• « Il y a beaucoup de façons de parler de la télévision. Mais dans une perspective « business », soyons réaliste : à la base, le métier de TF1, c’est d’aider Coca-Cola, par exemple, à vendre son produit. […] Or pour qu’un message publicitaire soit perçu, il faut que le cerveau du téléspectateur soit disponible. Nos émissions ont pour vocation de le rendre disponible : c’est-à-dire de le divertir, de le détendre pour le préparer entre deux messages. Ce que nous vendons à Coca-Cola, c’est du temps de cerveau humain disponible. »

    Patrick Le Lay, PDG de TF1, in Les Dirigeants français et le Changement (2004).

    http://www.franceculture.fr/emissions/la-revue-numerique/la-guerre-contre-les-djihadistes-se-fait-aussi-sur-les-reseaux-sociaux


    http://www.acrimed.org/Attentats-de-Bruxelles-le-bal-des-experts-de-l#top
    http://www.buzzfeed.com/davidperrotin/bruxelles-comment-reconnaitre-un-expert-antiterroriste-un-vr?sub=4190331_8
    #actualité #numérique #terrorisme #Etat_Islamique #Twitter #réseaux_sociaux #expert #info_continue #matraquage_médiatique #décervelage

  • Liens d’intérêts : la Cour des Comptes épingle les #experts #santé
    http://www.pourquoidocteur.fr/Articles/Question-d-actu/14840-Liens-d-interets-la-Cour-des-Comptes-epingle-les-experts-sante

    Tout expert sanitaire doit remplir une déclaration d’intérêt depuis 2011. Mais la Cour des comptes épingle de sérieux manquements à ce dispositif.

    [...]

    Ces anomalies s’expliquent par le fait que cette démarche s’effectue sur la base de la spontanéité. Aucun organisme ne vérifie que les déclarations ne sont pas mensongères… et le décret qui prévoyait la création d’une commission éthique n’a jamais été promulgué. Ce sont deux écueils majeurs que la Cour des comptes met en avant. « A priori simple, la mise en œuvre des dispositions législatives, rédigées en quatre articles, s’est révélée délicate et largement perfectible », soulignent les Sages. Ils soulignent notamment que la définition même d’#expert_sanitaire reste très vague. A tel point que le directeur général de la Santé est tout simplement dispensé de déclaration. Un système « trop permissif ».

    #conflit_d'intérêt

  • De l’opposition au plan Juppé à la #Loi_El_Khomri Itinéraire d’un #expert d’Etat
    http://terrainsdeluttes.ouvaton.org/?p=5645

    « C’est une loi écrite en chambre, dans une absence totale de transparence, entre Matignon et le directeur de cabinet de Myriam El Khomri », déclare à Libération un socialiste agacé [1]. Le […]

    #Analyses #Du_côté_des_dominants #Bourgeoisie #économistes #haut_fonctionnaire

  • La #Famine au #Darfimbabwour : une analyse stupéfiante de #LaPresse et de son #Public
    https://reflets.info/la-famine-au-darfimbabwour-une-analyse-stupefiante-de-lapresse-et-de-son-p

    Vous êtes un peu déprimé ? Vous le serez encore un peu plus lorsque vous aurez visionné cette vidéo qui analyse avec une pertinence stupéfiante le traitement médiatique de la famine au Darfimbabwour, les réactions du public, le rôle des « experts ». Bref, c’est criant de vérité et démoralisant à souhait.  

    #Breves #Experts #Presse

  • #Lexique pour temps de #grèves et de #manifestations - Acrimed | Action Critique #Médias
    http://www.acrimed.org/Lexique-pour-temps-de-greves-et-de-manifestations-version-2010

    - « #Expert » : Invité par les médias pour expliquer aux grévistes et manifestants que le gouvernement a pris les seules mesures possibles, dans l’intérêt général. Déplore que les « grognements » des « jusqu’auboutistes » et des « ultras » (voir ce mot), ces privilégiés égoïstes et irresponsables (voir « corporatisme »), empêchent d’entendre le « discours de raison » des artisans du « dialogue social ». Un exemple de service public, daté de 2005.

  • Misère partout, #Justice nulle part
    https://www.mediapart.fr/journal/france/150316/misere-partout-justice-nulle-part

    La justice manque de tout : d’effectifs, de place, de stylos bleus, de temps… Une telle pauvreté rend impossible le quotidien des #magistrats. Mais elle a également des répercussions concrètes sur la vie des justiciables. Six magistrats racontent comment l’indigence engendre l’injustice. Codes © Reuters

    #France #Experts_judiciaires #juges

  • La professionnalisation des politiques, un verrou français, par Anne Chemin (« Le Monde », 10/03/2015)
    http://lemonde.fr/idees/article/2016/03/10/la-professionnalisation-des-politiques-un-verrou-francais_4880673_3232.html

    ft. Rémi Lefebvre : http://www.monde-diplomatique.fr/2009/10/LEFEBVRE/18193

    En ce jour d’automne 2015, Florent Hérouard affiche une barbe naissante et un sweat-shirt à capuche qui tranchent avec l’allure traditionnelle des hommes politiques. Invité de France Bleu Normandie, ce géographe qui a inventé un système d’attache pour les skateboards est tête de liste aux élections régionales dans le Calvados. Une position qu’il n’a pas conquise au terme d’un long parcours au sein des instances dirigeantes de son parti  : comme tous les candidats de Nouvelle donne, le mouvement de Pierre Larrouturou, Florent ­Hérouard a été désigné au terme d’un tirage au sort. Il est, affirme-t-il avec fierté, un «  candidat-citoyen  » qui rêve de «  faire de la politique autrement  ».

    Autrement  ? Comme un amateur éclairé qui croit en la chose publique sans vouloir pour autant en faire son métier. Une idée que les grands partis considèrent souvent avec un brin de condescendance, comme si elle relevait de l’aimable folklore de la ­démocratie participative. La contribution des profanes à la démocratie est pourtant une idée très ­ancienne  : dans l’Antiquité, les Grecs pratiquaient le tirage au sort et la rotation rapide des mandats afin, justement, de favoriser «  l’autogouvernement de tous par tous, chacun étant à tour de rôle gouvernant et gouverné  », souligne le politiste Yves Sintomer dans un texte publié en 2012 sur le site La Vie des idées.

    Cet usage a survécu dans la justice – les jurés d’assises sont, aujourd’hui encore, tirés au sort –, mais il a ­disparu dans le monde politique  : depuis le début du XXe siècle, et surtout depuis l’avènement de la ­Ve Répu­blique, la démocratie française est entrée dans l’ère de la professionnalisation. «  Aujourd’hui, la politique est un métier, constate Bruno Cautrès, chercheur CNRS au Centre de recherches politiques de Sciences Po, le Cevipof. Les hommes politiques construisent des carrières longues  : ils occupent tour à tour des fonctions électives, des postes dans la haute fonction publique ou dans des cabinets, des responsabilités dans l’appareil des partis – et ce, parfois, pendant toute une vie. Le temps des néophytes issus de la société civile est terminé.  »

    Les chiffres sont sans ambiguïté  : à l’Assemblée ­nationale, l’entrée «  directe  » de citoyens dénués ­d’expérience politique est en voie de disparition. «  Les trajectoires menant au Palais-Bourbon impliquent un ­investissement professionnel précoce dans la politique et la détention préalable de plusieurs postes de pouvoir, ce qui implique un savoir-faire  », explique Luc Rouban, directeur de recherche au CNRS (Cevipof), dans une étude sur le profil des députés élus en 2012. Un tiers des députés socialistes ont ainsi «  fait leurs premières armes au sein du PS, très souvent comme ­assistants parlementaires ou membres de cabinets municipaux ou régionaux  », poursuit-il, en soulignant une ­ «  certaine professionnalisation des députés  ».

    Des parcours qui se ressemblent

    Luc Rouban observe une même tendance chez les élus ­locaux des zones urbaines. «  La proportion d’hommes et de femmes d’appareil qui proviennent des entourages locaux (cabinets de maires, collaborateurs de conseils généraux ou régionaux ou d’intercommunalités) continue d’augmenter allègrement pour représenter, en 2014, le quart de tous les maires, constate-t-il dans une étude sur les villes de plus de 30 000 habitants. A cela, il faut ajouter la part croissante prise par les professions politiques dans lesquelles ont été ­intégrés les assistants parlementaires ou les collaborateurs d’élus au niveau national.  » Sa conclusion est sans appel  : «  La décentralisation a créé, en vingt-cinq ans, une élite ­urbaine fermée, professionnalisée et notabiliaire, qui a ­concentré le pouvoir local en accumulant les ressources ­partisanes et sociales.  »

    Avec la professionnalisation, les parcours des hommes politiques de ce début de XXIe siècle se ressemblent de plus en plus. «  Ils militent dans une organisation de jeunesse, ils intègrent un institut de sciences politiques, d’économie ou de droit, ils deviennent assistants d’élus, ils sont membres d’un cabinet, ils briguent un mandat, explique Rémi ­Lefebvre, professeur de sciences politiques à l’université Lille-II. C’est comme cela qu’ils apprennent les ficelles du métier – la capacité à faire campagne, à diviser ses adversaires et à acquérir le sens pratique dont parle Pierre Bourdieu. Le stade ultime de la professionnalisation, c’est l’absence ­totale de passage par une vie professionnelle autre que la politique. Ce phénomène touche tous les partis, à droite comme à gauche – y compris le Front national.  » Au risque, parfois, de créer un monde à part.

    Beaucoup de Français semblent en effet se lasser de cet «   #entre-soi professionnalisé  », selon le mot de Rémi ­Lefebvre. Sondage après sondage, ils plaident pour un ­renouvellement du personnel politique. Le spectre de la répétition du duel Hollande-Sarkozy de 2012 à la présidentielle de 2017  ? Le retour en fanfare de l’ancien secrétaire général de l’UMP, Jean-François Copé  ? La publication du nouveau livre de François Fillon, qui a commencé sa carrière politique comme assistant parlementaire, en 1976  ? Beaucoup de Français ont le sentiment que la vie politique fonctionne en vase clos. Une situation qui fait dire à l’humoriste de France Inter Charline Vanhoenacker qu’«  il y a autant de renouvellement dans la classe politique française que chez les invités de Michel Drucker  »

    Les partis, des « machines »

    Si la professionnalisation est aujourd’hui très marquée, elle ne date pas d’hier  : dès le lendemain de la Grande Guerre, le sociologue allemand Max Weber l’évoque dans une conférence prononcée en 1919 à Munich, «  Politik als beruf  » (la politique comme métier). Il définit alors les professionnels de la politique comme ceux qui vivent «  pour  » et «  de  » la politique. En ce début de XXe siècle, Max Weber ­insiste sur la fin de la domination des notables et l’importance croissante des partis, ces «  immenses appareils  » que les pays anglo-saxons surnomment des «  machines  ». L’élément «  décisif et nouveau  », souligne-t-il, est le fait que les professionnels de la politique que sont les responsables de l’organisation sont désormais à même «  d’imposer dans une mesure assez considérable leur propre volonté  ».

    En France, le mouvement s’amorce au début du XXe siècle. «  Jusqu’à la fin du XIXe, les dirigeants des institutions de l’Etat étaient souvent issus des cercles de notables, analyse le politiste Daniel Gaxie dans un article publié en 2001 dans la revue Mouvements. Ils ne vivaient pas que “pour” la politique puisque leur rang social leur commandait de se prêter à d’autres activités honorifiques et ils ne vivaient pas que “de”la politique puisqu’ils exerçaient souvent leurs fonctions à titre bénévole et que leur fortune leur permettait de vivre sans en attendre de revenus. L’activité politique ­professionnelle apparaît progressivement avec les premiers partis politiques, l’ascension politique d’hommes moins ­fortunés, en particulier dans le mouvement ouvrier, l’instauration d’indemnités versées aux élus et l’élargissement des interventions de l’Etat.  »

    #Expertise et engagement

    Ce mouvement de #professionnalisation s’accentue après la seconde guerre mondiale, et surtout sous la Ve République. «  A la fin des années 1970, on voit apparaître le professionnel de la #politique tel que nous le concevons aujourd’hui, explique Luc Rouban. Son parcours mêle expertise et engagement  : c’est, par exemple, le ­conseiller d’un ministre qui brigue un mandat local avant de repartir dans la haute fonction publique ou un responsable de parti qui s’engage dans un cabinet avant de devenir maire.  » A partir des années 1980, cette évolution est renforcée par la décentralisation. Les maires, les conseillers généraux et les conseillers régionaux, poursuit Luc ­Rouban, «  cessent d’être des amateurs éclairés ou des ­notables qui transmettaient leur mandat à leur fils pour ­devenir de vrais professionnels  ».

    Aujourd’hui, résumait Daniel Gaxie en 2001, la politique est devenue une «  activité différenciée, spécialisée, permanente et rémunérée  ». Faut-il s’inquiéter de cette évolution qui marque, après tout, la fin d’une ère bien peu démocratique, celle des notables  ? Dans un monde où la mise en œuvre des politiques publiques requiert de plus en plus de compétences, n’est-il pas sage de confier leur conception à des professionnels aguerris de la chose publique  ? Ne faudrait-il pas se féliciter que des personnels compétents passent des décennies à apprendre les rouages de l’action ­publique  ? Ne serait-ce pas, par ailleurs, la pente naturelle d’une société qui plaide constamment en faveur de l’élévation du niveau de qualification dans le monde du travail  ?

    «  La compétence est une forme de dépolitisation  »

    Tout dépend, répond Luc Rouban, de la conception que l’on a de la démocratie représentative. «  Si l’on considère que les élus sont censés porter la voix de leurs électeurs et représenter leurs intérêts, la professionnalisation est évidemment un problème. Si l’on considère en revanche que les élus sont de simples mandataires auxquels les citoyens ­confient leurs pouvoirs pendant un certain temps afin qu’ils prennent les décisions à leur place, on favorise naturellement l’émergence d’une classe d’experts. Dans cette conception libérale, le citoyen délègue sa parcelle de souveraineté  : il considère qu’il y a des professionnels pour gérer l’action ­publique et il les juge au résultat. Les universitaires américains John Hibbing et Elizabeth Theiss-Morse ont inventé un mot pour désigner ce système  : la démocratie “furtive”.  »

    Tout, cependant, n’est pas toujours rose dans le monde de la démocratie «  furtive  ». Ne serait-ce que parce que les fameuses compétences dont se réclament les hommes politiques peuvent masquer, voire effacer les clivages politiques. «  La compétence est souvent une forme de dépolitisation, estime Rémi Lefebvre. En intégrant les paramètres technocratiques, en réduisant la politique à un problème technique, le débat politique perd de vue les grands choix, les alternatives. Il est évidemment illusoire d’évacuer toute logique d’expertise des politiques publiques, mais le risque, c’est qu’elle ait la prétention de dire une forme de vérité, qu’elle ferme les possibles. La logique de l’expertise a dévoré la politique française comme elle a dévoré la construction européenne.  »

    En créant un monde à part, la professionnalisation a en outre l’inconvénient de renforcer les logiques «  corporatistes  ». «  Les sciences sociales ont souligné de longue date que la division du travail, la différenciation, la spécialisation et la professionnalisation favorisent l’apparition d’intérêts particuliers dans les nouveaux univers sociaux qu’elles constituent, constate Daniel Gaxie dans Mouvements. (…) En tant que professionnel, l’homme politique a des intérêts propres qu’il est tenté de privilégier. On pense bien sûr au souci des élites de conserver leur place dans l’univers politique, d’être réélus, de progresser dans le cursus honorum ou d’améliorer leur popularité. Plus largement, le milieu politique est le plus souvent tout entier affairé autour des enjeux spécifiques qui le structurent  » – les alliances, les candidatures, les remaniements…

    Enfin, en transformant un mandat de quelques années en un métier que l’on exerce parfois pendant toute une vie, la professionnalisation nourrit une très forte longévité politique – des carrières interminables, des candidatures à répétition, des come-back sans fin. «  La longévité est déjà une tendance forte de la démocratie car en France, le coût d’entrée dans la vie politique est très élevé, poursuit Rémi Lefebvre. Pour obtenir un mandat, il faut être patient, renoncer à sa vie personnelle et faire énormément de sacrifices. Lorsque le seuil de la professionnalisation est franchi, l’élu cherche donc à se maintenir dans le jeu le plus longtemps possible. Les mandats sont à durée limitée mais ­l’engagement politique est souvent appréhendé dans une forme d’irréversibilité.  »

    Le cumul des mandats, mère de toutes les batailles

    La professionnalisation renforce jusqu’à la caricature ce trait de la culture française – en posant, du même coup, des problèmes de légitimité démocratique. Comment, dans un monde aussi figé, accueillir les nouveaux venus de la scène politique que sont les femmes et les représentants de la ­diversité  ? Les portes du monde politique ont en effet un mal fou à s’entrouvrir  : malgré l’inscription, en 1999, du principe de parité dans la Constitution, les femmes représentent seulement 26,9 % des députés, 22,1 % des sénateurs, 13,9 % des conseillers généraux et 9,6 % des maires de villes de plus de 3 500 habitants. Les représentants de la diversité ne sont guère mieux lotis  : l’Assemblée nationale ne compte que huit députés d’origine africaine, maghrébine, asiatique ou brésilienne, soit… 1,4 %.

    Jour après jour, la professionnalisation éloigne donc les élus de la société dont ils sont issus – et pas seulement parce qu’elle manque de femmes ou de descendants d’immigrés. «  Si la professionnalisation consiste à dire que l’on peut, au titre de ses compétences, se maintenir autant de temps que l’on veut à plusieurs fonctions en même temps, cela renforce le fossé entre les règles qui régissent le monde politique et celles qui régissent la société civile, affirme le politiste Bruno Cautrès. Comment voulez-vous que les ­citoyens acceptent que plus de 80 % des députés aient au moins deux mandats alors qu’ils savent qu’il est impossible d’exercer deux métiers à temps plein  ? Comment voulez-vous qu’ils trouvent normal que 60 % des maires aient plus de 60 ans alors qu’à cet âge, la plupart des salariés s’apprêtent à partir à la retraite  ?  »

    Rebattre les cartes

    Comment insuffler du renouvellement dans ce monde à part qu’est la politique  ? Pour beaucoup d’intellectuels, la mère de toutes les batailles est la lutte contre le cumul des mandats. «  Il faut instaurer un mandat unique, comme dans l’immense majorité des pays européens, plaide Rémi Lefebvre. Un premier pas sera accompli en 2017 si la réforme interdisant aux députés et aux sénateurs d’être également président ou vice-président d’un conseil régional ou départemental n’est pas abrogée. C’est déjà une petite révolution, mais il faut aussi limiter les mandats dans le temps en autorisant deux, voire trois mandats maximum. Aujourd’hui, les carrières politiques sont tellement longues que les élus ne peuvent pas revenir en arrière. Il y a un effet cliquet  : ­comment voulez-vous qu’un enseignant qui a été député pendant quinze ou vingt ans revienne devant ses élèves  ?  »

    Pour Eric Keslassy, auteur, en 2009, d’un rapport sur la diversité pour l’Institut Montaigne et enseignant à Sciences Po, le mandat unique, et surtout sa limitation dans le temps, permettrait enfin de faire respirer la démocratie. «  Il faut absolument rebattre régulièrement les cartes car au bout d’un moment les habitudes priment et la motivation s’érode. Lors du premier mandat, l’élu s’installe, lors du deuxième, il donne sa pleine mesure, lors du troisième, il y a une chute de l’activité – la productivité est en recul, diraient les économistes  ! Les élus objectent qu’il serait dommage de se priver d’un élu qui a de l’expérience, mais de nouveaux venus peuvent, eux aussi, réussir leur apprentissage et ­devenir de bons élus. Il est sain, pour la démocratie, que de nouveaux profils parviennent à émerger.  »

    Une réforme du statut de l’élu

    Pour faciliter les allers et retours entre le monde politique et la société civile, beaucoup plaident également en faveur d’une réforme du statut de l’élu afin de susciter de nouvelles vocations, notamment dans le monde de l’entreprise. Si les fonctionnaires peuvent en effet s’engager en politique sans mettre en péril leur carrière professionnelle, les salariés du privé se montrent plus hésitants. Prévoir des congés temporaires, accorder des formations, simplifier le retour à l’emploi  : entré en vigueur en début d’année, le nouveau statut de l’élu local permettra, par exemple, aux maires des villes de plus de 100 000 habitants de réintégrer leur entreprise à la fin de leur mandat. Il fait cependant l’impasse sur les élus nationaux.

    Pour le politiste Bruno Cautrès, il faut aller beaucoup plus loin. «  Le débat sur la professionnalisation renvoie à un mal plus profond  : une gigantesque crise de défiance ­envers le monde politique. Pour en venir à bout, l’installation d’une énième commission proposant des réformes d’ingénierie institutionnelle ne suffira pas  : il faut créer dans ce pays un grand moment délibératif sur le modèle de ce que propose l’universitaire américain James Fishkin, l’un des théoriciens de la démocratie participative. Les Français sont attachés à la démocratie mais leur insatisfaction envers son fonctionnement est immense. C’est un grand chantier, mais il faut prendre au sérieux la parole des citoyens et répondre à cette demande concernant la qualité de la démocratie.  »

    #parti_politique #France #technocratie #entre_soi cc @xavsch

    • J’ai tenté plusieurs fois de jouer le jeu démocratique depuis les coulisses et j’en étais arrivé au même constat.

      Comme dans l’ensemble de la société, la caste politique, qu’elle soit locale ou nationale, tente de justifier sa mainmise sur l’appareil de gouvernement de nos vies par sa seule qualité d’expert. Ainsi, le personnage politique n’est plus celui qui, parmi nous, va prendre quelque temps la charge de la coordination des intérêts communs, mais c’est « celui qui sait », et qui fera ce qu’il doit faire, en dehors de tout contrôle réel et concret de ses actes par la population dont il est en charge. Évidemment, ce point de vue justifie l’hermétisme de l’accès aux fonctions décisionnelles de notre démocratie. Puisque gouverner ne peut être que l’action de ceux qui savent, la professionnalisation du personnel politique devient un horizon indépassable et du coup, l’aspect hiérarchique et conservateur du dispositif est renforcé, au détriment de toute idée de représentativité, ce qui est antinomique de l’intention d’origine.

      http://blog.monolecte.fr/post/2014/03/25/lobsolescence-contrariee-de-notre-systeme-politique

  • #Brétigny : le complot de la #SNCF contre les #Experts_judiciaires
    https://www.mediapart.fr/journal/france/030316/bretigny-le-complot-de-la-sncf-contre-les-experts-judiciaires

    La SNCF a contesté lundi le nouveau rapport judiciaire qui l’accuse d’être responsable du déraillement mortel de Brétigny. Selon des écoutes consultées par Mediapart, il s’agit en fait d’une stratégie de déstabilisation décidée dès septembre 2014, qui vise à faire croire aux juges que les experts judiciaires « ne sont pas bons » afin d’éviter une contre-expertise qui risquerait d’être aussi accablante que la première.

    #France #accident #écoutes_téléphoniques #enquête_judiciaire #entreprises #Guillaume_Pepy #maintenance #Pierre_Izard #réseau_ferré

  • The Ayaan Hirsi Ali problem : why do anti-Islam Muslims keep getting promoted as « #experts » ?
    http://www.vox.com/2016/3/1/11139272/muslim-pseudo-experts

    L’article montre bien que s’il y a actuellement un domaine où la rigueur intellectuelle non seulement ne s’impose pas mais constitue un handicap insurmontable, c’est celui de l’"#expertise" (littéralement bête et méchante) en #islam. Le plus beau est que ladite expertise est un excellent moyen de réussir dans la vie pour un... #musulman vivant en Occident.

    A 2011 Air Force Research Laboratory white paper has been widely and rightly criticized in recent weeks for making a number of offensive and unsubstantiated claims about Islam, including that wearing hijab — the Islamic headscarf — is a form of “passive terrorism.”

    The article, titled “A Strategic Plan to Defeat Radical Islam,” was published online a few weeks ago by the website Public Intelligence and had been reissued by the Air Force as recently as last summer. It is shocking and irresponsible that such an outrageous claim was included in a military report, but perhaps most surprising of all is that the author was not some far right-wing pundit, but a Muslim.

    The writer is Tawfik Hamid a self-proclaimed “Islamic thinker and reformer, and one time Islamic extremist from Egypt.” He is currently a fellow at the Potomac Institute for Policy Studies and is the author of a number of books on radical Islam.

    But it’s not just this one report or this one author. Hamid is part of a long line of “pseudo-experts” on Islam, and he represents a much larger problem in which fringe Muslim Americans pushing an anti-Islam agenda are promoted as legitimate experts, thus mainstreaming ideas that are both offensive and incorrect.

    #campagne #islamophobe officielle aux #Etats-Unis

  • Avec ou contre les patrons ? Le dilemme des experts en entreprise
    https://www.mediapart.fr/journal/france/280216/avec-ou-contre-les-patrons-le-dilemme-des-experts-en-entreprise

    © Patrick Artinian Le petit monde des cabinets d’expertise, que les salariés peuvent appeler à la rescousse pour analyser les comptes de leur entreprise, mais aussi contester un plan de licenciements, est en ébullition. Peut-on conseiller à la fois l’ouvrier et le patron ? Le débat se cristallise autour du leader du marché, #Secafi, et de son dirigeant #Pierre_Ferracci, maître des réseaux politico-syndicaux.

    #France #expertise #instances_représentatives_du_personnel #syndex #syndicalisme #syndicats

  • #Brétigny : un nouveau rapport judiciaire accable la #SNCF
    https://www.mediapart.fr/journal/france/160216/bretigny-un-nouveau-rapport-judiciaire-accable-la-sncf

    Guillaume Pepy, président de la SNCF, avait reconnu la responsabilité de l’entreprise juste après l’accident de Brétigny. © Reuters Dans leur second rapport rendu en décembre, auquel Mediapart a eu accès, les experts judiciaires confirment que l’accident ferroviaire de Brétigny a été causé par des manquements de la SNCF, qui n’a pas respecté ses obligations de maintenance. C’est un coup dur pour l’entreprise publique. D’autant que des écoutes téléphoniques de ses cadres – « Les mecs de Brét, c’étaient des burnes » – fragilisent encore plus sa défense. Révélations.

    #France #accident_ferroviaire #expertise_judiciaire #Justice

  • La compétence commerciale, moteur de l’expertise du #consultant autonome
    http://www.leportagesalarial.com/competence-commerciale-consultant-autonome

    Pour tout expert ou spécialiste souhaitant développer son activité comme consultant autonome, avoir une compétence pointue est nécessaire mais pas forcément suffisante pour s’assurer de développer du business. En effet, pour un ingénieur, un spécialiste en informatique ou un formateur, réaliser et piloter des projets est une qualité acquise. Pour autant,comment faire pour la vendre … Read more →

    #Paroles_d'entrepreneurs #expertise #vente

  • A far-right, pro-#Israel #France? #Expert says this is where all of #Europe is heading
    http://m.jpost.com/Diaspora/A-far-right-pro-Israel-France-Expert-says-this-is-where-all-of-Europe-is-he

    Je ne dis pas que c’est faux, mais l’"experte" en question ne me semble pas avoir l’objectivité comme principale qualité

    http://az698131.vo.msecnd.net/images/494/NTBFNUJDNDZGRjNGREVGNDM3Rjg3NTEwRUQ4MzQ4Q0M=.jpeg

    Though some have pinned the party’s success on its occurrence so soon after the November 13 terror attacks in Paris, one Israeli expert told The Jerusalem Post on Monday that France has been moving to the right for years and is part of an overall trend in Europe of far-right parties becoming the mainstream.

    Dr. Esther Lopatin, director of the European Studies program at the Interdisciplinary Center Herzliya, said that Europeans are frustrated by leaders who have ignored their concerns about rapid immigration and radical Islam on the continent.

    So while National Front leader Marine Le Pen has gone to great lengths to show that her party is no longer anti-Semitic (even to the point of saying she is a Zionist and kicking out the party’s founder, her own father, Jean-Marie Le Pen), Lopatin was careful to note that the party’s fairly-recent rejection of anti-Semitism has not come from a sudden love of Jews, but rather from a realization that they share with the Jewish community a common enemy in radical Islam.

    Lopatin said that other far-right parties in other parts of Europe that used to view the Jews as an enemy are now some of the most supportive of Israel as well.

    “It’s like they all of a sudden had the realization that the Jews are not really our enemies,” Lopatin said of similar trends in other parts of the continent. “[Jews] contribute to society, they don’t want to destroy our society or impose Shari’a law on our society. More and more people believe that.”

    “Europe is going through a makeover,” she said, noting that overall voters are moving to the right politically because “the public is not happy.” The voters for far-right parties, Lopatin said, used to be only racists but now include the average French voter “the type that would have voted for [former French president Nicolas] #Sarkozy

    “They have the feeling that they have been deserted by the leadership who didn’t take their concerns [about #immigration and radical #Islam] seriously,” she said.

    Regarding the sudden support for Israel, Lapotin said that “[Le Pen] understands that people would have voted for her if not for her father.”

    “Every time she has to vote regarding Israel, she usually votes in support ... and we saw that with the labels.” #Le_Pen was among the minority that voted against the European Union’s Israeli settlement labeling policy.

    Another factor contributing to the rise of the far-right is that the parties are becoming more sophisticated, Lopatin said. Wheras the senior Le Pen was an outright racist with unrealistic platforms, Lopatin described Marie Le Pen as being more diplomatic, realistic and reserved.

    Given all this, why is the European Union still so harsh on Israel if it is moving to the right?

    According to Lopatin, “it takes time to abandon a central #mantra that the Europeans have believed for many many years ... that the Israeli-Palestinian conflict is a problem and if this is solved, then we will live in a better world.”

    #extrême_droite

  • ::::: : Présentation de la page Le New Organum ::::: :

    Le #discours_scientifique est partout présent, omniscient, omniscientifique. Si la #science nous dit la #vérité du monde, ou du moins nous est présentée comme telle, intéressons nous à la manière dont elle entend dire cette vérité, pour tenter de comprendre comment l’autorité vient au discours. On peut concevoir l’activité de #critique de très nombreuses manières. Si la critique est communément associée à la #déconstruction des rapports de domination, nous l’entendons plutôt comme une activité de #construction, de création, au principe même de l’activité scientifique. La critique est moins la négation de l’objet sur lequel elle porte, que la négation des effets d’autorité de ces objets. Il s’agit alors, dans cette perspective, de s’intéresser aux discours, mais aussi à leur mise en forme. Mettre en forme, c’est aussi mettre les formes. Si l’on se demande dans un premier temps comment le discours scientifique légitime l’action politique, il s’agit ensuite de comprendre comment la mise en forme du discours scientifique lui confère une autorité. Cette page est un espace de confrontation et d’interprétations de discours scientifiques. Elle procède par agencements, rapprochements, confrontations, mise en rapport de productions théoriques provenant de sources diverses. Nous emprunterons différentes voies, de manière à donner à voir différents points de vue sur ce paysage accidenté qu’est la production scientifique. Il s’agira de rendre ce terrain praticable, en installant des points de fixation intermédiaires, des prises communes, et ouvrant par ailleurs des voies nouvelles, transversales, et parfois sinueuses.
    Sarah Calba, Vivien Philizot et Robin Birgé

    ::::: : Les auteurs ::::: :
    Sarah Calba, chercheur-arpenteur, a récemment soutenu une thèse en #épistémologie intitulée Pourquoi sauver Willy ? Pourquoi et non comment car, dans cet écrit, il s’agit de définir la science en fonction de ses finalités : la science prétend-elle expliquer le réel, unique, en découvrant des lois naturelles ou souhaite-t-elle comprendre les réalités humaines en construisant des #représentations partagées ? Et puisque différentes finalités engagent différentes manières de faire, c’est en arpentant les voies et les voix de la #recherche_scientifique, et en particulier celles de l’écologie des communautés – discipline dédiée à l’explication de la répartition des espèces biologiques sur la planète bleue –, que Sarah argumente sa thèse. Elle distingue alors deux types de voies : celles abondamment pratiquées, simples, efficaces, aux prises évidentes, de la recherche ici nommée analytique, et celles, soucieuses de leur style, plus sinueuses car procédant par détours voire retours sur leur propre parcours, de la recherche dite synthétique... et c’est, bien sûr, la défense de cette dernière qui est la fin de cette thèse.

    Vivien Philizot est graphiste, doctorant et maître de conférences associé en #design. Il enseigne à l’Université de Strasbourg et à la Head à Genève. Il prépare une thèse qui porte sur le rôle du #design_graphique dans la #construction_sociale du champ visuel et dans la construction visuelle du champ social. Il s’agit notamment d’articuler une épistémologie des sciences avec une histoire critique du design graphique à l’époque moderne, envisagé comme manière de donner à voir et à connaître. Sont ainsi cartographiées, à vue, différentes voies par lesquelles le design graphique s’est construit, souvent envisagées par les grimpeurs modernistes comme des accès privilégiés à la vérité de l’image et du texte. Une approche #pragmatique consiste alors à considérer la pertinence de ces voies de manière locale plutôt qu’universelle, en les rapportant aux conditions historiques et climatiques dans lesquelles elles ont été posées. Le cheminement de la voie, la succession des prises, et l’inclinaison de la paroi ne sont-ils pas plus importants que la hauteur qu’ils nous permettent d’atteindre ? Peut-être faut-il garder à l’esprit que les points de vue que les théories de l’image se sont attachées à naturaliser, restent relatifs aux voies qu’elles nous conduisent à emprunter, et aux postures du corps et de l’œil qu’elles ont ainsi contribué à construire.

    Robin Birgé est doctorant en #anthropo-épistémologie. Il s’intéresse aux voies que prend la construction du savoir scientifique, et particulièrement au statut de la #connaissance quand les chemins bifurquent. Lorsque le premier de cordé arrive à un embranchement et choisi une voie plutôt qu’une autre, une théorie plutôt qu’une autre pendant une #controverse par exemple, nous pouvons (1a) considérer que finalement, ce qui compte, c’est la hauteur finale atteinte, soit l’accumulation de connaissances. Malgré le fait que les voies divergent et “fonctionnent bien d’un point de vue pratique”, il s’agit cependant du même rocher - du même réel ; on s’élève différemment mais pour parler d’une même chose en soi. Finalement, les voies finiraient par se rejoindre, et si les voies ne se rejoignent pas, le réel impitoyable du rocher finira par avoir raison de la vie de nos grimpeurs (les mauvaises théories seront alors éliminées). Une autre façon d’aborder la #philosophie de l’escalade, celle engagée ici, est que (1b) si des voies sont sans issue ou tournent en rond, il est envisageable qu’après tout relais elles prennent des versants différents et ne se rencontrent jamais : autrement dit, des visions du monde divergentes peuvent ne jamais se rencontrer.
    Plus précisément, cette thèse porte sur le statut d’un savoir particulier : celui de la figure de l’#expert en démocratie. Il s’agit notamment de dessiner les différentes façons d’articuler le réel-rocher, à sa connaissance si ce dernier existe, à sa médiation et au à la mobilisation du savoir lors de la prise de décision politique.

  • Condamnation de Jacqueline Sauvage : « La définition de la légitime défense est trop archaïque" - Les Nouvelles NEWS
    http://www.lesnouvellesnews.fr/condamnation-jacqueline-sauvage-definition-de-legitime-defense-rest

    Au-delà de l’émotion, lors de sa plaidoirie, l’avocate de Jacqueline Sauvage, maître Tomasini, a demandé aux jurés de « repousser les limites de la légitime défense appliquée aux situations de violences conjugales ». L’article 122-5 du Code pénal relatif à la légitime défense est pourtant clair : « N’est pas pénalement responsable la personne qui, devant une atteinte injustifiée envers elle-même ou autrui, accomplit, dans le même temps, un acte commandé par la nécessité de la légitime défense d’elle-même ou d’autrui, sauf s’il y a disproportion entre les moyens de défense employés et la gravité de l’atteinte. »

    Or, Jacqueline Sauvage a tué son mari de trois coups de fusil dans le dos. « La légitime défense n’est pas soutenable » ici, a souligné Frédéric Chevallier, l’avocat général. D’un point de vue purement physique, Jacqueline Sauvage n’était pas en position de légitime défense au moment de l’action. Mais ce qu’espéraient les avocates, c’est que les jurés prennent en compte l’état permanent de stress de Jacqueline Sauvage, « le syndrome de la femme battue ».

    Au Canada, l’article 34.2 du Code criminel a été modifié en ce sens. « Pour décider si la personne a agi de façon raisonnable dans les circonstances, le tribunal tient compte des faits pertinents dans la situation personnelle de la personne et celle des autres parties, de même que des faits pertinents de l’acte, ce qui comprend notamment les facteurs suivants : [alinéa f] la nature la durée et l’historique des rapports entre les parties en cause, notamment tout emploi ou toute menace d’emploi de la force avant l’incident, ainsi que la nature de cette force ou de cette menace ».

    Ainsi, une femme battue n’est pas systématiquement jugée en état de légitime défense. Il s’agit d’avantage d’une marge d’interprétation de la part des jurés qui pourront faire appel à la notion de légitime défense s’ils le jugent nécessaire.

    • http://hypathie.blogspot.fr/2015/12/je-lavais-dans-la-peau-jacqueline.html

      La Cour du Loir et Cher a confirmé en appel la condamnation à 10 ans de prison ferme de Jacqueline Sauvage, meurtrière de son mari/bourreau de trois coups de fusil dans le dos. 47 ans de sévices : coups, abus sexuels sur elle-même et ses enfants, menaces de mort et finalement, un jour avant le meurtre, son fils, lui même victime du père/bourreau, se suicide par pendaison. Selon le Procureur, Jacqueline Sauvage aurait dû avoir une « réponse proportionnée » aux actes de son mari, « trois coups de feu dans le dos, ce n’est pas admissible » ! Et l’abandon pendant 5 décennies par la société d’une femme battue, c’est admissible, ça ?

      Les traumas dont souffrent les femmes battues sont analysés par quantité de médecins et de psychologues. Quelques analyses figurent sur les blogs de mon widget ci-contre. Mais qu’en est-il de l’analyse -politique- des féministes radicales ? Voici ce qu’en disent Ty Grace Atkinson et Andrea Dworkin.

      « Je l’avais dans la peau : elle était éperdument amoureuse ».
      "Je dirais que le phénomène de l’amour est le pivot psychologique de la persécution des femmes. L’intériorisation de la contrainte jouant un rôle fonctionnel clé dans l’oppression des femmes (ne serait-ce qu’en raison de leur importance numérique) et étant donné le caractère évidemment grotesque de l’unité politique qui « apparie’ l’Oppresseur et l’Opprimée, l’agresseur et l’impuissante, isolant de cette façon l’Opprimée de toute aide politique, il n’est pas difficile de conclure que les femmes doivent par définition vivre dans un état psycho-pathologique spécialement fantasmatique autant vis-à-vis d’elles-mêmes que dans leurs rapports avec la classe opposée.Cette situation pathologique considérée comme l’état le plus désirable* où peut se trouver une femme, est ce que nous appelons le phénomène de l’amour ».
      Ty Grace Atkinson -Odyssée d’une amazone

      #amour

      Cannibalisme métaphysique
      " C’est ce processus que j’appelle le « cannibalisme métaphysique ». Il consiste à manger quelqu’un de la même espèce, en particulier l’élément de la victime considéré comme le plus puissant de son vivant, à savoir son imagination constructrice. Ce processus absorbe le libre-arbitre de la victime et détruit la preuve que l’agresseur et la victime sont des semblables. Le principe du cannibalisme métaphysique semble satisfaire les deux besoins de l’homme : gagner en puissance (pouvoir) et décharger la frustration (hostilité).
      Une moitié de la race humaine a donc obtenu un certain soulagement psychique aux dépens de l’autre. [...] Les hommes ont envahi l’être de ces individus que l’on défini ensuite comme fonction, ou « femmes », en s’appropriant leurs caractéristiques humaines et en occupant leur corps. Le « viol » originel était politique : on a volé l’humanité d’une moitié de l’Humanité. [...] La distinction masculin-féminin est le commencement du système des rôles où certaines personnes fonctionnent pour d’autres."
      Ty Grace Atkinson - Odyssée d’une amazone

      #cannibalisme #féminisme

    • oui @touti comme toi je grrr et je suis assez refroidie des NN depuis que tout y est devenu inaccessible. Comme il n’y a pas l’embarra du choix niveau presse non-misogyne je consulte ce site mais c’est à mon avis un féminisme très libéral.

    • http://www.lesnouvellesnews.fr/editorial

      Les Nouvelles NEWS n’est pas un journal féminin : il s’adresse aux hommes et aux femmes. Ce n’est pas qu’un journal féministe : la question femmes n’est pas le seul objet de l’info. Il s’agit pour nous de présenter l’actu à travers le prisme d’une culture de l’égalité et non pas à travers le prisme d’une culture patriarcale.

      En fait c’est pas QUE féministe, c’est aussi liberal. Il me semble que ce journal se réclame du féminisme même si c’est pas du tout mon féminisme (ni le tien @monolecte ^^).

    • Les jurés n’ont pas été convaincus car ils n’ont pas compris les notions complexes d’emprise et de psycho-traumatisme qui ont pourtant été évoquées dans nos plaidoiries. Les travaux de la docteure Muriel Salmona , psychiatre et psycho-traumatologue, sont très clairs dans ce domaine.

      De plus, il convient de souligner que dans l’affaire de Jacqueline Sauvage, les trois #experts_judiciaires, dont l’expert psychologue et l’expert psychiatre, n’ont pas daigné se déplacer à l’audience pour donner une explication sur ces différents concepts aux jurés !

      #procès_baclé

  • Des initiatives militantes en #allemagne contre les représailles antisyndicales
    http://terrainsdeluttes.ouvaton.org/?p=5286

    Depuis quelques mois, les attaques à l’encontre du syndicalisme se développent singulièrement en France, à travers la remise en cause des hébergements municipaux des structures syndicales notamment, mais pas seulement. […]

    #Abus_patronaux #Lutte_des_classes_en_Europe #Répression_syndicale #S'organiser #antisyndicalisme #experts_patronaux #Patronat #répression #riposte_syndicale #union_busting


  • http://www.cairn.info/revue-cahiers-internationaux-de-sociologie-2009-1-page-61.htm
    Des pairs aux experts : l’émergence d’un « nouveau management » de la recherche scientifique ?
    par Catherine Vilkas

    Alors que la science est sollicitée depuis des siècles par le politique pour renforcer son efficacité ou son prestige, on assiste aujourd’hui à une multiplication des demandes et des formes d’expertises. Ce phénomène commence à être bien documenté dans certains domaines tels les risques sanitaires et environnementaux. En revanche, il est moins connu que le dispositif public de recherche français est lui-même en train de devenir un objet d’expertise dont se saisissent divers acteurs, rivalisant dans la production de connaissances, de diagnostics et de propositions de changement, voire d’offres de conseils et de formations lucratives. À côté des formes plus ou moins classiques de mobilisation des avis au sein de la communauté scientifique, se développent d’autres interventions revendiquant une compétence technique spécifique.

    [...]

    Producteurs de données mais aussi de normes, de nouveaux experts en gestion de la recherche, théoriciens et praticiens, contribuent aujourd’hui à la fragilisation du modèle professionnel sur lequel la recherche française s’est construite. Les types de légitimité qui autorisaient jusque-là une participation à son pilotage se trouvent remis en cause, au nom d’une modernisation organisationnelle et managériale du système de recherche. Derrière l’apparente neutralité des analyses et instruments proposés, s’opère un déplacement de l’évaluation et de la décision qui échappent en grande partie aux instances collégiales ainsi qu’aux hiérarchies scientifiques des organismes. La dimension politique du changement étant masquée par le caractère technique des innovations proposées, on ne peut alors s’étonner du durcissement des tensions entre « science » et « management ».

    #Expertise #SHS #STS

    • Dommage qu’il n’y ait pas un peu d’explications... A priori, moins de la moitié des #chômeurs_inscrits sont indemnisés par l’Unedic. La part à « moins de 500 euros » doit comporter essentiellement des allocataires de l’ASS (http://droit-finances.commentcamarche.net/faq/4470-montant-de-l-ass-2015), allocation qui n’est pas financée par les cotisations emploi mais par l’impôt, tout comme le RSA, dont je vois pas trop où il se trouve dans ce camembert.

      #invisibilité. Par ailleurs, on ne sait pas calculer la quantité de « #chômeurs_découragés », comme disent les experts, c-à-d de chômeurs qui ne s’inscrivent pas ou plus, ou sont radiés et le restent, qui pour une raison ou une autre (absence de droits à alloc, méconnaissance, évitement des emmerdes du contrôle).

      #non_recours à rien et des emmerdes. #pauvreté

    • Sans doute, mais outre la nécessaire critique du « seuil de pauvreté »
      http://seenthis.net/messages/376439#message376528
      http://seenthis.net/messages/219482#message219659

      ne pas oublier que plus de 40% des indemnisés Pôle (pour les non indemnisés et les « découragés », je sais pas) sont des "chômeurs en activité à temps réduit" (catégories B,C et D) dont la survie dépend de l’alloc mais aussi de salaires issus de l’emploi. Ces chômeurs en activité à temps réduit, il y a 1 700 000.
      http://seenthis.net/messages/155261
      http://seenthis.net/messages/141037

      Je crois pas que c’était mieux avant, mais le chômeur et la chômeuse ne sont plus ce qu’ils étaient. Le chômage n’est pas l’envers du #travail mais l’un de ses moments, y compris sous cette forme conventionnelle (avec salaire), mesurée (en heures) et partielle du travail qu’est l’#emploi.

      #activité_à_temps_réduit #précarité

    • Entre chômage et petits boulots, 27/7/15 (avec des chiffres plus récents)
      http://www.la-croix.com/Actualite/France/Entre-chomage-et-petits-boulots-2015-07-27-1338586

      1/3 DES DEMANDEURS D’EMPLOI ONT UNE ACTIVITÉ RÉDUITE

      Sylvie est loin d’être la seule dans son cas. En mai, le nombre d’inscrits à Pôle emploi qui, au cours du mois écoulé, ont eu une activité réduite, qu’elle soit de moins de 78 heures dans le mois (catégorie B) ou de plus de 78 heures (catégorie C), a atteint 1,862 million, soit plus du tiers de l’ensemble des demandeurs d’emploi tenus de chercher du travail . Leur nombre explose, avec une augmentation de 13,9 % en un an, bien plus importante que celle des demandeurs d’emploi sans activité, en catégorie A (+ 5 %).

      À ces demandeurs d’emploi qui travaillent à temps partiel, s’ajoute une autre catégorie de chômeurs en développement : ceux qui reprennent un travail à temps complet mais précaire, et qui se retrouvent à nouveau à Pôle emploi quelques mois plus tard. « Chaque année, autour de 800 000 personnes alternent ainsi petits boulots et chômage », explique-t-on à l’Unedic.

      DES DURÉES DE CONTRATS DE PLUS EN PLUS COURTES

      C’est bien sûr l’évolution du marché du travail qui explique cette situation. Aujourd’hui, plus de neuf embauches sur dix se font en contrat temporaire, alors que cette proportion était de 45 % en 1982. De plus, la durée de ces contrats se raccourcit : un mois en moyenne en 2011 contre trois mois en 1982.

      « Plus les emplois proposés sont instables, plus cela entraîne un phénomène de récurrence du chômage, avec des personnes qui sortent du chômage et y retournent ensuite », explique Yannick L’Horty, professeur d’économie à Paris-Est Marne-la-Vallée. Toutefois, selon une étude de la Dares (Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques) parue en 2014, le fait d’avoir une activité réduite durant son chômage semble avoir un effet positif sur le taux de retour à l’emploi douze mois après, « de l’ordre de 10 points ». Mais, précise l’étude, à condition que cette situation « ne se prolonge pas au-delà de six mois ».

      Les derniers avis d’#experts pour le bien de tous... (pas encore lu) : Améliorer [ sic ] l’assurance chômage pour limiter l’instabilité de l’emploi [ _#merci_patron_ ], Pierre Cahuc et Corinne Prost, Les notes du conseil d’analyse économique, n° 24, septembre 2015
      http://www.cae-eco.fr/IMG/pdf/cae-note024.pdf