• La deuxième mort de l’auteur, Laurent Jeanpierre
    http://next.liberation.fr/livres/2017/10/04/la-deuxieme-mort-de-l-auteur_1600902

    Auteur de la première biographie intellectuelle de Guy Debord en 2001, professeur de littérature et d’histoire des médias en Suisse, Vincent Kaufmann s’interroge sur les effets, pour les écrivains, des transformations rapides de « l’écosystème médiatique » depuis un demi-siècle. Il développe un ensemble de constats sur la « banalisation » et la « spectacularisation » des auteurs, soumis au règne de la télévision et de plus en plus mobilisés par les technologies numériques des réseaux sociaux.

    L’idée centrale de Kaufmann, déployée à l’aide d’une plume alerte et agréable, se résume simplement : alors que la mise en scène publique de soi et la recherche d’une large audience étaient des modalités particulières d’existence dans le champ littéraire jusqu’aux années 70, elles représentent désormais la manière la plus générale d’entrer en littérature et la raison d’être principale des écrivains. Les livres ne servent plus que comme simples « prétextes à apparitions » car, dans le nouvel ordre littéraire, l’autorité des auteurs dérive de l’attention qu’ils ont su capter.

    Scénographie.
    A partir de cette hypothèse, le critique relie de manière originale les développements français de l’autofiction et des écritures de l’intime à la montée d’un « impératif autobiographique » qui se serait installé avec et en même temps qu’Apostrophes, s’étendrait aujourd’hui à travers une identification croissante entre auteur, narrateur et personnage, et culminerait dans une exigence d’authenticité d’où la fiction et l’imagination devraient être bannies, comme l’illustrent, pour Kaufmann, les reproches adressés par Camille Laurens à Marie Darrieussecq lors de la polémique autour de Tom est mort, publié par cette dernière en 2007. Toute une scénographie accompagne ce « stade Canada Dry de l’auteur », à commencer par celle de la comparution et de l’aveu : l’écrivain spectaculaire y apparaît tel un héros sacrifié, mettant à nu sa vie privée quelles que soient les réserves de son entourage, faisant ensuite toute la lumière sur cette mise au jour et ses effets, et se soumettant d’œuvre en œuvre à une interminable injonction de transparence.

    @tintin puisque cet article me permet de penser autrement une réticence que j’attribuais à une pudeur (pudibonderie ?) probablement déplacée face au brillant Deux fois né.

    #auteur #aveu #spectacle #littérature #fabrique_de_la_visibilité #autofiction

  • Facebook donne la priorité à la famille sur le fil d’actualité
    http://www.lemonde.fr/pixels/article/2018/01/12/facebook-donne-la-priorite-a-la-famille-sur-le-fil-d-actualite_5240643_44089

    « Réparer les erreurs » en 2018
    Le co-fondateur et PDG du groupe, Mark Zuckerberg, a défini comme priorité de rassembler les personnes utilisant son réseau dans la vraie vie. « Cette mise à jour doit aider à améliorer cela », abonde M. Hegeman. Le responsable a notamment cité plusieurs études ayant montré que les interactions avec des proches favorisent le bien-être, bien plus par exemple que le fait de lire des articles de presse.

    D’autant que le réseau social, tout comme Twitter, a été critiqué récemment pour avoir laissé fleurir sur son site de fausses informations, à l’instar des contenus publiés par les Russes durant la campagne présidentielle américaine de 2016.

    Mark Zuckerberg, lors de ses vœux pour 2018, a d’ailleurs promis de « réparer » ces « erreurs ». « L’une de nos grandes priorités pour 2018 », a-t-il ajouté jeudi, « est de nous assurer que le temps passé sur Facebook soit du temps bien dépensé ».

    Le Monde n’omet pas, en général, de préciser qu’une personne dont il parle est actionnaire du journal. Mais cela ne concerne pas les entreprises qui financent une partie de son activité. À partir de quand la mention #publi-rédactionnel devient-elle obligatoire ?

    Oups, j’allais oublier…

    Il s’agit d’« une des plus importantes mises à jour » que la plateforme ait réalisée, ajoute M. Hegeman.