• Suspension des comptes de Donald Trump : les plates-formes numériques entre opportunisme et aveu d’échec
    https://www.lemonde.fr/pixels/article/2021/01/09/fermeture-du-compte-twitter-de-donald-trump-le-bal-des-hypocrites_6065741_44

    Twitter, Facebook, Google et d’autres acteurs ont pris des mesures pour limiter la portée de la parole du président des Etats-Unis. Tardives, ces réactions ne doivent pas faire oublier leur part de responsabilité dans l’émergence d’un terreau propice aux théories complotistes, ni leur difficulté à mettre en place des politiques de modération transparentes et légitimes.

    Analyse. A moins de deux semaines du départ programmé de Donald Trump de la Maison Blanche, et deux jours après l’envahissement du Capitole par des militants pro-Trump, les réseaux sociaux ont sorti l’artillerie lourde, vendredi 8 janvier. Fermeture du compte Twitter personnel du président, suspension de ses comptes Facebook et Snapchat, blocage d’applications pro-Trump dans les magasins Android ou iOS… Au-delà des débats légitimes que suscitent ces décisions – alternativement jugées insuffisantes, trop tardives, liberticides ou dangereuses –, leur mise en place ne doit pas occulter la responsabilité conjointe que portent, depuis cinq ans, élus américains et grandes plates-formes.

    Twitter a beau jeu de fermer le compte @realDonaldTrump alors que le président, isolé, va dans quelques jours à peine céder sa place à Joe Biden. Le réseau social a justifié sa décision dans un long texte, arguant que les futurs messages du président sortant risquaient d’inciter à la violence. Une analyse juste, mais qui l’était tout autant hier, avant-hier, il y a trois mois ou un an. Des recherches avancées sont nécessaires pour trouver une journée durant laquelle le président sortant n’a pas, d’une manière ou d’une autre, incité à la violence, ces quatre dernières années. Le risque de violence était-il moins fort quand il utilisait Twitter pour désigner nommément à la vindicte des journalistes critiques de son action, quand il provoquait le leader nord-coréen, Kim Jong-un, ou quand il incitait à tirer sur les manifestants du mouvement Black Lives Matter ?

    Le motif officiel prête à sourire

    Les soutiens de Donald Trump ne se privent pas de souligner que le motif officiel de suspension – un message disant que le président sortant ne serait pas présent à la passation de pouvoir, interprété comme pouvant être une incitation à attaquer la cérémonie – prête à sourire. Donald Trump a publié, durant son mandat, des milliers de messages bien plus menaçants que celui-ci, sans jamais être sanctionné d’aucune manière. Pis, cette fermeture de compte donne des arguments tout trouvés aux conspirationnistes d’ultra-droite : le complot était, selon eux, bien réel, puisqu’on censure le président pour des broutilles. La véritable raison de ces décisions est certainement bien plus terre à terre : il devient urgent, à quelques jours d’un changement d’administration, de donner des gages au futur pouvoir démocrate. Notamment parce que la gauche américaine a promis, durant la campagne, de mettre les réseaux sociaux face à leurs responsabilités – et qu’une procédure pour abus de position dominante vise d’ores et déjà Facebook.

    Dans son message justifiant la suspension du compte Facebook de Donald Trump, Mark Zuckerberg, le patron de cette plate-forme, écrit que « le contexte actuel est fondamentalement différent » après l’invasion du Capitole et que Facebook ne doit pas être utilisé pour « inciter à l’insurrection violente contre des représentants démocratiquement élus ». Une parole qui serait bien plus audible si Facebook n’avait pas laissé prospérer sur sa plate-forme, jusqu’à l’été dernier, des groupuscules paramilitaires insurrectionnels – Oath Keepers, 3percenters et bien d’autres – qui ont utilisé la fonctionnalité des groupes proposée par Facebook à des fins de recrutement et d’organisation. Sans parler du rôle actif qu’a joué Facebook dans la croissance de la théorie conspirationniste QAnon, dont les symboles étaient présents un peu partout sur les tee-shirts et les drapeaux arborés par les manifestants qui ont pris d’assaut le Capitole.

    Terreau fertile de militants radicalisés

    Google, qui a annoncé ce 8 janvier bloquer sur son magasin d’applications le réseau social d’ultra-droite Parler (suivi le 9 janvier par Apple qui l’a retiré de son app store et Amazon, qui menace de ne plus héberger les données de Parler sur son service de cloud à partir du 10 janvier), là encore en raison de risques d’appels à la violence, aurait peut-être également pu commencer par balayer devant sa porte. « Attendez un peu qu’ils découvrent ce qu’il y a sur YouTube ! », écrit, à raison, l’éditorialiste américain Casey Newton. Bien plus que Parler, la plate-forme vidéo, propriété de Google, porte une lourde responsabilité dans la manière dont ont prospéré les théories du complot les plus absurdes durant des années.

    En se focalisant sur les appels à la violence, certes peu tolérables, les grandes plates-formes ne doivent pas oublier que ceux-ci trouvent un écho parce que leur inaction a contribué à créer, ces dernières années, un terreau fertile de militants radicalisés prêts à écouter ces incitations et, parfois, à les mettre en œuvre. L’invasion du Capitole n’a pas été subitement déclenchée par le discours de Donald Trump appelant ses soutiens à marcher sur le Sénat : elle était le point culminant d’un long processus, qui a amené à Washington, ce 6 janvier, des dizaines de milliers de militants ultra-radicalisés – un processus qui s’est déroulé en bonne partie sur Facebook, Twitter et YouTube.

    Mais peut-on vraiment en vouloir aux réseaux sociaux de souhaiter se débarrasser de l’encombrant Donald Trump, fût-ce de manière hypocrite, après cinq années d’une campagne permanente, haineuse et mensongère, menée contre eux par le président sortant ? Une campagne durant laquelle Donald Trump a inventé de toutes pièces un « complot anticonservateur » sur Facebook, quand toutes les études montrent que le fonctionnement de cette plate-forme est plutôt à l’avantage des comptes pro-Trump ? Une campagne qui a vu le président faire pression, au mépris des principes historiques du Parti républicain, sur le fonctionnement interne d’entreprises privées ? Une campagne durant laquelle des employés et cadres des réseaux sociaux ont été désignés comme cibles à la foule des soutiens du président ? A force de crier au complot anticonservateur de la Silicon Valley, Donald Trump a probablement favorisé les conditions de son propre bannissement.

    Position intenable

    En dernière analyse, les ressorts de cette censure de dernière minute sont également à chercher dans la paralysie qui a semblé toucher tous les grands réseaux sociaux sur la modération du leader républicain. En refusant obstinément – et parfois en contournant leurs propres règles internes – de modérer les messages du président américain, Facebook ou Twitter se sont placés dans une position où la seule option restante était la fermeture pure et simple du compte présidentiel. A force d’avoir refusé, mois après mois, de jouer le rôle « d’arbitres de la vérité » dans une campagne hors norme où cette position était intenable face aux mensonges de plus en plus délirants du président américain, elles se sont elles-mêmes bloquées entre deux positions extrêmes : le laisser-faire complet ou la fermeture pure et simple du compte de Donald Trump. Ce dernier choix, dans les derniers jours de la présidence Trump, est un aveu d’échec de leur politique depuis près d’une décennie.

    Si les réseaux sociaux avaient commencé, il y a cinq ans, par effacer les messages racistes, injurieux et violents de celui qui n’était pas encore président, en mettant en place des politiques de modération transparentes et légitimes, sans doute n’en serions-nous pas arrivés là. Un élément que feraient bien de garder à l’esprit, y compris en France, certains élus qui s’indignent du pouvoir que s’est arrogé Twitter – la classe politique, qui a largement adopté Twitter comme son principal outil de communication, porte aussi sa part de responsabilité dans la légitimation de l’outil et de ses dérives, trumpiennes ou non.

    #Apple #Google #Facebook #parler.com #Twitter #algorithme #Android #iOS #censure #manipulation #élections #modération #extrême-droite (...)

    ##QAnon

  • How QAnon Conspiracy Theories Spread in My Hometown
    https://theintercept.com/2020/09/23/qanon-conspiracy-theory-colorado

    During the pandemic, some of the people I grew up with got sucked into QAnon and the Q-adjacent “Save the Children” movement. Earlier this summer, I noticed this alarming shift in my Facebook feed. Childhood friends and old high school acquaintances began plastering my timeline with posts referring to a satanic cabal of pedophile elites, including hysterical, unfounded claims about the proliferation of child sex trafficking and cultural or political efforts to “normalize” pedophilia. During (...)

    #manipulation #pédophilie #police #extrême-droite #QAnon

  • The Instagrammed Insurrection and the Great Deplatforming - Will Oremus
    https://onezero.medium.com/the-deplatforming-of-donald-j-trump-a61a1df0ad8f

    Booting Trump won’t solve social media’s problems. But it’s not a bad place to start. The president of the United States is no longer allowed to post on Twitter, Facebook, Instagram, Snapchat, Twitch, or Shopify. Twitter said Friday night that its ban was permanent — and it was swiftly followed by suspensions of the @POTUS and @TeamTrump accounts when Trump attempted to use those instead. When Trump tried tweeting from the account of Gary Coby, his digital campaign director, Twitter promptly (...)

    #Google #Facebook #Instagram #parler.com #Shopify #Snapchat #Twitch #Twitter #algorithme #manipulation #censure #élections #modération #extrême-droite (...)

    ##QAnon

  • The Capitol Attack Doesn’t Justify Expanding Surveillance
    https://www.wired.com/story/opinion-the-capitol-attack-doesnt-justify-expanding-surveillance

    The security state that failed to keep DC safe doesn’t need invasive technology to meet this moment—it needs more civilian oversight. They took our Capitol, stormed the halls, pilfered our documents, and shattered the norms of our democracy. The lasting damage from Wednesday’s attack will not come from the mob itself, but from how we respond. Right now, a growing chorus is demanding we use facial recognition, cellphone tower data, and every manner of invasive surveillance to punish the mob. (...)

    #FBI #biométrie #racisme #technologisme #facial #reconnaissance #discrimination #extrême-droite (...)

    ##surveillance

  • ’Four years of propaganda’ : Trump social media bans come too late, experts say
    https://www.theguardian.com/us-news/2021/jan/07/donald-trump-facebook-social-media-capitol-attack

    Platforms have long let his dangerous posts stand – and researchers say the Capitol attack is ‘exactly what we expected’ In the 24 hours since the US Capitol in Washington was seized by a Trump-supporting mob disputing the results of the 2020 election, American social media companies have barred the president from their platforms for spreading falsehoods and inciting the crowd. Facebook, Snapchat and Twitch suspended Donald Trump indefinitely. Twitter locked his account temporarily. Multiple (...)

    #Facebook #Snapchat #Twitch #Twitter #manipulation #censure #modération #extrême-droite #QAnon (...)

    ##élections
    https://i.guim.co.uk/img/media/6ccb8e4e2744c1f733c632b6e14178fcdf87ccad/0_150_4500_2700/master/4500.jpg

  • Twitter and Facebook Lock Trump’s Accounts After Violence on Capitol Hill
    https://www.nytimes.com/2021/01/06/technology/capitol-twitter-facebook-trump.html

    The moves came after critics and even some allies of the social media companies said they had failed to prevent the misinformation that led to chaos on Wednesday. Update : Facebook’s chief executive, Mark Zuckerberg, said on Thursday that President Trump would be blocked from its platforms “at least” through the end of his term. SAN FRANCISCO — Twitter and Facebook on Wednesday locked the accounts of President Trump, which prevents him from posting messages to his more than 88 million (...)

    #Facebook #Twitter #manipulation #censure #modération #violence #extrême-droite

  • Claims Antifa Embedded in Capitol Riots Come From a Deeply Unreliable Facial Recognition Company - Dave Gershgorn
    https://onezero.medium.com/claims-antifa-embedded-in-capitol-riots-come-from-a-deeply-unreliabl

    XRVision also has a track record of spreading conspiracy theories about Hunter Biden Congressman Matt Gaetz, a Republican from Florida, took to the House floor on Wednesday night to spread an increasingly popular conspiracy theory that the pro-Trump mobs that overtook the Capitol building were in fact aligned with antifa. The claim was based on an anonymous source in a story from the Washington Times, a conservative outlet that has repeatedly pushed conspiracy theories. The source was (...)

    #biométrie #manipulation #facial #reconnaissance #vidéo-surveillance #extrême-droite #surveillance (...)

    ##XRVision

  • « Plutôt Hitler que le Front Populaire, illustration :
    Ce que prouve l’invasion du Capitole, c’est qu’on a détourné l’attention des vrais problèmes en occultant le danger de l’extrême droite en accusant « l’ultra gauche » de tous les maux. »
    Devinez ce que fait #LREM ?

    Au lieu de dénoncer l’extrême droite, LREM attaque Mélenchon qui la dénonce.
    Voilà où on en est...
    #Capitol #Melenchon #complaisance #extrême-droite
    https://linsoumission.fr/2021/01/07/attaque-du-capitole-comment-les-macronistes-protegent-lextreme-droite

    • Sinon faudrait faire le tour des trous de balle français qui importent le trumpisme et soutiennent les néo-nazis qui entrent dans le Capitole parce que le résultat des élections ne leur plaît pas.

      André Bercoff :
      https://twitter.com/andrebercoff/status/1346908997270573063

      Ce qui se passe aujourd’hui à #WashingtonDC , qu’on s’en réjouisse ou qu’on le déplore, c’est le début d’un printemps américain. Il y eut une fraude massive, il y a un peuple qui ne l’accepte pas. La lobotomie n’a pas complètement réussie. Amen.

      Thierry Mariani ne veut pas qu’on caricature les gentils américains QAnon, avec un t-shirt Auschwitz et le drapeau confédéré :
      https://twitter.com/ThierryMARIANI/status/1347065874361053185

      Ce matin nos médias,nous répètent que des miliciens d’extrême droite suréquipés ont pris d’assaut le #Capitole
      TOUT EN DÉSAVOUANT CELA,ai-je le droit de dire qu’ils ressemblent plus à des américains désespérés et perdus qu’à de dangereux miliciens ?
      Stop à la caricature !

      (Ce matin il a un autre angle à la con, mais c’est même pas la peine.)

    • Il y a aussi E.Z le clône batracien de Trump

      « ceux qui ont déconstruit, et finalement désagrégé l’Amérique, ce n’est pas Trump, ce sont les mouvements des années 60 d’extrême-gauche, qui naissent dans les campus américains contre la guerre du Vietnam ». « En vérité, cette classe populaire américaine [celle qui a voté Trump, NDLR] attendait son champion, aucun n’osait lever l’étendard et affronter ces mouvements de gauche qui tenaient les médias, la finance, les GAFA après. Et Trump s’est levé, et il s’est battu »

    • Gilets jaunes et Capitole : une déraisonnable exploitation politique
      https://www.mediapart.fr/journal/france/070121/gilets-jaunes-et-capitole-une-deraisonnable-exploitation-politique

      Emmanuel Macron a surgi sur les réseaux sociaux en plein milieu de la nuit. Dans une courte vidéo solennellement enregistrée derrière un pupitre de l’Élysée, le président de la République a condamné l’intrusion violente des manifestants pro-Donald Trump dans l’enceinte du Congrès américain, mercredi 6 janvier à Washington (États-Unis). « Nous ne céderons rien à la violence de quelques-uns qui veulent remettre en cause » la démocratie, a-t-il déclaré, ajoutant : « C’est notre choix, depuis plusieurs siècles, de mettre la dignité humaine, la paix, le respect de l’autre, la reconnaissance de la liberté au-dessus de tout, qui est aujourd’hui menacé dans nos démocraties. »

      Sitôt les premières images du Capitole diffusées, la quasi-totalité des élus La République en marche (LREM) y est allée de son propre commentaire sur les événements, en utilisant un prisme politique très franco-français. « #Trump n’invente rien. @JLMelenchon et @Francois_Ruffin ont en leur temps tenté le coup de force institutionnel #FranceUnie #Macron2022 », a par exemple tweeté le député de la majorité Bruno Questel, avant d’interpeller directement le chef de file de La France insoumise (LFI) : « En France, le danger est connu ; c’est vous, prêt à tout, même au pire… » Plusieurs militants marcheurs lui ont emboîté le pas.

      Les partisans de Trump forcent les barrages policiers devant le Capitole, le 6 janvier. © Roberto Schmidt/AFP Les partisans de Trump forcent les barrages policiers devant le Capitole, le 6 janvier. © Roberto Schmidt/AFP

      C’est notamment le cas d’Ambroise Méjean, délégué général des Jeunes avec Macron, qui a écrit à l’attention de Jean-Luc Mélenchon : « Le danger pour la démocratie c’est tous ceux qui encouragent les séditieux et la violence. Qu’ils se nomment gilets jaunes, qu’ils soient supporters de Trump, d’extrême droite ou anarchistes. Vous les nourrissez et vous devriez avoir honte. » Dans les rangs de LREM, l’analogie avec le mouvement citoyen qui a bousculé la France à l’hiver 2018 a aussi été reprise par la députée Aurore Bergé, présidente déléguée du groupe majoritaire à l’Assemblée nationale qui a retweeté le message suivant : « Factieux trumpistes aujourd’hui / gilets jaunes hier. »

      À l’époque déjà, Emmanuel Macron s’était élevé contre ce qu’il qualifiait de « démocratie de l’émeute ». « Il faut maintenant dire que lorsqu’on va dans des manifestations violentes, on est complice du pire », avait-il déclaré en février 2019, en saluant « le travail remarquable » des forces de l’ordre mobilisées durant les « samedis de violence ». « Les #GiletsJaunes seraient arrivés au même résultat à l’Élysée ou à l’@AssembleeNat sans l’action de la #Police. Les extrémistes qui les ont encouragés espéraient aussi obtenir par la rue ce que les urnes leur refusent. D’où la nécessité d’endiguer une insurrection. #Capitol », a d’ailleurs réagi le syndicat policier Synergie-Officiers.

      Confronté à un mouvement hors cadre qui ne lui offrait aucune prise, le pouvoir avait très tôt tenté de le délégitimer. Le ministre de l’intérieur de l’époque, Christophe Castaner, avait ainsi réduit les manifestants parisiens du 24 novembre 2018 à des « séditieux d’ultradroite », tandis que son successeur à Beauvau, Gérald Darmanin, qui était alors ministre de l’action et des comptes publics, avait parlé de « peste brune ». À l’occasion de ses vœux pour l’année 2019, le président de la République avait quant à lui fustigé les « porte-voix d’une foule haineuse » qui s’en prennent à certaines personnes au prétexte de « parler au nom du peuple ».

      Cette analogie entre les gilets jaunes et les événements du Capitole s’inscrit dans une stratégie politique mise en place par les macronistes depuis le début du quinquennat, autour d’une ligne de partage trop simpliste pour être pertinente – « progressistes » contre « nationalistes » ou « populistes ». Profitant de l’affaiblissement des partis d’opposition et se présentant comme le seul rempart face au « chaos », Emmanuel Macron a placé l’extrême droite au centre du jeu, au risque de l’installer comme unique alternative. C’est dans cette même logique que certains élus du Rassemblement national (RN) ont eux aussi cherché des passerelles entre les États-Unis et la France.

      « Compliqué effectivement pour la France des #GiletsJaunes de donner des leçons de démocratie aux États-Unis. Les démocraties occidentales sont malades des élites mondialisées qui ont trahi les peuples. En France comme aux États-Unis », a ainsi tweeté l’eurodéputé du RN Jérôme Rivière. « Les grandes leçons de Macron, président de la répression contre les manifestations des Gilets Jaunes et sous lequel les libertés ne cessent de reculer. Les peuples n’en peuvent plus de ces élites moralisatrices et de leur Système qui les piétinent depuis de longues années… », a également commenté son collègue de banc au Parlement européen, Jean-Lin Lacapelle.

      À quel point cette analogie avec le mouvement français tient-elle ? Et de quoi parle-t-on exactement ? Des gilets jaunes sous leur forme organisée, dynamique, ou d’un individu gilet jaune archétypal, qui n’existe pas, une sorte de parfait « Jojo le gilet jaune », pour reprendre l’expression d’Emmanuel Macron ? Quoi qu’il en soit, les caractéristiques des mouvements américains et français ont fort peu en commun. La foule qui a pris d’assaut le Capitole en passant par ses fenêtres est un agglomérat d’Américains patiemment fanatisés par Donald Trump, arborant sur leurs casquettes rouges les lettres « MAGA », du fameux slogan « Make America great again », celui de sa campagne en 2016.

      Tatouages nazis sur le corps, drapeaux confédérés à la main, l’affiliation de ces manifestants à l’extrême droite ainsi qu’à diverses idéologies racistes est patente, de même que leur ultra-conspirationnisme, symbolisé par les nombreuses références au mouvement des QAnon. Il s’agit d’un mouvement pourvu d’un leader, qu’une partie de la classe politique américaine soutenait jusqu’à récemment, disposant d’argent et de relais médiatiques. S’ils ont envahi le Capitole, sous les yeux médusés du monde, c’est pour répondre à la suggestion d’un milliardaire devenu président des États-Unis, qui, dans le cadre d’une manifestation qu’il avait lui-même organisée à Washington, clamait ceci : « Nous ne concéderons jamais la défaite. »
      Les gilets jaunes, des citoyens d’horizons très divers

      Donald Trump s’est finalement retrouvé obligé de siffler la fin de partie pour que ses « proud guys » rebroussent chemin, tout en les assurant de son soutien et de son « amour » – à la suite de ces messages, Facebook et Twitter ont un temps suspendu ses comptes. Les militants, électrisés par ses soins, les mêmes qui avaient tenté d’intimider les agents des bureaux de vote en novembre dernier, ne remettent pas en cause les règles du jeu électoral américain. Ils contestent seulement l’échec de leur chef, privé par les urnes d’un deuxième mandat. Si certains brandissaient la Constitution, s’en seraient-ils seulement souciés si leur candidat avait remporté la mise face à Joe Biden ?

      Les gilets jaunes ont, eux, démarré leur mouvement sur une revendication de pouvoir d’achat, et de contestation d’une nouvelle « taxe carbone », avant de squatter les ronds-points de leurs villes. Cet appel de novembre 2018 a effectivement réuni des citoyens d’horizons très divers, politiquement, socialement, économiquement, dans un mouvement bien plus composite que les mobilisations sociales françaises ordinaires. Leur dépolitisation partisane initiale fut également un marqueur bien plus fort que leur affiliation à un camp en particulier.

      Le mouvement s’est bel et bien fortement politisé au fil des mois, mais en penchant vers les notions de justice sociale et fiscale, voire climatique, et une remise en cause de la démocratie représentative, avec notamment cette revendication phare du référendum d’initiative citoyenne (RIC), basée, il est vrai, sur une profonde méfiance, pour ne pas dire une franche détestation, de la « classe politique » nationale. Des sujets plus sociétaux comme l’immigration – qu’Emmanuel Macron avait d’ailleurs tenté d’imposer dans son « grand débat national » – ou d’autres relatifs à la famille ont souvent été quasiment bannis des discussions collectives organisées, car considérés comme « hors champ », et potentiellement destructeurs pour les groupes locaux.

      Le racisme, la xénophobie, la lutte contre l’avortement ou la défense des valeurs familiales traditionnelles, l’anti-étatisme et le conspirationnisme n’ont jamais constitué le carburant des gilets jaunes. La prise des institutions par la violence n’a jamais figuré non plus dans les feuilles de route définies lors des nombreuses tentatives de consolidation programmatique menées à l’occasion des assemblées populaires locales, des AG régionales ou nationales (racontées ici, ici, ou là).

      Il y a bien eu des slogans ou des pancartes racistes, homophobes, antisémites, dans les cortèges ou sur les ronds-points, comme Mediapart l’a d’ailleurs relaté dans différents articles. Mais cela s’est déroulé à la marge du mouvement, et fut le plus souvent canalisé par les gilets jaunes eux-mêmes. Il y a aussi eu des électeurs de l’extrême droite dans les groupes éparpillés à travers la France, tout comme des militants de la France insoumise ou du NPA, des syndicalistes, tout le spectre des militants de gauche.

      Les effets de bulles, alimentées par une consommation effrénée des réseaux sociaux, nourrissent sans doute le complotisme d’une partie de la population française, et parmi elles les plus réfractaires aux discours officiels, dont bien sûr des gilets jaunes, mais rien ne dit, là encore, que se revendiquer de ce mouvement rende davantage perméable à de telles dérives. Le mouvement des QAnon, par exemple, va pêcher très large, des gourous du bien-être aux jeunes youtubeurs branchés.

      Sur le mode opératoire, enfin. Des citoyens, peinturlurés et à l’allure baroque, qui se filment et font des selfies dans les couloirs en marbre du Capitole, le tout dans une ambiance de désorganisation évidente, ont contribué, en France, à filer l’analogie. L’Arc de triomphe vandalisé, et cette fameuse statue de plâtre éborgnée, présentée à tort comme la Marianne de la République, les institutions n’étaient-elles pas, chez nous aussi, sur le point de tomber, le 1er décembre 2018 ?

      À ce moment-là, comme l’ont répété les commentateurs politiques, Emmanuel Macron a eu peur pour les institutions et « donc pour lui-même ». Mais il s’agissait, à l’issue d’une manifestation très tendue, d’érafler un symbole inerte du pouvoir, ce qui place l’opération à mille lieues de la charge sur le Congrès américain, haut lieu du pouvoir législatif, avec le soutien d’un président en exercice.

      Il y a bien eu, le 5 janvier 2019, « l’assaut au transpalette », abondamment commenté lui aussi, du secrétariat d’État de Benjamin Griveaux, alors porte-parole du gouvernement. L’histoire nous apprendra qu’il s’agissait de seulement cinq gilets jaunes – deux d’entre eux seront relaxés par la justice dans cette affaire, et trois seront condamnés –, juchés sur un chariot élévateur, qui après avoir défoncé la porte du ministère sont allés s’en prendre à une vitrine voisine. Pas vraiment une attaque coordonnée contre les institutions de la République.

      Quant aux appels réguliers, et un peu bravaches, à « prendre l’Élysée » au cours de ces longs mois de manifestations, ils sont du même acabit : plus proches de la jouissance à s’approcher des lieux de pouvoir, politiques ou financiers, et surtout hautement symboliques.

      Enfin, l’aspect insurrectionnel, parfois émeutier, des « samedis jaunes », où se sont agrégés bien d’autres groupes militants – antiracistes, climatiques, syndicaux –, résulte d’une confrontation assidue et régulière avec les forces de police, aux techniques de maintien de l’ordre répressives dénoncées, jusque sur la scène internationale. À tel point que les violences policières sont venues s’ajouter à l’arc des revendications initiales.

      Croire déceler les gilets jaunes dans l’ombre des factieux du Capitole semble donc aussi étrange que de voir, comme le faisaient les commentateurs russes facétieux hier soir, une réplique des révolutions colorées au Kirghizistan, en Géorgie ou en Ukraine, ces vingt dernières années, dans les événements américains de mercredi. Le trait commun, en revanche, peut être que chaque dirigeant politique y projette ses propres effrois et fantasmes.

  • Facebook Employees Leaving As Hate Speech Festers
    https://www.buzzfeednews.com/article/ryanmac/facebook-rules-hate-speech-employees-leaving

    A departing Facebook employee said the social network’s failure to act on hate speech “makes it embarrassing to work here.” On Wednesday, a Facebook data scientist departed the social networking company after a two-year stint, leaving a farewell note for their colleagues to ponder. As part of a team focused on “Violence and Incitement,” they had dealt with some of the worst content on Facebook, and they were proud of their work at the company. Despite this, they said Facebook was simply not (...)

    #Facebook #modération #extrême-droite

  • Tech platforms vowed to address racial equity : how have they fared ?
    https://www.theguardian.com/technology/2020/dec/28/tech-platforms-vowed-to-address-racial-equity-how-have-they-fared

    Facebook, Twitter, YouTube, Google and Amazon issued statements in response to Black Lives Matter this year but did they follow through ? Following the death of George Floyd and nationwide protests against police brutality and racial inequality, some of the largest technology corporations waded into the anti-racism movement with slickly worded corporate declarations that “Black Lives Matter”. Those tech platforms are now facing increased pressure to back those promises with action – both on (...)

    #Amazon #Facebook #Twitter #YouTube #racisme #modération #BlackLivesMatter #discrimination (...)

    ##extrême-droite
    https://i.guim.co.uk/img/media/29f854b1f2a3c2e6eba830be2223e2dd509d1e8b/0_0_3000_1800/master/3000.jpg

  • Facebook Is a Doomsday Machine
    https://www.theatlantic.com/technology/archive/2020/12/facebook-doomsday-machine/617384

    The architecture of the modern web poses grave threats to humanity. It’s not too late to save ourselves. The Doomsday Machine was never supposed to exist. It was meant to be a thought experiment that went like this : Imagine a device built with the sole purpose of destroying all human life. Now suppose that machine is buried deep underground, but connected to a computer, which is in turn hooked up to sensors in cities and towns across the United States. The sensors are designed to sniff (...)

    #Facebook #algorithme #manipulation #domination #BigData #extrême-droite #SocialNetwork

  • The Googlization of the Far Right : Why is Google Funding Grover Norquist, Heritage Action and ALEC ?
    https://www.prwatch.org/news/2013/11/12319/google-funding-grover-norquist-heritage-action-alec-and-more

    Google, the tech giant supposedly guided by its “don’t be evil” motto, has been funding a growing list of groups advancing the agenda of the Koch brothers. Google logo 2013Organizations that received “substantial” funding from Google for the first time over the past year include Grover Norquist’s Americans for Tax Reform, the Federalist Society, the American Conservative Union (best known for its CPAC conference), and the political arm of the Heritage Foundation that led the charge to shut (...)

    #Google #extrême-droite #lobbying

  • Facebook condemned for hosting neo-Nazi network with UK links
    https://www.theguardian.com/technology/2020/nov/22/facebook-condemned-for-hosting-neo-nazi-network-with-uk-links

    Tech giant criticised for failing to act after being told two years ago about extremist activity on its platform A white supremacist network with more than 80,000 followers and links to the UK far right, including a student charged with terrorist offences, is being hosted by Facebook and Instagram, putting the world’s largest social media company under fresh pressure to tackle extremism. The network, which includes more than 40 neo-Nazi sites, offers merchandise including NaziSS symbols (...)

    #Facebook #manipulation #racisme #violence #extrême-droite

    https://i.guim.co.uk/img/media/8dfe439913a46f96d52deb45faec8826137559e4/0_196_3390_2035/master/3390.jpg

  • Facebook Ran Recruitment Ads for Militia Groups
    https://www.techtransparencyproject.org/articles/facebook-ran-recruitment-ads-militia-groups

    For years, Facebook profited from militia group ads looking to attract new recruits. The messages reached tens of thousands of users. Facebook has allowed dangerous militia groups to run recruiting ads that reached tens of thousands of users and is still enabling such groups to organize on the platform, according to a Tech Transparency Project (TTP) investigation that highlights deep flaws in the company’s handling of domestic extremists. The investigation—which follows news of a thwarted (...)

    #Facebook #milice #extrême-droite #publicité

    ##publicité

  • Un « Hold Up » de notre capacité d’agir : sur le film de Pierre Barnérias – Eunomia
    https://eunomia.media/2020/11/20/hold-up-de-notre-capacite-dagir

    #Neoclectic a totalement raison : le complotisme est le dernier allié des pouvoirs.

    La semaine passée a été marquée par la publication sur les réseaux sociaux de Hold Up, un film présenté par ses concepteurs comme un documentaire sur la crise du Covid 19 et sa gestion politique, notamment en France. Mélangeant images d’actualité, interviews et paroles d’anonymes, Hold Up a très vite rencontré un public massif parmi tous.tes les « antisystèmes » du pays, ce qui est somme toute logique dans notre période de sidération et de vide critique. Problème : le contenu du film délivre une lecture falsifiée et conspirationniste de la crise sanitaire, appelant avant tout à l’émotion et invisibilisant les sujets les plus urgents. Explications.

    « Il est abject, ce documentaire, Hold Up. Il exploite avec une rare perfection la détresse, la tristesse, les fantasmes et la peur des gens en superposant des images-choc et en leur racontant n’importe quoi. Sans rire, c’est extrêmement bien fait et extrêmement pervers. Et c’est assez flippant pour couper toute envie de se battre. Voilà un bâton entouré de fils barbelés. Une toile d’araignée bien utile pour occulter un danger bien réel : la crise économique qui arrivera après la pandémie et la politique d’austérité qui en découlera. Ce film porte bien son nom : c’est un hold-up de l’esprit critique. Rendez-nous Marx ! »

    Il est alors difficile, en tant que non-spécialiste, de démêler le vrai du faux, d’autant que la Macronie s’est faite elle-même experte en confusion, mixant allègrement propagande politique et discours scientifique depuis le début de la gestion de cette épidémie. Il en ressort une impression de chaos. Toutes ces images enchaînées font l’effet d’une drogue sur le cerveau, elles ne vont nulle part, n’expliquent rien mais fascinent, et finalement annihilent le sens critique. On se sent très vite démuni face à cette grosse machine qu’on nous présente, sorte de rouleau-compresseur que rien ne peut arrêter. De ce fait, nombreux.ses sont celles et ceux qui, après avoir vu Hold Up, tentent d’en sauver les meubles, c’est-à-dire d’affirmer que « tout n’y est pas à jeter ». Le problème de cette posture, c’est qu’elle oublie que le mélange du vrai et du faux ne peut produire que du faux. Or, mentir est dangereux, même si le but avoué est de faire se lever les foules. Surtout avec une conclusion annonçant l’arrivée d’un « gouvernement mondial », topos répandu de l’extrême droite antisémite converti dans la bouche de Marine Le Pen en « mondialisme ».

    Lorsqu’on doute de la crédibilité d’une source, le premier réflexe à mobiliser est de se demander qui parle et dans quel but. Pierre Barnérias, Nicolas Réoutsky et Christophe Cossé, les trois producteurs de Hold Up, on ainsi un CV pour le moins intrigant. Le premier est un journaliste proche de la Manif Pour Tous ayant réalisé plusieurs documentaires bidonnés, dont l’un (M et le 3ème secret, 2014) traite d’un complot mondial (encore un !) animé par les communistes et les francs-maçons.

    Il partage avec le second, Nicolas Réoutsky, une passion pour les expériences de mort imminente. Quant à Christophe Cossé, il est connu dans le civil pour être « maître praticien » en Hypnose Ericksonienne et en Programmation Neuro Linguistique (PNL). A priori, rien ne disposait ces trois hommes à s’adonner à l’épidémiologie, encore moins à la critique sociale. Hold Up ne vient pas de nulle part : pour le comprendre, il est nécessaire de replacer ce document dans le temps long. Dès le début de la pandémie de Covid 19, des voix se sont faites entendre pour remettre en question la véracité de la pandémie.

    Dans de nombreux médias, on a pu voir des journalistes, mais aussi des politiciens, des personnalités affirmer que le Covid 19 n’était qu’une « grippette » ou affirmer leur scepticisme quant à son existence. Sans connaître la suite et sans être spécialiste, ces doutes étaient de l’ordre du raisonnable. Or, à la mi-mars, après des gesticulations inconséquentes du gouvernement français, nous avons été confinés pour deux mois. Pour certains.nes, le confinement s’est déroulé sans trop de difficultés, mais pour d’autres, notamment celles et ceux qui n’ont pas l’habitude d’être mis au repos forcé si longtemps, il s’est vite transformé en calvaire. Je pense que des idéologues représentant un groupe d’intérêts particuliers s’en sont rendu compte très tôt et se sont engouffrés dans la brèche de la peur et du déni massifs qui se sont installés durant ces mois de solitude confinée.

    Toute crise débouche sur des situations de flottement intellectuel favorables à l’irruption de ce type d’énergumènes qui semblent apporter des réponses neuves et simples à des problématiques complexes. La popularité nouvelle de ces quatre beaux-parleurs a entraîné dans son sillage l’irruption dans le débat public de toute une horde d’ « alternatifs » plus ou moins sérieux résolus à mettre à bas la pensée rationnelle et les acquis originels de la médecine occidentale. De la défiance anti-laboratoire (légitime, au vu des nombreux scandales sanitaires comme celui du Mediator ou de la Dépakine), nous sommes alors rapidement passés à une défiance plus générale contre les médecins puis les soignant.tes, accusés de prendre part à des mensonges sanitaires comme s’il s’agissait d’un groupe homogène partageant les mêmes intérêts.

    On oublie les oppressions réelles, déjà existantes, la souffrance au travail, les licenciements, la pauvreté, les inégalités qui s’accroissent. Passées à la moulinette du « complot mondial », celles-ci passent pour quantité négligeable, elles paraissent secondaires, presque normales. On oublie que nous plongeons dans une crise économique effroyable qui a déjà causé la paupérisation d’un million de personnes en un an en Franceet des cas de détresse psychologique chez la moitié des travailleurs.euses du pays. On oublie la politique d’austérité qui s’en suivra, avec certainement de nouvelles attaques contre notre modèle social en lambeau, encore une fois contre les plus faibles. On oublie que désormais, occuper un bâtiment universitaire sera passible d’une peine de prison, que publier une photo non-floutée d’un flic ne sera plus possible pour un journaliste, que des réflexes d’obéissance absurdes sont en train d’être intériorisés par les populations subissant la gestion catastrophique de cette crise sanitaire avec un stress soutenu. On oublie que le lien social s’étiole, que le capitalisme s’étend, et avec lui les dominations sociales, patriarcales, raciales, écologiques et sexuelles. Et on oublie surtout de parler des solutions qu’il nous reste pour affronter cet avenir. Nous nous laissons paralyser, et nous en oublions nos principes, jusqu’à glisser vers des chemins que nous n’aurions jamais dû emprunter.

    Pour terminer, je pose une question qu’adorent poser ceux et celles que l’on appelle les conspirationnistes : à qui profite le crime ? Dans le cas de Hold Up, la réponse paraît désormais évidente : au gouvernement sur le court terme, et sur le long terme à des forces militantes qui ne sont pas les nôtres. Des personnes se lèvent aujourd’hui pour mettre à bas la pensée rationnelle en exploitant ses failles. Des forces issues du monde du privé, tout à fait compatibles avec le macronisme et ses vérités alternatives, qui pourraient tout à fait souscrire à une politique d’austérité, du moment que celle-ci s’attaquerait au régime de Sécurité Sociale et déboucherait sur une médecine à deux vitesses dans le cadre de laquelle ils pourraient se lancer dans de nouveaux marchés. Toute crise provoque du brouillard, surtout lorsque la défiance est au plus haut. Les exemples historiques sont nombreux. Pour rappel, les sociaux-démocrates de la République de Weimar avaient été si infâmes qu’ils ont permis à l’une des pires dictatures de l’Histoire de s’installer dans les années 30, après avoir écrasé les marxistes allemands et dans un bouillonnement intellectuel européen réactionnaire intense qu’on a appelé le fascisme. Camarades marxistes, anarchistes et révolutionnaires, nous n’avons désormais plus le droit à l’erreur et sommes placés face à une responsabilité écrasante. Grève, blocages, occupations, désobéissance civile : il devient urgent de nous ressaisir de tous les moyens de lutte à notre disposition. Vite, car il est minuit moins une.

    #Complotisme #Extrême-Droite #Hold_up

  • QAnon and the Emergence of the Unreal
    https://jods.mitpress.mit.edu/pub/tliexqdu/release/4

    Ethan Zuckerman delves into how the conspiracist community surrounding QAnon represents a hazardous new form of participatory civics and digital storytelling. The Grass Valley Charter School in northern California teaches 500 students from kindergarten to eighth grade using principles from Outward Bound and other “active learning” methods. Recently the school has been in the news not because of its pedagogy, but due to the effects of an unusual eruption of unreality. On May 11, 2019, the (...)

    #manipulation #élections #extrême-droite #QAnon #SocialNetwork

  • How Donald Trump Changed the Internet
    https://www.theatlantic.com/technology/archive/2020/10/trump-internet-memes-section-230-disinformation-reddit/616890

    How the president changed life online—for better and for worse Being online has changed Donald Trump. He was the internet’s candidate in 2016—he appears in Urban Dictionary’s definition of meme god—and his campaign leveraged the power of Facebook advertising to beat Hillary Clinton. Since then, he’s become even more obsessed with petty grievances and conspiracy theories that play well on Twitter, a platform used by just 22 percent of the American population. On several occasions, the president (...)

    #Reddit #manipulation #élections #harcèlement #publicité #QAnon #extrême-droite

    ##publicité

  • Bolivia’s Landslide Lays to Rest the Fears of Fraud | Crisis Group
    https://www.crisisgroup.org/latin-america-caribbean/andes/bolivia/bolivias-landslide-lays-rest-fears-fraud

    En #Bolivie les habitants se sont mobilisés et ont très largement voté à gauche pour empêcher la prise de pouvoir par l’#extrême-droite.

    ... the result was an indictment of the past year of rule by Áñez’s interim government, accused by its opponents of carrying out a vindictive takeover of the state by far-right white-skinned politicians, persecuting its critics and spurning indigenous people’s interests.

    Commentaire du site internet « naked capitalism » concernant le titre de l’"ICG" :

    Translation: “The margin was so great our goons at the #OAS couldn’t cry ‘fraud,’ unlike last time.”

  • Facebook Manipulated the News You See to Appease Republicans, Insiders Say
    https://www.motherjones.com/media/2020/10/facebook-mother-jones

    Sources tell us the platform tweaked its code to help right-wing publishers and throttle sites like Mother Jones. Near the close of the first year of the Trump presidency, executives at Facebook were briefed on some major changes to its News Feed—the code that determines which of the zillions of posts on the platform any one of us is shown when we look at Facebook. The story the company has publicly told is that it was working to “bring people closer together” by showing us more posts from (...)

    #Facebook #algorithme #manipulation #élections #extrême-droite #discrimination

  • Activist suspected in Portland shooting was fired at 30 times by police, official says | World news | The Guardian
    https://www.theguardian.com/world/2020/oct/14/activist-portland-shooting-michael-reinoehl-police

    Un escadron de la mort de la police avait criblé de balles l’activiste antifasciste, #Michael_Reinoehl. Il n’y a pas eu de sommations et on l’a abattu alors qu’il montait dans sa voiture sur le parking d’un appartement dans l’État de Washington. La police faisait partie d’une force d’intervention US Marshal sous les ordres directs de #Trump et de son procureur général #William_Barr.

    https://www.wsws.org/fr/articles/2020/10/20/pers-o20.html
    #meurtre #liquidation #militant #fascisme #anti-fascisme #extrême-droite

  • Facebook Has Been a Disaster for the World
    https://www.nytimes.com/2020/09/18/opinion/facebook-democracy.html

    How much longer are we going to allow its platform to foment hatred and undermine democracy ? For years, Myanmar’s military used Facebook to incite hatred and genocidal violence against the country’s mostly Muslim Rohingya minority group, leading to mass death and displacement. It took until 2018 for Facebook to admit to and apologize for its failure to act. Two years later, the platform is, yet again, sowing the seeds for genocidal violence. This time it’s in Ethiopia, where the recent (...)

    #Facebook #manipulation #violence #extrême-droite

  • Élections américaines : entre Facebook et Trump, un mariage de réseau
    https://www.telerama.fr/idees/elections-americaines-entre-facebook-et-trump-un-mariage-de-reseau-6712640.

    Son patron, Mark Zuckerberg, a beau s’en défendre, Facebook est accusé de faire le lit du conspirationnisme et le jeu de Donald Trump, plus conciliant à son égard que le camp démocrate. Au point d’avoir scellé un pacte avec le président ? Octobre 2019 : alors qu’il est à Washington pour être cuisiné par le Congrès, Mark Zuckerberg reçoit une invitation informelle à dîner. Pas n’importe où : au 1600 Pennsylvania Avenue. À la Maison-Blanche. De cette réception en comité restreint, il ne filtrera rien, ni le (...)

    #CambridgeAnalytica/Emerdata #Facebook #manipulation #élections #extrême-droite

    ##CambridgeAnalytica/Emerdata

  • Sécurité intérieure : surveiller pour protéger ?
    https://www.arte.tv/fr/videos/085429-000-A/securite-interieure-surveiller-pour-proteger

    Fondé en 1950, l’Office fédéral allemand de protection de la Constitution se veut un « système d’alerte précoce » contre les menaces pesant sur la démocratie. Accusé récemment de négliger la montée des violences imputées à l’extrême droite, comment cet organisme s’adapte-t-il ? Fondé en 1950 et s’appuyant, depuis la réunification, sur la loi de protection de la Constitution allemande de 1990, l’Office fédéral de protection de la Constitution (Bundesamt für Verfassungsschutz) se veut un "système d’alerte (...)

    #activisme #copyright #extrême-droite #Islam #surveillance

    https://api-cdn.arte.tv/api/mami/v1/program/fr/085429-000-A/940x530

  • Facebook to ban content that denies or distorts the Holocaust
    https://www.theguardian.com/technology/2020/oct/12/facebook-to-ban-content-that-denies-or-distorts-the-holocaust?CMP=fb_a-

    Mark Zuckerberg says his thinking has evolved after increase in antisemitic violence Facebook says it is updating its hate speech policy to ban content that denies or distorts the Holocaust. The decision comes two years after its chief executive, Mark Zuckerberg, said in an interview with the tech website Recode said that while he found Holocaust denial deeply offensive, he did not believe Facebook should delete such content. “I’ve struggled with the tension between standing for free (...)

    #Facebook #antisémitisme #racisme #censure #extrême-droite #manipulation

    https://i.guim.co.uk/img/media/f6c2575b71a1787384a422dddba14f9b6f7a82cb/0_176_5285_3171/master/5285.jpg