• J’aime bien le vocabulaire associé, sur France Cul, à la baisse de la fécondité « à la fin du siècle » : « déclin, pessimiste, déclin, tomber… »
    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/avec-sciences/fecondite-un-declin-mondial-a-la-fin-du-siecle-6937238

    Fécondité : un déclin mondial prévu à la fin du siècle
    […] une projection un peu plus pessimiste qu’attendue
    […] La question du déclin démographique
    […] l’indice de fécondité moyen tombera à près d’1,4 à la fin du siècle

  • Dans l’ombre de l’#antitsiganisme : un podcast à écouter en ligne | France Culture
    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/serie-vivre-dans-l-ombre-de-l-antitsiganisme

    Pour LSD, Perrine Kervran va à la rencontre de Voyageurs, de chercheurs, et d’activistes pour comprendre ce qu’est l’antistsiganisme en France, comment il se manifeste, comment il est vécu et comment il s’est construit.

    Au départ il y a des dénominations culturelles : Gitans, Sintés, Manouches, Roms, Yéniches et Voyageurs. Mais il y a aussi des catégories administratives typiquement françaises : « nomades » et « gens du voyage » et puis il existe d’autres termes, le plus souvent péjoratifs ou qui le sont devenus : bohémiens, romanichels ou tziganes... Et la plupart du temps on mélange tout, alors que ces mots recoupent des choses qui n’ont rien à voir.

    Mais ce qu’on comprend assez vite, et c’est terrible, c’est qu’il y a un mot qui rassemble ces populations et ces catégories si différentes et ce mot c’est l’antitsiganisme. Or, souvent, ce qu’on ne sait pas nommer, c’est ce qu’on ne connaît pas. Alors, à partir de cette notion, c’est toute la complexité d’une histoire culturelle française, du Moyen Âge à une réalité quotidienne d’aujourd’hui, en passant par l’internement des « nomades », que nous allons tenter de déplier ; et on va le faire en écoutant autant que possible ceux et celles qui la vivent, (ou qui en ont fait l’objet de leur recherche) et ceux et celles qui militent pour défendre les droits et la diversité de ces groupes autant qu’ils sont.

    #excellent et totalement #déprimant.

  • Hackathon écriture inclusive - romy.tetue.net
    http://romy.tetue.net/hackathon-ecriture-inclusive

    Mon compte-rendu du premier hackathon de création d’outils aidant au développement de l’écriture inclusive : 75 participant·es, 25 idées dont une dizaine de projets développés durant le weekend.

    #HackEcritureInclusive #EcritureInclusive #langue_française #incluzor

  • TripAdvisor. Il crée un faux restaurant à Londres, qui devient numéro un de la capitale

    https://www.ouest-france.fr/economie/hotellerie/restauration/tripadvisor-il-cree-un-faux-restaurant-londres-qui-devient-numero-un-de

    Comment ? Rien de très compliqué. Il faut d’abord déclarer son restaurant et son nom – ce sera « The Shed at Dulwich », traduisez : « La Cabane de Dulwich ». Et pour cause : le faux établissement sera situé dans l’arrière-cour de la maison du journaliste, où trône une petite cabane de jardin. Il faut ensuite acheter un nom de domaine sur Internet, ouvrir un site avec de faux menus, de faux plats – évidemment alléchants, recherchés – accompagnés de photos fabriquées de toutes pièces.

    Là, Oobah Butler laisse libre cours à sa créativité. Propose des menus « en fonction de l’humeur du moment » : « Luxure », « Empathie », « Amour », « Contemplation »… Prenons « Luxure » (au hasard) : « Rognons de lapin sur toast, safran et bisque d’huître, grenade soufflée ».

    Quant aux photos, elles donnent envie. En tout cas quand on n’en connaît pas les coulisses de la fabrication : les faux plats sont réalisés avec de la mousse à raser, des tablettes javellisées pour toilettes et de la peinture.

    Grâce à ses nombreux amis, qui écrivent des avis dithyrambiques sur son établissement depuis des ordinateurs multiples, son faux restaurant grimpe dans les 10 000 premiers en quelques semaines. Pas mal. D’autant que personne n’a encore mis les pieds chez lui.

    Car le lieu cultive une part de secret. Il n’a pas d’adresse précise, juste une localisation. Les réservations ne peuvent se faire qu’en ligne : Butler peut donc facilement annoncer qu’il n’y a pas de place. Tout est pris, tout le temps. Ce qui renforce encore l’attrait du lieu auprès des internautes. Ceci, associé au fait que les critiques élogieuses continuent de tomber, font grimper le restaurant à la 156e place.

  • CSS Peeper – L’analyse de CSS, pépère.
    http://feedproxy.google.com/~r/KorbensBlog-UpgradeYourMind/~3/ucEQDh_63TM/css-peeper-lanalyse-de-css-pepere.html

    Si vous êtes sous Chrome et que vous trouvez que l’inspecteur de code pour analyser les styles d’un site web, n’est pas très pratique à utiliser, voici CSS Peeper, une extension qui va vous changer la vie. Grâce à CSS Peeper, plus besoin de partir en expédition dans les feuilles de style, il suffit de cliquer sur l’icône et de déplacer votre souris sur l’élément de la page qui vous intéresse, pour en obtenir tous les détails techniques. Styles appliqués, couleurs et même les assets, c’est-à-dire les éléments (dans ce cas, des images) qui sont appelés sur la page.

    Vraiment génial par exemple pour récupérer une image appelée par une CSS sans être obligé de gratter. Un outil indispensable pour les intégrateurs, designers et autres bidouilleurs de code en manque d’inspiration

    A télécharger ici. Source Cet (...)

  • PREMIER PAS EXEMPLAIRE DU SIERC : MORATOIRE SUR LE #LINKY.
    http://www.carmaux.info/pages/energie/elus-et-resistant-e-s-aux-ondes-a-fric/decison-exemplaire-du-sierc-moratoire-sur-le-linky.html

    Le Syndicat Intercommunal d’Electrification Rurale du Carmausin vient de prendre une décision exemplaire en se réunissant pour débattre de l’implantation du compteur LINKY.

    Après délibération, ce syndicat décide et demande qu’un moratoire d’un an au moins concernant le remplacement des compteurs actuels par des compteurs dits communicants de type Linky soit observé sur tout territoire du syndicat. Les habitant-e-s des communes d’ALMAYRAC, COMBEFA, JOUQUEVIEL, LABSATIDE GABAUSSE, LAPARROUQUIAL, LE SEGUR, MIRANDOL BOURGNOUNAC, MONESTIES, MONTIRAT, SALLES, ST CHRISTOPHE, STE GEMME, TAIX, TREVIEN,VIRAC sont désormais protégés des dangers de ce compteur, pendant le temps couvert par cet arrêté.

  • C’est fiévreusement que je vous écris, monsieur le ministre. Oui, le front brûlant. Fièvre plus forte que lorsque j’écris au préfet, au moins une fois par jour. Je brûle, monsieur le ministre. Vous écrire me donne la fièvre. Penser à vous, vous écouter, vous voir me donne également la fièvre. Je vis dans la fièvre, monsieur le ministre, je vis dans la fièvre de votre présence jour et nuit sur mes écrans. Merci d’être toujours là auprès de moi, monsieur le ministre, merci de veiller sur moi.
    J’essaye parfois d’éteindre les écrans, en vain, je les rallume aussitôt, car j’ai besoin de vous à chaque minute de mon existence, monsieur le ministre. Vous êtes là dans votre manteau redingote à col de velours, monsieur le ministre, parfois coiffé d’un chapeau. Elégant, humain. Un français linguistiquement parfait. Pas une hésitation, pas un doute, une rigueur absolue. Je tiens à vous le dire : vous êtes beau, monsieur le ministre, vous êtes infiniment plus beau que tous vos prédécesseurs de la place Beauvau.

    Lire la suite

    http://www.oeuvresouvertes.net/spip.php?article3308

  • #Tourisme_noir, #tourisme morbide ?

    Se faire enfermer dans une prison balte et « revivre » l’occupation soviétique, observer de près les ossements humains des victimes du génocide rwandais : c’est possible en tant que... touriste.

    Depuis quelques années, il est possible de visiter des endroits associés à la mort, aux souffrances, aux catastrophes : on appelle cela le tourisme noir ou tourisme sombre.

    Qu’est-ce qui pousse des hommes et des femmes à opter pour ce genre de circuits. Est-ce, comme le disent certains, pour « être au plus près de l’Histoire et de ses tragédies » ? Cette forme de tourisme se développe-t-elle ? Que dit-elle du rapport qu’entretient notre société à la mort, à la barbarie ? Serait-ce un nouveau spectacle ?

    Rencontre à Paris avec le photographe Ambroise Tezenas, auteur de « Tourisme de la désolation ».

    Entretien avec Saskia Cousin, Docteur en anthropologie sociale (Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, Paris) et Maître de conférences en anthropologie à l’Université Paris 5 Panthéon Sorbonne.

    Et en direct dans « Babylone », Rafael Matos-Wasem, géographe, docteur en Sciences économiques et sociales, Professeur à la Haute Ecole de Gestion et Tourisme à Sierre.

    http://www.rts.ch/espace-2/programmes/babylone/6762245-tourisme-noir-tourisme-morbide-21-05-2015.html
    #dark_tourism
    cc @reka

  • Samgyetang
    http://www.cuisine-libre.fr/samgyetang

    Soupe coréenne de #Poulet farci au riz et au ginseng, pour surmonter la canicule. Lavez le riz gluant jusqu’à ce que l’eau soit claire. Laissez-le tremper 2 heures. Puis égouttez-le dans une passoire. Lavez les racines d’astragale et laissez-les tremper dans l’eau pendant 2 heures. Videz les poulets et lavez-le soigneusement. Lavez et dénoyautez les jujubes. Pelez l’ail. Lavez et hachez la ciboule. Mettez les racines d’astragale à bouillir dans une casserole d’eau. Lorsque l’eau arrive à (...)

    #Épices, Poulet, #Soupes / Été, Excellent pour la santé, #Bouilli, #Sans_œuf, #Sans_gluten, #Asie, #Familial, #Plat_principal, Sans (...)

    #Été #Excellent_pour_la_santé #Sans_lactose

  • Radical Islam and the West: the moral panic behind the threat
    http://theconversation.com/radical-islam-and-the-west-the-moral-panic-behind-the-threat-43113

    Not to be outdone in #hyperbole, Attorney-General George Brandis declared IS to be an “existential threat to us”. Prime Minister #Tony_Abbott said the dangers were “unprecedented”. Foreign Minister #Julie_Bishop claimed these particular Islamists were:

    … the most significant threat to the global rules-based order to emerge in the past 70 years – and included in my considerations is the rise of communism and the Cold War.

    This was an extraordinary suggestion. But Bishop’s speech was apparently insufficient to mobilise public fear about the scale of the threat the nation suddenly faced. It wasn’t long before she invoked the spectre of IS terrorists with weapons of mass destruction – chemical weapons and dirty uranium bombs – again, as in 2003, without producing any evidence for such claims.

    In a recent speech, Bishop also explained IS’s origins. But missing entirely from her analysis was an acknowledgement that the West’s invasion of Iraq in 2003, and its subsequent occupation, had any role in fomenting the conditions that gave rise to IS.

    Omitted too from Bishop’s account were the financial contributions of Saudi, Kuwaiti and Qatari elites to their Sunni co-religionists, presumably because they are now posing as the West’s allies in this latest Babylonian struggle. Turkey’s porous border, across which oil, arms and militants freely flow into IS-held territory, also fails to gain a mention.

    Instead, it is the democratic uprisings in North Africa and the Persian Gulf in 2010 and 2011 that produced fertile conditions for IS’s rise. According to Bishop:

    The Arab Spring for all its potential as an example of grass roots democracy movements rising up against authoritarian regimes, in fact left behind chaos and instability – creating a breeding ground for terrorist cells. One of the most brutal was al-Qaeda in Iraq under the ruthless leadership of Abu Musab al-Zarqawi, who was among the first to use beheadings as a tool of terror.

    Bishop did not explain the mystery of who al-Zarqawi was actually fighting in Iraq, presumably because the illegal invasion and occupation by Western military forces remains taboo. It cannot be easy delivering a major speech on the war against IS without mentioning what was happening in the country between 2003 and 2011. Or how so many former members of Saddam Hussein’s army ended up fighting for IS.

    However dubious her historical narrative, Bishop’s invocation of the Arab Spring is nevertheless a perspicacious lens through which to examine the relationship between the West and radical Islam. It reveals a very different history to the one framed by official orthodoxy. It tells us a good deal more about the main currents of contemporary US foreign policy than the moral panic that currently prevails.

    #excellent de bout en bout

    • Israel sells its story on a new Lebanon war, and the ’Times’ bites
      http://www.972mag.com/israel-sells-its-story-on-a-new-lebanon-war-and-the-times-bites/106694

      Le genre d’(#excellent) article que l’#OLJ n’écrira jamais hélas....

      In an article published on the New York Times website today, Israel sells the author, Isabel Kershner, the pretense for its next war: its claims that Hezbollah has dramatically beefed up its military infrastructure along Israel’s northern border.

      Those claims on their own don’t come as much of a surprise. It’s been widely acknowledged that Hezbollah has increased its capabilities in southern Lebanon. Nor is the overt battle cry the most ominous part of the piece. What’s most concerning is Israel’s warning that since Hezbollah has embedded its facilities within southern Lebanese villages, all bets are off when it comes to their residents. They are now human shields, Israel says . “At the end of the day, it means that many, many Lebanese will be killed,” the piece quotes Yaakov Amidror, a former national security adviser, as saying.

      That’s one of a number of warnings in the piece, which are quite chilling when taken in context. Israel killed more than 1,000 Lebanese during the 2006 Second Lebanese War. Its relentless air strikes destroyed extensive civilian infrastructure. Human Rights Watch later found that the strikes were indiscriminate, targeting civilian areas long after Hezbollah had left them . (Forty-four Israel civilians were killed in that war, along with 119 soldiers.) There’s little reason to believe the next round will be less bloody, and plenty of reason to believe it will be deeply familiar, or worse:

      [...]

      But beyond reminding readers of what we have to look forward to, it’s hard to understand why this piece was published . Its problems are manifold. It’s a government-packaged story with a bit of added background. It fails to recognize the irony of officials in their central Tel Aviv military headquarters lambasting Hezbollah for embedding among civilians. It doesn’t do much to substantiate the story it’s echoing. “The Israeli claims could not be independently verified,” Kershner (or her editor) writes.

      If Israel is paving the way for another war, shouldn’t its claims be thoroughly, painstakingly investigated before they’re used as a pretense to kill hundreds or thousands of people?

      It’s possible that Kershner indeed believes, as she indicates, that the story she was peddled could prevent the next war. But it’s as hard to imagine Hezbollah retreating from southern Lebanon as it is to believe it will proactively seek to add an Israeli front to its Syrian morass. It’s much easier to imagine a simmering buildup of tensions, a mounting of cross-border incidents, and, heaven help us, another bloodbath. Followed by a ceasefire. Repeat. Just like Gaza. Kershner doesn’t address or even allude to the wisdom of another military campaign – one that is, again, sure to end up empowering the Lebanese group, and one that all signs indicate it doesn’t want.

      It certainly seems that Israel learned the wrong lesson from the most recent Gaza war. Instead of reexamining its rules of engagement, which turn civilians into fair game, it has chosen the tack of trying to preempt criticism of future carnage . “We told you this would happen,” they’ll be able to say.

      With Israel’s war drums only getting steadier, that’s not so surprising. But is it the job of a New York Times journalist to give them her platform?

  • Samia Orosemane, humoriste voilée - LeTemps.ch
    http://www.letemps.ch/Page/Uuid/9d2b53d4-9f39-11e4-aa73-0eb920ec942b/Samia_Orosemane_humoriste_voil%C3%A9e

    « Merci de choisir une autre religion »… Depuis le mois d’octobre, une vidéo fait le buzz sur la Toile. Mais dans le parcours de son auteure, une Française d’origine tunisienne qui fait du stand up en hijab, il y a bien bien plus que ces 25 secondes hilarantes et graves

    C’était avant : avant les frères Kouachi et « Je suis Charlie ». Une femme fâchée, à l’accent maghrébin et au foulard coloré, s’adressait, dans une vidéo de 25 secondes, aux « malades mentaux qui décident de se déclarer islamistes intégristes djihadistes pianistes cyclistes », avec une requête : « C’est déjà compliqué de ­vivre ici en Europe, si en plus vous commencez à ramener toute la haine vers nous, ça commence à fatiguer… Donc merci de choisir une autre religion. » Postée le 23 octobre, au lendemain de la fusillade au parlement d’Ottawa, la vidéo compte aujourd’hui près de 700 000 vues sur la page Facebook de l’humoriste française Samia Orosemane. Si le sujet est grave, le bagou et l’expression de la dame devant le grand-angle du téléphone mobile sont tellement drôles qu’on se les repasse en boucle.

    On clique, on partage, on ne sait rien d’elle. Ça intrigue, on furète. On l’appelle. On découvre une humoriste professionnelle, avec une formation théâtrale au Conservatoire de Paris, d’origine tunisienne, musulmane, qui fait du stand up voilée. Sa vocation comique s’est d’ailleurs affirmée « le jour où j’ai décidé de mettre un bout de tissu sur la tête ».

    Explications. « J’ai grandi dans une famille assez traditionaliste, où l’on pratiquait très peu la religion. Mon père manquait de pédagogie, il avait du mal à transmettre l’amour de Dieu. Il demandait si j’avais fait ma prière, je m’enfermais dans la chambre, je ressortais : ouais, c’est fait. Quand je mettais une minijupe, il m’engueulait : je descendais l’ourlet et, une fois dehors, je le remontais. Personne n’a jamais pu m’imposer qui que ce soit… euh, quoi que ce soit, je veux dire. » Joli lapsus. La petite rebelle rencontre « un Martiniquais converti à l’islam ». Un Noir, né chrétien, devenu musulman en free-lance, si l’on peut dire. « C’est le catéchisme qui l’a attiré vers l’islam. » Ah bon ?

    « Il a lu dans la Bible qu’un autre prophète viendrait, qui s’appellerait le Loué : Mohammed, ça veut dire ça. Il a lu les Evangiles, même les apocryphes, il a cherché dans des encyclopédies. Pour finir, il a appris qu’il y avait une mosquée à Fort-de-France. Il y est allé et il a demandé à lire le Coran. Il a découvert qu’il n’y a pas d’intermédiaire dans l’islam, mais un lien direct entre la créature et son créateur. Il a appris que l’islam reconnaît les autres prophètes comme des envoyés de Dieu. Il s’est converti. » Contact : « Il m’a apporté une tout autre image de la religion de mes parents. »

    Révélation : « J’ai compris que la femme voilée telle qu’on la représente dans les médias, soumise et opprimée, ce n’est pas forcément la réalité. Couvrir son corps, décider de montrer ce qu’on a envie à qui on a envie, c’est aussi une forme de féminisme. » Le foulard apparaît : on est en 2002, Samia Orosemane a 22 ans. « Le porter de façon traditionnelle me posait problème. Je n’avais pas envie d’être mise dans une case, le regard des autres me dérangeait. Ma petite tenue africaine avec bandana et col roulé, c’était un bon compromis. »

    Que disent les parents ? « Le jour où j’ai mis le voile, ils ont explosé de rire. » Pourquoi ? « Ils pensaient que c’était une excuse pour me marier avec l’homme que je voulais – et que de toute façon, une fois mariée, je serais capable de me balader à poil dans la rue. » On rigole moins, alors, au sujet du potentiel fiancé. « Ma mère, paix à son âme, me disait qu’elle préférait que j’épouse un Arabe qui boive plutôt qu’un Noir qui fasse la prière. » Soupir. « Ouais… Le racisme est très présent chez nous. Surtout, je viens d’une île : les îliens, c’est particulier. Ma mère ne voulait même pas que j’épouse un Tunisien d’un autre endroit : il fallait qu’il soit de Djerba, et si possible de la famille. Comme ça, on aurait fait des enfants consanguins, c’est merveilleux… »

    Que faire ? « J’ai dû pleurer, crier, menacer de mourir. Au bout de quatre ans de souffrance, ils ont au moins accepté de le rencontrer. Et quand ma mère l’a vu, il est entré dans son cœur. Elle a fini par s’excuser, en lui disant : « Tu sais, on ne savait pas, nous les Arabes, on est un peu racistes… » Mignonne comme tout, les larmes aux yeux. » Aujourd’hui, cette mère « avec un caractère bien trempé, très drôle avec son petit accent, qui avait le don d’asséner des vérités et des choses très intelligentes, malgré le fait qu’elle n’ait pas fait d’études », est devenue l’un des personnages joués par Samia Orosemane dans une série de sketches intitulée Aïcha vous dépanne. Le père, épicier retraité quasi octogénaire, contribue lui aussi à l’école du rire : « Il fait tout le temps des jeux de mots, il rebondit sur chaque phrase que vous prononcez, c’est un boute-en-train. »

    Les autres personnages qu’incarne Samia sont, pour l’essentiel, des femmes noires. Comment se fait-ce ? « Je suis passionnée par l’Afrique noire depuis petite. Ma meilleure amie est Malienne, j’ai été habituée à manger des plats africains à même le sol… Là, je suis en train de vivre mon rêve : une tournée en Afrique subsaharienne – Sénégal, Gabon, Cameroun, Côte d’Ivoire, Niger. » Samia imite l’accent de chacun de ces pays : ça les fait rire. « Un jour, mon papa m’a dit : « Je ne comprends pas, tu te moques d’eux et ils rigolent. » J’ai dit : « Papa, c’est ça que tu n’as pas saisi. Imagine un Chinois qui fait la nuance entre les accents du Maghreb, tu vas halluciner. Ben, c’est la même chose. En fait, ce n’est pas de la moquerie. Je les aime tellement, je m’y intéresse tellement que j’arrive à reproduire exactement leur façon de parler. »

    Faire rire ou se moquer : nuance. « Pour moi, c’est important de ne jamais blesser les gens. C’est pour ça que je n’adhérais pas aux caricatures de Charlie Hebdo. Ce n’est pas le fait que le Prophète soit représenté qui pose réellement problème : c’est le fait qu’il ait été dessiné dans des positions avilissantes. C’est ça, je pense, qui a choqué les gens et créé cet émoi. Après, je trouve les réactions disproportionnées, même avant les attentats : on ne va pas péter les plombs, sortir dans la rue, brûler des drapeaux. Le Prophète, que la paix soit sur lui, ne se serait jamais comporté de cette façon-là. » A propos du fondateur de l’islam, Samia nous livre un petit récit traditionnel : « C’est l’histoire d’un juif qui jetait des ordures devant la porte du Prophète tous les matins, parce qu’il pensait qu’il était un faux messie. Alors tous les matins, ben, le Prophète nettoyait tranquillement. Un jour où il n’a pas vu d’ordures, il est allé s’inquiéter de la santé de son voisin – et ce n’était ni sarcastique ni rien, il était sincère. »

    Ayant d’abord fait rire les siens – « ma famille, mes amis et ma communauté, à l’instar d’Elie Kakou ou de Gad Elmaleh, qui ont d’abord été soutenus par les leurs » –, Samia élargit son réseau. En 2010, elle crée son premier spectacle solo, Femme de couleurs, souvent repris. « A la dernière représentation, tout récemment, il y avait de tout : des Blancs, des Noirs, des Arabes, des Asiatiques. En plus, c’était dans le Marais, donc il y avait même des homosexuels, qui ont vu des femmes voilées faire la queue pour acheter des tickets et qui ne comprenaient pas ce que ça faisait là. Ils ont traversé la rue, ils ont acheté des tickets – et c’était eux qui rigolaient le plus fort dans la salle. »

    www.facebook.com/samia.orosemane

    #humour #voile #islam

  • Pour le Temps, on a traduit - et adapté aussi un peu - la fable des polygones, le projet de Vi Hart et Nicky Case sur la fabrique de la ségrégation, permettant en scène les travaux du prix Nobel Thomas Schelling sur la « fabrique » de la ségrégation spatiale.

    Ces travaux trouvent bien évidemment un écho fort avec les évènements de Ferguson. Mais ces mécanismes de ségrégation sont largement répandus ailleurs. On les retrouve en Suisse, en France et partout en Europe, notamment dans les grandes villes.

    Bien-sûr, c’est forcément simplicateur, d’autres facteurs rentrent en ligne de compte, le modèle de Schelling est aussi contesté. Mais nous trouvions que ça apportait quand même de la compréhension à ce sujet.

    http://www.letemps.ch/interactive/2014/polygones

  • Plateau de Millevaches : des manifestants enferment des gendarmes dans leur caserne - Le nouvel Observateur
    http://rue89.nouvelobs.com/zapnet/2014/11/10/plateau-millevaches-gendarmerie-cadenassee-255963

    Dans une vidéo témoignant de l’action, le groupe appelle à l’imiter.

    « Nous, assemblée populaire du plateau de Millevaches, appelons tous et chacun dans les jours qui viennent, à se rendre en masse devant les commissariats, gendarmeries et casernes, afin d’y bloquer par tous les moyens nécessaires, piquets, soudures, cadenas, murets, etc. la sortie des uniformes globalement inutiles, malfaisants et régulièrement assassins qui les peuplent. »

    http://www.dailymotion.com/video/x29seuw_le-plateau-de-millevaches-appelle-a-bloquer-les-gendarmeries_ne

  • Ça fait peur : une seule dose d’antidépresseur impacte le cerveau entier
    http://www.futura-sciences.com/magazines/sante/infos/actu/d/medecine-ca-fait-peur-seule-dose-antidepresseur-impacte-cerveau-ent

    Dans nos sociétés, rares sont ceux qui n’ont jamais eu recours à un antidépresseur…

    Ok, on est combien, ici à n’avoir jamais pris d’antidépresseurs, même pas une dose ?
    1. Ma pomme.

    • Désolé de ne pas pouvoir ajouté ma touche personnelle à ce cocktail fruité. Je serai plutôt tenté de vous répondre par une partie charnue de mon anatomie car ça fait dix ans que j’en prends + une autre cochonnerie appelé thymorégulateur. Diagnostiqué bipolaire par une homéopathe nutritionniste (ça vous la coupe, hein ?), elle m’a orienté vers un psychiatre qui « maniait bien les drogues ». Effectivement, la combinaison des deux molécules a sensiblement amélioré mon état bien que le seul remède vraiment efficace ait été de me soustraire du milieu du travail. (congé longue durée + mise à la retraite pour invalidité).
      L’article de Marie-Céline Jacquier tendrait à prouver que les effets du « médicament » sont quasi immédiats (quelques heures de temps de réponse) alors que les médecins prétendent qu’un anti-dépresseur ne commence à agir qu’au bout de deux semaines. Peut-être faut-il ajouter « à agir de façon bénéfique » car en ce qui me concerne, les effets sont assez rapides surtout les effets indésirables. Un anti-dépresseur utilisé seul n’était pour moi qu’un cataplasme sur une jambe de bois. Il a fallu au moins vingt ans d’errance thérapeutique avant que cette homéopathe me l’explique clairement, les autres médecins spécialistes ou non de la question se contentant d’expérimenter des molécules variées aux effets vraiment « indésirables » et n’ayant pour seul bienfait que de me permettre de traîner de rechute en rechute.
      Quant à me passer de traitement, je l’envisage toujours comme un but lointain à atteindre mais le psychiatre qui me suit ne me laisse guère d’illusion. Parfois, il s’autorise à baisser l’anti-dépresseur quand je lui dis que je suis en « surchauffe », la fameuse phase « maniaque » que connait fatalement toute personne atteinte de ce trouble. On est bien peu de chose.
      #pharmaco-dépendance

    • Thérapie de groupe ? Pourquoi pas, si l’on s’efforce de penser et de parler librement, cad de ne pas ânonner ce que nous souffle l’idéologie.
      Trouver le « bon » psy est chose difficile. Il se reconnait d’abord à sa réticence devant les antidépresseurs. Parler vaut mieux que bouffer des saloperies. Du moins les réduire à minima. Hermano je suis avec toi.

    • Bande de rigolos, #excellent !
      Ce n’est pas parce qu’on ne prend pas d’antidépresseur qu’on n’est pas nihiliste, déprimé et pessimiste sur l’épaisseur du mur à traverser. Dans les périodes où c’est trop lourd à porter, je vous recommande ces petits remèdes de sorcières :
      – Arrêter de travailler
      – Écouter
      – Apprendre à se mettre en colère sociale sans se faire de mal
      – Arrêter de lire le diplo
      – Reprendre les promenades en forêt
      – Boire Millepertuis, Eau de mer et Nigari, un trio de choc !

    • – Arrêter de travailler (ça c’est fait)
      – Écouter (oui et prendre son temps pour le faire)
      – Apprendre à se mettre en colère sociale sans se faire de mal (encore très difficile)
      – Arrêter de lire le diplo (argl ! j’ai rechuté ...)
      – Reprendre les promenades en forêt (ça c’est fait)
      – Boire Millepertuis, Eau de mer et Nigari, un trio de choc ! (hmmm ... ?)
      – jardiner (ça c’est fait).
      – lire les adversaires intelligents (pas faciles à trouver)

      Concernant les psys, il y en a de toute catégorie. L’homéopathe m’en avait conseillé deux : un pour les drogues et un autre pour « soigner l’âme » (c’était bien la 1ère fois que j’entendais un médecin dire ça ...). C’est ce que j’ai fait pendant un an mais ma chère mutuelle a objecté que le second était de trop donc plus de remboursement, déjà que c’était sur la base d’une consult’ généraliste. Moralité, l’assurance maladie et ses affidés préfèrent que l’on carbure aux drogues psycho-chimiques plutôt que nous suivions une psychothérapie. Étonnant, non ?

    • En fait, pour être remboursé par la sécu, il faut trouver un psychiatre (qui à le droit d’ordonner des drogues) qui soit aussi psy +chologue ou +analyste, vu qu’il est médecin et prescrit des médicaments il est remboursable (de bourse -> couille ou la vie -> de banquier). Tiens, va falloir parler de l’argent et du patriarcat maintenant.

    • En plus, si tu bénéficies de l’ALD (affection longue durée), tu peux consulter ton dealer assermenté et te fournir en produits sans « bourse délier ». Merci qui ?
      Ceci dit, les produits que je consomme sont quasiment tombés dans le domaine public vu que les molécules de « nouvelle génération » ne marchent pas avec moi. Et hop, DTC l’industrie pharmaceutique !...

    • Rôh, j’y crois pas : vous oubliez l’essentiel dans votre liste de remèdes positivants !

      – faire l’amour, des câlins, des sourires !

      Ça a aussi des effets sur le cerveau et ça rend le monde plus chouette à vivre :)

      #MakeLoveNotWar

    • Et il n’y a pas que le cerveau qui est immédiatement modifié : le système digestif l’est aussi, de même qu’une ribambelle d’autres fonctionnements corporels décrits dans les effets indésirables.

      En revanche, comme le note @sombre, les effets positifs, eux, ne se voient qu’au bout d’une à deux semaines.

      Quant à l’efficacité des anti-dépresseurs dans le cadre de la dépression (ou des états dépressifs en général), une phase dépressive se soigne en moyenne en six à neuf mois sans médicaments ; de l’ordre de trois mois avec un anti-dépresseur. Encore faut-il trouver la bonne molécule et la bonne posologie.

      Quant aux bipolaires, qui enchaînement au cours de leur vie plusieurs dépressions (et la plupart du temps des phases dites « expansives »), ils savent mieux que n’importe qui qu’on ne peut pas se sortir d’une phase dépressive par une pensée magique.

      (@sombre, on ne guérit jamais d’un trouble bipolaire. Quand on va mieux, on parle de rémission, pas de guérison. Les anti-dépresseurs et/ou thymorégulateurs sont pris à vie. Il est exceptionnel, et sous strict contrôle médical, après des décennies de traitement sans rechute, qu’on puisse arrêter la médication sans nouvelle rechute.)

    • @aude_v Disons que les effets indésirables sont ceux qui ne correspondent pas à ceux escomptés.

      En tant que patient, je suis ravi d’avoir diverses molécules pour soigner mes bobos. Toutefois, je ne peux que regretter les innombrables effets indésirables qui vont avec.

      Pour ce qui est des anti-dépresseurs dans le cadre du traitement de la dépression, ils ciblent tout au plus quelques cm3 du cerveau. Cependant, la molécule bombarde tout le corps, soit plus de dix mille fois plus que nécessaire. C’est comme vouloir éradiquer un moustique au napalm. Forcément, ça fait des dégâts ailleurs. Et des dégâts parfois contre-productifs.

      Comme tu le notes, certains anti-dépresseurs peuvent être utilisés pour baisser la libido pour soigner l’éjaculation précoce. Or, un dépressif voit déjà une baisse de sa libido. Qui plus est, un symptôme typique de la dépression est l’anhédonie, à savoir l’incapacité à ressentir du plaisir. En baissant encore la libido, on réduit d’autant une source potentielle de plaisir. Aggravant du coup la dépression.

      Je rêve de la médecine du futur qui saura cibler précisément les cellules auxquelles on souhaite s’adresser, et aucune autre. Que ce soit par la nanotechnologie ou par les manipulations génétiques.

    • C’est misère de construire des croyances de #mieux_être sur de telles technologies. Pas que je sois absolument contre les produits de synthèse quand les crises de dépression font trop souffrir, mais parce que les paramètres qui agissent sur le mieux-être sont complexes et que sur le long terme cela constitue un cheval de troie pour imposer de sacrés saloperies à toute la population.
      Je pense au film Un monde sans fou qui montre très bien la place croissante de la rationalité scientifique dans les problèmes psychiques en traitant les effets. Un coup d’hormone et ça repart, mais vers quoi ? vers quelle normalité ?

      Je reste persuadée, peut-être à tort, que le mal-être, la folie ou la dépression sont d’abord liés à nos modes de vies et à la destruction systématiques de l’humain dans tous nos rapports, et qu’il faudrait requestionner cela avant tout.
      #pilule_du_bonheur

    • Oui, ces dernières années, la plupart des personnes que j’ai observé avaient une vie de merde insupportable et ont logiquement fini par fondre une durite. Grâce aux anti-dépresseurs, ils ont toujours une vie de merde, mais ils peuvent la supporter et, surtout, très important, ils continuent d’aller chaque matin à leur boulot de merde.

      J’ai un ami, notamment, qui bosse dans une très grosse boiboite qui siège outre-Atlantique et dont le principal produit, selon moi, est d’expérimenter de nouvelles méthodes de management folles depuis au moins 2 décennies.
      Dans les joyeusetés, comme l’évaluation à 360° (en fait, la version corporate du Maillon faible, sauf que là, tu joues ton job et gagne-pain tout les jours), il y a eu aussi la politique de la chaise vide. Quand un gars était éliminé après les évaluations, ils laissaient sa chaise vide sans explications pour l’édification des autres de l’open space. Mais c’est seulement après avoir formé les Irlandais qui, dumping social oblige, devaient remplacer l’intégralité de son service, que mon pote a craqué.

      Depuis, comme il me l’a dit lui-même, il bosse toujours dans une boite remplie de connards et d’enfoirés, mais maintenant, il s’en contrefout !

    • Dans cette conversation certains admettent que bi-polaires, dépressifs et autres subissent aussi un dérèglement de la

      chimie

      du cerveau. Les médecines proposées sont encore et toujours grossières et leurs effets indésirables incontestables. J’ai eu plusieurs parents frappés par ces troubles. Sans la chimie de la pharmacie actuelle ils auraient été dans de plus grandes souffrances. Certains se sont suicidés, je pense d’ailleurs qu’ils ont simplement usé de leur juste droit à en finir, mais j’ai bien cru voir aussi que la lucidité extrême qui les dominait était effroyable. Excessive. Ils n’eurent pas droit à l’oubli bienheureux qui chaque jour nous aide.

    • Tu as raison, @paulo, il y a aussi ceux qui sont les patients cibles de ces molécules, ça, on ne va pas le nier, des gens qui sauvent leur peau.
      Ce que l’on met en doute, c’est la généralisation de ce type de prise en charge pour permettre à des tas de gens de supporter un système social insupportable autrement et de continuer à y contribuer.

      Après, c’est l’œuf et la poule : est-ce que parmi les gens qui ont la chimie du cerveau à l’envers, il y en a qui n’étaient pas du tout prédisposés mais dont les conditions de vie ont fini par démolir l’organisme ?

      En fait, si tu préfères, je pense qu’on peut appliquer aussi étudier la dépression comme un fait social et pas seulement comme une pathologie individuelle. Exactement comme le suicide qui, tout geste intime qu’il a l’air d’être, n’en est pas moins un fait social massif qui s’amplifie selon le contexte extérieur.

      Par exemple, la prévalence deux fois plus importante de la dépression chez les femmes que chez les hommes est-elle seulement organique ou n’est-elle pas corrélée au fait que les femmes sont plus dominées et ont donc plus facilement la détresse de ne pas contrôler leur destin ?

      http://www.stresshumain.ca/chaire-de-recherche-irsc-sur-la-sante-mentale-des-hommes-et-des-femmes/chercheurs-cliniciens-et-medecins/depression-les-femmes-toujours-plus-a-risque.html

      Est-ce que certaines maladies psychiques ne sont pas plutôt des réponses adaptatives à un environnement malsain ou déréglé ?

    • Tu as raison Agnès Maillard : effectivement certains sont à ce point opprimés qu’ils peuvent « s’adapter » (et même en venir à se retourner contre eux-mêmes.) Dans notre échange de points de vues, disons qu’ici on change de « catégorie » : tentant d’analyser les effets pervers d’un environnement social
      « malsain ou déréglé » -( hormis l’utopie, où se trouverait une société saine et réglée ? )-, tentant donc d’analyser les effets nocifs de notre société, on doit alors trouver la force de se méfier et tenir la bride courte à notre idéologie qui immanquablement va se charger de tout expliquer. Difficile.

    • Je connais une famille où près de cinq personnes se sont suicidées en moins de deux ans. On a remarqué, avec ceux qui arrivent à en parler, que chacune s’était au fur et à mesure des années retrouvée isolée et avait en commun avec les autres de ne jamais dire son ressenti ou sa colère, sauf à en rendre les autres responsables.
      Une colère de désespoir non dit, se nourrissant d’elle même mais incompréhensible pour l’entourage, qui les a rongé sans que personne ne puisse rien faire.
      Cette colère qui n’a pas trouvé de point d’évacuation autrement que meurtrier, parce que le suicide est aussi un meurtre contre soi-même et l’expression violente et à la face du monde de sa croyance dans son libre arbitre solitaire. Sauf que le premier a franchir le pas a entrainé tout les autres à sa suite, preuve qu’il y a avait des liens, névrosés, mais des liens, donc des dépendances. On parle toujours d’individu, d’indépendance, de capacité à être seul, de cibler trois neurones ici, deux hormones là, et contre le monde entier, de lucidité, alors qu’il est sain que la plupart des gens souffrent dans ce monde de merde et le disent pour se reconnaitre entre eux, pour créer des interdépendances nécessaires au soutien de chacun.

    • je suis d’accord avec beaucoup de ce qui a été dit ci dessus, les anti dépresseurs servent beaucoup à « nous » faire supporter notre monde actuel.
      Cependant, en cas de dépression, ils ont pour objet d’enrayer le cycle mortifère dont le « canapé/lit » n’est que le précurseur.
      Le problème pour moi des anti dépresseurs et autres anxiolytiques est qu’ils sont prescrits, en France, comme une fin en soi alors que ce ne sont que des « dolipranes » qui permettent d’apaiser la douleur pour mieux la traiter.
      je m’explique : quand la dépression est trop ancrée, il faut dans un premier lieu apaiser cette douleur psychique afin d’éviter ce passage à l’acte qu’est le suicide.
      Mais ce n’est que le premier acte d’une pièce fort longue où le « patient/malade/personne » (choisissez le mot qui vous convient) devra être soutenu par d’autre « thérapie ». La psychanalyse en est une... mais pas la seule.
      Je ne parle pas ici des personnes souffrant de syndrome bipolaire qui nécessite une prise en charge très particulière et surtout très individualisée.

    • @touti :

      Je reste persuadée, peut-être à tort, que le mal-être, la folie ou la dépression sont d’abord liés à nos modes de vies et à la destruction systématiques de l’humain dans tous nos rapports, et qu’il faudrait requestionner cela avant tout.

      D’après ce que j’ai retenu concernant la bipolarité (dans toutes ses formes) :

      – la population générale compte 1 % de bipolaires ;
      – seuls 10 % des individus prédisposés génétiquement (antécédents familiaux) seraient bipolaires.

      Il en résulte que la bipolarité n’est pas une simple maladie génétique, mais bel et bien une maladie liée à l’environnement. Cependant, une fois déclaré, le trouble se soigne à vie, avec anti-dépresseurs et/ou thymorégulateurs. Des troubles connexes peuvent aussi accompagner le trouble bipolaire qu’il convient aussi de soigner.

      Les médicaments sont une chose, indispensable, mais ont des effets moindres lorsque non accompagnés sur le plan psychologique, recommandé, qu’il soit individuel, en groupe, ou familial. Cela montre bien la complexité de ce type de maladie, évoqué par d’autres intervenants.

      Enfin, notons qu’il faut en moyenne 8 ans et 3 médecins pour diagnostiquer un trouble bipolaire. Or, ce diagnostic devrait être envisagé dès la seconde dépression nerveuse, quel que soit l’intervalle de temps la séparant de la première (les dépressions nerveuses sont habituellement les phases les plus communes du trouble bipolaire).

      #santé-trouble_bipolaire

    • @aude_v remarque :

      Ok pour les traitement temporaires avec des effets secondaires. Mais une libido qui se traîne à cause d’un traitement à vie, c’est une raison en soi de déprimer. Et là c’est le monde médical qui n’est pas équipé pour comprendre l’objection.

      Souffrant moi-même de bipolarité (il paraît que ce n’est pas une maladie honteuse, alors j’en parle, pour vérifier si c’est vrai), je suis sous (divers) anti-dépresseurs depuis quelque douze ans, avec l’essentiel des effets secondaires décrits dans les notices de cette famille de médicaments.

      Concernant la sexualité, un effet (très) indésirable des anti-dépresseurs est l’anorgasmie. On pourrait croire qu’il s’agit avant tout d’un problème d’ego, de virilité. En fait, non. Mon principal problème a été de réagir à ça :

      Je ne te plais pas ? Tu ne m’aimes pas ?

      vécu avec mes deux amoureuses de cette période, sans aucun lien entre elles. Bref, un anti-dépresseur a un impact social, ou tout du moins amoureux. Et pas forcément positif. (Sauf, éventuellement, pour les éjaculateurs précoces, comme abordé précédemment.)

      Oui, il y a de quoi déprimer.

      #santé-anti_dépresseurs #sexualité #amour

    • @aude_v « le monde médical » auréolé de l’autorité de sa science se fait aussi le relais des laboratoires de chimie, qui ont fait interdire des tas de remèdes naturels (dont le millepertuis qui marche super bien) et se font beaucoup d’argent à caser leurs merdes. Après un accident de voiture, visite chez le médecin qui m’écrase les côtes de tout son poids pour voir quel effet ça me fait : c’est con je me mets à chialer tellement j’ai mal, et lui, logique scientifique à l’appui : « vous pleurez, vous êtes donc déprimée, voila une ordonnance de prozac ».
      Je refuse catégoriquement, réclame une radio sur laquelle on voit bien la côte fêlée…

    • – la population générale compte 1 % de bipolaires ;
      – seuls 10 % des individus prédisposés génétiquement (antécédents familiaux) seraient bipolaires.

      Il en résulte que la bipolarité n’est pas une simple maladie génétique, mais bel et bien une maladie liée à l’environnement. Cependant, une fois déclaré, le trouble se soigne à vie, avec anti-dépresseurs et/ou thymorégulateurs. Des troubles connexes peuvent aussi accompagner le trouble bipolaire qu’il convient aussi de soigner.

      Le facteur hérédité est reconnu dans l’apparition du trouble. D’autant que je me souvienne, mon père et ma grand-mère paternelle avaient des comportements typiques de ce trouble : épisodes thymiques, hyper-réactivité émotionnelle. Mais cela ne fait pas de leur descendance des bipolaires à coup sûr. Les facteurs socio-environnementaux déterminent l’apparition du trouble et son évolution la vie durant. L’apparition du trouble est favorisée par l’ambiance familiale (pour faire court). Tout ce qui concourt à augmenter le mauvais stress (car il y a aussi du stress positif), injonctions absurdes, humiliations à répétitions, surcharge mentale qu’elle soit professionnelle ou autre, contribue à faire flamber la maladie.

      Concernant les antidépresseurs, tous n’agissent pas de la même façon. C’est pourquoi une personne va mieux répondre à une molécule qu’à une autre. Le Prozac fait partie de la catégorie des inhibiteurs sélectifs de recapture de la sérotonine.
      Si on considère le cerveau comme une usine chimique, les neurones communiquent entre eux grâce à des médiateurs chimiques dont les principaux, ceux qui jouent sur le mental et l’humeur, sont la sérotonine, la noradrénaline et la dopamine. une molécule déterminée va jouer sur l’un d’entre eux, parfois les deux, plus rarement les trois mais malheureusement c’est mon cas, j’ai besoin d’une molécule qui influe sur les trois médiateurs. Cette molécule est appelée tricyclique et c’est un vieux produit utilisé depuis des décennies. Son emploi n’est pas sans danger. Le principal est d’induire un virage « maniaque », une phase haute : désinhibition sociale complète, sentiment de toute puissance, agressivité ... On est « perché », oscillant du délire paranoïaque et de la colère la plus noire à un immense sentiment d’empathie envers ses congénères que l’on voudra « sauver » et dorloter même contre leurs grés, tout cela sur un fond d’agitation en pure perte car, surfant sur les idées et les concepts à la vitesse de la lumière, on s’éparpille en mille tâches et en myriades de projets fous. Physiquement, les effets de la dépression (hypersomnie, fatigue continuelle, perte d’appétit ...) sont gommés en une semaine. On a des ressorts dans les guibolles, un appétit d’ogre, et l’impression d’une force physique surmultipliée (impression de pouvoir traverser un mur ou d’arrêter un bus lancé en pleine vitesse, prise de risque inconsidérée surtout au volant ...). Un truc de ouf, une vraie cochonnerie maintenant que j’ai compris ce qui se jouait là-dedans.
      La prise d’un thymorégulateur (le plus commun étant le lithium) est censé temporisé tout ça.
      Suite à un ultime « burn out » le psy m’a prescrit d’autres antidépresseurs ainsi qu’un neuroleptique de « nouvelle génération », qui ne me convenaient pas (manque de pêche, anhédonie), j’ai fini par le convaincre de me redonner ce produit « miracle » lui faisant la « preuve par wikipédia » qu’il manquait une capacité aux molécules qu’il me prescrivait, celle de stimuler la production de dopamine, la médiateur chimique du plaisir et de la récompense. J’ai bien vu qu’il avait l’air interdit par ma connaissance de sa pharmacopée. Je lui ai dit que je m’étais documenté sur le sujet.

    • Je reste persuadée, peut-être à tort, que le mal-être, la folie ou la dépression sont d’abord liés à nos modes de vies et à la destruction systématiques de l’humain dans tous nos rapports, et qu’il faudrait requestionner cela avant tout.

      C’est en effet la thérapie par le bien-vivre et quand on souffre de ce genre de trouble, il faut s’entourer de gens bienveillants et fuir les relations toxiques. En général, les agressions de la vie relationnelle quotidienne peuvent produire des effets dévastateurs, tout dépend de la capacité de résilience de chaque personne. Cette capacité de résilience est conditionnée par le vécu de chacun.

      Oui, ces dernières années, la plupart des personnes que j’ai observé avaient une vie de merde insupportable et ont logiquement fini par fondre une durite. Grâce aux anti-dépresseurs, ils ont toujours une vie de merde, mais ils peuvent la supporter et, surtout, très important, ils continuent d’aller chaque matin à leur boulot de merde.

      .
      De façon générale (bien qu’il y eût et ait encore quelques rares exceptions), les psychiatres sont les chiens de garde de la société tout comme l’étaient les curés dans les siècles précédents.

      Par contre, quand tu dis « il est sain que la plupart des gens souffrent », là j’ai du mal à accepter. C’est une maladie, bordel, qui fait souffrir salement, les malades et leur entourage. On a pas le droit de laisser des gens souffrir comme ça. On ne parle pas de coup de blues, c’est une maladie mortelle même, quand on en arrive à la conclusion que la mort est juste la seule solution pour ne plus souffrir (et pas un meurtre contre soi même ni un moyen d’expression).

      Attention, ne disons pas que les dépressifs ont le monopole de la souffrance. Mais ils n’ont pas les moyens de sortir de cette souffrance par eux-mêmes. C’est ce que m’a révélé l’homéopathe que j’ai consulté il y a huit ans. Elle ne m’a laissé aucune illusion à ce sujet, j’avais besoin des « drogues » pour me remettre en selle. Malgré tout, il faut bien avoir à l’esprit que ces médicaments ne sont qu’une béquille pour stabiliser les variations de l’humeur et que vivre avec un trouble bipolaire est un « art » difficile mais on apprend de ses erreurs surtout si on est bien entouré.
      C’est vrai qu’il faut rappeler que le principal danger qu’encourt une personne dépressive, ce sont les idées suicidaires, violence contre soi-même mais qui peut également au préalable se déchaîner contre ses proches.

    • Ouh ben, @nicod_ tu veux qu’on fight ;-)
      merci @sombre qui a bien résumé ce que je voulais dire.
      Je maintiens que le millepertuis marche très bien et je n’ai jamais parlé d’automédication, j’ai parlé de remèdes naturels, la nuance est juste énorme, parce que cet argument sert à chaque fois à discréditer ceux qui voudraient se soigner autrement, avec des plantes par exemple, en les traitant de façon non dite d’inconséquents et d’irresponsables éminemment criminels. (Ce que je ne suis pas.) L’argument de la dangerosité a permis également de faire interdire la consoude ou la propolis libres comme la transmission de leurs usages par écrit sur les lieux de vente, comme si les gens étaient des imbéciles et que la santé était un domaine réservé, une chasse gardée.
      Je n’ai pas dit non plus qu’il ne faut pas et de fins connaisseurs, il y a de très bons phytothérapeutes pour se soigner avec des remèdes naturels dangereux sans s’empoisonner, très peu, parce que le lobbying de la pharmacie a fait fermer les herboristeries, supprimer le diplôme (en 41) et qu’il fallait aller jusqu’en en hollande étudier la phyto quand j’ai eu envie de cultiver des plantes médicinales.
      C’est un véritable débat de société à avoir sur la perte de notre autonomie et particulièrement dans le domaine de la santé.
      D’autre part, merci de ne pas tordre mon propos, il y a un misunderstanding car, j’ai écrit

      il est sain que la plupart des gens souffrent dans ce monde de merde

      parce que la souffrance qui saisit les gens qui dépriment existe par rapport à la chape de la normalité avec des standards de bonheur qui nous sont assénés tout les jours encadrés de publicité, pur déni de la réalité de la souffrance métaphysique ou morale. Ma position est de considérer les gens qui souffrent comme des personnes plus saines que tous ceux qui acceptent sans broncher parce qu’ils sont bien souvent les seuls capables de m’apprendre la perception fine du monde, ça ne veut pas dire qu’il faut les laisser dans leur souffrance, ou la solitude, ça veut dire au contraire que la société devrait y être attentive au lieu de les cachetonner pour qu’ils se taisent.

    • @aude_v, j’entends bien que conseiller à quelqu’un qui a besoin d’aide psychique ou psychiatrique de manger des graines de sésame peut-être non seulement inutile mais surtout exaspérant. J’espère ne pas être dans ce discours !

      Je ne me prononce pas sur l’aspect saisonnier, juste, je connais des personnes que le millepertuis a bien aidé à sortir de l’ornière de la dépression. Et pour info, il y a différents types de préparation du millepertuis, l’huile, déconseillée au soleil mais très bien pour calmer les brûlures, en cachet ou en solutions buvables en france tant que la vente est encadrée par un labo. Dans tous les cas, mieux vaut un bon phytothérapeute pour s’assurer de soins de qualité sous sa prescription médicale.
      Évidemment, rien n’est remboursé et c’est cher.

      Concernant le discours dénué d’empathie des médecines douces, je suppose que ce n’est pas tellement l’empathie ou la bienveillance qui caractérisent les milieux militants. Et la médecine/ la société en général manque d’empathie pour privilégier l’aspect technique, moins éprouvant émotivement.

      Mais je ne tiens pas à faire de prosélytisme, juste à ouvrir des portes, la #solution_miracle n’existe pas. Je penche plutôt vers des synergies, que tu nommes « éventail de solutions » qui sont à rechercher pour chaque personne.
      Les plantes sont encore dans des espaces non totalement décryptés scientifiquement, cela ne veut pas dire qu’on penche vers l’irrationnel mais qu’il reste des inconnus. Les études scientifiques ont de fait des limites d’expérimentations en isolant certaines molécules actives et ne peuvent considérer actuellement l’ensemble des facteurs en jeu. Par exemple pour résumer ces limites, le foie reste un parfait inconnu pour la science, on ignore encore comment il fonctionne, l’ensemble de ce qu’il filtre, sur quoi il influe etc.

    • Dis @monolecte. Il est super pourri cet article de futura sciences. Cf intervention de @nicod_ Euh oui, le scoop du siècle. Les antidépresseurs modifient le fonctionnement du cerveau. D’ailleurs, c’est ce qu’on leur demande ! #arf Et merci @sombre pour sa participation. Un peu ras-le-bol des conneries sur les bipolaires, dépressifs etc. Un peu comme si on disait soignes ta fracture ouverte avec de la camomille. Vous avez déjà côtoyé des personnes atteintes de ces maladies ? On dirait pas, parce que conseiller des tisanes à un dépressif, un vrai, pas un déprimé, burnouté etc. c’est aussi crétin que de laisser quelqu’un conduire après un binge drinking. #bah

    • Révolution de 1789, Esquirol pourtant partisan de l’ordre reste ambigu sur les effets d’une transformation radicale de l’existence collective, une intensification de la présence et du collectif, de la politisation, de la possibilité de décider au lieu de subir, sur la souffrance psychique :

      « le fanatisme politique et les maux qu’il a entraînés après lui ont fait éclater quelques folies ; mais tous les médecins ont observé que, pendant qu’ils s’appesantissaient sur notre pa- trie avec plus de fureur, il y avait moins de maux de nerfs et moins de folies »

      http://www.biusante.parisdescartes.fr/ishm/vesalius/VESx1997x03x02x067x072.pdf
      J’ai pas eu le temps de trouver d’autres références mais de vagues souvenirs d’études d’histoire me font t dire que la prévalence des troubles mentaux diminuent lors d’épisodes révolutionnaires ; idem pour l’immédiat, dans divers mouvements de luttes, des "gens à problèmes" ont trouvés à aller mieux, ais-je constaté, quoi que l’on sache par ailleurs sur le degré d’indifférence ou la dureté des rapports de forces en "milieu militant".

      Par ailleurs, un type comme #Jean_Oury à toujours pris soin de distinguer "aliénation sociale" et "aliénation mentale" à signifier que cette dernière n’est pas réductible à la première :

      ‘Depuis 1948, au moment de la condamnation de la psychanalyse par le jdanovisme, j’ai insisté sur la distinction entre “aliénation sociale” et “aliénation psychopathologique”. Prise de position fondamentale, d’autant plus qu’une vingtaine d’années plus tard les « antipsychiatres » considérèrent les maladies mentales comme simples effets des problèmes de société : thèse qui constitue l’un des facteurs de la confusion actuelle entre resocialisation et soins. Il est nécessaire de proposer quelques jalons pour lutter contre un processus de “déspécification” du fait psychiatrique. En effet, sur la base d’une idéologie médicale rudimentaire, cette attitude conduit à une hyperségrégation sous le couvert d’une technique moderniste [...]. Le mot “aliénation”, d’origine latine, apparaît dans plusieurs domaines : juridique, métaphysique, religieux, esthétique. Mais nous nous appuyons surtout sur les expressions germaniques, celles reprises par Hegel, puis Marx. L’étude des processus, des contextes sociaux qui sont en jeu dans cette sorte de “sémiose”, est d’autant plus importante que l’analyse de l’aliénation sociale est la base même de toute analyse institutionnelle’.
      http://ouvrir.le.cinema.free.fr/pages/reperes/prisnot/JO0708/JO_070919.pdf

      A la clinique de La borde, non seulement les psychotropes mais y compris des électrochocs (pas n’importe lesquels, pas n’importe comment) ont toujours été utilisé, selon les cas, dans une relation thérapeutique.

      Oury avait coutume de dire que la médecine était une branche de la psychiatrie...

      Cela pour dire que la souffrance psychique a à être prise en compte, quitte à laisser de côté certains interdits idéologiques (sur l’allopathie comme sur d’autres techniques). La dépression, ou d’autres troubles, sont eux aussi des tempêtes et des ouragans chimiques et neuronaux. Qui ne s’est pas retrouvé par exemple à appeler sos médecins pour qu’une stupide (mais nécessaire) injection de valium soit administrée, ou pour faire face, aider, dans tout autre situation atroce pourrait y penser à deux fois.

      La pharmacopée est souvent plus aidante et moins brutale que le quotidien, la famille, le travail , le chômage, etc.

      #folie #psychose #mélancolie

  • Visionscarto.net teste la distribution téléchargement par l’intermédiaire du site « gumroad ».

    Nous avons mis en ligne le catalogue de l’exposition d’esquisses cartographiques « Frontières, migrants et réfugiés » présentée au Mans en 2007 dans le cadre des Carrefours de la pensée.

    D’ailleurs, la couverture et la maquette avaient été mis en musique (avec grand talent) par @odilon ici présente...

    Nous testons plusieurs formules de distribution de fichiers pdf (ou autre) de cartes, d’ebooks, de petits atlas ou de ressources pédagogiques, qu’elles soient téléchargeables gratuitement ou pour une somme modique.

    Notre petite « épicerie » est maintenant accessible via le menu de visionscarto.net en cliquant sur « vente & téléchargement ». Vous arriverez sur cette page :

    –-> https://gumroad.com/visionscarto

    Nous nous sommes dit que vous auriez peut être envie de tester le système. Dans ce cas de figure, le prix est libre, ce qui veut dire que le fichier est téléchargeable gratuitement, à moins que l’utilisateur décide que le fichier vaut bien 1 ou deux euros, auquel cas c’est lui qui indique le prix d’achat (mais pour vous, cher·e·s béta-testrices·eurs, aucune obligation de payer bien entendu).

    Nous testons la maniabilité du système, on affinera au fur et à mesure de vos retours.

    https://dl.dropbox.com/s/7olkhqkgfv09dim/migrants_couv.png

    #visionscarto #cartographie

  • Au #Québec, la défaite d’une laïcité dogmatique
    http://blogs.mediapart.fr/blog/jean-bauberot/080414/au-quebec-la-defaite-d-une-laicite-dogmatique

    Le verdict est sans appel, le #Parti_Québécois, et sa répressive #Charte de la laïcité, ont subi une très nette défaite aux élections législatives québécoises. Cette charte était l’exemple type d’une laïcité #dogmatique et à géométrie variable. Pauline Marois a tiré les conséquences de ce résultat et se retire de la tête du PQ. C’est une victoire de la société civile de la Belle Province et l’échec d’un repli #identitaire du courant souverainiste, dérivant d’un nationalisme civique à un #nationalisme_ethnicisé.

    #excellente_nouvelle #islamophobie

    • Lettre d’un ancien péquiste « je n’ai pas quitté le PQ, c’est le PQ qui m’a quitté »
      http://quebec.huffingtonpost.ca/simon-delorme/lettre-ancien-pequiste_b_5113932.html
      par Simon Delorme

      René Levesque :
      « Pour moi, tout parti politique n’est au fond qu’un mal nécessaire, un de ces instruments dont une société démocratique a besoin lorsque vient le moment de déléguer à des élus la responsabilité de ses intérêts collectifs. Mais les partis appelés à durer vieillissent généralement assez mal. Ils ont tendance à se transformer en églises laïques, hors desquelles point de salut, et peuvent se montrer franchement insupportables. À la longue, les idées se sclérosent, et c’est l’opportunisme politicien qui les remplace. Tout parti naissant devrait à mon avis inscrire dans ses statuts une clause prévoyant qu’il disparaîtra au bout d’un certain temps. Une génération ? Guère davantage, ou sinon, peu importe les chirurgies plastiques qui prétendent lui refaire une beauté, ce ne sera plus un jour qu’une vieillerie encombrant le paysage politique et empêchant l’avenir de percer. »

  • Annexion de la Crimée et frontières maritimes
    (essai de synthèse perso)

    Quelles sont les conséquences de l’annexion de la #Crimée sur les frontières maritimes ?
    A priori, la région annexée correspond au territoire de l’ancienne République autonome de Crimée et de la municipalité de Sébastopol. La nouvelle frontière terrestre passerait donc à l’extrémité nord de l’isthme de Perekop puis suivrait la côte sud du Syvach, vers l’ouest-sud-ouest et rejoindrait la mer d’Azov environ au milieu de la flèche d’Arabat (cf. carte ci-dessous, les limites de la RA de Crimée sur Google Maps)

    Dans Wikipédia, l’Ukraine, avant le 11 mars 2014, possédait 2782 km de côtes. La perte de la Crimée devrait l’amputer d’une bonne moitié de cette longueur (WP anglais indique une longueur totale des frontières de la presqu’île de 2500 km)

    • Voyons les conséquences sur les espaces maritimes.
    Partons de la carte publiée par Juan Luis Suárez de Vivero dans Eaux territoriales en Méditerranée et en Mer Noire, rapport pour le Parlement européen de 2010, http://www.europarl.europa.eu/RegData/etudes/etudes/join/2009/431602/IPOL-PECH_ET(2009)431602_FR.pdf sur laquelle, j’ai tracé approximativement en rouge une probable frontière maritime en tenant compte des règles de délimitation.
    Passons rapidement sur la frontière maritime avec la Roumanie dont le contentieux a été presque entièrement réglé par un arrêt de la Cour internationale de justice de février 2009 http://fr.wikipedia.org/wiki/Litiges_territoriaux_roumano-ukrainiens#Détails_du_règlement_du_litige.



    On constate, en tout premier lieu, que deux zones ayant le statut d’eaux intérieures deviennent des espaces à partager entre les pays riverains. À l’ouest, la baie de #Karkinit (on trouve aussi l’appellation baie de #Djarilgach) ne devrait pas poser trop de problème. À l’est, le #Syvach, ou #Mer_Putride, dans le découpage actuel, intégralement attribué à l’Ukraine (oblast de Kherson). Ce qui pourrait poser problème, même si la description qu’en fait Wikipédia n’est que modérément attrayante :
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Syvach

    Le Syvach mesure 200 km de long sur 35 km de large pour une superficie de 2 560 km2. Il a une très faible profondeur — sa profondeur maximale est de 3 mètres, avec une moyenne variant entre 50 centimètres et un mètre — ce qui entraîne un échauffement important de ses eaux en été, provoquant ainsi une odeur particulière qui lui a valu son nom de « mer Putride ». Cet échauffement s’accompagne d’une forte évaporation qui rend ses eaux extrêmement salées. Le fond est recouvert d’une couche de vase épaisse de cinq mètres.

    Pour l’histoire, rappelons que le Syvach a été franchi par des offensives militaires par l’armée rouge pendant la guerre civile et a permis l’arrivée de renforts pendant l’offensive de novembre 1943.

    • L’Ukraine perd le contrôle de sa rive du détroit de #Kertch, étroit goulet d’accès à la mer d’#Azov. Se règle ainsi, définitivement (?) le contentieux sur le détroit de Kertch : l’Ukraine avait porté unilatéralement sa frontière en incluant le canal le plus profond, forçant ainsi la Russie à régler des droits de passage…

    Russie et Ukraine évoqueront leur frontière en mer d’Azov | International | RIA Novosti
    http://fr.ria.ru/world/20131022/199617680.html (octobre 2013)

    Après la chute de l’URSS en 1991, l’Ukraine a unilatéralement établi sa frontière maritime dans le détroit de Kertch (qui relie la mer d’Azov à la mer Noire), s’appropriant la partie navigable du détroit. Suite à cette démarche de Kiev, tous les navires russes entrant ou sortant de la mer d’Azov devaient payer des droits de passage. Signé en 2003, l’accord russo-ukrainien sur l’exploitation commune de la mer d’Azov et du détroit frontalier de Kertch considère ces espaces maritimes comme des eaux intérieures communes à la Russie et à l’Ukraine. En juillet 2012, les deux pays ont adopté une déclaration sur le partage des espaces maritimes dans ce secteur contesté.
    Cependant, le problème de la frontière russo-ukrainienne dans le détroit de Kertch n’a toujours pas été réglé de façon définitive.


    Sur la carte ci-dessus, on trouve, en bleu l’ancienne frontière, en rouge, la proposition russe. Hachuré, reliant les deux rives, le projet de pont proposé par la Russie à l’Ukraine en juin 2013.

    Zurabov : Russia to give Ukraine proposal for construction of bridge across Kerch Strait
    https://www.kyivpost.com/content/ukraine/zurabov-russia-to-give-ukraine-proposal-for-construction-of-bridge-across-

    Russia will in the next few days give Ukraine a detailed proposal regarding the construction of a bridge across the Kerch Strait, Russian Ambassador to Ukraine Mikhail Zurabov has said.

    Une présentation (2011) du projet de pont sur le détroit https://www.youtube.com/watch?v=465ziRXKQnQ

    [ru]

    • L’Ukraine perd aussi le contrôle du gisement gazier situé juste au nord de la péninsule de Kertch.


    Sur le site http://ukrainian-energy.com/en/oil_gas_map avec le détail de l’ensemble des licences. Et un zoom sur les champs sur la presqu’île et au nord de Kertch.

    Par exemple, North Kerchenskoye-North Bulganakskoye, le quadrilatère irrégulier situé au nord-est

    In the first quarter of 2007, Shelton Petroleum acquired a 50% interest in the North Kerchenskoye field. The remaining 50% is owned by Chornomornaftogaz. The concession is valid until 2014.

    The block is located approximately 20 km off the coast of Crimean Peninsula in the southern portion of the Azov Sea shelf with water depths of 12 meters.

    North Kerchenskoye concession contains a geological structure indicating a potentially commercial gas deposit. It was located with 2D reflection seismic data in 1970 and was discovered by three wells in 1976 at 1,300 meters. Wells tested at rates up to 70 thousand cubic meters per day, or 400 boe per day, from Miocene age reservoirs. North Bulganakskoye has a daily production of 3,500 barrels of oil equivalent and a cumulative production of seven million barrels from sediments of the same age.

    • Enfin, en mer Noire, l’Ukraine perd l’ensemble des zones de prospection en eau profonde qu’elle avait mises en adjudication #Skifska, #Foroska, #Prikertchinskaya, #Tavriya — soit, en bon français : Scythe, Foros (ville à la pointe sud de la Crimée), parages de Kertch, Tauride.


    Carte issue du rapport présentant les données de prospection sismique pour les explorations menées par Naftogaz Ukraine en 2005, http://blacksea-seismic.com/Ukraine_2d_seismic_brochure_Nov_2012.pdf
    Les traits rouges représentent les profils sismiques réalisés.

    Pour mémoire, ExxonMobil avait rappelé tout récemment qu’il était le bénéficiaire du permis sur Skifska… http://seenthis.net/messages/234467

  • Where is the problem??
    Ah! Les statistiques...

    On s’est bien creusé la tête ces jours-ci, Sophie Malka de Vivre Ensemble (www.asile.ch), moi et @reka pour avoir les statistiques européennes de l’asile 2012 concernant!!

    Mais pour la Suisse, c’était pas gagné (et ce ne l’est pas encore)...

    Voici les chiffres d’Eurostat concernant la Suisse:

    Décisions totales prises: 16’650
    Décisions positives: 4’280
    Statut de réfugié: 2’455
    Protection subsidiaire: 505
    Permis humanitaire: 1’315
    Source: http://epp.eurostat.ec.europa.eu/cache/ITY_OFFPUB/KS-QA-13-005/EN/KS-QA-13-005-EN.PDF
    Tableau 9, p.11

    Et voici les chiffres publiés par l’ODM (Office des migrations, Suisse) au 31.12.2012:

    Décisions totales prises: 28’631
    Décisions positives: 2’507
    Protection subsidiaire: 1’526
    Source: https://www.bfm.admin.ch/content/dam/data/migration/statistik/asylstatistik/jahr/2012/stat-jahr-2012-f.pdf
    (p.13)

    Une légère différence, sans trop de valeurs...

    J’ai écrit à Eurostat, qui m’a répondu:
    “The data presented in the Eurostat publication on asylum applications have been provided to Eurostat directly by the Federal Office for Migration in Switzerland.
    However, there can be several reasons why there are differences between the data you have found on the Eurostat website and on the BFM website, e.g. the BFM data use a different national methodology (compared to a “European” methodology) or technical reasons (e.g. data accuracy due to different time of data extraction).

    If you wish to make comparisons with EU countries, we advise you to use Eurostat data which are harmonised across EU and EFTA counties on the basis of the Migration Statistics Regulation.
    About the differences, we are sorry, but we cannot explain them – as said, our data come from the Swiss authorities. Thus, in order to clarify this, we regret, but you have to contact the Swiss authorities directly.”

    AHA!

    Comme dit Sophie: une belle enquête en perspective pour savoir combien ont été ces maudites décisions positives! (plutôt "maudites décisions négatives, à vrai dire!)

    #statistiques #asile #cherche_l'erreur #différence #incongruence #ODM #Eurostat #réfugiés #Suisse

    • Deux remarques :
      • le chiffre de 28631 ne correspond pas au nombre de décisions totales prises. Il s’agit du nombre de nouvelles demandes d’asile en 2012. Les cas réglés en première instance sont dans le groupe de colonnes suivant, le total des cas réglés est de 24941
      • une partie de la différence ne pourrait-elle pas s’expliquer par le traitement des NEM ? J’ai l’impression que les statistiques d’Eurostat ne prenne pas en compte cette catégorie de décision. Du coup, pour l’ODM (BFM) c’est l’une des façons de « régler le cas » et pour Eurostat, il n’y aurait pas de décision puisque le dossier n’a pas été réellement examiné non entrée en matière . Mais alors, ça ferait trop, puisque le nombre de NEM en 2012 est de 14008…

    • @simplicissimus

      Merci !
      Il faudra regarder tout cela de près de toute façon, mais c’est vrai, les cas réglés sont 24’941, et c’est d’ailleurs ce que Sophie a pris comme base pour ces calculs (c’est moi qui me suit trompée à écrire ici), mais, comme tu dis... même en prenant 24’941... il y a un gros soucis !

      Et même en considérant que pour la Suisse les NEM sont considérés comme cas réglés et négatifs, alors que Eurostat considère cela comme des cas « sans décision »...

      Je pense qu’il faudra, dans les prochains mois, passer un petit coup de fil à l’ODM (et probablement rester des heures à discuter avec un employé !!) !
       ;o

      Affaire à suivre

    • Ma deuxième remarque est sans objet, puisque les définitions d’Eurostat (annexe du premier document) mentionne bien que les NEM sont considérés comme des rejets.

      Rejected applicant ’ means a person covered by a first instance decision rejecting an application for
      international protection, including decisions considering applications as inadmissible or as unfounded and
      decisions under priority and accelerated procedures, taken by administrative or judicial bodies during the
      reference period.

      Pour le RV ou le coup de téléphone, il faudrait essayer d’identifier l’interlocuteur qui transmet les stats à Eurostat (ODM, ou peut-être au Département fédéral)