• Les Poétiques du Refuge : déjouer la frontière 15 DÉC. 2018
    PAR DÉNÈTEM BLOG : LE BLOG DE DÉNÈTEM

    A l’occasion de la « Journée internationale des migrants » (fixée le 18 décembre par l’ONU), la Cimade et Montagne Accueil Solidarité vous invitent aux « Poétiques du refuge », une manifestation qui se déroulera les 18 et 19 décembre à Eymoutiers, sur le Plateau des mille vaches.

    « Vu l’importance du flux migratoire, de nombreux morts sont à déplorer dans les eaux de Mayotte » (plus de 15 000 morts depuis 1995, dans le bras de mer qui sépare l’île d’Anjouan du « Département français d’Outre-Mer » Mayotte), explique un présentateur TV. Mais un « flux migratoire » n’a pas de visage, il ne meurt pas, alors pourquoi devrais-je m’émouvoir ? Par l’abstraction de l’humain qu’il opère, l’emploi de ce type d’expression constitue le meilleur moyen de censurer nos émotions envers nos prochains. Les frontières ne se réduisent pas à des checkpoints, à des murs et barbelés, elles sont aussi instituées dans les esprits par un certain usage de la langue, par une « novlang » qui fait de l’exilé.e une simple donnée statistique, un envahisseur barbare, un raz de marée ou une vague d’épidémies. La violence s’exerce d’abord dans un certain ordre de la langue, dans des mots d’ordre. D’où la boutade de Roland Barthes qualifiant la langue de « fasciste ; car le fascisme, ce n’est pas d’empêcher de dire, c’est d’obliger à dire ». La poésie (l’action poétique en général) est justement le meilleur antidote contre la sclérose, la corruption, l’instrumentalisation du langage par l’ordre dominant : qualifier d’emblée des chercheurs d’asile de « clandestins » ce n’est pas seulement les criminaliser d’avance, c’est les maintenir dans l’ombre de nos vies pour mieux les assujettir (des secteurs entiers des économies contemporaines comme les services à la personnes, le BTP, les cultures maraîchères reposent sur leur exploitation voire leur esclavage). Face à la banalité du mal (des enfants en centre de rétention séparés de leurs parents, des réfugiés torturés voire tués après avoir été renvoyés dans leur pays, etc.) - la plus terrible des censures - il s’agit de retrouver la capacité poétique de s’étonner, il s’agit de retrouver le sens de l’intolérable. « Le malheur des hommes, nous dit Foucault, ne doit jamais être un reste muet de la politique. »[1] Témoigner de l’innommable, tel est le premier acte d’une résistance poétique.

    https://blogs.mediapart.fr/denetem/blog/151218/les-poetiques-du-refuge-dejouer-la-frontiere

    #migrants #refuge #abstraction #émotions #checkpoints #barbelés #langue #novlang #exilé.e.s #violence #instrumentalisation #langage #asile #clandestins #rétention #réfugiés #résistance #poétique

  • Un pognon de dingue ? Transparence, enfarinage et indécence municipale à #Nantes

    publié le 13 oct. 2018 sur Le blog de Double Absence : https://blogs.mediapart.fr/double-absence/blog/111018/un-pognon-de-dingue-transparence-enfarinage-et-indecence-municipale-
    ou, avec des compléments en commentaires : https://nantes.indymedia.org/articles/43002
    #lecture #audio : https://archive.org/details/Pognon_De_Dingue_Nantes

    (avec un bout de ressenti perso à la fin)

    L’émotion est vive à Nantes depuis que la mairesse [#Johanna_Rolland] a été ensevelie sous quelques grammes de farine bio, le samedi 6 octobre, sur le marché de la petite Hollande à Nantes. Les supposé.e.s enfarineur.e.s, sont aujourd’hui sous contrôle judiciaire. Revenons un instant sur cinquante nuances sou-poudrage municipale à Nantes.

    Deux jours après l’attentat abject, le lundi 8 septembre, Ouest-France publiait un article sur l’action municipale en faveur des personnes en exil à Nantes en arborant un titre sans équivoque : Migrants à Nantes, la facture s’élève à 4 millions d’euros. Après un week-end difficile pour la mairesse, l’heure était à la transparence et à l’argumentation comptable pour défendre la politique d’accueil des étrangers dans la cité des ducs. La tête encore enfarinée, l’édile fait la démonstration d’une politique volontariste de la ville de Nantes en matière d’accueil des personnes en exil. Une démonstration comptable qui intervient après l’expulsion de l’ancien EHPAD et de la fermeture du jardin des Fonderies, dont le but, tout aussi volontariste, est d’éliminer la présence d’« #indésirables » sur l’espace urbain. Cette logique méritait bien quelques grammes de farine. Pourtant, perçu comme un acte de #violence ignoble, de nombreuses personnes ont commentées avec hargne leur rejet d’une telle #action. Voici le #cynisme de notre époque ! Alors qu’un cycle de #répression s’étend partout en Europe contre les mouvements solidaires avec les #exilé.e.s, les sanglots les plus audibles sont ceux qui dénoncent un enfarinage. Voici comment les pouvoirs locaux reconfigurent les mouvements sociaux et arrivent à nous laisser penser que des personnes ayant participé aux mouvements solidaires sont plus violentes que celles qui chassent les "vies nues" de nos espaces urbains, au loin des regards. Cet article souhaite mettre en avant le véritable enfarinage qui est de laisser penser que la politique municipale est à la hauteur des défis des villes face à l’urgence de la question migratoire et que cette politique doit se penser comme une opération #comptable.

    #migration #exils #criminalisation #rétention #solidarité #farine_gate

  • Vingt-quatre heures avec les exilés au chaud à l’université Paris 8 | Bondy Blog
    http://www.bondyblog.fr/201802121306/24-heures-avec-les-exiles-de-paris-8

    Depuis jeudi 8 février, plusieurs dizaines de migrants ont trouvé refuge à l’université de Paris 8 à Saint-Denis. Nous avons voulu savoir quelles étaient leurs conditions de vie et comment ils s’organisaient.

    Récit de 24 heures aux côtés des exilés. Reportage. 

    De mémoire d’étudiants de Paris 8, la rue de la Liberté à Saint-Denis qui donne directement sur l’université, n’a jamais été aussi silencieuse. D’habitude, les vagues d’étudiants entrent et sortent dans un joli brouhaha mais ce vendredi 9 février semble être un autre jour. Paris 8 qui grouille d’étudiants, a ses portes fermées depuis jeudi 8, 15h (rouvertes depuis ce lundi) en raison d’une panne de chauffage, a annoncé l’université. Les grilles laissent entrevoir cinq agents de sécurité assurant la garde. Debout, ils ne communiquent pas trop. Là, deux policiers en uniformes arrivent, un cache relevé jusqu’au nez, puis échangent quelques mots avec les vigiles.

    Chacun y va de se stratégie pour pénétrer dans l’établissement devenue quasi forteresse. Il faut être discret, habile et rapide. Par téléphone, des indications sont données : passer sous un grillage et ramper à même la neige. L’entrée du bâtiment A, qui accueille les migrants, est bordée de banderoles en arabe et français. “Bâtiment occupé, solidarité avec les exilé.e.s”, peut-on y lire. Lorsqu’on entre, dessins et affiches jonchent les murs. La peinture blanche disapraît peu à peu pour laisser place à la vie, à la parole, à l’action. Les lieux se séparent en deux niveaux : celui du bas regroupe les espaces de vie en commun à savoir, cuisine, salle de jeux, coin d’eau et pôle de communication du mouvement. Celui du haut, les salles de classes 381, 382 et 383, transformées en dortoirs dont l’un est réservé aux femmes.

    “Aujourd’hui, c’est un peu comme un dimanche tranquille”
    Au premier niveau, le réveil se lit encore dans les yeux. A la cuisine, pas grand monde : quelques bénévoles du collectif de soutien préparent à manger. Au menu ce midi : couscous aux légumes. “Certains se sont couchés à 2h, après le rassemblement d’hier. Aujourd’hui, c’est plutôt calme, un peu comme un dimanche tranquille”, raconte Lina*, une bénévole. Au pôle communication, quelques ordinateurs sont allumés mais l’heure n’est pas encore au rush pour les étudiants engagés. “On continue nos appels aux dons, on fait des listes de choses dont les migrants ont besoin en priorité”, nous dit une d’entre eux.

    https://seenthis.net/messages/664888

    #luttes #occupation #exilé.e.s

  • [Son] Occupations à #Nantes : des beaux arts à la vie de château
    https://nantes.indymedia.org/articles/39586

    Automne-Hiver 2017, à Nantes comme dans d’autres villes des lieux sont occupés pour exiger des logements pour tou·tes et dénoncer les politiques de l’État et des collectivités territoriales à l’égard des exilé·e·s dont les mineur·e·s isolé·e·s étranger·e·s. Le son en pièce jointe a été créé grâce aux sons du Bruitagène, du magazine libertaire, de Radio Cayenne et la video La force Censible ou l’aventure en rez de jardin Écouter maintenant

    #Education #Racisme #Répression #Resistances #luttes #/ #squat #logement #immigration #sans-papieres #frontieres #exilé.e.s #Education,Racisme,Répression,Resistances,luttes,/,squat,logement,immigration,sans-papieres,frontieres,exilé.e.s