• Les Révoltes du ciel , Jean-Baptiste F... | Editions Seuil
      https://www.seuil.com/ouvrage/les-revoltes-du-ciel-jean-baptiste-fressoz/9782021058147

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      Les Révoltes du ciel
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      Les Révoltes du ciel
      Une histoire du changement climatique XVe-XXe siècle
      Jean-Baptiste Fressoz
      Fabien Locher

      De l’aube de l’époque moderne au milieu du XXe siècle, les sociétés occidentales ont débattu du changement climatique, de ses causes et de ses effets sur les équilibres écologiques, sociaux, politiques. On ne se préoccupait alors ni de CO2 ni d’effet de serre. On pensait par contre que couper les forêts et transformer la planète modifieraient les pluies, les températures, les saisons. Cette question fut posée partout où l’histoire avançait à grands pas : par les Conquistadors au Nouveau Monde, par les révolutionnaires de 1789, par les savants et les tribuns politiques du XIXe siècle, par les impérialistes européens en Asie et en Afrique jusqu’à la Seconde Guerre mondiale.
      Cette enquête magistrale raconte pour la première fois les angoisses et les espoirs de sociétés qui, soumises aux aléas du ciel, pensent et anticipent les changements climatiques. Elle montre que la transformation du climat fût au coeur de débats fondamentaux sur la colonisation, Dieu, l’Etat, la nature et le capitalisme et que de ces batailles ont émergé certains concepts-clés des politiques et des sciences environnementales contemporaines. Si, pendant un bref laps de temps, l’industrie et la science nous ont inculqué l’illusion rassurante d’un climat impassible, il nous faut, à l’heure du réchauffement global, affronter de nouveau les révoltes du ciel.

      Jean-Baptiste Fressoz est historien, chercheur au CNRS, auteur de L’Apocalypse joyeuse. Une histoire du risque technologique (Seuil, 2012) et, avec C. Bonneuil, de L’Événement anthropocène. La Terre, l’histoire et nous (Seuil, 2016).

      Fabien Locher est historien, chercheur au CNRS, il a codirigé récemment les volumes Posséder la nature. Environnement et propriété dans l’histoire (avec F. Graber) et Crash Testing Property : How Disasters Reshape and Reveal Property Institutions (avec M. Elie).

  • Fabien Roussel, Don Quichotte d’un communisme introuvable, Paul Elek, ancien militant du PCF
    https://www.contretemps.eu/roussel-pcf-communisme-elections-strategie-melenchon-gauche

    Un double mystère entoure la campagne de Fabien Roussel, le candidat du Parti communiste français pour la prochaine élection présidentielle. Comment un candidat qui recueille invariablement entre 1 et 3% dans les sondages d’opinion peut-il être autant invité dans les « grands » médias ? Comment le candidat d’un parti communiste peut-il recevoir à ce point les louanges de politicien·nes de droite voire de journalistes et d’idéologues réactionnaires ?

    #Fabien_Roussel fustige l’« assistanat » que représenterait la prime d’activité, et ce, au nom d’une défense évidemment légitime de l’augmentation des salaires. Avait-il besoin pour cela de reprendre le vocabulaire et le leitmotiv de la droite et de sous-entendre avec elle que tout allocataire d’une quelconque indemnité est supposé vivre au dépend de la société (« assistés ») ?

    #écologie #travail #communisme (et pas) #PCF

  • Violences policières : à deux jours d’une journée de manifestations, la gauche se divise
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2023/09/21/violences-policieres-a-deux-jours-d-une-journee-de-manifestations-la-gauche-

    La lutte contre les #violences_policières donne lieu à une nouvelle mise en scène – invectives comprises – des dissensions entre les chefs de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes), La France insoumise (LFI) défendant la participation à une manifestation samedi 23 septembre, à laquelle communistes et socialistes refusent d’appeler. Plus que le refus d’appeler, c’est l’argumentation utilisée par [cette merde ambulante de] Fabien Roussel qui cristallise les critiques des « insoumis »

    [...] Sophia Chikirou, proche de Jean-Luc Mélenchon [peu appréciée par diverses composantes LFI], a publié cette semaine un message comparant [par goût de la formule] l’actuel patron des communistes à Jacques Doriot, ancien communiste passé à la collaboration dans les années 1940. Et une photo de vente de tee-shirts affirmant : « Tout le monde déteste #Fabien_Roussel. ».

    L’intéressé a réagi en dénonçant un « appel à la haine (…) extrêmement dangereux ». « On doit avoir un minimum de respect entre nous et s’en prendre comme ça à un dirigeant du PCF, en connaissant l’engagement qui a été le nôtre pendant la guerre, dans la Résistance, contre le nazisme [et moi sur les plateaux télés et les dîners mondains paragouvernemntaux], c’est extrêmement grave », a-t-il déclaré sur Franceinfo, en appelant au « dialogue » à gauche.
    Mais la lassitude gagne leurs partenaires. « Roussel n’est pas Doriot. Le débat, ce n’est pas le pugilat. Le désaccord, ce n’est pas l’insulte. La montée de l’extrême droite est un sujet trop sérieux pour ne pas lui fournir des alliés supplémentaires. Halte au feu », a réclamé le patron du PS Olivier Faure, sur le réseau social X (anciennement Twitter). « STOP », a aussi tancé la patronne du groupe écologiste, Cyrielle Chatelain [encore une ?], « entre partenaires on se respecte ».

    #police

    • « Il faut rompre avec le principe de toujours moins de policiers toujours plus armés », Sophie Binet (CGT) à la manif contre les violences policières à Paris.

      énième florilège Roussel et fête de l’huma
      https://seenthis.net/messages/1017391

      tout ça pour une manif appelée près de trois mois après l’assassinat de Nahel....

      edit
      Manifestations contre les violences policières : près de 30 000 personnes attendues et autant de forces de l’ordre mobilisées...
      https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/09/23/manifestations-contre-les-violences-policieres-pres-de-30-000-personnes-atte

      Des risques de troubles à l’ordre public sont mentionnés à Gap (Hautes-Alpes), à Rennes (Ille-et-Vilaine), à Lille (Nord), à Dijon (Côte-d’Or), à Vandœuvre-lès-Nancy (Meurthe-et-Moselle), à Angers (Maine-et-Loire), à Caen (Calvados), à Angoulême (Charente), à Tulle (Corrèze), à Toulouse (Haute-Garonne), à Grenoble (Isère), à Bordeaux (Gironde), à Saint-Etienne (Loire), au Puy-en-Velay (Haute-Loire), à Pau (Pyrénées-Atlantiques) et à Villeurbanne (Rhône).
      Le renseignement territorial évoque également des risques de troubles à Nice (Alpes-Maritimes), où un rassemblement antidrogue à proximité de la marche unitaire est organisé par l’ultradroite. Des affrontements sont ainsi à craindre avec l’ultragauche, précise la note.

      (...) A Paris, 3 000 à 6 000 personnes sont attendues, dont 200 à 400 étant considérées comme de possibles sources de troubles, selon une source policière citée par l’AFP.

      #gauche #DGSI

    • Au Poste était dans la fosse
      https://www.auposte.fr/au-poste-braque-la-fete-de-lhuma
      https://video.davduf.net/w/bAaV8xMmwmKrg5QwCcZDN4

      Et que dire de ce moment là. Il est 14h. Edouard Philippe et Fabien Roussel montent sur scène. Le speaker demande un bon accueil. Quand, soudain, surgit Ritchy Thibault : « Édouard Philippe a sévi durant les gilets jaunes, il a fait couler le sang, il n’a rien à faire ici. C’est un éborgneur ! » Au Poste était là.

    • Roussel : comme un arrière-goût
      https://www.arretsurimages.net/chroniques/le-matinaute/roussel-comme-un-arriere-gout

      Secrétaire national du Parti communiste français, Fabien Roussel est un récidiviste des petites phrases réac’ attrape-clic. Le coco réac’, quel excellent client ! Le week-end dernier, dans son discours à la Fête de l’Humanité, il a évoqué la classe ouvrière, ce que des twittos pro-LFI, ont aussitôt résumé en postant l’extrait suivant.

      "Elle parle français" : entendant cet extrait, qui semble opposer la "belle" classe ouvrière francophone à une autre partie de cette classe qui ne parlerait pas français, j’ai dégainé plus vite que mon ombre le tweet (ou le X) ci-dessous (supprimé depuis).

      Jacques Doriot et Marcel Déat sont deux personnalités politiques de l’entre-deux guerres, venues de la gauche, et qui ont terminé leur carrière dans la collaboration et l’antisémitisme. Dans ce message, je signifie clairement que Fabien Roussel, à mes yeux, est en train de suivre le même parcours.

      N’est pas Lucky Luke qui veut, j’ai réagi trop vite. Les choses sont (un peu) plus compliquées, comme le résume cette enquête de Checknews pour Libération. Ce passage du discours de Roussel suit de peu un autre passage, dans lequel l’orateur accuse le gouvernement (en substance) de ne pas parler le langage du peuple. La ""belle classe ouvrière"" n’est donc pas opposée aux méchants étrangers, mais aux élites cosmopolites, """somewhere "contre "anywhere""". Contrairement cependant à ce qu’écrit Checknews, je ne me suis à aucun moment excusé, et je ne le ferai pas. Je souhaite en revanche comprendre pourquoi j’ai tweeté trop vite.

      Fabien Roussel est un habitué, disais-je, des saillies réac’, semblant l’amener sur le terrain de la droite et de l’extrême droite, et qu’il faut d’urgence ""remettre dans leur contexte"" dans les heures ou les jours suivants, pour bien expliquer qu’il ne fallait surtout pas comprendre ce que certains ont compris. Exercice d’autant plus pervers qu’il rencontre la complicité active de "l’autre gauche", mélencho-écologiste, qui s’empresse de faire buzzer les passages litigieux, soigneusement découpés. En avril dernier, par exemple, il évoque les ""frontières-passoires"". "Nos frontières ne sont pas des passoires, mais surtout les humains qui tentent de les traverser risquent leur vie chaque jour", réplique aussitôt Sandrine Rousseau. A-t-il donc repris le thème zemmouro-lepéniste du "grand remplacement" ? Pas du tout. On l’a mal compris. Il parlait essentiellement des marchandises, accusant les frontières de laisser passer les marchandises, et pas les humains. Aucune xénophobie, rien d’autre que le traditionnel protectionnisme. Citation "dans le contexte" : "Ils ont mis la France sur Le bon coin, ils ont signé des traités de libre-échange, ils ont transformé nos frontières en passoires, ils ont laissé filer nos usines et ils reviennent la bouche en cœur en nous parlant de souveraineté". Et quelques jours plus tard, dans l’explication de texte : ""Quand aujourd’hui, nos frontières ne permettent plus de protéger nos usines, nos emplois, quand nos frontières ne permettent plus d’empêcher l’évasion fiscale, la fraude fiscale et nos richesses de partir dans des paradis fiscaux : eh bien la France devient une passoire"". Circulez !

      D’ailleurs, Fabien Roussel n’est nullement hostile aux étrangers en général, et aux musulmans en particulier. Si en 2019, il refuse de participer à une marche de plusieurs organisations de gauche contre l’islamophobie (il est vrai qu’il n’est pas le seul dans la gauche institutionnelle), c’est parce qu’il trouve le mot ""trop réducteur"". ""Il y a plus globalement", estime-t-il, "une montée du racisme et de l’antisémitisme. Il n’y a jamais eu autant de tags nazis". C’est "un climat malsain et c’est cela dont je préfère parler", précise-t-il. "Je prends une distance, non pas pour m’exprimer contre, mais pour prendre de la hauteur sur le sujet". Le PCF invite néanmoins à participer à la marche.

      De la même manière, si Fabien Roussel ne participera pas à une nouvelle marche, ce 23 septembre, contre les violences policières et le racisme, qu’on n’en déduise pas de sa part une certaine indulgence contre les violences policières. "Je n’y participerai pas d’abord parce que je n’ai pas envie de manifester en entendant autour de moi ce slogan, « tout le monde déteste la police ». Ce n’est pas vrai et je ne partage pas ce slogan-là, et donc je ne souhaite pas m’y associer pour cette raison-là", étaye-t-il sur Franceinfo. Cela dit, reconnait-il, ""les violences policières existent"".

      À ces piques incessantes contre la cause des minorités, contre les politiques de solidarité (son hostilité, parfaitement revendiquée, elle, à la ""gauche des allocs’""), s’ajoutent des provocations contre la lutte contre le dérèglement climatique. On se souvient de l’homérique empoignade contre Sandrine Rousseau (encore), sur le ""bon steak" et le "bon vin"". "Un bon vin, une bonne viande, un bon fromage, pour moi c’est la gastronomie française" : coucou les patriotes ! Mais, ajoute-t-il aussitôt, "pour avoir accès à ce bon, à cette bonne gastronomie, il faut avoir des moyens. Donc le meilleur moyen de défendre le bon vin, la bonne gastronomie, c’est de permettre aux Français d’y avoir accès" : retour à la maison coco. Et de rajouter une ration, dans une interview à "Libération", de la campagne médiatique de la Fête de L’Huma, cru 2023. "J’ai encore mangé une bavette aujourd’hui. Ça va brûler en Afrique ? Sans parler des ris de veau que j’ai mangés à Châlons (...). Ça, ça vaut au moins un tremblement de terre à Haïti."

      Bref, Fabien Roussel est en mouvement, dans un trompe-l’oeil savamment construit, vers l’édification d’une gauche d’extrême droite, parfaitement philippo-compatible, du reste. Où ce mouvement s’arrêtera-t-il ? À partir de quand un trompe-l’oeil devient-il réalité ? Jusqu’où son auteur peut-il maitriser sa glissade ? J’ai mon intuition. Elle est peut-être excessivement pessimiste, je le souhaite. Mais, puisqu’on parle gastronomie, que l’on ne me reproche pas d’avoir le palais sensible à une sorte d’arrière-goût.

    • Fabien Roussel, Don Quichotte d’un communisme introuvable
      https://www.contretemps.eu/roussel-pcf-communisme-elections-strategie-melenchon-gauche

      Un double mystère entoure la campagne de Fabien Roussel, le candidat du Parti communiste français pour la prochaine élection présidentielle. Comment un candidat qui recueille invariablement entre 1 et 3% dans les sondages d’opinion peut-il être autant invité dans les « grands » médias ? Comment le candidat d’un parti communiste peut-il recevoir à ce point les louanges de politicien·nes de droite voire de journalistes et d’idéologues réactionnaires ?

      C’est à dissiper ce double mystère que s’attache ici Paul Elek, ancien militant du PCF. Il montre en particulier que la campagne de Fabien Roussel, loin de permettre la relance d’un projet de rupture avec le capitalisme, a essentiellement pour objectif de faire exister l’organisation par une stratégie de distinction vis-à-vis du candidat de gauche qui avait frôlé le 2nd tour en 2017, à savoir Jean-Luc Mélenchon.

      Cela amène Fabien Roussel à prendre régulièrement pour cible ce dernier, et à alimenter les poncifs réactionnaires que ne cessent de marteler les médias dominants à l’encontre de la gauche dans son ensemble (sur la laïcité, la sécurité, le terrorisme, l’écologie, etc.). En outre, alors même que Roussel prétend reconquérir les classes populaires, il se situe dans la plupart des sondages à 4-5% dans les catégories intermédiaires et supérieures, contre 1-2% dans les catégories populaires.

      Ce texte est une contribution au débat tactique et stratégique à gauche. Elle ne reflète pas la diversité des points de vue au sein de la rédaction de Contretemps mais elle nous a semblé importante et en appelle d’autres.

      *

      « Le social-chauvinisme, c’est l’opportunisme sous sa forme la plus achevée. Il est mûr pour une alliance ouverte, souvent vulgaire, avec la bourgeoisie et les états-majors » (Lénine, « L’opportunisme et la faillite de la 2e internationale », Vorbote, 1, 1916 ).

      #social-chauvinisme

    • On y aura eu droit jusqu’à la question du service public pendant l’intervention du chef de l’État. Doriot par ci Doriot par là. Toute la bonne société médiatique s’est donc attelée à surjouer l’indignation contre le partage d’un article du journaliste Daniel Schneidermann. On a les amis que l’on mérite. Ces hypocrites n’avaient pourtant rien dit quand le pseudo-philosophe Raphaël Enthoven avait traité François Ruffin et Jean-Luc Mélenchon de Doriot. Ni quand le député du Rassemblement National Antoine Villedieu avait dit de Jean-Luc Mélenchon qu’il était un nazi.

      Comédie ! En vérité, s’est déroulé sous nos yeux un mauvais coup très calculé. D’abord, la direction du PCF a cherché une querelle ridicule à François Ruffin qui avait dit en plaisantant que les militants communistes de la fête de l’Humanité avaient préparé « des punchs davantage que la prise du palais d’hiver ». Puis il y a eu pendant deux ou trois jours cette opération consistant à faire croire que la France insoumise aurait insulté Fabien Roussel en le comparant à un collabo. C’est évidemment absolument faux. D’ailleurs, l’expression utilisée par le tweet de Schneidermann (« quelque chose de ») est assez claire pour qu’on le comprenne en première lecture si l’on est de bonne foi. Cette expression résume le malaise ressenti de tous côtés au lendemain des discours de Fabien Roussel à la fête de l’Humanité ou sur sa façon de couvrir de louanges les talents de « dialogue » d’Edouard Philippe, premier ministre en exercice lors de la répression des gilets jaunes. Cette fête fut un désastre pour Fabien Roussel interpellé par le public à chacune de ses interventions. Il fallait donc allumer un contre-feu.

      On aurait pu laisser passer cette campagne ridicule sans y attacher d’importance. L’arc de force des signataires d’une « tribune de soutien » regroupant les secteurs les plus hostiles à la NUPES et les larmes de crocodile des macronistes signaient assez largement l’intention réelle. Mais voir qu’elle est dorénavant utilisée comme un argument par ceux qui veulent tourner la page de la NUPES nécessite d’en dire quelques mots. Car c’est là en vérité qu’est l’objectif principal de cette opération : faire accepter par les communistes la décision de Fabien Roussel de rompre avec la NUPES. C’est donc sur ce point qu’il est important de revenir.

      L’an dernier, nous avons fait le choix du regroupement autour de la NUPES. Les agressions permanentes contre les insoumis des candidats à la présidentielle du PS, d’EELV et du PCF ne faisaient pas de cette démarche un choix naturel. Le maintien de la candidature de Fabien Roussel à l’encontre des engagements qu’il avait pris devant nous de se retirer si nous étions en capacité de nous qualifier au second tour la rendait même difficile à accepter. Mais la rancune n’est pas une ligne politique efficace. Nous avons donc œuvré à ce rassemblement, autour d’un « programme partagé » de 640 propositions dument approuvée par les représentants de chaque composante de la NUPES. Cet accord nous a permis de gagner le premier tour de l’élection législative et de multiplier par 3 le nombre de députés de gauche à l’Assemblée Nationale.

      Depuis cette date, ce qui pose problème, c’est bien comment tout cela est méthodiquement déconstruit. Dans la forme et sur le fond. Dans cette destruction et ce reniement de la parole donnée, Fabien Roussel a été continuellement en première ligne. Il a le premier a déclaré que « le programme partagé » n’était rien et que l’accord était purement électoral, au mépris de sa propre signature. Nous n’avons rien dit pour ne pas handicaper l’union dans un moment où les difficultés sociales frappent durement le pays. Puis Fabien Roussel a annoncé le premier une liste séparée aux européennes. Donc, après l’accord sur le programme, l’accord électoral disparaissait à son tour. Nous n’avons toujours rien dit. Puis, Fabien Roussel a annoncé sa nouvelle candidature pour 2027. Sans discussion, sans compromis et sans préavis, en reprenant la méthode qui peut de nouveau rendre le deuxième tour hors de portée. Nous n’avons encore rien dit. Et je passe sur les attaques si blessantes contre la France insoumise « en dehors de la République » ou qui ne s’adresserait qu’aux « secteurs radicalisés des quartiers populaires ». Tout cela intervient au fond comme autant de confirmations d’une stratégie d’ensemble.

      A tout cela s’est donc ajouté ces dernières semaines le refus de participer à la marche du 23 septembre pour la justice sociale et contre les violences policières. C’est bien sûr le droit du PCF de refuser de s’y associer. Mais c’est étonnant quand on sait que cette initiative était soutenue par plus de 150 organisations, dont les syndicats CGT, FSU et Solidaires. Et cela devient intolérable quand, pour justifier ce refus, Fabien Roussel sera allé jusqu’à reprendre les pires caricatures pour faire croire que cette initiative était « contre la police » ou « en soutien aux abayas ». D’ailleurs, l’extrême-droite et les syndicats factieux y auront puisé des arguments pour demander l’interdiction de la manifestation tandis que l’appareil médiatique en profitait pour préparer sa campagne de dénigrement contre les manifestants.

      Cette volonté de détruire la NUPES s’est concrétisée pour les élections sénatoriales. Depuis le début de l’année, venant arriver cette échéance, nous avons proposé que la NUPES présente des listes communes dans tous les départements. C’était pour nous à la fois un enjeu de cohérence (nous avons porté ensemble un programme pour l’Assemblée Nationale, nous devons donc porter ensemble un programme pour le Sénat) et un enjeu d’efficacité. Mais notre proposition s’est heurtée au sectarisme et à la division. Des réunions ont eu lieu au niveau national entre le PCF, EELV et le PS. Elles ont abouti sur l’exclusion pur et simple des insoumis des listes sur tout le territoire. Et sur l’incapacité de ces 3 forces politiques à construire des listes d’union. Résultat : ce sont plus de 10 sénatrices et sénateurs de gauche en moins en raison de ce choix. Il suffit pour cela de regarder les résultats dans l’Isère, en Loire Atlantique, en Moselle, dans le Nord, dans le Pas de Calais, dans les Pyrénées-Orientales, à Paris, en Essonne, dans les Hauts de Seine, en Seine Saint Denis ou chez les Français de l’étranger.

      Voilà la réalité de ce que nous avons sous les yeux. Bien sûr, on peut toujours penser qu’il ne faut rien dire, maintenir des liens avec des secteurs réputés critiques du PCF et attendre que ça finisse tout seul en comptant sur une révolution de palais. Mais, en politique, le mieux est de dire les choses pour permettre une prise de conscience et aider à dépasser le problème. Le résultat du congrès de PCF a entériné une ligne isolationniste, clairement inverse au vote des insoumis qui se sont massivement exprimés pour l’union. Fabien Roussel ne reviendra pas sur sa décision. Autant l’espoir peut demeurer de voir EELV et le PS changer d’attitude pour les européennes, autant il n’y en a aucun du côté de Fabien Roussel. Bien-sûr, il faut garder toujours une porte ouverte au cas où le réalisme et le sens des responsabilités l’emporteraient. Mais on ne peut espérer voir cette option se réaliser mécaniquement.

      Nos adversaires politiques ont un intérêt à détruire la NUPES. Fabien Roussel leur est à ce titre très utile. C’est seulement comme cela que l’on peut comprendre le gout que prend la classe médiatique à faire de Fabien Roussel son candidat préféré. L’objectif est de séparer les bases communistes et les bases insoumises qui ont de nombreuses choses en commun. Elles mènent des luttes ensemble et militent souvent dans les mêmes syndicats ou associations. Les groupes parlementaires auxquels appartiennent nos députés respectifs votent de manière concertée dans la plupart des cas. Car nous partageons de nombreux points communs sur le fond. Nous avons d’ailleurs partagé un même programme national pour plusieurs élections présidentielles et législatives depuis 15 ans. A la suite des insoumis, le PCF a adopté la thèse de la « Révolution citoyenne » il y a deux congrès de cela. Il défend désormais la construction d’un « Front populaire » que les insoumis avaient remis à l’ordre du jour il y a deux ans.

      Bien sûr, nous ne sommes pas dupes de l’absence de mise en œuvre de ces concepts. Mais il n’empêche : le sentiment a prévalu que l’avenir restait ouvert pour reprendre ensemble le chemin entamé ensemble en 2008. Même après 2022 et la colère de millions d’électeurs face au maintien de la candidature Roussel. Mais à présent ? Fabien Roussel a fixé une stratégie d’isolement et un calendrier jusqu’à 2027. Il ne sert à rien de l’ignorer. Il faut en rendre le peuple juge et le mettre en échec, en partant du réel et sans cacher nos désaccords. Car dans les milieux populaires, personne ne comprendrait que nous soyons prêts à accepter les ambigüités de Fabien Roussel. Il faut dire la vérité et la pratiquer comme méthode de construction de l’union populaire. Car celle-ci ne se confond pas avec le poison de la désunion politique que Fabien Roussel a introduit dans la NUPES.

      https://manuelbompard.fr/2023/09/comment-faire-dun-tweet-un-pretexte-de-plus-contre-la-nupes

    • Le point de vue de Rob Grams ( Rédac-chef adjoint Frustation) :
      La Nupes, une catastrophe Stratégique pour la FI

      Aux présidentielles 2022, la FI avait réussi à détruire la frange sociale-libérale de la gauche (PCF, EELV, PS), un vrai succès de ce point de vue.

      Cela a créé une panique totale du côté des bureaucrates du PS, EELV, PCF qui ont vu qu’ils risquaient d’être ruinés et de perdre leurs postes d’élus, seule raison pour laquelle ces gens « font de la politique ».

      Leur intérêt était donc de faire alliance, pour les législatives, avec la force dominante à gauche à ce moment là, FI. FI de son côté voulait aussi sa part, avoir le max d’élus sans aucun pouvoir, quitte à saboter son petit avantage temporaire.

      PCF, PS, EELV eux étaient prêts à signer à peu près n’importe quoi qu’on leur tendrait (sauf sur les « violences policières » évidemment) si ça permettait de reconduire leurs petits notables. Ça a donné le programme de la Nupes.

      Dans ce beau monde personne n’a jamais imaginé, ni souhaité, que Mélenchon soit Premier Ministre. C’était juste une manière d’utiliser ses 22% pour tenter de les reconduire vers le PS/EELV/PCF.
      A part chez ses militants les plus zélés, la France Insoumise le savait aussi.

      Le programme n’avait donc absolument aucune valeur : pur produit d’appel pour faire voter des gens en leur faisant croire que ça pouvait changer quoi que ce soit. Tout le monde savait que :
      1- il n’y aurait pas de majo alternative donc pas d’application du pgm
      2- qu’il serait abandonné.
      C’est comme ça qu’ils ont pu faire en 3 jours ce qu’ils avaient pas réussi à faire en 5 ans "d’opposition" à Macron.

      Pour PS/EELV/PCF ça impliquait juste de prendre sur eux et de se la fermer pendant 15 jours, en croisant les doigts et attendant que ça passe. « Oui oui bien sûr Mélenchon 1er Ministre youhou »

      Une fois les mandats - et les très gros salaires qui les accompagnent - récupérés il serait bien temps de recréer la gauche néolibérale et de recommencer le pilonnage de FI qu’ils menaient depuis des années.
      ça n’a pas loupé, ils ont commencé à s’y atteler quasiment immédiatement après l’élection législative.

      Ce qui donne depuis ce spectacle ridicule de la part des insoumis de tout le temps être surpris du manque de loyauté de ceux qui leur crachent dessus depuis plus de dix ans.
      Ils ont oublié que si la gauche était désunie en 2022 c’était pour des raisons tout à fait politiques : parce que les options politiques sont très très différentes, opposées.

      Et une option politique se résume pas au programme, c’est aussi la stratégie, les actes politiques… Dans le cas Roussel par exemple, le programme du PCF n’est pas l’enjeu principal, il s’en cogne royalement, il sait qu’il ne sera jamais élu, qu’il ne l’appliquera jamais…

      Ses prises de positions publiques, les manifestations auxquelles il va (celle des flics avec Zemmour et Le Pen par exemple) et celles auxquelles il refuse d’aller (celle contre le racisme et la brutalité policière par exemple)...sa volonté d’alliance avec Cazeneuve.... bref, ce qu’il porte réellement dans le débat publict est beaucoup plus signifiant.

      Grace à la Nupes, et donc grâce à FI, le monstre à trois têtes du PS/EELV/PCF arrive à patiemment à se reconstituer pour nous préparer la prochaine version du hollandisme, et à utiliser tout ce que lui a donné FI pour marginaliser cette dernière.

      C’est le problème de l’obsession électorale : vouloir à tous prix distribuer un max postes bien payés aux copains, sans aucune chance de victoire, a renforcé le pire de la gauche. C’est une erreur historique.

      https://twitter.com/GramsRob/status/1706110769685839937

    • La gauche met en scène ses divisions à la fête de « L’Huma »
      https://www.lemonde.fr/politique/article/2023/09/17/la-gauche-met-en-scene-ses-divisions-a-la-fete-de-l-huma_6189812_823448.html

      Les « insoumis » François Ruffin et Clémentine Autain ont exprimé leurs divergences avec Jean-Luc Mélenchon. Lequel a fait huer son rival communiste, Fabien Roussel, lors d’un rassemblement où la reconquête des classes populaires était au centre des débats.

      [...]

      « Populaire », tout le monde a tenté de l’être, lors de cette fête organisée sur l’ancienne base aérienne de Brétigny (Essonne). Fabien Roussel en premier lieu, avec son discours de samedi tourné vers une certaine idée de la classe ouvrière, incomprise du gouvernement, selon lui, alors qu’« elle est belle, elle est grande et elle parle français ».

      (...) « Fabien, dans le monde où l’on vit, tout ce qui est populaire est proscrit », s’est désolée Mme Delga devant l’ex-candidat à la présidentielle, regrettant la fin des fêtes foraines, louant la chasse comme l’un des « derniers espaces de sociabilité en milieu rural ». « On parle la même langue, Carole a mille fois raison », a abondé M. Roussel.

      Sur place, ce n’est pas toujours ceux qui se revendiquaient des classes populaires qui étaient les plus acclamés. Au chef de file du PCF, la jeunesse a préféré d’autres stars ; Jean-Luc Mélenchon d’abord. Vendredi soir, le chef de file de La France insoumise (LFI) ne s’est pas privé de faire huer son rival communiste. « Il y a une personne qui s’en fiche de l’union, elle s’appelle Fabien Roussel », a-t-il lancé, goguenard, devant un public acquis à sa cause. Avant la marche du 23 septembre contre les violences policières, l’ancien candidat insoumis à la présidentielle a justifié d’avoir besoin de « faire du Poutou » pour se faire entendre, en disant « la police tue ». Comprendre : marquer les esprits avec des formules chocs. La salle entière semblait en convenir et scandait : « Tout le monde déteste la police. »

      #chauvin

  • Introduction to New Cobalt Project - Punta Corna, Northern Italy (2018)

    Dans la vidéo ont explique le nouveau projet de #Alta_zinc, là aussi, comme pour le projet de #Gorno, ils peuvent s’appuyer sur des plans et des galeries déjà existantes, comme ils l’expliquent dans la vidéo.

    Le « grand moment » de la production dans la région « l’âge du cobalt » : 1753 à 1833.

    –-> selon ce site web, l’activité minière a bien débuté en 1753 mais s’est arrêtée en 1848 :

    Cobalt mines opened near Punta Corna-#Torre_di_Ovarda and #Bessanet Mt, and active between 1753 and 1848. The ore extracted was used for the glass industry and it was exported especially to Germany. Mined for iron, and locally for silver, in the middle ages (13th–15th centuries).

    https://www.mindat.org/loc-31111.html

    #Fabio_Granitzio rencontre des personnes qui connaissent l’histoire des activités minières au Musée d’archéologie et minéralogie de #Usseglio :

    #Domenico_Bertino, curateur du musée, explique que le matériaux, déjà « préparé » était exporté pour la majeure partie, en #Allemagne, pour la production de colorant.


    A cette époque Usseglio avait 2500 habitants alors que maintenant (2018 donc) il y en a 180.

    https://vimeo.com/263713276


    #Altamin #vidéo #Alta_zinc
    #mines #extractivisme #Italie #Alpes #montagne #Altamin #Energia_Minerals
    #Punta_Corna #Usseglio #histoire

    –—

    ajouté à la métaliste sur l’#extraction de #terres_rares dans les #Alpes :
    https://seenthis.net/messages/1013289

  • Géographie et #impérialisme. De la Suisse au #Congo entre #exploration géographique et conquête coloniale

    #Gustave_Moynier, cofondateur de la Croix-Rouge, a-t-il également cofondé l’État indépendant du Congo ? Ce régime brutal d’extraction du caoutchouc dirigé par Léopold II voit le jour en 1885 à la suite d’une décennie d’événements exploratoires et conquérants. La Suisse participe à ces événements par le biais des sociétés de géographie dont #Moynier fait partie.
    Loin de se limiter à dévoiler un aspect sombre de la vie de cet homme, l’ouvrage de #Fabio_Rossinelli montre l’intégration – économique, culturelle, voire politique – de la bourgeoisie helvétique à l’#impérialisme_colonial du xIxe siècle. Pour ce faire, l’histoire des associations géographiques en Suisse est analysée en perspective internationale. Jusqu’à la Grande Guerre, ces sociétés représentent, à côté d’autres milieux, des cénacles où se produit un discours raciste accompagné d’actions expansionnistes.

    https://www.alphil.com/livres/1134-1255-geographie-et-imperialisme.html

    #livre
    #colonialisme #Suisse_coloniale #colonialisme_suisse

    pdf en open access :
    https://www.alphil.com/index.php?controller=attachment&id_attachment=261

    –—

    ajouté à la métaliste sur la #Suisse_coloniale :
    https://seenthis.net/messages/868109

    • Book review : Géographie et impérialisme : de la Suisse au Congo entre exploration géographique et conquête coloniale

      What was Switzerland’s role in colonization? If you have ever wondered about this, Rossinelli’s historical account can provide a rich and detailed interpretation of a lesser-known part of the story: the role of Swiss geographic societies and Swiss participation in Belgian King Leopold II’s project to colonize a vast part of central Africa (today’s Democratic Republic of Congo). Rossinelli’s conclusion shows how political the discipline and practice of geography is, bringing geography beyond a technical exercise, showing how expansionist politics by Swiss geography associations were part of a broader dynamic typical of other European geography associations at the time. What makes the Swiss endeavour different is that although Switzerland never formally colonized another country, it supported the efforts of others, benefitting economically from these efforts, while also identifying new places, such as Brazil, for Switzerland’s economic migrants.1 Swiss imperialism, as skilfully demonstrated by Rossinelli, was presented publicly under the guise of a “civilizing” mission of African peoples along with anti-slavery campaigns, led by the Swiss bourgeoisie. But as Rossinelli shows us in great detail, this contradictory mission was often overshadowed by economic and other aspects. How does the author lead us to these conclusions? Rossinelli draws on archival sources to immerse the reader in the national and international meetings in which the imperialistic Swiss projects were discussed and in the texts which these institutions published. The reader often feels as if they have attended a conference in question, knowing the order of events, speakers, and key aspects of their speeches and conclusions.

      The book is divided into four parts. After the introduction, the second part of the book is dedicated to understanding the foundational objectives and operations of eight Swiss geographical associations. Each of these associations held different objectives: some focused on furthering the textile or watch-making markets abroad by using the colonies of other European countries as a place of commerce, other associations were interested in finding places for Swiss to migrate, while yet others focused on collaborating with Swiss missionaries to document local cultures or make natural-history collections. Some of these efforts resulted in Switzerland’s largest collections of ethnographic and natural-history objects. Such collections today contribute to current debates on the restitution of these objects (Sarr and Savoy, 2018), as well as the modern role of these institutions (Vergès, 2023). Rossinelli demonstrates how Switzerland’s geographic associations contributed to imperialistic ideologies and created a pressure from within Switzerland to participate in colonization projects in Africa in particular. The third part of the book reviews and analyses the Swiss production of academic journals, their context, and their influences. Here we see the diffusion of geographic journals throughout Europe and in relation to other European colonization projects.

      In the fourth part of the book, Rossinelli explores how Swiss geographic societies supported one of the largest colonial projects in Africa: that of the former Belgian Congo. The reader finds out how the project was launched internationally through the International African Association, soliciting support of European countries to the king’s private project, including Switzerland. Geographic exploration is seen as a catalyst of colonial expansion in Central Africa. Swiss geographers formed a national chapter to support the initiative and held a series of conferences throughout Switzerland. One of the more interesting roles explored is that of arbitrator. Given that Switzerland had not directly colonized any part of Africa, the country was seen as neutral and able to judge cases of conflict between colonizing countries such as Belgium and Portugal disputing rights to trade at the mouth of the Congo River. During this time, we see Switzerland launch geographic journals as well as the monthly Afrique explorée et civilisée (1879–1894), as part of a communication campaign to the general public. Rossinelli makes connections between Swiss bourgeoisie involvement in both the Red Cross and colonial developments and discusses the role of Swiss banks in the Belgian project.

      I can critique two aspects of this highly engaging and informative work. First, the attention to detail is sometimes to an extreme. The author often opens and closes long detailed parenthetical statements about specific people, events, or places. This sometimes makes reading through parts of the work laborious. But this detail is also at times necessary to make his arguments. Secondly, Rossinelli at times uses the word indigène rather than autochthone to refer to African peoples. This is surprising but perhaps not intentional. In the Francophone literature, especially regarding movements for Indigenous rights and from the United Nations (African Commission on Human and Peoples’ Rights and International Work Group for Indigenous Affairs, 2005; Bellier, 2009), this word is expressly avoided because it links their identity to colonialism. The colonial-era policy of the indigénat, a regime in French colonies which classified Africans as French nationals without citizenship rights, viewed local people as labourers for colonial projects (Tsanga et al., 2022). Even if this book recounts colonial expansion in Africa, the African people affected have histories well beyond their colonial encounters with Europeans: their history does not start or stop with colonialism (Táíwò, 2019), and so the word indigène could have been replaced with autochthone more regularly to strongly signal this issue.

      Throughout the book, Rossinelli interprets the racist history of Swiss geographical associations vis-a-vis Africa, examining why these associations viewed Africa – unlike Asia – as a place without history. The author shows how despite the critical report about the Belgian Congo’s treatment of Congolese people by African-American lawyer George Washington Williams highly reported in European newspapers, the Swiss press defended the Belgian project, insisting that treatment was no worse than that of agricultural workers in Switzerland. Rossinelli also details several racial discourses found in the geographical-society journals, how missionaries were vectors of racism and cultural-superiority exercises, and how cartographic exercises and related reports held a colonial gaze of racial superiority and environmental determinism.

      Rossinelli’s work joins others on the topic of Switzerland and colonization.2 This book situates geographical societies of Switzerland in their colonial roots. And it joins works querying the colonial history of Switzerland (Purtschert and Fischer-Tiné, 2015); racial aspects of colonial history (dos Santos Pinto et al., 2022); and recent efforts focusing on decolonizing it, such as those of the city of Zurich (Brengard et al., 2020), the Musée d’Ethnographie de Genève (de Genève, 2020), requests for removals of colonial-era statues (Fall, 2020), or efforts to decolonize the Zoo Zurich (Sithole et al., 2021). Overall, this work, in all its detail, is a must-read for those who are interested in Switzerland’s imperialist agenda at the time and the various roles it held in Europe’s colonial expansion in Africa.

      https://gh.copernicus.org/articles/78/337/2023

  • Sueurs de viande : un phénomène qui touche tant de personnes en été
    https://www.buzzwebzine.fr/sueurs-de-viande

    Qu’est-ce que les sueurs de viande ?

    Plus courantes durant l’été, les sueurs de viande peuvent survenir à tout moment. Si vous êtes plus attentif, vous constaterez que vous ressentez très généralement un grand coup de chaud après avoir consommé des dorades grillées, du poisson, de l’œuf et toute autre sorte de viandes.

    https://www.youtube.com/watch?v=ZZyEjwZ_ghU

    #viandards #barbecue #Fabien_Roussel

  • Tribune des généraux (21 avril 2021) : l’État, « une bande d’hommes armés » | Le mensuel
    https://mensuel.lutte-ouvriere.org/2021/05/09/tribune-des-generaux-letat-une-bande-dhommes-armes_158764.ht

    La gauche et le mythe de l’armée républicaine

    Les dirigeants du PS, du PC, de La France insoumise ou de la CGT, poussent des cris effarouchés face à la présence de l’extrême droite dans l’armée en prétendant, comme #Jean-Luc_Mélenchon, que cette tribune «  salit l’honneur de l’armée française  ». L’«  honneur de l’armée française  » s’est pourtant exprimé depuis des dizaines d’années en Afrique pour sauvegarder les intérêts de l’#impérialisme_français. L’armée française a couvert et protégé les génocideurs au Rwanda, sauvé la peau de dizaines de dictateurs et d’assassins en Afrique, sans parler de ses sales guerres plus anciennes en Indochine ou en Algérie. Elle a écrasé la Commune de Paris, assassiné des ouvriers à Fourmies en 1891, envahi avec ses chars les carreaux de mine du Nord en grève en 1948… et la liste est longue. En parlant ainsi, en expliquant qu’il faut «  rappeler aux soldats leur devoir d’obéissance due  », Mélenchon montre qu’il est un défenseur de l’armée, c’est-à-dire de l’ordre bourgeois. Les révolutionnaires ne sont pas, eux, pour le respect de «  l’obéissance due  », mais pour les révoltes des soldats contre leurs officiers – et pour la dissolution de l’armée permanente.

    La CGT a publié le 26 avril un communiqué de presse du même tonneau, expliquant que «  la neutralité de l’armée est un principe républicain avec lequel il ne peut être question de transiger  ». Entretenir le mythe d’une «  #armée_républicaine  » qui serait neutre, c’est-à-dire qui ne choisirait pas son camp entre les classes sociales, en faisant semblant d’ignorer que la caste des officiers forme et formera toujours les chiens de garde de l’#ordre_bourgeois, c’est non seulement un mensonge conscient, mais c’est une trahison vis-à-vis de la classe ouvrière. C’est ce genre de propagande qui a conduit, la gauche chilienne il y cinquante ans, à laisser la classe ouvrière désarmée face au général Pinochet, en assurant que l’armée était par nature trop républicaine, trop neutre pour renverser un gouvernement démocratiquement élu.[1]

    Dans son communiqué, la CGT regrette que le «  Conseil supérieur de la réserve militaire, au sein duquel elle siège, n’est plus réuni à la fréquence prévue par les textes  »  ! Autrement dit, il n’y a pas de danger, il y a un bureaucrate de la #CGT au sein du Conseil supérieur de la réserve militaire, et la démocratie est bien protégée.

    La gauche, du #PS au #PCF en passant par la France insoumise, n’a rien su dire d’autre qu’en appeler à Macron et au gouvernement. «  Toujours pas de réaction d’#Emmanuel_Macron et du gouvernement  !  », twittait #Fabien_Roussel, le patron du #PCF, le 24 avril. «  Nous appelons la ministre des Armées à prendre des sanctions exemplaires à l’encontre des signataires de cette tribune qui portent atteinte à l’honneur de l’armée française et aux militaires engagés pour servir la République  », a écrit quant à lui le Parti socialiste dans une résolution votée le 27 avril. Ces partis jouent leur rôle  : prétendre que l’armée a pour fonction de défendre la #République et non les intérêts de la bourgeoisie, et camoufler le fait que Macron, comme n’importe lequel de ses prédécesseurs de gauche comme de droite à la tête de l’État, n’hésiterait pas à mobiliser l’armée contre une explosion sociale si le pouvoir de la #bourgeoisie en dépendait.

    #armée #armée_française #impérialisme #nationalisme #LFI

  • PCF : lutte des places à gauche

    https://journal.lutte-ouvriere.org/2023/04/12/pcf-lutte-des-places-gauche_609594.html

    Le #PCF a tenu son 39e congrès du 7 au 10 avril à Marseille. #Fabien_Roussel, réélu à sa tête, s’est fait remarquer en déclarant que « la #Nupes est dépassée » et qu’il faut rassembler la gauche jusqu’à #Bernard_Cazeneuve, l’ex-Premier ministre de Hollande.

    Il n’y a pas à s’étonner de la main tendue à un politicien qui a refusé l’alignement du PS derrière la Nupes initiée par #Mélenchon et qui se démarque du spectacle radical joué par les députés #LFI au Parlement.

    D’un côté, même si ce n’est guère que par son nom, le #Parti_communiste_français reste associé à la #lutte_des_classes et à la contestation du capitalisme. Malgré ses déboires électoraux successifs et la perte des municipalités qu’il a dirigées pendant des décennies, il conserve un réseau militant dans certains quartiers populaires et parmi les travailleurs, un réseau que n’ont pas les autres partis de la gauche gouvernementale. Il continue d’attirer à lui des femmes et des hommes, y compris des jeunes, pour qui « la lutte des classes est toujours une réalité » , pour reprendre les termes d’un sondage qu’il a commandé.

    Mais, de l’autre côté, la politique des dirigeants du PCF, depuis des décennies – en fait depuis les années 1930, où il a cessé d’être un parti révolutionnaire pour devenir un gardien de l’ordre social –, a toujours consisté à apporter leur soutien à un politicien bourgeois présentable en vue d’obtenir des ministères . Blum, De Gaulle, Mitterrand, Jospin : la liste est longue et le spectre politique très large. Quand le PCF avait une influence presque hégémonique dans la classe ouvrière, sa capacité à encadrer les travailleurs était le principal argument de ses dirigeants pour monnayer des postes de ministres. Leur participation au pouvoir s’est accompagnée de leur complicité dans les coups portés aux travailleurs, comme sous Mitterrand qui a mis en œuvre le blocage des salaires et laissé supprimer des centaines de milliers d’emplois, puis sous Jospin qui a privatisé en masse. Cette politique a fait chuter les voix du PCF, partir ses militants et baisser son influence, sans que ses dirigeants changent vraiment de politique.

    Quand l’ex-sénateur ­Mélenchon a rompu avec le PS, les dirigeants du PCF, sous l’égide de #Pierre_Laurent, l’ont aidé à créer le #Front_de_gauche, lancé lors des élections européennes de 2009. En 2017 après la création de La France insoumise (LFI), ils ont mis le dévouement de leurs militants au service de sa campagne présidentielle. Mais, à trop suivre Mélenchon, le PCF risquait de disparaître. En 2020, pour conserver des municipalités, il avait besoin d’alliances avec le PS. En 2022, pour sauvegarder l’existence indépendante de son appareil, Fabien Roussel a choisi de se présenter à la présidentielle. Puis, pour faire réélire ses députés, il a pris part à la Nupes, l’alliance électorale proposée par LFI pour les élections législatives de juin 2022. Aujourd’hui, pour ne pas tout parier sur l’alliance avec LFI, Fabien Roussel tend la main aux dissidents du PS, hostiles à #Olivier_Faure et à la Nupes.

    Sur le fond, tous ces politiciens sont bonnet blanc et blanc bonnet, selon une vieille formule du PCF. Sur le terrain du nationalisme ou du protectionnisme, les différences entre Roussel, Mélenchon ou Ruffin sont indiscernables . Sur le terrain de la sécurité, Roussel, qui est allé manifester derrière la police, aux côtés de Darmanin et Bardella en mai 2021, doit apprécier Cazeneuve, ancien ministre de l’Intérieur.

    Depuis des années, la politique du PCF se résume ainsi à ses tentatives de sauvegarder ses positions électorales face aux pressions de ses alliés , tout en se présentant toujours comme candidat à être un parti de gouvernement. Cela signifie en tout cas être « toujours prêt » à faire passer sous la table les revendications des travailleurs, comme on l’a vu quand le PCF a eu des ministres sous Mitterrand comme sous Jospin.

    Ce n’est pas au PCF, pas plus dans sa version Roussel que dans les précédentes, que les militants ouvriers et les jeunes, attirés par le langage « lutte de classe », la référence au communisme et l’envie de combattre le capitalisme, trouveront une réponse à leurs aspirations.

  • La dernière grosse étude d’Emmanuel Todd confirme que sa vieillesse à lui est un naufrage.

    Emmanuel Todd : « Le sauvetage de la démocratie passe par un accord à durée limitée entre les électorats RN et Nupes »
    https://www.marianne.net/agora/entretiens-et-debats/emmanuel-todd-le-sauvetage-de-la-democratie-passe-par-un-accord-a-duree-li

    L’autre solution, c’est de trouver une voie politique qui permette le sauvetage de la démocratie : je propose un contrat à durée limitée réconciliant les électorats du Rassemblement national et de la Nupes pour établir le scrutin proportionnel.

    Je considère vraiment que ce qui se passe est inquiétant. J’ai un peu de mal à imaginer que cela ne se termine pas mal. Il y a un élément d’urgence, et la simple menace de désistement implicite ou explicite entre les deux forces d’opposition calmerait beaucoup le jeu. Il ferait tomber le sentiment d’impunité de la bureaucratie qui nous gouverne.

    Le problème fondamental n’est pas un problème entre appareils. Le problème fondamental est un problème de rejet pluriel. 1) L’électorat du Rassemblement national est installé dans son rejet de l’immigration, un concept qui mélange l’immigration réelle qui passe aujourd’hui la frontière et la descendance de l’immigration ancienne, les gosses d’origine maghrébine qui sont maintenant une fraction substantielle de la population française. 2) L’électorat de LFI et de la Nupes croit seulement exprimer un refus du racisme du RN mais il exprime aussi, à l’insu de son plein gré, un rejet culturel de l’électorat du RN. Il vit un désir à la Bourdieu de distinction. Simplifions, soyons brutal, il s’agit de sauver la République : il y a d’un côté une xénophobie ethnique et de l’autre une xénophobie sociale.

    J’ai un peu de mal à imaginer que le sauvetage à court terme de la démocratie par l’établissement de la proportionnelle, via un accord à durée limitée entre Nupes et RN, puisse se passer d’un minimum de négociation sur la question du rapport à l’étranger. La seule négociation possible, la seule chose raisonnable d’ailleurs du point de vue de l’avenir du pays, c’est que les électeurs de la Nupes admettent que le contrôle des frontières est absolument légitime et que les gens du Rassemblement national admettent que les gens d’origine maghrébine en France sont des Français comme les autres. Sur cette base, à la fois très précise et qui admet du flou, on peut s’entendre.

    • Est-ce que la Nupes est contre tout contrôles aux frontières ? J’ai pas vu passé ca, mais j’ai peut etre raté un truc.

      Todd m’a l’air surtout d’accord avec le RN, il devrait y adhéré vu qu’il trouve comme eux que la gauche serait trop laxiste avec les frontières et que le racisme c’est pas bien grave.

      Dans ses propos sur les femmes dans « Où en sont-elles ? Une esquisse de l’histoire des femmes » qu’il a publié pour combattre #metoo il valide largement les thèses du RN, expliquant que les discriminations faites aux femmes n’existent plus en occident mais seulement dans les pays et cultures non occidentales. Et ici il en remet une couche en invisibilisant l’aspect misogyne de la théorie du grand remplacement du RN ne parlant que de son aspect raciste.

      #grand_homme #fils_de #phallosophe #racisme #masculinisme

    • Y’a Roussel, en tout cas, qui vient de touiter qu’« ils ont transformé nos frontières en passoires ». Lui semble donc déjà prêt à « élargir » l’union de la gauche jusqu’à Marine Le Pen. https://twitter.com/Fabien_Roussel/status/1645386504607334403

      Ils ont mis la France sur le Bon Coin, ils ont signé des traités de libre-échange, ils ont transformé nos frontières en passoires, ils ont laissé filer nos usines et ils reviennent la bouche en cœur en nous parlant de souveraineté.

      Quelle humiliation !

    • Je me souviens du crypto-poutinien Jacques Sapir qui draguait #sans_vergogne le « front » (national) :
      https://www.humanite.fr/politique/union-europeenne/la-coupable-attraction-de-jacques-sapir-pour-le-front-national-582445

      Aux prises avec son père qui s’apprête à lui gâcher sa rentrée politique, Marine Le Pen a reçu un renfort inespéré. Un intellectuel respecté, réputé de gauche qui plus est, apporte sa caution à son entreprise de banalisation du Front national en envisageant de l’inclure dans un large «  front  » avec des forces démocratiques. C’est la surprise de rentrée que lui a offerte l’économiste Jacques Sapir, au détour d’un entretien accordé au Figaro Vox, le 21 août. Des propos qu’il a réitérés, jeudi matin, sur France Inter.

      Donc la gauche souverainiste (canal chasse-pêche-et-tradition) est compatible avec la république des rentiers et des propriétaires. Alors que Mélenchon est un méchant « séparatiste factieux ».

    • Quel que soit le jugement que l’on peut porter sur « l’ analyse » délirante d’Emmanuel Todd (le contrôle des frontières), force est de reconnaître que la stricte rationalité électoraliste peut conduire au type de construction politique évoquée ici : l’alliance entre partis « populistes » ou considérés, jusque-là, comme non-institutionnels.

      Il me semble que l’on a déjà eu la preuve, en Europe, notamment, que l’accession au pouvoir de coalitions soit-disant insolites pouvait devenir réalité.

      Tant que l’espace politique sera essentiellement déterminé par des partis visant à accéder aux commandes de l’État (électoralisme) je pense que nous n’échapperons pas au risque de l’accession au pouvoir du RN (coalisé avec je ne sais qui, si besoin) ou d’un « Darmanisme » considéré comme plus républicain, mais guère plus ragoûtant. Le risque est d’autant plus évident en temps de crise. Nous y sommes. Personne n’ignore que Macron instrumentalise ce chantage en ce moment.

      La séquence de luttes sociales actuelles pourrait (aurait pu ?) ouvrir l’espace politique à d’autres horizons que les enjeux électoraux - appelons cela, la construction « d’un rapport de force social extraparlementaire ».

      Malheureusement je ne pense pas que nous soyons dans une phase ascendante de la lutte mais je suis probablement pessimiste (à confirmer).

    • « Être plus ferme » avec les travailleurs migrants : Roussel persiste après sa sortie sur les « frontières »
      https://www.revolutionpermanente.fr/Etre-plus-ferme-avec-les-travailleurs-migrants-Roussel-persiste

      Ce matin sur BFM TV, Apolline de Malherbe interrogeait Fabien Roussel, numéro 1 du PCF, revenant sur ses propos tenus ce week-end sur les frontières. « Est-ce qu’il aurait fallu davantage contrôler l’arrivée des travailleurs, des migrants qui viennent travailler en France ? Est-ce qu’il faut être plus ferme ? » Une question à laquelle le secrétaire national du PCF a répondu sans sourciller « Oui, il faut être plus ferme oui ».

      Suite à cette réponse, qu’on penserait sortie de la bouche de Gérald Darmanin ou de tout autre représentant de la droite, Roussel n’a pas su répondre clairement à une autre question pourtant élémentaire que lui a posé la journaliste de BFM TV : « à ces migrants qui se retrouvent sur des petites embarcations et qu’il faut sauver et qu’ils viennent frapper à la porte d’une France et que vous êtes à la tête de l’État, vous dîtes quoi ? ». Une interrogation face à laquelle le chef du PCF a sorti la langue de bois expliquant : « je considère que chaque pays doit avoir sa politique et au sein de l’UE nous devons avoir chacun notre responsabilité d’accueil ».

    • « Gauche des allocs » : « Ils défendent le droit à la paresse », tacle Fabien Roussel
      https://www.francetvinfo.fr/politique/fabien-roussel/gauche-des-allocations-fabien-roussel-assume-totalement-ses-propos_5360

      Quatre jours après avoir opposé la « gauche des allocs » et la « gauche du travail » [lors de la fête de lHuma en septembre 2022], le secrétaire national du #PCF Fabien Roussel persiste et signe mercredi 14 septembre sur franceinfo en dénonçant les attaques qu’il a depuis reçu de « ceux qui défendent le droit à la paresse » dans son propre camp.

      « J’assume totalement mes propos, défend #Fabien_Roussel. Il y a ceux qui défendent l’idée de mettre le RSA à 1 000 euros, moi je défends l’idée d’une société qui garantit à tous un vrai emploi. »

    • Noter que, juste après son touit sur les Frontières passoire, gugusse et sa clique ont prétendu qu’il parlaient uniquement de néo-libéralisme et de mondialisation des marchandises, pas d’immigration. Juste avant, donc, d’aller chez Apolline bavasser sur les migrants-qu’on-n’est-pas-assez-ferme (assez branlante, un peu molle là-dessus ?).

  • Lanceurs d’alerte dans la police : « Je ne connais aucun agent qui est épanoui dans son travail »

    Pour la première fois, six fonctionnaires témoignent des dysfonctionnements de leur institution dans « Police, la loi de l’#omerta ». Les deux auteurs de cet ouvrage alarmant et salutaire, une capitaine et un ancien gardien de la paix, espèrent ainsi libérer la parole de leurs collègues et remédier aux maux qui les rongent.

    « #Violences_policières, #sexisme et #racisme ordinaires, #dissimulation_de_délits, abondance de #faux_en_écriture_publique, #corruption, #tyrannie_hiérarchique, #radicalisation médiatisée des syndicats ou encore politique du chiffre… » Voilà une liste (non exhaustive) des #maux_policiers que dénoncent #Agnès_Naudin et #Fabien_Bilheran dans le livre Police, la loi de l’omerta (éditions Le Cherche Midi), qui paraît ce jeudi. Elle est capitaine, passée par la police aux frontières et la brigade des mineurs, autrice de plusieurs livres et porte-parole de la FSU Intérieur. Avant de quitter « la boîte », lui était gardien de la paix, ayant officié jusqu’à la brigade des stups du 36, quai des Orfèvres, l’ancien siège de la prestigieuse police judiciaire parisienne.

    Dans cet ouvrage, leurs deux témoignages sont assortis de ceux de quatre autres policiers. Il y a #Serge_Supersac, #CRS en bagarre avec les syndicats et la compromission de collègues, qui vit mal les audits de l’Inspection générale de la police nationale sur son commandement, et se tourne vers la recherche autour du lien police-population. Il y a #Jean-Marc_Cantais, confronté au suicide d’un collègue, puis catapulté à la tête d’unités dont il dénonce les indigences et les violences, et qui se liguent contre lui jusque devant les tribunaux. Il y a #Stéphane_Lemercier, officier confronté, de la Somme à l’Hérault, à des hiérarchies erratiques et à l’inanité de la politique du chiffre, qui finit par se réfugier dans les études et l’écriture de livres sur la police. Ou encore #Christophe_Annunziata, lâché deux fois par son administration et les syndicats, d’abord quand il a souffert de #harcèlement_moral (après qu’un collègue a mimé sur lui deux égorgements), puis quand il a cherché à dénoncer un membre de sa brigade des mineurs, qu’il soupçonne… de corruption de mineurs (ce dernier est actuellement mis en examen).

    Ce livre dense ne résout pas les problèmes qu’il pose (ni, a fortiori, ceux qu’il élude). Mais ces six cas particuliers, mis bout à bout, montrent de l’intérieur une institution policière dysfonctionnelle, tiraillée entre un pouvoir politique passionné de chiffres, des syndicats omnipotents, une direction recroquevillée sur des principes éloignés de l’intérêt général, des individus aux comportements délétères qui ne sont pas sanctionnés et d’autres qui sont placardisés pour avoir alerté sur les dérives de leurs collègues. L’ouvrage résonne comme un coup de semonce. Assez pour ébranler la chappe de plomb recouvrant la police nationale ? Agnès Naudin, interviewée par Libé avec son coauteur Fabien Bilheran, ne se pose (presque) pas la question : « De toute façon, tant qu’on ne va pas dans les médias, on ne les fait pas chier. Et tant qu’on ne les fait pas chier, il n’y a rien qui change. »

    Quelle a été la genèse de ce livre ?

    Fabien Bilheran : A la fin de l’année 2021, alors que je demandais depuis un an la rupture conventionnelle [il l’a obtenue en juin 2022, ndlr], j’ai appris qu’Agnès s’intéressait au sujet, en tant que porte-parole de la Fédération syndicale unitaire [0,2 % des suffrages aux élections professionnelles du ministère de l’Intérieur en 2018]. On est entrés en contact, et après quelques heures de discussion on en est arrivés à parler de ce livre. Depuis mon engagement auprès des Policiers en colère en 2016, je gardais dans un coin de la tête la possibilité de porter ce genre de témoignages. Entre le réseau d’Agnès et le fait que je suis membre de l’association de prévention du suicide des policiers Peps-SOS, c’est presque les témoins qui venaient à nous. On a même dû faire un tri.

    Agnès Naudin : Ensuite, il a fallu franchir les barrières de la méfiance, répondre à la question que les témoins se posaient : « A quoi ça sert de parler publiquement, après tout ce que j’ai déjà fait pour dénoncer ce qui ne va pas ? » On s’est aussi interrogés sur la légalité, la loyauté, le devoir de réserve. On a fait un gros travail de collecte de preuves. On a écarté des témoignages qui risquaient d’être remis en question. Enfin, toutes les personnes qui parlent dans ce livre sont déléguées de la FSU. Ça faisait partie des conditions sine qua non, pour moi, dès le départ, afin qu’elles soient un minimum protégées de l’administration.

    Les élections professionnelles au ministère de l’Intérieur se tiennent du 1er au 8 décembre. Ce n’est pas un hasard de sortir le livre maintenant ?

    A.N. : Je botte en touche, et vous pouvez l’écrire.

    F.B. : Je n’ai pas d’engagements syndicaux, et je ne suis pas soumis à la réserve électorale. J’estime que les syndicats majoritaires font partie du problème. Ils exercent un électoralisme de court terme, car ils participent à l’obtention des grades et des mutations pour les agents. Quand on n’est pas dans un syndicat, il est beaucoup plus difficile d’obtenir son avancement, même si on le mérite ou qu’on a de l’ancienneté. Publier ce livre maintenant permet de faire réfléchir les policiers au syndicalisme dont ils ont envie. Est-ce qu’ils veulent un syndicalisme de clientèle, qui va juste surfer sur les faits divers ou la dernière polémique ? Ou, au contraire, est-ce qu’ils veulent un syndicalisme qui ait une vision à long terme, qui ait une vision du collectif, au-delà des intérêts particuliers ?
    Guerre des images
    Les syndicats, bras armé de la police pour la communication de crise
    Police / Justice
    26 sept. 2022abonnés

    Les syndicats ou les associations de policiers n’ont, selon vous, pas le pouvoir de faire bouger les lignes ?

    F.B. : J’ai été dans un syndicat, j’ai été dans les Policiers en colère. Si aujourd’hui j’ai quitté la police, c’est parce que j’ai fait tout ce qui était en mon pouvoir, mais que ça n’a pas suffi pour changer les choses, notamment sur la question du suicide, qui me tient particulièrement à cœur. C’est la plus grande cause de mortalité des gardiens de la paix. Contrairement aux discours politiques, et des syndicats majoritaires, qui s’offusquent des refus d’obtempérer toutes les je ne sais pas combien de secondes, le principal danger pour un policier, quand il entre en école de police, c’est le suicide. Quand le ministre en parle, c’est pour dire que le suicide est dû à des problèmes personnels. En réalité, quand on est policier, on est soumis à des interventions qui peuvent être traumatisantes, à des accidents de la route, à la mort, à la violence…

    A.N. : … et à l’ambiance dans les services.

    F.B. : Oui, voilà, aussi à l’ambiance dans les services, à la hiérarchie… On ne peut pas dire que le suicide n’est pas lié au travail. Le travail joue forcément un rôle dans le suicide, et rien n’est fait à ce sujet. C’est pour cela qu’on en arrive à cette extrémité : écrire un bouquin, avec des policiers à visage découvert, c’est parce qu’on est démunis. On a grand espoir, avec ce livre, de porter une autre parole que ce qu’on peut entendre médiatiquement. De faire réfléchir à ce qu’on peut faire de la police, pour qu’elle fonctionne mieux, pour accompagner les agents vers une sérénité au travail. Cette sérénité est la condition essentielle d’une bonne relation avec la population.

    A lire votre livre, on a l’impression que tous les policiers ont l’air de vouloir changer de service, ou de ne pas être heureux là où ils sont…

    A.N. : Je ne dirais pas ça. J’ai croisé plein de fonctionnaires dans les mêmes services depuis des années, qui n’en bougeront plus jusqu’à la retraite. C’est d’ailleurs parfois une difficulté pour la hiérarchie de gérer ces dynamiques-là. C’est surtout vrai ailleurs qu’à Paris, où au contraire on trouve des jeunes en début de carrière, sortis d’école, donc ça bouge vite…

    F.B. : Je suis un peu plus dur. Je ne connais aucun policier qui soit épanoui dans son travail. Quel que soit le lieu, l’endroit, le service, son prestige, qu’il y ait ou non des moyens… Il y a toujours un problème qui vient le contraindre ou qui rend son quotidien compliqué. Que ce soit de manière structurelle ou à cause de difficultés interpersonnelles.

    A.N. : Ce n’est pas que tous les policiers sont malheureux dans ce qu’ils font. Mais il est vrai que je ne connais pas de policier qui trouve du sens à ce qu’il fait. Parce que la sanction administrative n’a pas de sens, la politique pénale n’a pas de sens… Et puis il y a une instrumentalisation des statistiques policières à des fins politiques. Il y a un vrai décalage entre les chiffres affichés et le quotidien vécu des agents. Par exemple, si on veut voir plus de policiers qui s’occupent du stup, on va demander à tous les policiers de faire des infractions à la législation sur les stupéfiants. En conséquence, on va davantage détecter cette délinquance, et donc demander plus de moyens. C’est une boucle infinie.

    Si pas grand-chose ne fonctionne dans la police, qu’espérez-vous de votre livre ?

    A.N. : Soyons fous : qu’il permette de changer la police ! Il faudrait que chaque fonctionnaire qui, à un moment, a la capacité de faire le choix de couvrir un collègue ou pas, se souvienne de ces témoignages, qu’il se souvienne que chaque action a une répercussion. Et c’est à la portée de tout le monde. Je ne sais pas combien de policiers doivent se mobiliser pour que les choses changent, mais ce nombre existe. Pas besoin que les 150 000 agents fassent la révolution. Mais si 500 ou 600 lisent le bouquin, se disent « j’ai déjà été dans ces situations-là, je ne m’en suis pas rendu compte », qu’ils ouvrent les yeux sur leur propre situation… rien que ça, ce serait énorme. Quant à ceux qui s’y retrouveront à l’avenir, même s’ils ne sont pas victimes, mais plutôt comme des moutons à suivre le troupeau, il faut qu’ils disent « non, je suivrai pas ». Peut-être que, dans un groupe de dix, il suffit que deux moutons arrêtent de suivre le troupeau pour que les choses s’améliorent.

    F.B. : Le bouquin révèle une multitude de témoignages, l’idée est qu’il libère la parole. Et ensuite qu’on s’entraide et qu’on s’accompagne face aux représailles de l’administration que l’on peut subir quand on dénonce les dysfonctionnements. On envisage de constituer un collectif structuré pour soutenir les lanceurs d’alerte [de la police] dans leurs démarches. Plus largement, et c’est sûrement utopiste, il faut arriver à toucher un public large. La solution ne viendra pas uniquement de la police, mais aussi de la mobilisation de la société, qui va permettre l’émergence d’une meilleure police. On veut enclencher la dynamique. La réflexion est sociétale, et elle se pose ainsi : qu’est-ce qu’on fait de la police ?

    A.N. : Oui et, quelle police veut-on ? C’est une question qu’on pourrait poser aux citoyens.

    F.B. : Et ce n’est pas à un ministre de l’Intérieur de répondre à ces questions.

    https://www.liberation.fr/societe/police-justice/lanceurs-dalerte-dans-la-police-je-ne-connais-aucun-agent-qui-est-epanoui

    #police #témoignage

    –—

    ajouté à la #métaliste de #témoignages de #forces_de_l'ordre, #CRS, #gardes-frontière, qui témoignent de leur métier. Pour dénoncer ce qu’ils/elles font et leurs collègues font, ou pas :
    https://seenthis.net/messages/723573

  • OPINION de #Fabien_Fivaz - #Précarité_académique : Pour plus de postes fixes

    Faute de perspectives dans les hautes écoles suisses, les postdoctorants devraient se tourner vers le privé. C’est le constat dressé récemment par le Conseil suisse de la science (CSS). Si le conseiller national (Vert/Neuchâtel), président de la Commission de la science, de l’éducation et de la culture s’inquiète comme le CSS de l’avenir de ces universitaires, il tire d’autres conclusions sur les mesures à prendre.

    Les postdoctorant·e·s sont essentiel·le·s pour le système de recherche suisse : c’est une main d’œuvre flexible, bon marché et hautement qualifiée. Elle est corvéable à merci. Et n’a pas d’avenir académique : 1% seulement obtiennent un poste de professeur·e dans une haute école en Suisse. C’est le constat dressé récemment par le Conseil suisse de la science (CSS) (https://wissenschaftsrat.ch/images/stories/pdf/fr/SWR_2022_Can_we_do_better_Appropriate_size_and_org_of_ERI_system.pd).

    Rien de bien nouveau. Le personnel du #corps_intermédiaire académique des hautes écoles subit depuis de nombreuses années des conditions de travail précaires. Plusieurs autres enquêtes le démontrent, récemment encore à l’Université de Genève, où plus de 35% des personnes exprimaient un sentiment de précarité et plus de la moitié craignaient d’y glisser. Les raisons sont multiples : les postdoctorant·e·s accumulent les postes à durée déterminée, de courte durée et les pourcentages ne sont pas en phase avec la charge de travail.
    La Suisse mauvaise élève

    Ces conditions ont créé un mouvement de contestation qui a culminé avec le dépôt d’une pétition destinée aux autorités fédérales. Le Conseil national a entendu ces revendications et transmis un postulat au Conseil fédéral, lui demandant de définir une stratégie pour améliorer la situation dans le cadre du prochain message sur la formation, la recherche et l’innovation pour les années 2025-28. Mais quelles sont les solutions ?

    Le CSS écarte un peu rapidement la possibilité de créer plus de postes fixes au sein des hautes écoles. Plusieurs autres pays ont choisi cette voie, avec succès. En vrai, comparée aux autres, la Suisse est très mal placée : plus de 80% du corps intermédiaire académique ne bénéficie pas d’un contrat de travail à durée indéterminée. Cette piste doit donc rester ouverte : le FNS peut soutenir cette démarche en fixant des conditions pour l’octroi de son soutien et la Confédération peut encourager les postes fixes dans le cadre de son soutien de base aux universités cantonales, dans lesquelles le problème est le plus aigu. Les tenure track (professeur·e·s assistant·e·s avec possibilité de prétitularisation conditionnelle) font partie de la solution, mais cela demande également d’augmenter les budgets. Et ces postes doivent être de vrais tenure track, avec un poste fixe pour celles et ceux qui remplissent les exigences fixées à la fin de la période de prétitularisation.
    Une meilleure reconnaissance

    Contrairement à la vision du CSS, les postdoctorant·e·s ne sont pas des étudiant·e·s. Entre recherche, enseignement et administration, ils sont essentiels et indispensables à la compétitivité du système académique suisse. C’est à ce titre qu’ils doivent être reconnus, en améliorant leurs conditions de travail et en leur permettant de concilier vie privée et familiale avec leurs activités professionnelles dans les hautes écoles. Les conditions de travail actuelles ne sont plus en phase avec les aspirations d’une majorité : plus d’un tiers des personnes bénéficiant d’un soutien du Fonds national suisse sont insatisfaites en matière de sécurité de leur emploi.

    Les conditions sont remplies pour que ces améliorations aient lieu : le Parlement soutient ces revendications, le FNS s’engage à réformer ses instruments de soutien. Les propositions sont également soutenues par le corps professoral. Restent donc aux universités et structures qui coordonnent leur travail de proposer des solutions.

    https://www.heidi.news/articles/precarite-academique-pour-plus-de-postes-fixes

    #corps_intermédiaire #université #Suisse #recherche #travail #conditions_de_travail #facs #ESR

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  • La gauche toujours à la recherche de son peuple - Rémi Lefebvre, AOC media

    Entre Fabien Roussel et Sandrine Rousseau, à gauche, les polémiques s’enchaînent : deux semaines sur les mérites et démérites du barbecue, puis dix jours sur l’abandon de la valeur travail. Ces petites phrases affirment en creux la déliquescence de la base électorale de la gauche. L’identité de classe, jadis primordiale, a été éclipsée par de nouvelles formes d’identification. Entre gilets jaunes et racisés, ubérisation et chômage, la gauche peine à trouver un programme commun. Pourtant, cette division de la classe ouvrière a déjà existé dans l’histoire, se résolvant sur une revendication commune : l’égalité.

    La rentrée de la Nupes a été dominée et parasitée par des controverses et des petites phrases qui radicalisent les positions des uns et des autres. Elles simplifient à outrance des questions qui méritent pourtant d’être approfondies et clarifiées. Gauche « barbecue » ou « des allocations », « valeur travail », tyrannie de la gauche « morale » : la gauche rassemblée aux élections législatives, toujours fragile, donne en pâture des oppositions caricaturales dont les médias se repaissent. La guerre des clashs assure le buzz à ceux qui s’y livrent.

    Jumeaux-rivaux de l’ère des réseaux sociaux, Fabien Roussel et Sandrine Rousseau sont les enfants paradoxaux du transgressif Manuel Valls. Outsiders comme lui en son temps, ils cultivent la stratégie de la scandalisation et de la triangulation. Rétrécie, la gauche mérite mieux que ces saillies. Le débat incontournable des contours du « peuple » à mobiliser et à défendre appelle mieux que ces approximations et raccourcis langagiers. La gauche a évité la catastrophe en se rassemblant aux élections législatives mais le dernier cycle électoral a confirmé des faiblesses sociologiques anciennes.

    La gauche fédère les diplômés urbains, une partie des jeunes, les français de culture musulmane mais peine, en dépit même d’un discours plus radical sur le plan économique, à mobiliser une large partie des catégories populaires qui se réfugient dans l’abstention et dans le vote d’extrême droite[1]. Le clivage trop binaire rural/urbain ne doit pas être durci à l’excès mais il faut aussi garder à l’esprit que les grandes métropoles (qui correspondent à ce qui reste de l’implantation militante et partisane de la gauche) sont toutes partagées entre la Nupes et Ensemble aux élections législatives. La tentation d’abandonner une partie des milieux populaires dans une sorte de réflexe Terra Nova inversé est réelle quand l’objectif de reconquérir « les fâchés pas fachos » semble intenable.

    La gauche doit prendre le temps d’un débat contradictoire et raisonné sur ses limites électorales et sociologiques qui ne doit pas être instrumentalisé par des logiques d’appareil ou des ambitions individuelles. François Ruffin l’esquisse dans son dernier ouvrage[2] qui apporte un éclairage à enrichir. Il montre à partir de son expérience de terrain (socialement situé) que la gauche est perçue par une partie des citoyens qui votent pour l’extrême droite comme « le camp des assistés ».

    Ce vécu subjectif doit être pris en compte mais ne doit pas conduire à abandonner d’autres luttes et d’autres groupes sociaux. Pour prétendre être majoritaire et unifier les classes populaires dans leur diversité et les classes moyennes, les forces de gauche, au-delà de leurs clientèles spécifiques, doivent sortir de fausses oppositions (le social vs le sociétal, les milieux populaires traditionnels vs les minorités, la France des bourgs vs la France urbaine…).

    Il s’agit de dégager les contours d’une coalition sociale majoritaire qui soit le produit d’une analyse commune de la société. Elle fait largement défaut : un des principaux chantiers intellectuels de la Nupes est donc sociologique. Traditionnellement le socle de la gauche était fondé sur une alliance des catégories populaires et des classes moyennes intellectuelles. Le « peuple de gauche » pour parler comme dans les années 1970 scellait l’alliance des ouvriers, des employés, des enseignants et classes moyennes intellectuelles. Cette alliance est plus difficile à construire désormais et doit intégrer de nouveaux clivages socio-politiques.

    Le cœur de l’électorat de gauche, quelles que soient ses sensibilités, s’est déplacé vers les classes urbaines diplômées et/ou déclassées. La gauche doit par ailleurs intégrer les intérêts de catégories sociales dont les formes de domination font l’objet d’une attention nouvelle (les femmes, les groupes « racisés », les minorités sexuelles discriminées…). Mais cette alliance entre minorités et classes populaires est souvent présentée (à tort) comme impossible.

    Face à une droite qui cherche à diviser le salariat, à opposer les catégories les unes contre les autres, la gauche doit promouvoir de nouveaux intérêts collectifs et construire de nouveaux compromis redistributifs entre catégories sociales. L’alchimie est difficile : il s’agit de remobiliser les milieux populaires dans leur hétérogénéité sans s’aliéner les classes moyennes intellectuelles tout en prenant en compte les nouvelles attentes de reconnaissance et d’égalité des « minorités ».

    L’hétérogénéité des milieux populaires

    La reconquête des milieux populaires passe par une analyse fine et non simpliste de leurs transformations, de leur fragmentation et de leurs contradictions. Les catégories populaires constituent un groupe de plus en plus hétérogène. Quoi de commun entre la France périurbaine, rurale et déclassée des gilets jaunes et les habitants des « quartiers » relégués, les « petits-moyens » cultivant la valeur travail et ceux qu’ils dénoncent comme des « assistés », les « petits Blancs » « identarisés » et les jeunes « racisés » ?

    La situation des catégories populaires est paradoxale, comme l’a bien analysé Olivier Schwartz[3]  : on observe bien une « extension du domaine du désavantage social » (individus exposés à la précarité et au chômage de plus en plus nombreux, accroissement des inégalités…) mais dans le même temps la conscience subjective de classe a décliné. Les conditions de vie des employés et des ouvriers se rapprochent de plus en plus sans qu’une conscience commune, politiquement constituée, émerge. L’impression trompeuse d’une « disparition » ou d’une évaporation des milieux populaires provient des transformations internes du groupe. C’est à la gauche de produire un discours qui puisse unifier des rapports au travail devenus plus hétérogènes (les classes sociales ne sont pas le pur produit du système économique, elles existent aussi à travers une offre de discours politiques et symboliques et d’identifications sociales).

    Le discours de l’« assistanat » porté à droite prend d’autant plus dans ces milieux qu’il s’appuie sur la « tripartition de la conscience sociale dans les catégories populaires » bien analysée par Olivier Schwartz. La conscience du monde social d’une partie des milieux populaires n’est pas bipolaire (le haut-le bas, nous-eux) mais triangulaire  : se développe le « sentiment d’être lésé à la fois par les plus puissants et par les plus pauvres », ces assistés « pour qui l’on paie », et ce d’autant plus que les riches apparaissent inaccessibles et la remise en cause de leur richesse improbable, comme le rappelle bien François Ruffin dans son dernier livre.

    La critique des « assistés » sur le mode de la valorisation du travail et de l’effort permet à des individus déclassés de « construire une image positive de leur parcours et plus largement de se vivre comme les acteurs de leur propre histoire[4] ». En reprenant cette thématique, Fabien Roussel légitime un discours de droite (les mots comptent en politique…) et, alors qu’il se drape du « réel », ne prend pas en compte la réalité sociale. Comme le montre bien le sociologue Nicolas Duvoux[5], la frontière est en effet poreuse entre « assistés » et « salariés pauvres » (qui touchent par exemple la prime d’activité).

    Chaque année, un tiers des allocataires du RSA sort du système. C’est justement cette proximité qui rend les salariés sensibles à la rhétorique de l’assistanat (ils ne veulent pas y basculer). Mais il est possible de valoriser le travail (sa juste rémunération, ses bonnes conditions…) et prendre en compte la demande de respectabilité et de dignité associée au travail sans promouvoir les termes de l’adversaire et sans fétichiser la valeur « travail » (le travail n’est pas le seul mode de réalisation de soi surtout quand il se raréfie et se dégrade).

    La question des « minorités »

    La question des minorités complexifie l’équation électorale et sociale à gauche. Les sources d’identité dans la vie des individus sont devenues plus hétérogènes. L’appartenance au salariat ne suffit plus à déterminer l’identité des individus, leurs comportements et leurs attentes. L’expérience vécue de la domination ne passe plus aujourd’hui uniquement par la classe. Les individus se définissent de façon croissante, mais non exclusive, à partir de référents ethno-raciaux ou d’identités sexuées ou sexuelles. Elles sont sans doute plus visibles et faciles à mobiliser que les identités de classe, devenues floues.

    Ces identités produisent des causes « nouvelles » ou réinventées qui se sont multipliées ces dernières années sur l’agenda politique et qui régénèrent les mobilisations sociales (féminisme[6], LGBT, antiracisme, lutte contre les violences policières et les discriminations…) et sont disqualifiées par la droite et une partie de la gauche dans la catégorie « wokisme ». Elles sont pourtant progressistes. L’affaire « Quatennens » montre que la question des violences sexuelles et sexistes est désormais incontournable.

    Or la gauche est historiquement un projet de classe. La droite et certains intellectuels ironisent : les minorités seraient la nouvelle classe sociale de substitution ou « les nouveaux damnés de la terre » ? La gauche doit-elle privilégier l’émancipation des minorités au risque de délaisser le thème de la redistribution alors que la droite nationaliste s’est engouffrée dans la demande de sécurité, d’ordre, de souveraineté ?

    Cette opposition binaire (opposer classes populaires et minorités) a-t-elle un sens ? Certains à gauche balaient du revers de la main ces questions qu’ils jugent secondaires et se retranchent derrière l’universalisme (celui-là même qu’avaient brandi les opposants à la parité à la fin des années 1990…). Mais le discours « républicain » et « universaliste » sonne de plus en plus creux aux oreilles de ceux qui sont ségrégués socialement et territorialement ou discriminés et qui n’y voient qu’une incantation justifiant le statu quo et l’inertie.

    Une double fable à gauche s’est développée souvent en lien avec des thèses développées aux États-Unis sur la politique des identités[7] : l’idée que, quand la gauche était au pouvoir en France, elle aurait privilégié le « sociétal » au détriment du « social » et que les classes populaires « blanches » auraient été délaissées par les partis de gauche à cause d’une attention trop soutenue aux minorités, est infondée. François Hollande n’a en rien compensé sa politique de l’offre par une politique antidiscriminatoire solide. Le programme de la France insoumise montre que l’on peut concilier redistribution sociale, féminisme et lutte contre les discriminations.

    Penser de nouvelles alliances de classe

    Comment la gauche peut-elle agréger les catégories populaires dans leur diversité, y compris « racisées », et les classes urbaines diplômées ? La gauche est confrontée à la fragmentation de la société et du monde du travail. Mais cette situation est-elle véritablement nouvelle et est-elle indépassable ? L’historien du mouvement ouvrier Jean-Numa Ducange le rappelle : « Quand le socialisme est né, il n’y avait pas de classe ouvrière unifiée, la majorité des gens travaillait dans le monde artisanal et rural et le niveau d’éclatement du monde social était très important. » Uber n’a rien inventé, l’emploi à la tâche existait à la fin du XIXe siècle…

    Les milieux populaires ne sont pas naturellement de gauche ou droite. Ils ne l’ont jamais été. S’ils se sont alignés pendant quelques décennies sur la gauche, c’est le résultat d’un travail politique immense… que la gauche ne mène plus. La désagrégation des milieux populaires n’est pas un phénomène qui s’impose à la gauche. Elle y a concouru, notamment en dévalorisant la figure de l’ouvrier au sein de sa représentation et de son personnel politiques. C’est à la gauche intellectuelle, militante et partidaire de produire de nouvelles représentations de la société et une proposition politique autour de l’égalité qui puisse fédérer ces divers intérêts.

    Aujourd’hui c’est l’absence d’une perspective émancipatrice partagée portée par la gauche qui ne permet pas de dépasser les divisions internes de la société. Cela suppose un immense travail politique de solidarisation et d’unification symbolique. Il est très complexe à développer. Il y a bien « un déficit de travail politique visant à faire tenir ensemble les destins individuels, en particulier ceux des dominés économiques, objectivement semblables (précarité, exposition au risque, désaffiliation…) mais subjectivement enfermés dans une vision individualisée de leur destin[8] ».

    Comment rassembler les Nuit debout, les attentes de justice sociale des gilets jaunes, #MeToo et les luttes contre les violences policières ? Derrière chacune de ses mobilisations il y a des convergences sur lesquelles la gauche peut s’appuyer : l’égalité et une démocratisation de la démocratie (qui a été au cœur à la fois de Nuit debout et des gilets jaunes à travers la remise en cause de la démocratie représentative et la mise en avant du référendum d’initiative populaire).

    Les classes moyennes diplômées sont soumises aujourd’hui à des logiques de déclassement (le diplôme ne garantit pas la réussite) qui peuvent les rapprocher des milieux populaires. Elles sont soumises elles aussi à la précarisation ou à la hausse vertigineuse du coût du logement et désormais de l’énergie. Le désavantage social dans la société progresse par le bas de la société et remonte[9], et les inégalités entre classes moyennes et classes supérieures se creusent.

    Les mobilisations antiracistes sont souvent réduites à des entreprises séparatistes, « communautaristes » et identitaires alors même qu’elles s’inscrivent dans des revendications d’égalité. Il n’y aucune raison d’opposer le « social » et le « sociétal » que la revendication d’égalité peut souder (l’égal accès aux moyens matériels et sociaux nécessaires à une vie épanouie). C’est ce que montre bien Erik Olin Wright[10] : la valeur de l’égalité constitue une base potentielle pour construire une unité politique à travers des identités diverses.

    Se détourner des questions minoritaire et raciale pour se concentrer sur la seule question sociale condamne la gauche à être… minoritaire. La démarche politique de Bernie Sanders aux États-Unis montre bien que l’on peut défendre de concert les diverses revendications d’égalité. Si la gauche propose un programme de rupture avec l’ordre économique, à même de séduire les milieux populaires « traditionnels », elle pourra d’autant plus prendre en compte les revendications des « minorités ».

    Cette coalition ne peut pas seulement être constituée au moment d’une campagne électorale, elle présuppose un travail politique plus structurel que doivent mener les organisations partisanes en amont des élections. Unifier et faire converger les causes multiples et progressistes qui régénèrent la société et convaincre les classes populaires traditionnelles qu’elles ne seraient pas nécessairement les perdantes de politiques plus favorables aux minorités n’est pas qu’une question d’offre politique, c’est aussi affaire de travail militant.

    Les partis ont vocation à produire et articuler les intérêts sociaux qu’ils sont censés défendre par un travail politique et organisationnel. Or les partis de gauche sont de plus en plus affaiblis ou « gazeux » et l’idée que la gauche puisse faire l’économie de la forme partisane se développe. C’est un autre chantier de la Nupes : repenser l’action organisée et militante, réinventer les partis politiques, en faire des instruments de politisation et de constitution d’une majorité sociale et électorale.

    [1] Frédéric Faravel, « Élections législatives de 2022 : entre approfondissement et contradictions, une nouvelle étape de la crise démocratique », Institut Rousseau, juillet 2022.

    [2] François Ruffin, Je vous écris du front de la Somme, Paris, Les liens qui libèrent, 2022.

    [3] Olivier Schwartz, « Peut-on parler des classes populaires ? », La Vie des idées, 13 septembre 2011.

    [4] Camille Peugny, Le Déclassement, Paris, Grasset, 2009.

    [5] Nicolas Duvoux, « Il n’y plus de séparation claire entre le monde du travail et celui des prestations sociales », Le Monde, le 16 septembre 2022.

    [6] Les femmes sont-elles une minorité ? Elles sont une moitié dominée de l’humanité.

    [7] Mark Lilla, La Gauche identitaire. L’Amérique en miettes, Paris, Stock, 2018.

    [8] Christian Le Bart, L’Individualisation, Paris, Presses de Sciences Po, 2008.

    [9] Camille Peugny, Le Destin au berceau. Inégalités et reproduction sociale, Paris, Seuil, 2013.

    [10] Erik Olin Wright, Stratégies anticapitalistes pour le XXIe siècle, La Découverte, 2020.

     

    NDLR : Rémi Lefebvre a récemment publié Faut-il désespérer de la gauche ? aux Éditions Textuel.

    https://aoc.media/analyse/2022/09/27/la-gauche-toujours-a-la-recherche-de-son-peuple

    https://seenthis.net/messages/950566

    #gauche #Fabien_Roussel #Nupes #classes_populaires #précarité #minorités

    • « Contrairement à ce qu’affirme [après Lionel Jospin en 1998, ndc] Fabien Roussel, il n’y a plus de séparation claire entre le monde du travail et celui des prestations sociales », Nicolas Duvoux
      https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/09/14/contrairement-a-ce-qu-affirme-fabien-roussel-il-n-y-a-plus-de-separation-cla

      Le discours fracassant de Fabien Roussel opposant, lors de la Fête de L’Humanité, « la gauche du travail » à « la gauche des allocations » a créé une intense polémique. Inspirées par la rhétorique conservatrice de la critique du « cancer de l’assistanat » (Laurent Wauquiez) ou de la valorisation, symétrique et inverse, de « la France qui se lève tôt » (Nicolas Sarkozy), ces déclarations sont destinées à réarmer moralement des classes populaires laborieuses et menacées. Elles ont cependant le tort d’être fondées sur une idée fausse : contrairement à ce qu’affirme le dirigeant communiste, il n’y a plus de séparation claire entre le monde du travail et celui des prestations sociales.

      En opposant « la gauche du travail » à « la gauche des allocations [et] des minima sociaux », Fabien Roussel occulte en effet un phénomène majeur : la porosité croissante entre le monde du travail et celui de l’assistance. Masquée par les positionnements volontairement clivants et binaires des discours politiques, cette réalité est aujourd’hui l’un des traits saillants de notre organisation sociale.

      Depuis le début des années 2000, la dichotomie entre ce qui relève de l’assistance et ce qui relève du soutien au travail – notamment au travail précaire et mal rémunéré – ne tient plus. Avec la création de la prime pour l’emploi, en 2001, l’Etat a pris acte du fait que nombre de travailleurs et surtout de travailleuses modestes ne parvenaient plus à joindre les deux bouts malgré les salaires qui leur étaient versés par leurs employeurs privés ou publics : ils avaient du mal à acquitter ce que l’on appelle aujourd’hui leurs dépenses contraintes – le logement ou la facture d’électricité, par exemple.

      Profondes dynamiques

      Pour pallier cette difficulté, l’une des lignes directrices de la politique sociale française a consisté à soutenir le revenu des travailleurs modestes – ce qui a eu pour conséquence d’entremêler le monde du travail et celui des allocations [mais quel décerveleur ! la sociologie vaut ici le journalisme ndc] . En faisant de la prestation sociale un complément de salaire pour les salariés rémunérés jusqu’à un smic et demi, cette politique a peu à peu effacé la frontière entre ce qui tient du travail salarié et ce qui relève des prestations sociales. Créé en 2008, le revenu de solidarité active (RSA), qui a pérennisé les possibilités de cumul de revenus d’activité et de solidarité, et qui les a étendues à des emplois à temps très partiel, a renforcé ce phénomène.

      En apportant un complément de revenu aux salariés modestes, la prime d’activité instaurée huit ans plus tard, en 2016, a contribué, elle aussi, à nourrir ce rapprochement entre le monde du travail et celui de l’assistance. Si elle a permis de soutenir des personnes en difficulté, elle a, en concentrant l’effort de redistribution sur les moins pauvres d’entre les pauvres, institutionnalisé une perméabilité grandissante entre l’univers des salariés et celui des allocataires des prestations.

      Ces politiques publiques ont profondément modifié la réalité sociale : souvent dépeint, dans les discours politiques, comme un ensemble homogène et immobile, le monde des allocataires du RSA est aujourd’hui marqué par une forte volatilité – et une forte hétérogénéité. Selon une étude de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques de 2021, un quart des bénéficiaires de cette prestation, qui est accusée d’entretenir une atavique culture de l’assistanat, sortent du dispositif chaque année. Cette réalité, qui entraîne un coût de gestion immense, montre que ces espaces sociaux que l’on croit figés sont en fait traversés par de profondes dynamiques.

      Ultime recours contre la misère

      Une partie significative des allocataires de cette prestation emblématique qu’est le RSA circulent en effet constamment entre l’assistance et le travail salarié, souvent dans des conditions précaires et dégradées. Pour certains, ces prestations constituent un soutien ponctuel, un ancrage pour une reconversion professionnelle ou une manière de pallier une séparation. Pour d’autres, elles sont un ultime recours, souvent de longue durée, contre la misère – raison pour laquelle les stigmatiser est aussi indécent que politiquement contre-productif. Plusieurs publics et plusieurs problématiques sociales coexistent donc dans ces dispositifs perçus à tort comme homogènes.

      C’est paradoxalement cette proximité entre le monde du travail et celui des « allocs » qui attise aujourd’hui les déclarations polémiques – et trompeuses – comme celles de Fabien Roussel. Parce que les classes populaires fragilisées sont objectivement proches des seuils d’éligibilité aux prestations sociales, [comme le savaient déjà les socialistes des années 80 et 90, ndc] elles luttent activement pour s’en démarquer : elles sont d’autant plus tentées d’adhérer au discours critique de l’assistanat que la précarité de leurs conditions de vie les rapproche de plus en plus de la « chute » redoutée dans l’assistance. C’est finalement la perméabilité de ces espaces sociaux et le risque de réversibilité des situations acquises qui constituent le soubassement social et moral de la défense acharnée de la frontière entre travail et assistance.

      Le sociologue Olivier Schwartz a documenté cette « conscience sociale triangulaire » : les ménages modestes ont aujourd’hui le sentiment d’être soumis à une double pression – l’une « venant du haut » (les classes moyennes et supérieures), l’autre « venant du bas » (les fractions précaires des classes populaires). Parce que les « privilégiés d’en bas » semblent bien traités, ils jouent le rôle de repoussoir : quand les fondements d’une vie sociale intégrée sont menacés, le rejet des « assistés » structure les comportements et la revendication d’une existence qui ressemble à celle des « autres ». Dans les classes populaires laborieuses, la mise à distance du monde de l’assistance est en fait une demande de respectabilité – et elle s’exprime d’autant plus violemment que la proximité sociale encourage la distance symbolique et morale.

      Loin des discours simplistes, le travail et la protection sont désormais entremêlés sous des formes nouvelles et complexes. Si l’on veut refonder une protection sociale qui apporte aux populations modestes et précarisées la sécurité dont elles ont besoin, il faut les affronter avec détermination – sans s’appuyer sur des idées fausses.

      #Travail #précarité #assistanat #assistance

    • jouer sur ces tension subjectives internes à un populaire fragmenté par l’économie, c’était déjà le travail politique de la gauche gestionnaire (plaignons Lefebvre...), et c’est de ce travail politique là qu’ont découlé ses « réponses sociales » au précariat (avant même celle que fut le RMI). nul besoin pour ces acteurs politiques de « désirer le fascisme » après lequel nombre d’entre eux passent leur temps à courir (à la LFI aussi) pour lui ouvrir la voie, non pas seulement au plan électoral, mais comme poison des existences et des comportements (cf. la pandémie radicalement dépolitisée, désocialisée, par le « haut » et par le « bas »). L’exemple Jospin ("je préfère une société de travail à l’assistance", assemblée nationale, janvier 1998) vient en son temps relayer les déclarations socialistes contres les OS arabes grévistes de l’automobile en 1982 (saboteurs séparatistes, comme on ne le disait pas encore, de la performance économique de l’entreprise France). Les politiciens s’affaire à casser tout front populaire qui ne soit pas strictement électoral (c’est-à-dire impuissanté).

      Les déclarations d’un Mélenchon prétendant l’inverse (façon : la force d’un gouvernement de gauche dépendra de celle des mobilisations populaires) allient réalisme (l’histoire a tranché la question à maintes reprises) et lyrisme. Faux semblant spectaculaire (le fonctionnement même de ces orgas le montrent au quotidien).

      #militants_de_l'économie #cassos

  • #Fabien_Roussel : le communiste préféré de la #Droite
    https://www.blast-info.fr/emissions/2022/fabien-roussel-le-communiste-prefere-de-la-droite-o_1pIAVFTHKdedkz5xxPrQ

    "Fabien Roussel, député du Nord et secrétaire national du #Parti_communiste_français, a parfaitement compris comment fonctionnent la presse et les médias dominants. Il a parfaitement compris que ce n’était pas bien sûr en réclamant l’abolition du…

    https://static.blast-info.fr/stories/2022/thumb_story_list-fabien-roussel-le-communiste-prefere-de-la-droite

  • Présidentielle 2022. La fédération du Parti Communiste du Nord attaquée, des tags anti-Roussel sur les murs de Lille _ france3-regions -
    https://france3-regions.francetvinfo.fr/hauts-de-france/nord-0/lille/presidentielle-2022-la-federation-du-parti-communiste-d

    Alors que certains électeurs affirment que la candidature du communiste Fabien Roussel a empêché Jean-Luc Mélenchon d’accéder au second tour, les locaux de la fédération PCF du Nord ont été vandalisés à Lille. Des tags anti-Roussel ont fleuri sur certains murs de la ville.

    Le candidat du Parti Communiste à l’élection présidentielle et député du Nord Fabien Roussel a recueilli 2,28% des suffrages exprimés au soir du premier tour, soit 802 615 voix. Parallèlement, le candidat de la France Insoumise s’est hissé sur la troisième marche du podium avec 21,95%, à 421 420 voix de Marine Le Pen, arrivée deuxième derrière Emmanuel Macron. 

    Pour certains, la candidature du communiste a privé Jean-Luc Mélenchon d’accéder au second tour. "Les voix de Fabien Roussel nous ont manqué, incontestablement", a déclaré dans ce sens le député LFI du Nord Adrien Quatennens ce lundi matin.

    D’autres ont semble-t-il décidé d’exprimer leur déception non pas par des mots mais par des actes. Vraisemblablement mécontents de la participation du député du Nord à cette présidentielle, certains ont tagué des messages visant directement Fabien Roussel sur les murs de Lille.

    Un groupe d’un peu plus de 5 personnes s’en est même pris physiquement aux locaux de la fédération PCF du Nord, située rue d’Inkermann entre la place de la République et le théâtre Sébastopol.

    La porte de la fédération PCF du Nord vandalisée, une plainte déposée 
    Il était environ 21h30, dimanche 10 avril. Soit un peu plus d’une heure après la parution des premières estimations. "Nous étions dans la fédération du PCF lorsque 5 ou 7 personnes sont arrivées", raconte Karine Trottein, secrétaire fédérale du parti dans le Nord. 

    Elle est à la tête de la plus grande fédération PCF de France, avec 2 400 adhérents au compteur. « Ils ont ensuite pénétré dans le sas, nous ont insulté et nous ont exigé de leur ouvrir. Comme nous n’avons pas ouvert, ils ont cassé la porte avec une bombe de protoxyde d’azote ».

    https://france3-regions.francetvinfo.fr/image/HeZzlN5mpDePJqIuLK735iZxexg/0x0:1920x1080/800x450/regions/2022/04/11/6254566b8f4ca_sergio-c41827-00-00-04-00.jpg

    Résultat : la vitre de l’entrée de la fédération a été brisée et devra être réparée. Une plainte a été déposée ce jour. "Il y a beaucoup de haine actuellement de la part de militants que je qualifierai de gauchistes vis-à-vis de Fabien Roussel et du PCF, témoigne la secrétaire fédérale. Depuis hier, on reçoit beaucoup d’appels d’insultes et de menaces". 

    Des tags anti-Roussel à Lille 
    Sur les réseaux sociaux, de nombreux messages ont qualifié le candidat PCF de traître : "honte à lui", écrit un internaute. "Jadot et Roussel, vous êtres des grosses m*****", ajoute un autre. 

    Du virtuel au réel, il n’y a qu’un pas. Ce lundi matin dans les rues du quartier de Wazemmes à Lille, des tags anti-Roussel ont fleuri sur les murs. "Roussel = ennemi du peuple", peut-on lire à l’angle de la rue des Meuniers et de la rue Brûle-Maison. Juste à côté, un second message contenant des insultes à l’encontre du candidat communiste recouvre le mur.
    . . . . . .

    #élections #pcf #emmauel_macron #fabien_roussel

    • La mortalité infantile augmente en France #EnMarche Reporterre
      https://reporterre.net/La-mortalite-infantile-augmente-en-France

      Une étude montre que, pour la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale, la mortalité infantile a augmenté en France depuis 2012. Parmi les causes de ce phénomène, la pauvreté et le manque d’accès aux soins.

      C’est une annonce qui va à l’encontre du sens de l’histoire. Le 1ᵉʳ mars, une étude parue dans la revue scientifique The Lancet https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S2666776222000321 alertait sur une « augmentation historique de la mortalité infantile en France », soit la mortalité des nourrissons avant leur premier anniversaire.


      Cet indicateur, qui n’avait cessé de baisser depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, s’est tassé entre 2005 et 2012 avant de commencer à augmenter de 7 % entre 2012 et 2019. En recensant 3,56 décès pour mille naissances en 2017 contre 3,32 en 2012, la France descend à la 27ᵉ place dans le classement de l’OCDE https://data.oecd.org/fr/healthstat/taux-de-mortalite-infantile.htm , ex æquo avec la Pologne. En 1989, elle occupait la 9ᵉ position, juste derrière l’Allemagne.

      « Un point d’alerte sur la santé publique qui a vraiment du sens »
      Autant d’indices qui poussent les auteurs de l’étude à tirer la sonnette d’alarme. « La mortalité infantile est un point d’alerte sur la santé publique qui a vraiment du sens. Une baisse est le symbole d’un système sanitaire qui se porte bien. Au contraire, une hausse dénote d’un dysfonctionnement », dit à Reporterre Grégoire Rey, directeur du Centre d’épidémiologie sur les causes médicales de décès à l’Inserm et co-auteur de l’étude.

      En 1976, dans son ouvrage La Chute Finale (Robert Laffont), qui prédisait l’effondrement socioéconomique de l’URSS, l’anthropologue Emmanuel Todd, s’était appuyé sur cet indicateur, alors en berne, pour démontrer que le système soviétique était en bien plus grande difficulté que ne le laissaient paraître les autorités. Dans le cas français, les auteurs de l’étude se contentent de poser un constat sans en affirmer les causes — ce travail fait l’objet d’une recherche en ce moment même au sein de l’Inserm.

      Un lien entre lieu de naissance et surmortalité
      D’autres démographes se risquent pourtant à corréler la hausse de la mortalité infantile avec l’augmentation de la précarité. Outre les cas particuliers de la Guyane et de Mayotte, où les chiffres sont gonflés par les nombreuses femmes surinamiennes et comoriennes qui viennent accoucher après un voyage souvent périlleux, c’est dans les Antilles, à la Réunion et en Seine-Saint-Denis que l’on retrouve les taux les plus élevés de mortalité infantile.

      Selon les données les plus récentes de l’Insee https://www.insee.fr/fr/statistiques/2012741 [1], dans ce dernier département, très pauvre, le taux de mortalité infantile est de 5,3, soit près de deux points au-dessus de la moyenne métropolitaine. En Martinique et en Guadeloupe, il est même deux fois plus élevé que dans le reste du pays. « Aujourd’hui, même si on manque de données socioéconomiques [2], on peut affirmer que le lieu de naissance a une influence sur la mortalité infantile », dit à Reporterre Magali Barbieri, démographe à l’Institut national des études démographiques (Ined).
      https://www.francetvinfo.fr/pictures/1OvN-1YpJ-BAfaqNp2K-lfG6A9U/908x510/2017/01/17/phpfbzhdV_1.jpg
      Pauvreté et disparition des maternités
      « Les femmes migrantes sont surexposées aux situations sociales très difficiles comme l’isolement ou les violences domestiques. À cela s’ajoute des problèmes de communication et un manque de familiarité avec les institutions médicales, explique la chercheuse. Pendant leur grossesse, elles n’ont donc pas les capacités de bien s’insérer dans un parcours de soin adéquat. » La hausse de la mortalité infantile semble ainsi traduire un déficit de moyens de l’action sociale et de la prévention médicale.

      Si en France, il reste encore à l’état d’hypothèses parmi d’autres, le lien entre la pauvreté et la recrudescence de la mortalité infantile a clairement été établi en Grande-Bretagne, confronté à une situation similaire. Une étude publiée en 2019 https://bmjopen.bmj.com/content/bmjopen/9/10/e029424.full.pdf dans la revue médicale BMJ Open conclut par exemple que « l’augmentation sans précédent de la mortalité infantile entre 2014 et 2017 a touché de manière disproportionnée les régions les plus pauvres du pays, laissant les régions les plus riches intactes ». En tout, un tiers de l’augmentation de la mortalité infantile pourrait être imputée à l’augmentation de la pauvreté des enfants. Concrètement, cela s’expliquerait par les « réductions durables des prestations sociales accordées aux familles avec enfants depuis 2010 ».

      Si la hausse de la mortalité infantile apparaît comme un symptôme d’une pauvreté plus large, certaines décisions en matière de pure politique de santé ont aussi pu jouer dans le regain de la mortalité néonatale [3]. « Il est encore trop tôt pour avoir un chiffrage précis mais on peut estimer que la fermeture de nombreuses petites maternités explique en partie la stagnation et peut être aujourd’hui, la reprise de la mortalité infantile », assure Gérard-François Dumont, démographe et enseignant chercheur à la Sorbonne.

      40 % de maternités en moins en 20 ans
      Selon une étude du géographe Emmanuel Vigneron https://reporterre.net/La-fermeture-des-maternites-symbole-de-l-abandon-des-petites-villes , la logique de réduction des coûts aurait entraîné la disparition de 338 maternités sur 835 entre 1997 et 2019. Une situation qui, conjuguée au manque croissant de pédiatres, mettrait en danger la vie des enfants à naître, mais aussi des femmes qui accouchent. « Éloigner les maternités du domicile, c’est prendre le risque d’avoir des accouchements en urgence, ce qui peut se traduire malheureusement par la mort de bébés qui n’aurait pas eu lieu dans une situation normale », précise Gérard-François Dumont.

      Si les politiques sociales et de santé et de ces dernières décennies expliquent assurément une partie du problème, la communauté scientifique invite néanmoins à la prudence. Le phénomène étant inédit dans un pays développé, il reste peu étudié et pâtit d’un manque de données. D’autres facteurs sur lesquels nous avons moins de prise peuvent aussi entrer en jeu. Les auteurs de l’étude parue dans The Lancet estiment par exemple que les changements de définition de ce qu’est un « enfant viable à la naissance » qui ont eu lieu sur la période d’étude ont pu gonfler artificiellement les chiffres.

      Magali Barbieri, de son côté, évoque « l’augmentation du nombre de naissances multiples » liée aux stimulations hormonales auxquelles ont recours de plus en plus de femmes ou celle du nombre « d’accouchements de femmes âgées de plus de quarante ans ». En effet, ces deux derniers types de naissance sont plus difficiles pour des raisons strictement médicales. Les risques de mortalité infantile sont donc accrus.

      « On ne peut pas satisfaire de cette situation »
      Quoi qu’il en soit, le message des chercheurs est unanime. « Nous n’étions déjà pas satisfaits du taux de mortalité infantile, plus élevé que chez certains de nos voisins, notamment scandinaves où le taux de mortalité infantile oscille autour de deux enfants pour mille. On ne peut pas satisfaire de cette situation », insiste Grégoire Rey, qui appelle l’État à prendre conscience du problème et à investir dans la recherche pour répondre à ce nouveau défi.

      « L’urgence est d’obtenir des statistiques locales sur les causes, notamment celles relevant d’un problème socioéconomique, afin de pouvoir mener des politiques différenciées selon les territoires », estime de son côté Gérard François Dumont. À ce jour, si elle a fait grand bruit dans le petit monde des démographes, cette étude n’a entraîné aucune réaction des services de l’État.

      #naissance #femmes #mortalité #France #emmanuel_macron #macron #mortalité #Emmanuel_Todd #Todd #néolibéralisme #capitalisme

    • Les lycéens, ça coute moins cher que les ouvriers
      Paris-Roubaix : Pourquoi des lycéens sont chargés de retaper les pavés de l’enfer du Nord François Launay
      https://www.20minutes.fr/sport/3270107-20220412-paris-roubaix-pourquoi-lyceens-charges-retaper-paves-enfe

      Depuis vingt ans, les élèves du lycée horticole de Raismes retapent les secteurs pavés endommagés du Paris-Roubaix.

      Un partenariat né de la volonté de sauver une course menacée de perdre une partie de son patrimoine.

      Chaque année, trois semaines avant la course, ils reviennent faire leurs gammes sur les secteurs pavés. Pour bichonner et réhabiliter le parcours mythique de Paris-Roubaix, des centaines de jeunes de deux lycées horticoles du Nord se répartissent le boulot.


      De Troisvilles à Orchies pour le lycée horticole de Raismes, d’Orchies à Roubaix pour le lycée horticole de Lomme. Leur mission : retaper les secteurs abîmés, histoire d’éviter au maximum des chutes aux coureurs le jour de la course. Une idée et un partenariat qui date de 2002. Vingt ans après, Jean-Marie Dubois, proviseur du lycée horticole de Raismes à l’époque et grand passionné de la course, se souvient.

      « La course était menacée de disparition à court terme »
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  • Pourquoi la bourgeoisie adore-t-elle le « communiste » Fabien Roussel ? Frustration magazine, Nicolas Framont, Illustration par Antoine Glorieux
    Fabien Roussel, candidat du Parti communiste français à l’élection présidentielle, a une hype incroyable dans les dîners mondains. En quelques jours, il a reçu les hommages d’Alain Finkielkraut (éditocrate prolophobe), Christophe Castaner (éborgneur de gilet jaune), Jean-Michel Blanquer (ministre de l’instruction patriotique), David Le Bars (syndicat des commissaires de police), Laurent Alexandre (éditocrate eugéniste décomplexé), Jean Quatremer (éditocrate eurobéat), Michel Onfray (éditocrate anarcho-réac) et même Gérald Darmanin (ministre du sexisme et de la répression des masses) – le tout compilé dans cette vidéo https://twitter.com/MarxFanAccount/status/1490727837191573505 . Mais aussi Raphaël Enthoven, Bernard Guetta… Bref, les représentants idéologiques et politiques de la classe bourgeoise adorent… un communiste ?! Mais que s’est-il donc passé pour que le grand parti des travailleurs, celui qui faisait trembler la classe dominante française pendant des décennies, ait engendré en 2022 un candidat qui reçoit tous ses honneurs ? 

    1 – Un programme politique “communiste” qui n’effraie plus le bourgeois
    Longtemps, le Parti Communiste a incarné les intérêts de la classe laborieuse face à ceux de la bourgeoisie. Mais ça, c’était avant.
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    2 – De l’anti-écologisme faussement populo au diapason de Fleury-Michon
    Mais qu’importe la lutte des classes, puisque l’obsession principale de Fabien Roussel c’est la BONNE VIANDE. Depuis janvier, le candidat du PCF est plus remonté que le patron d’un Hippopotamus : tout heureux d’une polémique médiatique l’opposant à l’écologiste Sandrine Rousseau au sujet de la nécessité de donner accès aux « classes populaires » à de la « bonne viande », il en a fait son sujet de prédilection. Dans un meeting récent, il précise ses intentions : ce qu’il veut, c’est offrir de la « bonne vieille viande bien de chez nous » au bas peuple. Merci mon seigneur, vous êtes bien bon.
    https://lh6.googleusercontent.com/z2OGPmRKC-Ge4qbkedIqsvZ0knYyzfGD4yE7cmdaqm6IJSLX3cXPfloRveJE_
    Le siège du Parti Communiste, conçu par l’architecte Oscar Niemeyer … ah non attendez
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    3 – Derrière le candidat communiste, un éditocrate pro-capitaliste
    Roussel est journaliste, fils de journaliste, mais n’a de cesse de défendre ses origines “populaires” en insistant dès qu’il le peut sur son appartenance à la “France périphérique”. S’il plaît tant aux bourgeois, c’est qu’en dépit de son extraction, il apporte la même pseudo-caution « classes populaires » aux questions dites « sécuritaires », où son positionnement est au diapason de toute la classe dominante. Ainsi, il s’est rendu, comme Eric Zemmour ou Yannick Jadot, au rassemblement des syndicats de policiers à Paris, en mai 2021, où avait été notamment attaquée l’institution judiciaire accusée de laxisme. En juin, il affirmait que les réfugiés déboutés du droit d’asile avaient vocation à repartir chez eux, à rebours des positions habituelles de son parti sur le sujet. A la pointe du combat idéologique (non), Roussel n’hésite pas à parler d’assistanat, donnant une caution communiste à ce terme que les idéologues bourgeois ont mis des décennies à construire pour culpabiliser les bénéficiaires des assurances collectives. #Ambroise_Croizat, créateur communiste de la Sécurité sociale, doit se retourner dans sa tombe… Bref, Fabien Roussel est parfaitement aligné sur la pensée dominante en matière d’immigration, de sécurité et même de social et l’on comprend mieux pourquoi il plaît tant aux bourgeois.
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    4 - Sauver la petite entreprise PCF et donner des jobs aux copains : Roussel, un petit patron comme les autres
    Mais alors, pourquoi fait-il tout ça ? Ne faut-il pas être porté par des idéaux pour sacrifier comme ça sa vie, sa tranquillité, à se lancer ainsi dans une campagne électorale qui vous fera affronter en direct Léa Salamé, Nathalie Saint-Cricq ou Cyril Hanouna ? C’est épuisant rien que d’en parler, alors pourquoi Fabien Roussel se donnerait-il tout ce mal, si c’est pour être simplement un énième idéologue de la bourgeoisie, même pas payé en plus ?
    Eh bien c’est qu’il a un business à faire tourner, ce que n’importe quel bourgeois peut comprendre. Le Parti Communiste est une grosse entreprise endettée,
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    L’article gratuit et dans son intégralité : https://www.frustrationmagazine.fr/roussel

    #pcf #fabien_roussel #Gôche #bourgeoisie #gauche #lutte_des_classes #business #éditocrate #france
     

    • Fabien Roussel : Le candidat "Communiste" chouchou du Système #EnMarche

      https://www.youtube.com/watch?v=hGqo9GjWbwE

      Comment un homme labellisé de gauche, de surcroit issu du Parti Communiste, peut-il susciter l’engouement de personnalités comme le philosophe et polémiste Alain Finkielkraut, l’animateur Cyril Hanouna, ou encore de la ministre déléguée auprès du ministre de l’Intérieur Marlène Schiappa ? Pour le co-rédacteur en chef de Frustration magazine Nicolas Framont, auteur d’un article intitulé "Pourquoi la bourgeoisie adore-t-elle le « communiste » Fabien Roussel ?", le candidat du PCF à l’élection présidentielle est salué par la droite car il ne tient plus vraiment des positions de gauche. Qu’il s’agisse de l’écologie, des violences policières ou encore de la lutte contre le racisme et l’islamophobie, Fabien Roussel "se range plutôt du côté de la classe dominante". Pour aller plus loin, Théophile Kouamouo s’est entretenu avec lui depuis le plateau du Média.

  • Ce soir sur tf1, on te parle de Pecresse, on interviewe zemmour, on te fait un reportage sur les jeunes avec macron en porte à porte, et on te dit qu’à gauche, la dynamique est du côté de Roussel qui passe de 3 à presque 5%... Ils ont aussi montré poutou et taubira, ainsi que arthaud... #lol Ah, l’interview de zemmour, il a pu se féliciter que le grand remplacement est au coeur de la campagne sans que la journaliste y trouve à redire.
    Bon, finalement, si la dynamique est du côté de Roussel... Faut peut être y réfléchir... Parce qu’à priori ya pas d’autre candidat...

  • Fabien Roussel, L’incroyable communiste qui plaît tant à la droite adoré par le Printemps Républicain, couvert de louanges par les macronistes !
    Etonnant... Non !
    https://www.youtube.com/watch?v=oKyhOF9qano


    Il me semble que depuis que le PC a laissé tomber la révolution pour le saucisson, le communisme est devenu le nouveau truc à la mode des grands bourgeois :p

    #FabienRoussel est devenu l’idole de la droite ! La Flatterie pour mieux désinguer qui ? ...

  • Présidentielle : Fabien Roussel propose sa « révolution du travail » – Libération
    https://www.liberation.fr/politique/pcf-fabien-roussel-propose-sa-revolution-du-travail-20220124_4CLAO2QVFRBQ

    On peut décrypter, analyser tous les discours politiques, mais je ne vois pas l’intérêt de souligner l’accent du Nord du candidat, sans doute pas assez BCBG pour la journaliste de Libé...

    Pour financer tout ça, les communistes comptent sur la « création de richesse par le travail » et la réindustrialisation de la France. « Le grand déménagement de la France se poursuit en ce moment même », dénonce Roussel qui veut arrêter cette « saignée ». Ils promettent aussi d’aller chercher « le blé », « le pognon », les « milliards » ( il dit « miyards » ) où il est en triplant l’ISF et en nationalisant les grandes banques et compagnies d’assurance privées.

    #accent_de_chnord #Fabien_Roussel

  • « La pandémie de Covid-19 aura contribué à mettre au jour la crise de la gouvernance mondiale de la santé publique »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/12/06/la-pandemie-aura-contribue-a-mettre-au-jour-la-crise-de-la-gouvernance-mondi

    Le récent accord pour rendre davantage accessibles aux pays pauvres les médicaments contre le Covid-19 n’est qu’un trompe-l’œil. Il faut penser la santé publique mondiale comme un bien commun, affirment les auteurs de cette tribune.

    Jean-François Alesandrini (Ancien directeur des affaires publiques à la DNDi)
    Benjamin Coriat (Economiste)
    Fabienne Orsi (Economiste)

    Pour qui se soucie d’aller au-delà de la surface des choses et des effets d’annonce (au demeurant soigneusement orchestrés par les agences de communication des grandes compagnies pharmaceutiques), cette séquence inédite offre un terrain d’analyse incomparable. On y perçoit la réalité des rapports de forces, des enjeux et des tensions qui se jouent depuis le début de la pandémie entre les géants de l’industrie, les gouvernements et la société civile, avec en toile de fond le contrôle de l’innovation thérapeutique et les conditions de son accès aux patients et aux citoyens de l’ensemble de la planète. L’enjeu financier se chiffre en centaines de milliards d’euros, avec en balance la question de l’accès pour tous, condition qui dicte celle du contrôle de la pandémie.

    Ainsi, selon la communication conjointe de Pfizer et du MPP, « 53 % de la population » mondiale seraient potentiellement concernés par cette stratégie dite de « responsabilité sociale ». Dès lors, le reste du monde demeurera « ordonné » par le modèle aujourd’hui hégémonique, celui qui permet aux grands laboratoires pharmaceutiques d’exercer un monopole sur les produits (même si la recherche, comme c’est souvent le cas, a été financée par des fonds publics) et pour lesquels ils détiennent des brevets, ce qui leur confère un pouvoir quasi discrétionnaire à la fois en matière de fixation des prix et de capacités de production.

    Si l’on entre plus avant dans la mise en œuvre des accords passés sur les deux médicaments, il faut bien constater que les progrès restent cantonnés à des pays et à des conditions d’administration si complexes qu’il s’agit finalement pour les deux compagnies pharmaceutiques concernées de « niches » et de marchés peu attractifs et rentables pour elles.

    Alors qu’une cinquième vague est en marche dans le monde et qu’un nouveau variant fait planer de nouvelles menaces, on peut raisonnablement présager qu’il sera bien difficile aux défenseurs de la propriété intellectuelle exclusive de justifier et de prolonger très longtemps le refus jusqu’ici opposé à la demande de levée de la propriété intellectuelle le temps de la pandémie. Ce d’autant que cette proposition de l’Afrique du Sud et de l’Inde bénéficie désormais du soutien de plus de 100 pays à revenu faible ou intermédiaire ainsi que de 60 parrainages.

    Dans ce contexte, les nouveaux accords avec le MPP ne sont-ils pas une aubaine pour les défenseurs du statu quo ? « Pfizer autorise la fabrication et la vente à moindre coût de son médicament dans les pays pauvres », titrait par exemple le New York Times quelques jours avant l’ouverture – finalement reportée – des nouvelles négociations à l’OMC sur le waiver, la levée temporaire des brevets !

    N’est-il pas temps, dans un contexte de situation exceptionnelle, d’espérer et d’envisager des mesures exceptionnelles pour atteindre les objectifs et la nécessité d’équité reconnue par tous, et dans l’intérêt de tous ? Les mots du docteur Tedros, directeur général de l’OMS, « Aucun d’entre nous ne sera en sécurité tant que nous ne le serons pas tous », devraient guider les moyens de cette ambition.

    N’est-il pas temps, conformément aux promesses si souvent faites par nos gouvernants d’aller au-delà des incantations sur le vaccin « comme bien public mondial » et de se pencher sur la manière de rendre le vaccin et les autres produits nécessaires à la lutte contre la pandémie accessibles universellement ?

    N’est-il pas temps, dans un contexte de situation exceptionnelle, d’espérer et d’envisager des mesures exceptionnelles pour atteindre les objectifs et la nécessité d’équité reconnue par tous, et dans l’intérêt de tous ? Les mots du docteur Tedros, directeur général de l’OMS, « Aucun d’entre nous ne sera en sécurité tant que nous ne le serons pas tous », devraient guider les moyens de cette ambition.

    N’est-il pas temps, conformément aux promesses si souvent faites par nos gouvernants d’aller au-delà des incantations sur le vaccin « comme bien public mondial » et de se pencher sur la manière de rendre le vaccin et les autres produits nécessaires à la lutte contre la pandémie accessibles universellement ?

    #Santé_publique #Propriété_intellectuelle #Brevets #Communs #Fabienne_Orsi