• Ce que la #drave nous apprend sur les forêts d’hier et de demain
    https://theconversation.com/ce-que-la-drave-nous-apprend-sur-les-forets-dhier-et-de-demain-1968


    À l’époque de la drave, environ 15 % du bois transporté sur les cours d’eau était perdu au fond des lacs et des rivières.
    Bibliothèque et Archives Canada/PA-165128

    Les billots de bois qui ont coulé au fond des lacs à l’époque de la drave renferment des informations inédites sur l’histoire des forêts québécoises. En tant qu’étudiante au doctorat en paléoécologie et écologie historique au Groupe de Recherche en Écologie de la MRC Abitibi (GREMA) de l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT), les vestiges de la drave représentent une opportunité inouïe pour moi de reconstituer l’historique de l’exploitation et la dynamique des forêts préindustrielles au Québec.
    […]
    À l’époque de la drave, environ 15 % du bois transporté sur les cours d’eau était perdu au fond des lacs et des rivières. Par exemple, pour la région de la Mauricie uniquement, cela représente plus de 13 millions de mètres cubes de bois. Les conditions anoxiques (absence d’oxygène), le manque de lumière et les températures fraîches (5 °C) ont fait en sorte que ce bois est toujours bien préservé de nos jours. Conséquemment, ce bois issu de la forêt préindustrielle représente une opportunité unique d’étudier le passé de nos forêts.


    Les conditions anoxiques, le manque de lumières et les températures fraîches favorisent la conservation des billots de bois issus de la drave au fond des lacs. Photo par Nathalie Lasselin (www.aquanat.com) au Parc National de la Mauricie dans le cadre du projet « Cinéma Submergé » (a). Une fois retirés du fond des lacs par des plongeurs (b), les tranches transversales des billots présentent des cernes de croissance bien délimités et des cicatrices de feux (identifiées par les flèches rouges) qui permettent de dater les incendies dans le passé (c).
    Photos par Julie-Pascale Labrecque-Foy (b) et Amélie Bergeron (c).

    quel beau sujet ! et quelle superbe source !

    #forêt #exploitation_forestière

  • #Bois contre #mercenaires russes : comment la #Centrafrique a bradé une #forêt au groupe #Wagner

    Depuis 2021, #Bois_Rouge, une entreprise liée au groupe militaire privé Wagner, bras armé officieux du Kremlin, exploite une forêt à l’ouest de la Centrafrique. Elle bénéficie d’un étonnant traitement de faveur de la part des autorités, et œuvre parfois au mépris de la loi.

    À Bangui, « influence étrangère » a longtemps rimé avec France. La capitale de la Centrafrique, pays indépendant depuis 1960, a gardé des traces tenaces de l’ancien colonisateur français : avenue de France, rues du Poitou et du Languedoc, lycée français Charles-de-Gaulle, stations-service Total, bières Castel et coopérants français en pagaille.

    Depuis quelques années, le vent a tourné. Il vient désormais de l’Est. Dans les rues de Bangui, de larges panneaux vantent la coopération russo-centrafricaine. Un #centre_culturel russe a ouvert, dans lequel sont dispensés gratuitement des cours de langue. La boisson à la mode est une #vodka du nom de #Wa_na_wa, supposée donner à ses consommateurs « les secrets du pouvoir russe » et une « santé sibérienne ». Moscou fait don de blindés, de trampolines et de cahiers pour enfants, sponsorise des radios et des concours de beauté.

    Surtout, les hommages aux #mercenaires de Wagner sont partout. Les premiers employés de cette société militaire privée sans existence légale, considérée comme le bras armé officieux du Kremlin, sont officiellement arrivés dans la capitale centrafricaine début 2018, un peu plus d’un an après le retrait de l’opération française #Sangaris. Il s’agissait alors de former et d’accompagner sur le terrain les militaires centrafricains, aux prises avec des groupes armés irréguliers.

    Quatre ans plus tard, les « #conseillers_russes », comme on les surnomme pudiquement, ont des statues et des films à leur gloire. Des ministres portent des tee-shirts à leur effigie et des membres d’associations financées par Moscou chantent leurs louanges lors de manifestations.

    La présence de Wagner sur le continent africain (au Mali, en Libye, au Soudan ou au Mozambique) est désormais largement documentée, de même que les exactions dont certains de ces mercenaires se sont rendus coupables. Des rapports d’ONG, d’agences et de groupes d’experts onusiens ainsi que des enquêtes journalistiques en font état. Ces violations des droits humains ont conduit l’Union européenne à mettre en place, en décembre 2021, des #sanctions visant Wagner et ses dirigeants (voir la liste ici).

    Mais d’autres aspects de cette présence restent méconnus, en particulier les #accords industriels et financiers signés entre les sociétés de la galaxie Wagner et les États où le groupe intervient.

    Une enquête de trois mois, menée par Mediapart, le réseau de médias European Investigative Collaborations (EIC) et l’ONG OpenFacto (à travers son projet « All Eyes on Wagner »), révèle comment une société liée à Wagner, Bois Rouge, a obtenu en 2021 une juteuse #exploitation_forestière en République centrafricaine, dans des conditions très avantageuses, qu’aucune autre société forestière n’avait obtenues.

    Notre enquête montre que la société Bois Rouge, officiellement centrafricaine, est dans les faits étroitement liée aux intérêts russes dans le pays, plus précisément au réseau d’affaires d’#Evgueni_Prigozhin, financier du groupe Wagner. Les autorités, dépendantes de Wagner pour assurer leur sécurité, ont bradé une partie de leurs #ressources_naturelles en autorisant Bois Rouge à exploiter la forêt de manière intensive, quasiment sans payer d’impôts, et parfois au mépris de la loi. Malgré ce traitement de faveur, Bois Rouge n’a pas respecté tous ses engagements vis-à-vis de l’État centrafricain.

    Interrogée, la gérante de Bois Rouge assure que la société « respect[e] pleinement les exigences et les règles en vigueur ». Également contactée, la présidence centrafricaine n’a pas souhaité nous répondre, estimant qu’elle n’avait « pas à justifier et à prouver quoi que ce soit ».

    Alors que plusieurs pays européens importent du bois centrafricain, notre enquête pose aussi la question de sa #traçabilité. Si les sanctions européennes visant le groupe Wagner et son financier Evgueni #Prigozhin devraient théoriquement rendre impossible l’importation de « #bois_Wagner » sur le sol européen, la faiblesse des contrôles existants ne permet pas de garantir que cette interdiction soit correctement appliquée.

    « Bois Rouge », société centrafricaine en apparence, russe dans les faits

    La République centrafricaine (RCA) est un pays riche de ses forêts. En 2021, le bois était le principal bien d’exportation du pays, loin devant les diamants. Il est exploité par seulement une douzaine d’entreprises.

    Le 9 février 2021, un nouvel acteur fait son entrée dans ce milieu très fermé. Une société jusqu’alors inconnue, Bois Rouge, remporte un appel d’offres lancé cinq mois plus tôt par le gouvernement centrafricain. Elle obtient, dans la région de la #Lobaye, au sud-ouest du pays, le droit d’exploiter une forêt de 186 000 hectares, riche de gorilles, léopards et éléphants.

    La parcelle appartenait jusqu’alors aux #Industries_forestières_de_Batalimo (#IFB), la plus ancienne des sociétés forestières de Centrafrique, à capitaux français. Le 18 juillet 2019, le permis est retiré à IFB et repris par l’État, dans des conditions contestées : selon nos informations, IFB a introduit un recours devant le Conseil d’État centrafricain. La société n’a pas souhaité commenter tant que la procédure judiciaire est en cours.

    Début 2021, la forêt passe donc sous le contrôle de Bois Rouge. L’entreprise se décrivait sur son site internet, mystérieusement fermé cette année, comme « l’une des plus grandes entreprises africaines de bois », se présentant ainsi comme une société 100 % centrafricaine. Elle est, de fait, immatriculée au registre du commerce depuis mars 2019 et dirigée par une ressortissante du pays, #Anastasie_Naneth_Yakoïma.

    Mais il s’agit en réalité d’un paravent des intérêts russes en Centrafrique. « Tout le monde sait qu’il s’agit d’une société fabriquée de toutes pièces par les Russes », confie un acteur du secteur. Plusieurs éléments matériels viennent l’étayer.

    En octobre 2019, sept mois après sa création à Bangui, Bois Rouge est présente à un forum d’industriels du bois à Shanghai. La société figure sous le même nom et à la même adresse que ceux renseignés au registre du commerce centrafricain… mais elle est classée parmi les participants russes. Bois Rouge n’est pas représentée par sa directrice, Anastasie Naneth Yakoïma, mais par un responsable des ventes dénommé #Artem_Tolmachev. Et l’une des deux adresses e-mail de contact de l’entreprise est hébergée par un service de messagerie russe, mail.ru.

    Les liens de Bois Rouge avec la Russie sont confirmés par ses activités sur le terrain. Des photos datées de novembre 2021 prises dans la concession, que l’EIC et OpenFacto ont obtenues, montrent plusieurs hommes blancs aux côtés d’employés centrafricains, ainsi que des camions et des boîtes de médicaments de marque russe et une porte sur laquelle « centre médical » est écrit en russe.

    Interrogée sur ses liens avec la Russie (ainsi que sur l’ensemble des informations contenues dans cet article), la gérante de Bois Rouge, Anastasie Naneth Yakoïma, fait simplement savoir que sa société « exerce son activité tout en respectant pleinement les exigences des normes et les règles en vigueur ». Elle ne souhaite pas répondre à nos questions, estimant que cela reviendrait à diffuser des « données confidentielles » sur l’entreprise.

    Sur la trace de Wagner : camouflages « #MultiCam » et sociétés de la galaxie Prigozhin

    D’autres éléments plus précis confirment que Bois Rouge n’est pas simplement liée à des entrepreneurs russes, mais bien à un réseau spécifique : celui d’Evgueni Prigozhin – homme d’affaires proche de Vladimir Poutine – et du groupe Wagner, dont il est soupçonné d’être le financier et le dirigeant.

    Le groupe Wagner n’a pas d’existence légale ; aucune entreprise ne porte officiellement ce nom. Il désigne le groupe de #mercenaires et, par extension, la galaxie de sociétés contrôlées par Evgueni Prigozhin qui opèrent dans les zones où ces mercenaires sont déployés – qu’elles soient actives dans l’extraction de ressources naturelles ou la #propagande en ligne. Evgueni Prigozhin est déjà présent en RCA via plusieurs entreprises, dont #Lobaye_Invest et #M-Finans, sous sanctions américaines depuis septembre 2020.

    Le premier élément reliant Bois Rouge à Wagner est chronologique : l’attribution de la concession dans la préfecture de la Lobaye coïncide avec l’arrivée des #mercenaires_russes dans la région. Selon nos informations, le gouvernement centrafricain a attribué l’ancienne parcelle d’IFB à Bois Rouge le 9 février 2021, soit seulement quinze jours après la reprise de #Boda, la principale ville de la région, par l’armée centrafricaine et les hommes de Wagner. Boda était auparavant contrôlée par une coalition de groupes armés, la #CPC.

    Les liens entre Bois Rouge et la galaxie Wagner/Prigozhin sont également d’ordre financier. Les données issues des bordereaux de chargements (« bill of lading ») de marchandises destinées à Bois Rouge, que l’EIC et OpenFacto ont consultées, démontrent que la société achète du matériel à #Broker_Expert_LLC, une société basée à Saint-Pétersbourg.

    Or, #Broker_Expert fournit d’autres entités du réseau Wagner/Prigozhin, parmi lesquelles l’entreprise minière #Meroe_Gold, active au #Soudan, décrite par le Trésor américain comme une filiale du groupe d’Evgueni Prigozhin.

    L’ONG Dossier Center (de l’opposant russe Mikhaïl Khodorkovski), dont trois journalistes ont été assassinés en Centrafrique en juillet 2018 alors qu’ils enquêtaient sur les activités de Wagner dans le pays, liste également Broker Expert en tant qu’« entreprise affiliée à Prigozhin ». Ce lien est confirmé par des éléments matériels, tels qu’un numéro de téléphone utilisé à la fois par Broker Expert et par des sociétés de la famille Prigozhin : #Concord LLC, dont Evgeny Prigozhin est le bénéficiaire économique ; ou encore #Soinvest LLC, dirigée par son épouse #Liubov_Prigozhina.

    Nous avons identifié vingt-huit transactions entre Bois Rouge et Broker Expert rien qu’en novembre et décembre 2021. En deux mois, l’exploitant forestier a importé via Broker Expert un tracteur, des matériaux de construction (tôles d’acier, argile expansée, bétonnière, ciment, briques), des vis, du fil barbelé, un ventilateur, des plaques d’amiante ou encore un aspirateur industriel.

    Outre ces liens d’affaires, des indices laissés sur le terrain suggèrent aussi un lien avec Wagner. Sur deux photos prises sur la concession de Bois Rouge, on distingue des individus portant des pantalons de camouflage militaire. Ce modèle de camouflage, dit MultiCam, est utilisé par Wagner en RCA.

    Ressources naturelles contre prestations de sécurité

    Parmi les sources connues de financement de Wagner figure l’exploitation de ressources naturelles, dont des champs de #pétrole et de gaz repris à l’État islamique en #Syrie (dont Wagner toucherait 25 % des revenus en vertu d’un contrat signé avec le gouvernement syrien) et des #mines_d’or exploitées par une société liée à Evgueni Prigozhin au #Soudan. L’attribution de permis d’exploitation à des sociétés liées au groupe serait une manière pour des gouvernements africains surendettés de payer les services des mercenaires.

    La Centrafrique ne semble pas échapper à ce mode de fonctionnement. Un document rédigé par le gouvernement centrafricain, révélé dans un récent documentaire de France 5, fait le lien entre « l’investissement russe dans le domaine de la sécurité nationale » et l’exploitation d’une mine d’#or en RCA par une société officiellement malgache mais en réalité sous contrôle russe, #Midas_Resources.

    « L’État centrafricain a le droit de prendre connaissance de l’état des lieux de l’investissement russe dans le domaine de la #sécurité nationale pour pouvoir être en mesure de gérer les compensations », indique le document.

    Le droit d’exploiter la forêt centrafricaine fait-il partie des « #compensations » accordées à Wagner en échange des services de ses combattants, qui assurent la garde rapprochée du président Touadéra et combattent aux côtés des forces armées centrafricaines ?

    Nos recherches démontrent en tout cas que les conditions d’exploitation octroyées à Bois Rouge relèvent davantage du cadeau que de la relation commerciale classique.

    Une forêt bradée

    Nous nous sommes procuré les documents officiels encadrant les activités de la société forestière liée à Wagner, qui étaient jusqu’ici restés secrets. Nous avons comparé les deux principaux documents – la convention provisoire d’exploitation signée entre l’État centrafricain et Bois Rouge le 28 avril 2021 et la convention définitive d’exploitation du 3 décembre 2021 – avec six autres contrats comparables signés par l’État centrafricain avec d’autres entreprises entre 2014 et 2020. Notre analyse montre que Bois Rouge a obtenu le droit d’exploiter la forêt de manière intensive, ainsi que des avantages jamais octroyés à d’autres entreprises.

    Trois exemples illustrent ce traitement de faveur.

    Bois Rouge a obtenu l’autorisation d’exploiter la totalité de la surface de la forêt dont elle a obtenu la concession, avant même d’avoir signé la « convention définitive d’exploitation » censée encadrer ses activités. Or, avant d’avoir signé cette convention définitive, les autres entreprises forestières n’ont le droit d’exploiter qu’une partie de leur concession – généralement un huitième de sa surface.

    Second avantage : alors que les contrats forestiers fixent des « assiettes de coupe » (des zones prévues pour être exploitées), qui changent chaque année afin de laisser la forêt se régénérer, la convention d’exploitation de Bois Rouge prévoit des « assiettes annuelles de coupe » valables non pas un an mais trois ans, et renouvelables sur simple demande.

    Le contrat signé avec Bois Rouge supprime enfin une disposition importante, présente dans tous les autres contrats que nous avons pu consulter : l’interdiction de procéder à des abattages par temps de pluie ou venteux, ce qui est normalement interdit pour des raisons de sécurité.

    En plus de ces conditions d’exploitation inédites, nous avons obtenu un document prouvant que le gouvernement centrafricain a octroyé d’importants avantages fiscaux et douaniers à Bois Rouge.

    Une lettre signée du ministre des finances et du budget de RCA, #Henri-Marie_Dondra, datée du 23 avril 2021, indique que Bois Rouge bénéficie pendant cinq ans de droits de douane réduits à 5 % sur ses importations, d’une exonération de l’#impôt sur les sociétés (puis réduit à 25 % pendant une année supplémentaire), d’une contribution au développement social réduite de 25 % et d’une exemption du paiement de la patente. L’entreprise bénéficie également d’une TVA sur les importations « neutralisée » par une procédure dite de « paiement différé » ainsi que d’une exonération de #taxe_foncière pendant huit ans sur tous les immeubles bâtis neufs.

    Exploitation lancée de manière illégale

    Malgré ce traitement de faveur, nous avons pu établir que Bois Rouge n’avait pas respecté tous ses engagements.

    La société a lancé son exploitation en juillet 2021 sans réaliser de #plan_d’aménagement ni d’#étude_d’impact_environnementale, qui sont pourtant deux obligations légales. L’absence de plan d’aménagement est explicitement mentionnée dans la convention définitive d’exploitation du 3 décembre 2021, ce qui n’a pas empêché le gouvernement centrafricain de la signer.

    « L’instauration de plans d’aménagement qui garantissent la préservation de la ressource forestière demeure notre priorité, et nous allons intensifier les contrôles », assurait pourtant en 2016 la ministre centrafricaine des forêts.

    L’absence d’étude d’impact environnementale réalisée par Bois Rouge nous a été confirmée par le ministère de l’environnement centrafricain.

    Ce n’est pas tout. Bois Rouge aurait dû payer, en échange de la concession, trois années de loyer. Cette obligation figure noir sur blanc dans le décret signé par le premier ministre centrafricain le 9 février 2021. La société a quinze jours pour le faire, et « tout manquement ou retard entraînera l’annulation d’office du permis », précise le document.

    Bois Rouge n’a pas payé. Mais l’État ne lui a pas retiré son permis.

    Une lettre du ministère des finances prouve qu’à la date du 23 avril 2021, soit deux mois après l’expiration du délai légal pour payer le loyer, le ministère des finances centrafricain n’avait toujours pas reçu l’argent. Le courrier indique que Bois Rouge a demandé un délai de paiement jusqu’au 1er avril 2022, soit onze mois après la date prévue. Ce report a été accordé par le ministère des finances – interrogé sur les motifs de cette décision, ce dernier ne nous a pas répondu.

    D’autres documents internes au ministère des eaux et forêts prouvent que Bois Rouge n’a pas payé toutes les taxes liées à l’abattage de bois auxquelles elle était assujettie, au moins jusqu’en février 2022.

    À ces manquements légaux et financiers s’ajoutent des #conditions_de_travail problématiques sur la zone d’exploitation. Nous avons pu recueillir le témoignage détaillé d’une personne connaissant bien la concession, mais qui requiert l’anonymat étant donné les risques importants pour sa sécurité. Cette source rapporte que Bois Rouge emploie un personnel très insuffisant (une équipe d’abattage y est constituée de deux personnes, contre cinq ou six habituellement), qu’elle fait travailler dans des conditions dangereuses.

    Selon ce témoin, les #abatteurs de Bois Rouge couperaient « 15 à 20 arbres par jour » alors que la norme dans d’autres concessions serait plutôt de sept par jour. Les dirigeants de l’entreprise leur imposeraient de travailler « jusqu’à 15 heures ou 16 heures » alors que, dans la région, l’usage veut que le travail s’arrête vers 11 heures en raison du vent qui se lève, rendant alors l’abattage particulièrement dangereux. Il assure enfin que le cahier de chantier, qui recense notamment les volumes de bois coupés, n’était pas rempli, alors qu’il s’agit d’une obligation légale. Interrogés sur ce point (ainsi que sur toutes les questions soulevées dans cet article), les représentants de la société Bois Rouge ne nous ont pas répondu.

    Malgré cela, Bois Rouge n’aurait pas encore exploité d’importants volumes de bois. Deux sources proches du dossier indiquent que l’entreprise a jusqu’à présent coupé un nombre d’arbres relativement modeste – qui représenterait quelques centaines de mètres cubes – qu’elle a ensuite exportés via le Cameroun. « Ils semblent être dans une phase de test », indique l’une de ces sources.

    Bientôt des meubles en « bois Wagner » en Europe ?

    Il est impossible, pour l’heure, de savoir vers quels pays ce bois a été exporté. Bois Rouge n’a pas souhaité nous répondre ; également questionnée, la #SGS, société chargée de contrôler les exportations de bois centrafricain, n’a pas donné suite.

    Plusieurs pays d’Europe importent du bois centrafricain, parmi lesquels l’Espagne (jusqu’en 2019 au moins), la France, l’Italie, le Portugal, l’Allemagne et la Belgique. Au total, selon les chiffres officiels produits par l’UE, les importations de bois (et ses dérivés, charbon et liège) de la RCA vers l’UE ont augmenté de 62 % en 2021 pour atteindre 11 millions d’euros.

    Du « #bois_Wagner » est-il importé en Europe, ou pourrait-il l’être prochainement ? Cela est théoriquement interdit, pour deux raisons : les règlements européens contre l’exploitation illégale des forêts, et les sanctions émises par l’UE visant Wagner. À cela pourraient s’ajouter les sanctions prises contre des entreprises et citoyens russes à la suite de l’invasion russe de l’Ukraine, qui pourraient également toucher indirectement Bois Rouge : l’exploitant forestier se fournit auprès de l’entreprise de sidérurgie russe #Severstal, dont le principal actionnaire, l’homme d’affaires russe #Alexeï_Mordachov, a été placé sous sanctions européennes en mars 2022.

    Mais pour l’heure, rien ne garantit que les contrôles existants soient suffisants pour empêcher Wagner d’écouler son bois centrafricain en Europe.

    En 2005 et 2020, l’UE s’est dotée de deux règlements visant à mettre fin à l’exploitation illégale des forêts : le règlement de l’Union sur le bois, et le règlement dit #FLEGT (« #Forest_Law_Enforcement_Governance_and_Trade »). Ils prévoient un système de « #diligence_raisonnée », qui doit être mis en place par les importateurs et est supposé garantir que les bois issus d’une récolte illégale ne sont pas mis sur le marché de l’Union européenne.

    Mais la Commission européenne a jugé, dans un rapport de décembre 2021, que ces deux outils n’avaient pas totalement atteint leurs objectifs. Une partie des entreprises important du bois dans l’UE ont une « connaissance et une compréhension limitées des obligations à respecter » et rencontrent des difficultés à vérifier les informations provenant de leurs chaînes d’approvisionnement. Certains importateurs profitent de la souplesse de certains pays de l’UE, où les contrôles sont moins nombreux, pour faire entrer du bois à l’origine douteuse, relève la Commission.

    De fait, pour l’année, 2020, un seul État membre a déclaré avoir effectué un contrôle portant sur du bois importé de RCA afin de vérifier sa conformité avec le règlement européen sur le bois.

    Les ONG sont encore plus critiques. « Les règles de confidentialité en vigueur dans l’Union européenne font qu’il est difficile de suivre le bois depuis la source jusqu’à l’entreprise qui l’importe directement », explique Marigold Norman, experte en bois travaillant avec l’ONG Forest Trends. Par ailleurs, « jusqu’à présent, les sanctions infligées aux entreprises qui enfreignent les règles ont été limitées. Dans certains cas, les amendes sont une part assumée du coût de l’approvisionnement en bois tropicaux de grande valeur ».

    Malgré des importations de bois centrafricain en forte augmentation ces dernières années (jusqu’à atteindre près de 6 millions d’euros en 2021 selon les données des douanes françaises), la France ne semble pas non plus mettre en œuvre de contrôles suffisants. En 2019, l’ONG Earthsight a établi qu’une entreprise française, F. Jammes, continuait d’importer du bois produit par la société centrafricaine SEFCA, pourtant accusée en 2015 par l’ONG Global Witness d’avoir versé de l’argent à la Seleka, un groupe armé centrafricain responsable de nombreuses exactions, afin de sécuriser sa production.

    Interrogée par le biais de son porte-parole sur les conditions d’exploitation octroyées à Bois Rouge, la présidence centrafricaine nous a adressé une brève réponse, assurant que « le gouvernement centrafricain, en toute souveraineté, reçoit des projets d’exploitation et accorde des licences d’exploitation aux sociétés d’investissement qui s’installent dans [son] pays ». La présidence n’a pas souhaité répondre davantage à nos questions précises, estimant que le sujet « ne correspond[ait] pas aux préoccupations de [son] pays et de [sa] population » et qu’elle n’avait « pas à justifier et à prouver quoi que ce soit ».

    https://www.mediapart.fr/journal/international/260722/bois-contre-mercenaires-russes-comment-la-centrafrique-brade-une-foret-au-

    #Russie #république_centrafricaine #extractivisme #Russafrique #soft_power #déforestation

  • Bois hors de prix ou introuvable : la scierie Foulon, à Lumbres, met la clé sous la porte !
    https://www.lavoixdunord.fr/1101000/article/2021-11-18/bois-hors-de-prix-ou-introuvable-la-scierie-foulon-lumbres-met-la-cle-s

    Un gâchis. Le 31 décembre, Francis, Florent et Fabrice Foulon mettront un terme à 111 ans d’histoire dédiée au bois. La filière, qui a perdu les pédales, a mis fin aux illusions de la famille Foulon, sans perspective de développement à Lumbres. Une décision imputable à plusieurs difficultés.

    Une filière qui a perdu la tête
    « Au niveau de la production, c’est devenu compliqué d’avoir des grumes, relève Fabrice Foulon, 35 ans, qui gère l’entreprise avec son frère Florent, 41 ans. Il est devenu plus facile de trouver de l’iroko du Cameroun que du douglas de la forêt de Boulogne.  »

    derrière barrière de péage, mais circule sur FB l’argumentaire de la scierie :

    On explique tout !
    Cela fait pile un mois que la fin d’activité a été annoncée. Nous avons reçu des centaines de messages de votre part et nous vous en remercions sincèrement.

    Quasi systématiquement, il nous a été demandé les raisons de cet arrêt. On en parle plus en dessous, ce sera l’occasion de faire un (triste) bilan du secteur bois en France 🧐

    Tout d’abord, comme indiqué en Novembre, tout va bien pour nous 🙂 Il ne s’agit pas d’une faillite, personne n’est malade. Tout va bien de ce coté. Au contraire, c’est durant ces 5 dernières années que la scierie a investi le plus, que ce soit en matériel, ou en termes de stock (et oui, quand on fait rentrer des gros volumes de zebrano, il ne faut pas trembler quand on signe le bon de commande 😃)

    Les raisons sont plutôt à chercher ailleurs. Si nous étions amenés à continuer en 2022, nous n’aurions déjà pas grand chose à vendre et de deux, les risques d’attraper une « mauvaise surprise » auraient été élevés
    Pour rappel, nous avons la double casquette de producteur et de négociant, c’est à dire que nous scions nous-mêmes nos arbres, mais nous achetons aussi du bois « semi travaillé », généralement dans des essences bien spécifiques que l’on ne trouve pas localement 🌳🌲

    Et l’on attaque à la raison principale du problème : on ne trouve plus de matières premières ! Nous ne sommes certes pas dans
    une région énormément boisée, mais il y’a largement de quoi faire fonctionner des dizaines de scieries comme la notre, tout en gardant
    une gestion durable des ressources. Le hic, c’est que l’immense majorité des bois français s’en vont à l’étranger. USA ou Chine, au choix. Dans les Hauts de France, c’est plutôt nos amis Chinois qui raflent la mise.

    Vous voulez rigoler ? La Chine a justement décrété un moratoire sur l’abattage des arbres pendant 99 ans. Pendant quasiment un siècle,
    les Chinois n’exploiteront pas leurs forêts. Inutile de préciser que cela ne s’applique aux forêts des autres pays.... 😏 On ne vise personne en particulier, les USA ne sont guère mieux, avec des méthodes d’achat pour le moins, agressives 👊

    D’autant plus ironique quand on sait que notre scierie, comme la plupart des acteurs de la filière, ont financé pendant des décennies le Fond Forestier National, une contribution financière destinée au … reboisement et à l’entretien des forêts nationales. En résumé, on nous a taxé pour avoir de belles forêts, qui sont maintenant revendues à l’étranger. Le rôle de l’Etat est clairement pointé, puisque les scieries de taille « intermédiaire » sont ignorées. Les seuls lots proposés sont généralement des frênes malades ou des épicéas scolytés. Inutilisable en scierie, destinés au bois de chauffage. C’est sympa d’avoir pensé à nous 🤬

    Les critères d’attribution des lots sont le pour moins opaques. On en arrive à un point où il est plus facile pour nous de trouver de l’iroko du Cameroun, que du douglas des Hauts de France...

    C’est une situation que nous dénonçons depuis près de 20 ans, mais qui s’est furieusement accentuée après le déconfinement. C’est surement cela le « monde d’après » 🤥

    La partie Négoce n’est pas mieux lotie. Nous travaillions essentiellement avec la Scandinavie pour le Sapin Rouge du Nord, pour ses qualités naturelles et de longévité sans équivalent. Sur cette essence, et comme sur d’autres (coucou le Mélèze 🙂 ), les prix ont explosé depuis un an. On ne parle pas de petite augmentation, mais bien d’explosion. Sur certains sections, le coût a quasiment triplé. Le tout avec des délais en forte hausse, et surtout une qualité qui n’a jamais été aussi mauvaise. La demande étant tellement forte que le processus de séchage des bois est bâclé ! Les planches restent moins longtemps, et dans des séchoirs à trop haute température. Il en résulte des bois cassants, tordus, nerveux. Du jamais vu ! On en arrive à un point où acheter du Sapin Rouge revient à jouer au trader : il faut acheter en aveugle, sans avoir aucune idée de la date de livraison, et avec des qualités totalement aléatoires. Qui veut jouer à la roulette russe ? 🤦‍♂️

    Le tout dans un contexte économique épouvantable. Il y’a certes du boulot, mais la plupart des entreprises se sont endettées pour
    continuer à avoir de la marchandises, tout en devant réduire ses marges. En devant rembourser les charges sociales non prélevées, et toujours avec une menace sanitaire qui n’est jamais loin 💊💉 La plupart des fédérations de commerce annoncent de la casse pour 2022

    Vous avez maintenant conscience du contexte général. On résume ? Vous n’avez plus de matières premières pour produire, des grosses difficultés pour trouver de la marchandise à revendre, et potentiellement vous aurez beaucoup d’impayés l’an prochain. Que souhaitez vous faire dans ce cas précis ? C’est vite vu 🛑❌

    Agir de la sorte nous permet de nous « retirer » de cette course folle qui n’a ni queue ni tête, tout en préservant nos intérêts : nous
    restons maitre de nos futurs choix. Pour revenir dans le futur ? Pourquoi pas, c’est une possibilité à laquelle nous travaillons fortement

    Si vous suivez cette page depuis un moment, vous connaissez la passion qui nous habite. Nous restons persuadés qu’il est possible de proposer du bois de qualité, hors de la grande distribution et de ses bois traités. Qu’il est possible de trouver des essences extraordinaires, tout en continuant de valoriser les bois locaux. A vrai dire les idées ne manquent pas 💡

    Reste quelques questions en suspens :
    –Faut-il garder le même emplacement ?
    –Où trouver de la matière ?
    –Quand le marché se calmera ?

    Il serait suicidaire de reprendre dans 6 mois. Il faut une remise en question en cause profonde de la gestion des forêts en France, dans les niveaux les plus hauts de l’Etat. A l’heure des COP et des grands discours sur le climat, comment expliquer que nos arbres se font travailler à l’autre bout du monde (dans des conditions humaines précaires), avant de refaire le trajet inverse et de retrouver dans les rayons de grande surface avec une belle étiquette « Chêne d’origine Française » 🇫🇷🤔

    Vous savez maintenant tout. De ce qui nous a amené à prendre cette décision, jusqu’à nos plans hypothétiques pour le futur

  • La Chine fait main basse sur le bois du Limousin - France 3 Nouvelle-Aquitaine
    https://france3-regions.francetvinfo.fr/nouvelle-aquitaine/chine-fait-main-basse-bois-du-limousin-1647262.html

    A La Chapelle-Montbrandeix, en Haute-Vienne, la scierie Mazières emploie une quarantaine de salariés et génère une vingtaine d’emplois indirects. Mais aujourd’hui, elle ne tourne qu’à 80% de ses capacités et doit limiter le recours aux emplois intérimaires.
    En cause : la diminution de la ressource en bois qui ne cesse de diminuer pour les scieries françaises : de 2,5 millions de tonnes en 2007 à 1,3 million aujourd’hui.

    En dix ans, les exportations de feuillus vers la #Chine ont explosé : de 50 000 tonnes en 2007 à 500 000 tonnes aujourd’hui.
    Depuis quelques années, le géant asiatique a jeté son dévolu sur cette essence noble, afin de répondre à la forte demande de la nouvelle classe moyenne chinoise.
    Parallèlement, le pays a décidé de stopper la surexploitation de ses #forêts et cherche désormais à s’approvisionner sur les marchés extérieurs.
    Conséquence directe de cette concurrence pour la filière française : 26 000 emplois seraient menacés, et le prix du chêne flambe (+60% en dix ans).

    #bois #exploitation_forestière #scierie

  • Importation illégale du #bois de #RDC : la #France épinglée par l’ONG Global Witness
    https://geopolis.francetvinfo.fr/importation-illegale-du-bois-de-rdc-la-france-epinglee-par-l-o

    L’#exploitation_forestière illégale en République démocratique du Congo est une pratique récurrente dénoncée dans le dernier rapport de l’ONG #anti-corruption Global Witness, publié le 26 juin 2018. L’ ONG demande aux pays européens importateurs de bois, dont la France, d’agir pour lutter contre ce #commerce_illégal qui met en péril un des derniers « poumons verts » de la planète.

  • L’Agence française de développement se défend de livrer les forêts du Congo aux grandes concessions
    http://www.lemonde.fr/afrique/article/2017/06/26/l-agence-francaise-de-developpement-se-defend-de-livrer-les-forets-du-congo-

    Pour protéger la #forêt, livrez-la aux industriels !

    Le projet incriminé par #Rainforest_Foundation et d’autres ONG comme #Global_Witness ou #Greenpeace est porté par l’Agence française de développement (#AFD, partenaire du Monde #Afrique). D’un montant de 18 millions de dollars (environ 16 millions d’euros), dont 6 millions de dollars financés par la France, il est censé contribuer à la gestion durable des forêts à laquelle s’est engagée la #RDC en adoptant une stratégie nationale de lutte contre la déforestation en 2012. Au total, à travers CAFI, Kinshasa devrait recevoir 200 millions de dollars d’ici à 2020 pour financer cette stratégie dont la réussite détermine l’avenir de 7 % des #forêts tropicales mondiales.
    « La feuille de route n’a jamais été d’octroyer de nouvelles concessions industrielles », un membre de l’Initiative pour les forêts d’#Afrique_centrale.

    La multiplication des grandes #concessions_forestières peut-elle être la pièce maîtresse d’une telle ambition ? C’est ce qui ressort de la proposition de l’AFD, qui met en avant la sous-exploitation de la forêt congolaise et les importantes « opportunités de développement économique » que cela permet d’envisager. Elle évalue ainsi un scénario qui conduirait à multiplier par trois les superficies accordées aux exploitants industriels – de 11 millions d’hectares aujourd’hui à 30 millions d’hectares – et à multiplier par quinze le volume de bois prélevé.
    Sous-exploitation

    Cette perspective n’a pas simplement fait s’étrangler les ONG environnementales, elle a aussi fait tousser les partenaires de CAFI. Lors de la réunion du comité technique organisée par visioconférence le 3 mai depuis Kinshasa, l’AFD a reçu 39 recommandations pour retravailler son projet. « La feuille de route n’a jamais été d’octroyer de nouvelles concessions industrielles. Tout le monde connaît la situation. L’essentiel de la coupe en RDC est illégal, le ministère n’a pas les moyens de contrôler les opérateurs sur le terrain et l’argent qui ressort de ces trafics alimente les rébellions dans le pays. L’amélioration de la gouvernance du secteur devrait être au centre d’un programme de gestion durable. Or il n’en est quasiment pas question », critique un membre de CAFI, en demandant aussi à comprendre comment la multiplication par trois des superficies exploitées ne conduira pas à un accroissement des émissions de #gaz_à_effet_de_serre.

    #forêt #exploitation_forestière #bois #conflits_d'intérêt

  • A village’s first female chief ended illegal logging with spies and checkpoints | Public Radio International
    http://www.pri.org/stories/2016-12-30/villages-first-female-chief-ended-illegal-logging-spies-and-checkpoints

    Hamisah never went to high school, and people say she used to be shy. But the flooding and the problems it was causing her community pushed her out of her comfort zone.

    “I thought it was time for me to be brave and run for village leader,” Hamisah says.

    There had never been a female village leader in the area. But Hamisah had some built-in support. She knew a lot of people through her work as a health aide, working for a local clinic to help people take their tuberculosis medication.

    “Maybe because I’m a woman, I’m a mom, a lot of people came to me when they had a problem,” Hamisah says. “I listened and tried to suggest solutions. And so after a while, people started telling me I should run for office.”

    She did, and she won, in 2013 becoming village leader of Sidorejo in the district of Sedahan Jaya.

    Hamisah set to work trying to stop the illegal logging, beginning with the village’s women.

    #femme #exploitation_forestière #déforestation

  • Corporate growth still driving deforestation, CDP shows - BBC News
    http://www.bbc.com/news/science-environment-38210577

    A study by the Carbon Disclosure Programme (CDP) suggests almost a quarter of company revenues depend on deforestation-linked commodities.

    These commodities are cattle products, soy, palm oil and timber products.

    The findings are based on disclosures from 365 investors worth US $22 trillion (£17 trillion).

    “We found this year that a substantial share of corporate income depends upon commodities that are linked to deforestation risk,” explained Katie McCoy, CDP’s head of forests.

    “When we carried out our analysis, we found that - on average - about a quarter of companies’ revenue are dependent on commodities that have been linked to deforestation.”

    #forêt #déforestation #élevage #soja #industrie_palmiste #exploitation_forestière

  • Forêts et filières courtes, 1ère partie
    Radio Zinzine
    http://www.zinzine.domainepublic.net/?ref=2644#

    N°21 (60 mn) le 15 novembre 2016 [ Entre cimes et racines ]
    La filière #bois tend vers une concentration de la transformation dans de grosses unités, avec comme conséquence l’homogénéisation des peuplements forestiers et la standardisation des produits finis. Sur différents territoires, des initiatives résistent à cette évolution et proposent des alternatives. Elles cherchent à renouer des liens entre les différents acteurs de la filière, entre propriétaires forestiers, entreprises de travaux forestiers, scieurs, artisans, bûcherons, débardeurs, et également avec des consommateurs locaux. La 12ème rencontre du Réseau pour les Alternatives Forestières (13-15 octobre 2016 à Laurac en Ardèche), co-organisée par le Collectif Bois 07, était consacrée à cette thématique. Présentation de trois initiatives locales en Ardèche, en Dordogne et en Bretagne. (21ème émission de la série Entre cimes et racines)

    #forêt #exploitation_forestière #construction #savoirs_faire

    L’occasion de coller un inédit, l’évolution de l’utilisation de bois rond

  • The people of Ethiopia’s forests
    https://news.mongabay.com/2016/11/the-people-of-ethiopias-forests


    C’est sûrement cette pauvre femme la plus mal payée dans cette histoire

    Like many countries, there is money in Ethiopia’s forestry sector – both regulated and unregulated. The most recent official figures from Global Forest Watch show that the country’s forestry sector contributed $893.7 million to the economy in 2011, or about 3.2 percent of the GDP. But beyond the numbers are stories of people whose lives are connected to, supported and touched by, and dependent upon the forests of Ethiopia. They include men and women, young and old, skilled and unskilled, rich and poor.

    Here are a just few of these stories, as reported by Maheder Haileselassie Tadese for Mongabay in Ethiopia.

    #bois #Éthiopie #exploitation_forestière #forêt

  • Les Papous gagnent une bataille contre les forestiers
    http://www.lemonde.fr/planete/article/2016/09/28/les-papous-gagnent-une-bataille-contre-les-forestiers_5004803_3244.html

    Des communautés de #Papouasie-Nouvelle-Guinée ont remporté leur première bataille : elles vont pouvoir récupérer leurs #terres après la décision de la Cour suprême d’invalider des baux très controversés accordés à des entreprises étrangères. Environ un tiers de ce pays, situé entre l’Indonésie et l’Australie, est entre les mains d’intérêts étrangers, principalement des compagnies d’#exploitation_forestière, selon l’ONG Oakland Institute, basée aux Etats-Unis.

    #forêt #paywall

  • Menaces sur la Forêt française (Documentaire) - vidéo Dailymotion
    http://www.dailymotion.com/video/x4j9zfk


    L’#électricité « #biomasse » débarque en France. Estampillée verte et #renouvelable, cette #énergie produite par la combustion du #bois est encouragée par l’Union européenne, et largement subventionnée par l’Etat français. Ainsi, à #Gardanne, en Provence, le groupe #E.ON, un géant de l’énergie, a entrepris dès 2012 la conversion d’une vieille centrale à charbon. Elle deviendra, début 2016, la plus grande centrale biomasse de France. Mais transition énergétique ne veut pas dire transition écologique.

    #Dégradation des paysages, #pollution, #industrialisation de l’#exploitation_forestière et destruction de la #biodiversité : l’arrivée d’E.On à Gardanne provoque colère et indignation dans les régions méditerranéennes où le #bois sera prélevé. Et l’impact de ce projet pharaonique n’est pas seulement local. Gardanne, comme d’autres mégacentrales biomasse européennes, devra aussi importer une partie de son bois. Une véritable manne pour les pays producteurs, mais un désastre pour leurs #forêts.

    Premiers exportateurs mondiaux de granulés de bois, les Etats-Unis et le Canada sont aussi les pays qui ont perdu le plus de surfaces boisées au monde, au cours des douze dernières années. De la France au Québec, en passant par l’Angleterre et les Etats-Unis, militants, élus locaux et scientifiques de renom témoignent. Ils nous révèlent les menaces que l’industrie biomasse fait peser sur la forêt française et celles du monde.

    • Énergies renouvelables : les grandes centrales de biomasse, un bio-mythe ?
      http://www.novethic.fr/lapres-petrole/energies-renouvelables/isr-rse/energies-renouvelables-le-bio-mythe-de-la-biomasse-143798.html

      L’approvisionnement en bois des grandes centrales est quant à lui problématique. En France, l’échec des grandes centrales avait conduit, en 2013, le Conseil Général de l’Alimentation, de l’Agriculture et des Espaces Ruraux (CGAAER) à demander à ce que cette politique nationale soit « impérativement revue ».

      L’exemple de la centrale de Gardanne (Bouches-du-Rhône) qui a démarré son activité en 2015 le confirme. Cette centrale à charbon française a été reconvertie en centrale à biomasse par l’industriel allemand E.On. L’État français, financeur du projet, avait initialement exhorté E.On à limiter les importations de bois pour faire marcher la filière bois française. Mais face à l’opposition locale, l’industriel va devoir s’approvisionner ailleurs.

      En effet, la demande démesurée de bois (450 000 tonnes à plein régime, alors que la récolte de la région est de 370 000 tonnes !) déstabilise les filières locales de bois énergie et plusieurs collectivités locales ont déposé un recours contre l’autorisation d’exploitation de la centrale. Résultat : la centrale de Gardanne va largement tourner à partir de bois importé du Canada et d’Ukraine, s’indigne SOS forêt du Sud, une association qui lutte contre le projet.

  • Greenpeace réclame l’annulation de contrats forestiers avec des sociétés chinoises en RDC
    http://www.voaafrique.com/a/rdc-greenpeace-reclame-annulation-contrats-forestiers-societes-chinoises/3415348.html

    La RDC abrite plus de 60% des forêts denses du Bassin du Congo, deuxième massif forestier tropical de la planète après l’Amazonie, avec une biodiversité très riche. Le pays possède ainsi la deuxième forêt tropicale primaire de la planète, avec 86 millions d’hectares dont près de 60 potentiellement exploitables.

    En 2002, la RDC avait adopté le Code forestier, et décrété un moratoire dans l’attribution de nouvelles licences d’exploitation forestière industrielle, en vue de mettre de l’ordre dans le secteur.

    Un processus de révision de la légalité des contrats détenus par des exploitants forestiers avait été lancé en 2005 avec le concours de la Banque mondiale et avait été clôturé en 2014, par la reconnaissance de 80 concessions.

    #forêt #exploitation_forestière #RDC #bois

  • #Terre_à_terre : podcast et réécoute sur #France_Culture
    http://www.franceculture.fr/emissions/terre-terre

    13.02.2016 53 min
    #Extractivisme (1/3) : La #forêt qui cache la #déforestation
    Extractivisme
    Les dangers de l’#exploitation_forestière industrielle comme solution au #changement_climatique et à la #crise_énergétique, or il est urgent de promouvoir une autre approche de la forêt.

    La numérotation des émission est un mystère... Mais c’est bien cela d’aujourd’hui... 8-/

    MP3 : http://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/10867-30.01.2016-ITEMA_20901389-0.mp3

  • Illegal timber trade destroying Myanmar’s forests uncovered in new report
    http://news.mongabay.com/2015/09/illegal-timber-trade-destroying-myanmars-forests-uncovered-in-new-rep

    An illegal timber trade has flourished for the past twenty years, extracting Myanmar’s frontier forests and taking them over land into China virtually unimpeded.

    A new report by the London-based Environmental Investigation Agency (EIA) details the illicit trade, which the report’s authors say is one of the largest illegal timber markets in the world, worth hundreds of millions of dollars every year.

    EIA’s Julian Newman told mongabay that one of the biggest drivers of the illegal timber trade is Chinese demand for rosewood (or hongmu). Supplies from other countries are dwindling, Newman said, and some species, like Thai rosewood, are protected under the Convention on International Trade in Endangered Species (CITES).

    Chinese traders have focused on Myanmar, primarily cutting and moving the logs into China’s Yunnan province through Kachin State, where ethnic groups have been at war with the Myanmar government for the better part of the past two decades.


    https://eia-international.org/wp-content/uploads/EIA-Organised-Chaos-FINAL-lr1.pdf

    #bois #bois_de_rose #forêt #exploitation_forestière_illégale #Chine #Birmanie