• CIP-IDF > Misère de la sociologie I : Pierre-Michel Menger, le « travail créateur » et « l’intermittence comme exception »
    http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=7246

    Dans sa leçon inaugurale au Collège de France, Pierre-Michel Menger accomplit la prouesse de traiter des concepts de travail et de « travail créateur » sans jamais nommer le capital.

    Il y a toujours eu du « travail », mais dans les sociétés précapitalistes le concept de travail n’existe pas, car ces sociétés découpaient le monde et ses activités de façon absolument différente. Ce n’est qu’avec l’avènement du « capital » que le travail a été conceptualisé, disséqué, analysé sous toutes ses coutures. Faire du travail une entité autonome, autoréférentielle, de production d’œuvres et de réalisation de soi [1], indépendamment de sa relation avec le capital, c’est opérer une dépolitisation radicale. Cela revient à passer sous silence la spécificité de la relation capitaliste : pour accéder à l’argent et donc à un revenu les « artistes » eux-mêmes doivent « se vendre » sur le marché, à un patron, aux industries culturelles, à l’industrie du tourisme ou à la finance.
    À qui ne prenait en compte que le contenu du travail et, comme la social-démocratie, en faisait « la source de toute richesse et de toute culture », Walter Benjamin objectait que l’homme qui ne possède que sa force de travail ne peut être que « l’esclave d’autres hommes [...] qui se sont faits propriétaires ».

    Aucun travail, même créateur, ne pourra contourner cette relation de pouvoir qui affecte inévitablement ses contenus et ses modalités d’exercice.
    P-M. Menger célèbre la liberté, l’autonomie, la singularité du travail créateur au moment où, précisément, elles sont attaquées, réduites, reconfigurées, normalisées, notamment dans les professions intellectuelles. Dans l’université, dans la culture, dans la recherche, terrains privilégiés par Menger pour l’analyse du travail créateur, les professions sont en train de perdre la maîtrise de leur savoir-faire, le contrôle des modalités de production et d’évaluation (cette « expropriation » est, depuis toujours, le signe qu’un processus de prolétarisation en cours [2]). Félix Guattari interprète ainsi l’utilisation inflationniste du concept de création (les industries créatives, le travail créateur, la classe créative, le travail cognitif, les créatifs de la pub, de la mode, etc. ) : « L’appel incessant à la créativité est un mot d’ordre obsessif, car la créativité s’éteint partout […] de là l’appel désespéré à la créativité […]. Vous évoquez les cellules de créativité dans l’industrie : c’est que précisément le laminage de la subjectivité est telle, dans la recherche, parmi les cadres, etc. que cela devient une sorte d’urgence vitale pour les entreprises de pointe de résingulariser un minimum la subjectivité » [3].

    La subordination de l’artiste au marché et à l’argent d’une part, et l’obligation de travailler (se vendre) pour pouvoir vivre, sont déjà au coeur des questions de l’ « art » et de la « vie » au tout début du XXe siècle, comme le rappelle Marcel Duchamp [4].
    Il est cruel de confronter le travail du sociologue au point de vue de l’artiste dont l’innovation principale a précisément été de détruire, un par un, tous les poncifs réactionnaires sur l’art, l’artiste et le travail artistique que Menger convoque dans ses textes (la création, le génie, le talent, l’autonomie, l’originalité, la rareté, la liberté, etc.).

    Pourquoi alors s’intéresser à une « œuvre » qui véhicule tous les clichés les plus éculés sur « l’artiste et son œuvre » ? Pourquoi perdre du temps avec une théorie dont le modèle de réussite artistique est Beethoven, et qui prend pour point de départ la définition kantienne du « génie créateur apte à produire sans règle déterminée sinon celle de l’originalité » ?
    À cause du rôle politique qu’il joue à chaque nouvelle négociation de l’Assurance chômage, et contre chaque mobilisation des intermittents [5].
    Car quand il est contraint de se confronter avec la massification des travailleurs « artistiques », avec leur subordination à la logique du profit, aux industries culturelles, à l’industrie du tourisme, aux politiques culturelles de l’État et à la gouvernance des chômeurs, il devient réactionnaire, mais d’une autre façon. Il devient réactionnaire de ne rien comprendre, littéralement, ni à l’évolution du travail artistique, ni à celle du travail en général. Il passe alors son temps à énoncer sereinement de ces impostures intellectuelles dont raffolent les médias.

    #w #précarité #expert #néolibéral

  • Paul Bensussan | mascuwatch via Osez le #féminisme
    http://www.mascuwatch.org/gurus/paul-bensussan

    " Psychiatre, sexologue, Paul Bensussan est #expert auprès de la cour d’appel de Versailles de 1996 à 2011 (mais plus en 2013). (...) A aucun moment dans cet interview, Paul Bensussan ne dit que le Syndrome d’Aliénation Parentale (#SAP) est utilisé pour "gérer" les situations dans lesquelles des pères sont accusés de pédocriminalité. Pourquoi ne le dit-il pas ? (...) Le SAP a été nommé « le bouclier des pères incestueux », car il permet de donner la garde à des pères présumés agresseurs sexuels de leurs enfants. Paul Bensussan connaît parfaitement ce thème des prétendues fausses allégations (SAP) d’abus sexuels sur enfants puisque c’est grâce à son "expertise" que les enfants victimes de l’affaire Outreau ont été ensuite considérés comme des affabulateurs. D’ailleurs, surprenante expertise : sans avoir jamais vu les enfants et certainement sans jamais nommer « la chose » (son SAP), l’expert Paul Bensussan a imposé à tous sa théorie des fausses allégations, mettant ainsi gravement en doute la parole des enfants victimes." Il a également publié des propos concernant le #viol, en particulier le crime aggravé qu’est le viol conjugal, http://www.sfsc.fr/publi/puz3102.htm

    où il est par exemple question de "" substituer, dans certains cas, le terme de « sexualité imposée » à celui de viol "", se justifiant ainsi : "À l’échelle d’une vie conjugale, le nombre de relations subies sans désir ni plaisir, pour réguler les tensions ou éviter la mauvaise humeur, obligerait, à n’en pas douter, à recruter des juges. Et à construire des prisons. Destinées à une fraction non négligeable de la population...". Autre citation : "Devrait-on, comme le proposent les féministes les plus radicales, considérer tout rapport sexuel non désiré comme un viol ? Comment qualifier l’insistance d’un homme qui parvient à extorquer sans violence, mais avec insistance, une relation sexuelle à une épouse qui n’en éprouve plus le désir ? "
    Eh bien comme le précise le code pénal http://ick.li/vGAZz2

    , la contrainte (par exemple un dispositif d’emprise fourni par la relation soignant-patiente), (ou) la menace, (ou) la surprise sont également des modus operandi utilisés par les violeurs et identifiables comme tels. Et c’est la moindre des choses.

  • #CNN Brings Back Those Who Were Wrong on Iraq — FAIR
    http://fair.org/take-action/action-alerts/cnn-brings-back-those-who-were-wrong-on-iraq

    Plenty of people were opposed to the Iraq War before the invasion. CNN could have called on some of the politicians, activists, journalists and regional experts who got the Iraq War right (Extra!, 4/06). But for whatever reason, their expertise is not in demand on shows like the Situation Room, where those who helped to create the Iraq disaster are called on as #experts about what the US should do next.

  • Les intermittents luttent pour nos biens communs - Page 2 | Mediapart
    http://www.mediapart.fr/en/journal/france/100614/les-intermittents-luttent-pour-nos-biens-communs?page_article=2

    Edwy Plenel a lu « Intermittents et Précaires » d’Antonella Corsani et Maurizio Lazzarato - il en est tout ému...

    (vous aussi, vous pouvez le lire ici : http://www.cip-idf.org/IMG/pdf/Intermittent-Ultimate-interior-file.pdf)

    Entre progrès social et régrès libéral, la bataille de l’intermittence concerne donc le monde du travail tout entier, véritable laboratoire de l’affrontement entre une logique de mutualisation du risque, qui impose des solidarités collectives, et une idéologie de capitalisation, qui livre les personnes à des combats solitaires, avec cette conviction aveugle que le chômage serait de la responsabilité des seuls individus et non pas de celle de la société. Mais, loin d’avoir pour unique adversaire le néolibéralisme patronal, le combat des intermittents rencontre en chemin des conservatismes syndicaux qui n’envisagent le travail que sous la forme de l’emploi salarié et permanent, qui s’accrochent à sa défense exclusive au point de délaisser les nouvelles formes d’emplois et de trajectoires professionnelles et qui, de ce fait, aggravent leur déjà faible représentativité par l’ignorance de nouvelles catégories de travailleurs, notamment parmi la jeunesse.

    #communs #expertise #intermittence #chômage #précaires #néo-libéralisme

  • Saturation des urgences - 1 : les fausses évidences
    http://carnetsdesante.fr/Saturation-des-urgences-les

    Les nouvelles caractéristiques de la relation entre #médecin généraliste et patients sont précisées par l’étude sur " Le rôle et la place du médecin généraliste en France ", réalisée à la demande de l’Académie Nationale de Médecine et du Sénat et publiée le 4 novembre 2008 par l’Institut BVA, qui retrouvait :

    « Des relations qui ont fortement évolué dernièrement, l‘apparition d’#Internet constituant un des déclencheurs : des MG qui font fassent à un double phénomène. D’une part, les patients sont de plus en plus #experts et possèdent eux-aussi une certaine connaissance médicale = 31% des français ont déjà fait des recherches sur Internet ou dans de la documentation médicale avant ou après avoir eu le diagnostic d’un médecin pour s’assurer de celui-ci. D’autre part, la figure du médecin a évolué, il est désormais accessible et peut subir la contradiction = 24% des français ont déjà contesté le diagnostic ou le traitement que lui avait fourni son médecin... »

    « Une #désacralisation de la parole médicale qui est jugée salvatrice et enrichissante pour toutes les parties, les patients comme les médecins... Pour tous les médecins interrogés, il est désormais indispensable d’user de pédagogie, de transparence et de sincérité avec les patients... »

    « Pour autant, en dehors de ce phénomène, des MG qui ont l’impression de se diriger vers une relation de #prestation de service où le médecin répond à un besoin circonscrit et ponctuel alors même qu’ils aspirent à une médecine holistique et préventive = un phénomène principalement urbain, mais les médecins de zones rurales en connaissent les premiers symptômes. »

    « Les généralistes estiment que les conditions de réception des patients ne sont pas optimales (attente des patients, durée limitée des consultations) et leur salle d’attente sont souvent pleines. Cette #surcharge est extrêmement stressante par le rythme de #travail qu’elle impose mais surtout s’avère très frustrante d’un point de vue personnel. »

    Ce ressenti des médecins généralistes libéraux, première ligne des soins primaires habituels et d’urgence, témoigne de l’évolution sociétale avec des patients plus informés et surtout plus exigeants, qui regardent de plus en plus le médecin généraliste traitant anciennement « médecin de famille » comme un technicien de la médecine. Cette évolution est malheureusement accentuée par le fait que les médecins de ville en particulier polyvalents (généralistes mais aussi pédiatres) se retrouvent trop souvent désarmés face à des patients sur-informés, mais mal informés, auxquels ils ne savent pas quelle explication claire et pertinente donner faute de formation médicale intelligente (comme sur les vaccinations par exemple).

    #santé

  • US’ political high priests - Opinion - Al Jazeera English
    http://www.aljazeera.com/indepth/opinion/2014/04/us-political-high-priests-2014428856238573.html

    Why are US President Barack Obama’s recent approval ratings on foreign policy dismal, asks one pundit, when he does what a majority of Americans like him to do?

    His answer: “They’re not proud of it, and they’re not grateful to him for giving them what they want.” And he adds: “To follow a leader to triumph inspires loyalty, gratitude and affection. Following a leader in retreat inspires no such emotions.”

    «#psychologie» d’"#expert" #néocon

  • L’informatique et les divorces difficiles
    http://zythom.blogspot.fr/2014/03/linformatique-et-les-divorces-difficiles.html

    Exemple : Daenerys et Cersei, qui vivaient ensemble avant de gagner récemment le droit de divorcer, se livrent toutes les deux une bataille terrible, avec coup bas, dénigrements et stratégies de haine meurtrière. Daenerys accuse Cersei d’avoir installé sur son ordinateur personnel un keylogger lui permettant d’avoir eu accès à tous ces mots de passe, et de surveiller à distance toute sa correspondance. Il faut dire que Cersei est plutôt calée en informatique, la preuve, c’est elle qui a configuré le Facebook de Daenerys.

    #expertise #numérique

  • Le RSA : un dispositif inadapté - La Vie des idées
    http://www.laviedesidees.fr/Le-RSA-un-dispositif-inadapte.html

    Le RSA a été présenté comme l’une des réformes majeures du quinquennat de Nicolas Sarkozy. La loi « généralisant le revenu de solidarité active et réformant les politiques d’insertion », votée le 1er décembre 2008, instituait un revenu de solidarité active ayant « pour objet d’assurer à ses bénéficiaires des moyens convenables d’existence, afin de lutter contre la pauvreté, d’encourager l’exercice ou le retour à une activité professionnelle et d’aider à l’insertion sociale des bénéficiaires ». Nous montrerons que loin d’être parvenu à atteindre ces objectifs, et sans que la responsabilité en soit entièrement imputable à la crise, le nouveau dispositif n’a au contraire réussi à améliorer ni la situation des personnes sans activité, ni celle de la majorité des travailleurs à bas revenus des travailleurs à bas revenus, désormais également concernés par le nouveau dispositif. Nous rappellerons dans un premier temps la genèse de la réforme en insistant sur ce qui nous semble être des défauts de conception majeurs : la mise en place d’un instrument unique pour remédier aux problèmes de deux populations très différentes (les anciens bénéficiaires du RMI relevant de l’aide sociale, et les travailleurs à bas revenus) et la focalisation sur le paradigme de l’incitation au détriment d’éléments qui constituent des obstacles déterminants au retour à l’emploi. Nous tenterons ensuite de tirer un bilan de la réforme en analysant successivement le « succès » du RSA-socle et le non recours au RSA-activité, la question de l’accompagnement et celle de la réduction de la pauvreté. Nous terminerons cette synthèse en présentant les différentes pistes de réforme proposées et les arguments qui permettent de les analyser.

    • C’est systématiquement que nos saucissonneurs d’état soutiennent que la #séparation entre « aide sociale » et « travailleurs » doit être maintenue, comme si un chercheur en sciences sociales ou un quelconque #expert n’était pas lui aussi un élevé-nourri, éduqué-assisté (et mieux que bien d’autres), lui aussi soumis de par son travail à des formes de contrôle (en particulier des formes de #contrôle « idéologiques » : il faut défendre scientifiquement l’intérêt général), voire au « travail par projet » ?
      On ainsi, pour leur bien, construit une frontière quant à l’accès au droit collectifs des moins de 25 ans - supposés suffisamment en insertion pour ne pas avoir droit au RMI - afin qu’ils ne se voient pas contaminés par l’indignité des autres chômeurs et précaires (je résume un « argument » soutenu par Martine Aubry lorsqu’elle était ministre de l’emploi) . S’agit juste de raffiner les techniques de contrôle, afin qu’elles fonctionnent mieux.

      Il est dans la logique du pouvoir d’assigner chacun à ce qui lui est attribué comme place. Cette logique détermine ainsi un certain partage du sensible, c’est-à-dire une répartition de ce qui revient à chacun en fonction de sa place. Le partage du sensible, c’est donc tout d’abord un repérage des identités (lesquelles passent avant tout par les catégories socio-professionnelles, telles que « intermittents » ou même « artistes »), une distribution des visibilités et des modes de parole en fonction des lieux dans lesquels tel ou tel comportement, telle ou telle prise de parole est autorisée (théâtre, café, lieu de débat, etc.).

      La politique commence lorsque le partage du sensible est mis en question, c’est-à-dire lorsqu’il devient comme tel à la fois le terrain et l’enjeu de la lutte. Autrement dit, une lutte devient politique lorsque des individus et des groupes ne revendiquent plus leur place et leur identité. Lorsqu’ils assument de devenir indiscernables, et par là même, tendanciellement ingérables, là où le pouvoir se caractérise toujours plus par un souci de gestion, de faire de toute activité, invention ou forme de vie un objet de gestion.

      Fabrique du sensible, JR
      http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=84

    • Est ainsi confirmée la lente dérive de la justification des droits-créances vers leurs vertus incitatives : « la finalité des droits-créances ne serait plus seulement de répondre à un besoin, mais de modifier les comportements supposés être à l’origine de cette situation de besoin » (Serverin, Gomel, 2012).[…]

      La trajectoire vertueuse attendue par ses promoteurs, du RSA-socle seul au RSA-activité puis à la sortie du RSA pour dépassement du montant du revenu garanti, est en effet exceptionnelle (Gomel, Méda, Serverin, 2013). Ce qui frappe dans la trajectoire des bénéficiaires du RSA, c’est bien plutôt l’absence d’évolution en termes d’activité.

      L’échec majeur du RSA est le non-recours massif des travailleurs pauvres au RSA-activité sur lequel Philippe Warin (et son Observatoire du non-recours) a attiré très vite l’attention (Warin, 2010, Okbani, 2011, Okbani, Warin, 2012, Okbani, 2013). Le Comité national d’évaluation du RSA a fait réaliser les études nécessaires pour mesurer précisément un phénomène qui est invisible dans le suivi statistique du RSA (rapport final, 2011).[…]

      Un argument central doit en effet être rappelé : un des choix fondamentaux ayant présidé à la création du RSA a consisté à traiter les problèmes des personnes sans activité ayant jusqu’alors droit au RMI, prestation d’aide sociale, et ceux des travailleurs à bas salaires, bénéficiant jusqu’alors de la PPE, à l’aide d’un même instrument, le RSA, qui est une prestation d’aide sociale, exigeant un acte de demande et une déclaration trimestrielle de l’ensemble des revenus du foyer. On a donc transformé, pour les travailleurs à bas salaires, une prestation « portable », obtenue automatiquement en cochant une case de la déclaration d’impôt sur le revenu, en prestation « quérable », exigeant démarches et contrôles. Le non recours s’explique en partie par les difficultés, voire le refus d’une telle transformation par leurs bénéficiaires (Domingo, 2012 ; Warin, 2012 ; Okbani, 2013 ; Gomel, Méda, Serverin, 2012). Le changement de statut (de contribuable bénéficiaire d’une aide fiscale à celui de demandeur d’aide sociale) n’est pas le seul auquel on a contraint les travailleurs à bas salaires : l’aide, jusqu’alors individuelle et tenant compte des seuls revenus d’activité, s’est transformée en prestation familialisée exigeant la prise en compte de tous les revenus de l’ensemble des membres du foyer. […]
      La Prime d’activité proposée par le député Sirugue, bien qu’elle rompe avec cette logique en distinguant à nouveau les publics, et bien que son obtention ne soit conditionnée que par la prise en compte des seuls revenus d’activité, n’échapperait néanmoins pas tout à fait à son statut d’aide sociale : on continuerait en effet d’exiger une déclaration trimestrielle, et pour les conditions d’exigibilité, ce sont bien les ressources de l’ensemble du foyer qui seraient prises en compte. Il n’est donc pas certain que l’ampleur du non recours soit considérablement moins élevée sauf si les bénéficiaires potentiels sont sollicités par l’intermédiaire des CAF ou du fisc. C’est la raison pour laquelle nous nous étions prononcés en faveur d’une PPE recalibrée (concentrée sur les plus pauvres) et mensualisée : il nous a semblé que les réticences de l’administration fiscale vis-à-vis d’une telle solution – exprimées lors des séances de la Commission Sirugue - relevaient peut-être d’une analyse en termes de sociologie administrative. Ni les caisses d’allocations familiales ni les services fiscaux ne semblaient en effet désireux de continuer ou de commencer à assurer la très lourde charge de gestion du RSA. Quant au fond, entre les deux objectifs de réactivité et d’automaticité, entre lesquels la Commission Sirugue semblait devoir choisir, il nous paraissait préférable d’opter en faveur de l’automaticité, qui assure l’effectivité de la distribution des aides prévues, plutôt que d’une réactivité toute théorique dès lors qu’une importante proportion des destinataires ne viennent pas chercher les sommes auxquelles ils ont droit.

      Plus généralement, il importe désormais de poser la question de savoir s’il ne serait pas raisonnable de permettre aux personnes qui en ont besoin d’accéder sans autre forme de procès aux allocations auxquelles elles ont droit – en dehors de tout mécanisme de conditionnalité. En effet, les obstacles mis à la perception des allocations rendent le devoir de solidarité de la société envers les individus de moins en moins effectif (ONPES, 2013). On peut se demander, alors que le niveau du RSA par rapport au SMIC n’a cessé de diminuer, d’une part, si le principe exposé dans la Constitution est respecté (donner à chacun sinon un travail, du moins des moyens convenables d’existence), d’autre part, si l’invention du RSA n’a pas constitué un pas de plus dans la remise en cause du principe de solidarité et le développement de la thématique de l’« assistanat ».

      « Absurdité », « torture morale », une enquête sur le RSA à Paris
      http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=5996

      Nous, RSAstes Parisiens,
      http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=6016

      Nous sommes tous des irréguliers de ce système absurde et mortifère - #L’Interluttants
      http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=4124

      #Bernard_Gomel #Dominique_Méda

  • AFP : Le #Pentagone étudie le langage corporel de Poutine pour mieux le comprendre
    http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5jCvo47-FAw5Y0Mxogdvpt0oiZ_sg?docId=831b05a8-b6ff-447f-9631-331bb84b547

    Un groupe de travail dépendant du Pentagone se penche sur l’étude du langage corporel de dirigeants étrangers, dont le président russe Vladimir Poutine, pour mieux cerner leur comportement, a reconnu vendredi un porte-parole du Pentagone.
    Ces études, réalisées pour le compte du département d’Etat jusqu’au début des années 2000, sont maintenant effectuées pour le compte d’un groupe de réflexion du Pentagone appelé « Office of Net Assessment ».

    L’un des sujets d’étude a été Vladimir Poutine. Son portrait psychologique a été actualisé pour la dernière fois en 2012, a reconnu un responsable du Pentagone s’exprimant sous couvert de l’anonymat.

    Une quinzaine de dirigeants étrangers ont ainsi été étudiés, parmi lesquels le Premier ministre russe, Dimitri Medvedev, l’ancien président irakien Saddam Hussein, le leader nord-coréen Kim Jong-Un ou encore l’ancien chef d’al-Qaïda, Oussama ben Laden.
    Ces études « ne sont pas utilisées pour élaborer une politique ou prendre des décisions », s’est défendu le porte-parole du Pentagone, le contre-amiral John Kirby.

    Le secrétaire à la Défense Chuck Hagel en a appris l’existence après que le quotidien USA Today eut fait état de ces études vendredi, a-t-il ajouté.

    Quelque 300.000 dollars ont été dépensés chaque année depuis 2009 pour ces études, selon lui.

    L’étude du langage corporel et des mouvements d’une personne peut permettre de dégager des habitudes comportementales éclairant la psychologie d’une personne, assurent les promoteurs de ce champ d’expertise.

    #experts

  • Entretien avec Slate.fr
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=475

    Décidément la démocratie prétendue « technique » et les dispositifs d’acceptabilité souffrent d’avarie. Après la CNDP-Nanos (voir www.nanomonde.org), c’est la CNDP-Cigéo, pour l’enfouissement des déchets radioactifs à Bure, qui s’effondre sous l’action des opposants à la manipulation (voir « Notes à l’intention des opposants à l’enfouissement des déchets nucléaires »). A la suite de ce nouvel échec, quatre anciens ministres lancent dans Libération un pathétique cri d’alarme (voir « La France a besoin de scientifiques techniciens » et notre réponse). Aujourd’hui, Michel Alberganti, journaliste à France Culture, publie un entretien sur Slate.fr (http://www.slate.fr/france/83845/le...), où nous avons pu exprimer toutes les raisons de s’opposer à ces pseudo-débats et à la « démocratie technique ». Voici cet échange. (...)

    #Documents
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/Entretien_avec_Slate-3.pdf

  • Les 8 questions géopolitiques qui vont rythmer 2014, Actualités
    http://www.lesechos.fr/economie-politique/monde/actu/0203187033773-les-8-questions-geopolitiques-qui-occuperont-la-scene-interna

    Pendant trois jours, près de 300 experts des relations internationales, chefs d’entreprise et diplomates vont se pencher sur l’état de l’économie et de la gouvernance mondiale, sur les forces et les faiblesses de l’Asie, sur le modèle européen ou encore sur les crises du Moyen-Orient.
    « Les Echos » sont partenaires de la World Policy Conference, dont c’est la 6e édition. Créée par Thierry de Montbrial, le fondateur de l’Ifri, elle est davantage un club qu’une conférence à la Davos. Elle se veut globale sur les 5 continents avec une attention particulière aux puissances moyennes régionales qui affichent une volonté et une capacité à agir pour le bien commun. Il s’agit d’être constructif et de favoriser le dialogue, sans exclure les autres. C’est une manière de contourner le débat sur le monde multipolaire, ou « zéro polaire » comme se plaît à le définir Laurent Fabius, le ministre des Affaires étrangères. Si Nicolas Sarkozy et Dimitri Medvedev avaient été l’attraction du forum en 2008 à Evian, c’est Mohammad Javad Zarif, le ministre iranien des Affaires étrangères, qui est cette fois la personnalité très attendue.....

    #géopolitique
    #Iran, #Afrique, #Moyen-Orient, #Europe... La #World-Policy #Conference débute pour trois jours à #Monaco, réunissant #acteurs et #experts-internationaux.

  • De l’indépendance des #praticiens

    Selon l’article art. 26bis al. 2 LAsi de la Loi sur l’asile adopté en décembre 2012, les #problèmes_médicaux des #demandeurs_d’asile, y compris les #traumatismes_psychologiques, devront être établis dans les premiers jours de la procédure d’asile. Un #examen_médical aura lieu lors de la phase préparatoire, dans des délais extrêmement courts : en l’espace de 10 à 20 jours, le demandeur d’asile devra faire valoir les #motifs_médicaux faisant obstacle à son renvoi et produire les #expertises_médicales prouvant la véracité des mauvais traitements subis dans son pays d’origine. S’il invoque des problèmes de #santé après son #audition, le #fardeau_de_la_preuve sera renversé « au détriment du requérant », dixit les autorités.

    http://www.asile.ch/vivre-ensemble/2013/12/12/de-lindependance-des-praticiens

    #asile #Suisse #réfugié

  • #Pesticides et #toxiques : le #gouvernement veut-il se dédouaner de toute responsabilité ? - Basta !
    http://www.bastamag.net/article3512.html

    Qui décide d’autoriser ou non un pesticide ? Qui porte la #responsabilité de ses éventuelles conséquences sur la #santé ? Jusqu’à présent c’était le ministère de l’Agriculture, après avis de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses). Sous prétexte d’efficacité, le ministère souhaite confier cette mission à l’Anses. La responsabilité d’autoriser un produit toxique ne sera donc plus #politique mais réservée à des #experts... Dans un contexte où de nombreux #conflits_d’intérêts entachent les agences sanitaires, censées protéger les #citoyens. Analyse.

  • Des experts « indépendants » financés par l’industrie militaire - Alexis Varende
    http://orientxxi.info/magazine/des-experts-independants-finances,0402

    Pendant des mois la société et la classe politique américaines ont été divisées à propos d’une intervention militaire en Syrie. Pour convaincre les contribuables américains hostiles pour les deux tiers à toute intervention militaire, des médias américains ont convié des « experts » à intervenir sur leurs réseaux pour « éclairer » l’opinion publique sur la nécessité d’intervenir militairement contre le régime. Sans jamais préciser que certains de leurs invités les plus connus et médiatisés étaient liés à l’industrie militaire.

  • #Pesticides, #bisphénol_A, #aspartame : les expertises en question
    http://www.lemonde.fr/sante/article/2013/10/23/pesticides-bisphenol-a-aspartame-les-expertises-en-question_3501373_1651302.

    L’image de la science neutre et souveraine en prend un coup : sur les mêmes sujets et à partir des mêmes données, l’#expertise parvient parfois à des conclusions radicalement différentes, selon l’organisme qui l’organise.

    Dernier exemple en date ? L’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a publié, le 18 octobre, une étude commandée à l’université d’Ioannina (Grèce) sur les effets des produits phytosanitaires sur la santé humaine. L’étude, chargée de synthétiser les travaux publiés dans la littérature scientifique, conclut de manière rassurante à un lien avec seulement deux pathologies : maladie de Parkinson et leucémie infantile. Or, en juin, une expertise collective de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), répondant à la même question, avait rendu des conclusions beaucoup plus fortes. Celles-ci pointaient – outre les deux pathologies mentionnées par l’étude commandée par l’EFSA – un lien entre pesticides et cancers de la prostate, myélomes multiples, lymphomes non hodgkiniens, fertilité, fausses couches et malformations congénitales en cas d’exposition de la mère, etc.

    FAIBLESSE DE L’ÉVALUATION DES RISQUES

    « Il eut été très surprenant de voir l’EFSA reconnaître facilement que les pesticides qu’elle autorise depuis des années constituent un risque pour la santé, commente François Veillerette, porte-parole de l’association de défense de l’environnement Générations futures. Sauf à reconnaître la faiblesse de l’évaluation des risques mise en œuvre à l’EFSA ! » Le rapport commandé par l’agence n’a cependant, stricto sensu, pas valeur d’opinion de l’agence et n’est qu’une contribution extérieure.

    Sur d’autres sujets, la divergence entre l’EFSA et d’autres agences sanitaires est plus manifeste. En avril, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail a ainsi rendu un rapport sur le bisphénol A (BPA) en désaccord radical avec son homologue européenne. De fait, l’expertise de l’agence française conduirait à réduire d’un facteur 10 000 environ le seuil admissible de BPA établi par l’EFSA.

    Autre pomme de discorde : l’aspartame. En janvier, l’EFSA a présenté une version préliminaire de son opinion sur l’édulcorant et s’est heurtée à une bronca. « Au cours de la réunion publique que nous avons organisée, des experts indépendants ont montré que des études avaient été simplement passées sous silence et que des passages entiers du texte étaient simplement recopiés d’études industrielles, tempête l’eurodéputée Corinne Lepage (ADLE). L’EFSA n’a eu d’autres choix que d’accepter de reprendre sa copie. Son avis final est d’ailleurs attendu dans les prochaines semaines. »

    Sécurité alimentaire européenne : 59 % des experts en conflit d’intérêts
    http://www.lemonde.fr/sciences/article/2013/10/23/securite-alimentaire-europeenne-59-des-experts-en-conflit-d-interets_3501367

    #santé #conflit_d'intérêt

  • #Ondes : pas d’effets avérés sur la #santé, mais des dommages biologiques observés
    http://lemonde.fr/planete/article/2013/10/15/ondes-pas-d-effets-averes-sur-la-sante-mais-des-dommages-biologiques-observe
    Euuuh la ! Nos brillants #experts l’affirment #oui_mais_nan !

    L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) a rendu public, mardi 15 octobre, un nouvel avis sur les effets des ondes électromagnétiques sur la santé.

    A la lumière de plus de 300 études scientifiques internationales publiées depuis les dernières conclusions de l’agence en 2009, l’Anses ne conclut pas à un « effet sanitaire avéré chez l’homme » et ne propose donc pas de « nouvelles valeurs limites d’exposition de la population. »

    Elle constate cependant certains effets biologiques chez l’homme et chez l’animal – cassures de l’ADN, stress oxydatif susceptible d’altérer les cellules – modifications qui « semblent être rapidement réparées. » L’agence recense aussi des impacts sur l’activité électrique cérébrale pendant le sommeil.

    Certains travaux montrent une hausse du risque sur le long terme de tumeur cérébrale chez les utilisateurs intensifs. En 2011, le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), affilié à l’Organisation mondiale de la santé, avait classé les radiofréquences comme « cancérogènes possibles ».

    Consciente de ce que les données scientifiques disponibles décrivent une image en partie dépassée de la réalité, l’agence souligne le besoin de mieux documenter et mesurer les expositions...

  • Noam Chomsky, que faut-il savoir pour agir ?
    http://www.la-bas.org/article.php3?id_article=2835

    Est-ce que le bon sens suffit ? Non, le bon sens peut se tromper. Alors, donc il faudrait tout savoir avant d’agir ? Mais alors il faut s’en remettre au savant, mais comment avoir confiance dans le savoir du savant ? Que peut le bon sens ? Que peut la connaissance scientifique ? Autant de questions posées en mai 2010, lors de la visite de Noam CHOMSKY au Collège de France, à l’invitation de Jacques BOUVERESSE. Un dialogue stimulant en exclusivité pour nos AMG ! Un entretien de Daniel Mermet, (...)

  • « Sauvons-nous de nos sauveurs » : claque balkanique à l’Union européenne | Le Yéti, voyageur à domicile | Rue89 Les blogs
    http://blogs.rue89.com/yeti-voyageur/2013/09/18/sauvons-nous-de-nos-sauveurs-claque-balkanique-lunion-europeenne-231158

    Ça commence par une préface incendiaire du Grec Alexis Tsipras (Syriza) fulminant contre « les talibans du néolibéralisme » qui, au nom de l’Union européenne, sont en train de dépecer son pays.

    « Sauvons-nous de nos sauveurs », de Srecko Horvat et Slavoj Zizek, éd. Lignes, septembre 2013 
    Et ça ne s’arrange pas du tout pour l’UE dans toute la suite de ce nouvel ouvrage, « Sauvons-nous de nos sauveurs » (éd. Lignes, septembre 2013), écrit par les philosophes croate et slovène, Srecko Horvat et Slavoj Zizek.

    Leur texte brille par sa clarté et sa familiarité avec nos préoccupations à nous, Français, surtout à la veille d’élections européennes qui sentent déjà le faisandé.

    Comme partout ailleurs, l’UE n’est pas arrivée dans les Balkans avec ses seuls technocrates, mais aussi avec ses banques privées et leurs crédits en folie, synonymes de dettes à n’en plus finir. Les dettes, écrit Horvat, sont une manière pernicieuse d’acheter le propre temps des populations, de s’approprier indûment leur avenir.

    « Si notre avenir est vendu, il n’y a plus d’avenir du tout. »

    La démocratie des experts

    Slavoj Zizek à Liverpool en avril 2008 (Andy Miah/Wikimedia Commons/CC)
    Ils ont constitutionnalisé la loi du marché au mépris de la démocratie, déplore en substance Zizek. C’est ainsi qu’en novembre 2012, la Cour constitutionnelle slovène frappa d’inconstitutionnalité un projet de référendum sur les banques au nom des « conséquences anticonstitutionnelles qu’aurait pu avoir le résultat de ce référendum sur la croissance, donc sur le fonctionnement de l’Etat ».

    « Le Dr France Bucar, un ancien dissident, et l’un des pères de l’indépendance slovène, a fait remarquer que si l’on suivait cette logique, la Cour constitutionnelle aurait le droit d’interdire n’importe quel référendum. »

    Ce qui pend effectivement au nez de n’importe quel pays membre de l’UE. On se souvient de ce qu’il advint du référendum français de 2005 et du projet de référendum avorté du Grec Papandréou en 2011.

    De là à prétendre que la démocratie est une affaire trop sérieuse pour être confiée aux électeurs, il y a un pas que certains théoriciens n’hésitent même plus à franchir, dit Zizek. A leurs yeux, le « sauveur » de l’humanité ne saurait être qu’un expert.

    #Srecko_Horvat
    #Slavoj_Zizek.
    La #démocratie des #experts
    La nef ( #européenne ) des fous

  • Sémiotique dans ta petite boutique
    http://kecebolaphotographie.blogspot.fr/2013/08/semiotique-dans-ta-petite-boutique.html

    Les #médias adorent convier des #experts qui énoncent clairement ce qu’ils conçoivent aisément. La plupart du temps, ils se trompent avec assurance (c’est ça le plus important finalement, l’assurance avec laquelle on profère ses conneries). Pour tenter de masquer le vide qui les habite, les radios, les télés, les magazines et le journaux invitent ces spécialistes de tout et de rien à venir exposer doctement leur clairvoyance à bon compte, en échange de l’accès à une audience ou à un lectorat. Cet échange de bons procédés permet aux deux parties d’enclencher un processus doublement profitable en offrant aux experts de grimper encore dans l’échelle de l’expertise auprès des médias pour devenir incontournables sur leur sujet de prédilection. Raison de plus pour se claquer la bise en arrivant puisque généralement, tout le monde se connait déjà. Ça, c’est bien pratique d’être entre gens de bonne compagnie. Cela évite de se lancer dans des débats trop vifs (ça pourrait être lassant pour les téléspectateurs, auditeurs ou lecteurs et ça pourrait les instruire en les incitant à se forger leur propre opinion). Alors bien sûr, être convié à France Culture, pour beaucoup de gens, c’est comme obtenir ses galons d’expert en culture et ça assoit son homme une fois pour toute auprès de son entourage et de tous ceux qui sont à la recherche d’interlocuteurs de haut vol. Genre : "Tu as entendu ma dernière intervention sur France Culture ? Je crois que j’ai été somme toute assez convainquant non ?" Mais plus que tout, cela permet de sortir des énormités en toute quiétude et de balayer avec arrogance, tout ce qui ne cadre pas avec ses idées.

  • De la complexité à la difficulté de comprendre le monde actuel - Le Cercle Les Echos
    http://lecercle.lesechos.fr/economie-societe/societe/autres/221174909/complexite-a-difficulte-comprendre-monde-actuel

    Les observateurs, les experts, les journalistes, les scientifiques, toutes ces professions ont pour objectifs de nous aider à comprendre le monde. Or, il devient chaque jour manifeste qu’ils n’arrivent plus à nous l’expliquer. La complexité croissante des sociétés humaines rend de plus en plus délicat le travail des observateurs censés le décrypter, estime Rodrigue Coutouly. Si l’analyste est à l’intérieur d’un système donné, il ne possède plus le recul nécessaire pour en analyser les enjeux et mettre (...)

    #expertise

  • Le #berger et l’#expert - Clioweb, le blog
    http://clioweb.canalblog.com/archives/2011/12/20/23009180.html

    Le berger et l’expert (La Fabrique de de l’humain, 14/10/2010, vers la 48e minute)

    Un jeune homme très chic arrive dans une campagne perdue dans un énorme 4*4
    et avec tous les gadgets électroniques possibles et imaginables.

    Il y rencontre un berger et son troupeau.
    Il propose un deal au berger :
    – Si je vous dis le nombre exact de vos moutons, est-ce que vous me donnez une de vos bêtes ?

    Aussitôt dit aussitôt fait.
    – Il y a 1589 moutons dans le troupeau.

    Le berger le laisse prendre une des bêtes, et à son tour lui demande :
    – Si je vous dis quel est votre métier, me redonnez-vous ma bête ?
    – Oui
    – Vous êtes ... un expert... vous faites de l’audit et du conseil...
    – Comment l’avez-vous deviné ?
    – Vous débarquez ici, alors que personne ne vous a rien demandé.
    Vous voulez être payé pour avoir posé une question dont tout le monde se moque éperdument.
    Et manifestement, vous ne connaissez pas le métier !
    Alors rendez moi mon chien ....

  • (Pseudo) forum de la biologie de synthèse - Dissection et procès-verbal
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=419

    À tous ceux qui ne se trouvaient pas au pseudo-forum de la biologie de synthèse, au CNAM le 25 avril 2013 (c’est-à-dire tout le monde) et à tous ceux que l’interruption de la retransmission sur Internet, ordonnée par les organisateurs, a privé de l’événement (c’est-à-dire personne), nous offrons la transcription des principales interventions, précédée d’une analyse sur le vif de cette opération d’acceptabilité. Merci au service cinématographique des Chimpanzés du futur pour son enregistrement. Ne manquez (...)

    #Nécrotechnologies
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/Dissection_et_proce_s-verbal.pdf

    • Nous pensons que la technologie est une question politique, qu’elle change le monde et qu’on ne change pas nos vies sans nous consulter. Et que faire des faux débats sur la biologie de synthèse, en se demandant « est-ce qu’elle existe ? » « est-ce qu’elle existe pas ? »... - Demandez à Total si elle existe la biologie de synthèse ! Demandez combien ils ont posé de brevets et ce qu’ils font avec Amyris au Brésil en ce moment sur les biocarburants ! Ça existe évidemment, et vous savez très bien que les programmes sont décidés, au niveau européen et au niveau français, et qu’en ce moment, ça carbure dans les labos. Et aujourd’hui, on va se demander « est ce que c’est nouveau ? », « est-ce que je fais des OGM dans mon intestin ou pas ? ». Je fais peut-être des OGM dans mon intestin, mais je ne les brevette pas, et ça fait toute la différence. On nous dit : « Ça n’existe pas, vous comprenez, ça a toujours existé, c’est naturel ». C’est tellement naturel qu’on pose des brevets dessus ! Donc, il y a un discours contradictoire.

      Mais surtout, on ne prend jamais le discours au bon niveau. On va faire un débat technicien, technique. On va vous dire « Du côté « plus », on peut peut-être faire des médicaments ; du côté « moins », évidemment, il y a peut-être des risques… » On en restera là. Ce dont on ne débattra jamais, c’est comment ça transforme le monde, quel monde on fabrique avec ça. Ça n’est pas pareil de vivre dans le nanomonde, dans le monde où on est tous incorporés à la machine, parce que c’est ça qui arrive, un monde où l’humain n’a plus d’importance. Regardez autour de vous, vous passez des journées entières dans lesquelles vous n’avez à faire qu’à des machines. Nous sommes en train de fabriquer un monde sans humains et nous n’en débattons jamais ! Parce que le débat ici, il n’allait évidemment jamais porter là-dessus. On va se poser des questions sur « ça existe / ça existe pas », les avantages et les inconvénients… La question n’est pas les avantages et les inconvénients de la biologie de synthèse, les bons et les mauvais usages. La question, c’est comment les technologies transforment nos vies, sommes-nous d’accord avec la direction qu’elles donnent à nos vies ? Et, à quel moment on nous pose la question ?

    • Bien sûr qu’il y a une différence entre technique et technologie, je suis un peu gêné de devoir l’expliquer à de grands scientifiques, mais puisqu’on en est là, allons-y. La technique est née avec l’homme (…). La technique est indissociable de l’homme puisqu’elle consiste à utiliser des outils. Il n’y a pas d’homme sans outils. Ce serait absurde de nier cet aspect-là. En quoi la technique se distingue de la technologie ? C’est que la technique, celui qui l’utilise la maîtrise ; son outil, il peut le réparer éventuellement, il peut même se le fabriquer, il a un lien direct avec lui. La technologie, c’est très différent, c’est un système. Si vous prenez aujourd’hui l’informatique, votre ordinateur n’est pas un outil que vous maîtrisez. Vous ne savez pas, pour la plupart d’entre vous, comment il marche, vous ne savez pas le réparer tout seul, et en plus pour qu’il fonctionne, il faut qu’il soit rattaché à des méta-systèmes très importants, à commencer par les centrales nucléaires, les réseaux Internet, etc. Et, vous voyez bien que vous n’avez pas d’autonomie, en tant qu’individu, face à la machine à partir de ce moment-là. Vous devez appliquer ses protocoles. Vous bidouillerez à la marge, mais en réalité, la technologie ne permet pas l’autonomie. Ces choses-là ont été expliquées depuis, mon dieu, des décennies, je vous renvoie à plein d’auteurs sur la question, on ne va pas refaire l’histoire ici.

    • Peut-être qu’il y a des gens ce soir, surtout parmi les lycéens, qui ont été choqués par notre intrusion, cette banderole, le bruit, etc. Je voudrais essayer de dire ce qui me donne le droit de faire cela.

      Ce qui me donne le droit de faire ça, à mes yeux, et vous verrez pour vous-même si mes raisons sont recevables, c’est que les questions qui sont débattues ne sont pas des questions scientifiques, ou technologiques, ou techniques. Avant que vous soyez nés, il n’y a pas si longtemps de ça, il n’y avait pas de #téléphone-portable. Et puis le portable est arrivé, et ça a changé nos vies, nos villes, nos sociétés. Est-ce que vous n’avez jamais voté sur la question du portable ? Est-ce qu’il n’y a jamais eu des débats politiques là-dessus ? Jamais. C’est une question, un élément de technologie parmi des dizaines. Alors vous pouvez dire, après tout, « Moi, je ne suis pas obligé d’avoir un #portable, il n’y a pas de loi qui m’oblige à avoir un portable ». Mais, dans la vie réelle, si vous voulez continuer à avoir une vie sociale, à discuter avec vos copains après le bahut, si vous cherchez du boulot, si vous voulez vous promener en ville, etc. Vous savez bien que vous avez besoin de ce portable. On vous l’a rendu nécessaire, qu’il y ait une loi ou non. Et, c’est pareil pour la voiture, pour l’ordinateur, pour tout un tas de choses. Officiellement,vous avez le choix. Mais dans la réalité, vous n’avez pas le choix. Et, quand on change votre vie, quand on change votre ville, quand on change les rapports sociaux entre nous... Ça n’est pas de la technique ou de la technologie. Ça s’appelle de la #politique !

      Et la politique, nous sommes tous égaux devant. C’est-à-dire que tous, nous avons le droit de voter, et tous, nous avons le droit de donner notre opinion. Et, quand on parle du nucléaire, des #nanotechnologies, de la biologie de synthèse, on ne parle pas de sujets techniques, ou de sujets techniciens qui devraient être réservés aux #experts qui viennent nous éclairer de leurs lumières. Oubliez ça ! C’est avec ça qu’on nous fait marrons depuis 150 ans. Et c’est comme ça qu’en 150 ans, la société industrielle a ravagé cette terre. Et c’est parce qu’elle a ravagé cette terre, qu’aujourd’hui on est obligé de faire un #ersatz de #biodiversité, une fausse biodiversité ! Pour compenser tous les pillages qu’on fait, toute l’Afrique qu’on a saignée, toutes les terres qu’on a saignées. Tout ce qu’on a détruit de nature, on est obligé de le refaire en #artificiel. Tout ce qu’on a détruit de nature, le fric se l’est approprié, les compagnies se le sont approprié, l’industrie se l’est approprié. Ils l’ont bouffé et ils nous l’ont revendu. Et, ils nous l’ont revendu très cher ! Alors qu’ils nous l’avaient pris gratos.

      Et maintenant, on recommence, parce qu’il n’y a plus de nature, ou plus beaucoup. Donc on fait une nature en laboratoire. Une nature en laboratoire, ça n’est pas une nature, c’est un artefact, c’est de l’artificiel. Et, c’est ça qu’on est en train de nous faire. Et ce bon apôtre est en train de nous dire « Ah, mais, la nature a toujours fait ça ». Mais, tout le temps on nous a fait le coup ! On nous a fait le coup pour la radioactivité, où on nous disait « La radioactivité, ça a toujours existé, il y en a dans les sols granitiques en Bretagne et dans le Limousin ». Pour les OGM, on nous a fait le coup, on nous a dit « La nature fait des OGM depuis le début du monde ». Non mais attendez, c’est du foutage de gueule !

  • Beware the rise of the government scientists turned lobbyists
    http://www.guardian.co.uk/commentisfree/2013/apr/29/beware-rise-government-scientists-lobbyists

    What happens to people when they become government science advisers? Are their children taken hostage? Is a dossier of compromising photographs kept, ready to send to the Sun if they step out of line?

    I ask because, in too many cases, they soon begin to sound less like scientists than industrial lobbyists.

    #pression #expertise #transparence