• Julie veut le SMIC Les Pieds sur terre

    Nous sommes entre Rennes et Nantes, dans la vallée de l’Erdre. Patrick habite une maison autonome, consomme le moins possible et trouve qu’un SMIC, c’est bien suffisant. Julie, elle, travaille à plein temps dans une usine de lardons et voudrait bien avoir le SMIC.

    https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/10078-22.10.2021-ITEMA_22815202-2021C6612S0295-21.mp3

    https://www.franceculture.fr/emissions/les-pieds-sur-terre/julie-veut-le-smic


    Ouvrière d’une usine de saucisses• Crédits : Getty

    Exploitation salariale
    Julie, cinquante-et-un ans, travaille pour la société Aubret, le leader européen du lardon. Dans l’usine, située à Saint-Mars-la-Jaille, les conditions de travail sont dures. Julie raconte son quotidien : les cadences imposées, les douleurs articulaires, le froid glacial et les brimades. 

    Il y a le bruit infernal, les moteurs des machines qui tournent sans cesse, ça claque de partout, c’est fatigant. C’est casse-tête, les moteurs des machines. C’est insupportable. On a beau avoir des bouchons, le bruit est toujours présent.

    Le travail est épuisant et très physique. Il fait toujours très froid dans l’usine. Julie répète toujours les mêmes gestes, doit porter des charges lourdes et volumineuses. 

    Il faut récupérer dix kilos de marchandises dans le sac, prendre le sac, le soulever, le souder à la machine. C’est les mêmes gestes et c’est très lourd. Et puis, ce froid : il fait toujours trois ou quatre degrés !

    J’ai des douleurs aux épaules, des douleurs aux coudes, le syndrome du canal carpien à cause des gestes répétitifs.
    Julie a demandé à être polyvalente pour pouvoir alterner les gestes et les douleurs... 

    Pour ce métier harassant et épuisant, Julie ne gagne qu’un salaire de misère. 

    Je suis payée en-dessous du SMIC. Ça fait quand même vingt ans que je suis là.

    Alors que la crise du Covid a profité à l’entreprise, les salaires n’ont pas été revalorisés... 

    Utopie autonome
    Patrick était étudiant en mai 1968. L’expérience du soulèvement ouvrier et étudiant reste pour lui un souvenir fort, même s’il n’a pas tout à fait pris part à l’enthousiasme général. 
    . . . . . 
    Reportage : Rémi Dybowski-Douat
    Réalisation : Emmanuel Geoffroy
    Musique de fin : « Everlong » (Accoutic Version) de Foo Fighters. 

    #Femmes #femme #travail #exploitation #capitalisme #Santé #Sante #économie #esclavage #France

  • Grève pour l’augmentation des salaires chez Décathlon Logistique mardi 26 octobre 2021 de 11h00 à 15h00 sur le site de Lompret, rue Pasteur 59840 Lompret.

    Décathlon Logistique, dont le résultat prévisionnel 2021 se portera à 780 millions d’euros, et dont les actionnaires principaux se sont partagés 350 millions d’euros au titre de l’année 2020, refuse de répercuter la hausse automatique du SMIC de 2,2% à sa grille salariale.

    C’est encore une fois le serrage de ceinture pour les travailleurs qui créent la richesse de l’entreprise, à cause du gavage permanent des détenteurs de ses capitaux.

    Le syndicat CGT Décathlon Logistique 59/62 appelle les salariés de l’ensemble des sites à se mobiliser devant les entrepôts, ce mardi 26 octobre 2021 de 11h00 à 15h00, pour exiger des hausses de salaire en rapport avec l’implication professionnelle des salariés et l’excellente santé financière de l’entreprise.

    #mulliez #décathlon #auchan #decathlon #kiabi #capitalisme #norauto #cultura #jules #oosterdam-pimkie #acadie #maison-familiale #happychic #brice #boulanger #agapes #flunch #mobivia #innovation #travail #salaire #salaires #france #économie #exploitation #grève #austérité

  • Méga-projet climaticide en Arctique : Total mise sur le « greenwashing » - Page 1 | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/international/201021/mega-projet-climaticide-en-arctique-total-mise-sur-le-greenwashing

    Dans le Grand Nord russe, le groupe s’apprête à lancer une gigantesque #exploitation_gazière, alors qu’un rapport interne, obtenu par Mediapart, pointe la dimension #climaticide du #gaz. Après qu’Emmanuel Macron a évoqué le possible abandon du soutien public, #Total s’est lancé dans une opération de « #greenwashing ».

    #Arctique

  • Décathlon refuse de rattraper la hausse du Smic à ses salariés, mais 350 millions d’euros sont reversés aux actionnaires
    https://www.midilibre.fr/2021/10/19/decathlon-refuse-de-rattraper-la-hausse-du-smic-a-ses-salaries-mais-350-mi

    Les salariés se sont mis en grève ce samedi 16 octobre pour protester mais le mouvement n’a pas été trop suivi. 

    Une grève présentée comme la première chez Décathlon à l’échelle française, à l’appel du syndicat minoritaire CFDT pour une hausse des salaires et contre la baisse de leur pouvoir d’achat, a mobilisé, ce samedi 16 octobre, une faible proportion de salariés mais perturbé certains magasins, a-t-on appris auprès du syndicat et de la direction.


    Il faut dire que Décathlon a bien revalorisé le salaire minimum des salariés au Smic, une obligation légale, mais a refusé d’appliquer cette augmentation aux autres salariés.

    La répercussion ne s’est pas faite pour l’ensemble des salariés
    Et comme l’explique Sébastien Chauvin, délégué syndical CFDT, à France 3 : "Ils n’ont pas décalé l’échelle des salaires, ce qui fait que les salariés qui touchaient légèrement au-dessus du SMIC touchent en fait le nouveau SMIC. Or, cette hausse a été calée sur l’inflation. Donc, c’est une perte de pouvoir d’achat."

    Bénéfices records et dividendes reversés
    Mais ce qui a mis le feu aux poudres c’est selon la CFDT que non seulement « Décathlon, qui a bénéficié d’aides de l’État pendant la pandémie, a baissé ses effectifs et réalisé des bénéfices records en 2021 », mais en plus « la société va reverser 350 millions d’euros de dividendes aux actionnaires familiaux ».

    #mulliez #décathlon #auchan #decathlon #kiabi #capitalisme #norauto #cultura #jules #oosterdam-pimkie #acadie #maison-familiale #happychic #brice #boulanger #agapes #flunch #mobivia #innovation #travail #salaire #salaires #france #économie #en_vedette #exploitation #grève #austérité

  • Refus de faire des heures supplémentaires : des infirmières devant le tribunal
    https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1809692/temps-supplementaires-infirmieres-urgence-mont-laurier

    Dans une cause liée aux heures supplémentaires des infirmières, le Tribunal administratif du travail vient d’ordonner à des infirmières de l’urgence de l’Hôpital de Mont-Laurier de cesser de refuser de façon concertée de faire leur prestation normale de travail.


    Le CISSS des Laurentides avait demandé l’intervention du Tribunal administratif du travail, après le sit-in de sept infirmières de l’urgence de l’Hôpital de Mont-Laurier. Photo : getty images/istockphoto

    C’est le Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) des Laurentides qui avait demandé l’intervention du Tribunal, après le sit-in de sept infirmières de l’urgence de cet hôpital, qui avaient refusé d’entamer leur quart de travail. Il alléguait aussi qu’elles avaient refusé, de façon concertée, de donner leurs disponibilités pour effectuer du travail en heures supplémentaires.

    Le CISSS n’a eu gain de cause qu’en partie.

    Le Tribunal administratif du travail a jugé que le refus de faire sa prestation normale de travail constituait un “moyen de pression illégal”.

    Il a donc ordonné aux infirmières de l’urgence de l’Hôpital de Mont-Laurier de “cesser immédiatement de refuser de façon concertée de fournir leur prestation usuelle de travail”.

    Le Tribunal n’a toutefois pas donné gain de cause au CISSS concernant le refus de faire des heures supplémentaires.

    Il a estimé qu’à ce sujet la preuve était insuffisante, puisqu’elle reposait sur du ouï-dire. Il s’agissait d’un témoin qui disait avoir entendu une conversation qui lui avait permis de conclure qu’un refus de faire des heures supplémentaires volontaires se préparait le 13 juillet.

    La décision du Tribunal administratif du travail a été déposée devant la Cour supérieure, ce qui lui donne le même poids. Ainsi, “elles sont conséquemment susceptibles d’outrage au tribunal en cas de contravention” à l’ordonnance.

    “Tout le monde est épuisé”
    En entrevue avec La Presse canadienne, Julie Daignault, présidente du Syndicat des professionnelles en soins des Laurentides, de la Fédération interprofessionnelle de la santé (FIQ), a dénoncé la situation. “Tout le monde est épuisé. Tout le monde a travaillé longuement pendant la pandémie.”

    “On est présentement devant une situation qui est très critique. L’employeur continue de gérer les horaires avec des temps supplémentaires et des temps supplémentaires obligatoires. Il force nos membres à rentrer travailler malgré leur épuisement”, a-t-elle critiqué.

    Mme Daignault concède qu’il y a pénurie d’infirmières, mais elle affirme qu’il y a là aussi un problème de gestion des horaires, d’affichage de postes qui soient intéressants et de recours trop fréquents aux heures supplémentaires.

    “Je sais que je ne le vis pas seulement à Mont-Laurier, qu’on le vit partout dans les Laurentides et au Québec”, ajoute la dirigeante régionale de la FIQ.

    “Si on continue comme ça, à obliger des professionnelles en soins à faire du temps supplémentaire obligatoire, on s’en va vers des gens qui vont tomber en maladie, qui vont démissionner et vouloir faire autre chose”, prévient Mme Daignault.

    La version du CISSS
    Le CISSS des Laurentides, de son côté, a soutenu qu’il n’avait guère le choix d’agir comme il l’a fait, parce qu’il doit veiller à la continuité des soins pour le public.

    “Il est vrai que la situation actuelle peut être difficile pour nos équipes de soins. Cependant, il est essentiel pour nous que les usagers demeurent au coeur des décisions. Nous avons tous la responsabilité de collaborer dans la mise en place de solutions au bénéfice de nos usagers et de notre personnel”, a-t-il fait savoir, par courriel.

    Le CISSS des Laurentides fait valoir que “le sit-in à l’Hôpital de Mont-Laurier survient après celui ayant eu lieu à l’Hôpital régional de Saint-Jérôme”.

    Il ajoute que “tout arrêt de travail concerté, comme le cas du sit-in à l’Hôpital de Mont-Laurier, est une grève illégale. Le personnel du quart de soir, anticipant qu’une ressource manquerait pour le quart de nuit et que du temps supplémentaire obligatoire pourrait être requis, a tenu un sit-in. Les employés ont donc réagi avant même que l’employeur puisse agir et trouver une solution à cette situation précise qui aurait pu survenir 8 heures plus tard”.

    Le CISSS se dit disposé à chercher des solutions aux problèmes soulevés par le syndicat de la FIQ. “Nous souhaitons envoyer un signal clair : il y a d’autres voies pour améliorer la situation, soit celle de la communication et collaboration.”

    “En aucun temps nous n’avons été passifs face à la situation à l’Hôpital de Mont-Laurier. Depuis le 10 mai dernier, une cellule de crise est active et déjà un grand nombre d’actions ont été déployées. La révision des corridors de services, la modulation des lits disponibles en fonction des ressources, la couverture de quarts de travail par d’autres équipes au CISSS des Laurentides qui libèrent du personnel pour donner un coup demain ne sont que quelques exemples de ce qui est déjà en place”, conclut le CISSS.

    #Quebec #Gréve #Syndicats #Femmes #urgences #travail #capitalisme #exploitation #santé #hôpital #femmes #infirmières #soin #conditions_de_travail #soins #soignantes

  • Les géants de l’habillement fragilisés par le confinement prolongé du Vietnam
    https://fr.fashionnetwork.com/news/Les-geants-de-l-habillement-fragilises-par-le-confinement-prolong

    Chaussures de sport, sweat-shirts, pantalons de survêtement : le confinement strict et prolongé du Vietnam en raison du coronavirus a provoqué des pénuries de produits chez des marques internationales telles que #Nike et #Gap, devenues de plus en plus dépendantes des fabricants de ce pays d’Asie du Sud-Est.

    Dans son usine de tissus à l’est de Hanoï, Claudia Anselmi, la directrice de Hung Yen Knitting & Dyeing, sous-traitant pour plusieurs géants européens et américains de l’habillement, se demande chaque jour si les machines vont devoir s’arrêter.

    Lorsque la dernière vague de #Covid-19 a frappé le pays au printemps, la production a chuté de 50%, et l’Italienne est confrontée à des problèmes d’approvisionnement.

    « Les restrictions de voyage ont mis en péril toute la logistique d’entrée et de sortie... cela a créé de longs, longs retards » dans la livraison du fil utilisé dans des maillots de bain et des vêtements de sport pour des clients tels que #Nike, #Adidas et Gap, a-t-elle déclaré à l’AFP.

"Nous ne survivons que si nous avons du #stock".

    Ajouter à cela des mesures de #confinement contrôlées de manière stricte qui ont empêché de nombreux vietnamiens de se rendre au travail ou de circuler pendant de longues périodes.

    

Plusieurs chauffeurs du delta du Mékong ont dû attendre trois jours et trois nuits dans leur véhicule avant d’entrer dans Can Tho (sud), a raconté Hamza Harti, le responsable de l’entreprise de logistique FM Logistic lors d’une table ronde à la chambre de commerce française de Hanoï. « Ils étaient sans nourriture, sans rien ».

 

    Accélérées par la guerre commerciale entre Washington et Pékin, les relocalisations d’usines de la #Chine vers l’Asie du Sud-Est se sont amplifiées ces dernières années, particulièrement au bénéfice du Vietnam.


    Risques de rupture d’approvisionnement
    Mais les mesures sanitaires exposent désormais les #multinationales à des risques de rupture d’#approvisionnement.



    L’équipementier Nike, qui produit la moitié de ses chaussures dans le pays communiste, a annoncé des pénuries et a revu ses prévisions de vente à la baisse, déclarant que 80% de ses usines dans le sud du pays ont dû fermer.



    Le japonais Fast Retailing, propriétaire de la marque #Uniqlo, a également mis sur le compte du blocage du Vietnam des retards dans la production de ses vêtements.

    #Adidas a de son côté estimé que la baisse de ses ventes pourrait atteindre jusqu’à 500 millions d’euros d’ici à la fin de l’année.

    

Plusieurs marques dont Nike et Adidas ont annoncé qu’elles envisageaient de produire temporairement ailleurs qu’au Vietnam.


    Dans une lettre adressée au Premier ministre Pham Minh Chinh, plusieurs associations d’entreprises américaines, européennes, sud-coréenne et du sud-est asiatique ont tiré la sonnette d’alarme, avertissant que 20% de leurs membres fabricants avaient déjà quitté le pays.

"Une fois la production déplacée, il est difficile d’y revenir", ont-ils écrit.

    Nguyen Thi Anh Tuyet, directrice générale adjointe de Maxport Vietnam, dont les 6.000 employés fabriquent des vêtements de sport pour des entreprises comme #Lululemon, #Asics et Nike, a déclaré à l’AFP que l’entreprise était « très inquiète » de voir ses clients retirer leurs commandes, même si elle est l’une des rares à avoir traversé ces derniers mois pratiquement indemne.



    Sans clients étrangers, « nos travailleurs se retrouveraient sans emploi », a-t-elle ajouté. La pandémie n’a pas seulement frappé l’industrie textile du pays, elle menace également le café, le Vietnam étant le premier producteur mondial de robusta.


    Les constructeurs automobiles n’y ont pas échappé non plus : #Toyota a réduit sa production pour septembre et octobre, en partie à cause du virus, et a déclaré à l’AFP que « l’impact a été important au Vietnam », ainsi qu’en Malaisie.

    

Les pénuries ont été aggravées par un regain de la demande en Occident, après un effondrement au plus fort de la crise du Covid-19.

Dans son usine textile près de Hanoï, Mme Anselmi pense que les entreprises resteront au Vietnam si le pays parvient à retrouver une certaine normalité en octobre :

    « Si nous pouvons permettre aux usines de travailler, je pense que la confiance (dans le Vietnam) est toujours là ».

    #Textile #Vietnam #Italie #café #vêtements #industrie_textile #conditions_de_travail #exploitation #mode #coronavirus #capitalisme #chaîne_d'approvisionnement #mondialisation #pénuries

  • Grève à l’enseigne Lidl : plus de 100 supermarchés fermés en Belgique Anne François, Belga
    https://www.vrt.be/vrtnws/fr/2021/10/13/greve-a-l_enseigne-lidl-plus-de-100-supermarches-fermes-en-bel

    Plus de 100 supermarchés Lidl sur les 300 que compte l’enseigne en Belgique sont fermés ce mercredi en raison de la grève des employés contre la charge de travail trop élevée. On y retrouve 60 filiales en Flandre et plus de 40 en Wallonie et à Bruxelles, ont indiqué les syndicats ACV Puls et BBTK, et la direction. Deux centres de distribution - à Genk (Limbourg) et Gullegem (Flandre occidentale) - sur cinq sont aussi touchés par les actions. Le syndicat socialiste menace de maintenir bloqué celui de Genk tant qu’un accord n’aura pas été trouvé avec la direction de Lidl.

    C’est un avertissement à la direction. Plus d’un tiers des magasins sont fermés et si la direction ne revient pas autour de la table des négociations, l’action pourrait se prolonger ces prochains jours", déclarait ce mercredi Koen De Punder, délégué ACV Puls.

    La direction de Lidl déplore la grève, affirmant avoir émis « une proposition constructive ». Les syndicats se plaignent depuis plusieurs mois de la charge de travail au sein du distributeur. Une grève dans les magasins avait pu être évitée in extremis en juin, alors qu’une grève avait touché les dépôts en avril.

    En début de semaine, une réunion de conciliation entre direction et syndicats n’a pas donné de résultat. Le syndicat socialiste flamand BBTK menace de maintenir bloqué le centre de distribution de l’enseigne Lidl à Genk jusqu’à ce qu’un accord soit conclu entre la direction et les syndicats.

    « A moins qu’un accord soit trouvé, le piquet restera présent les prochains jours », prévient Mary-Anne Smeets, du BBTK Limbourg. Les grévistes ne laissent sortir les chauffeurs de camions du centre de distribution qu’à condition que les camions soient vides. Jusqu’ici, les choses se passent globalement bien et les chauffeurs se montrent compréhensifs, selon la responsable syndicale. Le mouvement de grève concerne 16 magasins Lidl en province de Limbourg.

    #Belgique #esclavage #Gréve #Syndicats Une majorité de #Femmes travaillent chez #lidl #travail #grande_distribution #capitalisme #exploitation #management #alimentation

  • Une géohistoire populaire de Nantes Christophe Batardy
    https://metropolitiques.eu/Une-geohistoire-populaire-de-Nantes.html

    Un livre retraçant l’histoire populaire de Nantes explore des lieux et des édifices autres que ceux généralement retenus dans les ouvrages d’histoire locale. Au fil des pages, le regard décentré dessine une géohistoire populaire de Nantes, mise ici en relief par la cartographie de Christophe Batardy.
    Recensé : Alain Croix, Thierry Guidet, Gwenaël Guillaume et Didier Guyvarc’h, Histoire populaire de Nantes, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2017, 480 p.

    Comme le rappellent les auteurs en introduction, rares sont les travaux d’historiens qui tentent d’écrire une histoire populaire. Howard Zinn en 1999 ouvre la voie avec son ouvrage, Une histoire populaire des États-Unis, suivi en France par Michelle Zancarini-Fournel et plus récemment encore Gérard Noiriel. L’Histoire populaire de Nantes constitue la première tentative d’écriture d’une histoire locale du populaire, du « silence du grand nombre » pour reprendre une formule d’Arlette Farge

    Les auteurs proposent ainsi de faire « sortir le peuple de la nuit des temps » (titre du premier chapitre). Ils considèrent néanmoins qu’il ne s’agit pas pour autant d’une contre-histoire de Nantes mais plutôt d’« une autre manière d’interroger l’histoire », refusant toute démarche « populiste » qui ferait du peuple « un acteur idéal de l’histoire ». Dans l’ouvrage, celui-ci est d’ailleurs considéré de manière différente selon les périodes. Jusqu’au XIXe siècle il s’agit de la population dont le sort dépend d’acteurs sociaux qui constituent une élite politique et économique. À partir du XIXe siècle, c’est une définition plus politique qui est retenue, celle du Nantais Ange Guépin – témoin et acteur des journées révolutionnaires de juillet 1830 – qui considère qu’il y a « désormais un peuple en France, mais plus de populace ». La Révolution française est passée par là avec l’apprentissage de la politique. Le peuple tente d’être acteur de son Histoire.

    L’ouvrage est découpé en vingt-quatre chapitres, auxquels s’ajoutent une annexe chronologique (« Le temps du peuple ») et deux chapitres de conclusion dont l’un, « L’atelier de l’historien », décrit utilement la démarche des auteurs, dans un souci de transparence – même si on pourra regretter la quasi-absence d’appareil bibliographique, qui rend difficile l’accès aux travaux mobilisés. Comment les auteurs sont-ils parvenus à rendre compte des différentes incarnations du peuple à chaque période ? Et que produit cette histoire par le bas en matière de découpage chronologique et de regard porté sur le patrimoine local ? Ce sont ces deux questionnements qui ont guidé la lecture de l’ouvrage.

    Avant le XIXe siècle : le peuple et les élites
    À la Renaissance sont mises en place une administration municipale et une gestion des archives qui rend possible pour la première fois un comptage des « pauvres », c’est-à-dire ceux qui n’ont pas de biens et peuvent à tout moment tomber dans la mendicité. Si au milieu du XIVe siècle, 5 à 8 % des 20 000 habitants sont mendiants, ceux susceptibles de rejoindre cette classe représentent la moitié de la population. Parallèlement, la charité dépend de moins en moins de l’Église et de plus en plus de la bourgeoisie, qui s’est arrogé la gestion municipale, souhaitant éviter les troubles engendrés par cette pauvreté sans pour autant faire participer le peuple à la vie locale. Les auteurs récusent à ce propos les affirmations des historiens nantais Olivier Pétré-Grenouilleau et Guy Saupin, selon lesquelles le vote pour les maires et échevins en 1598 aurait produit une ouverture politique par l’intégration des habitants (p. 61).

    L’ouvrage ne comporte pas de carte, qui aurait permis au lecteur de situer le quartier du Marchix, ou la rue de la Casserie (première rue mentionnée p. 54) et le quartier Saint-Léonard (p. 60), seul quartier pauvre situé dans l’enceinte de Nantes au XVIIe siècle, les autres quartiers populaires étant alors situés dans les faubourgs (Saint-Nicolas, Saint-Jacques). Dès le XVIIIe siècle se dessine une géographie ouvrière avec ses milliers d’ouvriers habitant les mêmes quartiers, préfigurant déjà les concentrations de la révolution industrielle. Les indienneurs (ouvriers fabricants les « indiennes », ces étoffes peintes ou imprimées) résident dans les îles de la Loire et dans les faubourgs du sud (Pirmil et Saint-Jacques), alors que les tisserands habitent dans le quartier du Marchix et de Saint-Clément, et les travailleurs des chantiers près de la rue de la Fosse.

    Un comptage des occurrences des toponymes permet de proposer une cartographie (figure 1) des lieux et des édifices qui participent de cette histoire populaire. Pour la période précédant le XIXe siècle, le Sanitat, dédié aux contagieux et l’Hôtel Dieu qui accueille les indigents sont ainsi les lieux les plus cités dans l’ouvrage. A contrario, il n’est question du château des Ducs de Bretagne qu’à cinq reprises. Cette histoire populaire fait ainsi émerger de nouveaux lieux, différents de ceux qui sont aujourd’hui les plus connus, en proposant de les inclure dans le patrimoine local. Une nouvelle géographie patrimoniale se dessine.


    Figure 1. Occurrences des lieux cités dans Histoire populaire de Nantes
    Cartographie : Christophe Batardy – CNRS-ESO Nantes. D’après A. Croix, T. Guidet, G. Guillaume et D. Guyvarc’h, Histoire populaire de Nantes, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2017.

    La chronologie propose également un autre regard. La date de 1532 est mise en exergue non pas tant parce qu’elle correspond, pour l’histoire de la monarchie et la mémoire régionale, à la date du rattachement de la Bretagne au royaume de France et à l’entrée de François 1er dans la ville, mais parce que la ville de Nantes connaît alors la « pire famine » de son histoire (p. 49).

    La question de l’autre, de l’étranger, de celui qui est considéré comme extérieur à la ville par la majorité des habitants même s’il y réside, est ici questionnée. En 1572 pour la Saint Barthélémy, il n’y a déjà plus de protestants dans la ville, raison pour laquelle il n’y a pas de massacre à Nantes. En revanche en 1622, 700 personnes sont capturées lors des affrontements entre troupes royales et armée protestante et sont entassées au Sanitat, puis massacrées (p. 81). En 1636 et 1637 des émeutiers s’en prennent à des Portugais qu’ils accusent d’être des juifs convertis.

    Les auteurs reviennent aussi sur les mythes qui entourent certaines personnalités de l’histoire nantaise. C’est le cas de Petitpierre, célèbre indienneur, dont l’histoire ne retient habituellement que les indiennes sortant de sa manufacture, et dont les auteurs soulignent son rôle dans l’exlpoitation économique des classes populaires locales (p. 113). De la même façon Gérard Mellier – maire de Nantes de 1720 à 1729 – n’est pas selon eux le grand maire vanté dans l’histoire de Nantes. Bon nombre de ses interventions témoignent de son rejet des classes populaires considérées comme dangereuses, au point d’envisager l’expulsion des vagabonds vers Terre-Neuve.

    XIXe et XXe siècle : le peuple et la politique
    Les auteurs soulignent que le XIXe siècle est aussi sans pitié pour les pauvres, le vol d’un mouchoir pouvant donner lieu à une condamnation à trois mois de prison en 1835. Le bureau de bienfaisance de la ville secourt ainsi jusqu’à 20 000 indigents aux alentours des années 1846-1849, soit le quart de la population nantaise (p. 204). Les inégalités sociales sont telles qu’un ouvrier d’une conserverie ne peut pas s’acheter une boîte de sardines avec le salaire d’une journée. La différence avec l’Ancien Régime est que l’on ne meurt plus de faim. Au XIXe siècle, le choléra sévit aussi de manière récurrente en raison de la mauvaise qualité de l’eau distribuée et de la pollution de l’Erdre, utilisée comme dépotoir. Mais les inégalités sont fortes entre classes sociales : si la mortalité infantile est de 9 % en centre-ville, elle atteint 50 % rue des Olivettes ou rue des Fumiers (actuel rue Marmontel) aux alentours de 1830. Au même moment, près de 600 prostituées logent dans une trentaine de rues, dont la rue d’Ancin, celle des Trois-Matelots et la rue des Marins.

    À partir du XIXe siècle, la ville s’étend avec la révolution industrielle. En 1908, les communes de Chantenay et de Doulon sont annexées à Nantes, qui gagne alors 30 000 habitants, dont deux tiers d’ouvriers. Même si ces deux quartiers populaires sont les lieux le plus souvent cités dans l’ouvrage (figure 1), les auteurs n’évoquent pas les conséquences politiques de ces annexions. Nantes, en effet, à la différence de la plupart des grandes villes françaises, ne verra pas l’apparition d’une « banlieue rouge », bastion du communisme municipal, qu’auraient pu former Chantenay et Doulon si elles étaient restées indépendantes.

    Selon les auteurs, il n’existe pas vraiment de ségrégation spatiale en centre-ville au XIXe siècle. Aucune rue n’y est exclusivement bourgeoise en raison d’une mixité verticale, à l’instar du Temple du Goût dans le quartier du Bouffay (p. 215). . . . . .

    La suite : https://metropolitiques.eu/Une-geohistoire-populaire-de-Nantes.html

    #Nantes #Histoires #Géographie #histoire_populaire #peuple #bourgeoisie #exploitation #classes_sociales

    • Réforme des Chambres régionales des comptes : « La fin d’un contre-pouvoir réel à celui des élus » Benjamin Peyrel
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      Inutile de se mentir  : le sujet est aussi technique qu’il est important. Appelée de ses vœux par l’ensemble des acteurs concernés depuis plusieurs années, la réforme a donc été longue à être élaborée. Son objet  ? Modifier en profondeur le fonctionnement de l’ensemble des juridictions financières du pays  : la Cour des comptes, bien sûr, mais aussi l’ensemble des Chambres régionales des comptes. Soit les institutions qui, au niveau national et local, ont pour mission de s’assurer du bon emploi de l’argent public par l’État et les collectivités, puis d’en rendre compte au public.

      Pays de la Loire et des jugements prononcés par ses magistrats. C’était le cas, pour ne citer que quelques exemples récents, à propos du transfert du CHU de Nantes, de la gestion de l’École des Beaux-Arts et de la condamnation de son trésorier ou encore des rapports entre la ville de Nantes et les Machines de l’île.


      Dans une interview aux Échos, le 15 septembre, Pierre Moscovici se félicitait d’une réforme «  historique  », dont l’objectif serait de «  se concentrer sur les fautes graves, avec de vraies sanctions à la clé, plutôt que des contrôles tatillons sans suite effective  ». Un point de vue loin d’être partagé au sein des juridictions qu’il contrôle. D’Acteurs publics à Mediapart (auquel Pierre Moscovici a répondu dans un plaidoyer pour la réforme), plusieurs articles de presse se sont récemment fait l’écho des craintes qu’inspire le projet gouvernemental aux magistrats financiers. Leurs principales craintes  : la «  disparition du juge des finances publiques locales dans les territoires  » et «  l’affaiblissement programmé  » des CRC, comme l’expliquait le Syndicat des juridictions financières (SJF), dans un communiqué publié le 14 septembre.
      Représentant du SJF dans les Pays de la Loire, Louis-Damien Fruchaud explique à Mediacités les risques que, selon lui, une telle réforme fait peser sur la justice financière au niveau local.
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      L’intégralité de l’article avec les liens : https://www.mediacites.fr/interview/nantes/2021/09/30/reforme-des-chambres-regionales-des-comptes-la-fin-dun-contre-pouvoir-ree

  • « Il va falloir se rendre compte que les gens ne sont plus corvéables à merci » : dans l’hôtellerie-restauration, les départs de salariés se multiplient

    Entre février 2020 et février 2021, le secteur, déjà sous tension, a perdu 237 000 employés. La crise sanitaire a fini par accentuer le malaise de professionnels peu reconnus.


    COLCANOPA

    Où sont-ils passés ? Cuisiniers, serveurs, réceptionnistes, gouvernantes manquent à l’appel dans l’hôtellerie-restauration. Dans une note publiée mardi 28 septembre, la Dares a fait les comptes : en un an, entre février 2020 et février 2021, les effectifs du secteur sont ainsi passés de 1,309 million d’employés à 1,072 million, précise le service statistique du ministère du travail. Soit un solde de 237 00 employés « disparus », résultant de la différence entre 213 000 nouveaux entrants et 450 000 sortants. La Dares précise que ces derniers temps, plus de 400 000 employés majoritairement jeunes arrivaient chaque année dans ces métiers tandis qu’environ 370 000 personnes abandonnaient.

    Interrogés par Le Monde, ceux qui ont rendu leur tablier ont spontanément répondu à une autre question : « Pourquoi suis-je parti ? » « La passion vous porte un temps mais les contraintes finissent par prendre le dessus », a dit l’une. « Il va falloir se rendre compte que les gens ne sont plus corvéables à merci ! », a dit une autre. Issus d’établissements divers, ils témoignent à l’unisson des raisons qui les ont poussés à abandonner ce qu’ils qualifient souvent de « métier passion ».

    Vingt ans de métier et payée 88 centimes au-dessus du SMIC

    Fabienne l’aura exercé vingt-quatre ans (la plupart des personnes interrogées ont requis l’anonymat). Diplômée d’un BTS, elle a été réceptionniste, employée polyvalente, puis assistante gouvernante. Un poste en CDI dans un 5-étoiles dont elle a démissionné en juillet. A un mécontentement latent s’est ajoutée une réouverture post-Covid-19 compliquée.

    Dans l’hôtellerie, la reprise s’est parfois faite en équipe réduite, une partie restant au chômage partiel. « Ils ont privilégié la rentabilité à la qualité. Or, moi j’ai fait le choix d’un 5-étoiles par souci du détail », déplore Fabienne. « On nous a demandé beaucoup de polyvalence pour reprendre avec le minimum de personnel, raconte Malik, 24 ans, ancien réceptionniste dans un 4-étoiles à Paris. Cette période-là nous a tous un peu pourris. »

    « Les clients, c’était comme une Cocotte-Minute dont le couvercle a sauté. On faisait face à des colères injustifiées, raconte encore Bénédicte, 36 ans, ancienne chef de brigade en réception dans une chaîne hôtelière. De plus en plus, les gens s’adressent à nous comme à des machines devant délivrer une prestation. » « Et tout ça pour quoi ? », s’est interrogée Fabienne. « Je veux bien rendre service mais c’est donnant-donnant. Or, il n’y a aucune reconnaissance du travail. Et ce n’est pas que des “mercis”, ça passe par du salaire ! »

    Embauchée en 2012, elle n’a jamais été augmentée. Sur la grille de la convention collective, qui compte cinq niveaux de trois échelons, elle était niveau 3, troisième échelon : payée 11,13 euros brut de l’heure. Soit 88 centimes au-dessus du smic malgré vingt ans de métier et jusqu’à vingt personnes à superviser. L’écart se réduira encore vendredi 1er octobre, quand le smic, indexé sur l’inflation, sera revalorisé à 10,48 euros : elle n’aurait alors gagné que 65 centimes de l’heure de plus qu’au salaire minimum.

    « Management de la terreur »

    « Notre convention collective date du Moyen Age », peste Jeff Fabre, 24 ans, ancien réceptionniste dans un hôtel parisien. De 1997 en réalité. Employeurs et salariés s’accordent sur le fait qu’elle doit être dépoussiérée. D’abord, la grille de classification. En 2010, les partenaires sociaux s’étaient engagés à ce que le premier échelon soit toujours 1 % au-dessus du smic. Il est aujourd’hui bien en dessous. Le 1er octobre, les cinq premiers échelons seront même sous le minimum légal. Dans ce cas, les salariés touchent le smic. Une part croissante se tasse donc au salaire minimum (44 %, selon l’économiste Mathieu Plane, de l’Observatoire français des conjonctures économiques) ou quelques centimes au-dessus, ce qui annihile toute progression.

    Ce déséquilibre croissant entre exigences de flexibilité et montant des salaires a motivé beaucoup de départs. La crise a été un détonateur

    « Là où je travaille, nous avons perdu un tiers des effectifs et beaucoup de cadres : chef de cuisine, gouvernante, chef barman… C’est une terrible perte de compétence pour un hôtel 4 étoiles. Mais un niveau 4 à 11,30 euros de l’heure, ce n’est pas attirant pour les salariés qualifiés », détaille Arnaud Chemain, secrétaire fédéral CGT pour l’hôtellerie-restauration.

    Pour Jeff Fabre, le déclic est venu juste avant la crise. « On subissait un management de la terreur, des changements de planning du jour au lendemain. Mais, en retour, rien ! Le soir de Noël 2019, je me suis dit : “Mais qu’est-ce que je fous là ? A bosser pour des clopinettes, sans majoration du travail du dimanche ni des jours fériés, avec une amplitude horaire énorme, alors que d’autres sont payés pareil pour faire 8 heures-17 heures ?” » Laurianne Pereira était serveuse. « Je finissais parfois à 1 heure du matin, je reprenais de 9 heures à 16 heures et recommençais à 18 heures. On te dit bien que c’est un métier où on ne compte pas ses heures. Mais tout ça pour 1 400 euros net ? »

    Représentants des employeurs indignés

    Ce déséquilibre croissant entre exigences de flexibilité et montant des salaires a motivé beaucoup de départs. La crise a été un détonateur. « Cela fait des années que j’entends des collègues dire “je vais arrêter”, ce n’était que des paroles en l’air. Cette fois, ils sont passés à l’acte », raconte Bénédicte.

    Jusqu’à peu, Xavier, 50 ans, était directeur de restaurant : « On m’embauche pour monter une équipe. » Cet été fut celui de trop. « Il y a vingt ans, le patron était souvent le chef de cuisine. On parlait menu, service, clientèle… Aujourd’hui, je n’ai plus affaire à des restaurateurs mais à des businessmen. On parle marge, coût RH[ressources humaines], rentabilité. Ils sont parfois propriétaires de quinze restaurants, c’est donc que ça marche ! Mais sur quoi on marge ? Pas sur les charges. Sur la matière première ? On ne peut pas descendre au-delà d’un certain point. Donc, le dernier levier, c’est sur les RH. »

    Il rappelle que les salariés sont parfois partiellement payés au noir – ce qu’on nomme le « travail au gris ». « Quand ils ont touché le chômage partiel sur le salaire déclaré, ils ont vu la différence ! » Et évoque l’échec de la baisse de la TVA décidée en 2009 dans la restauration, censée permettre des revalorisations. Une étude de l’Institut des politiques publiques a montré que les gains avaient été majoritairement captés par les patrons.

    Sans nier les difficultés, les représentants des employeurs s’indignent de ce portrait de « nouveaux esclavagistes du XXIe siècle » que l’on fait d’eux. « Nos entreprises ce n’est pas le bagne ! Il y a des mauvais partout, mais il ne faut pas stigmatiser toute la profession. Moi, dans les Alpilles, je paye bien au-dessus de la grille ! », insiste Emmanuel Achard, président de la commission sociale du Groupement national des indépendants.

    Bientôt la fin du « quoi qu’il en coûte »

    Ces dernières semaines, alors que sonne la fin du « quoi qu’il en coûte » pour ce secteur très soutenu pendant la crise, le premier ministre, Jean Castex, le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, et la ministre du travail, Elisabeth Borne, l’appellent à régler d’urgence son manque d’attractivité.

    Mme Borne a même convoqué les partenaires sociaux le 17 septembre. Une « mise en scène » que le patronat n’a guère appréciée. « On n’a pas besoin qu’on nous fasse la leçon, on est conscient de ce qu’on a à faire. Notre calendrier nous appartient », assène Thierry Grégoire, président de la commission sociale de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie. Il prévoit d’aboutir d’ici au 15 décembre sur la revalorisation de la grille. « On part sur une moyenne de 6 % à 7 % d’augmentation », précise-t-il. Les syndicats attendent plus. « Si on veut que le salarié voit la différence, il faut plutôt augmenter de 10 points », insiste Stéphanie Dayan, secrétaire nationale de la CFDT-Services.

    Lundi 27 septembre, Emmanuel Macron a exaucé un vœu du patronat en annonçant la défiscalisation des pourboires payés en carte bancaire. « On ne demande pas la mendicité », a rétorqué la CGT dans un communiqué. « Ce qu’on veut ce n’est pas des pourboires mais des augmentations de salaires », martèle Arnaud Chemain.

    Un second volet de négociation, d’ici fin mars 2022, doit élargir la discussion. « Il faut faire accepter à nos chefs d’entreprise un meilleur partage de la valeur, acte Thierry Grégoire. Je ne suis pas indisposé à discuter d’un treizième mois, d’intéressement… Mais majorer la rémunération le dimanche, c’est non ! » « Il faut aussi avancer sur les conditions de travail, la coupure en milieu de journée, le travail du week-end…, rappelle Stéphanie Dayan. Peut-être sacraliser un week-end par mois ? »

    Changement de vie

    Dans leur restaurant triplement étoilé à La Rochelle, Christopher Coutanceau et Nicolas Brossard ferment déjà deux jours par semaine. Ils sont aussi propriétaires de deux autres établissements. Avant même la pandémie, ils avaient instauré une septième semaine de congés payés pour compenser les heures supplémentaires. Malgré cela, ils ont vu partir 10 % de leur centaine d’employés. « La question du maintien de nos équipes on se la pose depuis dix ans, mais le phénomène s’est accentué avec la crise, témoigne Nicolas Brossard. Comment faire ? Les clients sont-ils prêts à entendre qu’il faut réduire les amplitudes horaires ? Lorsqu’ils déjeunent à 14 heures, il faut les servir jusqu’à 17 heures, ce qui oblige les employés à enchaîner avec le service du soir. »

    Ancien chef de réception, Cédric Barbereux, 40 ans, est devenu facteur : « Même paye mais beaucoup moins de pression ! »
    « Ceux qui sont partis sont aussi allés chercher des plannings plus carrés ! », opine Stéphanie Dayan. « Le Covid a rappelé aux salariés qu’ils avaient une famille », ajoute Arnaud Chemain. Ancien chef de cuisine, Johann Timores, 51 ans est devenu ouvrier en usine à Niort : « Je gagne 100 euros de moins, mais je ne travaille plus les soirs ni les week-ends. C’est bien mieux en termes de mode de vie. » Selon la Dares, un tiers des salariés partis ont rejoint un autre secteur (commerce, distribution, logistique…). Les autres se sont inscrits à Pôle emploi ou ont amorcé un changement de vie : retraite, création d’entreprise ou formation professionnelle.

    Laurianne Pereira suit ainsi une formation de commerciale dans l’automobile. Jeff Fabre travaille dans un cabinet dentaire : « Je gagne autant qu’un chef de réception avec des horaires de bureau, week-ends et jours fériés ! » Fabienne est formatrice professionnelle pour adulte : « J’ai un meilleur salaire horaire, j’emmène mes enfants à l’école, j’ai des vacances en août et à Noël et je peux télétravailler deux jours par semaine. C’est tout bénef ! »

    Ancien chef de réception, Cédric Barbereux, 40 ans, est devenu facteur : « Même paye mais beaucoup moins de pression ! » Bénédicte prépare les concours de la fonction publique territoriale : « La période du Covid nous a permis de sortir la tête du guidon et de construire un autre projet. »_Fabienne renchérit : « Le Covid a révélé à beaucoup d’employés qu’ils pouvaient faire autre chose, aux patrons d’ouvrir les yeux. »_

    https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/09/29/dans-l-hotellerie-restauration-le-covid-a-revele-a-beaucoup-d-employes-qu-il

    Décidément ça les fume que des salariés usent de leur mobilité plutôt que de la subir. Pour en parler on prend ce qu’on trouve : à part une serveuse, c’est restos étoilés, hôtels chics, chef de brigade, chef de réception, directeurs. Le prisme luxe et salariés à responsabilité. L’angle mort du Monde ressemble souvent à celui d’un semi-remorque qu’aurait ni rétros ni caméras et radars de détection, et un pare-brise tout riquiqui.

    #travail #salaire #restauration #hôtellerie #conditions_de_travail #management

  • Le gouvernement britannique accuse un organisme représentant les transporteurs d’avoir causé la pénurie de carburant
    https://www.lefigaro.fr/conjoncture/le-gouvernement-britannique-accuse-un-organisme-representant-les-transporte

    Le ministre britannique des Transports Grant Shapps a accusé dimanche un organisme représentant le secteur routier d’avoir « déclenché » les pénuries de carburant au Royaume-Uni, peu après la décision du gouvernement d’accorder 5.000 visas à des chauffeurs étrangers pour régler la crise.

    « Un des organismes représentant les transporteurs a donné un briefing irresponsable (à propos de potentielles pénuries) qui a contribué à déclencher la crise », a affirmé dimanche sur Sky news le ministre, dénonçant une « situation fabriquée » par un geste « très inutile » et « contre-productif ».

    Depuis quelques jours, plusieurs stations-service ont fermé et d’énormes files d’attente se forment devant d’autres pompes à essence, où des Britanniques ignorant les appels au calme du gouvernement font des réserves de carburant. En cause : les pénuries, qui touchent aussi le secteur agroalimentaire, entraînées par un manque de 100.000 chauffeurs routiers depuis le Brexit et la pandémie. Une situation contre laquelle de nombreux secteurs mettaient en garde depuis plusieurs mois, mais dont le ministre des Transport a attribué la responsabilité à un organisme représentant les transporteurs.

    « Il y a eu une réunion il y a environ 10 jours au cours de laquelle l’une des associations de transporteurs a décidé de divulguer des détails aux médias », a-t-il détaillé, « et cela a créé un assez grand degré d’inquiétude, car les gens réagissent naturellement à ce genre de choses ». Le ministre n’a pas nommé l’organisme, mais une source gouvernementale a affirmé au Mail on Sunday que la Road Haulage Association (Association des transporteurs routiers) était « entièrement responsable de cette panique et de ce chaos ».

    5000 visas provisoires pour les chauffeurs
    Grant Shapps a accusé les associations du secteur de « vouloir à tout prix » embaucher « davantage de chauffeurs européens, (qui) baissent les salaires britanniques ». La veille, le gouvernement s’était vu contraint par la crise d’accorder jusqu’à 10.500 visas de travail provisoires, dont 5000 réservés aux chauffeurs : un virage inattendu en matière d’immigration professionnelle après le Brexit, alors que le gouvernement du Premier ministre Boris Johnson ne cesse d’insister pour que le Royaume-Uni ne dépende plus de la main-d’œuvre étrangère.

    Ces permis de trois mois, d’octobre à décembre, ne constituent qu’« une partie » des clefs pour résoudre la pénurie de chauffeurs routiers, a estimé dimanche Grant Shapps, arguant que « la solution à long terme » ne pouvait être « d’entrer dans un cercle vicieux constant où on n’est pas capable de former des gens ici et de les employer avec des salaires décents ».

    Le ministre a préféré mettre l’accent sur d’autres mesures exceptionnelles prises samedi, comme la mobilisation d’examinateurs du ministère de la Défense pour faire passer des milliers de permis poids lourd dans les semaines qui viennent. Rod McKenzie, de la Road Haulage Association, a qualifié d’« absurdes » les accusations « sans aucun fondement » selon lesquelles il aurait averti les médias de potentielles pénuries, affirmant que le gouvernement devrait plutôt adopter une approche « holistique » de la crise.

     #brexit #actualités_internationales #union_européenne #ue #angleterre #royaume-uni #politique #international #uk #esclavage #travail #capitalisme #esclaves #exploitation #logistique

  • Des vendangeurs bulgares exploités en Champagne
    http://www.lessentiel.lu/fr/news/grande_region/story/des-vendangeurs-bulgares-exploites-en-champagne-13774023

    Huit personnes ont été mises en examen pour infractions au travail illégal et blanchiment en bande organisée après un coup de filet contre un réseau franco-bulgare détachant frauduleusement, depuis 2017, des centaines de vendangeurs sous-payés, principalement en Champagne, a annoncé vendredi le parquet de Lille. L’opération « d’ampleur » a été conduite le 15 septembre « dans le milieu viticole des départements de l’Aisne, l’Aube et la Marne par la juridiction interrégionale spécialisée de Lille », a précisé la procureure, Carole Etienne dans un communiqué.


    Huit personnes ont été mises en examen pour infractions au travail illégal et blanchiment en bande organisée après un coup de filet contre un réseau franco-bulgare. (photo : AFP)

    Elle visait un « système d’exploitation et de fraude » organisé depuis 2017 via des sociétés bulgares « qui détachaient frauduleusement de la main d’œuvre sous-payée, principalement au moment des vendanges en Champagne », a-t-elle précisé. « En relation avec des ressortissants français, elles mettaient chaque année à disposition entre 350 et 500 travailleurs bulgares auprès de prestataires viticoles ou de vignerons, pour un coût attractif ».

    « Non paiement des cotisations sociales obligatoires »
    Trois des huit personnes mises en examen ont été placées en détention provisoire, les autres sous contrôle judiciaire. Les investigations ont permis de « caractériser des infractions de travail dissimulé au préjudice des travailleurs bulgares et de la Mutualité Sociale Agricole, du fait du non paiement en France ou en Bulgarie des cotisations sociales obligatoires », selon le communiqué. La fraude sociale « est d’ores et déjà estimée à plusieurs millions d’euros ».

    L’opération menée la semaine dernière a mobilisé « près de 130 militaires de la gendarmerie nationale, dont la section de recherche de Reims et l’Office central de lutte contre le travail illégal, ainsi que les administrations ayant participé aux investigations, MSA et Direction régionale de l’Économie, de l’Emploi, du Travail et des Solidarités (Dreets) », a précisé la magistrate.

    #travail #france #capitalisme #économie #conditions_de_travail #exploitation #champagne #esclavage

  • Aux arbres, citoyens ! : dans le #Morvan, des résistants achètent la forêt pour la sauver

    « Il faut sauver ce qui peut encore l’être » : dans le Morvan, des citoyens rachètent des forêts traditionnelles de #chênes, #hêtres et autres #châtaigniers pour empêcher leur #destruction au profit d’#arbres_résineux, plus rentables mais « catastrophiques » pour la #biodiversité.

    Plus rien ne se dresse sur la colline dénudée. Au milieu de l’ancienne forêt devenue désert, la statue de Saint Marc, où les randonneurs se reposaient à l’ombre, garde dorénavant un cimetière de troncs couchés attendant d’être ramassés. « C’est une catastrophe écologique et visuelle », enrage Régis Lindeperg, de l’association Adret Morvan qui lutte contre l’enrésinement. Dans cette parcelle du Vieux Dun (#Nièvre), une vingtaine d’hectares d’#épicéas viennent d’être coupés.

    « Les coupes rases libèrent du carbone, assèchent les sources et appauvrissent les sols, ce qui empêche plus d’une ou deux replantations. Les sylviculteurs scient la branche sur laquelle ils sont assis », raille M. Lindeperg. « En un siècle, on aura tout grillé », abonde Frédéric Beaucher, qui défend la « vraie » forêt, de #feuillus, contre les rangs d’oignon de pins « plus proches du champ de maïs » en terme de biodiversité, selon Régis Lindeperg.

    Contre les « planteurs de résineux », qui représentent selon lui une bonne partie des propriétaires forestiers ou des sylviculteurs du Morvan, M. Beaucher a créé en 2015 #Le_Chat_Sauvage, un groupement forestier de citoyens prêts à acheter des feuillus, et ainsi « sauver ce qui peut encore l’être ». « On a maintenant 120 hectares de forêts et plus de 500 sociétaires ».

    Roger Denis est de ceux-là. En 45 ans de médecine de campagne à parcourir le Morvan, ce retraité de 69 ans a vu « le #paysage se modifier » et a investi plus de 10.000 euros dans le Chat Sauvage.

    Jadis marginaux, les #résineux représentent 47% des 155.000 hectares de forêts du Morvan, selon des chiffres de 2016 du Parc naturel régional (PNR). Et « le phénomène s’accélère », assure Jean-Sébastien Halliez, maire PS de Brassy (Nièvre). « Sur la commune, il existe peut-être une dizaine de coupes rases. Il y a une dizaine d’années, il n’y en avait qu’une de temps en temps ».

    – « Une goutte d’eau » -

    Entre 2005 et 2016, 4.270 ha de feuillus ont été rasés et 10.860 ha de résineux plantés, selon le parc régional. C’est que le calcul est simple, explique Tristan Susse, expert forestier : le #pin_Douglas, résineux préféré dans le Morvan, « produit 400 m3 l’hectare, à 60-70 euros le m3, le feuillu 100 m3 et pour 50 euros le m3 en moyenne ».

    Le cours du #Douglas a de plus quasiment doublé en deux ans, notamment en raison de la mode des #constructions_en_bois. « Si on ne fait rien, on ne voit pas ce qui empêcherait l’enrésinement total du Morvan », avertit Sylvain Mathieu, président du PNR et vice-président PS de Bourgogne-Franche-Comté en charge de la forêt.

    « La seule solution est une loi interdisant les #coupes_rases, comme en Suisse », répond Lucienne Haèse, 80 ans et figure historique du mouvement. En 2003, cette pionnière a créé à Autun (Saône-et-Loire) le #Groupement_forestier_pour_la_sauvegarde_des_feuillus_du_Morvan (#GFSFM), premier du genre en France.

    Aujourd’hui, le GFSFM, en charge du sud du Morvan, a 350 ha et 970 sociétaires. Avec Le Chat Sauvage, son petit-frère dans le nord, cela fait moins de 500 ha. « Oui, c’est une goutte d’eau », reconnaît M. Beaucher. « Mais cela permet d’interpeller. Et ça fonctionne : il y a une prise de conscience ».

    De plus en plus de petits propriétaires vendent leurs forêts aux groupements citoyens « pour qu’elles échappent à l’#enrésinement », affirme Mme Haèse. Et certains forestiers assurent avoir évolué, comme la Société forestière, qui gère 6.900 ha dans le Morvan.

    « Depuis deux ans, la Société forestière n’a programmé aucune transformation de feuillus en résineux au sein du #parc_du_Morvan », affirme ainsi Amaury Janny, directeur pour la région centre. La surface de #monocultures de résineux va même « diminuer », selon lui, car les replantations vont dorénavant se faire avec un « mélange de trois #essences » et non plus seulement du Douglas par exemple.

    https://www.ipreunion.com/france-monde/reportage/2021/09/19/aux-arbres-citoyens-dans-le-morvan-des-resistants-achetent-la-foret-pour-

    #forêt #résistance #France #déforestation #pins #collectivisation

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    On en parlait déjà en 2016 sur seenthis :
    Contre l’enrésinement du #Morvan, des habitants ont créé un groupement forestier pour protéger leurs #forêts.
    https://seenthis.net/messages/515235

  • Etrange accident à la fin de l’A19 à Ypres : les deux conducteurs prennent la fuite Flandreinfo.be

    L’accident s’est produit vers 21h30 hier soir, juste avant la fin de l’autoroute A19 à Ypres. Un petit camion et une Ford Fiesta, tous les deux immatriculés en Pologne se sont percutés et ont ensuite heurté la berme centrale. Le petit camion s’est renversé, bloquant les deux voies de circulation. La voiture polonaise s’est arrêtée sur la bande d’arrêt d’urgence un peu plus loin. Un panneau de signalisation indiquant une limitation de vitesse de 90 km/h a également été brisé.

    L’autoroute étant complètement bloquée, la police et les pompiers ont dû mettre en place une déviation.

    La police et les pompiers ont dirigé la circulation à la sortie « Ieper centrum » de l’autoroute jusqu’après les travaux de remorquage. Quelques dizaines de véhicules bloqués ont dû attendre après 23 heures avant de pouvoir reprendre la route.

     #travail #travailleurs_détachés #union_européenne #en_vedette #exploitation #ue #Belgique #Pologne #esclavage #dumping_social #europe #migrations #fraude ? #revue_de_presse

    • Dans la capitale de l’union européenne, pendant ce temps là :
      Des mineurs de plus en plus jeunes et de plus en plus nombreux vivent dans la rue, à Bruxelles
      https://www.rtbf.be/info/regions/bruxelles/detail_des-mineurs-de-plus-en-plus-jeunes-et-de-plus-en-plus-nombreux-vivent-da

      Les associations « Médecins sans frontières », « Médecins du monde », « SOS jeunes », et la « plateforme citoyenne » lancent ensemble un cri d’alarme. Elles s’inquiètent de la situation des mineurs étrangers non accompagnés (MENA). Depuis des mois, leur situation s’aggrave, disent ces associations. Leur nombre ne fait qu’augmenter. Et leur prise en charge est inadaptée. Au point que de plus en plus d’enfants vivent dans les rues de Bruxelles.

      Des enfants de 9 ans
      « On voit de plus en plus de ces jeunes que ce soit sur les maraudes, lors des visites de squats ou sur les réponses d’hébergements d’urgence, explique Julien Buha Collette, chef de mission pour Médecins Sans Frontières Belgique. Quand on parle de ces jeunes, ça va jusqu’à 9 ans. Ce sont des enfants qui sont dans la rue et confrontés aux violences de la rue. Parfois avec des parcours migratoires assez violents. Ils se retrouvent dans ces situations avec aucun endroit pour se poser ».

      Combien sont-ils ?
      Impossible d’évaluer leur nombre. En 2020, l’administration de tutelle recensait entre 600 et 700 MENA, mais les organisations de terrain pensent que le chiffre est sous-estimé car beaucoup sont invisibles. Pour avoir une idée de l’ampleur de la situation, un exemple est assez éloquent : au mois de juin, 25 places d’hébergement ont été ouvertes par ces associations pour répondre à l’urgence. Dans les 6 semaines qui ont suivi, expliquent-elles, 163 demandes ont dû être refusées.

      Ils dorment dans des squats, parfois même dans la rue, aux abords de la gare du Nord et de la gare du Midi. Certains d’entre eux sont arrivés du Maghreb, souvent déjà marginalisés. D’autres sont plutôt des migrants de passage venus d’Érythrée, du Soudan, d’Éthiopie. Cela explique en partie pourquoi beaucoup préfèrent rester dans l’ombre. Julien Buha Collette insiste : « Ce sont des enfants. Arriver en Belgique et être mis à la rue après avoir fait tout ce parcours-là, je trouve assez troublant ».

      Les associations réclament un accueil inconditionnel
      Les associations de terrain aujourd’hui se sentent démunies. Elles dénoncent une prise en charge insuffisante et inadaptée de ces enfants : « Les MENA que nous rencontrons souhaitent simplement pouvoir avoir un toit pour la nuit, de la nourriture, l’accès à une douche, à des vêtements et des soins  » explique Maité Montuir, chargée du projet Médibus de Médecins du Monde. Aujourd’hui, les quatre associations réclament deux choses : des logements adaptés pour les mineurs. Et un accueil sans conditions.

  • La santé des britanniques va s’améliorer !

    Les menaces de pénuries de certains produits se succèdent au Royaume-Uni. Après les milkshakes dans certains fast-foods, c’est la célèbre boisson américaine qui risque de faire défaut auprès des consommateurs britanniques aujourd’hui. A l’instar d’autres secteurs, la société Coca-Cola Europacific Partners (CCEP) rencontre de gros défis logistiques, imputables tant au Brexit qu’à la pandémie de Covid.

    Pénurie de canettes
    C’est tout d’abord une pénurie de canettes liée aux difficultés d’approvisionnement en matières premières qui explique la situation, a concédé la firme américaine, alors que de nombreux Britanniques se plaignent de ne plus trouver leurs produits Coca-Cola préférés au magasin. Outre ces problèmes d’approvisionnement, il y a aussi le manque de main-d’œuvre originaire de l’Union Européenne. Le personnel de livraison et les chauffeurs routiers sont singulièrement difficiles à trouver.

    L’association de transporteurs RHA (Road Haulage Association) estime le besoin actuel à environ 100.000 chauffeurs de camions. Une pénurie inédite de routiers qui menace pour de longs mois les livraisons, y compris dans les supermarchés.

    Embaucher des chauffeurs européens : mission impossible
    « Beaucoup de chauffeurs des pays de l’Est sont rentrés en fin d’année dernière pour voir comment le Brexit allait se passer. Certains ne sont pas revenus », se lamente Rob Hollyman à l’AFP. Le patron du transporteur « North West Cargo » a d’ailleurs perdu une douzaine de travailleurs pour cette raison.

    Par ailleurs, embaucher des chauffeurs européens semble désormais mission impossible. Les nouvelles règles migratoires post-Brexit réservant les visas de travail aux plus qualifiés, ce qui exclut les chauffeurs poids lourds. Aujourd’hui, la RHA demande ainsi que la profession soit reconnue comme en pénurie, pour faciliter le recours à des chauffeurs étrangers. D’autres représentants sectoriels et chefs d’entreprise font également pression sur le gouvernement pour qu’il amende certaines réglementations.

    Car les difficultés d’entrée des travailleurs européens sur le marché britannique impactent aussi d’autres secteurs, notamment logistiques. Ces travailleurs constituent en effet le gros de ses effectifs, les Britanniques boudant ces métiers aux longues heures de travail et aux salaires peu attractifs. Idem pour le secteur de l’Horeca, observe Morten Petersen, consultant en politique européenne, ayant longtemps travaillé pour la chambre de commerce britannique en Belgique.

    Il donne cet exemple : « Si vous avez séjourné à Londres l’an dernier, vous n’avez probablement vu aucun Anglais travaillant dans votre hôtel, mais des personnes issues d’autres pays européens ou extra-européens, occupées dans les réceptions, les restaurants, etc. Et bien ceci n’est plus la réalité aujourd’hui ». . . . . . . . .
     #esclavage #travail #capitalisme #esclaves #exploitation #logistique #hôtellerie #distribution #restauration #brexit #pandémie

  • Dans l’Ouest américain, la sécheresse ravive les tensions raciales
    https://www.courrierinternational.com/article/etats-unis-dans-louest-americain-la-secheresse-ravive-les-ten

    Cette année, le conflit s’envenime d’autant plus qu’un groupe de militants d’#extrême_droite menace de prendre le contrôle des vannes déterminant la quantité d’#eau qui irriguera les champs. Le lac, dont le pourtour fait environ 150 kilomètres, est peu alimenté par la fonte des neiges en amont et sa profondeur est suffisamment faible à certains endroits pour qu’on le traverse à pied. À la fin de l’été, comme les années précédentes, l’eau risque d’être trop chaude et toxique pour le c’waam et une autre espèce protégée, le koptu. Pour lutter contre la disparition de ces poissons, les autorités fédérales ont interdit qu’une seule goutte d’eau soit acheminée du #lac vers les #exploitations_agricoles, mais elles autorisent périodiquement que des volumes considérables d’eau servent à aider en aval une autre espèce protégée, le saumon. Les Amérindiens n’ont pas le contrôle de l’approvisionnement en eau, mais ils ont des droits juridiques en vertu d’un traité [datant de 1864] qui leur garantit de pouvoir chasser, cultiver et pêcher sur leurs #terres ancestrales. Ils signalent depuis longtemps que la mauvaise santé du lac décime les poissons, ce qui est contraire aux droits qui leur sont accordés par l’État fédéral. Privées d’#irrigation, les exploitations agricoles se meurent et entraînent dans leur chute des villes telles que Keno, Tulelake et Dairy. Des jeunes qui auraient autrefois pris la relève cherchent à partir. Les héritiers d’exploitations qui ont un statut de propriété familiale protégée depuis des générations sont furieux et inquiets.

    #sécheresse

  • Filière avicole : « Il y avait tous les piliers d’un cas de traite des êtres humains » – Libération
    https://www.liberation.fr/societe/filiere-avicole-il-y-avait-tous-les-piliers-dun-cas-de-traite-des-etres-humains-20210811_YEAZQE3CO5HXVMVNUYF6FBB2TM/?redirected=1

    Maillon méconnu de la filière avicole, le ramassage de volaille est un travail harassant, souvent effectué par des travailleurs étrangers, voire sans papiers. En Bretagne, plusieurs entreprises sont dans le viseur de l’inspection du travail, et l’une d’elles fait l’objet de poursuites pour « traite des êtres humains ».

    #paywall

  • Ce n’est pas parce qu’on est dans l’espace, endroit hostile à toute forme de vie, humaine ou animale, qu’on va arrêter d’exploiter les animaux - Thomas Pesquet est parti avec des calamars (et aussi des grenouilles à qui il fait des « cicatrices » mot euphémisant pour ne pas dire qu’il les blesse exprès pour voir si elles cicatrisent :(( https://www.leprogres.fr/science-et-technologie/2021/06/04/thomas-pesquet-et-ses-collegues-de-la-station-spatiale-rejoints-par-des-ca
    #animaux #ExploitationDesAnimaux

  • L’extractivisme en récits
    https://laviedesidees.fr/L-extractivisme-en-recits.html

    À propos de : Anna Lowenhaupt Tsing, Friction : délires et faux-semblants de la globalité, La Découverte,. Pourquoi le #capitalisme est-il si chaotique ? demande Anna Tsing depuis les montagnes de Bornéo saccagées par l’exploitation. Aborder les connexions globales et les idéaux universalistes comme de puissantes mises en récit permet de comprendre et de résister.

    #International #nature #écologie
    https://laviedesidees.fr/IMG/docx/20210714_friction.docx
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20210714_friction.pdf

  • Macédoine du Nord : les ouvrières textiles veulent en découdre pour les « sans droits »
    https://www.rtbf.be/info/economie/detail_macedoine-du-nord-les-ouvrieres-textiles-veulent-en-decoudre-pour-les-sa

    Une machine à coudre et un poing levé, une super héroïne prête à en découdre contre les mauvais patrons : les affiches qui décorent le bureau de Kristina Ampeva, ex-ouvrière textile de Macédoine du Nord, témoignent de son combat pour défendre les droits des femmes au travail.

    Elle a troqué le fil et l’aiguille contre le mégaphone en 2016 après des années « horribles » dans les usines de l’habillement et du cuir du petit pays des Balkans, qui travaillent essentiellement pour les marchés d’Europe occidentale.

    « J’ai rejoint ce combat avec tout mon coeur et toute mon âme pour aider cette main d’oeuvre sans droits », explique à l’AFP la jeune femme dans le local de son ONG à Stip, dans l’est du pays.

    « Glasen tekstilec » (Ouvrier textile qui se fait entendre) défend les salariés individuels tout en militant pour des réformes générales. L’ONG a arraché des succès avec ses campagnes, comme l’application du salaire minimum au secteur qui emploie une écrasante majorité de femmes.

    Ces dernières années, les organisations de défense des femmes se font de plus en plus entendre. Mais la vraie égalité semble encore loin dans une société patriarcale où une part non négligeable de la population pense que le rôle principal des femmes est d’élever les enfants à la maison.

    Sur le marché du travail, les inégalités sont criantes, que ce soit en termes d’accès à l’emploi ou de salaires, déclare Neda Petkovska, chercheuse à l’ONG Reactor. Elle craint que les rares avancées obtenues soient balayées par la crise sanitaire.

    La grande majorité travaillent pour le salaire minimum, moins de 250 euros mensuels quand le salaire moyen est d’environ 460 euros.

    #salaire #textile #habillement #Kristina_Ampeva #Glasen_tekstilec #capitalisme


  • Exploités, battus, drogués : le calvaire des ouvriers agricoles étrangers en Italie
    https://www.letemps.ch/economie/exploites-battus-drogues-calvaire-ouvriers-agricoles-etrangers-italie

    Selon l’ONU, 400 000 travailleurs agricoles étaient exposés à l’exploitation en 2018 alors que 100 000 d’entre eux vivaient dans des conditions inhumaines. Le mois dernier, un jeune Malien est mort après une journée au travail au champ par des températures dépassant les 40°

    Pendant six longues années, Balbir Singh a touché une paye misérable, vécu dans une épave de caravane et s’est nourri des déchets alimentaires qu’il volait aux porcs ou que jetait son patron, un agriculteur italien. L’histoire de ce ressortissant indien est particulièrement sordide mais, comme lui, ils sont des dizaines de milliers d’ouvriers agricoles à connaître des conditions de vie et de travail proches de l’esclavage.


    « Je travaillais 12-13 heures par jour, y compris le dimanche, sans vacances, sans repos. Et il (le propriétaire de la ferme) me payait 100, 150 euros », par mois, raconte Balbir Singh à l’AFP. Le salaire minimum des employés agricoles en Italie est d’environ 10 euros l’heure.

    Appel à l’aide lancée sur Facebook
    L’homme a été libéré dans la région de Latina, au sud de Rome, le 17 mars 2017 après avoir lancé un appel au secours sur Facebook et Whatsapp à des responsables de la communauté indienne locale et à un militant italien des droits humains. Les policiers l’ont trouvé dans une caravane, sans gaz, ni eau chaude, ni électricité. Il mangeait les restes que son employeur jetait aux ordures ou donnait aux poulets et aux cochons.

    « Quand j’ai trouvé un avocat disposé à m’aider, (l’agriculteur) m’a dit « je vais te tuer, je creuserai un trou, je te jetterai dedans et je le refermerai ». Il avait une arme, je l’ai vue », se souvient-il. Il était parfois battu et ses papiers d’identité lui avaient été confisqués. Son ancien employeur est maintenant jugé pour exploitation. Singh, lui, vit dans un lieu tenu secret, par peur de représailles.

    Sous la coupe de « caporali »
    Le rapporteur spécial des Nations unies sur les formes contemporaines d’esclavage estimait en 2018 que plus de 400 000 ouvriers agricoles en Italie étaient exposés à l’exploitation et que près de 100 000 vivaient dans des « conditions inhumaines ». Le mois dernier, un Malien de 27 ans est mort dans les Pouilles (sud-est) après une journée de travail aux champs par des températures dépassant 40°C.

    Dans la région d’Agro Pontino, tapissée d’entreprises maraîchères et floricoles, réputée pour sa mozzarella produite à base de lait de buffle, les Indiens sont présents depuis les années 1980. Le sociologue Marco Omizzolo, le militant des droits humains qui a contribué à affranchir Balbir Singh, estime entre 25 000 et 30 000 le nombre d’Indiens vivant aujourd’hui dans la région, en majorité des Sikhs du Pendjab.

    Ils vivent sous la coupe de « caporali », des intermédiaires sans scrupules qui recrutent de la main d’oeuvre servile pour le compte des propriétaires. En général, les ouvriers se voient offrir un contrat mais ils ne reçoivent qu’une fraction de ce qui leur est dû. « Tu peux travailler 28 jours, ils n’en consignent que quatre sur ton bulletin de salaire, donc à la fin du mois tu reçois 200, 300 euros », explique Marco Omizzolo à l’AFP.

    Le salaire doublé à 5 euros l’heure
    La réalité est encore plus sombre : une récente enquête de police a mis en évidence la consommation à grande échelle d’opiacés parmi les Indiens. Un médecin arrêté dans la station balnéaire de Sabaudia est soupçonné d’avoir prescrit à 222 ouvriers agricoles indiens plus de 1500 boîtes de Depalgos, un traitement normalement réservé aux patients souffrant d’un cancer. « Le médicament est censé les aider à travailler plus longtemps aux champs en soulageant la douleur et la fatigue », précise à l’AFP le procureur en chef de Latina, Giuseppe De Falco.

    Le Parlement s’est saisi du fléau de l’exploitation des travailleurs agricoles. Une loi anti-« caporali » de 2016 a par exemple permis de poursuivre l’employeur de Singh. Mais pour les syndicats, les contrôles de l’inspection du travail sont encore trop rares. Le sociologue Marco Omizzolo, qui travaille avec le groupe de réflexion Eurispes, a passé des années à enquêter sur les abus dans la filière agroalimentaire dans la région de Latina. Il a vécu pendant trois mois à Bella Farnia, un village majoritairement occupé par des Indiens, travaillant incognito dans les champs.

    Lui aussi vit désormais sous protection policière, après avoir été la cible de menaces de mort. En 2019, il a été fait chevalier de l’ordre du Mérite par le président Sergio Mattarella, en reconnaissance de son « travail courageux ». Trois ans plus tôt, il a contribué, avec le syndicat Flai Cgil, à l’organisation de la toute première grève des travailleurs indiens d’Agro Pontino. Depuis, leur salaire est passé de 2,5-3 euros à 5 euros l’heure. La moitié du minimum légal.

    #italie #agriculture #travail #exploitation #tomates #caporalato #néo-esclavage #esclavage #esclavage_moderne #supermarchés #caporali #agroalimentaire #union_européenne

  • Israël rétrogradé dans un rapport d’État américain sur le trafic d’êtres humains Amy Spiro
    https://fr.timesofisrael.com/israel-retrograde-dans-un-rapport-detat-americain-sur-le-trafic-de

    Israël a été rétrogradé du niveau 1 au niveau 2 dans un rapport sur le trafic d’êtres humains publié jeudi par le département d’État américain. Selon le rapport, la décision a été prise car Israël n’a pas « satisfait les normes minimales pour l’élimination du trafic mais fait des efforts significatifs pour y parvenir ».


    Illustration : Des manifestants prennent part à une manifestation contre la prostitution devant le club de strip-tease Gogo à Tel Aviv, le 22 décembre 2016. (FLASH90)

    « Le gouvernement [d’Israël] a maintenu des efforts terriblement insuffisants pour prévenir la traite des êtres humains et les politiques gouvernementales à l’égard des travailleurs étrangers ont augmenté leur vulnérabilité au trafic », selon le rapport détaillé du département d’État. « Les migrants et demandeurs d’asile érythréens et soudanais, hommes et femmes, sont très vulnérables au trafic sexuel et au trafic de main-d’œuvre en Israël. »

    Israël était classé comme un pays de niveau 1 depuis 2012. Avec Chypre, la Nouvelle-Zélande, la Norvège, le Portugal et la Suisse, Israël a été jugé cette année comme n’ayant pas fait de « progrès appréciables » dans la lutte contre la traite des êtres humains et a donc été rétrogradé. L’Allemagne, le Danemark, l’Italie, la Norvège et près de 100 autres pays sont tous considérés comme des pays de niveau 2. Plus de 50 pays figurent sur la « liste de surveillance de niveau 2 » et 17 autres sur la liste de niveau 3.

    Le rapport note que « les enfants israéliens, les femmes et les filles bédouines et palestiniennes, les femmes étrangères et les adultes et enfants transgenres sont vulnérables à la traite sexuelle en Israël », ajoutant que de nombreux trafiquants utilisent les réseaux sociaux pour exploiter les jeunes filles. « En 2020, une ONG a signalé qu’il y avait environ 3 000 enfants israéliens victimes de trafic sexuel en Israël. »

    Selon le département d’État, qui s’est appuyé en partie sur les ONG locales pour obtenir des données et des informations, les « politiques d’identification des victimes du gouvernement israélien ont parfois retraumatisé les victimes de trafic et retardé l’accès aux soins nécessaires, parfois pendant des années ». L’étude note également qu’en matière de travail forcé, « les Palestiniens et les travailleurs étrangers, principalement originaires d’Asie du Sud et du Sud-Est, d’Europe de l’Est et de l’ancienne Union soviétique » sont considérés comme les populations les plus vulnérables.

    Le rapport a également critiqué Israël pour une baisse du nombre d’enquêtes et des poursuites en matière de traite d’êtres humains en 2020 par rapport à 2019. Il note qu’en 2020, la police israélienne a ouvert 11 enquêtes, contre 18 en 2019. Le rapport a également cité seulement neuf poursuites au total en 2020, contre 20 en 2019.

    Mais le rapport du Département d’État a félicité Israël pour avoir continué à offrir « un large éventail de services de protection pour les victimes de toutes les formes de trafic », ainsi que pour avoir encouragé les victimes « à aider à l’enquête et à la poursuite de leurs trafiquants » sans exiger leur participation à des affaires judiciaires pour obtenir des visas.

    Le département d’État a recommandé à Israël d’adopter une longue liste de mesures, dont l’accélération du processus d’identification et d’orientation des victimes de trafic « vers les soins appropriés sans les traumatiser à nouveau », l’augmentation du nombre de fonctionnaires travaillant à l’identification des victimes de trafic, un meilleur dépistage des victimes parmi les migrants africains et les travailleurs étrangers, et la création d’une commission ou d’une sous-commission de la Knesset chargée de la traite des travailleurs.

    L’année dernière, Israël a inculpé l’ancienne athlète de haut niveau Svetlana Gnezdilov pour avoir dirigé un réseau de trafic sexuel qui aurait amené des femmes de l’étranger dans le pays à des fins de prostitution. Selon l’acte d’accusation, Svetlana Gnezdilov a géré ce réseau de trafic pendant cinq ans dans plusieurs appartements de la région métropolitaine de Tel Aviv, sous couvert de services de massage.

    #esclavage #racisme #esclavage_moderne #exploitation #migrations #prostitution #migration #trafic #trafic_sexuel #réseaux_sociaux #trafiquants

  • Travail forcé des #Ouïgours : une enquête ouverte en France contre des géants du textile, dont Uniqlo et Zara
    https://www.nouvelobs.com/justice/20210701.OBS46003/travail-force-des-ouigours-une-enquete-ouverte-en-france-contre-des-geant

    Le parquet national antiterroriste (PNAT) a ouvert fin juin une enquête pour « recel de crimes contre l’humanité » visant quatre géants du textile, dont Inditex et Uniqlo, accusés d’avoir profité du travail forcé d’Ouïgours en Chine, a indiqué une source judiciaire ce jeudi 1er juillet à l’AFP, confirmant une information de Mediapart.

    • Ouïghours : une enquête ouverte en France contre Uniqlo et des géants du textile pour recel de crimes contre l’humanité
      1 juillet 2021 Par François Bougon
      https://www.mediapart.fr/journal/international/010721/ouighours-une-enquete-ouverte-en-france-contre-uniqlo-et-des-geants-du-tex

      Une enquête pour recel de crimes contre l’humanité a été ouverte fin juin à Paris à la suite d’une plainte déposée deux mois auparavant contre Uniqlo et trois autres géants du textile par trois ONG (le collectif Éthique sur l’étiquette, l’association Sherpa et l’Institut ouïghour d’Europe) et une rescapée ouïghoure.

      Pour la première fois, la justice française se saisit d’un dossier lié à la répression impitoyable des minorités ethniques turcophones, notamment les Ouïghours, au Xinjiang, dans le nord-ouest de la Chine, par le régime chinois. Une enquête a été ouverte fin juin à Paris pour recel de crimes contre l’humanité à la suite d’une plainte déposée deux mois auparavant par trois ONG (le collectif Éthique sur l’étiquette, l’association Sherpa et l’Institut ouïghour d’Europe) et une rescapée ouïghoure, a-t-on appris de source judiciaire.

      Cette action ne vise pas directement les autorités de la République populaire de Chine – « Il semble actuellement peu probable que les dirigeants chinois puissent être renvoyés devant une juridiction répression pour répondre de leurs actes », reconnaît le texte de la plainte –, mais les multinationales aux marques connues qui sont accusées de profiter du système de répression mis en place par Pékin dans cette région stratégique proche de l’Asie centrale : en l’occurrence trois géants du textile – le groupe espagnol Inditex, propriétaire de la marque Zara, le japonais Uniqlo et le français SMCP (Sandro, Maje, Claudie Pierlot et De Fursac) – et le fabricant américain de chaussures de sport Skechers.

      Pour les plaignants, ces grandes entreprises, qui se sont pourtant dotées ces dernières années de comités d’éthique chargés de veiller aux bonnes pratiques parmi leurs sous-traitants, profitent malgré tout du travail forcé des Ouïghours et des autres minorités turcophones (kazakhes et kirghizes) en commercialisant des produits dans des usines y ayant recours.

      Manifestation de solidarité avec les Ouïghours devant l’ambassade de Chine à Paris en juillet 2020. © Noémie Coissac/Hans Lucas/AFP Manifestation de solidarité avec les Ouïghours devant l’ambassade de Chine à Paris en juillet 2020. © Noémie Coissac/Hans Lucas/AFP

      Ils avaient porté plainte à la fois pour recel du crime de réduction en servitude aggravée, recel du crime de traite des êtres humains en bande organisée, recel du crime de génocide et recel de crime contre l’humanité, mais seul ce dernier chef a été retenu par le parquet. L’enquête a été confiée au pôle spécialisé du tribunal de Paris dans la lutte contre les crimes contre l’humanité qui dépend du Parquet national antiterroriste (PNAT) et a une compétence universelle.

      « C’est une très bonne nouvelle, d’autant plus que le collectif parlementaire de solidarité avec les Ouïghours vient de déposer une proposition de résolution pour la reconnaissance du génocide au Xinjiang par la France. Cela ne peut que renforcer nos demandes et nos démarches », a déclaré à Mediapart Dilnur Reyhan, présidente de l’Institut Ouïghour d’Europe.
      « Un moment historique »

      Interrogé par Mediapart, l’avocat William Bourdon, à l’origine de la plainte, estime que « l’ouverture de cette enquête va faire tomber les masques sur le cynisme des grandes enseignes de textiles qui communiquent à tour de bras sur leurs engagements éthiques et s’accommodent de s’enrichir, en connaissance de cause, au prix des pires crimes commis à l’encontre des communautés ouïghoures ».

      « L’ouverture d’une enquête pour recel de crime contre l’humanité est une première, elle ouvre une porte pour l’avenir essentielle afin de mettre un terme à une culture de duplicité qui reste encore trop familière pour les grandes entreprises multinationales », a-t-il poursuivi.

      Pour sa part, Sherpa, par la voix de sa directrice Sandra Cossart, « se réjouit de l’ouverture d’une enquête préliminaire pour recel de crime contre l’humanité, qui témoigne de l’implication potentielle des acteurs économiques dans la commission des crimes les plus graves afin d’augmenter leurs marges bénéficiaires ».

      « Cela démontre que le travail innovant de Sherpa, qui aboutit ici pour la première fois à l’ouverture d’une enquête pour “recel de crimes contre l’humanité” contre des multinationales, permet de faire bouger les lignes du droit afin de lutter contre l’impunité des acteurs économiques, poursuit-elle. Il importe néanmoins de ne pas se limiter aux quelques acteurs ciblés ici : un système de dispositions légales rend possible chaque jour ces pratiques, c’est ce système qu’il faut combattre. »

      De son côté, l’eurodéputé Raphaël Glucksmann, au premier rang dans le combat pour la reconnaissance du génocide au Xinjiang, tout en évoquant « un moment historique », juge qu’il s’agit d’« un message extrêmement puissant envoyé à ces multinationales ».
      Tensions à venir

      Récemment, en dévoilant un rapport de son organisation sur les crimes exercés au Xinjiang, la secrétaire générale d’Amnesty International, Agnès Callamard, avait dénoncé l’apathie de la communauté internationale et des instances des Nations unies. Elle avait appelé la communauté internationale à « s’exprimer et agir à l’unisson pour que cessent ces atrocités, une fois pour toutes » et à une enquête indépendante des Nations unies.

      Des ONG dénoncent l’internement par Pékin depuis 2017 de plus d’un million de personnes au Xinjiang dans des centres de rééducation politique. Le régime communiste dément ce chiffre, évoque des « centres de formation professionnelle » aux fins de déradicalisation.

      Alors que la Chine célèbre avec faste le centenaire du Parti communiste (voir ici le spectacle donné lundi soir dans le Stade olympique en présence du secrétaire général Xi Jinping et là le grand rassemblement jeudi sur la place Tiananmen), l’annonce de l’ouverture de cette enquête ne manquera pas de provoquer de nouvelles tensions avec Pékin, qui réfute en particulier les accusations de génocide, portées par exemple par Washington et d’autres capitales occidentales (pas par Paris).

      En mars, la Chine avait imposé des sanctions à dix responsables politiques européens – dont cinq eurodéputés, dont Raphaël Glucksmann –, ainsi qu’à l’encontre de centres de réflexion et d’organes diplomatiques, en représailles à celles imposées par les Occidentaux aux hauts dirigeants chinois accusés de violations des droits de l’homme au Xinjiang.
      Lire aussi

      Amnesty dénonce des crimes contre l’humanité contre les musulmans du nord-ouest de la Chine Par François Bougon
      Gulbahar Jalilova, rescapée ouïghoure : « Nous ne sommes pas des êtres humains pour eux » Par Rachida El Azzouzi

      Par la suite, le Parlement européen avait voté une résolution suspendant la ratification d’un accord encadrant les investissements avec la Chine conclu en décembre tant que Pékin n’aura pas levé ces mesures de rétorsion.

      Une cinquantaine de députés français, parmi lesquels Frédérique Dumas et Aurélien Taché, ont déposé le 17 juin une proposition de résolution afin que la France reconnaisse le génocide au Xinjiang, comme l’ont fait le gouvernement des États‑Unis, les Parlements britannique, néerlandais et canadien.

      « Des procédures similaires sont en cours dans d’autres États (Belgique, Allemagne, Lituanie et Nouvelle‑Zélande). Quant à elle, la France a dénoncé un “système de répression institutionnalisé” en février 2021 et a engagé des réflexions sur l’emploi du terme de “génocide”, sans toutefois reconnaître ni condamner ce crime en tant que tel », expliquent-ils. Lors d’une conférence de presse mardi, Alain David, du groupe socialiste et membre de la commission des affaires étrangères, a espéré pouvoir la présenter au vote à l’automne.
      Devoir de vigilance

      Parallèlement au combat des ONG, des députés européens ont poussé pour l’adoption d’un cadre législatif plus sévère pour encadrer les pratiques des multinationales et de leurs sous-traitants, en particulier dans le secteur textile. Une loi a été adoptée en 2017 en France mais son champ d’action reste limité.

      En mars a été adopté par le Parlement européen à une très large majorité un projet d’initiative sur le devoir de vigilance, qui pourrait servir de base à une proposition de directive que la Commission doit présenter à l’automne.

      Les eurodéputés souhaitent contraindre les entreprises à « identifier, traiter et corriger » toutes les opérations, y compris dans leurs filières, qui pourraient porter préjudice aux droits humains, à l’environnement ou encore à la « bonne gouvernance » (corruption, pots-de-vin). Ils proposent aussi l’interdiction dans l’UE de produits liés à de graves violations des droits humains, comme le travail forcé ou des enfants.

      « L’ouverture de l’enquête [par la justice française – ndlr] est dans le droit-fil du combat que l’on mène au Parlement européen sur le devoir de vigilance », a souligné Raphaël Glucksmann auprès de Mediapart.

      Cependant, Total, Bayer ou des géants du textile à l’instar d’Inditex (Zara) ne manquent pas d’investir à fond dans le lobbying à Bruxelles, dans l’espoir d’assouplir le texte (lire ici). Business first…

  • L’inquiétante augmentation des abandons en mer de marins, malgré la mobilisation des syndicats et ONG | Annick Berger
    https://www.equaltimes.org/l-inquietante-augmentation-des?lang=en

    « Je ne pensais pas que le destin serait si dur avec moi ». Sahabaj Khan, marin indien, n’aurait jamais cru vivre cette situation. Avec trois autres travailleurs de la mer, ils sont restés coincés près de deux ans sur deux bateaux d’une compagnie indienne, sans électricité, sur un bâtiment infesté de cafards, à quelques kilomètres du port de Mumbai. Source : Equal Times