• S. Zizek | Fétichisme et subjectivation interpassive
    http://www.marxau21.fr/index.php?option=com_content&view=article&id=26:fetichisme-et-subjectivatio

    Derrière l’opposition apparente idéologique-humaniste entre « personnes » et « choses », gît un autre concept, bien plus productif, celui du mystère de la substitution et/ou du déplacement : comment est-il ontologiquement possible que les plus intimes des rapports entre les agents se déplacent sur des « rapports entre les choses » (ou que ces derniers s’y substituent) ? Le fait que « les choses pensent pour nous, à notre place » ne constitue-t-il pas l’un des aspects fondamentaux de la problématique marxienne du fétichisme ?

    Marchandise, rires préenregistrés, cyberespace

    #fétichisme #choses_virtuelles

  • Les 400 culs : Un affolant parfum de vieille chaussure
    http://sexes.blogs.liberation.fr/agnes_giard/2011/07/un-affolant-parfum-de-vieille-chaussure.html

    Pour les amoureux de chaussures usagées, ces jeux restent des préliminaires aux vertus quasi magiques. « Cela peut paraître sale, dit Oscar. Mais moi je n’y vois que la beauté. L’odeur des pieds est délicieuse. Certains hommes ne veulent d’ailleurs que des chaussures avec une semelle intérieure en coton, pour que l’odeur soit presque étouffante. Ils la retirent et lèchent ou sucent l’empreinte des doigts de pied. » D’autres se font des infusions avec les mi-bas et parfois même les semelles intérieures de femmes en les faisant tremper dans de l’eau mise à bouillir. De ces "jus de chaussette" qu’ils boivent ou qu’ils reniflent en flacon, ils parlent comme de divins nectars comparables à l’ambroisie. Ces fétichistes extrêmes ne constituent cependant qu’une infime minorité : dans la communauté des podophiles, la pratique la plus courante consiste seulement à caresser les chaussures qui ont pris la forme d’un pied fantôme et bien-aimé. Un peu comme ces amants qui s’échangent un T-shirt imprégné de l’odeur de l’autre, pour supporter l’attente d’une séparation...

    #fétichisme
    Ha ouais, quand même...

    • William #Shakespeare disait aussi dans Timon d’Athènes :

      De l’or ! De l’or jaune, étincelant, précieux ! Non, dieux du ciel, je ne suis pas un soupirant frivole... Ce peu d’or suffirait à rendre blanc le noir, beau le laid, juste l’injuste, noble l’infâme, jeune le vieux, vaillant le lâche... Cet or écartera de vos autels vos prêtres et vos serviteurs ; il arrachera l’oreiller de dessous la tête des mourants ; cet esclave jaune garantira et rompra les serments, bénira les maudits, fera adorer la lèpre livide, donnera aux voleurs place, titre, hommage et louange sur le banc des sénateurs ; c’est lui qui pousse à se remarier la veuve éplorée. Celle qui ferait lever la gorge à un hôpital de plaies hideuses, l’or l’embaume, la parfume, en fait de nouveau un jour d’avril. Allons, métal maudit, putain commune à toute l’humanité, toi qui mets la discorde parmi la foule des nations...

      #Marx, quelques siècles plus tard, disait qu’il était un des premiers à avoir décrit dans ce passage un des fondements du #fétichisme-de-la-marchandise. Il le reprit et le reformula dans « Ébauche d’une critique de l’#économie-politique » :

      Ce que je peux m’approprier grâce à l’argent, ce que je peux payer, autrement dit ce que l’argent peut acheter, je le suis moi-même, moi le possesseur de l’argent. Les qualités de l’argent sont mes qualités et mes forces essentielles en tant que possesseur d’argent. Ce que je suis et ce que je puis, ce n’est nullement mon individualité qui en décide. Je suis laid, mais je puis m’acheter la femme la plus belle. Je ne suis pas laid, car l’effet de la laideur, sa force repoussante est annulée par l’argent. Personnellement je suis paralytique mais l’argent me procure vingt-quatre pattes ; je ne suis donc pas paralytique. Je suis méchant, malhonnête, dépourvu de scrupules, sans esprit, mais l’argent est vénéré, aussi le suis-je de même, moi, son possesseur. L’argent est le bien suprême, donc son possesseur est bon ; au surplus, l’argent m’évite la peine d’être malhonnête et l’on me présume honnête. Je n’ai pas d’esprit, mais l’argent étant l’esprit réel de toute chose, comment son possesseur manquerait-il d’esprit ? Il peut en outre s’acheter les gens d’esprit, et celui qui est le maître des gens d’esprit n’est-il pas plus spirituel que l’homme d’esprit ? Moi qui puis avoir, grâce à l’argent, tout ce que désire un cœur humain, ne suis-je pas en possession de toutes les facultés humaines ? Mon argent ne transforme-t-il pas toutes mes impuissances en leur contraire ?