurs, d’un #capitalisme_d’attention centré sur les problématiques éthiques et environnementales. Ce contexte incite les producteurs kenyans à réduire leur dépendance historique vis-à-vis de l’#Europe et en particulier des #Pays-Bas en misant sur de nouvelles modalités de mise en marché et en diversifiant leurs débouchés commerciaux.

    https://journals.openedition.org/belgeo/54897

    #rose #fleur #Kenya #mondialisation #globalisation #ressources_pédagogiques #éthique #commerce

    • Une lecture géographique du voyage de la rose kenyane : de l’éclatement de la chaîne d’approvisionnement aux innovations logistiques

      La #rosiculture et sa #commercialisation à l’échelle internationale stimulent l’#innovation_logistique et révèlent des #interdépendances anciennes entre #floriculture, #transport et #logistique. L’objectif de cet article est de montrer, à travers la chaîne d’approvisionnement de la rose coupée commercialisée en Europe, que les exigences de la filière induisent des bouleversements et des innovations dans la chaîne logistique associée. Celles-ci ont un caractère profondément spatial qui justifie une analyse géographique de l’évolution de la chaîne d’approvisionnement : les imbrications entre floriculture et logistique produisent des effets de proximité puis de distance, de changement d’échelle, mais également des effets de concentration spatiale, de géophagie, de fluidité, ou encore d’imperméabilité. Ces recompositions spatiales se lisent à la fois à l’échelle de la chaîne d’approvisionnement dans son intégralité, des serres aux marchés de consommation, qu’à celle des lieux, des nœuds qui la composent : le pack house à la ferme, l’#aéroport Jomo Kenyatta de Nairobi ou encore le complexe logistique articulé entre l’aéroport d’#Amsterdam-Schiphol et les enchères de #Royal_Flora_Holland à Aalsmeer.

      https://journals.openedition.org/belgeo/54992

  • Activision Blizzard employees say HR department failed them
    https://www.axios.com/activision-blizzard-harassment-lawsuit-hr-da4f678a-510c-4975-9d64-f5d744aa5c0

    Following a lawsuit filed by California against Activision Blizzard, allegations of harassment, misconduct, and assault continue to emerge from people who point to the company’s HR department as being part of the larger problem.

    #jeu_vidéo #jeux_vidéo #activision_blizzard #harcèlement #envirnonement_toxique #ressources_humaines #j_allen_brack #andrew_buczacki #éthique #morale #valeurs

  • L’extrême droite est-elle vraiment populaire ?
    https://laviedesidees.fr/L-extreme-droite-est-elle-vraiment-populaire.html

    Que peuvent les sciences sociales face à la diffusion médiatique d’un « sens commun » favorable à l’extrême droite ? Gérard Noiriel montre ce que la socio-histoire du langage apporte à l’analyse des discours contemporains, et décrit la manière dont concepts et récits passent de haut en bas.

    #Histoire #journalisme #éthique #extrême_droite
    https://laviedesidees.fr/IMG/docx/20220422_noiriel.docx
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20220422_noiriel.pdf

  • Participant responses – Decolonial Research Methods webinar series

    This video features participant responses to the NCRM webinar series Decolonial Research Methods: Resisting Coloniality in Academic Knowledge Production.

    The seven speakers in this video are: Musharrat J. Ahmed-Landeryou, of London South Bank University (UK), Jorge Vega Humboldt, of Humboldt-Universität zu Berlin (Germany-Mexico), Luqman Muraina, of the University of Cape Town (South Africa), Nuruddin Al Akbar, from Universitas Gadjah Mada (Indonesia), Nirupama Sarathy, an independent facilitator and researcher (India), Dr Randy T. Nobleza, of Marinduque State College (Philippines) and Carl W. Jones, of the Royal College of Art and University of Westminster (UK).

    The series comprised six webinars, which took place between October and December 2021.

    https://www.youtube.com/watch?v=oXvjxGPVfGA

    #intersectionnalité #décolonial #décolonialité #méthodologie #savoirs #recherche #méthodologie_de_recherche #éthique #exclusion #violence_systémique #pouvoir #relations_de_pouvoir #pluriversalité #pluriverse #connaissance #savoirs #production_de_savoirs
    ping @postcolonial @cede @karine4

  • Robert Kurz : « La fin de la théorie — vers une société sans réflexion »
    http://www.palim-psao.fr/2022/02/robert-kurz-la-fin-de-la-theorie-vers-une-societe-sans-reflexion.html

    Il ne va pas du tout de soi qu’une société réfléchisse « sur » elle-même. Cela n’est possible que si une société peut se comparer de manière critique à d’autres sociétés dans l’histoire et dans le présent ; mais surtout dans des conditions où une société devient en quelque sorte problématique de l’intérieur, résout une contradiction avec elle-même, se dépasse dans sa propre structure et son propre développement.

    […]

    C’est précisément au moment où le totalitarisme réel de l’argent domine la réalité comme jamais auparavant que la théorie critique de la société est elle-même dénoncée comme totalitaire dans ses prétentions. Elle a fait son devoir, mais elle doit maintenant laisser l’ensemble de la société tranquille, précisément dans sa crise.

    […]

    La capacité tant vantée de l’individu moderne à réfléchir sur lui-même, à se mettre « à côté de soi » et à observer en quelque sorte virtuellement ses propres actions de l’extérieur, se dissout à vue d’œil. Cette capacité disparaît parce qu’elle était liée à l’évolution positive de la société moderne. C’est justement lorsqu’elle s’achève sur elle-même que cette société devient identique à elle-même de manière fantomatique. Les générations postmodernes ne comprennent déjà plus les termes de la réflexion, qui leur sont devenus en quelques années aussi étrangers que le culte des morts de l’Égypte ancienne. Elles sont ce qu’elles sont et rien de plus.

    […]

    La crise de la réalité est refoulée par la pensée postmoderne, qui tente de substituer à la critique de la société un recyclage simulé de la conscience prémoderne : la philosophie désarmée voudrait revenir en toute innocence aux paradigmes antiques de l’« éthique » et de l’« art de vivre ». Mais elle oublie que les conditions sociales de cette pensée n’existent plus du tout.

    #philosophie #réflexivité #théorie_critique #éthique #postmodernisme

  • Steven Levy : The problem with Big Tech’s wartime push against Putin
    https://link.wired.com/view/5cec29ba24c17c4c6465ed0bg0n01.2a26/250890de

    The Plain View

    In 1942, smokers of one of the leading cigarette brands noticed a change in the packaging. The green background on Lucky Strike boxes was now white. The American Tobacco Company’s official explanation was that copper, used to produce the green pigment, was at a premium during wartime. To support the Allied troops, the cigarette maker “sacrificed” by abandoning the green dye. In what might be called midcentury virtue signaling, the firm rolled out a massive ad campaign with the slogan, “Lucky Strike Green Has Gone to War.”

    The current Russian invasion of Ukraine has offered a similar opportunity for a contemporary industry that has occasionally been compared to the tobacco cartel—Big Tech. Multiple times a day, we read about how technology companies ranging from trillionaire giants to startups are prioritizing wartime responsibilities and denying services to Russia or aiding Ukraine. Some of these moves have directly impacted the battlefield, if you extend the war theater to digital cyberstructure as well as the global fight for hearts and minds. The decisions of Meta, Twitter, Google, and Microsoft to block or constrain the Russian news agencies Sputnik and RT, for instance, represents an attempt to preemptively mitigate disinformation. Other measures fall in the category of an overall boycott of a country brutally attacking another without provocation, or offering aid to the disenfranchised. Apple, for instance, closed its stores in Moscow. Airbnb is offering free lodging to refugees. SpaceX is sending Starlink internet terminals to Ukraine. And just as the American Tobacco Company did in 1942, those launching such initiatives are making sure we know about it.

    It’s heartening to see how almost all the Western world, except maybe Tucker Carlson and Donald Trump, is united in condemning Putin’s invasion, and that corporations by and large are making moves to back that up. Yet some of those decisions aren’t so clear cut in who they benefit, and what precedents they might establish. In some cases, their responses are state-requested, originating from the US, EU, or Ukraine itself. Those are hard to turn down. But companies like Meta, Twitter, and Google have spent years devising policies to guide their actions, and those rules were intended to be applied regardless of where political winds are blowing. I am reminded of the exuberance inside the company then called Facebook when its products helped power the Arab Spring. In the excitement of aligning with a liberation movement, Facebook’s leaders failed to see how the same protocols could later empower deadly misinformation in Myanmar and at the US Capitol.

    Our big tech companies are so powerful that even actions that seem morally clear-cut can bite back later on. Take the question of how Facebook operates inside of Russia. Meta is defying Putin’s objections to fact-checking, and has blocked state-backed ads. In response, Russia itself is slowing down access to the platform. If Meta decided to pull Facebook from Russia altogether, would it be a punishment or a reward to Putin? Removal might signify a Zuckerbergian solidarity with the emerging corporate boycott, and also provide a means to fully shut down disinformation circulating on Cyrillic News Feeds. (Whoops, change that to “Feeds.”) But it would also preclude the possibility that Russians unhappy with Putin’s actions might organize protests, share stories of young soldiers at risk, or at least complain about the effects of sanctions.

    Responding to a question I asked in a press call this week, Meta’s policy czar Nick Clegg shared how the company views such contradictions. “We are a private sector company, which runs apps or services, which happen to be relied upon by millions of people in Russia and Ukraine, at a moment of great distress and military conflict,” he said. “And also, we’re having demands made of us by governments in numerous different jurisdictions. That is quite a difficult balancing trick for us to strike.”

    Maybe the best example of this conundrum in the tech world are the demands on the crypto community to deny services to Russians. If it doesn’t, the argument goes, cryptocurrencies will be the loophole by which Putin’s oligarchs will shelter their ill-gotten fortunes. But one of the pillars of crypto technology is that no state action can constrain the much-touted decentralized digital commerce. On one hand, it seems like a great idea to freeze the wallets of Russian kleptocrats, just as banks are doing with their offshore accounts. But doing the “right thing” in this case would be like pulling a weight-bearing Jenga piece out of a delicately balanced crypto architecture. If crypto is not amoral, is it really crypto? (So far, some crypto exchanges are holding out.)

    While there may be no right answers for a lot of these questions, one truth shines through: These platforms are scarily intertwined in the body politic and the global economic machinery. And actions taken now, even with the best of intentions, might wind up repeated to our disadvantage. Cooperation with state-issued requests that skirt established corporate policies could set a troubling precedent.

    In general, consumers should be wary of corporate actions taken in the guise of righteousness. Take Lucky Strike. Post-armistice, it came out that the tobacco company’s vaunted switch from copper pigment had actually been planned long before Pearl Harbor. Surveys had shown that its female customers didn’t like green. The war provided cover for something the company was intending to do anyway. So, as I page through the press releases of tech companies mobilized against Putin, my first question is, “Got a light?”

    #Guerre #Ethique_et_numérique #Ethique_washing #Russie

    • Sous l’Occupation, René Carmille, polytechnicien, fonde ce qui deviendra l’#INSEE et crée le futur #numéro_de_sécurité_sociale. Ce militaire devenu cadre dans l’administration de Vichy y développe sa vision moderniste de la mécanographie, l’ancêtre de l’informatique, et multiplie les #enquêtes_statistiques sur la population française, au risque de les voir servir la politique antisémite menée par Pétain. Mais Carmille poursuit secrètement un but résistant : il détourne clandestinement des millions de données et identifie près de 300 000 combattants en zone libre capables de participer à la libération de la France, le jour venu. Trahi en 1944, il mourra en déportation. Entre #collaboration et #résistance, René Carmille incarne ces trajectoires troubles de l’Occupation qui font encore débat aujourd’hui.
      Le film est réalisé par Youssr Youssef, 25 ans, fraîchement diplômée de l’École nationale de la statistique, fondée en 1942 par Carmille. Un héritage encombrant. Elle décide alors d’enquêter sur le sujet, qui va résonner pour elle avec nombre de questions contemporaines sur le #Big_Data et les données personnelles.

      Un film de Youssr Youssef produit par Tournez s’il vous plaît et Public Sénat

      se conclue aimablement sur la nécessité de se former en #éthique_et_droit_des_données
      #polytechnique #nationalisme #carte_nationale_d'identité #recensement (projet de) #carnet_signalétique_individuel

    • merci, très intéressant, excellent documentaire
      les interludes d’échanges entre les élèves sont bien vus, sauf, comme le souligne @colporteur, le dernier qui n’est pas loin du grotesque…

      n’ayant jamais mis les pieds dans les nouveaux locaux, ça m’a permis de découvrir ce qu’est devenue l’école…

      plus sérieusement, le nom de René Carmille était plus ou moins connu à l’époque, deuxième moitié des années 70, où j’étais sur les bancs de l’école, époque où je m’intéressais déjà à l’histoire et, en particulier, à l’histoire de cette période avec une interrogation qui ne m’a jamais quittée et à laquelle je ne suis toujours pas sûr de connaître la réponse : qu’aurais-je fait à cette époque ?

      On savait, pour le numéro d’inscription au répertoire (NIR, ou « numéro de sécurité sociale », on savait, plus ou moins précisément, mais je pense un peu plus tard – je ne saurai dire exactement quand – qu’il avait été envisagé d’autres chiffres que le 1 et le 2 pour le chiffre situé en première position (cf. WP)

      Numéro de sécurité sociale en France — Wikipédia
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Num%C3%A9ro_de_s%C3%A9curit%C3%A9_sociale_en_France

      « la première composante est ainsi définie : 1 et 2 [selon le sexe] désignent les citoyens français y compris les Juifs, 3 et 4 les « Indigènes d’Algérie et de toutes colonies sujets français, à l’exception des Juifs », 5 et 6 les « Juifs indigènes sujets français », 7 et 8 les « étrangers y compris les Juifs ». »

      Mais, cela restait dans une pénombre et, surtout, un silence officiel, sans doute parce qu’il n’était toujours pas possible de reconnaître officiellement que certains anciens de la Résistance avaient pu servir loyalement le régime de Vichy, y compris dans une logique de « revanche », au moins au début.

      Et puis, des textes plus explicites et plus précis sont sortis et la personne de Carmille a commencé à sortir de la pénombre. Je trouve, p. ex. en ligne, ce numéro de Population & Sociétés de février 1989 dont l’auteur et, à l’époque, le rédacteur en chef, est le Michel-Louis Lévy du documentaire, qui signe l’article de son NIR… La quasi totalité de la page 2 est consacrée à René Carmille et à son fichier. Il n’est d’ailleurs pas tout-à-fait neutre que ce texte soit publié non pas à l’INSEE, mais à l’INED…

      Cette vidéo est donc vraiment intéressante, en ouvrant la question à un public (bon, c’est quand même très orienté vers les statisticien·ne·s…) et surtout qu’il ouvre sur l’actualité de la question (on oubliera la séquence finale…)

    • je connaissais les locaux, pour avoir essuyé les plâtres la première année d’installation (et gouter la joie des nouilles sodexo réchauffées au micro-ondes faute de cantine pour manger le midi) ; par contre, je n’en avais jamais entendu parler de René Carmille avant... (mais j’ai toujours gardé l’INSEE a distance raisonnable)

    • Pour finir, j’ai été vérifier, le lieutenant-colonel Zeller qui le soutient dans la constitution du fichier comme vivier de recrutement de l’armée future est Henri Zeller,
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Henri_Zeller
      frère d’André Zeller, le putschiste d’Alger
      https://fr.wikipedia.org/wiki/André_Zeller

      (oui, je suis aussi de la génération qui se souvient du nom de chacun des membres du quarteron de généraux en retraite…)

      pour l’intonation, c’est là :
      https://www.youtube.com/watch?v=Nn3_5m5vALg

    • Au service de la France, excellente série d’Arte.

      Justement, le personnage du Colonel est typique de la vision qui dominait dans les années 70-80 : on avait été soit maréchaliste, jusqu’au bout, soit gaulliste, depuis le début (ou presque, …)

      À la réflexion, deux remarques :
      • je n’ai pas souvenir d’avoir eu connaissance d’un fondateur de l’ENSAE,…
      • l’INSEE se vit fondamentalement comme le successeur de la vénérable SGF (Statistique générale de la France) avec un rattachement ministériel similaire, son personnel initial en provenait d’ailleurs très largement. L’absorption par le Service de la démographie, sous l’égide des militaires a certainement été plutôt mal vécue par les « vrais » statisticiens et René Carmille, militaire, en était la marque flagrante et la « création » de l’INSEE revendiquant fièrement la filiation avec la SGF a permis de placer au second plan (voire plus loin encore…) ce moment délicat.

    • Pour terminer, (esprit de l’escalier…) c’est intéressant de voir que cette question du #fondateur n’apparaît que maintenant.

      Hasard ? Je ne crois pas… :-D

      L’ENSAE était une école dépendant directement de l’INSEE, direction du ministère des Finances. En 1994, le GENES regroupe les écoles et la recherche de l’INSEE et reste une direction de l’INSEE.
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Groupe_des_écoles_nationales_d%27économie_et_statistique
      En 2010, avec effet au 1/01/2011, le groupe acquiert son autonomie juridique et financière avec le statut de Grand établissement
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Grand_établissement
      et pour finir (?) au 1/01/2020, le GENES accède aux RCE (Responsabilités et compétences élargies) au sens de la LRU, lui conférant une autonomie identique à celle des universités.
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Loi_relative_aux_libertés_et_responsabilités_des_universités#Nouvelles

      À l’issue de cette mise à distance progressive, l’INSEE est toujours présent mais n’assure plus qu’une tutelle technique.

      On comprend, dans ce contexte, que l’École, le Groupe d’écoles, revisite son passé et relise son histoire, un peu dégagée des cadres mentaux hérités dudit passé et reprenne à son compte certains aspects passés sous le tapis. Au premier chef, la séquence SNS, sous tutelle militaire, dont Carmille, tout martyr de la déportation qu’il soit, est un rappel douloureux, où vient se mélanger, qui plus est, un fichage généralisé de la population mis en œuvre, certes avec de nobles motifs, à une époque troublée.

      Vues sous l’angle de l’autonomie universitaire, les rivalités passées (?) entre administrations ne pèsent plus grand chose si l’on peut se revendiquer d’un fondateur résistant.

  • Sur la catastrophe en cours et comment en sortir - Serge Quadruppani & Jérôme Floch
    https://lundi.am/Sur-la-catastrophe-en-cours-et-comment-en-sortir

    Il y a tout de même pas mal de choses intéressantes dans cet article de Quadruppani (qu’on sait déjà mais dites au public antibiopolitique).

    On a pourtant aussi toutes les raisons d’écouter le cri de rage d’un ami infirmier, à qui j’ai fait lire l’interview de Lamarck : « Je voudrais surtout pas tomber dans le pathos, mais le subjectif est là, et je vais pas le refouler : quand tu as vu des personnes âgées qui ont un nom : Marthe, Francis, Suzanne, Mario, Huguette , Gilberte et tant d’autres, magnifiques, qui ne demandaient qu’à finir leurs vies tranquilles, sereines et entourées, partir en 24 heures, emballées dans des housses mortuaires, sans préparation, sans que leurs proches ne puissent les voir, ne serait-ce qu’une dernière fois, quand tu as vu tes collègues infirmières et aides-soignantes, pourtant pleines d’expérience, et qui savent tenir la « bonne distance » professionnelle avec la mort, te tomber dans les bras et pleurer de détresse, que tu as vu toute l’équipe soignante aller au tapis, frappée de plein fouet par le virus, et les rares soignantes encore valides rester à poste 18h sur 24, que tu as vu le quart des personnes prises en charge mourir en une semaine, les poumons bouffés par le virus, et qu’il s’en fallait à peine d’un mois pour que des vaccins soient disponibles... alors le gus qui te déclare, du haut de son Olympe conceptuel : « c’est la porte ouverte à la modification moléculaire de l’humain », tu as juste envie de lui hurler : « ta gueule, connard ! Tu n’as aucune idée de ce dont tu parles... ! » C’est con, hein ? »

    Non, c’est pas con, et d’autant moins que c’est assorti d’une critique des affirmations lamarckienne qui peut s’avérer fort utile pour dissiper les fantasmes attachés à ce vaccin à ARNm souvent au cœur des argumentaires antivax. « Bien, alors le truc affreux [d’après Lamarck] ce serait ces vaccins à ARN messager modifié « enrobés dans un vecteur complètement artificiel ». Le mot est lâché : « artificiel », sûrement opposé à « naturel ». Ne relevons même pas que bien des produits artificiels se sont révélés forts utiles, et que nombre de produits naturels peuvent être extrêmement nocifs. Le truc ici consiste à faire peur : c’est « artificiel » ! Pas bon ça ! Le vecteur en question est une microparticule avec 4 lipides (dont du cholestérol), 4 sels (chlorures de sodium, de potassium, dihydrogénophosphates de sodium, de potassium), du sucre (saccharose) et de l’eau... (c’est presque Bio !) Non, faut que ça fasse peur ! Car nous disent-ils tout ça « est injecté massivement depuis décembre 2020 sans tests cliniques suffisants tant sur l’innocuité que sur l’efficacité ». C’est évidement faux, les essais de phase I, II, et III ont bien eu lieu, et si la phase III se poursuit c’est pour étudier les effets secondaires inattendus, la durée de protection induite par la production d’anticorps et la mémoire immunitaire induite, et d’envisager le calendrier vaccinal de rappels le cas échéant … à ce jour près de 8 milliards de doses de vaccins contre la Covid ont été administrées, et près de 55% de la population mondiale a reçu au moins une dose (dont seulement 6% dans les pays pauvres). Jamais dans l’histoire des traitements et vaccins il n’y a eu une telle surveillance de pharmacovigilance. »

    Et jamais peut-être il n’a été aussi important d’éclaircir nos rapports avec la science en général, et avec la science médicale en particulier. L’humeur antivax est ancienne, en particulier dans des milieux où les ennemis du capitalisme se recrutent en grand nombre. Au risque de déplaire à bien des amis ou des alliés, disons-le sans détour : cette humeur repose pour l’essentiel sur des fantasmes sans fondement. Deux reproches principaux ont alimenté longtemps le refus de la vaccination, et, malgré tous les démentis, ont resurgi à la faveur de celle contre le Covid : son lien avec l’autisme et les accidents consécutifs à la présence d’aluminium. La première rumeur, qui eut d’abord les honneurs du Lancet, a ensuite été démentie et il s’est avéré que celui qui l’avait lancée était un escroc. Quant à la seconde, s’il est vrai que de l’aluminium a bien été ajouté à certains vaccins pour les booster, et que ce métal a, dans quelques cas, déclenché des réactions locales à l’endroit de l’injection, il n’a jamais entraîné d’accidents graves.

    […]

    On se gardera pourtant de reprendre à notre compte le vocable de « Big Pharma ». Pas seulement parce qu’on le retrouve systématiquement dans des bouches qui ont très mauvaise haleine, — est-ce un hasard ? — mais parce qu’il charrie une vision simpliste de ce à quoi nous faisons face et ne permet donc pas d’en saisir la complexité, les dynamiques et les rouages. « Big Pharma » est à l’ère des gouvernements biopolitiques revendiqués ce qu’était le mythe des deux cents familles au XIXe siècle. Il n’y a pas plus de gouvernement mondial secret que de Big Pharma, ce à quoi nous faisons face c’est à une coalition d’intérêts qui opèrent et prospèrent au sein d’un ordre du monde et d’une organisation sociale organisés par et pour eux. Il y a donc fort à parier que, à l’instar de toutes les structures étatiques, l’INSERM ne soit pas à l’abri de du lobbying général des grandes compagnies pharmaceutiques comme de l’influence de telle ou telle d’entre elles. Mais c’est justement parce qu’il s’agit d’une coalition d’intérêts particuliers et non pas d’une entité monolithique, qu’on peut compter sur l’existence de contradictions en son sein. Peut-on imaginer que s’il existait le moindre soupçon d’effets secondaires néfastes avec l’ARN, Johnson&Johnson et Astrazeneca, les concurrents sans ARN, épargneraient leurs rivaux d’une intense campagne de lobbying pour effrayer la population et récupérer tout le marché ? Et comment s’expliquer, sous le règne omnipotent de « Big Pharma » et du déjà un peu ancien « nouvel ordre mondial » que les stratégies sanitaires, idéologiques et politiques aient été aussi radicalement différentes des Etats-Unis à la France, d’Israël au Brésil, de la Suède à la Chine ?

    […]

    La vérité est à la fois beaucoup plus simple et complexe. Face à la pandémie, à la profondeur de ce qu’elle venait remettre en cause et au risque qu’elle faisait peser soudainement sur l’économie mondiale, les gouvernants ont paniqué. Et c’est cela que leurs litanies de mensonges devaient recouvrir, alors que tout leur pouvoir repose sur leur prétention à gérer et anticiper, ils ont dû bricoler, dans un premier temps du moins. Non pas pour sauver des vies mais pour préserver leur monde de l’économie. Au moment même où les appareils gouvernementaux de toutes les plus grandes puissances mondiales connaissaient leur plus grande crise de légitimité, certains ont voulu y voir le complot de leur toute puissance. Le complotiste aime les complots, il en a besoin, car sans cela il devrait prendre ses responsabilités, rompre avec l’impuissance, regarder le monde pour ce qu’il est et s’organiser.

    […]

    Dans la vidéo « La Résistance », dont le titre est illustré sans honte par des images de la seconde guerre mondiale, le Chant des Partisans en ouverture et Bella Ciao à la fin, on voit défiler les gourous anti-vax sus-cités. Renard Buté y nomme l’ennemi suivant le vocabulaire typique de QAnon : c’est l’ « Etat profond » et les « sociétés secrètes », il nous dit que le vaccin tue, que c’est un génocide qui est en cours, et qu’il faut s’y opposer par toutes sortes de moyens. La vidéo semble vouloir rallier les différentes chapelles antivax, de Réinfocovid au CNTf (organisation délirante, mêlant islamophobie, revendication du revenu garanti et permaculture, et partisane de rapatrier les troupes françaises pour… surveiller les frontières contre la « crise migratoire » et les banlieues), et après un appel à la fraternisation avec l’armée et la police (thème de prédilection du CNTf) débouche sur un autre appel… à la constitution d’une nouvelle banque qui serait entre les mains du peuple. Tout cela se mêle à des thèmes qui peuvent paraître pertinents aux yeux d’opposants radicaux au capitalisme : l’autonomie comme projet de vie, la manière de s’organiser et de faire des manifestations moins contrôlables, la démocratie directe… autant de thèmes et revendications qui pourraient sortir de bouches amies, voire des nôtres. Que ce genre de salmigondis touche pas mal de gens qui pourraient être des alliés, et que des amis proches puissent éventuellement avoir de l’indulgence pour ce genre de Renard fêlé, nous paraît un signe de l’ampleur de la secousse que la crise du Covid a provoquée dans les cerveaux.

    […]

    On a tendance, dans notre tradition très hégélienne de l’ultragauche à considérer que tout ce qui est négatif est intrinsèquement bon. Comme si par la magie de l’Histoire, la contestation de l’ordre des choses produisait automatiquement et mécaniquement la communauté humaine disposée à un régime de liberté supérieur. Pourtant, lorsque l’on se penche sur la nébuleuse anti-vaccin, c’est-à-dire sur les influenceurs et porte-paroles qui captent l’attention sur les réseaux sociaux, organisent et agrègent les énoncés et les rassemblements, on s’aperçoit qu’une écrasante majorité baigne depuis de longues années dans l’extrême droite la plus bête et la plus rance. Militaires à la retraite, invités hebdomadaires de radio courtoisie, lobbyistes contre les violences féminines (oui, oui...), il suffit de passer une heure à « googliser » ces porte-paroles autoproclamés pour avoir une idée assez précise des milieux dans lesquels ils grenouillent. Certes, on pourrait être magnanimes et essayer d’imaginer que l’épidémie de Covid ait pu transformer de telles raclures en généreux camarades révolutionnaires mais comment s’expliquer que les seules caisses de résonances que trouvent leurs théories alternatives sur le virus et l’épidémie soient Egalité et Réconciliation, Sud Radio, France Soir, Florian Phillipot, on en passe et des pires ? En fait, si on se peut se retrouver d’accord sur des énoncés formels, on bute bien vite sur un point fondamental, c’est-à-dire éthique : la manière dont on est affecté par une situation et à la façon que l’on a de se mouvoir en son sein. En l’occurrence, ce qui rend tous ces « rebelles » anti-macron aussi compatibles avec la fange fasciste c’est l’affect de peur paranoïaque qu’ils charrient et diffusent et qui sans surprise résonne absolument avec une longue tradition antisémite, xénophobe, etc. Et c’est là que l’on peut constater une différence qualitative énorme avec le mouvement gilets jaunes. Eux, partaient d’une vérité éprouvée et partagée : leur réalité matérielle vécue comme une humiliation. C’est en se retrouvant, sur les réseaux sociaux puis dans la rue, qu’ils ont pu retourner ce sentiment de honte en force et en courage. Au cœur du mouvement antivax se loge une toute autre origine affective, en l’occurrence la peur, celle qui s’est distillée des mois durant. La peur d’être contaminé, la peur d’être malade, la peur de ne plus rien comprendre à rien ; que cette peur du virus se transforme en peur du monde puis du vaccin, n’a finalement rien de surprenant. Mais il nous faut prendre au sérieux cette affect particulier et la manière dont il oriente les corps et les esprits. On ne s’oriente pas par la peur, on fuit un péril opposé et supposé, quitte à tomber dans les bras du premier charlatan ou sauveur auto-proclamé. Il n’y a qu’à voir les trois principales propositions alternatives qui agrègent la galaxie antivax : Didier Raoult et l’hydroxychloroquine, Louis Fouché et le renforcement du système immunitaires, l’Ivermectine et le présumé scandale de son efficacité préventive. Le point commun de ces trois variantes et qui explique l’engouement qu’elles suscitent, c’est qu’elles promettent d’échapper au virus ou d’en guérir. Toutes disent exactement la même chose : « Si vous croyez en moi, vous ne tomberez pas malade, je vous soignerai, vous survivrez. » Mot pour mot la parole biopolitique du gouvernement, dans sa mineure.

    […]
    Dans la soirée évoquée, ce n’est pas « quelqu’un du public » mais bien Matthieu Burnel lui-même qui avait ironisé sur les suceurs de cailloux !

    Parce que le pouvoir n’a jamais été aussi technocratique, livide et inhumain, certains tendent une oreille bienveillante aux premiers charlatans venus leur chanter « le vivant ». Mais l’engrenage est vicieux et une fois qu’on a adhéré à une supercherie du simple fait qu’elle prétende s’opposer au gouvernement, on a plus d’autre choix que de s’y enferrer et d’y croire. Lors d’une discussion un lundisoir, une personne du public avait commis quelques blagues peu finaudes à propos d’antivax qui lécheraient des pierres pour se soigner du cancer, et cela a apparemment provoqué quelques susceptibilités. Le problème en l’occurrence, c’est que cette plaisanterie n’était caricaturale que dans sa généralisation certainement abusive. Il n’en est pas moins vrai qu’Olivier Soulier, cofondateur de Réinfocovid assure soigner l’autisme et la sclérose en plaque par des stages de méditation et de l’homéopathie, que ce même réseau promulguait des remèdes à base de charbon aux malheureux vaccinés repentis pour se « dévacciner ». Autre nom, autre star, Jean-Dominique Michel, présenté comme l’un des plus grands experts mondiaux de la santé, il se propulse dès avril 2020 sur les devants de la scène grâce à deux vidéos sur youtube dans lesquelles il relativise l’importance et la gravité de l’épidémie, soutient Raoult et son élixir, et dénonce la dictature sanitaire à venir. Neurocoach vendant des séances de neurowisdom 101, il est membre d’honneur de la revue Inexploré qui assure soigner le cancer en buvant l’eau pure de l’une des 2000 sources miraculeuses où l’esprit des morts se pointe régulièrement pour repousser la maladie. Depuis, on a appris qu’il ne détenait aucun des diplômes allégués et qu’il s’était jusque-là fait remarquer à la télévision suisse pour son expertise en football et en cartes à collectionner Panini. Ses « expertises » ont été partagées par des millions de personnes, y compris des amis et il officie désormais dans le Conseil Scientifique Indépendant, épine dorsale de Réinfocovid, première source d’information du mouvement antivax. Ces exemples pourraient paraître amusants et kitchs s’ils étaient isolés mais ils ne le sont pas.

    […]

    Historiquement, ce qui a fait la rigueur, la justesse et la sincérité politique de notre parti, - et ce qui fait qu’il perdure-, c’est d’avoir toujours refusé de se compromettre avec les menteurs et les manipulateurs de quelque bord qu’ils soient, de s’être accrochés à une certaine idée de la vérité, envers et contre tous les mensonges déconcertants. Que le chaos de l’époque nous désoriente est une chose, que cela justifie que nous perdions tout repère et foncions tête baissée dans des alliances de circonstances en est une autre. Il n’y a aucune raison d’être plus intransigeant vis-à-vis du pouvoir que de ses fausses critiques.

    […]

    Au moment où l’idée même que l’on se faisait de la vie se trouvait acculée à être repensée et réinventé, on a critiqué les politiciens. Quand le gouvernement masquait si difficilement sa panique et son incapacité à exercer sa fonction fondamentale et spirituelle, prévoir, on a entendu certains gauchistes même anarchistes caqueter : si tout cela arrive, c’est qu’ils l’ont bien voulu ou décidé. Ironie cruelle, même lorsque l’État se retrouve dans les choux avec le plus grand mal à gouverner, il peut compter sur ses fidèles contempteurs pour y déceler sa toute puissance et s’en sentir finauds.

    Faire passer des coups de force, de l’opportunisme et du bricolage pour une planification méthodique, maîtrisée et rationnelle, voilà le premier objectif de tout gouvernement en temps de crise. En cela, il ne trouve pas meilleur allié que sa critique complotiste, toujours là pour deviner ses manœuvres omnipotentes et anticiper son plein pouvoir. C’est en cela que le gouvernant a besoin du complotiste, il le flatte.

    #Serge_Quadruppani #covid #antivax #gauche #émancipation #réflexion #science

  • L’Etat doit-il nous manipuler pour notre bien (commun) ?
    https://www.franceculture.fr/emissions/la-grande-table-idees/l-etat-doit-il-nous-manipuler-pour-notre-bien-commun

    Les politiques publiques peuvent-elles s’adapter à notre nature humaine ? Doivent-elles nous manipuler pour le faire ? La chercheuse en sciences cognitives Coralie Chevallier et l’économiste Mathieu Perona explorent ces questions dans leur livre "Homo Sapiens dans la cité" (Puf).

    Un paquet de cigarettes dont le prix augmente de 10% en 2020 pour décourager le tabagisme.• Crédits : SOPA Images - Getty
    Bien que l’économie ait mis en avant un #Homo_œconomicus rationnel, l’humain est finalement partiellement irrationnel, mais selon des mécanismes cognitifs connus et donc prévisibles nommés biais comportementaux [ ben voyons...ndc] . Dans leur livre Homo Sapiens dans la cité : comment adapter l’action publique à la psychologie humaine, Coralie Chevallier, chercheuse en sciences cognitives et comportementales à l’ENS-PSL et l’Inserm, et Mathieu Perona, directeur exécutif de l’Observatoire du bien-être du Centre pour la recherche économique et ses applications (CEPREMAP), étudient comment l’évolution a conditionné nos comportements ainsi que le potentiel de ces biais comportementaux.

    Ces mécanismes cognitifs – qui ont trait à la #coopération, à la réputation, à la procrastination et à une série de plus petits réflexes cognitifs – peuvent être des freins à certains comportements des individus, mais ils constituent aussi des leviers d’action qui peuvent être utilisés pour influencer ces mêmes comportements. Comme l’explique Coralie Chevallier à titre d’exemple, "le poids de la complexité administrative est sous-estimé dans l’efficacité de l’action publique or c’est un levier efficace pour améliorer l’accès aux droits financiers." Autre exemple, en Inde, l’économiste Esther Duflo a constaté que le fait de donner un sac de lentilles en échange de chaque injection suffisait à faire augmenter le taux de #vaccination.

    Dans les mains des acteurs publics, ces biais cognitifs particuliers à la nature humaine peuvent être des moyens de manipuler les individus pour leur bien et pour le bien commun. Ces pratiques sont particulièrement utiles dans le domaine de la #santé_publique (tabagisme, vaccination, alcoolisme, don de sang, etc...), de l’éducation et de l’environnement. Par rapport à la vaccination, Coralie Chevallier précise que parmi les outils comportementaux testés, deux fonctionnent : "le premier c’est la simplification du parcours usager, de la prise de rendez-vous à l’inscription automatique pour un deuxième rendez-vous, et le deuxième c’est convaincre. Ceux qui hésite ont des raisons d’hésiter et il faut prendre le temps de la pédagogie." Les messages et images de prévention des effets à long terme du tabagisme ajouté sur les paquets de cigarettes sont un exemple de politique publique ayant recours aux outils comportementaux. Mathieu Perona précise que "ce que fournissent les #sciences_cognitives, c’est un cadre pour mieux repérer l’utilisation des raccourcis de l’esprit humain. Avec, on peut se demander : est-ce que cette utilisation est légitime ou pas ? Est-ce qu’elle sert mon propre intérêt ou pas ?".

    En effet, dans les mains des mauvais acteurs, ces biais peuvent-ils devenir des formes de manipulation ou de paternalisme et avoir des conséquences néfastes sur les individus ? Coralie Chevallier et Mathieu Perona détaillent aussi qu’à partir du moment où les outils comportementaux sont utilisés intentionnellement à l’encontre de l’intérêt des individus, cela cesse d’être #éthique. Les acteurs publics ont ainsi une responsabilité supplémentaire à l’égard des citoyens : réguler les utilisations des biais comportementaux même si "quand on règlemente, on essaye aussi d’influencer le comportement des citoyens dans une certaine direction," rappelle Coralie Chevallier. Comme exemple, Mathieu Perona cite les périodes dites de friction, en particulier la période d’attente obligatoire après l’achat d’une arme à feu instaurée aux Etats-Unis qui empêche les achats impulsifs. Cela a permis une réduction du nombre d’incidents à l’arme à feu.

    Dilemme du capitalisme. Le #capitalisme du « bien commun » cherche sa voie. Le brouet idéologique de l’homo œconomicus surcode l’agir humain, le mutile. Et si la coopération (le #transindividuel) précède sa mise en coupe réglée pour le profit comment fait-on si on la détruit et on l’empêche ?
    #nudge (la face « noble » : l’exemple du signal piéton) #intelligence_sociale (une drôle de version) #cognitivisme #économie

  • A Hongkong, le désarroi des « ex-covidés » contraints à l’isolement
    https://www.lemonde.fr/international/article/2022/01/05/a-hongkong-le-desarroi-des-ex-covides-contraints-a-l-isolement_6108277_3210.

    A Hongkong, le désarroi des « ex-covidés » contraints à l’isolement
    Un nouvel espace pour personnes guéries a ouvert, dimanche 2 janvier, dans l’un des halls du centre d’exposition Asia World. Témoignages de ces « isolés » vivant dans des conditions kafkaïennes, où seule compte la « procédure ».« Le pire de tout, ce n’est ni l’inconfort ni le manque complet d’intimité, c’est l’absence totale d’explication et de communication sur les raisons de notre présence ici ! » Cette personne, qui s’est confiée au Monde sous le couvert de l’anonymat, est l’une des premières à avoir été envoyées dans le nouvel espace d’isolement pour « ex-covidés » de Hongkong, installé au sein du centre d’exposition Asia World Expo, ouvert dimanche 2 janvier. En vertu de la nouvelle politique annoncée par le gouvernement, fin octobre 2021, les patients guéris ne doivent plus seulement s’imposer une période d’isolement après leur séjour à l’hôpital, mais, en dépit de leur non-contagiosité, ils doivent le faire sous surveillance et en groupe, dans l’un des centres de quarantaine ad hoc.
    Déjà mobilisé en 2020 pour accueillir les malades légers du Covid-19 (Hongkong hospitalise tous ses cas, même asymptomatiques), l’Asia World Expo vient donc d’être transformé en un gigantesque dortoir public pour patients guéris. Pour l’heure, une cinquantaine de personnes, principalement des résidents étrangers de Hongkong, y sont installées. Leur isolement est d’ailleurs relatif puisque les pensionnaires confinés dans cet espace de la taille d’environ deux terrains de football vivent dans une grande promiscuité. lls n’ont, de surcroît, accès ni à l’air libre ni à la lumière du jour. Il leur est interdit de se faire livrer des repas de l’extérieur et sont constamment surveillés. Certains se plaignent de la température glaciale due à l’air conditionné, qui les oblige à porter leur manteau jour et nuit.
    Les quelque cinq cents box d’environ 12 mètres carrés chacun, entourés de trois cloisons, sont collés les uns aux autres, par blocs de dix-huit. Chaque espace individuel est équipé d’un lit d’hôpital sur roulettes, d’une tablette de travail, d’une chaise en plastique et d’une commode. Les hommes et les femmes sont installés dans deux zones distinctes, mais tous ont droit aux mêmes pyjamas des hôpitaux de Hongkong, taillés depuis l’époque coloniale dans un indémodable tartan, vert, bleu et blanc. Dans cet environnement, le coin détente équipé de canapés colorés et d’une télévision ne parvient à combattre l’aspect angoissant d’un lieu totalement déshumanisé, rendu plus glauque encore par la lueur blafarde de grosses lampes industrielles, dont la moitié restent allumées toute la nuit.
    Chaque cellule ressemble plus à un stand d’exposition donnant sur l’allée-couloir qu’à une chambre. Les images du site évoquent une œuvre dystopique, une installation surréaliste où chaque être humain se trouve dans une case rigoureusement identique à celle du voisin, relié à sa vraie vie par son écran. Séparés les uns des autres par une simple cloison en Plexiglas et sans le moindre rideau pour offrir un minimum d’intimité, les « isolés » sont constamment exposés aux regards. Les seuls endroits où le « patient » peut savourer un peu de solitude sont les salles d’eau et les toilettes, installées dans un conteneur à l’extérieur du bâtiment. « Ils ont l’air convaincus que nous sommes malades, en dépit du fait que nous avons tous été négatifs aux tests », un des pensionnaires. Des stations médicales automatisées sont mises à la disposition des anciens malades, obligés, une fois par jour, de contrôler leur tension et leur température. Les résultats sont envoyés automatiquement à des infirmiers invisibles, qui réagissent parfois en téléphonant. « Ils nous appellent régulièrement pour nous demander si nous n’avons pas de symptômes du Covid. Ils ont l’air convaincus que nous sommes malades, en dépit du fait que nous avons tous été négatifs aux tests à plusieurs reprises. C’est totalement absurde », raconte un des pensionnaires de l’Asia World Expo. Il constate, comme tous ses camarades d’infortune, que, depuis le début de cette opération, ils n’ont vu aucun responsable de ce système et n’ont eu affaire qu’à des exécutants. Leur maître mot : la « procédure » à respecter. « Nous n’avons aucune idée de la raison de notre transfert ici, que j’ai appris la veille de ma sortie de l’hôpital, sans la moindre explication. On a été amenés en bus, les gens étaient restés en pyjama… Il n’y a personne à qui nous adresser. Déjà, à l’hôpital, les infirmiers et les médecins disaient que ce n’était pas eux qui décidaient. Et quand on appelle nos consulats, ils assurent tous qu’il s’agit d’une politique locale sur laquelle ils n’ont aucune prise », témoigne un autre « isolé ». « Quand quelqu’un est privé de sa liberté, un droit élémentaire est qu’il soit informé des raisons de sa situation », commente un avocat des droits de l’homme, consulté sur cette situation, qui, dans le contexte de plus en plus punitif de Hongkong, a souhaité, lui aussi, conservé l’anonymat. Dans le grand hall des guéris isolés, les journées sont rythmées par des annonces incessantes qui résonnent de loin, comme dans un aéroport ; une voix doucereuse rappelle l’obligation du port du masque et l’importance de la distanciation physique. Trois fois par jour, et toujours en trois langues (cantonais, mandarin, anglais), ils annoncent aussi que les repas sont servis et qu’il faut aller chercher sa boîte. « Il y a tellement d’annonces qu’il est presque impossible de passer un appel professionnel », affirme un jeune homme d’affaires, qui aura passé trente-cinq jours sous « surveillance », sans n’avoir jamais eu de fièvre ou de symptômes. Les personnes présentes dans ce centre étaient toutes positives au virus soit à leur arrivée à Hongkong soit pendant leur séjour de quarantaine obligatoire à l’hôtel (vingt et un jours pour la quasi-totalité des visiteurs) ; elles ont donc toutes déjà passé au moins quatorze jours à l’hôpital.
    La nouvelle politique exige en outre une charge virale extrêmement faible pour être autorisé à sortir des centres de soin. Dès l’annonce de cette nouvelle mesure, en octobre 2021, le professeur Ben Cowling, chef du département d’épidémiologie de l’université de Hongkong, l’avait qualifiée de « gaspillage de ressources, qui nuit activement au bien-être du patient sans apporter aucun bénéfice à la communauté. C’est de toute évidence contraire à l’éthique ». « On a la preuve, sur la base de plus de 10 000 patients (…) que, dès lors qu’un médecin estime qu’un patient n’est plus contagieux, il n’y a plus aucun risque pour la communauté à le laisser rentrer chez lui », a-t-il affirmé, mercredi, au Monde. Il rappelle qu’il n’y a pas eu un seul cas documenté de transmission par un patient soigné pour le Covid à Hongkong, après son retour à la maison. Hongkong était déjà à l’avant-garde, avec la Chine, des mesures extrêmes dans sa gestion zéro Covid de la crise sanitaire. Mais l’ouverture de ces centres d’isolement pour personnes saines franchit un cap. Au bout de deux ans, le bilan de l’épidémie est de 213 morts et de 12 761 cas – la plupart importés et donc interceptés à la frontière ou pendant les premiers jours de quarantaine.
    Depuis l’apparition du premier cas de Covid contaminé par Omicron sur le territoire, dans un restaurant, fin décembre 2021, plus de deux cents personnes ont été envoyées dans un autre camp de quarantaine, situé à Penny’s Bay, pendant au moins deux semaines. La sévérité des mesures risque de se resserrer encore dans les jours à venir avec la prise de conscience que le nouveau variant circule déjà de manière significative.
    Pour autant, aucun média local n’a relevé le problème de légitimité médicale, voire de légalité, de ces séjours. Il faut dire que l’essentiel de la presse d’opposition de Hongkong a disparu au cours de ces six derniers mois et que le nouveau Parlement, investi lundi, est entièrement composé de « patriotes », soigneusement sélectionnés par les autorités et la police. Et les députés sont unis derrière la chef de l’exécutif, Carrie Lam. Paradoxalement, cette dernière est en faveur de la réouverture des frontières avec la Chine, où le nombre de foyers de Covid-19 se multiplie. Mercredi, Hongkong a interdit, pour deux semaines, l’arrivée de voyageurs en provenance de huit pays, dont la France, les Etats-Unis, le Royaume-Uni ou l’Inde.

    #Covid-19#migrant#migration#hongkong#chine#zerocovid#frontiere#circulation#quarantaine#ethique#camp#grandebretagne#inde#etatsunis#france

  • De la défense des savoirs critiques. Quand le pouvoir s’en prend à l’autonomie de la recherche

    L’autonomie de la recherche et celle des universités sont aujourd’hui remises en cause par le #pouvoir_politique, soutenu par certains intellectuels. Les récentes polémiques autour des « #déviations_identitaires » et du supposé caractère idéologique des #sciences_sociales en sont des manifestations visibles.
    Cet essai interroge les notions d’#engagement et de distanciation critiques en les situant dans l’histoire du temps présent, puis en envisageant trois moments où s’est posée la question de l’autonomie de l’université et des savoirs : l’affaire Dreyfus, Mai-Juin 1968, le mouvement de contestation de 2019-2020 contre la loi de programmation de la recherche.
    Cette mise en perspective conduit à appréhender plus généralement le rapport entre #science et #valeurs : en contestant les lectures dogmatiques des énoncés classiques d’Émile Durkheim et de Max Weber, ce livre invite à repenser l’idée de #neutralité et à fonder autrement l’#éthique de la #discussion_critique.
    Alors que de nouvelles approches académiques, soulignant l’imbrication des #dominations, suscitent inquiétudes et rejet, les auteurs montrent qu’elles permettent de penser un #universalisme_pluriel pour la société d’aujourd’hui et de demain.

    https://www.editionsladecouverte.fr/de_la_defense_des_savoirs_critiques-9782348073069
    #livre #autonomie #recherche #pouvoir #savoirs_critiques #université

  • Quand s’effondrent toutes les digues

    La chasse aux non-vaccinés est ouverte. Par l’État et ses représentants, par le gouvernement et de nombreux élus. Par des journalistes et des experts qui franchissent les limites de l’acceptable. Par des médecins aussi, qui appellent à ne pas prendre en charge les non vaccinés. Où va-t-on, quand s’effondrent toutes les digues de l’éthique ?

    https://blogs.mediapart.fr/pascal-maillard/blog/040122/quand-s-effondrent-toutes-les-digues
    #vaccins #vaccination #non_vaccinés #chasse_aux_non-vaccinés #chasse_aux_sorcières #éthique #covid-19 #coronavirus #responsabilité #irresponsabilité

  • Manifeste pour une ville accueillante
    https://metropolitiques.eu/Manifeste-pour-une-ville-accueillante.html

    En plaçant l’hospitalité au centre de sa réflexion, l’architecte Chantal Deckmyn propose un riche manuel sur l’espace public contemporain. L’auteure interroge les conditions d’un réenchantement de l’urbain, s’inscrivant ainsi dans une longue généalogie de manifestes pour la ville. Avec Lire la ville, l’architecte Chantal Deckmyn entend aborder de front la manière dont l’urbain contemporain se rend hostile aux populations les plus fragiles : « Pour ceux qui n’ont pas de maison et sont de fait enfermés #Commentaires

    / #espace_public, hospitalité, #sans-abri, urbanité, #rue

    #hospitalité #urbanité
    https://metropolitiques.eu/IMG/pdf/met-fe_riel4.pdf

  • Il #Politecnico_di_Torino a fianco di #Frontex. Sul rispetto dei diritti umani, intanto, cade il silenzio

    Un consorzio italiano si è aggiudicato un bando per la produzione di mappe e cartografie volte a “supportare le attività” dell’Agenzia che sorveglia le frontiere esterne dell’Ue. Iniziative in alcuni casi contestate per il mancato rispetto dei diritti di migranti e richiedenti asilo. Dal #PoliTo fanno sapere di non conoscere l’utilizzo finale dei servizi prodotti

    Il Politecnico di Torino è al fianco di Frontex nel controllo delle frontiere esterne dell’Unione europea. L’Università, in collaborazione con l’associazione-Srl #Ithaca, centro di ricerca “dedicato al supporto di attività umanitarie in risposta a disastri naturali”, si è aggiudicata nel luglio 2021 un bando da quattro milioni di euro per la produzione di mappe e infografiche necessarie “per supportare le attività” dell’Agenzia europea della guardia di frontiera e costiera. Attività che spesso si traducono -come denunciato da numerose inchieste giornalistiche- nella violazione sistematica del diritto d’asilo lungo i confini marittimi e terrestri europei. Nonostante questo, fonti del Politecnico fanno sapere di “non essere a conoscenza dell’utilizzo dei dati e dei servizi prodotti” e che non sono autorizzate a rilasciare interviste sull’oggetto del contratto.

    È possibile analizzare in parte il contenuto dell’attività richiesta grazie al bando pubblicato nell’ottobre 2020 da Frontex (https://ted.europa.eu/udl?uri=TED:NOTICE:401800-2020:TEXT:EN:HTML). La produzione di servizi cartografici aggiornati è necessaria per sistematizzare i diversi tipi di informazioni utili a svolgere l’attività dell’Agenzia: “L’analisi dei rischi, la valutazione delle criticità e il monitoraggio della situazione alle frontiere esterne dell’Unione europea e nell’area pre-frontaliera che è costantemente tenuta sotto controllo e analizzata” si legge nei documenti di gara.

    L’appalto riguarda la produzione di diverse tipologie di cartografia. Circa 20 mappe di “riferimento” in formato A0 in cui vengono segnalati i confini amministrativi, i nomi dei luoghi e le principali caratteristiche fisiche come strade, ferrovie, linee costiere, fiumi e laghi a cui vengono aggiunte “caratteristiche topografiche, geologiche, di utilità e climatiche”. Mappe “tematiche” che mostrano una “variabilità spaziale di un tema o di un fenomeno, per esempio la migrazione, criminalità, nazionalità, operazioni, ricerca e soccorso, ecc” oltre che le informazioni geologiche e morfologiche del territorio. Infine, la produzione di infografiche che integrano dati e grafici con la mappa. L’obiettivo è quello di ottenere mappe ad alta risoluzione che possano essere utilizzate per “le analisi, la visualizzazione e la presentazione oltre che la proiezione a muro basata sui requisiti richiesti dell’utente e mirata a un pubblico specifico a sostegno di Frontex e dei suoi parti interessanti”. La durata del contratto è di due anni, con la possibilità di prorogarlo per un massimo di due volte, ognuna delle quali per un periodo di 12 mesi.

    Nei documenti di gara non è specificata la zona oggetto della produzione di mappe. Dopo la richiesta di chiarimenti da parte dei partecipanti, l’Agenzia ha indicato come “previsioni a grandi linee” che l’area di interesse potrebbe estendersi lungo il confine tra Polonia e Russia, nello specifico a Kaliningrad Oblast una cittadina russa che affaccia sul Baltico, per un totale di 2mila chilometri quadrati con la possibilità di mappe specifiche su punti di attraversamento del confine per una superficie di 0,25 chilometri quadrati. Non è dato sapere, però, se quella sia la zona reale oggetto della cartografia o meno. Si conoscono invece gli “intervalli” delle scale di grandezza delle mappe che vanno da un centimetro sulla carta a 50 metri in caso di strade cittadine, a uno su 250 chilometri con riferimento a una mappa di un intero Stato.

    Altreconomia ha richiesto a Frontex di visionare “tutti i documenti disponibili” presentati dal Politecnico di Torino e Ithaca srl per partecipare al bando. L’Agenzia ha risposto che “la loro divulgazione potrebbe minare la protezione degli interessi commerciali delle persone giuridiche compresa la proprietà intellettuale”. L’accesso alle informazioni è stato negato “perché nessun interesse pubblico preponderante che è oggettivo e generale e non indistinguibile da interessi individuali è accertabile nel caso di specie”. Per gli stessi motivi nemmeno un accesso parziale è possibile.

    Ithaca Srl ha risposto che “da contratto non è possibile rilasciare alcuna intervista” perché tutti i dettagli disponibili sono stati inseriti nel comunicato stampa “approvato dall’Agenzia”. Nel darne notizia sul sito di PoliFlash, il portale delle notizie di PoliTo, il direttore di Ithaca Piero Boccardo aveva dichiarato che “la fornitura di prodotti cartografici a Frontex è una nuova sfida che ci rende orgogliosi di una serie di collaborazioni con le maggiori organizzazioni internazionali”; un’opportunità, secondo il professore, “per contribuire operativamente a supportare le attività di monitoraggio del territorio”. Ithaca Srl è una società interamente controllata dall’associazione senza scopo di lucro Ithaca che si occupa di “osservazione della terra a sostegno delle emergenze umanitarie”. Alla richiesta di chiarimenti sull’utilizzo finale dei prodotti forniti dal consorzio italiano, la risposta è stata che “non si è a conoscenza dell’utilizzo dei dati” e che per conoscere tale utilizzo era necessario rivolgersi direttamente a Frontex. Andrea Bocco, direttore del Dipartimento interateneo di Scienze, progetto e politiche del territorio del Politecnico (Dist), che ha curato l’organizzazione tecnica del servizio e valuterà la qualità dei prodotti sottolinea come “il progetto si inquadra perfettamente nell’obiettivo strategico del Dipartimento, di sviluppare un laboratorio capace di elaborare e gestire dati spaziali anche di grande complessità”.

    Molto chiara è la strategia dell’Agenzia che sorveglia le frontiere esterne europee. Nel braccio di ferro nel confine orientale, dove la Bielorussia “spinge” le persone in transito verso Polonia e Lituania, nonostante la morte di tre persone per ipotermia proprio sul confine polacco, Frontex ha elogiato la gestione della situazione da parte del governo di Varsavia, città in cui l’Agenzia ha la sua sede centrale.

    Sono numerose anche le denunce del coinvolgimento di agenti di Frontex nelle violazioni dei diritti di migranti e richiedenti asilo nel Mediterraneo centrale, nell’Egeo e nei Paesi balcanici. Non sono casi singoli. L’obiettivo di Frontex resta quello di allontanare le persone richiedenti asilo prima che arrivino sul territorio europeo. Come denunciato in un documento pubblicato nell’agosto di quest’anno da ventidue organizzazioni che chiedono il definanziamento dell’Agenzia, anno dopo anno, l’investimento economico si è concentrato in larga parte sulle risorse di terra e non su quelle marittime.

    Il Politecnico, nel comunicato, scrive che “le responsabilità di Frontex sono state ampliate nel 2016 alla lotta alla criminalità transfrontaliera e ai servizi di ricerca e di salvataggio nel contesto della sorveglianza delle frontiere marittime”. Ma è così solo sulla carta. Dal 2016 al 2018 i Paesi europei hanno coperto il 100% del fabbisogno aereo di Frontex, con percentuali molto più basse rispetto alle navi richieste: il 48% nel 2016, il 73% nel 2017 e il 71% nel 2018. Nel 2019, complice l’aumento del potere d’acquisto dell’Agenzia le percentuali sono rimaste più basse ma continuano sulla stessa lunghezza d’onda: i singoli Stati hanno contribuito per l’11% sulle navi e il 37% sugli arei. Nonostante queste percentuali, dal 2015 Frontex ha investito 100 milioni di euro nel leasing e nell’acquisizione di mezzi aerei da impiegate nelle sue operazioni (charter, aerostati, droni di sorveglianza).

    Lo scorso 14 ottobre 2021 l’Agenzia ha dato notizia dell’utilizzo per la prima volta di un aerostato con l’obiettivo di “individuare attraversamenti illegali dei confini, supportare le operazioni di search and rescue e contrastare i crimini transfrontalieri”.

    Dal 2015 al 2021, però, non c’è stato nessun investimento per l’acquisizione o il leasing per beni marittimi. Una volta individuate le persone in difficoltà in mare, l’Agenzia non ha come obiettivo il salvataggio bensì il respingimento delle stesse verso i Paesi di partenza. Un’inchiesta pubblicata in aprile dal Der Spiegel lo ha dimostrato: dal quartier generale di Varsavia, in diverse operazioni di salvataggio, venivano contattate le milizie libiche. Il monitoraggio del territorio (e del mare) non ha come scopo solamente il “contrasto” alle reti di contrabbando ma anche l’individuazione delle persone, migranti e richiedenti asilo, che tentano di raggiungere l’Ue e vengono sistematicamente respinte utilizzando qualsiasi mezzo disponibile. Cartografia inclusa.

    https://altreconomia.it/il-politecnico-di-torino-a-fianco-di-frontex-sul-rispetto-dei-diritti-u

    #université #recherche #complexe_militaro-industriel #frontières #migrations #contrôles_frontaliers #Turin #consortium #cartographie #géographie
    #Pologne #Russie #Kaliningrad_Oblast #Piero_Boccardo #Andrea_Bocco

    • Politecnico e Ithaca insieme per la produzione di cartografia per l’Agenzia Europea Frontex

      Frontex, l’Agenzia europea della guardia di frontiera e costiera – dal 2004 impegnata nel controllo della migrazione e la gestione delle frontiere e le cui responsabilità sono state ampliate nel 2016 alla lotta alla criminalità transfrontaliera e ai servizi di ricerca e di salvataggio nel contesto della sorveglianza delle frontiere marittime – ha affidato a un consorzio composto da Associazione Ithaca, DIST - Dipartimento Interateneo di Scienze, Progetto e Politiche del Territorio del Politecnico e Ithaca Srl un importante contratto per la produzione di cartografia.

      L’incarico prevede la produzione di cartografia digitale, mappe di infografica e map book utili all’attività dell’Agenzia. Il contratto ha una durata di 24 mesi, rinnovabile sino a un massimo di altri 24 mesi, con un budget totale di 4 milioni di euro.

      Il professor Piero Boccardo, Presidente di Ithaca Srl, che curerà la produzione cartografica, riferisce che “la fornitura di prodotti cartografici all’Agenzia europea Frontex è una nuova sfida che ci rende orgogliosi di una serie di collaborazioni con le maggiori organizzazioni internazionali. Una nuova opportunità per contribuire operativamente a supportare le attività di monitoraggio del territorio, come già peraltro testimoniato dai nove anni di attività 7/24/365 che Ithaca ha profuso nell’ambito del servizio Copernicus Emergency Management”. Il professor Stefano Corgnati, Vice Rettore alla Ricerca e Presidente dell’Associazione Ithaca, mandataria del consorzio, ricorda che “la collaborazione con Frontex rappresenta il primo esempio di come l’ecosistema del Politecnico di Torino, rappresentato dai suoi Dipartimenti e dal sistema delle società partecipate, possa essere funzionale alla piena integrazione tra le attività di ricerca e quelle di trasferimento tecnologico”.

      Il professor Andrea Bocco, Direttore del DIST, che ha curato l’organizzazione tecnica del servizio e che valuterà la qualità dei prodotti, ricorda che “questo progetto si inquadra perfettamente nell’obiettivo strategico del Dipartimento, di sviluppare un laboratorio capace di elaborare e gestire dati spaziali anche di grande complessità. Tale obiettivo è un elemento essenziale del progetto di Eccellenza del DIST, finanziato dal Ministero dell’Università e della Ricerca, che rafforza il carattere interdisciplinare della ricerca e la capacità di realizzare prodotti e servizi ad elevato contenuto di innovazione.”

      https://poliflash.polito.it/in_ateneo/politecnico_e_ithaca_insieme_per_la_produzione_di_cartografia_per_l

    • “Non a fianco di Frontex”. Chi si dissocia dall’accordo del Politecnico di Torino

      “Non si può lavorare con chi come Frontex respinge, fomenta xenofobia, uccide”, denuncia il professor Michele Lancione. Una presa di posizione pubblica che rompe il silenzio interno al Politecnico di Torino dopo l’accordo con l’agenzia Frontex per la produzione di mappe e cartografie. C’è un altro modo di pensare e vivere l’accademia

      “Le azioni erano mostruose, ma chi le fece era pressoché normale, né demoniaco né mostruoso”.
      Hannah Arendt

      Sono un accademico del Dipartimento Interateneo di Scienze, Progetto e Politiche del Territorio (DIST) del Politecnico e dell’Università di Torino. Scrivo questo testo per dissociarmi pubblicamente dall’accordo siglato tra il mio Dipartimento, il Politecnico di Torino, Ithaca Srl e Frontex, l’Agenzia europea della guardia di frontiera e costiera.

      Come evidenzia l’articolo pubblicato da Altreconomia, l’accordo, che prevede la produzione di cartografia presso i laboratori del mio dipartimento su commissione di Frontex, è stato annunciato il giorno 14 luglio 2021, con comunicato stampa. Nel comunicato, si afferma che DIST e Ithaca saranno coinvolti nella “produzione di cartografia digitale, mappe di infografica e map book utili all’attività dell’Agenzia”. A livello intellettuale e umano, non mi sento rappresentato dalla posizione dell’istituzione per cui lavoro, che ha scelto di definire l’accordo con Frontex come un progetto che “si inquadra perfettamente nell’obiettivo strategico del Dipartimento”. La questione non è solo personale, ma politica.

      L’Agenzia europea della guardia di frontiera e costiera è stata accusata a più riprese -da Ong, attivisti e agenzie internazionali- di essere direttamente coinvolta nei violenti respingimenti di migranti alle frontiere europee. Il più noto è il caso greco, ora discusso presso la Corte europea di giustizia, dove non solo si ha la certezza dell’illegalità dei respingimenti forzati operati dell’Agenzia, ma anche del ruolo della stessa nel distruggere documenti che evidenziano l’uso illegale della forza per respingere i rifugiati verso la Turchia. Questo episodio è solo l’apice di una strategia operata dell’Unione europea, attraverso Frontex, per la gestione dei confini comunitari attraverso principi espulsivi, razzializzanti e letali per coloro che si spostano per cercare protezione nel continente.

      Come accademico critico e cittadino impegnato in primo piano, attraverso il privilegio della mia posizione, nel comprendere e nel combattere le violente politiche di creazione ed espulsione “dell’altro” che governano l’approccio europeo nella gestione della “questione migrante”, ho fatto tutto quello che era in mio potere per sottolineare la gravità di questo accordo tra un’università pubblica -il mio dipartimento- e Frontex. Con alcuni colleghi mi sono mobilitato, sin dal 14 luglio (giorno in cui sono venuto a conoscenza dell’accordo) per questionare quanto deciso. Abbiamo preso voce nel Consiglio di Dipartimento, in cui l’accordo è stato presentato, ponendo la gravità della decisone presa. Abbiamo poi lavorato per comprendere se fosse possibile annullare l’appalto. Abbiamo anche chiesto che tale attività non venisse svolta in nome di tutto il dipartimento, ma che i singoli coinvolti se ne prendessero il peso e la responsabilità. Su tutti i fronti, le risposte sono state negative: se non offerte di dialogo, discussione, bilanciamenti. Ma questo non basta.

      Il problema qui non è solo nel tipo di dato che Ithaca e il mio Dipartimento forniranno a Frontex. I ricercatori coinvolti nel progetto dicono che si tratti di dati open source, innocui. Posto che nessun dato è mai innocuo, la questione sta nel prestare il proprio nome -individuale e istituzionale- alla legittimazione dell’operato di una agenzia come Frontex. Perché quello si fa, quando si collabora: si aiuta l’apparato violento e espulsivo dell’Unione europea a legittimarsi, a rivestirsi di oggettività scientifica, a ridurre tutto a una questione tecnica che riproduce il suo male riducendolo a un passaggio di carte tra mani. In Europa la storia dovrebbe averci insegnato qualcosa in tal senso, ma chiaramente non abbiamo imparato nulla.

      Il dipartimento ha scelto di continuare l’accordo, invitando il sottoscritto e alcun* collegh* che hanno espresso riserve a contribuire al suo sviluppo evidenziando gli aspetti problematici dell’attività di Frontex. Ha inoltre deciso di non rappresentare pubblicamente il nostro dissenso, preferendo la linea del silenzio, che è anche quella del Politecnico.

      Io credo però non sia possibile lavorare con chi come Frontex respinge, fomenta xenofobia, uccide. Con questo testo mi dissocio dall’accordo e rinnovo allo stesso momento il mio impegno verso i miei student*, collegh* e partner che troveranno sempre, nel mio dipartimento e al Politecnico di Torino, strumenti e spazi per la critica, quella vera, che richiede un posizionamento chiaro: non a fianco di Frontex.

      #Michele_Lancione, professore ordinario di Geografia politico-economica (michele.lancione@polito.it)

      https://altreconomia.it/non-a-fianco-di-frontex-chi-si-dissocia-dallaccordo-del-politecnico-di-

    • Mai con Frontex !

      Appello alle Università e ai centri di ricerca italiani ed europei a non legittimare l’apparato violento, repressivo, espulsivo e razzializzante dell’Unione europea.

      MAI CON FRONTEX!

      Frontex, l’Agenzia europea della guardia di frontiera e costiera e il consorzio italiano composto da Associazione Ithaca, DIST (Dipartimento Interateneo di Scienze, Progetto e Politiche del Territorio) del Politecnico di Torino e Ithaca Srl (società controllata dall’omonima associazione) hanno siglato, nel luglio 2021, “un importante contratto per la produzione di cartografia” a supporto delle attività di sorveglianza delle frontiere europee. Il contratto ha una durata di 24 mesi, rinnovabile sino a un massimo di altri 24, con un budget totale di 4 milioni di euro.

      Fa parte del consorzio, l’associazione no-profit ITHACA, con sede a Torino, nata come centro di ricerca applicata con l’obiettivo di cooperare con il World Food Programme (WFP) – braccio di aiuto alimentare delle Nazioni Unite – per la distribuzione di prodotti e servizi legati alla tecnologia dell’informazione, “per migliorare la capacità della comunità umanitaria internazionale nel preallarme, nella valutazione dell’impatto precoce e in altre aree correlate alla gestione del rischio”.

      L’associazione e l’omonima s.r.l. passano dal supporto alle attività umanitarie al sostegno delle operazioni di controllo dei confini europei coinvolte in violazioni dei diritti dei migranti. Mentre va in porto questo accordo, una parte della società civile europea si leva contro Frontex. Da un lato chi chiede la fine del suo ruolo di gendarme d’Europa, affinché svolga una missione realmente volta alla protezione delle vite umane, dall’altro chi propone una campagna per lo smantellamento dell’Agenzia e “del complesso militare-industriale delle frontiere e per la costruzione di una società nella quale le persone possano spostarsi e vivere liberamente”.

      La notizia della collaborazione di una università pubblica per la “produzione di cartografia digitale, mappe di infografica e map book utili all’attività dell’Agenzia”, è apparsa a luglio sul portale PoliFlash ed è stata oggetto di un’inchiesta di Altraeconomia, pubblicata il 20 ottobre. Secondo quanto riportato dal direttore del Dist, “il progetto si inquadra perfettamente nell’obiettivo strategico del Dipartimento” dell’università torinese. In risposta alle richieste da parte della testata giornalistica per avere chiarimenti su quali saranno i servizi offerti, fonti del Politecnico hanno fatto sapere di non essere a conoscenza di quale sarà l’utilizzo finale dei beni prodotti e di non essere autorizzati a rilasciare interviste sull’oggetto del contratto.

      A rompere il silenzio giunge, invece, una decisa presa di posizione di Michele Lancione, docente ordinario del DIST, che, attraverso un testo pubblicato il 24 ottobre, dà voce a un gruppo di colleghi che intende dissociarsi pubblicamente dall’accordo siglato tra il Dipartimento, il Politecnico di Torino, Ithaca Srl e Frontex.

      Una presa di posizione “non solo personale, ma politica”, afferma Lancione, ritenendo impossibile “lavorare con chi come Frontex respinge, fomenta xenofobia, uccide”. Il docente esprime il suo dissenso in quanto “accademico critico e cittadino impegnato in primo piano nel comprendere e nel combattere le violente politiche di creazione ed espulsione “dell’altro” che governano l’approccio europeo nella gestione della “questione migrante”.

      Riteniamo che questa sia una chiara e doverosa presa di posizione a garanzia della salvaguardia di un reale spazio per gli studi critici all’interno delle università e dei centri di ricerca italiani.

      Non possiamo non ricordare che Frontex è stata, e continua ad essere, oggetto di diverse inchieste giornalistiche e di accuse da parte di associazioni, ong, attivisti, per avere consentito o partecipato ad attività di respingimento illegittime e violente nelle zone di frontiera marittime e terrestri dell’UE.

      Una di queste accuse è arrivata fino alla Corte di Giustizia europea che dovrà discutere in merito a un ricorso riguardante gravissime violazioni dei diritti umani a danno di migranti vittime di respingimenti collettivi nel mar Egeo, mentre cercavano protezione nell’Ue, avvenute con la partecipazione di Frontex.

      Sono altrettanto note le accuse rivolte all’Agenzia europea in merito ai violenti respingimenti operati nella rotta balcanica e nel Mediterraneo centrale, i cui assetti aerei sono utilizzati per la sorveglianza utile all’intercettazione e al respingimento dei migranti partiti dalle coste nordafricane attuati dalla cosiddetta guardia costiera libica che, sistematicamente, li deporta nei centri di tortura e di detenzione dai quali fuggono.

      Nel corso del 2021, la stessa Agenzia è stata al centro di indagini da parte di diverse istituzioni europee.

      La commissione per le libertà civili, la giustizia e gli affari interni (LIBE) del Parlamento europeo ha creato un Gruppo di lavoro e di indagine sull’operato dell’Agenzia (il Frontex scrutinity working group), per via della scarsa trasparenza delle sue attività amministrative, e “per le attività di contrasto dell’immigrazione irregolare svolta alle frontiere esterne dell’Unione Europea che non rispetta i diritti umani delle persone intercettate”.

      Anche l’Ufficio europeo anti-frode (Olaf) ha aperto un’indagine per fare luce sui suoi bilanci poco trasparenti. Alla fine del 2020 erano state rese note le spese “folli” per eventi di lusso e autocelebrativi, che tra il 2015 e il 2019 hanno ammontato a 2,1 milioni di euro. “Il budget per gli eventi di gala di una sola annata è molto più di quanto stanziato dall’agenzia per l’Ufficio dei diritti fondamentali per tutto il 2020”.

      Nel marzo 2021, la commissione di controllo del bilancio del Parlamento europeo ha votato per il rinvio dell’approvazione del bilancio finanziario di Frontex per l’anno 2019. Si è trattato di un gesto simbolico in risposta alla serie di accusa che hanno messo in discussione le attività dell’Agenzia.

      Nel giugno di quest’anno, la Corte dei conti europea ha pubblicato una relazione, secondo cui Frontex non ha attuato pienamente il mandato che ha ricevuto nel 2016 e la giudica non ancora pronta ad attuare efficacemente il nuovo ruolo operativo affidatole con il nuovo regolamento del 2019.

      Nonostante l’operato di Frontex sia costellato di contestazioni amministrative, contabili e per gravissime violazioni dei diritti umani, le sue risorse e il suo ruolo strategico continuano ad aumentare.

      Dal 2005 al 2021, il budget di Frontex è passato da 6,3 a 543 milioni di euro, ma è previsto un sostanziale aumento nel periodo 2021-2027 quando, secondo il nuovo regolamento entrato in vigore alla fine del 2019, oltre all’aumento dei poteri della “super agenzia”, anche la capacità di forza permanente sarà incrementata fino a raggiungere le 10mila unità da dispiegare dentro il territorio dell’Unione o all’esterno.

      Desta particolare preoccupazione il coinvolgimento di Frontex in operazioni di intelligence e in programmi e progetti per l’utilizzo di strumenti altamente tecnologici per la sorveglianza delle frontiere, per i quali sarà responsabile di garantire la sicurezza dei dati trasmessi e condivisi anche con i paesi terzi per favorire rimpatri e respingimenti.

      Alla luce di quanto descritto, ci chiediamo quali valutazioni politiche ed etiche, oltre a quelle di ordine finanziario, abbiano portato una Università pubblica a decidere di collaborare con un’agenzia europea il cui operato ha posto una serie di dubbi di legittimità.

      Quanti altri accordi di questo tipo sono stati siglati da università e centri di ricerca in collaborazione con questo violento sistema europeo di controllo, repressione ed espulsione “dell’altro”?

      Invitiamo le Università e i centri di ricerca italiani ed europei a non legittimare l’apparato violento, repressivo, espulsivo e razzializzante dell’Unione europea, le cui politiche sono incentrate sull’ossessivo controllo delle frontiere a qualsiasi costo, attraverso l’utilizzo di tecnologie sempre più avanzate, sulla costruzione di muri sempre più alti, tutto a dispetto del rispetto dei diritti delle persone in movimento e della dignità umana.

      Chiediamo a tutte le voci critiche di avere il coraggio di emergere.

      Qui trovi il testo dell’appello in inglese

      Aderiscono:
      ADIF – Associazione Diritti e Frontiere
      Campagna LasciateCIEntrare
      Rete antirazzista catanese
      Progetto Melting Pot Europa
      Legalteam Italia
      Campagna Abolish Frontex
      Carovane migranti
      Michele Lancione docente politecnico di Torino
      Melitea
      Gruppo di ricerca SLANG – Slanting Gaze on Social Control, Labour, Racism and Migrations, Università di Padova (https://www.slang-unipd.it) (Claudia Mantovan, Annalisa Frisina, Francesca Vianello, Francesca Alice Vianello, Devi Sacchetto)
      Linea d’Ombra ODV
      Gennaro Avallone (docente Università di Salerno)
      Redazione di Ultima Voce
      Rete femminista No muri No recinti
      Valentina Pazé (docente Università di Torino)
      Cornelia Isabelle Toelgyes
      Mari D’Agostino, P.O. dell’Università di Palermo
      Redazione di Comune-info.net
      Redazione di Benvenuti Ovunque
      associazione Small Axe odv
      Collettivo artistico e politico Eutopia-Democrazia Rivoluzionaria
      Pietro Saitta, docente Università di Messina
      Pietro Deandrea, professore associato, Università di Torino
      Centro Studi Sereno Regis di Torino
      Caterina Peroni, IRPPS-CNR, Roma
      Enrico Gargiulo, Università di Bologna
      Gruppo di Mediterranea Torino
      Francesca Governa, Politecnico di Torino
      Gruppo ON BORDERS ( https://onborders.altervista.org)
      Angela Dogliotti, Centro Studi Sereno Regis, Torino
      Antonello Petrillo, Università degli Studi S.O. Benincasa, Napoli
      Iain Chambers, Università di Napoli, Orientale
      Carmelo Buscema, Università della Calabria
      Fridays for Future Cagliari
      Statewatch
      Stefania Ferraro, Università degli Studi S.O. Benincasa, Napoli
      Viola Castellano, ricercatrice e professoressa a contratto dell’Università di Bologna
      Giuseppe Mosconi, Università di Padova
      Mariafrancesca D’Agostino, Università della Calabria
      Francesco Biagi, Facoltà di architettura dell’Università di Lisbona
      Maurizio Memoli, Ordinario di Geografia politica ed economica, Università di Cagliari
      Antonio Ciniero, università del Salento
      Gianfranco Ragona, Università di Torino
      Onofrio Romano, Associate Professor of Sociology, Department of Political Sciences, University of Bari “A. Moro”
      Giulia Giraudo, dottoranda dell’università di Torino ( dottorato in mutamento sociale e politico).
      Valeria Cappellato, università di Torino
      Paola Gandolfi, Università di Bergamo
      Silvia Aru, ricercatrice Politecnico di Torino
      Ugo Rossi, professore universitario, Gran Sasso Science Institute
      Daniela Leonardi, ricercatrice post-doc, Università di Parma
      Augusto Borsi – Prato
      Giuliana Commisso, Università della Calabria – Rende (CS) IT
      Laura Ferrero, Docente a contratto, Università di Torino
      Bruno Montesano, studente del Phd in Mutamento sociale e politico (UniTo/UniFi)
      Paola Sacchi, Università di Torino
      Silvia Cirillo, dottoranda in Global Studies presso Università degli Studi di Urbino Carlo Bo
      Maria Rosaria Marella, Università di Perugia
      Daniela Morpurgo, Post-doc fellow, Polytechnic of Turin, DIST – Interuniversity Department of Regional and Urban Studies, Part of “Inhabiting Radical Housing” ERC research team
      Silvia Di Meo, dottoranda Università di Genova
      Paola Minoia, University of Helsinki e Università di Torino
      Chiara Maritato, Università di Torino
      Lorenzo Delfino, Sapienza, Roma
      Francesca Della Santa, Università di Bologna
      Marika Giati, Università di Bologna
      Camilla De Ambroggi, Università di Bologna
      Clemente Parisi, Università di Bologna
      Jacopo Bonasera, Università di Bologna
      Annalisa Cananzi, Università di Bologna
      Margherita Cisani, Università di Padova, Assegnista di Ricerca, Dipartimento di Scienze Storiche, Geografiche e dell’Antichità (DiSSGeA)
      Sara Caramaschi, Postdoctoral Researcher in Urban Studies, Gran Sasso Science Institute
      Leonardo Ravaioli, Università di Roma Tre
      Dana Portaleone, Università di Bologna
      Magda Bolzoni, Università di Torino
      Giacomo Pettenati, Università di Torino
      Luca Cobbe – Università La Sapienza Roma
      International Support – Human Rights (https://supportuganda.wordpress.com)
      Claudia Ortu, Università degli studi di Cagliari
      Giulia Marroccoli, Università di Torino.
      Associazione Accoglienza ControVento
      Giada Coleandro dottoranda Università di Bologna
      Alida Sangrigoli, dottoranda Politecnico di Torino
      Lorenzo Mauloni, dottorando Politecnico di Torino
      Riccardo Putti, docente di Antropologia Visiva, DIPOC – Università degli Studi di Siena
      Gaja Maestri, Aston University (Birmingham), Regno Unito
      Matilde Ciolli, Università di Milano
      Matteo Rossi, Università di Torino
      Emanuele Frixa, Università di Bologna

      Per adesioni scrivere a: info@lasciatecientrare.it

      https://www.lasciatecientrare.it/non-a-fianco-di-frontex

      #appel #résistance

    • Torino: Fuori Frontex dal Politecnico!

      Ieri si è tenuto, nell’aula 1, un incontro sul contratto tra il Dipartimento del DIST del Politecnico di Torino e Frontex, la controversa e indagata agenzia europea per il controllo delle frontiere

      Sono intervenuti:
      – Prof. Michele Lancione (PoliTo): introduzione Frontex/Ithaca e Politecnico
      – Luca Rondi (Giornalista di Altreconomia): inchiesta Frontex e Politecnico
      – Raffaele Cucuzza (Senatore Accademico PoliTo) e Bruno Codispoti (Rappresentante degli Studenti in CDA PoliTo): questione Frontex all’interno del Senato Accademico e del CDA
      – Prof. Fulvio Vassallo (Associazione Diritti e Frontiere): agenzia Frontex, funzioni, rapporti tra stati e criticità
      – Yasmine Accardo (lasciateCIEntrare): rapporto tra Frontex e Industrie
      – Avv. Gianluca Vitale (lasciateCIEntrare): Frontex/CPR/protezione legale dei richiedenti asilo
      – Avv. Giovanni Papotti: testimonianze migranti

      Il Tender (bando di gara internazionale) che vede coinvolti Frontex e il Politecnico di Torino, riguarderebbe la fornitura di dati cartografici da parte dell’Ateneo all’Agenzia Europea.

      Nel bando non sarebbe specificato l’uso e la natura delle mappe cartografiche che il Politecnico dovrebbe fornire. La natura di Frontex, il cambiamento, avvenuto in pochi anni da organo di salvataggio a vera e propria polizia di frontiera a guardia dei confini esterni dell’Europa, è il motivo della decisa opposizione. Il Prof. Michele Lancione, ordinario di Geografia Politico-Economica, è stato il primo a sollevare la questione all’interno dell’Ateneo.

      Sono state ampiamente chiarite tutte le motivazioni per le quali non viene ritenuta opportuna la collaborazione da parte del Politecnico di Torino, realtà d’eccellenza in Italia, con Frontex.

      E’ stato descritto come le infografiche dell’Agenzia attengano ad una divulgazione sostanzialmente ideologica dell’immigrazione, volta a delegittimare i flussi amplificandoli ad arte, flussi che, e stato evidenziato, sono determinati da persone in gran parte aventi diritto di asilo. Questa disinformazione è funzionale a comunicare l’immigrazione come un invasione, identificando l’immigrato come un pericolo.

      E’ stato sottolineato che Frontex esercita il monitoraggio delle frontiere tramite una notevole attività aerea (palloni aerostatici, droni, aeroplani con pilota), attività svolta anche all’esterno delle frontiere grazie ad accordi bilaterali con Stati confinanti con l’UE.

      E’ stato denunciato che i criteri di respingimento utilizzati dall’Agenzia sono contrari ai Diritti Umani: qualsiasi persona può lasciare il proprio Stato di origine ed ha diritto di chiedere asilo: ove il respingimento avvenga prima della richiesta c’è una violazione dell’Ordinamento Internazionale che garantisce il diritto alla richiesta di protezione internazionale, violazione di cui Frontex è stata accusata da molti intervenuti.

      E’ stato evidenziato, le indagini che coinvolgono Frontex ne sono la prova, che i respingimenti avvengono anche in modo violento e non rispondente alla normativa internazionale. E’ quindi rilevante il sospetto che una cartografia, in particolare ad alta risoluzione, possa essere utilizzata dai droni per un più efficace controllo dei passaggi migratori di frontiera e di come ciò possa ulteriormente favorire i respingimenti illegali.

      E’ stato ricordato che, proprio a causa dell’attività di monitoraggio aereo dell’Agenzia, circa il 50% delle persone migranti in viaggio nel Mediterraneo è stata consegnata alla Guardia Costiera libica, di cui ricordiamo che il comandante è Abd al-Rahman al-Milad, noto anche come al-Bija, condannato dall’ONU per violazione dei diritti umani. A fronte della condanna sono stati trasmessi gli atti all’Interpol.

      Sono state quindi respinte e consegnate ai libici persone indipendentemente dalla loro nazionalità, si parla anche di persone, famiglie, di origine tunisina che sono ora detenute nei lager libici.

      Sono state ricordate le molte violenze, a tutti gli effetti violazioni dell’Ordinanento Internazionale, che vengono quotidianamente commesse alle frontiere interne ed esterne dell’UE ai danni delle persone migranti.

      Dagli interventi degli esponenti del Senato Accademico e del CDA del Politecnico, è emerso chiaramente il vespaio che la questione ha destato, il Senato avrebbe in ipotesi un “congelamento” del contratto fino a risoluzione delle indagini pendenti su Frontex, ipotesi bollata di ipocrisia in alcuni interventi che hanno dichiarato necessaria una cancellazione dell’accordo.

      E stato anche denunciato che in Senato Accademico non c’è unanimità. Questo secondo alcuni interventi dipenderebbe da Direttori di Dipartimento che intravvederebbero un pericoloso precedente etico che potrebbe influire sulle loro attività presenti e future.

      E’ stato sottolineato che le norme universitarie esistono e che in presenza di aspetti eticamente sensibili l’accordo sarebbe dovuto essere stato preventivamente sottoposto agli organi competenti dell’Ateneo.

      Bruno Codispoti ha argomentato a sostegno di questa tesi: data la natura del committente, il contratto doveva essere preventivamente sottoposto al CDA, che ha prerogative decisionali sulla natura delle fonti di finanziamento dell’Ateneo.

      E’ stata redatta una lettera aperta indirizzata al Rettore e agli organi di governance dell’Ateneo con una puntuale disamina di tutte le criticità relative a Frontex, motivi per i quali il Politecnico dovrebbe recedere dall’accordo.

      Il tutto è rimandato al 14 dicembre prossimo, data di riunione straordinaria del Senato Accademico.

      L’etica attinente alla ricerca è un argomento estremamente rilevante, dagli interventi appare chiaro che il Politecnico di Torino su questa questione, gravemente imbarazzante, si stia giocando la faccia.

      https://www.youtube.com/watch?v=F-kx5hW8FEU&feature=emb_logo

      https://www.pressenza.com/it/2021/12/torino-fuori-frontex-dal-politecnico

    • Frontex-Politecnico di Torino, ecco il contratto. E la “clausola” sui diritti umani non c’è ancora

      L’accordo stipulato nel giugno 2021 dà “carta bianca” all’Agenzia che sorveglia le frontiere sull’utilizzo dei prodotti della cartografia. Intanto l’Ateneo fa sapere che, a due mesi dalla decisione del Senato accademico, la clausola sul rispetto dei diritti umani è ancora “in fase di finalizzazione”

      La “clausola vincolante” di rispetto dei diritti umani deliberata dal Senato accademico del Politecnico di Torino a metà dicembre 2021 per “salvare” il contratto con Frontex non è ancora pronta. Dopo aver ottenuto copia dell’accordo sottoscritto tra l’Ateneo e l’Agenzia che sorveglia le frontiere esterne europee, Altreconomia ha chiesto conto dello stato di avanzamento dei lavori al rettorato che il 15 febbraio 2022 ha fatto sapere che “la clausola è in fase di finalizzazione”. Dal contratto, intanto, emergono ulteriori elementi che riducono l’effettiva possibilità di monitorare l’utilizzo dei prodotti della ricerca: Frontex ha infatti carta bianca nel modificare e fornire a terzi la cartografia realizzata dall’Ateneo.

      Un passo indietro. Il 14 dicembre 2021 il Senato accademico del Politecnico di Torino, chiamato a pronunciarsi sull’accordo da quattro milioni di euro con Frontex per la produzione di mappe aggiornate, aveva votato con ampia maggioranza di “procedere alla sottoscrizione dell’accordo introducendo una clausola vincolante, allo scopo di specificare nel Consortium agreement l’impegno tanto del personale docente e di ricerca coinvolto quanto del committente ad agire in osservanza del rispetto dei diritti umani e fondamentali delle persone”. Nessun comunicato stampa ufficiale era seguito a questa decisione confermando quantomeno la stranezza di tale richiesta. Altreconomia ha così chiesto a Frontex “una copia della clausola inclusa nel contratto firmato” e in caso di impossibilità nell’accedere a questo documento “qualsiasi informazione che possa essere utile per ricostruire il contenuto della clausola”.

      L’Agenzia il 4 febbraio 2022 ha fornito copia integrale del “contratto quadro” (framework contract, ndr) da cui è possibile ricostruire che questo è stato siglato il 7 giugno 2021 a Torino e controfirmato dieci giorni dopo a Varsavia: data a partire dalla quale, secondo quanto stabilito dalle parti, l’accordo è entrato in vigore. Non ci sono riferimenti al Consortium agreement che, solitamente, è un contratto che regola i rapporti tra le diverse parti che in cordata si aggiudicano una committenza -in questo caso il Dipartimento inter-ateneo di Scienze, progetto e politiche del territorio del Politecnico (Dist) e Ithaca, centro di ricerca avanzato e vincitore del bando- ma esclude la stazione appaltante, in questo caso Frontex. Dall’Ateneo fanno sapere che il “Consortium agreement sarà oggetto di prossima stipula” e la clausola che verrà inserita è “in fase di finalizzazione”.

      Dal contratto è possibile ricostruire più precisamente i contorni dell’attività del consorzio italiano. Già nell’ottobre 2021, su richiesta di Altreconomia, il Politecnico di Torino aveva risposto che “non era a conoscenza dell’utilizzo finale dei prodotti”. È proprio così. Al punto I.10 del contratto si trova infatti una “lista dettagliata” delle possibilità di utilizzo dei risultati dell’opera fornita che diventa di “proprietà dell’Unione europea” che potrà, tra le altre cose, “renderla disponibile a Frontex; renderla fruibile a persone ed enti che lavorano per l’Agenzia o collaborano con essa, inclusi contraenti, sub-contraenti che siano persone legali o fisiche; fornirla ad altre istituzioni Ue, agenzie, istituzioni degli Stati membri”. Non solo.

      Al punto “e” dello stesso articolo si legge poi che tutte le modifiche che l’amministrazione aggiudicatrice (Frontex, ndr) o un terzo a nome della stessa possono apportare ai risultati della ricerca. “Riduzione; riassunto; modifica del contenuto; delle dimensioni; apportare modifiche tecniche al contenuto, aggiungere nuove parti o funzionalità; fornire a terzi informazioni aggiuntive riguardanti il risultato (ad esempio, il codice sorgente) al fine di apportare modifiche; l’aggiunta di nuovi elementi, paragrafi, titoli, legenda […]; estrazione di una parte o divisione in parti; incorporare, anche mediante ritaglio e taglio, i risultati o parti di essi in altre opere, come su siti web e pagine web”. Da un lato quindi l’impossibilità di sapere da chi e come verrà utilizzata la mappa, dall’altro la possibilità di Frontex di modificare a proprio piacimento -salvo ovviamente tutti i diritti legati alla proprietà intellettuale e al mero prodotto della mappa- il risultato.

      Nel documento si sottolinea come il contratto quadro “non comporta alcun impegno diretto e non impone ordini di per sé ma stabilisce le disposizioni finanziarie, tecniche e amministrative che regolano il rapporto tra Frontex e il contraente durante il periodo di validità”. La fornitura della cartografia è quindi regolata da contratti specifici con cui, di volta in volta, l’Agenzia chiederà a Ithaca e al Politecnico di Torino i servizi di cui necessita. Secondo l’allegato 1 del contratto Frontex invierà “moduli d’ordine” su base “mensile o trimestrale specificando la quantità massima di mappe che sarà richiesta durante il periodo di tempo indicato”. Non è chiaro perché da giugno a oggi non sia stato commissionato nessun servizio. Altreconomia aveva chiesto conto a metà novembre 2021, agli uffici del Politecnico, del “numero dei servizi prodotti dal 14 luglio al 15 novembre 2021” ma non ha mai ricevuto risposta.

      Per quanto riguarda la penale prevista in caso di rescissione del contratto -una delle tesi più accreditate internamente all’Ateneo durante i mesi di discussione precedenti al Senato accademico del 14 dicembre 2021- il testo dell’accordo ricostruisce diverse possibilità. Si specifica che “entrambe le parti possono rescindere il contratto quadro e i moduli d’ordine inviando una notifica formale all’altra parte con un mese di preavviso scritto”. Si sottolinea che “il contraente è responsabile dei danni subiti dall’amministrazione aggiudicatrice in seguito alla risoluzione del contratto quadro o di un contratto specifico, compresi i costi aggiuntivi per nominare e incaricare un altro contraente di fornire o completare i servizi”. I danni sono esclusi in alcuni casi specifici, tra cui quello di “forza maggiore” quando “la ripresa dell’esecuzione è impossibile o le necessarie modifiche del contratto quadro o di uno specifico che ne derivano significherebbe che il capitolato d’oneri non è più non sono più soddisfatte o comportano una disparità di trattamento degli offerenti o dei contraenti”. Con forza maggiore è da intendersi “qualsiasi situazione o evento imprevedibile, eccezionale e fuori dal controllo delle parti che impedisce loro di adempiere agli obblighi” tra queste non rientrano “vertenze sindacali, scioperi” salvo che “non derivino direttamente da un caso di forza maggiore rilevante”. Anche su questo punto, Altreconomia aveva chiesto al Politecnico l’esistenza di tale clausola e una stima dell’entità senza ricevere risposta. L’unico riferimento specifico presente nel contratto rispetto a una possibile “entità” del danno riguarda la responsabilità per qualsiasi perdita o danno causato “dalla mancata implementazione del contratto quadro” che prevede una penale di importo “non superiore a tre volte l’importo totale del relativo contratto operativo”.

      Il contratto stabilisce infine che le modifiche contrattuali devono essere “comunicate per iscritto e rispettare gli obblighi contrattuali” ma soprattutto che “una modifica su un contratto specifico non costituisce un emendamento del contratto quadro” e in ogni caso tali modifiche non possono “alterare le condizioni iniziali della procedura d’appalto”. In attesa di ricevere dall’Ateneo copia della clausola inserita nel Consortium agreement lo spazio per “solide” clausole vincolanti sul rispetto dei diritti umani sembra ridursi sempre di più.

      https://altreconomia.it/frontex-politecnico-di-torino-ecco-il-contratto-e-la-clausola-sui-dirit
      #Dist #Consortium_agreement

    • Accordo Politecnico - Frontex. E i diritti umani?

      È nel luglio del 2021 che le distanze geografiche tra Torino e la Rotta Balcanica, la stessa percorsa da Nur per arrivare dal Pakistan in Europa, si contraggono di colpo. Il Politecnico di Torino sigla un accordo con Frontex, l’Agenzia europea che sorveglia le frontiere esterne dell’Unione europea. Il contratto da quattro milioni di euro, che richiede al Politecnico di produrre cartografie aggiornate per l’Agenzia Frontex, genera dissenso all’interno dell’Ateneo. Frontex è il simbolo di politiche europee di esclusione e rifiuto per chi arriva in Europa fuggendo da conflitti e povertà. Nonostante le proteste, il Politecnico sceglie di proseguire la collaborazione con l’Agenzia. Che cosa racconta questo accordo della città di Torino? Che succede quando il limbo vissuto dagli altri ci riguarda da vicino?“Limbo - Le vite sospese di chi si fa migrante” è un podcast scritto da Silvia Baldetti e Luca Rondi. È prodotto da Engim Internazionale in collaborazione con Altreconomia nell’ambito di SEMI - Storie, Educazione, Migrazioni e Impegno, finanziato dall’Unione Europea, attraverso la regione Piemonte nel contesto del progetto Mindchangers – Regions and Youth for Planet and People. I contenuti non riflettono necessariamente le posizioni dell’Unione Europea e di chi è intervenuto nel podcast come ospite. Hanno collaborato Francesca Prandi e Daniela Pizzuto. Il montaggio è a cura di Border Radio con la collaborazione di Silvia Baldetti. La sigla è di Federico Sgarzi.

      https://open.spotify.com/episode/39EAxfRb8MAAJPhbffsUdt
      #droits_humains #cartographie

    • L’Università di Torino si schiera contro l’accordo tra Frontex e il Politecnico

      A fine ottobre il Consiglio di amministrazione di Unito ha formalizzato la sua “totale contrarietà” alla collaborazione in essere tra l’Ateneo e l’Agenzia europea al centro di polemiche per la copertura di gravi violazioni dei diritti umani lungo le frontiere. La richiesta è quella di rescindere il contratto milionario per la produzione di mappe

      Il Consiglio di amministrazione dell’Università di Torino si schiera contro l’accordo per la produzione di mappe tra il Politecnico di Torino e Frontex, l’Agenzia che sorveglia le frontiere europee. Nella seduta del 27 ottobre di quest’anno i membri del Cda di Unito, che con il Politecnico “condivide” la gestione del Dipartimento che si è aggiudicato la commessa “incriminata”- hanno infatti approvato una mozione in cui si dichiara la “totale contrarietà alla collaborazione in atto”, chiedendo ai competenti organi del PoliTo di procedere alla “sospensione di ogni attività con l’Agenzia”. La delibera arriva poche settimane dopo la pubblicazione del rapporto dell’Ufficio antifrode europeo (Olaf) che ha “certificato” come Frontex abbia coperto gravi violazioni dei diritti umani alle frontiere europee. Un documento che ha portato il Parlamento europeo a votare contro la procedura di “discarico” del bilancio, ovvero il “via libera” alle spese sostenute nel 2020. “Non ci sono più scuse. È arrivato il momento che il Politecnico di Torino faccia un passo indietro”, spiega Michele Lancione, professore Dipartimento interateneo di Scienze, Progetto e politiche del territorio (Dist).

      Proprio Lancione, a seguito dell’inchiesta di Altreconomia che dava conto nel settembre 2021 dell’accordo tra Frontex e il Dist, il citato dipartimento a cavallo tra Unito e Politecnico, aveva preso pubblicamente posizione dichiarando la sua contrarietà al contratto. Una commessa da quattro milioni di euro, della durata di due anni, per la produzione di cartografia aggiornata. Nonostante altre voci all’interno del Dipartimento avessero chiesto un passo indietro da parte dell’Ateneo -tra cui Francesca Governa, che ha raccontato nel podcast Limbo la sua contrarietà all’accordo- nulla è cambiato. Nel dicembre 2021, peraltro, il Senato accademico del Politecnico aveva votato a favore dell’inserimento di una clausola vincolante di rispetto dei diritti umani per l’Agenzia. Ma come ricostruito da Altreconomia quella clausola è stata inserita solo nel contratto tra i diversi attori del consorzio italiano (Ithaca Srl, un centro di ricerca “dedicato al supporto di attività umanitarie in risposta a disastri naturali”, il Dist, e la Fondazione Links) che si sono aggiudicati la commessa. “Ciascuna parte si impegna ad agire -era scritto all’interno del contratto- nel pieno rispetto dei diritti umani e fondamentali, nonché dei principi di integrità della ricerca”. Il 31 maggio di quest’anno Frontex ci ha risposto però di “non detenere alcun documento” con riferimento alla richiesta di avere accesso a “eventuali bozze di consortium agreement sottoscritte dall’Agenzia da luglio 2021 in avanti”. Una clausola, quindi, che non poteva affatto vincolare anche l’Agenzia.

      È anche per questo motivo che il Cda di Unito ha chiesto al Politecnico di “valutare la gravità della situazione e il danno che la prosecuzione della fornitura di servizi può arrecare agli Atenei torinesi”. Una mozione -di cui Altreconomia ha preso visione- che arriva dopo l’audizione del vice-direttore del Dist chiamato ad aggiornare, il 20 ottobre, gli organi di Unito sullo stato di avanzamento dell’accordo con Frontex. Il cda sottolinea le “grandi inadempienze nel funzionamento dell’Agenzia e la sua colpevole inefficacia nell’affrontare il tema delle migrazioni” che vede il “fulcro delle denunce [rivolte all’Agenzia] nel rapporto Olaf e nel recentissimo rifiuto dei parlamentari europei del 18 ottobre 2022 a votare il cosiddetto scarico del bilancio dell’Agenzia 2020”.

      “Se ai tempi della sottoscrizione di questo contratto ci si poteva nascondere dietro un’ingiustificabile scarsa conoscenza delle problematicità di Frontex ora non è più possibile -sottolinea Lancione-. Le inchieste giornalistiche e i report di enti europei hanno messo in luce lo scarso funzionamento, i mancati meccanismi di controllo interno e ulteriori esempi di coinvolgimento in violazione dei diritti umani delle persone in transito”. Il rapporto Olaf, infatti, descrive anche l’inefficienza degli strumenti “interni” all’Agenzia utili per monitorare le attività sui confini europei. Problemi tutt’altro che risolti nonostante, dopo la pubblicazione del rapporto, dal board dell’Agenzia si siano affrettati a dichiarare che “queste pratiche appartengono al passato” così come la Commissaria europea agli affari interni Ylva Johansson che si è definita “scioccata” ma “sicura che il consiglio di amministrazione si è assunto pienamente le proprie responsabilità”. “L’Agenzia ha problemi strutturali –ci ha detto Laura Salzano, dottoranda in Diritto europeo della migrazione presso l’Università di Barcellona-. Finché non si risolvono è difficile che il suo mandato possa rispettare il diritto internazionale e quello dell’Unione europea. E l’unico passo possibile in questa direzione è una sentenza della Corte di giustizia che ristabilisca i confini del suo operato. Olaf segna un punto di svolta perché l’illegalità è finalmente certificata da un corpo dell’Ue ma resta un ente amministrativo, non una Corte”.

      Per Lancione resta in gioco la “vera libertà intellettuale”: “Recedere dal contratto non significa fare un passo indietro rispetto alle missioni di un Ateneo impegnato in contratti internazionali e nella ricerca ma farne uno in avanti. La rescissione è un segnale importante coerente con una visione etica della libertà intellettuale di cui giustamente l’Ateneo si fa vanto: libertà significa poter rivalutare le decisioni prese e cambiare direzione nel caso in cui il contesto sia cambiato. Questo è il momento di farlo”.

      https://altreconomia.it/luniversita-di-torino-si-schiera-contro-laccordo-tra-frontex-e-il-polit

    • Il Politecnico di Torino conferma l’accordo con Frontex. Ignorate le richieste di tornare indietro

      Il 6 dicembre il Senato accademico ha deciso di mantenere intatto l’accordo con l’Agenzia. La richiesta di rescissione giunta anche dell’Università di Torino, che con l’Ateneo condivide il Dipartimento che si è aggiudicato la commessa, è rimasta inascoltata. Così come le denunce di violazioni dei diritti umani in capo a Frontex

      Il Politecnico di Torino conferma una seconda volta il proseguimento nella collaborazione con l’Agenzia Frontex. Il Senato accademico dell’Ateneo si è riunito martedì 6 dicembre mettendo nuovamente ai voti l’opportunità di proseguire l’accordo con l’Agenzia che sorveglia le frontiere europee, accusata da più fronti, istituzionali e non, del mancato rispetto dei diritti umani delle persone in transito. Dopo la votazione del dicembre 2021, in cui si era deciso di proseguire con l’accordo, una larga maggioranza (19 voti su 29) ha votato nuovamente per mantenere in vita il contratto “scartando” le opzioni di risoluzione o congelamento dello stesso. “Una battaglia persa perché da questo voto non si tornerà più indietro -osserva Michele Lancione, professore del Dipartimento interateneo di Scienze, Progetto e politiche del territorio (Dist)-. L’unica spiegazione che resta a fronte delle denunce arrivate a Frontex per la sua attività anche da organi istituzionali è che il Politecnico di Torino ha deciso di continuare questo accordo perché ha paura che rescindere voglia dire prendere seriamente la questione etica e questo possa generare criticità su altri accordi esistenti. Penso a Leonardo e ad altre aziende dell’universo militare”.

      La stessa Commissione istituita nel dicembre 2021 dal rettore Guido Saracco per valutare l’accordo -che aveva già concluso che vi fosse un rischio “medio-alto” per l’utilizzo improprio dei dati forniti dalla ricerca suggerendo di rescindere dal contratto o inserire una clausola sul rispetto dei diritti umani- ha nuovamente individuato due strade percorribili: il congelamento dell’accordo fino a nuove pronunce del Parlamento europeo sull’Agenzia o la risoluzione del contratto valutando la richiesta di risarcimenti danni presumibilmente per il danno di immagine recato all’Ateneo. A questa si è aggiunta la “terza” ovvero lasciare tutto com’è. Dopo una prima votazione è stata scartata l’opzione della risoluzione e nel secondo turno la maggioranza dei senatori ha optato per la terza via: resterà così in vigore fino al termine inizialmente previsto il contratto da quattro milioni di euro, della durata di due anni, siglato nel settembre 2021 dal Dipartimento interateneo di Scienze, Progetto e politiche del territorio (Dist), a cavallo tra Politecnico e Università di Torino, in cordata con Ithaca Srl, un centro di ricerca “dedicato al supporto di attività umanitarie in risposta a disastri naturali” e la Fondazione Links. Nonostante un quadro desolante.

      Nell’ottobre 2022 il rapporto dell’Ufficio europeo antifrode ha “certificato” le pratiche illegali dell’Agenzia: in 123 pagine viene ricostruito minuziosamente il malfunzionamento della “macchina” guidata dall’allora direttore Fabrice Leggeri. Storture che si traducono in concreto nella violazione dei diritti umani delle persone in transito. Proprio quel rapporto che ha portato alle dimissioni del direttore, da luglio 2022 sostituito temporaneamente da Aija Kalnaja, e ha spinto il Parlamento europeo ad approvare una risoluzione (con 345 voti favorevoli, 284 contrari e otto astenuti) contro la cosiddetta “procedura di discarico” del bilancio dell’Agenzia, ovvero una valutazione ex post che ha l’obiettivo di monitorarne l’attività degli anni precedenti (in questo caso del 2020). L’Olaf non è il primo organo istituzionale ad accusare Frontex: all’attivo risultano già due “denunce” da parte del Garante europeo per la protezione dei dati personali (Gepd), legata alla gestione della privacy, e del Difensore civico rispetto alle inefficienze dell’Agenzia sotto il profilo dei meccanismi di denuncia e di monitoraggio sulle violazione dei diritti fondamentali delle persone coinvolte nelle sue operazioni. Denunce che si aggiungono alle numerose inchieste svolte da diversi giornalisti e Ong indipendenti e che hanno spinto anche l’Università di Torino, titolare del Dipartimento coinvolto nell’accordo, a chiedere ai “colleghi” del Politecnico di recedere dall’accordo.

      Il 27 ottobre scorso il Consiglio di amministrazione di Unito aveva dichiarato la “totale contrarietà alla collaborazione in atto” e chiesto la “sospensione di attività con l’Agenzia”. In altri termini, rescindere il contratto. Una richiesta precisa perché nel dicembre 2021 la prima decisione del Senato accademico del Politecnico aveva votato l’inserimento di una clausola di salvaguardia sul rispetto dei diritti umani per controllare l’utilizzo dei prodotti della ricerca dell’Agenzia. Ma come ricostruito da Altreconomia quella clausola è stata inserita solo nel contratto tra i diversi attori del consorzio italiano. “Ciascuna parte si impegna ad agire -era scritto all’interno del contratto- nel pieno rispetto dei diritti umani e fondamentali, nonché dei principi di integrità della ricerca”. Il 31 maggio di quest’anno Frontex ci ha risposto però di “non detenere alcun documento” con riferimento alla richiesta di avere accesso a “eventuali bozze di consortium agreement sottoscritte dall’Agenzia da luglio 2021 in avanti”: una clausola, quindi, che non può affatto vincolare anche l’Agenzia. La sospensione delle attività richiesta dall’Università di Torino restava dunque l’unica via “affidabile” in termini di controllo dell’operato di Frontex.

      Ma il Senato accademico ha deciso di proseguire lasciando l’accordo così com’è. Restano inascoltate quindi la voce di Unito -su cui ricade la decisione di oggi del Senato del Politecnico- che si era aggiunta a quelle “interne” al Dipartimento che dall’inizio della vicenda chiedono pubblicamente di rescindere dal contratto. Da Michele Lancione, alla professoressa Francesca Governa. “Bisogna essere consapevoli che un accordo, passatemi la semplificazione, non particolarmente rilevante è però una spia di un modo di intendere il migrante, le politiche migratorie, l’Unione europea molto più condivisa di quanto pensiamo -racconta la docente nel podcast Limbo-. Anche negli Atenei e questo per me è un problema perché ho sempre pensato il sapere avesse il compito e la responsabilità di saper ‘discernere’. Evidentemente così non è”.

      https://altreconomia.it/il-politecnico-di-torino-conferma-laccordo-con-frontex-ignorate-le-rich

    • “Politecnico, mi vergogno”. La lettera all’Ateneo dopo la conferma del patto con Frontex

      “Non è più possibile parlare di ‘etica’. Nessun discorso roboante sull’eccellenza della ricerca. Siamo complici: questa è la ‘scienza’ in questo momento in Europa”, denuncia il professor Michele Lancione. Pubblichiamo la sua lettera in risposta alla decisione dell’Ateneo di proseguire nel contratto con l’Agenzia europea

      Martedì 6 dicembre il Senato del Politecnico di Torino ha nuovamente confermato la sua volontà di proseguire nella produzione di mappe per Frontex, l’Agenzia che sorveglia le frontiere europee, ignorando la richiesta di rescindere il contratto da parte dell’Università di Torino, co-titolare del Dipartimento che si è aggiudicato la commessa da quattro milioni di euro. Pubblichiamo la nota scritta dal professor Michele Lancione, ordinario di Geografia politico-economica, che fin dall’inizio si è opposto all’accordo tra il suo Ateneo e l’Agenzia (lr).

      La relazione dell’Organismo anti-frode Europeo (Olaf) su Frontex è chiara. L’Agenzia ignora i diritti umani delle persone in transito nel Mediterraneo e nei Balcani. Ci sono prove di come gli aerei e i droni di Frontex abbiano assistito all’annegamento di migranti in alto mare tra la Libia e l’Italia, senza intervenire. Questa non è solo una violazione dell’articolo 18 della Carta dei diritti fondamentali dell’UE (diritto di asilo) ma anche, più semplicemente e fondamentalmente, dell’articolo 2 (diritto alla vita) e di numerose convenzioni marittime internazionali che impongono a chiunque assista a situazioni di pericolo in alto mare di intervenire o di allertare organismi in grado di farlo. Frontex ha sistematicamente evitato qualsiasi tipo di intervento di proposito, in diverse occasioni, violando il diritto fondamentale alla vita delle persone in situazioni di pericolo su quelle imbarcazioni. L’Agenzia stessa lo ha riconosciuto, almeno implicitamente, quando il suo direttore si è dimesso sette mesi fa a seguito delle prime rivelazioni del rapporto di Olaf (all’epoca non divulgato).

      Come è noto, il mio Dipartimento al Politecnico di Torino, dove sono professore ordinario di Geografia politica ed economica, fornisce servizi di cartografia a Frontex. Questa associazione tra le due istituzioni è problematica non solo perché non c’è modo di sapere come Frontex utilizzerà le mappe (potenzialmente, per perseguire l’ulteriore violazione dei diritti umani), ma anche perché, per procura, tutti i membri del mio Dipartimento, me compreso, sono ora relazionabili con le attività dell’Agenzia. Non si tratta solo di un problema di immagine ma di una seria questione etica: come posso svolgere un lavoro di ricerca “etico”, se la mia istituzione ha a che fare con una terza parte coinvolta nella violazione sistematica dei diritti umani?

      Da un anno alcuni di noi si battono con forza contro questo accordo. In uno degli ultimi capitoli di questa storia, poche settimane fa, con una mossa senza precedenti, l’Università di Torino ha chiesto ufficialmente al Politecnico di prendere una posizione attiva contro questo accordo con l’Agenzia. Eppure, non bastano le prove schiaccianti del rapporto Olaf, né le prese di posizione di ricercatori e studenti torinesi, perché il mio datore di lavoro riconsideri la sua insostenibile posizione. A seguito della richiesta dell’Università, a inizio dicembre il Senato del Politecnico di Torino è stato nuovamente chiamato a votare sull’opportunità di mantenere la collaborazione tra il mio Dipartimento e Frontex e, con 19 voti su 29, ha confermato il mantenimento dell’accordo. Come se nulla importasse. Come se il Mediterraneo e i suoi corpi fossero su un altro piano di esistenza. Come se la collaborazione con Frontex fosse solo una questione tecnica: qualcosa di avulso rispetto alle violazioni dei diritti umani portate avanti da quella stessa Agenzia.

      Se questa è scienza, come scienziato, mi vergogno. Sono frustrato, furioso. È inaccettabile che un’università pubblica come il Politecnico si rifiuti di confrontarsi con l’enorme quantità di prove contro Frontex. È inaccettabile che questo non sia diventato un grande punto di preoccupazione etica: un punto in cui la prassi del lavoro accademico può acquisire o perdere completamente il suo senso. Per me, con quel voto, il Politecnico ha perso la poca credibilità che gli era rimasta. Non è più possibile parlare di “etica”. Nessun discorso roboante sull’”eccellenza della ricerca”. Siamo complici: questa è la “scienza” in questo momento in Europa. Per gli studenti e per i pochissimi ricercatori che ancora vedono le cose in modo diverso, continueremo a lavorare affinché questa non sia la fine.

      #Michele_Lancione, professore ordinario di Geografia Politico-Economica, Politecnico di Torino (michele.lancione@polito.it)

      https://altreconomia.it/politecnico-mi-vergogno-la-lettera-allateneo-dopo-la-conferma-del-patto

      #complicité #honte #éthique

    • Frontex off Campus! An Interview with Professor Michele Lancione

      Michele Lancione works as a Professor of Economic and Political Geography at the Polytechnic University of Turin. In July 2021, he discovered that his university had agreed to produce maps and infographics for Frontex in order ‘to support the activities’ of the agency. Since the foundation of the border agency in 2004, these ‘activities’ have been pivotal in securitising and militarising EU borders. Many have argued – including myself – that they have also relentlessly produced the ‘migration crises’ Frontex claims to combat.

      Over recent years, Frontex has faced a series of investigations into its activities, not least for the agency’s implication in serious human rights violations at the EU’s external borders. When Professor Lancione approached the university after learning of the cooperation and asked to end its contract with the agency, he was told that the project was simply producing ‘harmless data’. In this interview, we speak about his struggle to get Frontex off campus.

      https://blogs.law.ox.ac.uk/blog-post/2023/04/frontex-campus-interview-professor-michele-lancione

    • Il Politecnico di Torino ha rinnovato l’accordo con Frontex fino a giugno 2024

      Il contratto tra l’Ateneo e la contestata Agenzia che sorveglia le frontiere europee proseguirà per un altro anno. La conferma arriva da Varsavia e smentisce quanto riferito dal PoliTo secondo cui non era stata presa alcuna decisione. Intanto a Torino nasce “#Certo”, un coordinamento di docenti nato proprio a partire dal “caso Frontex”

      Il Politecnico di Torino ha rinnovato l’accordo con Frontex per la produzione di mappe aggiornate. Nonostante i gravi fatti di cui si è resa responsabile l’Agenzia che sorveglia le frontiere esterne europee, l’Ateneo prosegue per altri dodici mesi con il contratto per la produzione di cartografia che si sarebbe dovuto concludere il 17 giugno 2023 . La conferma è arrivata ad Altreconomia direttamente da Frontex smentendo l’università che a metà maggio aveva fatto sapere di “non aver assunto decisioni in merito”.

      Torniamo al 17 giugno 2021, quando il consorzio italiano formato da #Ithaca Srl, centro di ricerca avanzata con sede a Torino e il Dipartimento interateneo di Scienze, Progetto e Politiche del territorio, “condiviso” tra Politecnico e Università di Torino, sigla il contratto con Frontex per la produzione di cartografia aggiornata per un periodo di 24 mesi rinnovabile automaticamente due volte per dodici mesi ciascuna. Un rinnovo che il contratto, ottenuto da Altreconomia a inizio 2022, regola così: entro tre mesi dalla scadenza, le parti devono comunicare l’eventuale volontà di recedere dall’accordo altrimenti è rinnovo tacito. Considerando la scadenza del contratto prevista per metà giugno 2023, il termine utile per fermare la collaborazione era il 17 marzo. Così a inizio aprile abbiamo richiesto all’Ateneo chiarimenti rispetto a eventuali comunicazioni rivolte all’Agenzia. Solo a metà maggio ci è stato risposto che “non erano state assunte decisioni al momento (rispetto al rinnovo tacito, ndr)” e che non vi erano state “ulteriori deliberazioni successivamente alla seduta del senato del dicembre 2022”.

      Una seduta in cui (come raccontato qui: https://altreconomia.it/il-politecnico-di-torino-conferma-laccordo-con-frontex-ignorate-le-rich) il senato accademico aveva scelto di restare a fianco di Frontex nonostante le critiche rivolte all’Ateneo a causa dei “malfunzionamenti” dell’Agenzia e della collaborazione nei respingimenti lungo i confini europei e la richiesta del consiglio di amministrazione dell’Università di Torino. Ma l’assenza di “decisioni assunte” rispetto a un rinnovo tacito, significa di fatto il proseguimento nell’accordo. Lo ha confermato Frontex che ad Altreconomia ha dichiarato che “l’autorità contraente non ha emesso né ricevuto alcuna notifica formale sul mancato rinnovo del contratto”. Insomma, si va avanti per un altro anno. Non cambia neanche il valore della commessa: i quattro milioni di euro previsti inizialmente dal bando, infatti, sono “l’importo massimo che copre tutti i possibili rinnovi del contratto, quattro anni in totale”.

      Dal quartier generale di Varsavia l’Agenzia ha fatto sapere inoltre che, in totale, sono state prodotte dall’inizio dell’accordo ben 107 mappe (al 16 maggio) “richieste e consegnate alle unità e ai team interni di Frontex”. Più di una mappa alla settimana, quindi, che potrebbe essere utilizzata anche nelle attività di controllo dei confini: l’Agenzia non ha ancora risposto su questo specifico punto ma è noto che le “unità” e i “team interni” comprendono anche le squadre di agenti che svolgono quell’attività, la più discussa di tutte. L’ufficio europeo antifrode (Olaf) ha infatti ricostruito nel dettaglio come l’Agenzia abbia insabbiato centinaia di respingimenti violenti: quell’indagine è “semplicemente” costata la leadership all’allora direttore Fabrice Leggeri, nell’aprile 2022, ma niente di più. “Tutto è rimasto nel campo delle opinioni e nessuno è andato a fondo sui problemi strutturali -ha spiegato Laura Salzano, dottoranda in Diritto europeo dell’immigrazione presso l’Università di Barcellona sul numero di aprile di Altreconomia-. C’erano tutti gli estremi per portare l’Agenzia di fronte alla Corte di giustizia e invece nulla è stato fatto nonostante sia un’istituzione pubblica con un budget esplosivo che lavora con i più vulnerabili”. Così anche la guida del nuovo direttore di Frontex Hans Leijtens, non ha fino ad oggi portato grandi novità: il confine più problematico, quello tra Grecia e Turchia, continua a vedere la presenza delle divise blu nonostante le ripetute violazioni denunciate da avvocati, attivisti e media. L’ultima in ordine di tempo è quella pubblicata a metà maggio dal New York Times che ha mostrato i video di un respingimento forzato di 12 persone (donne, minori e anche un neonato) che, una volta arrivate a Lesbo, in Grecia, a inizio aprile 2023 sono state caricate a forza su una nave della Guardia costiera greca e poi abbandonate alla deriva verso le coste turche. Una “pratica” illegale (già denunciata in passato) di cui Frontex era a conoscenza e rispetto alla quale tanto l’ex direttore esecutivo Leggeri quanto quello attuale non hanno mai preso una posizione netta. Proprio su quanto accade su quel confine, aveva spinto gli autori del rapporto Olaf a chiedere il ritiro degli agenti di Frontex dalla Grecia. Non è ancora avvenuto.

      Scene drammatiche, quelle dei respingimenti dalla Grecia verso la Turchia che avevano spinto a novembre 2022 il consiglio di amministrazione di Unito, basandosi proprio sulle conclusioni dell’Olaf, a chiedere ai colleghi del Politecnico di recedere dal contratto. Ma da Corso Duca degli Abruzzi i senatori avevano optato per mantenere in vita il contratto rivendicando la presenza della “clausola di rispetto dei diritti umani”. Una clausola che nella realtà obbliga esclusivamente i contraenti italiani di cui Frontex non è a conoscenza e soprattutto rispetto a cui non è chiaro come sia possibile monitorare l’utilizzo dei “prodotti” realizzati dall’Ateneo. Di fatto -lo specifica il contratto- una volta nelle mani dell’Agenzia, le mappe possono essere utilizzate senza dover rendere conto a chi le ha prodotte della loro destinazione d’uso.

      Intanto a Torino, proprio a partire dal “caso Frontex” un gruppo di docenti, ricercatori e studenti di entrambi gli Atenei (Unito e PoliTo) ha dato vita al gruppo “#Coordinamento_per_l’etica_nella_ricerca (Certo)” che si pone come obiettivo quello di “informare con continuità le comunità accademiche di Polito e Unito e l’opinione pubblica sui temi più sensibili che investono l’Università, la ricerca, le collaborazioni, i finanziamenti e le sue proiezioni nella società” e “creare momenti di incontro e di confronto sui temi etici che sono alla base del lavoro di ricerca”. “L’esperienza di Frontex ci ha dimostrato la necessità di creare spazi di dibattito sia all’interno della società sia dell’università sugli obiettivi della ricerca -spiega Alessandra Algostino, docente di Diritto costituzionale all’Università di Torino-. Con l’obiettivo di renderla effettivamente libera e impedire che avvenga in settori o per obiettivi distanti o contrastanti con gli oggetti e i fini che devono connotare la ricerca pubblica. Quando ragioniamo di etica della ricerca pensiamo alla sua libertà, al suo pluralismo, ad un’ etica che non risponde a una qualsivoglia morale ma ai valori costituzionali del nostro Paese”.

      Il primo appuntamento organizzato da Certo dal titolo “Intorno al caso Frontex, l’università alle frontiere dell’etica”, a cui parteciperà anche Altreconomia, si svolgerà mercoledì 24 maggio alle 17 al Campus Luigi Einaudi di Torino. “Gli interessi universitari, legittimi, non possono tradursi in violazioni di diritti umani, come nel caso di Frontex -conclude Algostino-. Anche vista la direzione verso cui si muove il Piano nazionale di ripresa e resilienza (Pnrr) che lega molto il tema della ricerca con la volontà di imprese e aziende serve individuare dei parametri chiari per monitorare quanto succede negli Atenei”.

      https://altreconomia.it/il-politecnico-di-torino-ha-rinnovato-laccordo-con-frontex-fino-a-giugn

    • Cartografia e potere: l’accordo tra Politecnico di Torino e Frontex

      Parliamo con Michele Lancione, professore ordinario di geografia politico-economica presso il Politecnico di Torino che ha denunciato l’accordo per la produzione di mappe e cartografie siglato tra la sua università e Frontex.

      A seguire ci confrontiamo con un compagno sul coinvolgimento delle università italiane nei programmi militari-industriali partendo dal caso specifico dell’Università di Tor Vergata di Roma.

      https://www.ondarossa.info/redazionali/2023/06/cartografia-e-potere-laccordo
      #podcast #audio #Tor_Vergata #Itaca #DIST #cartographie #cartographie_digitale #cartographie_thématique

    • Nasce #CERTO : #Coordinamento_per_l’Etica_nella_Ricerca, Torino

      Negli scorsi mesi, un gruppo di docenti, ricercatori/ricercatrici, studenti/studentesse del Politecnico e Unito ha iniziato a discutere dei temi legati all’etica della ricerca, stimolati dal dibattito pubblico su Frontex e dalle scelte e responsabilità dei due Atenei.

      Questo gruppo si è in seguito strutturato come Coordinamento per l’Etica nella Ricerca, Torino (CERTO) e ha elaborato un manifesto che oggi presentiamo. Il manifesto nasce dall’esigenza di allargare la riflessione a tutt* coloro che possono essere interessati.

      Per sottoscrivere il manifesto potete scrivere ad Aurelia Martelli (aurelia.martelli@unito.it)

      COORDINAMENTO PER L’ETICA NELLA RICERCA, TORINO

      POLITO-UNITO

      CERTO (Coordinamento per l’Etica nella Ricerca, Torino) è un gruppo composto da docenti, studenti/studentesse e da persone che a vario titolo fanno parte delle due comunità accademiche di Politecnico e Università di Torino. Il Coordinamento ha a cuore la riflessione e la pratica di una ricerca e di una Università capaci di misurarsi con i problemi etici che sollevano, producono, affrontano e restituiscono non solo in ambito accademico ma anche in tutte le possibili declinazioni sociali, politiche, economiche e culturali.

      CERTO intende discutere pubblicamente i problemi che coinvolgono le scelte singole tutte le volte che ci si confronta con i fondamenti e le conseguenze etiche (etica intesa come proiezione dei valori costituzionali) che ogni approccio disciplinare contiene e produce, così come la condotta interna ai nostri luoghi di lavoro. La prospettiva non è ovviamente la restrizione dello spazio della libertà di ricerca, ma un confronto sulla coerenza etica della ricerca, anche per tutelare la sua effettiva libertà.

      CERTO nasce dal dibattito che in questi anni si è sviluppato intorno al ruolo e alle responsabilità di Frontex sia perché si tratta di una questione che investe le politiche e le coscienze di chi vive nello spazio europeo di fronte alle sfide dei processi migratori sia perché riguarda concretamente le scelte che le nostre due università hanno compiuto e dovranno compiere su questo terreno.

      CERTO ha due obiettivi. Il primo è informare con continuità le comunità accademiche di Polito e Unito e l’opinione pubblica sui temi più sensibili che investono l’Università, la ricerca, le collaborazioni, i finanziamenti e le sue proiezioni nella società, così che chiunque possa essere il più possibile consapevole delle implicazioni che le nostre attività comportano. Il secondo è creare momenti di incontro e di confronto sui temi etici che sono alla base del lavoro di ricerca e che, allo stesso tempo, emergono costantemente come sfide intellettuali e concrete da affrontare.

      CERTO inizia dunque il suo percorso proponendo un primo seminario, aperto a tutte e tutti, dal titolo Intorno al caso Frontex: l’Università alle frontiere dell’etica il giorno 24 maggio alle ore 17 (luogo da definire). Nelle settimane che precedono il seminario, questo blog ospiterà alcuni interventi riguardanti la questione Frontex, i problemi etici che comporta e il racconto di ciò che le nostre università hanno deciso fino a questo momento.

      Chi fosse interessato/ a partecipare alle attività di CERTO e sottoscrivere il manifesto può contattare Aurelia Martelli (aurelia.martelli@unito.it)

      Maria Chiara Acciarini (Università di Torino)

      Alessandra Algostino (Università di Torino)

      Patrizio Ansalone (Istituto Nazionale di Ricerca Metrologica – I.N.Ri.M.)

      Silvia Aru (Università di Torino)

      Alessandro Barge (Università di Torino)

      Danilo Bazzanella (Politecnico di Torino)

      Elisabetta Benigni (Università di Torino)

      Sandro Busso (Università di Torino)

      Elena Camino (Università di Torino)

      Alice Cauduro (Università di Torino)

      Marina Clerico (Politecnico di Torino)

      Alessandra Consolaro (Università di Torino)

      Cristina Cuneo (Politecnico di Torino)

      Pietro Deandrea (Università di Torino)

      Javier Gonzàlez Dìez (Università di Torino)

      Patrizia Ferrante (Università di Torino)

      Michele Lancione (Politecnico di Torino)

      Pietro Mandracci (Politecnico di Torino)

      Bruno Maida (Università di Torino)

      Beatrice Manetti (Università di Torino)

      Claudia Mantovan (Università di Padova)

      Chiara Maritato (Università di Torino)

      Aurelia Martelli (Università di Torino)

      Lorenzo Mauloni (Politecnico di Torino)

      Caterina Mele (Politecnico di Torino)

      Ivan Molineris (Università di Torino)

      Giuseppe Mosconi (Università di Padova)

      Chiara Occelli (Politecnico di Torino)

      Lia Pacelli (Università di Torino)

      Riccardo Palma (Politecnico di Torino)

      Norberto Patrignani (Politecnico di Torino)

      Silvia Pasqua (Università di Torino)

      Alessandro Pelizzola (Politecnico di Torino)

      Emilia Perassi (Università di Torino)

      Valeria Chiadò Piat (Politecnico di Torino)

      Raffaella Sesana (Politecnico di Torino)

      Massimo Zucchetti (Politecnico di Torino)

      https://coordinamentounito.wordpress.com/2023/04/26/nasce-certo-coordinamento-per-letica-nella-ricerca-tor

  • Irmgard Furchner, 96 ans, ancienne secrétaire du camp du Stutthof en Pologne, a fui avant son procès. La question de la responsabilité des exécutant·es du régime nazi reste passionnante.

    Der Prozess gegen eine 96-Jährige frühere KZ-Sekretärin im schleswig-holsteinischen Itzehoe droht zu platzen, noch bevor er begonnen hat. Die Angeklagte, der Beihilfe zum Mord in mehr als 11.000 Fällen vorgeworfen wird, erschien am Donnerstagmorgen nicht vor Gericht.
    [...]
    Der Angeklagten wird vorgeworfen, als ehemalige Sekretärin im Konzentrationslager Stutthof bei Danzig als Sekretärin des KZ-Kommandanten dazu beigetragen zu haben, dass während ihrer Zeit als dortige Angestellte zwischen 1943 und 1945 mehr als 11.000 Menschen ermordet wurden.

    https://taz.de/Verzoegerung-bei-Gerichtsprozess/!5804982
    #nazisme #camp_d'extermination #Stutthof #justice #éthique #Irmagard_Furchner
    @klaus

  • Avis du COMETS « Communication scientifique en situation de crise sanitaire : profusion, richesse et dérives » | COMETS
    https://comite-ethique.cnrs.fr/avis-du-comets-communication-scientifique-en-situation-de-crise-

    Le COMETS publie un nouvel Avis « Communication scientifique en situation de crise sanitaire : profusion, richesse et dérives » (n°2021-42), approuvé le 25 juin 2021.

    Accéder à l’avis : https://comite-ethique.cnrs.fr/wp-content/uploads/2021/09/AVIS-2021-42.pdf

    RÉSUMÉ – Le COMETS traite, dans cet avis, des multiples formes prises par la communication scientifique dans le contexte de la crise sanitaire provoquée par la pandémie de COVID-19, due au SARS-CoV-2. Le recul de près de deux ans de crise permet de dresser un premier bilan des forces et faiblesses de cette communication. Nous examinons tout d’abord de quelle manière la crise a impacté la communication au sein de la communauté scientifique. Puis nous montrons combien la pertinence de la communication offerte au public par l’entremise de diverses sources d’informations a été déterminante dans la perception que les citoyens ont eu de la crise et dans leur adhésion au discours scientifique. Nous abordons la question de l’articulation entre la mission des experts scientifiques et les impératifs des décideurs. Enfin, nous évoquons les difficultés rencontrées par les scientifiques lorsqu’ils sont confrontés à la défiance des citoyens envers la science et à l’émergence d’un « populisme scientifique ». 
    L’avis débute par un constat optimiste : les connaissances sur le SARS-CoV-2 et la COVID-19 ont très rapidement évolué grâce à une mobilisation inédite de la communauté scientifique internationale, au partage des données et à une politique éditoriale d’ouverture des publications, toutes initiatives qui sont les conséquences des récentes avancées permises par la Science Ouverte. Mais, le COMETS porte aussi un regard critique sur certaines dérives éditoriales et notamment sur les écarts à l‘intégrité scientifique, à la déontologie et à l’éthique qui ont accompagné la publication de travaux contestables portant sur des traitements de la COVID-19 par l’hydroxychloroquine. D’une manière plus générale, le COMETS déplore le comportement irresponsable de certains chercheurs qui ignorent, ou veulent ignorer, les fondements de la démarche scientifique que sont la rigueur, l’honnêteté, la fiabilité et la transparence des méthodes utilisées et l’évaluation critique des publications par les pairs. Les dérives constatées sont lourdes de conséquences par leur impact sur la santé et parce qu’elles contribuent à la défiance des citoyens vis-à-vis de la science et des scientifiques. Cette défiance est d’autant plus difficile à lever que les connaissances sur le virus et la pandémie étant en constante évolution, toute information, considérée comme vérité un jour, peut se trouver démentie le lendemain. Les diverses sources d’informations — institutionnelles, presse, médias, mais aussi réseaux sociaux — ont été des vecteurs déterminants pour éclairer les citoyens. Le COMETS tient à souligner le souci de partage des connaissances avec le public de l’ensemble de la communauté scientifique et salue le difficile et indispensable travail des journalistes. Cependant, force est de constater que les dérives ont été nombreuses : certains médias de grande écoute ont favorisé une « communication spectacle » volontiers polémique et entretenu la confusion entre vérité scientifique et opinion. Des médias ont également servi de tribune à des scientifiques pour y développer des thèses contestables. Les nouveaux médiateurs de l’information que sont internet et les réseaux sociaux ont aussi contribué à la désinformation du public et à la propagation des croyances complotistes. Le COMETS tente d’analyser les raisons qui ont conduit certains citoyens à adhérer à ces croyances complotistes et comment a pu se propager une vague de « populisme scientifique » dans laquelle l’opinion prime sur le fait scientifique.
    Le COMETS s’est aussi penché sur la délicate question de l’articulation entre expertise scientifique et décision politique dans un contexte de crise et in fine sur la recevabilité du message de l’expert lorsqu’il est communiqué aux citoyens. 
    En conclusion, la communication de crise a mis à jour une crise de la communication scientifique aux multiples facettes et d’une portée générale. L’un des enjeux pour la résoudre est indubitablement d’élever le niveau de culture scientifique des citoyens mais aussi des décideurs politiques, un devoir éthique auquel les chercheurs doivent contribuer.

    • 2. Des écarts à l‘intégrité scientifique, à la déontologie et à l’éthique lourds de conséquences
      Face à l’urgence de trouver des solutions thérapeutiques à la COVID-19, des acteurs de la recherche et du monde médical ont soutenu que l’intuition ou le « bon sens », médical seraient suffisants pour décider de l’efficacité et de la sécurité d’un traitement. Ils ont déclaré être les tenants d’une « éthique du traitement » qui serait opposée à une « éthique de la recherche ». Ce discours a servi la promotion, par Didier Raoult et son équipe de l’IHU de Marseille, du traitement de la COVID-19 par un antipaludéen connu de longue date, l’hydroxychloroquine (HCQ). Largement ouvert au public, dans des conditions peu respectueuses des règles de déontologie médicale, le traitement a fait l’objet d’un emballement médiatique et politique alors même que son efficacité sur la COVID-19 ne reposait que sur une étude clinique contestable. Les dérives qui ont accompagné la publication de cette étude dans la revue International Journal of Antimicrobial Agents ont alerté la communauté scientifique (voir Annexe 1). Elles sont édifiantes : accepté 24 heures après sa soumission, l’article a eu, dès sa parution, un énorme impact international ; il a été critiqué sur sa méthodologie (élimination de cas, biais statistiques, absence de preuves robustes,) et suscité des commentaires sur le processus de validation par les pairs, l’un des signataires, Jean-Marc Rolain, étant aussi l’éditeur en chef de cette revue. Face à la pression de la communauté scientifique, l’article a été ré-évalué postérieurement à sa publication. L’expertise, rendue publique par la revue, a recommandé le retrait de l’article, ce qui n’a pas été fait, son éditeur en chef l’ayant seulement « ouvert à la discussion ». On ne peut que déplorer une décision qui remet en cause le jugement par les pairs et va à l’encontre des critiques unanimes de ces derniers.

      Près de 40 % des articles publiés dans l’International Journal of Antimicrobial Agents depuis sa création en 2013 ont été co-signés par son éditeur en chef, Jean-Marc Rolain, et un, voire plusieurs, membres de l’IHU de Marseille dont Didier Raoult. De tels conflits d’intérêt jettent la suspicion sur la validité de leurs travaux et sont d’autant plus critiquables que cette autopromotion contribue à l’avancement de carrière des auteurs et au financement de leur recherche, tous deux conditionnés par le nombre de leurs publications. 26 L’article de D. Raoult et son équipe oblige à un questionnement sur la responsabilité des auteurs face à l’énorme impact de leurs résultats en termes de soins. On peut s’inquiéter de ce que cette étude si peu probante ait pu susciter une telle adhésion du public. Il a été impossible par la suite d’en corriger les effets. Comme nous le discutons plus loin, cette situation rassemble beaucoup des ingrédients de ce qui s’apparente au « populisme scientifique ».

    • Dans le contexte de la crise sanitaire, le soutien sans partage d’une partie de la population au traitement à l’HCQ préconisé par Didier Raoult revêt certains traits du populisme scientifique : méfiance à l’égard de ceux qui s’expriment mais ne fournissent pas de clefs immédiates aux questions posées ; préférence pour les solutions simples et rassurantes ; défiance vis à vis des élites supposées ignorantes des réalités de terrain ; opposition de communautés régionales éloignées du centre de gravité parisien de prise des décisions ; rejet des affirmations des scientifiques jugés compromis par leur proximité avec l’instance politique qu’ils conseillent ; enfin une forme de fascination exercée par une « personnalité forte » qui s’affirme par ses défis contre la représentativité académique.

      La dérive populiste de la science peut être aussi le fait d’un responsable politique. Ainsi, Philippe Douste-Blazy, ancien ministre et professeur de santé publique, et Christian Perronne, professeur de médecine, lançaient début avril 2020 une pétition en ligne demandant au gouvernement d ’accélérer les procédures de mise à disposition du traitement à l’HCQ et recueillaient près de 600.000 signatures ! Quelques jours plus tard était publié un sondage du Parisien, largement répercuté dans d’autres médias, qui portait sur « la croyance » du public en l’efficacité de l’HCQ 44. On ne peut que s ’inquiéter que le choix d ’un traitement puisse être décidé par l’opinion publique sur la base d’une pétition ou d’un sondage et que des décisions politiques puissent être prises en se fondant sur des croyances ou des arguments irrationnels, faisant uniquement appel à la peur ou l’émotion.

      #CNRS #éthique #science #méthode_scientifique #populisme_scientifique #communication #vulgarisation #médias #Didier_Raoult

    • Bizarrement, alors que la rédaction du rapport est annoncé comme ayant couru jusqu’à août 2021, aucune mention de Mucchielli dans ce rapport, alors que ses conneries durent depuis plus d’un an donc la même période que le rapport. Et alors que lui il est interne au CNRS, donc le comité d’éthique devrait en parler au moins autant que les personnalités extérieures.

    • Lynchage et reprise en main par la propagande du régime...vous avez des places à sauver ? Ou est la « catastrophe évitée de justesse » que vous imputez à la seule l’HCQ ? Elle est là avec son QR-code et ses bruits de bottes...

    • L’un des enjeux pour […] résoudre [la communication de crise] est indubitablement d’élever le niveau de culture scientifique des citoyens mais aussi des décideurs politiques, un devoir éthique auquel les chercheurs doivent contribuer.

      Et de changer de type de décideurs politiques ?

  • « Le CCNE s’est penché à deux reprises sur la question de la vaccination depuis le début de la crise sanitaire. Le premier texte rendu le 18 décembre 2020 constituait une réponse à une saisine du ministre des Solidarités et de la Santé et s’inscrivait dans un contexte d’incertitude en matière de vaccins (disponibilité, risques, possibilité de réduire la transmission) et d’identification des groupes de population à risque. Ce texte posait les bases d’un cadre éthique devant déboucher sur une stratégie vaccinale chez l’adulte et mettait en exergue la nécessité du recueil du consentement et donc de l’information des personnes. Il éliminait de facto une obligation vaccinale pour les personnes adultes.

    Le second texte, publié le 29 mars 2021, a été élaboré avec la Conférence nationale des espaces de réflexion éthique régionaux et portait notamment sur la vaccination des professionnels de santé. Il rappelait que la vaccination pour tous les professionnels de santé et les professionnels médico-sociaux représentait un enjeu éthique et déontologique fondamental, et souhaitait que la dynamique positive de vaccination constatée se poursuive et s’accélère chez ces professionnels (ce geste s’appuyant sur une éthique de la responsabilité et de la solidarité, ainsi que sur le principe de non-malfaisance).

    La question se pose donc d’ouvrir la vaccination à une partie de la population plus jeune qui n’est que peu affectée par des formes sévères de la Covid-19. Il s’agit là d’une question soulevant des enjeux éthiques pour laquelle le ministère des Solidarités et de la Santé a souhaité recueillir l’avis du CCNE le 27 avril 2021.

    Il s’agit d’une question complexe compte tenu tant des connaissances que l’on a du virus, que des différentes stratégies envisageables pour en contrer la propagation, ainsi que les conséquences de ces vaccins sur la santé globale de la population. L’ouverture de la vaccination aux mineurs pose aussi la question de leur consentement libre et éclairé.

    Toutefois, le CCNE regrette que l’annonce gouvernementale d’ouverture de la vaccination aux adolescents ait été faite avant que son avis ait été rendu. »

    #covid19 #vaccination #vaccinationdesmineurs #ethique

    https://www.ccne-ethique.fr/fr/actualites/enjeux-ethiques-relatifs-la-vaccination-contre-la-covid-19-des-enfants-