• Juger les migrants sans connaître leur culture ?

      Comment juger une personne d’origine étrangère quand on ne connaît pas sa culture ? Comment la justice, qui fonctionne largement dans le cadre d’une culture écrite (« la loi est gravée dans le marbre »), peut-elle prendre en compte la culture (surtout) orale des sociétés africaines ? Les magistrats doivent-ils faire appel à des tiers pour « mieux » dialoguer avec les justiciables issus de ces dernières ? Ces questions, parmi tant d’autres, qui taraudent l’institution judiciaire française, font depuis longtemps l’objet de débats dans le monde judiciaire, mais aussi en dehors de lui (chercheurs en sciences humaines et sociales, associations d’aide aux migrants…). Ici, c’est un film ethnographique et sociologique qui vient enrichir la discussion.

      http://sms.hypotheses.org/10574
      #migrations #culture #culture_orale #langue #langage #film

  • A Montpellier, une famille frappée par un meurtre et une administration sans pitié - Libération
    http://www.liberation.fr/france/2017/11/29/a-montpellier-une-famille-frappee-par-un-meurtre-et-une-administration-sa

    Venu dans l’Hérault pour les obsèques de son beau-frère, poignardé début novembre, Ivan, un Argentin de 26 ans, ne peut plus rentrer en Espagne, où son statut est pourtant en cours de régularisation. Une situation kafkaïenne.

    L’histoire débute par un drame. Le 2 novembre, en plein centre de Montpellier (Hérault), Joaquim Tougeron, 20 ans, étudiant en géographie, est tué de deux coups de couteau. Son agresseur a déjà été condamné deux fois par le passé pour des violences commises à l’arme blanche. Il semble qu’il ait poignardé le jeune homme pour quelques mots de trop… Joaquim était franco-argentin. Sa sœur, Cécile, l’est également. Etudiante à Madrid, elle arrive rapidement à Montpellier pour épauler sa mère et assister aux obsèques de son frère, organisées le 13 novembre. Cécile est venue en France avec son compagnon, Ivan Jankowiec, un Argentin de 26 ans avec lequel elle est pacsée.

    Marche blanche.
    En Espagne, le titre de séjour d’Ivan est en cours de régularisation. Il a justement un rendez-vous à Madrid avec l’administration le 10 novembre ; mais l’avocate qui s’occupe de son dossier est parvenue à reporter ce rendez-vous au 12 décembre, afin qu’il puisse assister à l’enterrement de son beau-frère. « Les obsèques de Joaquim ont été précédées par une marche blanche à laquelle ont participé des centaines de Montpelliérains, raconte Claude, une proche de la famille. Cécile et Ivan sont repartis de Montpellier le 16 novembre après avoir vécu, comme on s’en doute, des moments particulièrement difficiles. » Mais dans le train qui les emmène, tous deux sont contrôlés près de Perpignan par la police espagnole. « On avait pris le premier avion pour rejoindre ma mère le lendemain de la mort de Joaquim, et on était partis sans prendre de papiers, raconte Cécile. On a tenté d’expliquer la situation aux policiers, que le visa études-travail d’Ivan avait expiré mais que sa situation était en cours de régularisation en Espagne. Mais cela n’a servi à rien. »

    La police l’arrête donc et le place dans un centre de rétention administrative. Ni à Perpignan, ni à Sète, ni même à Nîmes, villes plus ou moins proches de la frontière espagnole, mais à Marseille, qui semble-t-il est alors la seule à offrir de la place… Dans le même temps, la préfecture des Pyrénées-Orientales notifie à Ivan une obligation de quitter le territoire français (OQTF) sans délai, ainsi qu’une interdiction de retour en France et en Europe de six mois.

    « C’est fou ».
    Pour Luc Abratkiewicz, l’avocat des parents et de la sœur de Joaquim, « cette famille va d’injustice en injustice. Alors que l’assassin de Joaquim était en liberté conditionnelle au moment des faits, le compagnon de sa sœur est arrêté pour être venu à son enterrement. C’est fou. » Après quatre jours de rétention, le juge des libertés et de la détention de Marseille libère Ivan. Pour le préfet des Pyrénées-Orientales, Philippe Vignes, l’ensemble de la procédure est cohérent : « Ce jeune homme a été refoulé par la police espagnole car il était en situation irrégulière en Espagne. En France, il faisait déjà l’objet d’une ancienne OQTF toujours en vigueur, ce qui explique ma décision de le placer en rétention. »
    Une version totalement contestée par Me Sophie Mazas, avocate de la famille pour le volet administratif. « Ivan n’avait jamais fait l’objet d’une OQTF par le passé. Aujourd’hui, il est libre mais l’audience sur son affaire n’interviendra pas avant début janvier… De plus, cette interdiction de retour sur le territoire européen bloque la possibilité pour l’Espagne de délivrer un titre de séjour à Ivan, car cet arrêté est mentionné au fichier SIS II, le système d’information Schengen. » Donc, poursuit l’avocate, « ce jeune homme, qui avait droit à un titre de séjour de plein droit en Espagne en sa qualité de conjoint d’une personne communautaire, s’est retrouvé en rétention en France, il a perdu son droit au séjour en Espagne et il est interdit de revenir auprès de sa compagne pendant six mois. Tout cela parce qu’il est parti assister à l’enterrement de son beau-frère. » Et de conclure : « Humainement, toute cette affaire est d’une violence assez inouïe. C’est assez représentatif du droit des étrangers à l’heure actuelle : une législation appliquée sans discernement et sans logique. » Une pétition en ligne contre l’expulsion d’Ivan a recueilli près de 1 500 signatures, et un rassemblement organisé par sa famille est prévu samedi à 11 heures, devant la préfecture de Montpellier.
    Sarah Finger

    Du chiffre ! Du chiffre !
    #administration #étrangers #papiers #union_européenne

  • Maryam Madjidi : « J’aimerais que ce roman change le regard sur les #réfugiés » - The Dissident - The Dissident
    http://the-dissident.eu/maryam-madjidi-change-regard-sur-refugies

    Je dénonce l’absence d’#accueil que subissent les #étrangers en France depuis un certain nombre d’années. J’ai vécu ça étant petite, parce qu’on m’a fait subir une vaste entreprise de #nettoyage. Ce chapitre s’intitule « La laverie ». J’y raconte qu’on a effacé en moi tout ce qui pouvait venir d’ailleurs, pour me faire rentrer dans le « moule français », avec tous les dangers et les travers de l’#assimilation (1). Je me suis dit : « Tiens, quelle drôle de manière d’accueillir l’autre ! » On efface ce qui n’est pas français. Ça, pour moi, ce n’est pas l’accueil, c’est-à-dire l’#hospitalité. Prendre l’autre avec tout ce qu’il est, tout ce qu’il a en lui ; et on lui laisse la porte réellement grande ouverte, sans menaces ni conditions. Celui qu’on accueille a un devoir de taille. Il accueille la France et le français en lui. J’enseigne le français à des mineurs, c’est une manière de leur dire : « Ouvrez vous aussi à ce qui vous entoure dans ce pays. Ne vous enfermez pas dans le communautarisme. » L’assimilation et le #communautarisme sont deux dangers qu’on peut éviter quand chacun fait un pas vers l’autre. De cette manière, la rencontre peut se faire. C’est sur cela qu’il faudrait œuvrer. On en est loin, mais il faut garder l’espoir et s’en rapprocher.

  • Vos papiers s’il vous plaît !

    L’accueil et l’hospitalité des personnes étrangères est recensé depuis 1860 en Suisse. Au fil des décennies, des textes légaux de plus en plus complexes ont étiqueté, classifié et catégorisé les êtres humains qui demandent asile dans le pays.

    https://www.reiso.org/articles/themes/politiques/2312-vos-papiers-s-il-vous-plait
    #catégorisation #histoire #étrangers #migrations #asile #réfugiés #Suisse

  • Why America Needs Foreign Medical Graduates - The New York Times
    https://www.nytimes.com/2017/10/06/upshot/america-is-surprisingly-reliant-on-foreign-medical-graduates.html

    As our recent eight-nation bracket tournament showed, many people think the United States health care system has a lot of problems. So it seems reasonable to think of policy changes that make things better, not worse. Making it harder for immigrants to come here to practice medicine would fail that test.

    The American system relies to a surprising extent on foreign medical graduates, most of whom are citizens of other countries when they arrive. By any objective standard, the United States trains far too few physicians to care for all the patients who need them. We rank toward the bottom of developed nations with respect to medical graduates per population.

    When physicians graduate from medical school, they spend a number of years as residents. Although they have their degrees, we still require them to train further in the clinical environment to hone their skills. Residents are more than learners, though; they’re doctors. They fill a vital role in caring for patients in many hospitals across the country. We don’t have enough graduates even to fill residency slots. This means that we are reliant on physicians trained outside the country to fill the gap. A 2015 study found that almost a quarter of residents across all fields, and more than a third of residents in subspecialist programs, were foreign medical graduates.

    Leaving training aside, foreign medical graduates are also responsible for a considerable share of physicians practicing independently today. About a quarter of all doctors in the United States are foreign medical graduates.

    As in many other fields, foreign medical graduates work in many of the areas that other doctors find less appealing. More than 40 percent of the American primary care work force is made up of people who trained in other countries but moved here. More than half of all the people who focus on caring for older people are foreign medical graduates as well.

    As if this weren’t enough, foreign medical graduates are more likely to practice in geographic areas of the country where there are physician shortages (typically nonurban areas), and they’re more likely to treat Medicaid patients.

    As a physician who graduated from a domestic medical school, I’ve often heard others disparaging doctors who went to medical school outside the country as if they were inferior. Those complaints are not supported by data. A study from Health Affairs in 2010 found that patients with congestive heart failure or myocardial infarction had lower mortality rates when treated by doctors who were foreign medical graduates. Another from earlier this year in the BMJ found that older patients who were treated by foreign medical graduates had lower mortality as well, even though they seemed to be sicker in general.

    A recent study in Annals of Internal Medicine shows that these graduates are also responsible for a significant amount of teaching. Of the 80,000 or so academic physicians in the country, more than 18 percent were foreign medical graduates. More than 15 percent of full professors in medical schools in the United States were educated elsewhere, most often in Asia, Western Europe, the Middle East, Latin America and the Caribbean.

    Foreign medical graduates also do a lot of research. Although they are ineligible for some National Institutes of Health funding — which is granted only to citizens of this country — they still manage, through collaboration, to be primary investigators on 12.5 percent of grants. They led more than 18 percent of clinical trials in the United States and were responsible for about 18 percent of publications in the medical literature.

    “Our findings suggest that, by some metrics, these doctors account for almost one fifth of academic scholarship in the United States,” said the lead author of the study, Dhruv Khullar, who is a physician at NewYork-Presbyterian Hospital, a researcher at Weill Cornell and a contributor to The Upshot. “The diversity of American medicine — and the conversations, ideas and breakthroughs this diversity sparks — may be one reason for our competitiveness as a global leader in biomedical research and innovation.”

    The United States is not the only country that relies on doctors trained or educated in other countries. We’re not even the country with the highest percentage of such physicians. According to data from the Organization for Economic Cooperation and Development, almost 58 percent of physicians practicing in Israel are foreign medical graduates. About 40 percent of the doctors in New Zealand and Ireland were trained outside those countries.

    Because of the sizes of those nations, even though the percentages of foreign medical graduates are higher there, the total numbers aren’t as high as in the United States. In 2015, the O.E.C.D. estimated that the United States had more than 213,000 foreign-trained doctors, and no other country was close. Britain had about 48,000, Germany had about 35,000, and Australia, France and Canada had between 22,000 and 27,000.

    For years, I’ve listened to doctors tell me stories of physicians who leave Canada — because they were dissatisfied about working in a single-payer health care system. That might have been true decades ago. But in the last 10 years, that number has dropped precipitously. The number of Canadians returning to their country to practice may actually be higher than the number leaving.

    Although many feared that coverage expansions from the Affordable Care Act might lead to an overwhelmed physician work force, that didn’t happen. That doesn’t mean that America doesn’t have a shortage of physician services, especially when it comes to the care of the oldest, the poorest and the most geographically isolated among us. Even though we know foreign medical graduates care for those patients disproportionately, we make it very difficult for many born and trained elsewhere to practice here. Some Americans need these doctors desperately. Evidence suggests that policies should be made to attract them, not deter them.

    #médecins #étrangers #etats-unis

  • Au guichet de la préfecture : « La suspicion fait partie de notre travail » - Libération
    http://www.liberation.fr/france/2017/09/26/au-guichet-de-la-prefecture-la-suspicion-fait-partie-de-notre-travail_159
    http://md1.libe.com/photo/1057560-prefecture.jpg?modified_at=1506098932&picto=fb&ratio_x=191&ratio_y

    Un agent administratif d’une préfecture revient pour « Libé » sur son expérience derrière un guichet en charge de l’accueil des étrangers.

    Après avoir rapporté les déboires d’étrangers en séjour régulier en France avec la préfecture, Libé a voulu aller voir de l’autre côté des guichets. On est donc passé par des syndicats, notamment la CGT-USPATMI (1) pour entrer en contact avec les agents qui font office d’interlocuteurs directs pour les usagers, et d’intermédiaires entre eux et l’administration. Un seul nous a rappelé, en numéro masqué : une femme âgée de 40 ans qui a travaillé deux ans comme agent d’accueil en province avant d’exercer des fonctions de responsable (spécialisée dans le traitement du contentieux à la suite de refus de carte de séjour), pendant trois ans. Libé a fait le choix de retranscrire cette interview de façon directe, pour montrer la perception qui peut subsister dans les coulisses de l’administration française.

    Quelle est l’ambiance au sein de votre équipe ?
    Nous sommes très soudés et souvent sur la même longueur d’onde sur le traitement des dossiers : il n’y a pas d’écart dans notre façon de faire et de nous positionner. Je vis intensément ce que vivent mes collègues à l’accueil, parce que je suis aussi passée par là. Il faut recevoir les étrangers, vérifier leurs justificatifs (ressources, logement etc.), enregistrer leurs dossiers sur les applications informatiques… Quand on doute, on va voir le chef de bureau et on lui demande : t’en penses quoi ?

    Y a-t-il des tensions récurrentes entre les usagers étrangers et vous ?
    Il ne suffit pas d’être gentil et de bien parler français pour obtenir son titre de séjour, il faut avoir des ressources propres et remplir plein d’autres critères… C’est toujours la même chose : quand un agent d’accueil dit oui à une demande de titre de séjour, on le trouve sympathique, il est gentil. Quand c’est non, on gesticule, on crie au scandale, il devient méchant. Sinon on ramène père, mère, tontons, tatas… Oui, dans ces moments, il y a une vraie tension, surtout que nous sommes amenés à traiter les dossiers de personnes à la chaîne. Ça plus les soucis familiaux et les migraines… Nous avons le droit d’être des êtres humains.

    Au fil de nos échanges avec les personnes qui viennent aux guichets de la préfecture, un sentiment revient : celui d’être suspecté en permanence…
    Mais oui et c’est normal, la suspicion fait partie de notre travail, on a nos sens en alerte. Si on n’avait pas de raison d’être suspicieux, on ne le serait pas. Certains étrangers entrent dans les clous. D’autres voient le titre de séjour comme un eldorado qui donne accès à la sécurité sociale et croient qu’ils peuvent tout faire… On épingle souvent des gens qui fournissent de faux documents, de fausses fiches de paye, qui donnent de fausses domiciliations, qui mentent sur leur situation familiale. Quand on a le sentiment d’être mené en bateau, ça nous fait bouillir et là ça peut effectivement dégénérer rapidement. Bien sûr, on a une famille, on est content d’avoir la sécurité sociale… Et on comprend qu’un usager soit capable de tout pour rester en France, mais notre travail de fonctionnaire est de suivre à la lettre la réglementation des étrangers. De toute façon, on ne peut pas régler tous les problèmes de la planète.

    Nombre de personnes étrangères ont l’impression d’être traitées différemment en fonction de leur nationalité… Que répondez-vous à cela ?
    On remarque avec l’expérience les mêmes travers en fonction des nationalités… mais attention ce n’est pas du racisme, c’est la force de l’habitude. Il y a des comportements qui se répètent. Par exemple, tous les étés, leur maman tombe soi-disant malade… [un récépissé de titre de séjour permet de retourner dans le pays d’origine et donc de sortir de France et de revenir en France, ndlr] Sur le regroupement familial, le réflexe c’est de (se) dire : « Oh mais regardez, c’est un gentil conjoint de Français ». Mais la réalité c’est qu’il y a des personnes françaises fragiles : des femmes, simples d’esprit, à qui le conjoint demande le divorce dès qu’il a ses papiers ou qu’il devient parent d’enfant français. Comme par hasard.

    Mais les divorces, ça arrive même entre les Français… Ne pensez-vous pas qu’un divorce peut survenir entre un(e) Français(e) et un(e) étranger(e) sans que ce soit un mariage blanc ?
    Là vous avez le réflexe de la personne de type française instruite, qui été élevée au biberon de la République à "Liberté, égalité, fraternité". On ne les catégorise pas parce qu’on est méchant mais parce que c’est notre travail d’avoir une vision fine des gens. Ce n’est pas raciste, j’adore les étrangers, c’est magnifique d’apprendre un deuxième alphabet, se jeter dans une autre culture, ça doit demander un effort incroyable.

    Pouvez-vous nous citer des cas concrets ?
    Il y a les mariages blancs mais aussi les mariages gris. Exemple : un étranger épouse une Française, il lui dit « Oh ma chérie, je t’aime » [elle précise : « J’ajoute des effets de scène pour que ce soit rigolo », ndlr]. Mais en même temps il entretient une correspondance avec la fille au pays qui lui est promise depuis toujours. Une fois les papiers dans la poche, il lui crache dessus, l’insulte de tous les noms en arabe. Il ramène via le regroupement familial celle qu’il a gardée sous le coude et après ? Eh ben ça fait des enfants. C’est le cas de beaucoup de ressortissants turcs qui se marient avec des Françaises avant de divorcer pour se remarier avec des Turques et refaire des bébés. Mais il ne faut pas le dire, ça pourrait donner des idées…

    Pourquoi des procédures tel que le changement de statut d’étudiant à salarié sont si complexes ?
    Normalement, un étudiant doit repartir dans son pays à la fin de ses études… Ce n’est pas bien de délaisser son pays, il faut y retourner pour faire évoluer les choses. On est preneur si l’étranger obtient un poste en CDI dans un secteur en pénurie pour rendre service à la France.

    Y a-t-il des quotas qui vous sont imposés ? Quelles sont vos conditions de travail ?
    Nous n’avons pas de pression du tribunal administratif, pas de quotas officiellement institués. On applique des circulaires et des notes internes… Cela dit, on souffre d’une baisse des effectifs, de remaniements de mission, des économies sur les dépenses de l’Etat. Mais aussi de cadences infernales particulièrement en région parisienne. On travaille à la chaîne, c’est épuisant moralement et physiquement… Il faut voir l’état de fatigue des agents ! Le temps de traiter dix dossiers, quinze autres vous tombent dessus. C’est devenu quasi impossible de faire tenir toutes nos missions dans nos 35 heures. On a l’impression que notre travail est perdu d’avance. Résultat : on bosse avec toujours autant de respect et un peu moins de patience. Il y a un vrai mal-être, surtout que pour les chefs, ce n’est jamais assez.

    Comment vous situez-vous politiquement ?
    Comme la majorité des fonctionnaires, plutôt à gauche. Il faut une ouverture d’esprit pour travailler dans le service public.

    (1) Union des syndicats des personnels administratifs et techniques du ministère de l’Intérieur

    Dounia Hadni

    Là c’est du très lourd !!!! Dans le genre "je suis pas raciste mais…"
    La conclusion étant quand même la maxi cerise sur le gâteau.

    #immigration #étrangers #carte_de_séjour #préfecture #discriminations

  • Formaggi, olio, pomodori e vino: il lavoro degli immigrati che mantiene vive le nostre campagne

    Per fortuna non ci sono solo caporalato e sfruttamento: uno studio presenta numeri, prospettive e storie dell’integrazione nell’agricoltura.

    il 70% dei pastori ufficialmente salariati in Piemonte (al di là di agricoltura famigliare e lavoro in nero) arriva dall’estero ed è in maggioranza romeno e albanese. In quanto ai macedoni, a loro è deputata per larghissima parte la cura delle pregiate vigne del Barolo.

    http://www.repubblica.it/sapori/2017/09/20/news/inchiesta_agricoltura_e_immigrazione_dati_realta_e_prospettive-175994362
    #agriculture #migrations #étrangers #intégration #Italie #statistiques #chiffres

  • Files d’attente à la préfecture : « Je joue mon travail sur un putain de ticket » - Libération
    http://www.liberation.fr/france/2017/08/21/files-d-attente-a-la-prefecture-je-joue-mon-travail-sur-un-putain-de-tick


    Les joies des "visites" à la préfecture pour les étrangers. Ça fait des années qu’on me raconte des histoires toujours plus scandaleuses sur ce passage obligé, que ce soit la façon dont "l’accueil" est "organisé" ou plutôt saboté ou les humiliations de la part des employés de la préfecture : le ton utilisé, les vexations, le mépris, les abus de pouvoir et les injustices etc etc
    Bel exemple de racisme systémique qui perdure depuis des années et qui n’est pas prêt de s’arrêter, à l’image de la façon dont ce pays considère ses non ressortissants !
    #discriminations #étrangers #préfecture #titres_de_séjour #administration #racisme

  • Pourquoi reste-t-on si longtemps un étranger en Suisse?

    La Suisse est l’un des pays qui compte la plus forte proportion d’étrangers sur son sol. Près de 40% d’entre eux sont pourtant nés en Suisse ou y résident depuis plus de 20 ans. swissinfo.ch dresse le profil de ces étrangers installés de longue date au sein de la Confédération.

    Les nationalités italienne, turque et de l’ex-Yougoslavie (Croatie, Bosnie-et-Herzégovine, Serbie, Macédoine et Kosovo) sont celles qui figurent en tête de liste des étrangers nés ou établis en Suisse depuis plus de 20 ans. 60% ou plus des ressortissants de ces pays sont nés ou établis en Suisse depuis plus de 20 ans.


    http://www.swissinfo.ch/fre/immigration-et-naturalisation_pourquoi-reste-t-on-si-longtemps-un-%C3%A9tranger-en-suisse-/43272496

    #immigration #migrations #Suisse #naturalisation #étrangers #statistiques #chiffres #infographie #visualisation

  • Ce qu’ils font est juste - Ils mettent la #solidarité et l’#hospitalité à l’honneur

    L’étranger est par essence louche, suspect, imprévisible, retors, de taille à commettre des avanies, même s’il survit dans le plus profond dénuement, s’il souffre de la faim, du froid, qu’il n’a pas de toit pour se protéger. L’#étranger, homme, femme ou enfant, représente toujours un danger, qu’il faut combattre à tout prix. La loi dispose que « toute personne qui aura, par aide directe ou indirecte, facilité ou tenté de faciliter l’entrée, la circulation ou le séjour irrégulier d’un étranger en France » encourt jusqu’à 5 ans d’emprisonnement et 30 000 euros d’amende. Cette sanction pénale est réservée aux « aidants » désintéressés, animés par le seul élan d’humanité et de dignité vis-à-vis d’eux-mêmes et de ceux voués à tout juste subsister. Ils ont choisi, en connaissance de cause, de commettre ce qu’on appelle le « délit de solidarité » ou « d’hospitalité ». Des expressions devenues familières, dans leur obscénité, depuis qu’on a vu traduits devant les tribunaux des « désobéissants », paysans, professeurs, élus municipaux, citoyens bienfaisants coupables d’avoir, sans contrepartie d’aucune sorte, secouru, protégé, rendu service à des hommes, femmes et enfants qui n’avaient pas l’autorisation de fouler la terre française. Les élections présidentielle et législatives en France ont fourni l’occasion d’une chasse aux désobéissants, comme si la majorité des candidats s’étaient accordés pour rassurer l’opinion en la sommant de collaborer : la France ne laissera pas entrer chez elle des hordes de réfugiés, de migrants si menaçants. Chaque jour a apporté son nouveau délinquant, lequel n’a pas désarmé, il est entré en résistance. Il offre le gîte, le couvert, la circulation à des exilés miséreux, il est capturé par des policiers, punit par des magistrats... et il recommence, parce que l’hospitalité et la solidarité ne sont pas une faveur mais un droit, un devoir et qu’il aime accomplir ce devoir-là. Des écrivains ont accepté avec enthousiasme d’écrire, à leur guise, dans une nouvelle, fiction ou rêverie, leur respect pour ces gens de bien, et leur inquiétude de voir agiter les spectres de graves menaces incarnés par des êtres humains réduits à peu de choses. Pas seulement : c’est aussi vers l’Autre que va leur curiosité, l’Autre qui gagne toujours à être connu et non chassé. Enki Bilal dessine, des écrivains de talent s’expriment parmi lesquels Antoine Audouard, Kidi Bebey, Clément Caliari, Antonnella Cilento, Philippe Claudel, Fatou Diome, Jacques Jouet, Fabienne Kanor, Nathalie Kuperman, Jean-Marie Laclavetine, Christine Lapostolle, Gérard Lefort, Pascal Manoukian, Carole Martinez, Marta Morazzoni, Lucy Mushita, Nimrod, Serge Quadruppani, Serge Rezvani, Alain Schifres, Leïla Sebbar, François Taillandier, Ricardo Uztarroz, Anne Vallaeys, Angélique Villeneuve, Sigolène Vinson... Journaliste, membre de l’équipe fondatrice de Libération, Béatrice Vallaeys est aujourd’hui directrice de collection aux éditions Don Quichotte.


    https://www.babelio.com/livres/Laclavetine-Ce-quils-font-est-juste-Ils-mettent-la-solidari/955572
    #livre #asile #migrations #réfugiés #livre #justice #délit_de_solidarité #désobéissance_civile

  • Étranges Étrangers

    La nuit de la Saint-Sylvestre 1969, six travailleurs africains mouraient asphyxiés dans un taudis surpeuplé loué par un marchand de sommeil à #Saint-Denis. C’est pour leur rendre hommage que le projet de réaliser un film sur la condition des travailleurs étrangers fut initié par Marcel Trillat & Frédéric Variot. Un film marginal, sur un peuple en marge de la société française : Portugais fuyant le fascisme et la misère, Algériens, Africains contraints aux travaux les plus durs et à s’entasser dans les bidonvilles, les cités de transit, les #foyers indignes ou les caves de Seine-Saint-Denis. Des prolétaires fantômes pourtant indispensables à l‘#économie française.


    http://www.filmsdocumentaires.com/films/3584-etranges-etrangers-des-etrangers-dans-la-ville
    #france #étrangers #travailleurs #migrations #travail #histoire #film #logement #marge

    • Réponse à la Une du GHI sur les musulmans

      « Prison : un détenu sur deux est musulman », peut-on lire en Une de l’édition du GHI de cette semaine. Ce regrettable titrage m’exaspère, tant il semble trahir une volonté de faire le « buzz » aux dépens de la déontologie la plus élémentaire.

      Mon propos n’est guère ici de questionner la véracité ou la pertinence de l’information ; encore moins de contester le droit de la publiciser – bien qu’il convienne de rappeler que, d’une part, ces chiffres traduisent davantage une réalité socio-économique que confessionnelle et que, d’autre part, l’emploi du terme « musulman » doit être toujours problématisé, dans la mesure où il désigne un groupe sociologique extrêmement hétérogène et qu’il s’agit d’une identité dans le champ des possibles pour les personnes appartenant à ce groupe.

      C’est donc moins le contenu de l’article que les modalités et le contexte de sa mise en circulation dans la sphère publique qui me paraissent poser problème.

      En tant que tous-ménages, le GHI bénéficie d’une distribution massive. Et de ce « journal-spam » composé majoritairement d’annonces et de publicités, on ne lit souvent que la manchette au moment de ramasser le courrier ou en passant devant l’une des nombreuses caissettes disséminées à travers le canton. Le choix de ces quelques mots, « consommés » à large échelle et à la hâte, investit par conséquent la rédaction du journal d’une lourde responsabilité, invitant au minimum à la circonspection. Sous un tel éclairage, la mise en correspondance entre « musulmans » et « criminalité » à l’œuvre dans la Une en question s’avère tout à fait irresponsable car c’est ce message – et non point un autre plus nuancé – qui imprimera les esprits. Nous le savons tous. La rédaction du GHI doit le savoir.

      Je n’aurais toutefois pas écrit ces lignes si cet événement ne venait pas s’inscrire dans le contexte particulièrement houleux de l’« affaire Ramadan ». Laquelle a libéré une parole publique qui associe volontiers islam, musulmans et violences sexuelles alors qu’il devrait être question des agissements présumés d’un seul homme. Le « timing » de la Une du GHI a donc de quoi interroger. Maladresse coupable ou basse stratégie mercantile ? Contacté ce matin, l’Office cantonal de la détention (OCD) confirme avoir été approché par le GHI de façon spontanée il y a dix jours ; et ce, bien que les ordres de grandeur relatifs à la représentation confessionnelle dans les prisons soient relativement stables et rendus publics depuis fort longtemps. Quelles que puissent être les motivations derrière cet intérêt soudain, une chose est certaine : ce type de procédé médiatique a ceci de regrettable qu’il contribue à ancrer toujours plus profondément l’image du « musulman criminel » dans les représentations collectives, favorisant ainsi un climat de division sociale.


      http://www.jetdencre.ch/reponse-a-la-une-du-ghi-sur-les-musulmans
      #médias

  • I numeri dell’immigrazione

    Nessun discorso sulle politiche migratorie dovrebbe prescindere dai dati. E in questo libro statistiche, cifre e proiezioni sono presentate in modo molto chiaro e sintetico e alcuni box forniscono informazioni su punti di particolare interesse (come, per esempio, i “modelli insediativi degli immigrati” o “il contributo delle straniere alle variazioni della fecondità”).

    http://www.internazionale.it/opinione/giuliano-milani/2017/04/01/numeri-dell-immigrazione
    #statistiques #chiffres #migrations #réfugiés #Italie #étrangers

  • L’Europe et les migrants, faits et chiffres

    Quelle part de la population de l’Union européenne est « étrangère », combien de permis de résidence y sont accordés, combien d’Européens travaillent dans d’autres pays de l’Union, quel est l’impact de la crise migratoire ? Réponses en chiffres :

    – Moins de 7% d’étrangers

    Sur près de 507 millions d’habitants dans l’UE, 34,1 millions (donc moins de 7%) sont des « ressortissants étrangers », n’ayant pas la nationalité de leur pays de résidence, selon des chiffres d’Eurostat, datant de fin 2015 et portant sur 2014.

    Parmi eux, 14,3 millions sont des ressortissants d’un autre Etat membre de l’Union et 19,8 millions viennent de pays hors-UE, selon #Eurostat.

    C’est le Luxembourg qui compte la part la plus élevée d’étrangers dans sa population (45,3%). La proportion est supérieure à 10% à Chypre (19,5%), en Lettonie (15,2%), en Estonie (14,9%), en Autriche (12,5%), en Irlande (11,8%), en Belgique (11,3%) et en Espagne (10,1%).

    Cinq pays ont des taux inférieurs à 1% : la Pologne, la Roumanie, la Croatie, la Lituanie et la Bulgarie.

    Parmi les Européens résidant dans un autre pays de l’UE, les Polonais sont dans le « top 5 » des nationalités étrangères dans 10 pays. Suivent les Allemands (dans 9 pays), Italiens et Roumains (8). Parmi les ressortissants non-UE, les Ukrainiens sont dans le top 5 dans 9 pays, les Turcs et les Russes dans 7.

    – Permis de séjour

    Quelque 2,6 millions nouveaux permis de résidence ont été délivrés dans l’UE à des citoyens de pays tiers (hors UE) en 2015, selon les derniers chiffres d’Eurostat.

    Le nombre le plus élevé (633.000) a été accordé par le Royaume-Uni. Suivent ensuite la Pologne (541.600), la France (226.600), l’Allemagne (194.800), l’Espagne (192.900) et l’Italie (178.900).

    Le pays qui a accordé le plus de titres de séjour pour des raisons d’emploi est la Pologne. Le Royaume-Uni est celui qui en a accordé le plus pour des raisons d’éducation (études). L’Allemagne, l’Italie, l’Espagne, la France et le Royaume-Uni sont, dans cet ordre, ceux qui ont délivré le plus de permis pour motifs familiaux en 2015.

    Les pays tiers dont les ressortissants ont obtenu le plus de nouveaux permis en 2015 sont l’Ukraine (19,2% du total, pour des raisons d’emploi très largement), devant les Etats-Unis (10%, principalement pour raisons d’éducation) et la Chine (6,4%).

    – Travailleurs détachés

    Le nombre de travailleurs détachés dans l’UE était de 2,05 millions en 2015, selon un récent rapport de la Commission, en hausse de près de 60% depuis 2010. Il s’agit d’Européens envoyés dans un autre Etat membre par leur employeur à titre temporaire (quatre mois en moyenne).

    Ils représentent moins de 1% du nombre total d’emplois en Europe. Selon des chiffres de 2014, le secteur de la construction regroupe environ 44% des détachements.

    L’Allemagne est de loin l’Etat membre qui accueille le plus de travailleurs détachés (418.908 en 2015), suivi de la France (177.674) et de la Belgique (156.556).

    Et les détachés sont principalement originaires de Pologne (251.107), d’Allemagne (218.006) et de France (130.468).

    – Crise migratoire

    L’UE a connu en 2015 et 2016 un afflux exceptionnel de centaines de milliers de migrants arrivant par la Méditerranée, fuyant pour la plupart la guerre et l’insécurité dans leurs pays.

    Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), plus d’un million de personnes sont arrivées en 2015, dont plus de 850.000 via les côtes grecques, venant en large majorité de Syrie (56%), d’Afghanistan (24%) et d’Irak (10%).

    En 2016, toujours selon l’OIM, le total d’arrivées par la mer a chuté à plus de 363.000 (sans compter 24.000 arrivées par des routes terrestres).

    Un accord conclu en mars 2016 avec la Turquie a en effet permis de faire chuter considérablement les arrivées par la mer Egée. Mais l’afflux a atteint lui un niveau record en 2016 sur les côtes italiennes, avec plus de 180.000 arrivées.

    Contrairement aux migrants débarqués en Grèce, qui peuvent prétendre au statut de réfugié, ceux qui rejoignent l’Italie, venant d’Afrique subsaharienne le plus souvent, sont surtout des migrants économiques aux yeux de l’UE.

    – Demandes d’asile

    Plus de 1,2 million de demandes d’asile ont été recensées dans les pays de l’UE en 2016, soit un nombre proche du record de 1,26 million de 2015, selon Eurostat.

    Les Syriens (334.800), les Afghans (183.000) et les Irakiens (127.000) sont restés les trois principales nationalités des demandeurs.

    Et l’Allemagne est toujours de loin le pays où le plus de nouvelles demandes ont été enregistrées (722.300 en 2016, soit 60% du total), devant l’Italie (121.200), la France (76.000) et la Grèce (49.000).

    – Impact des réfugiés sur l’économie

    Fin 2015, la Commission européenne a estimé que "l’afflux de réfugiés, « s’il est géré correctement, aura un léger effet favorable sur la croissance dans le court et le moyen terme ».

    Selon elle, il devrait provoquer des « hausses de dépenses publiques dans plusieurs Etats membres », mais la hausse attendue de la main d’oeuvre « pourrait aussi se traduire par de l’emploi supplémentaire, une fois que les réfugiés avec suffisamment de compétences entreront sur le marché du travail ».

    http://www.courrierinternational.com/depeche/leurope-et-les-migrants-faits-et-chiffres.afp.com.20170319.do
    #démographie #étrangers #Europe #statistiques #chiffres #migrations #asile #réfugiés #demandeurs_d'asile

  • Lorsqu’il n’y a pas de possibilité d’ajuster les contraires, une chose terrifiante se produit : ceux qui incarnaient l’attachement inconditionnel à l’immuable, qui proclamaient la nécessaire permanence de leurs valeurs traditionnelles face à ce qui est autre qu’eux, qui les mets en question, qui les oblige à porter sur eux-mêmes un regard différent, ce sont ceux-là mêmes, les identitaires, les citoyens grecs sûrs de leur supériorité, qui basculent dans l’altérité absolue, dans l’horreur, et le monstrueux. Quant aux femmes thébaines, irréprochables dans leur comportement, modèles de réserve et de modestie dans leur vie domestique, toutes, Agavé en tête, la reine mère qui tue son fils, le dépèce, brandit sa tête comme un trophée, toutes, d’un coup, prennent la figure de Gorgone Méduse : elles portent la mort dans leurs yeux. Penthée, lui, périt d’une manière effroyable, déchiré vivant comme un animal sauvage, lui le civilisé, le Grec toujours maître de soi, qui a cédé à la fascination de ce qu’il pensait être l’autre et qu’il condamnait. L’horreur vient se projeter sur la face du même qui n’a pas su faire sa place à l’autre.

    Après ses événements, Agavé s’exile, Cadmos également, et Dyonisos poursuit ses voyages à la surface de la terre, son statut au ciel assuré. Il va avoir à Thèbes même un culte, il a conquis la ville, non pas pour en chasser les autres dieux, non pas pour imposer sa religion contre les autres, mais pour qu’au centre de Thèbes, au cœur de la cité, soient représentés, par son temple, ses fêtes, son culte, le marginal, le vagabond, l’étranger, l’anomique. Comme si, dans la mesure où un groupe humain refuse de reconnaître l’autre, de lui faire sa part, c’est ce groupe lui-même qui devenait monstrueusement autre.

    J.P Vernant in L’univers, les Dieux, les Hommes
    #logique_de_l_ambiguité #logique_de_la_contradiction #Dionysos #autre #étranger

  • #8 / Les centres de #rétention administrative : La programmation ordinaire de l’#indignité

    La production de la ville indigne relèverait de logiques différenciées. Au titre des premières prennent place le laisser-faire mais aussi l’inadaptation de réponses apportées à un problème – tel fut celui de « la jungle de Calais ». Au titre des secondes, figure la production d’un #urbanisme de déqualification que justifie la construction de la paix sociale à partir d’une gestion discriminante des #corps dans l’#espace dans un contexte socio-politique déterminé – tel fut le cas de l’urbanisme colonial en Afrique du Nord séparant colons et indigènes ou encore celui du réaménagement de l’opération alors inachevée de Drancy-la-Muette pour y séquestrer les juifs en attente de déportation (Baudouï, 1992). La production de l’inégalité de traitement des individus dans l’espace revêt de multiples formes relevant autant de la méconnaissance d’une situation que de l’intégration au plan institutionnel de représentations comportementales, raciales et xénophobes élevées au rang de normes sociétales. Bien que l’indignité soit de l’ordre du vécu et du ressenti, elle ne saurait recouvrir toutes les formes contemporaines de la marginalité. À la fois nid et cage, le #ghetto peut, par son #confinement, fonctionner comme lieu de protection des plus faibles. La construction de l’entre-soi protège aussi du regard de l’autre. Dans d’autres circonstances, l’#isolement dans une configuration spatiale et sociale de #pauvreté, la #relégation dans une #marginalité urbaine avancée, doublée du maintien d’une ouverture sur le monde extérieur qui, par effet retour, stigmatise le quartier où l’on vit, sont à même de susciter un sentiment d’#exclusion et d’indignité (Kokoreff, 2009).
    ...
    Dès l’arrivée de François Mitterrand à la Présidence de la République les conditions d’accès au titre de séjour et à l’asile politique sont assouplies. La loi du 29 octobre 1981 relative aux conditions d’entrée et de séjour des #étrangers en #France offre de nouvelles garanties de procédure pour les étrangers en situation d’#expulsion. Dans les faits, la procédure de rétention administrative est réaffirmée. Par décision du Premier ministre du 5 avril 1984 sont créés les centres et locaux de rétention administrative (CRA et LRA), placés sous la responsabilité de la direction générale de la police nationale et de la direction générale de la gendarmerie nationale. La loi du 17 juillet 1984 renforce le contrôle aux frontières pour lutter contre l’immigration clandestine et maintient le placement des étrangers à expulser en CRA et #LRA. Sous la présidence de François Mitterrand, les CRA passent de 1 en 1981 à 6 en 1995 ; sous Jacques Chirac de 7 en 1996 à 16 en 2007 ; sous Nicolas Sarkozy de 17 en 2007 à 21 en 2012. Ils sont aujourd’hui 26.


    http://www.revue-urbanites.fr/8-les-centres-de-retention-administrative-la-programmation-ordinaire
    #détention_administrative #asile #migrations #réfugiés #CRA #Vincennes

  • Le #FN souhaite mettre fin à la #scolarisation gratuite des #Enfants d’étrangers
    https://www.mediapart.fr/journal/france/100117/le-fn-souhaite-mettre-fin-la-scolarisation-gratuite-des-enfants-d-etranger

    Le Front national a annoncé vouloir mettre fin à la scolarisation gratuite des enfants d’étrangers en situation régulière, s’il accédait aux responsabilités. Une telle mesure discriminatoire bafouerait tous les textes juridiques qui affirment ce droit à la scolarisation, quelle que soit la situation des parents.

    #France #discrimination #éducation #étrangers

  • Aux USA, des supermarchés de produits naturels ouverts par des réfugiés revitalisent un désert alimentaire · Global Voices en Français
    https://fr.globalvoices.org/2016/12/06/204303

    Une grande partie d’Erie, une ville de Pennsylvanie, est un désert alimentaire : les gens n’y ont pas d’accès commode à des produits frais ou nutritifs. Mais dans une portion d’Erie, sur Parade Street et à proximité du côté est de la ville, des magasins gérés par des réfugiés éclosent et modifient la donne.

    (…)
    Et il en est de même dans une bonne partie de la ville. Avant l’ouverture de son magasin il y a deux ans, il y avait deux supérettes avec quelques fast-foods autour. Ce qu’ils vendaient n’était pas nutritif, dit Alex Iorio, la diététicienne du département de Santé Publique d’Erie. Elle dit que cet endroit est différent.

    “Ce magasin a des tonnes de riz complet, de farines complètes, ce genre de choses”, détaille-t-elle, “des tas de haricots et pois secs, riches en protéines. Tous ces produits sont reconnus comme bons pour la santé, et nos propriétaires de magasins aiment offrir ce type de produits car ils ont une plus longue durée de conservation”.

    La portion de Parade Street où se trouve UK Supermarket n’a plus rien d’un désert alimentaire. C’est l’un sur la vingtaine de supermarchés qui ont poussé à Erie pendant la dernière décennie, gérés par d’ex-réfugiés.

    Ma belle-sœur m’a parlé de ce phénomène croissant aux USA : le #désert_alimentaire. Dans un pays #riche, l’idée est gênante, mais c’est pourtant la réalité de millions d’américains : des #fast_food partout, des #snacks à profusion jusque dans les cours d’école, mais la nécessité de faire des kilomètres pour trouver un seul #légume frais.
    #malnutrition #obésité

  • Dati (e non pregiudizi) sulla cosiddetta questione criminale romena

    Flussi migratori ed etichettamento criminale: una riflessione sulla cosiddetta «invasione dei rumeni», sulla sovra-rappresentazione degli stranieri in carcere e sull’esigenza di politiche di prevenzione criminale basate sui dati e non sui pregiudizi.

    http://openmigration.org/idee/dati-piuttosto-che-pregiudizi-sulla-cosiddetta-questione-criminale-rumena/?platform=hootsuite
    #criminalité #étrangers #Italie #préjugés #migration

    • Has immigration really led to an increase in crime in Italy?

      Yet, in contrast to the overall crime rates in Italy, the share of crimes committed by foreigners is also decreasing within every single region in Italy with respect to the regional average. This holds for all regions in Italy since 2014, from the northern tip of the country in the Alps, to the southernmost spot in Lampedusa. Today, the share of convicted foreigners is at an unprecedented all-time low. The average regional crime rate among foreigners has decreased by around 65% between 2007 and 2016.


      #migrations #statistiques #chiffres

    • Carceri, i numeri dicono che non c’è un’emergenza criminalità legata agli immigrati

      Sono 117 le carceri che abbiamo visitato negli ultimi 18 mesi, 30 negli ultimi 6. È stato presentato ieri a Roma il rapporto di metà anno sulle carceri italiane dell’associazione Antigone, alla presenza dei vertici dell’amministrazione penitenziaria. Se si vuole fare una seria ecologia della comunicazione bisogna partire da qui: dai dati di fatto, dalla realtà, da quanto si conosce perché lo si è visto con i propri occhi, lo si è studiato, si sono analizzati i dati, i numeri, le storie. Le scelte politiche, legislative, amministrative vanno fatte sulla base di quanto accade, non di quanto una generica e male informata opinione pubblica percepisce – scorrettamente – che accada.

      E cosa accade? Accade ad esempio che il tasso di detenzione degli stranieri, vale a dire il numero dei detenuti stranieri sul numero degli stranieri residenti in Italia, sia in calo. Se dieci anni fa era dello 0,71% oggi è invece dello 0,33%. Non c’è dunque un’emergenza criminalità legata agli immigrati. E accade che il patto di inclusione sociale paga in termini di correttezza e rispetto delle norme. Se si dà fiducia a qualcuno, questo qualcuno tende a ripagare la fiducia accordata. Regolarizzare la posizione degli stranieri e integrarli nella società riduce di fatto i tassi di criminalità. E lo fa in maniera drastica. Basti guardare alla comunità rumena, la cui presenza in carcere è diminuita di oltre mille unità in soli cinque anni, mentre la sua presenza in Italia andava invece aumentando.

      Un’altra cosa che accade è che non è affatto vero che “tanto chi va in galera ne esce subito” e “esiste la certezza della pena”. Innanzitutto la pena non è solo quella carceraria, come i nostri costituenti ben avevano indicato parlando, all’articolo 27, di pene al plurale, le quali non devono essere contrarie al senso di umanità e devono tendere alla rieducazione del condannato. Ma comunque anche la stessa pena carceraria è certissima e spesso implacabile. Tanti detenuti non vanno mai in misura alternativa Dei 38.700 che hanno una condanna definitiva, oltre 10.000 sono condannati a una pena tra 5 e 10 anni, oltre 6.500 a una pena tra 10 e 20 anni, 2.300 a oltre 20 anni e 1.700 all’ergastolo. Posto che per essere affidati ai servizi sociali fuori dal carcere non bisogna avere più di quattro anni di pena ancora da scontare, ben si comprende come tante persone vivano in carcere per lunghi anni. Sono inoltre circa 24.000 i detenuti che hanno a oggi davanti meno di quattro anni di pena residua. Alcuni di essi ne hanno meno di tre, altri meno di due, altri ancora meno di uno. Potrebbero essere fuori. Se i magistrati fossero di manica larga nella concessione delle misure alternative, così come si sente spesso dire, e se fosse scontato che nessuno finisce la propria pena in carcere sarebbero già usciti. Invece sono ancora lì.

      Qualcuno esce, è vero. Ma se andiamo a vedere per bene come stanno le cose, e non come sono percepite da chi non conosce i dati di fatto, vediamo che le misure alternative hanno una durata media di poco superiore ai nove mesi. Quindi anche per chi a un certo punto varca il cancello del carcere la gran parte della pena è stata scontata dentro. E in quei mesi che esce cosa succede? Che smette di scontare la pena? Niente affatto. Succede che la sconta diversamente. Succede che vivrà sotto il rigido controllo dei servizi sociali e del magistrato di sorveglianza, seguendo un rigido programma che altri hanno stabilito per lui. Un altro modo di scontare la pena. Ma ancora pena. Un modo più utile alla nostra sicurezza (le misure alternative abbassano di molto il tasso di recidiva) e assai meno costoso per le nostre tasche.

      Già, perché il carcere costa. Anche questo accade, come Antigone ha ben raccontato ieri. Ciascun detenuto costa a tutti noi 136 euro al giorno. Le misure alternative sono enormemente più economiche. Chi vorrebbe invocare la costruzione di nuove carceri, si faccia due conti prima di farlo. Costruire un carcere da 200 posti – dunque un carcere piuttosto piccolino – costa 25 milioni di euro. Davvero vogliamo spenderli per puro senso di vendetta, per comminare pene meno utili di altre che potremmo avere a disposizione? Costruire carceri ci costa 125.000 euro a posto letto. Ecco perché in passato nessuno c’è riuscito tra tutti coloro che avevano promesso sbarre su sbarre. Non c’è riuscito Silvio Berlusconi, con un sontuoso piano di edilizia carceraria annunciato in pompa magna e finito nel niente. Prima di lui non c’era riuscito l’allora ministro della Giustizia Roberto Castelli, che creò allo scopo la società Dike Aedifica s.p.a. la quale si rivelò in seguito una società fantasma e servì solo a sprecare circa 1.400.000 euro e a farsi tirare le orecchie dalla Corte dei Conti.

      Torniamo ai dati di fatto. Abbandoniamo i luoghi comuni. Questo è il lavoro che Antigone tenta di portare avanti da quasi trent’anni. I luoghi comuni fanno comodo. Ma non certo a noi.

      https://www.ilfattoquotidiano.it/2018/07/31/carceri-i-numeri-dicono-che-non-ce-unemergenza-criminalita-legata-agli-immigrati/4528869