• G. Friedman "..c’est cynique, immoral, mais ça marche ». Extraits du discours.

    Stratfor : comment Washington peut conserver sa domination sur la planète. Extraits du discours de George Friedman, directeur de la société de renseignement et d’analyse Stratfor, au Council on Foreign Relations de Chicago.
    Dans son discours au Council il explique comment Washington peut conserver sa domination sur la planète. Il identifie également les ennemis potentiels des USA.

    Friedman voudrait que le monde actuel soit exclusivement sous le contrôle direct ou indirect des USA
    Le président de Stratfor déclare que les USA n’ont pas de relations avec l’Europe. « Nous avons des relations avec la Roumanie, la France et ainsi de suite. Il n’y a pas d’Europe avec laquelle les USA ont des relations quelconques". Cela rappelle forcément la conversation de la sous-secrétaire d’Etat Victoria Nuland avec l’ambassadeur des USA à Kiev en 2014. Nuland avait alors expliqué à son interlocuteur en des termes très crus ce qu’elle pensait de l’Europe unie et de ses dirigeants : • Ukraine, la manip... 33] Plus tard, elle a présenté ses excuses pour la forme de ses propos, mais pas sur le fond. Il faut savoir que Mme Nuland est une lectrice des notes analytiques de Stratfor.
    « Les USA contrôlent tous les océans de la terre. Personne n’avait encore réussi à le faire. Par conséquent, nous pouvons nous ingérer partout sur la planète, mais personne ne peut nous attaquer. Le contrôle des océans et de l’espace est la base de notre pouvoir", a déclaré Friedman à Chicago,
    Selon lui, "la priorité des USA est d’empêcher que le capital allemand et les technologies allemandes s’unissent avec les ressources naturelles et la main d’œuvre russes pour former une combinaison invincible".Créer un "cordon sanitaire" autour de la Russie permettra à terme aux USA de tenir en laisse l’Allemagne et toute l’Union européenne

    https://www.youtube.com/watch?v=emCEfEYom4A


    #USA #UE #Russie

  • Anne Cordier, professeure en science de l’information et de communication
    https://www.europe1.fr/emissions/C-est-arrive-demain/anne-cordier-professeure-en-science-de-linformation-et-de-communication-4170

    FRÉDÉRIC TADDEI 06h00, le 07 mars 2023
    Intellectuels, chefs d’entreprises, artistes, hommes et femmes politiques ... Frédéric Taddeï reçoit des personnalités de tous horizons pour éclairer différemment et prendre du recul sur l’actualité de la semaine écoulée le samedi. Même recette le dimanche pour anticiper la semaine à venir. Un rendez-vous emblématique pour mieux comprendre l’air du temps et la complexité de notre monde.

    Invitée : 

    – Anne Cordier, professeur en sciences de l’information et de communication à l’Université de Lorraine et auteure de « Grandir connectés : les adolescents et la recherche d’information » chez CF édition

    #Anne_Cordier #Europe_1 #Frédéric_Taddei #Médias_sociaux #Pratiques_informationnelles

  • [rapport] Zoom sur les menaces géopolitiques et climatiques du projet de gazoduc EastMed, soutenu par l’UE - Espace Presse Greenpeace France
    https://www.greenpeace.fr/espace-presse/rapport-zoom-sur-les-menaces-geopolitiques-et-climatiques-du-projet-de-ga

    Un nouveau rapport publié aujourd’hui par Greenpeace Italie dénonce les risques #géopolitiques et climatiques liés au projet de gazoduc EastMed, que la Commission européenne a jugé prioritaire dans le cadre des projets d’intérêt commun (PIC) dans le domaine de l’#énergie.

    Le gazoduc, qui ne serait pas mis en service avant 2028, relierait les champs gaziers israéliens et chypriotes à la Grèce puis à l’Italie, traversant les eaux contestées entre la Grèce, la Turquie et Chypre.

    Face au danger qu’il représente à la fois pour la paix en #Europe et pour le #climat, Greenpeace demande à la Commission et aux gouvernements européens de se retirer du projet de #gazoduc EastMed, de le retirer de la liste des PIC et de procéder à une évaluation des risques de #conflit pour tout projet transfrontalier d’infrastructure de combustibles #fossiles soutenu par l’UE. La France doit également prendre ses responsabilités en poussant activement pour l’arrêt du soutien de l’#UE à ce projet.

  • Pendant ce temps-là, les puissances occidentales mettent en ordre de bataille les esprits et transforment à vitesse accélérée leurs économies en «  économies de guerre  »

    Contre la guerre en Ukraine et sa généralisation
    https://mensuel.lutte-ouvriere.org/2023/02/25/contre-la-guerre-en-ukraine-et-sa-generalisation_521781.html

    Poutine, qui nie jusqu’à l’existence d’une nation ukrainienne, aura, par son sanglant mépris des peuples, contribué à ce que s’affirme le sentiment d’appartenir à l’Ukraine, alors qu’il peinait à prendre corps malgré les efforts du pouvoir et des nationalistes.

    L’échec relatif de Poutine résulte, entend-on souvent, de la mobilisation d’un peuple dressé pour défendre sa patrie, rien de tel ne motivant les soldats russes. Certes. Mais ce n’est qu’une partie de la réalité. Si l’Ukraine a tenu bon, malgré une industrie et une armée a priori moins fortes que celles du Kremlin, elle le doit avant tout à la trentaine de membres de l’OTAN, dont les États-Unis, l’Allemagne, la Grande-Bretagne, la France, qui l’ont armée, financée et soutenue de bien des façons. Et ils ne cessent de surenchérir en ce domaine, tel Biden encore le 20 février à Kiev.

    Quand les pays de l’OTAN livrent à l’Ukraine des armements de plus en plus sophistiqués, de plus en plus efficaces, ils poursuivent un objectif immédiat proclamé  : éviter la défaite de l’Ukraine et faire durer la guerre afin d’affaiblir la Russie, et si possible la mettre à genoux.

    Cela pour montrer au monde entier ce qu’il en coûte de ne pas s’incliner devant l’ordre impérialiste. Les propos de Biden à Varsovie  : «  L’Ukraine ne sera jamais une victoire pour la Russie  », son refus affiché de toute négociation avec Poutine, le fait que les dirigeants occidentaux ont tous adopté la même posture et le même langage ces derniers temps, tout cela va dans le même sens.

    Le conflit en cours n’est pas la principale raison d’une escalade que l’Occident mène tambour battant. Il fait aussi office de toile de fond pour une mise en ordre de bataille des esprits, ne serait-ce que par la banalisation d’une guerre qui s’installe pour durer, dans une Europe qui n’en avait plus connu depuis 1945, exception faite des bombardements de la Serbie par l’OTAN, il y a un quart de siècle.

    Une mise sur le pied de guerre qui vaut aussi pour les économies de chaque pays, dans un monde capitaliste qui s’enfonce dans la crise sans que ses dirigeants y voient d’issue. Certes, les dirigeants du monde capitaliste n’ont pas encore choisi la fuite en avant vers une conflagration généralisée, comme celle qui conduisit à la Première et à la Deuxième Guerre mondiale, mais rien ne garantit que le conflit ukrainien ne risque pas, à tout moment, de précipiter l’humanité dans une nouvelle guerre mondiale.

    Le conflit en Ukraine sert déjà de terrain d’entraînement aux États impérialistes pour préparer l’éventualité d’un affrontement dit de haute intensité, que les états-majors militaires et politiques envisagent explicitement. Il sert aussi aux chefs de file de l’impérialisme à renforcer des blocs d’États alliés, avec leurs réseaux de bases sur le pourtour de la Russie et de la Chine.

    sommant les autres États de se rallier à ces alliances militaires et d’adopter des trains de sanctions contre la Russie, même quand cela va à l’encontre de leurs intérêts et de ceux, sonnants et trébuchants, de leurs capitalistes. On le constate pour l’arrêt des importations de gaz et de pétrole russes, l’interdiction de commercer avec la Russie, d’y maintenir des activités industrielles, ce qui pénalise des pays européens, dont l’Allemagne et la France, mais profite aux États-Unis.

    Si un fait nouveau, capital pour l’avenir de l’humanité, s’est fait jour au feu de cette guerre, c’est l’évolution rapide de la situation mondiale dans le sens de sa #militarisation.

    Poutine a répondu de façon monstrueuse à la pression continue de l’impérialisme en Europe de l’Est en lançant ses missiles et ses tanks sur l’Ukraine le 24 février 2022. Mais c’est l’impérialisme qui s’est préparé depuis longtemps à aller à la confrontation.

    ... à plonger tôt ou tard l’Ukraine dans la guerre, donc à faire de ses habitants les otages d’une rivalité qui les dépasse, car elle oppose le camp mené par les États-Unis à la Russie, avec son dictateur, ses bureaucrates et ses oligarques pillards. D’un côté ou de l’autre, il n’y a nulle place pour le droit des peuples à décider de leur destinée, même si on veut nous le faire croire.

    L’ex-chancelière Angela Merkel n’en croit rien. Elle le dit dans une interview où elle revient sur la crise qui s’ouvrit en février 2014, quand le président ukrainien d’alors, contesté par la rue et surtout lâché par des secteurs de la bureaucratie et de l’oligarchie, dut s’enfuir. Le pouvoir issu du #Maïdan s’alignant sur les États-Unis, Poutine récupéra alors la #Crimée et poussa le Donbass à faire sécession. Les accords de Minsk, que Merkel parrainait avec Hollande et auxquels avaient souscrit Moscou et Kiev, devaient régler pacifiquement le différend, prétendait-elle à l’époque. Elle avoue désormais qu’il s’agissait d’un leurre. «  Poutine, explique-t-elle, aurait [alors] pu facilement gagner. Et je doute fortement que l’OTAN aurait eu la capacité d’aider l’Ukraine comme elle le fait aujourd’hui. […] Il était évident pour nous tous que le conflit allait être gelé, que le problème n’était pas réglé, mais cela a justement donné un temps précieux à l’Ukraine.  » Et à l’OTAN pour préparer l’affrontement avec Moscou.

    Le conflit couvait depuis l’effondrement de l’#URSS en 1991. Dès ce moment-là, États-Unis et Union européenne furent à la manœuvre pour aspirer l’Europe de l’Est dans l’orbite de l’OTAN. Des conseillers de la Maison-Blanche expliquaient qu’il fallait détacher l’Ukraine de la Russie, pour que celle-ci n’ait plus les moyens de redevenir une grande puissance.

    Or, après les années Eltsine (1991-1999), d’effondrement économique, d’éclatement de l’État et de vassalisation humiliante du pays par l’Occident, Poutine et la bureaucratie russe voulaient restaurer la #Grande_Russie.

    Une première tentative de l’Occident pour aspirer l’Ukraine eut lieu en 2004 sous l’égide du tandem ­Iouchtchenko­-­Timochenko, tombeur du pro-russe Ianoukovitch. Elle tourna court, la population, dégoûtée, finissant par rappeler Ianoukovitch. Elle allait le chasser à nouveau en 2014. Cette fois fut la bonne pour le camp occidental et signifiait la guerre  : dans le #Donbass, que l’armée de Kiev et des troupes d’extrême droite disputaient aux séparatistes, elle fit 18 000 morts et des centaines de milliers de réfugiés. Huit ans plus tard, tout le pays bascula dans l’horreur.

    Les dirigeants américains et européens savaient que Moscou ne pouvait accepter une Ukraine devenue la base avancée de l’OTAN. Ils savaient quels risques mortels leur politique impliquait pour les Ukrainiens, et pour la jeunesse russe que Poutine enverrait tuer et se faire tuer. Cette guerre, l’OTAN l’avait rendue inéluctable depuis 2014, en armant, entraînant, conseillant l’#armée_ukrainienne et les troupes des nationalistes fascisants.

    Les dirigeants occidentaux n’en avaient cure, car faire la guerre avec la peau des peuples est une constante de la politique des puissances coloniales, puis impérialistes. On le vérifie encore une fois dans le sang et la boue des tranchées en #Ukraine, dans les ruines des HLM de #Kharkiv, #Kherson ou #Donetsk que les missiles des uns ou des autres ont fait s’effondrer sur leurs habitants. N’en déplaise aux médias d’ici qui ressassent la fable d’un conflit soudain opposant le petit David ukrainien isolé et désarmé qu’agresserait sans raison le grand méchant Goliath russe.

    À l’occasion du premier l’anniversaire de l’invasion de l’Ukraine, on a eu droit au rouleau compresseur d’une #propagande sans fard dans les #médias. Il y aurait le camp du Mal (la Russie, l’Iran et surtout la Chine), face au camp du Bien, celui des puissances qui, dominant la planète, y garantissent la pérennité du système d’exploitation capitaliste au nom de la démocratie ou de la sauvegarde de pays comme l’Ukraine, dès lors qu’ils leur font allégeance.

    Cette propagande massive vise à s’assurer que l’opinion publique adhère sans réserve à ce qu’on lui présente comme la défense d’un peuple agressé, en fait, à la guerre que mènent les grandes puissances par Ukrainiens interposés. Car, au-delà de ce qu’il adviendra de la Russie et du régime de Poutine – une des préoccupations contradictoires des États impérialistes, qui disent vouloir la victoire de Kiev tout en craignant qu’une défaite de Poutine déstabilise de façon incontrôlable la Russie et son «  étranger proche  » – ces mêmes États visent un objectif au moins aussi important pour eux. Ils veulent enchaîner à leur char de guerre leur propre population, dans le cadre ukrainien, tout en ayant en vue des conflits plus larges à venir.

    En fait, le conflit ukrainien a tout du prologue d’un affrontement plus ou moins généralisé, dont politiques, généraux et commentateurs désignent déjà la cible principale  : la Chine. Ainsi, Les Échos du 15 février a mis à sa une un article qui titrait  : «  Pour l’Amérique, la Chine redevient l’ennemi numéro un  », après que «  la guerre en Ukraine [avait un temps détourné son attention] de la confrontation  » avec la Chine.

    Déjà, les steppes, les villes et le ciel d’Ukraine servent autant aux états-majors et industriels occidentaux à affronter la #Russie, par soldats ukrainiens interposés, qu’à tester sur le vif leurs #blindés, pièces d’#artillerie, #systèmes_de_commandement, de communication, d’interception, de renseignement, et à en tirer les leçons voulues. Ils y voient aussi une aubaine pour se débarrasser de #munitions et d’engins plus ou moins anciens que les combats vont consommer . Conséquence favorable pour eux, cela justifie l’escalade des livraisons d’armes et, de ce fait, l’explosion des #budgets_militaires afin de doper les #industries_de_guerre.

    Cette conjoncture permet à des États d’engranger des commandes, parfois énormes, de pays dépendants de protecteurs plus puissants et des leaders des marchés de l’#armement.

    Ainsi, Varsovie a envisagé de donner à Kiev des vieux Mig-29 de conception soviétique pour les remplacer par des F-16 américains, et promis de lui livrer d’anciens chars Leopard, qu’elle remplacera par de nouveaux modèles. Évidemment, cela ne fait l’affaire ni de Dassault ni du char Leclerc français qui peine à trouver preneur. C’est que, même alliés au sein de l’OTAN, voire soucieux d’afficher leur unité, comme Biden l’a souligné lors de la promesse que lui et Scholtz ont voulue simultanée de livrer des tanks à Kiev, les États impérialistes restent rivaux sur ce terrain, comme sur d’autres. Les États-Unis se réservent la part du lion, avec des commandes d’armement qui ont doublé en 2022, à la mesure de leur puissance industrielle, de leur suprématie militaire… et des guerres à venir.

    Ces commandes d’armes pour l’Ukraine, qui s’ajoutent à celles que l’on dit destinées à remettre à niveau chaque armée occidentale, servent autant à tenir la dragée haute à #Poutine qu’à transformer à vitesse accélérée les #économies occidentales en «  #économies_de_guerre  », selon les termes même du programme que se sont fixé les ministres de la Défense des pays de l’#OTAN, lors de leur sommet des 14-15 février à Bruxelles. Depuis des mois, les dirigeants politiques occidentaux et plus encore les chefs de leurs armées discutent publiquement et concrètement d’une guerre généralisée qu’ils savent s’approcher. Ainsi, à Brest, l’#amiral_Vandier, chef d’état-major de la Marine, a lancé à la nouvelle promotion d’élèves-­officiers  : «  Vous entrez dans une Marine qui va probablement connaître le feu à la mer.  » Certains avancent même une date pour cela, tel le général Minihan, chef des opérations aériennes aux #États-Unis  : «  J’espère me tromper, mais mon intuition me dit que nous nous affronterons en 2025  » avec la #Chine.

    Ukraine  : un effroyable bilan humain, social et économique

    En attendant, la guerre en Ukraine a déjà tué ou blessé 180 000 militaires russes, à peine moins de soldats ukrainiens, et tué plus de 30 000 civils, estime le chef de l’armée norvégienne, membre de l’OTAN. 7,5 millions d’Ukrainiens ont trouvé refuge en Pologne, Slovaquie, Autriche, etc., et en Russie. Parmi eux se trouvent une écrasante majorité de femmes et d’enfants, car les hommes de 18 à 60 ans, mobilisables, ont l’interdiction de quitter le territoire. Il y a aussi plusieurs millions de déplacés dans le pays même.

    De nombreuses villes, grandes ou petites, ont été bombardées, parfois rasées, les infrastructures énergétiques partout frappées, ce qui a plongé la population dans l’obscurité et le froid. Le montant des destructions de routes, ponts, voies ferrées, ports, aéroports, entreprises, écoles, hôpitaux, logements… atteignait 326 milliards de dollars, selon ce qu’estimait le Premier ministre en septembre dernier. Ce montant, déjà colossal, n’a pu que croître depuis, ne serait-ce que parce qu’il s’accompagne d’énormes détournements qu’ont effectués et que vont effectuer ministres, généraux, bureaucrates et oligarques ukrainiens.

    Zelensky a reconnu la corruption de l’appareil d’État jusqu’au sommet quand il a limogé une partie de son gouvernement, dont les ministres de la Défense et de la Reconstruction, et plusieurs très hauts dirigeants. Cela ne change rien à la nature d’un État qui, source principale des nantis comme en Russie, est l’un des plus corrompus au monde  : plus que l’État russe, dit-on, ce qui n’est pas rien. En fait, Zelensky n’avait pas le choix  : une commission américaine de haut niveau avait débarqué à Kiev pour vérifier ce que devenait l’aide colossale fournie par l’oncle d’Amérique. Après tout, même si l’État américain est richissime, il a aussi ses bonnes œuvres (industriels de l’armement, financiers, capitalistes de haut vol) et ne veut pas qu’une trop grosse part des profits de guerre file dans poches des bureaucrates, oligarques et maffieux ukrainiens.

    Et puis, au moment même où l’Occident annonçait fournir des tanks à l’État ukrainien, il ne s’agissait pas que le régime apparaisse pour ce qu’il est  : celui de bandits prospérant sur le dos de la population. Cela s’adressait moins à l’opinion occidentale, qui ne connaît de la situation que ce qu’en disent les médias, qu’à la population ukrainienne.

    Victime des bombardements et exactions de l’armée russe, elle se rend compte qu’elle est aussi la victime des parasites de la haute bureaucratie, des ministres véreux ou des généraux voleurs. Et l’union sacrée n’a pas fait disparaître les passe-droits qui permettent aux nantis de profiter en paix de leur fortune à l’étranger, tandis que leurs sbires de la police raflent les hommes, valides ou pas, pour le front. Les résistances que cela provoque ici ou là n’ont rien pour étonner dans un tel contexte, d’autant que, si l’armée a d’abord pu compter sur des volontaires, ceux qu’elle mobilise maintenant n’en font, par définition, pas partie.

    Tout à leurs commentaires dithyrambiques sur un régime censé incarner la démocratie et l’unité d’un peuple derrière ses dirigeants, les médias français préfèrent tirer un voile pudique sur des faits qui pourraient gâcher leur tableau mensonger.

    [...] Le régime de la bureaucratie russe et de ses oligarques milliardaires, lui-même bien mal en point socialement et économiquement, corrompu, policier et antiouvrier, ne peut représenter aucun avenir pour la population ukrainienne, même russophone.

    Quant au régime qu’incarne Zelensky, ce chargé de pouvoir des grandes puissances et de leurs trusts qui lorgnent sur les richesses agricoles et minières de l’Ukraine ainsi que sur sa main-d’œuvre qualifiée, afin de l’exploiter avec des salaires misérables , ce qui a commencé dès 2014, le conflit lui a sans doute sauvé la mise, au moins dans un premier temps. Comme dans toute guerre, la population s’est retrouvée bon gré mal gré derrière un pouvoir qui se faisait fort de la défendre. Mais gageons que de larges pans des classes populaires n’ont pas oublié pour autant ce qu’avait fini par leur inspirer cet acteur devenu président, qui avait joué au «  serviteur du peuple  » pour mieux préserver les intérêts des nantis.

    S’affrontant sur le terrain par peuples interposés, les dirigeants occidentaux, représentants d’une bourgeoisie impérialiste qui domine le monde, les dirigeants russes, représentants des parasites qui exploitent les travailleurs de Russie, les dirigeants ukrainiens, représentants de leurs oligarques autant que des trusts occidentaux, sont tous des ennemis des classes populaires, de la classe ouvrière.

    Et les travailleurs, où qu’ils se trouvent, quelle que soit leur nationalité, leur langue ou leur origine, n’ont aucune solidarité à avoir, sous quelque prétexte que ce soit, avec «  l’ennemi principal qui est toujours dans notre propre pays  », comme disait le révolutionnaire allemand Karl Liebknecht en 1916, en pleine Première Guerre mondiale.

    Partout, la marche à une économie de guerre

    Le 6 février, Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU [...] : «   Le monde se dirige les yeux grand ouverts [vers] une guerre plus large .  »

    On vient d’en avoir la confirmation au sommet des ministres de la Défense des membres de l’OTAN. Il leur a été demandé, selon Les Échos, «  de passer en #économie_de_guerre  », de relancer et activer la #production_d’armements, et d’abord d’#obus, de #chars et de pièces d’artillerie, pour faire face à «  une #guerre_d’usure  » en Ukraine. Et de préciser que si, il y a dix ans, les États-Unis demandaient à leurs alliés de monter leurs #dépenses_militaires à 2 % de leur produit intérieur brut, ce chiffre est désormais considéré comme un plancher que beaucoup ont dépassé. La conférence sur la sécurité en Europe qui a suivi, à Munich, a réuni la plupart des dirigeants européens et mondiaux pour aller dans le même sens.

    C’est ce qu’ils font en cherchant à persuader leur population de l’inéluctabilité de la guerre  ; en lui désignant comme ennemis certains pays, au premier rang desquels la Russie et la Chine  ; en déployant une propagande insidieuse mais permanente dans les médias autour de thèmes guerriers  ; en mettant l’accent sur la préparation de la #jeunesse à servir «  sa  » nation, à la défendre, sans jamais dire qu’il s’agira de la transformer en #chair_à_canon pour les intérêts des classes possédantes. Le gouvernement français s’en charge avec son #Service_national_universel, qui vise à apprendre à des jeunes à marcher au pas, avec des reportages télévisés plus ou moins suscités sur le service à bord de navires de guerre, sur des régions sinistrées (Saint-Étienne) où la reprise de la production d’armes ferait reculer le chômage. Le nouveau ministre allemand de la Défense se situe sur le même terrain, lui qui veut rétablir le service militaire et faire de la Bundeswehr la première armée du continent grâce aux 100 milliards de hausse de son #budget.

    En juin dernier, Macron avait annoncé la couleur avec son plan Économie de guerre doté par l’État de 413 milliards sur sept ans. Il fallait «  aller plus vite, réfléchir différemment sur les rythmes, les montées en charge, les marges, pour pouvoir reconstituer plus rapidement ce qui est indispensable pour nos #armées, pour nos alliés ou pour celles [comme en Ukraine] que nous voulons aider  ». Et, s’adressant aux dirigeants de l’organisme qui regroupe les 4 000 entreprises du secteur militaire, il leur avait promis des décisions et, surtout, des #investissements. Pour les #profits, la guerre est belle…

    Bien au-delà du conflit ukrainien, la cause profonde de l’envolée des budgets militaires est à chercher dans la crise du système capitaliste mondial, qui va s’aggravant sans que quiconque dans les milieux dirigeants de la bourgeoisie en Europe et en Amérique sache comment y faire face.

    Comme à chaque fois que le monde se trouve confronté à une telle situation, la bourgeoisie et ses États en appellent à l’industrie d’armement pour relancer l’économie. Car, grâce au budget militaire des États, elle échappe à la chute de la demande qui affecte les secteurs frappés par la baisse du pouvoir d’achat des couches populaires et, en dopant le reste de l’économie par des commandes de machines, de logiciels, de matériaux, de matières premières, etc., la bourgeoisie peut espérer que cela l’aidera à maintenir le taux de profit général.

    [...] même quand certains prétendent chercher une solution de paix à une guerre que leur politique a suscitée, la logique de leur politique d’armement continu de l’un des deux camps sur le terrain, celle de la militarisation de l’économie de nombreux pays sur fond d’une crise générale dont l’évolution leur échappe, tout cela fait que, de la guerre en Ukraine à un conflit plus large, la distance pourrait être bien plus courte qu’on ne le croit.

    Contrairement à ce qu’affirme Guterres, ce n’est pas toute l’humanité qui avance vers l’abîme les yeux grands ouverts. Les dirigeants politiques de la bourgeoisie ne peuvent pas ne pas voir ce qu’ils trament, eux, et dans quels intérêts, ceux de la bourgeoisie. Cela, ils le discernent en tout cas bien mieux que les masses du monde entier, auxquelles on masque la réalité, ses enjeux et son évolution qui s’accélère.

    Oui, en Ukraine, en Russie, comme partout ailleurs, le niveau de la conscience et de l’organisation de la classe ouvrière est très en retard sur cette course à la guerre dans laquelle la bourgeoisie engage l’humanité. Et plus encore au regard de ce qu’il faudrait pour l’enrayer, la transformer en guerre de classe pour l’émancipation des travailleurs du monde entier.

    C’est ce que firent les bolcheviks en Russie en 1917, en pleine guerre mondiale. C’est sur cette voie qu’il faut que s’engagent, en communistes révolutionnaires et internationalistes, en militants de la seule classe porteuse d’avenir, le prolétariat, toutes celles et tous ceux qui veulent changer le monde avant qu’il ne précipite à nouveau l’humanité dans la barbarie. Alors, pour paraphraser ce que Lénine disait de la révolution d’Octobre  : «  Après des millénaires d’esclavage, les esclaves dont les maîtres veulent la guerre leur [répondront]  : Votre guerre pour le butin, nous en ferons la guerre de tous les esclaves contre tous les maîtres.  »

    #guerre_en_ukraine #capitalisme #crise

    • Royaume-Uni : hausse significative du budget militaire

      A l’occasion de la mise à jour de sa doctrine de politique étrangère, le Royaume-Uni a annoncé son intention de porter à terme son #budget_défense à 2,5 % du PIB.

      Face aux « nouvelles menaces », le #Royaume-Uni va investir cinq milliards de livres supplémentaires dans sa politique de défense. Cette rallonge va porter ce budget à 2,25 % du PIB à horizon 2025, un redressement jamais vu depuis la guerre froide.
      Cette enveloppe doit permettre de « reconstituer et de renforcer les stocks de #munitions, de moderniser l’entreprise nucléaire britannique et de financer la prochaine phase du programme de #sous-marins_Aukus », a souligné Downing Street dans un communiqué, le jour même de la signature à San Diego du contrat entre l’Australie, les Etats-Unis et le Royaume-Uni. A terme, l’objectif est de revenir à des dépenses militaires équivalentes à 2,5 % du PIB, bien au-dessus de l’engagement pris au niveau de l’#Otan (2 % du PIB).

      Ces annonces interviennent au moment où le Royaume-Uni met à jour sa doctrine de politique étrangère dans un document de 63 pages qui fait la synthèse des principaux risques pour la sécurité du pays. La dernière mouture, publiée il y a trois ans, exposait les ambitions de la « Global Britain » de Boris Johnson au lendemain du Brexit. La #Russie y était identifiée comme la principale menace pour la sécurité. La #Chine était qualifiée de « défi systémique » et le document annonçait un « pivot » du Royaume-Uni vers l’axe Indo-Pacifique.
      Les tendances observées sont toujours les mêmes, mais « elles se sont accélérées ces deux dernières années », observe cette nouvelle revue. « Nous sommes maintenant dans une période de risques renforcés et de volatilité qui va probablement durer au-delà des années 2030 », note le rapport.

      (Les Échos)

      #militarisation #impérialisme

    • Les importations d’armes en Europe en forte hausse

      Les #achats_d'armement ont quasiment doublé l’an dernier sur le sol européen

      Depuis le début de la guerre en Ukraine, l’Europe s’arme massivement. C’est ce que confirme le dernier rapport de l’#Institut_international_de_recherche_sur_la_paix_de_Stockholm (Sipri), publié lundi. Hors Ukraine, les #importations_d'armements sur le Vieux Continent se sont envolées de 35 % en 2022. En intégrant les livraisons massives d’#armes à l’Ukraine, elles affichent une hausse de 93 %.

      […] Sur la période 2018-2022, privilégiée par le #Sipri pour identifier les tendances de fond, les importations d’armes européennes affichent ainsi une hausse de 47 % par rapport aux cinq années précédentes, alors qu’au niveau mondial, les transferts internationaux d’armes ont diminué de 5,1 % sur cette période. Un contraste majeur qui témoigne de la volonté des Européens d’« importer plus d’armes, plus rapidement », explique Pieter ​Wezeman, coauteur du rapport.
      Dans cette optique, outre les industriels locaux, les Européens comptent sur les #Etats-Unis. Sur la période 2018-2022, ces derniers ont représenté 56 % des #importations_d'armes de la région. Le premier importateur en #Europe a été le Royaume-Uni, suivi de l’#Ukraine et de la Norvège.
      […]

      En France, #Emmanuel_Macron a proposé une augmentation de 100 milliards d’euros pour la loi de programmation militaire 2024-2030 par rapport à la période 2019-2025. Le Premier ministre britannique, #Rishi_Sunak, vient pour sa part d’annoncer que le #Royaume-Uni allait investir 5 milliards de livres (5,6 milliards d’euros) supplémentaires dans la défense, dans un contexte de « nouvelles menaces venues de #Russie et de #Chine ». Plus symbolique encore, l’Allemagne du chancelier #Olaf_Scholz a annoncé, en mai 2022, le lancement d’un fonds spécial de 100 milliards pour moderniser son armée et rompre avec des décennies de sous-investissement.

      (Les Échos)

      #militarisation

    • La France s’apprête à relocaliser sur son sol une vingtaine de productions industrielles militaires , révèle mardi franceinfo. Ces relocalisations sont une déclinaison de « l’économie de guerre » réclamée par l’Élysée.

      Le mois dernier, on a appris que la France s’apprêtait à relocaliser la production de #poudre pour ses obus d’artillerie (de 155mm). Selon nos informations, en tout, il y aura une vingtaine de relocalisations stratégiques en France.

      Dans le détail, la France va donc de nouveaux produire sur son territoire des #coques de bateaux produites jusqu’à présent dans les pays de l’Est, des explosifs pour gros calibres produits en Suède, Italie ou encore Allemagne, mais, surtout, des pièces jugées « critiques » pour certains moteurs d’hélicoptères. On parle ici précisément des disques des turbines haute-pression des bi-moteurs RTM322. Jusqu’à présent, ces pièces étaient élaborées aux Etats-Unis puis forgées en Angleterre. Bientôt, l’élaboration et la forge seront faites en France dans l’usine #Aubert_et_Duval située dans le Puy-de-Dôme. […]

      (France Info)

      #militarisation #relocalisation #industrie_de_la_défense

    • Emmanuel Chiva est à la tête (de l’emploi) de la direction générale de l’armement (DGA). Son sale boulot : mettre en œuvre l’« économie de guerre » voulue par Macron.

      Un type qui pratique au quotidien "l’argent magique" et un "pognon de dingue" (public) au service des capitalistes de l’armement. Le principe : un vol à grande échelle des fruits du travail de millions de travailleurs pour produire en masse du matériel de destruction massive.

      Pour nous en faire accepter les conséquences (les futures baisses du pouvoir d’achat, les hôpitaux fermés, les écoles surchargées, les enseignants en sous-effectif, les transports dégradés, un budget de l’État écrasé par la dette, etc.), Le Monde lui tend ses colonnes : « Nous sommes entrés dans l’économie de guerre »
      https://www.lemonde.fr/international/article/2023/03/15/emmanuel-chiva-dga-nous-sommes-entres-dans-l-economie-de-guerre_6165595_3210

    • La marche vers un économie de guerre
      https://lutte-ouvriere.be/la-marche-vers-un-economie-de-guerre

      [...] Les USA augmentent fortement leur budget militaire, l’Allemagne débloque 100 milliards pour l’armée, la France annonce plus de 400 milliards de budget pour les prochaines années et en Belgique, 14 milliards de dépenses guerrières supplémentaires sont prévues d’ici 2030.

      Pour faire accepter l’envolée des dépenses militaires, alors que partout les besoins des populations sont criants, les dirigeants des pays capitalistes cherchent à persuader de l’inéluctabilité de la guerre. Ils désignent comme ennemis certains pays, au premier rang desquels la Russie et la Chine, et déploient une propagande insidieuse mais permanente dans les médias autour de thèmes guerriers.

      Les gouvernements mettent aussi l’accent sur la préparation de la jeunesse qu’ils comptent utiliser comme chair à canon. L’Etat belge s’en est chargé en ouvrant cette année, dans 13 écoles de la fédération Wallonie Bruxelles, une option « métiers de la Défense et de la sécurité » dans laquelle des jeunes sont préparés à devenir agent de sécurité, policier ou militaire, à partir de la quatrième secondaire technique !

      Au-delà du conflit ukrainien, la cause profonde de l’envolée des budgets militaires est à chercher dans la crise du système capitaliste mondial qui ne fait que s’aggraver.

    • Vers un doublement du budget militaire / Le Japon tourne la page du pacifisme
      https://www.monde-diplomatique.fr/2023/03/POUILLE/65605

      Ce samedi 27 novembre 2021, le premier ministre japonais Kishida Fumio effectue une visite matinale des troupes de défense terrestre sur la base d’Asaka, au nord de Tokyo. Après un petit tour en char d’assaut, il prononce un discours de rupture : « Désormais, je vais envisager toutes les options, y compris celles de posséder des capacités d’attaque de bases ennemies, de continuer le renforcement de la puissance militaire japonaise. » Selon le chef du gouvernement, « la situation sécuritaire autour du Japon change à une vitesse sans précédent. Des choses qui ne se produisaient que dans des romans de science-fiction sont devenues notre réalité ». Un an plus tard, M. Kishida annonce le doublement des dépenses de #défense et débloque l’équivalent de 315 milliards de dollars sur cinq ans. Le #Japon va ainsi disposer du troisième budget militaire du monde derrière ceux des États-Unis et de la Chine. Il représentera 2 % du produit intérieur brut (PIB), ce qui correspond à l’engagement pris en 2014 par les vingt-huit membres de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (#OTAN)… dont il ne fait pourtant pas partie.

      Ces décisions — qui s’inscrivent dans le cadre de la nouvelle « stratégie de sécurité nationale » dévoilée en août 2022 — changent profondément les missions des forces d’autodéfense, le nom officiel de l’#armée_nippone. Elles ne s’en tiendront plus, en effet, à défendre le pays mais disposeront des moyens de contre-attaquer. Et même de détruire des bases militaires adverses.

      Cette #militarisation et cette imbrication renforcée avec les États-Unis sonnent, pour la presse chinoise, comme dune dangereuse alerte. Certes, les rapports sino-japonais s’étaient déjà dégradés quand Tokyo avait acheté, le 11 septembre 2012, trois des îles Senkaku/Diaoyu à leur propriétaire privé et que, dans la foulée, Pékin avait multiplié les incursions dans la zone (8). Les visites régulières d’Abe au sanctuaire Yasukuni, qui honore la mémoire des criminels de guerre durant la seconde guerre mondiale, n’avaient rien arrangé.

      Mais le climat s’était plutôt apaisé dans la dernière période. « J’étais parvenu à un consensus important [avec Abe] sur la construction de relations sino-japonaises répondant aux exigences de la nouvelle ère (9) », a même témoigné le président chinois après l’assassinat de l’ex-premier ministre, en juillet 2022. Depuis l’annonce de la nouvelle stratégie de défense, le ton a changé.

      [...] en tournant le dos brutalement à sa politique pacifiste, le Japon se place en première ligne face à Pékin et éloigne tout espoir d’autonomie vis-à-vis des États-Unis. Cette impossible entrée dans l’après-guerre froide cohabite pourtant avec un dynamisme régional haletant où, de Hanoï à Colombo, ce pays vieillissant a construit les leviers de sa future croissance. Il y est en concurrence directe avec la Chine, très présente. Déjà, la plupart des pays asiatiques refusent de choisir entre Pékin et Washington, qui leur promet la sécurité. Et avec Tokyo ?

      (Le Monde diplomatique, mars 2023)

      #budget_militaire

    • Le géant de l’armement Rheinmetall surfe sur la remilitarisation de l’Europe (Les Échos)

      L’entrée au DAX, lundi, du premier producteur de munitions et constructeur de chars en Europe consacre le retour en force des combats conventionnels terrestres. Après une année 2022 record, Rheinmetall s’attend à faire mieux encore en 2023.

      Ce lundi, Armin Papperger, le patron de Rheinmetall, se fera un plaisir de sonner la cloche de la Bourse de Francfort pour marquer l’entrée de son groupe dans le Dax après une année record. Son cours a doublé et sa valorisation avoisine 10,5 milliards d’euros. « Le changement d’ère et la guerre en Europe ont ouvert une nouvelle page pour #Rheinmetall », a-t-il déclaré jeudi, lors de la présentation des résultats du premier producteur de munitions et constructeur de chars en Europe.

      Le retour des combats conventionnels terrestres a dopé le résultat net de ce dernier : il a bondi de 61 %, à 469 millions d’euros pour un chiffre d’affaires record de 6,4 milliards d’euros, en hausse de 13,25 %. Le résultat opérationnel (Ebit hors effets exceptionnels) a, lui, progressé de 27 %, à 754 millions d’euros. Et ce n’est qu’un début : « Je m’attends à ce que l’année 2023 soit de loin la meilleure année de l’histoire de l’entreprise en termes de commandes », a annoncé Armin Papperger.

      Carnet de commandes record

      Il a plusieurs fois loué devant la presse l’efficacité du nouveau ministre de la Défense Boris Pistorius, qui devrait, selon lui, permettre de débloquer enfin les 100 milliards du fonds de modernisation de l’armée allemande. Sur cette enveloppe, le patron de Rheinmetall estime pouvoir capter 38 milliards d’euros d’ici à 2030, dont 20 milliards répartis à parts équivalentes entre les chars et la numérisation des forces terrestres, et 8 milliards pour les munitions. A ces montants s’ajoute la hausse prévisible du budget de la défense allemande : Boris Pistorius a réclamé 10 milliards de plus par an et il faudrait même 10 milliards supplémentaires pour atteindre les 2 % du PIB. Un objectif pour tous les membres de l’Otan qui devrait rapidement devenir un prérequis minimum. Le réarmement généralisé des pays de l’Alliance atlantique ne peut donc que profiter à Rheinmetall. Il vient en outre d’élargir sa palette en s’invitant dans la fabrication du fuselage central du F-35 américain qui devrait lui rapporter plusieurs milliards d’euros. Le groupe, qui affichait déjà l’an dernier un carnet de commandes record de 24 milliards d’euros, estime avoir les capacités pour faire bien davantage.

      600.000 obus

      En Ukraine, Rheinmetall assure ainsi pouvoir livrer un peu moins de la moitié des besoins de la production d’artillerie. Avec l’achat du fabricant espagnol Expal Systems, qui devrait être bouclé dans l’année, la capacité annuelle du groupe passe à environ 450.000 obus, voire 600.000 d’ici à deux ans.

      Rheinmetall est en train d’agrandir une usine en Hongrie et souhaite en ouvrir une de poudre en Saxe avec la participation financière de Berlin. Selon Armin Papperger, l’intégration verticale de l’entreprise, qui produit elle-même ses composants, la met par ailleurs à l’abri d’un chantage éventuel de la Chine sur les matières premières. Quant à la main-d’oeuvre, elle ne manquerait pas : le groupe se dit « inondé de candidatures », il a recruté 3.000 personnes l’an dernier et compte en faire autant cette année. Toutes les planètes sont donc alignées aux yeux de Rheinmetall pour pousser les feux. Le groupe vise un chiffre d’affaires de 7,4 à 7,6 milliards d’euros en 2023, ce qui représenterait une nouvelle hausse de 15,5 % à 18,7 %. Sa marge opérationnelle devrait passer de 11,8 % à 12 % environ.

      #militarisation #militarisme #capitalisme #troisième_guerre_mondiale

    • La guerre en Ukraine accélère la militarisation

      La guerre en Ukraine accélère la militarisation de l’Europe. Tragédie pour les populations ukrainienne et russe qui ont déjà payé cette guerre de 30 000 morts, elle est une aubaine pour les militaires et les marchands d’armes. Première guerre dite «  de haute intensité  » en Europe depuis 1945, sur un front de plus de 1 000 kilomètres, elle permet aux militaires de tester leurs matériels, de valider ou adapter leurs doctrines d’utilisation. Elle offre un marché inespéré pour les marchands d’armes appelés à fournir munitions et missiles, drones ou chars détruits en grande quantité. Elle accélère la hausse des budgets militaires de tous les États.

      Une militarisation engagée avant la guerre en Ukraine

      La hausse des dépenses militaires dans le monde était engagée avant l’invasion russe de l’Ukraine. Selon le dernier rapport du Sipri, l’Institut international pour la paix de Stockholm, publié le 25 avril, les dépenses militaires dans le monde ont dépassé en 2021, pour la première fois, la barre des 2 000 milliards de dollars, avec 2 113 milliards de dollars, soit 2,2 % du PIB mondial. C’est la septième année consécutive de hausse des dépenses militaires dans le monde selon ce rapport, qui précise  : «  Malgré les conséquences économiques de la pandémie de Covid-19, les dépenses militaires mondiales ont atteint des niveaux records.  »

      Si la Russie, présentée comme le seul agresseur et va-t-en-guerre, a augmenté son budget militaire en 2021, qui atteint 66 milliards de dollars et 4 % de son PIB, elle n’arrive qu’en cinquième position dans le classement des puissances les plus dépensières, derrière les États-Unis, la Chine, l’Inde et la Grande-Bretagne.

      En Grande-Bretagne, avec 68,3 milliards de dollars, les dépenses militaires sont en hausse de 11,1 %. Après le Brexit, Boris Johnson a multiplié les investissements, en particulier dans la marine. Peu avant sa démission, il affirmait vouloir restaurer l’impérialisme britannique en tant que «  première puissance navale en Europe  » et marquait à la culotte les autres puissances impérialistes du continent. Il a été l’un des premiers dirigeants européens à se rendre à Kiev pour afficher son soutien à Zelensky. Toute une brochette de politiciens britanniques milite pour que les dépenses militaires augmentent plus vite encore dans les années à venir. Ainsi, Nile Gardiner, ancien collaborateur de Thatcher, affirmait en mars au Daily Express : «  Les dépenses de défense devraient doubler, de deux à quatre pour cent [du PIB] dans les années à venir si la Grande-Bretagne veut sérieusement redevenir une puissance mondiale.  »

      Johnson a renforcé par divers canaux sa coopération militaire avec les États-Unis. Ces liens étroits entre les impérialismes britannique et américain ont été illustrés par l’alliance #Aukus (acronyme anglais pour Australie, Royaume-Uni et États-Unis) contre la Chine. Cette alliance s’est concrétisée par la commande australienne de huit sous-marins à propulsion nucléaire, pour la somme de 128 milliards de dollars. Déjà en hausse de 4 % en 2021 par rapport à 2020, les dépenses militaires de l’Australie sont donc appelées à augmenter. C’est aussi la politique occidentale agressive vis-à-vis de la Chine, et les pressions américaines, qui ont poussé le Japon à dépenser 7 milliards de dollars de plus en 2021 pour ses armées, la plus forte hausse depuis 1972.

      Selon le rapport du #Sipri, dès 2021, donc avant la guerre en Ukraine, huit pays européens membres de l’#Otan avaient porté leurs dépenses militaires à 2 % de leur PIB, ce que réclament depuis longtemps les États-Unis à leurs alliés. Avec 56,6 milliards de dollars (51 milliards d’euros) dépensés en 2021, la France est passée de la huitième à la ­sixième place des États pour leurs dépenses en armement. La loi de programmation militaire 2019-2025 avait déjà prévu un budget de 295 milliards d’euros sur six ans, pour arriver à plus de 2,5 % du PIB en 2025.

      La guerre en Ukraine a donc éclaté dans ce contexte d’augmentation générale des dépenses d’armement, qu’elle ne peut qu’accélérer et renforcer.

      Les leçons de la guerre en Ukraine

      Pour les états-majors et les experts, la #guerre_en_Ukraine n’est pas une tragédie mais d’abord un formidable terrain d’expérimentation des matériels de guerre et des conditions de leur mise en œuvre. Chaque épisode – offensive contrariée des armées russes au début de la #guerre, retrait du nord de l’#Ukraine puis offensive dans le #Donbass, destruction méthodique des villes – et les diverses façons d’utiliser l’artillerie, les drones, l’aviation, les moyens de communication et de renseignement sont étudiés pour en tirer le maximum de leçons. Depuis six mois, des milliers d’experts et d’ingénieurs chez #Thales, #Dassault, #Nexter, MBDA (ex-Matra), #Naval_Group ou chez leurs concurrents américains #Lockheed_Martin, #Boeing ou #Northrop_Grumman, étudient en détail comment cette guerre met en lumière «  la #numérisation du champ de bataille, les besoins de munitions guidées, le rôle crucial du secteur spatial, le recours accru aux drones, robotisation, cybersécurité, etc.  » (Les Échos du 13 juin 2022). Ces experts ont confronté leurs points de vue et leurs solutions technologiques à l’occasion de l’immense salon de l’#armement et de la sécurité qui a réuni, début juin à Satory en région parisienne, 1 500 #marchands_d’armes venus du monde entier. Un record historique, paraît-il  !

      Les leçons de la guerre en Ukraine ne sont pas seulement technologiques. Comme l’écrivait le journal Les Échos du 1er avril 2022, «  la guerre entre grands États est de retour en Europe. » Cette guerre n’a plus rien à voir avec «  les “petites guerres” comme celles de Bosnie ou du Kosovo, ni les opérations extérieures contre des groupes terroristes (Al Qaida, Daech) ou des États effondrés (Libye, 2011)  ». Pour les militaires, cette guerre n’est plus «  une guerre échantillonnaire mais une guerre de masse  », tant du point de vue du nombre de soldats tués ou blessés au combat que du nombre de munitions tirées et du matériel détruit.

      Entre février et juin, selon les estimations réalisées malgré la censure et les mensonges de chaque camp, cette guerre aurait fait 30 000 morts russes et ukrainiens, plusieurs centaines par jour. L’Ukraine rappelle que la guerre est une boucherie, que les combats exigent sans cesse leur chair à canon, avec des soldats qui pourrissent et meurent dans des tranchées, brûlent dans des chars ou sont tués ou estropiés par des obus et des missiles. Leur guerre «  de haute intensité  », c’est avant tout des morts, parmi les militaires comme les civils. Préparer les esprits à accepter de «  mourir pour nos valeurs démocratiques  », autre déclinaison du «  mourir pour la patrie  », est l’un des objectifs de la #propagande des gouvernements occidentaux qui mettent en scène la guerre en Ukraine.

      Côté matériel, les armées russes ont perdu plusieurs centaines de chars. Les États-Unis et leurs alliés ont livré plusieurs dizaines de milliers de missiles sol-sol ou sol-air de type Javelin ou Stinger, à 75 000 dollars pièce. Une semaine après le début de l’invasion russe, le colonel en retraite Michel Goya, auteur d’ouvrages sur les guerres contemporaines, écrivait  : «  L’#armée_de_terre française n’aurait plus aucun équipement majeur au bout de quarante jours  » (véhicules de combat, pièces d’artillerie…). La conclusion de tous ces gens-là est évidente, unanime  : il faut «  des forces plus nombreuses, plus lourdement équipées [qui] exigeront des budgets de défense accrus  » (Les Échos, 1er avril 2022). Augmenter les budgets militaires, drainer toujours plus d’argent public vers l’industrie militaire ou sécuritaire, c’est à quoi s’emploient les ministres et les parlementaires, de tous les partis, depuis des années.

      Des complexes militaro-industriels concurrents

      La guerre en Ukraine, avec l’augmentation spectaculaire des #budgets_militaires qu’elle accélère, est une aubaine pour les marchands d’armes. Mais elle intensifie en même temps la guerre que se livrent ces industriels. L’annonce par le chancelier allemand, fin février, d’un emprunt de 100 milliards d’euros pour remettre à niveau la #Bundeswehr, autrement dit pour réarmer l’Allemagne, a déclenché des polémiques dans l’#Union_européenne. Le journal Les Échos du 30 mai constatait avec dépit  : «  L’#armée_allemande a annoncé une liste de courses longue comme le bras, qui bénéficiera essentiellement aux industries américaines  : achat de #F-35 à Lockheed Martin, d’hélicoptères #Chinook à Boeing, d’avions P8 à Boeing, de boucliers antimissiles à Israël, etc.  » Au grand dam des militaristes tricolores ou europhiles, le complexe militaro-industriel américain profitera bien davantage des commandes allemandes que les divers marchands de mort européens.

      Il en est ainsi depuis la naissance de l’Union européenne  : il n’y a pas une «  #défense_européenne  » commune car il n’y a pas un #impérialisme européen unique, avec un appareil d’État unique défendant les intérêts fondamentaux d’une #grande_bourgeoisie européenne. Il y a des impérialismes européens concurrents, représentant des capitalistes nationaux, aux intérêts économiques complexes, parfois communs, souvent opposés. L’#impérialisme_britannique est plus atlantiste que les autres puissances européennes et très tourné vers son vaste ex-­empire colonial. L’#impérialisme_français a développé ses armées et sa marine pour assurer sa mainmise sur son pré carré ex-colonial, en particulier en Afrique. L’impérialisme allemand, qui s’est retranché pendant des décennies derrière la contrition à l’égard des années hitlériennes pour limiter ses dépenses militaires, en se plaçant sous l’égide de l’Otan et des #États-Unis, a pu consacrer les sommes économisées à son développement économique en Europe centrale et orientale. Les interventions militaires ou diplomatiques n’étant que la continuation des tractations et des rivalités commerciales et économiques, il n’a jamais pu y avoir de défense européenne commune.

      Les rivalités permanentes entre Dassault, Airbus, #BAE, #Safran ont empêché la construction d’un avion de combat européen. La prépondérance des États-Unis dans l’Otan et leur rôle majeur en Europe de l’Est et dans la guerre en Ukraine renforcent encore les chances du #secteur_militaro-industriel américain d’emporter les futurs marchés. Ces industriels américains vendent 54 % du matériel militaire dans le monde et réalisent 29 % des exportations. L’aubaine constituée par les futures dépenses va aiguiser les appétits et les rivalités.

      Bien sûr, les diverses instances européennes s’agitent pour essayer de ne pas céder tout le terrain aux Américains. Ainsi, le commissaire européen au Commerce et ex-ministre français de l’Économie, Thierry Breton, vient de débloquer 6 milliards d’euros pour accélérer le lancement de 250 satellites de communication de basse orbite, indispensables pour disposer d’un réseau de communication et de renseignement européen. Jusqu’à présent, les diverses armées européennes sont dépendantes des États-Unis pour leurs renseignements militaires, y compris sur le sol européen.

      À ce jour, chaque pays européen envoie en Ukraine ses propres armes, plus ou moins compatibles entre elles, selon son propre calendrier et sa volonté politique. Les champs de bataille du Donbass servent de terrain de démonstration pour les canons automoteurs français Caesar, dont les journaux télévisés vantent régulièrement les mérites, et les #chars allemands Gepard, anciens, ou Leopard, plus récents. La seule intervention commune de l’Union européenne a été le déblocage d’une enveloppe de financement des livraisons d’armes à l’Ukraine, d’un montant de 5,6 milliards sur six ans, dans laquelle chaque État membre peut puiser. C’est une façon de faciliter l’envoi d’armes en Ukraine aux pays de l’UE les moins riches. Avec l’hypocrisie commune aux fauteurs de guerre, les dirigeants de l’UE ont appelé cette enveloppe «  la facilité européenne pour la paix  »  !

      Vers une économie de guerre  ?

      Pour passer d’une «  guerre échantillonnaire  » à une «  guerre de masse  », la production d’armes doit changer d’échelle. Pour ne parler que d’eux, les fameux canons Caesar de 155 millimètres sont produits en nombre réduit, une grosse dizaine par an, dans les usines #Nexter de Bourges, pour la somme de 5 millions d’euros l’unité. Pour en livrer une douzaine à l’Ukraine, le gouvernement a dû les prélever sur la dotation de l’armée française, qui n’en a plus que 64 en service. Juste avant le début de la guerre en Ukraine, Hervé Grandjean, le porte-parole des armées, rappelait les objectifs de l’armée française pour 2025  : «  200 chars Leclerc, dont 80 rénovés, 135 #blindés_Jaguar, 3 300 #blindés_légers, 147 hélicoptères de reconnaissance et d’attaque dont 67 Tigre, 115 #hélicoptères de manœuvre, 109 #canons de 155 et 20 drones tactiques notamment  ». En comparaison, et même si les chars des différentes armées n’ont ni les mêmes caractéristiques ni la même valeur, en trois mois de guerre en Ukraine, plus de 600 chars russes ont été détruits ou mis hors service.

      La guerre en Ukraine devrait donc permettre aux militaires d’obtenir davantage de coûteux joujoux. Ils ont reçu le soutien inconditionnel du président de la Cour des comptes, l’ex-socialiste Pierre Moscovici, pour qui «  l’aptitude des armées à conduire dans la durée un combat de haute intensité n’est pas encore restaurée  ». Et dans son discours du 14 juillet, Macron a confirmé une rallonge de 3 milliards d’euros par an pour le budget de l’armée. Mais pour rééquiper en masse les armées européennes, il faut que les capacités de production suivent. Le 13 juin, Le Monde titrait  : «  Le ministère de la Défense réfléchit à réquisitionner du matériel du secteur civil pour refaire ses stocks d’armes  », et précisait  : «  L’État pourrait demander à une PME de mécanique de précision qui ne travaille pas pour le secteur de la défense de se mettre à disposition d’un industriel de l’armement pour accélérer ses cadences.  » Et comme toujours, l’État s’apprête à prendre en charge lui-même «  les capacités de production de certaines PME de la défense, en payant par exemple des machines-outils  ». Les capitalistes n’étant jamais si bien servis que par eux-mêmes, le chef de l’UIMM, le syndicat des patrons de la métallurgie, est désormais #Éric_Trappier, le PDG de Dassault.

      Produire plus massivement du matériel militaire coûtera des dizaines, et même des centaines, de milliards d’euros par an. Il ne suffira pas de réduire encore plus les budgets de la santé ou de l’école. Les sommes engagées seront d’un tout autre niveau. Pour y faire face, les États devront s’endetter à une échelle supérieure. Les gouvernements européens n’ont peut-être pas encore explicitement décidé un tel tournant vers la production en masse de ce matériel militaire, mais les plus lucides de leurs intellectuels s’y préparent. L’économiste et banquier Patrick Artus envisageait dans Les Échos du 8 avril le passage à une telle «  #économie_de_guerre  ». Pour lui, cela aurait trois conséquences  : une hausse des #dépenses_publiques financées par le déficit du budget de l’État avec le soutien des #banques_centrales  ; une forte inflation à cause de la forte demande en énergie et en métaux parce que les #dépenses_militaires et d’infrastructures augmentent  ; enfin la rupture des interdépendances entre les économies des différents pays à cause des ruptures dans les voies d’approvisionnement.

      Avant même que les économies européennes ne soient devenues «  des économies de guerre  », les dépenses publiques au service des capitalistes ne cessent d’augmenter, l’inflation revient en force, aggravée par la spéculation sur les pénuries ou les difficultés d’approvisionnement de telle ou telle matière première. L’#économie_capitaliste est dans une impasse. Elle est incapable de surmonter les contradictions qui la tenaillent, et se heurte une fois de plus aux limites du marché solvable et à la concurrence entre capitalistes, qui engendrent les rivalités entre les puissances impérialistes  ; à la destruction des ressources  ; et à son incapacité génétique d’en planifier l’utilisation rationnelle au service de l’humanité. La course au militarisme est inexorable, car elle est la seule réponse à cette impasse qui soit envisageable par la grande bourgeoisie. Cela ne dépend absolument pas de la couleur politique de ceux qui dirigent les gouvernements. Le militarisme est inscrit dans les gènes du capitalisme.

      Le #militarisme, une fuite en avant inexorable

      Il y a plus d’un siècle, #Rosa_Luxemburg notait que le militarisme avait accompagné toutes les phases d’accumulation du #capitalisme  : «  Il est pour le capital un moyen privilégié de réaliser la plus-value.  » Dans toutes les périodes de crise, quand la rivalité entre groupes de capitalistes pour s’approprier marchés et matières premières se tend, quand le marché solvable se rétrécit, le militarisme a toujours représenté un «  champ d’accumulation  » idéal pour les capitalistes. C’est un marché régulier, quasi illimité et protégé  : «  L’#industrie_des_armements est douée d’une capacité d’expansion illimitée, […] d’une régularité presque automatique, d’une croissance rythmique  » (L’accumulation du capital, 1913). Pour la société dans son ensemble, le militarisme est un immense gâchis de force de travail et de ressources, et une fuite en avant vers la guerre généralisée.

      Pour les travailleurs, le militarisme est d’abord un vol à grande échelle des fruits de leur travail. La production en masse de matériel de destruction massive, ce sont des impôts de plus en plus écrasants pour les classes populaires qui vont réduire leur pouvoir d’achat, ce sont des hôpitaux fermés, des écoles surchargées, des enseignants en sous-effectif, des transports dégradés, c’est un budget de l’État écrasé par la charge de la dette. Pour la #jeunesse, le militarisme, c’est le retour au service militaire, volontaire ou forcé, c’est l’embrigadement derrière le nationalisme, l’utilisation de la guerre en Ukraine pour redonner «  le sens du tragique et de l’histoire  », selon la formule du chef d’état-major des armées, Thierry Burkhard.

      L’évolution ultime du militarisme, c’est la #guerre_généralisée avec la #mobilisation_générale de millions de combattants, la militarisation de la production, la #destruction méthodique de pays entiers, de villes, d’infrastructures, de forces productives immenses, de vies humaines innombrables. La guerre en Ukraine, après celles en Irak, en Syrie, au Yémen et ailleurs, donne un petit aperçu de cette barbarie. La seule voie pour éviter une barbarie plus grande encore, qui frapperait l’ensemble des pays de la planète, c’est d’arracher aux capitalistes la direction de la société.

      Un an avant l’éclatement de la Première Guerre mondiale, #Rosa_Luxemburg concluait son chapitre sur le militarisme par la phrase  : «  À un certain degré de développement, la contradiction [du capitalisme] ne peut être résolue que par l’application des principes du socialisme, c’est-à-dire par une forme économique qui est par définition une forme mondiale, un système harmonieux en lui-même, fondé non sur l’accumulation mais sur la satisfaction des besoins de l’humanité travailleuse et donc sur l’épanouissement de toutes les forces productives de la terre.  » Ni Rosa Luxemburg, ni #Lénine, ni aucun des dirigeants de la Deuxième Internationale restés marxistes, c’est-à-dire communistes, révolutionnaires et internationalistes, n’ont pu empêcher l’éclatement de la guerre mondiale et la transformation de l’Europe en un gigantesque champ de bataille sanglant. Mais cette guerre a engendré la plus grande vague révolutionnaire de l’histoire au cours de laquelle les soldats, ouvriers et paysans insurgés ont mis un terme à la guerre et menacé sérieusement la domination du capital sur la société. L’issue est de ce côté-là.

    • France. Militaires et industriels doutent d’être suffisamment gavés

      Les « promesses déjà annoncées : une hausse de 5 milliards d’euros pour combler le retard dans les drones, un bond de 60 % des budgets des trois agences de renseignement, une relance des commandes dans la défense sol-air , la reconstitution des stocks de munitions. Il a aussi promis plus de navires et de satellites pour l’Outre-Mer, des avancées dans la cyberdéfense, le spatial, la surveillance des fonds marins, le doublement du budget des forces spéciales, et enfin une progression de 40 % des budgets pour la maintenance des équipements, afin d’en accroître les taux de disponibilité.

      Ajouter à cette liste un doublement de la réserve, une participation potentiellement accrue au service national universel, la promesse de dégager 10 milliards pour l’innovation... « Toutes les lignes budgétaires vont augmenter, sauf la provision pour les opérations extérieures », a déclaré le ministre. Selon lui, les dépenses pour aider l’armée ukrainienne ne seront pas imputées sur le budget des armées. Ce dont beaucoup de militaires doutent. Un partage des frais entre ministères est plus probable.

      (Les Échos)

    • Pour eux, la guerre n’est pas une tragédie, mais une aubaine.

      Entre 2018 et 2022, la France a vu sa part dans les ventes mondiales d’armes passer de 7 à 11 %.

      Actuellement 3e sur le marché de l’armement, elle se rapproche de la 2e place. Un record qui contribue à la surenchère guerrière, en Ukraine et ailleurs, et qui alimente les profits des marchands d’armes.

    • La nouvelle #loi_de_programmation_militaire a été présentée en Conseil des ministres ce mardi 4 avril. Un budget de la défense en hausse de 40 % par rapport à la #LPM 2019-2025. Un montant historique

      D’autant que la LPM 2024-2030 n’inclura pas le montant de l’aide militaire à l’#Ukraine

      La politique de l’actuel président de la République contraste avec celle de ses prédécesseurs. Comme beaucoup de ses voisins, la France a vu ses dépenses de défense diminuer depuis la fin de la #guerre_froide

      Réarmement spectaculaire de la #Pologne par le biais de la Corée du Sud

      « Ce pays est en première ligne et sera potentiellement une grande puissance militaire en 2030 », a affirmé Bruno Tertrais, directeur adjoint de la Fondation pour la recherche stratégique lors de son audition au Sénat. Le 30 janvier dernier, le Premier ministre polonais a ainsi annoncé que le budget de la défense atteindrait 4 % du PIB en 2023.

      #militarisation #budget_de_la_défense

    • On ne prépare une guerre qu’à la condition de pouvoir la gagner. Et en l’état, les occidentaux commencent tout juste à comprendre que ce qu’ils pensaient assuré (première frappe nucléaire et bouclier ABM) de la part des américains, n’est finalement pas du tout si assuré que cela et que même, ma foi, la guerre est peut-être déjà perdue.

    • En l’état, ce n’est pas la guerre. Mais, oui, ils s’y préparent.

      Et cette nouvelle guerre mondiale ne sera pas déclenchée nécessairement quand ils seront certains de « pouvoir la gagner ».

    • L’Union européenne et ses obus : un petit pas de plus vers une économie de guerre
      https://journal.lutte-ouvriere.org/2023/05/10/lunion-europeenne-et-ses-obus-un-petit-pas-de-plus-vers-une-

      Mercredi 3 mai, le commissaire européen Thierry Breton a présenté son plan pour produire un million de munitions lourdes par an. Les industries d’armement européennes ne sont plus adaptées au rythme de production nécessaire pour des guerres de « haute intensité », ou même simplement telle que celle en Ukraine.

      Alors que l’armée ukrainienne tire 5 000 obus d’artillerie par jour de combat, la production annuelle du fabricant français Nexter ne permettrait de tenir ce rythme... que huit jours. Thierry Breton a annoncé une enveloppe de 500 millions d’euros pour stimuler dans ce sens les industriels de l’Union européenne. Elle fait partie d’un plan de deux milliards d’euros annoncé fin mars pour fournir des obus à l’armée de Kiev, sous prétexte « d’aider » l’Ukraine. Il s’agit d’abord de puiser dans les stocks nationaux, puis de passer des commandes, et enfin de remplir les caisses des industriels pour qu’ils produisent plus vite.

      Les sommes déployées par l’UE sont très marginales par rapport aux dépenses faites par chaque puissance impérialiste pour financer son propre armement et enrichir ses capitalistes de l’armement. Ainsi, la programmation militaire française a augmenté de 100 milliards d’euros, tandis que le gouvernement allemand promet, lui, 100 milliards pour moderniser son armée.

      L’annonce européenne vise sans doute surtout à afficher à l’échelle du continent, donc aux yeux d’un demi-milliard d’Européens, que l’on va vers une économie de guerre et qu’il faut s’y adapter dès maintenant. Dans ce qu’a déclaré Thierry Breton, il y a aussi l’idée de s’attaquer à tous les goulots d’étranglement qui bloquent cette marche vers une économie de guerre. Il prévoit des dérogations aux règles européennes, déjà peu contraignantes, sur le temps de travail, c’est-à-dire de donner carte blanche aux patrons pour allonger la journée de travail dans les usines concernées. Le flot d’argent public dépensé en armement, que ce soit au niveau des États ou de l’Union européenne, sera pris sur la population d’une façon ou une autre. Chaque milliard en plus pour les obus signifiera un hôpital en moins demain.

  • L’#aide_humanitaire en phase d’introspection

    Le mouvement #Black_Lives_Matter a relancé le débat autour du #racisme_structurel et du déséquilibre des pouvoirs dans les domaines de l’#humanitaire, du #développement et de la promotion de la #paix. Un dialogue ouvert et honnête est nécessaire pour aborder ces problèmes ancrés dans l’ADN du secteur.

    Un travail d’introspection demande courage et conscience critique. C’est précisément ce qu’exigent les acteurs du mouvement Black Lives Matter de la part des organisations, des agences et des acteurs actifs dans les domaines de l’aide humanitaire et de la #coopération_internationale. Il est important de faire son introspection pour identifier le #racisme, les dynamiques et les déséquilibres de pouvoir entre le Nord et le Sud, qui remontent à l’époque coloniale. « La gestion de l’aide humanitaire qui n’implique pas les communautés locales marginalisées, les laissant isolées et sans assistance, montre comment ce secteur continue de fonctionner selon les principes colonialistes », avance Lumenge Lubangu, représentant légal de l’Association des rescapés du massacre de Makobola, perpétré en décembre 1998 en République démocratique du Congo.

    Comme près de 160 militants, universitaires, journalistes et professionnels du monde entier, Lumenge Lubangu a participé en novembre 2020 à une consultation en ligne de trois jours, lancée par une coalition d’ONG britanniques. Le but était de partager des expériences, des recommandations et des idées sur le problème du racisme et les #structures_de_pouvoir dans les secteurs de l’humanitaire, du développement et de la promotion de la paix. Sur la base des résultats des discussions, l’ONG Peace Direct a publié un rapport intitulé Time to Decolonise Aid. « L’objectif est de promouvoir le débat et d’encourager la #décolonisation de l’aide humanitaire, de la coopération au développement et de la promotion de la paix pour que ces secteurs deviennent réellement inclusifs, en transférant le pouvoir et les ressources aux acteurs locaux », explique Shannon Paige, autrice du rapport.

    Logique eurocentrée

    La décolonisation de l’aide humanitaire est un sujet récurrent. Il fait son retour dans l’actualité cinq ans après le Grand Bargain, un accord signé lors du Sommet mondial sur l’action humanitaire qui s’est tenu à Istanbul en 2016. Malgré l’engagement pris par le secteur de s’attaquer aux inégalités du système, le pouvoir et l’aide économique n’ont pas encore été transférés aux communautés et aux acteurs locaux. Il y a de nombreuses raisons à cela, notamment une gestion de projet qui consolide les structures de pouvoir existantes.

    « De nombreux programmes sont menés selon une logique eurocentrée qui remonte à l’époque des Lumières, explique Kimon Schneider, maître de conférences et initiateur d’un cours sur le sujet (voir encadré) proposé par le Centre pour le développement et la coopération (NADEL) de l’EPFZ. C’est une logique qui a façonné le concept de progrès et de développement, ancré dans l’ADN du secteur humanitaire et imposé aux bénéficiaires de l’aide. »

    Un modèle occidental et postcolonial qui se manifeste dans différents domaines, notamment le recrutement. « Pourquoi pensons-nous qu’il est préférable d’engager un expert européen ou américain pour mettre en œuvre un projet dans le Sud ? questionne Shannon Paige. Plutôt que de financer les déplacements des experts occidentaux, les ONG et les donateurs devraient investir dans les chercheurs locaux. » Le rapportTime to Decolonise Aid mentionne d’autres contextes où le racisme structurel est favorisé.

    Dans la coopération au développement, on utilise souvent le terme « renforcement des capacités », un concept qui suggère que les communautés et les organisations locales manquent de compétences, perpétuant ainsi l’image du « sauvage » du Sud qui doit être « civilisé ». En outre, les réunions entre acteurs internationaux et locaux se déroulent généralement en anglais (la langue dominante dans le monde de la coopération internationale), même lorsque les anglophones sont minoritaires. Le langage utilisé par les humanitaires est truffé de termes spécialisés et académiques. Ceux-ci empêchent souvent les collaborateurs locaux de participer activement à la discussion et consolident le système d’exclusion ainsi que le déséquilibre de pouvoir entre le Nord et le Sud.

    « Qui définit ce qu’est la connaissance ? s’interroge Kimon Schneider. Qui décide que les connaissances locales et autochtones sont moins importantes que celles de l’Organisation mondiale de la Santé ou d’un professeur d’université ? ». Conscients du problème, de nombreux donateurs, ONG et agences encouragent l’échange d’informations Sud-Sud. Cependant, là aussi, l’évaluation des connaissances s’effectue selon les valeurs et les modèles occidentaux.

    Enfin, citons encore les collectes de fonds qui s’appuient sur des images d’enfants affamés ou de milliers de personnes attendant de la nourriture pour susciter l’empathie et ainsi récolter des dons. Ces clichés consolident l’imaginaire collectif selon lequel l’Africain est impuissant et dépendant de l’Occident, du « sauveur blanc ».
    Délocaliser les décisions

    « Cela fait des décennies que l’on parle d’une manière ou d’une autre de décolonisation de l’aide. Malgré les efforts déployés pour transférer le pouvoir au Sud, il n’y a pas eu de progrès substantiels. Bien qu’il y ait une plus grande prise de conscience de la question, on est resté plus ou moins au statu quo », souligne Kimon Schneider. Le problème du racisme dans la coopération internationale est difficile à aborder. On part souvent du principe que les acteurs du secteur ne peuvent pas être racistes, parce qu’ils sont des gens « bien » qui sacrifient leur vie pour aider les personnes défavorisées dans les pays du Sud.

    Pourtant, il existe des comportements inconscients et ritualisés. Aux yeux de Lumenge Lubangu, la clé du changement réside dans l’implication des acteurs locaux. « Sans la communauté locale, on n’arrive à rien », soutient l’activiste, qui se souvient de sa participation à une consultation des Nations Unies visant à élaborer des stratégies de prévention et d’atténuation de la violence dans l’est de la République démocratique du Congo. « Les forces de l’ONU sur le terrain appliquent mes propositions, prises comme modèle pour gérer l’insécurité dans la région. Les premiers résultats sont prometteurs. »
    Espaces de dialogue

    Le rapport de l’ONG Peace Direct formule d’autres recommandations. Il demande, par exemple, aux donateurs, aux organisations et aux décideurs politiques de reconnaître l’existence d’un racisme structurel. « Cela ne signifie pas qu’il faille nier le bien que fait le secteur ou rejeter la coopération internationale. Il existe toutefois une responsabilité collective face à ce problème », peut-on lire dans le document.

    La création d’espaces de dialogue et de confrontation sur les déséquilibres de pouvoir du système est également proposée. Objectif : promouvoir la création de partenariats plus équitables avec les communautés locales et favoriser la décentralisation de la prise de décision, en la transférant vers le Sud. Une idée également soutenue par Kimon Schneider : « Nous avons besoin d’un dialogue constructif entre personnes provenant du monde entier pour créer un monde meilleur,. L’élément crucial est l’attitude, qui doit être humble, autocritique, ouverte et consciente. » Selon Shannon Paige, le rapport Time to Decolonise Aid n’est que le début du processus que l’aide humanitaire et la coopération internationale doivent entreprendre. « Le débat sur la décolonisation de l’aide est important, mais pas suffisant. Nous avons besoin d’une transformation des structures de pouvoir. »

    https://www.eine-welt.ch/fr/2021/edition-4/laide-humanitaire-en-phase-dintrospection
    #décolonial #pouvoir #coopération_au_développement #aide_au_développement #eurocentrisme #ressources_pédagogiques

    ping @cede @karine4

  • Les prix des produits alimentaires se sont envolés de 15 % sur les 12 derniers mois dans la zone €.

    La #hausse_des_prix de l’énergie ralentit quand on la regarde sur un an dans la #zone_euro mais les prix de l#'alimentation continuent, eux, à accélérer. Tant et si bien que, sur les douze derniers mois, le prix des produits alimentaires a augmenté plus vite que celui de l’énergie pour la première fois depuis l’été 2021. Les prix de l’alimentation, y compris le tabac et l’alcool, ont bondi de 15 % dans la zone euro et le constat est le même dans tous les pays du Vieux Continent. C’est désormais un problème politique dans toute l’#Europe.

    En France, la hausse du prix des #produits_alimentaires a certes atteint 14,5 % sur un an. Mais la situation est pire de l’autre côté du Rhin où les prix alimentaires ont crû de 21,8 % en un an. Au Royaume-Uni, les prix ont grimpé de 16,7 % selon l’institut Kantar, ce qui représente une dépense supplémentaire de près de 800 livres sur une année complète pour le ménage britannique moyen.

    Certains produits sont particulièrement touchés. Le prix du sucre s’est envolé de 54 % en un an dans la zone euro et celui du beurre et du lait, de l’ordre de 27 %, selon les chiffres d’Eurostat. [en Hongrie] Des pénuries ont fait leur apparition et les supermarchés ont été obligés de limiter les achats de lait ou d’huile de leurs clients.

    (Les Échos)

    Les causes de l’#inflation sont expliquées dans ce papier de Lutte de Classe : L’inflation, une forme de la guerre de classe
    https://mensuel.lutte-ouvriere.org/2022/02/20/linflation-une-forme-de-la-guerre-de-classe_213408.html

    Fondamentalement, la seule et unique voie pour supprimer l’inflation, c’est-à-dire empêcher qu’un nombre de plus en plus restreint de grandes fortunes accaparent les richesses créées par les travailleurs pendant que l’immense majorité de la population s’appauvrit, c’est d’arracher le pouvoir aux capitalistes et de les exproprier. Les grands groupes utilisent aujourd’hui leurs puissants moyens de recensement, de planification et de production pour faire monter les prix et gonfler leurs profits. Aux mains des travailleurs, ces mêmes moyens pourront être utilisés pour satisfaire tous les besoins humains, en minimisant le temps de travail humain et les coûts énergétiques et environnementaux.

    #lutte_de_classe

  • Le parasitisme de la grande bourgeoisie a atteint des niveaux record dans le monde en 2022

    Nouvelle année record pour les versements de dividendes. En 2022, ils ont continué à croître fortement au niveau mondial, pour s’établir à 1.560 milliards de dollars, selon le dernier rapport publié par la société de gestion Janus Henderson […].

    La croissance des dividendes sur un an s’élève à 8,4 %. […] La quasi-totalité (88 %) des entreprises cotées prises en compte dans l’étude a augmenté ou maintenu leurs dividendes. Mais certaines beaucoup plus que les autres. A eux seuls, les producteurs de #pétrole et de #gaz et les sociétés financières expliquent la moitié de la croissance mondiale des dividendes de 2022. […]

    Douze pays ont enregistré des distributions record en dollars, dont les #Etats-Unis (574,2 milliards de dollars), le #Brésil (33,8 milliards) ou la #Chine (49,7 milliards). Les marchés émergents, l’Asie-Pacifique hors #Japon et l’#Europe ont observé une hausse des #dividendes d’environ 20 %. […]

    D’autres pays ont battu des records dans leur monnaie locale, notamment la France, où les versements « ont atteint un nouveau record de 59,8 milliards d’euros, surpassant de 4,6 % le record de 2019 », note Charles-Henri Herrmann, directeur du développement France de Janus Henderson. « La #croissance du total français est notamment due aux hausses impressionnantes enregistrées par les entreprises du secteur du #luxe et de l’#automobile. »

    Les #entreprises françaises sont celles ayant le plus contribué à la croissance des dividendes européens : elles représentent près d’un tiers de l’augmentation annuelle. […]

    (Les Échos)

    #profits #classe_capitaliste #grande_bourgeoisie #capitalisme #parasitisme #actionnaires #vampires

  • Refusons de marcher dans les guerres de Biden, Macron et Poutine !
    | #éditorial des bulletins d’entreprise LO (27 février 2023)
    https://www.lutte-ouvriere.org/editoriaux/refusons-de-marcher-dans-les-guerres-de-biden-macron-et-poutine-5252

    Depuis un an, les images d’une terrible tragédie nous viennent d’#Ukraine : villes bombardées et détruites, familles vivant dans des caves ou au milieu de ruines, soldats se terrant dans des tranchées boueuses… Cette barbarie est d’autant plus frappante qu’elle a lieu tout près, sur le sol européen.

    Mais en fait la #guerre n’est pas une réalité nouvelle pour bien des travailleurs, originaires d’Afrique, du #Moyen-Orient ou de l’ex-Yougoslavie, que nous côtoyons quotidiennement sur les chaines de montage automobile, sur les chantiers du bâtiment, dans les hôpitaux ou dans les bureaux. Beaucoup ont déjà connu les mêmes souffrances et ont été contraints de fuir leur pays ravagé par des conflits tout aussi meurtriers.

    Si les populations des pays occidentaux ont été jusque-là épargnées par de telles horreurs, leurs gouvernements n’ont jamais cessé de répandre la guerre aux quatre coins du monde. Au sein du système impérialiste, toutes les bourgeoisies et leurs États se livrent à une lutte incessante pour le profit, pour les marchés, le contrôle des matières premières et des zones d’influences. Les plus puissants font régner leur loi, écrasant les plus faibles. Cette guerre économique engendre et entretient en permanence des conflits qui font des centaines de milliers de morts. Dans le monde impérialiste, la paix n’est, au mieux, qu’une trêve entre deux guerres.

    Depuis un an, on nous abreuve de #mensonges présentant Biden, les dirigeants occidentaux et ukrainiens comme des défenseurs de la liberté et de la démocratie. Poutine est assurément un dictateur représentant exclusivement les intérêts de la minorité de bureaucrates et de riches affairistes qui tirent leur fortune de l’exploitation des travailleurs et du pillage des richesses du pays.

    Mais, face à lui, Biden ne défend pas la liberté ! Envahir un pays et renverser son gouvernement, les États-Unis eux-mêmes l’ont fait ou ont tenté de le faire plus d’une fois, à la Grenade, à Panama, à Cuba, ou plus récemment en Irak ou en Afghanistan.

    Les dirigeants occidentaux prétendent défendre l’indépendance de l’Ukraine, mais eux-mêmes ont tenté d’intégrer les États issus de l’éclatement de l’Union soviétique dans leur sphère d’influence, y compris en les faisant adhérer à l’OTAN. Pour s’y opposer, Poutine a envahi l’Ukraine, témoignant un total mépris pour les populations ukrainiennes qu’il écrase sous les bombes et pour la jeunesse de son pays utilisée comme chair à canon. Mais l’impérialisme et sa politique agressive portent une responsabilité écrasante dans l’évolution qui a conduit à cette guerre.

    Quoi qu’ils en disent, les gouvernements des grandes puissances occidentales sont engagés dans une guerre contre la Russie. Pour le moment, ils se limitent à fournir du matériel de guerre et laissent les Ukrainiens combattre et mourir. Mais la guerre a sa propre logique et rien ne peut exclure un engrenage conduisant à un élargissement du conflit. D’autant que le camp impérialiste, États-Unis en tête, se montre de plus en plus belliciste à l’égard de la #Chine, devenue trop puissante aux yeux des représentants de la #bourgeoisie américaine.

    Au sein du camp occidental lui-même se mène une autre guerre, cantonnée au seul terrain économique, entre les États-Unis et leurs alliés européens. Devant se passer de gaz russe, l’#Europe est contrainte d’acheter du gaz à des prix bien plus élevés que les capitalistes américains. Les fabricants d’armes américains réalisent des ventes record en évinçant leurs concurrents européens. Pour profiter des subventions annoncées il y a quelques mois par #Biden, des industries européennes menacent de se déplacer sur le territoire américain. La guerre en Ukraine est décidément une excellente affaire pour les capitalistes américains !

    Aujourd’hui, en France, les #travailleurs doivent s’opposer aux attaques contre les retraites. Ils doivent défendre leurs salaires laminés par l’inflation. Il nous faut dès aujourd’hui être capable de défendre nos conditions de vie face à la cupidité de la bourgeoisie, mais celle-ci nous menace de catastrophes bien pires encore. Les mêmes qui nous exploitent aujourd’hui nous enverront demain mourir sur un champ de bataille.

    « Paix entre nous, guerre aux tyrans », proclame l’Internationale, le chant de lutte des travailleurs. Et les tyrans qu’il faudra renverser, ce sont les capitalistes, leurs dirigeants politiques et leurs états-majors.

    #impérialisme #lutte_de_classe #nationalisme #internationalisme #guerre_en_ukraine #propagande

  • LA FRANCE EST DEVENUE LE PAYS LE PLUS DÉSINDUSTRIALISÉ D’EUROPE – Anaïs Voy-Gillis
    https://www.les-crises.fr/la-france-est-devenue-le-pays-le-plus-desindustrialise-d-europe-anais-voy

    Anaïs Voy-Gillis est docteure en géographie et géopolitique. Ses travaux de recherche portent sur les enjeux et les déterminants de la réindustrialisation, les politiques industrielles et les relocalisations. Dans cette interview par Olivier Berruyer pour Élucid, elle revient sur l’histoire industrielle de notre pays qui a connu ces dernières décennies une lente déliquescence jusqu’à devenir […]

    #Non_classé #Économie #Europe #industrie #Non_classé,_Économie,_Europe,_industrie

  • Consommation d’insectes autorisée par l’UE : la désinformation pollue les réseaux sociaux
    https://www.latribune.fr/economie/union-europeenne/consommation-d-insectes-autorisee-par-l-ue-la-desinformation-pollue-les-re


    Les nouveaux ingrédients dans lesquels la farine sera présente devront être mentionnés sur les emballages sous leur nom scientifique et d’usage courant. Les étiquettes doivent également prévenir qu’il existe un risque d’allergie.
    (Crédits : Bpifrance)

    La Commission européenne veut-elle obliger les consommateurs à manger des insectes ? Les eurosceptiques et les auteurs de théories complotistes se déchaînent à ce sujet dans plusieurs pays européens, à grand renfort de posts sur les réseaux sociaux notamment. Or, si la Commission européenne a bien donné le feu vert à la mise sur le marché de farine de grillons domestiques comme aliment, c’est seulement pour une entreprise vietnamienne qui en a fait la demande. Les produits qui en contiendront devront clairement le mentionner.

    C’est une autorisation qui date de début janvier mais qui fait surtout parler d’elle ces dernières semaines. La Commission européenne a donné le feu vert à la mise sur le marché de la farine de grillons domestiques comme aliment. Des posts sur les réseaux sociaux relayent l’info depuis, en la déformant largement.

    Des messages suggèrent à tort, par exemple, que les produits qui en contiendront ne mentionneront pas explicitement leur présence. D’autres établissent des liens infondés entre les produits à base d’insectes et toute une liste de maladies. D’autres encore voient dans les autorisations délivrées par Bruxelles une preuve supplémentaire à l’appui d’une théorie complotiste selon laquelle une élite mondiale conspire pour éliminer l’humanité, cette fois-ci en l’obligeant à consommer des insectes dangereux.

    avec une suite (accessible, normalement) sur les #euromythes et la récupération politique …

  • Les Vingt-Sept prêts à renforcer la chasse aux #migrants. Ils ont appelé au renforcement « immédiat » des mesures.

    La plupart des pays d’#Europe orientale, mais aussi l’#Autriche ou le #Danemark, demandent que les fonds européens puissent financer le déploiement de ces barrières physiques. On en compte déjà sur plus 2.000 km aux #frontières de l’#UE.

    Une grande victoire pour les héritiers du fascisme :

    Le compromis trouvé par les Vingt-Sept convient aussi à l’#Italie. « Je suis très contente des résultats obtenus », a assuré #Giorgia_Meloni, évoquant « une grande victoire pour l’Italie ».

    (Les Échos)

    #immigration #immigration_illégale #flux_migratoires #espace_Schengen #réglementation #stigmatisation

    • Europe : entente contre les migrants

      Tous les chefs d’État de l’Union européenne se sont entendus, au cours du sommet du vendredi 10 février, pour renforcer la #lutte_contre_l’immigration.

      De nouvelles #clôtures aux frontières de l’UE et entre pays de l’UE vont être construites et financées par l’Europe.

      2 000 km de #murs ou de #barbelés sont déjà en place dans douze pays de l’Union, comme en Espagne, à la frontière avec le Maroc, en Bulgarie, pour bloquer les migrants venant de Turquie, et même en France, à Calais, pour les empêcher de rejoindre l’Angleterre. La barrière la plus longue fait 500 km. Elle est située entre la Lituanie et la Biélorussie.

      Officiellement, la France et l’Allemagne sont opposées au financement des murs et des clôtures par l’UE. C’est pourquoi la déclaration finale ne les mentionne pas. Mais elle parle de restreindre les visas ou de faire pression sur les pays d’où sont originaires les migrants, au travers de l’aide au développement par exemple, pour qu’ils bloquent leurs ressortissants. Et puis, si les murs ne seront pas financés, les « clôtures mobiles », les tours de guet et les véhicules de surveillance, le seront ! Ce n’est qu’une question de sémantique. De la part des dirigeants européens, c’est surtout une posture hypocrite. Car c’est la domination des grandes puissances aux quatre coins du monde qui est responsable de bien des guerres et de la misère qui poussent des femmes et des hommes à tout quitter pour espérer vivre mieux dans un pays « riche ».

      Cette déclaration de l’Union européenne qui appelle au renforcement immédiat des mesures contre les migrants montre quel avenir se profile. L’Europe d’aujourd’hui fait de plus en plus penser à celle des années 1930 où les prétendues démocraties, comme la France, côtoyaient les dictatures fascistes comme celles de Hitler et de Mussolini et s’entendaient avec elles pour faire des migrants de l’époque, souvent les Juifs, les parias du continent. Ceux qui fuyaient l’Allemagne ou l’Autriche devenues nazies ne trouvaient pas de refuge : ni en France ni aux États-Unis. Les visas n’étaient plus délivrés. Les quotas d’immigration, dérisoires, étaient dépassés. Beaucoup de migrants étaient renvoyés dans leur pays d’origine où ils risquaient la mort, tout comme c’est souvent le cas aujourd’hui.

      https://journal.lutte-ouvriere.org/2023/02/15/europe-entente-contre-les-migrants_504988.html

      #barbarie

  • Missing Link: Warum die britische Chatkontrolle den EU-Plänen so sehr gleicht
    https://www.heise.de/hintergrund/Missing-Link-Warum-die-britische-Chatkontrolle-den-EU-Plaenen-so-sehr-gleicht-

    11.2.2023 von Erich Moechel - Koordinierter Angriff auf Verschlüsselung / Verschlüsselung systematisch nicht erwähnt / Allmächtige Behörden, Gerichte nicht gebraucht / Wie es nun weitergeht

    In Großbritannien hat die „Online Safety Bill“ bereits die zweite Lesung im „House of Lords“ absolviert. Derzeit werden die Änderungen durch das Oberhaus eingearbeitet, einige offensichtlich weit überschießende Passagen wurden dabei entfernt. Geblieben ist allerdings das Prinzip, dass sämtliche Kommunikationen aller Provider darunter fallen werden, egal ob sie im Klartext vorliegen oder sicher verschlüsselt sind. Es ist derselbe totalitäre Ansatz wie in der „Chatkontrolle“, die von EU-Kommissarin Ylva Johansson vorangetrieben wird.
    Koordinierter Angriff auf Verschlüsselung

    Dieses britische Gesetz zum Kinderschutz im Netz fällt nicht nur zeitlich mit der EU-Chatkontrolle zusammen, die im Dezember gestartet ist. Auch inhaltlich und sogar methodisch sind die Parallelen kaum zu übersehen, denn beide Gesetzesvorhaben gehen auf ein gemeinsames strategisches Ziel zurück. Ende-zu-Ende-Verschlüsselung (E2E) von WhatsApp und den anderen Messenger-Diensten soll durch Auflagen aus dem Netz verdrängt werden, die E2E-Anbieter technisch nicht erfüllen können. Erst Ende Januar hatte die schwedische EU-Ratspräsidentschaft behauptet, dass Strafverfolger durch E2E-Verschlüsselung „blind und taub“ würden.

    Im Abschnitt 98 der Online Safety Bill, der alle sanktionierbaren Arten von Verstößen auflistet, findet sich auch verschlüsselte Kommunikation. Wenn ein Provider die im Durchsuchungsbefehl verlangten Kommunikationen nicht im Klartext liefern kann, so wird das ebenso strafbar, wie das Verfälschen oder nachträgliche Löschen dieser Kommunikationen.
    Verschlüsselung systematisch nicht erwähnt

    E2E-Anbieter werden in Großbritannien also alleine schon wegen ihres Angebots potenziell unter Strafandrohung stehen. Dasselbe ist im EU-Raum zu erwarten, denn der vorliegende Entwurf für eine europäische Kinderschutz-Verordnung geht von derselben Prämisse aus, nämlich dass E2E-Verschlüsselung die öffentliche Sicherheit bedrohe. Die Methoden, wie Verschlüsselung in diesen beiden Gesetzesentwürfen dargestellt wird, sind überhaupt identisch. Verschlüsselung wird, soweit es irgendwie möglich ist, nicht erwähnt. Im obigen Ausschnitt wird sie etwa mit „für OFCOM nicht lesbar“ umschrieben, insgesamt kommt der Begriff „encrypted“ sowohl in der „Online Saftey Bill“ wie auch in im Text der EU-Chatkontrolle überhaupt nur dreimal vor.

    Der eigentliche Schlüsselbegriff wird also bewusst ausgespart, die Auflagen an die Provider werden jedoch so gestaltet, dass sie nur dann erfüllbar sind, wenn die Unternehmen über Nach- oder Generalschlüssel für die Kommunikationen verfügen. Die folgende Passage zeigt, welche Folgen ein E2E-Angebot nach sich ziehen kann, wenn die Regulationsbehörde einen Durchsuchungsbefehl ausstellt und der Provider nur verschlüsselte Daten liefern kann.

    In Großbritannien stehen damit nicht nur die Unternehmen unter Strafandrohung. Von Angestellten in leitender Position bis ganz hinunter stehen alle mit einem Fuß im Gefängnis, die für Foren, Chats oder auch E-Mail-Services operativ verantwortlich sind. Ursprünglich war sogar das mögliche Strafausmaß im Text enthalten, neben Geldbußen können auch bis zu zwei Jahre Haft verhängt werden. Will Cathcart, der CEO von WhatsApp, hatte bereits mehrfach angekündigt, im Falle einer Verabschiedung in dieser Form, den britischen Markt zu verlassen.
    Allmächtige Behörden, Gerichte nicht gebraucht

    Die Durchsuchungsbefehle an die Plattformbetreiber kommen nicht etwa von einem ordentlichen Gericht, sondern von der britischen Regulationsbehörde Ofcom. Quasi auf Zuruf dieser Behörde werden WhatsApp und alle anderen Anbieter verpflichtet, die Kommunikationen ganzer Segmente ihres Netzes zu scannen, wenn eine Beschwerde vorliegt. Auch Einsprüche und alle weiteren Interaktionen laufen über die Behörde. Ofcom erhalte durch die „Online Safety Bill“ weit mehr Überwachungsbefugnisse als der „Investigatory Powers Act“ 2016 dem britischen Geheimdienst GCHQ zugestanden habe, heißt es in einem Rechtsgutachten für die Bürgerrechtsorganisation Index on Censorship.

    Auch im EU-Raum wird es für einen Durchsuchungsbefehl keine Gerichte brauchen. Das geht aus den Begleitdokumenten des Kommissionsentwurfs zur Chatkontrolle hervor. Anzeigen wegen Verbreitung von „Kinderpornografie“ gehen von den Polizeibehörden des Mitgliedsstaats direkt an das im Rahmen der EU-Verordnung vorgesehene, neue „EU-Centre gegen Kindesmissbrauch“. Von dort ergeht eine „Detection Order“ an den betreffenden Betreiber, der dann die Kommunikationen in bestimmten Segmenten seiner Plattform mit einer zentralen Datenbank abgleichen muss, die das EU-Centre gegen Kindesmissbrauch unterhält.

    Mit einem jährlichen Aufwand von mehr als zwei Milliarden Euro und 100 Mitarbeitern wird da eine völlig neue Behörde geschaffen, die direkt bei Europol in Den Haag angesiedelt wird. De facto ist das gleichbedeutend mit einer Erweiterung der Befugnisse von Europol.

    Aus Anlass der „Online Safety Bill“ hatten die britischen Behörden Mitte Januar ihre gemeinsame Erklärung zur E2E-Verschlüsselung von 2018 mit einem Update versehen. Unterzeichnet wurde sie von den Innen- und Justizministern Großbritanniens, der USA, Australiens, Neuseelands und Kanadas. Das sind alle fünf Staaten der Spionage-Allianz „Five Eyes“.

    Akkordiert wurde der oben geschilderte Ansatz weder von Politikern in London noch in Brüssel, sondern auf den Konferenzen der „Five Eyes“ und den Treffen im „Club de Berne“, dem informellen Gremium europäischer Geheimdienste. Verschlüsselung fällt in Kernkompetenz dieser Dienste und deshalb waren sie auch als erste damit befasst, erst dann wurden FBI und Europol im Jahr 2017 vorgeschickt. Die Kampagne unter dem reißerischen Titel „Die Polizei wird blind“ wurde 2018 mehrere Monate lang vorangetrieben. Im November publizierten dann zwei ranghohe technische Mitarbeiter des GCHQ ein Manifest im renommierten LawFare-Blog. Der Inhalt ist die Langversion der Five-Eyes-Erklärung von oben.

    In Australien wurde das Ziel schon wenige Tage nach diesem Manifest erreicht. Im Dezember 2018 verabschiedete das australische Parlament ohne Debatte oder Änderungsanträge den Assistance and Access Act. Es handelt sich um ein reines Ermächtigungsgesetz für den Geheimdienst „Australian Signals Directorate“ und die Polizeibehörden zum Zugriff auf verschlüsselte Kommunikation.

    Wie es nun weitergeht

    Die britische „Online Safety Bill“ kommt möglicherweise schon kommende Woche wieder ins Oberhaus zur dritten und letzten Lesung, dann folgt die finale Abstimmung. In den USA wiederum ist in den nächsten Tagen oder Wochen mit dem „Kids Online Safety Act“ (KOSA) rechnen, der Entwurf dafür liegt seit Mitte Dezember im US-Senat. Nicht wirklich überraschend enthält dieser vom demokratischen Senator Richard Blumenthal stammende Gesetzesentwurf ziemlich genau alle Bestimmungen, die auch in der Chatkontrolle der EU-Kommissarin Ylva Johansson sowie den einschlägigen Gesetzen in Großbritannien und Australien enthalten sind.

    #espionnage #surveillance #liberté #Europe #Royaume_Uni #chatcontrol

  • #corruption #ue #union_européenne Deux eurodéputés, un Belge et un Italien, interpellés dans l’affaire du Qatargate ats/miro
    https://www.rts.ch/info/monde/13776097-deux-eurodeputes-un-belge-et-un-italien-interpelles-dans-laffaire-du-qa

    L’eurodéputé belge Marc Tarabella a été placé en garde en vue vendredi dans l’enquête sur des soupçons de corruption au sein du Parlement européen impliquant le Qatar et le Maroc. Le même jour, l’eurodéputé italien Andrea Cozzolino, également visé par la justice belge, a été arrêté à Naples.

    Ils sont tous deux privés de leur immunité parlementaire par un vote en plénière de la seule institution élue de l’UE le 2 février.


    L’Italien Andrea Cozzolino, qui se trouvait dans une clinique de Naples, dans le sud de l’Italie, pour des examens médicaux, a été arrêté à sa sortie en vertu d’un mandat d’arrêt européen, selon l’agence Ansa. Dans la matinée, la police belge avait perquisitionné le domicile bruxellois de Andrea Cozzolino, mais ce dernier était absent, selon le parquet fédéral belge.

    Le socialiste belge Marc Tarabella a quant à lui été interpellé tôt vendredi à son domicile, dans la région de Liège, dans l’est de la Belgique. Il a été amené à Bruxelles pour y être entendu dans les locaux de la police judiciaire fédérale.

    Coupe du monde
    Plusieurs bureaux de la mairie d’Anthisnes, où Marc Tarabella est bourgmestre, ont été perquisitionnés, a ajouté le parquet. Une autre perquisition a ciblé « un coffre bancaire situé à Liège » lui appartenant.

    Le nom de Marc Tarabella, élu passionné de football qui s’est beaucoup exprimé au Parlement européen sur le sujet de l’organisation de la Coupe du monde 2022 par le Qatar, était apparu très tôt quand ce scandale a éclaté le 9 décembre.

    Dès le lendemain, le 10 décembre, son domicile à Anthisnes avait été perquisitionné, en présence de la présidente du Parlement européen Roberta Metsola, comme l’exige la loi pour un eurodéputé belge.

    Mais aucun argent liquide n’avait été découvert. Il n’avait pas été interpellé, contrairement à l’eurodéputée grecque Eva Kaili, prise en « flagrant délit » la veille à Bruxelles, et donc privée du bénéfice de l’immunité.

    Eva Kaili, déchue en décembre de sa fonction de vice-présidente du Parlement, compte parmi les trois personnes actuellement écrouées dans ce dossier, avec son compagnon l’assistant parlementaire Francesco Giorgi et l’ancien eurodéputé Pier Antonio Panzeri, lui aussi italien.

    Les « progrès » du Qatar
    Pier Antonio Panzeri suspect clef du dossier, désormais « repenti » puisqu’il a reconnu avoir orchestré cette ingérence de plusieurs puissances étrangères dans la politique européenne, a mis en cause Marc Tarabella devant les enquêteurs.

    Selon la presse belge, l’Italien a affirmé en décembre avoir versé « entre 120’000 et 140’000 euros » en plusieurs fois à l’élu belge, pour son aide dans les dossiers liés au Qatar. En novembre, devant le Parlement, l’eurodéputé belge avait salué des changements positifs dans l’émirat sur la question des droits des travailleurs.

    « Il y a eu des progrès. Il faut le reconnaître [...] le discours unilatéralement négatif m’apparaît préjudiciable à l’évolution des droits dans l’avenir au Qatar », avait affirmé Marc Tarabella.

    Démentis
    Le ton a changé. Sept ans plus tôt, en 2015, Marc Tarabella avait qualifié d’"erreur de casting" l’attribution de la Coupe du monde 2022 au Qatar, a rappelé la presse belge. L’élu belge fustigeait alors le manque de transparence de la FIFA dans cette attribution.

    A Bruxelles, lors de la vague d’interpellations du 9 décembre, les enquêteurs ont mis la main sur 1,5 million d’euros en argent liquide, notamment aux domiciles de Pier Antonio Panzeri et de Eva Kaili.

    Marc Tarabella a nié avoir reçu « argent ou cadeaux en échange de [ses] opinions politiques ». Les autorités du Qatar et du Maroc ont également vivement démenti ces soupçons de corruption.

    #corruption généralisée à l’#ue #quatar #ps #Parlement_européen #députés_européens #Droit #PPE #marc_tarabella #andrea_cozzolino #fifa #pier_antonio_panzeri #eva_kaili #cadeaux #euro_député

  • Das Zulassungsdesaster : Lobbyarbeit und Rechtsbruch im Fall der mRNA-Präparate
    https://www.berliner-zeitung.de/politik-gesellschaft/das-zulassungsdesaster-lobbyarbeit-und-rechtsbruch-im-fall-der-mrna

    Pendant la pandémie de Corona, les espoirs des politiques et de nombreux citoyens se sont rapidement tournés vers d’éventuels vaccins contre le virus Sars-CoV-2. Ceux-ci devaient contribuer à mettre fin à la pandémie et, si possible, à protéger les personnes menacées par une évolution grave de la maladie de Corona. C’est pourquoi la rapidité était le mot d’ordre lors du développement du vaccin, qui avait déjà commencé au printemps 2020. Pour le texte suivant, trois professeurs de droit, un maître de conférences en droit et trois avocats issus de la pratique juridique ont examiné de près les circonstances et la procédure lors de l’autorisation officielle des nouvelles préparations à base d’ARNm. Ils y constatent de graves lacunes et font des propositions sur les points auxquels il faudra être plus attentif à l’avenir.

    Während der Corona-Pandemie richtete sich die Hoffnung der Politik und vieler Bürger früh auf mögliche Impfstoffe gegen das Virus Sars-CoV-2. Diese sollten die Pandemie beenden helfen und möglichst jene Menschen schützen, die von einem schweren Corona-Verlauf bedroht waren. Deshalb war bei der Impfstoffentwicklung, die bereits im Frühjahr 2020 begonnen hatte, vor allem Schnelligkeit die Devise. Für den folgenden Text haben sich drei Rechtsprofessoren, ein Rechtsdozent und drei Rechtsanwälte aus der juristischen Praxis die Umstände und das Verfahren bei der behördlichen Zulassung der neuartigen mRNA-Präparate genau angesehen. Sie stellen dabei schwere Mängel fest und machen Vorschläge, worauf künftig besser geachtet werden muss. Hier der Gastbeitrag zu unserer Corona-Debatte:

    10.2.2023 von RA René M. Kieselmann, Prof. Dr. Gerd Morgenthaler, Dr. Amrei Müller, Prof. Dr. Günter Reiner, RA Dr. Patrick Riebe, RAin Dr. Brigitte Röhrig, Prof. Dr. Martin Schwab

    Holger Friedrichs Aufforderung, „ohne Themenverbote, ohne Denkverbote“ in die Debatte über Lehren aus den Corona-Jahren einzusteigen, nehmen wir gerne an: Gesprochen werden muss über das Zulassungsverfahren für die neuartigen Corona-Impfstoffe. Hier haben wir es mit einem Skandal zu tun, aus dem wir dringend Konsequenzen für die Zukunft ziehen müssen.

    Die Europäische Arzneimittelagentur (EMA) und die EU-Kommission haben zusammen mit nationalen Behörden Gentherapeutika für eine „Impfung“ gegen Infektionskrankheiten zugelassen. Solche Injektionen sind keine Impfung im herkömmlichen Sinn. Sie widersprechen nämlich der Charakterisierung einer Impfung – wie sie sich etwa in der Richtlinie 2001/83/EG des Europäischen Parlaments und des Rates von 2001 findet (Anhang I Teil 3 Ziffer 1.2). Denn sie enthalten keine Antigene, sondern den Bauplan für Teile des Virus, Fremdstoffe, die der Körper selbst herstellen soll.
    Genbasierte Arzneimittel unterliegen hohen Prüfstandards

    Aufgrund dessen führt die Injektion unmittelbar dazu, dass der Körper einen Schadstoff – und nicht wie bei herkömmlichen Impfungen unmittelbar einen spezifischen Abwehr- oder Schutzstoff (§ 4 Abs. 4 AMG) – selbst herstellt, siehe Arzneimittelgesetz (AMG) § 4 Abs. 4. Die Bildung von Antikörpern und damit Schutzstoffen erfolgt erst im zweiten Schritt. Die Zulassung von Gentherapeutika als Impfung erfolgte auf einer von den allgemeinen Anforderungen an neue Arzneimittel (speziell Impfungen sowie insbesondere Gentherapeutika) abweichenden und entsprechend wissenschaftlich wie medizinrechtlich fragwürdigen Grundlage. Dieses führt zu unabsehbaren Folgen für die Gesundheit der Bevölkerung. Zwei wesentliche Aspekte werden nachfolgend dargestellt.

    Genbasierte Arzneimittel, die für wenige Patienten mit sehr speziellen Krankheitsbildern bestimmt sind, unterliegen hohen Prüfstandards – absurderweise nicht aber solche genbasierte Arzneimittel, die juristisch als „Impfstoffe für Infektionskrankheiten“ deklariert sind und gesunden (!) Menschen injiziert werden. Von diesen „Impfstoffen“ wurden seit 2021 Stand 2. Dezember 2022 nahezu eine Milliarde Dosen an Menschen in der EU verabreicht – bis Oktober 2022 auf Basis lediglich bedingter Zulassungen.

    Dazu kam es durch den Einfluss mächtiger Lobbys: Mit der Richtlinie Nr. 2009/120/EG hat die EU-Kommission schon im Jahr 2009 ohne Mitwirkung des Europäischen Parlaments „Impfstoffe gegen Infektionskrankheiten“ durch rechtliche Umdefinition aus der Gruppe der besonders regulierten Gentherapeutika ausgenommen: „Impfstoffe gegen Infektionskrankheiten sind keine Gentherapeutika.“ Diese Definition wurde erst nach einer Stellungnahme der pharmazeutischen Industrie abgeändert. Der ursprüngliche Richtlinienentwurf hatte zugunsten des Schutzes der öffentlichen Gesundheit eine weite Definition des Gentherapeutikums vorgesehen, unter die auch die genbasierten Covid-19-Injektionen gefallen wären.
    Pharmaunternehmen: Sicherheitsauflagen verteuern Produktion von mRNA-Therapeutika

    Aber die Pharmaunternehmen machten unter anderem geltend, dass die im Richtlinienentwurf vorgesehenen scharfen Sicherheitsauflagen die Produktion von mRNA-Gentherapeutika wesentlich verteuern. Die EU-Kommission änderte in der Folge den Text der Richtlinie.

    Der Ausschluss genbasierter Impfstoffe gegen Infektionskrankheiten aus der Gruppe der Gentherapeutika erspart den Herstellern zahlreiche zeitlich und finanziell aufwändige präklinische Studien. Diese sind für die Beurteilung der Sicherheit des Arzneimittels und der an klinischen Studien teilnehmenden Personen essenziell.

    Klinische Studien dürfen grundsätzlich nicht ohne die Ergebnisse präklinischer Studien begonnen werden. Sie beleuchten normalerweise unter anderem die Verteilung der Impfstoffe im Körper – im Fall von Gentherapeutika einschließlich der Gefahr eines Gentransfers in die Keimbahn –, mögliche Änderungen im genetischen Material von Zellen (Genotoxizität), Krebsrisiken, den Einfluss der Impfstoffe auf wichtige Parameter für Grundfunktionen des menschlichen Körpers (Sicherheitspharmakologie) und Wechselwirkungen mit anderen Arzneimitteln.
    Mehrjährige, Placebo-kontrollierte Studien sind „Goldstandard“

    Die Folge der Umdefinition: Bis heute ist nicht wissenschaftlich belegt, ob die massenhaft verabreichten Präparate nicht doch genotoxisch oder krebserregend sind. Ungeachtet dessen wurden im Oktober 2022 die bedingten Zulassungen für Pfizer/Biontech und Moderna von der EU-Kommission auf Empfehlung des Ausschusses für Humanarzneimittel (CHMP) bei der EMA in reguläre Zulassungen umgewandelt!

    Damit hat die Kommission gegen rechtliche Vorschriften verstoßen, konkret gegen Art. 14-a Abs. 8 der Verordnung Nr. 726/2004/EG und Art. 7 der Kommissionsverordnung Nr. 507/2006/EG. Diese besagen: Eine bedingte Zulassung darf erst dann in eine reguläre Zulassung umgewandelt werden, wenn der Hersteller alle mit der bedingten Zulassung erteilten Auflagen erfüllt hat. So war ursprünglich Bedingung, Placebo-kontrollierte klinische Studien fortzuführen und deren Ergebnisse bis Ende 2023 beziehungsweise Mitte 2024 vorzulegen.

    Mehrjährige, Placebo-kontrollierte Studien sind für Zulassungsbehörden weltweit der „Goldstandard“, um Wirksamkeit und (Langzeit-)Sicherheit von Arzneimitteln nachzuweisen. Ohne solche validen Studien muss die reguläre Arzneimittelzulassung laut Art. 12 Abs. 1 der Verordnung 726/2004/EG zwingend abgelehnt werden.

    Auflösung der Kontrollgruppe verstieß gegen Zulassungsauflage

    2021 wurde bekannt, dass Pfizer/Biontech und Moderna die Kontrollgruppen ihrer Studien, die nur Placebo verabreicht bekommen hatten, trotz ihrer Auflage aus der bedingten Zulassung aufgelöst haben. Als Grund zur Auflösung der Kontrollgruppe wurde angegeben, dass es ethisch problematisch sei, den ungeimpften Personen den Impfstoff vorzuenthalten. Voraussetzung sollte allerdings sein, dass die Wirksamkeit des Vakzins nachgewiesen sei. Ist es aber nicht vielmehr unethisch, ein Präparat zur allgemeinen Anwendung freizugeben, das nicht systematisch gegen die Kontrollgruppe auf längerfristige Wirksamkeit sowie vor allem die Faktoren der Sicherheit geprüft wurde?

    Der CHMP-Ausschuss bei der EMA stellt diesen gegen die Zulassungsauflage verstoßenden Vorgang in seiner offiziellen Beurteilung des Pfizer/Biontech-Antrags auf Umwandlung der bedingten in eine reguläre Zulassung ausdrücklich fest. Er erkennt auch, dass aufgrund des Wegfalls der Kontrollgruppe die Fortführung der Studie sinnlos geworden ist, weil kein weiterer Erkenntnisgewinn zur Wirksamkeit und Sicherheit des Produktes mehr zu erwarten sei. Spurenbeseitigung in großem Ausmaß, Pharmabranche und Behörden behindern faktisch wissenschaftliche Aufklärung.

    Statt aber umgehend, Mitte 2021, gemäß Art. 20a der Verordnung Nr. 726/2004/EG die Hersteller zu sanktionieren und die bedingte Zulassung zu ändern, auszusetzen oder zu widerrufen, geschah nichts. Jüngst also gewährte die Kommission sogar die reguläre Zulassung. Die Auflagenverletzung wurde damit faktisch noch belohnt.
    Die Hersteller haben keinerlei Anreize für freiwillige Langzeitstudien

    Langzeitdaten zur Sicherheit der mRNA-Impfstoffe können nun nicht mehr in Kontrollgruppen erhoben werden. Auch die US-amerikanische Gesundheitsaufsicht FDA und andere Behörden sind ähnlich großzügig. Die Hersteller haben keinerlei Anreize für freiwillige Langzeitstudien; sie beliefern nämlich nur solche Regierungen, die ihnen eine Haftungsfreistellung für Impfschäden gewährleisten. Die Zukunft wird zeigen, ob solche weitreichenden Freistellungen – zudem in Verträgen mit geheim gehaltenen, für die Öffentlichkeit geschwärzten Passagen – rechtlich haltbar oder unwirksam, weil sittenwidrig und gegebenenfalls kollusiv sind, also möglicherweise ein unerlaubtes Zusammenwirken mehrerer Beteiligter zur Schädigung von Dritten vorliegt. Umfassende eigene doppelblinde, Placebo-kontrollierte Studien haben weder die EMA noch die Bundesregierung oder nachgeordnete Behörden veranlasst.

    Beobachtungsdaten aus der milliardenfachen Verabreichung der mRNA-Präparate können eine strenge, Placebo-kontrollierte Studie nicht ersetzen. Dies gilt erst recht bei einer derart mangelhaften Erhebung und Auswertung von Daten über mögliche Impfschäden, wie wir sie derzeit erleben.

    Der Lobbyeinfluss bei den Zulassungen führte dazu, dass grundlegende Regeln im Medizinrecht ausgehebelt wurden: Wenn Gesunde geimpft werden, braucht man höhere Sicherheitsstandards, als wenn man schwer kranke Menschen mit Gentherapeutika einem Heilversuch unterzieht.
    Zulassungsdesaster darf sich nicht wiederholen

    Ein solches Zulassungsdesaster darf sich nicht wiederholen. Dazu ist es zuvorderst notwendig, die rechtliche Festlegung zurückzunehmen, genbasierte „Impfstoffe gegen Infektionskrankheiten“ seien keine Gentherapeutika. Dies muss die Bundesregierung direkt bei der Europäischen Kommission betreiben. Darüber hinaus sollte das Vorgehen der EMA und der EU-Kommission sowie weiterer Beteiligter in der Corona-Krise von einem Untersuchungsausschuss wegen dringenden Verdachts auf Rechtsbruch durchleuchtet werden.

    #droit #Europe #vaccin #covid-19

  • Déjà 19 millions de livres radiés des bibliothèques ukrainiennes

    "À l’annonce d’une réunion avec les organes compétents, Yevheniya Kravtchouk, présidente de la sous-commission de la Politique de l’Information et de l’intégration européenne de la Verkhovna Rada ukrainienne, a déclaré que 19 millions de livres avaient déjà été radiés des bibliothèques ukrainiennes en novembre dernier.

    Parmi ceux-ci 11 millions ont été passés au pilon parce que signés par des auteurs russes de toutes les époques.

    Ce programme, qui a débuté en juin 2022, vise à détruire 100 millions de livres liés à la culture russe [1]. Ce n’est donc qu’un début.

    Il s’agit du plus vaste programme de censure depuis la Seconde Guerre mondiale. Plusieurs chefs d’État et de gouvernement se sont prononcés pour une adhésion « le plus tôt possible » de l’Ukraine à l’Union européenne."

    #politique #Europe #Ukraine #Russie #culture #littérature #censure #autodafé #bibliothèque #Zelensky #Fahrenheit_451 #société #vangauguin #histoire

    https://www.voltairenet.org/article218803.html

  • #Deuxième_guerre_mondiale #impérialisme

    Les plans anglo-américains de Casablanca | La Lutte de classe, #Barta, 5 février 1943)

    https://www.marxists.org/francais/barta/1943/02/ldc09_020543.htm#plans

    Pour comprendre la politique des impérialistes anglais et américains dans la présente guerre depuis que l’#Union_Soviétique et l’#Allemagne impérialiste sont aux prises, il faut se rappeler comment les gouvernements alliés se situent eux-mêmes par rapport à l’#URSS. Répondant à la propagande allemande qui agite le péril bolchévique incarné par l’URSS, Radio-Londres, pour rassurer le monde capitaliste fait valoir :

    1) que l’URSS est tellement affaiblie par les destructions occasionnées par la guerre qu’il lui faudra vingt ans pour la reconstruction du pays ;

    2) que les puissances anglo-saxonnes en guerre représentent un contre-poids suffisant pour barrer la route à l’URSS en cas de défaite de l’Allemagne.

    Les impérialismes anglais et américain visent à établir leur domination sur le monde. Si ces visées les contraignent à utiliser la lutte de la Chine contre le Japon et de l’URSS contre l’Allemagne, ils doivent aussi (car il s’agit de leur sort en cas d’échec) empêcher et l’URSS et la Chine de remporter une victoire complète sur leurs adversaires impérialistes.

    Ainsi, l’offensive annoncée par les alliés a-t-elle deux tranchants : elle ne vise à vaincre les puissances de l’Axe que pour établir leur propre domination sur le monde et leur propre barrage devant l’URSS, faute de mieux, c’est-à-dire le rétablissement du capitalisme en URSS et l’exploitation coloniale de la Chine.

    #Roosevelt et #Churchill exigent la capitulation sans conditions des pays de l’Axe. Cette conclusion officielle des dix jours de conversations impérialistes a pour but de faire croire aux masses que le but de guerre des alliés c’est de punir les responsables de la guerre (châtier un criminel c’est poser en justicier) et les mettre dans l’impossibilité de « recommencer ».

    L’Italie et le Japon étaient dans l’autre guerre dans le camp allié. Vingt ans après, ils ont recommencé dans le camp de l’Axe. Quelles garanties les « nations unies » donnent-elles au monde sur leur propre attitude ? En réalité cette phrase ("capitulation sans conditions") veut dire que seuls MM. Roosevelt et Churchill régleraient le sort du monde, c’est-à-dire de tous les peuples. Y a-t-il un seul ouvrier pour oser confier le sort de sa classe, de ses proches et du sien propre aux chiens de garde du capital anglais et américain ? Ne serait-il pas criminel de faire de nouveau crédit aux faillis frauduleux de Versailles qui tous les vingt ans ont besoin d’un carnage mondial pour sauver la paix et la civilisation ?

    Nous devons prendre notre sort entre nos propres mains. Nous n’appelons pas l’intervention des #alliés. Nous utiliserons pour la Révolution prolétarienne toutes les circonstances que feront naître les contradictions impérialistes. Dans la lutte que nous menons avec le prolétariat de l’URSS et son #Armée_Rouge contre l’Allemagne impérialiste et ses alliés capitalistes européens, nous profiterons de la nécessité où se trouvera l’Allemagne d’affaiblir les contingents d’occupation en vue de faire face à ses besoins du front, pour renverser le capitalisme et instaurer les Etats-Unis socialistes d’Europe.
    Ainsi nous ferons échec à tous les plans impérialistes et nous mènerons la société humaine à la paix, à la liberté et au bien-être de tous.
    #Hitler ne peut lutter contre l’intervention militaire alliée qu’avec des forces impérialistes, qui succombent à la tâche d’établir la domination du capital financier allemand sur le monde. La révolution prolétarienne en #Europe, c’est-à-dire les Etats-Unis socialistes d’Europe qui tendront la main aux ouvriers de l’URSS, opposeront aux tentatives de l’impérialisme anglo-américain de détruire les Soviets européens et russes une force révolutionnaire qui sapera la base même des impérialismes anglais et américain. La #révolution en Europe soulevera les peuples d’Afrique et d’Asie contre l’impérialisme et les prolétariats anglais et américain contre leur propre bourgeoisie.

    DE CETTE GUERRE SORTIRONT LES ETATS-UNIS SOCIALISTES DU MONDE, OU LE MONDE NE SORTIRA PLUS DE LA GUERRE !

  • Lecture de : La guerre des métaux rares. La face cachée de la transition énergétique et numérique, de Guillaume Pitron

    Une perspective nationaliste navrante, mais une somme d’informations capitales.

    Extraits :

    « Le monde a de plus en plus besoin de terres rares, de « #métaux rares », pour son #développement_numérique, et donc pour ttes les #technologies_de_l’information_et_de_la_communication. Les #voitures_électriques et #voitures_hybrides en nécessitent deux fois plus que les voitures à essence, etc. »

    « Nos aïeux du XIXe siècle connaissaient l’importance du #charbon, & l’honnête homme du XXe siècle n’ignorait rien de la nécessité du pétrole. Au XXIe siècle, nous ne savons même pas qu’un monde + durable dépend en très grande partie de substances rocheuses nommées métaux rares. »

    « #Terres_rares, #graphite, #vanadium, #germanium, #platinoïdes, #tungstène, #antimoine, #béryllium, #fluorine, #rhénium, #prométhium… un sous-ensemble cohérent d’une trentaine de #matières_premières dont le point commun est d’être souvent associées ds la nature aux métaux les + abondants »

    « C’est là la clé du « #capitalisme_vert » : [remplacer] des #ressources qui rejettent des millions de milliards de tonnes de #gaz_carbonique par d’autres qui ne brûlent pas – et ne génèrent donc pas le moindre gramme de CO2. »

    « Avec des réserves d’or noir en déclin, les stratèges doivent anticiper la guerre sans #pétrole. […] ne plus dépendre des énergies fossiles d’ici à 2040. […] En recourant notamment aux #énergies_renouvelables & en levant des légions de robots alimentés à l’électricité. »

    « La Grande-Bretagne a dominé le XIXe s. grâce à son hégémonie sur la production mondiale de charbon ; une grande partie des événements du XXe s. peuvent se lire à travers le prisme de l’ascendant pris par les Etats-Unis et l’Arabie saoudite sur la production et la sécurisation des routes du pétrole ; .. au XXIe siècle, un État est en train d’asseoir sa domina routes du pétrole ; au XXIe siècle, un État est en train d’asseoir sa domination sur l’exportation et la consommation des métaux rares. Cet État, c’est la Chine. »

    La Chine « détient le #monopole d’une kyrielle de métaux rares indispensables aux énergies bas carbone & numérique, ces 2 piliers de la transition énergétique. Il est le fournisseur unique du + stratégique : terres rares — sans substitut connu & dont personne ne peut se passer. »

    « Notre quête d’un modèle de #croissance + écologique a plutôt conduit à l’exploitation intensifiée de l’écorce terrestre pr en extraire le principe actif, à savoir les métaux rares, avec des #impacts_environnementaux encore + importants que cx générés par l’#extraction_pétrolière »

    « Soutenir le changement de notre #modèle_énergétique exige déjà un doublement de la production de métaux rares tous les 15 ans environ, et nécessitera au cours des trente prochaines années d’extraire davantage de minerais que ce que l’humanité a prélevé depuis 70 000 ans. » (25)

    « En voulant nous émanciper des #énergies_fossiles, en basculant d’un ordre ancien vers un monde nouveau, nous sombrons en réalité dans une nouvelle dépendance, plus forte encore. #Robotique, #intelligence_artificielle, #hôpital_numérique, #cybersécurité, #biotechnologies_médicale, objets connectés, nanoélectronique, voitures sans chauffeur… Tous les pans les + stratégiques des économies du futur, toutes les technologies qui décupleront nos capacités de calcul et moderniseront notre façon de consommer de l’énergie, le moindre de nos gestes quotidien… et même nos grands choix collectifs vont se révéler totalement tributaires des métaux rares. Ces ressources vont devenir le socle élémentaire, tangible, palpable, du XXIe siècle. » (26)

    #Metaux_Rares Derrière l’#extraction et le « #raffinage », une immense #catastrophe_écologique : « D’un bout à l’autre de la chaîne de production de métaux rares, quasiment rien en #Chine n’a été fait selon les standards écologiques & sanitaires les plus élémentaires. En même temps qu’ils devenaient omniprésents ds les technologies vertes & numériques les + enthousiasmantes qui soient, les métaux rares ont imprégné de leurs scories hautement toxiques l’eau, la terre, l’atmosphère & jusqu’aux flammes des hauts-fourneaux – les 4 éléments nécessaires à la vie »

    « C’est ici que bat le cœur de la transition énergétique & numérique. Sidérés, ns restons une bonne h à observer immensités lunaires & paysages désagrégés. Mais il vaut mieux déguerpir avant que la maréchaussée alertée par les caméras ne débarque »

    « Nous avons effectué des tests, et notre village a été surnommé “le village du cancer”. Nous savons que nous respirons un air toxique et que nous n’en avons plus pour longtemps à vivre. »

    « La seule production d’un #panneau_solaire, compte tenu en particulier du silicium qu’il contient, génère, avance-t-il, plus de 70 kilos de CO2. Or, avec un nombre de panneaux photovoltaïques qui va augmenter de 23 % par an dans les années à venir, cela signifie que les installations solaires produiront chaque année dix gigawatts d’électricité supplémentaires. Cela représente 2,7 milliards de tonnes de carbone rejetées dans l’atmosphère, soit l’équivalent de la #pollution générée pendant un an par l’activité de près de 600 000 automobiles.

    « Ces mêmes énergies – [dites] « renouvelables » – se fondent sur l’exploitation de matières premières qui, elles, ne sont pas renouvelables. »

    « Ces énergies – [dites] « vertes » ou « décarbonées » – reposent en réalité sur des activités génératrices de #gaz_à_effet_de_serre . »

    « N’y a-t-il pas une ironie tragique à ce que la pollution qui n’est plus émise dans les agglomérations grâce aux voitures électriques soit simplement déplacée dans les zones minières où l’on extrait les ressources indispensables à la fabrication de ces dernières ?

    .. En ce sens, la transition énergétique et numérique est une transition pour les classes les plus aisées : elle dépollue les centres-villes, plus huppés, pour mieux lester de ses impacts réels les zones plus miséreuses et éloignées des regards. »

    « Certaines technologies vertes sur lesquelles se fonde notre idéal de sobriété énergétique nécessitent en réalité, pour leur fabrication, davantage de matières premières que des technologies plus anciennes. »

    .. « Un futur fondé sur les technologies vertes suppose la consommation de beaucoup de matières, et, faute d’une gestion adéquate, celui-ci pourrait ruiner […] les objectifs de développement durable. » (The World Bank Group, juin 2017.)

    « Le #recyclage dont dépend notre monde + vert n’est pas aussi écologique qu’on le dit. Son bilan environnemental risque même de s’alourdir à mesure que nos sociétés produiront des alliages + variés, composés d’un nombre + élevé de matières, ds des proportions tjrs + importantes »

    « Dans le monde des matières premières, ces observations relèvent le + souvent de l’évidence ; pr l’immense majorité d’entre nous, en revanche, elles sont tellement contre-intuitives qu’il va certainement nous falloir de longues années avant de bien les appréhender & faire admettre. Peut-être [dans 30 ans] nous dirons-nous aussi que les énergies nucléaires sont finalement moins néfastes que les technologies que nous avons voulu leur substituer et qu’il est difficile d’en faire l’économie dans nos mix énergétiques. »

    « Devenue productrice prépondérante de certains métaux rares, la Chine [a] désormais l’opportunité inédite d’en refuser l’exportation vers les États qui en [ont] le plus besoin. […] Pékin produit 44 % de l’#indium consommé dans le monde, 55 % du vanadium, près de 65 % du #spath_fluor et du #graphite naturel, 71 % du germanium et 77 % de l’antimoine. La Commission européenne tient sa propre liste et abonde dans le même sens : la Chine produit 61 % du silicium et 67 % du germanium. Les taux atteignent 84 % pour le tungstène et 95 % pour les terres rares. Sobre conclusion de Bruxelles : « La Chine est le pays le plus influent en ce qui concerne l’approvisionnement mondial en maintes matières premières critiques ». »

    « La République démocratique du Congo produit ainsi 64 % du #cobalt, l’Afrique du Sud fournit 83 % du platine, de l’iridium et du #ruthénium, et le Brésil exploite 90 % du #niobium. L’Europe est également dépendante des États-Unis, qui produisent plus de 90 % du #béryllium . »

    « Les 14 pays membres de l’OPEP, capables depuis des décennies d’influencer fortement les cours du baril, ne totalisent « que » 41 % de la prod. mondiale d’or noir… La Chine, elle, s’arroge jusqu’à 99 % de la prod. mondiale de terres rares, le + convoité des métaux rares ! »

    Aimants — « Alors qu’à la fin de la décennie 1990 le Japon, les États-Unis et l’Europe concentraient 90 % du marché des aimants, la Chine contrôle désormais les 3/4 de la production mondiale ! Bref, par le jeu du chantage « technologies contre ressources », le monopole chinois de la production des minerais s’est transposé à l’échelon de leur transformation. La Chine n’a pas trusté une, mais deux étapes de la chaîne industrielle. C’est ce que confirme la Chinoise Vivian Wu : « Je pense même que, dans un avenir proche, la Chine se sera dotée d’une industrie de terres rares totalement intégrée d’un bout à l’autre de la chaîne de valeur. » Vœu déjà en partie réalisé. Il a surtout pris racine dans la ville de #Baotou, en #Mongolie-Intérieure . »

    « Baotou produit chaque année 30 000 tonnes d’aimants de terres rares, soit le tiers de la production mondiale. »

    « Nos besoins en métaux rares se diversifient et s’accroissent de façon exponentielle. […] D’ici à 2040, nous devrons extraire trois fois plus de terres rares, cinq fois plus de tellure, douze fois plus de cobalt et seize fois plus de #lithium qu’aujourd’hui. […] la croissance de ce marché va exiger, d’ici à 2050, « 3 200 millions de tonnes d’acier, 310 millions de tonnes d’aluminium et 40 millions de tonnes de #cuivre 5 », car les éoliennes engloutissent davantage de matières premières que les technologies antérieures.

    .. « À capacité [de production électrique] équivalente, les infrastructures […] éoliennes nécessitent jusqu’à quinze fois davantage de #béton, quatre-vingt-dix fois plus d’aluminium et cinquante fois plus de fer, de cuivre et de verre » que les installations utilisant des #combustibles traditionnels, indique M. Vidal. Selon la Banque mondiale, qui a conduit sa propre étude en 2017, cela vaut également pour le solaire et pour l’hydrogène. […] La conclusion d’ensemble est aberrante : puisque la consommation mondiale de métaux croît à un rythme de 3 à 5 % par an, « pour satisfaire les besoins mondiaux d’ici à 2050, nous devrons extraire du sous-sol plus de métaux que l’humanité n’en a extrait depuis son origine ».

    .. Que le lecteur nous pardonne d’insister : nous allons consommer davantage de #minerais durant la prochaine génération qu’au cours des 70 000 dernières années, c’est-à-dire des cinq cents générations qui nous ont précédés. Nos 7,5 milliards de contemporains vont absorber plus de #ressources_minérales que les 108 milliards d’humains que la Terre a portés jusqu’à ce jour. » (211-214)

    Sans parler des « immenses quantités d’eau consommées par l’industrie minière, [des] rejets de gaz carbonique causés par le transport, [du] #stockage et [de] l’utilisation de l’énergie, [de] l’impact, encore mal connu, du recyclage des technologies vertes [de] toutes les autres formes de pollution des #écosystèmes générées par l’ensemble de ces activités [et] des multiples incidences sur la biodiversité. » (215)

    « D’un côté, les avocats de la transition énergétique nous ont promis que nous pourrions puiser à l’infini aux intarissables sources d’énergie que constituent les marées, les vents et les rayons solaires pour faire fonctionner nos technologies vertes. Mais, de l’autre, les chasseurs de métaux rares nous préviennent que nous allons bientôt manquer d’un nombre considérable de matières premières. Nous avions déjà des listes d’espèces animales et végétales menacées ; nous établirons bientôt des listes rouges de métaux en voie de disparition. » (216)

    « Au rythme actuel de production, les #réserves rentables d’une quinzaine de métaux de base et de métaux rares seront épuisées en moins de cinquante ans ; pour cinq métaux supplémentaires (y compris le fer, pourtant très abondant), ce sera avant la fin de ce siècle. Nous nous dirigeons aussi, à court ou moyen terme, vers une pénurie de vanadium, de #dysprosium, de #terbium, d’#europium & de #néodyme. Le #titane et l’indium sont également en tension, de même que le cobalt. « La prochaine pénurie va concerner ce métal, Personne n’a vu le problème venir. »

    « La #révolution_verte, plus lente qu’espéré, sera emmenée par la Chine, l’un des rares pays à s’être dotés d’une stratégie d’approvisionnement adéquate. Et Pékin ne va pas accroître exagérément sa production de métaux rares pour étancher la soif du reste du monde. Non seulement parce que sa politique commerciale lui permet d’asphyxier les États occidentaux, mais parce qu’il craint à son tour que ses ressources ne s’amenuisent trop rapidement. Le marché noir des terres rares, qui représente un tiers de la demande officielle, accélère l’appauvrissement des mines, et, à ce rythme, certaines réserves pourraient être épuisées dès 2027. »

    De la question « du #taux_de_retour_énergétique (#TRE), c’est-à-dire le ratio entre l’énergie nécessaire à la production des métaux et celle que leur utilisation va générer. […] C’est une fuite en avant dont nous pressentons l’absurdité. Notre modèle de production sera-t-il encore sensé le jour où un baril permettra tt juste de remplir un autre baril ? […] Les limites de notre système productiviste se dessinent aujourd’hui plus nettement : elles seront atteintes le jour où il nous faudra dépenser davantage d’énergie que nous ne pourrons en produire. »

    « Plusieurs vagues de #nationalisme minier ont déjà placé les États importateurs à la merci de pays fournisseurs prtant bien moins puissants qu’eux. En fait de mines, le client ne sera donc plus (toujours) roi. La géopolitique des métaux rares pourrait faire émerger de nouveaux acteurs prépondérants, souvent issus du monde en développement : le #Chili, le #Pérou et la #Bolivie, grâce à leurs fabuleuses réserves de lithium et de cuivre ; l’#Inde, riche de son titane, de son #acier et de son #fer ; la #Guinée et l’#Afrique_australe, dont les sous-sols regorgent de bauxite, de chrome, de manganèse et de platine ; le Brésil, où le bauxite et le fer abondent ; la Nouvelle-Calédonie, grâce à ses prodigieux gisements de #nickel. » (226-227)

    « En engageant l’humanité ds la quête de métaux rares, la transition énergétique & numérique va assurément aggraver dissensions & discordes. Loin de mettre un terme à la géopol. de l’énergie, elle va au contraire l’exacerber. Et la Chine entend façonner ce nouveau monde à sa main. »

    « Les #ONG écologistes font la preuve d’une certaine incohérence, puisqu’elles dénoncent les effets du nouveau monde plus durable qu’elles ont elles-mêmes appelé de leurs vœux. Elles n’admettent pas que la transition énergétique et numérique est aussi une transition des champs de pétrole vers les gisements de métaux rares, et que la lutte contre le réchauffement climatique appelle une réponse minière qu’il faut bien assumer. » (234-235)

    « La bataille des terres rares (et de la transition énergétique et numérique) est bel et bien en train de gagner le fond des mers. Une nouvelle ruée minière se profile. […] La #France est particulièrement bien positionnée dans cette nouvelle course. Paris a en effet mené avec succès, ces dernières années, une politique d’extension de son territoire maritime. […] L’ensemble du #domaine_maritime français [est] le deuxième plus grand au monde après celui des #États-Unis. […] Résumons : alors que, pendant des milliers d’années, 71 % de la surface du globe n’ont appartenu à personne, au cours des six dernières décennies 40 % de la surface des océans ont été rattachés à un pays, et 10 % supplémentaires font l’objet d’une demande d’extension du plateau continental. À terme, les États pourvus d’une côte exerceront leur juridiction sur 57 % des fonds marins. Attirés, en particulier par le pactole des métaux rares, nous avons mené, en un tps record, la + vaste entreprise d’#appropriation_de_territoires de l’histoire. »

    « Le projet, entonné en chœur par tous les avocats de la #transition_énergétique et numérique, de réduire l’impact de l’homme sur les écosystèmes a en réalité conduit à accroître notre mainmise sur la #biodiversité. » (248)

    « N’est-il pas absurde de conduire une mutation écologique qui pourrait tous nous empoisonner aux métaux lourds avant même que nous l’ayons menée à bien ? Peut-on sérieusement prôner l’harmonie confucéenne par le bien-être matériel si c’est pour engendrer de nouveaux maux sanitaires et un #chaos_écologique – soit son exact contraire ? » (252)

    Métaux rares, transition énergétique et capitalisme vert https://mensuel.lutte-ouvriere.org//2023/01/23/metaux-rares-transition-energetique-et-capitalisme-vert_4727 (Lutte de classe, 10 janvier 2023)

    #écologie #capitalisme #impérialisme

  • France-Allemagne : noces de diamant et querelles de couple
    https://laviedesidees.fr/France-Allemagne-noces-de-diamant-et-querelles-de-couple.html

    Si les déclarations lyriques sur le « couple » franco-allemand sont bien huilées, les divergences ne manquent pas. La célébration des 60 ans du traité de l’Élysée met en lumière à la fois des malentendus récurrents et une profonde entente à long terme.

    #International #Allemagne #Europe
    https://laviedesidees.fr/IMG/docx/20230131_allemagne.docx

  • "Jeu de massacre sur Europe 1"

    Heureusement, on n’est pas en Russie.... Des choses comme ça n’arriveraient pas ici, cheu nous, en France !

    Ah ! Ah ! Ah !

    "Jeudi 19 janvier, au matin de la première journée de mobilisation (massive) contre la réforme des retraites, Marine Tondelier, secrétaire nationale d’Europe Écologie Les Verts, était « l’invitée » de Sonia Mabrouk dans la matinale d’Europe 1. Au vu des antécédents de l’intervieweuse et des nombreux précédents en matière de convocation médiatique de contestataires par temps de (contre)réforme, on pouvait craindre le pire, et l’on ne fut pas déçu. Le quart d’heure d’« entretien » a consisté en une série d’accusations et de sarcasmes : un véritable jeu de massacre, animé par une volonté de nuire qu’on aura rarement vu aussi clairement assumée. Jusqu’au prochain épisode ?

    Inutile de revenir sur les partis pris et les obsessions (extrême) droitières de Sonia Mabrouk, son militantisme échevelé sous couvert de journalisme, ses entretiens « deux poids, deux mesures »... tout cela est bien connu – en tout cas, nous l’avons déjà clairement établi. Alors pourquoi revenir sur le nouvel épisode de cette déplorable série ? Parce que Mme Mabrouk persiste, récidive et aggrave périodiquement son cas, sans que ces pratiques (qu’elle partage avec d’autres au sein des médias dominants) soient dénoncées comme elles le méritent.

    Ce 19 janvier, Marine Tondelier n’est pas invitée pour livrer son regard sur l’actualité sociale – l’un des mouvements sociaux les plus puissants des trente dernières années contre une réforme gouvernementale –, ni pour expliquer ses arguments contre le projet qu’elle combat, et encore moins pour évoquer ses contrepropositions. Jamais d’ailleurs on ne lui demande son « avis » sur quoi que ce soit (sinon sur des « menaces » contre des élus et des violences... potentielles !) L’interview n’est qu’un long réquisitoire, qui réussit le tour de force de réunir toutes les figures imposées du genre et de battre des records dans presque toutes les catégories : morgue, mépris, injonctions, insinuations, mauvaise foi et attaques ad hominem... Tout y passe, au cours d’un interrogatoire au plan aisément repérable, préparé autour de quatre questions-accusations, inlassablement répétées ou (à peine) reformulées, qu’on peut résumer ainsi :

    1. Est-ce que vous assumez d’être une « zadiste » antidémocratique ?
    2. Est-ce que vous condamnez les menaces sur des élus ?
    3. Est-ce que vous condamnerez les violences des manifestants ?
    4. Est-ce que vous n’avez pas honte de critiquer les milliardaires ?

    (...)"

    #politique #information #médias #merdias #Europe1 #Sonia_Mabrouk #propagande #intox #résistance #ACRIMED #critique #démocratie #chiens_de_garde #journalisme #interrogatoire #contre-information #écologie #EELV #Marine_Tondelier #vangauguin

    Jeu de massacre sur Europe 1 - Acrimed | Action Critique Médias
    https://www.acrimed.org/Jeu-de-massacre-sur-Europe-1

  • Speech by Federal Foreign Minister Annalena Baerbock at the Parliamentary Assembly of the Council of Europe - Federal Foreign Office
    https://www.auswaertiges-amt.de/en/newsroom/news/-/2575346

    T’as envie d’une carrière au sein du corps diplomatique ? Voici une leçon pour les apprentis sorciers : il s’agit une belle déclaration de guerre de facto . Celle qui la déclare pourra toujours prétendre qu’il n’y a jamais eu de déclaration de guerre et surtout pas officielle. Sans doute elle espère garder une marge de manœuvre politique maximale, mais soyons honnêtes : Quand tu envoies tes chars d’assaut envers tel ou tel pays en déclarant qu’il mène une guerre contre tous tes amis, le gouvernement de ce pays comprendra forcément qu’il y a eu déclaration de guerre.

    Tant pis pour les Ukrainiens et Russes qui crèveront encore et encore par centaines de milliers. Dans notre pensée traditionnelle ces peuples ne sont que des Slaves, des peuplades à soumettre à un programme de formation les élevant au statut d’homme véritable pour les uns, pour les autres ce ne sont que des dégénérés qu’il faut empêcher de se reproduire et les exterminer afin d’en finir avec leur impact sur l’avenir de l’homme.

    Si tout marche comme prévu par nos chefs à Washington et Berlin, le cauchemar de mon grand père deviendra réalité : On passera nos fins de journée sur la terrasse de nos manoirs au milieu des immenses plaines ukrainiennes et russes mais on ne pourra jamais dormir tranquillement après avoir rangé notre revolver car un acte terroriste de nos esclaves pourra se produire à tout moment.

    Vous comprenez pourquoi les accusation d’impérialisme á l’égard de Poutine me font rire sardoniquement quand ce sont nos impérialistes à nous qui les prononcent.

    Tout n’est pas perdu. Rappelons-nous de la dernière ligne de l’épilogue dans La Résistible Ascension d’Arturo Ui . Elle décrit précisément l’endroit où il faut combattre le fascisme.

    Le ventre est encore fécond, d’où a surgi la bête immonde

    Voici l’épilogie entier

    Epilog

    Ihr aber lernet, wie man sieht statt stiert
    Und handelt, statt zu reden noch und noch.
    So was hätt einmal fast die Welt regiert!
    Die Völker wurden seiner Herr, jedoch
    Daß keiner uns zu früh da triumphiert –
    Der Schoß ist fruchtbar noch, aus dem das kroch!

    Bert Brecht, Der aufhaltsame Aufstieg des Arturo Ui, texte allemand
    https://www.librarian.be/pdf/arturoui.pdf

    La Résistible Ascension d’Arturo Ui à la Comédie Française
    https://www.comedie-francaise.fr/en/events/la-resistible-ascension-darturo-ui16-17#

    Écoutons le discours d’ Anna Baer et Lena Bock , ce personnage à identités multiples.

    24.01.2023 - Press release “When human lives are endangered, when human dignity is in jeopardy, national borders and sensitivities become irrelevant.”

    These are the words of Elie Wiesel, the Holocaust survivor and Nobel Peace Prize winner. His experience of the horrors of the Shoah and the Second World War made him a lifelong believer in the need to stand up for human rights, regardless of where violations occur and to whom. Wiesel was convinced that when human rights are violated, that is a warning signal for what there is to come.

    The Council of Europe was founded in 1949 with exactly this in mind: As an early warning mechanism against human rights violations – to prevent new wars, human suffering and tyranny on the European continent.

    And as a common European home for democracy, human rights and the rule of law for all Europeans, protected by strong walls formed by the Convention on Human Rights and the Court of Human Rights.

    The Council comprises more than 220 conventions and treaties. And probably no one in this room, maybe except for the President and the Secretary General, would be able to name all of them. And feel free to do the maths on how many bilateral treaties it would need to replace them!

    With these conventions, with the European Court of Human Rights and its monitoring mechanisms, the Council is setting the highest human rights standards through its rulings.

    The Court has strengthened women in the fight against domestic violence. It has bolstered the freedom of the press, and it has obliged us as governments to build polling stations that are accessible to persons in wheelchairs and with other disabilities.

    Moreover, the Court is currently pushing towards intergenerational justice in ground-breaking cases, for example, on the climate crisis.

    This direct access that individuals have to an international human rights court is unparalleled in the world.

    That is why Germany has made available additional means for the Court. And we call on others to step up their support as well, because if we want the Court to function in the future, it needs sufficient financial resources.

    The Court of Human Rights is something we can be more than proud of. But we cannot expect that with more cases, fewer judges will do the same amount of work. So it’s up to us, the governments, to strengthen the court, our Court of Human Rights.

    The Court reflects our convictions as Member States of the Council of Europe, that our governments must put their people’s fundamental rights first.

    Still, if we are honest with ourselves, before we became parliamentarians and politicians, many of us might at some point have confused the Council of Europe with the European Council.

    And did we actually all know that the anthem of Europe and the European flag, with its 12 stars, were first used by the Council of Europe? The President this morning reaffirmed to me that they do not really care about the copyright in this regard – as long as the EU finally ratifies the European Convention on Human Rights.

    Joking aside, I believe that this is actually not a bad thing, even though journalists may write: “People confusing the Council of Europe and the European Council shows a neglect of the Council of Europe.”

    I think this is not the true story. I believe that younger people and even people of my generation – I am 42 years old – have the incredible good fortune to have lived their whole life in peace and not under a dictatorship. Born in Western Germany, we took freedom and democracy for granted, not because we neglected freedom or democracy, but because our ancestors built this Council of Europe. And we all believed that we could live in this house of freedom and peace forever.

    But the crucial point is what we do now. Now, when our European peace order, when the Council of Europe, the OSCE, are under attack. This is our responsibility as politicians of our generation. Because Russia’s war of aggression is not only a war against Ukraine, it is a war against the common European peace order. So what we have done in the last months was crucial. And I would like to thank and applaud you here at the Council of Europe that you have shown Putin that he will never succeed in destroying Ukraine, and that he will also never succeed in destroying our common home of peace, the Council of Europe.

    At the same time, we also have to be self-reflective because we have seen what we neglected in the past. The Council of Europe is an early warning system. Because when human rights are undermined or disregarded, we should be alert.

    Ladies and gentlemen, such warnings have been there in the past:

    when our friends and partners in Central and Eastern Europe and in particular in the Baltic countries pointed out Russia’s aggressiveness. My country in particular did not listen carefully enough when we saw the show trials against Alexei Navalny, when we saw Russia ignoring judgments by the European Court of Human Rights calling for his release, and when we saw Russia’s refusal to sign the Istanbul convention and it drastically curbing women’s rights.

    These were all early warning signs. We didn’t see them. We didn’t take action. As early as 2017, Russia changed its laws on domestic violence so that men, husbands, partners who beat up their wives would no longer get into legal trouble for beating their wives. The law was changed so that, since 2017, you would have to beat your wife repeatedly, she would have to be sent to hospital in order for a criminal court to act.

    That should have sent a loud and clear warning because women’s rights are a yardstick for the state of our democracies. When women aren’t safe in a society, no one is safe.

    And when human rights are not respected in a country, then ultimately peace and freedom are at risk. President Putin has made this obvious. His repression at home goes hand in hand with his attempt to destroy Ukraine and our common European peace order.

    That is why I am convinced that today, the Council of Europe, as an early warning mechanism, is more important than ever.

    Its work for human rights makes a crucial difference to people across Europe. And to be clear, Europe is bigger than the EU. The Convention on Human Rights and the Council of Europe create a common European home for human rights and democracy for almost 700 million people.

    700 million people who, thank God, do not look alike, do not dream alike. They have different traditions, different histories, and different plans for the future. But these 700 million people are all united in their firm belief in fundamental rights.

    I had the privilege of seeing what this actually means when I spoke with teenagers in Kharkiv earlier this month. At different locations in Kharkiv, I saw the destruction. But what touched me most was my last stop at a heating point, set up with so much care and so much love.

    We were sitting around a table. There was a warm stove and we were offered tea and cookies because it was -12 degrees outside. I was sitting there with teenagers. Their school had been destroyed at the beginning of the war. So I asked them: “Where do you go to school?” And they looked at me and said: “Our school has been destroyed.”

    They haven’t been to school for almost an entire year because going to makeshift schools would be too dangerous. Kharkiv is located 35 kilometres from the Russian border. So if there is a rocket targeting a school, there is no air defence system which can prevent that. This rocket would hit their school. They have 45 seconds to hide, and of course, 45 seconds is way too little time to hide. You can only pray.

    So I asked them: “What do you do if you’re not going to school?” And the impressive thing is that even in a partly destroyed town, they have online teaching and classrooms. And I said: “What do you do if you only have 45 seconds?” And one of the girls told me: “Well, I used to play volleyball, but obviously my pitch is also destroyed. I’m 16 years old. I normally hang around with friends. But this is also not possible anymore.”

    So even though these school children, these teenagers survived, they are not living a normal teenage life. Every day they hide, praying that the next rocket will not hit them.

    So when I asked them: “Why didn’t you leave ?” – the 16 year old said: “Well, I left with my parents to Italy. But we came back. Last year.” I said: “Why did you come back here, back to your neighbourhood, which was wiped out by bombs?” She simply said, with tears in her eyes: “Because this is my home. Even though my home is now a prison because I cannot go to school, I cannot play volleyball, I cannot go out with my friends anymore. This is my home. This is where I want to be. This is where I want to survive. If I’m not dying.”

    So the only thing this girl and her friends are asking for is to live a simple, normal life again. An everyday life where as a teenager, you go out to meet your friends, to play volleyball and to go to school.

    It is this girl’s simple wish for a life in freedom and in peace, with basic human rights, that brings home to me what our agenda here at the Council of Europe is all about. As German Chancellor Konrad Adenauer said here at the Council of Europe when it was founded: “The Council of Europe is the soul of Europe.”

    It is our duty to keep this soul alive. That is why we are here. That is why I’m speaking here as German foreign minister. That is why you are here, and why you come back every month to work for our European soul, for every person in Europe – for the teenagers in Kharkiv – to make sure that we are not missing the warning signals of human rights violations that can lead to violence and war, and to ensure that the fundamental freedoms of women, men and children are better protected.

    The rights to live, to live a life in dignity and freedom – I believe that today, we need the Council of Europe more than ever to put the power of those rights above the power of might.

    As President Putin wants to drag Europe back into a past dominated by power politics, where states can trample on individual rights in the pursuit of imperial glory, where rulers dispose of their citizens like pawns in geopolitical chess games.

    That is why, in the face of Russia’s war, neutrality was not an option. We had to make a choice between injustice and justice, freedom and oppression. Between standing on the side of the aggressor and standing on the side of the victims, like the teenagers in Kharkiv. And we did.

    The Council of Europe, all of us together, adopted a clear and united stance against Russia’s war. We jointly voted to expel Russia from the Council. And we made clear that the Council stands with the brave women, men and children of Ukraine who are fighting for their country and their freedom, but also for democracy and human rights on the entire European continent.

    Because this Council is not a geographical concept, because this Council unites us in the concept of human rights, democracy and the rule of law.

    But we have also to critically assess why we did not fully recognise the early warning signals.

    This is why at the last meeting of the Committee of Ministers in Turin in summer, I called for a fourth summit of the Council of Europe that will now take place in Reykjavik under the Icelandic Presidency. At this upcoming summit, we will have an opportunity to set up the Council for a new era in European history.

    We know that institutions are only as strong as the political and financial support they get, and that means we also have to give the Council the financial resources it needs.

    As I said in the beginning, in this era marked by Russia’s war, we can no longer take the progress of liberty and human rights in Europe for granted. Fundamental rights and freedoms are under pressure on too many fronts.

    Therefore, if we want to show that despite repression and war, the power of democracy and the soul of Europe remain unbroken on our continent, we have to stand up and fight for them.

    Let us keep this in mind as we prepare for the Reykjavik summit. Building on all our valuable ideas and suggestions. And there are many floating around.

    I would like to focus on three crucial points for this summit.

    First, the summit should reaffirm our joint commitment to the core values of the Council of Europe. Or let me put it another way: If the Council is to remain our common home, our common soul of European democracy and human rights, we have to fix the cracks in its walls, stop the erosion of its foundations, and make sure that all residents abide by the house rules.

    I’m aware of the fact that our 46 member countries have very different histories and cultures. I also know that no legal system and no democracy is perfect, because no human being is perfect. We are all different. But what we all wish for is to improve every day. Because there is no such thing as a perfect democracy.

    But what binds us all in the Council is our commitment to the rule of law and to the division of power. Our pledge to protect our people’s fundamental rights and daily freedoms. That is what we have signed up to.

    So let me say loud and clear: all member states have to respect the European Convention on Human Rights and implement the Court of Human Rights judgments based on it

    It worries me deeply that for years, the Turkish authorities have been ignoring the Court’s demands to release Osman Kavala, whose detention the court considers to be politically motivated. And yes, it was good that there has finally been a visit, but this is nothing to applaud because Osman Kavala shouldn’t be in prison. It’s simply unacceptable for a member state of this Council to imprison someone for political reasons.

    That is why the Committee of Ministers has initiated infringement proceedings against Turkey. Co-rapporteurs of the Council have recently underlined this by the visit, and I’m reiterating our call for the Turkish authorities to release Osman Kavala and also to release Selahattin Demirtas and others whom the court has also ruled to be unlawfully detained.

    We all, as members of this Council, have to respect its basic rulebook. This is a legal obligation and no wish list, and that is what our citizens expect from us.

    This also applies to every country in this room, also to my own country. And that is why Germany has been taking steps to fully adopt the Council of Europe’s legal instrument, protecting women and girls from violence.

    Because if we call on others to ratify or to comply with conventions, then obviously our own reservations might be a bit biased. So therefore, when my Government entered office just over a year ago, we said we would lift Germany’s reservations on the Istanbul convention, and that is what we have done. We will apply the Convention without restrictions as of next month.

    I invite all member states that have signed the Istanbul Convention to ratify it very soon. And I think if a country at war, like Ukraine, can do it, then every other country in peace can do it as well. This also continues our work as part of the EU.

    At the same time, our ambition for the Reykjavik summit should not only be to preserve what the Council of Europe has achieved – as crucial at that might be. Together, we cannot only refurbish our common European home of human rights and democracy, but also expand it with new rooms and more inhabitants.

    That is my second point: let us work together to adapt the Council and our democracies to a changing world.

    That means finally making the European Union’s accession to the European Convention on Human Rights a reality, creating a common European human rights protection standard.

    Most importantly, however, the Council can help pave the way for a new generation of human rights. Democracy and human rights are based on universal values, but they are also a constant work in progress – because our societies evolve and new technologies obviously emerge.

    Take the digital revolution that is transforming how we all shop, meet our friends or go on a date, how entire industries work, or how scientists predict storms and droughts.

    The internet, social media and artificial intelligence have already made our lives so much better, but obviously, they also bring new challenges and risks. We have seen that AI facial recognition can have a racial bias, that it is used to target children with aggressive advertising and that autocratic regimes are exploiting it to track down dissidents.

    That is why as democratic governments, we have to work together to protect human rights in the digital world. We cannot simply leave this to algorithms, to Tik Tok or to Elon Musk. This is a political task. This is a democratic task for us in the Council of Europe.

    We are working on a Convention on the development, design and application of AI systems. This Convention can set a pan-European standard for human-centric and human-rights-based AI, making sure, for example, that companies and governments are not spying on people by running their social media posts through AI analyses.

    Together, we can ensure that technology makes human rights stronger, not weaker. Because technologies are there for humans and not for industry or autocracies.

    That is why the German Government is committed to working with you all to see this new Convention adopted this year.

    Finally, there’s a third point we should keep in mind: the outreach to neighbours and friends of the Council of Europe.

    When I travelled to Kazakhstan last year, I met a young woman in her mid-twenties who worked for an NGO and planned to set up a political party. She said: “You’re so lucky in Europe. You have the Council of Europe. You have an instrument to which your government has to relate. You have Conventions to which I, as an NGO, can refer and say: you are not applying the Istanbul Convention or the Human Rights Convention. You also have a court every citizen can go to.”

    I think this is crucial. There are so many people around the world who would never consider democracy and human rights to belong to a certain region, but who are saying: we would like to benefit from your experience.

    This morning, during my visit of the Court of Human Rights, I was shown what this actually means, what the young lady in Kazakhstan was talking about. When I entered the room of registers, I saw piles of mail and papers on the table and people going through all of them.

    We also have this as politicians in our offices, where we sometimes think “Okay, this is a bit crazy.” But they are going through every letter – letters written on paper, some sent via the internet, but also letters written on tiny sheets of paper. Because when you are in a prison and when you’re a political prisoner, obviously you do not have the best access to this court, to our court.

    So the fact that any individual can lodge a complaint – be it a simple handwritten request scribbled on a postcard or even on a piece of toilet paper sent from a prison – this is what this “soul of Europe” also stands for.

    In many places around the world, people do not have this privilege. We should remind ourselves of this every day. That is why it’s up to us to stand by their side as they strive for human rights, peace and a better future for themselves and their children.

    The work of the Venice Commission is a beautiful example of how the values of the Council of Europe can have an impact around the world. Even though some might say the Venice Commission does not have any real power.

    But the influence of the Venice Commission might be bigger than that of a large institution with a lot of money, because with its advice on how to reform electoral laws and constitutions, the Commission is a compass for democracy, guiding us and member states from no less than five continents all around the world.

    Ladies and gentlemen,

    We could go on about the powerful tools of this Council of Europe. It’s up to us whether we use them or whether we leave them aside. It’s our responsibility. We are the politicians of our times.

    “When human lives are endangered, when human dignity is in jeopardy, national borders and sensitivities become irrelevant.” That is how Elie Wiesel put it, reminding us to be watchful whenever human rights are violated.

    To us here in this plenary hall, these words might seem beautiful and aspirational. But to the boys and the girls in Kharkiv, to the 16-year-old who came back from Italy to her destroyed home – because it is her European soil – this is their future, their destiny.

    For their sake and for the sake of so many others, these words must be a concrete call on us to stand up for what this Council stands for:

    Human rights and the dignity of all.

    Thank you.

    Un peu d’histoire :
    Rücksichtslos vernichtet - Babi Jar
    https://seenthis.net/messages/931597

    Baerbock commence son discours en citant Elie Wiesel. Voici qui c’était :
    https://www.hintergrund.de/politik/welt/israels-wegbereiter-in-den-usa

    Vor zwei Monaten war Wiesels Name auf einer ganzseitigen Anzeige in der New York Times, mit der er grauenhafte und tödliche Aktionen gegen den Iran wegen seines Nuklear-Programmes fordert.

    Il y en a qui osent critiquer l’engagement militaire allemand en Ukraine, mais on leur adresse des commentaires haineux qui font penser aux tirades du journal nazi Der Stürmer.
    https://seenthis.net/messages/988368


    https://fr.wikipedia.org/wiki/Der_St%C3%BCrmer
    En examinant attentivement l’entête du journal vous avez sans doute remarqué que Der Stürmer défendait expressément la vérité de son époque. Les vérités des différentes époques constituent un problème. Personne ne leur échappe. Jamais. Quand on ne s’y conforme pas on est systématiquement puni.

    #Europe #Allemagne #USA #Ukraine #Russie #guerre

  • Colonisation israélienne, entreprises européennes, droits palestiniens

    La politique israélienne vis-à-vis du territoire et du peuple palestinien fait régulièrement l’objet de condamnations internationales. Cela n’empêche pourtant pas de nombreux États et entreprises, en particulier en Europe, d’entretenir des relations économiques étroites avec l’État d’Israël et ses colonies de peuplement illégales.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/01/19/colonisation-israelienne-entreprises-europeenn

    #international #israel #palestine #europe

  • Gute Freunde, strenge Rechnung ? Wie die Ukraine für ihre Waffen zahlen soll
    https://www.derstandard.at/story/2000142564418/gute-freunde-strenge-rechnung-wie-die-ukraine-fuer-ihre-waffen

    On dit qu’il y a un prix à payer pour tout sauf pour la mort, mais qu’il coute quand même la vie. C’est pareil pour les livraisons d’armes à l’Ukraine. Cet article du journal autrichien Der Standard discute le remboursement de la dette ukrainienne.

    15.1.2023 - Seit Monaten übertreffen die westlichen Verbündeten der Ukraine einander mit Hilfszusagen. Kann ein Staat am Rande des Ruins das je zurückzahlen?

    Wer an die Ukraine denkt, denkt derzeit wohl meist an das Leid, das ein knappes Jahr Krieg mitten in Europa angerichtet hat; vielleicht auch an die beeindruckende Widerstandskraft der Menschen dort oder an die Schrecken des Krieges, die Bewohner und Soldaten derzeit in Orten wie Soledar oder Bachmut erleben müssen. Wohl die wenigsten denken an Schläuche und alte Kaugummis. Und doch sind diese Gegenstände wichtige Metaphern in einer der hitzigsten Debatten, die derzeit um den Umgang mit dem russischen Angriffskrieg toben – jener um die Bewaffnung Kiews und um die Frage, wer eigentlich finanziell dafür aufkommt.

    Lend-Lease Act oder Leih- und Pachtgesetz heißt das US-Papier, auf das sich Gegner der Waffenlieferungen, und oft auch Freunde Russlands, im Diskurs gerade einschießen. Der Tenor ihrer Vorwürfe: Die USA würden nur scheinbar großzügig Hilfen für die Ukraine versprechen, in Wahrheit ihre teuren Waffensysteme aber verkaufen – und dies auch noch auf Kosten der europäischen Partner. Von diesen wiederum würde erwartet, Kiew gratis aus der Patsche zu helfen.

    All das ist, so wie es verbreitet wird, großteils nicht wahr – und im Rest grob verzerrt. Richtig ist aber, dass die Geschichte der ukrainischen Rüstung komplizierter ist, als sie oft scheint. Um sie zu verstehen, hilft ein Blick in die Geschichte.
    Kampf dem Faschismus

    Ukraine Democracy Defense Lend-Lease Act of 2022 heißt das Gesetz, über das die US-Regierung die meisten Mittel fließen lässt. Der Name ist nicht zufällig gewählt. Er ist ein Rückgriff auf eines der wichtigsten Programme des Zweiten Weltkriegs im Kampf gegen den Faschismus. Mit dem damaligen Leih- und Pachtgesetz rüsteten die USA bereits ab Februar 1941, also vor dem Kriegseintritt Washingtons, jene Staaten mit Material aus, die gegen die Achsenmächte Deutschland, Italien und Japan kämpften. Dazu zählten neben Großbritannien auch die Sowjetunion und China. Dass Washington nun den gleichen Namen wählte, zeigt auch, in welchem Kontext man den Angriffskrieg Russlands sieht. Signiert hat US-Präsident Joe Biden das Gesetz ausgerechnet am 9. Mai – dem Datum, an dem Moskau den Tag des Sieges gegen den Nazi-Faschismus feiert.

    Womit wir, über Umwege, wieder bei Schlauch und Kaugummi sind: Von Ersterem sprach 1941 der damalige US-Präsident Franklin D. Roosevelt, als er Hilfen für Europa ankündigte. Kurz zuvor hatte ihn der britische Premier Winston Churchill um Waffen, aber auch um Lebensmittel für die bedrängten Briten gebeten. Damals stand es Spitz auf Knopf. Die Wehrmacht überrollte Europa, Roosevelt wollte helfen, am besten schnell und unkompliziert. Wenn das Haus des Nachbars brenne, sagte er bei einer Pressekonferenz, borge man ihm einen Schlauch – auch dann, wenn dieser 15 Dollar koste und der Nachbar diese im Moment nicht besitze. Er solle den Betrag eben irgendwann später zurückzahlen. Nicht alle US-Politiker waren überzeugt. Isolationisten beider Parteien wollten die militärisch neutrale Position der USA beibehalten.

    Der Republikaner Robert Taft sagte, die Idee, Kriegsgerät zu verborgen, sei ein ebenso guter Deal wie ein Kaugummiverleih: Man werde das Geliehene nicht mehr zurückhaben wollen. Tatsächlich ging das Gesetz damals sogar weiter und erlaubte dem Präsidenten auch das Verschenken von Material.
    Franklin D. Roosevelt wollte den schnell und effektiv den Gegnern der Nazis helfen.

    Mit einer baldigen Rückzahlung durch die Ukraine – einen Staat, der ohne Hilfen wohl schon pleite wäre – rechnet auch nun niemand. Dagegen spricht allein schon das Ausmaß der Unterstützung: Auf deutlich mehr als hundert Milliarden US-Dollar beliefen sich die gesammelten Hilfen schon zum Stichtag 20. November – dem letzten Datum, für das das renommierte Kieler Institut für Weltwirtschaft (IFW) vergleichbare Daten zusammengetragen hat. Rund 52 Milliarden Euro entfielen damals auf die EU, auf ihre Institutionen und Mitgliedsstaaten, und rund 48 Millionen auf die USA. Etwa 14 Milliarden steuerten weitere Akteure bei.

    Seither dürften sich die Beträge noch vergrößert haben: Erst Mitte Dezember etwa beschlossen die Staats- und Regierungschefs der EU weitere 18 Milliarden an Hilfen für das Jahr 2023, die USA sagten jüngst wieder fünf Milliarden zu. Außerdem hat Washington die Lieferung eines Patriot-Raketenabwehrsystems zugesagt, auch Deutschland will Kiew mit einer Batterie versorgen. Dazu kommen rund 40 Kampfpanzer vom Typ Marder, die Berlin bereitstellt, sowie französische AMX-10-RC-Spähpanzer. Die Briten wollen rund ein Dutzend Challenger-2-Kampfpanzer liefern. Womöglich erhält Kiew bald auch 14 Stück der neueren deutschen Leopard-Kampfpanzer aus Polen. Das freilich ist auch eine politische Frage: Deutschland muss für den Weiterverkauf der Panzer sein Okay geben, zierte sich vorerst aber noch.

    Gratis gibt es für Kiew Informationen. Ihr finanzieller Wert ist schwer zu beziffern, der Vorteil aber unbezahlbar: Ohne die Kooperation westlicher Geheimdienste wären wohl einige ukrainische Erfolge nicht möglich gewesen. Von den Kriegswarnungen 2022 ganz zu schweigen. Zu alldem kommt Hilfe, die nicht direkt in Waffen fließt – etwa die bisherigen humanitären Spenden Österreichs.
    Nicht nur Nächstenliebe

    Das alles ist nicht nur uneigennützig. Russlands Streben nach Ausdehnung bedroht die EU schließlich auch direkt. Dass man diese Gefahr am besten gleich in der Ukraine stoppen sollte, bevor sie auch am Baltikum oder in Polen virulent wird, sagen nicht nur die betroffenen Länder.

    Dafür sind viele nun auch bereit, relativ moderne Systeme wie Himars, Patriot oder Leopard zu liefern – was ein recht neues Phänomen ist. Denn zuerst sortierten viele EU-Staaten einmal ihre alten, teils eingestaubten Systeme aus und stellten sie der Ukraine zur Verfügung. „Ringtausch“ heißt das Zauberwort: Um den Verlust der eigenen Verteidigungsfähigkeit zu kompensieren, bestellte man modernes, frisches Gerät nach. Die gesteigerten Militärhaushalte machen es möglich. Stichwort: Zeitenwende.

    In die Ukraine ging also „der alte Schrott“, wie es ein Diplomat einmal bezeichnete. So geringschätzend wie das klingt, war das Prinzip aber nicht. Denn die Methode hatte für Kiew praktische Vorteile. Die Systeme stammten häufig aus Beständen der Ex-Sowjet- und Ex-Warschauer-Pakt-Staaten. Sie waren daher mit jenen der Ukraine kompatibel. Eine Einschulung, wie sie bei westlichen Systemen oft fällig ist, dauert damit nicht lange oder entfällt vollkommen. Und auch die Munition passt.
    Rohstoffe als Kredittilgung

    Mit der Lieferung hochmoderner Waffen, Luftabwehrraketen oder Kampfflieger und -panzer waren westliche Staaten bisher vorsichtig. Nicht nur aus Angst vor Eskalation – sondern auch aus pragmatischen Überlegungen. Immerhin droht stets die Gefahr, dass moderne Nato-Technologie in den Kriegswirren in russische Hände fällt. Und auch Korruption und illegaler Waffenhandel sind nie auszuschließen, wenngleich Washington extra Beobachter schickt, um dieses Risiko zu senken. Dass neue Waffen für die Ukraine aber viel effektiver wären, das steht fest.

    Geschenkt ist aber auch die EU-Hilfe an die Ukraine nicht. Jene 18 Milliarden Euro etwa, die die EU Kiew Ende 2022 zusagte, sind ein Darlehen. Freilich eines mit sehr günstigen Konditionen: Tilgungsfrei über zehn Jahre, die Union übernimmt dabei außerdem einen Großteil der Zinskosten. Zurückzuzahlen wird das Geld am Ende aber sein.

    Wahrscheinlich zumindest. Wie so etwas ablaufen kann, zeigt auch die Geschichte des ersten Leih- und Pachtgesetzes. London und Moskau mussten ihre Schulden damals tatsächlich über Jahrzehnte zurückzahlen. Das tat allerdings nicht immer besonders weh. Denn die Kredite waren über viele Jahrzehnte gestreckt und nicht an die Inflation gebunden – der zu zahlende Wert sank also mit der Zeit. Beim Kalten-Krieg-Partner London drückten die USA zudem beide Augen zu, indem sie sich auf besonders günstige Konditionen einigten: Das Material wurde an seinem einstigen Einsatzort belassen und an die Briten verkauft – zum „Schrottwert“ von rund zehn Prozent des einstigen Preises.

    83 Millionen US-Dollar machte in der Silvesternacht auf 2007 die letzte Tranche der Bank of England an die Federal Reserve in New York aus. 61 Jahre nach Kriegsbeginn war man in London fast ein bisschen stolz, den „Verpflichtungen zur Gänze nachgekommen zu sein“. Immerhin hatten einst auch die USA „ihre Verpflichtungen erfüllt“, wie es Ed Balls, damals Labour-Staatssekretär im Londoner Schatzkanzleramt, formulierte. Strenge Rechnung, gute Freunde.

    Für nicht ganz so gute Freunde war die Rechnung aber strenger. Die Sowjetunion stellte den USA für Lieferungen in Höhe von 9,8 Milliarden Dollar letztlich Rohstoffe im Wert von 7,3 Milliarden Dollar zur Verfügung. Die Differenz wurde großteils in Gold erlegt.

    Im Fall der Ukraine ist davon auszugehen, dass sich eines Tages großzügige Modalitäten finden werden. Der erneuerte Lend-Lease Act für das Land spricht formal zwar ebenfalls von einer Rückzahlung der Kosten. Allerdings ist und bleibt es wohl im strategischen Interesse der EU und der USA, dass demokratische Länder wie die Ukraine nicht von expansionistischen überrollt werden. Zugleich liegt Washington eine längerfristige Schwächung des Antagonisten Russland am Herzen. Und die gibt es aktuell zum Schnäppchenpreis.

    Alle Ukraine-Hilfen eingerechnet zahlt Washington nur rund fünf Prozent des Pentagon-Budgets. Eine Schwächung der Ukraine durch jahrelangen Schuldendienst würde diesen Erfolg wieder verringern.
    Lukrative Aufträge

    Die Finanzmittel werden so schnell also nicht zurückfließen. Und aus diesem Grund sucht man bereits andere Möglichkeiten, sich bei Washington und Brüssel zu revanchieren. In den Fokus gerät dabei der Wiederaufbau. So steht etwa im Raum, dass US- und EU-Firmen eines Tages bei den dafür nötigen Arbeiten lukrative Aufträge zugesprochen bekommen könnten. Das würde, sollten auch ukrainische Firmen noch ausreichend zum Zug kommen, allen Seiten helfen. Freilich bräuchte es auch dafür Finanzmittel. Und wieder gibt es ein Vorbild. Von einem Marshallplan für die Ukraine ist derzeit aber noch selten die Rede. (Manuel Escher, Fabian Sommavilla, Datengrafik: Lisa Duschek, 15.1.2023)

    #Ukraine #USA #Europe #guerre #économie #dette #politique

  • Die neue Militarisierung von Olaf Scholz : Deutschlands lautloser Weg zur Zeitenwende
    https://www.berliner-zeitung.de/open-source/internationale-politik-ukraine-krieg-hegemonie-europa-die-neue-mili

    Voici la voix de l’impérialisme sans filtre. Ce politologue et historien situe la guerre en Ukraine dans son contexte historique et met l’accent sur l’importance du partenariat franco-allemand pour l’ascension de l’Allemagne aux commandes d’une Europe capable de contenir le danger russe. Il décrit les raisons essentielles de l’étroit attachement de l’Allemage à l’OTAN et son rôle de vassal de Wahington. Il évoque le pacifisme de la population comme facteur nuisible au projet d’une Europe sous domination allemande

    Si vous voulez saisir l’ampleur de la cruauté des élites envers les peuples qu’elles dominent, ce texte vous en apportera quelques éléments. Bref : vu du bunker de l’état major intellectuel la guerre est une bonne chose parce qu’elle est nécessaire pour l’empire et parce qu’on la gagne.

    4.1.2023 von Muamer Bećirović - Europa ist ein Kontinent, auf dem es keiner Macht gelang, Hegemonie zu erlangen. Jahrhundertelang kämpfte der französische, russische und deutschsprachige Raum um die Vorherrschaft der Landmasse, und jedes Mal kam es zu einem Patt. Der Erste und Zweite Weltkrieg sind nur ein zerstörerischer Ausdruck dieser Auseinandersetzung.

    Nach 1945 begruben Deutschland und Frankreich ihre imperialen Ambitionen endgültig und fanden sich mit ihren Großmachträumen ab. Sie gelangten vorerst zur Erkenntnis, dass die Vorherrschaft über Europa nur in der Einigkeit zwischen ihnen beiden erreicht werden kann. Eine Einigung zwischen Berlin und Paris über Europa war die einzige Möglichkeit, ihrer weltpolitischen Bedeutung, die sie gegenüber den USA, China und auch der UdSSR verloren haben, wieder Geltung zu verschaffen, wie sie sie im 18. und 19. Jahrhundert hatten. Die europäische Integration ist die Inkarnation dieser Absichten. Nach der völligen Zerstörung 1945 setzte Deutschland bis zur Wiedervereinigung 1989 jeden Schritt richtig, um seinen Einfluss auf dem Festland über die Europäisierung zu erweitern.

    Konrad Adenauers erster Schritt (1949–1963) dazu war, sich an den Westen und Europa zu ketten, um aus der internationalen Isolation herauszukommen: „Es galt, einen Weg zu finden, der sowohl dem Sicherheitsbedürfnis der europäischen Länder Rechnung trug, als auch den Wiederaufbau Westeuropas einschließlich Deutschlands durchzuführen gestattete. Über diesen Weg würden wir auch, darüber war ich mir klar, Schritt für Schritt unsere Gleichberechtigung unter den freien Völkern der Welt zurückerlangen“, formulierte er als sein oberstes Ziel.

    Die moralische Rehabilitation und Wiederaufnahme in die Staatengemeinschaft war ausschließlich mit dem Wohlwollen Frankreichs zu erreichen. Alles andere führte in die Isolation einer Koalition gegen sich: „(…) (D)ie Verbesserung der französisch-deutschen Beziehungen zum Kernpunkt meiner Politik zu machen. Ohne eine grundlegende Verständigung zwischen Frankreich und Deutschland könne eine europäische Zusammenarbeit nicht erreicht werden.“

    Deutschland hat diese Aufgabe meisterhaft ausgeführt. Alles im Wissen, dass es früher oder später ohnehin seine materiellen Kräfte zurückerlangen wird und sein machtpolitisches Mitspracherecht in Europa beanspruchen wird. Unter amerikanischem Schutzschirm und europäischen Bekenntnissen stellte Deutschland seine moralische Position wieder her. Im Schatten Frankreichs, der USA und der europäischen Einigung wuchs es erneut zum wirtschaftlich stärksten Land am Kontinent, was seine Mittel zur Ausdehnung seines Einflusses wiederherstellte.

    Das löste insbesondere in Frankreich Nervosität aus. Die Wiedervereinigung 1989 erhöhte das und Bundeskanzler Kohl wusste, sich an einem gewissen Scheideweg zu befinden. Entweder in Europa lautstark seinen Einfluss geltend machen oder die Gemüter vor der Angst eines mächtigen Deutschlands besänftigen. Helmut Kohl, immer in historischen Dimensionen denkend, erkannte trotz der Wiedervereinigung, dass Deutschland alleine Europa seinen Willen nicht aufzwingen konnte: „Deutschland ist zu groß, um unter Gleichen der Erste zu sein, aber zu klein, um in Europa zu dominieren.“

    Deshalb hielt er weiterhin an der Kontinuität seiner Vorgänger fest, weil es keine machtpolitische Alternative gab: „Ich verneige mich dreimal vor der Trikolore, bevor ich mich vor Schwarz-Rot-Gold verneige.“ Und: „In Chambord sagte ich Mitterrand, dass mir das deutsch-französische Verhältnis wichtiger sei als Europa.“ Mit einem deutschen Alleingang und der Loslösung von den USA, Großbritannien und Frankreich, realisierte Kohl, gab es außenpolitisch nichts zu gewinnen: „(…) Denn ohne Deutschlands Beitrag wäre die Nato, dieser Stützpfeiler der europäischen Sicherheit, zerstört worden. Die Amerikaner hätten sich aus Europa zurückgezogen, und die Briten und Franzosen als die beiden europäischen Kernwaffenmächte hätten sich enger zusammenschließen müssen, ohne in der Lage zu sein, eine Sicherheitsgarantie für das übrige Europa zu geben. Damit hätte sich die sicherheitspolitische Statik des Kontinents entscheidend verschoben, und das wäre das Ende der europäischen Integration gewesen“, dachte er.

    Der beste Weg, um Deutschlands Einfluss in Europa und in der Welt zu erweitern, war weiterhin durch die europäische Einigung und die Nato. Das sollte allerdings er selbst nicht mehr tun, sondern sein Nachfolger Gerhard Schröder, der mehr dazu neigte, Deutschlands Macht in Europa zur Schau zu stellen.

    Deutschlands Position hat sich nach der Wiedervereinigung gravierend verändert. Es wurde mit Abstand zum demografisch größten und ökonomisch stärksten Land in Europa. Deutschlands territoriales Potenzial war ausgeschöpft. Sein Fokus richtete sich nun verstärkt nach außen. Im Zuge dessen hielt Schröder 1999 in der deutschen Gesellschaft für Auswärtige Politik eine beachtenswerte Grundsatzrede: „Von Berlin aus muss deutsche Außenpolitik womöglich noch klarer als bisher erkennbar sein als das, was ihr Wesen ausmacht: als Politik in Europa, für Europa und von Europa aus. Dabei bleiben die Grundorientierungen unserer Außenpolitik unverändert. Wir wissen: Der wirtschaftliche und politische Erfolg Deutschlands ist untrennbar mit der Integration in die westliche Staatengemeinschaft, in die Europäische Union und die Nato verbunden. Unseren Verbündeten und Freunden werden wir weiterhin verlässliche Partner sein. Gemeinsam mit unseren Nachbarn in Mittel- und Osteuropa müssen wir entschlossen die Chancen einer noch intensiveren Zusammenarbeit nutzen.“

    Nachdem die moralische Rehabilitation, die Europäisierung und die Wiedervereinigung vollzogen war, konnte Schröder auf dem Fundament seiner Vorgänger eine selbstbewusstere Außenpolitik verfolgen und definierte Mittel- und Osteuropa als die wichtigste Einflusssphäre Deutschlands. Sie gab dem Bundeskanzler die Möglichkeit, mit der europäischen Integration dieser Regionen ein Gegengewicht zu Frankreichs dominiertem West- und Südeuropa innerhalb Europas zu bilden, was Deutschlands Gestaltungsmacht in Europa erhöhte. Deutschland beteiligte sich deshalb an der ersten (1999) und zweiten (2004) Nato-Osterweiterung. Zugleich sorgte Schröder 2004 für die EU-Osterweiterung. Summa summarum haben alle deutschen Bundeskanzler Deutschlands Macht ohne eskalierenden Widerstand in Europa Schritt für Schritt erhöht. Seine Nachfolgerin Angela Merkel hinterlässt, im Vergleich zu den großen Bundeskanzlern, kein strategisch bedeutendes Projekt. Stattdessen hinterließ sie ein Land, das völlig unvorbereitet vom Ukraine-Krieg erfasst wurde.

    Ob bei Habsburg, Preußen oder dem Deutschen Kaiserreich, ihre außenpolitischen Eliten waren bei Russland immer in zwei Fraktionen gespalten. Die einen, die Russland mit Kooperation zu bändigen suchten. Und die anderen, die auf Abschreckung setzten, ein 200 Jahre altes Dilemma. Die wirkungsvollste Methode war eine Mischung aus Kooperation und Abschreckung.

    Russland musste immer das Gefühl vermittelt werden, geopolitisch mehr verlieren als gewinnen zu können, wenn es sich von der Zusammenarbeit abwandte. Es ist aber genau die abschreckende Komponente, die seit der Wiedervereinigung Deutschlands nicht ernst genommen wurde. 2008 überfiel Russland Georgien, 2014 die Annexion der Krim und das Minsker Abkommen. Abseits aller eher halbherzigen Sanktionen zog Deutschland keine rote Linie, in der Russland mit militärischem Widerstand rechnen musste. Ganz im Gegenteil.

    Angela Merkel verfolgte eine Appeasement-Politik. Im Interview mit dem Spiegel hob Angela Merkel hervor, wie wichtig es beim Nato-Treffen in Bukarest 2008 war, einen Beitritt der Ukraine und Georgiens zum Militärbündnis auszuschließen, da andererseits Russland wohl militärisch geantwortet hätte. Merkel betonte, mit dem Minsker Abkommen Zeit gekauft zu haben, sich auf einen Krieg mit Russland vorbereiten zu können. Und genau das ist das Problem.

    Sie sah die Gefahr Russlands, einen Pufferstaat zu verschlingen, nicht als Gefahr für Deutschland an. Es gab zu keinem Zeitpunkt in der deutschen Geschichte einen Moment, einen bedeutenden Pufferstaat aufzugeben, ohne mit der angreifenden Macht einen Kampf darüber aufzunehmen. Genau das hat aber Angela Merkel getan. 2008 bei Georgien, spätestens 2014 bei der Krimannexion war es Zeit, Deutschland entsprechend seiner Mittel aufzurüsten, um Russland zu suggerieren, alles in seiner Macht Stehende zu tun, um für eine Niederlage zu sorgen.

    Dass das nicht passierte, war ein gravierender strategischer Fehler, der keinem ihrer Vorgänger passierte. Ohne die USA wäre die Ukraine gefallen, ein russisches Imperium hätte sich gebildet, Weißrussland und Moldawien wären wie Dominosteine gefallen. Merkel wird wie Chamberlain als Appeasement-Politikerin in die Geschichte eingehen. Sicherlich ist man im Nachhinein immer klüger. Heute erscheint das offensichtlich, was damals nicht der Fall war. Aber die Warnsignale waren damals wie heute deutlich. Merkel hatte sie früh genug gesehen und hätte Konsequenzen ziehen müssen, Russland auch militärisch auszubalancieren. Ihr Nachfolger, Olaf Scholz, scheint diesen Fehler zu korrigieren.

    „Deutschland kommt jetzt die wesentliche Aufgabe zu, als einer der Hauptgaranten für die Sicherheit in Europa Verantwortung zu übernehmen.“ Das ist wohl der wichtigste Satz, den Scholz in seinem Artikel schrieb, weil er allumfassend ist. Es ist Deutschlands Hervortreten als eine militärische Macht, die das mehrere Jahrzehnte vermieden hat. Die Verteidigung Europas ist als Aufgabe für sich nicht einfach. Sie wird schwieriger, sollte in der Zwischenzeit ein Krieg mit China um Taiwan ausbrechen, weil es allein an Europa, im Speziellen an Deutschland liegen wird, andere Mächte auszubalancieren, weil die USA ihre Ressourcen in Asien konzentrieren mussten.

    Die Aufrüstung Deutschlands ist deshalb das wichtigste Merkmal der Zeitenwende, weil sie der Eck- und Schlussstein zur außenpolitischen Handlungsfähigkeit ist, auf die die vorigen Bundeskanzler so eifrig hingearbeitet hatten. Dass diese Wandlung ohne große Verwerfungen stattfindet, ist hauptsächlich den USA zu verdanken. Denn während Deutschland aufrüstet, übernimmt die USA den größten Teil der Ausbalancierung Russlands. Man muss sagen, dass Deutschland dazu viel Glück hatte, diese Zeit geschenkt zu bekommen.

    Doch darauf lässt sich keine Strategie bauen, wie es sich und den Kontinent absichern will. Die in Bezug auf Russland wichtigste zu beantwortende Frage bleibt, wie man den Ukraine-Krieg gewinnt und zugleich Moskaus imperiale Ambitionen ein für alle Mal begräbt, sodass es sich in die europäische Sicherheitsarchitektur integrieren lassen will und als potenzieller Partner, um China auszubalancieren, dienen kann.

    Das Studium der letzten 200 Jahre kann hilfreich dabei sein. Sie ist eine essenziell zu beantwortende Frage, damit die Zeitenwende schließlich gelingt. Das grundsätzliche Problem für die militärische Verschlafenheit Deutschlands sind nicht die meisten Bundeskanzler, weil die meistens ein strategisches Gefühl für das Notwendige hatten, sondern seine ignoranten Eliten und die pazifistische Kultur in weiten Teilen der Bevölkerung. Die sogar so weit zu gehen bereit ist, für die eigene Haltung auch den eigenen Untergang in Kauf zu nehmen.

    Muamer Bećirović forscht zur Diplomatiegeschichte und der internationalen Politik. Im März 2023 erscheint von ihm eine Biografie über den österreichischen Diplomaten und Staatsmann der post-napoleonischen Epoche Fürst Klemens von Metternich.

    Dieser Beitrag unterliegt der Creative Commons Lizenz (CC BY-NC-ND 4.0).

    #guerre #Europe #Russie #Ukraine #stratégie #Allemagne #impérialisme

  • Hardliner, Neoliberale, Oligarchen : Der fragwürdige Erfolg der Ukraine
    https://www.heise.de/tp/features/Hardliner-Neoliberale-Oligarchen-Der-fragwuerdige-Erfolg-der-Ukraine-7445797.h

    Depuis la dissolution de l’Union Soviétique les peuples de l’Ukraine sont victimes des forces du néolibéralisme qui ont détruit son industrie et transformé l’ancienne république prospère dans le pays le plus pauvre d’Europe exportateur de matière primaires et produits agricoles. Le pays a perdu plus de dix millions d’habitants et ceux qui y sont restés acceptent des formes de survie de plus en plus inhumaines. En Ukraine se pratique le sytème de mères porteuses le plus important du monde avec celui de l’Inde.

    Vu sous cet angle l’émigration en temps de guerre n’est que la continuation accélérée d’un processus de dépeuplement qui ouvrira les portes à une modernisation high-tech du pays dans un temps record. Elle sera réalisée après la fin des hostilités armées par le capital occidental dont les prédateurs étatsuniens et allemands se disputeront la proie.

    Il s’agit d’une routine qui a fait ses preuves pour les impérialistes étatsuniens qui ont éjà accaparé quelques joyaux ukrainiens. Le pays remboursera pendant des décennies à ses amis les dépenses pour sa défense militaire. Grâce au levier de la dette ces groupes étrangers continueront à trancher préalablement toutes les questions à soumettre au parlement national. L’Ukraine verra alors une époque de pseudo- démocratie comme les deux Allemagnes après 1945.

    Nous verrons une interprétation néolibérale donc plus radicale â bien des égards du paradigme „Volk ohne Raum“. Sa version libérale s’appelle "capital en quête d’investissement" pour lequel on est en train de créer une issue heureuse.

    C’est une partie de poker avec des ossements en guise de jetons de casino. Participent à ce jeux les pays européens et l’Allemagne, la Russie, la Chine et les Etat Unis. Au premier tour commencent les #USA. D’abord on ruine les pays d’Europe par les conséquences économiques de la guerre. Ensuite pendant que les Euopéens peineront à récupérer on renforcera sa propre position en Ukraine à travers le remboursement des prêts de matériel de guerre.

    La stratégie des impérialistes allemands dans ce jeu de poker est différente mais aussi efficace. D’abord on continue à profiter de la main d’oeuvre ukrainienne bon marché et on investit dans les millions de réfugiées dont les hommes se font tuer par les russes. Le patronat d’Europe se rejouit de cette "immigration de qualité" alors que la nation allemande et surtout ses hommes profitent de l’arrivé massive d’ariennes dignes des meilleurs instituts "Lebensborn".

    Les capitalistes allemands étant plus discrets que leurs frères de classe étatsuniens on n’a pas entendu d’echo aussi fort de leurs activités ukrainiennes, mais ils n’ont certainement pas négligé d’investir dans le territoire dont ils préparent depuis 1945 à Munich la reconquête avec leurs camarades fascistes d’Ukraine.

    L’état allemand mise sur les futurs impôts suite aux profits faramineux que promet la reconstruction de l’Ukraine et s’octroie un premier crédit de guerre de 100 milliards appellé "patrimoine particulier" suivant les principes développés par le ministre de l’Économie du Troisième Reich Hjalmar Schacht : Pour préparer la guerre on emprunte une somme illimitée qu’on compte rembourser avec les profits issus de la conquête des territoires de l’Europe de l’Est

    En comparaison avec l’époque entre 1933 et 1939 cette fois on a mieux préparé le champ de bataille. Les autres pays de l’Est ont déjà été incorporé dans le bloc sous contrôle du capital allemand et on a conclu une alliance avec les élites des anciens états ennemis occidentaux. Là récupérer l’Ukraine est une affaire collective avec l’intention déclarée de ruiner la Russie et de la rendre inoffensive dans le conflit qui oppose l’alliance impérialiste sous domination étatsunienne au bloc sino-russe et au pays appartenant mouvement des non alignés.

    Personne ne nous explique comment on fera pour rembourser la dette contractée en notre nom pour financer la guerre en Ukraine. Pourtant le pari est simple : Ou l’affaire fonctionne comme prévue et tout le monde (qui fait partie des élites) se remplit les poches. Ou on ne rembourse pas. C’est une solution couramment employée par les gouvernements et celui des Etats Unis l’applique constamment. Nous, les gens simples et les vrais pauvres en pâtissent à chaque fois.

    Opposons-nous aux guerres et aux emprunts qui leurs sont destinés.

    21.2023 von David X. Noack - Mit der Annäherung an die EU verbanden sich in der Ukraine viele Erwartungen. Doch vom Maidan-Putsch 2014 bis zum völkerrechtswidrigen Angriff Russlands 2022 erlebte das Land einen wirtschaftlichen Niedergang. Die Perspektive ist düster.

    Laut der amtierenden deutschen Außenministerin Annalena Baerbock (Bündnis 90/Die Grünen) geht es im aktuellen Ukraine-Krieg um „Freiheit, Menschenwürde und Demokratie“ – Russland bedrohe dies und die Ukraine verteidige diese Werte.

    In unzähligen Talkshows durfte man in den vergangenen zehn Monaten vielfach hören und in Zeitungen durfte man seit dem Beginn des russischen völkerrechtswidrigen Angriffskrieges immer wieder lesen, dass die Ukraine eine „blühende Demokratie“ sei, die „an den Grenzen Russlands Erfolg“ hat. Schaut man sich die sozioökonomischen Daten der an die EU angegliederten Ukraine an, sucht man diese angebliche Erfolgsgeschichte jedoch vergeblich.

    Nach dem Staatsstreich des Februars 2014 übernahm unter dem radikalen Neoliberalen Arsenij Jazenjuk eine Regierung aus wirtschaftsliberalen Hardlinern und Neofaschisten der Vaterlands- und Swoboda-Partei die Regierung in Kiew.

    Im US-Magazin Forbes hieß es damals, Jazenjuk sei jemand „wie (der 2011 bis 2013 amtierende italienische Premier) Mario Monti: nicht gewählt und bereit zu tun, was der Internationale Währungsfonds wünscht“. Den nach dem Staatsstreich anberaumten Urnengang für das Staatsoberhaupt gewann der aus dem südukrainischen Budschak stammende Oligarch Petro Poroschenko.

    Auf die Putschregierung Jazenjuks folgte nach Wahlen im Oktober desselben Jahres eine Koalition des liberalkonservativen Blocks Petro Poroschenkos, der neoliberalen Volksfront Jazenjuks und der rechtsextremen Radikalen Partei das Ruder (letztere Partei trat jedoch nach einem Jahr aus dem Regierungsbündnis aus).

    Unter den verschiedenen von Poroschenko ernannten Regierungen trat zum 1. Januar 2016 das Assoziierungsabkommen der Ukraine mit der Europäischen Union vollständig in Kraft – in Teilen galt es schon vorher.

    Nachdem Poroschenko endgültig abgewirtschaftet hatte, gewann der bis dahin als Fernseh-Comedian bekannte Wolodymyr Selenskyj als damaliger Friedenskandidat die Präsidentschaftswahl 2019 und seine Partei die kurz darauf anberaumte Parlamentswahl.

    Obwohl er damals für eine Beendigung des Bürgerkriegs im Donbass und eine andere Außenpolitik – vor allem gegenüber Russland – stand, bekannte sich Selenskyj zu den Verpflichtungen gegenüber dem Internationalen Währungsfonds (IWF), der seit über drei Jahrzehnten neoliberale Schocktherapien in Ländern des Globalen Südens durchsetzt.

    Er wollte keinen vollständigen Bruch zu seinem Vorgänger, sondern setzte in ökonomischen Fragen auf Kontinuität. Keine einzige Regierungen vom Februar 2014 bis zum Februar 2022 setzte sich vom Weltwährungsfonds und seinen wirtschaftsliberalen Vorgaben ab – die unter Selenskyj leisteten sogar noch weniger Widerstand als die unter Poroschenko.

    Nach Vorgaben des IWF wurden etwa die ukrainischen Zölle gesenkt, das Rentenniveau eingefroren, Subventionen für den Gaspreis gekürzt und die Privatisierung des aufgrund seiner fruchtbaren Böden besonders wertvollen Landes erlaubt.

    Die über Jahre anhaltende neoliberale Rosskur der Ukraine wirkte verheerend auf das Land. Während einige internationale Großkonzerne profitierten und die lokalen Oligarchen versuchten, sich mit dem neuen System zu arrangieren, erlebte die breite Masse der Bevölkerung eine sozioökonomische Talfahrt sondergleichen.

    Aufgrund der niedrigen Zölle und der geografischen Nähe überschwemmten Produkte aus der EU die Ukraine und das Land erlebte eine dramatische Deindustrialisierung aufgrund der EU-Assoziierung. Von 2013 bis 2017 fielen die Ausfuhren um 31 Prozent. Besonders traf dies den industriellen Sektor: Der Wert der Exporte der stahlverarbeitenden Industrie stürzte beispielsweise von 21,2 Milliarden US-Dollar auf 12,7 Milliarden US-Dollar ab.
    Entlassungen in Rüstungsindustrie: Nordkorea profitierte

    Der über Jahre anhaltende Kollaps der ukrainischen Industrie und die sich damit ausbreitende Perspektivlosigkeit für einige Berufszweige hatte sogar Auswirkungen bis nach Ostasien. Der staatliche Rüstungsbetrieb Juschmasch im ostukrainischen Dnipro (früher: Dnjepropetrowsk) entließ nach Beginn der wirtschaftlichen Dauermalaise tausende Mitarbeiter – die Zahl der Angestellten sank insgesamt auf rund ein Sechstel.

    Einige entlassene Wissenschaftler verkauften daraufhin ihre Kenntnisse an nordkoreanische Stellen, was wiederum einen enormen Schub der Fähigkeiten des nordkoreanischen Raketenarsenals ermöglichte. In einer Art Kollateraleffekt trug der Einbruch der ukrainischen Wirtschaft infolge der EU-Assoziierung zur Nordkoreakrise der Jahre 2017/2018 bei.

    Im Maschinenbau – im zivilen Bereich hatte die Ukraine beispielsweise schon seit vielen Jahrzehnten eine eigene Produktion von Lokomotiven – halbierten sich die ukrainischen Ausfuhren von 2013 bis 2017 auf 4,9 Milliarden US-Dollar. Nicht nur bei Eisenbahnen, sondern auch bei den Flugzeugen brach die Produktion ein: So zum Beispiel bei Antonow – bis dahin ein Flaggschiff der ukrainischen Industrie. Ab dem Jahr 2015 produzierte der Kiewer Flugzeugbetrieb kein einziges Flugzeug mehr. Die Firma konnte nur durch den Flugbetrieb der Frachtfirma Antonow Airlines überleben.

    Im Jahr 2021 eröffnete sich erstmals seit Langem die Möglichkeit, dass Antonow in Zukunft wieder neue Flugzeuge baut – aber ausschließlich in einer Fabrik in China. Quasi als symbolischer Tiefpunkt des Flugzeugbetriebs ging die An-225 Mrija, das größte Flugzeug der Welt, bei der Schlacht um den Antonow-Flughafen in den ersten Tagen des russischen Angriffskrieges in Flammen auf.

    Zum ersten Mal in der Geschichte der unabhängigen Ukraine rückten im Jahr 2017 landwirtschaftliche Produkte zum Hauptexportgut des Landes auf. Damit stieg die Ukraine zu einem peripheren Staat – ähnlich vielen Ländern im Globalen Süden – ab. Mit der Deindustrialisierung gab es auch eine Neujustierung des Außenhandels. Bis zum Jahr 2013 teilte sich der ukrainische Export fast gleichmäßig zwischen der EU, den postsowjetischen Staaten und dem Globalen Süden auf.

    Nach dem Umsturz 2014 ging der Ost- und der Südhandel dramatisch zurück – die Europäische Union dominierte immer mehr im Außenhandel. Die ukrainischen Produkte, die dort einen Absatzmarkt fanden, unterschieden sich aber grundlegend von den Produkten, welche die Ukraine in den Osten und in den Süden exportierte.

    Hauptsächlich fanden damals wenig oder gar nicht verarbeitete Produkte ihren Weg aus dem osteuropäischen Land in die EU. Den größten Anstieg von 2013 bis 2017 verzeichneten etwa die ukrainischen Fett- und Ölexporte in die EU – sie stiegen um 195 Prozent an. Die EU-Assoziierung ließ die Ukraine immer mehr zu einem Agrarland werden.

    Neben der Wirtschaft kollabierte auch das Gesundheitswesen – schon vor der Coronapandemie. 2017 gaben in Umfragen 90 Prozent der Ukrainer:innen an, sich Behandlungen in dem eigentlich kostenlosen Gesundheitswesen nicht leisten zu können. Im Jahr 2018 traten in der Ukraine 65 Prozent aller gemeldeten Neuausbrüche von Masern auf dem europäischen Kontinent auf.

    Ferner litt das Land unter der zweitschwersten Aids-Epidemie Europas: Von 2010 bis 2016 verdoppelte sich die Zahl der mit dem HI-Virus infizierten Menschen. Die Coronapandemie verlief in dem Land ebenso katastrophal – Ende 2021 hatte das Land eine der niedrigsten Impfquoten in ganz Europa.

    Im Jahr 2020 hatte die Ukraine laut der Weltbank die niedrigste Lebenserwartung auf dem europäischen Kontinent – noch hinter Armenien und der Republik Moldau. Sie betrug etwa 71 Jahre – also genauso viele Jahre wie im zu diesem Zeitpunkt seit 17 Jahren durch Krieg und Besatzung geplagten Irak. Diese Entwicklung ist besonders tragisch, da noch Anfang der 1960er-Jahre die Menschen in der damaligen Ukrainische SSR eine höhere Lebenserwartung hatten als in weiten Teilen Westeuropas.
    Absturz auf Niveau von Sri Lanka und Iran

    Mit der Stagnation des realsozialistischen Systems in den 1970er- und 1980er-Jahren drehte sich das Verhältnis um, seit dem Übergang der Ukraine in den Kapitalismus entfernten sich die Abstände zwischen Ländern wie der Ukraine und beispielsweise Frankreich oder Deutschland und seit der EU-Assoziierung des osteuropäischen Landes verstärkte sich diese Entwicklung noch einmal.

    Beim Human Development Index (HDI) des Entwicklungsprogramm der Vereinten Nationen (United Nations Development Programme, UNDP) sah es im Jahr 2021 ebenfalls nicht besser aus. Der Index fasst verschiedene Werte wie die Lebenserwartung, die durchschnittliche Schulzeit und das Pro-Kopf-Einkommen zusammen.

    Beim HDI landete das osteuropäische Land bei einem Wert von 0,773 und damit knapp hinter Sri Lanka (0,782) und dem Iran (0,774) sowie noch zwei Plätze vor der Volksrepublik China (0,768). Seitens des UNDP konnte auch keine ukrainische Erfolgsgeschichte festgestellt werden.

    In Reaktion auf die desaströse wirtschaftliche Lage, das politische Klima und die gesellschaftlichen Entwicklungen in der Ukraine emigrierten immer mehr Menschen. Wie der damalige Außenminister Pawlo Klimkin 2018 einräumte, verließen jedes Jahr rund eine Million Menschen das Land. „Die Lage ist katastrophal“, erklärte der Politiker dem ukrainischen Fernsehsender Nastojaschaja Wremja (Unsere Zeit) und prophezeite: „Dieser Trend wird sich in den nächsten Jahren fortsetzen.“

    Für deutsche Konzerne hingegen sah die Situation ganz anders aus: Wie es Andreas Lier, der Präsident der Deutsch-Ukrainischen Industrie- und Handelskammer, im Jahr 2018 formulierte, war die mit der EU assoziierte Ukraine die „beste Ukraine, die es jemals gab“.

    Während man seitens deutscher Großkonzerne über diese Ukraine frohlockte, sank die Größe der Bevölkerung immer weiter. Als Folge der sinkenden Lebenserwartung und ansteigenden Emigration schrumpfte die ukrainische Bevölkerung der Ukraine von 1990 bis 2021 von 51,8 Millionen auf 41,2 Millionen Einwohner:innen – ein Rückgang von über einem Fünftel. Nachdem die Bevölkerung der Ukraine in der realsozialistischen Zeit stetig gewachsen war, endete das Wachstum kurz nach dem Übergang in den Kapitalismus.

    Ein langsamer Niedergang setzte ein und verstärkte sich infolge der EU-Assoziierung. Allein im Jahr 2021 verlor die Ukraine über 440.000 Menschen durch niedrige Geburtenraten, hohe Sterbezahlen und eine anhaltende Emigration.

    Nach Erkenntnissen des IWF rutschte die Ukraine 2018 erstmals zum ärmsten Land Europas ab – noch hinter dem langjährigen Schlusslicht, der benachbarten Republik Moldau. Laut Angaben der neoliberal ausgerichteten Weltbank stieg die Zahl der Menschen, die unterhalb der offiziellen Armutsschwelle lebten, von 15 Prozent der Bevölkerung im Jahr 2014 auf 25 Prozent im Jahr 2018.

    Das lag neben der allgemeinen Preisentwicklungen, den niedrigen Löhnen unter anderem an der Entwicklung der Energiepreise: Die Gaspreise für die einfache Bevölkerung stiegen von 2014 bis 2022 um sage und schreibe 650 Prozent. Bis in die Gegenwart erreichte die Ukraine nicht das BIP-pro-Kopf-Niveau von 1990 wieder. Ganz im Gegenteil: Laut Berechnungen der Weltbank liegt das BIP pro Kopf heute sogar 20 Prozent darunter.

    Die Geschichte der an die EU angelehnten und seit 2016 offiziell assoziierten Ukraine ist keine Erfolgsgeschichte, sondern eine Geschichte eines anhaltenden wirtschaftlichen Niedergangs, einer schrumpfenden Bevölkerung mit immer niedrigerer Lebenserwartung, einer immer größeren Emigration von Menschen aus dem Land und einem zerbröselnden Gesundheitssystems.

    Wenn Politiker in Westeuropa meinen, dass die Ukraine für „unsere Werte“ kämpfe, dann meinen sie nicht wirklich eine repräsentative Demokratie – sondern einen kaum gezügelten Neoliberalismus, der das Land de facto aber sozioökonomisch heruntergewirtschaftet hat.

    Gerhard von Mende
    https://de.m.wikipedia.org/wiki/Gerhard_von_Mende

    Generalplan Ost
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Generalplan_Ost

    Le Grand Échiquier (1997) par Zbigniew Brzeziński (19282017)
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Grand_%C3%89chiquier_(livre)

    L’Ukraine est un des principaux pivots géopolitiques de l’échiquier eurasien, car « sans l’Ukraine [sous sa domination], la Russie cesse d’être un empire eurasien » ; la Russie pourrait chercher à obtenir un statut impérial sans contrôler l’Ukraine, mais serait alors réduite à un empire asiatique. Le contrôle de l’Ukraine est important, car il s’agit d’une région riche, qui permet d’utiliser la mer Noire librement, et notamment de commercer avec la mer Méditerranée sans partage. Si l’Ukraine venait à perdre son indépendance, la Pologne hériterait de son statut de pivot géopolitique et frontière de l’Europe à l’Est.
    La Russie est le principal pays qui occupe la zone centrale de l’Eurasie. Son endiguement est nécessaire à la préservation de la domination américaine dès lors que la Russie ne devient pas démocratique et continue de chercher à atteindre une domination internationale.

    #guerre #impérialisme#géopolitique #USA #Russie #Europe #Allemagne #Ukraine #nazis #fascistes

  • Crise de l’eau en Europe : la situation est plus grave que ce que l’on pensait | National Geographic
    https://www.nationalgeographic.fr/environnement/2022/12/crise-de-leau-en-europe-la-situation-est-plus-grave-que-ce-que-lo

    Les chercheurs estiment que l’ #Europe perd en moyenne près de 84 gigatonnes d’ #eau par an depuis le début du 21e siècle. C’est un taux alarmant, selon Famiglietti. Il correspond approximativement à la quantité d’eau contenue dans le lac Ontario, ou à 5 fois le débit annuel moyen du fleuve Colorado dans le Grand Canyon. Une telle ampleur (1 gigatonne correspond à 1 milliard de tonnes d’eau) nous est presque impossible à appréhender. C’est pourtant bel et bien à cette échelle qu’agit actuellement le changement climatique.

    La cause sous-jacente est évidente, explique-t-il. Il y a trop d’eau à certains endroits, et pas assez à d’autres. « L’eau est le messager qui délivre les mauvaises nouvelles du changement climatique » au monde entier. Or ces pertes sont pour beaucoup le résultat de l’extraction excessive des eaux souterraines.

    Le changement climatique et la surexploitation des aquifères sont étroitement liés. Alors que les sécheresses sévères se multiplient, les agriculteurs, les industriels et les villes pompent de plus en plus d’eau, de plus en plus profondément, afin de compenser le manque de précipitations et les records de chaleur. Après les sécheresses historiques de cette année, comme celle immortalisée sur la pierre de la faim de l’ancienne Bohème, les aquifères ne parviennent plus à se renflouer, et ce malgré le retour de la pluie.

    • Pourtant, tout comme le déni du réchauffement climatique, le mythe de l’abondance des eaux souterraines reste ancré malgré l’accumulation des preuves. En Europe, il suffit de regarder le premier site de production de Tesla sur le continent : la Gigafactory Berlin-Brandenburg est implantée au sud-est de Berlin, dans une région où le niveau des eaux souterraines est en diminution. L’automne dernier, lorsqu’une journaliste a interrogé le PDG de Tesla, Elon Musk, au sujet des craintes que l’usine n’usurpe l’eau des populations locales et des écosystèmes, il a ri à gorge déployée et lui a rétorqué qu’elle avait « tout faux ».
      « Il y a de l’eau partout ici », a-t-il répondu. « Vous trouvez que ça ressemble à un désert ? C’est ridicule. Il pleut beaucoup. »

      (¡Joder !)