• Montrer la dette, pour cacher les dividendes. Le Grand Soir - Fabrice AUBERT - 2 Mars 2017
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    REVENONS A LA DETTE : Une fois analysée les raisons de la dette, il nous faut aborder son remboursement et ses modalités.

    La dette d’un ménage ? Quand un ménage s’endette pour acheter une maison, pensez-vous que le banquier calcule le ratio d’endettement, en prenant le montant total emprunté et en le rapportant au revenu annuel ??? Dans ces conditions, il n’y aurait aucun prêt accordé…Non le calcul fait est de prendre le montant emprunté, de le diviser par le nombre d’annuités prévu, et là de le rapporter au revenu annuel.

    La dette de l’Etat : Et alors que l’Etat a ce pouvoir extraordinaire de lever l’impôt, pour éventuellement augmenter les ressources, pouvoir que n’a pas le salarié isolé (« d’augmenter son salaire ») , les marchés financiers imposent, via les agences de notation, un ratio de Dette sur P.I.B annuel, et ce alors que de plus, la durée de remboursement de nos titres de dettes est environ de 7 ans.

    Jean-Luc MELENCHON a donc raison de rapporter la dette dite publique, non à une seule année mais calculée sur 7 ans et dans ces conditions, le ratio n’est plus de 90 % d’endettement, mais d’environ 12 %... évidemment ça change la donne…


    UN ENFANT NAITRAIT AVEC UNE DETTE SUR LA TETE ? C’est d’une « niaiserie absolue » …, pire c’est de l’idéologie pure. La thèse libérale consiste à dire qu’avec le niveau d’endettement public, un enfant naitrait aujourd’hui, avec une dette de 20.000 euros… Une fois de plus, si l’on prend l’exemple du ménage, une banque, pour effectivement calculer le risque pris de vous « prêter » de l’argent, prendra en effet en compte votre niveau d’endettement, mais elle regardera aussi votre patrimoine, et sa valeur estimée, qu’elle traitera comme un actif et défalquera de l’endettement. Il s’agit ici d’une simple règle comptable classique. Hors si l’Etat a des dettes, il a aussi un Patrimoine… que nous célébrons chaque année d’ailleurs (« Journée du patrimoine »  : 17 et 18 Septembre 1016), qu’il faut donc défalquer de notre Dette….

    Appliqué à l’Etat, ce calcul arithmétique simple montre qu’en définitive, loin de naitre avec une dette de 20.000 euros sur sa tête, notre bébé Français, nait avec un crédit de 12.000 euros…Je vous livre ici, les détails de l’analyse effectué par l’O.F.C.E : « Chaque nouveau-né français a une dette de 20.000 euros sur les épaules, s’est inquiété Nicolas Sarkozy jeudi soir. Mais ce calcul ne tient aucun compte des actifs détenus par l’Etat. Au contraire, un bébé français hérite en réalité d’une richesse nette à sa naissance. En cause, le déficit chronique de la France, ininterrompu depuis 1974, « dernier budget en équilibre », a rappelé Nicolas Sarkozy. Tant et si bien que la dette au sens de Maastricht (passif de l’Etat, des collectivités locales et des régimes de sécurité sociale) a atteint 64,2% du PIB en 2007. Soit 1.209.497 milliards d’euros. Selon les chiffres Eurostat, la dette moyenne de la zone euro est en effet de 66,2% du PIB en 2007. Celle de l’Allemagne de 65%. La Belgique affiche une dette de 84,9%, la Grèce, 94,5%, l’Italie, 104%. Et c’est encore loin de la dette du Japon, qui atteignait 159% en 2006. « Il n’y a donc pas de singularité française sur ce point », commente Mathieu Plane. Gare au fétichisme des chiffres. Car comme tout compte de patrimoine, celui de l’Etat comporte un passif, la dette, mais il inclut également les actifs qu’il détient. Et en l’occurrence, l’Etat n’est pas nu. D’abord, l’Etat possède des actifs financiers, 742 milliards d’euros en 2006. De l’or, des dépôts ou encore des parts dans des entreprises publiques cotées. Car l’Etat français est un actionnaire, et un gros. Selon l’Agence des participations d’Etat, leur valorisation dépassait 162 milliards d’euros au 24 avril. Dont 100 milliards rien que pour EDF.

    Aussi, la dette financière nette de la France n’était en réalité que de 38,2% du PIB en 2006 (dernier chiffre connu). Soit un niveau proche de 1995, alors que la dette au sens de Maastricht, elle, a augmenté. Mais entre-temps, la valeur du portefeuille boursier de l’Etat a profité de l’euphorie boursière. « On peut à bon droit s’interroger sur la priorité donnée à la réduction de la dette », estime Mathieu Plane. « Car compte tenu des actifs financiers, elle n’est pas si grande que ça. Tout au moins, la France n’est pas du tout le mauvais élève de l’Europe en la matière. Alors qu’elle l’est clairement en matière de chômage », observe l’économiste. Plus encore, l’Etat détient des actifs physiques ou immobiliers. Des terrains, des bâtiments, des infrastructures, dont la valeur est tenue à jour par l’Insee. « Si on comptabilise l’ensemble de ces actifs, les administrations publiques ne présentent plus une dette mais une richesse nette », calcule Mathieu Plane. Elle représentait 37,8% du PIB en 2006. Cette richesse a d’ailleurs augmenté de plus de 22 points de PIB entre 1995 et 2006. Les administrations publiques se sont enrichies dés lors que, boom de l’immobilier aidant, la valeur des terrains détenus par l’Etat a explosé : de plus de 200% en 10 ans ! Autrement dit, « le bébé français ne récupère pas à la naissance une dette publique de 18.700 euros mais il hérite au contraire d’un actif net de 11.000 euros », corrige Mathieu Plane. 

    ET LES DIVIDENDES ? C’est sur ce plan qu’évidemment les libéraux sont les plus discrets. La théorie libérale stipule qu’en fait les dividendes, sont la rémunération du capital et que dans une * « économie de marché », plus les dividendes sont élevés, plus cela signifie que le Capital est efficace. C’est ce qui est appelé la « juste rétribution des facteurs ». _ Si dans un Pays on assiste à une baisse salariale et à une hausse des dividendes, cela signifie simplement, si l’on applique la théorie, que le facteur travail a une mauvaise productivité et qu’au contraire le capital a une bonne productivité. Hors, selon les informations disponibles, la France serait championne d’Europe de la distribution de dividendes. Le problème, c’est que dans la réalité, le capital est inefficace et c’est notre productivité du travail qui, étant l’une des plus élevée au monde sauve le système de la déroute…

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