#extérieur

  • Les chances de transmettre le virus seraient 19 fois plus importantes dans un endroit clos qu’à l’air libre.

    Closed environments facilitate secondary transmission of coronavirus disease 2019 (COVID-19)
    https://www.medrxiv.org/content/10.1101/2020.02.28.20029272v2

    The odds that a primary case transmitted COVID-19 in a closed environment was 18.7 times greater compared to an open-air environment (95% confidence interval [CI]: 6.0, 57.9). Conclusions: It is plausible that closed environments contribute to secondary transmission of COVID-19 and promote superspreading events.

    D’où l’intérêt (non) d’interdire les plages et d’autoriser les messes.

  • Contre l’#exception, faire problème commun
    de #Sarah_Mekdjian

    #Biopolitiques_différentielles
    Alors que le #confinement, désormais sous #surveillance_policière depuis le 16 mars 2020 en France, doit protéger de la propagation de la #maladie, l’#enfermement continue de tuer, et de creuser les lignes d’une #biopolitique_différentielle, fondée sur la pénalisation des vies. Dans les #prisons italiennes, les parloirs ont été supprimés, les mutineries flambent. Sept détenus seraient morts dans ces insurrections.

    En France, des détenus qui ont eu des parloirs avec des personnes venues de zones dites dangereuses ont été placés en #isolement. #Punition et #protection se conjuguent. A #Fresnes, une des prisons les plus surpeuplées de France, les premiers cas de #contamination apparaissent, avec une première mort d’un prisonnier évacué. Les #masques sont progressivement distribués aux #personnels_pénitentiaires, même chose pour la #police qui surveille dans les centres de #rétention_administrative. Ce qui n’est pas le cas pour les détenus, ni les retenus.
    La lettre écrite par les retenus du centre de rétention administrative (#CRA) de #Lesquin à proximité de Lille est un cri d’alerte : suite au cas d’une personne contaminée à l’intérieur du CRA le vendredi 13 mars 2020, et à son évacuation, les policiers de la #police_aux_frontières (#PAF) portent des masques et des gants, les retenus non. Elles et ils ont décidé de ne plus fréquenter les lieux collectifs, notamment le #réfectoire. « Nous ne mangeons donc plus depuis trois jours pour beaucoup d’entre nous ». Les auteurs de la lettre, reproduite ici, poursuivent en montrant combien la suppression des visites des proches et soutiens, l’absence de l’association qui enregistre les demandes d’asile, informe, apporte des soutiens, isole encore davantage. « De nombreuses audiences du juge des libertés et de la détention sont reportées, or c’est à l’occasion de ces audiences que nous pouvons être libérés ». « Pour notre survie et le respect de nos droits, nous exigeons la liberté immédiate de toutes les personnes enfermées au CRA de Lesquin et dans tous les centres de rétention ! ».

    Exacerbation du gradient différentiel d’exposition aux risques

    L’#enfermement, par la détention et la rétention, devient, en temps de confinement, #isolement_des_foules : l’isolement ne protège pas, mais expose à la #mort, à une #gouvernementalité qui précisément crée un #différentiel_normatif, depuis celles et ceux qui peuvent se confiner pour se protéger de l’exposition aux risques, et celles et ceux qui sont isolés contre leur gré, en tant que population surpeuplée. Il ne s’agit pas d’une situation d’exception, mais de l’exacerbation de situations structurelles d’#isolement - #surpeuplement qui s’intègrent à une biopolitique différentielle.
    L’image de policiers de la PAF masqués et gantés dans les CRA, en cette période de coronavirus, qui surveillent des personnes isolées et exposées au risque, rappelle celle des policiers masqués et gantés de #FRONTEX qui, dans les avions, hors période de pandémie, expulsent des personnes menottées. Les politiques logistiques immunitaires au service d’un contrôle et d’une hyperexploitation de la force de travail sont désormais renforcées.
    Sur les îles grecques, machines internes de l’externalisation frontalière européenne (d’autant plus depuis que la Turquie a en partie refusé cette externalisation), les camps dits de réfugiés isolent des foules, exposées aux risques, réels, du coronavirus et de nombreuses autres maladies, tout comme d’une très grande pauvreté, chacun de ces éléments se renforçant mutuellement. Médecins sans frontières, partie prenante des dispositifs humanitaires de l’#encampement, appelle, à une évacuation urgente de ces #camps, sans demander une transformation radicale de la biopolitique qui crée la possibilité même de ces camps. Une coordinatrice médicale de Médecins sans frontières en #Grèce, précise : « Dans certaines parties du camp de #Moria, il n’y a qu’un seul point d’eau pour 1 300 personnes et pas de savon. Des familles de cinq ou six personnes doivent dormir dans des espaces ne dépassant pas 3m². Cela signifie que les mesures recommandées comme le lavage fréquent des mains et la distanciation sociale pour prévenir la propagation du virus sont tout simplement impossibles ». Il n’y a pas de distanciation sociale possible parmi les foules concentrées et isolées. On pourrait même dire que l’encampement des personnes étrangères permet, en partie, une meilleure acceptation du confinement. Autrement dit, puisqu’il y a des situations « pires », notamment dans les camps, dans les prisons, dans les CRA, pourquoi se plaindre du confinement sous surveillance policière décidé au nom de la « protection » et de la « sécurité » de celles et ceux, par ailleurs, qui peuvent se confiner ?
    A #Grenoble, alors que l’Université est fermée « au public », mais très ouverte aux grands vents néolibéraux de l’enseignement numérique, le #Patio_solidaire, squat occupé depuis deux ans par des personnes la plupart en situation de demande d’asile, dans les locaux désaffectés d’anciens laboratoires de droit, est un oublié de la fermeture : les jours passent tous comme des dimanches, personne ne circule plus sur le campus. Il manque du savon, des denrées alimentaires, le manque est structurel, il est encore renforcé désormais. Le confinement de celles et ceux qui sont autorisé.e.s à l’être renforce nécessairement l’isolement de celles et ceux qui étaient déjà la cible des politiques immunitaires logistiques. L’idée ici n’est pas d’opposer des situations, ni de relativiser la nécessité du confinement. Il s’agit de relever combien les biopolitiques différentielles sont encore exacerbées par ces temps de #pandémie. Il n’y a pas l’#extérieur d’un côté, l’#intérieur de l’autre, mais un gradient, plus ou moins létal, allant du confinement à l’isolement, avec des modalités graduelles d’exposition aux risques, de contrôle, et des boucles de renforcement.

    Pas de mesures d’exception, mais faire problème commun

    Plusieurs textes insistent sur le fait que le confinement permettrait peut-être de faire #problème_commun, et précisément de faire insister qu’il n’y a pas d’un côté les uns, de l’autre, les autres : comprendre, prendre avec soi, ce que signifie être enfermé, détenu, retenu, ciblé par les politiques immunitaires structurelles, depuis précisément la situation présentée comme exceptionnelle du confinement.
    La pandémie de coronavirus permettra-t-elle effectivement que les luttes contre la pénalisation des vies et contre les biopolitiques différentielles soient entendues ? Il est très probable qu’elles ne le soient pas. Ou qu’elles le soient, en partie précisément au nom de l’exception de la situation de la pandémie du coronavirus, ce qui renforcerait, dans le même temps, le gradient différentiel de normes préexistants à la pandémie. Pour illustrer les risques de l’exception, les appels et décisions de libération de retenu.e.s en CRA sont exemplaires.
    Ainsi, depuis le 17 mars 2020, plusieurs décisions de cours d’appel ont ordonné la libération de personnes retenues, en invoquant les conditions sanitaires actuelles exceptionnelles, qui impliquent notamment la suppression des vols qui permettraient les expulsions. Voici par exemple l’extrait de décision de la cour d’appel de Lille, en date du 17 mars 2020, qui acte la non-prolongation de la retenue administrative d’une personne :

    Cette décision va dans le sens de l’argumentaire d’une pétition ayant circulé largement sur les réseaux sociaux dès le 16 mars et demandant la libération des personnes étrangères retenues en centre de rétention :
    « Avec la pandémie en cours de plus en plus de pays adoptent des mesures de protection. Les frontières se ferment et il n’existe plus de perspective de renvoi. Dans ce contexte, la rétention ne se justifie plus ».

    S’il l’on peut se réjouir des décisions de justice amenant à la libération de retenu.e.s, par ailleurs décisions, aux cas par cas et à la demande des avocat.e.s, il semble également important de préciser qu’avoir recours à l’argument d’exception tend à renforcer l’idée de normes, et notamment sous-jacente, la norme de personnes étrangères privées de liberté et expulsables en raison de l’absence de titres de séjour, de refus de leurs demandes d’asile.
    Quand les vols seront rétablis, la rétention pourrait-elle donc « normalement » reprendre ? On peut imaginer que pour beaucoup l’appel à l’argument d’exception soit d’abord stratégique, mais il est aussi particulièrement problématique, dans un contexte où la crise sanitaire renforce les replis nationalistes, qui vont de la recherche d’origines nationales, mais aussi ethniques, voire raciales au coronavirus, avec de nombreux discours et actes racistes prononcés à l’égard de la Chine et des ressortissant.e.s chinois.e.s ou assimilés comme tels, jusqu’au traitement différentiel des personnes étrangères en relation à l’exposition aux risques.

    Ainsi, faire problème commun ne peut pas simplement tenir dans le fait de vivre le confinement, et d’appeler à des mesures exceptionnelles, en temps d’exception.

    Précisément il n’y pas d’exception, il y a une accentuation, accélération, exacerbation de tout ce qui est déjà là, déjà présent. En appeler à l’exception, c’est renforcer encore le gradient normatif différentiel qui neutralise toutes transformations radicales. Le renforcement des #luttes face à l’exacerbation généralisée de ce qui existait avant la pandémie est aussi en cours.

    https://lundi.am/Contre-l-exception-faire-probleme-commun
    #biopolitique #De_Frontex_à_Frontex

  • 2015 : comment va la démocratie ?

    Le constat est sévère : la démocratie va mal. Attaquée de toutes parts, une « réactualisation » de ses fondements semble inéluctable. Face à Geoffroy de Lagasnerie et à sa conception d’une liberté politique audacieuse, Francis #Fukuyama reprend sa théorie du triomphe de la démocratie libérale qu’il érige au rang de meilleur système politique.

    La #démocratie va mal. Elle est attaquée de toutes parts. Par l’#extérieur, mais aussi à l#'intérieur. En son sein même, elle semble subir de perfides assauts. Pourtant ne se trompe-t-elle pas d’adversaires ?

    Les #lanceurs_d'alerte tels #Assange, #Snowden ou #Manning qui s’exilent après avoir livré au monde entier des secrets d’Etat sont-ils des traîtres, des lâches qui fuient la justice ? Non, ils inventent un nouveau civisme : ce sont les premiers héros d’une liberté politique audacieuse, nous dit le jeune philosophe et sociologue Geoffroy de Lagasnerie. Face à lui, un monument de la pensée libérale, le philosophe, économiste et politologue américain Francis Fukuyama. Au tournant des années 80-90, après la chute du communisme en Europe, son essai retentissant sur « La fin de l’Histoire et le dernier homme » s’était vendu à des centaines de milliers d’exemplaires à travers le monde. Il y annonçait le triomphe de la démocratie libérale. Vingt-cinq ans après, quoiqu’un peu plus inquiet au sujet des Etats Unis, il persiste et signe un nouveau livre. Selon lui, il n’y a, il n’y aura jamais de meilleur système

    http://www.arte.tv/guide/fr/058227-005/square-idee

    Deux philosophes, le Français Geoffroy de Lagasnerie et l’Américain Francis Fukuyama débattent de l’avenir de la démocratie…

  • Camera obscura by Marja Pirila

    Since 1996, photographer Marja Pirila has been working on her “Interior/Exterior” project, using an old technique that is the basis of all photography to create complex, layered works.

    Pirila puts her subjects in a dark space, covering the windows while leaving a small hole for the outside light to feed in.

    An inverted landscape — with colors and depth preserved — fills the room.

    This is the camera obscura technique, and it uses a naturally occurring phenomenon that led to the modern-day camera. Most cameras, however, have an internal mirror that flips the image back to the position it appears in real life.

    Pirila has used the technique for almost 20 years, taking photos of people in Finland, Norway, Italy and France.

    Marja Pirila
    Marja Pirila

    “They all have a documentary basis, i.e. they show how/where people live, how their interiors look and what they see from their windows,” Pirila said. “But besides this ... because of the two worlds merging down to each other, a third ’reality’ is created and made visible. That reflects perhaps mostly my mental landscape, but I feel, at least a bit, (it reflects) also the landscape of the model’s mind.”

    Before working with the technique, Pirila had worked with pinhole cameras, which are essentially camera obscura on a smaller scale. Light and color slide through a small hole to create an inverted image that is absorbed by light-sensitive paper.

    “Both techniques are slow and unpredictable and compel one to slow down and stop amid the daily routine,” Pirila said. “Moreover, the actual process is crucial in both. They present a challenge to experiment and extend conventional photography.”

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    Pirila decided to explore camera obscura after seeing black-and-white images by Abelardo Morell in a magazine. She couldn’t find much information on this technique, and she had many trials before success. Pirila now has about 70 images in her project.

    Pirila chose models she knew — students, friends, neighbors or random acquaintances — though always “they are people who touch me in one way or other,” she said.

    Pirila sets up a room alone, then invites the model into the space. Together they find a place for the subject to pose that is comfortable for the model and aesthetically satisfying for Pirila.

    “It is a big pleasure for me to show and share this light phenomena with my model,” she said.

    Pirila used color film when she first started the project and has since switched to digital. Film exposures vary from minutes to hours, and digital exposures last anywhere from seconds to minutes, she said. Regardless, models must hold a pose for a relatively long time for a picture to be taken in this space with low light.

    “Darkness and long exposures create the contemplative atmosphere and let us enjoy and be inside the magic world which appears in an ordinary room for a while,” Pirila said.

    Light is the most important factor in photography, Pirila said, and camera obscura attracted her because of its play with light.

    “I feel that the light is my home,” she said. “That is why I am a photographer.”

    Marja Pirila is a photographer based in Finland


    http://edition.cnn.com/2015/01/04/world/cnnphotos-interior-exterior-camera-obscura

    https://www.lensculture.com/marja-pirila

    http://www.photolucida.org/artist-detail/?user_event_id=6965&year_dir=cm14

    #photographie #landscape #paysage #finland #InteriorEsterior #fenetre #cameraObscura