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  • Presidence macron : ce neofascisme qui vient Régis de Castelnau

    Le 10 avril prochain l’Assemblée nationale devrait adopter un nouveau texte répressif sur le « délit d’outrage en ligne » !

    C’est quelque chose d’absolument monstrueux. Cela piétine la Déclaration des Droits de l’Homme et notamment son article 11 qui garantit la liberté d’expression. Cela viole les principes fondamentaux du Droit pénal qui exige la précision des incriminations. C’est radicalement inconstitutionnel et cela poursuit évidemment l’objectif de faire taire la parole qui s’exprime en dehors d’un système médiatique totalitaire verrouillé par le pouvoir macroniste et les oligarques qui le soutiennent.

    Explications :

    https://www.youtube.com/watch?v=1i0wYWjh6RY

    Source : https://www.vududroit.com/2024/03/presidence-macron-ce-neofascisme-qui-vient

    #France #macron #emmanuel_macron #gouvernement_macron #censure #liberté_d'expression #médias

  • De la complicité de la France

    Cet épisode pilote revient sur le soutien apporté par l’État français au gouvernement génocidaire rwandais. Les documents secret défense analysés et rassemblés permettent de comprendre les mécanismes qui ont permis l’une des plus atroces compromissions de la Ve République autour de 4 questions : Pourquoi la France s’est-elle impliquée au Rwanda ? A quand remonte l’implication de la France au Rwanda ? Jusqu’à quand la France a-t-elle poursuivi son soutien au régime génocidaire ? Que penser des conclusions du « rapport Duclert » quant aux "responsabilités lourdes et accablantes de la France dans le génocide des Tutsis ?

    https://www.youtube.com/watch?v=zElcjCs4GE8&list=PLnTYnV3R1tVAO35eRrLP1a1QJxXD_Ts5z

    #génocide #complicité #France #Rwanda #vidéo #colonisation #politique_coloniale #Front_patriotique_rwandais (#FPR) #opération_Noroît #armée #armée_française #François_Mittérand #responsabilité #néo-colonialisme #rapport_Duclert #commission_Duclert #excuses #Macron #Emmanuel_Macron #soutien_actif #forces_spéciales #plainte #justice

  • #Liban. Sur les #traces des #disparus de la #guerre_civile

    Comment filmer la #disparition ? Traduire par l’image ce qui n’est plus ? C’est un travail de #remémoration contre l’#amnésie_officielle et collective, et donc un travail pour l’histoire, que propose l’équipe du film The Soil and the Sea (« La terre et la mer »), qui sillonne le Liban sur les traces des #charniers de la guerre civile.

    Image trouble, son étranglé, vagues menaçantes… The Soil and the Sea (« La terre et la mer ») commence littéralement à contre-courant, la caméra submergée dans une lutte contre les vagues, dont nous tire la voix de l’écrivain libanais Elias Khoury lisant en arabe son poème « La mer blanche ». Ce sauvetage n’est pourtant qu’une illusion : c’est bien une noyade longue d’un peu plus d’une heure qui commence avec le film réalisé par Daniele Rugo, véritable plongée cinématographique dans la violence de la guerre civile libanaise.

    Partant de la côte beyrouthine, le film nous fait entrer au Liban par le charnier méditerranéen qui le borde, cette mer dans laquelle la guerre a souvent dégurgité ses #cadavres. The Soil and the Sea interroge les disparitions, exhume les histoires des #victimes et de leurs familles, creuse les bas-fonds de près de quinze années de #guerre_civile.

    Un pays amnésique et imprégné de #violence

    Au Liban, 17 415 personnes auraient disparu de 1975 à 1990, pendant la guerre civile qui a opposé de très nombreuses factions locales et internationales, mais dont les victimes ont été en majorité libanaises, palestiniennes et syriennes. Ce chiffre est tiré de la recherche constituée par le Lebanon Memory Archive, un projet piloté par l’équipe du film qui met en lumière cinq sites libanais abritant des #fosses_communes datant de la guerre1. Massacres délibérés, emprisonnements, torture, enlèvements, assassinats arbitraires ou ciblés, des lieux tels que #Damour, #Chatila, #Beit_Mery, #Aita_Al-Foukhar ou #Tripoli, sont emblématiques de toutes les facettes de la violence devenue routinière dans le Liban des années 1980. Leurs noms seuls suffisent à réveiller le souvenir d’une opération militaire, d’une prison ou d’une hécatombe dont les histoires sont tues dans un pays qui s’est remis de la guerre civile en instaurant un fragile statu quo.

    Afin de saisir la force de The Soil and the Sea, il faut comprendre la portée politique du simple geste de prise de parole proposé par le film. Dans les années 1990, la principale barrière mise en place pour éviter de retomber dans les méandres d’un affrontement civil a été le #silence. Aucune #politique_mémorielle n’a été mise en place à l’échelle du pays, les programmes scolaires s’arrêtent notoirement à la veille de la guerre civile, et la guerre est un arrière-plan anecdotique dans les conversations des Libanais·es. Des organisations de la société civile plaident pourtant depuis longtemps en défense des familles des personnes disparu·es, et une loi de 2018 promettait même d’éclaircir leur sort, mais le silence reste de mise pour la majorité de la société libanaise. La faute en revient surtout à l’absence de politiques publiques et d’institutions dédiées : il n’existe pas au Liban d’histoire « objective » de la guerre, scientifiquement constituée, et admise par l’État et la population. The Soil and the Sea donne un exemple saisissant de cette #amnésie_collective avec l’anecdote d’une mère qui pose une plaque et plante un olivier en mémoire de son fils Maher, disparu devant la faculté des sciences dans la banlieue sud de la capitale. Alors que cette faculté relève du seul établissement supérieur public du pays - l’Université libanaise -, les étudiant·es et les professeur·es rencontré·es par la mère de Maher sont effaré·es d’apprendre qu’une fosse commune « de trente mètres de long » a été enfouie sous les dalles de leur campus à la suite d’une bataille entre des factions libanaises et l’armée israélienne pénétrant dans Beyrouth en 1982.

    Pour recomposer l’histoire d’un pays amnésique, The Soil and the Sea choisit d’enchaîner les #témoignages, comme celui de la mère de Maher. Les #récits sont racontés en « voix off », superposés à des images montrant les lieux banals, gris, bétonnés, où les Libanais·es foulent souvent sans s’en douter - ou sans y penser - les corps de centaines de leurs semblables. Les voix des proches ou des survivant·es qui témoignent sont anonymes. Seuls ces lieux du quotidien incarnent la violence. Le film offre l’image d’un Liban pâle et quasi désert, où l’immobilier aussi bien que la végétation ont recouvert les plaies mal cicatrisées de la guerre. Des silhouettes lointaines parcourent ruines antiques et bâtiments modernes, gravats et pousses verdoyantes, mais on ne verra jamais les visages des voix qui racontent, par-dessus des plans savamment composés, les disparitions des proches, l’angoisse des familles, parfois de précieuses retrouvailles, plus souvent des vies passées dans l’errance et la nostalgie. Filmant le présent pour illustrer les récits du passé, The Soil and the Sea met au défi l’expérience libanaise contemporaine en montrant des lieux imprégnés jusque dans leurs fondations par une violence rarement nommée, qui prend enfin corps à l’écran dans les récits des familles laissées pour compte. Le travail de mise en scène du témoignage oral est aussi soigné du point de vue de l’image que du son, les mots crus des proches étant délicatement accompagnés par les arrangements légers et angoissants de Yara Asmar au synthétiseur.

    Géographie de l’oubli

    Faut-il déterrer les cadavres ? Serait-ce rendre justice aux familles que de retourner aujourd’hui la terre, et risquer ainsi de raviver les blessures d’un pays jamais guéri de la violence ? Ces questions, posées par un survivant du massacre commis par les milices palestiniennes à Damour en 1976, reçoivent plus tard une réponse indirecte de la part de la mère de Maher : « S’ils exhument des restes, où est-ce que je les mettrais ? » Juxtaposant des témoignages qui se font écho, The Soil and the Sea devient un jeu de questions et réponses qui exprime le paradoxe de l’#amnésie libanaise. Aux dépens de nombreuses victimes et de leurs familles, l’oubli a été un geste d’amnistie qui a permis à la société libanaise de se reconstruire, d’élever des banques et de déployer des champs sur une terre ravagée par le conflit. Beaucoup de victimes ont aussi été acteur·rices de la violence, à commencer par Maher, mort au service d’une milice, dont le récit de la disparition entame et conclut le film. En exhumant leurs corps, on risquerait de raviver des colères enfouies avec eux. Au lieu de prendre un tel risque, et outre l’impossibilité matérielle et politique d’une telle entreprise, le documentaire et le projet de recherche auquel il s’adosse se contentent de recueillir des #souvenirs sans les commenter autrement que par des images du quotidien, familières à tous·tes les Libanais·es.

    L’absence de protagonistes à l’écran, le choix de filmer les lieux représentés à des moments où ils sont inhabituellement déserts, illustrent d’abord la #disparition, thème principal de l’œuvre. Nous, spectateurs et spectatrices, sommes invité·es dans ces espaces comme dans des arènes cinématographiques qui réverbèrent les récits de la violence et abattent le quatrième mur, nous mettant au centre d’un récit oral, musical et visuel. Nous qui foulons le sol libanais, nous qui partageons sa mer et contemplons ses espaces, sommes responsables de constater la violence gravée en eux, nous dit le film. Si on ne peut résoudre les disparitions sans raviver la violence qui les a causées, si on ne peut déterrer les cadavres sans risquer d’exhumer la guerre qui les a tués, on peut au moins admettre l’amnésie, s’en reconnaître responsable, et apaiser par des #actes_mémoriels la violence fantôme qui hante le Liban.

    The Soil and the Sea apporte sa pierre à l’édifice mémoriel par la constitution d’une #géographie qui relève un à un des #lieux de l’oubli libanais. Les récits qui permettent l’enquête ne sont jamais exhaustifs. Ils permettent d’incarner cette géographie, lui donnant le relief et la profondeur qui manquent aux images du quotidien libanais contemporain. Par des procédés fins et dépouillés, le film de #Daniele_Rugo nomme l’innommable, montre ce qui ne peut être montré, et parvient ainsi à nous remémorer notre #oubli.

    https://orientxxi.info/lu-vu-entendu/liban-sur-les-traces-des-disparus-de-la-guerre-civile,7167
    #film #documentaire #film_documentaire

  • #France : une #statue de #Bigeard, le tortionnaire des Algériens, déclenche la polémique

    Alors que l’Algérie continue de réclamer la reconnaissance et la condamnation de la torture coloniale française, le projet d’ériger une statue à #Toul (Meurthe-et-Moselle, nord-est de la France) en l’honneur du colonel Marcel Bigeard suscite une colère légitime chez les Algériens et les Français qui ont conscience des crimes de la #colonisation.

    Bigeard, symbole de la cruauté et de la barbarie de la guerre d’Algérie, est accusé d’avoir commandité et pratiqué la torture contre des Algériens. Son nom est gravé dans la mémoire collective comme synonyme de terreur et de répression.

    Les témoignages poignants des victimes et de leurs familles, ainsi que les documents historiques, accablent Bigeard. Son Manuel de contre-guérilla, véritable manuel de torture, justifie et encourage l’utilisation de cette pratique barbare.

    Le refus de Bigeard de reconnaître ses crimes et son arrogance face aux accusations ne font qu’amplifier la douleur et la colère des Algériens.

    « Comment pouvons-nous envisager d’ériger une statue du parachutiste Marcel Bigeard, comme le souhaite la municipalité de Toul ? Est-il concevable de glorifier la pratique de la torture coloniale dont il est l’un des symboles ? »
    L’association Union Algérienne menace de saisir la justice pour « apologie de crime de guerre »

    C’est ainsi que s’interrogent les historiens français Fabrice Riceputi et Alain Ruscio dans une longue pétition cosignée par les deux hommes et publiée samedi (16 mars) sur le site « Histoire coloniale » (lancé en 2017 par des chercheurs et des enseignants en histoire en France). La pétition est adressée au public français.

    Les historiens annoncent que l’Association française d’histoire coloniale a l’intention de faire pression sur la municipalité de Toul, d’où est originaire Bigeard (décédé en 2010), pour l’empêcher d’ériger la statue.

    La pétition souligne que « l’acte que la municipalité de Toul s’apprête à accomplir intervient au moment où les municipalités de Paris et de Marseille ont retiré les plaques commémorant le maréchal Bugeaud, bourreau du peuple algérien pendant la conquête coloniale ».

    Alors que la France s’engage timidement à reconnaître son passé colonial, glorifier un tortionnaire comme Bigeard est une insulte à la mémoire des victimes algériennes et un obstacle à la réconciliation entre les deux pays.

    De son côté, l’association Unions Algérienne compte saisir la justice pour « apologie de crime de guerre » si la statue de #Marcel_Bigeard est érigée à Toul.

    https://www.algerie360.com/france-une-statue-de-bigeard-le-tortionnaire-des-algeriens-declenche-la-
    #Algérie #monument #toponymie #toponymie_politique #torture #guerre_d'Algérie

    ping @cede

    • Scandale à Toul, une statue pour honorer le général Bigeard, tortionnaire en Algérie

      Dans la sous-préfecture de Meurthe-et-Moselle, l’érection d’une statue en #hommage au général Marcel Bigeard, accusé de torture en Algérie, oppose la mairie, pourtant de gauche, à un collectif citoyen d’historiens, d’associatifs, de communistes et d’insoumis.

      La statue en bronze, haute de plus de deux mètres, dort pour le moment dans un entrepôt de caserne du 516e régiment du train. À moins de deux kilomètres de la vive controverse qu’elle suscite dans cette sous-préfecture de Meurthe-et-Moselle, peuplée de 15 000 habitants.

      Elle représente, glorieux dans son uniforme de parachutiste, Marcel Bigeard. Général multidécoré, résistant, ancien député et secrétaire d’État à la Défense. Né à Toul, élu à Toul, mort à Toul. Bref un « enfant du pays », dont la statue devait être érigée le 18 juin prochain, pour l’anniversaire de l’appel de Charles de Gaulle et celui de la mort de Bigeard.

      Mais le général, décédé en 2010, n’a pas que des thuriféraires. Car l’homme est aussi, bien qu’il l’ait nié toute sa vie, l’un des artisans du système de torture institutionnalisé durant la guerre d’Algérie, notamment durant la « bataille d’Alger ».

      Lorsque l’armée française se livre à des exécutions sommaires, coulant les pieds de ses prisonniers dans le béton avant de les jeter à la mer depuis des hélicoptères, les Algériens surnomment cette technique sordide « les crevettes Bigeard ». Un collectif toulois, « Histoire et mémoire dans le respect des droits humains », s’est donc créé pour protester contre l’érection de la statue, votée deux fois par le conseil municipal, pourtant dirigé par la gauche, en 2018 et en 2023.
      « La mettre à côté d’un monument aux morts, c’est une honte ! »

      Le 26 mars, une centaine de Toulois, communistes, insoumis, militants de la Ligue des droits de l’homme ou d’associations antiracistes ont bravé le crachin qui mouille les pavés du vieux centre, non loin de l’hôtel de ville, pour protester à nouveau contre cette décision.

      L’initiateur du collectif, Philippe Champouillon, 88 ans et lui-même vétéran d’Algérie, monte à la tribune. Il s’est longtemps battu seul contre la mairie. Sa voix usée peine à contenir son émotion : « Cette statue glorifierait un passé qui salit la France, et ternirait le patrimoine culturel de Toul. La mettre à côté d’un monument aux morts, c’est une honte ! »

      La sculpture doit en effet prendre place dans un ensemble mémoriel, située à l’entrée de la ville pour qui arrive par la gare de Toul. Un imposant édifice commémorant les morts de l’invasion prussienne de 1870 y toise les grandes plaques en hommage aux morts des deux guerres mondiales.

      Derrière, coule une petite rivière, à l’ombre des remparts de la vieille ville, réminiscence de la fonction militaire de cette commune, qui accueille depuis plusieurs siècles des garnisons. Durant l’entre-deux-guerres, il y vivait plus de militaires que de civils. Dans cette commune où l’on peut croiser l’ancienne ministre Nadine Morano, qui fit un mandat de députée dans la circonscription, les soldats ont bonne presse, et la fibre patriote est vive.

      « Nous ne sommes pas dans une ville ouvrière, marquée par des luttes syndicales, confirme Patrick Bretenoux, secrétaire de la section PCF de Toul. C’est plutôt une ville marquée par son passé militaire, et l’ancrage de la religion catholique. Il y a un fort vote RN. » Marine Le Pen a recueilli 49,4 % des suffrages à Toul, au second tour de la présidentielle 2022. Le député actuel est toutefois socialiste. Mais Dominique Potier n’a pas souhaité, pour le moment, s’exprimer sur l’affaire de la statue de Toul. Le maire, Alde Harmand, lui, « assume ».
      Une décision en plusieurs étapes

      Rembobinons. En 2018, la Fondation Général-Bigeard, dépositaire de sa mémoire, propose d’offrir à Toul une statue du général, tous frais payés. Anne-Marie Quenette préside cet organisme. Outre son combat en faveur du gradé, cette ancienne avocate, aujourd’hui très âgée, s’est battue pour réhabiliter la mémoire de son père, Jean Quenette, un préfet « vichysto résistant » déclaré inéligible après la Libération pour avoir voté les pleins pouvoirs à Pétain. Le conseil municipal met la proposition au vote.

      Elle est acceptée. Les communistes, qui siégeaient dans la majorité et y siègent encore, s’abstiennent lors de ce premier scrutin. Cinq ans et une pandémie mondiale plus tard, en 2023, le maire organise un second scrutin. Les communistes votent cette fois contre, mais l’installation de la statue est à nouveau adoptée.

      Ses promoteurs s’appuient sur le fait qu’il n’y a pas de preuve directe que Marcel Bigeard se soit livré lui-même à des actes de torture, et sur ses dénégations tout au long de sa vie. En 2000, dans les colonnes du journal d’extrême droite Minute, le général en retraite assurait être « incapable d’écraser un poulet sur la route ou d’égorger un lapin. »

      Bigeard n’a rien avoué ni regretté, tout juste a-t-il évoqué un « mal nécessaire », contrairement à ses compagnons d’armes Aussaresses ou Massu. Ce dernier avait d’ailleurs déclaré, sans qu’on puisse prouver ses dires : « la première fois que j’ai vu une gégène, c’était chez Bigeard. »

      Le général Bigeard a aussi rédigé sept autobiographies pour parler de ses « hauts faits ». « De nombreux participants de la guerre d’Algérie ont éprouvé le besoin d’écrire sur eux-mêmes, de se mettre en scène, relève l’historien spécialiste de la période coloniale Alain Ruscio, qui a fait le déplacement à Toul pour épauler le collectif anti-statue. Bigeard, qui écrit souvent à la troisième personne en parlant de lui-même, se raconte comme le grand vainqueur de la « bataille d’Alger ». »

      En 1957, dix mille parachutistes sont largués sur la capitale coloniale, pour briser les revendications d’indépendance. « Ce n’était pas une bataille, mais une militarisation de la répression, voulue par le pouvoir politique, socialiste en l’occurrence, rappelle l’historien Fabrice Riceputi, présent également à Toul.

      L’objectif n’est pas de combattre les poseurs de bombe, mais de briser une grève anticoloniale déclarée par le FLN. Pour ça, les paras ont carte blanche pour enfermer, torturer, exécuter. C’est à ça qu’a participé le régiment commandé par Marcel Bigeard. Sa responsabilité est évidente. »

      Au vu de son grade d’officier parachutiste pendant la « bataille d’Alger », le fait qu’il ait cautionné et commandé l’utilisation de la gégène ou du supplice de la noyade ne souffre donc aucune contestation. Auprès de l’Humanité, le maire de Toul, Alde Harmand, ex-socialiste, balaie pourtant : « c’est le point de vue de certains, ce n’est pas à la collectivité de juger. Nous recevons autant de courriers de gens pour la statue que de gens contre. »

      L’élu concède qu’il « eut été plus heureux qu’il soit représenté en général ou en civil, plutôt qu’en para. Mais cet uniforme, ce n’est pas que l’Algérie, c’est aussi Dien Bien Phu ». Avant Alger, Marcel Bigeard a en effet opéré en Indochine, sans que l’on comprenne bien en quoi c’est une bonne nouvelle. Alde Harmand s’agace de cette controverse qui dépasse maintenant la seule politique locale : « c’est quelqu’un d’important pour Toul, il y est né, il y est mort.
      Nostalgérie

      C’est un des généraux les plus décorés de France, si on avait estimé qu’il avait commis des actes condamnables, il aurait été déchu. » « Dire qu’il y aurait encore un débat sur l’utilisation de la torture comme système en Algérie, cela relève du négationnisme », tranche l’historien Fabrice Riceputi.

      À Toul, difficile de « déboulonner » l’aura du général Bigeard. Le militaire a déjà une avenue à son nom qui, en longeant la Moselle, permet de rejoindre l’autoroute. Elle fut inaugurée de son vivant, en 1979, en présence de Valéry Giscard d’Estaing, qui l’avait nommé au gouvernement.

      Au village de Lucey, à quelques kilomètres de là, tous les 1er mai, des petits groupes de retraités, anciens d’Algérie, crapahutent dans la campagne lors du traditionnel « rallye Bigeard ». Une promenade au vert, prétexte à un gueuleton nostalgique, où on mange du couscous « comme là-bas ». Il fut un temps où le général Bigeard y participait lui-même. En 2022, sa fille en était l’invitée d’honneur.

      « Au niveau de la commune, on peine à rassembler et surtout à intéresser les jeunes, qui ne connaissant pas Bigeard ou bien s’en fichent », reconnaît le communiste toulois Patrick Bretenoux. Au niveau national, la pétition contre la statue a été signée entre autres par le secrétaire national du PCF Fabien Roussel et les députés insoumis Antoine Léaument et Thomas Portes. Elle totalise un peu plus de 1200 signatures.

      La statue sera-t-elle révélée en grande pompe le 18 juin 2024, comme prévu à l’origine ? Le bras-de-fer continue. D’autant que le nom du sculpteur choisi par la Fondation Marcel-Bigeard n’a pas échappé aux détracteurs du projet. Boris Lejeune est un collaborateur régulier de la revue Catholica, proche de l’ultra-droite catholique.

      L’artiste a à son actif une statue de Jeanne d’Arc livré à la mairie de Saint-Pétersbourg en 2021. Et, à Orange, ville dirigée de longue date par l’extrême droite, c’est sa signature qu’on retrouve en bas du Mémorial de la Terreur, dédié aux religieux tués lors de la Révolution française.

      https://www.humanite.fr/politique/guerre-dalgerie/scandale-a-toul-une-statue-pour-honorer-le-general-bigeard-tortionnaire-en-

  • Ukraine : Bilkis, un féminisme de terrain

    Bilkis a été fondée il y a 4 ans à Kharkiv, puis avec la guerre, a déménagé à Lviv. Depuis le 24 février 2022, « Bilkis a modifié son registre d’activités pour répondre aux besoins de la population ukrainienne. L’essentiel pour les Ukrainiens qui ont tout perdu était de leur fournir un abri, de la nourriture et des médicaments », expliquent les féministes. Durant les quatre premiers mois de la guerre, « nous avons envoyé des colis vers l’est et le centre de l’Ukraine. Le plus souvent, c’était vers Dnipro et Kropyvnytsky, car c’est là que de nombreuses personnes des régions de Donetsk et de Louhansk ont été évacuées » précisent ses membres. Aujourd’hui, à Lviv, elles ont ouvert un « Espace des choses », « un espace où l’on peut laisser les objets et où on peut certainement les emporter ». Mais Bilkis n’oublie pas son identité féministe. Parmi de nombreuses campagnes qu’elles organisent, il y a eu en décembre 2022, celle contre une marque d’alcool, qui affichait une femme nue sur ses bouteilles. Les militantes se sont postées devant la boutique de la marque à Lviv, pendant 3 samedis après-midi, brandissant des pancartes dénonçant « Arrêtez de sexualiser les femmes », « Le corps féminin n’est pas une publicité ». Le groupe fasciste ukrainien Katarsis, venu sur les lieux, les a alors menacés physiquement. Depuis plusieurs mois les féministes de Lviv organisent également des distributions de repas chauds, « Hodivnichka », une cantine populaire tous les dimanches matin. Aujourd’hui, elles répondent à nos questions pour dresser un premier bilan de deux années d’activités sur le terrain.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2024/04/01/ukraine-bilkis-un-feminisme-de-terrain

    #féminisme #ukraine

  • Plus de 4 600 migrants ont traversé la Manche depuis le début de l’année, un record - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/56084/plus-de-4-600-migrants-ont-traverse-la-manche-depuis-le-debut-de-lanne

    Migrants route migratoire Immigration Frontières La Manche
    Depuis le 1er janvier, plus de 4 600 exilés ont débarqué au Royaume-Uni après une dangereuse traversée de la Manche. Des chiffres en augmentation de plus de 20% par rapport à l’an passé, et qui dépasse le record établi en 2022 à la même période.
    Les traversées de la Manche n’ont jamais été si nombreuses à cette période de l’année. Depuis le 1er janvier, 4 644 migrants ont rejoint l’Angleterre à bord de canots, un record pour les trois premiers mois de l’année. Un chiffre en augmentation de 23% par rapport à la même période l’année dernière, lorsque 3 700 avaient été comptabilisées par le Home Office.
    Le 20 mars notamment, dix embarcations de migrants ont atteint les côtes britanniques, transportant au total 514 exilés. Un nouveau record d’arrivées en une seule journée, soulignent les médias britanniques. Parmi eux, un exilé blessé par arme blanche a été secouru puis transféré dans un hôpital après avoir débarqué au port de Douvres.
    Côté français, plusieurs sauvetages ont eu lieu ces derniers jours, témoignant des départs continus depuis la côte. Mercredi 27 mars, 53 personnes ont été secourues au large d’Oye-Plage, après une panne moteur. Elles ont ensuite été déposées au port de Boulogne-sur-Mer et prises en charge par les secours terrestres et la police aux frontières. La veille, un semi-rigide avait été envoyé près d’un canot pour secourir « un naufragé tombé d’une embarcation de migrants », affirme la préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord (Premar) sur X. Le 20 mars encore, 113 exilés, « dont des femmes et des enfants en bas âge », ont été secourus près de Gravelines.
    Ces records de traversées constituent un nouveau coup dur pour le gouvernement britannique conservateur, qui a fait de la lutte contre l’immigration clandestine son cheval de bataille. Depuis sa prise de pouvoir en octobre 2022, le Premier ministre Rishi Sunak multiplie les mesures destinées, selon lui, à réduire les traversées de petits bateaux. Durcissement de la législation britannique sur le droit d’asile, renforcement de la coopération avec d’autres pays, dont la France, et campagnes de dissuasion sur les réseaux sociaux, font partie de l’arsenal britannique anti-migrants déployé. Mais le projet phare de Londres reste l’expulsion des demandeurs d’asile au Rwanda. Proposé pour la première fois en avril 2022 par l’ex-dirigeant Boris Johnson, le texte a, depuis, beaucoup de mal à se concrétiser. Définitivement bloqué par la justice britannique en juillet 2023, c’est une loi réformée qui est aujourd’hui en discussions au Parlement. Mais là encore, le projet coince. Mercredi 20 mars, il a une nouvelle fois été retoqué par la Chambre des Lords. Une majorité de députés ont en effet voté en faveur de sept modifications qui affaiblissent la loi. Retour à la case départ, donc, pour le traité. Il doit retourner devant la Chambre des Communes, pour être encore une fois examiné, et ce, pas avant le 15 avril prochain, comme l’a annoncé la ministre chargée des relations avec le Parlement

    #Covid-19#migration#migrant#france#royaumeuni#traversee#frontiere#manche#PREMAR#migrationirrreguliere#sante#mortalite#droit

  • Migrants : la coopération franco-britannique trans-Manche en question
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/03/30/migrants-la-cooperation-franco-britannique-trans-manche-en-question_6225111_

    Migrants : la coopération franco-britannique trans-Manche en question
    Des drames récurrents entachent l’image de la France et du Royaume-Uni, deux pays porteurs des plus hautes valeurs des droits humains, ceux vécus par les migrants qui, chaque jour, au départ des côtes françaises, tentent de franchir la Manche et parfois s’y noient. Au cours des seuls trois premiers mois de 2024, au moins dix d’entre eux ont trouvé la mort, selon la préfecture du Nord. Les traversées maritimes clandestines ont commencé en 2018, succédant aux tentatives via le tunnel, après des années de « sécurisation » de plus en plus drastiques des abords de ce dernier.
    Le gouvernement conservateur britannique a fait du franchissement du channel par small boats, ces canots pneumatiques loués à prix d’or par des trafiquants, un tel enjeu à l’approche des élections législatives qu’il n’a cessé d’accroître sa pression sur les autorités françaises. Depuis 2000, celles-ci ont accepté de se faire les gardiennes de la frontière du Royaume-Uni.
    Les terribles conséquences de cette situation sont décrites dans l’enquête menée en commun par Le Monde et le média Lighthouse Reports. Des policiers ont été vus par des témoins à plusieurs dizaines de mètres de la côte française en train de crever des bateaux bondés ; d’autres créant des vagues pour dissuader les départs. Un exilé syrien est mort après une intervention policière. Quant à la noyade de 27 personnes dans la Manche, le 24 novembre 2021, elle serait à rapprocher de l’absence de réponse à leurs appels de détresse du centre de secours français. Un soupçon d’entrave à l’enquête judiciaire ouverte après cette tragédie pèse sur les autorités militaires.
    Cette hécatombe à bas bruit dans une mer séparant deux des pays les plus riches du monde a une cause : le cynisme révoltant des passeurs, profitant de la détresse de migrants fuyant la pauvreté et la répression. Mais elle se développe dans un cadre juridique spécifique : les accords qui, depuis ceux de Sangatte (2000), du Touquet (2003) et de Sandhurst (2018), délèguent aux forces de l’ordre françaises la surveillance de la frontière britannique.
    En mars 2023, Londres a promis le versement sur trois ans de 543 millions d’euros à la France pour « stopper davantage de bateaux », et 700 policiers et gendarmes français sont affectés à cette tâche. Les officiers britanniques qui participent aux réunions des forces de l’ordre françaises sont devenus « extrêmement intrusifs », selon un cadre de la gendarmerie. Ces pressions expliquent sans aucunement les justifier des pratiques de plus en plus violentes.
    De fait, la France, en empêchant les migrants de gagner la côte anglaise, joue un rôle analogue à celui, contestable, qu’acceptent la Turquie ou la Libye s’agissant des migrations vers l’Europe, en échange d’un financement de l’Union européenne. Ce rôle de la France comme « bras policier de la politique migratoire britannique », dénoncé dès 2015 par la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH), doit être questionné. Emmanuel Macron, qui le remettait en cause avant 2017, n’a fait que le conforter depuis qu’il est à l’Elysée.
    Faire cesser les tragédies récurrentes dans la Manche suppose une lutte implacable contre les trafiquants et l’absolu respect des droits humains par les forces de l’ordre. Mais la situation exige aussi que soient rediscutées les conditions de la coopération franco-britannique, actuellement à sens unique, et définies des alternatives à un état de tension sur tout le littoral du nord de la France, qui ne fait qu’envenimer le débat sur l’immigration.

    #Covid-19#migrant#migration#france#royaumeuni#politiquemigratoire#frontiere#CNCDH#traversee#manche#smallboat#sante#mortalite#droit

  • #Crest : la mairie va déployer un robot policier autonome Spot dans les rues de la ville
    https://ricochets.cc/Crest-la-mairie-va-deployer-un-robot-policier-autonome-Spot-Boston-Dynamic

    Dans le cadre du continuum de sécurité et de l’anticipation préventive des troubles à l’ordre public pouvant survenir lors des JO 2024, la mairie de Crest a décidé de déployer dans ses rues un robot policier autonome Spot de la célèbre société américaine Boston Dynamics. Ce dispositif pilote est une première en Auvergne-Rhône-Alpes ! Après la navette autonome Beti, Crest est à nouveau à la pointe du progrès et de l’innovation technologique. Des tests très concluants in situ ont déjà eu (...) #Les_Articles

    / Crest, #Technologie, #Fichage,_contrôle_et_surveillance

    https://bostondynamics.com/products/spot
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Briefcam

  • Féministes internationalistes en guerre

    En ce mois de mars 2024, les féministes internationalistes s’organisent et s’activent sur le terrain militaire.

    C’est tout particulièrement le cas sur la question des armes et du soutien armé à l’Ukraine, cette « épine dans le pied de l’ensemble des organisations anticapitalistes, féministes et anti-impérialistes » pour reprendre la formule de Daria Saburova, une militante féministe ukrainienne francophone.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2024/03/31/feministes-internationalistes-en-guerre

    #féminisme #ukraine

  • Franc CFA : la nouvelle présidence sénégalaise donne le signal de la rupture
    https://www.mediapart.fr/journal/international/290324/franc-cfa-la-nouvelle-presidence-senegalaise-donne-le-signal-de-la-rupture

    Même s’il dit vouloir être prudent, le nouveau président sénégalais est déterminé à abandonner le franc CFA. Attendue par les populations d’Afrique de l’Ouest, cette sortie a des contours encore flous. Le Sénégal va-t-il créer sa propre monnaie ou participer à une monnaie régionale ?

    Ses premiers mots après l’annonce de son élection ont été sans ambiguïté. Son mandat sera marqué par « le choix de la rupture », a annoncé Bassirou Diomaye Faye, élu dimanche président du Sénégal dès le premier tour, avec plus de 54 % des suffrages. Parmi les nombreux sujets (constitutionnels, sociétaux, corruption) qu’il entend prendre à bras-le-corps, l’un d’eux risque de s’inviter rapidement dans les débats. Un dossier susceptible d’embraser les esprits bien au-delà du Sénégal, même si Faye entend l’aborder avec prudence et méthode : l’abandon du franc CFA.

    Lors de la campagne bouleversée de la présidentielle, cette question s’est très vite invitée dans les débats entre candidats. Le nouveau président n’a pas caché ses intentions : retrouver une souveraineté monétaire par rapport à la France est pour lui une priorité. « Nous essaierons d’abord de mettre en œuvre une réforme monétaire au niveau sous-régional, a expliqué Ousmane Sonko, l’opposant historique au pouvoir de Macky Sall qui s’est effacé au profit du nouveau président élu. Lors de cette élection, si nous n’arrivons pas à impulser les réformes au niveau communautaire, alors nous prendrons la responsabilité de doter le Sénégal de sa propre monnaie. »

    Le projet a effrayé tous ses adversaires politiques. « Sortir du franc CFA serait un non-sens économique », lui avait répliqué l’ancien premier ministre et ministre des finances sénégalais Amadou Ba. Une telle sortie « serait inopportune », avait renchéri l’ancien maire de Dakar, Khalifa Sall, soutenant que « pour avoir une économie forte, il fallait une monnaie forte ». Cette décision, en tout cas, ne peut pas être « unilatérale », avait ajouté Idrissa Seck, autre candidat à la présidentielle.

    Le Mali, le Niger ou le Burkina Faso, qui rejettent ouvertement désormais toute présence française sur leur territoire, agitent régulièrement la menace d’abandonner le franc CFA. Mais ils n’ont jamais mis leur menace à exécution.

    Le Sénégal, en revanche, est autrement crucial. Avec la Côte d’Ivoire, il est le pays de la zone franc le plus en capacité de prendre son indépendance monétaire rapidement. Par sa taille, sa démographie et son économie, il a un pouvoir d’influence et d’attraction sur tous ses voisins. Son choix va concerner directement ou indirectement les treize autres pays qui utilisent le franc CFA. « La monnaie, ce n’est pas une question technique, c’est d’abord un sujet politique », a rappelé le nouveau président sénégalais pendant sa campagne.
    En finir avec la monnaie coloniale

    Cantonnée pendant des années à des cénacles d’universitaires et d’économistes, la question de l’abandon du franc CFA et de la sortie de la zone franc est désormais reprise dans tous les pays de l’Afrique francophone par la population. Beaucoup moins par leurs dirigeants, qui se montrent beaucoup plus prudents sur la possibilité de couper les ponts avec l’ancienne puissance coloniale.

    Alors que la présence et l’héritage français sont de plus en plus contestés dans les pays d’Afrique francophone, le maintien de cette monnaie est vu comme le symbole le plus manifeste de cette survivance coloniale, d’une mise sous tutelle permanente de la France. Même si l’acronyme a changé de sens pour devenir franc pour la communauté financière africaine, il reste marqué par la tâche indélébile et infamante de ses origines : franc des colonies françaises d’Afrique.

    Sous tutelle monétaire

    Soucieuse d’affirmer son emprise, la France a créé la zone franc en 1939. Elle regroupe alors quinze pays d’Afrique francophones. Au moment de la signature des accords de Bretton Woods, le gouvernement français complète cette architecture par la création du franc CFA, « franc pour les colonies françaises d’Afrique », en décembre 1945.

    Les principes qui régissent cette union monétaire sont restés intangibles depuis sa création : il s’agit d’assurer la stabilité monétaire et de lutter contre l’inflation ; toutes les actions monétaires étant supervisées par le Trésor français, qui centralise les réserves de change.

    Quatorze pays partagent le franc CFA. Mais ils sont regroupés en deux blocs. Le premier regroupe le Bénin, le Burkina, la Côte d’Ivoire, la Guinée-Buissau, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo dans l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). Il a son propre institut d’émission, la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) censée être indépendante des États membres mais où siègent des représentants français.

    Le deuxième bloc rassemble le Cameroun, la Centrafrique, le Congo, le Gabon, la Guinée équatoriale, le Tchad, réunis au sein de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC). Son institut d’émission est la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC). Elle est organisée de la même façon que son homologue.

    Officiellement, tous les pays sont libres d’adhérer ou de quitter cette union monétaire, liée à l’ancienne puissance coloniale. Dans les faits, aucun pays n’a osé abandonner le franc CFA depuis sa création.

    Le passage du franc à l’euro n’y a rien changé dans les rapports monétaires avec les pays de la zone franc. Pas plus que les projets de réforme signés en décembre 2019 en catimini entre Emmanuel Macron et le président ivoirien Alassane Ouattara.

    Pour couper court aux critiques des pays francophones, le président français avait alors proposé une réforme qui est censée entrer en vigueur à partir de 2027. En utilisant l’un des subterfuges de communication dont il est familier, il avait alors proposé l’abandon du franc CFA pour le remplacer par l’eco : précisément la dénomination choisie par les pays africains membres de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), en vue de créer une monnaie unique pour leur zone économique. Une façon de torpiller le projet, ce que n’avaient pas manqué de souligner nombre d’économistes africains.

    En signe d’ouverture et de « nouveaux rapports » avec les pays africains francophones, Emmanuel Macron avait aussi annoncé le rapatriement des réserves de change, jusqu’alors centralisées en France dans les deux banques centrales de la zone franc. Quelque cinq milliards d’euros, soit la moitié des réserves, ont déjà été transférés en 2021, année de la fin de la représentation française au sein des deux instituts d’émission.

    Mais pour le reste, rien n’avait réellement bougé, comme le remarquait l’économiste et écrivain sénégalais Ndongo Samba Sylla : « Non, le franc CFA n’est pas mort. Macron et Ouattara se sont seulement débarrassés de ses atours les plus polémiques », écrivait-il dès l’annonce de la réforme du franc CFA.

    Le carcan du franc CFA

    Depuis sa création, le franc CFA obéit au même schéma, comme le rappelle l’économiste Kako Nubukpo, professeur à l’université de Lomé : « La fixité de la parité entre le franc CFA et l’euro, la totale convertibilité du franc CFA en euro, la liberté de circulation des capitaux entre la zone franc et la zone euro, et la centralisation des réserves de change. » Le tout sous le regard vigilant du Trésor français.

    Les défenseurs du maintien du franc CFA avancent que ce lien permanent avec le franc puis l’euro a apporté une stabilité monétaire aux pays de la zone franc, leur garantissant une moindre inflation et un accès aux capitaux étrangers, assurés de bénéficier d’une parfaite convertibilité.

    Ce dernier aspect n’a pas échappé aux multinationales – en particulier extractives –, qui ont pu rapatrier pendant des années leurs bénéfices sans encombre hors du continent africain. Pas plus qu’à certains dirigeants des pays de la zone franc qui ont profité de cette liberté de circulation et de cette convertibilité pour aller cacher leur fortune en France et ailleurs.

    Pour les partisans de l’abandon du franc CFA, ces avantages ne sont rien par rapport aux inconvénients de la zone franc. La dimension politique est essentielle, à leurs yeux : alors que l’écrasante majorité des pays dans le monde ont leur propre politique monétaire, pourquoi devraient-ils rester dans un rapport de sujétion avec la France et désormais la zone euro ?

    Ce rapport de dépendance n’est pas qu’une figure de style. Si le Trésor français est garant de la zone franc et peut consentir des prêts à des pays en difficulté financière, il n’a que très rarement mis en œuvre cette possibilité. En revanche, les gouvernements français n’ont pas hésité à utiliser l’arme de la répression financière à l’égard de pays de la zone franc jugés trop récalcitrants par rapport aux vues françaises, comme en Guinée-Bissau.

    Une surévaluation asphyxiante

    Mais la dimension économique importe tout autant. Au moment de la décolonisation, les pays de la zone franc réalisaient 60 % de leurs échanges avec la France. Depuis, la part de ses échanges est tombée à moins de 20 %, comme avec l’Europe. Exportant surtout des matières premières, ces pays n’ont plus de relation privilégiée et particulière avec le continent européen en général et la France en particulier : ils commercent – même maigrement – avec le monde entier.

    S’inscrire dans la sphère d’influence de la zone euro ne leur a pas facilité l’accès aux marchés de capitaux. Les investissements étrangers y sont faibles, davantage en tout cas que dans d’autres pays africains comme le Ghana. À rebours, la parité fixe avec la monnaie unique européenne, sur laquelle ils n’ont aucune prise puisque n’étant jamais associés à la moindre décision monétaire européenne, les amène à vivre en permanence avec une monnaie étrangère, qui contraint tous leurs choix politiques.

    Pour tous ces pays, l’euro est une monnaie totalement surévaluée par rapport à leurs économies. Le débat sur ce point est vif depuis des décennies, jusqu’au sein du Fonds monétaire international. Sous pression de l’institution internationale, la France a dû concéder en 1994 une dévaluation du franc CFA par rapport au franc. Mais ce fut la seule et unique fois.

    Pour faire face aux crises et aux chocs conjoncturels en tout genre – particulièrement importants pour ces économies liées aux cycles des matières premières –, les gouvernements n’ont qu’une seule arme à leur disposition : la dévaluation interne avec son cortège de plans d’austérité.

    L’eco dans les limbes

    Si la nécessité de sortir du franc CFA recueille un large assentiment parmi les économistes et les populations africaines, la question de son remplacement reste problématique : beaucoup redoutent qu’un abandon trop rapide, mal préparé, n’entraîne une période de chaos et de désordres économiques, préjudiciables à tout point de vue.

    Discutée depuis plusieurs années, l’idée avancée par la Cedeao de créer une zone économique commune et une monnaie unique pour tous les pays de l’Afrique de l’Ouest, sur le modèle de la zone euro, est régulièrement avancée. C’est une des hypothèses que semble caresser le nouveau président sénégalais en remplacement du franc CFA. Mais le projet fait du surplace. Aucun des pays n’est à ce stade en mesure de remplir les critères de convergence fixés pour aller vers une monnaie unique.

    Un autre facteur ralentit aussi cette avancée : le poids que le Nigéria pourrait exercer dans ce nouvel ensemble. Sans le dire ouvertement, beaucoup de ses voisins, notamment francophones, craignent d’abandonner un joug pour tomber sous un autre. Étant le pays démographiquement et économiquement le plus important, le Nigéria est une puissance indiscutable. Mais ses défaillances démocratiques, ses déboires économiques et le niveau de corruption de ses dirigeants dissuadent nombre de pays voisins à aller plus avant.

    Le rêve d’une rente pétrolière

    Pourquoi alors ne pas tenter la création d’une monnaie unique avec tous les pays actuels membres du franc CFA ? L’idée fait son chemin dans les pays africains francophones. Puisqu’ils sont déjà habitués à travailler ensemble, ont des instituts monétaires, abandonner le franc CFA pour le remplacer par une monnaie unique paraît être la voie la plus sûre.

    L’économiste sénégalais Ndongo Samba Sylla n’est guère tenté par cette solution qui lui paraît trop compliquée. Il est désormais favorable à une monnaie nationale.

    D’une part, explique-t-il, avoir une monnaie unique partagée entre plusieurs pays est l’exception plutôt que la règle : l’expérience de l’euro n’a pas été renouvelée par la suite. D’autre part, bien qu’ayant partagé pendant plus de soixante ans le franc CFA, les pays de la zone franc n’ont pas construit une zone économique commune.

    Les échanges entre eux sont réduits à la portion congrue : ils s’élèvent à peine à 5 %. Dès lors, pourquoi penser que la création d’une nouvelle monnaie commune changerait la donne ? D’autant que les divergences de vue entre les pays de la zone franc sur la politique à mener, ou les relations avec la France, risquent de ralentir toute évolution, voire d’empêcher ce mouvement d’émancipation.

    La tentation pour certains acteurs sénégalais de rompre seuls avec le franc CFA est d’autant plus grande qu’un renversement économique important est attendu dans le pays : le Sénégal est en passe de devenir un producteur d’hydrocarbures. D’importants gisements gaziers et pétroliers ont été découverts au large des côtes et doivent entrer en production dès cette année.

    Si cette perspective inquiète les populations locales et notamment les pêcheurs, cette manne potentielle fait rêver jusqu’au sommet de l’État. Beaucoup espèrent qu’ils vont enfin obtenir les moyens financiers qui leur font tant défaut pour assurer leur développement et affirmer leur indépendance.

    Sans attendre, le pouvoir s’est déjà préparé : il a réformé son code minier et changé sa fiscalité pour obtenir une part plus élevée des exploitations pétrolières et gazières. Et il envisage même de créer un fonds souverain pour placer les gains de cette rente.

    Dans ce nouvel environnement, abandonner le franc CFA paraît beaucoup moins aventureux, selon certains économistes. Mais pour d’autres, il présente le risque de tomber dans un autre piège, celui du mirage de la rente pétrolière, dans lequel s’est enfoncé notamment le Nigéria. Et quid dans ce cas-là des projets de panafricanisme ?

    Beaucoup de questions sont en suspens à l’aube de cette nouvelle présidence sénégalaise, qui entre concrètement dans l’ère des ruptures.

    Martine Orange❞

    #FrancCFA #Sénégal #néocolonialisme #souveraineté

  • Time of israel : Gaza : Des images de soldats israéliens jouant avec de la lingerie féminine deviennent virales Reuters

    Des soldats de l’armée israélienne ont publié des photos et des vidéos les montrant en train de s’amuser avec de la lingerie féminine trouvée dans des habitations de Gaza.

    Dans une vidéo, un soldat est assis dans un fauteuil, souriant, une arme à la main et un sous-vêtement en satin blanc dans l’autre, qu’il tient au-dessus de la bouche ouverte d’un camarade allongé sur un sofa.

    Sur une autre, un militaire est assis sur un char avec un mannequin de femme simplement vêtu d’un soutien-gorge noir et d’un casque. Il dit : « J’ai trouvé une belle femme, une relation sérieuse à Gaza, une femme formidable ».

    Ces deux vidéos tournées par des soldats israéliens figurent parmi des dizaines de posts où des soldats, à Gaza, présentent des pièces de lingerie, des mannequins et parfois les deux dans certains cas. Ces images ont été vues des dizaines de milliers de fois sur les réseaux sociaux – une a glané plus d’un demi-million de vues – après avoir été signalées et partagées par Younis Tirawi, qui se dit être un journaliste palestinien.

    Interrogé sur les images qu’il a partagées à l’attention de ses plus de 100 000 abonnés sur X, entre le 23 février et le 1er mars, Tirawi a fourni les liens des publications originales, téléchargées sur internet par les soldats. Reuters a pu vérifier huit de ses photos et séquences qui avaient été postées sur Instagram ou sur YouTube.

    « La publication de telles images est humiliante pour les femmes palestiniennes comme pour toutes les femmes », a estimé Ravina Shamdasani, porte-parole du Bureau des Droits de l’Homme des Nations unies.

    Reuters a transmis à l’armée israélienne tous les renseignements qui ont pu être obtenus sur les huit publications vérifiées sur YouTube et sur Instagram, demandant d’éventuels commentaires.
    . . . . .
    Parmi les posts qui ont été authentifiés, la photo d’un militaire tenant un mannequin de femme, nue, de derrière, la main posée sur ses seins. Une autre montre un soldat tenant une poupée à moitié dénudée.

    Sur une image, un militaire pose avec son arme, levant le pouce, devant un lit double sur lequel des sous-vêtements féminins ont été éparpillés.

    YouTube a annoncé avoir supprimé l’une des vidéos trouvées par Reuters, estimant qu’elle contrevient aux politiques sur le harcèlement de la plateforme qui interdisent des contenus susceptibles de révéler des informations personnelles identifiables. Instagram, de son côté, n’a fait aucun commentaire.
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    Au mois de février, la générale Yifat Tomer-Yerushalmi, la procureure-générale militaire, avait indiqué qu’elle avait « rencontré des cas de conduite inacceptable, qui nient les valeurs et les protocoles de tsahal ».

    Tomer-Yerushalmi avait expliqué qu’il y avait, parmi ces cas, « des déclarations inappropriées qui encouragent des phénomènes inacceptables ; un usage injustifié de la force, notamment contre les détenus ; des pillages, ce qui comprend l’utilisation ou la saisie pure et simple de biens privés à des fins non-opérationnelles et des actes de destruction de biens civils, ce qui est contraire au protocole ».

    « Certains incidents vont au-delà du domaine disciplinaire et franchissent le seuil du pénal », avait-elle averti.

    Également au mois de février, le chef d’état-major, le général Herzi Halevi, avait expliqué aux troupes que « nous agissons comme des êtres humains et, contrairement à notre ennemi, nous conservons notre humanité. Nous devons prendre garde à ne pas utiliser la force quand elle n’est pas requise ; nous devons prendre garde à faire la distinction entre les terroristes et ceux qui ne le sont pas ; à ne pas prendre quelque chose qui ne nous appartient pas – un souvenir ou des armes – et à ne pas filmer de vidéo à des fins de vengeance ».

    Les propos tenus par Halevi et par Tomer-Yerushalmi étaient survenus quelques semaines après la publication d’un article paru dans le New York Times qui était intitulé : « Ce que révèlent les vidéos filmées par les soldats : Acclamation des destructions et railleries à l’encontre des Gazaouis ». L’article montrait des vidéos filmées par les troupes israéliennes, leurs pairs prononçant des paroles méprisantes à l’égard des Palestiniens, commettant des actes de vandalisme chez les particuliers et souriant à la caméra alors qu’ils conduisaient des bulldozers ou qu’ils utilisaient des explosifs.

    L’article avait publié une déclaration de l’armée qui avait estimé que les séquences étaient « déplorables ».

    Le porte-parole de Tsahal, Daniel Hagari, avait aussi, à l’époque, appelé les militaires à ne pas se filmer si les images n’avaient pas une visée opérationnelle, évoquant une violation des ordres militaires.

    #femmes #palestiniennes #Palestine #Gaza #Gazaouis #tsahal #violences #pillages #YouTube #palestine_assassinée #bds #occupation #apartheid #racisme #sexisme #culture_du_viol #israel

    Source : https://fr.timesofisrael.com/gaza-des-images-de-soldats-jouant-avec-de-la-lingerie-feminine-dev

  • Un pour cent des #foyers_fiscaux français perçoivent-ils 96% des #dividendes ?

    En pleine polémique autour du #déficit plus important que prévu de la France, le gouvernement fait la chasse aux économies. Le ministre de l’Economie #Bruno_Le_Maire refuse de taxer les dividendes. Mais Cécile Duflot, directrice d’Oxfam France, assure que seulement 1% des ménages touchent 96% des dividendes. C’est vrai, plus précisément 1% des foyers fiscaux.

    Bruno Le Maire n’en démord pas : pas question d’envisager une #taxe sur les dividendes. Alors que le gouvernement cherche des économies à réaliser, sur fond de déficit plus important que prévu, le ministre de l’Economie affirme que taxer les dividendes reviendrait à pénaliser trois millions de salariés actionnaires. Mais pour #Cécile_Duflot, la directrice d’Oxfam France, les dividendes vont surtout aux plus #riches : « 96% des dividendes vont à 1% des ménages », affirme-t-elle. Vrai ou faux ?

    Un pour cent des foyers fiscaux concentrent bien 96% des dividendes

    C’est vrai, ou plus précisément 1% des foyers fiscaux. Les chiffres mis en avant par Cécile Duflot se trouvent dans un #rapport officiel de #France_Stratégie (https://www.vie-publique.fr/en-bref/291443-impot-de-solidarite-sur-la-fortune-isf-le-cout-de-son-remplaceme), un organe rattaché à Matignon. En 2021, 400 000 foyers fiscaux sur 40 millions concentraient bien 96% des dividendes versés.

    Le document montre même que 0,01% des foyers fiscaux captent à eux seuls un tiers des dividendes. Concrètement, cela veut dire que 4 000 foyers fiscaux perçoivent chacun plus d’un million d’euros. Ces proportions sont en hausse depuis 2018.

    Changement de #fiscalité en 2018 et dividendes record en 2023

    Depuis 2018, les dividendes sont en effet moins taxés qu’avant, car à partir de cette année-là, les revenus du capital sont soumis à un #prélèvement_forfaitaire unique de 30%. Emmanuel Macron en avait fait une promesse de campagne : c’est la « #flat_tax », qui concerne les revenus du capital, les intérêts et les dividendes. Le rapport de France Stratégie montre que depuis la mise en place de cette nouvelle fiscalité, les versements de dividendes ont augmenté.

    L’an dernier, le versement des dividendes a battu des records en France, pour atteindre un peu plus de 67 milliards d’euros. Un niveau inédit, dans le sillage de la tendance mondiale.

    La France est le pays de l’Union européenne où les entreprises versent le plus de dividendes aux #actionnaires. Ces sommes records sont liées aux #superprofits de certaines entreprises, des superprofits qu’une partie de la classe politique veut taxer, notamment au sein de l’opposition de gauche. Le Premier ministre Gabriel Attal assure ne pas avoir de dogme à ce sujet, alors que le déficit de la France est à 5,5% du PIB, soit 154 milliards d’euros.

    https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/le-vrai-du-faux/1-des-foyers-fiscaux-francais-percoivent-ils-96-des-dividendes_6424687.
    #France #fisc

  • Nimmt Uber in Berlin u(e)berhand?
    https://www.radioeins.de/programm/sendungen/der_schoene_morgen/kommentar/hajo_schumacher_uber_berlin.html

    Fr 22.3.24 Mit der Uber Arena, der Uber Eats Music Hall und dem Uber Platz in Berlin-Friedrichshain hat es sich das Unternehmen zum Ziel gesetzt, den Besuchern ein noch besseres und einmaliges Eventerlebnis auf allen Ebenen zu bieten. Und ab heute ist Uber offiziell der Namenspartner der Veranstaltungsorte. Die Mercedes-Benz Arena ist damit Geschichte. Nimmt Uber in Berlin damit u(e)berhand?

    https://rbbmediapmdp-a.akamaihd.net/content/40/bd/40bd56fe-d75a-4e6f-b068-065d4a9a9783/8b2e551c-c49b-4474-ac00-4e0efdaaa4c7_daf44733-c4c5-4ffa-889

    Hajo Schumacher ist Chefkolumnist der Funke Mediengruppe.

    Hinweis: Kommentare stellen grundsätzlich eine Meinungsäußerung der Kommentator*innen dar und entsprechen nicht automatisch der Einschätzung der Redaktion.

    #Berlin #Friedrichshain #Uber-Platz #Uber

  • Lancement du Forum national permanent de lutte contre les violences faites aux femmes des zones rurales, des forêts et des eaux

    Le 19 mars, nous, de la Marche mondiale des femmes, avons participé à l’événement : « Marche des femmes : #BrasilporElas dans la lutte contre la misogynie et dans la promotion de l’égalité » organisé par le ministère des Femmes avec la participation du ministère de l’Égalité raciale, du Secrétariat général de la présidence, du ministère de la Pêche, ainsi que des femmes députées et sénatrices.

    À cette occasion, le ministère de la femme a lancé le plan d’action du pacte national pour la prévention du féminicide et le programme « Wings for the Future » destiné aux jeunes femmes. Le programme Wings for the Future vise à accroître la participation des jeunes femmes dans des secteurs tels que la technologie, l’énergie, les infrastructures, la logistique, les transports, la science et l’innovation, en mettant l’accent sur les carrières orientées vers la durabilité socio-économique.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2024/03/30/lancement-du-forum-national-permanent-de-lutte

    #feminisme #brésil

  • Le lourd tribut imposé aux #chômeurs (édito LM)
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/03/29/le-lourd-tribut-impose-aux-chomeurs_6224853_3232.html

    Le premier ministre, Gabriel Attal, a annoncé, mercredi 27 mars, une nouvelle réforme de l’assurance-chômage, la troisième en trois ans. La précipitation du gouvernement est d’autant plus contestable qu’il n’a pas évalué l’impact des deux précédentes réformes, et sera ressentie d’autant plus durement que la conjoncture n’est pas bonne.

    avec des niaiseries

    les déficits publics s’emballent sous l’effet du ralentissement de la conjoncture

    qui occultent les décisions politiques qui ont squeezé les recettes, mais un terme utilisé dans le titre plutôt violent pour cet organe
    https://www.cnrtl.fr/definition/tribut

    #revenu #droits_sociaux #extorsion #soumission #féodalité

  • Franc CFA : la nouvelle présidence sénégalaise donne le signal de la rupture | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/international/290324/franc-cfa-la-nouvelle-presidence-senegalaise-donne-le-signal-de-la-rupture

    Même s’il dit vouloir être prudent, le nouveau président sénégalais est déterminé à abandonner le franc CFA. Attendue par les populations d’Afrique de l’Ouest, cette sortie a des contours encore flous. Le Sénégal va-t-il créer sa propre monnaie ou participer à une monnaie régionale ?

    #sénégal #FCFA #CEDEAO
    https://justpaste.it/7zeg3

  • « L’Union européenne doit impérativement améliorer le dispositif de secours des migrants naufragés en Méditerranée »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/03/28/l-union-europeenne-doit-imperativement-ameliorer-le-dispositif-de-secours-de

    « L’Union européenne doit impérativement améliorer le dispositif de secours des migrants naufragés en Méditerranée »
    Tribune Pierre Micheletti Membre de la Commission nationale consultative des droits de l’homme/CNCDH
    François Thomas Président de SOS Méditerranée
    La perspective des élections du nouveau Parlement européen en juin 2024 donne à la question du sauvetage un relief et des enjeux cruciaux, car les futures orientations de l’Union européenne (UE) seront bien sûr influencées par le résultat de ces élections.
    Le Forum humanitaire européen qui se tenait à Bruxelles les 18 et 19 mars aurait pu constituer un espace légitime pour inscrire les secours en mer à l’agenda politique de l’UE. Ce sujet a pourtant été totalement occulté. Or l’Union doit impérativement améliorer le dispositif de secours des migrants naufragés en Méditerranée.
    Les drames récurrents – pas toujours documentés, car certains naufrages se font sans témoin – des noyades en Méditerranée sont aujourd’hui l’une des expressions les plus pathétiques de la fuite de personnes acceptant tous les risques dans leur aspiration à plus de sécurités fondamentales. Ainsi, c’est en Méditerranée que l’on dénombre désormais le plus de décès sur le chemin de la migration. De 2014 à janvier 2024, le nombre de morts est estimé à près de 29 000 personnes.
    Il est un aspect des questions migratoires qui ne se prête pourtant pas à de rudes, et parfois manichéennes, controverses politiques : c’est la question du devoir de recherche et d’assistance aux naufragés. Car cette question relève d’un cadre juridique qui ne fait pas débat. Ni au regard du droit de la mer, ni en référence au droit international humanitaire. Le naufrage survenu le 3 octobre 2013 à Lampedusa, coûtant la vie à 368 migrants, provoqua une profonde émotion en Italie, et Enrico Letta, alors président du Conseil, déclencha une opération militaro-humanitaire destinée à la fois à secourir les immigrants naufragés et à dissuader les passeurs.
    Ce dispositif de sauvetage, « Mare nostrum » [lancé en octobre 2013], souvent salué pour son efficacité et son humanité, a eu une durée de vie éphémère. Le coût de ce déploiement militaire était important, estimé à environ 9 millions d’euros par mois. Il fut presque entièrement supporté par l’Italie, l’Europe n’ayant accordé qu’une aide minime, dont Rome demandait avec constance l’augmentation.
    Ce repli dans l’implication de l’UE au service du sauvetage est d’autant plus incompréhensible que l’Union est par ailleurs l’un des contributeurs majeurs à l’enveloppe annuelle consacrée à l’aide internationale d’urgence.On assiste donc en Méditerranée à la mise en place d’une stratégie de « défaussement » de l’entité qui se revendique comme la plus grande démocratie mondiale, au profit d’autorités libyennes et tunisiennes aux comportements obscurs et violents, et, par transfert de mandat, à des ONG. Ces organisations sont pourtant soumises à des stratégies délibérées de harassement et d’empêchement à agir. Sans aucune volonté de contribution financière de la part de l’UE aux profits des actions qu’elles déploient.
    Certaines agences des Nations unies se sont, elles aussi, exprimées publiquement en 2023 pour dénoncer la situation qui prévaut en Méditerranée. Dans une prise de parole commune, l’Organisation internationale pour les migrations, le Haut-Commissariat pour les réfugiés et le Fonds des Nations unies pour l’enfance ont publiquement appelé les Etats à « prendre leurs responsabilités ».
    Primum non nocere ! La formule [locution latine qui signifie « d’abord, ne pas nuire »], familière pour les professionnels de santé, semble ne pas inspirer la politique européenne, bien au contraire.
    Lire aussi la tribune : Article réservé à nos abonnés Immigration : « Il est temps de cesser d’être complice des pulsions les plus ouvertement xénophobes en Europe »
    Malgré les besoins et les drames récurrents, on assiste, de la part de certains pays de l’UE, au déploiement de stratégies délibérées d’épuisement des ONG de secours. Elles sont développées sciemment pour contrer les opérations de secours en mer, situation inacceptable au regard du droit. Stupéfiante stratégie européenne : ne pas aider, et laisser les Etats riverains entraver ceux qui aident…
    Une photographie de la situation globale des navires de sauvetage à l’approche de l’été 2021 rend compte des paralysies répétées des moyens de secours qui existaient déjà à cette date. La quasi-totalité des navires étaient ainsi immobilisés à la mi-juin 2021. Le Geo-Barents, affrété par l’ONG Médecins sans frontières depuis le 26 mai 2021, était alors le seul bateau d’ONG opérationnel en Méditerranée centrale, avec l’Aita-Mari du collectif espagnol Maydayterraneo.
    Immobilisation forcée
    Tout récemment, SOS Méditerranée s’est trouvée confrontée à de tels blocages trois fois en quelques semaines, en novembre et décembre 2023, puis en février 2024. Le 2 mars, alors que l’équipage de l’ONG allemande Humanity 1 procédait au sauvetage de personnes en détresse en mer, les gardes-côtes libyens ont ouvert le feu. Plusieurs migrants se sont alors jetés à l’eau et l’un d’eux s’est noyé.
    La législation italienne a alors intégré les effets du décret-loi « Piantedosi », qui limite la capacité des navires des ONG de recherche et de sauvetage à effectuer plusieurs opérations de secours d’affilée. Tout écart, pour des motifs parfois aussi futiles que pernicieux, peut désormais conduire le navire et son équipage à une immobilisation forcée.L’interpellation du ministre italien à l’origine du décret par la commissaire aux droits de l’homme de Conseil de l’Europe, Dunja Mijatovic, pour demander le retrait du décret est pourtant restée sans effet.Sur l’ensemble de l’année 2023, seize détentions administratives ont ainsi été prononcées en Italie sur la base du nouveau décret, immobilisant les différents navires durant 320 jours cumulés. En désignant des ports distants pour débarquer les rescapés, les autorités italiennes ont, de plus, imposé aux bateaux l’équivalent d’une année de navigation inutile, pénalisant lourdement les dépenses en combustible des navires de sauvetage des ONG.
    Le dispositif « Mare nostrum » continue de servir de référence intéressante pour restaurer de la sécurité. Les organisations humanitaires doivent plaider pour le réinvestissement solidaire et concret des Etats européens dans les sauvetages en Méditerranée. Elles ne peuvent se satisfaire de la seule délégation de responsabilité qu’elles ont héritée par défaut des politiques publiques de l’UE, comme antidote à la violence incontrôlée en vigueur dans les pays de la rive sud de la Méditerranée.
    L’agence Frontex, comme les autorités grecques, a été pointée du doigt récemment encore par la médiatrice européenne dans son rapport relatif au drame ayant coûté la vie à 650 personnes lors du naufrage de l’Adriana, en juin 2023. Pour Hans Leijtens, son directeur, « [Frontex n’est] pas l’Agence européenne de recherche et de sauvetage. [Elle est] l’Agence européenne de gardes-frontières et de gardes-côtes ».Créée en 2004 avec un mandat limité, Frontex a progressivement gagné en puissance, en ressources, jusqu’à devenir l’un des organismes les plus importants de l’Union européenne. L’agence devrait compter environ 10 000 agents et disposer d’un budget de 1 milliard d’euros d’ici à 2027. Mais alors, de qui les sauvetages en Méditerranée sont-ils l’affaire ?
    En 2023, une partie des migrants en Méditerranée venait de Syrie, d’Afghanistan, des territoires palestiniens, du Bangladesh, de Somalie… Autant de terrains de crise où sont actives de vitales organisations humanitaires.
    Dès lors, l’attention portée aux naufragés aux portes de l’Europe relève pour ces mêmes acteurs humanitaires d’une forme de cohérence et de continuité entre le proche et le lointain.
    Le sauvetage des naufragés ne peut être délégué, sans autre forme d’appui et de soutien, à quelques ONG de secours en mer qui affrontent, souvent seules, les enjeux politiques, juridiques, sécuritaires et financiers qui vont de pair avec leur implication opérationnelle.Quelques grandes ONG internationales, et la Fédération internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, sont déjà engagées dans de salutaires actions, alliances et synergies auprès des navires de sauvetage.Il faut aller plus fort, plus loin, plus nombreux pour que la Méditerranée soit reconnue comme un espace d’intervention humanitaire, et que l’Europe ne fasse plus semblant d’ignorer cette réalité.

    #Covid-19#migrant#migration#UE#mediterranee#traversee#naufrage#mortalite#ONG#humanitaire#sante#droit#frontex

  • Sean Coates blogs about Matter and Privacy

    ... we have technology that—when employed correctly—can actually improve happiness by having our users recall positive experiences. And we have actual science (which I will link in the future) that proves that their brains will create/release neurotransmitters ("happiness chemicals" in the context of what we’re working on) in line with their original positive experience, making them feel happier. For real.

    So, as a very bare concept, we landed on the idea of allowing users to store photos of these positive experiences, as well as logging ratings of the emotions they experienced so they could recall them later to stimulate these neurotransmitters.

    #happiness #emotions #feelings

  • Ukraine : Anna Kuliscioff, l’extraordinaire vie d’une socialiste européenne

    Cette année a marqué le 170e anniversaire d’une femme qui est passé inaperçu mais dont le nom était connu de beaucoup : révolutionnaires ou officiers de police dans divers pays européens, médecins spécialistes et avocats spécialisés dans le droit du travail, militants du mouvement ouvrier et politiciens parlementaires, anarchistes et marxistes, féministes et antifascistes. Elle a fait partie du cercle restreint de Mikhaïl Bakounine à la fin de sa vie et de Pyotr Kropotkine au début de son exil. Elle a connu également les figures de proue des Narodniks révolutionnaires de l’Empire russe, le marxisme européen et surtout le mouvement socialiste italien, de l’un de ses fondateurs, Filippo Turati au jeune Benito Mussolini. Les premières années de sa vigoureuse activité politique se déroulent sur le territoire de l’actuelle Ukraine, principalement à Odessa.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2024/03/29/ukraine-anna-kuliscioff-lextraordinaire-vie-du

    #ukraine #feminisme

  • Les marabouts de la mobilité II
    http://carfree.fr/index.php/2024/03/29/les-marabouts-de-la-mobilite-ii

    Les marabouts ont du talent ! Non contents de réaliser des désenvoutements, de guérir l’impuissance sexuelle ou de faire revenir l’être aimé, les marabouts proposent leurs multiples services pour améliorer la Lire la suite...

    #Alternatives_à_la_voiture #Fin_de_l'automobile #Marche_à_pied #Transports_publics #Vélo #2000 #humour #mobilité #permis_de_conduire #publicité #urbain