• Des collectifs d’habitants perturbent l’assemblée d’actionnaires d’une multinationale minière

    Des collectifs des quatre coins de la France se sont rassemblés à Paris contre les projets d’une multinationale minière française, #Imerys. De la Bretagne à la Dordogne, tous sont impactés par l’extraction, poussée au nom de la #transition_écologique.

    « Les nouveautés 2025 ! Profitez du réchauffement : venez vous ressourcer au Parc Imeryx ! » lancent à la volée une vingtaine de personnes venues du Cantal, de Bretagne, de Dordogne et de l’Allier. Ils et elles se sont retrouvés ce 13 mai dans un quartier chic de la capitale, au quai de Grenelle, où se tient l’Assemblée générale des actionnaires d’Imerys, une multinationale minière française.

    Ces collectifs d’habitants sont tous engagés, chacun dans leur département, contre quatre projets d’#extraction_minière sur le territoire français. Ils profitent de l’assemblée des actionnaires pour alerter les investisseurs sur l’#impact_environnemental de l’entreprise, distribuant des tracts humoristiques aux nombreux hommes vêtus de costumes noirs qui entrent dans les locaux.

    Imerys extrait et transforme des #minéraux, pour les secteurs des biens de consommation, l’industrie et la construction. Implantée dans 46 pays, la multinationale possède plus de 200 sites dans le monde et 28 en France, regroupant #mines, carrières et usines. Et compte accroître son activité extractive en France.

    « L’entreprise projette d’ouvrir une quatrième fosse d’extraction à #Glomel, dans les Côtes-d’Armor, située sur une zone considérée comme le château d’eau de la Bretagne », dénonce un membre du collectif #Mines_de_Rien. Imerys y exploite depuis plus de 50 ans une carrière d’#andalousite – un minerai utilisé dans la #sidérurgie – et une usine d’extraction.

    Un autre projet d’Imerys a fait parler de lui récemment. Dans l’#Allier, à #Échassière et à #Saint-Victor, la multinationale compte exploiter une mine de #lithium ainsi qu’une usine de transformation du minerai pour produire la matière première pour 700 000 #batteries de voiture par an.

    Face cachée de la transition

    Sur le parvis où sont distribués les tracts, l’un des responsables du projet d’Imerys dans l’Allier, sort à la rencontre des militants. Le projet doit « réduire la dépendance française et européenne à l’importation de lithium », explique l’homme, « stimuler l’économie locale » et « relever le défi de la transition énergétique ». « C’est un projet stratégique pour la #décarbonation ! », lance-t-il.

    Le gouvernement a reconnu le projet d’Imerys dans l’Allier comme étant d’intérêt national majeur, promettant de faire de la France le premier producteur de lithium européen. Et l’État y investit directement à hauteur de 100 millions d’euros d’argent public. Étienne, du collectif Stop Mines 03, n’est pas convaincu. « Si le lithium extrait sert à construire des SUV et détruire la planète, ça n’a aucun sens de parler de décarbonation ! » répond-il au représentant de l’entreprise.

    L’appel à un débat sur les usages

    En avril dernier, Imerys a organisé un séminaire sur l’usage du lithium au cours duquel des SUV de la marque BMW ont d’ailleurs été présentés... Autre argument sur la question de l’usage : « On ne peut pas se passer de cette ressource si on veut la transition, mais on peut pas l’utiliser pour fabriquer des maillots de bain connectés qui vous indique quand remettre de la crème solaire », ironise Étienne alors que l’AG se poursuit à l’intérieur.

    « Nous, citoyens, demandons un débat public sur les usages de nos minéraux », réclame l’un des membres des collectifs au responsable d’Imerys.« On ne va pas, nous, Imerys, mener un débat public », répond le responsable, avant de repasser la porte du grand bâtiment où sont réunis les actionnaires. Le dialogue est clos. Mais dehors, l’action se poursuit.

    Des territoires sinistrés

    « Imerys exploite nos terres et s’étend telle une pieuvre dévorante », déplore au micro Nathalie, de l’association #Sauvegardons_Razac_et_le_Bassin_de_la_Cole, en Dordogne. La multinationale prévoit d’y étendre son extraction de #quartz sur 40 hectares. Le minerai est notamment utilisé dans les domaines de l’électricité et du numérique.

    À #Nouvialle, dans le Cantal, Imerys souhaite extraire de la #diatomite, minerai utilisé dans l’#industrie_agroalimentaire pour ses propriétés filtrantes. « Les 400 hectares concernés sont au centre d’un fragile équilibre, régulent naturellement le cycle de l’eau, c’est une ressource fourragère pour les agriculteurs, et ils abritent 142 espèces protégées », dénonce Chantal du #Collectif_pour_la_narse_de_Nouvialle, une #zone_humide.

    À Glomel, là où se trouve la carrière d’andalousite, les #landes, #tourbières et prairies humides laissent la place à des #bassins_de_décantation remplis d’eau acide. Imerys y raffine sa production d’andalousite. Comme le révélait le média breton Splann ! l’année dernière, des taux anormalement élevés de #nickel, #cobalt, #arsenic et autres #métaux_toxiques ont été retrouvés dans un ruisseau où la multinationale rejette chaque année 1,5 million de mètres cubes d’#eaux_usées. « On a l’impression d’être une population et un territoire sacrifié au nom du profit et de l’andalousite », se désole l’un des membre de Mines de Rien.

    Alors que le collectif de Glomel clôt sa prise de parole, une longue silhouette colorée apparaît de l’autre côté de la rue. Drapé d’une chemise bleue recouvrant ses tentacules jaunes, vertes et rouges, une grande marionnette prend place sur le parvis du bâtiment accueillant l’AG. Nommée Pelletassou, elle porte une pancarte « Imerys » et ses bras sont en forme de pelleteuse. Ce monstre carnavalesque inspiré de la culture occitane représente « la grande machine extractiviste ». « #Pelletassou a été jugé par un tribunal populaire. Demain il sera au Parlement Européen, pour sensibiliser les dirigeants à la réalité que nos riverains vivent », explique François, l’un des militants, en souriant. Sur d’autres sites de production, ailleurs dans le monde, Imery est régulièrement accusé de générer des pollutions, comme à Barcarena, aux portes de l’Amazonie brésilienne.

    https://basta.media/Des-collectifs-perturbent-assemblee-d-actionnaires-multinationale-miniere-I

    #résistance #extractivisme

  • Un groupe minier français détruit un #désert unique au #Sénégal

    #Dépossession des #terres, #destruction de l’#environnement, épuisement des ressources en #eau... Au Sénégal, une filiale du groupe minier français Eramet suscite la colère des habitants.

    Gora Gaye n’a pas peur de dire ce qu’il pense. Maire de la commune de #Diokoul_Diawrigne, située dans le nord-ouest du Sénégal, à quelques kilomètres de l’océan Atlantique, il est devenu le chef de file d’un mouvement de révolte contre la présence d’#Eramet_Grande_Côte, appelée aussi #Grande_Côte_Opérations (#GCO), sur son territoire.

    L’élu, membre de Pastef, le parti présidentiel, accuse cette entreprise minière, filiale du groupe français #Eramet, d’avoir un effet dévastateur sur l’environnement et les #conditions_de_vie de ses concitoyens. Le 28 décembre, avec plusieurs centaines de personnes, il a participé à une #marche à #Lompoul village, localité de sa commune, pour demander l’arrêt des activités de la compagnie. « GCO, dafa doy ! » (« GCO, ça suffit ! » en wolof), a scandé la foule.

    Détenue à 90 % par Eramet et à 10 % par l’État du Sénégal, GCO a le contrôle, au moins jusqu’en 2029, d’une #concession_minière qui couvre 445 000 hectares et s’étend sur 100 kilomètres le long du littoral. Dans cette région de dunes, riche en #sables_minéralisés, elle extrait depuis dix ans du #zircon (dont Eramet assure être le quatrième producteur mondial grâce à sa filiale sénégalaise) et d’autres minerais (#rutile, #ilménite, #leucoxène) utilisés par diverses industries (bâtiment, nucléaire…). Elle est partie du village de #Diogo, progressant lentement vers le nord, pour arriver en 2023 environ 20 kilomètres plus loin, dans les environs de Lompoul village, où elle se trouve toujours.

    Les moyens techniques qu’elle déploie sont gigantesques : pour traiter des milliers de tonnes de #sable par jour, elle fait serpenter une immense #drague reliée à une usine qui flotte sur un #bassin_artificiel. Depuis quelques mois, elle utilise aussi une unité d’#extraction_minière_sèche.

    Le périmètre que GCO a déjà exploité apparaît sur des images satellites sous la forme d’une longue étendue blanche, sans végétation. Auparavant, cet espace était occupé par des cultures vivrières : il fait partie des #Niayes, une bande côtière qui va de Dakar à Saint-Louis, et est dédiée au #maraîchage, assurant près de 80 % de la production nationale de #légumes.

    Il était aussi habité : plusieurs milliers de personnes ont dû abandonner leur village ou hameau pour laisser la place à la #mine et être relogés dans des « #sites_de_recasement ». Auparavant installés en bordure de l’océan, les habitants des villages de Foth et Diourmel se retrouvent aujourd’hui 20 kilomètres plus loin, à l’intérieur des terres, dans des petites maisons identiques, collées les unes aux autres, souvent trop exiguës pour accueillir décemment tous les membres de leur famille.

    Des terres « lessivées »

    Autour de Lompoul village, le #paysage a été transformé, dit Pape Sarr, membre d’un collectif de personnes affectées par les activités de GCO. « Vous voyez cette immense dune ? Elle n’existait pas il y a six mois. C’est GCO, dont l’usine flottante est passée ici, qui l’a créée. Le terrain était auparavant plat, favorable aux activités agricoles. Ils ont tout détruit », détaille-t-il.

    Lui-même possédait ici 4 hectares pour du #maraîchage et de l’#élevage, ce qui lui rapportait au minimum 30 millions de francs CFA par an (45 000 euros). Il en a perdu une partie au profit de la société minière. Parce qu’il s’opposait à cette #spoliation, il a été convoqué à la gendarmerie. Comme lui, des milliers de petits producteurs ont dû céder leurs terres contre des #indemnisations insignifiantes.

    Multitudes d’arbres arrachés, montagnes de sable retournées au bulldozer dans un bruit assourdissant : GCO s’affaire actuellement dans le désert de Lompoul, une zone de 300 hectares de dunes brunes située à 3 kilomètres du village éponyme. Sous l’action de ses énormes engins, ce lieu unique au Sénégal, prisé par les réalisateurs de cinéma et les touristes qui venaient y dormir dans des tentes aménagées, est en train de disparaître.

    Peu importe qu’il y ait encore sur place un opérateur touristique, l’Écolodge de Lompoul, en attente d’un accord sur le montant de son #indemnisation avant son départ : GCO continue d’avancer, sa drague et son #usine_flottante ne sont désormais qu’à quelques centaines de mètres du campement d’Écolodge, de sa trentaine d’employés et de ses clients, horrifiés.

    GCO dit « restaurer » des secteurs qu’elle a exploités en replantant des arbres, mais il faudra « plusieurs décennies pour remettre en état les terres qu’elle a complètement lessivées », s’indigne Gora Gaye auprès de Reporterre, rappelant combien les Niayes sont fragiles.

    Le #Collectif_de_défense_des_Niayes, un groupe de ressortissants de la zone, partage ses préoccupations. « Notre écosystème est en train d’être détruit et la population se retrouve sans recours », déplore l’un de ses membres, Idy Ka. Un autre, Cheikh Fall, expert environnemental, souligne que les habitants de la région ont demandé en 2022 la révision d’une #étude_d’impact environnemental et social des activités de GCO, mais que les autorités administratives ont validé le document sans prendre en compte leurs doléances.

    Tous s’inquiètent pour les ressources en eau : les maraîchers qui ont encore des champs constatent des perturbations hydriques. Des #puits sont à sec, comme si la #nappe_de_surface avait disparu. « Sur certains sites, pour trouver de l’eau en quantité suffisante, il faut désormais creuser à 50 ou 70 mètres, au lieu de 15 ou 20 mètres auparavant », explique Julien Potron, un entrepreneur spécialisé dans l’installation de pompes solaires.

    Comme d’autres, il est convaincu que GCO, qui utilise des milliards de m3 d’eau, est responsable de la situation. « Faux », répond l’entreprise dans un communiqué, assurant pomper « à plus de 450 m de profondeur, bien en dessous des nappes phréatiques utilisées par les agriculteurs ». Pourtant, une Commission départementale de recensement et évaluation des impacts et une équipe de GCO ont conclu en 2018, selon un document interne à la compagnie, que la baisse du niveau de l’eau des puits de plusieurs paysans était un « effet induit » de sa « drague » sur « la nappe ».

    « GCO nous a tout pris »

    Au bout du compte, on assiste à un #appauvrissement environnemental, mais aussi social et économique, explique Ousmane Sow, chef de village à Lompoul village. Les femmes qui vendaient des souvenirs aux touristes attirés par le désert sont désormais désœuvrées et sans revenus, tout comme les employés des six entreprises touristiques dont les lodges ont été avalés par la mine et les paysans qui n’ont plus de terres.

    « Les jeunes partent. Certains empruntent les filières de l’#émigration clandestine, un phénomène nouveau ici », assurent plusieurs habitants. « Un homme à qui on a pris de force ses champs est passé par le Nicaragua pour entrer clandestinement aux États-Unis », raconte, amer, Cheikh Fall. « [GCO] nous a tout pris : nos terres, nos cultures, nos traditions, notre désert, nos activités de subsistance, notre #dignité », a résumé Gora Gaye lors d’une conférence de presse.

    L’entreprise se défend en déclarant employer 2 000 collaborateurs et contractants, dont 97 % de Sénégalais ; avoir versé, en 2023, 25 millions d’euros de taxes, impôts et dividendes à l’État (avec un chiffre d’affaires de 238 millions d’euros en 2023), et avoir créé une « #oasis » dans une zone qu’elle a exploitée, à 10 kilomètres de Lompoul, pour remplacer le désert qu’elle est en train de pulvériser. Des chiffres et des mesures jugées dérisoires par ses détracteurs.

    « Complicité » des autorités

    Ces dernières années, les médias sénégalais ont rendu régulièrement compte du désarroi des populations locales. Mais cela n’a eu aucun effet : GCO n’a pas changé ses méthodes et l’administration sénégalaise a continué à la soutenir. Aujourd’hui, Gora Gaye et d’autres accusent publiquement les autorités locales de « complicité » avec l’entreprise française.

    Il est vrai que cette dernière veille à entretenir de bonnes relations avec les administrateurs et élus. Dans les rapports de 2022 et 2023 de l’#Initiative_pour_la_transparence_dans_les_industries_extractives (#ITIE), elle indique avoir versé, à titre de « paiements sociaux volontaires » et pour des « appuis divers », des centaines de milliers de francs CFA à des préfets, sous-préfets, chefs de village, maires, gendarmeries, etc. Contacté par Reporterre, le groupe Eramet n’a pas réagi à la question de savoir si ces versements étaient en conformité avec sa charte éthique.

    L’équipe au pouvoir depuis avril dernier, le président, Bassirou Diomaye Faye, et le Premier ministre, Ousmane Sonko, connus pour leurs idées souverainistes et dont le parti a remporté les élections législatives de novembre, modifiera-t-elle la donne ? Beaucoup d’habitants de Lompoul l’espèrent, même si l’actuel président de l’Assemblée nationale a travaillé de 2017 à 2024 pour GCO et même si le ministre de l’Environnement a fait, le 26 décembre, une visite de terrain avec GCO comme guide.

    Déjà, trois députés de Pastef se sont mobilisés ces dernières semaines, demandant la création d’une commission d’enquête parlementaire et plaidant pour l’instauration d’un moratoire sur les activités de GCO afin d’évaluer les dommages et revoir éventuellement son contrat avec l’État. « Si le gouvernement ne réagit pas, nous bloquerons l’entreprise ; elle ne pourra plus progresser », avertit Gora Gaye.

    #Dépossession_foncière

    Les milliers de paysans contraints de laisser leurs terres à GCO n’ont reçu que des « miettes » en guise de dédommagement, selon de nombreux témoignages. « Les montants des indemnisations sont basés sur de vieux barèmes que l’État a fixés en 1974 et n’ont depuis jamais été révisés », précise Demba Fall Diouf, membre de l’association Forum civil. L’organisation Fian International a fait le calcul : en onze ans, le manque à gagner pour un paysan dont la terre est occupée depuis 2012 par GCO « est plus de vingt fois supérieur à l’indemnisation perçue ».

    Ousmane Sow, chef de village, donne l’exemple d’un producteur qui gagnait 500 000 francs CFA par semaine (760 euros), avant de devoir se séparer de ses champs contre 5 millions de francs CFA (7 600 euros). Aujourd’hui, ce sexagénaire est obligé, lui qui employait une trentaine de personnes, de gagner sa vie comme saisonnier pour d’autres producteurs. Il ne récupérera rien : après exploitation, GCO restitue les terrains à l’État.

    https://reporterre.net/Un-groupe-minier-francais-detruit-un-desert-unique-au-Senegal
    #déplacés_internes #extractivisme #minière #résistance
    #tourisme
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  • #Soudan : la #guerre de l’#or

    Dans cet article, le chercheur Mohamed Salah Abdelrahmane analyse le rôle central de l’économie de l’or dans la guerre au Soudan. La défaillance de l’État entraîne le développement d’une économie parallèle qui permet aux factions armées de financer leur guerre, tout en satisfaisant les intérêts des puissances étrangères. Il propose également des pistes pour lutter contre les économies de guerre.

    La guerre entre les Forces armées soudanaises (SAF) et l’armée parallèle connue sous le nom de Forces de soutien rapide (RSF) ravage le Soudan depuis avril 2023. (…) La situation est sombre. Le Soudan a plongé vers une véritable guerre civile et un effondrement total de l’État. Cet article analyse l’évolution de l’économie de l’or depuis le début de la guerre actuelle, et interroge les politiques qui ont contribué à créer cette économie de guerre.

    La nature du conflit et des ressources

    L’or est la ressource la plus précieuse du Soudan, son principal produit d’exportation et sa première source de devises étrangères. Le secteur de l’or mobilise une main-d’œuvre intensive. Pas moins de 2,8 millions de travailleurs sont engagés dans l’extraction minière, et environ cinq millions de travailleurs exercent des professions liées à la production ou le commerce de l’or.

    Au cours de la dernière décennie, (…) les conflits au Soudan se sont concentrés autour de sites aurifères, tels que Jabal Amir. L’apparition des conflits coïncide avec une expansion des activités d’extraction d’or. Les bénéfices engendrés par l’économie de l’or contribuent ensuite à financer ces conflits.

    (…) Tous les groupes armés ont des activités économiques dans le secteur aurifère. Ces acteurs ont commencé à se disputer férocement le secteur de l’or, surtout après le coup d’État d’octobre 2021 [réalisé par l’armée soudanaise], qui s’est terminé par, ou plutôt a culminé dans la guerre entre l’armée soudanaise (SAF) et la milice paramilitaire des Forces de Soutien Rapide (RSF) qui ravage actuellement le pays.

    L’or et la guerre soudanaise

    (…) Lorsque la guerre a éclaté à Khartoum aux premières heures du matin du 15 avril 2023, tous les yeux étaient rivés sur les affrontements qui se déroulaient dans les différents endroits stratégiques de la capitale. Simultanément, cependant, une autre guerre éclatait loin de Khartoum. Une guerre pour l’or. Dans l’État du Darfour-Nord, les RSF resserraient leur emprise sur les célèbres mines de Jabal Amir.

    Cet assaut est intervenu dans un contexte précis. En 2020, la propriété des mines de Jabal Amir avait été transférée à l’Etat Soudanais d’une compensation financière versée par l’Etat à la société Al-Junaid, possédée par Abd al-Rahim Dagalo, le second commandant des RSF. Celui-ci a également reçu 33% des parts de Sudamin, une entreprise possédée par l’Etat, affiliée au ministère des Minerais. Cet accord avait été vivement critiqué par la société civile (…). De plus, le gouvernement a attribué aux RSF la mission de sécuriser les mines de Jabal Amir. Quand la guerre éclate le 15 avril 2023, les RSF prennent totalement le contrôle de la région de Kabkabiya, au nord du Darfour, où Jabal Amir est localisée. (…)

    Le 24 mai 2023, la principale raffinerie d’or du Soudan est à son tour tombée aux mains des RSF. La raffinerie a pour fonction de filtrer l’or pour le préparer à l’export. Selon les témoignages, 1,6 tonnes d’or (…) (dont 800 kilogrammes déjà raffinés), étaient stockés dans le bâtiment au moment où il a été pris d’assaut par les RSF. (…) Considérant le prix de l’or sur le marché mondial en avril 2023, la quantité d’or passé sous le contrôle des RSF dans cette opération est estimée à plus 150,5 millions de dollars. (…)

    Au Soudan, les familles riches conservent leur épargne sous forme de bijoux en or et de devises étrangères, gardés dans des coffres privés gérés par des banques commerciales. Ces banques[1], qui se trouvent en majorité dans les zones contrôlées par les RSF à Khartoum, ont été systématiquement pillées depuis le début de la guerre. D’après les témoignages, les soldats des RSF utilisent des instruments de détection d’or lorsqu’ils pillent les maisons des habitants. Cela indique qu’ils disposent des connaissances et de la technologie nécessaire au pillage de l’or (…).

    L’évolution du front militaire montre que les RSF cherchent à contrôler les réserves d’or et les sites de production minière, ce qui leur permet de financer leurs opérations militaires coûteuses. (…) Leur emprise s’étend sur de vastes zones dans le Sud Darfour, à Al Radom, Singo, Aghbash, Dharaba, et dans toutes les terres riches en or dispersées au sud de Buram près de la frontière Centrafricaine. Le 13 juin 2023, ils s’emparent d’Um Dafouk, une zone frontalière stratégique et une route logistique centrale pour l’exportation de l’or.

    Or, l’armée soudanaise n’a pas mené d’opérations pour protéger ces sites. Aucun autre mouvement armé, y compris l’Armée populaire de libération du Soudan (APLS-Nord) dirigée par Abdelaziz al Hilu, n’a non plus tenté d’interférer dans les opérations minières.

    Les politiques de l’État depuis le début de la guerre

    Depuis le début de la guerre, les failles sécuritaires, et la généralisation des vols et du braconnage (…) ont entraîné la faillite et la fermeture des principales entreprises d’extraction d’or[2]. La production illégale de l’or de cesse de s’accroître. Des substances nocives pour l’environnement, telles que le cyanure et la thiourée, sont utilisées pour des projets d’extraction illégale. (…)

    Le ministère des Finances a modifié les conditions d’exportation de l’or depuis Port-Soudan, la nouvelle capitale dirigée par l’armée soudanaise, en stipulant que les ventes d’or devraient être payées avant le début des opérations d’exports. Cette décision occasionne de grandes difficultés pour les exportateurs légaux et facilitent le développement des opérations de contrebande (…).

    Aux frontières du Darfour-Nord, de l’État du Nord et de la Libye, les activités de pillage s’intensifient au fur et à mesure que les gangs (…) se multiplient. Les routes du trafic d’or convergent avec les trajectoires des trafics d’armes, de drogues, et d’êtres humains.

    La communauté régionale et les impacts de la guerre sur le commerce de l’or

    Les pays voisins qui entretiennent des liens historiques avec le Soudan sont eux aussi impliqués dans cette économie de guerre. L’Égypte, notamment, cherche à augmenter ses réserves d’or pour gérer sa crise économique interne et empêcher sa monnaie de s’effondrer (…). L’or représente 25% des réserves brutes totales du pays.

    Le début de la guerre actuelle au Soudan a coïncidé avec un pic des prix de l’or en Egypte. Le 10 mai, le premier ministre égyptien Mostafa Madbouly a publié une décision favorisant l’importation d’or en l’exonérant des frais de douanes. Ces mesures ont permis de stabiliser les prix de l’or en Égypte (…) et d’introduire plus de 306 kilogrammes d’or raffiné en seulement un mois (le volume d’or brut importé en Egypte n’est pas connu). Depuis, les réserves d’or égyptiennes ont continué à augmenter.

    (…) Dans de nombreux pays, comme la Syrie, le Yémen, la Libye, la Centrafrique, les liens économiques et politiques avec d’autres acteurs régionaux et internationaux contribuent à la persistance et à l’aggravation des conflits. Mais au Soudan, les intérêts enchevêtrés des différents acteurs rendent la situation peu lisible à ce stade. L’évolution des économies façonnées par la guerre nous permettra de clarifier, au fil du temps, les différents intérêts étrangers.

    Recommandations

    |La sortie du conflit armé au Soudan] requière discussion sérieuse sur la redéfinition du rôle des ressources dans la transition vers un gouvernement civil et démocratique, pour s’assurer que les ressources serviront à financer la reconstruction du Soudan.

    Au gouvernement « de facto » [dirigé par l’armée soudanaise et issu du coup d’État de 2021] :

    – Adopter des lois de réforme du secteur minier pour lutter contre les opérations de contrebande en obligeant efficacement les producteurs à payer leurs taxes à l’État
    - Restructurer en profondeur le secteur de la production (et en particulier de l’or), en vue d’une plus grande transparence et en permettant la participation populaire dans la gestion de cette économie

    A la communauté internationale :

    – Prendre en compte l’impact du secteur minier sur la perpétuation des conflits armés
    – Classifier de toute urgence l’or en provenance du Soudan comme de « l’or de guerre », en appliquant les règlements déjà en vigueur dans le droit européen et dans différentes législations nationales[3].
    - Placer sous embargo les entreprises qui utilisent de l’or produit par les acteurs de la guerre (gangs, milices, RSF, etc).

    Aux entreprises travaillant dans le commerce de l’or ou utilisant ces produits :

    – Renforcer la transparence et les contrôles rigoureux de la chaîne d’approvisionnement
    – Promouvoir des pratiques responsables dans le secteur des minerais.

    A la société civile soudanaise :

    - Surveiller et empêcher les abus liés aux interventions de l’armée dans les activités économiques
    - Mettre en place un observatoire des ressources naturelles et des abus liés à leur usage afin de mettre en lumière leur rôle dans le financement de la guerre au Soudan.

    https://blogs.mediapart.fr/sudfa/blog/270824/soudan-la-guerre-de-lor

    Traduction de :
    Sudan’s Other War : The Place of Gold in War Economics


    https://sudantransparency.org/sudans-other-war-the-place-of-gold-in-war-economics

    #économie_de_l'or #économie #économies_de_guerre #économie_de_guerre #Forces_armées_soudanaises (#SAF) #Forces_de_soutien_rapide (#RSF) #guerre_civile #extraction_minière #mines #Jabal_Amir #Al-Junaid #Abd_al-Rahim_Dagalo #Sudamin #Kabkabiya #Darfour #exportation #prix #Um_Dafouk #Armée_populaire_de_libération_du_Soudan (#APLS-Nord) #Abdelaziz_al_Hilu #cyanure #thiourée #pillage #Egypte #or_de_guerre

  • L’extraction minière menace fortement la #biodiversité

    L’extraction minière est une #bombe_à_retardement pour la biodiversité. Près de 8 % des vertébrés – 4 642 espèces exactement – seraient menacés par l’extraction minière, d’après une étude menée par des chercheurs de l’université de Cambridge, au Royaume-Uni. Parmi les espèces de vertébrés étudiées, les poissons se trouvent être les plus menacés par nos activités minières, notamment offshore. Viennent ensuite les reptiles, les amphibiens, les oiseaux et, enfin, les mammifères. Les espèces frayant dans des habitats d’eau douce sont particulièrement touchées. La menace est globalement répartie sur la planète entre Amérique du sud, Afrique de l’Ouest, et Arctique.

    Les mines ont une empreinte directe sur 101 583 km2 dans le monde. La #pollution provenant des mines de #minéraux_métalliques affecte 479 200 km de rivières et 164 000 km2 de plaines inondables. L’extraction minière entraîne tout un ensemble de #menaces directes et indirectes pour la biodiversité, dont la principale est la perte et/ou la dégradation de l’#habitat sur les sites concernés.

    Pour autant, la biodiversité peut être affectée à distance du site : d’après l’étude, 37 % de la masse terrestre (non antarctique) se trouve actuellement à moins de 50 km d’une mine. Or, les impacts hors des sites existent bel et bien : l’exploitation artisanale de l’or à petite échelle est la plus grande source de pollution par le #mercure à l’échelle mondiale ; l’extraction de ressources peut accroître la #déforestation jusqu’à 70 km de distance des sites miniers en Amazonie ; l’exploitation du sable modifie la structure du lit des #rivières et les niveaux d’eau dans l’ensemble des deltas fluviaux.

    Une industrie lucrative

    Dans les environnements marins, les marées noires peuvent toucher de vastes zones. En 2010, l’explosion sous-marine de la plateforme pétrolière Deepwater Horizon avait provoqué une marée noire sur 15 000 km2 dans le golfe du Mexique.

    Avec la demande croissante de minéraux métalliques et/ou de matériaux de construction, l’exploitation minière a la pelleteuse en poupe, ce qui fait de ce secteur une des industries les plus lucratives au monde, avec un chiffre d’affaires total de 863 milliards d’euros en 2022 pour les 40 plus grandes entreprises du secteur.

    Dans sa précipitation à fournir nos sociétés en produits miniers, cette industrie rechigne à protéger son environnement plus ou moins immédiat. Ainsi, entre 2000 et 2018, l’exploration et l’extraction minière ont causé 78 % des opérations de réduction ou de déclassement d’aires protégées dans le monde. Rien qu’en Afrique subsaharienne, le nombre de mines situées à moins de 10 km d’une aire protégée a augmenté de 250 % sur la même période !

    https://reporterre.net/L-extraction-miniere-menace-fortement-la-biodiversite

    #mines #minières #extraction_minière #extractivisme #menace

  • « La ruée minière au XXIe siècle » : le #mensonge de la #transition_énergétique

    La transition énergétique telle qu’elle est promue par les entreprises, les institutions et les gouvernements partout dans le monde repose sur l’extraction d’une quantité abyssale de #métaux. C’est ce paradoxe que décortique la journaliste et philosophe #Celia_Izoard dans son essai intitulé La ruée minière au XXIe siècle, qui paraît cette semaine au Québec aux Éditions de la rue Dorion.

    « Pour régler le plus important problème écologique de tous les temps, on a recours à l’industrie la plus polluante que l’on connaisse », résume l’autrice en visioconférence avec Le Devoir depuis son domicile, situé en pleine campagne dans le sud-ouest de la France.

    Cette dernière examine depuis plusieurs années les impacts sociaux et écologiques des nouvelles technologies. Elle a notamment publié un livre sur la vie des ouvriers de l’entreprise chinoise Foxconn, le plus grand fabricant de produits électroniques au monde. Ironiquement, nos outils numériques font défaut au cours de l’entrevue, si bien que nous devons poursuivre la discussion par le biais d’une bonne vieille ligne téléphonique résidentielle.

    Les métaux ont beau être de plus en plus présents dans les objets qui nous entourent, dont les multiples écrans, l’industrie minière fait très peu partie de l’imaginaire collectif actuel, explique Mme Izoard d’un ton posé et réfléchi. « Je croise tous les jours des gens qui me disent : “Ah bon, je ne savais pas que notre système reposait encore sur la #mine.” Ça me conforte dans l’idée que c’était utile de faire cette enquête. Notre système n’a jamais autant reposé sur l’#extraction_minière qu’aujourd’hui. »

    L’extraction de métaux a déjà doublé en vingt ans et elle n’est pas en voie de s’amenuiser, puisque les #énergies dites renouvelables, des #batteries pour #voitures_électriques aux panneaux solaires en passant par les éoliennes, en dépendent. Elle est susceptible d’augmenter de cinq à dix fois d’ici à 2050, selon une évaluation de l’Agence internationale de l’énergie.

    « Électrifier le parc automobile français nécessiterait toute la production annuelle de #cobalt dans le monde et deux fois plus que la production annuelle de #lithium dans le monde. Donc soit cette transition prendra beaucoup trop longtemps et ne freinera pas le réchauffement climatique, soit elle se fera dans la plus grande violence et une destruction incroyable », rapporte l’autrice.

    On bascule d’une forme d’extraction, du pétrole, à une autre, des métaux. « Cela n’a pas plus de sens que d’essayer de venir à bout de la toxicomanie remplaçant une addiction par une autre », juge-t-elle.

    Une justification officielle

    Les pouvoirs publics ne semblent pas y voir de problème. Ils font largement la promotion de cette #ruée_minière, promettant le développement de « #mines_responsables ». La #transition est la nouvelle excuse pour justifier pratiquement tous les #projets_miniers. « Une mine de cuivre est devenue miraculeusement une mine pour la transition », souligne Mme Izoard. Pourtant, le #cuivre sert à de multiples usages au-delà de l’#électrification, comme l’électronique, l’aérospatiale et l’armement.

    C’est dans ce contexte que la journaliste est partie à la recherche de mines responsables. Elle s’est documentée, elle a visité des sites d’exploitation, elle a consulté des experts de ce secteur d’activité et elle a rencontré des travailleurs, tout cela en #France, au #Maroc, au #Suriname et en #Espagne.

    Malgré les engagements publics et les certifications de plusieurs #entreprises_minières envers des pratiques durables et les droits de la personne, Celia Izoard n’a pas trouvé ce qu’elle cherchait. Au cours de cette quête, elle a publié une enquête pour le média Reporterre au sujet d’une mine marocaine mise en avant par les constructeurs automobiles #BMW et #Renault comme étant du « #cobalt_responsable ». Or, il s’est avéré que cette mine empoisonne les sols à l’#arsenic, dessèche la #nappe_phréatique et cause des maladies aux travailleurs.

    « La #mine_industrielle est un modèle qui est voué à avoir des impacts catastrophiques à moyen et long terme. Ce n’est pas parce que ces entreprises sont méchantes et malhonnêtes, mais parce qu’il y a des contraintes physiques dans cette activité. Elle nécessite énormément d’#eau et d’énergie, elle occupe beaucoup d’espace et elle déforeste. »

    #Boues_toxiques et pluies d’oies sauvages

    Dans son livre, Mme Izoard décrit de nombreux ravages et risques environnementaux qui sont matière à donner froid dans le dos. Les premières pages sont notamment consacrées au phénomène du #Berkeley_Pit, une ancienne mine de cuivre devenue un lac acide causant la mort de milliers d’oies sauvages.

    « Rappelons-nous la rupture de digue de résidus de la mine de cuivre et d’or de #Mount_Polley en 2014, lors de laquelle 17 millions de mètres cubes d’eau chargée en #métaux_toxiques ont irréversiblement contaminé de très grandes superficies et des ressources en eau d’une valeur inestimable, a-t-elle souligné au sujet de cette catastrophe canadienne. Or, des bassins de résidus de même type, il y en a 172 rien qu’en #Colombie-Britannique, et les boues toxiques qui y sont stockées représentent l’équivalent d’un million de piscines olympiques. Malheureusement, avec le chaos climatique, les risques de rupture accidentelle de ces barrages sont décuplés. » Elle considère d’ailleurs que le Canada est « au coeur de la tourmente extractiviste ».

    Les gouvernements du #Québec et du #Canada soutiennent généralement que le développement minier sur leur territoire respectera des #normes_environnementales plus strictes, en plus d’utiliser de l’énergie plus propre. Cet argument justifierait-il l’implantation de nouvelles mines ? Non, estime Mme Izoard.

    « Aucun État puissant industriellement ne relocalise sa #production_minière ni ne s’engage à cesser d’importer des métaux. Ce qui est en train de se passer, c’est que les besoins en métaux explosent dans tous les domaines et que les entreprises minières et les États se sont mis d’accord pour créer des mines partout où il est possible d’en créer. Ce n’est pas parce qu’on accepte une mine dans sa région qu’il n’y aura pas de mine pour la même substance à l’autre bout du monde. » Il est peu probable, par exemple, que des batteries produites au Québec s’affranchissent totalement des métaux importés.

    Pour une #décroissance_minérale

    Celia Izoard estime plutôt qu’une grande partie des mines du monde devraient fermer, puisqu’elles sont situées dans des zones menacées par la sécheresse. Nous n’aurions alors pas d’autre choix que de nous engager dans une désescalade de la consommation de métaux, « une remise en cause radicale de la manière dont on vit ». Selon cette vision, il faudrait contraindre l’ensemble du secteur industriel à se limiter, tout comme on lui demande de réduire ses émissions de GES. Les métaux devraient être réservés aux usages alors déterminés comme étant essentiels. Les immenses centres de données, les avions, les VUS électriques et les canettes d’aluminium sont-ils nécessaires à la vie humaine ?

    « Il faut arrêter de se laisser intimider par le #déterminisme_technologique, soit l’idée que le #progrès suit cette direction et qu’on ne peut rien changer. Ce sont des choix idéologiques et politiques très précis avec du financement public très important. Il faut cesser de penser que les technologies sont inéluctablement déployées et qu’on ne peut pas revenir en arrière. »

    https://www.ledevoir.com/lire/806617/coup-essai-mensonge-transition-energetique
    #mines #extractivisme #terres_rares #pollution

  • Fin des métaux rares : c’est l’heure du choix (avec Aurore Stéphant) - YouTube
    https://www.youtube.com/watch?v=7bh3Z78e68Q

    Demain, un monde plein d’écrans, de smartphones et de tablettes est inenvisageable. L’ingénieure Aurore Stéphant étudie depuis plus de dix ans les industries minières : bientôt, la ressource sera épuisée ou inaccessible. Mais comment faire alors que le métal est partout, même dans nos shampoings antipelliculaires ?

    Une interview passionnante et déconcertante, tournée lors de l’édition 2022 de l’USI.

    00:00 Introduction
    00:17 Pourquoi faut-il réduire notre utilisation de métaux ?
    01:13 Est-ce qu’on extrait plus de métaux qu’il y a 50 ans ?
    02:50 Sommes-nous dépendants des métaux ?
    06:48 Comment sont extraits les métaux ?
    08:55 Est-ce que les métaux rares sont vraiment « rares » ?
    10:59 On va atteindre les limites de l’extraction minière... Que faire ?

    #Sciences #Métaux #Ressources #Écologie #EEDD #Environnement

  • Guinée : l’État fait son retour dans le mega projet de fer des monts Simandou
    https://www.rfi.fr/fr/afrique/20220328-guin%C3%A9e-l-%C3%A9tat-fait-son-retour-dans-le-mega-projet-de-fer-des-

    L’État guinéen entend tirer davantage profit du projet minier des monts Simandou. Ces gigantesques montagnes de fer situées aux confins de la Guinée et du Liberia recèlent plus de huit milliards de tonnes de minerai à haute teneur. Deux consortiums se partagent les quatre permis miniers et travaillent depuis des années à construire les infrastructures portuaires et ferroviaires nécessaires à l’évacuation du fer. Après plusieurs mois de négociation, l’État guinéen vient d’obtenir l’assurance de posséder 15% des infrastructures ferroviaires et portuaires. En outre, il participera plus activement à la gestion de l’exploitation.

    #fer #extraction_minière

  • La face cachée des énergies vertes - Regarder le documentaire complet | ARTE
    https://www.arte.tv/fr/videos/084757-000-A/la-face-cachee-des-energies-vertes

    Technologies vertes mais polluantes, recyclage impossible… : cette vaste enquête menée à travers le monde révèle les effets pervers des solutions propres pour parvenir à la transition énergétique.

    #énergie #extraction_minière #pollution #terres #eau #cancer

  • De Re Metallica 1556
    https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5037683/f3.item.r=De%20re%20metallica

    Dans le livre le plus complet écrit à ce jour sur la métallurgie, le De Re Mettalica de 1556, le médecin et apothicaire Georgius Agricola résumait ainsi les griefs des opposants à l’exploitation minière :
    « Une quantité considérable de bois est nécessaire à la construction des édifices et des machines, et à la réduction des minerais. La disparition des bois et des forêts entraîne celle des oiseaux et des bêtes qui, pour la plupart, fournissent à l’homme une nourriture riche et agréable. Les eaux des lavoirs à minerais empoisonnent fleuves et rivières et font périr ou chassent les poissons. Les habitants des régions minières, à cause de la dévastation des champs, des bois, des forêts, des rivières et des fleuves, éprouvent les plus grandes difficultés à vivre ; la destruction des bois oblige à employer d’autres matériaux plus chers pour la construction des bâtiments. Il est évident pour tous ces gens que les exploitations minières causent plus de détriments qu’elles ne procurent de bénéfices . »

    Source : Fabian Scheidler, La fin de la mégamachine , coll. Anthropocène, Seuil, p. 172-173.

    #extractivisme #extraction_minière #forêt #mines #XVIe_siècle #De_Re_Metallica

  • En Amazonie, l’exploitation minière expose les populations locales au paludisme | National Geographic
    https://www.nationalgeographic.fr/sciences/2020/08/en-amazonie-lexploitation-miniere-expose-les-populations-locales-

    Les mineurs mettent le feu aux arbres, les uns après les autres, avant de creuser des fosses profondes dans la terre défrichée pour en extraire l’or. Ces fouilles empiètent en grande partie sur des terrains protégés près des clairières, détruisant bien plus encore ce couvert forestier dont dépend la survie des habitants. L’eau déversée dans les cratères caverneux devient encore plus stagnante une fois les mines laissées à l’abandon. Là-bas, les maladies transmises par les moustiques comme le paludisme se propagent plus facilement.

    « Tous ces bassins d’eau deviennent des habitats de reproduction spectaculaires », affirme Marcia Castro, directrice du Department of Global Health and Population de l’université Harvard. « Depuis les années 1980, innombrables sont les exemples de #mines ouvertes en Amazonie qui ont conduit à une flambée du #paludisme. »

    Cette année, le lien entre #déforestation et #maladies a suscité l’inquiétude des spécialistes en Amazonie et de ses habitants. La région a enregistré des taux de déforestation sans précédent l’année dernière. Ceux-ci ont continué de grimper au cours du premier semestre de 2020 et ne devraient pas ralentir leur course effrénée, sachant que la saison des incendies est aux portes et que le gouvernement ne surveille pas de près la destruction de la forêt. De plus, le prix d’une once d’#or (28 grammes environ) est de 1 690 euros, ce qui incite à l’#exploitation minière illégale, souvent dans des zones de conservation et des #terres #autochtones. L’#Amazonie, laissée à la merci des habitats de reproduction des #moustiques, est contrainte de gérer une autre crise sanitaire.

    #extraction_minière #forêt

  • The eroding life for the Batek of Kuala Koh, Malaysia’s last hunter-gatherers - The Washington Post
    https://www.washingtonpost.com/photography/2019/11/29/eroding-life-batek-kuala-koh-malaysias-last-hunter-gatherers

    For decades, the Batek of Kuala Koh had seen their territory and lifestyles encroached upon. Then, in May, the high fevers set in. “Their throats swelled and then they couldn’t swallow or eat,” recalled headman Mahmet Pokok. In rapid succession, one after another, they began to fall ill.

    “Soon people couldn’t breathe,” Pokok continued. “They shriveled and their bodies turned black.” Then some began to die.

    #Malaisie #extraction_minière #industrie_palmiste #plantation #peuples_autochtones

    • Je reposte la lettre des Batek au monde...

      C’est une lettre qu’un vieil homme batek, qui appartient à un peuple autochtone de chasseurs-cueilleurs en Malaisie péninsulaire, a souhaité adresser au monde. Il l’a donnée à Lye Tuck-Po, une anthropologue qui délivre cette lettre et ce message dans son livre Changing Pathways. C’est une lettre orale, retranscrite en langue batek, traduite mot à mot et de manière plus littéraire en anglais par Lye Tuck-Po et en français par mes soins. Le texte original est très elliptique et la traduction de Lye Tuck-Po sonne très étrangement mais donne une idée de cette forme d’expression. Les Batek sont convaincu·es que les arbres font tenir le monde et que sans forêt, le monde disparaîtra. Ils et elles s’inquiètent non seulement de la disparition de leur milieu de vie mais aussi notre terre à nous tou·tes. Ce vieil homme utilise la deuxième personne du pluriel dans une forme tour à tour inclusive et exclusive que j’espère ne pas avoir traduite trop lourdement.

      Qu’on enlève la forêt et ce sera la fin monde. Nous voulons que les gens sachent que le monde peut finir. Il n’y a déjà plus d’arbres.
      Quand ils font exploser la dynamite, le dieu Gubar fait pleuvoir longtemps. Nous nous en souvenons.
      Ne prenez pas plus de forêt, posez là la limite. Nous avons tou·tes besoin de trouver à manger. Nous ne pouvons pas être cupides, nous devons ne prendre que ce dont nous avons besoin pour vivre. Nous ici, nous souhaitons discuter de cela.
      La rivière Temoh n’a déjà plus d’arbres, seulement de l’huile de palme.
      Nos âmes se nourrissent des arbres. La forêt, c’est les veines et les tendons de nos vies.
      Cette terre est une île. Comment peut-elle tenir sans arbres ?
      Par le passé, l’humanité vivait en paix et elle n’était pas en train de perdre le monde.
      Les êtres surhumains (les dieux) disent qu’ils ont créé le cœur de la terre.
      Les êtres surhumains se souviennent qu’ils sont nostalgiques.
      Ils ont pitié des Batek quand ils entendent leurs chants.
      Ils nous aiment tellement qu’ils nous préviennent de ce qui est en train de se passer.
      Nous ici, nous entendons ce qu’ils disent, nous nous raccrochons à leurs voix.
      Quand les arbres auront disparu, l’humanité n’aura plus nulle part où s’abriter.
      L’humanité peut se concerter. Nous nous rencontrons et nous discutons de ce qui peut être fait. Nous discutons, nous décidons et nous partons faire les choses. N’abandonnons pas le monde. Ne le perdons pas. Nous devons savoir de combien nous avons besoin pour manger, pour dormir.
      Les Malais pensent à des routes et posent des plantations de palmier à huile. Rendez-vous compte qu’ils tuent le monde. Où allons-nous tou·tes vivre ? Parce qu’ils tuent notre monde à tou·tes. Par le passé, l’humanité était en bonne santé. Maintenant nous ne pouvons plus espérer être en bonne santé. Donc tout le monde vit selon les mêmes règles.
      Nous ici regrettons les temps de paix. Nous nous souvenons et nous regrettons. Nous montrons comment.
      La terre est déjà coupée en morceaux. L’âme des rivières est bloquée. C’est important, de comprendre le danger. Les rivières ne peuvent plus couler, elles inondent leurs rives. Le sol devient mou et s’effondre. Ils ouvrent des canaux ailleurs, c’est par là que la terre se fissure.
      C’est comme si l’humanité cherchait sa nourriture – avec la nourriture nous sommes riches mais le monde est parti. Nous devrions savoir comment le garder. Nous ne pouvons pas devenir riches et tuer le monde. Nos vies sont raccourcies, nous ne vivons plus longtemps quand nous sommes trop cupides. Nous les Batek, nous savons comment garder le monde. Quand nous les humains gagnons nos vies, nous devons donner de la valeur à l’âme du monde. Mais s’ils ne savent pas donner de la valeur à l’âme du monde, je ne sais pas.
      Nous ici, nous pourrions être riches mais nous donnons de la valeur à l’âme du monde. Nous avons un peu changé maintenant mais nous nous souvenons toujours du passé. Aussi longtemps que nous vivons dans la forêt, nous donnerons ces conseils. Nous ne voulons pas nous battre, nous tuer les un·es les autres.
      Il y a des Batek qui veulent être riches. Ce n’est pas facile de vivre comme cela, nous souffrons. Mais c’est mieux que de tuer le monde, comme cela se fait hors de la forêt. La manière dont ils vivent entraîne la fin des vies.
      Nous les Batek allons à un endroit, puis nous nous en souvenons et nous y retournons. Les personnes domestiquées, elles tuent le monde. Les fonctionnaires qui encadrent les populations autochtones se moquent de nous parce que nous sommes libres, dans la nature sauvage. Ils ne savent pas comment penser. Je veux qu’ils sachent comment penser.

      Lye Tuck-Po, Changing Pathways. Forest Degradation and the Batek of Pahang, Malaysia (Lexington Books, USA, 2005 et Strategic Information and Research Develoment Centre, Malaisie, 2018).

  • Agnès Crepet, développeuse Java (et fondatrice de l’association d’informaticiennes #Duchess, et de la conférence #Mix-IT) travaille chez #Fairphone et, dans ce podcast, explique (très bien) en français cet #ordiphone qui essaie d’être plus éthique et plus écologique que les autres.

    https://soundcloud.com/techologie/18-un-smartphone-ethique-et-reparable

    #développement_durable #extraction_minière #obsolescence_programmée #Android

  • A Tidal Wave of Mud - The New York Times
    https://www.nytimes.com/interactive/2019/02/09/world/americas/brazil-dam-collapse.html

    The deluge of toxic mud stretched for five miles, crushing homes, offices and people — a tragedy, but hardly a surprise, experts say.

    This article is by Shasta Darlington, James Glanz, Manuela Andreoni, Matthew Bloch, Sergio Peçanha, Anjali Singhvi and Troy Griggs.

    There are 88 mining dams in Brazil built like the one that failed — enormous reservoirs of mining waste held back by little more than walls of sand and silt. And all but four of the dams have been rated by the government as equally vulnerable, or worse.

    Even more alarming, at least 28 sit directly uphill from cities or towns, with more than 100,000 people living in especially risky areas if the dams failed, an estimate by The New York Times found.

    #Brésil #barrages #catastrophe #extraction_minière

  • Rupture d’un barrage minier au Brésil : environ 200 disparus
    https://www.lemonde.fr/international/article/2019/01/25/rupture-d-un-barrage-minier-au-bresil-environ-200-disparus_5414724_3210.html

    Environ 200 personnes étaient portées disparues, vendredi 25 janvier, après la #rupture d’un #barrage du géant minier #Vale au #Brésil, selon les pompiers. Cet accident a eu lieu dans l’Etat de Minais Gerais (sud-est) – région où un drame similaire avait provoqué, en 2015, la pire tragédie environnementale du pays, faisant dix-neuf victimes et dévastant toute une région.

    « D’après les témoignages que nous avons reçus, il y a plusieurs morts », a expliqué à l’Agence France-Presse (AFP) un responsable des pompiers, sans donner de bilan précis, soulignant qu’une coulée de boue de déchets miniers avait recouvert « toute la zone autour du barrage ».

    #extraction_minière #désastre #pollution #environnement

  • Un monde sous perfusion métallique (4/4) : Multinationales versus Etats : à qui revient la rente ?
    https://www.franceculture.fr/emissions/cultures-monde/cultures-monde-jeudi-1-fevrier-2018

    Cuivre, or, cobalt, zinc... le Congo - Kinshasa est une mine à ciel ouvert mais cette richesse des sols profite rarement à la population congolaise malgré les réformes du #code_minier. Alors, entre #multinationales, Etats et population, comment se répartissent les bénéfices de l’extraction ?

    #RDC #extraction_minière

    • 1

      Un monde sous perfusion métallique (1/4) : Terres rares : le nouvel instrument de domination de la Chine
      29 janvier 2018 à 11:53
      durée : 00:58:17 - Cultures monde - par : Florian Delorme - L’industrie chinoise produit 83 % des terres rares du monde, ces métaux devenus indispensables à la fabrication de produits de hautes technologies et plus encore de technologies vertes. Alors à quel point ce monopole permet-elle à la Chine de s’imposer sur la scène mondiale ? - réalisé par : Luc-Jean Reynaud

      http://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/11701-29.01.2018-ITEMA_21570376-0.mp3

      2

      Un monde sous perfusion métallique (2/4) : Le marché des métaux sous tension
      30 janvier 2018 à 11:53
      durée : 00:59:00 - Cultures monde - par : Florian Delorme - Depuis les années 2000, le cours des métaux (cuivre, aluminium, nickel, zinc, cobalt, or...) ne cesse d’augmenter en bourse. Métaux industriels, métaux précieux, voitures électriques, demande chinoise, comment fonctionne le marché des métaux ? - réalisé par : Luc-Jean Reynaud

      http://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/11701-31.01.2018-ITEMA_21572845-0.mp3

      3

      Un monde sous perfusion métallique (3/4) : Amérique latine : désastre écologique et luttes sociales
      31 janvier 2018 à 11:53
      durée : 00:58:21 - Cultures monde - par : Florian Delorme - Au Chili, au Pérou, en Argentine, les conflits se sont multipliés ces dernières années entre les populations locales et les multinationales minières, accusées de violences et de dégâts environnements. Alors quelles sont ces revendications environnementales et sociales ? - réalisé par : Luc-Jean Reynaud

      http://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/11701-31.01.2018-ITEMA_21572845-0.mp3

      4

      Un monde sous perfusion métallique (4/4) : Multinationales versus Etats : à qui revient la rente ?
      1 février 2018 à 11:53
      durée : 00:58:47 - Cultures monde - par : Florian Delorme - Cuivre, or, cobalt, zinc... le Congo - Kinshasa est une mine à ciel ouvert mais cette richesse des sols profite rarement à la population congolaise malgré les réformes du code minier. Alors, entre multinationales, Etats et population, comment se répartissent les bénéfices de l’extraction ? - réalisé par : Luc-Jean Reynaud

      http://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/11701-01.02.2018-ITEMA_21574032-0.mp3

  • Un monde sous perfusion métallique (3/4) : Amérique latine : désastre écologique et luttes sociales
    https://www.franceculture.fr/emissions/cultures-monde/cultures-monde-mercredi-31-janvier-2018

    Au #Chili, au #Pérou, en #Argentine, les conflits se sont multipliés ces dernières années entre les populations locales et les #multinationales minières, accusées de violences et de #dégâts_environnements. Alors quelles sont ces revendications environnementales et sociales ?

    #extraction_minière #Amérique_latine #peuples_autochtones #conflits

  • Militarization and mining a dangerous mix in Venezuelan Amazon
    https://news.mongabay.com/2017/12/militarization-and-mining-a-dangerous-mix-in-venezuelan-amazon

    Venezuela today is gripped by a catastrophic economic crisis, born out of corruption on a vast scale, government mismanagement and a failed petro-economy.
    In 2016, President Nicolás Maduro announced the opening of the Orinoco Mining Arc, a vast region in the southern part of the nation perhaps boasting $100 billion in untapped gold, diamonds and coltan, as well as being one of the most biodiverse parts of the Amazon.
    Maduro also created an “Economic Military Zone” to protect the region. Today, the army has a huge presence there, ostensibly to reduce the influence of organized gangs doing illegal mining.
    In reality, the military is heavily involved in mining itself, often allegedly competing with gangs for resources, with violent conflict a result. Small-scale miners, indigenous and traditional communities, and the environment could be the big losers in this struggle for power and wealth.

    #extraction_minière #Venezuela #armée #peuples_autochtones

  • Another Madagascar environmental activist imprisoned
    https://news.mongabay.com/2017/10/another-madagascar-environmental-activist-imprisoned

    Malagasy authorities have held Raleva, a 61-year-old farmer, in custody since September 27 after he asked to see a mining company’s permits to operate near his village.

    His arrest is at least the sixth such case of authorities targeting those opposed to wildlife trafficking or land grabs.

    Environmental activists say they face bribes and threats from traffickers on one side, and jail time and fines from the government on the other.

    #répression #activisme #écologie #Madagascar #terres #extraction_minière #bois

  • Brazil backtracks on plan to open up Amazon forest to mining | Environment | The Guardian
    https://www.theguardian.com/environment/2017/sep/26/brazil-backtracks-on-plan-to-open-up-amazon-forest-to-mining

    Amazon conservation groups have hailed a victory as the Brazilian government announced a U-turn on plans to open up swaths of the the world’s biggest forest to mining corporations.

    President Michel Temer had sparked outrage in August when he announced a decree to abolish the Renca reserve, an area of 17,800 square miles – roughly the size of Switzerland – that is an important carbon sink and home to some of the world’s richest biodiversity.

    But he has now been forced into a humiliating reversal after his move to carve up the area was blocked by a judge, condemned in the country’s congress as the “biggest attack on the Amazon in 50 years” and opposed by environmental campaigners, climate activists, the Catholic church and anthropologists.

    #et_toc #Brésil #Amazonie #déforestation #extraction_minière

  • Troubled firm aims to mine Madagascar forest for rare earth elements : Conservation news
    https://news.mongabay.com/2017/08/troubled-firm-aims-to-mine-madagascar-forest-for-rare-earth-elements

    Solondraza, a 63-year-old farmer in northwestern Madagascar, has led a mostly conflict-free life. He and his wife live in a small house made of ravinala, a type of palm tree that fans out across the hilly landscape. They earn a living on cash crops like vanilla and cacao that grow well in the tropical environs, and this has allowed them to support their 18 children and 54 grandchildren, most of whom still live in and around their village of Befitina.

    But in recent years Solondraza has become something of an activist, organizing meetings and rallying neighbors. He wants to stop a foreign-owned company, Tantalum Rare Earth Malagasy (TREM), from mining his land for rare earth elements.

    “Our ancestors survived here by living off of the land,” Solondraza said. “If TREM comes here to destroy that harmony, I fear for my children’s future. We do not want TREM and we do not need them.”

    #Madagascar #terres_rares #extraction_minière #terres #environnement

  • India’s tribals at loggerheads with new tree-planting policy, say campaigners | PLACE
    http://www.thisisplace.org/i/?id=cb87b996-4cea-48ba-b300-f90af1d8fd9b&cid=social_20170809_73606107&a

    Millions of tribal people in India are being denied their rights to forest land and resources and forced from their ancestral settlements due to a recently enacted law promoting an increase in tree cover, an indigenous rights group said on Wednesday.

    The Indigenous Peoples Forum (IPF), which represents tribal groups in eastern Odisha state, said the law passed by parliament in July last year has resulted in communities being displaced from their homes in favour of tree plantations.

    #Inde #forêt #plantation #peuples_autochtones #extraction_minière

  • Unexamined synergies: dam building and mining go together in the Amazon
    https://news.mongabay.com/2017/06/unexamined-synergies-dam-building-and-mining-go-together-in-the-amazo

    40 large hydroelectric dams are slated for the Amazon basin over the next 20 years, feeding the massive electricity needs of an energy-hungry mining industry — digging, processing and exporting iron, aluminum, manganese and gold.
    But mining’s energy needs are rarely linked to plans for new dams or their environmental impact assessments. Amazon mining and dam building have repeatedly in the past resulted in major harmful environmental and social impacts, including displacement of indigenous and traditional communities.
    Transnational mining companies and consortiums are major beneficiaries of government largesse through subsidies, tax breaks and the energy obtained from newly commissioned Amazon dams.
    Brazilian infrastructure development in the Amazon, including dam building and mining, could — if environmental and social issues are not properly addressed — turn the Amazon into a national sacrifice zone where biological and cultural diversity are drastically diminished.

    #Brésil #développement #extraction_minière #énergie #électricité #barrages #peuples_autochtones #cartographie#environnement #1_gram_of_gold_per_ton

  • Jade and the Generals - Trailer | Global Witness - YouTube
    https://www.youtube.com/watch?v=sWFTibXmdLY&feature=youtu.be

    As Myanmar gears up for landmark national peace talks this new Global Witness film reveals how the country’s massive jade business is helping to drive deadly armed conflict. What’s more, the multi-billion dollar trade is a threat to the peace efforts Daw Aung San Suu Kyi has made her government’s top priority. With the next round of peace talks scheduled for 24th May jade and natural resources need to have a prominent place on the agenda if peace is to be achieved.
    See the full film from 17th May 2017 a

    #Birmanie #jade #extraction_minière #conflits_ramés #documentaire

  • Czechs angry at severe water loss caused by Polish mining - The Ecologist
    http://www.theecologist.org/News/news_analysis/2988390/czechs_angry_at_severe_water_loss_caused_by_polish_mining.html

    On first sight, life in Vitkov seems idyllic. But right on the other side of the hill bordering the village, lies the Polish Turow lignite mine, an open-pit quarry stretching over more than 3,000 hectares.

    In more than half a century of operations, the mine - which uses an estimated 200 million cubic meters of water a year - has been drying up ground and surface waters in the region, including this Czech village of Vitkov.

    Inhabitants of Vitkov point to dried up creeks and tell stories of how they have to dig their wells deeper and deeper to get drinking water. To provide water for the local kindergarten, the municipality had to invest 37,000 euros to dig a well as deep as 70 meters. And most locals have had to use their own money to rebuild their wells over time.

    The Turow mine was initially planned to operate until 2020. But now Polska Grupa Energetyczna (PGE) - the Polish state-owned company operating Turow - wants permission to keep digging until 2044. It says the coal is needed to fuel a new 450 MW unit the company is planning to build at the Turow power plant, a project for which financing has already been secured.

    #Pologne #Tchéquie #extraction_minière #eau

  • For Apple and others, tin supply chain has ties to rebel-held Myanmar mine | Reuters
    http://www.reuters.com/article/us-myanmar-tin-insight-idUSKBN13N1VV

    From a remote corner of northeastern Myanmar, an insurgent army sells tin ore to suppliers of some of the world’s largest consumer companies.

    More than 500 companies, including leading brands such as smartphone maker Apple, coffee giant Starbucks and luxury jeweler Tiffany & Co, list among their suppliers Chinese-controlled firms that indirectly buy ore from the Man Maw mine near Myanmar’s border with China, a Reuters examination of the supply chain found.

    The mine is controlled by the United Wa State Army (UWSA), which the United States placed under sanctions for alleged narcotics trafficking in 2003. The seven companies extracting tin from the mine are all owned or controlled by Wa military and government leaders, Wa officials and people with close ties to UWSA leadership told Reuters.

    This potentially puts companies, which also include industrial conglomerate General Electric, at risk of violating sanctions that forbid “direct or indirect” dealings with blacklisted groups, according to a former and a serving U.S. official and lawyers with expertise in sanctions enforcement.

    Several sanctions experts said the U.S. government was unlikely to fine companies who unwittingly used the Myanmar tin. Still, it may force them to shift to new suppliers, they said.

    #Birmanie #extraction_minière #multinationales