• Swedish Nationalists Rise as Influx of Syrian Refugees Grows

    The Sweden Democrats, a nationalist party that targets deep cuts to immigration, is poised to double its support in elections next month as Swedes prepare for a change of government.

    http://www.bloomberg.com/news/2014-08-20/swedish-nationalists-rise-as-record-immigration-stirs-backlash.html

    #Syrie #réfugiés #xénophobie #racisme #extreme-droite #asile #migration #réfugiés #Suède
    cc @reka

  • Ambiance rance en Espagne
    Demain 23 août se célèbrera à Aguilar del Campo (province de Palencia, Castille) un hommage à la légion Condor, force aérienne formée de volontaires issus de la Luftwaffe de l’Allemagne nazie, qui aida les franquistes durant la guerre civile. Ils sont connus entre autres pour avoir bombardé Gernika et sa population civile un jour de marché le 26 avril 1937.
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Légion_Condor
    Imagine-t-on en Allemagne un hommage à une division blindée de la Waffen SS ? Quand l’Espagne fera-t-elle enfin le ménage dans son passé puant ? Et il y en a encore pour dire qu’à la différence de la France il n’y a pas d’#extrême-droite en Espagne...


    On appréciera par ailleurs le graphisme de l’affiche, et le « repas de fraternité ».
    #franquisme #nazisme #dictature #guerre_civile #guerre_sale #crimes_de_guerre #démocratie #oligarchie #monarchie #mémoire #histoire

  • Israeli teenagers: Racist and proud of it
    Ethnic hatred has become a basic element in the everyday life of Israeli youth, a forthcoming book finds.
    By Or Kashti | Aug. 21, 2014 | 2:53 PM
    http://www.haaretz.com/news/features/.premium-1.611822

    “For me, personally, Arabs are something I can’t look at and can’t stand,” a 10th-grade girl from a high school in the central part of the country says in abominable Hebrew. “I am tremendously racist. I come from a racist home. If I get the chance in the army to shoot one of them, I won’t think twice. I’m ready to kill someone with my hands, and it’s an Arab. In my education I learned that ... their education is to be terrorists, and there is no belief in them. I live in an area of Arabs, and every day I see these Ishmaelites, who pass by the [bus] station and whistle. I wish them death.”

    The student’s comments appear in a chapter devoted to ethnicity and racism among youth from a forthcoming book, “Scenes from School Life” (in Hebrew) by Idan Yaron and Yoram Harpaz. The book is based on anthropological observations made by Dr. Yaron, a sociologist, over the course of three years in a six-year, secular high school in the Israeli heartland – “the most average school we could find ,” says Harpaz, a professor of education.

    The book is nothing short of a page-turner, especially now, following the overt displays of racism and hatred of the Other that have been revealed in the country in the past month or so. Maybe “revealed” isn’t the right word, as it suggests surprise at the intensity of the phenomenon. But Yaron’s descriptions of what he saw at the school show that such hatred is a basic everyday element among youth, and a key component of their identity. Yaron portrays the hatred without rose-colored glasses or any attempt to present it as a sign of social “unity.” What he observed is unfiltered hatred. One conclusion that arises from the text is how little the education system is able – or wants – to deal with the racism problem.

    Not all educators are indifferent or ineffective. There are, of course, teachers and others in the realm of education who adopt a different approach, who dare to try and take on the system. But they are a minority. The system’s internal logic operates differently.

    #enfants #éducation #haine #Israel

  • « Français de souche » : généalogie d’un concept manipulé par l’extrême droite
    http://blogs.rue89.nouvelobs.com/les-mots-demons/2014/08/21/francais-de-souche-genealogie-dune-notion-manipulee-par-lextr

    Le ciel est sombre, les bâtiments sales et le personnage masqué. Cette semaine, le magazine Valeurs actuelles publie une « enquête choc » sur les « cités où les Français de souche subissent la loi des caïds ». Source : Les mots démons

  • À Ivano-Frankivsk (ex-Stanisławów, en Galicie), les réfugiés du Donbas sont accueillis par une organisation promouvant l’identité ukrainienne et une partie d’entre eux logés à l’hôtel Banderstadt (soit : la ville de (Stepan) #Bandera…)

    Western Ukraine’s Banderstadt shelters eastern Ukraine’s refugees
    http://www.kyivpost.com/content/ukraine/western-ukraines-banderstadt-shelters-eastern-ukraines-refugees-359873.htm

    IVANO-FRANKIVSK, Ukraine — It’s probably not deliberately ironic that refugees from predominantly Russian-speaking east Ukraine, arriving in Ivano-Frankivsk, are directed straight to the headquarters of Osvita, an organisation promoting Ukrainian language and culture.
    (…)
    When Tanya arrives, she is at once offered a food package and up to two week’s free stay in the Banderstadt hotel.

    The name Banderstadt comes from controversial Ukrainian nationalist leader Stepan Bandera, who lived from 1909-1959, when a KGB agent murdered him in Munich, Germany.

    Bandera’s followers are called “Banderites,” a term used by Russian media to demonize western Ukrainians as extreme nationalists and fascists bent on wiping out the Russian people and language in the south and east of the country. It is one more of the Ukraine conflict’s many ironies that Ivano-Frankivsk’s Banderstadt now provides shelter for dozens of families fleeing violence inspired by the alleged ‘Banderite’ threat.

  • Gideon Levy, journaliste critique d’une société israélienne « malade »

    http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2014/08/07/gideon-levy-journaliste-critique-d-une-societe-israelienne-malade_4467830_32

    Des insultes et des menaces, le journaliste israélien d’Haaretz, Gideon Levy, en a reçu beaucoup en trente ans d’une carrière consacrée à la couverture de la politique israélienne dans les territoires palestiniens. Jamais comme durant l’opération « Bordure protectrice ». Le 14 juillet, interviewé par une télévision dans les rues d’Ashkelon, ville méridionale d’Israël, le journaliste de 61 ans est pris à partie par un habitant : « Traître, va vivre avec le Hamas ! », lui hurle l’homme, lui jetant un billet à la figure. L’article qu’il a écrit le matin même, « Le mal que font les pilotes », lui a valu une pluie de menaces par téléphone et sur les réseaux sociaux. « Ils sont la crème de la jeunesse israélienne, (…) ils perpètrent les actes les plus mauvais, les plus brutaux et les plus méprisables. (…) Ils sont assis dans leur cockpit et appuient sur le bouton de leur joystick, jeu de guerre », a-t-il écrit. Dans la rue, où tous reconnaissent son imposante carrure et son visage tanné par le soleil, les regards se font mauvais et les insultes pleuvent.

  • Un migrant tabassé par des néonazis dans le quartier de Patissia à Athènes

    Bien que le porte parole (et instructeur en chef) de l’Aube Dorée Kasidiaris soit en prison, les troupes d’assaut du groupuscule tentent de faire leur réapparition en Grèce


    http://www.okeanews.fr/20140804-migrant-tabasse-neonazis-quartier-patissia-athenes

    #agression #Athènes #Grèce #violence #néo-nazis #néonazis #extrême-droite #Patissia #assaut #Aube_dorée #migration #asile #réfugiés #racisme #xénophobie

  • #recension de #livre :
    L’#Europe et la fièvre populiste : géopolitique des extrêmes droites européennes

    Si le raz de marée populiste annoncé par les observateurs les plus pessimistes ne s’est finalement pas abattu sur l’Europe, les dernières élections européennes ont laissé entrevoir une poussée nationaliste notable. En France, le triomphe du Front national, qui a permis au parti d’avoir le plus grand nombre d’élus à l’occasion des dernières élections, a suscité de vives réactions chez une classe politique abasourdie. En effet, ce résultat sonne comme un désaveu de l’orientation des politiques européennes menées depuis le début des années 90. Cet ouvrage s’inscrit donc dans un contexte politique inédit et offre des clés de compréhension essentielles à ceux qui s’interrogent sur ce phénomène nouveau. A travers une construction originale - puisque chaque chapitre est consacré à une situation nationale - les auteurs dressent un panorama des extrêmes-droites européennes qui va du Jobbik hongrois à l’Aube dorée grecque en passant par les radicalismes nés en ex-Yougoslavie ou en Scandinavie ou encore l’UKIP britannique.


    http://www.nonfiction.fr/article-7158-leurope_et_la_fievre_populiste_geopolitique_des_extremes_dro

    #populisme #extrême_droite #extrême-droite #nationalisme

  • Laurent Bonelli : « La figure du loup solitaire catalyse toutes les peurs » - Le nouvel Observateur

    http://rue89.nouvelobs.com/2014/06/29/laurent-bonelli-figure-loup-solitaire-catalyse-toutes-les-peurs-253

    Intéressante (et compliquée) analyse de laurent Bonelli. Sur le loup solitaire : jusqu’à présent, en Norvège, ni la police, ni les services de renseignement ni personne n’ont réussi à trouver un quelconque réseau ou embryon de réseau au sein duquel Breivik aurai opéré. On lui trouve quelques liens éparses avec des crapules mafieuses, on a montré sa médiocrité dans les affaires assez troubles dans lesquelles il s’était lancé, quelques inspirateurs ultra-nationalistes, racistes ou xénophobes mais c’est tout. Pas l’ombre d’un réseau, d’une organisation réelle (au cours de son procès, Breivik a simplement montré dans son discours que l’ensemble de son action se place dans un imaginaire fertile et monstrueux, dans lequel il est profondément seul).

    Comme l’a dit Olivier Truc, le correspondant du Monde pour la Scandinavie qui a suivi son procès, "si ce type n’est pas fou, il n’est pas normal. Il est absolument inoui qui ait été déclaré sain d’esprit après son procès alors que le procès montrait largement tous les symptômes possible de psychose, de schizophrénie et/ou de psychopathie. Rien que d’entendre la bande son de ses deux appels téléphoniques à la police locale alors qu’il voulait se rendre aux autorités (j’y reviendrai), on comprend que Breivik est dans un autre monde, complètement ailleurs, qu’il st comme dans un jeu, qu’il n’a pas l’air de se rendre compte de ce qu’il est en train de faire, qu’il ne ressent absolument aucune bribe de culpabilité

    Les juges ont estimé que Breivik avait simplement "des troubles de la personnalité, qu’il était un peu antisocial et avait un fort penchant narcissique. C’est tout, c’est-à-dire pas assez pour le déclarer irresponsable. mais "pas de symptôme" trahissant une schizophrénie.

    Breivik semble seul, désespérement seul. On en vient presque à souhaiter qu’il fasse vraiment parti ’un réseau, que ls fameuses trois cellules ultra-nationalistes dormantes dont il parle et qui doivent prendre le relai de ses actions existent vraiment, parce que ce serait plus logique, parce que ç nous ferait moins peur, parce que ça ressemblerait plus à une situation contrôlable par un Etat. Mais là, rien de rien. Le loup solitaire, donc... Avec ses actes totalement imprévisibles, impossible à prévenir, un loup solitaire capable d’ébranler la confiance de tout un peuple. Comme dit Laurent, en effet, si comme Breivik il suffit de s’énerver seul devant Internet pour ensuite aller poser une bombe [et tuer en plus 69 personnes en moins de deux heures], la vie des services de renseignement va être très compliquée. Mais comme pour Breivik on a rien trouvé, La vie des services de renseignement est vraiment très compliqué, surtout en ce moment ---> voir : http://www.seenthis.net/messages/278882

    Et le « loup solitaire » ?

    La figure du « loup solitaire » et celle de l’individu « autoradicalisé sur Internet », très prégnantes dans le débat public, catalysent toutes les peurs. S’il suffit de s’énerver tout seul devant Internet pour ensuite aller poser une bombe, la vie des services de renseignement va être très compliquée. S’il n’y a plus de médiateur entre la conscience individuelle et le passage à l’acte, celui-ci devient imprévisible. En matière de violence politique, les sciences sociales ont néanmoins montré qu’il existe toute une série d’intermédiations, de dynamiques d’escalade qui séparent la révolte de l’action.

  • Norvège : Les populistes à l’épreuve du pouvoir | Trop Libre - Une voix libérale, progressiste et européenne

    http://www.trop-libre.fr/horizons/norv%C3%A8ge-les-populistes-%C3%A0-l%E2%80%99%C3%A9preuve-du-pouvoir

    Signalé par l’excellente Céline Bayou (qui devrait venir sur Seenthis)

    Norvège : Les populistes à l’épreuve du pouvoir

    Les Norvégiens peuvent depuis peu rouler 10 km/h plus vite sur l’autoroute, conduire des jet-skis et des segways, acheter plus de vin détaxé aux aéroports, jouer au poker…le tout en payant moins d’impôts ! Ces mesures ont été adoptées sous l’impulsion du Parti du Progrès (droite populiste), au pouvoir depuis neuf mois avec le parti conservateur. Paradoxe, malgré ces mesures populaires, le parti ne cesse de chuter dans les sondages, perdant un quart de ses soutiens depuis son entrée au gouvernement. La participation au système de ce parti protestataire est-elle en passe de lui faire perdre sa raison d’être ?

    #norvège #extrême-droite

  • Swiss referendum: flying the flag for nativism

    The passing of a recent referendum in Switzerland, proposed by the Swiss People’s Party (SVP) in order to halt ‘mass immigration’, is being lauded by Europe’s far Right as a victory for ‘direct democracy’. Here the authors argue that the form of participatory democracy that allowed the referendum to take place has brought about the institutionalisation of xeno-racism, rolling back over forty years of anti-racist reform and leaving migrant workers from other EU countries in the same vulnerable conditions that workers from southern Europe and the Balkans endured in Switzerland in the years following the second world war: with no rights to settlement, they were open to exploitation. The authors warn that the SVP’s victory is a sign of the growing tendency across Europe of populist politicians to push centre parties further rightwards.

    #votation #initiative #9février #immigration_de_masse #migration #Suisse #UDC #extrême-droite #démocratie_directe #racisme #populisme #9_février

  • La carte de la pauvreté dans le Sud-Ouest : la prise en compte de la rurbanité ?
    http://bearniaiseries.blogspot.fr/2014/06/la-carte-de-la-pauvrete-dans-le-sud.html

    La carte de la #pauvreté, officialisée par le Gouvernement, basée sur des critères économiques objectifs, vient d’être publiée. Le constat est évident : sont désormais prises en compte tout un tas de petites villes et moyennes en complète déliquescence depuis des années, villes profondément acculturées, où le pire de la #mondialisation côtoie souvent les restes aliénés des cultures autochtones populaires. C’est la France où se développe le vote #FN depuis deux décennies.


    Contrairement à ce qu’affirment des sociologues, pour critiquer cette nouvelle carte, il est assez faux de dire qu’elle serait un signe donné aux « petits blancs » des campagnes. Ce n’est pas que ça. L’affirmer, c’est faire montre d’une vraie méconnaissance de la réalité démographique de nombreuses villes petites et moyennes, dont les thématiques rejoignent souvent celles des villes périurbaines des plus grandes agglomérations.

    Le Lot-et-Garonne est un symbole avec l’inclusion de 4 villes qui complètent Agen : Marmande, Sainte-Livrade, Tonneins, Villeneuve-sur-Lot. Tout se cumule en Lot-et-Garonne : une économie en perte de vitesse (fermeture de la manufacture des tabacs de Tonneins, dépendance à la PAC de l’agriculture locale, ...), l’autoritarisme de l’État qui a fixé arbitrairement des populations (depuis les Italiens des années 30 jusqu’aux populations nord-africaines dans la seconde partie du XXème siècle), la vocation de lieu de passage entre métropoles (effet A62, pavillonarisation extrême), ...

    Cependant, le Lot-et-Garonne, parce qu’il a été le jouet de l’État qui y a testé une politique d’aménagement depuis 100 ans sans cohérence, est un peu particulier. Les villes où ce phénomène de #paupérisation s’installe de manière naturelle sont plus intéressantes, comme c’est le cas de Saint-Gaudens ou Pamiers. Les causes sont les mêmes, mais il est impossible de blâmer l’État véritablement : les dynamiques démographiques sont le seul produit du marché #immobilier. Les #classes_moyennes paupérisées de l’agglomération toulousaine ont migré dans de lointaines villes-satellites reliées à la métropole par l’#autoroute, où elles retrouvent une population locale qui a souvent perdu son activité industrielle traditionnelle.

    La prise en compte de la réalité économique de ces villes, loin des clichés sur les pays de cocagne, est une bonne chose, mais elle ne semble pas apporter de nos élites les solutions nécessaires. En effet, la carte de la pauvreté, outre l’aspect « subvention par tête de pipe », n’ouvre au fond qu’à des programmes de réhabilitation urbaine, or le problème de ces nouvelles villes pauvres, c’est moins le délabrement du bâti que l’absence de concertation en matière d’#aménagement_du_territoire avec les métropoles.

    On en vient - toujours - à la question de la #réforme_territoriale : en favorisant la construction de #régions centrées autour de #métropoles, qui auront pour but premier de finaliser la liaison entre ces dernières, nos élites vont accélérer le caractère d’hinterland de ces villes petites et moyennes, et conforter leur vocation de déversoir de tout ce que les métropoles boboïsées ne désirent plus, par les seules règles du marché. Au #RSA, on vit mieux à Pamiers qu’à Toulouse.

    Notre pays fonctionne tout entier pour le bien-être de ses seules grandes villes, dans l’espoir naïf qu’elles sont les uniques vectrices de la croissance économique. D’une certaine manière, le schéma français se généralise : une grande métropole accumule les richesses qu’elle daigne redistribuer sous la forme d’assistanat à ses périphéries moins dynamiques dont elle absorbe les forces vives. Ce fut longtemps Paris et la province. Ce sont désormais nos métropoles et leur région. Il est temps de briser ce modèle.

    écho à ce commentaire de @monolecte http://seenthis.net/messages/264639#message264670 sur la paupérisation
    #urbain_diffus #transports #banlieue_totale #culture_vernaculaire
    #déracinement #extrême-droite #centralisme

    • Voilà, c’est exactement ce que j’observe sur place : notre statut grandissant de colonies pénitentiaires des métropoles. Parce que les campagnes sont effectivement les nouveaux lieux de bannissement de ceux dont les villes n’ont plus besoin, avec l’idée sous-jacente qu’on pourra les forcer à bosser à vil prix dans les secteurs qui s’épanouissent sur la misère humaine : le tourisme, les services aux personnes, les travaux agricoles saisonniers.
      J’ai remarqué aussi que ces dernières années, on revient un peu à quelque chose de très semblable à la nourrice rurale de la période monarchique et de la période bourgeoise. Les enfants à problème des villes sont envoyés au vert, c’est à dire placés dans des familles d’accueil d’agriculteurs ou de ruraux propriétaires en perte de vitesse financière. De complément de revenu, cette activité est en passe de devenir le revenu principal dans beaucoup de familles du coin. Nos écoles rurales accueillent ainsi de plus en plus d’enfants déplacés, au moment même où la logique colonisatrice incite à fermer de plus en plus de postes d’enseignants chez nous pour les transférer dans les zones périurbaines de forte densité où s’entassent les jeunes actifs avec enfants (repoussés des centres-villes quand la naissance d’un enfant fait que la pression immobilière devient insupportable du fait du besoin d’espace supplémentaire !).
      De la même manière, les vieux et les handicapés urbains sont déplacés vers les zones rurales où la main d’œuvre captive et le mètre carré sont moins chers, mais où l’encadrement médical disparait à toute allure.

      En fait, tout se passe comme si la ville n’était plus qu’un immense organisme cannibale qui a le contrôle et absorbe toutes les matières premières que nous produisons à vil prix (parce que les prix sont fixés par les villes !) et rejette vers nous ce qu’elle considère comme des déchets, ce dont elle n’a plus besoin et qui l’encombre. Tout en refusant de plus en plus de jouer le jeu de la péréquation et de la redistribution.
      Ce qui se passe actuellement avec la redéfinition des niveaux de gouvernance et de compétence, c’est bien l’appropriation de toutes nos ressources financières et du pouvoir de décision sur et contre les ruraux, considérés eux-mêmes que comme des ressources primitives à consommer ou à se débarrasser. Des matières premières.

      Mais cela ne s’arrête pas là, parce que dans le même temps, nous héritons des mêmes problèmes que les villes : devant l’afflux de cassos’ des villes, les ruraux modestes, mais néanmoins propriétaires (nous avons énormément de propriétaires pauvres en zone rurale) se transforment en marchands de sommeil, retapant avec trois coups de peinture des granges ou des garages qu’ils peuvent ensuite louer bien confortablement à des gens qui n’ont pas ensuite les moyens de chauffer correctement des habitats qui s’avèrent souvent indignes à l’usage. Tout en leur crachant à la gueule, le cassos’ devenant le nouvel exutoire des frustrations de toute une petite classe populaire rurale qui cumule les sous-boulots pour garder un certain standing... comme une voiture en état de rouler pour aller bosser ou simplement acheter du pain...

      Bref, merci pour ce partage, @koldobika

    • @monolecte

      tout se passe comme si la ville n’était plus qu’un immense organisme cannibale qui a le contrôle et absorbe toutes les matières premières que nous produisons à vil prix (parce que les prix sont fixés par les villes !) et rejette vers nous ce qu’elle considère comme des déchets, ce dont elle n’a plus besoin et qui l’encombre. Tout en refusant de plus en plus de jouer le jeu de la péréquation et de la redistribution.
      Ce qui se passe actuellement avec la redéfinition des niveaux de gouvernance et de compétence, c’est bien l’appropriation de toutes nos ressources financières et du pouvoir de décision sur et contre les ruraux, considérés eux-mêmes que comme des ressources primitives à consommer ou à se débarrasser. Des matières premières.

      écho avec http://seenthis.net/messages/173394

      La ville-métropole n’a pu émerger qu’avec le développement du capitalisme et de l’État : par l’établissement de grands marchés urbains aux nœuds de circulation des flux d’êtres humains et de #marchandises, permettant aussi la centralisation des capitaux, et en parallèle par la centralisation du pouvoir qui était auparavant dispersé dans les innombrables fiefs, seigneuries ou républiques villageoises. Ainsi, de même que la grande économie n’a pu se constituer comme sphère autonome que lorsqu’elle s’est « désencastrée » des autres rapports sociaux, la #ville moderne n’a pu se constituer en tant que monde qu’à partir du moment où elle a rompu avec la #ruralité qui était en elle.

      #métropolisation

    • Campagnes à vendre Le miroir aux illusions
      http://www.infokiosques.net/spip.php?article961

      « Dans le passé, la France a été l’État le plus centralisé d’Europe, dont la grande majorité de la population était composée de paysans parcellaires. Mais, n’en déplaise aux nostalgiques, le capitalisme a depuis longtemps modifié la structure de la société campagnarde. Elle n’a plus grand-chose à voir, sauf parfois dans quelque vallée enclavée de haute montagne, avec les images d’Epinal. Deux guerres mondiales, puis l’accumulation forcenée du capital dès les années 50, sous l’égide de l’Etat et par le biais des plans d’aménagement du territoire national, l’ont labourée en profondeur. »

  • #Lyon : quand les #Identitaires rêvent d’occuper la Guillotière
    http://lahorde.samizdat.net/2014/06/26/lyon-quand-les-identitaires-revent-doccuper-la-guillotiere

    Alors que les réseaux se sont récemment déchaînés en manipulant des images pour faire croire que, à l’occasion de la coupe du monde de foot, et singulièrement lors des matchs joués par l’Algérie (à, colonialisme, quand tu nous tiens !), nos banlieues métissées allaient mettre le pays à feu et à sang, les Identitaires lyonnais en [&hellip

    #Extrême_droite_radicale #Football

  • Europe : difficiles marchandages pour Marine Le Pen
    http://lahorde.samizdat.net/2014/06/25/europe-difficiles-marchandages-pour-marine-le-pen

    Tout le paradoxe des adversaires de l’Europe, qui stigmatisent les dépenses et les directives de Strasbourg, se retrouve dans les tractations qui ont lieu depuis qu’est tombé le résultat des élections européennes dans tous les pays. Avec qui monter un groupe au Parlement européen ? Qui acceptera de s’afficher avec l’Aube dorée ou le Jobbik ? Le [&hellip

    #International #AfD #Aube_dorée #Dansk_Folkeparti #FN #KNP #NPD #PVV #slide #TT_Ordre_et_Justice #UKIP #Vrais_Finnois

  • Germany reports 20% rise in attacks on foreigners

    Attacks on foreigners in Germany rose by a fifth in 2013 while the threat from Islamist groups continued to grow, according to official figures.

    http://www.bbc.com/news/world-europe-27910099

    #Allemagne #xénophobie #violence #attaques_racistes #racisme #NPD #extrême-droite

    Et puis, regardez cette image...
    L’Allemagne devrait suivre le modèle de la #Suisse, comme dit ce panneau... et voter contre l’#immigration_de_masse... Ce que les personnes qui ont conçu ce panneau ignorent... c’est que la célèbre votation visait surtout les européens, dont particulièrement les allemands... ah ah ah !

    cc @simplicissimus

  • Mapping the far right vote in the Berlin state elections, 2011 | on/off ... but mostly off

    http://mostlyoff.wordpress.com/2011/12/07/mapping-the-far-right-vote-in-the-berlin-state-elections-2011

    Mapping the far right vote in the Berlin state elections, 2011
    Hisham Ashkar / December 7, 2011

    (NPD, pro Deutschland, Die Freiheit)

    #cartographie #berlin #extrême-droite #Hisham_Ashkar

  • FEMEN ou l’art de se mettre au service de l’impérialisme
    http://www.resistance-politique.fr/article-femen-ou-l-art-de-se-mettre-au-service-de-l-imperialism

    La presse occidentale présente les #Femen comme un groupe féministe courageux, n’hésitant pas à protester avec véhémence contre certains rassemblements du Front national et d’autres mouvements se revendiquant de l’#extrême-droite. Ce qui n’est pas suffisant pour les classer péremptoirement comme #antifascistes. Car les Femen ont officiellement dit leur soutien à une alliance politique en Ukraine avec le parti Svoboda, un parti nationaliste, et fréquentent à l’occasion des skinheads.

    #féminisme #confusionisme

  • Le #patrimoine pour tous. La contribution des aristocrates d’extrême droite au maintien de l’idéologie des « #belles_demeures »
    http://terrainsdeluttes.ouvaton.org/?p=3579

    A l’occasion de la sortie du numéro « Les beaux quartiers de l’extrême droite » de la revue Agone, nous publions cet extrait de l’article de Maïa Drouard qui revient sur la façon dont une partie de l’extrême-droite aristocrate se mobilise pour préserver « son » patrimoine au nom de l’histoire. L’image médiatique de …

    #Du_côté_des_dominants #Nos_enquêtes #châteaux #club_de_l'horloge #extrême-droite #FN #fondation_de_france #Front-national

  • Les somnambules se rendorment - Edgar Morin
    http://blogs.mediapart.fr/blog/edgar-morin/070614/les-somnambules-se-rendorment

    Ils n’ont pas su voir le lent dépérissement du peuple de gauche, éduqué sous la Troisième République par les idées issues de la Révolution française, assumées et développées par le socialisme, réassumées après 1933 par les communistes, propagées par les instituteurs de campagne, les enseignants secondaires, les écoles de formation du PS et du PC. Ils n’ont pas perçu le vide que laissait la mort du radical socialisme, la dévitalisation du PS, la désintégration du PC.

    Ils n’ont pas su voir le vide de leur pensée politique, désormais à la remorque des dogmes pseudo-scientifiques du #néolibéralisme économique, s’accrochant aux mots gris-gris de croissance et de compétitivité.

    Ils n’ont pas réfléchi sur les angoisses de plus en plus corrosives suscitées par les incertitudes et menaces du présent, la crise économique s’insérant dans une crise de civilisation, la perte d’un espoir dans le futur.

    Ils n’ont pas su voir la mort d’une époque avec la fin des #paysans, le #déracinement généralisé, la perte de repères, la crise de la famille, la corrosion des #précarités et des incertitudes, et leur impact sur des consciences troublées se fixant sur le fantasme d’une invasion migrante d’Africains, Maghrébins et Roms.

    Ils n’ont pas rétroactivement découvert que la France était multiculturelle tout au long de sa formation historique qui engloba les ethnies les plus diverses, bretons, basques, catalans, alsaciens, flamands, etc., et que les implantations de nouveaux immigrants prolongeaient cette multiculturalité.

    Eloignés du peuple, le peuple s’est éloigné d’eux.

    Enfermés dans les calculs qui masquent les réalités humaines, ils n’ont pas vu les souffrances, les peurs, les désespoirs des hommes, des femmes, des jeunes, des vieux qui conduisent si souvent au délire.

    Ils ont vécu pensé et agi dans les mondes clos de l’énarchie, de la technocratie, de l’éconocratie, de la fricocratie.

    Ils ont fermé les yeux sur l’inexorable croissance des inégalités de l’école jusqu’à la fin de vie, provoquées par la « #mondialisation heureuse » d’Alain Minc, laquelle crée de nouvelles pauvretés et transforme des pauvretés en misère.

    Ils ont fermé les yeux sur la domination insolente de la finance qui a réussi à noyauter les états-majors politiques y compris dans le gouvernement PS.

    Ils n’ont pas vu la progression d’un vichysme rampant, issu d’une deuxième France qui fut monarchiste, antidreyfusarde, anti-laïque, xénophobe, antisémite, raciste, toujours dans l’opposition jusqu’à l’effondrement national de 1940, décomposée en 1944, aujourd’hui recomposée dans le dépérissement républicain et la crise de notre temps.

    Ils ont toujours voulu croire que le #Front_national resterait figé au dessous de 20% alors qu’il devenait de plus en plus visible non seulement que le bleu Marine gagnait sur l’opinion de droite, mais qu’il s’implantait dans les sphères populaires et ouvrières qui furent les bastions communistes et socialistes.

    Ils ont été incapables de voir que l’Europe bureaucratisée de Bruxelles, paralysée politiquement et militairement, survivait au bord de la décomposition sans qu’ils puissent concevoir ou imaginer la métamorphose régénératrice.

    Y a-t-il eu victoire du parti des abstentionnistes, désormais majoritaires ? Y a-t-il eu victoire du Front National ? L’un et l’autre ? L’un dans l’autre ? En tout cas défaite pour la République, défaite pour la démocratie, faillite pour le Parti socialiste.

    Il y eut un somnambulisme d’avant-guerre qui, un moment réveillé par la stupeur de l’accession de Hitler au pouvoir dans le cadre de la démocratie de Weimar, se réassoupit et chemina dans l’inconscience jusqu’à la tragédie de 1940. La grande erreur de la non-intervention en Espagne fut d’y laisser l’intervention germano-italienne donner la victoire à Franco. La grande erreur de Munich fut de provoquer le pacte germano-soviétique. La grande erreur de 1939 fut de déclarer une guerre sans la faire. Les grandes erreurs de l’Etat-Major en 1940 conduisirent au désastre.

    Ne sommes nous pas en train de suivre somnambuliquement de nouveaux somnambules, en attendant de nouveaux désastres ?

    Le mal du XXème siècle s’est annoncé en 1914. Le mal du XXIème siècle s’annonce dans l’accumulation des nuages noirs, les déferlements de forces obscures, l’aveuglement au jour le jour.

    Et pourtant dans ce pays il y a des forces régénératrices se manifestant en associations, initiatives de toutes sortes dans les villes et les campagnes. Mais elles sont dispersées. Bien que le salut dépende de la convergence de leurs actions, elles n’arrivent pas à faire confluer chacune de leurs voies en une Voie commune et ainsi elles restent sans Voix.

    Il est temps que s’expriment les Voix qui indiqueront la Voie de salut.

    #déracinement #dépolitisation #extrême-droite

    • Le présupposé est l’incompétence et l’ignorance des dominants... ce à quoi je ne crois pas du tout. S’ils avaient été aussi ignorants des conséquences psychosociales de leurs choix politiques et économiques, ils n’auraient jamais utilisé le FN et le racisme comme catalyseurs dérivatifs de la colère des classes abandonnées.
      Je pense que l’utilisation des boucs émissaires est toujours totalement délibérée, afin de fournir des diversion au peuple qu’on est en train de dépouiller, afin qu’il ne regarde que trop tard la main qui entend bien leur récurer les poches à fond.

    • Je pense qu’il y a un mélange d’opportunisme et d’incompétence.
      Opportunisme comme celui de « tonton » à qui le fn était déjà bien utile électoralement. Ou comme la « stratégie terra nova ».
      Et en même temps cet opportunisme s’incrit dans une certaine incompétence, dans une incapacité de voir à long terme, et se tire ce faisant une balle dans le pied sur de nombreux sujets. L’état du Pasok et de ND en Grèce nous montre peut-être ce qui adviendra chez nous dans quelque temps...

  • L’impasse française du FN est le fruit de notre acculturation jacobine et de notre triste indifférenciation
    http://bearniaiseries.blogspot.fr/2014/05/analyse-des-resultats-des-europeennes.html
    Un bloggeur Béarnais nous livre une analyse de la cartographie électorale du Sud-Ouest, un peu à la Todd. A deux-trois approximations près (on lui pardonnera le terme « boboïsation ») c’est assez finement vu.

    Le scrutin européen est l’un des plus intéressants, potentiellement, car à 1 tour et proportionnel, même si la forte abstention et le caractère de défouloir de l’élection truquent quelque peu la visibilité des résultats.

    Il n’en reste pas moins que le département des Pyrénées-Atlantiques est atypique dans son vote et qu’il est possible de faire parler ce scrutin.
    Bleu : UMP
    Bleu clair : MoDem/UDI
    Rose : PS
    Bleu foncé : FN
    Vert : EELV

    a) Un département plutôt conforme à la tendance nationale

    Atypique, mais tout de même conforme dans les grandes lignes à la tendance nationale : le FN est ainsi en Béarn le premier parti, même s’il convient d’expliquer les raisons ci-après. Conformément à la vague Bleue Marine française, les Pyrénées-Atlantiques placent régulièrement le FN à de très hauts scores, les listes de ce parti sont donc bien l’objet d’un message de la part de l’électorat.

    Les foyers FN sont avant toute chose notables en Béarn, plus notamment dans l’arrondissement de Pau. Ils se concentrent autour de la plaine de Nay, de la route de Gan, d’Arthez et en Vic-Bilh.

    Il est très malaisé, tant ces zones sont différentes, de trouver les raisons communes à ce vote, ce qui peut être dit néanmoins, c’est que l’électorat de ces villages est profondément imprégné par les thématiques nationales françaises, et qu’il vote désormais en conformité avec le reste de la France.

    Le vote au Nord de Pau et autour d’Arthez, auquel il convient d’ajouter le foyer de Gan, s’explique, à mon sens, plus facilement par la civilisation pavillonnaire : les lieux sont depuis 20 ans le foyer d’un univers périurbain où se rassemblent les classes moyennes françaises qui ont fui les grandes métropoles. La débéarnisation y est à peu près totale, il ne reste rien de l’ancien monde paysan démocrate-chrétien, la « Bayrouie ».

    Le cas du Vic-Bilh me semble plus distinct, même si le phénomène pavillonnaire y est puissant, du fait de la proximité de Pau, et que le renouvellement des populations s’y est également opéré. Reste que le Vic-Bilh est aussi un pays d’exploitations agricoles qui périclitent, pour lesquelles la PAC peut s’avérer aliénante. Le vote de contestation est sans conteste le FN, en l’absence de formation locale qui capterait ce mécontentement.

    En Pays Basque, le FN perce notablement en Bas-Adour : c’est le même phénomène qu’en grande banlieue périurbaine paloise, sauf qu’ici c’est Bayonne. Le FN est très fort autour de Mouguerre et Urcuit, c’est là encore la banlieue résidentielle bayonnaise des gens qui ont fui les grandes villes françaises pour se barricader à la campagne, c’est le pays des trajets en bagnole quotidiens, des courses dans les malls commerciaux, le pays des haies et des lotissements, du « vivons cachés ». La sociologie politique introduite dans ces zones débasquisées est très étrangère à la tradition politique basque.

    On pourrait affiner ces résultats : le FN fait de bons résultats en Basse-Soule au Nord de Mauléon, ainsi qu’en zone frontalière, à Hendaye ou Biriatou. Chaque fois, le signe d’une acculturation identitaire.

    b) Un département de plus en plus bicéphale

    Le fait le plus marquant est le décrochage des électorats basque et béarnais. Cela a toujours été le cas plus ou moins, le Béarn étant partagé entre la démocratie chrétienne et le socialisme, tandis que le Pays Basque, dans les grandes lignes, était conservateur, RPR de l’ancienne mode.

    Le développement de foyers FN en Béarn est conforme à la tendance lourde de la contrée : celle d’une francisation des réflexes politiques, au sens où le Béarn, qui a longtemps possédé une sociologie politique propre, se cale de plus en plus sur les solutions nationales.

    En Béarn, la démocratie chrétienne MoDem de la paysannerie traditionnelle survit dans les environs de Morlaàs, dans l’Entre-deux-Gaves, en Barétous. Le radicalisme socialisant, lui, reste fort dans les vallées, en Aspe et Ossau. C’est l’incarnation de microcosmes politiques qui n’ont pas été altérés par les modifications contemporaines et la « nationalisation » du corps électoral béarnais. Ce sont des zones qui, comme par hasard, pratiquent encore subrepticement le béarnais et ont conservé un fort sentiment d’appartenance locale, le FN étant alors dans ce cadre un parti foncièrement étranger.

    Le constat est encore plus net chez les Basques : le vote « Vert » est important en Basse-Navarre et en Haute-Soule. Il est la traduction de l’importance de l’abertzalisme dans ces régions rurales, qui proposent un modèle alternatif de développement, face à la chambre de commerce de Pau, face à l’UE même, telle qu’elle se construit. Là où le paysan béarnais aliéné du Montanérès va voter FN, comme le reste des Français, l’agriculteur basque votera Bové, car il bénéficie depuis de longues années d’un mouvement ancré localement qui a opéré l’addition du sentiment basque et de la volonté des changements économiques et sociaux.

    En somme, les résultats marquent le succès naissant de la stratégie basque depuis des décennies : parler d’économie, parler aux jeunes. C’est une vraie révolution locale qui voit les descendants des électeurs RPR passer à une alter-gauche européenne qui porte un projet local original. Et l’analyse des résultats commune par commune montre de notables percées autour de Saint-Palais, au royaume de Lur Berri. Le Labourd semble plus récalcitrant, encore que le Labourd intérieur place souvent Bové en 2ème ou 3ème place.

    Le département des Pyrénées-Atlantiques est donc moribond : il ne se trouvera plus dans les années qui viennent une sociologie commune aux entités basque et béarnaise. Le #Pays_Basque français se plonge dans une expérience nouvelle, similaire à celle qu’a connue le Pays Basque espagnol, c’est un vrai laboratoire politique. Le #Béarn, acculturé, achève sa mutation vers une francisation à peu près totale sur tous les plans, dont celui de la sociologie politique. Il n’est peut-être pas trop tard encore que j’en doute fortement.

    c) Ailleurs dans le Sud-Ouest

    La vallée de la Garonne, conformément à mon analyse de 2012 http://bearniaiseries.blogspot.fr/2012/04/analyse-rapide-des-resultats-du-1er.html, confirme largement son ancrage national et l’évaporation de toute sociologie politique locale. En Gironde, il faut s’enfoncer loin en Bazadais pour retrouver un vote de centre-gauche traditionnel.

    Des villes moyennes en perte de vitesse montrent une vraie implantation du FN, souvent 2ème , voire 1er, devant la gauche : Tarbes, Lourdes, Saint-Gaudens, Pamiers, Carcassonne, Montauban, Agen, Albi, …

    A rebours, les grandes villes poursuivent leur boboïsation : Bordeaux place l’UMP en tête, puis le PS et les Verts. Même tiercé à Toulouse. Il semble que Pau, malgré sa modestie démographique, est sur un même schéma avec le MoDem en tête.

    On constate, tout comme au Pays Basque, dans des régions où la #culture_vernaculaire s’est mieux maintenue et où les structures économiques traditionnelles survivent, un vote classique UMP, avec des foyers verts naissants : #Aveyron ou #Cantal. Les Pyrénées-Orientales, elles, sont très divisées, entre une côte complètement FNisée et un intérieur où des foyers verts puissants émergent, qui marquent l’appartenance identitaire catalane.

    Dans tous les cas, la clé d’interprétation que je propose, entre régions acculturées et régions à forte identité, me semble à chaque fois la bonne : là où l’#identité locale a été éradiquée, le FN perce. Partout où le sentiment de la différence a pu subsister, une offre concurrente au FN engrange des points, souvent sur un modèle plus européen, qui somme toute est plus rationnel quand il s’agit d’obtenir des choses à Bruxelles.

    L’impasse française du #FN, car tel est mon avis, est avant tout le fruit de notre acculturation jacobine et de notre triste indifférenciation, de Dunkerque au Boulou.

    #langues_sans_frontières #jacobinisme #déracinement #extrême-droite
    cc @monolecte @aude_v @rastapopoulos #teamGasconha

    • c’est vrai, mais au delà de notre kanttu, on retrouve quelque-chose de commun dans ces différentes régions qui ont à la fois un faible taux de vote fn et des dynamiques locales fortes appuyées sur (ou coexistant avec) une culture vernaculaire encore vivante : Pays Basque, Ouest de la Bretagne, Occitanie rurale (le Sud et l’Ouest du Massif Central), Vercors, montagne ariégeoise et catalane...

    • Dynamique : ceux dont les revenus régressent... dans mon coin, très grosse culture vernaculaire, gros score FN en progression pendant que les revenus plongent. Les rares bleds qui ont voté autrement ont des populations d’actifs intégrés avec des revenus remarquablement supérieurs aux standards de la région. Ce sont surtout des gens qui n’ont pas peur de perdre leur statut, leur niveau de vie, voir leur logement... et ils ne sont plus très nombreux

    • Comme quoi, l’écologie culpabilisante et punitive est contre-
      productive.
      Un autre facteur de la montée du FN est la « mixité sociale » défendue par nos élites. La tendance qui veut qu’on doive faire cohabiter des populations d’origines et de catégories sociales très éloignés est un leurre. Tout le monde est à la peine et pendant que certains se sentent ostracisés, d’autres devront faire preuve de beaucoup de civilité pour pouvoir tolérer, relativiser (voire excuser) certains comportements. Le « vivre ensemble » ne fait plus recette. La faute à des modes de vie complètement atomisés entre temps de travail et temps de « consommation » incluant les temps de détente et de loisirs. Le lien sociale, précaire, peut encore être maintenu grâce aux services publics (bibliothèques) et au bénévolat des acteurs associatifs. La mixité sociale ne pourra pas marcher si on ne dit bonjour à ses voisins qu’en les croisant dans la cage d’escalier. Le vivre ensemble restera un voeux pieux tant que nous n’aurons pas compris qu’une liberté totale et non réfrénée d’accès au loisir n’est pas soutenable à long terme.

      Non je ne suis pas pour créer des ghettos sociaux, mais juste pour passer moins de temps devant des écrans pour retrouver le temps de taper la causette avec les autre locataires du quartiers (entre autre remèdes, mais il y en a certainement plein d’autres).

    • Pour revenir sur ce que disaient @monolecte et @aude_v, c’est fort possible que ces zones périurbaines soient à la fois les plus déculturées et uniformisées (remplacement des paysages et des modes de socialisation paysans par le cauchemar pavillonnaire) et les plus appauvries (endettement immobilier + coût de l’essence).
      Comme le dit l’auteur du blog dans un autre billet « le FN, c’est aussi la civilisation périurbaine qui dépense ses revenus en essence et a rêvé de l’accession à la propriété en lotissement loin des centre-villes »

  • Valérie Igounet, historienne : “Il faut attaquer politiquement le FN en déconstruisant calmement son discours”
    http://www.telerama.fr/idees/valerie-igounet-historienne-il-faut-attaquer-politiquement-le-fn-en-deconst

    Le tournant se situe en 1995. A la présidentielle, Jean-Marie Le Pen arrive pour la première fois en tête chez les ouvriers et les chômeurs. Jusque là, le discours du Front national était très libéral, mais fort de ce constat, le parti va lui en substituer un autre, anticapitaliste et social, qu’il va amplifier au fur et à mesure de l’aggravation de la crise et de la montée du chômage, fustigeant la mondialisation et les inégalités qu’elle engendre. Et ça marche : les élections européennes ont confirmé le succès du Front national dans l’électorat ouvrier. Il ne faut pourtant pas être dupe, il s’agit à l’évidence d’un opportunisme politique. Il suffit d’observer les thèmes des campagnes électorales. A chaque région son discours ! Dans le Nord-Pas-de-Calais, on insiste sur le social et les injustices économiques, on est très critique vis-à-vis du #néolibéralisme, pendant que dans le Sud-Est on se focalise sur l’immigration et l’insécurité. C’est pourquoi on peut avoir des doutes sur leur sincérité. Le Front national surfe sur le contexte de crise et la faiblesse des partis de gouvernement. Marine Le Pen et son équipe savent ce qu’ils font et ne craignent pas la démagogie. Une partie des électeurs pensent que les outrances du père sont derrière nous, que ce parti a changé. Ils y mettent leurs espoirs.

    Il sera intéressant, à ce propos, de suivre les décisions des nouveaux maires FN. Une des premières mesures de Steeve Briois, à Hénin-Beaumont a été de supprimer la subvention de la Ligue des droits de l’homme. Franck Briffaut, le maire de Villers-Cotterêts, a refusé, le 10 mai, de célébrer l’abolition de l’esclavage. David Rachline, à Fréjus, s’oppose à la construction d’une mosquée. A Béziers, Robert Ménard, soutenu par le FN, recrute des policiers municipaux, interdit d’étendre le linge aux fenêtres et aux balcons dans le centre ville historique où vivent de nombreuses familles gitanes et maghrébines, impose un couvre-feu pour les enfants de moins de treize ans. D’ici les élections présidentielles de 2017, il ne sera pas si facile d’éviter les dérapages et de garder l’image de respectabilité souhaitée. D’autant plus que les nouveaux élus sont pour la plupart très jeunes, inexpérimentés et totalement néophytes en politique.

    A l’origine, l’électorat du FN était plutôt #bourgeois. Depuis 1995, les #ouvriers en constituent une composante importante. En 1973, moins de 3 % d’ouvriers ont déposé un bulletin FN dans l’urne. Aujourd’hui, ils sont près d’un tiers à le faire. Aux européennes, ils étaient même 43 %. Le #Front_national séduit également de plus en plus les jeunes. 30 % des moins de 35 ans qui ont voté aux européennes ont choisi le FN. Le parti soigne d’ailleurs son organisation jeunesse, le Front national de la jeunesse (FNJ), qui a été refondu après l’élection présidentielle de 2012. Son nouveau directeur national, Julien Rochedy, est à l’image de la mue opérée par Marine Le Pen, physique avenant, apparence lisse, propos policés.

    Enfin, le vote FN ne suscite plus la même réticence chez les femmes qu’à ses débuts. Depuis 2012, les femmes votent pour le FN autant que les hommes.

    C’est vrai que le Front national a des origines fascistes, mais le terme renvoie à une définition politique précise, à un moment précis de l’histoire. On n’agira pas efficacement contre le #FN en se limitant à des injures. Aujourd’hui, le FN est un parti d’#extrême-droite, mais il n’est pas fasciste. Il faut faire l’effort de le connaître, de décortiquer son programme. Et c’est là dessus qu’il faut l’attaquer politiquement, en analysant et en déconstruisant calmement son discours. Aujourd’hui, un grand nombre d’électeurs votent pour lui, en croyant qu’il peut apporter de bonnes solutions à la situation de crise que nous vivons. Il faut discuter, argumenter, leur montrer qu’ils se trompent. Il faut se mettre au travail.

    #dépolitisation aussi
    voir également http://seenthis.net/messages/263506
    le passage mis en gras confirme ce qu’on disait là http://seenthis.net/messages/261184#message261524 et là http://seenthis.net/messages/260456#message260602