• Sans titre
    https://nantes.indymedia.org/tumbles/146025/146025

    Le cabinet d’huissiers de justice Cojusticia des Ponts-de-Cé a reçu de la visite. En réponse aux #Expulsions du lieu de vie #La_grée, les raclures ont eu le droit à un ravalement de façade. Soutien à toutes les personnes expulsées, mal-logées, sans-abri… À bas l’état, la propriété privée et les…

    #Logement/squat #Les_Ponts-de-Cé #Maine-et-loire

  • La #Suède annonce allouer plus de 9 millions d’euros pour accélérer les #retours de migrants dans leur pays d’origine

    Dans un communiqué du 13 mai, le gouvernement suédois a indiqué renforcer son soutien à l’#Organisation_internationale_pour_les_migrations (#OIM) afin d’augmenter les retours des migrants présents dans le pays mais aussi dans l’Union européenne. Plus de 9 millions d’euros vont être alloués par la Suède à l’agence onusienne.

    Le sujet de l’immigration irrégulière occupe de nouveaux le devant de la scène en Suède. Mardi 13 mai, le gouvernement suédois a indiqué renforcer son soutien à l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) en lui allouant 9,2 millions d’euros pour accélérer les retours de migrants présents sur son territoire mais aussi au sein de l’Union européenne (UE).

    Cette #aide_financière doit contribuer à "lutter contre la migration irrégulière depuis l’#Irak, la #Somalie, l’#Ouzbékistan et la #Tunisie" renseigne le communiqué.

    Une autre partie de la somme servira à "renforcer les conditions de retour vers la #Syrie et lutter contre la traite des êtres humains en #Ukraine", précise le document. Le ministre des Migrations, #Johan_Forssell, a réaffirmé le soutien de Stockholm à l’Ukraine et a précisé que l’argent permettra également de "contrer et fournir de l’aide à ceux qui ont été victimes de la traite des êtres humains pendant l’invasion massive de l’Ukraine par la Russie".

    Ces programmes d’"#aide_au_retour_volontaire" (#AVR) sont mis en place et soutenus par l’OIM dans plus de 100 pays. L’agence onusienne "ne facilite ni ne met en œuvre les expulsions (et) n’intervient qu’une fois qu’une personne a donné son #consentement_éclairé pour recevoir de l’aide", assure-t-elle dans un communiqué daté du 12 mai.

    Une myriade de mesures pour réduire l’immigration

    Cette nouvelle annonce n’est qu’une énième mesure du gouvernement, désireux de freiner l’immigration dans le pays. Depuis une dizaine d’années, les restrictions adoptées par les autorités suédoises à l’encontre des personnes exilées et étrangères sur le territoire scandinave sont de plus en plus sévères.

    Pour inciter les migrants à regagner leur pays d’origine, elles avaient annoncé le 12 septembre 2024 vouloir tripler le montant de l’aide au retour “volontaire”. Actuellement de 10 000 couronnes (environ 920 euros), celle-ci devrait grimper à 350 000 couronnes (30 000 euros) pour un adulte. Très critiquée, la mesure doit malgré tout entrer en vigueur en 2026. D’autres pays européens proposent également une #aide_financière_au_retour : de plus de 13 000 euros au #Danemark, d’environ 1 300 euros en #Norvège et jusqu’à 2 500 euros en #France.

    En avril dernier, les autorités avaient fait part de leur volonté d’introduire dans la législation un critère de "#conduite_honnête" aux migrants, sous peine de voir révoquer ou refuser leur titre de séjour. Déjà, un projet de loi annoncé en janvier proposait de conditionner l’obtention de la #citoyenneté suédoise à une “#bonne_conduite”, une durée de séjour plus longue (huit ans contre cinq actuellement) et à la réussite d’un test de connaissances de la société et des #valeurs suédoises ainsi qu’un examen de #langue.

    Dans cette même logique de durcissement des conditions d’accès des étrangers pour obtenir des #titres_de_séjours, le gouvernement défendait en décembre dernier un projet pour limiter la possibilité des demandeurs d’asile déboutés de déposer une nouvelle demande, sans avoir auparavant quitté le pays.

    Une autre proposition avait suscité un tollé dans le pays en mai 2024 : la coalition au pouvoir avait proposé une loi visant à obliger les travailleurs du secteur public à dénoncer aux autorités les personnes #sans-papiers avec lesquelles ils sont en contact. La mesure, jugée raciste et discriminatoire, s’était cependant heurtée à une très forte opposition au sein des services publics, qui avait appelé à la "désobéissance civile".

    Souhaitant privilégier l’immigration d’une “main-d’œuvre étrangère qualifiée et hautement qualifiée” comme le déclarait l’ancienne ministre des Migrations en février 2024, Stockholm souhaite également relever le plafond de #salaire_minimum requis pour les travailleurs non-européens dans l’obtention d’un #visa_de_travail. Ils devront désormais prouver qu’ils gagnent plus de 34 200 couronnes (3 000 euros) contre 27 360 couronnes (2 400 euros) actuellement.

    La Suède ferme ses portes aux immigrés

    Réputée accueillante pour les demandeurs d’asile depuis les années 1990, la Suède a permis à un grand nombre de personnes en provenance de régions en proie à des conflits, notamment d’ex-Yougoslavie, de Syrie, d’Afghanistan, de Somalie, d’Iran et d’Irak, de vivre sur son territoire. En 2015, le pays connaît un afflux de #réfugiés_syriens fuyant le régime d’Assad. Sur cette seule année, la Suède a accueilli plus 160 000 demandeurs d’asile, soit le taux d’accueil le plus élevé par habitant dans l’Union européenne.

    Mais ces arrivées massives marquent aussi un tournant. Le gouvernement social-démocrate de l’époque déclare alors qu’il n’est plus en mesure de poursuivre sa "politique de la porte ouverte". Depuis, les gouvernements successifs s’emploient à freiner les arrivées de migrants dans le pays.

    L’arrivée au pouvoir en 2022 d’un bloc qui regroupe modérés, conservateurs et obtient le soutien du parti d’extrême droite anti-immigration, les Démocrates de Suède, opère un virage radical dans la politique migratoire suédoise. "Il est temps de faire passer la Suède d’abord", déclarait à cette période Jimmie Akesson, le leader des Démocrates de Suède.

    Devenue l’une des nations européennes les plus strictes en la matière, la Suède peine à intégrer un grand nombre des nouveaux arrivants. En 2024, le nombre de migrants ayant obtenu l’asile en Suède a atteint le niveau le plus bas depuis 40 ans. L’an dernier, un peu plus de 6 000 permis de séjour pour l’asile ont été accordés dans le pays scandinave.

    "Aujourd’hui, trois personnes sur quatre qui demandent l’asile en Suède ne sont pas considérées comme ayant des motifs suffisants pour obtenir un #permis_de_séjour. Elles ne sont donc pas des réfugiées et doivent rentrer chez elles", a déclaré le ministre Johan Forssell.

    La Suède a ainsi été l’un des premiers pays à annoncer la suspension des demandes d’asile pour les Syriens après la chute de Bachar al-Assad en décembre dernier.

    https://www.infomigrants.net/fr/post/64546/la-suede-annonce-allouer-plus-de-9-millions-deuros-pour-accelerer-les-
    #migrations #réfugiés #renvois #expulsions #IOM #traite_d'êtres_humains #retours_volontaires #naturalisation #réfugiés_syriens

    ping @karine4 @reka

  • Les #parcs africains ou l’histoire d’un #colonialisme_vert

    Derrière le mythe d’une Afrique #sauvage et fascinante se cache une histoire méconnue : celle de la mise sous cloche de la #nature au mépris des populations, orchestrée par des experts occidentaux. L’historien #Guillaume_Blanc raconte.

    Vous avez longuement enquêté sur les politiques de #protection_de_la_nature mises en place en #Afrique depuis la fin du XIXe siècle. Comment, dans l’esprit des experts occidentaux de la conservation de la nature, a germé cette idée que le continent africain constituait le dernier éden sauvage de la planète, qu’il s’agissait de préserver à tout prix ?

    Guillaume Blanc1 Mon enquête historique s’appuie en effet sur plus de 130 000 pages de documents issus de 8 fonds d’archives répartis entre l’Europe et l’Afrique. Pour comprendre ce mythe de la nature sauvage, il faut se mettre à la place des #botanistes et des #forestiers qui partent tenter l’aventure dans les #colonies à la fin du XIXe siècle, et laissent derrière eux une Europe radicalement transformée par l’industrialisation et l’urbanisation. En arrivant en Afrique, ils sont persuadés d’y retrouver la nature qu’ils ont perdue chez eux.

    Cette vision est en outre soutenue par un ensemble d’œuvres relayées par la grande presse. C’est par exemple #Winston_Churchill qui, en 1907, publie Mon voyage en Afrique, dans lequel il décrit le continent africain comme un « vaste jardin naturel » malheureusement peuplé d’« êtres malhabiles ». Dans les années 1930, c’est ensuite #Ernest_Hemingway qui évoque, dans Les Neiges du Kilimandjaro, un continent où les #big_five – ces mammifères emblématiques de l’Afrique que sont le #lion, le #léopard, l’#éléphant, le #rhinocéros noir et le #buffle – régneraient en maîtres. Depuis, le #mythe de cette Afrique édénique a perduré à travers les reportages du #National_Geographic et de la BBC ou, plus récemment, avec la sortie du célèbre film d’animation #Le_Roi_Lion.

    Qui sont les principaux acteurs des politiques de protection de la nature en Afrique, depuis les premières réserves de faune sauvage jusqu’à la création des parcs nationaux ?
    G. B. En Afrique, la création des #réserves_de_chasse à la fin du XIXe siècle par les colonisateurs européens vise surtout à protéger le commerce des troupeaux d’éléphants, déjà largement décimés par la #chasse. À partir des années 1940, ces #réserves deviennent ensuite des espaces dédiés presque exclusivement à la contemplation de la #faune_sauvage – une évolution qui témoigne d’une prise de conscience de l’opinion publique, qui considère comme immoral le massacre de la grande #faune.

    Les principaux acteurs de cette transformation sont des écologues administrateurs, à l’image de #Julian_Huxley, le tout premier directeur de l’#Unesco, nommé en 1946. On peut également citer #Edgar_Worthington, qui fut directeur scientifique adjoint du #Nature_Conservancy (une orga­ni­sa­tion gouvernementale britannique), ou l’ornithologue #Edward_Max_Nicholson, l’un des fondateurs du #World_Wildlife_Fund, le fameux #WWF. À partir des années 1950, ces scientifiques issus de l’administration impériale britannique vont s’efforcer de mettre la #science au service du gouvernement, de la nature et des hommes.

    À l’époque coloniale, la nature africaine semble toutefois moins menacée qu’elle ne l’est aujourd’hui. N’y a-t-il pas comme une forme de contradiction de la part des experts de la conservation à vouloir présenter ce continent comme le dernier éden sauvage sur Terre et, dans le même temps, à alerter sur le risque d’extinction de certaines espèces ?
    G. B. Si on prend l’exemple des éléphants, ce sont tout de même 65 000 animaux qui sont abattus chaque année à la fin du XIXe siècle en Afrique de l’Est pour alimenter le commerce de l’#ivoire. À cette époque, les administrateurs coloniaux sont pourtant incapables de réaliser que le massacre auquel ils assistent relève de leur propre responsabilité. Car, tout autour des espaces de protection qu’ils mettent en place pour protéger la nature, la destruction des #ressources_naturelles se poursuit – ce sont les #plantations de #cacao en #Côte_d’Ivoire qui empiètent toujours plus sur la #forêt_tropicale, ou le développement à grande échelle de la culture du #café en #Tanzanie et au #Kenya.

    À mesure que ce #capitalisme_extractiviste s’intensifie, la protection de la faune et de la flore se renforce via la multiplication des #zones_protégées. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, ceux qui entendent préserver la nature en établissant des réserves de chasse, puis des parcs nationaux, sont aussi ceux qui la détruisent en dehors de ces espaces de protection.

    Une initiative baptisée « #Projet_spécial_africain » illustre bien cette vision de la nature africaine. En quoi consiste cette grande #mission_écologique, largement promue par les experts internationaux de la conservation ?
    G. B. Le Projet spécial africain est lancé à Varsovie en 1960 par l’#Union_internationale_pour_la_conservation_de_la_nature (#UICN), sous l’égide des Nations unies. En septembre 1961, une grande conférence internationale est organisée à Arusha, en Tanzanie, afin de promouvoir les programmes de conservation auprès des dirigeants africains arrivés au pouvoir après les indépendances. Elle réunit une centaine d’experts occidentaux ainsi qu’une trentaine de dirigeants africains.

    D’un commun accord, ces derniers déclarent vouloir poursuivre les efforts accomplis par les colons européens dans les parcs nationaux africains qui ont vu le jour depuis la fin des années 1920. Pour, je cite, « aider les gouvernements africains à s’aider eux-mêmes », des experts internationaux sont alors envoyés en Afrique. Le Projet spécial africain, qui se poursuivra jusqu’à la fin des années 1970, prend donc la forme d’une alliance entre les dirigeants africains et les experts internationaux.

    Dans le livre que vous avez publié il y a peu, La Nature des hommes, vous rappelez que les institutions internationales ont fortement incité les pays africains à exclure leurs populations des territoires de ce qui allait devenir les parcs nationaux…
    G. B. Parmi les institutions impliquées, il y a, d’un côté, les agences des Nations unies comme l’Unesco et la FAO, mais aussi des organisations non gouvernementales comme l’UICN, le WWF ou la Fauna & Flora International (FFI). Ces deux grandes catégories d’institutions ont tout d’abord servi de machine à reconvertir les administrateurs coloniaux en experts internationaux de la conservation. Ce sont elles qui vont ensuite imposer les mesures conservationnistes à l’intérieur des parcs.

    La FAO va, par exemple, conditionner son aide au Kenya, à l’Éthiopie ou à la Tanzanie pour l’achat de matériel agricole à l’acceptation des règles édictées par l’Unesco – à savoir que soient expulsées les populations qui vivent dans les parcs pour préserver les grands mammifères. C’est donc un véritable système international qui se met en place, dans lequel les agences des Nations unies vont avoir recours à des experts qu’elles vont mandater auprès de l’UICN, du WWF ou de la #FFI.

    Dans les années qui suivent la #décolonisation, les dirigeants africains participent eux aussi à cette #mythification d’un continent foisonnant de vie, car préservé des activités humaines. Quelle est leur part de responsabilité dans la construction de cet #imaginaire ?
    G. B. S’ils n’ont pas choisi ce cadre culturel imposé par les experts internationaux de la conservation, selon lequel l’Afrique serait le dernier refuge mondial de la faune sauvage, ils savent en revanche le mettre au service de leurs propres intérêts. Au #Congo, rebaptisé Zaïre en 1971 par le président Mobutu, ce dernier explique lors d’une conférence de l’UICN qui se tient à Kinshasa que son pays a créé bien plus de parcs que le colonisateur belge qui l’a précédé.

    En 1970, soit près de 10 ans après son indépendance, la Tanzanie a de son côté quadruplé son budget dédié aux parcs nationaux, sous l’impulsion de son Premier ministre #Julius_Nyerere, bien conscient que le parc national représente une véritable #opportunité_économique. Si Julius Nyerere n’envisage pas de « passer (s)es vacances à regarder des crocodiles barboter dans l’eau », comme il l’explique lui-même dans la presse tanzanienne, il assure que les Occidentaux sont prêts à dépenser des millions de dollars pour observer la faune exceptionnelle de son pays. Julius Nyerere entend alors faire de la nature la plus grande ressource économique de la Tanzanie.

    Certains responsables politiques africains mettent aussi à profit le statut de parc national pour contrôler une partie de leur population…
    G. B. Pour une nation comme l’Éthiopie d’#Hailé_Sélassié, la mise en parc de la nature donne la #légitimité et les moyens financiers pour aller planter le drapeau national dans des territoires qui échappent à son contrôle. Lorsque l’UICN et le WWF suggèrent à l’empereur d’Éthiopie de mettre en parc différentes régions de son pays, il choisit ainsi le #Simien, dans le Nord, une zone de maquis contestant le pouvoir central d’Addis-Abeba, l’#Awash, dans l’Est, qui regroupe des semi-nomades vivant avec leurs propres organisations politiques, et la #vallée_de_l’Omo, dans le Sud, où des populations circulent librement entre l’Éthiopie et le Kenya sans reconnaître les frontières nationales.

    En Afrique, la mise sous protection de la nature sauvage se traduit souvent par l’#expulsion des peuples qui vivent dans les zones visées. Quelles sont les conséquences pour ces hommes et ces femmes ?
    G. B. Ce #déplacement_forcé s’apparente à un véritable tremblement de terre, pour reprendre l’expression du sociologue américain Michael Cernes, qui a suivi les projets de #déplacement_de_populations menés par les Nations unies. Pour les personnes concernées, c’est la double peine, puisqu’en étant expulsées, elles sont directement impactées par la création des parcs nationaux, sans en tirer ensuite le moindre bénéfice. Une fois réinstallées, elles perdent en effet leurs réseaux d’entraide pour l’alimentation et les échanges socio-économiques.

    Sur le plan environnemental, c’est aussi une catastrophe pour le territoire d’accueil de ces expulsés. Car, là où la terre était en mesure de supporter une certaine densité de bétail et un certain niveau d’extraction des ressources naturelles, la #surpopulation et la #surexploitation de l’#environnement dont parlent les experts de la conservation deviennent réalité. Dans une étude publiée en 20012, deux chercheurs américain et mozambicain ont tenté d’évaluer le nombre de ces expulsés pour l’ensemble des parcs nationaux d’Afrique. En tenant compte des lacunes statistiques des archives historiques à ce sujet, les chercheurs ont estimé qu’entre 1 et 14 millions de personnes avaient été contraintes de quitter ces espaces de conservation au cours du XXe siècle.

    Depuis la fin des années 1990, les politiques globales de la #conservation_de_la_nature s’efforcent d’associer les populations qui vivent dans ou à côté des #aires_protégées. Comment se matérialise cette nouvelle philosophie de la conservation pour les populations ?
    G. B. Cette nouvelle doctrine se traduit de différentes manières. Si l’on prend l’exemple de l’#Ouganda, la population va désormais pouvoir bénéficier des revenus du #tourisme lié aux parcs nationaux. Mais ceux qui tirent réellement profit de cette ouverture des politiques globales de conservation sont souvent des citadins qui acceptent de devenir entrepreneurs ou guides touristiques. Les habitants des parcs n’ont pour leur part aucun droit de regard sur la gestion de ces espaces protégés et continuent de s’y opposer, parfois avec virulence.

    En associant les populations qui vivent dans ou à proximité des parcs à la gestion de la grande faune qu’ils abritent, la conservation communautaire les incite à attribuer une valeur monétaire à ces animaux. C’est ce qui s’est produit en #Namibie. Plus un mammifère est prisé des touristes, comme l’éléphant ou le lion, plus sa valeur pécuniaire augmente et, avec elle, le niveau de protection que lui accorde la population. Mais quid d’une pandémie comme le Covid-19, provoquant l’arrêt de toute activité touristique pendant deux ans ? Eh bien, la faune n’est plus protégée, puisqu’elle n’a plus aucune valeur. Parce qu’il nie la singularité des sociétés auxquelles il prétend vouloir s’adapter, le modèle de la #conservation_communautaire, qui prétend associer les #populations_locales, se révèle donc souvent inefficace.

    Des mesures destinées à exclure les humains des espaces naturels protégés continuent-elles d’être prises par certains gouvernements africains ?
    G. B. De telles décisions restent malheureusement d’actualité. Les travaux de l’association Survival International l’ont très bien documenté au #Cameroun, en #République_démocratique_du_Congo ou en Tanzanie. En Éthiopie, dans le #parc_du_Simien, où je me suis rendu à plusieurs reprises, les dernières #expulsions datent de 2016. Cette année-là, plus de 2 500 villageois ont été expulsés de force à 35 km du parc. Dans les années 2010, le géographe américain Roderick Neumann a pour sa part recensé jusqu’à 800 #meurtres liés à la politique de « #shoot_on_sight (tir à vue) » appliquée dans plusieurs parcs nationaux d’Afrique de l’Est. Selon cette doctrine, toute personne qui se trouve à l’intérieur du parc est soupçonnée de #braconnage et peut donc être abattue par les éco-gardes. Dans des pays où le braconnage n’est pourtant pas passible de peine de mort, de simples chasseurs de petit gibier sont ainsi exécutés sans sommation.

    En Europe, les règles de fonctionnement des parcs nationaux diffèrent de celles qui s’appliquent aux espaces de protection africains. Si on prend l’exemple du parc national des Cévennes, l’agriculture traditionnelle et le pastoralisme n’y sont pas prohibés, mais valorisés en tant qu’éléments de la culture locale. Comment expliquer ce « deux poids, deux mesures » dans la façon d’appréhender les espaces de protection de la nature en Europe et en Afrique ?
    G. B. Le parc national des Cévennes, créé en 1970, abrite plus de 70 % du site des Causses et Cévennes, inscrit sur la liste du Patrimoine mondial depuis 2011. Or la valeur universelle exceptionnelle qui conditionne un tel classement est, selon l’Unesco, « l’agropastoralisme, une tradition qui a façonné le paysage cévenol ». C’est d’ailleurs à l’appui de cet argumentaire que l’État français alloue des subventions au parc pour que la transhumance des bergers s’effectue à pied et non pas en camions, ou bien encore qu’il finance la rénovation des toitures et des murs de bergeries à partir de matériaux dits « traditionnels ».

    En revanche, dans le parc éthiopien du Simien, la valeur universelle exceptionnelle qui a justifié le classement de ce territoire par l’Unesco est « ses #paysages spectaculaires ». Mais si les #montagnes du Simien ont été classées « en péril3 » et les populations qui y vivaient ont été expulsées, c’est, selon les archives de cette même organisation internationale, parce que « l’#agropastoralisme menace la valeur du bien ».

    À travers ces deux exemples, on comprend que l’appréciation des rapports homme-nature n’est pas univoque en matière de conservation : il y a une lecture selon laquelle, en Europe, l’homme façonne la nature, et une lecture selon laquelle, en Afrique, il la dégrade. En vertu de ce dualisme, les activités agropastorales relèvent ainsi d’une #tradition à protéger en Europe, et d’une pratique destructrice à éliminer en Afrique.

    https://lejournal.cnrs.fr/articles/parcs-Afrique-colonialisme-histoire-nature-faune
    #colonialisme #animaux #ingénierie_démographique

    • La nature des hommes. Une mission écologique pour « sauver » l’Afrique

      Pendant la colonisation, pour sauver en Afrique la nature déjà disparue en Europe, les colons créent des parcs en expulsant brutalement ceux qui cultivent la terre. Et au lendemain des indépendances, avec l’Unesco ou le WWF, les dirigeants africains « protègent » la même nature, une nature que le monde entier veut vierge, sauvage, sans hommes.
      Les suites de cette histoire sont connues : des millions de paysans africains expulsés et violentés, aujourd’hui encore. Mais comment a-t-elle pu advenir ? Qui a bien pu organiser cette continuité entre le temps des colonies et le temps des indépendances ? Guillaume Blanc répond à ces questions en plongeant le lecteur au cœur d’une étrange mission écologique mondiale, lancée en 1961 : le « Projet spécial africain ».
      L’auteur raconte l’histoire de ce Projet, mais, plutôt que de suivre un seul fil narratif, il redonne vie à quatre mondes, que l’on découvre l’un après l’autre : le monde des experts-gentlemen qui pensent l’Afrique comme le dernier refuge naturel du monde ; celui des colons d’Afrique de l’Est qui se reconvertissent en experts internationaux ; celui des dirigeants africains qui entendent contrôler leurs peuples tout en satisfaisant les exigences de leurs partenaires occidentaux ; celui, enfin, de paysans auxquels il est demandé de s’adapter ou de disparaître. Ces hommes ne parlent pas de la même nature, mais, pas à pas, leurs mondes se rapprochent, et ils se rencontrent, pour de bon. Ici naît la violence. Car c’est la nature des hommes que d’échanger, pour le meilleur et pour le pire.

      https://www.editionsladecouverte.fr/la_nature_des_hommes-9782348081750
      #livre

  • #Plan_Madagascar

    Le plan Madagascar (« #Madagaskar_Projekt [1] » ou « #Madagaskarplan ») était un projet du #Troisième_Reich visant à déporter quatre millions de #Juifs d’#Allemagne[2], de ses pays alliés et de ses territoires conquis, à Madagascar, alors #colonie_française. Ce plan ne fut jamais appliqué.

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Plan_Madagascar
    #expulsion #déplacement_forcé #expulsions #Marius_Moutet #histoire #nazisme #Commission_Lepecki #indésirables #Adolf_Eichmann #Theodo_Dannecker #déportation

  • Asile et migration - Le #Rwanda en discussions « initiales » avec les États-Unis sur un #accord_migratoire

    Kigali et Washington ont initié une discussion pour accueillir des migrants en provenance des États-Unis, a déclaré le ministre rwandais des Affaires étrangères aux médias d’État. L’administration du président Donald Trump a lancé une vaste campagne d’#expulsions, négociant des arrangements très controversés pour envoyer des migrants vers des pays tiers.

    Le ministre des Affaires étrangères #Olivier_Nduhungirehe a confirmé des informations antérieures selon lesquelles le Rwanda figurait parmi les pays en discussion avec Washington concernant un accord sur les migrants, suite à une question posée à la télévision d’État dimanche. « Ces informations sont vraies, nous sommes engagés dans des discussions avec le gouvernement des États-Unis d’Amérique », a-t-il déclaré.

    « Je dirais que les discussions en sont à leurs stades initiaux, mais nous continuons à parler de ce problème des migrants », a-t-il ajouté, sans donner plus de détails. Contacté par l’AFP, il a déclaré : « Vous serez informés lorsque les discussions seront finalisées ».

    L’accord de Washington avec El Salvador a créé un tollé, notamment après qu’un responsable américain a reconnu que les autorités avaient expulsé par erreur un Salvadorien, mais que les États-Unis ne pouvaient pas le faire revenir.

    Le Rwanda, petit pays d’environ 13 millions d’habitants, a été critiquée par des ONG pour son bilan en matière de droits humains et une liberté d’expression de plus en plus restreinte.

    Ce pays de la région des Grands Lacs avait précédemment conclu un accord similaire de plusieurs millions de dollars avec la Grande-Bretagne pour accueillir des migrants illégaux expulsés. Cependant, l’accord - controversé - a été immédiatement annulé après l’élection d’un nouveau gouvernement britannique l’année dernière. La Cour suprême britannique avait statué que l’envoi de migrants au Rwanda dans le cadre de cet accord serait illégal car il « les exposerait à un risque réel de mauvais traitements ».

    https://www.lalibre.be/dernieres-depeches/2025/05/05/asile-et-migration-le-rwanda-en-discussions-initiales-avec-les-etats-unis-su
    #trumpisme #USA #Etats-Unis #migrations #réfugiés #externalisation

    –-

    ajouté à la métaliste sur la mise en place de l’#externalisation des #procédures_d'asile au #Rwanda par l’#Angleterre (2022) :
    https://seenthis.net/messages/966443

  • États-Unis : l’administration Trump propose de donner 1000 dollars aux sans-papiers pour « s’auto-expulser »

    Aux États-Unis, l’administration Trump se dote d’un nouvel outil dans sa politique de lutte contre l’immigration clandestine. Le gouvernement fédéral propose aux sans-papiers de « s’auto-expulser », moyennant finances.

    Mille dollars et un billet d’avion gratuit pour partir : c’est ce que propose l’administration Trump aux migrants en situation irrégulière. Pour l’instant, une personne est partie au Honduras via ce nouveau programme. C’est la carotte avant le bâton, avant d’être la cible de la politique d’expulsions massives, prévient l’administration.

    Une politique qui, pour l’instant, n’atteint pas les objectifs fixés par Donald Trump pendant sa campagne : faire partir des millions de personnes. Depuis le mois de janvier, et selon les propres chiffres de l’administration, ce sont 140 000 personnes qui ont été expulsées.

    Problème logistique

    La présidence Trump se heurte d’abord à la logistique. Le temps de mettre en place les procédures légales que le président aimerait éviter, il faut détenir quelque part les migrants arrêtés dans les rafles de la police de l’immigration, affréter des vols et négocier avec des pays qui ne sont parfois pas d’accord pour accueillir leurs citoyens. Tout cela coûte de l’argent.

    L’administration se heurte aussi aux juges qui contestent les bases légales de cette politique. Pour persuader les migrants de partir, l’exécutif tente aussi de leur rendre la vie difficile. Plusieurs milliers de ceux dont le statut légal provisoire a été révoqué ont été exclus de la Sécurité sociale et du système bancaire.

    https://www.rfi.fr/fr/am%C3%A9riques/20250506-%C3%A9tats-unis-l-administration-trump-propose-de-donner-1000-dollars-a
    #Etats-Unis #USA #trumpisme #migrations #réfugiés #expulsions #renvois #auto-expulsion

    ping @karine4

    • on a connu ça aussi…

      Histoire de l’immigration en France — Wikipédia
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_de_l%27immigration_en_France

      Giscard d’Estaing essaie de favoriser le retour vers le pays d’origine en offrant une prime au retour (en 1978, le « million Stoléru », soit 10 000 francs, environ 5 800 euros de 2018).

      « Le million des immigrés » – Le Monde
      30/11/1981
      https://www.lemonde.fr/archives/article/1981/11/30/le-million-des-immigres_2728281_1819218.html

      L’aide au retour a vécu. Le fameux « million des immigrés » - un pécule relativement modeste de 10 000 francs destiné à inciter les travailleurs étrangers et leurs familles à regagner leur pays - vient d’être supprimé.
      Ainsi disparaît le dispositif instauré en 1977 par M. Lionel Stoléru et maintenu jusqu’à la fin du septennat de M. Giscard d’Estaing, bien que le Conseil d’État, statuant au contentieux, en ait dénoncé les aspects illégaux.

      Le nouveau texte stipule que les perspectives de retour au pays devront s’intégrer désormais dans le cadre d’accords négociés avec les nations d’origine, visant à faciliter la réinsertion des migrants dans l’économie de ces nations.
      L’aide au retour, qui a coûté plus de 500 millions de francs aux finances publiques - soit presque autant que la formation professionnelle qui aurait pu être dispensée à un nombre égal de travailleurs français ou étrangers, - n’avait guère suscité l’enthousiasme des intéressés. En quatre ans, moins de cent mille personnes, familles comprises, sur une population étrangère de plus de quatre millions de personnes, avaient accepté de restituer leurs titres de séjour pour quitter définitivement le territoire français. En outre, contrairement à ce qu’espérait M. Stoléru, ce ne sont pas les Maghrébins qui ont le plus sollicité cette prime : il y a eu 40 % d’Espagnols, 26,23 % de Portugais et seulement 3,7 % d’Algériens.
      Venant après la procédure de régularisation des clandestins, la suppression de l’aide au retour est dans la logique des choses. Les syndicats et les organisations de défense des immigrés avaient toujours dénoncé cette aumône de 10 000 francs, octroyée parfois en échange d’une vie entière de travail, et qui faisait perdre aux immigrés une bonne part de leurs droits sociaux.
      La politique d’immigration de la nouvelle majorité n’est pas, pour autant, différente quant au fond puisque les frontières restent fermées à toute immigration massive. Mais la disparition de l’aide au retour met un terme à l’une des grandes hypocrisies d’une stratégie d’ensemble où l’injustice l’emporta souvent sur les bonnes intentions. Le « million des immigrés » n’était qu’un miroir aux alouettes, un passeport pour l’exclusion.

    • Vertical Production - Le Million Stoléru
      https://verticalproduction.fr/le-million-stoleru
      (court métrage en développement, dit le site)
      https://verticalproduction.fr/le-million-stoleru

      Synopsis : 1978, Juan, immigré espagnol, est éboueur dans une bourgade de province. Petite célébrité locale, il a été invité à petit- déjeuner à l’Élysée avec Giscard quatre années auparavant. Mais quand le Président instaure sa première mesure anti-immigration, Juan se sent trahi.

  • Logement : un nombre inédit de ménages ont été expulsés par la force en 2024
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2025/05/05/logement-un-nombre-inedit-de-menages-ont-ete-expulses-par-la-force-en-2024_6


    La ministre du logement, Valérie Létard, à Paris, le 26 mars 2025. LUDOVIC MARIN/AFP

    Le ministère du logement a rendu public, lundi, le nombre d’expulsions locatives forcées : 24 556, en progression de 29 % par rapport au record de 2023.

    Les forces de l’ordre ont accordé leur concours pour expulser 24 556 ménages de l’habitation qu’ils louaient, en 2024, a annoncé le ministère du logement, lundi 5 mai. Il s’agit d’un nombre inédit, en progression de 29 % par rapport au record établi en 2023 qui s’élevait à 19 023 #expulsions forcées, et même de 51,5 % par rapport à l’année 2019.

    « Cela signifie qu’environ 50 000 personnes ont été expulsées par la force. Et l’on sait que deux à trois fois plus de personnes partent avant l’intervention des forces de l’ordre, qui est très traumatique », réagit Christophe Robert, délégué général de la Fondation pour le #logement des défavorisés (ex-Fondation Abbé-Pierre).
    C’est huit fois plus qu’en 1983, et trois fois plus qu’en 2004 et qu’en 2020, année de la crise sanitaire due à la pandémie de Covid-19, où le gouvernement avait prolongé la trêve hivernale, prévue initialement du 1er novembre au 31 mars, jusqu’au 10 juillet.

    « Explosion des expulsions »

    Comment expliquer une telle hausse ? Le ministère rappelle, dans son communiqué, que « la crise sanitaire, la flambée des prix de l’énergie et l’inflation ont fragilisé de nombreux foyers ». Selon Christophe Robert, « ces chiffres très préoccupants montrent qu’on n’est plus dans un rattrapage des expulsions qui n’ont pas eu lieu durant la crise sanitaire ». Il pointe deux raisons supplémentaires à cette « explosion des expulsions » : la hausse du prix du logement, devenu le premier poste de dépense des ménages, et les effets de la loi Kasbarian-Bergé de juillet 2023, qui a notamment réduit les possibilités d’obtenir en justice des délais de paiement pour les #locataires en situation d’impayés.

    La ministre du logement, Valérie Létard, a réuni lundi l’observatoire national des impayés de loyer et de charges locatives, créé en 2021 et dont la dernière réunion datait de juillet 2023. Elle affirme dans un communiqué avoir chargé la délégation interministérielle à l’hébergement et à l’accès au logement de créer des indicateurs réguliers sur la situation socio-économique des ménages, et « d’élaborer un plan d’actions pour prévenir et traiter les impayés, en lien avec les acteurs impliqués et les financements existants ».

    Pour Christophe Robert, « il est pertinent d’agir plus en amont, mais il faut se donner des moyens humains supplémentaires afin d’aller vers les ménages dès que les impayés débutent, par exemple en échelonnant la dette, car cela fonctionne ». Il appelle aussi à « augmenter le fonds qui permet aux préfets d’indemniser les propriétaires quand ils refusent d’octroyer le concours de la force publique », le temps de trouver une solution. Ces indemnisations ont représenté 43,3 millions d’euros en 2023, selon un rapport de la Cour des comptes, tandis qu’elles dépassaient 50 millions d’euros par an en moyenne dans les années 2001 à 2010.

  • Il ricatto europeo targato #Frontex sui rimpatri “volontari” dei migranti

    In sei anni il numero di persone straniere a cui l’Agenzia ha dato supporto per “ritornare” è aumentato del 2.181%. Con un #budget superiore al miliardo di euro, le “divise blu” sono le vere protagoniste della politica europea sulle frontiere.

    “Giro per strada e mi vergogno. Tutti sanno che non ce l’ho fatta e che non sono riuscito a restituire neanche i soldi necessari per pagare il mio viaggio per l’Europa”. Nuha sospira mentre descrive una quotidianità difficile a Sukuta, città del Gambia che dista una ventina di chilometri dalla capitale Banjul. “Non ho un lavoro stabile e anche se sono passati tanti anni spesso ripenso al giorno in cui sono stato rimpatriato -racconta-. Non avevo commesso nessun reato: solo una volta non ho pagato il biglietto dell’autobus ma sono tornato nel mio Paese con le manette ai polsi”.

    Era il novembre 2019 e dopo cinque anni vissuti tra Italia e Germania, Nuha è stato rimpatriato su un volo gestito da Frontex. Come lui, negli ultimi dieci anni, altri 1.158 cittadini gambiani sono tornati nel loro Paese con l’assistenza dell’Agenzia europea della guardia di frontiera e costiera, che nel 2025 ha superato per la prima volta dalla sua istituzione il miliardo di euro di budget.

    “Soffrono molto”, sottolinea Bakary Camara, direttore sanitario dell’ospedale psichiatrico Tanka Tanka che si trova proprio a Sukuta, nella città in cui vive Nuha. “Spesso vengono ricoverati qui per problemi di salute mentale e dipendenza da sostanze stupefacenti sviluppate in Europa. Non è facile ricominciare da capo”.

    Guardare dal Gambia l’ossessione europea per i rimpatri dei cittadini irregolari è particolarmente significativo. Da quando nel 2017 è finita la dittatura dell’ex presidente Yahya Jammeh, molti giovani hanno deciso di lasciare uno dei più piccoli Paesi del continente africano che conta 2,5 milioni di abitanti in poco più di 11mila chilometri quadrati.

    L’aumento dell’emigrazione ha avuto un effetto decisivo sull’economia di uno Stato che nel 2022 era al 174esimo posto su 191, secondo l’indice di sviluppo umano delle Nazioni Unite. I 513 milioni di dollari inviati nel 2023 dagli emigrati ai propri familiari dall’estero (le cosiddette rimesse) hanno coperto il 21,9% del Prodotto interno lordo del Paese. Una fetta fondamentale dell’economia.

    Anche per questo il presidente Adama Barrow è stato duramente contestato quando nel 2018 ha siglato un accordo con l’Unione europea in materia di rimpatri. “Quando una persona è deportata non si perdono solo i soldi che questa inviava alla famiglia -spiega Yahya Sonko, attivista gambiano che dal 2015 vive in Germania- ma anche lo sviluppo di realtà imprenditoriali in loco. Dall’Europa io garantisco lavoro a 15 persone nella mia città di origine”.

    Le proteste hanno costretto Barrow a un passo indietro e all’inizio di un braccio di ferro con le istituzioni europee che più volte, l’ultima a luglio 2024, hanno minacciato una stretta sul rilascio dei visti come punizione per la mancata cooperazione sui rimpatri. “Un ricatto inaccettabile e uno spreco di soldi per gli europei -osserva Sonko-. Rimandare indietro una persona costa tantissimo e non è detto che questa, una volta rientrata, non riparta. Una politica dannosa e inutile”. Una strategia che numericamente ha fallito.

    Prendiamo come esempio il terzo trimestre del 2024: in Europa su un totale di 112.055 persone che hanno ricevuto un cosiddetto “ordine di espulsione”, quelle poi effettivamente rimpatriate sono state 28.630. Uno ogni cinque. “Una percentuale troppo bassa”, ha sottolineato la presidente della Commissione europea Ursula von der Leyen nel presentare, a inizio marzo, il nuovo sistema comune di rimpatrio europeo che prevede procedure più snelle e che ha un protagonista indiscusso: Frontex.

    “Ricordo bene gli agenti che ci hanno accompagnato sull’aereo”, riprende Nuha. Sono quelli di Frontex, l’Agenzia guidata oggi dall’olandese Hans Leijtens che quest’anno celebra vent’anni di attività e si è vista destinare dalla Commissione europea la stratosferica cifra di 1,1 miliardi di euro, un budget che non ha eguali in istituzioni simili. Ad esempio, supera di ben 42 volte quello dell’Agenzia europea sulla cybersicurezza e dieci volte quello dell’Agenzia europea per l’ambiente.

    Di questa cifra monstre solo 2,5 milioni di euro vengono destinati alle attività relative ai diritti umani mentre ben 133 milioni ai rimpatri, con un aumento del 42% rispetto al 2024. “Nel nuovo Regolamento proposto dalla Commissione -spiega Silvia Carta, advocacy officer della Piattaforma per la cooperazione internazionale sui migranti senza documenti (Picum)- emerge chiaramente la centralità dell’Agenzia e si prevede un ulteriore aumento delle disponibilità di spesa per i rimpatri”. L’attività di Frontex in questo settore non è una novità.

    Fin dalla sua nascita, infatti, ha collaborato con gli Stati membri supportandoli con la copertura dei costi degli aerei e delle attività pre-partenza ma è con il nuovo regolamento del 2019 che si è ritagliata un ruolo sempre più importante. Grazie a maggiori possibilità di operare anche in Paesi terzi dell’Ue, attraverso agenti dislocati sul territorio, è diventata protagonista della delicata attività di cooperazione con le autorità locali.

    I problemi principali dei bassi numeri di rimpatri dall’Europa, infatti, oltre ai costi stratosferici (almeno quattromila euro a persona, solo per il noleggio dell’aereo, per l’espulsione di un cittadino dall’Italia alla “vicinissima” Tunisia) sono proprio gli accordi con gli Stati di origine: spesso, come si è visto nel caso del Gambia, questi sono restii ad accettarli.

    Così, per ovviare a questo problema, l’Agenzia con sede a Varsavia e le istituzioni europee puntano sempre di più sui cosiddetti rimpatri volontari che hanno almeno due vantaggi: non richiedono il coinvolgimento dei Paesi di origine perché la persona collabora e il viaggio costa meno perché avviene su un volo di linea. E infatti, oggi, più della metà delle persone che lasciano l’Europa lo fanno “volontariamente” e Frontex è sempre più protagonista.

    Dal 2019 l’Agenzia può aiutare i Paesi Ue anche sui rimpatri volontari assistiti e i dati dimostrano che la sua attività da quell’anno è esplosa. Si passa dalla collaborazione con nove Stati membri per 155 persone rimpatriate alle 35.637 (+2.181%) del 2024 da 26 Stati Ue diversi. Inoltre cresce tantissimo anche il numero dei Paesi di destinazione coinvolti nell’attività delle “divise blu” che oggi sono 117 contro i 41 di sei anni fa. In totale quindi Frontex supporta i rimpatri nel 74% degli Stati del mondo extra-Ue: se si guarda al continente africano mancano all’appello solo eSwatini e Malawi.

    “La strategia di Bruxelles su questa tipologia di rimpatri è ambigua. Il nuovo Regolamento prevede una stretta sui rientri volontari ma lascia la possibilità alle autorità nazionali di implementare forme di premialità per persone che ‘cooperano’ con la propria deportazione, accettando di partecipare a programmi di rimpatrio assistito -riprende Carta di Picum-. Una forma di ricatto che deriva dalla riduzione degli anni del divieto di reingresso sul territorio europeo e dal supporto economico”.

    Per Frontex questi aiuti avvengono nell’ambito del “Reintegration program” che garantisce un “supporto a breve termine” (615 euro per i rimpatri volontari, 205 per quelli forzati) e uno a “lungo termine” che prevede forme indirette di aiuto per un anno (dalla copertura dell’assistenza sanitaria alla possibilità di supporto nell’aprire un’attività) per un importo di duemila o mille euro, a seconda di rientro volontario o forzato per il richiedente principale, più mille per ogni familiare.

    Questa dote è gestita da sei Ong che sono state selezionate tramite bando pubblico per operare in 38 diversi Paesi del mondo: Caritas international Belgium, Women empowerment, literacy and development organization (Weldo), Irara, European technology and training centre (Ettc), Life makers foundation Egypt, Micado migration. Se nel 2022 i cittadini rimpatriati supportati all’interno di questo progetto erano 867, nel 2024 sono cresciuti del 1.362% (12.676): le principali nazionalità delle persone sono Turchia (2.750), Iraq (2.469), Georgia (1.472), Gambia (1.162), Nigeria (816), Pakistan (794) e Bangladesh (620).

    “Spesso queste forme di aiuto non sono efficaci per chi ritorna nel proprio Paese perché è molto problematico l’utilizzo dei fondi -chiarisce Rossella Marino, professoressa all’Università di Gent in Belgio che ha svolto un dottorato proprio sul tema dei progetti di reintegrazione in Gambia-. Sono estremamente utili però alle istituzioni europee perché descrivono attraverso una narrazione positiva e accettabile, ovvero aiutare le persone che rientrano, quello che è un approccio neocoloniale e che mira in definitiva al controllo della mobilità”. Marino sottolinea, infatti, come la “macchina” dei rimpatri coinvolga tantissimi attori sul campo. “Tutte attività che consolidano la presenza delle istituzioni europee su quel territorio ma soprattutto che aiutano a evitare la ripartenza di chi è rientrato. Questo processo avviene anche attraverso la digitalizzazione di tutte le informazioni”.

    Proprio con questo scopo è stata sviluppata la piattaforma digitale Reintegration assistance tool (Riat), finanziata dalla Commissione europea e implementata dal Centro internazionale per lo sviluppo delle politiche migratorie (Impcd), attraverso cui avviene un monitoraggio costante dei casi che accedono al programma di Frontex e viene migliorata la cooperazione degli Stati.

    C’è poi un enorme tema di responsabilità rispetto al ruolo di Frontex nei rimpatri. Tutto ruota attorno alla questione se le divise blu siano o meno responsabili di quello che avviene prima del rimpatrio. Che cosa succede ad esempio se il decreto di espulsione alla base del rimpatrio della persona è illegittimo? Chi ne risponde? Oppure se, nel caso della partenza volontaria, la persona non si trovava in una condizione adeguata per decidere liberamente? Questo aspetto è decisivo. “Frontex si fa forte del fatto che la responsabilità di tutto ciò che succede prima del rimpatrio ricade unicamente sullo Stato membro. Ma non è così -spiega Laura Salzano, docente di diritto dell’Ue dell’Università Ramon Llull di Barcellona che da anni si occupa di queste tematiche-. L’Agenzia deve valutare caso per caso se quella espulsione sia legittima o meno: glielo impone il suo stesso Regolamento all’articolo 80. O si cambiano le regole di ingaggio, oppure è così”.

    Tutto questo riguarda da vicino anche l’Italia. Il nostro Paese è il fanalino di coda in Europa, insieme alla Romania, per il numero di rimpatri volontari. In dieci anni (2015-2024), secondo i dati forniti dal ministero dell’Interno ad Altreconomia, sono state 4.059 le persone rimpatriate con questo programma per un totale di 35,5 milioni di euro investiti dal Viminale. Nel 2024 tutti i 290 casi di rimpatrio assistito, che riguardavano per il 42% persone in posizione di irregolarità, sono stati gestiti dall’Organizzazione internazionale per le migrazioni (Oim).

    Negli ultimi mesi, però, nei Centri di permanenza per il rimpatrio (Cpr) italiani crescono le testimonianze di chi racconta una forte pressione da parte degli operatori per accedere a quelle che vengono definite “partenze volontarie”. Un funzionario di Oim che preferisce mantenere l’anonimato ci conferma che l’organizzazione per cui lavora non attiva rimpatri volontari dal Cpr.

    A intervenire è Frontex con il suo “Reintegration program”, che ora sembra una priorità anche per l’Italia: tutto è gestito dalla questura che segue caso per caso segnalando a Varsavia coloro che accettano di lasciare subito il Paese. La longa manus dell’Agenzia è arrivata così anche nei centri di detenzione italiani. E chi lo sa, forse presto sbarcherà anche in Albania.

    “A sei anni di distanza -conclude Nuha- una delle cose che mi fa più male è non aver potuto abbracciare mia moglie e mia figlia prima di partire: mi hanno fatto uscire dal retro della stazione di polizia, lei ha provato a seguire la macchina ma l’hanno seminata. Piangeva, urlava e con lei anche la bambina. Questa è l’ultima immagine che ho dell’Europa”.

    https://altreconomia.it/il-ricatto-europeo-targato-frontex-sui-rimpatri-volontari-dei-migranti
    #retours_volontaires #renvois #expulsions #migrations #réfugiés #sans-papiers #Europe #EU #UE #politiques_migratoires #chiffres #statistiques #santé_mentale #toxicodépendance #Gambie #réfugiés_gambiens #visas #chantage #coût #coûts #réintégration #Reintegration_program #Caritas_international_Belgium #Women_empowerment_literacy_and_development_organization (#Weldo) #Irara #European_technology_and_training_centre (#Ettc) #Life_makers_foundation_Egypt #Micado_migration #Reintegration_assistance_tool (#Riat) #International_Centre_for_Migration_Policy_Development (#ICMPD)

  • [ZAD NDDL] Silence, expulsion en cours
    https://nantes.indymedia.org/posts/144708/zad-nddl-silence-expulsion-en-cours

    23 avril 2025 Depuis le matin du mardi 22 avril une opération d’expulsions est en cours sur l’ancienne #Zad de Notre Dame des Landes1. Elle concerne la Grée, un lieu d’habitation et d’activités situé à l’Est de la zone. Il s’agit du dernier lieu d’accueil inconditionnel de l’ex zone à…

    #Expulsions #ZAD_NDDL #Local

  • "Il y a une vraie crainte de se faire contrôler" : En #Mauritanie, les vagues d’arrestations de migrants sèment la peur

    Depuis presque deux mois, les #arrestations de personnes en situation irrégulière sont quasi-quotidiennes en Mauritanie. Après un passage en #détention, elles sont ensuite renvoyées aux frontières avec le Sénégal ou le Mali. Un climat qui sème la #peur dans le pays où sont présents quelque 200 000 migrants.

    « Surtout pour les migrants Subsahariens, la situation peut être qualifiée de critique », estime Abdoulaye Diallo, président de l’association Ensemble pour un avenir meilleur, contacté par InfoMigrants. Depuis fin-février, la Mauritanie mène une campagne d’arrestations et d’#expulsions de migrants en situation irrégulière. Selon l’OIM en 2024, ils sont environ 200 000 migrants en Mauritanie. « C’est tous les jours qu’il y a des #refoulements. La police arrête même des gens dans leurs maisons, des hommes lorsqu’ils vont au travail... Les refoulements ne touchent plus que les migrants en transit mais tout le monde », raconte l’associatif.

    De nombreux migrants arrêtés sont envoyés notamment à #Rosso, au #Sénégal, à la frontière mauritanienne. C’est le cas de Diallo, arrêté par la police à Nouakchott, la capitale. « Ils te disent ’tu es un étranger non ?’, tu dis oui, on te prend. Pendant deux jours, on est enfermés dans un centre où si tu n’as pas l’argent pour acheter à manger, tu vas mourir dans la salle », raconte-t-il à RFI.

    Même scène pour Camara, vêtue d’un grand voile mauritanien, qui a été expulsée à Rosso malgré sa grossesse et sa fille de deux ans. « (Un policier) m’a attrapé à la maison, j’étais couchée donc, il (est venu), il (a cogné). Moi, j’ai fait une semaine en prison. Il n’y avait pas à manger », confie la jeune femme à RFI.

    « Les gens se cachent »

    Si les précédentes vagues d’interpellations touchaient principalement les migrants interceptés en partance vers l’Europe, cette fois-ci, tous les profils semblent concernés. Adamou*, un étudiant d’une trentaine d’années craignant de se faire refouler à son tour malgré sa carte d’étudiant, a décidé de faire un aller-retour au Sénégal pour assurer son avenir en Mauritanie. « Comme ça si on me contrôle, je peux dire que j’ai un visa pour 3 mois », explique-t-il à InfoMigrants. Car lorsqu’un ressortissant d’un pays de la Cédéao rentre en Mauritanie, il dispose d’un visa valable 90 jours.

    Selon lui, nombre de ses compatriotes en Mauritanie ont été arrêtés puis refoulés. « Certains avec qui je suis en contact sont à Rosso mais le Sénégal ne veut pas d’eux, d’autres ont été renvoyés vers le Mali. Il y en a un aujourd’hui qui est à Bamako », indique-t-il. Et d’ajouter : « Aujourd’hui, il y a une vraie crainte de se faire contrôler et arrêter. Chaque jour ça arrive ».

    Et cette peur se ressent dans les rues, selon Abdoulaye Diallo. « Avant, il y avait beaucoup de taxis, conducteurs de tuks-tuks, tous ces petits jobs occupés par des migrants… Mais maintenant, on voit vraiment l’absence des migrants dans la ville. Les gens se cachent », raconte-t-il.

    « Ici, les migrants vivent du #travail_informel parfois depuis plusieurs années »

    Une situation qui risque de plonger nombre de personnes en situation irrégulière dans la #précarité car l’augmentation des arrestations et des contrôles « crée un #climat_répressif », analyse une humanitaire, contactée par InfoMigrants, qui a souhaité rester anonyme. « Depuis le mois de mars, les arrestations ne sont plus uniquement liées aux interceptions et débarquements de pirogues en direction de l’Europe », dit-elle.

    Pour éviter d’être arrêtés, les migrants sont de plus en nombreux à demander un titre de séjour. Ainsi, « les services d’enregistrement de migration sont débordés et il y a énormément de queues », explique l’humanitaire. À ça, « il faut ajouter les nouveaux visas électroniques ». Ainsi, entre le nouveau système et l’augmentation de la demande, « on a un ralentissement général de la #régularisation ». « Ils auraient pu laisser un délai avant d’arrêter les gens afin qu’ils puissent faire les demandes », souffle Amadou.

    « Un travail de routine »

    Selon le ministre mauritanien des Affaires étrangères interrogé par RFI, Mohamed Salem Ould Merzoug, « il n’y a pas, à proprement parler, de mesures particulières enclenchées ». « Notre politique vis-à-vis de la migration irrégulière est restée la même : appliquer la règle de droit et être très ferme, par rapport aux réseaux de migrants irréguliers en particulier », a-t-il dit.

    Ces opérations sont « un travail de routine », concernant des migrants n’ayant pas régularisé leur situation, selon le ministre qui n’a pas donné de chiffres sur l’ampleur de ces refoulements. Il assure que sur les 130 000 migrants recensés en 2022, seulement 7 000 ont renouvelé leur titre de séjour.

    Dans ces vagues d’arrestation, certains y voient un lien avec l’#accord conclu entre la Mauritanie et l’#Union_européenne. En mars 2024, la Mauritanie a signé avec Bruxelles un partenariat visant à lutter contre l’immigration illégale. Au programme : renforcement de la coopération entre agences, démantèlement des réseaux de passeurs, construction de centres de rétention et délégation des contrôles, le tout grâce à une enveloppe de 210 millions d’euros accordée au pays saharien.

    Ces dernières années, la Mauritanie est devenue l’un des premiers points de départ des migrants en direction de l’Europe. En 2024, près de 47 000 personnes ont débarqué aux Canaries, un record. Et le nombre de morts n’a jamais été aussi nombreux sur cette route migratoire. Près de 10 000 exilés ont péri dans l’Atlantique en 2024, d’après le dernier rapport de Caminando Fronteras. Et « la majorité des victimes avaient pris la mer depuis la Mauritanie », selon Helena Maleno de l’ONG espagnole.

    https://www.infomigrants.net/fr/post/64098/il-y-a-une-vraie-crainte-de-se-faire-controler--en-mauritanie-les-vagu
    #rafles #migrations #réfugiés #répression

    voir aussi :
    La Mauritania di nuovo nel mirino della Spagna e dell’Unione europea
    https://seenthis.net/messages/1069805

    Réadmission des migrants venant d’Europe : #Soueisssya, ciblée pour un centre de transit ?
    https://seenthis.net/messages/1044463

    L’UE octroie 210 millions d’euros à la #Mauritanie pour lutter contre l’immigration clandestine
    https://seenthis.net/messages/1041503

    • À Rosso, à la frontière entre le Sénégal et la Mauritanie, des centaines de migrants « dans une situation de #détresse »

      Plusieurs semaines après le début de la campagne d’expulsions de migrants menée par les autorités mauritaniennes, des centaines de migrants se retrouvent bloqués à Rosso, ville transfrontalière entre la Mauritanie et le Sénégal. Un afflux qui rend la situation humanitaire difficile dans la région.

      « Les policiers nous ont arrêtés alors qu’on se rendait au travail. Je n’ai pas les moyens pour retourner chez moi. Je n’ai pas non plus d’argent pour manger ou acheter des médicaments, je ne sais pas quoi faire ». Dans une vidéo transmise à InfoMigrants, un migrant nigérian raconte sa détresse après avoir été arrêté en Mauritanie puis envoyer à la frontière avec le Sénégal, à Rosso. Son corps est couvert de blessures.

      Depuis le début de l’année, de tels témoignages se multiplient. « Ils nous ont tabassés et amenés en prison sans rien nous dire » et « pris tout ce qu’on possédait : argent, montres, téléphones », racontait Ismaïla à l’AFP après son arrestation par la police mauritanienne. « Ils nous ont (ensuite) menottés et nous ont mis dans des bus surchargés pour nous expulser comme des vauriens », raconte-t-il depuis Rosso, du côté sénégalais de la frontière.
      « Nous n’avons pas assez pour tout le monde »

      Si des centaines de migrants se retrouvent à errer dans la précarité dans cette localité frontalière du Sénégal, c’est parce que depuis plusieurs semaines, la Mauritanie mène une campagne d’expulsions de migrants en situation irrégulière. Ainsi, des centaines d’exilés, notamment sénégalais, maliens, ivoiriens, guinéens ou encore gambiens, sont bloqués de chaque côté de la frontière « dans une situation de détresse ». Leur nombre total est difficile à établir.

      « Nous essayons de les aider mais nous n’avons pas assez pour tout le monde. Ils manquent d’eau, de nourriture, de médicaments, n’ont pas de logements », raconte un humanitaire mauritanien sur place à InfoMigrants.

      Selon lui, des refoulements ont lieu quasiment tous les jours. « Au moins deux bus d’au moins 60, voire 70 personnes, arrivent régulièrement à Rosso », commente-t-il. Un flux ininterrompu de personnes qui fait grossir les bidonvilles de la région. « On a ouvert deux foyers ces deux derniers mois dans deux maisons qu’on a réhabilitées - qui n’ont toutefois par l’eau courante, ni l’électricité - parce que les gens arrivent et restent. Ils errent dans la ville », raconte-t-il. « On essaye de trouver un représentant pour chaque nationalité afin d’organiser les choses mais chaque jour presque, on nous appelle pour nous signaler un nouveau groupe (qui arrive) », ajoute-t-il.
      « On ne peut pas jeter les gens comme du bétail »

      Conséquences de ces expulsions mauritaniennes, des centaines de personnes se retrouvent coincés dans cette ville à la frontière avec le Sénégal. Faute de documents de séjour en règle, elles ne peuvent ni retourner en Mauritanie, ni transiter par le Sénégal - qui refusent de laisser passer des personnes sans documents d’identité valides.

      « La Mauritanie n’a pas respecté les règles. Les autorités ont juste envoyé ces gens à la frontière. Mais on ne peut pas jeter les gens comme du bétail », tance le président du conseil des Guinéens au Sénégal, Diallo Amadou Oury, qui s’inquiète pour sa communauté à Rosso. Et d’ajouter : « La Mauritanie aurait dû aviser ces ressortissants puis les expulser en bonne et due forme, vers leur pays ».

      Actuellement, quelque 300 ressortissants guinéens sont à Rosso, des deux côtés de la frontière « et d’autres arrivent presque tous les jours ».

      « Ces gens sont dans une situation humanitaire grave. Ils sont exposées à tout à Rosso : faim, maladies, problèmes sanitaires, etc. Il y a des femmes et des enfants. Certains vivent à même le sol sur de la terre battue », commente de son côté le président du conseil des Guinéens en Mauritanie, Mamadou Bobo Bah.

      Côté sénégalais, les plus chanceux atterrissent dans les locaux de la Croix-Rouge où ils sont pris en charge. Mais selon le président du comité local de l’organisation à Rosso, Mbaye Diop à l’AFP, l’affluence de migrants est telle que début mars, ils n’avaient déjà plus de place pour tous les accueillir.

      Ces expulsions de migrants sont des opérations de « routine » qui visent les personnes en situation irrégulière, selon les autorités mauritaniennes qui n’ont pas donné de chiffres sur l’ampleur de ces refoulements. Face aux critiques d’ONG ou d’autres pays qui ont dénoncé des expulsions « inhumaines », le ministre mauritanien de l’Intérieur, Mohamed Ahmed Ould Mohamed Lemine, a déclaré que les expulsions étaient « faites dans le respect des conventions internationales ». Et selon le gouvernement, les migrants sont refoulés vers les postes frontières par lesquels ils sont entrés dans le pays.
      « Ils résidaient en Mauritanie et travaillaient »

      Certains voient dans ces vagues d’arrestations un lien avec l’accord conclu entre la Mauritanie - pays devenue l’un des principaux points de départ pour les migrants souhaitant rejoindre l’Europe en prenant la mer - et l’Union européenne.

      En mars 2024, la Mauritanie a signé avec Bruxelles un partenariat visant à lutter contre l’immigration illégale. Au programme : renforcement de la coopération entre agences, démantèlement des réseaux de passeurs, construction de centres de rétention et délégation des contrôles, le tout grâce à une enveloppe de 210 millions d’euros accordée au pays saharien.

      Mais les migrants l’assurent, ils ne voulaient pas « prendre la pirogue » pour rejoindre l’Europe.

      « Ils résidaient en Mauritanie et travaillaient. Certains ont même encore une famille en Mauritanie qui n’a pas été arrêtée », assure Diallo Amadou Oury. La semaine dernière, plusieurs sources confiaient déjà à InfoMigrants que, contrairement à de précédentes vagues d’interpellations, les migrants interceptés n’étaient plus seulement des personnes en partance vers l’Europe mais que tous les profils semblaient concernés.

      « Il y avait beaucoup de taxis, conducteurs de tuks-tuks, tous ces petits jobs occupés par des migrants », racontait Abdoulaye Diallo, président de l’association Ensemble pour un avenir meilleur. « Mais maintenant, on voit vraiment l’absence des migrants dans la ville ».

      https://www.infomigrants.net/fr/post/64210/a-rosso-a-la-frontiere-entre-le-senegal-et-la-mauritanie-des-centaines

  • #EU to propose seven ‘#safe_countries’ for migrant returns

    The European Commission will propose seven “safe third countries of origin” to which EU countries can return asylum seekers, according to a document seen by Euractiv.

    The list includes Bangladesh, Colombia, Egypt, India, Kosovo, Morocco, and Tunisia.

    This move is expected to be followed by a fast-tracked review of the safe third country concept in EU law – first reported by Euractiv in February.

    The safe third country concept allows asylum seekers to be sent to a country where they can find protection, instead of staying in the country they applied to.

    In March, the Commission proposed new binding rules on migrant returns, which EU countries and MEPs are now debating.

    The list will be included as an amendment to the EU’s asylum procedure regulation, part of the migration pact adopted last year. It is set to be implemented in 2026.

    The final list is due to be published before June, Euractiv understands.

    https://www.euractiv.com/section/politics/news/exclusive-eu-proposes-seven-safe-countries-for-migrant-returns
    #pays-tiers_sûrs #UE #union_européenne #liste #renvois #expulsions #asile #migrations #réfugiés

    #Bangladesh, #Colombie, #Egypte, #Inde, #Kosovo, #Maroc, #Tunisie
    ping @karine4

    • Stop considering Egypt, Tunisia and Morocco “safe” countries!

      Today, the European Commission is proposing to establish a first  EU list of safe countries of origin, including Egypt, Tunisia and Morocco. EuroMed Rights strongly opposes the concept of “safe country of origin” and “safe third country” and is very much concerned about the EU’s move to label 7 countries as “safe countries of origin”. Here’s why this proposal is deeply problematic – and how it risks undermining migrants’ rights.

      This practice significantly undermines the prospects for persons in need of international protection to actually receive it in the EU. It places a greater burden of proof on applicants and subjects them to expedited procedures that may violate their rights as outlined in the Refugee Convention. This includes their entitlement to a fair and efficient asylum process.

      The decision goes far beyond asylum policy – it also has significant political implications. Designating these countries as safe opens the door to agreements that would make them “safe third countries” too. Under the revised return framework, this could allow the Member States to deport other migrants there — even if they’ve never lived in or passed through them.

      The list includes Tunisia, Morocco, and Egypt — countries with well-documented rights abuses and limited protections for both their own citizens and migrants. Labelling them “safe” is misleading — and dangerous.

      With an estimated 60 thousand political detainees in Egypt, the country remains a “republic of fear” where anyone is at risk of serious human rights violations for expressing dissent, supporting anyone criticizing President El-Sisi or the regime. “The authorities are systematically targeting, intimidating and harassing human rights defenders, asylum seekers, migrants and refugees, lawyers, journalists, bloggers, academics, artists, politicians, students, other activists and their relatives, for peacefully exercising their rights. This repression even extends beyond national borders”, says Moataz El Fegiery, EuroMed Rights’ Vice-President and president of the Egyptian Human Rights Forum (EHRF).

      In Tunisia, the authoritarian grip of President Kais Saied has exacerbated the crackdown on political opponents and civil society organisations, while fuelling a hate campaign and physical violence against migrants and refugees. “By arresting opposition figures and misusing the criminal justice system, including extended pre-trial detention periods, to stifle freedom of expression and quash political dissent, the Tunisian authorities are violating international human rights law”, says Monia Ben Jemia, EuroMed Rights’ President.

      In Morocco, serious concerns persist around freedom of expression, freedom of the press, and rights of assembly and association. Journalists, activists and protesters are and can still be harassed or imprisoned. When it comes to refugees and migrants, Morocco cannot be considered “safe” as it fails to uphold the fundamental rights of all individuals on its soil. “The living conditions of migrants, often precarious and dangerous, reflect a failure to provide a safe and dignified environment. Makeshift camps, violence, and limited access to essential services such as health and education highlight an inability to protect the most vulnerable”, says Khadija Ainani, Member of EuroMed Rights Executive Committee and Vice-President of the Moroccan Association for Human Rights (AMDH).

      EuroMed Rights calls on the EU and its Member States to reconsider the decision and remove Egypt, Morocco and Tunisia from their lists of “safe countries of origin” and “safe third countries”. The serious human rights concerns outlined above must be central to the EU’s assessment and lead to, ultimately, the abandonment of the listing of countries of origin or third countries as “safe” altogether.

      https://euromedrights.org/publication/stop-considering-egypt-tunisia-and-morocco-safe-countries

    • L’UE publie sa première liste commune des pays tiers d’origine sûrs : un tournant dangereux pour le droit d’asile

      Ce 16 avril, la Commission européenne a proposé une liste commune de «  pays tiers d’origine sûrs »* qui une fois finalisée et adoptée par le Conseil et le Parlement européens sera applicable à l’ensemble des États membres. Une première dans l’histoire de la politique d’asile de l’Union. La Tunisie, le Maroc et l’Egypte y sont cités, suscitant de vives critiques de la part des organisations de défense des droits humains et du CNCD-11.11.11.

      Auparavant, chaque Etat membre de l’UE disposait de sa liste nationale, permettant de traiter de façon accélérée les demandes d’asile en se basant sur le fait que ces pays sont sûrs et que les ressortissants de ces pays n’ont pas besoin de protection internationale. A l’avenir, une liste commune contraignante à l’ensemble des Etats membres sera intégrée dans le droit européen. L’UE prétend ainsi harmoniser ses politiques d’asile. En réalité, elle donne un blanc-seing aux Etats membres pour vider de sa substance le droit d’asile.

      Selon Cécile Vanderstappen, chargée de plaidoyer sur la justice migratoire au CNCD-11.11.11, « classer un pays comme “sûr”, c’est fermer les yeux sur la réalité. En Égypte, en Tunisie, au Maroc, les droits humains sont piétinés. Où est la “sûreté” dont parle l’Europe ? »

      En adoptant cette liste commune, l’Union européenne prend le risque de banaliser les violations des droits humains dont les persécutions et les traitements inhumains et dégradants dans des pays tiers qualifiés à tort de « sûrs ».

      Cette mesure s’inscrit dans une logique plus large d’externalisation et de durcissement des politiques migratoires, au mépris des engagements internationaux en matière de protection des personnes réfugiées. C’est également le cas avec le concept de « pays tiers sûrs » actuellement en cours de révision et qui vise ici à permettre aux Etats membres de renvoyer des personnes demandeuses d’asile dans des « pays tiers sûrs » pouvant traiter leur demande d’asile et leur accorder une protection si besoin. Il est également question de pouvoir renvoyer des personnes migrantes dans des « hubs de retours » dans ces mêmes pays tiers sûrs

      Les listes de « pays tiers d’origine sûr » permettent aux Etats membres européens d’accélérer le traitement des demandes d’asile, partant du principe que les ressortissants de ces pays n’ont pas besoin de protection internationale. Cela diminue les garanties d’une procédure équitable et d’un examen de qualité des demandes de protection. La liste européenne sera finalisée d’ici le 12 juin 2025 et ajoutée au corpus législatif du Pacte UE sur la migration et l’asile récemment adopté en 2024.

      Le concept de « pays tiers sûr » permet de renvoyer les demandeurs d’asile dans un pays tiers jugé « sûr » plutôt que de leur permettre de rester dans le pays où la demande a été déposée. Ce concept est envisagé dans le cadre de l’externalisation de la gestion des questions migratoires. Il est révisé actuellement au sein de la réforme de la Directive retour et de la mise en œuvre du Pacte UE sur la migration et l’asile dès 2026 (Règlement sur les procédures). Une liste de pays tiers sûrs sera également proposée par la Commission d’ici le 12 juin 2025.

      L’Egypte n’est sûre ni pour les voix critiques du pouvoir, ni pour les personnes migrantes. La dernière élection présidentielle en décembre 2023 s’est tenue dans un climat de répression de l’opposition. De nombreux défenseurs des droits humains, avocats, journalistes continuent d’être arbitrairement emprisonnés. Les personnes migrantes, en particulier les Soudanais et Soudanaises qui sont 1,5 million à chercher un refuge en Egypte, font face à des nombreuses difficultés pour obtenir un droit de séjour. Elles risquent souvent d’être refoulées et vivent dans des conditions déplorables.

      En Tunisie, le président Kais Saied a suspendu le parlement depuis le 25 juillet 2021, et gouverne depuis lors par décrets. Les attaques de plus en plus nombreuses contre la magistrature, la société civile, les médias démontrent en outre une véritable dérive autoritaire du pays. Le 21 février 2023, Kais Saied a prononcé un discours raciste qui entraine depuis lors répression et racisme contre les personnes afrodescendantes et les organisations qui les défendent. Les personnes migrantes d’origine sub-saharienne sont régulièrement déportées aux frontières par les autorités tunisiennes, et laissées à elles-mêmes dans le désert.

      Au Maroc enfin, la liberté d’expression est particulièrement mise à mal. Journalistes, leaders des mouvements sociaux et autres voix critiques font régulièrement face à des arrestations arbitraires et des procès iniques destinés à les faire taire. Les droits des personnes migrantes sont également régulièrement bafoués : lenteur et lacunes de la politique d’asile, détentions et refoulements aux frontières. L’impunité prévaut encore pour le massacre des 37 migrants et migrantes qui avaient tenté de franchir la frontière entre le Maroc et l’enclave espagnole de Melilla le 24 juin 2022.

      https://www.cncd.be/L-UE-publie-sa-premiere-liste

    • Jumping the Gun? The proposed early application of some of the EU’s new asylum pact – and a common list of supposedly ‘safe countries of origin’

      The EU’s asylum pact was adopted less a year ago, and mostly won’t apply for over another year – and yet the EU Commission has already proposed to amend it, in order to bring forward some of the rules in the procedural part of the pact, and to adopt a common list of ‘safe countries of origin’ to apply when the rest of the pact enters into force. The aim is to speed up consideration of asylum claims, and in particular to help to ‘save’ the Italy/Albania deal on asylum processing. The following blog post looks in turn at the background to the new proposal, and then the different elements of it, followed by an assessment.

      Background

      Previous and current rules

      Initially, the concept of ‘safe countries of origin’ goes back, at EU-wide level, to ‘soft law’ adopted in the early 1990s (one of the ‘London Resolutions’ of 1992). Subsequently, the principle took on binding legal form at EU level in the first-phase 2005 asylum procedures Directive, which provided for an option for Member States to accelerate considering asylum applications (albeit in accordance with the usual procedural rules), inter alia where the applicant is from a ‘safe country of origin’, as further defined. (Note that these rules refer to non-EU countries of origin; there is a separate, stricter set of rules setting out the near-impossibility of EU citizens making asylum applications in other Member States, because each EU Member State is considered to be a ‘safe country of origin’ too, according to a protocol attached to the EU Treaties).

      Currently, a revised version of the principle is set out in the second-phase asylum procedures Directive, adopted in 2013 (the ‘2013 Directive’). Unlike the 2005 Directive, there is no longer a reference to potentially treating only part of a country as ‘safe’, and the previous option for Member States to retain pre-existing lower standards on this issue (along with pre-existing rules on designating part of a country as ‘safe’, or as ‘safe’ for groups of people) was dropped.

      The CJEU has ruled on these provisions twice. First, the Court confirmed that Member States had to provide for a ‘safe countries of origin’ rule in national law if they wanted to use apply this principle. Secondly, in October 2024 the Court interpreted the substance of the rule, in particular confirming that it was no longer possible to designate part of country of origin as ‘safe’, given that the EU legislator had dropped that possibility from the text of the 2013 Directive, as compared to the 2005 Directive (see further discussion of that judgment here).

      Given that the Italy/Albania treaty on housing asylum applicants in Albania only applied (at least initially) to asylum-seekers from supposed ‘safe countries of origin’, this created a number of potential barriers to the application of that treaty, with multiple Italian courts sending a questions to the CJEU about the rule. The CJEU has fast-tracked two of these cases – Alace and Canpelli – which raise questions in particular about whether Member States can designate a country of origin as ‘safe’ with exceptions for certain groups, and also whether they can designate such countries by means of legislation and must publish the sources of their assessment when they do so. (The case is pending: see earlier blog posts on the background, the hearing, and the Advocate-General’s opinion)

      Future rules

      The 2024 asylum procedures Regulation (the ‘2024 Regulation’) has amended the ‘safe country of origin’ rules again, although as things stand the 2024 Regulation is only applicable to applications made after June 2026. This upcoming version retains many of the current features of the ‘safe country of origin’ concept (which are set out in more detail below): the definition of human rights standards which must apply before a country can be designated as ‘safe’; the procedure for designation (laying out the sources of information which must be taken into account); and the safeguards (the asylum-seeker must be a national of or a stateless person habitually resident in the country concerned, and must have the possibility to rebut the presumption of safety in their particular circumstances).

      But there are several changes in the 2024 Regulation. In particular, it will now again expressly be possible to create an exception to the designation of ‘safety’ for ‘specific parts’ of the non-EU country’s territory and (not only in the context of pre-existing law) for ‘clearly identifiable categories of persons’.

      More broadly, the ‘safe country of origin’ rule will remain on the list of possible accelerated procedures, but there is more harmonisation of the rules on time limits and appeals in these cases. There is also a potentially overlapping new ground of accelerated procedures where the country of origin has an international protection recognition rate below 20% at first instance (based on the latest annual Eurostat data), although this is subject to some safeguards, discussed further below.

      Another important new development in the 2024 Regulation is the possibility to adopt a common EU list of ‘safe countries of origin’ (there were two earlier failed attempts to do this; see my previous blog post). According to Article 62(1) of the Regulation in its current form, the EU common list must be subject to the same rules as the national list (‘in accordance with the conditions laid down in Article 61’). The Commission has to review the EU list with the assistance of the EU Asylum Agency, on the basis of the sources of information applicable to Member States drawing up their lists (Article 62(2)). Also, the EU Asylum Agency must provide information to the Commission when it draws up proposals for the common EU list (Article 62(3); the list must be adopted by the ordinary legislative procedure, ie a qualified majority of Member States, in agreement with the European Parliament). If there are ‘significant changes’ in a country on the common EU list, the Commission must conduct a ‘substantiated assessment’ of the situation in light of the ‘safe country of origin’ criteria, and can suspend a country from the list on a fast-track basis.

      As for Member States, they can still designate additional countries as ‘safe countries of origin’, even if those countries are not on the common EU list. But if a country is suspended from the common EU list, Member States need the Commission’s approval to put that country back on a national list for the following two years.

      The new proposal

      The new proposal has two main elements, each of which can be broken down into two sub-elements. First of all, it would bring forward some of the rules in the 2024 Regulation. This would apply to aspects of the ‘safe country of origin’ and ‘safe third country’ rules on the one hand (which would apply when the newly proposed Regulation, once adopted, enters into force), and to the ‘low recognition rate’ ground of accelerated proceedings on the other (which Member States could apply before the asylum pact otherwise applies).

      Secondly, it would establish a common EU list of ‘safe countries of origin’ that would apply as from the main 2026 date to apply the 2024 Regulation as a whole. This would include both candidate countries for accession to the EU (which would be subject to a new set of special rules) and a further list of seven countries to be regarded as ‘safe countries of origin’.

      The proposal would apply to all Member States except Denmark and possibly Ireland, which could opt in or out (so far, Ireland has adopted into all of the asylum pact measures that it could). It would not apply to non-EU countries associated with Schengen.

      Earlier application of the asylum pact

      ‘Safe country’ rules

      The proposal would allow the earlier application of key changes to the ‘safe country of origin’ rules set out in the 2024 Regulation, as regards creating exceptions to that concept for part of a country, and for groups of people. As noted above, the CJEU has ruled that the former exception cannot apply under the 2013 Directive, while it will soon rule on whether the latter exception can currently be invoked under that Directive. So if the proposal is adopted, the change as regards exceptions for part of a country will definitely overturn the existing case law, while the change as regards exceptions for a group of people will possibly change the existing law, depending on what the Court rules (it’s likely, but not certain, that the judgment will come before the proposal becomes law).

      Of course, these changes will apply anyway once the 2024 Regulation applies in June 2026. But some Member States are anxious to be able to apply these exceptions earlier than that, in particular Italy: both the exceptions are very relevant in practice to whether the Italy/Albania asylum deal is workable earlier than next June.

      The proposal would also allow the earlier application of the same changes to the ‘safe third country’ rules set out in the 2024 Regulation (ie the rules on whether asylum seekers can be sent to another country, other than an EU Member State or their country of origin, which should decide upon their asylum application). Presumably the Commission assumes that the CJEU, if asked, would also find that there is no exception for parts of a country or groups of people as regards designation of ‘safe third countries’, by analogy with its existing or possible future judgments on ‘safe countries of origin’ under the 2013 Directive.

      Note that only some of the new ‘safe third country’ and ‘safe country of origin’ rules in the 2024 Regulation (ie the possible exceptions for parts of countries or groups of people) would apply early. For instance, the prospect of common EU lists for either concept would not apply early; the proposed common ‘safe country of origin’ list, discussed below, would only apply from June 2026, when the 2024 Regulation generally starts to apply. Furthermore, the Commission will likely soon propose further changes to the ‘safe third country’ rules, in a separate proposal: the 2024 Regulation requires a review of those rules by this June.

      Low recognition rate rules

      In addition to early application of revised versions of current rules, the proposal would also bring forward the application of a brand new rule set out in the 2024 Regulation: the ‘low recognition rate’ rule, on accelerated procedures where the recognition rate (ie the success rate of asylum applications) of a country’s citizens is below 20% at first instance, ie before appeals (even though a proportion of appeals is successful). This also includes most of the safeguards attached to this new rule: it cannot apply if the Member States’ administration ‘assesses that a significant change has occurred in the third country concerned since the publication of the relevant Eurostat data or that the applicant belongs to a category of persons for whom the proportion of 20 % or lower cannot be considered to be representative for their protection needs, taking into account, inter alia, the significant differences between first instance and final decisions’.

      The proposal also provides for early application of the same rule (subject to the same safeguards) as regards unaccompanied minors, although the Commission makes no mention of this point, and so provides no justification for it, in its explanatory memorandum.

      However, arguably the proposal does not bring forward the rule (as regards both asylum seekers generally and unaccompanied minors in particular) that the assessment of significant changes must take account of any guidance note on the point issued by the EU Asylum Agency.

      Also, the proposal does not bring forward other aspects of the 2024 Regulation related to the ‘low recognition rate’ rule. The Commission expressly points out that the rule will remain optional for Member States, until the 2024 Regulation makes it mandatory from June 2026. Furthermore, while the proposal states that the ‘low recognition rate’ rule can be used in special border procedures (in the 2013 Directive version of border procedures, not the 2024 Regulation version of them, until June 2026), it does not include the important exceptions from border procedures set out in the 2024 Regulation.

      In particular, that Regulation excludes the border procedure from applying to unaccompanied minors on ‘low recognition rate’ grounds, and also excludes the border procedure from applying to asylum seekers generally where: the rules on accelerated or inadmissible cases do not apply; support cannot be provided to asylum seekers with ‘special reception needs’ or ‘in need of special procedural guarantees’; there are medical grounds; or detention guarantees cannot be complied with. But none of these exceptions are made applicable (prior to June 2026) by the new proposal. This point is particularly relevant to detaining asylum seekers – which is easier to justify legally when the border procedure applies. So the attempt to widen the use of the borders procedure could widen the use of detention.

      Common EU list of ‘safe countries of origin’

      EU accession candidates

      The proposed Regulation would delete the current Article 62(1) of the 2024 Regulation (which requires any common EU list of ‘safe countries of origin’ to comply with the ‘conditions’ relating to that concept set out in Article 61), replacing it with a statement that candidate countries to join the EU (the Commission does not name them, but they are Serbia, Montenegro, Ukraine, Moldova, North Macedonia, Albania, Bosnia, Georgia and Turkey) are ‘designated as safe countries of origin’ at EU level, save in ‘one or more’ of three circumstances:

      (a) there is a serious and individual threat to a civilian’s life or person by reason of indiscriminate violence in situations of international or internal armed conflict in the country;

      (b) restrictive measures within the meaning of Title IV of Part Five of the Treaty on the Functioning of the European Union have been adopted in view of the country’s actions;

      (c) the proportion of decisions by the determining authority granting international protection to the applicants from the country - either its nationals or former habitual residents in case of stateless persons – is higher than 20% according to the latest available yearly Union-wide average Eurostat data.

      The first of these tests replicates the wording of one of the grounds for ‘subsidiary protection’ in EU law on qualification for status, although there is no cross-reference to that legislation here in this context. Among the candidate countries, the only one which might be subject to this rule is (obviously) Ukraine, as long as the Russian invasion persists. The CJEU has recently been asked whether individual applications for subsidiary protection are even possible given that those fleeing Ukraine have temporary protection; but arguably the wording of the new proposal raises a different issue, because in this context the existence of the threat would be judged as regards the situation in the country concerned more broadly, rather than in the context of an individual application for protection. Also, if the drafters had wanted an exception regarding temporary protection, they would surely have provided for it expressly; and anyway Ukraine will likely be covered by the third test.

      The second test refers to EU foreign policy sanctions. A quick look at the EU sanctions database informs us that arguably none of the countries concerned face sanctions because of the country’s actions: the sanctions as regards Ukraine and Moldova relate to the actions of Russia or Kremlin surrogates; the sanctions as regards Mediterranean drilling concern only certain Turkish businesses; and the sanctions relating to Serbia and Montenegro are expressly described as historic (relating to claims as regards the previous Yugoslav war). (The recent EU sanctions against Georgia are a visa measure, not a foreign policy measure).

      The third test flips the new ‘low recognition rate’ ground for accelerated procedures, meaning that neither that ground for accelerated procedures nor the ‘safe country of origin’ ground can apply once the recognition rate goes above 20%. Note that this test only takes account of first instance decision-making; if successful appeals take the recognition rate for nationals of a candidate country above 20%, that country nevertheless remains a ‘safe country of origin’ EU wide. Unlike the ‘low recognition rate’ rule as it usually applies, there is no reference to categories of people who have higher recognition rates, taking into account (for instance) appeal decisions. However, arguably ‘significant changes’ in the country concerned must still be considered – in the context of suspending the country concerned from the common EU list, as discussed below.

      Applying the third test in practice, the most recent annual Eurostat asylum statistics (2023) show a first-instance recognition rate of 2.8% for Montenegro, 6.4% for Bosnia, 1.9% for Serbia, 0.6% for North Macedonia, 7.8% for Georgia, 10.2% for Albania, 93.8% for Ukraine, 2.6% for Moldova, and 21.1% for Turkey. So on this basis, Ukraine and Turkey will not be on the EU-wide ‘safe country of origin’ list if the proposal is adopted as it stands – although the position might change on the basis of the annual asylum Eurostat statistics for 2024, which will likely be available by the time it is adopted, and the position for each candidate country may change annually after that.

      Although the proposal would, in effect, create a distinct rule applicable to candidate countries as far as being ‘safe countries of origin’ is concerned, it still refers to those countries being designated as having that status. So arguably the rules for suspending that designation in the event of ‘significant changes’, and the corollary limits on Member States subsequently placing the suspended countries on their national ‘safe country of origin’ lists, continue to apply – even though these rules refer back to the general rules on designation of ‘safe countries of origin’, rather than the proposed new lex specialis rules for candidate countries (see Articles 63(1) and 64(3) of the 2024 Regulation).

      The proposed specific rules for candidate countries as ‘safe countries of origin’ can be compared to the separate set of rules for EU Member States on the same point, referred to above – although the rules for EU Member States remain much more restrictive (it is far harder for nationals of EU Member States to rebut the presumption of safety, for instance; although as they enjoy free movement rights, the need to apply for international protection status to stay in another Member State will usually be immaterial for them)

      The Commission’s rationale for the special rules on candidate countries is that they have already gone through a form of screening, when the European Council decided to confirm their status as candidate countries, applying the ‘Copenhagen criteria’: the ‘stability of institutions guaranteeing democracy, the rule of law, human rights and respect for and protection of minorities; a functioning market economy and the ability to cope with competitive pressure and market forces within the EU; the ability to take on the obligations of membership’. Therefore the Commission did not assess these countries against the usual criteria to be designated as ‘safe countries of origin’, as the current Article 62(1) of the 2024 Regulation would require; indeed, as noted already, the proposal would replace the current Article 62(1). However, despite the deletion of that provision, the proposed Regulation still assumes (in the preamble) that the safeguards of being a national of the supposed ‘safe country of origin’ (or a stateless person habitually resident there) and the possibility of rebutting the presumption of safety in individual cases continue to apply.

      Other countries

      The seven other countries to be designated as ‘safe countries of origin’ EU wide are listed in a proposed new Annex to the 2024 Regulation. These countries are Bangladesh, Colombia, Egypt, India, Kosovo, Morocco and Tunisia. In each case, the Commission’s explanatory memorandum (and the preamble to the proposed Regulation) attempts to justify the inclusion of these countries on the list individually.

      According to the Commission, the process to determine the list was based on the EU Asylum Agency, at the request of the Commission (reflecting the role of the Agency in drawing up the proposal for the common EU list, as set out in Article 62(3) of the 2024 Regulation), setting out a methodology:

      to support the identification of the countries that could be considered for possible designation as “safe countries of origin” at Union level, including EU candidate countries and one potential candidate; countries of origin that create a significant asylum caseload in the EU with an EU-wide recognition rate of 5% or lower; visa-free countries that create a significant asylum caseload in the EU with an EU-wide recognition rate of 5% or lower; countries that feature in the existing Member States’ lists of “safe countries of origin” [scare quotes added]

      The Commission then asked the Agency to produce country of origin information to support the Commission’s assessment; it claims that the Agency’s analysis is based on a wide range of sources:

      comprising, but not limited to: European Commission reports, including the EU enlargement reports; reports by the European External Action Service; reports from the EU Agencies (such as the EU Agency for Fundamental Rights); reports from the United Nations High Commissioner for Refugees and other international organisations (e.g., the Council of Europe, the Office of the United Nations High Commissioner for Human Rights) and non-governmental organisations; political analyses from policy and international relations think-tanks; verified online media articles; newspaper articles, as well as national legislation in the countries concerned.

      This can be compared to the list of sources referred to in Article 61(3) of the 2024 Regulation:

      The assessment of whether a third country is a safe country of origin in accordance with this Regulation shall be based on a range of relevant and available sources of information, including information from Member States, the Asylum Agency, the European External Action Service, the United Nations High Commissioner for Refugees, and other relevant international organisations, and shall take into account where available the common analysis of the country of origin information referred to in [the Regulation setting up the Agency].

      (Note that the Regulation refers to information from the Member States, but the proposal does not refer expressly to using this source for the assessment) That list of sources must be applied to establishing the EU list too, according to the current Article 62(1) of the 2024 Regulation (EU designations must be ‘in accordance with the conditions laid down in Article 61’); although, as discussed above, the Commission proposal would delete this provision.

      However, in any event it is impossible to assess either the country of origin information or the methodology developed by the Agency, because (at time of writing) the text of these documents is neither supplied by the Commission nor available on the Agency’s website. (There are some country of origin reports for some of the countries on the proposed list on the website, but those reports are outdated: 2016 for the Western Balkans; 2022 for Colombia; and May 2024 – before the demise of the previous government – for Bangladesh) This is in spite of the Advocate-General’s opinion in the pending case of Alace and Canpelli, which argued that Member States’ assessments underlying the designations of ‘safe countries of origin’ had to be public. (The Commission does not tell us whether any additional countries were considered for inclusion on the common list, but rejected)

      Instead we have the Commission’s brief summary, starting with the assertion that ‘there is, in general, no risk of persecution or serious harm’ in these countries. This reflects part of the criteria for listing non-EU countries as ‘safe countries of origin’ set out in Article 61(1) of the 2024 Regulation (again, as noted above, the current Article 62(1) of that Regulation requires the common EU list to comply with the ‘conditions’ in Article 61; but the Commission proposes to delete the current Article 62(1)). Those criteria require that assessment to take place ‘on the basis of the legal situation, the application of the law within a democratic system and the general political circumstances’ of the countries concerned; Article 61(4) furthermore requires assessment of the application of national law, whether the country concerned complies with the ECHR or the UN’s International Covenant on Civil and Political Rights, the expulsion of citizens to unsafe countries and the existence of effective remedies to protect human rights.

      The Commission then assesses each country in turn, summarising such factors as national designations, the recognition rates, human rights treaty status, national legal frameworks, democratic standards, judicial independence and impartiality, removal of citizens to unsafe countries, and the existence of persecution, the death penalty and torture. This assessment broadly reflects the criteria set out in the 2024 Regulation, although ‘recognition rates’ are not expressly referred to as part of the criteria for assessing what is a ‘safe country of origin’ (nor are trade issues or the situation of refugees from other countries, which the Commission raises in some cases).

      Each of these countries gets the nod as ‘safe’ despite concerns about threats to some groups of people (such as journalists, LGBT people or women). Despite wanting to allow Member States to create exceptions to their ‘safe’ country lists for groups of people or parts of countries, the Commission does not recommend that the EU have any exceptions for any groups, even though the 2024 Regulation expressly provides that the common EU list can include such exceptions (Article 61(2) of that Regulation), and for every country on the proposed list except Kosovo, the Commission admits that there are ‘specific challenges faced by certain groups in the country which may merit particular attention’, and the preamble to the proposal states that ‘certain categories of applicants may find themselves in a specific situation in the third countries designated and may therefore have a well-founded fear of being persecuted or face a real risk of suffering serious harm’. Similarly, although the Commission notes that there are risks in particular parts of Colombia, it simply suggests that potential asylum-seekers should have moved within that country (known as the ‘internal flight alternative’), rather than propose a territorial exception to the designation of Colombia as ‘safe’.

      In light of this, it is questionable why there are no exceptions for groups of people or parts of a country, particularly when the same proposal claims that, for Member States, such exceptions ‘offer means of managing likely unfounded applications efficiently while maintaining necessary legal safeguards’ (my emphasis). It seems that sauce for the Member State goose is not sauce for the EU gander; and in fact, it is arguable that the assessment of the ‘safety’ of the countries concerned is inadequate because it did not consider whether such exceptions should be granted. Of course, human rights NGOs may well have further critiques of the details of the Commission’s brief assessments of ‘safety’.

      Conclusions

      The new proposal is cynical in many respects. First of all, the Commission wants some restrictive rules from the 2024 Regulation to apply in advance, but not some of the safeguards that apply to them – a form of ‘cherry-picking’. This is particularly relevant to the early use of the ‘low recognition rate’ rule in the context of border procedures, without the safeguards applicable to border procedures in the 2024 Regulation, especially the exemption for unaccompanied minors. In fact, as we have seen, the Commission does not even mention or justify its proposed advance application of these rules to unaccompanied minors – still less its attempt to waive an exception that would otherwise apply to them, even when it means they can be detained.

      Secondly, the Commission wants to drop the requirement to apply the usual conditions that apply to designation of ‘safe countries of origin’, not only for candidate countries (which will be subject to special rules of their own) but in general. It is possible that this is simply down to poor legislative drafting, as despite the proposed abolition of the current Article 62(1) of the 2024 Regulation, the preamble to the new proposal assumes that key safeguards continue to apply in the context of the EU common list; and the rules on suspension of designation and the corollary limits on national designation of ‘safe countries of origin’, which refer back to the general rules on designation of ‘safe countries of origin’, expressly continue to apply.

      So although it is obviously questionable in principle both to drop the requirement that the common EU list is subject to the same conditions as national lists (a blatant double standard), without even replacing it, and to create a separate rule for candidate countries, the overall impact of this change is blunted. Nevertheless, it would be better in principle to retain a single common standard for designation of ‘safe countries of origin’; it is particularly objectionable to have double standards compared to national lists and even more so, no standards at all for the EU list.

      The Commission’s lack of transparency of its sources for assessing the group of countries to go on the common list is likewise questionable; and its treatment of the candidate countries is simply opaque. The countries concerned are not even named, and the Commission offers no interpretation of its proposed new criteria relating to these countries, or a discussion of how they would apply in practice. (The application of the ‘low recognition rate’ rules is also opaque, in the absence of a simple list of the recognition rates by country)

      All in all, this proposal is both murky and unprincipled: an unimpressive start to the next phase of EU asylum law.

      https://eulawanalysis.blogspot.com/2025/04/jumping-gun-proposed-early-application.html

    • Droit d’asile : en quoi consiste la liste de « pays sûrs » établit par la Commission européenne ?

      La Commission européenne a publié, le 16 avril, une liste de sept pays considérés comme sûrs, applicable à tous les États membres - une fois qu’elle sera approuvée par le Parlement et le Conseil de l’UE. Concrètement, qu’est-ce que cela signifie ? Comment cette liste a-t-elle été élaborée ? Quelles conséquences pour les demandeurs d’asile originaires de ces pays ? Entretien avec un porte-parole de la Commission européenne.

      Afin d’accélérer le traitement des demandes d’asile, la Commission européenne a publié, mercredi 16 avril, une liste des pays d’origine dits « sûrs » qui englobe le Kosovo, le Bangladesh, la Colombie, l’Egypte, l’Inde, le Maroc et la Tunisie.

      Concrètement, les ressortissants de ces pays qui déposeraient une demande d’asile en Europe n’auraient a priori pas le profil pour être éligibles à une protection internationale - puisqu’ils viendraient de ces États considérés comme « sûrs ». InfoMigrants fait le point avec un porte-parole de la Commission européenne.
      InfoMigrants : Comment les pays sûrs ont-ils été identifiés par la Commission européenne pour établir cette liste ?

      Porte-parole de la Commission européenne : Notre méthodologie, en coopération avec l’Agence de l’Union européenne pour l’asile (AUEA) repose sur des critères spécifiques relatifs, comme le nombre d’arrivées irrégulières ou le taux de reconnaissance [des dossiers d’asile].

      À la demande de la Commission, l’AUEA a évalué la situation juridique et politique de certains pays, notamment :

      - Les pays candidats à l’adhésion à l’Union européenne [comme la Turquie ou la Géorgie, ndlr]. On peut supposer que ces pays, ayant été jugés conformes aux critères de Copenhague pour l’obtention du statut de candidat, remplissent également les critères de désignation comme pays d’origine sûrs.
      - Les pays d’origine qui génèrent un nombre important de demandes d’asile dans l’UE et dont le taux de reconnaissance à l’échelle de l’UE est inférieur ou égal à 5 %.
      - Les pays exemptés de visa qui génèrent un nombre important de demandes d’asile dans l’UE et dont le taux de reconnaissance à l’échelle de l’UE est inférieur ou égal à 5 %.

      Dans ces deux derniers cas, ce sont des pays partenaires où il n’existe généralement aucun risque de persécution ou de préjudice grave, comme le montrent les très faibles taux de reconnaissance des demandes d’asile de leurs citoyens dans les États membres de l’UE.

      – Les pays figurant sur les listes des pays d’origine sûrs des États membres.

      Chaque État membre a sa propre liste de pays sûrs. Si la liste de l’UE est adoptée par le Parlement européen et les Vingt-Sept, elle serait la première à voir le jour de manière harmonisée à l’échelle européenne : tous les États membres seront censés la respecter.

      Suivant cette méthodologie, l’AUEA a préparé des informations détaillées sur les pays d’origine, basées sur diverses sources. Par exemple : les rapports sur l’élargissement de l’UE, les rapports du SEAE [Service européen pour l’action extérieure, ndlr] et des agences de l’UE, dont l’Agence des droits fondamentaux ; les rapports du Haut-commissariat des Nations unies aux réfugiés (HCR) et d’autres organisations internationales, mais aussi d’ONG et de groupes de réflexion.
      IM : Cette liste de pays sûrs est-elle immuable ou pourra-t-elle évoluer en fonction de la situation politique dans les États d’origine ?

      Porte-parole : La Commission assurera un suivi régulier de la liste de l’UE, tant au niveau opérationnel que politique.

      Au niveau politique, la Commission suivra en permanence l’évolution de la situation dans ces pays partenaires.

      Si la Commission constate une détérioration significative de la situation d’un pays figurant sur la liste, elle peut suspendre la désignation d’un État comme pays d’origine sûr pour une durée maximale de six mois (renouvelable une fois).

      Sur le plan opérationnel, elle sera assistée par l’AUEA, qui surveille en permanence la situation dans les pays d’origine grâce à des mises à jour régulières des informations spécifiques à chaque pays.

      Un pays peut être retiré de la liste par une procédure législative ordinaire (proposition de la Commission et codécision).
      IM : Concrètement, comment cela va se dérouler pour les personnes originaires de pays dits sûrs qui déposent une demande d’asile dans un État membre de l’UE ?

      Porte-parole : En pratique, l’application de cette liste signifie que les États membres procéderont, dans le cadre d’une « procédure accélérée », à une évaluation individuelle des demandes d’asile présentées par les ressortissants de ces pays.

      Lors de ces évaluations individuelles, une attention particulière doit être accordée aux demandeurs qui pourraient néanmoins avoir une crainte fondée d’être persécutés ou être exposés à un risque réel de préjudice grave.

      Dans le cadre du Pacte [asile et migration, ndlr], l’AUEA sera également chargée de surveiller l’application des règles d’asile, y compris la notion de pays d’origine sûr.

      En mai 2024, le Conseil de l’UE a entériné le Pacte asile et migration. Cette vaste réforme qui durcit le contrôle de l’immigration en Europe entrera en vigueur courant 2026. Le Pacte, âprement négocié par les États membres, met en place une procédure de « filtrage » des migrants aux frontières de l’UE pour les identifier et distinguer plus rapidement ceux qui ont des chances d’obtenir l’asile de ceux qui ont vocation à être renvoyés vers leur pays d’origine.

      Ceux qui ont statistiquement le moins de chances d’obtenir l’asile seront retenus dans des centres le temps que leur dossier soit examiné de manière « accélérée », six mois maximum. Les autres demandeurs d’asile suivront la procédure classique.

      Ce Pacte établit aussi un mécanisme de solidarité entre les Vingt-Sept dans la prise en charge des demandeurs d’asile.
      IM : C’est la première fois que l’UE établit une liste de pays sûrs sur les questions d’asile. C’était une mesure importante qu’il fallait mettre en place rapidement ?

      Porte-parole : L’application de cette liste est prévue à partir de juillet 2026, date à laquelle le Pacte deviendra applicable dans son ensemble. Mais nous proposons d’accélérer sa mise en œuvre [une fois que ce nouveau texte sera approuvé par le Parlement européen et le Conseil de l’UE, ndlr].

      Ainsi, les États membres pourront appliquer la procédure à la frontière ou une procédure accélérée aux personnes provenant de pays où, en moyenne, 20 % ou moins des demandeurs obtiennent une protection internationale dans l’UE.

      Toutefois, des exceptions peuvent être prévues pour la désignation de pays tiers sûrs et de pays d’origine sûrs, ce qui confère aux États membres une plus grande flexibilité en excluant des régions spécifiques ou des catégories de personnes clairement identifiables.

      https://www.infomigrants.net/fr/post/64173/droit-dasile--en-quoi-consiste-la-liste-de-pays-surs-etablit-par-la-co

  • Je propose que les étrangers dangereux sous OQTF soient enfermés dans un centre de rétention à Saint-Pierre-et-Miquelon, hors de l’Hexagone

    https://www.lejdd.fr/politique/laurent-wauquiez-enfermons-les-oqtf-a-saint-pierre-et-miquelon-156841

    À Saint-Pierre-et-Miquelon, à proximité du Canada, il fait 5 degrés de moyenne pendant l’année, il y a 146 jours de pluie et de neige. Je pense qu’assez rapidement, ça va amener tout le monde à réfléchir

    #bagne

  • L’#Italie annonce une enveloppe de 20 millions d’euros pour financer des « #retours_volontaires » depuis la #Tunisie, la #Libye et l’#Algérie

    Rome a annoncé mercredi un programme de 20 millions d’euros pour aider 3 300 migrants en situation irrégulière en Tunisie, Libye et Algérie à rentrer chez eux. Ces « retours volontaires » organisés par l’Organisation internationale des migrations (OIM) « s’inscrivent dans une stratégie plus large visant à lutter contre l’immigration illégale », s’est félicité le ministre italien de l’Intérieur, #Matteo_Piantedosi.

    L’Italie a annoncé, mercredi 2 avril, le versement d’une #allocation de 20 millions d’euros pour financer le retour volontaire vers leurs pays d’origine des migrants en situation irrégulière présents en Tunisie, en Libye et en Algérie, a indiqué le ministère italien des Affaires étrangères dans un communiqué.

    Une enveloppe qui a également ravi le ministre de l’Intérieur italien Matteo Piantedosi. « Aujourd’hui, j’ai participé [...] à la Commission mixte de coopération au développement […] au cours de laquelle a été approuvé le programme de rapatriement volontaire assisté de 3 300 migrants d’Algérie, de Tunisie et de Libye vers leurs pays d’origine », peut-on lire sur son compte X.

    Ces 3 300 retours volontaires seront chapeautés et mis en œuvre par l’#Organisation_internationale_pour_les_migrations (#OIM).

    « Cette initiative, en collaboration avec l’OIM, s’inscrit dans une stratégie plus large visant à lutter contre l’immigration illégale et à renforcer la coopération et le développement dans les pays d’origine des migrants », a encore écrit Matteo Piantedosi.

    Ce n’est pas la première fois que l’Italie soutient des programmes de lutte contre l’immigration clandestine en Afrique du Nord. En 2024, Giorgia Meloni, la cheffe du gouvernement, s’était déjà déplacée plusieurs fois en Tunisie pour encourager les « retours volontaires » et ainsi enrayer les traversées de la Méditerranée vers les côtes italiennes.

    La situation délétère en Tunisie pousse depuis plusieurs mois les migrants à fuir le pays par n’importe quel moyen. Beaucoup envisagent de traverser la Méditerranée pour rejoindre au plus vite - et quels que soient les risques - l’île italienne de Lampedusa. Depuis le discours anti-migrants du président Kaïs Saïed en février 2023 accusant les exilés d’être la source de violences et de crimes, ces derniers sont harcelés par la population et les autorités.

    Conséquence de cette violence : les retours ont explosé. Sur l’ensemble de l’année 2024, l’OIM a accompagné 7 250 migrants subsahariens vivant en Tunisie à rentrer « volontairement » dans leur pays, avait indiqué fin janvier le secrétaire d’État tunisien auprès du ministre des Affaires étrangères, de la Migration et des Tunisiens à l’étranger, Mohamed Ben Ayed. C’est quasiment trois fois plus qu’en 2023, où ils étaient 2 557 à rentrer depuis la Tunisie vers leur pays d’origine, et 1 614 migrants en 2022.

    La Tunisie a toutefois redemandé la semaine dernière à l’OIM - et aux différentes ONG présentes dans le pays - de faire davantage : « seulement » 1 500 personnes ont été rapatriées depuis le début de l’année, a déclaré la présidence dans un communiqué le 27 mars.

    Les difficultés liées aux rapatriements

    L’OIM promeut aussi son programme de retours volontaires dans de nombreux pays africains, comme au Niger, au Maroc ou encore en Libye où des milliers d’exilés subissent toujours de graves exactions dans les prisons officielles ou officieuses du pays... Sur l’ensemble de l’année 2024, l’OIM a pu rapatrier 16 207 migrants coincés en Libye. C’est plus qu’en 2023 où seuls 9 300 migrants avaient quitté le pays via l’agence onusienne.

    Mais ces retours dans les pays d’origine sont loin d’être évidents à mettre en œuvre. De manière générale, l’OIM est tributaire des processus imposés par les États d’origine pour délivrer les #laissez-passer. Il faut, en effet, obtenir leur feu vert avant de renvoyer les migrants. En attendant ces accords, les migrants peuvent attendre leur rapatriement pendant des mois voire des années.

    Au Niger, par exemple, les retards s’accumulent et les migrants perdent parfois patience. « Il y a des raisons pour lesquelles les retours ne peuvent pas avoir lieu dans un court délai […] Les raisons peuvent inclure la situation politique dans le pays d’origine, les délais pour obtenir les documents de voyage pour ceux qui n’en ont pas, la logistique liée à l’organisation des vols […] », expliquait déjà en 2022 l’OIM à InfoMigrants.

    https://www.infomigrants.net/fr/post/63771/litalie-annonce-une-enveloppe-de-20-millions-deuros-pour-financer-des-
    #externalisation #asile #migrations #réfugiés #renvois #expulsions #IOM #aide_financière #rapatriements #déportations #retour_volontaire

    • En Tunisie, « le retour volontaire », nouvelle voie pour de nombreux migrants

      Face au verrouillage de la route maritime vers l’île italienne de Lampedusa, l’Organisation internationale pour les migrations propose aux volontaires de financer leurs retours vers leurs pays respectifs.

      Cette fois, c’est fini. « Le voyage est cassé », lâchent-ils. L’esprit est vide, les poches aussi. Pour ces Sénéglais, Ivoiriens ou Sierra-Léonais, les plages non loin d’El Amra, près de la ville de Sfax, dans le centre-est de la Tunisie, est devenu le terminus de leur « aventure ». L’Europe, leur ultime désir, reste encore une chimère. Toujours Inaccessible.

      Pour eux, une autre voie se dessine, celle d’un retour au pays. Une idée jusqu’alors impensable qu’ils commencent à évoquer du bout du bout des lèvres. Que faire d’autre ? Rejoindre l’île italienne de Lampedusa à partir des plages de Chebba ou Salakta est devenu presque impossible. Depuis le 1er janvier, seuls 432 migrants y sont parvenus, à bord d’embarcations de fortune, selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR). Ils étaient plus de 18 000 sur la même période, il y a deux ans.

      Cette chute vertigineuse des traversées clandestines s’explique par l’accord signé à l’été 2023 entre la Tunisie et l’Union européenne (UE). Avec 260 millions d’euros d’aides afin de renforcer, entre autres, les garde-côtes tunisiens, la route maritime est désormais verrouillée. « On est coincés », déplore Fatoumata Camara, une Guinéenne de 27 ans, qui tente, en ce début de soirée, de réchauffer sur sa poitrine sa fille Maryam, née il y a trois mois.

      Elles vivent dehors dans une zone boisée quasi inhabitée à l’entrée de Sfax, adossées à un muret de pierres, avec une dizaine d’autres compatriotes. En regardant son bébé s’agiter – les nuits glaciales l’empêchent de dormir –, Mme Camara s’en prend à elle-même : « Pourquoi je suis partie ? Je n’ai plus rien au pays. Les tentatives de prendre la mer ont échoué. »

      « Il faut rentrer »

      Elle se tait. Une minute, puis deux. « J’ai dépensé des milliers d’euros. Avec cette somme, j’aurais pu faire des choses chez moi. Ce voyage n’en vaut pas la peine. On a perdu notre temps, il faut rentrer », martèle-t-elle. Pour cette coiffeuse qui a quitté Conakry, il y a presque deux ans, « cette politique de nous empêcher de partir a réussi. Ils [l’UE et l’Etat tunisien] ont gagné ».

      Assis chacun sur le couvercle rouillé d’une boîte de conserve, Hassan Traoré, 22 ans, et Omar Touré, 28 ans, l’écoutent dans un silence chargé de chagrin. Eux aussi veulent rentrer en Guinée. C’est bien plus qu’une envie : ils ont entamé les démarches auprès de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), qui propose aux migrants découragés par le blocage sécuritaire de financer leurs retours vers leurs pays respectifs.

      « OIM ». L’acronyme de cette agence rattachée aux Nations unies est dans de nombreuses bouches. Des taudis informels installés sur les champs d’oliviers près d’El Amra jusqu’à Tunis, les « voyageurs », comme ils se nomment, cherchent à rencontrer les employés de l’organisation.

      Au lendemain du démantèlement de l’immense camp du « kilomètre 30 », le 4 avril, certains ont accouru à son antenne de Sfax pour y déposer une demande de retour volontaire – qui comprend la prise en charge du billet d’avion, des nuitées dans un hôtel avant le départ et une aide médicale. Mais la tâche est ardue, notamment pour ceux qui vivent loin de la ville : les taxis sont chers et les louages (minibus) n’acceptent pas les « Noirs », disent certains.

      Intensifier le rythme

      « Rentrer au pays est une humiliation. Je n’irai pas au village, je ne veux pas qu’on se moque de moi, qu’on dise que j’ai échoué, confie Hassan Traoré, en jetant un œil sur un post-it jaune sur lequel est écrit son numéro de dossier, déposé le 10 avril. Mais je suis fatigué. »

      Fatigué par deux années d’enfer à traverser les déserts algérien et libyen, éreinté par un mois dans une prison sfaxienne pour « séjour irrégulier », épuisé de demander à ses proches au pays de l’argent pour manger… Alors quand l’agent de l’OIM lui a demandé « Hassan Traoré, voulez-vous retourner en Guinée ? Vous n’y êtes pas forcé », il a répondu sans hésiter : « Oui, je veux me retourner. » Et il a signé le document validant sa décision.

      Combien de migrants ont accepté ce retour volontaire ? « Seulement 1 544 » depuis le début de l’année, a indiqué le président tunisien, Kaïs Saïed, dans un communiqué, publié fin mars, pressant l’OIM d’intensifier le rythme. En réalité, l’agence onusienne ne ménage pas sa peine. D’après les statistiques communiquées par l’OIM au Monde, plus de 250 000 migrants bloqués dans six pays de transit vers l’Europe – Maroc, Algérie, Tunisie, Libye, Egypte et Niger – ont été rapatriés chez eux grâce à ce programme depuis 2013. Près de 50 000 rien qu’en 2024, année record.

      En outre, selon les données transmises par la Commission européenne au Monde, Bruxelles a très largement augmenté sa contribution au budget de l’OIM, passant de 85,7 millions d’euros en 2014 à près de 600 millions d’euros en 2024. En dix ans, l’institution a ainsi reçu près de 3,2 milliards d’euros de fonds européens pour différents programmes, dont celui « des retours volontaires » que certains migrants comparent à un système de « déportation ». Ce à quoi un porte-parole de la Commission européenne riposte assurant que ces retours sont « libres et éclairés », organisés en « toute sécurité et dignité ».

      L’Italie a décidé, début avril, d’allouer 20 millions d’euros pour rapatrier les Subsahariens présents en Algérie, Tunisie et Libye vers leurs pays d’origine respectifs, toujours en coopération avec l’OIM. En juin 2023, la France avait octroyé 25,8 millions d’euros d’aide bilatérale à la Tunisie pour « contenir le flux irrégulier de migrants et favoriser leur retour dans de bonnes conditions », avait déclaré Gérald Darmanin, alors ministre de l’intérieur, lors de sa venue à Tunis.

      « Un pis-aller »

      « Toutes ces sommes d’argent sont insuffisantes », s’emporte Tarek Mahdi, député de Sfax. Ce proche du président Saïed plaide pour une réévaluation à la hausse des aides et la mise en place d’« un pont aérien » entre la Tunisie et les pays d’origine des migrants afin d’« accélérer » leur retour.

      « Pour beaucoup de fonctionnaires internationaux, le retour volontaire est perçu comme un dispositif humanitaire, un pis-aller face à des situations qu’ils ont contribué à provoquer », résume Camille Cassarini, chercheur à l’Institut de recherche sur le Maghreb contemporain, à Tunis.

      Depuis plusieurs années, ce programme essuie de nombreuses critiques des défenseurs des droits humains à cause des conditions dans lesquelles il est proposé. « Nous avons toujours remis en question le caractère volontaire de ces retours, car ces personnes migrantes sont interdites de se déplacer, de travailler, d’être hébergées, elles sont privées de tout droit », explique Romdhane Ben Amor, porte-parole du Forum tunisien des droits économiques et sociaux (FTDES), qui décrit l’OIM comme une « agence au service des politiques migratoires européennes », dénonçant « la complicité de l’Etat » tunisien.

      Dire « la vérité » aux plus jeunes

      D’ailleurs, en Libye, le Haut-Commissariat aux droits humains des Nations unies avait jugé en 2022 qu’en « raison de l’absence de consentement libre, préalable et éclairé et de voies alternatives viables, sûres et régulières pour la migration », de nombreux migrants sont « effectivement contraints d’accepter des retours ».

      Au Monde, l’OIM reconnaît « que les options offertes aux migrants confrontés à la perspective d’un retour peuvent être limitées et ne pas correspondre aux souhaits de l’individu ». Toutefois, elle défend ce choix « préférable », car « l’aide au retour représente souvent une solution salvatrice pour de nombreux migrants qui vivent dans des conditions particulièrement déplorables ».

      « Salvatrice ? » C’est ce que ressent Omar Touré, ce Guinéen qui vivote à l’entrée de Sfax : il se sent soulagé. Il a averti sa mère pour lui dire qu’il allait rentrer. « Elle a pleuré », lance-t-il. Sept années qu’il a quitté son pays. « Ce voyage, c’est une maladie psychologique. Mentalement et physiquement, nous sommes enfermés », argue-t-il.

      Maintenant, il attend un appel de l’OIM pour lui proposer un départ pour Conakry. Cela peut prendre des semaines ou des mois : l’agence doit vérifier son identité avec les autorités de son pays – il a déchiré ses papiers au début de son voyage – avant que celui-ci ne lui délivre un passeport. Omar Touré a juré, une fois sur ses terres, qu’il dirait « la vérité » aux plus jeunes : ne pas tenter d’aller en Europe. « La mort vous accompagne tout au long de ce voyage, clame-t-il. C’est une fausse route. »

      https://www.lemonde.fr/afrique/article/2025/04/18/en-tunisie-le-retour-volontaire-nouvelle-voie-pour-de-nombreux-migrants_6597

    • L’#OIM intensifie les «#retours_volontaires» de migrants depuis la #Tunisie

      En Tunisie, les migrants sont de plus en plus nombreux à demander à bénéficier du programme de « retour volontaire » de l’Organisation internationale des migrations (OIM). Pour le seul mois d’avril, 1 009 personnes sont rentrées dans leur pays d’origine via ce dispositif. Un chiffre en hausse alors que le président tunisien met la pression sur les instances internationales pour intensifier les rapatriements.

      Mardi 29 avril, 80 migrants sont montés dans des avions depuis l’aéroport de Tunis pour rentrer dans leur pays d’origine respectif (Mali, Sierra Leone et Côte d’Ivoire). Quelques jours plus tôt, le 24 avril, ils étaient 149 Guinéens à retourner chez eux. Même scène le 17 avril, avec 142 personnes originaires elles aussi de Guinée.

      Ce genre d’opérations de rapatriement s’inscrit dans le cadre du programme de « retour volontaire » de l’Organisation internationale des migrations (OIM), qui permet aux exilés d’être rapatriés chez eux et de bénéficier d’un soutien financier pour développer leur projet au pays.

      Et ce dispositif tourne à plein régime ces dernières semaines en Tunisie. Pour le seul mois d’avril, un total de 1 009 migrants ont bénéficié du « retour volontaire » de l’ONU, selon le porte-parole de la Direction générale de la sécurité nationale, le colonel Imad Mamacha, cité par la presse tunisienne. En mai, les retours de ce type devraient encore s’amplifier avec la mise en place d’un vol spécial par semaine en plus des vols commerciaux, précise Imad Mamacha.
      « Il faut que l’UE contribue au financement du retour des personnes dans leurs pays »

      Fin mars, le président tunisien Kaïs Saïed avait appelé l’OIM à intensifier ses efforts pour assurer les « retours volontaires » des personnes subsahariennes en situation irrégulière vers leurs pays d’origine. Le chef de l’État avait alors regretté que « seulement 1 544 migrants » avaient été rapatriés durant les trois premiers mois de l’année.

      Ce nombre « aurait pu être bien plus élevé si davantage d’efforts avaient été menés pour mettre un terme à ce phénomène inacceptable tant sur le plan humanitaire que juridique », pouvait-on lire dans la déclaration présidentielle. Kaïs Saïed avait demandé à « toutes les autres organisations » concernées par ce problème à soutenir également « davantage les efforts tunisiens visant à faciliter le ’retour volontaire’ des migrants irréguliers ».

      En 2024, un nombre record d’exilés étaient retournés chez eux via l’OIM : 7 250 personnes contre 2 250 en 2023, ce qui représentait déjà une hausse de 45 % par rapport à 2022.

      « Il faut que les organisations responsables fassent leur travail dans les plus brefs délais et que les pays de l’Union européenne (UE) contribuent au financement du retour des personnes dans leurs pays. Cela nécessite plus que les 20 millions d’euros répartis entre trois pays maghrébins », a aussi exhorté la semaine dernière le député de Sfax (centre-est de la Tunisie) Tarak Mahdi, joint par InfoMigrants.

      L’Italie a annoncé, début avril, le versement d’une allocation de 20 millions d’euros pour financer le « retour volontaire » vers les pays d’origine des migrants en situation irrégulière présents en Tunisie, en Libye et en Algérie. Cette somme s’ajoute aux montants prévus dans l’accord signé en juillet 2023 entre l’Union européenne et la Tunisie : 150 millions d’euros « pour favoriser la relance de l’économie à travers l’amélioration de la gestion des finances publiques et du climat des affaires et investissements », ainsi que 105 millions d’euros pour lutter contre l’immigration irrégulière.
      Vaste opération de démantèlements des camps

      On estime que le nombre de migrants irréguliers en Tunisie se situe entre 20 000 et 25 000, selon les chiffres des ONG. Ils survivent dans des camps de fortune insalubres au milieu des champs d’oliviers d’El-Amra, près de Sfax, dans l’attente d’embarquer clandestinement sur un canot pour l’Europe. Ces camps ont commencé à se former après que les migrants ont été chassés du centre-ville de Sfax durant l’été 2023.

      Début avril, la Garde nationale tunisienne a mené une opération d’ampleur dans la région. Plusieurs campements disséminés le long de la route qui mène de Sfax à Jebeniana ont été démolis par les autorités – des évacuations qui perdurent encore aujourd’hui.

      D’après Tarak Mahdi, ces expulsions font suite à de nombreuses plaintes déposées par des propriétaires d’oliveraies empêchés d’accéder à leur terrain.

      « Parmi les migrants expulsés, plusieurs centaines ont demandé le ’retour volontaire’. Des bus les ont conduits dans des hébergements temporaires [dans l’attente de leur départ, ndlr] », avait encore indiqué le député de Sfax, proche du pouvoir.

      Mais d’après le Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES), seules les personnes dont le dossier de « retour volontaire » était prêt ont été emmenées vers des centres d’hébergement de l’OIM. Les autres se sont dispersés ou ont rejoint d’autres campements, dans le plus grand dénuement.
      Un quotidien « infernal » en Tunisie

      Le quotidien des Africains subsahariens est devenu « infernal » en Tunisie, d’après de nombreux témoignages reçus par InfoMigrants ces dernières années – notamment depuis février 2023 quand le président Kaïs Saïed a dénoncé, dans un discours virulent, l’arrivée « de hordes de migrants subsahariens » menaçant, selon lui, de « changer la composition démographique » du pays.

      Les mois suivants, des milliers de migrants avaient été chassés de leurs logements et leurs emplois informels. Plusieurs ambassades africaines avaient procédé au rapatriement express de leurs ressortissants, à la suite d’agressions. Des rafles de Noirs ont été organisées par les autorités tunisiennes pour ensuite les abandonner dans le désert, à la frontière libyenne ou algérienne. À l’été 2023, une centaine de personnes y étaient mortes de soif, selon les humanitaires.

      Ces expulsions illégales, largement dénoncées par les ONG et les instances internationales, n’ont jamais cessé en Tunisie. Le 17 mars dernier, plus de 600 personnes ont disparu après avoir été interceptées en mer par les gardes-côtes tunisiens. Elles ne sont pas revenues dans les champs d’oliviers d’El-Amra. InfoMigrants est parvenu à entrer en contact avec une soixantaine de ces exilés : ils se trouvaient alors à Tebessa, ville algérienne près de la frontière tunisienne, après avoir été abandonnés dans le désert par les forces tunisiennes.

      Les exilés sont constamment harcelés par la population et les autorités. Partout en Tunisie, les Noirs sont de plus en plus empêchés de travailler, de louer des appartements et même d’utiliser les transports publics. Ils sont interpellés chez eux, dans la rue, les commerces, les taxis...
      Condamnations à la chaîne pour « séjour irrégulier »

      Après une arrestation, ils risquent aussi de croupir dans une prison tunisienne. Les Subsahariens sont en effet de plus en plus nombreux à être condamnés pour « séjour irrégulier » par la justice et à écoper de plusieurs mois de détention aux côtés de prisonniers de droit commun.

      Les audiences pour « séjour irrégulier » se déroulent à la chaîne. Lors de son passage au tribunal début novembre, un Guinéen dit s’être retrouvé au côté d’une trentaine de Subsahariens, dont deux mineurs, une dizaine de femmes et une enceinte de huit mois. Tous ont été inculpés car en situation irrégulière sur le territoire tunisien. La situation est telle que « les prisons sont remplies de migrants subsahariens », selon un Ivoirien contacté par InfoMigrants.

      Ce passage en détention reste un traumatisme pour les exilés. Comme à l’extérieur, le racisme et les mécanismes de domination ressurgissent dans les établissements pénitentiaires de Tunisie. Les Noirs sont parqués dans un coin de la pièce, le plus souvent près des toilettes. Ils doivent partager des lits à cinq ou six personnes, quand les Tunisiens dorment à deux sur la même couchette. Si la pièce est saturée, des exilés peuvent être contraints de dormir à même le sol. Les migrants disent aussi subir la violence des détenus tunisiens. « Quand tu arrives dans la prison, si tu as la peau noire, tu deviens une cible », a témoigné à InfoMigrants un exilé subsaharien.

      Dans ce contexte, pour la plupart d’entre eux, le retour au pays reste la seule solution, même si beaucoup éprouvent de la honte d’avoir « échoué » et peuvent être rejetés par leur famille. « La migration est vue comme un investissement de la part de la famille, de la communauté [beaucoup de familles pauvres contribuent à payer les passeurs pour le voyage, ndlr]. Donc leur retour au pays, sans résultats, notamment financiers, peut être mal perçu », expliquait à InfoMigrants Denise Origlia, cheffe de projet au sein de l’association italienne AVSI en Côte d’Ivoire.

      Ainsi, pour beaucoup de spécialistes, le « retour volontaire » s’impose, le plus souvent, aux exilés malgré eux. « Le terme de ‘retour volontaire’ [utilisé par la présidence tunisienne] est largement critiqué parmi les migrants, car il s’est transformé en un retour forcé », affirme à France 24 Romdhane Ben Amor, le porte-parole du Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES), une association qui vient en aide aux migrants dans le pays.

      https://www.infomigrants.net/fr/post/64293/loim-intensifie-les-retours-volontaires-de-migrants-depuis-la-tunisie

    • Alarmstufe Rot in Tunesien

      Bulldozer, Feuer und jetzt wieder IOM-Flüchtlingslager?

      Laut der Europäischen Kommission, der Regierung Meloni und der künftigen deutschen Regierung ist Tunesien ein sicheres Land. Allerdings schlägt Tunesien derzeit ein neues Kapitel im Krieg der EU gegen afrikanische Migrant:innen auf. Die provisorischen Lager dieser Menschen werden mit Bulldozern und Feuer zerstört. 30.000 Menschen verlieren ihre letzten Lebensgrundlagen. Hunderte versammeln sich vor den regionalen IOM-Büros und in Tunis, um sich „freiwillig“ rückführen zu lassen. Das tunesische Militär und die IOM errichten, so heißt es, neue, mit Zäunen umgebene Lager in der Wüste und an der algerischen Grenze.

      Echoes und Migration-Control-Info haben wiederholt über die Entwicklungen in Tunesien berichtet, nach der rassistischen Rede von Präsident Saied und dem EU-Tunesien-Deal im Jahr 2023 sowie den illegalen Massenabschiebungen und der Aussetzung afrikanischer Migranten in der Wüste. Schwarze Afrikaner:innen wurden aus Städten wie Tunis und Sfax vertrieben und fanden Zuflucht in provisorischen Lagern unter Olivenbäumen entlang der Hauptstraße, die von Sfax nach Norden führt. Die Lager befanden sich zwischen Kilometer 10 und 40, in der Nähe der kleineren Städte El Amra und Jebiniana. Im Laufe der Zeit entstanden in diesen Lagern einige selbstorganisierte Strukturen zum Überleben, wie Badezelte, Kliniken, Kochzelte, ein Moscheebereich, Bildungsstätten für Kinder, einige Sportanlagen und sogar ein Gericht zur Schlichtung von Streitigkeiten. Insgesamt wurden 36 Lager gezählt: 19 in Al-Amra (zwischen Kilometer 20 und 30) und 17 in Jebiniana (zwischen Kilometer 31 und 40).

      Die Situation in den Lagern wurde jedoch zunehmend schlimmer - vor allem, weil die Überfahrt nach Lampeduza immer gefährlicher und komplizierter wurde. Die grausame Effizienz der mit EU-Mitteln ausgestatteten tunesischen Küstenwache, die von FRONTEX-Drohnen unterstützt wird, führte dazu, dass die Menschen auf der Flucht in Tunesien unter entsetzlichen Bedingungen gestrandet sind. Auch die Armut der verschiedenen Gemeinschaften nahm zu: Migranten aus westafrikanischen Krisenregionen konnten von ihren Familien nicht mehr unterstützt werden, und Migranten aus den Flüchtlingslagern in Darfur und im Tschad hatten ohnehin kein Geld. Die Suche nach Mitteln zum Überleben führte zu Problemen mit der einheimischen Bevölkerung und nährte rassistische Vorurteile.

      Le Monde schrieb am 19.04.25:
      Es ist fast unmöglich geworden, die italienische Insel Lampedusa von den Stränden von Chebba oder Salakta aus zu erreichen. Seit dem 1. Januar haben es nach Angaben des Hohen Flüchtlingskommissars der Vereinten Nationen (UNHCR) nur 432 Migranten an Bord von Behelfsbooten geschafft, die Insel zu erreichen. Im gleichen Zeitraum vor zwei Jahren waren es noch mehr als 18.000.

      Am 3. April erklärte der Sprecher der tunesischen Nationalgarde, Houssem El Din Jebabli, dass die Lager aufgelöst würden. Die Räumungsaktionen in der sogenannten Olivenhain-Region dauern nun schon seit Wochen an. Die Nationalgarde kündigte an, dass alle Personen, die keine Rückführung durch die IOM beantragen, in der Wüste ausgesetzt würden.

      Über die aktuelle Lage berichteten Nawaat sowie Mirco Keilberth in ND 09.04.25 und ND 14.04.25 sowie Le Monde 19.04.25.

      Die Flüchtlinge versuchen, sich tiefer in den Olivenplantagen zu verstecken, und viele von ihnen sind an andere Orte gezogen. Hunderte versammeln sich vor den Büros der IOM. Die IOM sagt, sie könne derzeit keine Rückführung organisieren, aber es gibt Gerüchte über ein neues IOM-Lager, das westlich von Beja in einem Tal mit steilen Berghängen an der Grenze zu Algerien errichtet werden soll, sodass die tunesischen Grenzsoldaten nur eine Seite des Tals bewachen müssten. Außerdem gibt es Informationen, dass das tunesische Militär ein militarisiertes Internierungslager in der Wüste von Remada eröffnen will, in einem militärischen Sperrgebiet, in dem afrikanische Migranten konzentriert werden sollen.

      Die Regierung Meloni hat kürzlich 20 Millionen Euro für den Umgang mit den Migranten bereitgestellt, und es scheint, dass dieses Geld nicht für Rückführungen, sondern für Internierungslager verwendet wird.

      Erinnern wir uns an Choucha! Die IOM ist wieder im Spiel.

      Update 29.04.25

      Die Polizei hat inzwischen erklärt, nur die größeren Camps auf Privatgelände räumen zu wollen. Weiterhin versuchen viele Menschen, entlang der Eisenbahnschienen zu Fuß nach Tunis zu gelangen. Bei Km 10 hat sich zwischen Sidi Mansour und Hagouna ein neues Camp auf Staatsland gebildet, das von den Behörden offenbar geduldet wird.

      In allen größeren Lagern herrschen Chaos und zunehmende Gewalt. Einige kleinere Lager werden geduldet - dort, wo die Männer einen Job in der Landwirtschaft gefunden haben.

      Von den Straßen und Märkten halten sich Schwarze Afrikaner:innen fern. Nur in kleinen Gruppen bieten sie ihre Arbeitskraft an.

      Am 28.04. ereignete sich vor der tunesischen Küste ein großes Schiffsunglück. Acht Personen starben bei dem Versuch, den Tunesischen Verhältnissen zu entfliehen. InfoMigrants schrieb am 28.04.25: „Die Dramen vor der tunesischen Küste reihen sich aneinander. Am Montag, den 28. April, teilte ein Sprecher der tunesischen Nationalgarde der Nachrichtenagentur AFP mit, dass acht Migranten nach dem Untergang ihres Bootes vor der Küste von El Aouabed in der Nähe der Großstadt Sfax im mittleren Osten des Landes tot aufgefunden worden waren. Der Schiffbruch hatte sich am Sonntagmorgen ereignet und 29 Menschen konnten gerettet werden. Laut dem Sprecher Houcem Eddine Jebabli waren alle Schiffbrüchigen Ausländer verschiedener Nationalitäten, darunter auch Personen aus Subsahara-Afrika.“

      Was geschah mit den Geretteten?
      DasAlarm Phone meldet am 01.05.: „Wir mussten erfahren, dass die Gruppe in Not, über die wir die Behörden alarmiert hatten, Schiffbruch erlitten hatte. Nur wenige Menschen haben überlebt, sie wurden sofort in die Wüste deportiert. Sie versuchten, vor der unerträglichen Situation in #Tunesien zu fliehen. Black Lives Matter, überall!“

      https://migration-control.info/de/blog/tunesien-alarmstufe-rot

      –-> traduction en anglais:
      High alert in Tunisia
      https://civilmrcc.eu/political-developments/high-alert-in-tunisia

  • La Suède veut imposer un critère de « #conduite_honnête » aux migrants, sous peine d’expulsion

    Le gouvernement suédois a annoncé mardi sa volonté d’introduire dans la législation un critère de « conduite honnête » aux migrants sous peine d’expulsion. Depuis son arrivée au pouvoir en 2022, le gouvernement suédois, soutenu au Parlement par les Démocrates de Suède, parti d’extrême droite anti-immigration, a multiplié les restrictions de plus en plus sévères en matière migratoire.

    Introduire des normes de #comportements aux migrants sous peine d’expulsion. C’est la nouvelle mesure proposée par le gouvernement suédois en matière migratoire. Stockholm a annoncé mardi 1er avril son intention de mettre en place une règle de bonne conduite pour les étrangers, sous peine d’expulsion de Suède.

    « La grande majorité des personnes qui viennent en Suède sont parfaitement honnêtes, elles veulent simplement une vie meilleure, pour elles-mêmes, pour leur famille, elles veulent travailler, faire ce qu’il faut, apprendre la langue suédoise, faire partie de notre pays », a déclaré le ministre des Migrations Johan Forssell. « Mais nous vivons également à une époque où la confiance des citoyens dans la politique d’immigration repose sur un principe très fondamental, à savoir que ceux qui viennent en Suède et commettent des #crimes - ou qui se comportent mal d’une autre manière - ne devraient pas être ici », a-t-il ajouté.

    Fraude aux prestations sociales, endettement, toxicomanie...

    Ainsi Robert Schött, un ancien juge en charge de l’examen de cette mesure, propose d’introduire dans la législation suédoise un critère de « #conduite_honorable » destiné aux migrants - principalement les étudiants, ceux ayant un permis de travail, et leur famille. Et de pouvoir invoquer ce motif pour révoquer ou leur refuser un #permis_de_séjour.

    Ces « manquements dans le mode de vie » pourraient être, outre commettre un crime ou un #délit, la #fraude aux prestations sociales, l’#endettement, les perturbations à l’ordre public induites par la #toxicomanie, ou encore l’#apologie_du_terrorisme ou d’autres agissements qui « menacent la sécurité » de la Suède, a énuméré le ministre des Migrations.

    « Je suis convaincu que la grande majorité des gens comprennent exactement ce que nous voulons dire dans ce contexte », a affirmé Johan Forssell. « La législation sera plus stricte pour ce groupe de personnes qui ne sont pas des citoyens suédois ».

    Les ONG ont immédiatement critiqué cette nouvelle proposition gouvernementale. À l’instar de Civil Rights Defenders qui estime que « cela créerait un système dans lequel certaines personnes pourraient être punies pour avoir exprimé des opinions qui restent tout à fait légales pour d’autres ». Selon l’ONG, « cela porterait atteinte au principe de l’égalité de traitement devant la loi et constituerait une évolution extrêmement regrettable pour la Suède ».

    Multiplication des annonces

    Depuis son arrivée au pouvoir en 2022, le gouvernement suédois, soutenu au Parlement par les Démocrates de Suède, parti d’extrême droite anti-immigration, a introduit des restrictions de plus en plus sévères en matière migratoire.

    Début janvier, Stockholm avait indiqué vouloir durcir l’accès à la citoyenneté, et mettait déjà en avant une « conduite honorable ». Selon le texte, pour devenir suédois, un étranger devra avoir vécu huit ans en Suède - contre cinq ans actuellement -, passé un test de connaissances de la société et des valeurs suédoises, et réussi un examen de langue, avait recommandé une commission d’experts mandatée par le gouvernement.

    En décembre 2024, le gouvernement avait aussi annoncé un projet de loi qui limiterait la possibilité pour les demandeurs d’asile déboutés de déposer une nouvelle demande sans avoir quitté le pays, souhaitant ainsi lutter contre la « clandestinité ».

    En mai 2024, une proposition de loi visait à obliger les travailleurs du secteur public à dénoncer aux autorités les personnes sans-papiers avec lesquelles ils sont en contact. Cette mesure, jugée raciste et discriminatoire par les défenseurs des droits, avait créé la polémique dans le pays.

    Quelque 4 000 soignants avaient alors signé une tribune pour dénoncer un texte qui va à l’encontre du serment d’Hippocrate. « Cela aura des impacts de santé publique : des maladies pas traitées qui deviennent graves, la propagation de maladies infectieuses », expliquait la tribune.

    Demandes d’asile au plus bas

    Lors de la crise de 2015, la Suède avait largement ouvert ses portes aux étrangers et avait accueilli plus de 150 000 demandeurs d’asile, soit le nombre le plus élevé par habitant dans l’Union européenne. Mais en 2022, le bloc composé de la droite libérale conservatrice et de l’extrême droite l’emportait aux législatives. Une nouvelle ère anti-migrants s’était alors ouverte. « Il est temps de faire passer la Suède d’abord », déclarait à l’époque Jimmie Akesson, le leader des Démocrates de Suède (extrême-droite).

    Résultat, en 2024, le nombre de migrants ayant obtenu l’asile en Suède a atteint le niveau le plus bas depuis 40 ans. Seuls 6 250 permis de séjour pour l’asile ont été accordés dans le pays scandinave l’année dernière. « Aujourd’hui, trois personnes sur quatre qui demandent l’asile en Suède ne sont pas considérées comme ayant des motifs suffisants pour obtenir un permis de séjour. Elles ne sont donc pas des réfugiées et doivent rentrer chez elles », a récemment déclaré le ministre Johan Forssell.

    La Suède se considérait autrefois comme un refuge pour les personnes victimes de guerre et de persécutions, mais elle a peiné, au fil des ans, à intégrer un grand nombre de ses nouveaux arrivants.

    Preuve de ce changement de considération vis à vis des réfugiés, la Suède a été l’un des premiers pays a annoncé la suspension des demandes d’asile pour les Syriens après la chute de Bachar al-Assad en décembre dernier.

    https://www.infomigrants.net/fr/post/63738/la-suede-veut-imposer-un-critere-de-conduite-honnete-aux-migrants-sous
    #criminels_étrangers #expulsions #renvois #migrations #réfugiés #Suède
    ping @karine4

  • Two Irish citizens ordered to leave Germany over pro-Palestinian protests despite no convictions
    https://www.irishtimes.com/ireland/2025/04/01/two-irish-citizens-ordered-to-leave-germany-over-pro-palestinian-protest

    Two Irish citizens living in Berlin have been issued with deportation orders and instructed to leave Germany before April 21st after facing charges over alleged actions at pro-Palestinian protests.

    Lawyers for their case have raised concerns that the deportation orders undermine civil liberties for EU citizens living in Germany, as neither have been convicted of any criminal offences in the German courts.

    Au rayon #nos_valeurs, on n’a même pas besoin de Trump pour sombrer…

  • Fin de la trêve hivernale : Contre-Attaque Juridique Organisée !
    https://nantes.indymedia.org/posts/142953/fin-de-la-treve-hivernale-contre-attaque-juridique-organisee

    Lancement officiel de la CAJO, outil collaboratif de contre-attaque juridique pour la défense des squats ! La CAJO (cajo.squat.net) se veut être un outil collectif par et pour toutes les personnes mal logé.es : squatteuses, occupantes, locataires, … Partout les difficultés s’accentuent pour accéder à un #logement. De plus en…

    #Autodéfense_juridique #Expulsion #Expulsions #Justice #Logement/squat #Occupation #Police #Pratique #Répression #sans-papiers #squat #squatt #Global

  • When numbers play politics : How immigration data manipulation shapes public narratives
    https://www.youtube.com/watch?v=VMefDk4MfIw

    KPBS Border Reporter Gustavo Solis hosted Austin Kocher from Syracuse University for a brief conversation about immigration detention data. They showed how officials manipulate data to create false narratives and what consumers can to about it. Kocher also broke down different datasets to give us a more accurate picture of what the federal government is doing. He writes a newsletter on Substack that explores the complexities of the U.S. immigration system.

    This transcription has been edited for brevity and clarity.

    You wrote about how government agencies can shape public narratives through selective data releases and, sometimes, how reporters like me parrot those narratives. So, as an example, we have these social media posts from ICE (U.S. Immigration and Customs Enforcement). Tell us what we’re looking at and what could be problematic about this.

    Kocher: Sure, so in the first week of the Trump administration, in an effort to show and to highlight the immigration enforcement activities that the administration was taking, ICE began posting numbers on their Twitter (X) page that showed growing numbers of arrests and detainees. The first time I saw this, I thought, I’m a big advocate of government transparency, so nothing I love to see more than data — so, potentially, great.

    However, there was no context or information about the data. It really didn’t allow us to look at what the norm was before Trump took office. So that’s that was one red flag for me.

    The other red flag for me when I saw this was knowing how long it takes the agency, many times, to produce this data. I was concerned that the data wasn’t really getting validated. My concern was: did they really take the time to make sure those are correct? The data systems that the government uses, they’re huge, they’re enormous, they’re very dynamic. And so there really does need to be some validation to make sure the numbers are correct.

    The big picture problem here that I think everybody needs to be aware of is that even though it’s great when government agencies post data, if they’re not taking the time to do it accurately and to do it responsibly, it runs the risk of data being used to advance a political agenda more than actually provide meaningful transparency to the American public.

    That brings us to like the second question. As a reporter, one of my favorite things to do is correct misleading narratives. And you kind of did that recently when it comes to who ICE is arresting.

    The prevailing narrative coming out of the White House is that they’re arresting the worst of the worst, right? The “bad hombres,” the murderers and the rapists. But is that what the data show?

    Kocher: The data is really inconsistent on this, and so it doesn’t necessarily support the government narrative at all.

    The government is not really backing up those claims with data points. We don’t have detailed case-by-case data on the people that they’ve arrested. They could release that data, but they haven’t yet.

    What we do have is a spreadsheet that Congress requires ICE to produce on a biweekly basis.
    An undated table shows detained populations by ICE between January and March 2025.

    I’ve looked at this data very carefully and closely over the last several years. So, I feel very comfortable with the data. And what this data shows is: based on the number of people in detention at any given point in time, we’ve gone from about 38,000 people up to around 43,000 people in detention.

    And when we look at that breakdown, what we see is: yes, the largest fraction of people in immigrant detention are people with criminal convictions. However, the number that has grown the most, which shows possibly who ICE is really focusing on, are people that don’t have any criminal convictions and don’t have any pending criminal charges.

    Interesting. Tell me what we’re looking at here with the graph. What should people be focusing on?

    Kocher: ICE has a lot of detailed data on detainees’ criminal histories, but the data that they report to the public in this spreadsheet really just breaks it down into three categories.

    Immigrants held in detention with conviction — and let’s be very clear about what it means to have a criminal conviction; this could be anything from theft, stealing something from a grocery store and getting in trouble all the way up to potentially murder. So even that convicted criminal category represents a huge variety of people.

    It also may include people with criminal convictions that are years, sometimes even decades old, not people who represent any kind of real public threat. So we can’t assume that convicted criminal necessarily means a real public safety threat.

    The second category is immigrants held in detention with pending criminal charges.

    And then the last category, other immigration violator.

    That’s what ICE refers to as people who have immigration violations but don’t have criminal charges or convictions.

    It went from 800 in January to almost 5,000 now. That’s a big jump, right?

    Kocher: As a researcher and someone who focuses on this data, I’m looking at these three categories and just saying, “where is the main growth happening?” Because that is a little bit of a signal to me and hopefully to other people that, oh, this this is where ICE is putting their efforts.

    When Trump took office, the smallest portion was other immigrant violator with 800 or 900 people in detention at that one point in time followed by the next largest group criminal charges and then the largest group is convicted criminal. Now, when we look at the percent of that on the right, we look at the breakdown, that’s really where we can see that change.

    We see that the lowest level of offender, immigrants with only immigration violation, went from 6% of the detained population back at the beginning of January up to then 18% of the detained population by the beginning of March. Whereas the percent of convicted criminals in detention as an overall percentage of the population, that has actually gone down from 62% to under 50% now.

    This is a very predictable pattern. We’ve seen this happen many times over my career. There really aren’t enough immigrants in the United States who have serious criminal convictions that the Trump administration could drive their detention and deportation numbers solely by focusing on.

    The simple data reality is they’re going to have to focus on people who don’t have serious criminal convictions if they want to reach millions of deportations. It’s sort of the reality.

    Lastly, I wanted to ask: Another one of your recent posts was about ICE detention numbers. They’re at capacity now, but Congress approved $430 million to increase capacity. Do we know how they plan to spend that money? Does it tell us anything about who they want to target and where they want to put them?

    Kocher: No, I’m not clear on where they plan on spending all $430 million or how they plan on dividing it up.

    The truth is immigration enforcement is expensive. It costs taxpayers a lot of money in addition to the economic cost of deporting people that we need in our workforce.

    Detentions are very expensive, deportation flights are very expensive. Setting up a detention center in Guantanamo Bay and setting up tents that’s really, really expensive.

    ICE is running short on money if they’re to accomplish what the Trump administration is asking and logistical challenges, frankly, are the main bottleneck.

    But this $430 million additional dollars, I’m sure that’s going to go into detention. They’re building new detention centers and reopening old ones that they haven’t used for a while. They’re bringing back family detention in South Texas which is very expensive. It’s very expensive to keep mothers and children in detention centers together with all of their needs. They’re going to have to hire more staff. They’re probably having to pay their ICE officers and their deportation officers overtime wages, which is going to cost a lot of money.

    Jet fuel is not cheap these days and finding pilots to fly deportation flights is very expensive. So, you can see how it adds up.

    Thank you. If anyone wants to follow you, where can they keep up with your work?

    Kocher: I’m on most social media platforms at this point at @ackocher. And really where I put most of my effort these days is Substack.

    So if you go to austinkocher.substack.com, most days of the week I’ve got new analysis out there. It is really just to break down what’s happening in our system in a very simple, nonpartisan way that tries to help more people not just understand what’s going on, but try to take an interest in it.

    https://www.kpbs.org/news/border-immigration/2025/03/25/when-numbers-play-politics-how-immigration-data-manipulation-shapes-public-nar
    #chiffres #statistiques #migrations #sans-papiers #manipulation #récit #USA #Etats-Unis #détention_administrative #rétention #expulsions #déportations #ICE

    ping @reka @karine4

  • Exclusive: Trump’s “pro-Hamas” purge could block foreign students from colleges
    https://www.axios.com/2025/03/27/trump-palestinian-hamas-purge-colleges-protests

    Zoom in: The idea of prohibiting colleges from enrolling any student visa-holders grew out of Secretary of State Marco Rubio’s “Catch and Revoke” program, which now is focusing on students who protested against the war in Gaza.

    […]

    More than 300 foreign students have had their student visas revoked in the three weeks “Catch and Revoke” has been in operation, the official said. There are 1.5 million student visa-holders nationwide.

    Hundreds of international students wake up to an email asking them to self deport for campus activism
    https://timesofindia.indiatimes.com/world/us/hundreds-of-international-students-are-waking-up-to-an-email-asking-them-to-self-deport-for-campus-activism-or-even-sharing-posts-on-social-media/articleshow/119679695.cms

    Hundreds of international students in the US are getting an email from the US Department of State (DOS) asking them to self-deport owing to campus activism. Immigration attorneys’ contacted by TOI affirmed this development and added a few Indian students may also be at the receiving end of such emails – for something as innocuous as sharing a social media post.

    It is not just international students who physically participated in campus activism but also those who shared or liked ‘anti-national’ posts that are the target of these emails, said an immigration attorney.

    […]

    “On behalf of the United States Department of State, the Bureau of Consular Affairs Visa Office hereby informs you that additional information became available after your visa was issued. As a result, your F-1 visa with expiration date XXXXX was revoked in accordance with Section 221(i) of the United States Immigration and Nationality Act, as amended."

    “The Bureau of Consular Affairs Visa Office has alerted the Department of Homeland Security’s Immigration and Customs Enforcement, which manages the Student Exchange Visitor Program and is responsible for removal proceedings. They may notify your designated school official about the revocation of your F-1 visa.”

    “Remaining in the United States without a lawful immigration status can result in fines, detention, and/or deportation. It may also make you ineligible for a future U.S. visa. Please note that deportation can take place at a time that does not allow the person being deported to secure possessions or conclude affairs in the United States. Persons being deported may be sent to countries other than their countries of origin.”

    “Given the gravity of this situation, individuals whose visa was revoked may wish to demonstrate their intent to depart the United States using the CBP Home App”

    “As soon as you depart the United States, you must personally present your passport to the U.S. embassy or consulate which issued your visa so your visa can be physically cancelled. You must not attempt to use your visa as it has been revoked. If you intend to travel to the United States in the future, you must apply for another U.S. visa and a determination on your eligibility for a visa will be made at that time.”

  • En Europe, les migrants premières victimes de l’intelligence artificielle

    Alors que se tient à Paris cette semaine le Sommet pour l’action sur l’intelligence artificielle (IA), chefs d’État, chefs d’entreprise, chercheurs et société civile sont appelés à se prononcer sur les #risques et les #limites de ses usages. Des #biais_discriminatoires et des #pratiques_abusives ont déjà été observés, en particulier dans la gestion européenne de l’immigration.

    Un #détecteur_d’émotions pour identifier les #mensonges dans un #récit, un #détecteur_d’accent pour trouver la provenance d’un ressortissant étranger, une analyse des #messages, des #photos, des #géolocalisations d’un #smartphone pour vérifier une #identité… voici quelques exemples de systèmes intelligents expérimentés dans l’Union européenne pour contrôler les corps et les mouvements.

    « Ici, les migrations sont un #laboratoire_humain d’#expérimentation_technologique grandeur nature », résume Chloé Berthélémy, conseillère politique à l’EDRi (European Digital Rights), un réseau d’une cinquantaine d’ONG et d’experts sur les droits et libertés numériques. « Les gouvernements et les entreprises utilisent les environnements migratoires comme une phase de #test pour leurs produits, pour leurs nouveaux systèmes de contrôle. »

    Des détecteurs de mensonges à la frontière

    L’un des plus marquants a été le projet #iBorderCtrl. Financé partiellement par des fonds européens, le dispositif prévoyait le déploiement de détecteurs de mensonges, basés sur l’analyse des #émotions d’un individu qui entrerait sur le sol européen. « Les #visages des personnes, en particulier des demandeurs d’asile, étaient analysés pour détecter si, oui ou non, ils mentaient. Si le système considérait que la personne était un peu suspecte, les questions devenaient de plus en plus compliquées. Puis, éventuellement, on arrivait à un contrôle plus approfondi par un agent humain », explique-t-elle.

    Expérimenté dans les #aéroports de Grèce, de Hongrie et de Lettonie, il ne serait officiellement plus utilisé, mais l’EDRi émet quelques doutes. « Dans ce milieu-là, on est souvent face à une #opacité complète et il est très dur d’obtenir des informations. Difficile de dire à l’heure actuelle si cette technologie est encore utilisée, mais dans tous les cas, c’est une volonté européenne que d’avoir ce genre de systèmes aux frontières. »

    Drones de surveillance, caméras thermiques, capteurs divers, les technologies de surveillance sont la partie émergée de l’iceberg, la face visible de l’intelligence artificielle. Pour que ces systèmes puissent fonctionner, il leur faut un carburant : les #données.

    Les bases de données se multiplient

    L’Europe en a plusieurs en matière d’immigration. La plus connue, #Eurodac – le fichier des #empreintes_digitales – vise à ficher les demandeurs et demandeuses d’asile appréhendés lors d’un passage de frontière de manière irrégulière. Créée en 2002, la nouvelle réforme européenne sur l’asile étend considérablement son pouvoir. En plus des empreintes, on y trouve aujourd’hui des photos pour alimenter les systèmes de #reconnaissance_faciale. Les conditions d’accès à Eurodac pour les autorités policières ont également été assouplies. « Elles pourront le consulter pour des objectifs d’enquêtes criminelles, on retrouve donc cette idée que de facto, on traite les demandeurs d’asile, les réfugiés, avec une présomption d’illégalité », conclut Chloé Berthélémy.

    Or, ces collectes d’informations mettent de côté un principe clef : celui du #consentement, condition sine qua non dans l’UE du traitement des données personnelles, et clairement encadré par le Règlement général de protection des données (#RGPD). Les politiques migratoires et de contrôles aux frontières semblent donc faire figures d’#exception. Lorsqu’une personne pose le pied sur le sol européen, ses empreintes seront collectées, qu’il soit d’accord ou non. Selon l’EDRi, « l’Union européenne est en train de construire deux standards différents. Un pour ceux qui ont les bons papiers, le bon statut migratoire, et un autre pour ceux qui ne les ont pas ».

    Un nouveau cadre juridique qui a d’ailleurs été attaqué en justice. En 2021, en Allemagne, la GFF, la Société des droits civils (qui fait partie du réseau de l’EDRi) triomphe de l’Office allemand de l’immigration, condamné pour pratiques disproportionnées. Textos, données de géolocalisation, contacts, historique des appels et autres #fichiers_personnels étaient extraits des #smartphones des demandeurs d’asile à la recherche de preuve d’identité.

    Automatisation des décisions

    Une fois les frontières passées, l’intelligence artificielle continue à prendre pour cible des étrangers, à travers sa manifestation la plus concrète : les #algorithmes. Examiner les demandes de #visa ou de #naturalisation, attribuer un #hébergement, faciliter l’organisation des #expulsions, prédire les flux migratoires… la multiplication des usages fait craindre aux chercheurs une administration sans guichet, sans visage humain, entièrement automatisée. Problème : ces systèmes intelligents commettent encore beaucoup trop d’#erreurs, et leur prise de décisions est loin d’être objective.

    En 2023, l’association La Quadrature du Net révèle que le code source de la Caisse nationale d’allocations familiales (Cnaf) attribue un « score de risque » à chaque allocataire. La valeur de ce score est ensuite utilisée pour sélectionner ceux qui feront l’objet d’un contrôle. Parmi les critères de calcul : avoir de faibles revenus, être au chômage, ou encore être né en dehors de l’Union européenne. « En assimilant la précarité et le soupçon de fraude, l’algorithme participe à une politique de #stigmatisation et de #maltraitance institutionnelle des plus défavorisés », estime Anna Sibley, chargée d’étude au Gisti. Quinze ONG ont d’ailleurs attaqué cet algorithme devant le Conseil d’État en octobre 2024 au nom du droit à la protection des données personnelles et du principe de non-discrimination.

    Autre exemple : l’IA a déjà été utilisée par le passé pour soutenir une prise de décision administrative. En 2023, le ministère de l’Intérieur a « appelé à la rescousse » le logiciel #Google_Bard, un outil d’aide à la prise de décision, pour traiter la demande d’asile d’une jeune Afghane. « Ce n’est pas tant le fait que l’intelligence artificielle ait donné une réponse négative qui est choquant. C’est plutôt le fait qu’un employé du ministère de l’Intérieur appuie sa réponse sur celle de l’IA, comme si cette dernière était un argument valable dans le cadre d’une décision de justice », analyse la chercheuse.

    #Dématérialisation à marche forcée

    En 2024, un rapport du Défenseur des droits pointait du doigt les atteintes massives aux droits des usagers de l’ANEF, l’administration numérique des étrangers en France. Conçue pour simplifier les démarches, l’interface permet le dépôt des demandes de titres de séjour en ligne.

    Pourtant, les #dysfonctionnements sont criants et rendent la vie impossible à des milliers de ressortissants étrangers. Leurs réclamations auprès du Défenseur des droits ont augmenté de 400% en quatre ans. Des #plaintes allant du simple problème de connexion aux erreurs de décisions de la plateforme. Un casse-tête numérique contre lequel il est difficile de se prémunir. « Les services d’accompagnement déployés sont trop limités », constate Gabrielle de Boucher, chargée de mission numérique droits et libertés auprès du Défenseur des droits. Selon elle, il est important que la France reconnaisse aux étrangers le droit de réaliser toute démarche par un canal humain, non dématérialisé, un accueil physique.

    Le biais discriminatoire

    Autre écueil de la dématérialisation croissante des administrations : le biais discriminatoire. Puisque les systèmes intelligents sont entraînés par des êtres humains, ces derniers reproduisent leurs biais et les transmettent involontairement à l’IA. Illustration la plus concrète : les erreurs d’#identification.

    En 2023, un homme a été arrêté aux États-Unis après que les logiciels de reconnaissance faciale l’ont désigné par erreur comme l’auteur de vols. « On peut légitimement avoir des craintes sur le respect des droits, puisqu’on sait, par exemple, que le taux d’erreur est plus élevé pour les personnes non blanches », s’inquiète Gabrielle du Boucher. Comme elles sont sous représentées dans les #bases_de_données qui nourrissent l’apprentissage de l’IA, celle-ci sera moins fiable que lorsqu’elle devra, par exemple, se concentrer sur les personnes blanches.

    https://www.infomigrants.net/fr/post/62762/en-europe-les-migrants-premieres-victimes-de-lintelligence-artificiell
    #IA #AI #intelligence_artificielle #migrations #réfugiés #victimes #frontières #technologie #contrôle #surveillance #accent #langue #discrimination

  • El Salvador, a new migrant prison under the Trump administration

    Human rights organizations warn against normalizing mass deportations without trial.

    A three-minute video posted early Sunday morning, March 16, 2025, on the Twitter account of El Salvador’s President Nayib Bukele showed a group of Latin American immigrants in the United States (all men), heads bowed and arms held by security agents, disembarking from planes arriving from the United States at El Salvador’s Oscar Arnulfo Romero International Airport during the previous night.

    Under US president Donald Trump’s new immigration strategy, immigrants detained in the US were sent to the Centro de Confinamiento del Terrorismo (Terrorism Confinement Center, CECOT), El Salvador’s controversial high-security mega-prison founded in 2023. In its short life, this prison has been the subject of complaints of human rights violations, torture, and lack of due process.

    The US administration designated the deportees as terrorists for alleged connections to gangs like the “Tren de Aragua gang,” a criminal gang of Venezuelan origin with reported activity in Latin American countries since 2018. Hours later, Trump confirmed Bukele’s video on his TruthSocial account.

    The vast majority of those deported (238) are of Venezuelan nationality and allegedly belong, according to Trump, to the Tren de Aragua. On March 15, 2025, the Trump administration labeled the Tren de Aragua a “terrorist organization” through an executive order. Consequently, it was able to invoke the 1798 law Alien Enemies Act for their deportation to El Salvador. The Alien Enemies Act is a wartime law: it has its roots in a conflict between the United States and France, and the three times it has been used so far were all during declared wars.

    US legal experts have long been skeptical of the Trump campaign and the Republican Party’s promise to use the Alien Enemies Act in peacetime, as immigration has not historically constituted an invasion.

    Immigration advocates are concerned that the law could lead to attacks on any immigrant, regardless of their criminal record. Boston-based immigration attorney Matt Cameron told The Nation:

    “Once the Trump administration normalizes the use of the Alien Enemies Act against the country’s purported enemies — and once the flouting of court orders comes to be seen as business as usual — it will almost certainly expand its use not just against suspected Venezuelan gang members but against ever-greater numbers of people from ever-greater numbers of countries. It’s a way to short-circuit any form of due process in the immigration system.”

    Neither Trump nor Bukele shared specific details that day about the names, ages, and criminal records of the 238 passengers who were deported, nor any information about contact with Venezuelan authorities (there have been no diplomatic relations between El Salvador and Venezuela since 2019). It was also revealed that the United States government will pay USD 6 million to its Salvadoran counterpart for one year of (renewable) custody of the deportees at the CECOT, which corresponds to USD 20,000 per person deported to the mega-prison.
    The race for mass deportation

    The flights already had a judicial imprint before their departure to Salvadoran soil: before the proclamation of the Executive Order, five Venezuelans represented by the American Civil Liberties Union (ACLU) and the Democracy Forward Foundation sued the Trump administration to prevent their “imminent deportation.”

    US federal judge James Boasberg granted the plaintiffs a 14-day stay, and that same afternoon, following the proclamation of the Executive Order, he specifically blocked the application of the Alien Enemies Act. On March 24, Boasberg upheld the order preventing Trump from using war powers for deportations.

    Despite the federal order, the flights departed for El Salvador with the group of 238 deportees targeted by Trump and Bukele. The statement by ICE (United States Immigration and Customs Enforcement) officials before Boasberg’s court indicated that it was uncertain whether all the deportees belonged to the Aragua Train. According to the statement, many of them had no criminal records in the US:

    “While it is true that many of the TdA members removed under the AEA do not have criminal records in the United States, that is because they have only been in the United States for a short period of time.”

    The case is still under formal appeal and could end up before the US Supreme Court. The implications of the final decision go beyond this particular case, as they could have repercussions for immigration policy, civic spaces, and even constitute a constitutional crisis.
    ‘They are not from Tren de Aragua’

    Reactions on social media from Venezuelan and international citizens and non-governmental organizations dedicated to the protection of migrants were swift. In the state of Aragua, located in central Venezuela, relatives of Francisco Javier García Casique recognized him among those detained in Bukele’s video.

    García Casique, a 24-year-old barber by trade, has no connection to the Tren de Aragua and no criminal record, according to statements made by his mother and brother to the Venezuelan news website El Estímulo. Since 2017, he was among the more than 7.8 million Venezuelan migrants estimated by the United Nations.

    After an initial stay in Peru, he arrived in the United States in 2022 after crossing the Darien Gap (a dangerous natural pass between Colombia and Panama and a significant migration route in the Americas). He had a criminal record with ICE and a deportation order, which would have required him to return to his home country.

    Identification by the families has revealed other names of those transferred to El Salvador, such as musician Arturo Suárez Trejo and soccer player Jerce Reyes Trejo. All statements so far categorically deny their relatives’ affiliation with the Tren de Aragua.

    The Venezuelan NGO, the Venezuelan Program for Education-Action in Human Rights (PROVEA), immediately reiterated “migrants and refugees have rights”:

    https://x.com/_Provea/status/1901382023517974723

    “The Trump administration is intensifying its attacks against Venezuelans, deporting them to prisons in El Salvador without guaranteeing due process.

    They are subjected to a prison system flagged for abuse by the @IACHR, separated from their families, and without guarantees for their defense.…”

    From El Salvador, investigative journalist Carlos Martínez of El Faro called attention to his country’s diaspora:

    https://x.com/chelefaro/status/1901798822784692461

    “To the Salvadoran diaspora: There are 101 people in the CECOT who did the same thing you did: entered the US without papers. Do you deserve to be treated like terrorists in a foreign prison? Do you think it’s okay for Bukele to be complicit in this?”

    Venezuelan journalist Ronna Rísquez, who has been researching and writing about the gang for more than a decade, explained on March 20 to the #DossierVenezuela podcast (directed by former Colombian vice president and journalist Francisco “Pacho” Santos):

    “There is a certain exaggeration regarding what the Tren de Aragua represents. It does exist. There may be people representing them in the United States, and some crimes have been committed by members of the Tren de Aragua, according to US authorities, but it is not known to be a massive operation there (…) Unfortunately, the Tren de Aragua case has been exploited to implement measures against Venezuelan migration that violate human rights.”

    https://globalvoices.org/2025/03/27/el-salvador-a-new-migrant-prison-under-the-trump-administration

    #externalisation #migrations #réfugiés #USA #El_Salvador #détention_administrative #rétention #expulsions #déportations #déportations_de_masse

  • Donald Trump essuie un nouveau revers en cour d’appel sur les expulsions de migrants
    https://www.lemonde.fr/international/article/2025/03/27/nouveau-revers-en-cour-d-appel-pour-donald-trump-sur-les-expulsions-de-migra

    Donald Trump essuie un nouveau revers en cour d’appel sur les expulsions de migrants
    Un juge fédéral avait suspendu, le 15 mars, pour deux semaines, les expulsions fondées sur une loi de 1798 sur les « ennemis étrangers ». Alors que l’administration Trump avait fait appel de cette suspension, une cour d’appel fédérale de Washington a rejeté le recours.
    L’administration Trump a enregistré, mercredi 26 mars, en appel, un nouveau revers judiciaire dans son projet d’expulsion d’immigrés accusés d’appartenir à un gang vénézuélien en vertu d’une loi d’exception utilisée jusqu’alors en temps de guerre.
    Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Les pays d’Amérique centrale embrigadés dans la politique migratoire des Etats-Unis
    Un juge fédéral, James Boasberg, avait suspendu, le 15 mars, pour deux semaines les décisions fondées sur cette loi de 1798 sur les « ennemis étrangers », alors que plus de 200 personnes présentées comme des membres présumés du gang vénézuélien Tren de Aragua étaient en cours d’expulsion sans autre forme de procès vers le Salvador. L’administration Trump a fait appel de cette suspension. Mais, par deux voix contre une, une cour d’appel fédérale de Washington a rejeté le recours.
    « Si le gouvernement peut choisir de renoncer à une procédure juste et équitable pour certaines personnes, il peut le faire pour tout le monde », a prévenu l’une des juges, Patricia Millett. Elle a reproché à l’administration Trump de s’arroger le droit d’expulser ces immigrés « sans préavis, sans audition en justice – zéro recours – ni possibilité de prouver qu’ils n’appartiennent pas au gang ». « Les nazis ont été mieux traités quant à l’application de la loi sur les ennemis étrangers » dans les années 1940, avait-elle relevé, lundi, à l’audience, rappelant qu’à l’époque « il y avait des instances d’appel avant qu’une personne puisse être expulsée ».
    Cette loi de 1798 avait jusqu’alors été utilisée uniquement en temps de guerre, notamment à l’encontre des ressortissants japonais et allemands en territoire américain pendant la seconde guerre mondiale. Elle a été invoquée dans une déclaration présidentielle, publiée le 15 mars, pour justifier l’expulsion le jour même de personnes présentées comme des membres présumés de Tren de Aragua, décrété « organisation terroriste » par Washington.
    Rappel à l’ordre
    La ministre de la sécurité intérieure américaine, Kristi Noem, a entamé, mercredi, une visite au Salvador, se rendant notamment dans la grande prison où sont incarcérés les Vénézuéliens expulsés le 15 mars. Ces expulsions « ont envoyé un message au monde que l’Amérique n’est plus un refuge sûr pour les criminels violents », a-t-elle déclaré sur les réseaux sociaux, avant son arrivée.
    La ministre a précisé qu’elle rencontrerait le président salvadorien, Nayib Bukele, pour discuter de comment « augmenter le nombre de vols et d’expulsions de criminels violents des Etats-Unis ». L’administration Trump dénonce la décision du juge Boasberg comme une « intrusion sans précédent dans les prérogatives du pouvoir exécutif », lui reprochant notamment d’avoir ordonné, en vain, que les avions ayant déjà décollé rebroussent chemin.
    La Maison Blanche a voué aux gémonies le juge, Donald Trump allant, la semaine dernière, jusqu’à appeler à sa révocation, suscitant un rare rappel à l’ordre du président de la Cour suprême, John Roberts.
    L’influente organisation de défense des droits civiques ACLU, qui défend les personnes visées par ces expulsions, a salué la décision de la cour d’appel et demandé au juge de première instance de prolonger sa suspension de deux semaines, jusqu’au 12 avril.
    Le magistrat a confirmé, lundi, la suspension, considérant qu’avant leur éventuelle expulsion, les plaignants devaient pouvoir contester individuellement, devant la justice américaine, leur appartenance au gang visé par la déclaration présidentielle. Il a également insisté sur l’apparent manque de transparence de l’administration Trump, rappelant que cette déclaration présidentielle, datée du 14 mars, n’avait été publiée par la Maison Blanche que le lendemain.

    #Covid-19#migrant#migration#etatsunis#politiquemigratoire#droit#sante#expulsion

  • Bundesregierung hält Drittstaaten-Bericht unter Verschluss

    Vom Bundesinnenministerium gehörte Sachverständige sehen hohe Hürden für ausgelagerte Asylverfahren

    Die Bundesregierung hält einen Bericht zu in Drittstaaten ausgelagerten Asylverfahren weiter zurück, berichtet das ARD-Hauptstadtstudio und zitiert aus einem offenbar geleakten Entwurf. Darin werde von einem deutschen Alleingang abgeraten, berichtet die »Tagesschau«. Angehört wurden dazu 23 nationale und internationale Sachverständige. Mehrere von ihnen zeigten sich verärgert über die verzögerte Veröffentlichung.

    Der vom Bundesinnenministerium beauftragte Bericht untersucht die Möglichkeit, an geltendes europäisches Recht anzuknüpfen und bestimmte Gruppen von Schutzsuchenden in angeblich sichere Drittstaaten zu bringen. Von Interesse war etwa das sogenannte Ruanda-Modell, in dem Großbritannien Menschen für ihr Asylverfahren und gegebenenfalls auch späteren Schutz in das ostafrikanische Land bringen wollte. Beschäftigt hat sich das Ministerium auch mit den Plänen Italiens, bestimmte Bootsmigrant*innen nach Albanien zu bringen – dem haben nationale Gerichte jedoch einen Riegel vorgeschoben und den Europäischen Gerichtshof um Klärung gebeten.

    Für die verschiedenen Drittstaatenmodelle gebe es »teils erhebliche praktische Herausforderungen und Hürden«, folgert deshalb auch der deutsche Bericht. Zudem bestünden »gewisse rechtliche Risiken«. Das Drittstaatenkonzept könne allenfalls »ein Baustein von vielen zur Migrationssteuerung« sein.

    Ein derart schlechtes Konzept dürfe nicht weiterverfolgt werden, appelliert deshalb Andreas Grünewald, Referent für Migration bei Brot für die Welt, an die kommende Bundesregierung. »Dieser fehlende Mut, dem Ergebnis des Prüfverfahrens Rechnung zu tragen, hält eine Debatte am Köcheln, die uns bei der Lösung migrationspolitischer Herausforderungen keinen Zentimeter weiter bringt«, so Grünewald, der ebenfalls als Sachverständiger für den Bericht gehört wurde, zu »nd«. Die Auslagerung von Asylverfahren binde »unglaublich viel Ressourcen, schadet dem globalen Flüchtlingsschutz – und macht uns abhängig von fragwürdigen Regierungen«, lautet seine Kritik.

    Nur wenige Staaten in relevanten Regionen kämen für ein Drittstaatenmodell überhaupt in Frage, heißt es in dem Dokument weiter. Zudem gebe es »bisher keine Hinweise darauf«, dass irgendwelche Regierungen außerhalb der EU überhaupt bereit wären, darüber zu verhandeln. Auch die Afrikanische Union hat 2021 klargestellt, dass sie die Auslagerung von Asylverfahren an afrikanische Länder strikt ablehnt. Sollte es dennoch zu Gesprächen kommen, empfiehlt der Berichtsentwurf, diese auf europäischer Ebene gemeinsam zu führen.

    Nach Europarecht dürfen Flüchtlinge derzeit nur in ein Land geschickt werden, zu dem sie eine »Verbindung« haben. Hier öffnet der deutsche Bericht jedoch eine Tür: Diese Einschränkung sei völkerrechtlich nicht vorgeschrieben und enge »politische Handlungsspielräume« ein, heißt es darin.

    Tatsächlich wird auch auf europäischer Ebene längst über die Abschaffung dieses sogenannten Verbindungselements diskutiert. Das spielt auch eine Rolle in einem Entwurf zur Erneuerung der EU-Rückführungsrichtlinie, den die neue EU-Kommission unter der zweiten Amtszeit Ursula von der Leyens mit ihrem Migrationskommissar Magnus Brunner am 11. März vorgelegt hat. Darin wird die Einrichtung von »Rückführungszentren« in Nicht-EU Ländern vorgeschlagen, in die abgelehnte Asylsuchende gebracht werden können. Angebliches Ziel dieser »Return Hubs« ist es, die Quote der tatsächlichen Abschiebungen zu erhöhen, da derzeit nur etwa 20 Prozent der ausreisepflichtigen Personen die EU verließen.

    Kommissar Brunner bezeichnet den Plan als »gerecht, aber auch unnachgiebig«. Sozialdemokrat*innen, Linke und Grüne im Europaparlament haben angekündigt, sich dagegen zu stellen. Solidarische Flüchtlingsorganisationen bezeichnen den Vorschlag als »absurd und unmenschlich« und warnen vor möglichen Menschenrechtsverletzungen.

    Gegen die geplanten Verschärfungen der europäischen Asylpolitik formiert sich auch auf der Straße Widerstand. Das Netzwerk Abolish Frontex plant für den 10. April einen transnationalen Aktionstag gegen einen weiter verschärften EU-Migrationspakt. Die Aktivist*innen kritisieren, dass der neue Gesetzesvorschlag der Kommission vom März 2025 ein Instrument sei, um »ein grausames System des Aufspürens, Filterns, Ausbeutens, Inhaftierens und Abschiebens von Menschen zu organisieren und zu legitimieren«. Er schaffe faktisch das Recht auf Asyl in Europa ab.

    https://www.nd-aktuell.de/artikel/1190002.asylverfahren-bundesregierung-haelt-drittstaaten-bericht-unter-ve
    #externalisation #migrations #réfugiés #asile #return_hubs #pays_tiers #renvois #expulsions
    #Allemagne

    –-

    ajouté à la métaliste sur les tentatives de différentes pays européens d’#externalisation non seulement des contrôles frontaliers (►https://seenthis.net/messages/731749), mais aussi de la #procédure_d'asile dans des #pays_tiers :
    https://seenthis.net/messages/900122

  • Government considering sending failed asylum seekers to overseas ’migrant hubs’

    Labour’s strategy to tackle small boat arrivals comes as a number of migrants were pictured arriving in Dover on Saturday.

    The government is considering sending failed asylum seekers, including those arriving on small boats, to overseas ’#migrant_hubs', Sky News understands.

    A Home Office source has told political correspondent #Amanda_Akass that the government is in the “very early stages” of discussions around the idea, and is keen to learn about what Italy has been doing in Albania.

    The right-wing Italian government has built two facilities in the Balkan country aiming to hold migrants there while processing their asylum requests.

    Government sources told The Times newspaper that UK ministers are planning to approach countries in the western Balkans including Albania, Serbia, Bosnia and North Macedonia.

    It comes as a number of migrants were pictured arriving in Dover, Kent, on Saturday.

    On Friday, 246 people made the perilous journey across the Channel from France in five boats - bringing the provisional total for the year so far to 5,271.

    On Thursday, 341 people crossed in six boats.

    This is the earliest point in the year that crossings have reached the 5,000 mark since data on Channel crossings was first reported in 2018.

    Labour’s strategy is expected to differ substantially from the previous Tory government’s Rwanda plan, which aimed to deport all migrants who arrived in the UK illegally, regardless of whether or not their asylum claims would be successful.

    The Supreme Court ruled in 2023 that Rwanda was considered an “unsafe” country.

    Amanda Akass said the Home Office source “won’t say which countries are being considered because they don’t want to pre-empt any discussions which haven’t even officially begun yet”.

    “But I am told that the government is closely looking at the example of Italy, which has a treaty with Albania and has built two detention centres in Albania to house asylum seekers while their claims are being processed there.”

    Akass noted there have been legal challenges to that deal, adding: “But it looks like the government are watching that to see what the outcome may be.”

    https://news.sky.com/story/government-considering-sending-failed-asylum-seekers-to-overseas-migrant-h
    #accord #UK #Angleterre #Balkans #externalisation #migrations #réfugiés #asile #return_hubs #pays_tiers #renvois #expulsions #Manche

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    ajouté à la métaliste sur les tentatives de différentes pays européens d’#externalisation non seulement des contrôles frontaliers (►https://seenthis.net/messages/731749), mais aussi de la #procédure_d'asile dans des #pays_tiers :
    https://seenthis.net/messages/900122

  • À #Rosso, au #Sénégal, des migrants subsahariens trouvent refuge après leur expulsion de #Mauritanie

    Au Sénégal, c’est à Rosso, au bord du fleuve qui sépare les deux pays, que sont refoulés les migrants subsahariens venus de Mauritanie. Alors que les ONG et les autorités sénégalaises se sont récemment inquiétées d’une vague d’expulsions de plusieurs centaines de personnes en situation irrégulière de la Mauritanie, notre correspondante s’est rendue dans cette ville frontalière.

    Sous un soleil de plomb, ils sont une dizaine à l’ombre d’un toit de tôle à quelques mètres de l’embarcadère vers la Mauritanie. Tous Guinéens et refoulés, comme Diallo débarqué deux jours plus tôt à Rosso, au Sénégal, il exhibe un document du haut-commissariat aux réfugiés.

    Il a été arrêté à Nouakchott alors qu’il était allé acheter à manger. « Ils te disent ’tu es un étranger non ?’, tu dis oui, on te prend. Deux jours, on est enfermés là-bas. Si tu n’as pas l’argent pour acheter à manger, wallah tu vas mourir dans la salle », raconte-t-il.

    Maltraitance et violences

    Camara, vêtue d’un grand voile mauritanien, a, elle aussi, été expulsée malgré sa grossesse et sa fille de deux ans. « Il m’a attrapé à la maison, j’étais couché donc, il vient, il cogne, quand tu ouvres la porte, il te prend, il te menotte, tu pars en prison. Moi, j’ai fait une semaine en prison. Il n’y a pas à manger. Il frappe les garçons », confie la jeune femme.

    Toutes ses affaires ont été volées. Voilà près d’un mois qu’elle a trouvé refuge dans cette cour, devant une maison où elle campe chaque soir avec une dizaine d’expulsés. Tous disent avoir été maltraités.

    Sylla, qui travaillait comme coiffeur depuis un an, dénonce une politique injuste. « Pourquoi vous nous traitez comme ça ? Le Guinéen n’a rien fait de mal en Mauritanie, fustige-t-il. S’il s’agit de trouver des cartes de séjour, on vous donne une semaine ou un mois. Mais aujourd’hui, je vous jure, quand vous partez demander, même s’ils en ont, ils ne vous donnent pas. Sinon, moi, j’ai fait plus d’un mois, je suis en train de courir derrière eux, quand j’ai perdu ma carte de séjour, ils refusent catégoriquement ».

    Avec sa femme et son fils encore en Mauritanie, Sylla ne peut pas rentrer en #Guinée et espère pouvoir retourner à Nouakchott les chercher. Sans succès pour le moment, il appelle à une réaction diplomatique de son pays.

    https://www.infomigrants.net/fr/post/63439/a-rosso-au-senegal-des-migrants-subsahariens-trouvent-refuge-apres-leu
    #migrations #réfugiés #expulsions #renvois #réfugiés_guinéens

    ping @6donie

    • La Mauritanie, désormais l’un des principaux points de départ vers l’Europe, expulse des centaines de migrants sous la pression de l’UE

      Face à une Méditerranée qui se ferme du fait des durcissements des contrôles, le mouvement vers la route migratoire de l’Atlantique a pris de l’ampleur.
      Bégo Konaré ne lâche pas du regard le va-et-vient du bac sur le fleuve Sénégal. D’ordinaire paisible, l’embarcation qui relie les villes jumelles de Rosso en Mauritanie et Rosso au Sénégal vogue en eaux troubles depuis le début de la crise migratoire qui oppose le gouvernement mauritanien à ses voisins. C’est par ce « bac de malheurs » que le sans-papiers malien a été expulsé de Mauritanie. Evacués sur la rive sénégalaise du fleuve, ils sont plusieurs centaines, comme lui, à avoir embarqué de force, au crépuscule ou à l’aube.
      Chaque jour, Mbaye Diop, le coordinateur local de la seule organisation humanitaire présente du côté sénégalais, accueille « des dizaines de personnes refoulées sans ménagement » par les forces de l’ordre mauritaniennes. Des opérations policières d’une envergure inédite qui tranchent avec la politique de tolérance observée jusqu’alors à Rosso. Au cours des vingt dernières années, la ville mauritanienne a vu affluer des centaines de milliers de migrants, dont de nombreux Sénégalais venus travailler dans la région fertile du fleuve ou décidés à remonter plus au nord pour rejoindre les îles espagnoles des Canaries et l’Union européenne.
      Face à ce durcissement, les deux Rosso, pourtant si proches, semblent désormais bien éloignées l’une de l’autre. Dans son bureau étriqué au bord du fleuve, Mbaye Diop est la fragile vigie de ce « basculement ». Avec ses « faibles moyens », il distribue chaque jour un grand plat de ceeb (« riz », en wolof) à une trentaine de personnes. Mais l’ampleur des refoulements le préoccupe. Les précédentes vagues d’interpellations massives, observe l’humanitaire, qui travaille sur les questions migratoires depuis 2006, ciblaient « exclusivement des clandestins en partance pour l’Europe. Cette année, tous les profils de migrants sont visés ». Des chauffeurs, des laveurs de voitures, des coiffeurs, des ouvriers agricoles, des journaliers…
      Dans la petite concession de M. Diop, ils sont près d’une trentaine de migrants sénégalais et maliens, venus, mercredi 19 mars, trouver un peu d’ombre et de répit. Leurs laissez-passer provisoires de trois mois ont expiré. « Cela ne doit pas justifier la brutalité et les abus de la police », souligne Ndiaga Fall, qui travaillait comme ferrailleur à Zouerate, dans le nord de la Mauritanie, avant d’être arrêté à un contrôle routier car son « laissez-passer n’était plus valable », puis transféré dans un centre de détention de Nouakchott, la capitale.
      « On était parqués à 200 dans deux hangars près d’un commissariat du quartier d’Arafat. Pour se nourrir, téléphoner, et même aller aux toilettes, il fallait payer les policiers », s’énerve-t-il. Assis à ses côtés sur un banc en béton, Aboubacar Doumbouya, un Malien de 28 ans, assure, lui, que sa « carte de séjour d’un an était encore valable un mois » quand il a été interpellé.
      Selon le ministre mauritanien des affaires étrangères, interrogé le 12 mars par RFI, des « dizaines » de clandestins ont été arrêtés, et « quatre réseaux de trafics » démantelés ces derniers jours. Défendues par le porte-parole du gouvernement mauritanien, ces « opérations de routine » ont suscité la « forte préoccupation » de l’ONU, dès le 5 mars. Un document de l’agence des Nations unies pour les réfugiés (HCR) évoque le décès de deux personnes, dont une « femme enceinte [morte] de déshydratation et un homme [mort] après avoir été sévèrement battu durant sa détention ».
      Malgré ses démentis, la Mauritanie est devenue, depuis janvier, l’un des principaux points de départ vers l’Europe, selon les données de l’ONU. Face à une Méditerranée qui se ferme du fait des durcissements des contrôles, en Tunisie et en Libye, le mouvement vers la route migratoire de l’Atlantique a pris de l’ampleur. Entre 2022 et 2024, les arrivées sur les îles espagnoles des Canaries ont triplé, passant de 15 000 à quelque 46 900.
      D’après le HCR, 1 084 personnes ont perdu la vie en 2024 sur la route de l’Atlantique et des Canaries – un axe de plus de 1 500 kilomètres entre Dakar et Las Palmas, que les pirogues peuvent mettre plus d’une semaine à parcourir. Et « la mortalité est exponentielle », alerte Carla Melki, cheffe à Médecins sans frontières (MSF) de la mission Migrations Atlantique, déployée depuis janvier entre le Sénégal et la Mauritanie.Face à la hausse spectaculaire des arrivées aux Canaries, les autorités mauritaniennes voient les pressions s’accentuer. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et le premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, se sont tous deux rendus à Nouakchott en mars 2024, afin de sceller des accords visant à empêcher les départs de migrants.
      Traversée du fleuve Sénégal en bac depuis le Sénégal vers la Mauritanie, à Rosso, le 19 mars 2025. Depuis février 2025, la Mauritanie expulse massivement les migrants subsahariens hors du pays.
      « Il y a une concomitance entre le durcissement du régime mauritanien et l’accord signé avec les Européens », confirme Ibrahim Abdallay Ndiaye, coordinateur du Croissant-Rouge mauritanien, en référence au partenariat signé entre l’Union européenne (UE) et la Mauritanie, il y a un an. Un pacte stratégique avec, à la clé, des financements de 210 millions d’euros qui comportent un volet sécuritaire important, dont la construction de centres de rétention, y compris à Rosso. Sur les deux rives du fleuve Sénégal, l’arsenal antimigration a déjà été renforcé avec l’équipement d’un logiciel espion censé capter les données GPS et les messages WhatsApp. Mais les étrangers restent nombreux sur la rive mauritanienne du fleuve. Sans eux, l’agriculture florissante de cette région – on y cultive du riz, des oignons et des pastèques – serait fragilisée.John Sanko est l’un de ces ouvriers agricoles qui travaillent encore du côté mauritanien. Vêtu d’une veste polaire, ce colosse sierra-léonais a choisi « le shift de nuit » pour éviter les descentes de police. Ancien manœuvre sur des chantiers chinois à Dakar, il regretterait presque la réputation de teranga (« hospitalité », en wolof) du Sénégal. En Mauritanie, il a découvert le racisme ordinaire. Etre noir et anglophone le condamne à être constamment racketté par les boutiquiers.
      Sans se départir de son sourire, l’ancien chauffeur entré dans le pays grâce à un visa d’un mois dénonce la politique du chiffre des autorités de Nouakchott. « Lors de mon arrivée, j’ai été arrêté trois fois en deux jours alors que j’étais parfaitement en règle. » Depuis, il limite ses déplacements et, à chaque fois que quelqu’un frappe à la porte rouillée de son appartement, lui ou ses colocataires migrants jettent un coup d’œil inquiet par le judas.
      A en croire le représentant des Sénégalais de Mauritanie, la politique répressive de Nouakchott a ravivé les fractures de la société mauritanienne entre l’élite maure des Arabo-Berbères et les populations noires locales. « Le spectre des événements de 1989 [des violences interethniques entre les Maures arabo-berbères et les populations locales noires descendantes d’esclaves et de serfs (haratines) qui ont fait des milliers de victimes] nous menace, alors que nos deux pays sont intimement liés par le sang, l’histoire et l’économie », précise Mame Aly, en situation irrégulière faute d’avoir été autorisé à renouveler ses papiers, et dont la femme et les enfants sont mauritaniens.
      Contacté par Le Monde, le ministère mauritanien de l’intérieur n’a pas souhaité répondre. De son côté, Dakar s’est dit « indigné » par la voix de sa ministre de l’intégration africaine et des affaires étrangères, Yassine Fall. Elle s’est rendue à Nouakchott, lundi 17 février, et, d’après une source proche, a appelé à la fin des rafles et à simplifier la délivrance de cartes de séjour.Ce week-end, pour fêter la fin du mois de ramadan, des dizaines de milliers de Sénégalais devraient passer la frontière afin de se rendre à Nimjat, en Mauritanie, lieu d’un pèlerinage important pour la Qadariyya, l’une des plus grandes confréries soufies. Un rassemblement qui aura valeur de test pour la Mauritanie.

      https://www.lemonde.fr/afrique/article/2025/03/26/tous-les-profils-sont-vises-pressee-par-l-union-europeenne-la-mauritanie-exp
      #UE #EU #Union_européenne #pression

  • Expulsion à la Gaîté Lyrique : État fasciste, mairie complice

    Communiqué du Collectif des Jeunes du Parc de Belleville :

    https://laparoleerrante.org/expulsion-de-la-gaite-lyrique-etat-fasciste-mairie-complice

    Hier soir, quelques heures après la parution de l’arrêté d’expulsion de la Gaîté Lyrique, nous nous sommes rassemblés massivement. Toute la nuit, des centaines de personnes se sont mobilisées en résistance aux côtés du Collectif des Jeunes du Parc de Belleville, pour exiger un toit pour tous.tes les occupant.es.

    Rien dans cette opération ne s’est déroulé dans le respect du droit et des personnes présentes. Moins de 24h se sont écoulées entre la publication de l’arrêté et le début de l’expulsion, l’opération devait commencer à 6h, les policiers nous ont chargé.es dès 5h40. Après cette première charge, nous avons attendu des heures dans le froid, nassé.es, sans pouvoir soigner les blessé.es. Nous avons ensuite été gazé.es, matraqué.es, interpellé.es arbitrairement et pourchassé.es dans les rues et bouches de métro.

    Aujourd’hui, nous avons subi le déploiement total du racisme dans l’indifférence de la plus grande Mairie française dite de gauche :

    - racisme d’un gouvernement qui déploie un dispositif quasi-militaire pour évacuer des jeunes déjà sortis du bâtiment occupé,

    - racisme des médias et des fascistes qui chaque jour nous ont harcelé et provoqué,

    - racisme de la police qui a séparé les « associatifs » des « migrants » pour procéder aux contrôles d’identités, nous a traqué et interpellé jusque dans les cafés adjacents

    - racisme d’un système qui refuse de nous intégrer alors que nous demandons juste à vivre, étudier, travailler, être considéré.es comme égaux et égales.

    En un an, nous avons observé la lâcheté de la Mairie de Paris : alors que nous occupions la Maison des Métallos pour revendiquer un toit, la Mairie disait que nous devions cesser d’investir leurs bâtiments et engager un vrai rapport de force avec l’État. Ces trois derniers mois à la Gaité, nous avons visibilisé notre combat et renforcé notre réseau de solidarité. Nous avons laissé l’opportunité à la Mairie de se battre à nos côtés pour nos droits. Elle ne l’a pas fait et pire encore : ce matin, Mme Hidalgo a préféré intervenir sur la matinale de France Inter, estimant qu’à « ce stade, c’est ce qu’il fallait faire », en parlant de l’expulsion brutale sans solution que nous venions de vivre. La Maire de Paris a menti en direct en affirmant qu’il y avait des propositions d’hébergement à Paris, c’est faux : un seul bus a été déployé, direction Rouen, pour une durée de trois semaines. La honte !

    Ce soir, tout le monde se demande où nous allons dormir, nous les 450 jeunes expulsé.es, parce que même dans la rue, nous sommes traqué.es sans pouvoir nous déplacer librement, encore moins poser une tente. Des dizaines de personnes sont blessées, tout le monde est traumatisé. En tout, on dénombre une grosse cinquantaine d’interpellations. Six de nos camarades en recours de minorité ont été libérés avec des OQTF. Une dizaine de jeunes sont toujours en garde à vue aux commissariats du 18ème et 12ème, risquant un transfert en CRA.

    Nous n’avons jamais vécu une telle situation en plein Paris. Que tout le monde prenne conscience de ce qui se joue autour de notre lutte : il ne s’agit pas seulement du droit à l’hébergement pour les mineur.es isolé.es, mais bien d’une bataille contre l’extrême-droite et son monde.

    Ce samedi 22 mars, à l’occasion de la marche internationale contre le racisme, rejoignez notre cortège.

    Paris, le 18 mars 2025