• Un film qui vient de sortir, Experimenter, de Michael Almereyda, relate l’expérience de Milgram :
    https://www.youtube.com/watch?v=O1VOZhwRvWo

    http://seenthis.net/messages/434486

    Un article revient sur l’histoire de ces expériences, jusqu’à aujourd’hui :

    Jusqu’où obéir ?
    Sophie Richardot, Journal du CNRS, le 25 janvier 2016
    https://lejournal.cnrs.fr/billets/jusquou-obeir

    #Stanley_Milgram #Expérience_de_Milgram #Experimenter #Obéissance

  • A Aulnay-sous-Bois, une enseignante remet le politique dans les mains des lycéens
    http://www.lemonde.fr/societe/visuel/2016/01/08/a-aulnay-sous-bois-elle-remet-le-politique-dans-les-mains-des-lyceens_484419

    L’idée avait germé dans la tête de Marion Roche, enseignante de français au lycée Voillaume d’Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), bien avant les attentats de janvier. C’était lors d’un mouvement #lycéens [sic] contre la réforme des retraites. Ses élèves bloquent l’établissement mais peinent à argumenter sur leurs motivations. Ils ne savaient pas faire une pancarte, pas monter une pétition, pas comment participer à une manifestation... » , énumère-t-elle encore.

    La plupart évitent d’ailleurs d’ordinaire de s’engager dans des discours politiques. « Ils répètent souvent que puisque les politiques ne s’intéressent pas à eux, ils ne s’y intéressent pas non plus. » Un refuge selon l’enseignante, qui y voit une manière de dissimuler leur sentiment d’être « déconnectés » de la vie #politique et de ses codes. Et alimente chez ces lycéens issus de #quartiers_populaires, élevés dans des familles immigrées, pas forcément familiers du système politique français, l’impression d’en être exclus . « Et pourtant, ils ont tellement besoin de prendre la parole ! », regrette-t-elle.

    « Une poignée d’élèves ont posé problème »

    Et puis Charlie est passé par là. Ou plutôt les « je ne suis pas Charlie », slogan révélateur du malaise des élèves face à la société qui les entoure, et les régit. « Une poignée d’élèves ont posé problème pendant la minute de silence », relativise l’enseignante. Dans les salles de cours, c’est toutefois une autre inquiétude qui taraude l’équipe pédagogique. Outre les questions de laïcité et de liberté d’expression, les débats de l’après-Charlie révèlent l’ampleur de l’adhésion des lycéens aux discours conspirationnistes. Un phénomène qui s’enracine au même endroit que leur désinvolture politique selon Marion Roche. « Le complot, qui explique tout par des influences occultes, leur permet de se justifier de ne pas avoir de pouvoir politique et donc de ne pas agir ».

    La jeune agrégée ne se résout toutefois pas à leur résignation, animée par ce qu’elle appelle la « dimension sociale » de son métier. « Travailler dans ce type d’établissement, se battre pour que ces élèves aient la même chance que les autres et décrochent leur bac, c’est une forme d’acte militant », martèle-t-elle. Une surprise pour cette trentenaire aux cheveux très courts, qui avait choisi l’enseignement « par sécurité » et non par vocation. « J’ai découvert en enseignant que j’adorais ça », confie-t-elle sur le trajet qui l’emmène quotidiennement du nord de Paris aux portes du lycée.

    Armée de ces convictions qui l’animent et des échanges avec ses collègues également mobilisés, l’enseignante dépose, après les attentats, sur le bureau de son chef d’établissement, un programme d’« ateliers de pratique et de réflexion politique ». Objectif : aider les élèves, par des exercices concrets, à comprendre qu’ils ne sont pas exclus du champ politique et qu’ils peuvent en devenir de véritables acteurs.

    Depuis le mois de septembre, Marion Roche promène ainsi ses talons et ses lèvres rouges de classe en classe, pour aborder de manière ludique la prise en main de la chose politique. Objectif : les mener à bâtir leur propre programme de politique sociale, leur faire écrire leur propre théorie du complot ou encore leur faire expliquer la laïcité – pas toujours bien comprise – à leurs parents. (...)

    Marion Roche fait tout pour éveiller ses étudiants à la complexité du monde qui les entoure. « On se laisse happer par les discours complotistes parce qu’ils donnent du sens au chaos du monde », rappelle-t-elle à ses élèves de Terminale L au moment de clôturer l’atelier sur le #conspirationnisme. La classe vient d’en faire l’#expérience au moment de passer à l’action. Pendant les trois premières séances, les lycéens ont appris à identifier les codes de ces discours en en repérant, à la manière d’un commentaire littéraire, les caractéristiques stylistiques : le présent de vérité générale, l’argument d’autorité, la multiplication des preuves... Puis ça a été leur tour d’inventer leur « complot mondial », à partir d’un article de presse. Qui a véritablement piraté les boîtes mails de la CIA ? A chacun de démontrer qu’il s’agit un coup monté des profs de français.
    Au tableau, Yanis, théâtral, invoque la responsabilité combinée des enseignants et du FBI. Objectif : éradiquer tous ceux qui écrivent « Sa va » au lieu de « ça va ». Hilarité dans la salle, Yanis embraye. « D’ailleurs, le B (de la devise) du FBI, pour “bravery”, ne vous rappelle-t-il pas quelque chose ? » Saisissant le feutre, il inscrit au tableau le nom de “Bovary” pour étayer la preuve de la complicité des enseignants francophiles. Le pastiche est parfait et les élèves se marrent.
    « Qu’est-ce que ce cours vous a appris ? », tente de résumer l’enseignante. « Qu’on peut grave bien mentir », lance un Terminale. Approbation générale. Couvrant l’excitation hilare de la classe à l’approche de la fin de cours, Marion Roche donne des pistes à ses élèves pour les aider à éviter de se laisser convaincre par des discours mensongers. « Cherchez toujours qui est l’auteur de ce que vous lisez », poursuit-elle,« plus il se présentera, plus il y a de chance qu’il soit fiable ». Quelles leçons en tirent les lycéens ? « C’est l’éternel questionnement des enseignants », sourit Marion Roche qui souhaite maintenant élargir son programme d’atelier. A l’avenir, elle aimerait les inviter à bâtir un projet d’intérêt collectif pour la commune ou proposer des améliorations sur l’organisation des transports en commun. Manière, une fois encore,de décloisonner leurs horizons.

    #reportage #photo

    • Quand même, c’est Le Monde, c’est l’éduc nat., ces lycéens ne sont pas prêts de voir leur éventuel projet de réorganisation des transports en commun locaux mis en oeuvre. Quant à apprendre à rédiger des pétitions.... C’est l’impuissance collective qui fait le succès des thèses de la toute puissance de quelques uns. C’est de conspiration des égaux que l’on manque.

    • C’était lors d’un mouvement lycéens contre la réforme des retraites. Ses élèves bloquent l’établissement mais peinent à argumenter sur leurs motivations. « Ils ne savaient pas faire une pancarte, pas monter une pétition, pas comment participer à une manifestation... », énumère-t-elle encore.
      La plupart évitent d’ailleurs d’ordinaire de s’engager dans des discours politiques. « Ils répètent souvent que puisque les politiques ne s’intéressent pas à eux, ils ne s’y intéressent pas non plus. » Un refuge selon l’enseignante, qui y voit une manière de dissimuler leur sentiment d’être « déconnectés » de la vie politique et de ses codes. Et alimente chez ces lycéens issus de quartiers populaires, élevés dans des familles immigrées, pas forcément familiers du système politique français, l’impression d’en être exclus.

      […]

      Un à un ils promettent la baisse des impôts ou l’augmentation du SMIC, une plus grande reconnaissance des filières professionnelles ou une rémunération du travail associatif. Pour certains, les chômeurs devraient être privés d’aides après avoir refusé plus d’une offre d’emploi, d’autres veulent réduire les frais liés aux salariés dans les entreprises.

      […]

      Pendant les trois premières séances, les lycéens ont appris à identifier les codes de ces discours [complotistes] en en repérant, à la manière d’un commentaire littéraire, les caractéristiques stylistiques : le présent de vérité générale, l’argument d’autorité, la multiplication des preuves...

      #éducation #lycée #EMC #éducation_politique #théorie_du_complot

  • Ma fille Adèle rentre de l’école de mauvais poil. Elle s’est ennuyée ferme pendant les deux heures de son cours de musique qui a, à peu de chose près, démarré de la façon suivante, les enfants la semaine dernière un grand chanteur est mort, Michel Delpech, nous allons donc lui rendre hommage en lisant sa biographie et en écoutant certaines de ces chansons. Comme j’avais appris la veille dans la salle d’attente de son orthophoniste sur Radio classique la mort de Pierre Boulez et qu’Adèle m’avait trouvé fort ému et que du coup je lui avais expliqué un peu qui était Pierre Boulez, bonne fille, elle fait remarquer à sa prof de musique que Pierre Boulez aussi est mort. Réponse de la prof, et bien si cela t’intéresse tant que cela Pierre Boulez tu n’as qu’à rechercher des vidéos de lui sur Youtube .

    Je n’avais encore jamais pris rendez-vous avec une prof de musique et je sens qu’elle va m’entendre.

    Je tente de me consoler en me disant que dans dix ans tous mes enfants seront sortis de l’école et qu’ils ne seront donc pas exposés au cours de français suivant : les enfants Maître Gims est mort d’une overdose la semaine dernière nous allons étudier sa poésie, mais Monsieur on ne doit pas étudier Flaubert plutôt, ben si Flaubert t’intéresse tu n’as qu’à t’abonner à son compte twitter.

  • « On ne me laissait que deux options : voyou ou secrétaire », Article11, - Lémi
    http://www.article11.info/?On-ne-me-laissait-que-deux-options

    « Les voies du Seigneur sont impénétrables ; celles qui mènent à la mosquée, beaucoup moins », écrit Omar Benlaala dans La Barbe1. Il est bien placé pour en parler. Au mitan des années 1990, alors que son horizon post-adolescent n’avait rien de lumineux, il a poussé la porte de la mosquée de Couronnes, en plein cœur de Paris. Il y a trouvé, dit-il, une forme de soulagement social – matière à relancer une vie embourbée. Il s’est alors immergé à corps perdu dans un #islam_fondamentaliste et prosélyte (mais apolitique et non-violent). Une parenthèse de quelques années, lors de laquelle il est devenu « l’un des premiers barbus de Paris », avant de se ranger des voitures et de se consacrer à une approche plus distanciée de la foi.

    Dans la vie comme dans La Barbe, Omar Benlaala parle de cet épisode avec humour et recul. Pas d’angélisme, mais une lecture sociale de son parcours : si la mosquée a tant signifié pour lui, c’est parce qu’elle fut le seul endroit à l’accueillir lorsqu’il était paumé.

    Pour cet entretien, je l’ai rencontré dans un café de Ménilmontant, le quartier parisien qui l’a vu grandir et qu’il connaît comme sa poche. Pendant une heure et demie, il a dévidé les fils de sa vie. En voilà les contours.

    « Beaucoup lisent mon livre uniquement à l’aune de l’islam. La Barbe est pourtant d’abord le récit du passage à l’âge adulte d’un adolescent paumé. Mon histoire s’inscrit dans une #recherche_identitaire malaisée, dont la mosquée n’est qu’un aspect. Lorsque j’opte pour la barbe et la djellaba, c’est une réaction classique d’ado qui veut attirer l’attention et choquer ses parents. Il s’agit d’exister autrement dans un contexte social compliqué. Un peu comme un punk arborant la crête. Le message est limpide : Regardez-moi !

    Mon itinéraire est plutôt classique. Je quitte l’école à l’âge de 16 ans et je commence alors à passer mes journées dans la rue. Cela dure trois ou quatre ans. Une période compliquée, à tel point que j’ai l’impression d’en tomber malade, comme s’il y avait un poison en moi. Quand tu es dans la rue, que tu t’embrouilles tout le temps et que tu fumes trente joints par jour, tu te sens tout le temps en colère. C’est usant.

    Dans ce contexte, la découverte de la mosquée représente pour moi une véritable bouffée d’air frais. On m’y fait passer de problème à solution. On croit en moi. Un changement de dimension, dans lequel je m’engouffre corps et âme. Et il suffit de trois fois rien, d’un petit déclic. En l’occurrence : un ami qui me propose de venir partager un thé et des cacahuètes à la mosquée. Il ne le sait pas, mais je suis alors prêt à saisir n’importe quelle occasion de changer de vie. Je crois en plus faire plaisir à mes parents, qui s’inquiètent beaucoup pour moi. En plongeant dans leur religion, j’ai le sentiment de faire un pas vers eux.

    Par le jeu des circonstances et des rencontres, j’opte pour un islam particulier. Hors quelques vieux chibanis de la mosquée de Couronnes, les premières personnes que je rencontre sont en effet des itinérants, relevant du Tablighi Jamaat2, ou Tabligh. Eux sont de mon âge. Ils viennent de Saint-Denis et passent de mosquée en mosquée. Quand ils repartent, je deviens moi-même prosélyte, commençant à recruter autour de moi.

    Je deviens alors l’un des tous premiers ’’barbus’’ de Paris. À l’époque, presque personne ne se présente ainsi, pas même l’imam de la mosquée. Qu’importe, je veux ressembler à ces jeunes de Saint-Denis. Très vite,j’y prends même plaisir. La barbe me permet de dissimuler mon acné et de me faire une réputation dans le quartier – plus elle pousse et plus j’ai l’impression de gagner en légitimité. Quant à la djellaba, elle complète parfaitement la panoplie. Je considère alors mon look comme le parfait mariage de la tenue musulmane et de celle de Satan Petit Cœur, un personnage de Dragon Ball Z. Au fond, je suis en plein jeu de rôle.

    Jusqu’alors, j’étais plutôt centré sur mon nombril. Mais le Tabligh, approche religieuse basée sur la rencontre et la #prédication, m’encourage à regarder autour de moi. Et à bouger. De la mosquée centrale de Saint-Denis partent en effet de nombreux voyages, vers la France ou l’étranger. Mais pour avoir le droit de participer à ces grands pèlerinages, il faut d’abord accomplir deux sorties de quarante jours dans son propre pays. La deuxième que j’effectue a lieu dans le Nord de France, à pied, et elle me marque intensément. Je ne suis pas seul : une dizaine de personnes marchent avec moi, dont la moitié sont des jeunes de mon quartier, des gens je connais depuis l’enfance. Pour nous tous, c’est une #expérience formidable. En voyageant ainsi pendant quarante jours et quarante nuits, on apprend vraiment à se connaître. Et aussi à connaître la France – je découvre ce qu’est un village, et je rencontre des gens très éloignés de mon univers habituel.

    Il me faut un an et un premier voyage en Inde, au Pakistan et au Bangladesh pour comprendre que je participe à un mouvement ayant une ampleur internationale. Les adeptes du Tabligh sont en effet présents dans plus de cent trente pays, et ils se comptent par dizaines de millions. J’en prends notamment conscience au Bangladesh, à l’occasion du pèlerinage de Tongui, deuxième plus grand rassemblement musulman après celui de La Mecque. Sous mes yeux, une foule colossale, rassemblée sur une même plaine. Ça me semble incroyable. N’ayant jusqu’ici jamais voyagé hors de France, j’ai l’impression de débarquer dans un autre monde.

    À Paris, je fais rapidement preuve de mes qualités de recruteur. La mosquée de Couronnes se remplit et des jeunes débarquent. L’ambiance du lieu change, devient plus vivante, pendant et après les prières. Les anciens sont heureux de voir arriver des nouveaux. Certains nous demandent même d’intervenir auprès de leurs enfants pour les remettre sur la bonne voie. J’ai l’impression de vivre quelque chose d’important – pour une fois, je me retrouve au centre de quelque chose. Et puis, mon périple a fait de moi une petite star : je suis vu comme un aventurier, un Corto Maltese. Dans le quartier, personne n’a jamais voyagé aussi loin, et encore moins pour quatre ou cinq mois.

    Je ne cherche alors pas spécialement à définir mon approche. Je plonge juste dans ce nouveau mode de vie, sans me poser de questions. Ça me semble évident. Comme l’était l’islam aux yeux de mes parents – pour eux, la religion relevait de la vie quotidienne. Elle déterminait la manière qu’ils avaient de se laver, de manger, de prier. C’était leur culture. Et pourtant, à l’époque où je me lance à corps perdu dans l’islam, mon père et ma mère estiment que j’en fais trop. Ils n’ont pas tort : je passe pratiquement tout mon temps à la mosquée, jusqu’à y dormir. Et je ne parle plus que de religion.

    J’ai toujours entretenu un rapport très littéraire à l’islam. Comme une forme de revanche sur cette école qui n’a pas su me retenir – j’aimais pourtant lire quand j’étais enfant. Pendant mes années de rue, je n’ai eu aucun rapport avec la littérature. Et voilà que je tombe sur le Coran, et sur ses formules que je trouve fantastiques. J’accroche immédiatement ! Je retrouve le goût du livre et de la lecture, qui plus est dans une langue que je ne connais pas.

    Ce que je ressens à l’époque ressemble sans doute à ce que vivent les jeunes se lançant dans l’engagement militant. Je vais à la rencontre des gens, j’essaye de les convaincre, et j’ai l’impression d’avoir mille choses à découvrir. Je commence même à faire des prêches à la mosquée. Résultat : en m’obligeant à structurer ma parole, l’islam structure progressivement ma pensée.

  • Quelques jours avant les attentats, Hasna Ait Boulahcen cherchait du travail - L’Obs
    http://tempsreel.nouvelobs.com/attentats-terroristes-a-paris/20151120.OBS9942/quelques-jours-avant-les-attentats-hasna-ait-boulahcen-cherchai

    Inscrite à #Pôle_Emploi, la jeune femme avait été contactée par une association de réinsertion. Elle insistait pour obtenir le poste proposé.

    Elle lui avait semblé désespérée, elle voulait absolument ce #travail. La directrice d’une association de réinsertion, à Aulnay-Sous-Bois, a eu deux discussions téléphoniques avec #Hasna_Ait_Boulahcen fin octobre. C’était quelques jours avant les #attentats de Paris, et l’assaut final rue de la République à Saint-Denis, pendant lequel la jeune femme a été tuée.

    Fatou, qui ne souhaite pas donner son vrai nom, « pour ne pas nuire au travail de terrain de son association », cherchait alors un candidat à former pour un #job dans la #restauration, à partir du 3 novembre. « L’agence Pôle Emploi d’Aulnay-Sous-Bois m’avait le 29 octobre transmis plusieurs CV dont les profils correspondaient ». Parmi ces documents, celui « bien rempli » d’Hasna Ait Boulahcen, 26 ans, qui était assidue à ses rendez-vous Pôle Emploi.

    La jeune femme « présentait de nombreuses expériences dans la restauration rapide, elle avait déjà travaillé dans la région parisienne, chez KFC et à la Brioche Dorée notamment ». Quand Fatou l’a jointe le lundi 2 novembre en fin de journée, elle lui a expliqué qu’elle voulait « la faire venir pour un #entretien_d’embauche, Hasna Aït Boulahcen m’a répondu : ’Je suis à un anniversaire à Clichy. Est-ce que vous pouvez me rappeler plus tard ?’ ».

    Elle insistait pour travailler

    Du coup, Fatou a examiné les autres CV, « je suis passée à autre chose ». Mais quelques jours plus tard, Hasna a insisté :

    Au téléphone, elle semblait déterminée, elle voulait cet #emploi. Elle m’a demandé très poliment pourquoi je n’avais pas donné suite, en répétant que c’était important pour elle, elle avait vraiment besoin décrocher cette #formation pour travailler". 

    La jeune femme proche du djihadiste belge Abdelhamid Abaaoud, commanditaire présumé des attentats de Paris, a même ajouté : "En plus, c’est juste à côté de chez ma mère", laquelle vit rue Edgar Degas, à Aulnay-Sous-Bois. En réalité, l’association privilégie les jeunes en rupture professionnelle : "Pour nous, elle n’était pas prioritaire parmi les #candidats en demande de réinsertion".

    Après ce deuxième contact, Fatou a jeté le CV, et oublié Hasna. Jusqu’au mercredi 18 novembre, où elle a vu partout à la télé s’afficher le nom d’Hasna Ait Boulahcen collé à celui des terroristes, auteurs des attentats du 13 novembre. Fatou en pleure : 

    Elle n’avait apparemment pas du tout le profil de quelqu’un qui veut mourir. Je me sens coupable, je n’arrête pas de me dire que si je l’avais recrutée, son destin aurait peut-être été différent." 

    Elle en était donc, comme tant d’autres, à briguer une formation dans un domaine dont elle avait fait l’#expérience, ces services à la personnes de la restauration. Sa trajectoire (maltraitance, famille d’accueil) a été documentée par les média au moyen de divers témoignages. Par exemple
    http://www.lemonde.fr/attaques-a-paris/article/2015/11/21/hasna-ait-boulahcen-entre-vodka-et-niqab_4814800_4809495.html
    La panne de « l’#intégration » est patente. La fascination/haine pour l’intégration et la réussite (celle des terrasses, de l’#individualisme cool) est ce qui parait le plus décisif dans l’adhésion à cette communauté imaginaire. La même buveuse de vodka (...) avait, nous dit-on, envisagé d’intégrer l’armée française. #mektoub

    • Assaut de Saint-Denis : la famille d’Hasna Aït Boulahcen porte plainte contre X, Le Monde, Police.
      http://www.lemonde.fr/attaques-a-paris/article/2016/01/20/la-famille-d-hasna-ait-boulahcen-porte-plainte-contre-x_4850465_4809495.html

      La famille d’Hasna Aït Boulahcen, cousine du djihadiste Abdelhamid Abaaoud, morte lors de l’assaut du RAID à Saint-Denis le 18 novembre 2015, entend prouver son statut de « victime de terrorisme ». L’avocat de la famille, Me Fabien Ndoumou, a porté plainte contre X le 13 janvier avec constitution de partie civile auprès du juge anti-terroriste Christophe Tessier.
      Selon M. Ndoumou, interrogé par FranceTV info, « Hasna Aït Boulahcen est morte à la suite d’un attentat terroriste, comme les autres victimes du Bataclan. Elle n’est ni une terroriste ni une complice. Elle a donc le statut de victime. Elle n’a jamais joué un rôle actif dans cette affaire. Elle n’a jamais eu de contact avec la Syrie. »
      Aide matérielle
      L’enquête sur les attentats du 13 novembre, qui ont fait 130 morts dans la région parisienne, a montré l’implication d’Hasna Aït Boulahcen. Les policiers ont pu établir avec certitude que la jeune femme, qui affichait sur sa page Facebook son soutien à l’Etat islamique, savait que son cousin, Abdelhamid Abaaoud, était l’auteur des attentats du 13, et qu’il en préparait d’autres visant un centre commercial de la Défense et dans un commissariat.
      Lire aussi : Hasna Aït Boulahcen, entre vodka et niqab
      A plusieurs reprises, Hasna Aït Boulahcen a également fourni une aide matérielle au djihadiste de l’Etat islamique. Elle a notamment reçu une somme d’argent pour lui acheter des vêtements dans sa cavale. C’est également elle qui lui a trouvé un logement à Saint-Denis, par l’intermédiaire du logeur Jawad Bendaoud, et qui est allée le chercher en voiture à Aubervilliers pour le ramener dans sa nouvelle planque, rue du Corbillon. C’est là que tous deux ont été tués dans l’assaut donné par le RAID le 18 novembre.
      Morte asphyxiée dans l’appartement de Saint-Denis
      A la suite de l’assaut de Saint-Denis, il a été établi qu’Hasna Aït Boulahcen n’avait pas été abattue par la police, mais qu’elle est morte asphyxiée, sans doute à cause de l’explosion de la ceinture du kamikaze Chakib Akrouh, un Belgo-Marocain de 25 ans, qui se trouvait avec les deux cousins dans l’appartement.
      Selon l’avocat de la famille d’Hasna Aït Boulahcen, la jeune femme était sous l’influence d’Abdelhamid Abaaoud et n’aurait jamais voulu mourir en martyre. « Il lui a dit : “Si tu ne viens pas je vais tuer les membres de ta famille et les enfants de tes amis” », explique l’avocat. Selon des sons amateurs consultés par Le Monde, Hasna Aït Boulahcen a effectivement demandé à deux reprises à pouvoir sortir du bâtiment.
      Difficile, au regard des éléments de l’enquête qui accablent la jeune femme, de dire si la plainte, qui est aussi une manière pour la famille d’avoir accès au dossier, sera recevable. Le parquet quant à lui n’a pas encore eu la confirmation que la plainte a été déposée.

    • Abdelhamid Abaaoud lui affirme aussi qu’il n’est pas entré seul sur le territoire français : « on est rentré sans documents officiels », et avec lui « il y a des Syriens, des Irakiens, des Français, des Allemands, des Anglais ». « Il me dit qu’ils sont rentrés à 90, et qu’ils sont un peu partout en Île-de-France ».

      là tu peux sortir ton aman, aman (à manne, à manne) rébétike #brrr #aïe_aïe_aïe

    • Ouais, enfin le baratin du type pour impressionner des gens qu’il oblige plus ou moins à le servir, c’est pas du très crédible. 90 cela devient pas discret, surtout avec leur manie de la com en clair et leur manque de logistique hexagonnale.
      Et puis si c’était vrai, ils auraient probablement déjà tapé à nouveau (état d’urgence ou pas).
      De plus, la nana qui a prévenu les keufs ayant pas déposé sous X (son nom est dans la procédure, donc semi publique), et n’étant pas une balance impliqué et repentie (ce qui aurait pu lui permetre d’avoir droit à une nouvelle identité), faut quelle elle aussi intérêt à grossir le trait pour obtenir une protection qui lui fait actuellement totalement défaut.
      Suite à sa sortie publique, ils disent qu’il lui ont filé de la caillasse, pour le reste...

  • Histoire d’un silence
    1e volet le 11/11/2015
    2e volet le 12/11/2015 dans sur les Docks

    @aude_v @colporteur vraiment bien cette émission, je la partage.

    Retour sur l’histoire des membres de la revue Socialisme ou Barbarie (#soub) des années 50 au #clash survenu dans les années 70.

    Enquête familiale, « Tacere » est centrée autour de la figure de Benno Sternberg, dit Benno Sarel, ou Hugo Bell, et racontée par sa petite-fille qui ne l’a jamais connu, Alice.
    (...)
    « Je n’en sais guère plus en commençant mon enquête. Les enfants de Benno eux-mêmes ne peuvent m’éclairer d’avantage. Pour savoir qui était mon grand-père, je rencontre les anciens membres de SouB, la plupart âgés de plus de 90 ans, ainsi que Patrick Marcolini, jeune philosophe et historien des idées, passionné par le groupe. » Alice Sternberg

    http://www.franceculture.fr/emission-sur-les-docks-benno-histoire-d-un-silence-2015-11-11

    2eme volet du 12/11/2015 :
    http://www.franceculture.fr/emission-sur-les-docks-monique-histoire-d-un-silence-22-2015-11-12

    Emission Création on air d’Irène Omélianenko :

    http://www.franceculture.fr/personne-ir%C3%A8ne-om%C3%A9lianenko.html
    http://www.franceculture.fr/emission-creation-on-air

    #castoriadis #autogestion #auto-organisation #critique_du_capitalisme #expérience_de_la_sortie_du_communisme_des_années_50 #mort_sociale

  • Mélissa et Alison en #service_civique à Pôle emploi, la parole au directeur de l’antenne.
    http://www.republicain-lorrain.fr/edition-de-forbach/2015/11/03/forbach-melissa-et-alison-en-service-civique-a-pole-emploi

    Vêtues de leur gilet bleu, siglé "service civique", les deux jeunes filles se repèrent facilement à l’#accueil de #Pôle_emploi. Mélissa Bekka, 19 ans, de Petite-Rosselle, et Alison Cokovic, 19 ans, de Henriville, ont démarré leur mission lundi à 9 h à l’agence de la Ville-Haute à Forbach. « Elles ne sont ni salariées, ni stagiaires, ni bénévoles », indique Pascal Thuillier, directeur, qui accueille, pour la première fois, des volontaires du service civique. « Une nouveauté chez nous. Pôle emploi de Lorraine a décidé d’ouvrir ses portes au service civique. » A Forbach, les deux agences accueillent chacune deux jeunes filles pour une mission de huit mois. « C’est une très bonne #expérience pour elles comme pour nous » , se réjouit Pascal Thuillier, mettant en avant la notion d’#intérêt_général et d’engagement de ce dispositif destiné aux 16-25 ans, « cela a un parfum de #cohésion_sociale. »

    Facilitateurs d’inclusion numérique

    Plongées dans le grand bain dès leur arrivée, Alison et Mélissa se sont immédiatement retrouvées en contact avec le public. « Leur mission consiste à aider les #usagers [9alors, il disent ni D.E ni candidats, ndc] qui arrivent en zone d’accueil, en particulier ceux qui rencontrent le plus de difficultés à utiliser nos nouveaux #services_numériques , détaille le responsable. Elles sont là, en renfort des animateurs de Pôle emploi, pour accompagner les gens un peu perdus dans l’utilisation des services digitaux, pour leur permettre de gagner en #autonomie. »

    D’ici juin, les jeunes volontaires seront également appelées à coanimer les ateliers de Pôle emploi sur les #services_à_distance. « Comme notre emploi store que nous avons mis en place récemment », souligne Pascal Thuillier, souhaitant que les deux recrues soient avant tout « des facilitateurs d’inclusion numérique. »

    Le directeur de l’agence insiste sur l’impact du numérique dans la recherche d’emploi : « Aujourd’hui, 89 % des #DRH utilisent internet. Un recrutement par ce biais dure trois semaines contre trois mois par la voie traditionnelle. Un demandeur d’emploi qui n’a pas de #CV_en_ligne et qui ne dispose pas de boîte mail va être pénalisé. »

    « Une vraie valeur ajoutée »

    Suivies par un tuteur durant toute leur mission Mélissa et Alison ont un statut spécifique. « Elles ont signé un contrat d’engagement du service civique, elles travaillent 24 heures par semaine chez nous et touchent des indemnités » [#467€34/mois, soit un peu plus que le montant du RSA, ce minimum que la classe politique a en 1988 interdit aux moins de 25 ans à l’initiative du PS, ndc], explique le directeur de Pôle emploi.

    Très heureux d‘accueillir les jeunes filles, Pascal Thuillier compte sur leur maîtrise de l’outil numérique pour développer le portail digital et améliorer les services rendus aux usagers.

    « Nos agences de Forbach sont particulièrement visitées dans un bassin d’emploi compliqué , note-t-il. Pour l’instant, nous n’avons qu’un CV sur trois en ligne, un niveau assez faible. Nous allons essayer de passer un cap avec nos volontaires, qui représentent une vraie valeur ajoutée. »

    Depuis les #stages Barre en 1976, le « manque d’expérience » des #entrants_sur_le_marché_du_travail a servi le prétexte pour les sous payer au nom de l’insertion dans le monde de l’entreprise et de l’emploi. Un phénomène dont l’ampleur a explosé durant le premier septennat socialiste (Travaux d’utilité collective, stage d’insertion à la vie professionnelle, etc.). On note que ces deux femmes sont en première ligne dans le travail de l’agence (accueil), quelles effectuent un travail de formation à partir d’une #qualification_gratuite (une maîtrise des outils informatiques, ici faiblement indemnisé par l’état, Pôle n’ayant rien à dépenser). L’#échelle_des_salaires comporte désormais une myriade de niveaux, une stratification accrue accompagnée d’une #individualisation, la destruction de ces valeurs collectives là a permis de faire exploser les #inégalités de salaires. It’smore fun to compete, et il n’y a pas d’alternative, sauf à rejoindre les casso’s, mais, la aussi, la #concurrence façonne fortement les moeurs.
    #B-scale_partout_Reagan_Thatcher_itou

  • Une étudiante belge devient musulmane le temps d’une #expérience sociale : 3/4 de ses amis lui tournent le dos (vidéo)
    http://www.sudinfo.be/1394770/article/2015-10-12/une-etudiante-belge-devient-musulmane-le-temps-d-une-experience-sociale-3/4-de-s

    Tout a commencé par une photo sur Facebook. Dans le cadre d’une expérience sociale réalisée pour un projet dans le cadre de ses études à l’Université de Gand, Silke Raats, 21 ans, a voulu voir quelle serait la réaction de son entourage si elle devenait musulmane.

    [...] Son expérience devait durer un mois. Mais elle a tourné court au terme de 10 jours. 3/4 de ses amis lui avaient en effet tourné le dos, comme l’explique le Nieuwsblad. [...]

    En l’espace de quelques jours, de nombreux de ses amis ont arrêté de la fréquenter. « Beaucoup d’entre eux ont une mentalité « eux et nous ». J’ai été aidé au Parc Maximilien ces dernières semaines. Plusieurs d’entre eux me disaient de me méfier, car ces réfugiés étaient des combattants syriens ».

    Dans une vidéo, postée sur son compte Facebook, la jeune femme illustre ce changement temporaire. Et montre les réactions de ses amis, très déçue.

    #islamophobie

  • http://imagesociale.fr/2194

    En fait je crois que je viens enfin de mettre le doigt dessus, ce n’est pas grand chose a priori , juste quelque chose que je sens depuis longtemps et que je ne suis jamais parvenu à formaliser. Il y a une dizaine, une quizaine d’années, j’étais frappé d’entendre les premières théorisations à propos de ce que l’on pouvait trouver, notamment en matière de création, sur internet, théorisations que l’on trouvait elles-mêmes sur internet, façon l’article de blog sur le sujet des blogs . En soi je ne trouve pas l’idée mauvaise, il y a quelque chose de récursif, voire d’autotélique, donc de pas inintéressant, ça permet de bien comprendre les enjeux, de l’intérieur en somme.

    Et dans ces temps reculés, à la fin du millénaire dernier, pensez si c’est loin, force était de constater que les exemples qui pouvaient soutendre les théories naissantes à propos d’un monde en devenir n’étaient pas légion. J’imagine qu’à ce sujet j’ai du bénéficier avec mon petit Désordre d’une attention sans doute très outrée par rapport à la véritable valeur du truc, je recevais souvent des articles ou même des publications à propos d’internet et je trouvais assez rigolo, mais pas très sérieux, que dans le champ des possibles mon petit Désordre soit si souvent cité. Et il est même possible que j’ai participé à la chose, des fois on m’a invité à la BNF, rendez-vous compte !, pour deviser à propos de l’internet littéraire ou de je ne sais quels autres sujets en relation avec internet, d’ailleurs, c’est drôle jamais la photographie, qui est pourtant, sans doute le seul champ dans lequel je dispose d’autorité, un peu (avec le rugby sans doute), au contraire par exemple de la littérature, surtout quand on sait le nombre de lettres de refus d’éditeurs, pas toutes polies, qui ornent les murs de mes toilettes. D’ailleurs c’est vous dire à quel point c’était prophétique, aujourd’hui plus personne ne semble s’intéresser au Désordre , ce que j’ai d’abord accueilli de façon chagrine, il faut bien avouer, ce que je vis désormais comme une libération, je peux continuer de faire exactement ce que mes caprices m’ordonnent de faire et si ce sont de médiocres séquences d’animation avec de la pâte à modeler, be it .

    Autour de moi, j’étais parfois surpris de voir les uns et les autres, contraints, pensais-je d’abord, à se prendre pour exemple dans leurs efforts de théorisation, je pensais contraints, par le manque d’exemples. En fait j’allais même jusqu’à leur trouver l’excuse de l’habitude quand les exemples commençèrent à venir. Quand cela relevait de l’activisme, je pardonnais aussi.

    Et puis de plus en plus je me suis rendu compte qu’il y avait surtout, et particulièrement à partir de 2006-2007, et les fameux réseaux associaux des enjeux de pouvoir. Le fameux web 2.0 devenait une pratique qui consistait à écrire un article sur soi-même, puis de le syndiquer au meilleur de ses réseaux associaux, au milieu duquel la règle d’or c’était scratch my back I’ll scratch yours , ce qui a nécessairement abouti au résultat finalement prévisible et consanguin, la théorie est venue souligner la pratique et inversement. Dans les années soixante et septante Alain Robbe-Grillet ironisait souvent sur le fait qu’il fût invité dans de nombreuses universités américaines notamment pour deviser à propos du Nouveau roman et que du coup il avait le sentiment de faire cours à propos de lui-même. Robbe-Grillet aimait d’ailleurs beaucoup l’exercice. On peut même se demander de savoir quelle serait la pérénité de son oeuvre sans cette caisse de résonnance des universités américaines. C’est désormais une certaine Christine Angot qui a repris le flambeau de faire cours d’elle-même, très appliquée d’ailleurs, c’est qu’elle est sérieuse la petite Christine, regardez comme son front est froncé, il semble cependant que les universités américaines aient appris leur leçon et ne soient plus si empressées à tendre leurs microphones et leurs amplificateurs à des rois nus.

    Et, comparablement dans le domaine de l’auto étude finalement, je me demande si les chercheurs n’en auraient pas oublié jusqu’aux principes mêmes de ce qui fonde leur discipline, notamment la nécessité de garantir les observations de considérations personelles et je ne dirais pas que, fidèles à Bourdieu s’interrogeant sur son propre microcosme de la sociologie, ils ont tenté un retournement de la lame de leur sens critique en vers eux-mêmes, non, au contraire, bien au contraire, ils sont restés du côté du manche, puisque se prenant désormais de façon entièrement décomplexée, comme leur objet d’étude, ils n’ont pas pu s’empêcher de faire des portraits laudateurs d’eux-mêmes, je crois même que l’époque appelle cela des selfies .

    Alors imaginez un peu le chercheur en matière de selfies (et de toute la pratique des réseaux associaux) !

    Quand le chercheur montre du doigt les couchers de soleil collectionnés par Penelope Umbrico, les followers taguent et retwittent .

  • Des cultures et des #villes, vers une #agriculture_urbaine.

    Qu’est ce que cette agriculture urbaine ? Une mode ? Un peu de vert pour articles de magazines ?
    Est-ce une #utopie qui revient nous hanter à espace régulier, ou une #expérience pleine d’avenir ? Comment de grandes métropoles comme Paris, New York ou Berlin s’accommodent-elles de la pollution, du manque d’espace et de terre cultivables ?

    https://www.dailymotion.com/video/x1683p2_des-cultures-et-des-villes-vers-une-agriculture-urbaine_tech


    #film #urban_matters #documentaire #film
    cc @odilon

  • Philosophie du mal, Jean-Clet Martin
    http://blogs.mediapart.fr/edition/bookclub/article/270215/jean-clet-martin-philosophie-du-mal

    Dans le livre de Jean-Clet Martin, il ne s’agit donc pas #du_mal au sens moral mais du mal comme #expérience, comme « passion » – une expérience moins subjective que #métaphysique de l’altérité, de l’autre, du différent. Vivre devient expérimenter le mal, rencontrer un Autre qui force mon changement, une différence qui me fait violence. Le livre de Jean-Clet Martin est, à sa manière, un livre violent, recherchant la place où il pourrait être une altérité qui nous fait violence, l’altérité d’une pensée qui, par-delà les évidences néolibérales, l’abjection actuelle de la pensée commune, politique, philosophique, pose de manière brute, immédiate, la question pourtant la plus ancienne de la philosophie, qu’il faut alors entendre dans toute sa force et sa radicalité : comment vivre ?

    Il n’y a pas de philosophie sans la position de cette question, c’est cette question que les philosophes ne cessent de poser, de faire varier. Ce qu’est la philosophie est inséparable d’un certain type de vie mais surtout d’une urgence, d’une nécessité de la question : faire de la philosophie, c’est demander comment vivre, et si cette question du meilleur mode de vie a pu être répétée et recevoir des réponses, il y a surtout une nécessité par laquelle elle s’impose plus qu’elle n’est posée, une urgence violente et critique, à chaque fois actuelle. La violence de cette question vient de l’#actualité avec laquelle elle s’impose, ne cesse de s’imposer, sans médiation, à chacun, philosophe ou pas, qui fait alors l’expérience de cette question. La #philosophie commencerait par la conscience de l’urgence de cette question, la conscience de son actualité, de sa nécessité.

  • Non, la banque ne sera pas « uberisée »
    http://cestpasmonidee.blogspot.fr/2015/02/non-la-banque-ne-sera-pas-uberisee.html

    Le succès retentissant (et parfois controversé) d’Uber à travers le monde a donné naissance à une notion d’« uberisation », qui caractériserait la manière dont un secteur d’activité ancien peut être menacé dans son essence même par une startup. Son application de plus en plus fréquente au domaine bancaire mérite une mise au point…

    Ça me semble pertinent. Par contre, justement, "l’atomisation des services" et leur unification/intégration, c’est précisément ce que sait faire (plus ou moins, car personne ne sait vraiment bien faire ça à mon sens) non pas des startups effectivement, mais les géants du web et Google au premier titre. Aujourd’hui souvent par l’acquisition de multiples startups en effet.

    #Banque #Expérience_utilisateur #Finance #Innovation_disruptive #Uber_(entreprise) #Économie_numérique

  • Adresse aux intellectuels, journalistes, romanciers et à toutes celles et tous ceux qui croient connaître les jeunes des quartiers populaires
    http://blogs.mediapart.fr/edition/aggiornamento-histoire-geo/article/110215/adresse-aux-intellectuels-journalistes-romanciers-et-toutes-celles-e

    Ceci est un texte collectif qui émane du collectif Aggiornamento. La mouture initiale est de Hayat el Kaaouachi. Il a été ensuite soumis à signatures de façon plus large.

    Contact : hypotheses.aggio(at)gmail.com

    Mesdames, Messieurs,

    Ceci est une invitation. Une proposition des plus honnêtes.

    Entre vous et nous, les désaccords peuvent être nombreux, radicalement ancrés dans des conceptions bien différentes de la France et de la #République. Ce qui vous inquiète et vous hérisse nous interroge parfois sans nous faire douter de la légitimité de notre #travail, de nos combats, de la société dans laquelle nous vivons. Nous n’avons pas votre rapport pathologique à la #jeunesse de France. Nous refusons d’en faire avec vous un portrait caricatural qui rassure vos postures sociales. Votre vue vacillante et triste de notre pays, nous la refusons, préférant œuvrer au quotidien à l’éducation de tous pour des lendemains qui chantent.

    Entre vous et nous, les mots s’écharpent tant le fossé peut être profond. Mais nous défendons tous la parole libre et le débat. Nous sommes attachés, vous comme nous, à la confrontation des idées, aussi rude soit-elle. Les joutes verbales à l’écrit comme à l’oral avec la portée incandescente du numérique et des réseaux sociaux nourrissent les gnoses et les polémiques sans fin appréciées par la médiasphère. Pourtant, derrière les éclats de voix et les échanges de mots, les réalités nombreuses, plurielles et complexes ne sont pas toujours restituées fidèlement. Aux nombreux cas particuliers brandis ici ou là par des chroniqueurs, intervenants divers de la scène intellectuelle et médiatique, nous gardons, ne vous en déplaise, l’avantage du nombre, du #terrain et du #quotidien qui seuls, selon les méthodes des sciences sociales, peuvent avec précision et rigueur fonder la véracité des propos pour rendre compte d’une vérité sociale et #politique mouvante.

    Nous vous proposons de partager cette #expérience. Par souci d’honnêteté intellectuelle.

    Loin de nous l’idée de vous faire la leçon ou de vous convertir. Voyez plutôt cela comme une rare opportunité de palper cet objet fantasmé qui vous fait tant peur et que vous croyez connaître. Venez dans nos #établissements des #quartiers_populaires, venez dans nos classes sur les bancs de nos élèves. Voyez comme ils écoutent et parlent, voyez comme ils pensent. Il ne s’agira pas pour vous d’une visite au zoo, il ne s’agira pas pour eux de vous séduire. Nous vous proposons une #rencontre, un échange d’au moins une journée. Prenez le temps de vous asseoir face à eux et de leur dire directement ce que vous pensez d’eux. Comme ils vous déroutent, comme ils vous inquiètent, comme ils vous sont étrangers. Ayez le courage de leur faire face, de répondre à l’indignation, à la colère, au désintérêt de ces enfants et adolescents de la France des #marges. Vous pourrez leur demander directement pourquoi ils sont si peu reconnaissants envers la République. Vous les verrez vous rendre vos sourires gênés et vos piques verbales, votre profond mépris.

    Mais vous serez dans la vraie vie. Celle du #chômage, des #discriminations, de la rue, du délabrement urbain, de la #débrouille, et de toutes ces réussites joyeuses que bien souvent vous négligez. Vous dépasserez ainsi les dénonciations stériles, les débats caricaturaux de l’entre-soi.

    Relevé via @rezo

  • La politique de Straub-Huillet | Période
    http://revueperiode.net/la-politique-de-straub-huillet

    Samedi 10 mars 2007, 14h30 : une salle de cinéma située dans le sous-sol du Centre Georges Pompidou à Paris. On assiste à la projection de courts-métrages allemands des années 1960-1970, rarement projetés, dans le cadre de la 29e édition du Festival international du film documentaire, « Cinéma du réel ». Y était présenté l’essai cinématographique de 15 minutes, Einleitung zu Arnold Schönbergs ‘Begleitmusik zu einer Lichtspielscene’ (Introduction à « une musique d’accompagnement pour une scène de film » d’Arnold Schönberg, 1972) réalisé par Jean-Marie Straub et Danièle Huillet. Alors que de nombreux spectateurs s’installent dans leurs sièges, une agitation se fait entendre depuis l’extérieur. Soudain, un groupe d’une cinquantaine de militants force le passage et fait irruption dans la salle. Tout en distribuant dans toute la salle des tracts de l’ère pré-Photoshop, le groupe, qui s’autodéfinit comme étant composé de jeunes chômeurs, réclame d’assister gratuitement à la projection, outré qu’un festival financé par de l’argent public puisse exiger que l’on paye sa place et plaidant globalement pour une séparation de l’art et du commerce. Offensée par cette manifestation, la directrice du festival – après avoir ordonné au technicien de ne pas démarrer la projection et mobilisé le service de sécurité afin qu’il intervienne physiquement dans la salle pour intimider les manifestants – prend la parole et déclare à la foule (notons que les spectateurs ayant payé leurs places se sont rangés presque unanimement du côté des manifestants, en dépit du désagrément) qu’elle ne se laissera pas « #terroriser » et forcée à poursuivre la projection, ce qui eût pour effet de prolonger l’#occupation de la salle par les spectateurs. En fin de compte, le programme prévu ne sera pas maintenu.

    #cinéma #autoréduction #chômeurs #gratuité

    • Je transmet : Ce qu’oublie monsieur Parfax, c’est que c’était aussi cette après midi là l’occasion de voir le seul film d’#Holger_Meins (#Oskar_Langenfeld) ; qu’il ne s’agissait pas seulement des Icônes Straub mais bien d’un geste lié à une programmation particulière. En PJ (les tracts, j’espère que ce sont les bons).

      LE RÉEL ? Chouette ! ENTRÉE LIBRE !!!

      « Si le cinéma ne s’était pas aussi complaisamment livré à la fausse alternative art/divertissement, il aurait pu servir d’outil de vérification de thèses essentielles. »

      Traversés de questions politiques que ne sauraient circonscrire de quelconques échéances électorales, nous venons, précaires sans qualités, sans #argent, en cette zone de miniaturisation du continent cinématographique (zone festivalière), faire en commun l’expérience de
      Am Siel (Au bord du chenal),
      de Aufsätze (Rédactions),
      de Von Griechenland (De la Grèce),
      de Einleitung zu Arnold Schönbergs « Begleitmusik zu einer
      Lichtspielscene » (Introduction à la “Musique d’accompagnement pour une scène de film” d’Arnold Schönberg),
      de Jeder ein Berliner Kindl (Bière pour tous),
      de Die Worte der Vorsitzenden (Les Citations du Président),
      de Farbtest : Die rote Fahne (Essai couleur : le drapeau rouge), et de Oskar Langenfeld – 12 mal (Oskar Langenfeld – 12 fois).

      « Du fleuve qui déborde on dit souvent qu’il est violent. Mais du lit qu’il enserre nul ne dira qu’il est violent. »

      Réponse à l’annulation :

      LE RÉEL ? telosblind1 !!

      « Si le cinéma ne s’était pas aussi complaisamment livré à la fausse alternative art/divertissement, il aurait pu servir d’outil de vérification de thèses essentielles. »

      Nous étions une trentaine à nous rendre à Beaubourg pour voir ces films programmés le samedi 10 mars, décidés à entrer dans la salle sans nous être acquittés du billet d’entrée. Nous pensons que faire l’#expérience en commun de ces films nous importe, ne serait-ce que parce que pour ces réalisateurs, le cinéma engage à quelque chose. La question d’ailleurs "à quoi engage le cinéma ?" plutôt que les sempiternelles atermoiements stériles autour d’un cinéma engagé ou politique, nous apparaît cruciale. Il ne peut s’agir de seulement considérer ces films comme appartenant à l’histoire du cinéma ou comme figures d’un courant du cinéma politique, mais de tenter de les rendre au présent et de pouvoir s’en saisir comme d’un héritage possible. « Ne pas payer notre place » pour les voir était ainsi une tentative de rendre possible cette expérience et permettait aussi, à la plupart d’entre nous – rmistes, chômeurs ou précaires – de tout simplement entrer dans la salle. De fait, il y eut bousculade, le zèle triste et défensif des précaires employés par le festival, l’atteste aujourd’hui encore.

      Ce geste simple et intrusif, à nos yeux relativement insignifiant, à l’aune de ce qui traverse ces films et qui nous traverse, qui ne mériterait pas d’explications, et moins encore de revendications, s’il n’avait pas rencontré une situation de blocage entraînant la décision, par la direction du festival, d’annuler la projection. Cette décision fût prise immédiatement : nous fûmes qualifiés de preneurs d’otages, de fascistes, de violents et donc Punis de projection(s). Le terme "punis" a ici son importance : il fut prononcé par madame la directrice. Pas de fric, pas de film ; pas de bras, pas de banania. Et puis on ne fait pas intrusion, cela ne se fait pas, ne se fait pas, le #réel ne peut avoir lieu. L’arrivée rapide d’une quinzaine de vigiles en costumes et en gants de cuir noir, prenant place tout autour de la salle et exigeant l’évacuation de tous les spectateurs fut, il est vrai, du plus glaçant effet.

      1 telos : le but, la fin... blind : aveugle...

      Beaucoup de spectateurs, partageant notre étonnement devant cette réaction délirante, insistaient avec nous pour que les films soient projetés. Nous étions tous venus ici pour voir ces films, mais il faut croire que cette décision simple ne pouvait pas être maintenue. Après nous être vus demandé, par la direction du festival, de présenter nos excuses aux gens à l’entrée (ce que nous avons fait malgré le ridicule de la situation, situation comprise des personnes qui munies de billets, s’excusaient à leur tour...), après avoir accepté de nous mettre sur le côté de la salle pour que les gens ayant acheté un billet soient tous sûrs d’avoir une place assise, la séance fut définitivement annulée par la direction du festival, pour des raisons de sécurité...
      Tristesse, stupidité, état des choses. Le problème en fait, c’est l’#irruption ; le problème, c’est de ne pas montrer patte blanche. Le problème, c’est de vouloir retrouver de la #présence dans des lieux qui instituent des programmes mais qui ont oublié que programmer n’est pas montrer ; que montrer des films, cela n’est pas remplir des rayons ou des cases comme on empilent des tendances dans la grande distribution : le grand marché fictif. Le problème, c’est de se satisfaire de cet intolérable présent, où il suffit de programmer deux fois des films d’importance pour s’acquitter d’une conscience politique à l’intérieur de vitrines (Beaubourg) désertées de pensées en acte. Nous ne sommes pas venus militer pour la gratuité de l’ensemble des marchandises culturelles (rien à foutre d’entrer gratos pour aller voir les dernières conneries en date), nous étions venus montrer par notre présence et pour ces films, notre amitié pour les choses dites politiques.
      Devant ces réactions, il faut donc bien reconnaître que notre intrusion a été vécue comme violente. Mais la seule violence qu’on peut nous imputer est celle de ne pas considérer comme évident le fait de devoir payer un droit d’entrée pour voir certains films, de ne pas consommer ces films comme de vulgaires marchandises et de travailler à les voir pour ce qu’ils sont. Une gigantesque publicité pour la culture proclame sur le fronton de Beaubourg, « Le #beau est toujours bizarre ». le #normal sera donc toujours laid.

      Ceux du 15 mars.

  • #pourunjihad2proximité, un dialogue très intéressant chez @lundimatin
    https://lundi.am/pourunjihad2proximite

    Camille2 : Oui ... Mais ce qui est terrible, c’est que Charlie/pas Charlie est en soi un dispositif qui fait disparaître d’autres positions, notamment des positions révolutionnaires. De manière générale, les forces qui avaient commencé à s’esquisser dans les protestations antipolice à l’automne, qui rentraient en écho avec ce qui se passait aux USA, au Mexique, en Israël, tout ça a été recouvert par la question de l’islamisme, par la question Charlie ou pas Charlie.

    Si tu regardes un peu de loin, c’est assez souvent que la question révolutionnaire, même à un niveau minimal d’élaboration, est recouverte par la psychose à deux faces, terrorisme/antiterrorisme. C’est arrivé de toute évidence pendant le Printemps arabe, mais même en 2001, où les questions et les inquiétudes ouvertes par Gênes ont été anéanties par l’évènement du 11 septembre.

    Surtout depuis le Printemps arabe, on a l’impression que, grosso modo, quatre forces cherchent à s’organiser à une échelle mondiale, transnationale : la police, les fascistes, les djihadistes et les révolutionnaires. Les polices trouent le plan étatique ou national, collaborent ou se font la guerre entre elles, s’échangent renseignements, financements. Les fascistes, notamment en Europe, se font écho, en Ukraine, en Grèce, en Hongrie.

    J’ai parlé plus haut de la constitution souple d’un parti du djihad. La séquence qui commence en Grèce en 2008 et se poursuit avec les Printemps arabes, les grèves au Brésil ou au Québec, les émeutes à Téhéran, Londres, ou en Suède, les prises de places en Espagne ou en Turquie, témoigne à mon sens de la constitution d’un parti révolutionnaire à l’échelle mondiale, ou plutôt d’une position révolutionnaire générale qui se donne de plein de manières différentes dans pas mal d’endroits inattendus.

    Sauf que, et c’est là le problème, de ces quatre forces, trois sortent renforcées de la surenchère djihad/réaction policière. La police est acclamée, comme on l’a vu à Boston après l’attentat au marathon, ou à Paris le 11 janvier. Les fascistes recrutent tranquillement, se chauffent sur quelques mosquées, et guettent leur heure. Les djihadistes, comme on l’a dit plus haut, poussent leur agenda étrange, très médiatique, très spectaculaire. Mais nous, les révolutionnaires, nous peinons à exister dans ces périodes post-traumatiques. Nous ne savons pas quoi dire, ni comment le dire, et quand nous avons une parole à porter, elle s’entend à peine dans le brouhaha névrotique que le terrorisme, comme l’antiterrorisme, cherchent à produire. Il ne s’agit pas de se plaindre de l’absence de minute de silence en l’honneur de Rémi Fraisse, mais simplement de remarquer que depuis les attentats, souffle un vent d’hiver dont tout le monde profite, sauf nous.

    • Ce qu’on peut dire des frères Kouachi comme de Coulibaly, c’est qu’ils sont allés vers la mort en courant, au devant d’elle. Un peu comme si, ayant pris assez de vitesse avant le choc, ils étaient capables de la traverser. Ils s’en foutent des 77 vierges et du Paradis, en réalité. Ils ont un sens de l’ascèse, un sens du sacrifice de soi comme clé de toute élévation, qui les rend puissants.

      Après, évidemment que cette #spiritualité est complètement #nihiliste, mais ça n’enlève rien à sa force. Mais il faut vraiment comprendre qu’un attentat comme ça, pour un djihadiste, ce n’est pas un mauvais moment à passer, ou une erreur monumentale, comme tentent de le faire croire les affiches antiradicalisation du ministère de l’Intérieur... au contraire, c’est un sommet de raffinement dans la pratique de l’islam. Comment être quitte du monde : fais le djihad. C’est ça qu’ils se disent, c’est ça qui les rend fort, c’est ça qu’on ne comprend pas vraiment.

    • "... la position révolutionnaire est prise en étau : d’un côté, l’accroissement des moyens techniques, humains et juridiques de répression dirigés contre les « djihadistes » mais qui ne demandent qu’à être utilisés contre elle ; de l’autre, une partie non négligeable de la jeunesse qui rejette les institutions actuelles, mais pour mieux sombrer dans un fascisme multiforme (religieux, soralo-dieudonniste, lepéniste)."

    • #populisme comme méthode de #codage et l’enfumage persistant || #Pagida, +/- #Charlie, etc.

      #effacement et/ou recodage de l’#histoire, de sa mémoire individuelle, de sa propre #expérience avec le résultat d’un manque de confiance dans des facultés de son #jugement individuel vis-à-vis des forces de la #marginalisation économique et idéologique dans une culture de la homogénéité créée, soutenue et modifiée ad libitum selon des intérêts des institutions politiques et sociales.

  • FIGURER LES ENTRE-DEUX MIGRATOIRES
    Pratiques cartographiques expérimentales entre chercheurs, artistes et voyageurs

    Entre mai et juin 2013 s’est tenu à #Grenoble un atelier de cartographie participatif et expérimental, à la croisée des sciences humaines et de l’art. Douze #voyageurs, alors #demandeurs_d’asile ou réfugiés, trois #artistes et deux géographes se sont réunis pour aborder la cartographie comme technique créative de relevé d’#expériences. Les #cartes produites avec et par les participant.e.s évoquent des #souvenirs d’#entre-deux_migratoires et de #franchissements_frontaliers. Cette expérience participative cherche à se démarquer d’un positivisme narratif des itinéraires migratoires -caractéristique notamment des administrations en charge du droit d’asile-, en mobilisant des outils de médiation visuels et artistiques. Les acteurs de ce projet reviennent ici sur les intentions de construire un terrain de recherche indisciplinaire, fondé sur une pratique cartographique critique et créative. Les cartes ont constitué des entre-deux méthodologiques au service des relations entre les participants, tandis que s’élaboraient des récits référentiels et non-référentiels des entre-deux migratoires.

    http://www.carnetsdegeographes.org/carnets_terrain/terrain_07_01_Mekdjian.php
    #cartographie_radicale #cartographie_critique #migration #asile #réfugiés #parcours_migratoire #Sarah_Mekdjian #cartographie_participative #itinéraire_migratoire #frontière #cartographie_créative #narration #cartographies_traverses
    cc @reka

  • Web is dead… etc.
    http://www.wired.com/2010/08/ff_webrip/all

    The Web Is Dying ; Apps Are Killing It
    WSJ, CHRISTOPHER MIMS Nov. 16, 2014
    http://online.wsj.com/articles/the-web-is-dying-apps-are-killing-it-1416169934

    Mountains of #data tell us that, in aggregate, we are spending time in apps that we once spent surfing the #Web. We’re in love with apps, and they’ve taken over. On phones, 86% of our time is spent in #apps, and just 14% is spent on the Web, according to mobile-analytics company Flurry.

    #mobile #seenthis-paywall

  • Les chercheurs en psychologie s’écharpent, et nous ne devrions pas nous en laver les mains
    http://www.slate.fr/story/91163/chercheurs-psychologie-replication

    La « crise de la réplication » n’est absolument pas spécifique à la psychologie sociale, aux sciences psychologiques, ni même aux sciences sociales. Selon une formule célèbre de John Ioannidis, épidémiologiste de Stanford et remontant à près de dix ans, « la plupart des résultats de recherche sont faux, dans la plupart des protocoles et dans la plupart des disciplines ».

    Depuis, des échecs de réplication et autres failles majeures ont été détectés à travers toute la science, que ce soit dans des recherches sur le cancer, la génétique de maladies complexes comme l’obésité et les troubles cardiovasculaires, les cellules souches et dans des études sur les origines de l’univers. Au début de l’année, les National Institutes of Health (NIH) publiaient un communiqué dans lequel on pouvait lire :

    « Le système complexe assurant la reproductibilité des recherches biomédicales n’est pas efficace et nécessite une restructuration. »

    Quand on connaît les enjeux en présence, et sa centralité dans la méthode scientifique, on pourrait trouver étrange que la réplication tienne davantage de l’exception que de la règle.

    #Biais_de_publication #Controverse_scientifique #Expérience_scientifique #Protocole_expérimental #Psychologie #Recherche_scientifique #Réplication #Science

  • #livre L’#expérience_urbaine du monde

    L’écrasante majorité des hommes vit aujourd’hui dans des #villes qui ne cessent de se transformer : les flux qui les constituent font souvent face à des démarcations sociales de plus en plus figées. Notre condition urbaine, explique O. #Mongin, se réinvente dans ces lieux de la #mondialisation.


    http://www.laviedesidees.fr/L-experience-urbaine-du-monde.html

    #urban_matter

  • Facebook a manipulé les émotions de ses utilisateurs pour une recherche
    http://www.lapresse.ca/international/dossiers/sous-surveillance/201406/29/01-4779809-facebook-a-manipule-les-emotions-de-ses-utilisateurs-pour-une-re

    Une recherche publiée récemment expliquant comment Facebook a manipulé des informations de près de 700 000 utilisateurs anglophones pour étudier « la contagion émotionnelle » dans les groupes suscitait l’inquiétude d’internautes cette fin de semaine.
    [...]
    « Les états émotionnels sont communicatifs et peuvent se transmettre par un phénomène de contagion, conduisant les autres personnes à ressentir les mêmes émotions sans en être conscientes », écrivent les auteurs de cette recherche.

    Il n’y a guère que Raphaël Zacharie de IZARRA qui puisse commenter avec goût cette actualité :

    FACEBOOK vous embobine
    http://www.youtube.com/watch?v=GPPn0m9HxK8

    Raphaël Zacharie de IZARRA, roi-poète chez les trolls :
    http://www.youtube.com/user/izarra72/videos

    #Cobaye #Expérience #Facebook #Manipulation #Psychologie #Recherche_scientifique