• Norvège : l’extrême-droite aux portes du pouvoir

    http://www.nrk.no/valg2013/slik-blir-landet-med-ny-regjering-1.11240548

    Voici donc la photo de famille de la « coalition bourgeoise » qui va diriger le Norvège à partir d’octobre

    De gauche à droite Siv jensen (Extrême-droite populiste), Erna Solberg (Droite conservatrice), Trine Skei Grande (Parti libéral curieusement appelé « Gauche [venstre] » en norvégien) et Knut Arild Hareide (Kristelig Folkeparti, Chrétiens démocrates). Trois femmes sur quatre personnes, pas mal.

    Mais toute la gauche norvégienne se demande comment ces quatre là vont faire pour trouver un accord pour la formation du gouvernement. De nombreuses personnalités politiques dont beaucoup d’anciens ministres de droite ou chrétiens démocrates ont écrit une lettre publiée par Dagsavisen dans laquelle ils supplient le KrF (Chrétiens démocrates) et les Libéraux de ne pas participer à un gouvernement avec le Fremskritpartiet, l’extrême-droite populiste, en expliquant que le KrF et le Venstre auraient beaucoup plus à perdre qu’à gagner...

    http://www.dagsavisen.no/samfunn/krf-topper-advarer-mot-frp
    KrF-topper advarer mot Frp


    NY REGJERING : Flere tidligere statsråder og andre toppfolk i Kristelig Folkeparti advarer partileder Knut Arild Hareide mot regjeringssamarbeid med Fremskrittspartiet.

    Parallèlement s’ouvre dans le pays LE débat que la Norvège aurait du avoir depuis longtemps, mais qu’elle a soigneusement évité : Est-ce que le Fremskrittpartiet est un parti d’extrême droite populiste ou autre chose ? Un parti de « droite radicale » par exemple ? Et c’est sur cette question - alors que de difficiles tractations s’ouvrent pour constituer le prochain gouvernement - que sont en train de déchirer les Norvégiens, citoyens et politiques confondus.

    On y va de bon coeur sur les réseaux sociaux, dans les journaux, et à la télévision. Le parti socialiste SV a attaqué bille en tête en expliquant que le FrP était pire que ses cousins danois et suédois, le
    Parti populaire danois (Dansk Folkeparti) et le bien mal nommé « Démocrates suédois » (Sverigedemokraterna)... c’est le socialiste Heikki Holmås qui a été le plus offensif en déclarant que le FrP tenait le même discours que Breivik et que les partis d’extrême droite scandinaves les plus violents...

    Il y a quelques années, Carl Ivar Hagen, l’ancien chef du FrP avait renvoyé illico à l’envoyeur les félicitations que Jean-Marie Le Pen lui avait adressé lors de sa percée aux élections de 1997 (il avait fait 15 % contre 6 % cinq ans plus tôt) en lui disant qu’il "n’étaient pas du même monde et que le FrP n’avait rien à voir avec le Front national français"

    Ce qui n’a pas empêché le FrP de devenir ouvertement xénophobe, raciste et islamophobe quelques années plus tard, et Carl Ivar Hagen de citer régulièrement Adolph Hitler dans ses déclarations.

    Erna Solberg tente désespérément de défendre Siv jensen et son parti d’extrême droite, de justifier les raisons pour lesquelles ce parti doit obtenir des portefeuilles ministériels, mais elle n’arrive pas à convaincre, et ce jusqu’à certains membres de sa coalition, et même de son propre parti...

    Erna Solberg a soutenu que le FrP n’était pas raciste, ni xénophobe, qu’ils voulaient seulement une limitation plus stricte de l’immigration par rapport à aujourd’hui. Ce qui a fait dire à un copain journaliste politique à Bergen qu’ "Erna Solberg devrait simplement lire les journaux pour apprendre à connaître ses nouveaux petits copains" .

    Le Frp, quant à lui, est en train de se lancer dans une campagne pour se rendre encore plus présentable que l’image qu’ils ont diffusé pendant la campagne électorale. Ils dénoncent une campagne de calomnie et se disent effarés qu’on puisse les comparer à des partis d’extrême-droite.

    A mon avis, ils vont avoir beaucoup de mal à convaincre (si le sujet vous intéresse essayez #frp #fremskrittpartiet #norvège et #extrême-droite sur seenthis voire #breivik, vous devriez retrouver l’essentiel de ce qu’est et ce que fait ce parti depuis deux ou trois ans).

    Dans un mois, la Norvège sera dirigée par un gouvernement qui comptera plusieurs ministres d’extrême-droite - une première en Scandinavie depuis Quisling. Mais ça na pas l’air d’impressionner grand monde dans le sud de l’Europe, on en parle pratiquement pas.

    Slik tror vi landet blir med ny regjering

    http://www.nrk.no/valg2013/slik-blir-landet-med-ny-regjering-1.11240548
    NRK har spurt folk landet rundt om hvordan de tror de neste fire årene med en ny, borgerlig regjering blir. Se hva de spurte tror i videoklippene under.

    #norvège #frp #extrême-droite #fremskrittpartiet

  • Alexandra Swann, jeune nostalgique de Margaret #Thatcher
    http://fr.myeurop.info/2013/09/12/alexandra-swann-jeune-nostalgique-de-margaret-thatcher-12218

    Tristan de Bourbon

    Alexandra Swann était vice-présidente de la jeunesse du parti conservateur de #David_Cameron. Elle l’a quitté pour le Parti pour l’indépendance du #Royaume-Uni, anti-européen et xénophobe. Portrait et itinéraire. Deuxième volet de notre série de #Portraits d’Européens votant pour la première fois à droite de la (...)

    #Politique #Europe #euroscepticisme #extrême-droite #populisme #union_européenne #xénophobie

  • Contre les mises à l’index hâtives
    Rejoint http://seenthis.net/messages/156554 et seens afférents.

    L’air du soupçon - FAKIR | Presse alternative | Edition électronique
    http://www.fakirpresse.info/L-air-du-soupcon.html

    Je le disais à #Étienne_Chouard, je le répète ici : je suis partisan d’un cordon sanitaire avec l’#extrême-droite. On ne joue pas avec le feu, on ne fait pas mumuse avec les héritiers de Doriot et Déat, même relookés et souriants.
    C’est d’autant plus impératif pour Fakir – et pour d’autres #intellectuels de gauche, Lordon, Todd, Sapir, etc. – que, avouons-le, nous partageons des analyses avec le Front National : sur l’Europe et la mondialisation.

    #fascisme #antifa

    Il suffit d’annoncer qu’Untel a débattu avec Machin qui a publié une préface pour Truc qui connaît bien Bidule, lui-même proche de l’extrême droite, pour qu’Untel soit compromis. Et il devient dès lors inutile d’écouter ses propos, de contester son point de vue avec des chiffres, des concepts, des comparaisons historiques.

    Enfin :

    (Les #commentaires sont bloqués.
    Désolé, mais les petites mains de Fakir n’ont pas envie de sacrifier une semaine, ou deux, pour polémique virtuelle qui trouvera sans doute des refuges ailleurs.
    Merci de votre compréhension.)

  • Norway’s disturbing lurch to the right | Alf Gunvald Nilsen |

    http://www.theguardian.com/commentisfree/2013/sep/10/norway-lurch-to-right

    Voici une excellente et lucide analyse d’un chercheur norvégien, Alf Gunvald Nilsen, membre du département de sociologie de l’université de Bergen. C’est très courageux de le faire ouvertement : il explique clairement les liens entre la réthorique et l’idéologie de Breivik et celle du FrP, extrême droite norvégienne au porte du pouvoir après la victoire de la coalition conservatrice dont elle fait partie.

    Il y explique comment les thèses développées par le FrP depuis quelques décennies, la haine de l’Islam, de l’étranger, la position anti-immigration, la protection de la culture norvégienne,ont été un terreau dans lequel s’est affirmé l’idéologie et la réthorique de Breivik.

    Le maintien de l’extrême droite norvégienne à environ 15 ou 20 % deux ans après les attaques de Breivik montre que le Norvège n’a pas encore réussi à faire comprendre le lien entre ces idées. Il se -trouve que le FrP utilisent souvent l’image de "l’islamisation rampante de la Norvège et de l’Europe comme argument, qu’ils donnent une image effrayante d’une supposée invasion musulmane de l’occident. Tout comme le font les groupes extrémistes fascistes les plus dangereux.

    La position du FrP aujourd’hui, aux portes du pouvoir, va contribuer à une vision de l’immigration et du multiculturalisme comme un danger réel. Et légitimiser l’islamophobie et la discrimination en Norvège. C’est ce qui est le plus inquiétant.

    –-----

    Norway’s disturbing lurch to the right

    The anti-immigration party’s electoral success shows the country has not dealt with the roots of Anders Breivik’s crimes

    ’Anders Behring Breivik’s actions and ideology were quickly pathologised and turned into an aberration.’ Photograph: Frank Augstein/AP

    The results from today’s Norwegian elections are more or less clear: with some 26.8% of the vote, the Conservative party (Høyre) is poised to head Norway’s next coalition government. The first thing to note about Norway’s unsettling rightward turn is the fact that the Progress party (Fremskrittspartiet) is set to join as junior partner in a coalition government. Disturbingy, a political party whose platform is marked above all else by an ardent anti-immigration agenda is capable of making such headway little more than two years after neofascist Anders Breivik carried out his heinous terrorist attacks.

    #breivik #extrême-droite #norvège #frp #élections

  • Norvège élections : effets collatéraux et emballement de la presse internationale

    Les responsables du Fremskritt partiet (extrême-droite populiste) demande de toute urgence au ministère des affaires étrangères de faire cesser les assimilations systématiques de leur parti avec le tueur de masse Anders Behring Breivik.

    Mais ils ne sont pas les seuls... Quelques ambassadeurs norvégiens ont eux aussi, demander l’assistance de leur ministère de rattachement après que plusieurs grands médias internationaux aient rapporté que « le parti de Breivik s’apprêtait à faire parti du prochain gouvernement norvégien ».

    C4est vrai que Breivik a été membre du FrP, mais le raccourci est un peu rapide. On ne peut pas écrire que c’est « le parti de Breivik », mais plutôt dire qu’il en a été membre [peu de temps d’ailleurs] avant de le quitter puisqu’il le trouvait trop mou.

    Beaucoup de journaux ont aussi écrit que le FrP avait la même réthorique que Breivik, et là par contre, c’est en parti vrai. Le FrP n’appelle pas au meurtres ds jeunes travailliste, bien entendu, mais les cadres du FrP font de fréquentes références à l’islamisation rampante du pays, de nombreuses sorties racistes et xénophobes, parfois violentes. Dans le discours, Breivik et les cadres du FrP se retrouve sur l’islamisation de l’Europe, la haine de l’Islam, la nécessaire protection de la culture norvégienne pure [bien entendue menacée par les étrangers et les mélanges culturels].

    Sur le lien du Corriere della Sera que j’ai posté hier, les journaliste ont même oser ce qui suit : "les xénophobes se sont alliés aux conservateurs : choix de choc à Oslo. Le parti de Breivik participera au [prochain] gouvernement ".

    C’est à la suite de la publication de cet article que l’ambassadeur de Norvège a Rome a envoyer « un message de détresse » à son ministère Oslo. L’ambassadeur demande s’il doit réagir ou pas.

    Le FrP demande aux autorités norvégiennes de faire un travail d’information auprès de ces médias internationaux pour qu’ils puissent avoir une image réelle de ce qui se passe dans le pays et expliquer que le FrP n’a pas de liens étroit avec l’idéologie fasciste de Breivik (sic !)

    Le Ministre des Affaires étrangères, Espen Barth Eide (parti travailliste) botte en touche et a expliqué à la NRK que c’est au FrP lui-même de fournir les informations nécessaires à la presse, certainement pas au ministère des affaires étrangères.

    Frp ber UD rydde opp - Valg 2013

    http://www.nrk.no/valg2013/frp-ber-ud-rydde-opp-1.11236482

    Frp ber UD rydde opp i Breivik-kobling

    Norsk ambassader ber UD om hjelp etter at utenlandske medier rapporterer at « Anders Behring Breiviks parti » skal i regjering. Også Frp ber UD gripe inn.

    #norvège #élections #breivik #extrême-droite

  • Siv Jensen, leader de l’extrême-droite norvégienne choque la Norvège en insultant le premier ministre sortant Jens Stoltenberg

    Jens E. Kjeldsen, professeur de réthorique à l’université de Bergen et qui a vu le clip TV du discours de Siv Jensen à plusieurs reprises explique :

    « Siv Jensen a fait deux erreurs majeures : Tout d’abord, elle a brisé une règle sociale [pourtant très importante en Norvège]. Lorsque vous gagnez, vous vous devez d’être un bon gagnant, très fair play. Erna Solberg a de son côté rappelé qu’elle avait du respect pour ceux qui avaient été au gouvernement et géré le pays pendant si longtemps. Mais en narguant le perdant, on viole les règles sociales et cela veut dire pour les norvégiens qu’on profite de leur défaite, et cela en Norvège, c’est très grave. Ensuite, Elle a perdu le contrôle d’elle même. Elle avait l’air surmenée, elle était violente et presque effrayante. Ce qui aussi, en Norvège, est une violation des codes sociaux, surtout en une occasion aussi importante. »

    Jens E. Kjeldsen termine enfin son explication en disant que la cheffe de l’extrême-droite s’est simplement « lâchée », après des dizaines d’années de « retenues » [et c’est vrai que pour cette campagne électorale, l’extrême-droite avait réussi ce tour de force de bannir de leur langage et de leur discours toutes les mentions ouvertement xénophobes ou islamophobes].

    Si Siv Jensen pense que le pouvoir donne des ailes et permet tout, on devrait pouvoir apercevoir, dans les jours et les semaines qui viennent, le vrai visage des cadres du Fremskrittpartiet.

    Folkets dom : Helt natta, Jensen ! - VG Nett om Valget 2013
    http://www.vg.no/nyheter/innenriks/valg-2013/artikkel.php?artid=10151705

    Nordmenn flest likte slett ikke Siv Jensens tale der hun roper «Morna Jens» etter den borgerlige valgseieren mandag.

    Ifølge en meningsmåling for VG mandag kveld, synes 56 prosent at talen var dårlig eller svært dårlig.

    – Det er absolutt ingen overraskelse at folk ikke likte det de fikk se på TV fra Fremskrittspartiets valgvake mandag kveld, sier professor i retorikk, Jens E. Kjeldsen ved Universitetet i Bergen til VG.

    #norvège #frp #élections #extrême-droite

  • Israël envisage de boycotter l’Europe (sic) ...

    http://www.lecourrier.ch/113361/israel_envisage_de_boycotter_l_europe_sic

    Et voila que le vice-ministre israélien des Affaires étrangères Zeev Elkin annonce qu’Israël ne participera pas au projet de coopération scientifique « Horizon 2010 », que l’Europe a mis en place et auquel les centres de recherche israéliens ont été conviés. Pour le gouvernement d’extrême droite, il était important de réagir fermement à la récente décision européenne de boycotter (très partiellement, cela dit) les colonies juives en Cisjordanie

    [...]

    Selon Benjamin Netanyahou, ce n’était pas à l’Europe de définir les frontières d’Israël (sic). Le premier ministre a déclaré qu’il s’opposerait à tout accord avec l’Union européenne qui inclurait un « article territorial » établissant une distinction entre Israël et les colonies.

    [...]

    La décision de rompre une part des relations avec l’Union européenne peut faire sourire : Israël a bien plus besoin de l’Europe que le contraire, et plusieurs diplomates postés à Jérusalem ont réagi en déclarant, certes loin des micros, « chiche ! »

    [...]

    les présidents ont mis en garde le ministre des implications catastrophiques de suspendre la coopération israélo-européenne dans le cadre de la recherche : « le vice-ministre a été surpris par les données présentées par les présidents et par le volume des pertes financières, au cas où les accords de coopération seraient rompus. »

    Pauvre Elkin, qui croyait que c’était la recherche scientifique européenne qui s’écroulerait si Israël décidait de la boycotter !

    [...]

    cet incident en dit long sur l’arrogante stupidité et l’aveuglement d’un gouvernement d’extrême droite qui accentue de jour en jour l’isolement international de l’Etat hébreu.

    #Michel_Warschawski #israël #extrême-droite #colonisation #occupation

  • une analyse posée et approfondie, par le blog socialisme critique, sur le lourd problème de ce qui est appelé #confusionnisme

    http://socialismecritique.wordpress.com/2013/07/21/confusionnisme-et-deviationnisme

    Depuis le début des années 1980, l’idée même de changement de société a progressivement disparu de l’ensemble des pays occidentaux, remplacée par une acceptation maussade de l’ordre social existant et par une immense perte de foi dans le politique. Les affaires de #corruption dans les années 1960 et 1970 étaient pourtant légion, mais elles n’avaient pas le même impact qu’aujourd’hui. De nos jours, la classe politique n’est plus vue que comme une #oligarchie incontournable, qui décide pour le peuple sans que celui-ci ait vraiment les moyens de l’influencer. Partant, cette déception vis-à-vis du politique a conduit une bonne partie de l’électorat à ne plus s’intéresser aux affaires de l’#État, restant simplement dans le champ des préoccupations quotidiennes : pouvoir d’achat, impôts, #chômage. La bourgeoisie a très bien compris le parti qu’elle pouvait en tirer, et a fait tonner sa propagande individualiste, relayée par les gouvernements Reagan, Thatcher… et même Fabius. D’une manière très simple, les gens ont été encouragés à s’occuper de leurs affaires, et seulement de leurs affaires. On leur faisait miroiter qu’en agissant ainsi, la société irait bien mieux. De bonne ou de mauvaise grâce, le peuple a obtempéré, et s’est occupé de ses affaires, d’où un désintérêt quasi-total pour les organisations de masse, les partis, les syndicats, les associations (qu’elles soient cultuelles ou laïques). La conscience de classe a ainsi totalement disparu, sauf pour une seule classe : la #bourgeoisie, comme le montrent amplement les ouvrages du couple Pinçon-Charlot.

    A partir du moment où une bonne partie de la population ne s’intéresse plus à la politique, où les organisations de masse se sont effondrées, la #dépolitisation est devenue l’une des caractéristiques de l’époque. Le mouvement s’est accéléré depuis la chute du Mur. Depuis, la formation politique n’existe plus que dans certains partis politiques, et encore, celle du PS et de l’UMP laissant franchement à désirer. Donc, pour ceux qui veulent se pencher sur les affaires du monde, il ne reste plus que l’autodidactisme, et plus précisément l’autodidactisme par Internet. Or, si Internet est sans doute ce que l’on peut trouver de meilleur du point de vue culturel dans le monde moderne, cet outil est extrêmement dangereux pour le novice. Et pour cause : impossible de savoir qui sont réellement les auteurs du discours politique que l’on trouve sur le Web. L’#extrême-droite l’a bien compris, et depuis longtemps. L’anonymat leur permet de frapper et frapper encore, d’occuper l’espace. Le néophyte, dans ces conditions, croise beaucoup plus les opinions d’extrême-droite que celles de #gauche sur le net. Il est souvent incapable de les reconnaître au premier abord. C’est dans un second temps qu’il rencontre les auteurs confusionnistes. Ils apportent des arguments précis, ont des démonstrations convaincantes, ont des solutions semble-t-il viables ; il ne lui en faut pas plus.
    [...]
    Comment lutter contre le problème ? Comme pour tout le reste, je pense que la seule solution réside dans le long terme. On me dira que l’urgence est là. Je répondrai qu’il est trop tard pour réagir. Il y a deux types de confusionnistes sur le Net : des gens sincères, mais aux opinions désaxées, et des fascistes déguisés. Seuls les premiers nous intéressent. Ils sont récupérables, à condition d’être séduits par notre discours. Et pour ce faire, il faut bâtir un véritable espace internet de la gauche radicale, multimédia et séduisant ; tirer les leçons de ce qu’a fait le Bloc identitaire ou le Front national par le passé, avec des myriades de sites ergonomiques et esthétiques au service exclusif de leurs idées, abordant tous les thèmes qui les intéressent. Utiliser les vidéos en ligne et le streaming avec intelligence (c’est-à-dire ne pas se contenter de balancer une conférence d’1h30, pour s’étonner après que personne ne la regarde), et surtout être présent sur tous les supports. Il faut enfin faire porter l’accent sur la cohérence du discours. Le néophyte en politique n’est pas un idiot, il manque juste de références. Il comprendra de lui-même si sa position est cohérente ou non s’il dispose des clés nécessaires. Voilà, je pense le travail à faire. Ce sera long et difficile, et nous n’avons pas le temps. Seulement, les ripostes ponctuelles ne nous ont jamais réussies. Il est temps d’essayer autre chose.

    Plus bas, un commentaire intéressant

    Je me suis interessé vers 2010 au discours de #Chouard sans y regarder de trop près. Jusqu’au jour où à la faveur d’une période d’inactivité, je me suis mis à remonter le fil de ses écrits et de sa parole. Force fut de constater que plus j’y regardais, plus le malaise montait, sans trop que j’arrive à mettre précisément le doigt sur ce qui me gênait. Le déclic qui m’a fait sortir de son impasse fut l’émission qu’il a fait avec Maja Neskovic chez Arrêt sur Images, où j’ai compris quel était fondamentalement son problème à mes yeux : il ne sait tout simplement pas hiérarchiser ou remettre en contexte l’information qu’il accumule, ce qui fait que pour lui tout se vaut en terme de sources, avec les conséquences très fâcheuses que je comprends maintenant.

    Je dirais que la principale arme du confusionnisme, c’est de noyer le néophyte ayant soif d’une #culture_politique différente de celle servie à la télé sous un déluge d’information hétéroclite, du genre qui ne se digère pas dans le temps que celui-ci est à même de consacrer à démêler l’écheveau pour y trouver ce qui cloche. En cela il est très efficace, car quand bien même le lecteur non averti tomberait sur un discours critique vis-à-vis de son nouveau prescripteur, son premier réflexe sera de rejeter celui-ci sans nuance dans la supposée pensée dominante…
    [...]
    Je ne mettrais pas Chouard sur le même plan que les autres cités, car pour se planter gaiement, lui le fait je pense de bonne foi. Je continue d’ailleurs à jeter un œil sur son site, mais c’est plus pour aller y piocher une lecture (dont j’aurais croisé au préalable les réceptions) dans la bibliothèque dont il se gargarise que pour regarder comment il l’intègre à ses tentatives…

    • Il y a deux types de confusionnistes sur le Net : des gens sincères, mais aux opinions désaxées, et des fascistes déguisés. Seuls les premiers nous intéressent. Ils sont récupérables, à condition d’être séduits par notre discours.

      Pour paraphraser méchamment, mais c’est le fond de l’affaire :
      « il y a deux types de cons sur le Net : les super cons qu’on va baiser et les fachos, avec eux on peut rien faire. »

    • votre paraphrase n’est elle pas un peu caricaturale ?
      le terme « séduits » est peut-être mal choisi, mais je pense que ce que l’auteur souhaite distinguer c’est d’une part des gens d’extrême-droite qui mettent en avant un discours antilibéral, écolo voire décroissant pour ensuite faire passer des idées d’extrême-droite (autoritarisme, antiféminisme, racisme, aristocratie, militarisme etc.) ; d’autre part des gens ayant plus ou moins clairement une sensibilité antilibérale ou questionnant l’idéologie du progrès, désireux d’approfondir certaines questions, tombant en premier lieu sur les écrits des premiers, et pouvant, par manque de culture politique, adopter finalement un discours d’extrême-droite à défaut de pouvoir imaginer une autre alternative au néolibéralisme.

      Exemple parmi d’autres, le label « au bon sens », lié à l’association « égalité et réconciliation ». A première vue, ce label ressemble à un label d’agriculture biologique comme il y en a d’autres (AB, Nature et Progrès, Demeter). Dans un texte, issu de aubonsens.fr et publié sur le site E&R, donnant moult conseils pratiques sur l’élevage domestique de volailles, on tombe dans les deux derniers paragraphes sur ceci :

      Mesdames, même si le poulet meurt instantanément à l’égorgement, il est préférable de laisser cette tache aux hommes pour nous éviter quelques larmes...
      [...]
      Deux mots sur le végétarisme : il nous paraît plus sensé et moins bêtement puriste de proposer aux Français une alternative efficace à la souffrance animale moderne avec l’élevage familial, sans supprimer totalement les produits animaux de nos alimentations par respect amoureux pour nos cultures et nos habitudes ; nous laissons ce sujet aux végétaliens urbains et autres anti-fascistes

      On a là un assemblage de machisme (insinuant l’idée que les femmes sont trop émotives pour tuer un poulet mais pas les hommes), de dénigrement gratuit des antifas (placé là alors que le thème n’a rien à voir), et de dénigrement des végétaliens, laissant entendre que ces derniers sont majoritairement urbains et n’ont de ce fait pas d’avis recevable sur les questions d’agriculture et d’alimentation non industrielles. Le tout arrivant en fin d’exposé.

      Qui cherche à produire/consommer de façon plus autonome et s’instruit à partir de telles sources pourra en retenir une certaine hostilité vis à vis du féminisme, de l’antifascisme et du véganisme, qui seront rejetés hors de l’idée d’une alimentation plus autoproduite, et possiblement assimilés au modèle industriel et néolibéral. On est là clairement dans du confusionnisme.

    • votre paraphrase n’est elle pas un peu caricaturale ?

      Le ton de cette paraphrase ainsi que la façon dont son auteur participe aux débats sur seenthis peut nous faire croire qu’il ne s’agit pas de caricature mais d’ironie provocatrice et pas forcément constructive. A lui de nous rassurer..

      Je trouve l’article intéressant. Pour ma part, la meilleure stratégie pour combattre le confusionnisme n’est pas vraiment technique, ce n’est pas tant une question d’attractivité de web de gauche ni de marketing idéologique, mais une question d’éthique intellectuelle.

      C’est un travail difficile car il faut se réhabituer à l’humilité. La supériorité intellectuelle de la gauche depuis plusieurs décennies en France (qui nous rendait assez arrogants avouons-le) s’est érodée. Avant on n’avait pas besoin de convaincre, il suffisait de dénoncer, et les réacs faisaient profil bas, ils se planquaient. Aujourd’hui les complexes ont changé de camp, il faut réapprendre à s’affirmer et à convaincre.

      Ayons confiance dans nos valeurs, affirmons-les de façon positive et BIENVEILLANTE (le mot est important pour moi) et mettant le doigt sur nos principes quand le débat veut nous entraîner vers les zones troubles et ambiguës.

      En d’autres terme, évitons absolument ce que l’on voit trop fréquemment ici en particulier (cf dernières discussions sur l’islamophobie et sur Darwin) : les procès d’intention, les jugements personnels, les insultes, les coups bas, les querelles de clocher, la diabolisation et la mauvaise foi.
      On peut être en désaccord et constater un désaccord sans en faire un cas personnel et des questions de postures orgueilleuses.

      Et disons qu’entre se défouler ou se mettre au service de ses idées, faut choisir.

      Ce concept même de cons irrécupérables sur lesquels on peut se défouler, c’est la vision de ceux d’en face.
      La pensée de gauche doit avoir une confiance forte dans l’individu quel qu’il soit, elle doit appliquer la présomption de bienveillance, sans quoi elle tombera vite dans le nihilisme social, et se fera vite absorber par la pensée réactionnaire.

      De toutes façons, ce qui tue la pensée de gauche, c’est la peur.
      Pas étonnant que la gauche soit au plus mal. La peur règne sur le monde..
      Quand un gauchiste dit « on ne doit pas parler à un tel ou un tel », il perd son âme. Quand l’humain a peur de ses congénères, il ne peut plus être de gauche. On le voit avec les gauchistes islamophobes, et on pourrait désormais parler de gauchistes confusiophobes.

      La clé c’est la confiance. En soi, et dans son prochain.. Y a pas de hasard, cette confiance, c’est ce que le néolibéralisme a le mieux réussi à détruire...

    • La peur, c’est vraiment la clé, @petit_ecran_de_fumee (et les attaques personnelles, itou). C’est parce que je me suis rendue compte que j’étais devenue peureuse et méfiante dans mes rapports aux autres que j’ai pilé devant l’auto-stoppeur de mon dernier récit. La pensée libérale actuelle nous fait toujours percevoir les autres comme des ennemis potentiels, animés d’intention égoïstes et nuisibles. Du coup, on devient incapables de penser la rencontre avec l’autre, l’échange, le partage ou la solidarité.

      De la même manière, je pensais sain et normal de prévenir ma fille sur les questions de harcèlement ou d’abus de pouvoir des adultes sur les enfants, mais du coup, je me rends compte qu’au lieu d’être éduquée et vigilante, elle est devenue méfiante et peureuse des autres, ce qui n’était pas le but recherché.

    • Pour l’éducation, c’est vrai que c’est super difficile (même problème avec mes enfants :-).
      La confiance ne se décrète pas, elle se construit. La situation par défaut, l’état « naturel » du monde en version « jungle », c’est la méfiance... Et là force est de constater qu’on est tombé bien bas..

      J’ai l’impression qu’on doit tous repartir à zéro, conformément à la prédiction de J.Généreux, sur l’avènement de la « dissociété ».

      C’est pour ça aussi que je n’adhère pas vraiment aux discours sur la #critique_de_la_valeur : ce n’est pas une divergence morale, puisque mon idéal converge avec cette théorie, c’est juste un divergence stratégique à court terme. Avant de pouvoir vivre dans un monde où on pourrait dire « quand on n’aime, on ne compte pas », je crois qu’on ne peut pas court-circuiter l’étape « les bons comptes font les bons amis » durant laquelle on évaluera nos vrais besoin et la capacité de notre entourage social à pouvoir les satisfaire via les échanges..

    • @petit_ecran_de_fumee intéressante analyse, notamment

      C’est un travail difficile car il faut se réhabituer à l’humilité. La supériorité intellectuelle de la gauche depuis plusieurs décennies en France (qui nous rendait assez arrogants avouons-le) s’est érodée. Avant on n’avait pas besoin de convaincre, il suffisait de dénoncer, et les réacs faisaient profil bas, ils se planquaient. Aujourd’hui les complexes ont changé de camp, il faut réapprendre à s’affirmer et à convaincre.
      Ayons confiance dans nos valeurs, affirmons-les de façon positive et BIENVEILLANTE (le mot est important pour moi) et mettant le doigt sur nos principes quand le débat veut nous entraîner vers les zones troubles et ambiguës.

      Je pense que c’est effectivement une des clés.
      Je pense qu’une autre clé tout aussi importante (et liée à la première) est de recréer ou revitaliser un imaginaire de gauche, ancré dans notre époque et capable de faire contrepoids à l’individualisme et à la valeur pognon http://www.peripheries.net/article323.html

    • En fait, j’ai l’impression qu’on a changé de paradigme de gauche. Aujourd’hui, la gauche se fait et ne se raconte pas. Bien sûr, il faudra mettre en mots, mais je vois autour de moi des gens qui refusent instinctivement la dictature de la consommation, du matérialisme, de l’individualisme et qui bricolent directement des alternatives dans leur vie quotidienne.
      Bien sûr, il y a toujours la tentation autarcique, derrière, l’entre soi, mais je pense que l’émergence d’une nouvelle pensée de gauche ne sera pas le fait de théoriciens qui font ruisseler la bonne parole depuis le haut, mais plutôt une sorte de jaillissement (forcément un peu confus au départ) de lignes directrices et de tendances nées de pratiques de terrain de résistance au conservatisme, une sorte de dynamique de la base qu’il va être extrêmement difficile de collecter, de rassembler, de comprendre et de rendre le tout articulé, construit, s’inscrivant dans une nouvelle dynamique sociale et culturel, une nouvelle cosmologie où, très probablement, l’être humain cesserait d’être le centre du monde au profit d’un réseau d’interactions étroites entre les gens, les systèmes et le biotope.

    • Ben... je sais pas. Je pense effectivement que plus la crise s’approfondit, plus des échanges parallèles se mettent en place à côté de ceux qui périclitent, mais on peut très bien imaginer qu’une partie de ces formes émergentes prennent une forme droitière, voulant revenir à une sorte de ruralité pré-industrielle avec femmes au foyer, non-dits familiaux, réapparition de seigneurs/mafiosos locaux dynastiques, racisme sous prétexte de localisme, patriarcat et virilisme masqué sous l’exaltation de la force de travail physique, etc. C’est à dire en gros ce qu’était la droite réactionnaire (le parti des « blancs ») au XIXème siècle. Ou dans une autre version ce qu’étaient les sudistes pendant la guerre de sécession, par opposition aux nordistes plus industrialisés et plus libéraux.
      Je ne suis pas certain que ce sont les pratiques de terrain qui en elles-mêmes peuvent résister au conservatisme, elles peuvent très bien s’envisager elles-mêmes comme conservatrices et s’opposant au libéralisme, au mondialisme, à la soi-disant « décadence » qui vient des villes.

      C’est pour ça que je crois qu’en parallèle à la construction de ces pratiques, il est important d’être également attentif à la culture qui s’y insuffle.

    • Ta remarque est très juste. Je dois t’avouer qu’en ce moment, je suis plus spectatrice qu’actrice dans les changements en cours, parce que tout cela manque cruellement de perspective et de grilles de lecture et que je ne vois rien émerger réellement comme construction de cette profusion d’initiatives. Quelque part, l’altermondialisme du début du siècle était mieux étayé et moins bordélique qu’il n’y paraissait au premier abord.
      Je crois que l’intérêt collectif est un bon angle d’attaque, mais pas le seul, parce qu’il a vite fait s’essuyer les pompes sur les nécessaires sacrifiés qui sont, le plus souvent, les classes dominées, comme les femmes ou les étrangers.

      En fait, difficile de penser le monde sans la grille de la guerre des classes.

    • Je pense que la question du bien collectif est effectivement indissociable de la question de la justice sociale. Je pense aussi que la pensée de gauche a tout à gagner à se réintéresser à l’imaginaire. Ainsi qu’à l’#écoumène, qui peut être une clé d’articulation entre le local et le global. Le global est trop souvent présenté comme des abstractions chiffrées qui n’ont rien de très perceptible et de très enchanteur, et beaucoup de gens ont tendance à y préférer un local plus palpable, plus charnel. Repasser du « penser local » au « penser global » peut se faire d’après moi par la prise de conscience de ce que l’#écoumène, palpable, est également universelle.
      « L’universel c’est le local moins les murs », dit Miguel Torga.

      En lien avec la question des valeurs qu’on insuffle aux pratiques qu’on construit, je suis tombé il y a peu sur ce petit bouquin plutôt bien fait http://www.librairie-quilombo.org/Construire-l-autonomie

    • @petit_écran_de_fumee

      J’approuve et respecte profondément votre attitude
      caractérisée par exemple dans :
      http://seenthis.net/messages/167153#message168005

      On peut être en désaccord et constater un désaccord sans en faire un cas personnel et des questions de postures orgueilleuses.
      Et disons qu’entre se défouler ou se mettre au service de ses idées, faut choisir.

      J’avais salué @monolecte dans http://seenthis.net/messages/156183#message164506
      au sujet d’un injuste procès dont elle avait été victime.

      A mon avis, la liberté d’expression
      a pour condition absolue que l’expression libre doit porter sur des opinions, des actes, des images, des concepts mais JAMAIS sur des personnes.
      On ne juge pas une personne, on ne peut juger que ses actes, ses paroles, bref son expression.
      La seule chose que l’on puisse faire avec une personne, c’est la respecter.

      Ce respect de la personne est la source de la confiance, vous le dites :

      La clé c’est la confiance. En soi, et dans son prochain...

    • Pour ce qui concerne le fond, c’est à dire le confusionnisme, et bien on a ici non pas l’expression d’une opinion, mais la description d’une tactique.
      On se croirait dans les vestiaires d’un club de foot avant un match : on met au point une stratégie, on se motive en poussant des hurlements.
      Il est un peu gênant d’assister à un tel conclave, on se sent
      comme Tintin dans les cigares du pharaon.
      La gauche, la gauche : le combat, la guerre...

      En fait, difficile de penser le monde sans la grille de la guerre des classes.

      Vraiment ?

    • On se croirait dans les vestiaires d’un club de foot avant un match : on met au point une stratégie, on se motive en poussant des hurlements.

      C’est gentil de nous faire part de vos observations en temps réel de sous marin immergé observant les milieux gauchistes. Toutefois contrairement à Tintin, on n’a pas de masque style Klu Klux Klan sur la tête et malgré quelques engueulades de temps en temps, je n’ai pas vu de hurlements.

      Pour le reste, oui il y a une bagarre idéologique à mener.
      Il me semble difficile de démonter des schémas de domination sans confrontation engagée et rapport de force à assumer. Mais si vous trouvez d’autres méthodes je suis preneur.
      Toute la difficulté consiste à s’attaquer aux idées qu’on veut combattre, pas aux gens qui les colportent...

    • bagarre idéologique, schémas de domination, confrontation engagée, rapport de force.
      C’est bien ça : à Tintin, j’ajouterais Astérix : « nous allons maintenant adopter la tactique de la tortue ! ».

      Dans quelle armée combattez vous ? Qui vous donne vos ordres ? Qui paie votre solde ? Quel chef d’Etat a nommé votre général ? A moins que vous ne soyez une société secrète, une armée de l’ombre ? Un groupe d’étrangleurs ?

      A moins que vous ne manipuliez dans le cadre du débat démocratique un vocabulaire bizarre, daté, connoté, en fait obscène, relent de ce qui fut bien pire avant je vous l’accorde, mais qui sent quand même son époque.

      Croyez vous vraiment à cette histoire de « schéma de domination » ?

    • Si les termes « bagarre idéologique, schémas de domination, confrontation engagée, rapport de force » sont pour vous un vocabulaire
      « bizarre, daté, connoté, en fait obscène, relent de ce qui fut bien pire avant je vous l’accorde, mais qui sent quand même son époque », je ne sais plus quel mot employer pour ne pas vous effrayer.. Il faut croire qu’on vit dans une époque désormais extrêmement harmonieuse et pacifiée pour que ce champ sémantique vous évoque le passé et non le présent...

      Si je m’aventure à expliciter ce que vous insinuez, vous me contredirez mais pour vous les luttes sociales sont ringardes (ce sont éventuellement même des symptômes de nostalgie du nazisme et de stalinisme), il n’existe plus de schémas de domination sociale (à part bien entendu chez les musulmans qui veulent nous convertir à leur obscurantisme médiéval, on l’a bien compris), et enfin l’Occident capitalo-libéral constitue l’aboutissement de la civilisation depuis la chute du mur, mais depuis la chute des tours il se retrouve menacé par la barbarie islamique alliés à quelques nostalgiques du goulag.

      Permettez-moi de ne pas avoir votre point de vue, et désolé de l’ironie de mon propos, mais elle répond à la votre. Nous sommes idéologiquement trop éloignés pour un échange constructif. Ce n’est pas que j’aime pas Tintin et Astérix, mais plutôt que de continuer dans le registre BD, je crois que nous pouvons avoir la sagesse de clore cette discussion, elle a déjà rempli tous les critères du dialogue de Trolls déjà listés ailleurs il y a peu.

    • Comme il n’y a de points de vue ici que celui du combat mythologique pratiquement sans objet (à part les quelques mots clés qui vous semblent si évident) , et votre description du mien que je trouve caricaturale, je voudrais donc le préciser :

      – la gauche et l’ensemble des opinions qui s’y rattachent est morcelée au point qu’identifier des camps organisés comme au bon vieux temps est parfaitement impossible (à mon avis).

      – le politique en général consiste (selon moi) non pas à choisir son camp dans une guerre mais à identifier des objectifs et négocier leurs réalisations dans un environnement complexe.

      – Il y a énormément de théories générales sur la marche du monde entre lutte des classes, schémas de domination, conceptions sacrificielles, communautarismes variés, oubli de l’être, honte prométhéenne etc. Pourquoi toujours tout ramener à quelques vieux concepts non explicités ?

      – il n’y a pas « les musulmans » mais (apparemment) une volonté communautariste latente de certains liée à des conceptions présentes dans des pays musulmans où se déroulent des luttes politiques navrantes. Et il n’y a pas que moi qui le dit.

  • Une pensée sur la crête, Paul Ariès - Entropia La Revue
    http://www.entropia-la-revue.org/spip.php?article118

    La décroissance est une pensée sur la crête, qui peut conduire au meilleur comme au pire. Le meilleur est ce qui permet aux peuples de reprendre espoir dans l’avènement d’une société plus humaine, en ayant, pour cela, tiré toutes les leçons des tragédies passées. Le pire serait de préparer l’avènement d’une société dont nous ne voudrions pas. (...)

    Il n’est certes jamais possible d’écrire l’histoire avant qu’elle ne se fasse, mais on doit se prémunir contre certains « virus » idéologiques en commençant par faire la chasse aux concepts équivoques.

    pour mes #archives ; #décroissance et #extrême-droite

    • Vu que ça n’a plus de sens sur l’autre sujet, je remets ici mon commentaire que j’avais fait après avoir lu cet article.

      Pfiou, lu l’article.

      Alors attention : tout en dégommant et mettant en garde avec raison à propos de gens d’extrême droite qui s’approchent de la décroissance, l’article est à mon avis plus vicelard que ça. Procédé récurent chez Ariès, il en profite quasiment à chaque chapitre pour faire des amalgames en incluant dans sa critique des gens qui n’ont absolument rien à voir avec la droite, ni le biorégionalisme, paganisme ou autre, mais qui ont critiqué SA manière de voir la décroissance. Notamment tous ceux qui ont critiqué son besoin de créer un parti politique. Il met volontairement dans le même sac, mais la plupart du temps sans nommer personne, des individus (Latouche, Jappe) ou des groupes (des mouvements décroissants plus portés vers l’anarchisme, les animateurs de decroissance.info, etc) avec d’autres individus et groupes de droite, organicistes, naturaliste, blablabla.

      Pour avoir suivi pendant plusieurs années ces débats au moment où ça se montait (les revues des différents courants, le parti, l’assez génial forum de decroissance.info, entre autre), c’est clair qu’il y a un rapport. (L’article en question datant bien du n°1 d’Entropia en 2006.) @bug_in pourra éventuellement témoigner de cette époque aussi. :D

      C’est intéressant bien évidemment. Mais ya pas que la critique de la droite dedans quoi.

    • J’aime beaucoup ce passage qui dit en substance que l’égalité n’est pas un postulat « physique » de départ, mais un objectif politique.
      Cela correspond vraiment à ma grille de lecture, et corrobore la lecture de Gouyon (http://seenthis.net/messages/67182) qui invite droite et gauche à accepter les éclairages des études scientifiques pour dépasser leurs dogmes fondateurs, au lieu de vouloir utiliser la science pour asseoir leurs représentations idéologiques...
      Laissons la nature là où elle est, avec ses splendeurs et ses horreurs, y compris en nous-mêmes, et occupons-nous de nous-mêmes pour la dépasser et construire un monde vivable...

      L’égalité ne se mesure ni dans les gènes ni dans un musée des arts et traditions populaires. L’égal est « simplement » celui que je reconnais comme égal [16]. L’égalité est certes une fiction, mais nous devons nous y accrocher. N’oublions pas que l’un des premiers gestes de la première République, puis de la deuxième, fut de proclamer l’interdiction de l’esclavage… On ne joue pas impunément à restreindre l’égalité. On ne joue pas plus impunément à l’étendre, car il ne peut y avoir d’union sans division. Le piège est aussi terrible que l’équilibre est instable. Quelle(s) limite(s) à l’humanité au moment où l’idéologie de la croissance ne rêve que de clonage, de « cyborgisation », etc. ? Ne nous laissons pas piéger par ceux qui, sous prétexte de dénoncer « l’égalitarisme », osent comparer l’uniformisation et l’égalité. Le propre de l’égalité est de défaire des inégalités (naturelles, sociales). Il n’y a donc d’égalité que dans la séparation (d’avec notre animalité). Comme il n’y a de politique et de démocratie que dans la division, c’est-à-dire dans ce même pouvoir de défaire.

      Sinon la chasse aux concepts équivoques est indispensable, tout le monde sera d’accord avec ça je crois. Ensuite le différend porte sur ce que l’on en fait. Faut il les éradiquer avant d’avancer dans la décroissance, ou bien avancer dans la décroissance en gardant comme objectif de les combattre sur la durée ?

    • L’antifascisme est un préalable élémentaire à toute action politique. Si quelqu’un n’est pas d’accord, c’est son droit ; mais alors il est clair qu’on n’appartient pas au même « camp » et qu’il n’y a pas d’objectif commun. À bon entendeur, salut ; les autres, vous pouvez m’oublier.

    • Qu’est-ce que le #fascisme, aujourd’hui ?

      Ce n’est pas de la provoc, c’est une vraie question qui mérite plus qu’un copié-collé du dico, tant le mot a été galvaudé à force d’être jeté à la gueule de tout le monde comme un anathème.
      Le fascisme est un truc super sérieux pour moi et le fait que tout le monde l’emploie à tort et à travers, essentiellement pour faire taire ceux qui ne pensent pas exactement comme eux, est un danger mortel. D’ailleurs, ma gosse m’a déjà fait le coup de me traiter de fasciste parce que je faisais mon job de parent.... Affligeant, mais terriblement de son temps.

      Pour moi, le fascisme, ça a été la rencontre brutale avec le #nazisme à travers la #Shoah. Nous étions là face à l’aboutissement de la pensée fasciste, dans sa version la plus industrielle.
      Ce choc intellectuel m’a poussé à reconsidérer ma place dans ma propre famille, laquelle était ouvertement raciste et xénophobe. J’ai parcouru un long chemin intellectuel et personnel par rapport à la pensée fasciste, raciste, totalitaire (trois notions connexes et pourtant différentes) pour tenter de comprendre ce qui était totalement impensable de mon point de vue : la machinerie de l’#antisémitisme, jusqu’à en faire un sujet de mémoire de recherche, un peu envers et contre tous : http://ethologie.free.fr/memoires

      Bien sûr, à l’occasion de ce travail, j’ai rencontré la pensée d’Hannah #Arendt et cette rencontre intellectuelle a profondément changé mes grilles de lectures sur les questions du #totalitarisme... et de beaucoup de mots en #isme, d’ailleurs.

      Ça, c’est le premier point : on doit délimiter ce dont on parle.

      Ensuite, quelle est la place de l’#anticapitalisme dans cette grille de lecture ?

      L’#altermondialisme tel qu’il a commencé à vraiment se populariser au début du siècle, a apporté une nouvelle couche à ma manière de penser le monde et les trucs en #isme. Bien sûr, en bon petit soldat de la #sociologie contemporaine, j’ai mangé ma dose de Weber et donc développé un esprit critique de plus en plus affirmé face au dogme économique dominant.

      La chute du mur de Berlin est effectivement un moment important, parce qu’il symbolise la fin de l’alternative au capitalisme, et donc le commencement de son emprise totalitaire sur le monde. Quant au 11 septembre, il marque à mon sens le basculement de #cosmologie qui découle de l’emprise du capitalisme sans entraves, à savoir une vision manichéenne du monde où on ne peut plus être que thuriféraire du système ou son ennemi à abattre. Depuis, c’est l’injonction permanente de #TINA et la mise en scène redondante de notre incapacité, non seulement de résister à cette emprise totale du dogme, mais à seulement penser hors du cadre du dogme.

      Et nos #fachos dans tout ça ?

      C’est à peu près ici que j’atteins mon point d’achoppement (le moment où je dois creuser plus loin, plus longtemps, dépasser les contradictions et tenter d’y voir plus clair).
      J’ai l’intuition forte que ces deux totalitarismes se complètent et se répondent parfaitement bien, que l’un nourrit l’autre, qu’ils sont des symbiotes monstrueux et du coup, je tends à penser que le combat intellectuel doit lui aussi être total et doit, quelque part, résoudre la question de l’œuf et de la poule.

      Capitalisme et fascisme partagent absolument les mêmes #présupposés, à savoir la « nature » intrinsèquement #inégalitaire et #hiérarchisée de l’humanité. Seule cette cosmologie permet la domination de ces deux idéologies sur nos sociétés, les justifie, chacune à sa manière.
      C’est parce que les êtres humains sont considérés dès le départ comme inégaux que peut être justifiée leur hiérarchisation et donc le fait que certains humains, considérés comme supérieurs aux autres, méritent plus et mieux que les autres, jusqu’à la confiscation des ressources vitales, jusqu’à la destruction directe ou incidente de tous ceux qui seront forcément considérés comme #surnuméraires.

      Inégalités et hiérarchisations permettent donc de justifier la #domination de certains sur tous les autres, que ce soit par leur phénotype, leur naissance, leur classe sociale, leur sexe, leur domicile, leurs préférences sexuelles ou leur fortune personnelle.

      Voilà où j’en suis, aujourd’hui.

    • @monolecte : merci pour cette réflexion que je partage dans les grandes lignes, mais j’ai un point à éclaircir.

      Capitalisme et fascisme partagent absolument les mêmes #présupposés, à savoir la « nature » intrinsèquement #inégalitaire et #hiérarchisée de l’humanité.

      La nature n’est pas intrinsèquement inégalitaire. Elle est juste diverse. Elle ne hiérarchise rien. C’est le système de valeur de l’esprit humain qui hiérarchise. Factuellement, comme disait Coluche, y a les grands, les petits, les blancs, les noirs, etc... on est tous égaux, mais le petit noir il sera moins égaux que les autres, ça c’est le système de valeurs idéologique qui l’établit.

      La nature n’est pas intrinsèquement égalitaire non plus. Elle est barbare. Elle tolère les dominations. Elle ne sanctionne pas le loup qui bouffe l’agneau, elle offre la survie à l’un, la mort à l’autre. La foudre ne s’abat pas sur l’être vivant qui massacre son frère.
      Si les humains en temps normal ne massacrent pas leurs frères, c’est grâce à leur construction idéologique.

      Pourquoi je dis ça ? Parce que je déplore à gauche qu’on mette le couvercle sur notre animalité de départ, sur la diversité de nos corps physiques dont on hérite de la nature, au motif que cela légitimerait les hiérarchisations et donc les dominations, le racisme, le sexisme et donc le capitalisme et le fascisme... Non non et non.
      Je souffre quand j’entends des gens de gauche recourir à la science pour se défendre face aux réacs/fachos que ceci ou cela n’est pas « contre-nature » pour combattre une inégalité ou une domination. Pour moi il n’y a qu’une réponse à avoir, c’est « oui, c’est peut être contre-nature. Et ben tant mieux ! »
      Car le problème n’est pas un problème de vérité scientifique. Le problème est une question de principe moral, de ce que l’humain peut et doit considérer comme règle, sous peine de rester animal..

      Donc pour revenir au sujet initial, et même si je ne suis pas sûr de comprendre la contrariété de @fil , garder à l’esprit cet enjeu fondamental de civilisation (se libérer de notre « animalité ») peut permettre de remplir localement des objetifs transitoires avec ceux qui n’ont pas (encore) cette vision là, mais qu’il faudra convaincre tôt ou tard, vu qu’on ne peut cohabiter paisiblement avec des barbares..

    • @monolecte à en croire mes lointains souvenirs de jeunesse, l’antifachisme se définit positivement comme l’ensemble des valeurs auxquelles le fachisme (mussolinien) s’opposait explicitement, dont la liste est donnée par la Wikipedia-fr pour ceux que la chose intéresse.

      Plus fondamentalement, ce qu’apporte au Capital les divisions du prolétariat est tellement évident que je ne peux à titre personnel cautionner quelque ostracisme que ce soit d’un camarade travailleur (mais pour les intellectuels, c’est bien entendu tout autre chose...)

    • Si tu n’as pas compris, prends ton temps ; relis par exemple les réponses de @supergeante et de @moderne

      @fil, je ne cherche pas la polémique, je pense avoir compris vos positions, j’ai donné en retour la mienne, y a des écarts, ok. Sincèrement ce qui m’échappe, c’est pourquoi ce débat est-il si sensible, pourquoi on en ferait une affaire personnelle, à parler de « camps » et de boycott de discussion. Je n’ai lu aucun propos louant ou même cautionnant les idées de De Benoist dans cette discussion.
      Donc soit nos pensées sont contaminées par ce mec et on s’en rend pas compte, et dans ce cas il serait utile d’identifier où et comment, soit on se fait un peu plus confiance dans le fait qu’on va pas devenir facho du jour au lendemain parce qu’on a lu son bouquin, ou qu’on a lu l’analyse de quelqu’un qui a lu son bouquin (JL Prat).

      JL Prat n’est pas dupe, nous non plus. Elle est où la complaisance ? Il s’agit juste de comprendre ce qu’un réac vient chercher dans le concept de décroissance, comment il va s’en servir. Pas de réhabiliter le réac, ni adhérer à ses idées... Je n’invente pas, quand JL Prat écrit ceci (c’est dans le texte), est-ce encore trop ambigu ?

      “Un intellectuel qui conçoit son œuvre sous l’angle de la stratégie est tout simplement nul”, comme Alain de Benoist l’a fort bien dit en d’autres temps, mais cela n’exclut pas qu’un grand intellectuel soit aussi un stratège. Le fondateur du GRECE s’est intéressé à la mouvance écologique à partir du moment où elle lui est apparue comme un milieu perméable aux idées qu’il défend et s’efforce de propager, ces idées qui devraient rendre obsolète le vieux clivage droite/gauche, puisqu’elles associent l’intention révolutionnaire à la préservation du milieu naturel, définissant ainsi l’objet d’une révolution conservatrice, ordonnée, comme il dit, au “conservatisme des valeurs”.

      (texte intégral ici http://seenthis.net/messages/157025)

  • Un très long et argumenté article du #MAUSS de 2008, qui fait une vraie critique de certaines idées de la #droite non-libéral (#Alain-de-Benoist) lorsqu’elle s’approche de certaines idées de #gauche. Le tout à base de #Castoriadis.

    On remarquera l’absolue bonne foi de l’auteur, et sa prise en compte des réponses de de Benoist.

    La #Décroissance est-elle #réactionnaire ? | Revue du Mauss permanente
    http://www.journaldumauss.net/spip.php?page=imprimer&id_article=333

    À noter un paragraphe brûlant d’actualité :

    Comme je ne sais rien de ses pensées secrètes, et ne pratique pas ce que Dali nommait la « méthode paranoïaque-critique », je m’en tiens aux pensées formulées dans des textes, seul moyen d’établir si l’ouvrage dont je cherchais à rendre compte n’était qu’une entreprise de « récupération » - terme qui, bien souvent, n’exprime qu’un fantasme, décrit par Castoriadis, il y a quarante ans : « Celui qui a peur de la récupération est déjà récupéré. Récupéré dans son attitude, car bloqué. Récupéré dans sa mentalité la plus profonde, car cherchant des garanties contre la récupération et par là déjà pris dans le piège idéologique réactionnaire : la recherche d’un talisman, d’un fétiche anti-récupérateur. » (Mai 68, la Brèche).

    Les malheureux que dévore cette hantise ne se demandent plus si un livre peut leur apporter quelque chose, si ses thèses sont justes et bien argumentées, mais s’il est « dangereux », dès lors que son auteur serait infréquentable, « trouble » ou « ambigu ». Aussi bien, quand ils lisent un livre dangereux, c’est pour y repérer les traces, ou les stigmates, d’une perversité qu’ils pourront signaler à leurs propres lecteurs.

    • Sérieusement, vu le nombre croissant de gens de plusieurs bords complètement différents, ayant échangé récemment avec lui, sur ses idées actuelles (tout en étant pas d’accord), qui disent qu’il est effectivement de droite mais plus d’extrême droite... je n’en suis plus si sûr. Cela fait maintenant déjà des années qu’il a clairement exprimé des opinions non racistes, contre le nationalisme, contre toute forme de dictature et d’homme providentiel, contre le capitalisme, etc. Ce qui ne l’empêche évidemment pas d’avoir des idées de droite ! (par exemple une critique non-socialiste des Lumières), mais il renie désormais la majorité des choses qui composent le corpus idéologique de ce qu’on appelle l’extrême droite.

      As-tu lu l’article en question ? Parce que là, ta première réaction correspond mot pour mot à ce que critique Jean-Louis Prat en introduction de son article. Ce qui ne l’empêche pas d’argumenter contre les idées ensuite.

    • Je l’ai lu, et ce texte ne me convaincs en rien. DeBenoist a fait beaucoup de dégats au cours des années. Et ses revirements périphériques ne rattraperont pas ce temps passé à revigorer le socle théorique de l’extrême-droite. Par ailleurs, la contagion est une stratégie qu’on aurait appelé entrisme chez d’autres. Quitte à réfléchir, pourquoi ne pas chercher ailleurs les idées non alignées, que chez des anciens thuriféraires de l’apartheid et de l’OAS ? Et ce n’est pas comme si il avançait masqué, voir par exemple son hommage vibrant à Dominique Venner après son suicide. Je ne comprends pas cette propension à se compromettre dans des échanges ou analyses du type « il ne dit pas que des conneries » avec des auteurs ou polémistes de cette veine.

    • @supergeante : on est donc prévenu, on s’en méfiera donc, mais faut il donc le mettre « en quarantaine » ?
      Un mec qui a eu des idées d’extreme-droite est il pollué, contaminé, contagieux à vie ?
      Ne peut-il pas garder des copains fachos même si lui s’est éloigné des idées fachos ?
      Je n’arrive pas à comprendre la pertinence de la mise en place de "cordon sanitaire"autour de nous. J’y attribue même une des causes du déclin de notre rayonnement. A refuser de se frotter aux autres, à suspecter les traîtres, la duplicité, l’entrisme, ça oui on est resté purs, mais de plus en plus isolés... De moins en moins influents.

    • Ça me paraissait pourtant assez clair que le MAUSS n’est absolument pas en train (ni n’était) de « chercher ailleurs des idées non alignés », et encore moins dans le GRECE !

      Ils ont leur propre références intellectuelles, un peu beaucoup cohérentes quand même, et ils critiquent très clairement les idées de de Benoist, mais sans pour autant le traiter de facho.

      Je ne saisis pas ce qu’il y a d’ambigu dans leur position, ni surtout où est la compromission ! : les auteurs du MAUSS sont apparemment sûrs des valeurs qu’ils portent, ce qui ne les bloquent donc pas pour discuter intellectuellement avec des idées opposées si ça se présente.

      Ça fait répétition mais la phrase de Castoriadis citée est assez claire sur les intentions de Prat (qui ne sont donc pas de se compromettre) :

      Celui qui a peur de la récupération est déjà récupéré. Récupéré dans son attitude, car bloqué. Récupéré dans sa mentalité la plus profonde, car cherchant des garanties contre la récupération et par là déjà pris dans le piège idéologique réactionnaire : la recherche d’un talisman, d’un fétiche anti-récupérateur.

      Et moi non plus je ne cherche aucune idée intéressante dans Éléments. Merde à la fin !

    • Mais pour revenir à « Demain la décroissance », les idées de ce livre doivent être discutées, comme si nous ne savions pas qui les a émises

      Non. On ne doit pas faire ça. S’affranchir de l’histoire, et du contexte, pour considérer un texte, c’est une erreur grossière qui pourrait amener par exemple à considérer avec bienveillance un programme politique.

      Et sinon, rasta, tu peux bien t’énerver tant que tu veux, la question de @supergeante reste sans réponse :

      Je ne comprends pas cette propension à se compromettre dans des échanges ou analyses du type « il ne dit pas que des conneries » avec des auteurs ou polémistes de cette veine.

    • @baroug

      1) Mais tu parles de ça de manière complètement abstraite ! Après l’universalisme abstrait : l’anti-fascisme abstrait ! Sans jamais parler de propos concret ou d’écrits précis. En vrai, dans la réalité : où as-tu vu une quelconque bienveillance ou validation d’un programme politique de facho de la part de Serge Latouche, Alain Caillé, Paul Ariès, ou autre ? T’as confondu Serge Latouche et Serge Ayoub ? :D

      2) Pour la question : il n’y a pas de question puisque la phrase part déjà du principe qu’il y a compromission alors que je conteste ce postulat de départ. Faudrait déjà prouver que le MAUSS (pour cette affaire ci) s’est compromis en quoi que ce soit.

    • @fil

      Perso j’espère dépasser un jour l’anti-fascisme de pré-ado qui traite de facho un prof parce qu’il est de droite. Très clairement de Benoist est un intellectuel et universitaire de droite, avec un passé plus extrême, et le MAUSS a fort peu de choses en commun avec lui, ni moi, ni toi, ni grand monde ici. Et je ne dis pas qu’on doit tous se mettre à lire ça : il y a des gens qui ont du temps pour ça et dont c’est le métier, et qui ensuite arrive même à écrire des textes où ils précisent les points de divergences essentielles (comme ici avec la métaphysique de la Nature entre autre). Donc justement heureusement qu’il y a des gens de gauche qui ont le temps et le courage de faire ça.

      Perso je vois une différence entre lire et faire la critique précise d’un théoricien comme de Benoist, qui en plus est apparemment honnête, et appeler à discuter d’égal à égal avec un psychopathe comme Soral. Si tu brouilles ces différences, tu fais du confusionnisme aussi à mon avis.

    • Je réagissais simplement à

      Mais pour revenir à « Demain la décroissance », les idées de ce livre doivent être discutées, comme si nous ne savions pas qui les a émises

      Je n’ai jamais dit que Latouche ou Aries étaient soupçonnables de quoi que ce soit. Et loin de moi cette idée.
      Quand à la question, elle implique que la compromission se situe précisément dans le fait « d’avoir des échanges ou analyses du type « il ne dit pas que des conneries » avec des auteurs ou polémistes de cette veine. » La question est, compromission ou pas, pourquoi faire cela ?

    • Mais parce que c’est le principe même du débat intellectuel ! Ça sert à quoi de débattre uniquement avec des gens du même bord ? (ce qu’il faut faire aussi évidemment, mais pas que) Pour critiquer un livre ou une pensée en acceptant que l’autre réponde et que tu répondes à sa réponse, etc. Évidemment ça ne peut se faire qu’entre gens partageant un même langage, et étant à peu près honnêtes (je ne vois pas comment on peut débattre sérieusement avec un LePen ou un Soral). C’est quand même fou de finir par se poser la question de ça sert à quoi de débattre avec des gens qui n’ont pas du tout les mêmes idées.

    • « D’avoir des échanges ou analyses du type “il ne dit pas que des conneries” avec des auteurs ou polémistes de cette veine. » ça a un sens précis : il ne s’agit pas de n’importe quel échange ou de n’importe quelle analyse, mais de ceux qui amènent l’idée que l’interlocuteur a des idées valables que le reste, éventuellement nauséabond, de son corpus idéologique ne dément pas.
      Alain de Benoist n’est pas n’importe qui : que des types, fréquentables eux-mêmes, estiment qu’il « renie désormais la majorité des choses qui composent le corpus idéologique de ce qu’on appelle l’extrême droite » ne suffit pas à l’entériner. Le GRECE existe toujours, et toutes les évolutions que l’on voudra lui accorder ne le rendront jamais légitime… Je suis loin d’en être un spécialiste mais la dénonciation d’un « terrorisme intellectuel » de la gauche est un discours que le GRECE tient depuis sa création, et il me semble que de ce point de vue, toute éructation de son fondateur doit être entendue avec une extrême vigilance.

    • @rastapopoulos : En premier lieu, j’ai tenu à préciser que je ne suis pas d’accord avec le fait de dire que DeBenoist est juste de la droite non-libérale, comme tu l’as présenté. Il fait partie d’une des familles de l’extrême-droite, qui ne sont pas toutes racistes, ou toutes catholiques, royalistes, libérales puisque certaines tendances sont païennes, d’autres facistes, d’autres républicaines par exemple. L’extrême-droite est une famille politique traversée par différents courants dont chacun a une généalogie, des dissenssions et débats. C’est dans ce cadre que s’inscrit depuis toujours les théories de DeBenoist. On peut ergoter sur l’évolution de sa pensée, le fait qu’il se distingue de x ou de y sur tel aspect, ça ne change rien. Et ce n’est pas de l’antifacisme adolescent que de le dire. Fin du premier point.

      Que Prat ait le temps de réfuter des points particuliers de certaines positions de DeBenoist, qui profite de la montée du concept de biorégionalisme pour proposer sa version de la décroissance, grand bien lui fasse, au moins il ne fait pas juste, comme d’autres une critique élogieuse du bouquin de DB, comme des singes savants, c’est vrai. Sauf qu’ il le fait sous contrainte parce qu’il a été critiqué tout comme Latouche de s’intéresser un peu trop près à ce que fait le GRECE. Le vert est donc dans le fruit et Prat est dans la justification de ses choix, comme celui de ne pas inviter à son colloque de réels spécialistes à la fois de la critique du concept de biorégionalisme et de la pensée de la « nouvelle droite » qui seraient plus à même, sans circonvolutions expertes douteuses de tirer les choses au clair. C’est de ça dont il s’agit. Et les tournures réthoriques et les citations érudites qui consistent à d’avance disqualifier les critiques n’y changeront rien. Donc Prat ne me convaincs pas. Fin du second point.

      Pour finir, je dis aussi que ses précautions ne me convainquent pas car il y a aussi d’autres façons de critiquer ces concepts, puisque la tendance réactionnaire de l’écologie est présente chez d’autres auteurs et que ce concept de biorégionalisme est quelque chose qui mérite d’être discuté, afin de savoir ce que recouvre cette notion, au fond, et chez qui. En passer par la fréquentation du GRECE, en opérant ainsi un travail de respectabilisation du mouvement, sous prétexte qu’on trouve tel point interessant tout en précisant qu’on réfute le reste, est tout simplement pitoyable. End of story.

    • @baroug : justement si on avait écouté le GRECE plus tôt, on aurait effectivement pris conscience qu’on fait parfois preuve de « terrorisme intellectuel », qu’on manque d’humilité et je pense qu’on en paie aujourd’hui le prix, car on ne sait plus « convaincre ».

      @supergeante : le terme de « travail de respectabilisation du mouvement » que tu utilises illustre parfaitement notre divergence.
      Pour moi ce n’est pas à nous qu’il incombe de décerner des brevets de respectabilité ou des autorisations de bonnes fréquentations.
      Cette stratégie de diabolisation a montré ses limites : la gauche a perdu le combat idéologique, la population a basculé à droite, ouvrons les yeux !!!
      Combattons de toutes nos forces les idées des mecs d’en face, démontons leurs arguments, mettons leurs discours en pièces.. Mais arrêtons de les diaboliser. C’est tentant, mais je pense que cela révèle surtout qu’on a peur d’eux, on ne s’oppose pas efficacement à leur propagande et au final on perd du terrain...

    • @petit_ecran_de_fumee tu peux choisir de prendre la responsabilité de dédiaboliser ; le FN, qui aujourd’hui d’ailleurs a idéologiquement rejoint la Nouvelle droite sur de nombreux points, profite depuis des années de tentatives similaires.
      C’est précisément ce qui amène des gens respectables à devenir les petits copains de crapules notoires. Je le dis clairement : oui, j’ai peur de ces gens, peur qu’il prenne un ascendant irrémédiable sur nos mouvements déboussolés et éclatés. Il faut être bien orgueilleux pour croire pouvoir rentrer dans une relation « normale » avec des fascistes et que celle-ci ne brouillerait pas les cartes, pour penser qu’on est capable de leur opposer une rhétorique suffisante à les faire changer d’opinion quand ceux dont on parle sont des maîtres en la matière.

    • @baroug : oui je suis d’accord avec ton analyse. Et ça me rassure. Cela montre qu’on s’étripe sur des questions stratégiques et non idéologiques, sur des questions de perception (peur/pas peur) , d’estimation du danger.
      Je ne crois pas être orgueilleux, simplement il me semble qu’en face non seulement ils ne sont pas plus intelligents, ni malins que les autres, mais ils ne sont pas moins divisés et déboussolés que nous.

      Oui ils sont redoutables, et pour moi c’est une effet collectif, que je résumerai juste à un aspect : ils ont actuellement « le vent en poupe » contrairement à nous. L’analogie avec une confrontation sportive et frappante. On est sur la défensive. On ne pense plus que par rapport à eux, on ne bouge plus que par rapport à eux. Oublions les, et développons nos propres offensives (dis-je optimiste)

      La suprématie intellectuelle de la gauche, datant environ de mai 68 et tombée en 1989 à Berlin a laissé la place à celle de la droite.
      C’est un fait aujourd’hui la droite est décomplexée, la gauche est complexée. Y a des histoires de cycles, à nous de les perturber.

    • ils ne sont pas plus intelligents, ni malins que les autres

      Pas tous, évidemment, ça dépend de qui on parle. Mais si l’un des thuriféraires du dialogue pacifié, ici, veut aller discuter avec De Benoist par exemple, il se fera massacrer, ou pire.

    • Ça me fatigue tous ces gens qui veulent aller lire les petits marquis de l’extrême-droite. Ils ont épuisé toutes les bibliothèques de la pensée anarchiste, socialiste, écologiste, féministe, toute la sociologie et ont du temps à revendre ?

      C’est pour s’encanailler ?

      Quand je sais qui est quelqu’un -ou parfois ce qu’il est devenu-, je ne perds plus mon temps avec lui. Tellement d’autres manières de le faire.

      De Benoist est un facho de la pire espèce, celle qui ne se salit pas les mains. Depuis Éléments , sa stratégie a TOUJOURS été d’entretenir la confusion pour amener les gens discuter sur son terrain. On a plus de 40 ans de recul sur ses pratiques et ses tactiques.

  • La Horde – Quand Pierre Carles salit la mémoire de Clément

    http://lahorde.samizdat.net/2013/07/15/quand-pierre-carles-salit-la-memoire-de-clement

    Signalé par Marc Endeweld à qui je dis merci (et qui devrait cesser de poster sur FB pour venir en bien meilleurs companie, ici, sur seenthis, mais bon)

    Décidément ce mois de juillet est mortel de chez mortel :

    Le réalisateur Pierre Carles s’est cru malin en publiant dans le numéro d’été de Siné Hebdo une « analyse » aussi faussement impertinente qu’erronée à propos du meurtre de Clément Méric : celui-ci serait le résultat de la lutte des classes, avec Clément dans le rôle de l’affreux bourgeois cultivé, et Morillo dans celui de la pauvre victime prolétaire. Bien qu’il ne fasse en réalité que reprendre le discours misérabiliste que l’extrême droite relaie depuis des semaines, accordons lui la possibilité d’une lecture « marxiste » de l’événement, mais pour lui rappeler que Morillo, c’est le Lumpenproletariat, un supplétif de la bourgeoisie, le bras armé de sa domination…

    Article11 - Clément Méric, mort pour ses idées dans un monde sans idées - Serge Quadruppani et Odile Henry

    http://www.article11.info/?Clement-Meric-mort-pour-ses-idees#pagination_page

    n une récente tribune publiée dans Siné Mensuel, le cinéaste Pierre Carles avance l’idée qu’il faudrait aussi analyser le récent meurtre de Clément Méric par des nervis d’extrême-droite à l’aune de l’opposition de classes. C’est cette grille de lecture très simplifiée que réfutent ici Serge Quadruppani et Odile Henry.

    Incipit A11 : Le texte de Serge Quadruppani et Odile Henry mis en ligne ci-dessous se veut une réponse à une tribune de Pierre Carles sur la mort de Clément Méric, récemment publiée dans Siné Mensuel. Ladite tribune avait été proposée à Article11 en même temps qu’à Siné Mensuel. Nous avions décidé de ne pas la publier, Siné Mensuel l’a fait.
    En mettant en ligne cette réponse argumentée et nécessaire de Serge et Odile, nous ne souhaitons pas susciter une énième polémique (d’autant que nous admirons le travail de ce cinéaste - d’ailleurs interviewé par Article11 en décembre 2009). Mais simplement ouvrir un débat nécessaire sur les réponses à apporter au renouveau de l’extrême droite la plus rance. Punto.

    • je cite juste cet extrait du texte de Serge Quadruppani et Odile Henry

      Nous tolérons chaque jour d’obéir à un État qui a fait de la chasse aux Roms un des arguments de sa légitimité, nous tolérons d’entendre des députés, pas tous niçois, et des causeurs professionnels, pas tous zemmouriens, proclamer leur racisme, leur islamophobie, leur misogynie, leur homophobie. Nous tolérons que les amis de Morillo tuent un arabe en marge d’un cortège du FN, saccagent des bars homos, cassent du pédé, chassent la bougnoule rebaptisée pour les besoins de leur cause « femme voilée ». Nous tolérons une politique dÉtat vieille de plusieurs décennies qui, avec ses programmes dits « d’accession à la propriété individuelle », a délibérément séparé les plus pauvres des moins pauvres4 et créé ainsi des ghettos. Qui, à travers son aménagement du territoire et son discours sur la « métropolisation », a créé ces zones périurbaines où prospère le front national. Nous tolérons que la banalisation du discours frontiste se retrouve dans tout l’arc parlementaire, nous tolérons la création d’un terreau culturel et spatial propice aux ligues fascistes.

      Et si, dans nos fors intérieurs ou sur Facebook, tout cela, nous ne le tolérons pas, que faisons-nous concrètement, pour nous y opposer ?

    • Un commentaire d’un bien nommé « antifa75 », concentré de rhétorique par association :

      De pire en pire Pierre Carles. mais ce n’est pas une première : son film récent « DSK, Hollande, etc. » a été réalisé avec une proche du dieudonniste Olivier Mukuna, la colloniste Aurore Van Opstal. On peut y visionner une séquence et dans laquelle François Ruffin du journal Fakir fait l’apologie de Cheminade et Dupont-Aignan. Rien de surprenant donc à ce que Carles salisse aujourd’hui la mémoire de Clément.

      A propos de Ruffin, avez-vous lu le dernier Fakir ? Il y est fait l’apologie de Chouard (dont Ruffin, tout comme Lordon, est un ami) et de la nation et Ruffin y rend hommage à « l’hyper-efficacité » du FN dans une interview assez hallucinante d’Emmanuel Todd. A noter que dans ce journal une rubrique est tenue par les souverainistes de Bastille-République-Nations qui compte parmi ses membres le négationniste Bruno Drewski et le cadre de l’UPR Laurent Dauré (aussi membre d’Acrimed, qui a pourtant parfaitement connaissance de sa double étiquette), ceci sans compter les nombreux autres dérapages passés de Fakir (apologie des « matons humanistes » de la prison d’Amiens, des super flics que sont les douaniers ou interview de l’économiste larouchiste Maurice Allais). Mais comme dirait Bricmont, c’est sûrement de la « culpabilité par association »… En tout cas tous ces nationaux-staliniens moisis n’ont vraiment aucune leçon d’antifascisme à donner !

    • Perso, je ne tolère rien du tout et pendant longtemps, j’ai pensé qu’il fallait occuper le terrain quotidien des idées en contrant sans cesse l’idéologie fasciste quand elle pond, non pas dans la tête des intellos qui tiennent le crachoir, mais plutôt dans celle des gens ordinaires qui sont imprégnés chaque jour de la banalité de ce discours.
      En gros, ne pas laisser passer les allusions xénophobes, interroger des gens d’un air faussement naïf sur les raisons concrètes et non fantasmées de leur rejet, les pousser dans leurs retranchements, leur faire admettre l’inexistence de leur fantasmes, les pousser à critiquer et remettre en question chaque jour les vérités officielles en général et le journal de Pernaud en particulier...

      Bref, ça, c’était avant le massacre Sarko et le racisme d’État franchement assumé. Maintenant, je ferme ma gueule, parce que dans pratiquement toutes les assemblées publiques je suis l’ultra minorité, parce que la pensée raciste et pire, la pensée de haine et d’exclusion de l’autre, de celui qui n’est même que très vaguement différent est aujourd’hui hégémonique.

      Et le champ du rejet ordinaire s’est élargi. Je me suis déjà tapé des journées entières à tenter de me boucher les oreilles mentalement contre la diatribe anti-casso’s. Je ne sais pas si vous y êtes exposés, là où vous vivez, mais chez moi, c’est d’une extrême banalité, la haine du casso’s (pour les cas sociaux, pour ceux qui vraiment ne connaîtrait pas) avec des enfilades de clichés longues comme un jour sans Ricard : abrutis, consanguins, se reproduisent comme des lapins, vivent aux crochets du bon citoyen, ont des gosses violents, sales, bêtes et méchants, picolent, battent leur femme, ruinent les apparts, sont dangereux sur la route avec leurs caisses pourris, sont faignants, illettrés...

      Ça peut vraiment durer toute une journée et tout le monde participe joyeusement à la curée, puisque voilà un défouloir bien commode à la somme des frustrations quotidiennes, voilà celui qui est plus bas que tout les autres et sur le dos duquel se construit une nouvelle unité sociale de l’exclusion : les petits prolos qui en chient en bas de l’échelle, précaires, scotchés au SMIC à vie et aux multi-boulotx pour maintenir (on comprend avec quelle nécessité !) l’illusion d’un train de vie qu’ils ne peuvent se permettre, les petits proprios qui crachent leur haine du pauvre, tout en faisant fructifier leur locatif pourri à la limite du marchand de sommeil en louant précisément aux seuls qui sont bien obligés de se loger là, à savoir les cassos, les petits patrons, qui les paient quand ils y pensent, les déclarent encore moins et se plaignent de leur manque d’ardeur à l’ouvrage, les services sociaux, débordés et impuissants mais dont c’est le gagne-pain, les fonctionnaires, encore le cul au chaud -pour combien de temps ? - qui dénigrent les effets de l’exclusion sociale de ces gens sans jamais penser à leurs causes, les mieux lotis qui pensent qu’on pourrait s’épargner des impôts en éliminant les surnuméraires, ceux qui ne participent qu’à la marge à la grande machine à faire du pognon, et les CSP+ qui ont trouvé là une nouvelle catégorie pour exprimer leur condescendance sans prendre le risque de se faire taxer de racistes.

      C’est bien pratique, la construction sociale du cassos : tu peux y mettre tous les emmerdeurs dedans, y compris les arabes, les noirs, les asiatiques - ah non, pas les asiatiques, parce qu’ils sont discrets et travailleurs, eux... - et balancer ta merde sans que ça ne choque plus personne d’autre que les archéo-gauchistes de mon espèce.

      Et oui, même chez les camarades de la gauche avec le couteau entre les dents, j’ai déjà entendu de bien belles envolées sur les cassos qui n’ont rien à envier aux discours frontistes les plus répugnants, le tout avec à peu près les mêmes champs sémantiques, les mêmes généralisations à outrance, la même déshumanisation de la cible de la haine et les mêmes justifications.

      Concrètement, aujourd’hui, je ferme ma gueule dans le monde réel, parce que je suis totalement inaudible devant ce grand consensus que je trouve particulièrement dégueulasse.
      Concrètement, je pense qu’il faut continuer d’écrire, d’analyser, de démonter et de dénoncer ce discours et cette vision du monde, mais même là, la même logique d’habituation est à l’œuvre et c’est glaçant.

    • Oui, @rastapopoulos j’avais lu ces trucs qui arrivent à associer des figures de la gauche de combat, comme Ruffin ou Lordon, à une dérive fasciste, ce qui donne une bonne idée du sérieux de la démarche et me fait poser la question depuis lors de qui sont ces antifas et pour qui pédalent-ils ? Personnellement, je trouve que nous avons suffisamment d’ennemis de classe pour ne pas commencer à nous canarder dans les pieds entre nous.

      Pour Lordon, c’est tellement risible que cela devrait, pour le moins, amener les lecteurs de ces dénonciateurs à prendre quelque recul et à se poser quelques questions.
      Pour Ruffin... je savais, dès le départ de l’affaire Mermet, qu’il allait être coincé entre le marteau en l’enclume, entre ses idées et son attachement personnel à Mermet. Je me suis dit : tout va bien, il a compris qu’il doit fermer sa gueule (oui, en ce moment, on est dans cette ambiance qui te fait fermer ta gueule tant que tout ce que tu diras sera retenu contre toi) et laisser passer l’orage, parce que pile, il perd, et face, il l’a dans l’os. Finalement, il a fini par craquer et s’exprimer dans un numéro d’équilibriste que je ne lui envie pas et du coup, il s’est pété la gueule de partout.
      Après, on s’est déjà frités tous les deux sur le ton peu trop couillu-caribou du journal et de pas mal de ses rédacteurs. En gros, dans la lutte des classes, ils ont un peu oublié celles qui lavent les chaussettes des prolos et ça a, un peu, tendance à m’énerver.
      Mais ça n’enlève rien au reste de l’œuvre de Fakir... à nous de la compléter :-)

    • Tu as oublié les guillemets autour d’archéo-gauchiste :-D

      Cousine de mon fils, une semaine avec nous en congés... « travailler au noir, au moins on gagne sa vie, on n’est pas obligé de donner la moitié en impôts », et un jour ou deux après, « la sncf si c’était privé, ça fonctionnerait mieux et y-aurait pas d’accident, c’est public et y sont pas capables de pas avoir d’accident, en plus y sont toujours en retard, les trains sont pourris et les gares sont vieilles ».

      J’ai coupé court la seconde fois en évoquant la dissonance cognitive, qu’on ne peut pas avoir simultanément moins d’impôts et de meilleurs services publics... (sauf dans l’esprit malsain d’un libéral évidemment).

      J’ai eu de la chance, on n’a pas côtoyé de situation pouvant donner lieu à une diatribe raciste... J’ai peu de doutes, et j’imagine que la petite cousine y serait allée de son couplet. Vivre à la campagne, loin de la ville, c’est étonnant comme ça émousse la tolérance...

      Je lisais bp314 qui évoquait les ampoules dans les mains. La mixité sociale est à mon sens un facteur bien plus efficace de compréhension de la complexité du monde que les ampoules dans les mains.

    • Non, y a pas de guillemets...
      Sinon, je crois aussi dans la vertu des ampoules dans les mains. j’ai plusieurs fois eu l’occasion d’avoir des boulots du bas d’échelle, ceux qui peinent à payer le loyer tout en te faisant mal au corps. C’est important, je crois, de ressentir à quel point le sale boulot fait mal au corps et pas seulement après 50 ans.
      Si les mecs qui nous gouvernent avaient eu un peu plus d’ampoules dans les mains, jamais aucun d’entre eux n’aurait oser proposer le recul de l’âge de la retraite.

    • @monolecte :

      Concrètement, aujourd’hui, je ferme ma gueule dans le monde réel, parce que je suis totalement inaudible devant ce grand consensus que je trouve particulièrement dégueulasse.
      Concrètement, je pense qu’il faut continuer d’écrire, d’analyser, de démonter et de dénoncer ce discours et cette vision du monde, mais même là, la même logique d’habituation est à l’œuvre et c’est glaçant.

      Il est clair qu’on a besoin de reprendre « nos forces » pour envisager une contre-offensive idéologique. Comme au rugby, on est vraiment dominé, l’idéologie de droite a vraiment pris l’ascendant psychologique comme disent les commentateurs sportifs. Les lieux communs, les banalités, les blagues qui sortent spontanément entre voisins, dans la rue, au boulot, c’est la pensée des Grosses Têtes, le café du commerce. La pression de conformité est très forte, on se censure.
      L’écrit permet de reconstituer et travailler notre argumentaire. Faut pas lâcher :-)

      Y a aussi une question de cycles de motivation.
      On peut se relayer !
      Justement, depuis que je me suis remis à écrire abondamment (à cause de Sarko), j’ai retrouvé confiance en moi et dans mon argumentaire, pour ne plus me laisser faire dans la vraie vie.
      Je ne laisse plus rien passer, même quand je suis en minorité.
      Que ce soit via le boulot ou au village, je restais tétanisé des qu’on m’assénait un vieux pontife café-du-commercialisé anti-arabes, anti-pauvres, anti-fonctionnaires, anti-Etat, que sais-je encore.
      Petite victoire récente : clouer le bec à un vieux commercial arrogant (mon voisin) qui sortait les vieux clichés sur le coût du travail, les charges sociales, les chômeurs, etc... chiffres à l’appui, devant les autres voisins.
      Faut pas se résigner. Faut penser que l’on doit faire tâche d’huile. Les renvoyer dans leur 22. Surtout garder confiance en soi et dans la capacité humaine à se comporter intelligemment parfois... ça diffusera, et un jour le vent pourra tourner... :-)
      #utopie

    • Signalons quand même que #Pierre-Carles a répondu à #La-Horde :

      Bonjour,

      Je comprends que vous ayez été choqué par mon article sur le meurtre de #Clément-Méric paru dans le dernier numéro de « Siné mensuel » mais le rapprochement que vous opérez entre #Nabe, Dieudonné et moi est intellectuellement malhonnête. Vous sous-entendez que je serais, par capillarité, proche de #Dieudonné, autant dire ambigu avec l’extrême droite. La preuve, selon vous ? L’image où j’apparais aux côtés de l’écrivain #Marc-Edouard-Nabe lors d’une présentation du film « #Choron, dernière ».

      Au risque de vous dérouter un peu plus, il ne me semble pas que Marc-Edouard Nabe soit un écrivain d’#extrême-droite. Si, en tant que réprouvé du monde de la littérature, Nabe (qui s’auto-édite) peut être perçu comme proche d’un autre réprouvé du monde du spectacle (Dieudonné), cela ne fait pas pour autant de lui un proche de l’extrême droite (contrairement à Ménard, Meyssan, Soral ou… Dieudonné). Au delà du fait que j’apprécie la prose de Nabe (surtout ses derniers livres , son journal et ses samizdats ; un peu moins ses premiers essais ou romans, trop exaltés à mon goût), il était légitime qu’il figure dans le film sur le professeur Choron que j’ai présenté avec lui, le dessinateur Vuillemin et le réalisateur Martin à l’Espace Saint Michel à Paris. C’est en grande partie grâce à Nabe que nous avons aujourd’hui des retranscriptions des conférences de rédaction du « Charlie Hebdo/#Hara-Kiri » de la grande époque (celui dirigé par Cavanna et Choron dans les années 70, pas celui qu’il est devenu avec Philippe Val et Charb). Nabe a assisté à un certain nombre de ces réunions historiques et a pris la peine, à l’époque, de retranscrire les dialogues en question. Ayant bien connu Choron, il était normal qu’il figure dans le documentaire que nous avons réalisé avec Martin (dans lequel apparait également Cavanna). Ma présence aux côtés de Nabe a donc plusieurs explications et ne permet pas pour autant d’établir un rapprochement avec Dieudonné (avec qui je n’ai pas d’affinités ni n‘ai jamais eu le moindre contact). Si l’on suit votre raisonnement, si l’on pousse votre logique jusqu’au bout, Jean-Luc Mélenchon qui a été toujours été un fervent partisan d’Hugo Chavez serait idéologiquement proche d’Alain Soral puisque que les amis nationalistes-racialistes de Soral citent eux aussi Chavez positivement. Délirant, non ?

      Pour en revenir à Clément Méric, je n‘ai jamais mis en doute le fait que Clément ait été un militant courageux , engagé dans des causes nobles et œuvrant aux côtés des dominés. Mais cela avait déjà été largement raconté par la « grande presse » au moment de son meurtre, raison pour laquelle je n’ai pas jugé utile de le rappeler (cf. les articles parus dans « Libération », dans « Le Journal du Dimanche » etc…) . Travaillant actuellement à l’écriture d’un nouveau film sur #Bourdieu, j’ai probablement été plus sensible que d’autres à la notion de « capital culturel » et au fait que les militants d’extrême gauche et les militants d’extrême droite ne disposaient pas, du moins dans cet affrontement, du même niveau de capital. Je n’ai lu cela nulle part dans la presse, raison pour laquelle j’ai rédigé ce texte dont on n’a retenu que la première partie (il me semblait que le dernier tiers du texte était plus intéressant mais, étant insuffisamment étoffé, il a été occulté par le début). Le fossé culturel, scolaire et social qui séparait Clément de son meurtrier doit nous poser question. Peut-être estimez-vous qu’il s’agit d’une extrapolation hasardeuse de ma part, mais il me semble que le fait que la bande de Morillo ait un profil sociologique différent de celui de Méric et de ses amis, n’est pas sans importance. Le fait que de plus en plus de militants d’extrême gauche soient issus des classes moyennes supérieures ou de la petite bourgeoisie intellectuelle et artistique n’enlève rien à leur engagement. Je ne vois pas bien en quoi rappeler la position sociale de Méric « salit sa mémoire ».

      J’espère ne pas trop aggraver mon cas auprès de vous en maintenant que la dissolution des bandes d’ultra droite ne résoudra pas grand chose. J’étais opposé à la dissolution d’Action Directe dans les années 80, je l’étais tout autant lorsque le gouvernement français et l’UE ont classé les insurgés des FARC (Colombie) dans la catégorie des « terroristes ». Plutôt que de perdre du temps à cela, les gouvernants devraient essayer de mettre fin aux inégalités économiques, sociales et culturelles. On n’entendrait alors plus parler de Morillo et de sa bande. Et Clément serait peut-être encore des nôtres.

      Pierre Carles

      PS : j’ai oublié de signaler que mon article était originellement intitulé « Excuses sociologiques » et que je ne suis pas responsable de la manière dont il a été présenté par « Siné Mensuel », notamment en une du journal.

    • Je n’ai pas lu l’article initial de Pierre Carles. En général je ne le trouve pas toujours subtil dans son propos, et on peut lui reprocher de ne pas avoir respecté le temps du deuil avant de disséquer l’affaire. Mais là sa réponse est solide, et je trouve que l’amalgame photographique et l’insinuation de la Horde est indigne, les procès d’intention ne protègent de rien, par contre ils empoisonnent forcément tout...

    • Pierre Carles toucherait certainement mieux sa cible en constatant l’existence d’une convergence d’intérêts objective entre tous les exclus, diabolisés et non diabolisés.

      Reste à voir quels intellectuels prétexteront que le jugement sévère qu’on peut légitimement porter sur certains de ces exclus disqualifie d’office la recherche de l’union des opprimés contre les oppresseurs. Ne répondez pas, je crois que chacun a exprimé ses positions sur ce sujet, et, de toute façon, quiconque n’a rien de mieux à faire d’exprimer une opinion sur ce sujet n’est en réalité pas concerné, car supplétif du Capital.

    • Exploiter les qualités mêmes du camp progressiste, belle trouvaille. La disposition au dialogue et au débat, retournée en obligation de discuter avec ses propres ennemis sinon on passe pour un facho de #gauche, la volonté de laisser la parole à tout un chacun retournée par les réactionnaires qui dégueulent la haine au nom de la « #liberté_d'expression », et nous voilà acculés dans un coin du ring à tenter de nous défendre maladroitement, protestant de notre bonne foi et ne sachant pas comment faire pour nous sortir de là, bien empêtrés dans nos scrupules délicats de gentils gauchos.

      #rhétorique #idéologie #gentil #fascisme #Etienne_Chouard etc.
      le débat : http://seenthis.net/messages/156183
      aussi là : http://seenthis.net/messages/157025
      là : http://seenthis.net/messages/157169

      voir aussi sur #critique #gauche #droite #extrême_droite existe aussi en version #extrême-droite et même #extrêmedroite
      http://seenthis.net/messages/156724

    • Pour un peu, on en viendrait presqu’à croire qu’oser contredire les prescriptions morales du beau parleur de gauche du jour serait être un social-traitre.

      Reprenons les réels fondamentaux :

      parler n’a jamais rien fait progresser.

      Le seul intérêt du débat est de créer le désordre chez ces alliés le plus souvent conscients du capital, de l’ordre et du respect des institutions que sont les intellectuels invitant au débat.

    • Allons plus loin que cette affaire de désordre : les attaques ad hominem et les excommunications ne méritent que le qualificatif de troll (cf. le texte d’Arno* à ce sujet) et stérilisent la pensée. Je ne dis pas « les débats ». Je parle bien de la pensée et de ce qui devrait tous nous permettre d’avancer dans la réflexion et dans cette quête de ce que devrait être le progrès. Ce progrès, cette façon de définir ce qu’est « la gauche », ne se construira que par la diffusion de ces idées et l’éducation de tous à ces idées.

      Je n’ai pas la prétention à la vérité, ni à définir ce que sont ces idées, et pas la capacité à rédiger tout cela convenablement. Mais j’ai par contre la prétention de savoir déceler quand un discours me fait progresser et quand il me mène dans une impasse. Cette discussion du printemps dernier m’a mené dans une impasse... et j’utiliserais bien le pluriel d’ailleurs : elle nous mène encore aujourd’hui dans une impasse.

      A propos d’Etienne, l’important, ce n’était pas Etienne. L’important à mon sens est ce qu’il a en son temps permis de nous faire prendre conscience à sa suite. La suite de ses travaux et de ce qu’il a partagé avec nous étaient importants aussi. Mais comme l’orage, le génie tombe rarement deux fois au même endroit. Alors, à quoi bon vouloir à tout prix donner autant d’importance à cet homme et à ses recherches du jour ? Les idées qu’il a permis de faire éclore méritent le respect. La suite, si elle est aussi sombre qu’on le prétend ne mérite que le mépris. Comme je m’empresse de l’appliquer quand je ferme l’onglet du navigateur par lequel je suis parfois amené à consulter un site « antifa » (notez les guillemets, elles sont là à dessein).

  • Italie : un sénateur compare une ministre d’origine congolaise à un orang-outan - Italie / RDC - RFI

    http://www.rfi.fr/europe/20130715-italie-senateur-compare-une-ministre-origine-congolaire-orang-outan-cec

    Pour rappel

    Par RFI

    Un sénateur du parti anti-immigrés de la Ligue du Nord a comparé Cécile Kyenge, première ministre noire de l’histoire italienne et originaire de RDC, à un orang-outan. Des paroles que le chef du gouvernement Enrico Letta a jugées, dimanche 14 juillet, « inacceptables » mais qui ne sont malheureusement pas tout à fait inédites.

    Italie : une élue de la Ligue du Nord appelle « à violer » Cécile Kyenge, ministre noire - Italie - RFI

    http://www.rfi.fr/europe/20130614-italie-kyenge-elue-ligue-nord-viol-racisme

    Par RFI

    Une élue locale du parti anti-immigrés et régionaliste de la Ligue du Nord a appelé jeudi 13 juin à violer la ministre italienne de l’Intégration, Cécile Kyenge, une Italo-Congolaise, suscitant des réactions indignées dans la classe politique et son expulsion de la Ligue.

    #italie #racisme #xénophobie #extrême-droite

  • Article11 - Clément Méric, mort pour ses idées dans un monde sans idées - Serge Quadruppani et Odile Henry
    http://www.article11.info/?Clement-Meric-mort-pour-ses-idees#nh4

    Les pauvres ne sont pas plus prédisposés au racisme que les riches : pour s’ancrer dans la haine de l’autre, il faut chaque fois la rencontre singulière de discours, de dispositions, et de situations matérielles. Et aussi d’une volonté : ce n’est pas seulement parce qu’il était pauvre qu’Esteban Morillo était fasciné non par un joueur de foot ou un rappeur mais par un nervi malfaisant comme Batskin. Il y a là une forme de « choix »

    #antifa #luttedesclasses #clementmeric

  • Identités = OUI. Identitaires = NON
    http://www.pressefederaliste.eu/Identites-OUI-Identitaires-NON

    Depuis plus d’une décennie le discours de haine et de rejet de l’autre, largement instrumentalisé par des politiques qui n’ont que République et Démocratie au bord du discours, banalisé par un pouvoir médiatique qui veut d’abord du sensationnel, produit ses effets. Le prétexte qui a fait sortir la bête immonde du souterrain : « le mariage pour tous ». Le terreau nourricier, les crises : économique, sociale, écologique, culturelle. La violence, gène dormant de l’extrême droite, a repris du service. La (...)

    #Numéro_160_—_Juin_2013 #Extrême-droite

  • Contre les valeurs du Front National
    http://www.pressefederaliste.eu/Contre-les-valeurs-du-Front-National

    Extrait de l’éditorial de Fédéchoses n° 70, 4e trimestre 1990. Nous n’avons jamais caché dans Fédéchoses, depuis notre premier numéro il y aura bientôt 20 ans, notre aversion pour les thèses de l’extrême droite et notre refus sans concession du fascisme. Nous l’avons toujours dénoncé comme le stade ultime du nationalisme et le dernier rempart de l’État national que le processus d’industrialisation et l’évolution du mode de production (qui ont besoin pour poursuivre leur progression de marchés aux (...)

    #Numéro_160_Juin_2013 #Il_y_a_« _30_ans »_nous_avons_publié… #Extrême-droite

  • A Mongolian Neo-Nazi Environmentalist Walks into a Lingerie Store in Ulan Bator
    Un titre des plus étranges ... on dirait un assemblage de mots au hasard ...
    http://www.theatlantic.com/infocus/2013/07/a-mongolian-neo-nazi-environmentalist-walks-into-a-lingerie-store-in-ulan-bator/100547

    Reuters photographer Carlos Barria spent time documenting Mongolian neo-Nazi group Tsagaan Khass, one of several ultra-nationalist groups that have expanded in the country.

  • Grèce : l’antisémitisme fait-il la loi ?
    http://blogs.mediapart.fr/blog/michael-lowy/020713/grece-l-antisemitisme-fait-il-la-loi

    A propos de Savas Mikhail, philosophe grec dans la lignée de Walter Benjamin et d’Ernst Bloch...Et les dernières turpitudes, parmi tant d’autres, de Samaras et de sa clique.

    L’affaire illustre non seulement l’extraordinaire culot des Messieurs de l’« Aube Dorée », mais aussi la complicité, de plus en plus évidente, de l’actuel gouvernement grec, présidé par Antonis Samaras, avec les fascistes grecs. Plusieurs Ministres de ce gouvernement de plus en plus autoritaire et répressif, sont originaires de l’extrême droite ; le secretaire d’Etat à l’immigration, Kostoulas, est l’auteur d’un ouvrage négationniste à la gloire du Troisième Reich, et son porte parole au Parlement, le député Makis Voridis, est un ami de Jean-Marie Le Pen et un ancien dirigeant du mouvement de jeunesse nationaliste promu par la dictature du Colonel Papadopoulos (1967-1974). Par ailleurs, la récente décision d’Antonis Samaras de fermer pure et simplement l’ERT, la radiotélévision publique grecque, en coupant le courant à ses antennes - décision qui a provoqué un crise gouvernementale, avec le départ du parti Gauche Démocratique - a été chaleureusement soutenue par Chryssi Avghi.

    #Grèce #Aube_dorée #fascisme

  • Far-right Parties and discourse in europe: A challenge for our times

    The far right is spreading throughout Europe and influencing conservatives and political parties in government alike. Examples of this are the rise in popularity of the True Finns in Finland and of the Dutch Freedom Party of Geert Wilders, as well as the institutionalisation of far-right parties in European party politics in countries like Austria, Denmark and France. Rather than develop innovative ideas and show political courage, many prefer to embrace
    far-right themes under the guise that ‘the far right asks the good questions but brings the wrong answers’. A number of political leaders have tended to respond to the many issues facing the European Union and its Member States in a reactionary way instead
    of being innovative. These issues, which demand not only innovative thinking but also the harnessing of the wealth of talents available in diverse Europe include ageing populations, migration, increasing income gaps between the rich and poor, the financial and economic crisis, unemployment, to name a few. When political leaders borrow from far-right narratives in order to win some of the far right’s electorate, this trivializes the heritage of democracy and indirectly contributes to far-right violence in Europe.
    The victims of far-right movements are often from minority communities: Roma, Blacks, Muslims, Jews, gays and lesbians, among others. But the recent Oslo and Utøya killings demonstrate that far-right ideologies are a danger for the whole of society and not only for minorities. Anyone can become victim of the violence of far-right fanatics, intent on wiping out diversity from our societies. Since far-right discourse is constructed through
    the everyday experiences and the attitudes of its members and to some extent, the wider society, an analysis of the different aspects of this growing far-right movement is much needed.
    This publication therefore aims to provide an analysis of contemporary far-right political parties in the European Union by reviewing the current political situation and examining
    the discourse and context of these parties. It examines the varying arguments used in far-right discourse, the reasons for its expansion and growing success throughout Europe, and further assesses differences between EU Member States. It also explores how other
    political parties, organisations and societies have responded to the challenges of far-right presence, and proposes some alternatives to the success of the far right in gaining popularity through simple messages.
    The publication is part of ENAR’s conceptualisation of a ‘progressive narrative on equality and diversity for all’, which aims to create a new vision of society that recognises the benefits and the necessity of equality and diversity for creating a vibrant European society and economy. The idea is to counter the tendency of political systems to
    construct basic homogenous national identities by embracing and promoting the notion of a heterogeneous, inclusive society, which acknowledges and values diverse cultures, ethnicities, religions, genders, as well as many other distinguishing ‘characteristics
    of difference’. ENAR thus aims to change mindsets, policies and practices so that all members of society, whatever their skin colour, gender, religion, disability or sexual orientation, etc. can enjoy full participation and equality in European society

    http://cms.horus.be/files/99935/MediaArchive/publications/20060_Publication_Far_right_EN_LR.pdf

    #extrême-droite #xénophobie #Europe

  • L"extrême-droite, bien représentée à Arendal (en Norvège), veut faire interdire le voile dans les écoles de la ville .

    Jusqu’ici on était à peu près tranquille, tout se passait très bien du côté immigration-intégration. Il va donc falloir se battre.

    Foreslo hijab-forbud i skolen - Nyheter - Agderposten
    http://www.agderposten.no/nyheter/foreslo-hijab-forbud-i-skolen-1.7945797

    http://www.agderposten.no/polopoly_fs/1.7945866!/image/1407735030.jpg_gen/derivatives/derivative_article_980/1407735030.jpg

    eg savner litt om påkledning, eller manglende sådan, sa Frode Filseth (Frp) da han gikk på talerstolen da saken « Sentral forskrift om ordens- og oppførselsreglement for grunnskolen i Arendal kommune » kom på bystyrets bord i dag torsdag 20. juni. – Det handler om respekt, både for medelever og lærere, mente Filseth, som foreslo å ta med et punkt om forbud av hijab og andre hodeplagg innendørs i grunnskolene i Arendal.

    #islamophobie #racisme #extrême-droite #norvège #arendal

  • Extreme Anti-immigrant Groups Spread Throughout Europe

    The 1929 stock market crash produced an economic crisis that put millions of people in financial straits. The economic collapse meant large-scale job loss, and consequently, misery for millions of families. The situation became the perfect storm for the rise of fascist movements, which came to power in Germany [en] and Italy, and whose sinister effects we all know well.

    Plagued by one of the worst economic crises in recent history, fascist parties are once again on the rise in 21st-century Europe. Flourishing parties are preying on the social discontent felt within the quintessential welfare states as citizens are being striped of rights that took generations to win.


    –-> commentaire de la carte : malgré le fait que je reconnais des franges de l’UDC (Suisse) comme étant des franges d’extrême droite, il ne faut pas oublier l’histoire du parti et donc savoir que le parti est aussi un parti de tradition agraire et du coup conservatrice. Pas tous les membres du parti sont xénophobes. Le parti se divise un peu entre une aire conservatrice d’extrême-droite (l’aile zurichoise avec #Blocher et valaisanne... avec notamment #Freysinger) et une aile conservatrice dans le bon vieux sens du terme (l’aile bernoise). Il y a en Suisse deux autres mouvements qui sont, eux, xénophobes (surtout anti-frontaliers) : la #Lega_dei_ticinesi dans le Canton du Tessin (http://www.lega-dei-ticinesi.ch) et le Mouvement des citoyens genevois dans le Canton de Genève (http://www.mcge.ch).
    Je ne veux donc pas dire que l’UDC ne contient pas des éléments qui peuvent être rapprochés à l’extrême droite, mais je veux juste rendre attentives les personnes que la réalité est un peu nuancée. Sans pour autant dire qu’il ne faut pas combattre l’UDC et surtout ses positions.

    http://globalvoicesonline.org/2013/06/04/extreme-anti-immigrant-groups-spread-throughout-europe

    #xénophobie #Europe #extrême-droite #anti-immigrés #migration #carte #anti-islam #Aube_dorée #Grèce #Espagne #UDC #Suisse

  • SO BRITISH – Une manif anti-islam accueillie avec du thé et des biscuits à la mosquée | Big Browser
    http://bigbrowser.blog.lemonde.fr/2013/05/29/so-british-une-manif-anti-islam-accueillie-avec-du-the-et-de

    La mosquée de York, dans le nord de l’Angleterre, a fait sensation lundi. Alors qu’une action de l’English Defence League (EDL), un mouvement nationaliste et anti-islam, se préparait devant son bâtiment, plus d’une centaine de ses membres se sont rendus sur place et sont allés à la rencontre des manifestants, les invitant à partager du thé et des biscuits et leur proposant de jouer au football, rapporte la BBC.

  • Comment l’extrême droite a pénétré la revue de Polytechnique

    « Que la semence jaillisse. Ne l’enfermez pas dans le caoutchouc spermicide ! » La revue des anciens de l’Ecole accueille une militante FN déguisée en démographe.

    http://www.rue89.com/2013/05/23/comment-lextreme-droite-a-penetre-communaute-polytechnique-242559?fb_action_i{%22480922098649897%22%3A385047671612554}&action_type_map={%22480922098649897%22%3A%22og.likes%22}&action_ref_map=[]

    #extrême-droite #France

    • Des vieux réacs dans une école militaire ?

      Pour un peu, on en oublierait presque que la fine fleur de l’élite française constitue également le coeur d’un complexe militaro-industriel insulaire qui croit encore pouvoir rivaliser technologiquement avec l’Asie en cultivant une pensée catho et nataliste à peine refoulée.

      Mais sérieusement, croyez-vous qu’on aurait l’atome, le rafale, un porte-avions si la France était autre chose qu’un bac à sable pour militaires, donc, vieux réacs consanguins moisis ?

    • la Khômiss. A sa tête, un chef, baptisé le GénéK, élu par sa promotion, et 12 « missaires » choisis par lui et qui, coiffés d’une cagoule de bourreau, gardent l’anonymat toute l’année. (...) la Khômiss a outrepassé sa fonction de garant des bonnes traditions et de l’esprit de cohésion. Cependant (...) la comparer au Ku Klux Klan, comme certains l’ont fait, c’est injustifié". « On voudrait faire croire que l’extrême droite a infiltré l’école qu’on ne s’y prendrait pas autrement. Or, cette organisation n’a aucun contenu philosophique, ni religieux, ni politique »

      « Polytechnique dissout son association étudiante », peut-on lire dans le Monde daté du 5 juillet (l’article est pas accessible en ligne sans €).