• Numéro en lutte


    La #lutte est pleine
    As the Struggle Continues

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    Precademics 85.42.1
    On #Pause : Academic Precarity in the COVID-19 Era and Beyond in Greece

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    Jeanne Hersant
    Faire de la #science au #Chili : la #recherche_par_projet comme seul horizon

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    Aslıhan Aykaç Yanardağ
    Qu’est-ce qui motive l’enseignant-chercheur ?

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    Ahmet Insel, Élise Massicard and Özgür Türesay
    Témoignage d’un universitaire « agitateur d’idées » en #France et en #Turquie

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    Tang Yun, Katiana Le Mentec and Camille Noûs
    Bureaucratic and Neoliberal Management in Academia. A Franco-Chinese Dialogue between Two Anthropologists

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    Camille Noûs
    Quelque part en Asie : l’expérience d’un “chercheur en visite”

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    Elsa Clavé
    Être #professeur_junior à l’université allemande : retour d’expérience

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    Aslı Vatansever and Aysuda Kölemen
    Reflections on Exile and Academic Precarity : Discussing At the Margins of Academia

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    Cem Özatalay
    Purge, Exile, and Resistance :
    Rethinking the Conflict of the Faculties through the Case of Academics for Peace in Turkey

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    Emine Sevim and Sümbül Kaya
    Sümbül Kaya’nın Emine Sevim ve BIRARADA derneğiyle röportajı
    Entretien avec #Emine_Sevim de l’association « #BİRARADA » par Sümbül Kaya

    https://journals.openedition.org/ejts/6407

    #université #lutte #luttes #ESR #précarisation #précarité #revue #néolibéralisme #Allemagne #précarité_académique #résistance #exile #purge #Chine

  • Le #Livre_de_Jessie. Journal de guerre d’une famille coréenne

    Adapté du journal original rédigé par #Yang_Wu-Jo et sa femme #Choi_Seon-hwa pendant l’#occupation_japonaise de la #Corée.

    Le dessinateur coréen #Park_Kun_Woong s’empare d’un #témoignage très sensible sur l’occupation japonaise : un #journal rédigé à quatre mains par un couple et commencé à la naissance de leur fille Jessie. Ce récit qui court sur plusieurs années et capte avec beaucoup de densité le quotidien familial en temps de guerre, est régulièrement comparé au Journal d’Anne Franck.
    C’est aussi un récit de transmission, dans lequel des jeunes parents confient à leur fille leur combat pour l’indépendance, leur engagement pour un pays qu’ils sont obligés de fuir et retrouveront en 1945.

    https://www.casterman.com/Bande-dessinee/Catalogue/albums/le-livre-de-jessie

    #histoire #Chine #exil #guerre_sino-japonaise #WWII #seconde_guerre_mondiale #deuxième_guerre_mondiale #réfugiés #réfugiés_coréens #Corée #guerre_sino-japonaise #Changsha #guerre #apatridie #Liuzhou #Front_indépendantiste_coréen #Front_populaire_Joseon #Chongqing #Qijiang #Gouvernement_provisoire_de_la_République_de_Corée
    #BD #bande_dessinée #livre

  • La France et le Maroc annoncent un accord sur le retour des mineurs isolés
    https://www.lemonde.fr/international/article/2020/12/07/la-france-et-le-maroc-annoncent-un-accord-sur-le-retour-des-mineurs-isoles_6

    C’est le volet le plus complexe des mesures souhaitées par les pays européens pour juguler le flux des clandestins originaires du Maghreb. Le retour des mineurs non accompagnés dans le pays d’origine fait désormais l’objet d’un accord entre la France et le Maroc. Le ministre de la justice français, Eric Dupond-Moretti, et son homologue, Mohamed Ben Abdelkader, ont ainsi signé à Rabat, lundi 7 décembre, le document formalisant cette entente judiciaire.

    L’objectif est de « permettre aux magistrats [français] de la jeunesse de disposer des éléments indispensables pour prendre les mesures les plus adaptées à l’intérêt de ces enfants, y compris le retour », a précisé M. Dupond-Moretti. Le texte n’a pas été rendu public.

    #migration #exil #mineurs #mie #mna

  • Documenter la douleur des autres : #souvenirs, #identités et #appartenance dans les imaginaires diasporiques des #Teochew

    La #mémoire_traumatique est un héritage avec lequel les descendants des #rescapés du #génocide_cambodgien doivent négocier pour trouver leur place dans une #histoire rompue, celle de leurs parents, et en France, pays où ils sont nés. Pour certains d’entre eux, l’#art et la #littérature sont un moyen de réparer les #blessures.

    La #migration s’accompagne invariablement d’une expérience de bouleversement, mais les circonstances du déplacement des #réfugiés du Cambodge – dont un nombre important de Chinois originaires du sud de la #Chine, les Teochew – équivaut à une réelle rupture. Le génocide mené par les #Khmers_rouges qui a anéanti près d’un quart de la population a laissé une génération dépourvue d’anciens et une fracture qui n’a pas été refermée quatre décennies plus tard. Pour les #réfugiés_cambodgiens, cette #séparation forcée est accentuée par l’apparente permanence de l’#exil. Comme pour tous les réfugiés et survivants cambodgiens, cette expérience du génocide est au cœur de la #mémoire_diasporique des Teochew, une mémoire déjà compliquée par l’histoire de #déplacements répétés (de la Chine au Cambodge et du Cambodge à la #France) et par un rapport ambivalent non seulement envers le Cambodge et son passé génocidaire mais aussi envers la Chine qui est restée silencieuse face à la persécution de ses diasporas.

    Comme mes recherches l’ont montré, ces histoires sont largement cryptées dans le #silence qui hante les familles de réfugiés, projetant les ombres du passé génocidaire à travers les générations. Les réflexions sur le travail de mémoire sino-cambodgien éclairent la relation entre lieux – de vie et d’appartenance –, mémoire et identité diasporique. Elles éclairent les conditions qui facilitent ou entravent la #transmission_intergénérationnelle ainsi que les luttes des générations post-réfugiées – celles qui n’ont pas vécu les #traumatismes mais qui sont néanmoins hantées par eux – pour récupérer cette histoire, et, à travers elle, leur place et leur appartenance à de multiples espaces de connexion.

    Ce texte fait référence aux prises de paroles de descendants de réfugiés cambodgiens (Jenny Teng, Mathieu Pheng et Lana Chhor) lors de la conférence « Générations Post-refugié.e.s » organisée à Sciences Po en décembre 2018. L’analyse de leur parole démontre à quel point le silence autour de la mémoire du génocide des Khmers rouges est un élément constitutif des identités des descendants nés et éduqués en France.

    Les générations post-génocide face au silence

    Dans ses réflexions sur le silence « post-génocide », Jenny Teng, cinéaste française d’origine cambodgienne Teochew, souligne qu’il existe « une culture du récit, de l’histoire, de la transmission des mots, qui est fondatrice de la diaspora et la culture juive » qu’on ne retrouve pas chez les Sino-cambodgiens, ce qui rend le témoignage encore plus difficile. Liant le silence à la honte et la culpabilité des survivants face à de telles violences et de telles pertes, elle note : « Les témoignages viennent ouvrir quelque chose qui était très secret. Et c’est peut-être parce que, dans ce secret, il y a une forme de culpabilité et une honte que ces enfants, que cette deuxième génération porte depuis l’enfance. » Pour Lana Chhor, auteure d’origine sino-cambodgienne, le silence engendre des effets dévastateurs non seulement « pour celui qui porte le silence mais aussi pour ceux à qui il est imposé. » Soulignant l’effet du silence qui, de manière simultanée, lie et fracture, elle compare la famille enveloppée par le silence à une « prison » où « chacun [se trouve] dans des cellules individuelles ». Les générations suivantes se retrouvent ainsi sans les outils nécessaires pour reconstruire et comprendre ces histoires et ces récits non seulement au sens linguistique mais aussi culturel et expérientiel. Comme le note Lana Chhor, « il est douloureux de grandir dans le silence car les mêmes questions reviennent, mais toujours sans réponses. »

    « Quelle place on donne aux disparus, aux défunts qui n’ont pas reçu de sépultures ? Les survivants ont en mémoire et au quotidien gardé une place, quelle est cette place ? »

    #Jenny_Teng, cinéaste et chercheure

    Le credo républicain de l’assimilation en France ne laisse pas de place à la pluralité des histoires, ce qui invisibilise non seulement les histoires des communautés diasporiques en France mais aussi les enchevêtrements de ces histoires avec l’histoire coloniale et post-coloniale de la France. Cet effacement permet à la France de ne considérer les réfugiés que comme des personnes à sauver et les politiques d’asile comme une action humanitariste plutôt que comme une responsabilité. Pour beaucoup, comme l’exprime Jenny Teng, le vide créé par l’inconnu et le non reconnu provoque un questionnement existentiel : « où se sent-on chez soi, physiquement, symboliquement ? » Pour les générations post-réfugiées, historiciser leur identité est donc un moyen d’affirmer leur humanité et individualité (personhood) et, comme le dit Lana Chhor, « d’enlever les étiquettes que la société nous met malgré nous ». En récupérant ces histoires enfouies et désavouées, ils récupèrent un lien avec un passé, et à travers ce passé une place dans le présent – au Cambodge, en Chine, en France – et une identité collective qui s’oppose à l’invisibilisation, à l’altérité, et à un « entre-deux » qui signifie essentiellement être à l’extérieur.
    Les générations post-génocide face à la mémoire

    Comme pour d’autres histoires traumatiques, avec le passage des générations, les questions de transmission et de conservation de la mémoire acquièrent une certaine urgence. Écrivant sur la transmission de la « tutelle de l’Holocauste », l’écrivaine Eva Hoffman décrit la deuxième génération comme « la génération charnière dans laquelle les connaissances reçues et transférées des événements sont transformées en histoire ou en mythe1. Comment les générations « postmémoire », ainsi que les appelle une autre écrivaine, Marianne Hirsch, reçoivent-elles et négocient-elles ces « expériences puissantes, souvent traumatisantes, qui ont précédé leur naissance mais qui leur ont pourtant été si profondément transmises qu’elles semblent constituer des souvenirs pleins ? » Comment raconter et aborder la « douleur des autres sans se l’approprier » comme la philosophe Susan Sontag l’a si bien décrit ? Et comment faire cela avec seulement des fragments de souvenirs, glanés ici et là, et à distance depuis son perchoir générationnel ? Quelles sont, le cas échéant, les négociations entre éthique et esthétique de la mémoire ?

    « Le credo républicain de l’assimilation en France ne laisse pas de place à la pluralité des histoires, ce qui invisibilise non seulement les histoires des communautés diasporiques en France mais aussi les enchevêtrements de ces histoires avec l’histoire coloniale et post-coloniale de la France. »

    Khatharya Um

    Significativement, à partir de leur « proximité distanciée », les générations post-réfugiées peuvent s’engager dans cette histoire traumatisante d’une manière impossible pour les survivants de la première génération. Les « entre-deux » spatiaux, temporels et générationnels, des lieux que #Mathieu_Pheng, documentariste d’origine franco-cambodgienne, décrit comme « les endroits où ça frictionne » – ne sont pas seulement des espaces de tension mais aussi de possibilité, où la distance générationnelle offre de nouvelles perspectives, un sentiment d’urgence renouvelé, où le créatif et le critique peuvent émerger des ruines de la guerre, du génocide et de l’exil. Pour Jenny Teng, qui centre ses œuvres sur cette notion d’« entre », la création est un pont entre le passé et le présent, et la caméra une fenêtre vers un passé douloureux qui « permet à la personne qui témoigne, de se constituer en témoin dans le sens premier, c’est-à-dire qu’elle va dire ce qu’elle a vu, ce qu’elle a connu pour l’inscrire dans l’histoire. Le documentaire a cette force-là, qui est de sortir du cercle familial et de l’affect, peut-être trop chargé, pour s’adresser à la fenêtre qu’ouvre la caméra. » Les documentaires offrent également une opportunité de dialogue intergénérationnel et de co-création qu’elle considère comme ouvrant la voie « pour sortir du tabou familial » même si cela prend du temps.

    Si l’art et l’écriture ont leur rôle dans la promotion des liens intergénérationnels et de la guérison, ils ne peuvent ni consoler ni restaurer les pertes subies par les réfugiés. Pour Jenny Teng, la possibilité offerte par la création artistique n’est pas forcément la récupération, qu’elle juge impossible, mais un moyen de « permettre à la solitude d’être un petit peu apaisée… Donc c’est vraiment consoler la souffrance de la souffrance, pas la souffrance en elle-même. » Également investie dans la potentialité réparatrice de l’art, Lana Chhor voit les mots comme aidant à suturer le vide et la blessure engendrés par le silence spectral de l’histoire : « Autant qu’ils peuvent blesser, je suis intimement convaincue que les mots peuvent réparer. »

    http://icmigrations.fr/2020/11/18/defacto-023-03

    #diaspora #douleur #mémoire #Cambodge #génocide

  • #Traducteurs_afghans. Une #trahison française

    Abandonnés par la France, l’histoire des tarjuman (traducteur, en langue dari) vient réveiller un sentiment amer, en écho avec tous les supplétifs laissés sans protection dans l’histoire des guerres de notre pays.

    En effet, la France a employé en Afghanistan quelques huit cents traducteurs, chauffeurs, physionomistes, manutentionnaires et logisticiens pour les épauler dans leurs missions. Colonne vertébrale de la stratégie visant à gagner les cœurs et les esprits, ils se sont mués en véritables soldats, engagés aux côtés de nos troupes par conviction, dans l’espoir d’un autre avenir pour leur pays. Mais, suite au retrait de nos forces à compter de 2012, la France a refusé d’accorder un visa à la majorité d’entre eux...

    Tous deux intimement marqués par les précédentes « trahisons » françaises, deux journalistes, Brice Andlauer et Quentin Müller, ont décidé d’aller enquêter sur le terrain. Ils en sont revenus avec un livre dénonciateur, « Tarjuman, enquête sur une trahison française » (éditions Bayard).

    Avec cette bande dessinée, ils veulent donner corps à trois des tarjuman qu’ils ont rencontrés et mettre en scène leur chemin de vie pour mieux dénoncer le refus qui a été initialement opposé à leur demande de protection.

    https://www.la-boite-a-bulles.com/work/306

    #BD #livre
    #Afghanistan #traducteurs #armée_française #Enduring_freedom #réinstallation #exil #migrations #jurisprudence #asile #justice #protection_fonctionnelle #Caroline_Decroix #interprètes #association_des_interprètes_afghans_de_l'armée_française

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    voir aussi ce fil de discussion :
    https://seenthis.net/messages/359104

    ping @isskein

  • A Saint-Denis, avec les évacués du camp de migrants de l’Ecluse - Libération
    https://www.liberation.fr/france/2020/11/17/a-saint-denis-avec-les-evacues-du-camp-de-migrants-de-l-ecluse_1805813

    Depuis l’aube ce mardi, les policiers procèdent au démantèlement du camp de migrants qui s’est formé cet été sous une bretelle de l’A1. Des hommes seuls mais aussi des familles espèrent retrouver des conditions de vie plus décentes.

    Nouvelle évacuation de campement de personnes migrantes à Saint-Denis : le cycle sans fin et destructeur continue
    https://www.gisti.org/spip.php?article6500

    #police_partout #macronie #gisti

    • Quelques vidéos suite à l’expulsion du campement porte de Paris :
      https://www.gisti.org/spip.php?article6504

      À chaque nouvelle expulsion de campement (plus d’une soixantaine en cinq ans !), son lot de brutalités ordinaires déployées par les agents de l’État français : quelques personnes hébergées provisoirement tandis que les autres sont chassées, traquées, gazées, frappées, arrêtées, leur tente et leur duvet détruits….

      Le gouvernement voudrait ainsi les faire disparaître, pourtant, à chaque fois, un autre campement finit par se reformer. Un peu plus loin. Est-ce que les #exilé·es ont un autre choix ? Actuellement, un·e demandeur·euse d’asile sur deux n’a pas accès à l’hébergement pourtant prévu par la loi. Hier, ce sont des centaines de personnes qui n’ont pas pu « monter dans des bus ». D’autres sont revenues après avoir été sommées de descendre des bus un peu plus loin, à un feu rouge…

      L’opération conduite hier sur le campement de la porte de #Paris n’a rien d’exceptionnel, mais une fois de plus, la communication préfectorale fonctionne et les médias relaient la propagande officielle qui voudrait en faire un petit évènement mi-humanitaire, mi-sécuritaire.

      Selon les services de la préfecture, si toutes les personnes n’ont pas pu être « mises à l’abri », la responsabilité en revient aux associations qui « auraient appelé plein de personnes qui avaient besoin de logement ». L’État, une fois de plus, tente de justifier le manque de solutions de relogement proposées et laisse nombre d’exilé·es sur le carreau.
      Non, Monsieur le Préfet, c’est bien votre faute et celle de l’État. L’État qui décide sciemment de bafouer les droits des exilé·es, qui refuse d’enregistrer leurs demandes d’asile et les laisse à la rue sans aucune protection.
      Hier, c’est vous également qui avez ordonné aux CRS de charger les exilé·es en leur demandant de se disperser. Mais se disperser où ? Les vidéos tournées par les militant·es qui étaient présent·es hier sont affligeantes en ce qu’elles témoignent d’une chasse à l’homme systémique ! Des sommations de se disperser adressées à des exilé·es qui n’ont nul endroit où aller. Sans oublier que près de trois quart des exilé-es sur place avaient déjà subi une ou plusieurs expulsions.

      Cette politique de maltraitance des exilé·es, violente et contraire au droit, n’est pas due à un manque de moyens. La France a largement la capacité, financière et foncière, de respecter ses engagements internationaux en offrant un toit à celles et ceux qui en ont besoin. Cette politique n’a d’autre objectif que de dissuader les exilé·es de rester en France, et de les pousser à continuer leur chemin.

      Chaque jour la situation s’aggrave pour ces hommes, ces femmes, ces enfants qui se retrouvent piégées dans la nasse du non-accueil et du mépris.

    • Violences policières contre les exilé·es évacué·es de Saint-denis
      https://paris-luttes.info/violences-policieres-contre-les-14502

      Lors de l’opération extrêmement violente de « mise à l’abri » des exilé·es du camp de Saint Denis de mardi 17 novembre, les policiers ont laissé près d’un millier de personnes à la rue après avoir détruit leurs tentes et confisqué leurs couvertures. Depuis, un harcèlement policier systématique dans le Nord de Paris ne leur laisse aucun repos.

      Je ne comprends pas bien moi-même pourquoi les personnes qui organisaient la « mise à l’abri » de milliers de personnes n’ont pas choisi d’envoyer des travailleur·ses sociaux·ales et des traducteur·rices pour informer de l’opération les personnes concerné·es mais ont plutôt décidé de faire encercler le camp au milieu de la nuit par des hommes en armes qui balbutiaient au mieux quelques mots d’anglais et qui n’avaient certainement pas l’ordre de répondre aux questions. L’angoisse de l’incertitude était redoublée par ces silhouettes qui patrouillaient en silence aux abords du camp et qui lançaient de temps à autre leur torche aveuglante dans le visage d’un exilé.

      #violences_policières

  • Les migrants algériens affluent sur les côtes espagnoles
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2020/10/27/les-migrants-algeriens-affluent-sur-les-cotes-espagnoles_6057563_3212.html

    Depuis le début de l’été, près de 2 500 Algériens ont rejoint les côtes de la région de Murcie. C’est déjà plus que les 1 900 migrants arrivés durant tout 2019, alors que les principaux mois d’activité de la « route algérienne » vers l’Espagne s’étalent d’ordinaire d’octobre à décembre. Aux Baléares, plus de 60 embarcations avec près de 900 personnes à bord ont aussi accosté dans l’archipel. Un autre record. Et à Almeria, en Andalousie, des mafias proposent la traversée en moins de cinq heures pour 3 000 euros dans des embarcations ultra rapides. Au total, l’exode algérien représente, selon le dernier bulletin de l’agence européenne de gardes frontières Frontex, les deux tiers des traversées de migrants en Méditerranée occidentale.
    La principale raison de ce boom n’échappe à personne. « Ils ne peuvent pas nous renvoyer en Algérie à cause du Covid : les frontières sont fermées », fanfaronne Mohamed Ould Lavioud. C’est la quatrième fois que ce jeune homme de 22 ans traverse la Méditerranée. A chaque fois, il avait terminé son périple dans un Centre d’internement pour étrangers (CIE), où les migrants sont enfermés par la police durant au maximum soixante jours, le temps d’organiser leur rapatriement. « Mais cette fois, c’est la bonne ! », assure-t-il. L’Algérie, où l’immigration clandestine est un délit, semble débordée par ces départs. « Quand trente ou quarante embarcations sortent en même temps, les garde-côtes algériens ne peuvent rien faire », explique Anouar, 29 ans.
    Autour d’eux, ils sont des dizaines à attendre l’heure du déjeuner, servi dans la cantine de la Croix-Rouge, ou à tuer le temps avant de prendre le prochain bus pour Barcelone. Nabil Damane, 37 ans, guette lui l’arrivée de son cousin, qui descend de Nîmes pour le chercher et le ramener à Amiens. « Ma femme et mes enfants m’y attendent, raconte l’homme, édenté, en montrant sur son téléphone la bouille ronde de sa fille de 2 ans. J’ai été expulsé en décembre 2019 car je n’ai pas de papiers. A Alger, j’ai entendu que quelqu’un préparait un voyage en bateau depuis Chlef (à 200 km à l’ouest de la capitale). Ça m’a coûté 500 euros. On était dix-sept dans un zodiac de 6 mètres, avec trois femmes et un enfant de 3 ans. On a mis quinze heures », détaille-t-il.
    Fuir l’Algérie, pour lui, est une évidence. « Là-bas, il n’y a pas de boulot, pas de vie. L’Etat contrôle tout. Il faut être pistonné, faire partie d’une bonne famille. Si tu es pauvre, tu es condamné à attendre la mort. Et pourtant notre pays est riche en pétrole, en gaz, en diamant, mais l’Etat et ses généraux accaparent tout », résume-t-il, amer, avant d’annoncer : « Vous verrez, le 1er novembre, les Algériens vont sortir manifester. » Ce jour, anniversaire du début de la guerre d’indépendance (1954-1962), coïncide avec le référendum sur une nouvelle mouture de la Constitution algérienne proposé par le président Abdelmajid Tebboune. « On ne l’accepte pas. On veut changer le pays, mais l’Etat s’y refuse », poursuit Nabil Damane.
    La détérioration de la situation sociopolitique en Algérie est l’une des causes avancées par la préfecture de Murcie pour expliquer l’augmentation des migrants algériens, perceptible depuis septembre 2019. Dans les barques, on dénombre aussi quelques Marocains, de rares Subsahariens et des Tunisiens, mais « plus de 90 % des migrants qui partent d’Algérie sont des Algériens », insiste Mari Carmen Vera, directrice des opérations d’urgence de la Croix-Rouge. Elle rappelle que la ville de Carthagène « a toujours accueilli des migrants, mais ils arrivaient peu à peu, en novembre et en décembre. On les recevait dans le port de Santa Lucia, dans le centre. Cet été, il y a eu tant d’arrivées que ce n’était plus possible ».
    C’est au milieu des raffineries du port industriel d’Escombreras, coupé de Carthagène par deux postes de contrôle, interdit d’accès y compris aux journalistes, que les autorités ont donc installé le nouveau dispositif de la Croix-Rouge. Ce 20 octobre, 92 des quelque 250 migrants arrivés durant le week-end se trouvent encore sur le quai, sous de grandes tentes. Nourris et habillés, ils sont aussi identifiés par la police et soumis à un test PCR. Si un cas positif au Covid a été détecté sur une embarcation, tous les passagers sont envoyés dix jours en quarantaine à l’hôtel El Cenojo, perdu dans la nature, à 130 kilomètres de là. Si tous sont négatifs, ils peuvent continuer leur projet migratoire. La Croix-Rouge se charge alors de leur fournir un billet de car ou de train vers la ville espagnole de leur choix. La plupart du temps, ils optent pour Barcelone, ce qui leur permet de continuer ensuite leur route vers la France ou la Belgique. Les moins chanceux, sélectionnés selon des critères sibyllins, sont emmenés au CIE, qui a rouvert fin septembre en prévision d’une possible réouverture des frontières après la visite du chef du gouvernement Pedro Sanchez à Alger le 7 octobre.

    #Covid-19#migrant#migration#algerie#espagne#méditerranee#sante#exil#frontiere#frontex#quarantaine#test#crise

  • Les parapluies du Perthus. La #Retirada et les paradoxes de la #visibilité

    Malgré sa force évocatrice, le caractère iconique de l’image documentaire fait parfois ombrage à une partie de la mémoire des événements. Les photographies de l’#exil espagnol en #France à la fin des années 1930 en témoignent, il faut savoir épuiser le visible pour saisir une réalité plus enfouie de cet épisode. L’historienne Marianne Amar se confronte à cet exercice et propose une relecture de quatre images de la Retirada.

    Il pleuvait ce jour-là au #col_du_Perthus, mais la #mémoire n’en a rien gardé. Les photographies de l’exil espagnol en France — près de cinq cent mille réfugiés au début de 1939, à la fin de la guerre civile — construisent, par leur abondance, un continent visuel au croisement des #iconographies de la #guerre et de l’exil. Ce territoire sans cesse redessiné par des #images retrouvées, constitue un corpus labile, patiemment édifié par des photographes aux trajectoires multiples. Les uns, comme #Robert_Capa ou #David_Seymour, ont affûté leur vision en Espagne, pendant la guerre. Ils arrivent à la #frontière dans le sillage des #réfugiés, ne restent que quelques jours mais produisent des #icônes. D’autres, comme #Auguste_Chauvin, travaillent à #Perpignan. Ils assistent à l’événement depuis la France et en rendent compte dans la diversité de ses lieux et de ses acteurs. Les derniers, enfin, comme #Augusti_Centelles, photographe de l’armée républicaine espagnole interné à son arrivée, en sont à la fois les protagonistes et les témoins.

    Pourtant, en dépit de cette abondance, ce corpus demeure travaillé par l’#invisibilité. Manquent les images « absentes », perdues ou détruites dans la tourmente qui va suivre. Mais l’invisibilité se cache aussi dans les replis de la photographie, qu’il faut questionner et « inquiéter » pour en révéler toute la puissance documentaire. Les images les plus connues de la Retirada fonctionnent comme des icônes, qui construisent un répertoire visuel désormais bien balisé : la « #vague » des réfugiés saisie frontalement au col du Perthus ; l’empilement des armes confisquées aux soldats ; les femmes et les enfants harassés ; les réfugiés encadrés par des gendarmes ; les #camps d’internement improvisés, puis structurés autour des marques de l’ordre — #barbelés, #baraques, #miradors. Autant d’archétypes qui assurent durablement la #mise_en_spectacle du réfugié, mais qu’il faut mettre en doute pour dévoiler ce qui reste invisible. On proposera, pour esquisser une méthode, quatre exercices de relecture.

    Le premier constitue une mise en abyme de l’image et de son auteur. Robert Capa arrive à #Argelès, en mars 1939, passablement abattu. Il avait quitté les exilés juste avant l’ouverture de la frontière ; il revient pour un reportage sur les #camps_d’internement. Sa position a changé. Il n’est plus le témoin engagé aux côtés des combattants, mais un visiteur qui doit solliciter autorisations et accréditations. Distance accrue par sa position personnelle : apatride, bientôt « indésirable » pour l’administration française, il pense rejoindre sa famille déjà installée à New York. « Ici, le moral est mauvais et je ne sais pas ce qui va se passer. », a-t-il confié à sa mère début février. Entre Argelès et #Le_Barcarès, Capa prend, à sa manière, congé de l’Espagne et son portrait d’un réfugié, violon à la main, ressemble fort à un autoportrait du photographe, qu’il faut relire au travers de sa biographie, inquiet et d’une infinie mélancolie.

    Retour à la frontière. Une photographie publiée par L’Illustration en février 1939 montre un groupe sur la route du #col_d’Arès. Deux enfants et un adulte cheminent difficilement, tous trois mutilés, entourés d’un autre homme et d’un adolescent. Rien ne permet alors de les identifier, mais quelle importance ? Cadrés d’assez près, privés de détails contextuels, ils incarnent les « désastres de la guerre » et l’image prend ainsi une portée universelle. Or, deux enquêtes menées dans les années 2000 permettent de la relire autrement. Avancent côte à côte, et sur deux rangs, Mariano Gracia et ses trois enfants. À leurs côtés, marche Thomas Coll, un Français ancien combattant de 14-18, lui aussi mutilé, venu en voisin soutenir et accompagner les réfugiés. S’incarne donc ici, dans le silence de l’image, des gestes ordinaires de solidarité, qui viennent nuancer les représentations d’une France hostile et xénophobe.

    Le camp de #Bram, saisi par Augusti Centelles à hauteur d’interné, brouille également les évidences. Autorisé à conserver son matériel et à photographier à l’intérieur des barbelés, il tient boutique dans une baraque, vend ses tirages aux gendarmes et bénéficie de l’aide logistique du commandant. Tous les internés ne furent pas, bien sûr, logés à pareille enseigne. Mais les images de Centelles, leurs conditions de production et les comptes minutieusement tenus dans son journal révèlent que la photographie fut, pour lui, un instrument de survie et contribuent à mettre en lumière, dans une chronologie fine, les sociabilités complexes dans les camps de la République.

    À Perpignan, Auguste Chauvin fournit la presse, surtout locale, et, pour des événements d’importance, il tire et vend des séries de cartes postales. Il fera ainsi un « Album souvenir de l’exode espagnole » (sic) légendé en deux langues. Dans sa chronique quotidienne de la Retirada, Chauvin révèle des présences et des moments ignorés : les #soldats_coloniaux, mobilisés pour surveiller les réfugiés, caracolant sur la plage d’Argelès à côté de leur campement ; les forces franquistes arrivées au #Perthus et fêtant leur victoire ; les réfugiés passant la frontière de nuit ; la visite d’Albert Sarraut, ministre de l’Intérieur.

    Les photographies de Chauvin n’ont pas la puissance des icônes, mais elles en sont l’indispensable contrepoint. Nulle dimension héroïque dans ses cadrages et ses compositions : Chauvin reste à bonne distance des réfugiés sans jamais faire corps avec l’exil. Mais avec ces images banales, parfois maladroites, il les dépouille, par instants, d’une identité de réfugié et les réintègre dans une vie ordinaire. Attendre devant le bureau de change ou ceux de la douane ; faire halte pour manger, en uniforme, sur le bord de la route ; aller aux nouvelles à l’entrée d’une baraque ; regarder la mer. Et sortir un parapluie pour s’abriter d’une averse au Perthus.

    http://icmigrations.fr/2020/10/08/defacto-022-04

    #photographie #histoire #guerre_d'Espagne

    ping @albertocampiphoto

  • HCR - La pandémie de Covid-19 génère un « désespoir généralisé » parmi les réfugiés ; le HCR appelle à un soutien urgent pour les soins de santé mentale
    https://www.unhcr.org/fr/news/press/2020/10/5f8172a04/pandemie-covid-19-genere-desespoir-generalise-refugies-hcr-appelle-soutien.ht

    Les conséquences de la pandémie prolongée de Covid-19, la détérioration des conditions socio-économiques, le déplacement prolongé et l’insuffisance critique des solutions au déplacement suscitent un sentiment de désespoir généralisé parmi les réfugiés, avertit aujourd’hui le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés.En se joignant à l’Organisation mondiale de la santé pour célébrer aujourd’hui la Journée mondiale de la santé mentale, le HCR exhorte la communauté internationale à donner la priorité et à renforcer les programmes essentiels pour les soins de santé mentale au bénéfice des réfugiés et des déplacés internes. « La nécessité de soutenir les soins de santé mentale pour les populations déracinées était déjà essentielle avant la pandémie mais nous sommes désormais confrontés à une urgence et à un tableau de désespoir généralisé », a déclaré le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Filippo Grandi.
    « De nombreux réfugiés nous font part de sombres perspectives pour leur avenir. Les problèmes qui les ont poussés à quitter leur pays ne sont pas résolus et ils ne peuvent pas rentrer chez eux. Beaucoup de ceux qui ont survécu à l’exil en gagnant leur vie dans l’économie informelle ont perdu leur emploi. Ils sont également inquiets pour leur santé et celle de leur famille, ne sachant pas quand la pandémie va se terminer et comment ils peuvent réellement se protéger. Ils constatent une absence de solutions et manquent d’espoir pour l’avenir. »
    De manière alarmante, le rapports de terrain font état d’une augmentation des tentatives de suicide depuis le début de la pandémie, y compris parmi les personnes vivant dans des situations de déplacement prolongé. Le nombre de tentatives de suicide parmi les réfugiés en Ouganda a augmenté de manière significative, avec 210 tentatives signalées en 2020 contre 129 en 2019. Au Liban, les appels au centre téléphonique d’assistance géré par le HCR passés par des réfugiés qui pensent au suicide ou à l’automutilation ont également augmenté ces derniers mois.

    #Covid-19#migrant#migration#sante#santementale#refugie#personnedeplacée#suicide#exil#economie#famille

  • http://festival-exils.org
    Festival Exils filmer l’histoire au présent
    Briançon, du 7 au 11 Octobre 2020

    5 jours de rencontres entre les montagnes pour croiser les regards sur l’exil et traverser les frontières visibles et invisibles.
    5 jours de cinéma, pour questionner les représentations et pour réfléchir ensemble à comment raconter, comment regarder, comment agir.

    #Briançon #migrants #migrations #festival #exils

  • L’exil dans mon quartier
    https://laviedesidees.fr/Isabelle-Coutant-migrants-bas-chez-soi.html

    À propos de : Isabelle Coutant, Les migrants en bas de chez soi, Seuil. Un lycée désaffecté est occupé par des migrants. Une sociologue étudie les résonnances sur la vie du quartier. Si la défense des #exilés est source de nouveaux liens, leur présence est aussi source de tensions.

    #Société #migration
    https://laviedesidees.fr/IMG/docx/20201001_migrantschezsoi.docx
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20201001_migrantschezsoi.pdf

  • Doctors accused of terrorism flee Turkey by hundreds | Ahval

    Turkey has seen a total of 7,929 deaths due to COVID-19 since the coronavirus pandemic was first seen in the country in mid-March, while 702 doctors have petitioned certificates of good standing to be able to work abroad in 2020, Turkish Medical Association (TTB) Secretary General Bülent Nazım Yılmaz said in the top medical body’s annual congress on Saturday.

    #Covid-19#Turquie#Seconde_vague#Pandémie#Santé#medecins#mobilité#Exil_politique#migration

    https://ahval.me/turkey-coronavirus/doctors-accused-terrorism-flee-turkey-hundreds

  • Migrações e Exílios no Mundo Contemporâneo ( 2020 Coimbra University Press)
    by Heloisa Paulo (Author), Alberto Pena Rodríguez (Author), Cristina Clímaco (Author), Enrique Coraza de los Santos (Author)

    This book deals with the different ways, paths, experiences and cultures of migrations and exiles, mainly from Portugal, to a universe of territories in Europe and America. By means various interdisciplinary models of analysis and methodologies, the authors study this subject from a contemporary and transversal perspective, with an special emphasys in some cases and biographies.

    http://monographs.uc.pt/iuc/catalog/book/106

    #migration #exil #Portugal #Europe #Amériques #EstadoNovo

  • "L’humanitaire, ce n’est pas ma lutte" - suivi de - "La Tunisie, terre d’accueil… des politiques européennes"

    Sophie-Anne Bisiaux est diplômée du master Human Rights and Humanitarian Action, École des affaires internationales de Sciences Po (2017). Membre de l’organisation Sea-Watch qui mène des opérations civiles de recherche et desauvetage en Méditerranée centrale, elle a écrit de retour de mission une lettre à son père : "L’humanitaire, ce n’est pas ma lutte."
    Parue sur Paris-Luttes.infos le 20 juillet 2020 : https://paris-luttes.info/l-humanitaire-ce-n-est-pas-ma-14189
    A propos de Sea-Watch et pour aider TOUS les bateaux, débordés, et pour leur venir en aide aussi financièrement : https://sea-watch.org/fr
    Suivi sur twitter : https://twitter.com/seawatch_intl

    Début juin, la revue du Gisti "Plein Droit" publiait sa synthèse du rapport conjoint Migreurop-FTDES, « Politiques du non-accueil en Tunisie – Des acteurs humanitaires au service des politiques sécuritaires européennes » (à paraître), rédigé à la suite d’une mission de Migreurop en Tunisie entre septembre et décembre 2019. Sous le titre de "La Tunisie, terre d’accueil… des politiques européennes", elle est à retrouver sur le site du Gisti : https://www.gisti.org/spip.php?article6468

    https://archive.org/details/humanitaire-pas-ma-lutte

    A la fin de la lecture, je mentionne plusieurs choses :

    La mise à l’eau d’un nouveau navire de sauvetage, la Louise Michel, affrétée par un riche artiste, et qui utilise la notoriété de celui-ci ainsi que le savoir faire de sa capitaine Pia Klemp, pour venir en aide aux personnes en détresse en Méditerranée. Politiquement très au clair avec sa mission, elle ne saurait être utilisée par des tentatives de récupération : « Je ne vois pas le sauvetage en mer comme une action humanitaire, mais comme faisant partie d’un combat antifasciste », a-t-elle déclaré au Guardian : https://www.theguardian.com/world/2020/aug/27/banksy-funds-refugee-rescue-boat-operating-in-mediterranean "Les 10 membres d’équipage du Louise Michel ont des antécédents divers, mais ils s’identifient tous comme des militants antiracistes et antifascistes prônant un changement politique radical. Comme il s’agit d’un projet féministe, seules les femmes membres d’équipage sont autorisées à parler au nom de la Louise Michel." C’est pourquoi parler de l’artiste plutôt que de l’action, c’est trahir la mission même de cette équipe.
    Suivi de ses interventions sur twitter : https://twitter.com/MVLouiseMichel

    D’autres navires, qui n’ont pas pour vocation de faire du sauvetage, sont aussi en difficulté. Le 5 août un pétrolier danois, le Etienne du groupe Maersk, a sauvé 27 personnes d’un bateau en mauvais état de marche. Depuis lors, ils se sont vu refuser l’entrée dans un port de sécurité. Ils sont maintenant à la dérive depuis plus 3 semaines : https://www.infomigrants.net/fr/post/26904/23-jours-d-attente-et-27-migrants-a-bord-situation-intenable-et-floue-

    Jusqu’à présent, en 2020, plus de 500 réfugiés et migrants sont connus pour être morts dans la mer Méditerranée, et le nombre réel est estimé être considérablement plus élevé.
    Pire, les camps installés loin de nos yeux se transforment encore plus en mouroir avec la pandémie Covid. Une enquête vient de sortir sur les condition atroces dans lesquelles sont laissés quasiment pour morts des migrants en Arabie Saoudite : https://www.telegraph.co.uk/global-health/climate-and-people/investigation-african-migrants-left-die-saudi-arabias-hellish

    Tout ceci relève de notre responsabilité collective.

    .

    Photo : @val_k / ValK.
    REVER ?
    Repas partagé avec les exilé-e-s expulsé-e-s, Nantes le 28 juin 2018.
    https://www.flickr.com/photos/valkphotos/42166951745/in/album-72157668531853507

    Flickr

    | Série [Exils] : https://www.flickr.com/photos/valkphotos/albums/72157646214825739
    | Ensemble [Human] : https://www.flickr.com/photos/valkphotos/collections/72157632092797423
    | Ensemble [fil-le-s de luttes] : https://www.flickr.com/photos/valkphotos/collections/72157632096933304

    toutes mes photos : http://frama.link/valk
    toutes mes lectures : https://archive.org/details/@karacole
    et pour m’aider à rester bénévole & justifier mes activités : https://liberapay.com/ValK

    #audio #opensource_audio #migration #exils #politiques_migratoires

  • CIJSummer. Can Dündar. Gavin MacFadyen Memorial Lecture.

    Can Dündar is a distinguished Turkish journalist with over 40 years of experience writing, editing and making investigative documentaries. After his newspaper published footage in 2015 of Turkish security services channelling arms to Islamist fighters in Syria, he was arrested and spent 92 days in prison on charges of ‘terrorism’. the following year he was hauled back to court on treason charges and while defending himself was the subject of an attempted assassination. The same day he was sentenced to nearly 6 years imprisonment. Having fled to Germany, he now lives in exile, but continues to report on the situation in Turkey.

    He addresses the CIJ conference, giving insights from his life and career on how to continue to hold the powerful to account when not only your journalism, but your freedom and even your life are under threat.

    #Turkey #Can_Dündar #journalism #threat #prison #exile #Germany

    https://www.youtube.com/watch?v=gSKnS34WPr4

  • Anthropologie de la décadence aux marges de l’hellénisme :
    une biographie intellectuelle et politique d’Elias Petropoulos

    Christos Panagiotopoulos

    https://lavoiedujaguar.net/Anthropologie-de-la-decadence-aux-marges-de-l-hellenisme-une-biograp

    Elias Petropoulos, le plus anthropologue des non-anthropologues grecs, est un moraliste de la Grèce contemporaine, un ethnographe rude, au regard sincère, au discours incisif. Grâce à sa distance avec le monde académique, permise par son indépendance, Elias a brossé un portrait décapant et original de la Grèce contemporaine. Fort de son amour de la pègre, l’inclassable Elias s’est battu contre l’histoire stérilisante d’un nationalisme qui avait commodément infiltré l’université, en particulier la laographie grecque . Des recueils laographiques des objets quotidiens de la Grèce de la seconde moitié du XXe siècle aux essais critiques, en passant par les dictionnaires des idiomes populaires et des enquêtes sur des facettes oubliées de l’histoire de l’hellénisme contemporain, son œuvre et sa documentation gigantesque pourraient le qualifier comme un éminent ethnologue, anthropologue, historien, ou laographe. Pourtant, il ne se reconnaît sous aucune de ces dénominations : « J’aimerais qu’on se rappelle de moi comme d’un écrivain insolite et bosseur. » Auteur d’un des plus vastes corpus anthropologiques sur la Grèce contemporaine, Elias ne s’est pourtant jamais autoproclamé anthropologue, ni n’a jamais été professionnellement admis dans les cercles académiques de la laographie. (...)

    #Grèce #Elias_Petropoulos #anthropologie #laographie #prison #dictature #rebetiko #Tsitsanis #bas-fonds #homosexualité #haschich #exil #Paris #libertaire #athée #Islam #érotisme

  • En danger Pas dangereux
    | FUMIGENE MAG : http://www.fumigene.org/2020/06/01/en-danger-pas-dangereux

    Souvent invisibilisées et repoussées aux marges des villes, les personnes exilées ont rarement l’occasion de faire entendre leurs difficultés et galères quotidiennes /.../

    Quand elles prennent la parole, c’est avec force et conviction que leurs récits se déploient et viennent dénoncer une vision caricaturale que l’on retrouve encore trop souvent. Celle de personnes menaçantes ou dangereuses, quand ce sont bien elles qui sont mises en danger par des expulsions quotidiennes ou un accès au droit rendu impossible par les lois actuelles.

    Le projet « En danger Pas dangereux » est parti de ce constat /.../

    #photo #photographie #temoignage #automedia #passeurs_de_maux #exils #migrations #migrants #vision #prejugés

    • Si par hasard, vous avez croisé ces collages dans Paris et que vous vous êtes demandé ce que c’était, la réponse est ci-dessous...
      📸 ⤵


      Ce sont des témoignages et des photos prises par des personnes éxilées fréquentant le Cèdre, à Porte d’Aubervilliers, dans le cadre d’un projet mené avec @LuciolesDuDoc.
      Au départ, l’envie de raconter une situation d’exil en s’adressant à quelqu’un ou à une institution. @LuciolesDuDoc ont fourni les outils pour collecter les témoignages, un micro, des appareils photo jetables, et cette table coulissante fabriquée par nos soins (cc Ulysse Mathieu)
      Les photos qui reviennent sont très variées, ça va du portrait à l’environnement. Pour les textes, de l’intime à la colère. Parmi les textes ou institutions visées : le 115, l’État, mais aussi les gens qui ont peur d’eux, l’impossibilité de séduire, de se faire des ami.e.s
      On a rassemblé les photos, les textes, on a fait des assemblages, en gardant toujours en tête cette idée d’interpellation, que ces témoignages étaient faits pour être entendus et écoutés.
      Ce sont ensuite devenus des collages, qu’on a décidé d’aller coller dans des lieux touristiques ou importants dans les parcous d’exils.
      Vous pouvez les retrouver autour de Porte d’Aubervilliers, Châtelet, République, Place des Fêtes... prenez un moment pour les lire & regarder ! Et pour suivre les nouveaux collages, c’est sur le compte instagram : endanger.pasdangereux

      Fil par Lucas Roxo : https://twitter.com/lucas_roxo/status/1230490204848500736

  • Certains estiment que le pays n’est plus « Terre Promise »
    Publié le 27 mai 2020 dans De Morgen - Traduction : Jean-Marie Flémal
    https://charleroi-pourlapalestine.be/index.php/2020/05/28/certains-estiment-que-le-pays-nest-plusterre-promise

    « Durant les onze années où Benjamin Netanyahou a été Premier ministre, tous ceux qui ne croyaient pas en l’idée d’Israël comme un État essentiellement juif ont été marginalisés »,

    explique Eitan Bronstein au téléphone.

    Leur départ s’est surtout fait sur l’insistance de sa compagne Eléonore Merza, qui est née et a grandi en France, mais qui a vécu en Israël ces quinze dernières années, où elle a rencontré Bronstein. Elle ne voyait pas en Israël la Terre promise où faire grandir son fils.

    « Le problème, c’est que la société israélienne est si militariste, si nationaliste », dit-elle.

    « Elle fait la promotion d’une éducation militaire dès la naissance. Je suis fière d’être juive, mais je ne voulais pas faire grandir mon fils dans un pays qui, pour certains privilèges, fait la distinction entre juifs et non-juifs. En même temps, avec vos parents marginalisés de la sorte sur le plan politique, il aurait grandi comme l’enfant »de ces traîtres ». Et ça, je n’en voulais pas ! »

    Pour Merza, la mesure avait été comble lors d’un événement bien spécifique, l’an dernier, quand elle était allée reprendre son fils à la crèche, à l’époque de la Journée de l’indépendance d’Israël. Avec les enfants, l’un des éducateurs avait bricolé quatre petits chars de l’armée à l’aide de rouleaux de papier de toilette.

    « Je suis rentrée à la maison et j’ai dit que je ferais tout pour m’en aller d’Israël. Six mois plus tard, nous étions à Bruxelles et, dans l’intervalle, je suis tombée amoureuse de cette ville. »

    #De-Colonizer #exil

  • Ayant perdu l’espoir d’un changement, des militants et des universitaires de gauche de premier plan laissent Israël derrière eux
    24 mai | Shany Littman pour Haaretz |Traduction CG pour l’AURDIP
    https://www.aurdip.org/ayant-perdu-l-espoir-d-un.html

    Ils ont fondé des mouvements anti-occupation et ont combattu pour l’âme de la société israélienne, mais finalement, ils ont décidé d’émigrer. Les nouveaux exilés racontent à Haaretz comment ils ont été harcelés et réduits au silence, jusqu’à ce qu’ils n’aient presque plus d’autre choix que de partir. (...)

    #exil

  • "Parmi les insoumis, réfractaires et déserteurs, certains possèdent un capital social, culturel et économique bien plus élevé que la plupart des migrants portugais provenant de la paysannerie ou du monde ouvrier. Des étudiants, issus massivement des classes sociales privilégiées urbaines, qui se sont mobilisés contre la dictature à plusieurs reprises, sont contraints d’émigrer pour éviter la répression et la conscription. C’est une population déjà politisée au Portugal ou qui se politise en France dans le contexte des « années 68 ». L’exil portugais en France connaît ainsi au cours des années 1961-1974 une radicalisation et une forte diversité politique."
    #immigration #portugal #luttes #exil

    https://www.cairn.info/revue-plein-droit-2014-1-page-40.htm

  • « Ce sont les plus vulnérables des vulnérables » : les familles de prisonniers syriens face au virus du silence
    https://www.lemonde.fr/international/article/2020/05/15/en-syrie-les-familles-de-prisonniers-face-au-virus-du-silence_6039713_3210.h

    Alors qu’il est impossible de connaître le bilan réel de l’épidémie de Covid-19 dans le pays, de nombreuses familles en exil s’inquiètent pour leurs proches qu’elles pensent retenus dans les prisons secrètes du régime.
    Elles sont syriennes, réfugiées en Turquie, en Jordanie, au Liban, en Grèce, en Allemagne ou au Royaume-Uni. Elles ont subi la guerre et tous ses maux : la terreur et les bombes, les destructions, les déchirures, la traque, l’exil. Elles ont vu mourir des voisins, des amis, de la famille. Elles ont quitté leur maison, les lieux de leur enfance ; laissé parfois derrière elles de vieux parents qui ne pouvaient les suivre ; subi dans leur fuite humiliations, harcèlements, chantages. Leurs nuits ne sont jamais tranquilles ; depuis longtemps, les rêves ont déserté. Ne restent que des souvenirs, de l’amertume, les traumatismes. Et pour toutes celles qui ont souhaité nous parler, une obsession qui les maintient en vie et les empêche de vivre : un mari, un père, un fils, un oncle, arrêtés par la police du régime syrien et disparus dans ses geôles sans qu’on ne sache plus rien.

    #Covid-19#migrant#migration#exil#réfugiés#traumatismes#santé#santé-mentale#Syrie

  • Vieillir avec un #permis_F

    Amaram vit en Suisse depuis 19 ans au bénéfice d’un permis F. Son statut précaire ne lui permet pas de voyager notamment pour se rendre en Angleterre y rendre visite à ses proches. Elle n’a aucune famille dans son entourage direct et elle vit solitairement les dernières années de sa vie. Les autorités refusent de la régulariser aux motifs qu’elle ne parle pas bien le français et qu’elle n’est pas autonome financièrement.

    https://www.youtube.com/watch?v=3T4254NtkAI&feature=youtu.be


    #admission_provisoire #témoignage #Exilia_Films #mobilité #immobilité #vieillesse #autonomie #asile #migrations #réfugiés #audio