• Les mégadonnées vont-elles geler notre vie sociale ?
    https://framablog.org/2017/07/24/les-megadonnees-vont-elles-geler-notre-vie-sociale

    Le big data, célébré comme le nouveau pétrole de l’économie des start-ups, nous prépare peut-être un monde tellement cool qu’il pourrait être… glaçant. Mais d’abord rêvons un peu. Imaginez qu’on puisse propulser des idées qui nous sont chères avec une … Lire la suite­­

    #Non_classé #BigData #Evaluation #Gel #Note #Rechauffement #refroidissement #socialCooling #ViePrivee

  • Des enseignants dénoncent le « tripotage » de notes au primaire et au secondaire Le Devoir - Jessica Nadeau, Marco Fortier - 28 Avril 2017
    Des bulletins sont modifiés à l’insu des enseignants, dit la Fédération autonome de l’enseignement

    Près de la moitié des enseignants du primaire et du secondaire ayant répondu à un questionnaire syndical affirment que des résultats inscrits aux bulletins de leurs élèves ont été modifiés sans leur accord.
     
    Quelque 47 % des répondants à un sondage interne de la Fédération autonome de l’enseignement (FAE) indiquent que des notes attribuées à leurs élèves ont été changées à leur insu depuis la rentrée scolaire de septembre 2015. Ce résultat « troublant » fait dire à la FAE que les gestionnaires de l’éducation « tripotent » les résultats d’examen pour gonfler artificiellement le taux de réussite des élèves.
     
    « L’évaluation des élèves au Québec, c’est un grand mensonge », dit au Devoir Sylvain Mallette, président de la FAE, qui représente 34 000 enseignants dans 10 commissions scolaires (Montréal, Laval, Outaouais, Granby, Haute-Yamaska, Basses-Laurentides et Montérégie).
     
    « Le ministère de l’Éducation, les commissions scolaires et les directions d’école fixent des cibles de réussite. Si les élèves ont des résultats en deçà des cibles fixées, les enseignants sont rencontrés pour augmenter les notes. On le dit depuis longtemps et ça se confirme », ajoute Sylvain Mallette.
     
    Le questionnaire a été diffusé entre le 6 et le 26 février 2017 auprès des membres de la FAE ; 632 enseignants (66 % du primaire et 34 % du secondaire) ont répondu à la consultation menée en ligne. Seuls les enseignants qui ont administré une épreuve ministérielle en juin 2016 pouvaient répondre.
     
    Un enseignant sur cinq (20 %) affirme s’être fait demander de modifier des résultats (à une épreuve ou au bulletin) d’un ou de plusieurs de ses élèves. Selon ce que rapportent les enseignants, les motifs invoqués pour justifier ces demandes sont les suivants :
    . . . . . .
    La suite :
    http://www.ledevoir.com/societe/education/497478/des-bulletins-modifies-a-l-insu-des-enseignants

    #Ecole #Notation #Tripatouillage #Statistiques #Trucage #Education #Evaluation #Résultats #Bulletin #Examens #Quebec (Mais c’est la même chose en France, dans les Ecoles, les Entreprises . . . ) #objectifs

  • La Corporatocratie éclipse la démocratie. Liliane Held-Khawam
    https://lilianeheldkhawam.com/2017/02/17/la-corporatocratie-eclipse-la-democratie-liliane-held-khawam

    ❞Un Conseil fédéral sous le signe de l’éclipse ou de la disparition. Photo prémonitoire ou informatrice de la fin de l’Etat traditionnel souverain, dirigé par une Constitution ?

    Lorsque la démocratie dépérit, cela revient à admettre que de nouvelles entités – pouvant être commerciales et privées- sont potentiellement en train de récupérer les pouvoirs et l’autorité qui reviennent au pays concerné.

    Le concept qui est lové au cœur de cette problématique est celui de la « souveraineté« . En voici une définition :

    « La souveraineté est le principe de l’autorité suprême. En matière de politique, la souveraineté est le droit absolu d’exercer une autorité (législative, judiciaire et/ou exécutive) sur une région, un pays ou sur un peuple.

    La souveraineté nationale caractérise l’indépendance de l’État-nation par rapport à d’autres États ou à des instances internationales, hormis pour les autorités que cet état a librement accepté de céder (Cf. fédéralisme)."

    Historiquement, la souveraineté a pu être détenue par différents groupes :

    La souveraineté peut être détenue par :

    Dieu ou ses prêtres (théocratie)

    une seule personne (monarchie),

    un groupe de personnes (oligarchie),

    la nation (démocratie représentative),

    le peuple (démocratie directe)

    Les firmes transnationales (Corporatocratie)

    La définition traditionnelle est lacunaire. La corporatocratie, terme non reconnu encore dans les dictionnaires français existe pourtant bel et bien dans les faits. Cette nouvelle gouvernance se réfère à un système économique et politique contrôlé par les firmes transnationales ou les représentants de leurs intérêts.

    Nous vivons actuellement sous ce régime. Ne pas intégrer ce concept revient à ne pas comprendre les mutations et les bouleversements sociologiques environnants.

    Récemment, les autorités « suprêmes » de deux pays -Suisse et France- ont été sévèrement reprises par des organismes « INDEPENDANTS » des États auxquels ils sont supposés être rattachés.

    Le Conseil fédéral suisse décrédibilisé
    Le Conseil fédéral défendait récemment une loi soumise à votation. Elle concernait l’imposition des entreprises et les cadeaux fiscaux extravagants qu’il souhaitait leur offrir. Des modules faits sur mesure à l’industrie pharmaceutique, les big pharmas, ne devaient être compris que par les bénéficiaires eux-mêmes tant les textes alambiqués étaient illisibles pour le commun des mortels et donc des votants.

    Les spin doctors étaient de sortie pour en minimiser l’impact sur les finances publiques et pour menacer de la perte d’emplois en cas de refus par le petit peuple. Évidemment que les spin doctors au service du Conseil fédéral et probablement des lobbies ont omis de faire part du sponsoring offert à l’année sous différentes formes de soutiens aux entreprises financés par l’argent du contribuable !

    Les spin doctors avaient oublié de dire que les entreprises se servent en Suisse goulûment en matière de Recherche et Développement et vont à l’étranger pour passer en phase industrielle. Toute l’infrastructure coûteuse des Universités, HES, Ecoles Polytechniques, HEC, des pôles technologiques et autres arrangements cantonaux et fédéraux ne recevaient pas de contreparties.

    Les spin doctors, les as ès-manipulations des votations auraient pu gagner. Mais c’était sans compter avec les ennemis tapis à l’intérieur des arcanes du pouvoir !

    Un personnage inattendu a émergé d’un jour à l’autre sur la scène médiatique. Mme Eveline Widmer-Schlumpf, ancienne conseillère fédérale des Finances, a alerté le bon peuple sur les méfaits de cette réforme fiscale (RIE III). Ce que Madame a oublié de préciser, c’est que c’est elle-même qui avait initié cette réforme quelque temps avant de démissionner. Il fallait oser venir critiquer ses anciens collègues… C’est fait !

    Un autre imprévu dans la vie de ce Conseil fédéral qui se définit comme l’autorité suprême de la Suisse est venu achever de le décrédibiliser. L’auteur en question est le Contrôle fédéral des finances, un des multiples offices fédéraux qui ont été discrètement détachés de l’administration publique et qui ont été rendus INDEPENDANTS.

    Cet organisme, lui-même contrôlé récemment par la COUR DES COMPTES ALLEMANDE s’il vous plaît, n’a pas eu de mots assez durs envers le conseil fédéral. A le lire, cet organisme qui défend la réputation de la Suisse est incompétent. Voilà ce que nous lisions dans la TDG :

    « Pronostics peu fiables, réflexions pas abouties, conclusions orientées. La qualité du travail du Conseil fédéral laisse à désirer lorsqu’il prépare une loi. L’estocade est portée par le Contrôle fédéral des finances, qui s’est penché sur une cinquantaine de messages et leur évaluation. Le verdict est sévère : un tiers ne correspondent pas aux critères fixés par le gendarme financier de la Confédération. Or les messages du gouvernement sont essentiels : ils servent à définir la meilleure option à adopter, mais aussi à informer les parlementaires et le public.

    « Ces études d’impact sont souvent réalisées trop tard. Elles devraient aussi tenir compte dès le départ de plusieurs variantes »

    « Quinze pour cent des messages de notre échantillon sont clairement insuffisants, détaille Emmanuel Sangra, responsable des évaluations au Contrôle fédéral des finances. Trente pour cent ne présentent pas assez d’informations sur les répercussions pour les cantons. » Si les conséquences financières sont régulièrement évaluées – avec plus ou moins de fiabilité –, celles sur l’environnement ou la société sont quasi absentes. « Ces études d’impact sont souvent réalisées trop tard, ajoute encore Emmanuel Sangra. Elles devraient aussi tenir compte dès le départ de plusieurs variantes. »

    Les critiques ne s’arrêtent pas là. Le rapport montre que les outils dont disposent les différents offices de l’administration pour analyser l’impact d’un projet sont sous-utilisés. Une partie des collaborateurs ne sont d’ailleurs pas formés de façon adéquate. Il pointe ainsi du doigt la fiabilité défaillante des prévisions. Et de citer l’introduction du principe du Cassis de Dijon, dont on cherche encore les 2 milliards d’économies promis aux consommateurs. Plus grave, de nombreux messages ne font l’objet d’aucune analyse. Pour le Contrôle fédéral des finances, il faut améliorer la formation des collaborateurs et instaurer un contrôle de qualité, idéalement sous l’égide de la Chancellerie fédérale. »

    Voilà qui fait désordre à quelques jours des votations !!!

    L’État Français, un mauvais actionnaire
    La Cour des comptes française, autre organisme détaché de l’administration publique française étrille l’État en tant qu’actionnaire et met toute la pression possible afin de faire mettre en place la réforme qui n’est autre que le transfert, aux entreprises privées de la haute finance internationale, de son portefeuille-actions au travers d’un programme de cessions !

    Pour cela des dysfonctionnements majeurs sont relevés. Ils sont nombreux et contradictoires. Un exemple tout simple concerne le cumul de fonctions entre l’État actionnaire et en même temps régulateur. Le rapport ne semble pas se souvenir que les autorités de régulation sont elles-mêmes des entités de l’administration décentralisée, à l’image donc de la cour des comptes elle-même…

    Le rapport relève aussi l’hypertrophie du secteur public en France, qui représente près de 800.000 salariés. Ce constat est repris par le patron du Medef dans son programme pour la France. M Gattaz plaidait récemment dans le Figaro pour « ne remplacer qu’un départ à la retraite sur trois dans les trois fonctions publiques (État, collectivités et hôpitaux), afin de maîtriser les dépenses publiques. Il veut aussi aligner le temps de travail des fonctionnaires sur le privé. »

    Questions
    En quoi le fonctionnement du secteur public concernerait le représentant des entreprises si ce n’est parce qu’il se sent concerné par la gouvernance du pays, devenu propriété (grâce à l’endettement public) des corporations ?
    Qui pilote ces Cours des comptes et autre Contrôle fédéral des finances ? Nous ne croyons pas une seule seconde que des bouts de l’administration publique puissent être livrés à eux-mêmes. Par conséquent, les députés à qui la souveraineté a été déléguée, qui défendent la démocratie et qui sont payés par le contribuable devraient être invités à informer le public des mandants finaux des organismes qui les contrôlent…

    Nous sommes dans une situation inédite historiquement. La Constitution qui définit en droit comment s’exerce la souveraineté, quelles sont les institutions qui détiennent le pouvoir et comment elles sont contrôlées n’est plus la référence finale. Celle-ci est contournée, détournée, contorsionnée pour satisfaire les besoins de bénéficiaires finaux privés inconnus.

    Par un jeu d’éclatements et d’autonomisation des institutions publiques, la tête gouvernant les États en perd toujours plus le contrôle et finit par devenir rachitique et passablement atrophiée. Elle semble de plus en plus prendre l’eau de toutes parts emportant avec elle l’État lui-même en tant qu’entité.

    Cette observation de transfert des pouvoirs publics au privé n’est rien d’autre qu’une éclipse de la gouvernance publique traditionnelle au profit des… corporations et leurs lobbies (ONG comprises)…

    Liliane Held-Khawam❞

    Rappel utile (toupie.org) :
    « La souveraineté a été définie par Jean Bodin (1530-1596) dans son traité « Les Six livres de La République » comme un attribut essentiel de l’État : « La souveraineté est la puissance absolue et perpétuelle d’une République. » Aucun pouvoir n’est supérieur à la puissance souveraine qui ne peut être anéantie, mais elle n’est pas sans limite (s’exerce sur le domaine public et non privé). Pour Jean-Jacques Rousseau, le peuple est le seul détenteur légitime de la souveraineté. »

    #corporatocratie #Démocratie #corporation #barons_voleurs #Souveraineté #Oligarchie #multinationale #cadeaux_fiscaux #spin_doctors #lobbies #évaluation #Etat #reforme #secteur_public #Cours_des_comptes #institutions_publiques #administration_publique #Liliane_Held-Khawam #banque #finance #escroquerie #Hyper_Classe

    • C’est de la video @aude_v et après en avoir écouté plus je suis moins enthousiaste. Roland Gori est ce que j’appel un #phallosophe cad un patriarche qui pontifie au masculin neutre comme si les femmes n’existaient simplement pas et qui de toute façon n’a pas perdu son temps ni à les lire, ni à les cités dans ses conférences.

    • J’ai abandonné au bout de 18 minutes ^^ (j’ai essayé)
      Les tics de langage et le coté trop « universitaire » m’ont calmé.

      J’avais trouvé le thème et l’intro intéressant.
      C’est probablement la dernière fois que je poste un truc pas écouté/lu, désolé.

    • Oui ses tics de langage sont assez fatiguant mais bon ca c’est pas ce qui m’a dérangé le plus. Ce qui est remarquable aussi dans la conférence sur l’imposture c’est le spectacle d’un Roland Gori qui exerce ses privilège de dominant sans aucun complexe et avec une aisance assez typique d’un vieux mâle blanc habitué à n’en faire qu’a sa tête depuis toujours sans que personne ne lui dise rien.
      Son exposé déborde du temps établie par les organisateurices (vraiment beaucoup en plus), et au lieu de demander poliment « est-ce que je peu avoir plus de temps svp ? » ou « est-ce que je peu empiété sur le temps du débat svp ? », il continue son discours peinard sans s’inquiète des consignes et dit toutes les 20 minutes qu’il va déborder encore de 10 minutes et cela de manière péremptoire et répété pendant largement plus de 40 minutes. Il ne demande pas, il prend ce dont il à envie sans se soucié de rien.

      Autre truc qui me fait toujours soupirer avec les phallopsophes et les dominants c’est leur capacité à se déclaré digne de gouverner et s’autoproclamés sages, profonds, vrais... Au début de la conf il cite Camus qui dit que les seuls hommes intègres, libres ou vrai sont les artistes (Camus est un artiste comme par hasard) et Gori dit que c’est valable pour les artisans parce qu’il y a art dans artisans et on apprend que Gori se considère comme artisan (le hasard encore lol). Ce qui le mettrait à l’abri de la vacuité du monde et ferai de lui un être authentique, pas comme les experts et prolétaires qu’il dénonce comme étant dans le mécanisme (tout en étant lui même dans une posture d’expert pendant toute la conf et tout en disposant du temps des autres alors qu’il dit que le temps est la grande valeur du XXI). C’est le même vice qui rend Platon complètement ridicule avec son philosophe roi. Un philosophe qui dit que les philosophes sont les seuls dignes d’avoir le pouvoir, un artiste qui dit que seul les artistes sont dignes, qui peu prendre ces mecs au sérieux après des affirmations pareilles ?
      En tant qu’artiste je ne pense pas que les artistes soient à l’abri de la vacuité du tout (Platon le pensait pas non plus d’ailleurs mais il était pas artiste cqfd). Les artistes sont le reflet de leur époque, ce sont pas des surhommes et si on suis la logique de Gori, les artistes du XXI sont tous obligatoirement des imposteurs (je dit pas imposteuses ni surfemmes vu qu’il y a pas de femmes dans le monde de Gori ni dans celui de Platon et des phallosophes) car la thèse de Gori est que l’imposture serait la caractéristique de notre époque. Un artiste qui ne serait pas vide, faux, menteur, tricheur, escroc ne sera pas reconnu comme artiste par ses contemporain·ne·s.

      Par contre @0gust1 je trouve pas que c’est un problème de poster des choses pas lus ou pas écoutés sur seenthis. Je le fait souvent, ca me sert de mémo pour mes liens. L’intitulé de la conf donnait envie, il fallait écouter pour découvrir que c’etait surtout de la psy pour dominants et de la phallosophie. Et pour avoir écouté en entier il y a quand même des idées intéressantes.

  • Le laboratoire des #politiques_publiques
    http://www.laviedesidees.fr/Le-laboratoire-des-politiques-publiques.html

    Les politiques publiques ne semblent plus pouvoir se passer de l’expérimentation sociale pour prouver leur efficacité. L’exemple de la Garantie jeunes, analysé par le sociologue Jules Simha, révèle pourtant un usage détourné de cette procédure et dément l’idée d’une rationalisation de l’action publique.

    Essais & débats

    / #expérimentation, #évaluation, politiques publiques

    #Essais_&_débats

  • « Les industriels du médicament doivent cesser d’évaluer eux-mêmes leurs produits »

    http://www.lemonde.fr/sciences/article/2016/10/17/les-industriels-du-medicament-doivent-cesser-d-evaluer-eux-memes-leurs-produ

    Par Bruno Falissard, pédopsychiatre et épidémiologiste

    Pour évaluer un médicament, il arrive que l’on dépense en une seule étude plus de 100 millions d’euros. Avec une telle débauche de moyens, on devrait tout savoir ou presque : effets indésirables, probabilité de guérison, etc. A l’évidence, ce n’est pas le cas et le scandale de la Dépakine donnée aux femmes enceintes en est une nouvelle preuve. Pourquoi cela ? Parce que la question de l’évaluation des médicaments est redoutable, bien plus qu’on ne pourrait l’imaginer.

    Prenez l’exemple de l’efficacité d’un antidiabétique. Le diabète, c’est trop de sucre dans le sang. Donc plus un médicament fait baisser ce taux de sucre, plus il est efficace pour soigner le diabète. Logique, non ? Oui mais, si le sucre baisse trop, le patient risque de faire des malaises… Et puis le vrai problème du diabète, ce sont les complications à long terme : infarctus, cécité, insuffisance rénale, etc. Voilà donc les critères d’efficacité que l’on devrait évaluer. Mais pour cela il faudrait encore plus d’argent. Il faudrait attendre de longues années. La licence du médicament deviendra alors obsolète, et aucune firme ne se lancera dans une telle entreprise…

    L’absence d’efficacité n’a jamais fait scandale

    Venons-en aux effets indésirables. Ce sont eux, bien plus que l’efficacité, qui ont depuis toujours obsédé les autorités de santé. En effet, dans ce domaine, les scandales ont toujours concerné les effets indésirables et jamais une absence d’efficacité. Voilà qui est peut-être à méditer.

    Premier problème méthodologique : on sait les bénéfices que l’on attend d’un médicament (soulager des symptômes, guérir une maladie), on ne sait pas si souvent deviner par avance les problèmes qu’il va poser (c’est typiquement le cas de la Dépakine). Or il est bien plus aisé de trouver ce que l’on cherche que de trouver ce que l’on ignore et que l’on craint de découvrir. Par ailleurs, les études cliniques comptent en général de quelques centaines à quelques milliers de sujets. Pour des raisons statistiques, ces études ne permettent pas de déceler les effets indésirables rares mais graves.

    Ces problèmes méthodologiques ne sont pas les seuls, il y en a de bien plus pernicieux. Dans les études cliniques, ce sont les médecins investigateurs qui ont comme tâche de recueillir les effets indésirables. Or les médecins ne sont pas bons pour ce genre de mission. Un médecin a les plus grandes difficultés à penser qu’il peut faire du mal à ses patients. Le médecin choisit avec art le meilleur traitement possible pour celui ou celle qui vient le consulter. Sa conviction en une guérison future est un élément non négligeable du soin.

    Comment imaginer alors que ce traitement va faire du mal, et non du bien ? Cela peut paraître irrationnel, voire puéril, mais dans un métier où les émotions jouent un rôle si important il ne faut pas s’en étonner. On pourrait alors imaginer que les promoteurs des études renforcent au maximum la rigueur du recueil d’informations relatives aux effets indésirables. Mais ces promoteurs sont les firmes pharmaceutiques qui développent et vont commercialiser le produit évalué.

    Comment peut-on imaginer qu’un industriel qui va gagner de l’argent avec un médicament soit le mieux placé pour en apprécier les aspects problématiques ? Il n’y a pas de conflit d’intérêts plus manifeste. Au total, les effets indésirables ne sont pas bien évalués, et ce n’est qu’avec le temps, beaucoup de temps, que l’on peut être en totale confiance avec un médicament. Ce qui laisse bien entendu la porte ouverte aux drames auxquels nous sommes trop régulièrement confrontés, en particulier quand il s’agit de médicaments destinés aux femmes enceintes.

    En effet, dans ce cas, tout est là pour ne pas évaluer rationnellement le risque médicamenteux : les patientes seront à l’évidence réticentes pour accepter de participer à une étude au risque de nuire à l’enfant qu’elles portent, les firmes n’y trouveront pas d’intérêt (marché trop petit, risque juridique trop élevé), les autorités seront embarrassées d’imposer de telles expérimentations, comme cela a été fait pourtant avec bonheur pour les médicaments pédiatriques.

    Prendre le temps, ça n’est pas au goût du jour

    Alors comment faire ? Pas de solution miracle. Il faut encore et toujours prendre le temps de discuter avec nos patientes (il n’est pas toujours si facile de savoir quand une femme bénéficie d’une contraception efficace ou de connaître son désir de grossesse). Mais prendre le temps, ça n’est pas au goût du jour. Les études épidémiologiques ont également un rôle évident à jouer.

    La constitution de registres permettant le suivi à long terme des femmes exposées et de leurs enfants est indispensable. Il en est de même de l’analyse au fil de l’eau des données de l’assurance-maladie, fantastique filon pour signaler au plus tôt toute situation inquiétante.
    Ces progrès nécessaires n’empêcheront sûrement pas de penser à des changements plus profonds. Les industriels du médicament découvrent et développent des produits qui sauvent des vies. Bravo. Mais ça ne doit pas être à eux de les évaluer. Cette situation est aussi absurde que contre-productive. Enfin, les médecins doivent se rappeler à l’infini que chaque fois qu’ils prescrivent un médicament, ce dernier peut faire le bien comme le mal.

  • Rapport sur l’efficacité de la réforme des rythmes scolaires (MEN)
    http://www.education.gouv.fr/cid95324/rapport-sur-l-efficacite-de-la-reforme-des-rythmes-scolaires.html

    Ce rapport s’attache à établir les premiers effets pédagogiques de la réforme des rythmes scolaires, généralisée à la rentrée 2014. Il met en évidence que la cinquième matinée de classe, point fort de la réforme, est appréciée par les enseignants, mais que toutes les potentialités de cette réorganisation du temps scolaire ne sont pas encore perçues et réellement mises à profit. Les inspecteurs généraux font en ce sens un certain nombre de recommandations au niveau national et au niveau académique.

    Rythmes scolaires : une réforme encombrante (LesÉchos.fr)
    http://www.lesechos.fr/politique-societe/societe/0211021274177-rythmes-scolaires-une-reforme-encombrante-2005813.php

    #Absentéisme en hausse. Régression du temps consacré aux sciences, aux arts et au sport. Fatigue des enfants.

    Le tableau mitigé de la réforme des rythmes scolaires (LeMonde.fr)
    http://www.lemonde.fr/education/article/2016/06/11/le-tableau-mitige-de-la-reforme-des-rythmes-scolaires_4948217_1473685.html

    A-t-on fait progresser les écoliers ? Les petits Français sont-ils moins fatigués ? Activités périscolaires : la même qualité pour tous ?
    Spécificité de la maternelle.

    Une coûteuse réforme des rythmes scolaires pour les communes (LeMonde.fr)
    http://www.lemonde.fr/education/article/2016/06/11/la-reforme-des-rythmes-scolaires-coute-aux-communes-161-euros-par-enfant-et-

    Dévoilée fin mai, la troisième enquête de l’Association des maires de France (AMF) sur le sujet, portant sur les 23 000 communes dotées d’une école publique, chiffre à 231 euros le coût annuel brut moyen par enfant – contre 223 euros l’année précédente.

    Rythmes scolaires : qu’en pensent les parents ? (L’Instit’humeur)
    http://blog.francetvinfo.fr/l-instit-humeurs/2016/03/05/%EF%BB%BF%EF%BB%BF-rythmes-scolaires-quen-pensent-les-parents.html

    Activités périscolaires : #inégalités à tout point de vue. Une perception mitigée des activités périscolaires. Bien-être des enfants et impact sur la vie familiale.

    #éducation #école #réforme_rythmes_scolaires #périscolaire #évaluation #NAP

  • Chiffrer pour évaluer ?
    http://www.laviedesidees.fr/Chiffrer-pour-evaluer.html

    En produisant une analyse des pressions #statistiques qui s’exercent sur les décideurs politiques, le sociologue Olivier Martin montre que ce n’est pas tant la quantification en tant que telle qui pose problème que l’usage qu’en font les différents pouvoirs. Les chiffres peuvent être mis au service d’objectifs démocratiques.

    Essais & débats

    / statistiques

    #Essais_&_débats

  • Apprendre des expérimentations aléatoires
    http://www.laviedesidees.fr/Apprendre-des-experimentations-aleatoires.html

    Les expérimentations aléatoires sont porteuses d’une forte promesse de scientificité et de renouvellement de l’action sociale. Agnès Labrousse signale ici quelques limites pratiques des expérimentations et les replace dans l’histoire plus longue de l’expérimentation sociale et du gouvernement par la preuve.

    Essais & débats

    / #économie_expérimentale, #évaluation, #expérimentation

    #Essais_&_débats

  • Rythmes scolaires : l’heure des comptes (LeParisien)
    http://www.leparisien.fr/societe/rythmes-scolaires-l-heure-des-comptes-10-02-2016-5531217.php

    L’Éducation Nationale si prompte à évaluer ses élèves (et ses enseignant.e.s) n’évalue que rarement ses expérimentations et ses réformes… et c’est bien dommage.

    Elle n’en finit plus de provoquer colère ou déception. La réforme des rythmes scolaires est une nouvelle fois sur la sellette. Avec des maires en première ligne.
    […]
    « La réforme n’a pas fondamentalement changé l’organisation du temps scolaire, cela a été une réforme des activités périscolaires des communes davantage qu’une refondation de l’école elle-même », tacle, amère, la chrono-biologiste Claire Leconte.
    […]
    Voilà plus d’un an que le bruit circule, dans la sphère éducative et particulièrement chez les spécialistes de la chronobiologie investis sur le dossier des rythmes scolaires : un rapport sur le bilan de la réforme des rythmes aurait été commandé et réalisé par l’inspection générale de l’Education nationale... mais il ne serait pas sorti des bureaux du ministère.

    #éducation #école #rythmes_scolaires #réforme #évaluation #temps_de_l'enfant #chronobiologie #fatigue

  • Les évaluations des enseignements par les étudiants et les stéréotypes de genre (TheConversation)
    https://theconversation.com/les-evaluations-des-enseignements-par-les-etudiants-et-les-stereoty

    Les évaluations des enseignements par les étudiants peuvent avoir deux objectifs : améliorer la pédagogie des enseignants et servir de base pour les décisions de recrutement ou de promotion du personnel enseignant dans les établissements d’enseignement supérieur.

    Ces évaluations sont souvent composées d’une partie quantitative incluant plusieurs questions fermées, permettant d’aboutir à un score de satisfaction globale. Il peut être alors tentant de confondre ce score avec une mesure de la qualité d’un enseignement.

    En réalité, ce score mesure bien d’autres choses. Alors qu’il n’est pas significativement corrélé avec l’apprentissage (mesuré par le niveau atteint par un étudiant en fin de semestre), il est corrélé avec des biais de genre de la part des étudiants. Il est aussi fortement corrélé avec les notes de contrôle continu.

    #éducation #université #genre #sexisme #évaluation #enseignant.e.s

  • Les étudiantes jugées les moins jolies plus saquées par les profs ? (TerraFemina.com)
    http://www.terrafemina.com/article/les-etudiantes-jugees-les-moins-jolies-plus-saquees-par-les-profs_a300256/1

    Selon une étude américaine, les professeurs seraient influencés par le physique de leurs étudiantes lorsqu’ils leur donnent des notes, mais pas par celui de leurs étudiants.

    #éducation #université #notation #évaluation #sexisme #genre #docimologie

  • Les profs novices donnent de plus mauvaises notes aux filles (Romandie.com)
    http://www.romandie.com/news/Les-profs-novices-donnent-de-plus-mauvaises-notes-aux-filles/665434.rom

    A performance égale, les jeunes filles obtiennent des notes inférieures en physique lorsqu’elles sont évaluées par des enseignants peu expérimentés. Une étude de l’EPFZ met en lumière cette distorsion, qui peut aller jusqu’à 0,9 point d’écart.

    #éducation #secondaire #notation #évaluation #sexisme #genre #docimologie

  • Revue par les pairs ou indicateurs de qualité : le faux choix. Un article qui fait réfléchir
    Why I had to quit the research excellence framework panel | Times Higher Education
    https://www.timeshighereducation.com/comment/why-i-had-to-quit-the-research-excellence-framework-ref-panel

    Academics should reject the false choice between REF-style “peer review” and metrics. Money should be distributed on the basis of measures that are simple yet do not distort. These could include PhD completions, research-active staff employed and research grant income. A competitive pot could be put aside to enable less research-intensive universities to develop their research, to prevent an ossified elite capturing all the cash.

    Such a change could be achieved only by strong leadership from across disciplines and universities – and in my view academic unions should lead the campaign for it. Without a shift, robust assessment will continue to be obstructed by the impossibility of properly reading submissions in the time available, and the understandable tendency of academics to defend their own.

    #évaluation #recherche #université

  • La #finance et la vérité des prix
    http://www.laviedesidees.fr/La-finance-et-la-verite-des-prix.html

    Une étude anthropologique de l’industrie financière fait ressortir sa capacité à imposer un ordre social et politique reposant sur une théorie économique mathématisée. L’ouvrage fournit en outre une importante contribution à l’analyse de la construction sociale des prix.

    Livres & études

    / finance, #banques, #évaluation, vérité, #valeur

    #Livres_&_études #vérité

  • L’#école traditionnelle : pourquoi faut-il qu’elle change et en quoi ?
    http://charmeux.fr/blog/index.php?2015/10/16/275-ce-qu-il-faut-vraiment-changer-dans-l-ecole

    Survivre, c’est durer. Vivre, c’est changer.
    Qu’était cette école disparue ? L’école française fonctionne depuis toujours sous le régime du statu quo et de l’homéostasie.
    Les notes, les bons points, les moyennes, les classements, les devoirs à la maison, les interrogations, la leçon magistrale frontale suivie de l’exercice d’application noté, les dictées, l’erreur impardonnable renommée « faute », le faire-semblant, les mécanismes des méthodes de « lecture » au son (à l’unité de langue atomisée) qui font déchiffrer phonologiquement, la journée de classe centrée sur la transmission du « programme » par enseignement magistral, non sur l’#apprentissage et les besoins de l’élève, la recherche fébrile de l’homogénéité et de l’uniformité avec exclusion des différences et de la diversité, le culte du bon élève et le mépris du « mauvais », toutes ces obsessions, tous ces rituels qui se perpétuent, immuables, de siècle en siècle, c’est l’école traditionnelle. L’éternel recommencement.

    Cette école est bien présente, toujours actuelle. C’est celle de la #compétition, déconnectée du réel et de la souffrance sociale, « profitant essentiellement aux dominants en éliminant les faibles ». Les ministres se suivent, les réformes passent, l’école républicaine maintient son cap, sélectionner les élites, et sa stratégie, trier et éliminer les incapables. Dès le CP, on y prépare les concours aux grandes écoles, on bachote.
    Des enseignants sans formation professionnelle, sortis gagnants de la #sélection scolaire, homologuent, sans indulgence et sans compromis, des savoirs appris ailleurs et valorisent par des renforcements positifs ceux qui les détiennent. On récompense ceux qui savaient avant d’entrer dans la classe, on humilie les naïfs ignorants qui croyaient venir s’instruire dans un lieu d’apprentissage. Les enfants de milieux culturellement pauvres, les enfants du peuple, n’ont que leur ignorance (au sens scolaire) à faire valider par le système d’#évaluation traditionnel, avec notes et commentaires moralisants, qui les culpabilise à vie, comme les sermons des clercs culpabilisèrent la misère jusqu’au milieu du XXe siècle, avant l’instauration de la Sécurité sociale.

    La société s’est démocratisée, pas l’école. Appareil de reproduction sociale, juge-arbitre « impartial », elle confirme les #inégalités d’origine ou de classe et renforce les injustices de l’existence. Pour la grande satisfaction des nantis qui déplorent hypocritement « la panne de l’ascenseur social ».
    Pour expliquer « l’échec scolaire », en le justifiant par des facteurs étrangers à l’enseignement sélectif, l’école traditionnelle, jusqu’ici musée des méthodes, s’est convertie en temple des légendes. La #légende du mérite, la légende du travail récompensé, la légende de l’ascenseur social, la légende du par-cœur, la légende de la globale, la légende du code de correspondance, la légende de la dyslexie. Les gardiens du temple, mythologues mythomanes modernes, y ont ajouté le #mythe des troubles du langage et des apprentissages, le mythe des troubles du comportement, le mythe du pédagogisme, le mythe de l’âge d’or. C’est le culte de ce dernier qui compte le plus de prêtres et de fidèles au sein des classes favorisées. Pour le célébrer, il faut impérativement avoir « réussi » à l’école. En effet, ce mythe coïncide avec la période, variant en fonction de l’âge de chacun, où ses croyants sortirent de leur parcours scolaire primaire, couronnés de lauriers. Parce qu’ils ne s’étaient pas retournés en faisant la course en tête, ils n’ont pas vu tomber, derrière eux, la masse des éclopés, abandonnés sur le bord du chemin. Bref, l’école traditionnelle serait un paradis si elle n’était pas pervertie (n’avait pas été détruite) par les machinations du diable.
    Aujourd’hui, la #médecine de la réparation scolaire et la #psychologie du neurone écolier ennoblissent le tableau clinique des troubles « spécifiques » en y collant l’étiquette « DYS ». Elles s’attachent ainsi une clientèle captive en lui assurant une « prise en charge » coûteuse mais remboursée. Ce faisant, elles adressent aux enseignants un feed-back négatif : « Ne changez rien ! Les pathologies sont de notre ressort. » Médicaliser dispense de questionner les pratiques et les théories. Ainsi, les professeurs peuvent continuer à noter leur classe en trois tiers (l’école à trois vitesses), pour tracer une courbe de Gauss parfaite, la « constante macabre », que la médecine ne sait pas soigner, ni diagnostiquer.[1] Pour expliquer le désastre en innocentant l’école, les experts ont donc le choix contradictoire entre la maladie scolaire infantile locale, définie avec une précision chirurgicale, et le mystérieux complot « pédagogiste » national, indéfinissable. Mais ce n’est surement pas l’école de la compétition qui est à l’origine de l’échec des perdants. C’est impensable.

    [1] « Dans notre système éducatif, un professeur qui donne de trop bonnes notes est immédiatement jugé comme un fumiste. La constante macabre, c’est quand, quel que soit le niveau des élèves, il y a toujours un tiers de très bons élèves, un tiers de moyens, et un dernier tiers de mauvais élèves. Et je constate que les élèves défavorisés sont souvent dans le dernier tiers. Il y a trop d’enfants qui sont en échec de façon artificielle. » André Antibi

  • École : leçon de notation (L’Express)
    http://www.lexpress.fr/education/ecole-lecon-de-notation_1720607.html

    Supprimer les notes n’aurait guère de sens. Dire à quoi elles servent en aurait un, celui de signifier si l’école est d’abord là pour former ou pour trier.
    […]
    Dès 1920, le psychologue américain Edward Thorndike parvient à isoler ce qu’il appelle « l’effet de halo » […] - « la note de gueule » […].
    En 1947, Karl Posthumus prouve que la majorité des enseignants répartissent les notes selon une courbe de Gauss : un peu de très mauvaises, un peu de très bonnes et beaucoup de moyennes ; et ce, quelle que soit la performance « objective » des élèves - phénomène récemment rebaptisé par le professeur de mathématiques André Antibi « la constante macabre ».
    En 1965, Jean-Jacques Bonniol prouve qu’une copie moyenne sera sur-notée si elle est corrigée après une mauvaise copie et sous-notée si elle l’est après une excellente copie. Dix ans plus tard, Jean-Paul Caverni, Jean-Marc Fabre et Georges Noizet affinent Thorndike en mesurant l’effet du passé scolaire d’un élève dans la façon dont il est noté - c’est « l’effet source », qui vaut au redoublant, à niveau identique, une moins bonne note qu’à l’élève affichant un an d’avance.

    […]

    Une première piste invite à défendre la note en tant que partie d’un tout qui la dépasse : l’évaluation. […] l’essentiel étant ici, non la notation, mais la correction, à savoir l’ensemble des mesures que l’enseignant met en œuvre pour permettre à l’élève de conforter ses apprentissages. Cette première piste dessine une école attentive à la réalité des apprentissages ; elle ne fonctionne qu’à partir du moment où les enseignants n’ignorent rien des effets pervers de tout système de notation, qu’ils notent dans le souci d’encourager et non de sanctionner et qu’ils assortissent la note d’un riche appareil pédagogique permettant à chacun d’apprendre de ses erreurs.

    […]

    La seconde piste s’inscrit dans une vision de l’école comme gare de triage. Réputée infaillible, la note apparaît ici comme une façon d’aider chacun à se situer par rapport aux autres plutôt que par rapport aux savoirs : c’est la note des concours et des classements, celle qui prétend objectiver de futures hiérarchies sociales et professionnelles.

    #éducation #évaluation #notation #évaluation_diagnostique #évaluation_formative #évaluation_sommative #constante_macabre #sélection #fiction_scientifique

  • L’automesure, ce nouveau sport
    http://www.lemonde.fr/m-perso/article/2015/09/11/l-automesure-ce-nouveau-sport_4753497_4497916.html

    « Connais-toi toi-même par les chiffres » est la devise du Quantified Self, « mesure de #soi  » en français. Ce mouvement, né en Californie en 2007 et popularisé par Gary Wolf et Kevin Kelly, journalistes au magazine Wired, consiste à pratiquer l’automesure. Des capteurs embarqués dans des bracelets, des montres, des brassards, des pèse-personnes, des ceintures et autres vêtements enregistrent la moindre calorie brûlée, le moindre pas effectué, mais aussi la tension artérielle, le rythme cardiaque, le taux de glucose dans le sang, les cycles de sommeil. Des « mouchards » censés tout savoir de leur utilisateur. Dans leur sillon, une flopée d’applications se sont développées pour calculer la #quantité de caféine absorbée, de cigarettes non fumées, observer les cycles menstruels et même #chiffrer les ébats sexuels.

    Un jeu interactif dont on est le héros

    Aujourd’hui, 23 % des Français posséderaient au moins un #objet_connecté, 64 % d’entre eux sont liés au fitness. Outre-Atlantique, un Américain sur deux a cédé aux sirènes de l’automesure. Les perspectives du marché sont prometteuses : d’ici à 2020, chaque foyer français pourrait disposer de plus de 30 objets connectés, montres et bracelets en tête.

    #évaluation_permanente #auto-évaluation #corps #hygiène #normopathie #individu_néolibéral

  • Un système secret d’évaluation des salariés a été utilisé à France Télévisions
    http://abonnes.lemonde.fr/televisions-radio/article/2015/09/08/france-televisions-aurait-eu-recours-a-un-fichage-secret-de-notation

    « Ces fiches doivent être détruites. » C’est la consigne énoncée par Delphine Ernotte à propos des grilles d’évaluation des salariés, conçues par la direction de France Télévisions à partir d’avril 2014 et décrites dans l’édition du mercredi 9 septembre du Canard enchaîné. La présidente de France Télévisions doit rencontrer les organisations syndicales pour « mettre tout à plat », mercredi après-midi, une réunion prévue « depuis dix jours environ », précise-t-on, au moment où Mme Ernotte a fait passer ses consignes.

    #travail #évaluation #salariés #France-Télévision

  • Rentrée des classes : des programmes aux vacances, tout ce qui change (LeMonde.fr)
    http://www.lemonde.fr/campus/article/2015/08/25/rentree-scolaire-2015-ce-qui-va-changer_4736423_4401467.html

    - Moins de pression en grande section de maternelle […]
    – La « morale laïque » enseignée du primaire au lycée […]
    – Les zones d’éducation prioritaire (ZEP) remodelées […]
    – Les CE2 évalués […]
    – Le redoublement devient « exceptionnel » […]
    – Un « parcours » pour faciliter l’orientation […]
    – Calendrier de vacances scolaires repensé, zones redécoupées […]
    – Droit de conserver des notes du bac en cas d’échec […]
    – Plus de numérique à l’école […]
    – La réforme du collège expérimentée […]

    #éducation #c'est_la_rentrée #école_maternelle #programmes #morale_laïque #éducation_prioritaire #évaluation #redoublement #orientation #vacances #rythmes_scolaires #lobby_industrie_tourisme #baccalauréat #TICE #NTIC #collège #réforme #ouf

  • La supercherie du pilotage par les résultats à l’#école
    http://blogs.mediapart.fr/blog/pierre-frackowiak/180815/la-supercherie-du-pilotage-par-les-resultats-lecole

    D’année en année, depuis fort longtemps, mon étonnement ne fait que croître. Comment est-il possible que des enseignants, et bien plus encore leur encadrement, puissent porter un concept aussi stupide que le pilotage par les résultats à l’école ? Comment peut-on s’être laissé berner à ce point ? Comment cette idée, issue du monde de l’économie et de la finance, a-t-elle pu s’imposer en éducation ? Comment des responsables politiques considérés comme intelligents et progressistes ont-ils pu imposer une pratique aussi contraire aux valeurs humanistes ?

    • Il est idiot de prétendre piloter par les résultats quand on est incapable d’analyser et de réguler les pratiques qui les produisent.
      […] on recueille des résultats qui ne sont pas des évaluations mais des contrôles, ce qui n’a rien à voir avec l’évaluation, et on croit qu’il suffira de connaître ces résultats, de les comparer, de formuler des conseils hétéroclites qui ne sont souvent que des critiques en creux, de multiplier les injonctions, voire de jouer de l’autoritarisme, d’étouffer les acteurs sous une masse de circulaires, de notes de services, de recommandations, de les asservir avec des outils qui deviennent des instruments d’oppression, etc… pour optimiser l’intelligence des enfants et de leurs enseignants et faire évoluer des pratiques qui sont profondément enracinées dans des histoires de vie, avec des opinions et des convictions que la paperasse ne changera pas.
      […]
      On ne peut améliorer la réussite scolaire que si les pratiques changent. On peut faire le pari que si les pratiques changent intelligemment, les résultats seront meilleurs. Encore faut-il connaître les pratiques pour pouvoir les changer, modestement, patiemment, dans des rapports de respect et de confiance…

      #éducation #système_éducatif #pilotage #évaluation