• « Un nouveau record effroyable » : plus de 900 SDF décédés l’an dernier en France, dont des enfants | Le Télégramme
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    Plus de 900 personnes sans domicile fixe sont décédées en France l’an dernier, selon le collectif Les morts de la rue.
    EPA/Teresa Suarez

    Un chiffre d’une ampleur inédite : plus de 900 personnes sans domicile fixe sont décédées en France l’an dernier. Un décompte publié par le collectif Les morts de la rue.

    Les plus jeunes n’avaient que quelques jours, la plus âgée 93 ans : plus de 900 personnes sans domicile fixe sont décédées en France l’an dernier, un chiffre d’une ampleur inédite qui s’explique à la fois par une hausse du sans-abrisme et par un recensement associatif plus efficace.

    912 décès dénombrés
    « Tous les indicateurs sont au rouge, il y a urgence à se mobiliser », alerte auprès de l’AFP Adèle Lenormand, membre du collectif Les morts de la rue, qui a publié jeudi son décompte actualisé du nombre de personnes sans domicile fixe décédées en 2024. Des hommes, des femmes mais aussi des enfants : 912 décès ont été dénombrés, soit « un nouveau record effroyable », depuis le premier recensement de 2012. À titre de comparaison, à la même période l’an dernier, le collectif avait comptabilisé 735 morts pour 2023.

    « Plus de signalements »
    La hausse constatée est liée en partie à « l’augmentation du nombre de personnes sans domicile fixe », mais aussi au fait que le collectif reçoit plus de signalements de la part des particuliers, d’associations et de structures d’accompagnement social, explique Adèle Lenormand, qui a coordonné l’enquête.

    Ces personnes SDF sont décédées de manière « prématurée » : à 47,7 ans en moyenne, soit un écart d’espérance de vie de 32 ans avec la population générale. Un âge moyen en recul. Il s’agit en majorité d’hommes (82 %) mais la part de femmes (13 %) est « en hausse, reflétant une féminisation du sans-abrisme », selon le collectif.

    4 % des décès concernent des moins de 15 ans
    Fait « inquiétant », 4 % des décès concernent des moins de 15 ans, soit « un doublement par rapport à la période 2012-2023 ». « C’est lié à la progression du nombre de familles dans la rue », précise Adèle Lenormand. Les plus jeunes personnes décédées recensées sont, selon elle, des bébés de quelques jours à peine. À l’inverse, la personne la plus âgée avait 93 ans. « On observe une progression du nombre de personnes vieillissantes sans domicile fixe », détaille Mme Lenormand. « Depuis l’an dernier, des personnes âgées se retrouvent à la rue pour la première fois à la suite d’une expulsion ».

    Face à cette tragédie, l’urgence est double : protéger les plus vulnérables et réformer en profondeur les politiques publiques
    Une partie des personnes décédées en 2024 vivaient dans la rue au moment de leur mort, d’autres étaient hébergées, dans des structures d’urgence ou de soins. Dans de nombreux cas, la cause du décès reste inconnue (40 %). Pour 17 %, il s’agit d’une mort violente (noyade, agression, suicide). L’Île-de-France concentre 37 % des décès et la région Hauts-de-France enregistre un doublement (163 décès), « notamment survenus lors de traversées de la Manche ».

    Action publique
    « Face à cette tragédie, l’urgence est double : protéger les plus vulnérables et réformer en profondeur les politiques publiques pour que le droit au logement convenable devienne enfin une réalité », soulignent dans un communiqué Les morts de la rue, qui avaient organisé en mai à Paris une cérémonie d’hommage aux disparus.

    Pour l’heure, l’action des pouvoirs publics est largement insuffisante aux yeux des associations. En février, une vingtaine d’entre elles ont déposé devant le tribunal administratif de Paris deux recours contre l’État pour « carence fautive » dans la lutte contre le mal-logement et le sans-abrisme.

    L’État ne remplit pas « correctement » sa mission en matière de politique d’hébergement des personnes sans-abri, avait aussi estimé l’an dernier la Cour des comptes. Le président Emmanuel Macron avait fait la promesse selon laquelle personne ne devait dormir à la rue d’ici à la fin de son premier quinquennat.

    Estimation mise à jour dans un an
    Il est difficile de connaître précisément le nombre de personnes sans domicile fixe en France : elles seraient environ 350 000, dont 20 000 à la rue, selon la Fondation pour le Logement (ex-Fondation Abbé Pierre). La dernière évaluation officielle de l’Institut national de la statistique, qui remonte à 2012, estimait leur nombre à 143 000. L’Insee devrait dévoiler fin 2026 les résultats d’une enquête pour mettre à jour cette estimation.

  • #Cancer : une étude alarmante révèle pourquoi la #France est le pays le plus touché (environ 400 cas pour 100 000 habitants)

    Une récente publication du Lancet place la France en tête des pays les plus touchés par le cancer, avec près de 390 cas pour 100 000 habitants. Ce constat alarmant soulève de nombreuses questions sur les facteurs spécifiques qui exposent davantage les Français à cette maladie.

    La France affronte aujourd’hui un paradoxe sanitaire préoccupant. Notre système de santé démontre une efficacité remarquable dans le traitement du cancer, avec un taux de mortalité parmi les plus bas d’Europe. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 136,8 décès pour 100 000 habitants en 2023 contre 184,7 en 1990. Cette diminution témoigne des avancées médicales considérables réalisées ces dernières décennies. Les traitements innovants, les protocoles perfectionnés et l’expertise des professionnels français sauvent de nombreuses vies. Pourtant, cette réussite thérapeutique masque une réalité bien plus sombre : l’explosion du nombre de nouveaux cas de cancer diagnostiqués chaque année sur notre territoire.

    L’étude publiée en septembre dans la revue The Lancet a provoqué une onde de choc dans la communauté médicale. Elle place la France au premier rang mondial pour l’incidence du cancer, avec 389,4 cas pour 100 000 habitants. Cette position alarmante suscite d’autant plus d’inquiétude qu’elle demeure largement inexpliquée. D’autres études nuancent ce classement, notamment celle d’une agence de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) basée à Lyon. Elle classe l’Hexagone au neuvième rang mondial. Ces divergences s’expliquent par des différences méthodologiques. Néanmoins, même avec ces nuances, la position défavorable de la France reste préoccupante et nécessite des investigations approfondies.
    Des facteurs de risque du cancer en France bien identifiés mais insuffisamment maîtrisés

    Plusieurs éléments expliquent cette surexposition française au cancer, selon Le Monde. Le tabagisme figure en tête des facteurs de risque, particulièrement chez les femmes françaises. Leur taux de tabagisme (23 %) représente le plus élevé d’Europe. Cette statistique alarmante explique en grande partie l’augmentation des cancers féminins observée ces dernières années. La consommation d’alcool constitue également un facteur déterminant. Les Français consomment davantage d’alcool que la moyenne européenne, malgré les campagnes de sensibilisation régulières. Cette habitude culturelle ancrée dans notre société augmente la prévalence des cancers du foie, de la bouche, de la gorge et du système digestif.

    La sédentarité représente un autre facteur préoccupant. Le manque d’activité physique, particulièrement en milieu urbain, favorise le développement de certains cancers. L’exposition aux hormones, notamment via la pilule contraceptive, pourrait constituer une spécificité française méritant des études plus approfondies. Le système de collecte de données français présente également des lacunes significatives. Il s’appuie sur des registres locaux partiels et exclut étrangement les zones urbaines denses et les sites Seveso. Ces zones pourraient pourtant présenter des taux d’incidence particuliers. Une loi promulguée en juin prévoit la création d’un registre national, mais l’instabilité gouvernementale retarde son application

    L’exposition environnementale en France, une piste de cancer insuffisamment explorée

    L’exposition aux polluants environnementaux constitue une explication majeure qui mérite davantage d’investigation. Les Français présentent une imprégnation particulière au cadmium, substance cancérogène présente dans de nombreux engrais agricoles. Cette contamination spécifique pourrait jouer un rôle significatif dans la surexposition nationale au cancer. La France figure également parmi les plus grands utilisateurs mondiaux de pesticides, dont certains provoquent des effets cancérogènes. Le lien direct entre cette utilisation massive et l’incidence élevée du cancer reste à établir formellement. Cependant, les corrélations observées justifient des recherches approfondies.

    L’alimentation française, malgré sa réputation d’excellence, pourrait également contribuer à cette situation préoccupante. La consommation importante de viandes transformées, de produits riches en nitrites et d’aliments ultra-transformés mérite une analyse épidémiologique approfondie. Face à ce constat alarmant, nous devons mobiliser toutes nos ressources. Comme le souligne l’éditorial du Monde, « toutes les instances scientifiques concernées, notamment l’Institut national du cancer, doivent être mobilisées pour une vaste étude épidémiologique englobant l’intégralité des facteurs susceptibles d’être reliés à cette maladie ». Cette première place française, même contestable, doit servir de signal d’alarme et conduire à une prise de conscience collective. Le cancer demeure la première cause de mortalité en France et préoccupe l’ensemble de la population.

    https://www.aufeminin.com/societe/sante-femme-societe/cancer-6/cancer-france-pays-plus-touche-etude-lancet-2666038.html
    #statistiques #chiffres
    #santé #incidence #traitements #facteurs_de_risque #tabagisme #alcool #activité_physique #hormones #contraception #Seveso #données #registre_national #cadmium #engrais #industrie_agricole #polluants_environnementaux #contamination #pesticides #alimentation #viande #nitrites #produits_ultra-transformées #industrie_agro-alimentaire #épidémiologie #mortalité

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    voir aussi cet article publié dans Le Monde, signalé par @touti :
    https://seenthis.net/messages/1139908

    • L’étude:
      The global, regional, and national burden of cancer, 1990–2023, with forecasts to 2050: a systematic analysis for the Global Burden of Disease Study 2023

      Cancer is a leading cause of death globally. Accurate cancer burden information is crucial for policy planning, but many countries do not have up-to-date cancer surveillance data. To inform global cancer-control efforts, we used the Global Burden of Diseases, Injuries, and Risk Factors Study (GBD) 2023 framework to generate and analyse estimates of cancer burden for 47 cancer types or groupings by age, sex, and 204 countries and territories from 1990 to 2023, cancer burden attributable to selected risk factors from 1990 to 2023, and forecasted cancer burden up to 2050.

      https://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(25)01635-6/abstract

    • « Le travail est un facteur de risque avéré du cancer »
      https://www.lemonde.fr/idees/article/2025/11/03/le-travail-est-un-facteur-de-risque-avere-du-cancer_6651318_3232.html

      Dans une tribune au « Monde », un collectif d’associations regroupant des victimes de #cancers_professionnels alerte sur la corrélation, encore trop peu médiatisée, entre travail et cancer, notamment par l’exposition prolongée à des substances toxiques.

      Une récente publication du Lancet place la France en tête des pays les plus touchés par le cancer, avec plus de 433 000 personnes malades chaque année, un nombre qui a doublé en vingt ans. Cette situation très inquiétante est le plus souvent rapportée aux seuls comportements individuels à risque – tabac, alcool, activité physique –, mais est-ce la bonne approche ?

      Cette jeune fleuriste, dont l’enfant est morte à 11 ans d’un cancer du sang après sept ans de lourds traitements, avait-elle « choisi » d’être contaminée par les pesticides dont étaient imprégnées ses fleurs, #pesticides cancérogènes non seulement pour elle-même mais aussi pour l’enfant à naître ? Les ouvrières du laboratoire Tetra Medical ont-elles « choisi » le procédé de stérilisation à l’#oxyde_d’éthylène, cancérogène, mutagène, toxique pour la reproduction qui les a empoisonnés durablement, elles et leurs enfants ? Les ouvriers des usines chimiques ont-ils « choisi » les PFAS, au redoutable pouvoir toxique ? Sans parler des employées du nettoyage, contaminées par les cancérogènes des produits d’entretien.

      Les risques du travail, facteurs de dangers avérés du cancer, n’apparaissent pas dans l’article du Lancet, qui reprend le discours dominant et culpabilisant qui fait reposer la responsabilité de la survenue des cancers sur les victimes elles-mêmes.
      Le #travail_de_nuit ou posté, par exemple, est l’une des causes du #cancer_du_sein, reconnue officiellement comme telle en 2007 par le Centre international de recherche sur le cancer. Chez les femmes, ce type d’organisation temporelle du travail a néanmoins augmenté de 150 % entre 1982 et 2015, en progression dans de multiples secteurs où il n’est nullement indispensable – industrie, commerce, nettoyage.

      Scandales sanitaires

      Nous, signataires de cette tribune, nous voulons rappeler le travail inlassable et les mobilisations de tous ceux et celles – militants associatifs et syndicalistes, chercheurs, médecins, avocats – qui, depuis plus de quarante ans, alertent sur ces risques évitables que sont les multiples situations de #mise_en_danger_de_la_vie_d’autrui dans le travail exposé aux cancérogènes.

      Les enquêtes « Conditions de travail » et « Surveillance médicale des risques » du ministère du travail alertent, depuis les années 1970, sur les graves expositions aux risques chimiques, aux poussières, aux rayonnements. Pourtant, ces avertissements n’entraînent pas de mesures de prévention visant à réduire ces expositions.

      Durant les années 1970 puis au cours de la décennie 1990-2000, de fortes mobilisations sociales ont fait éclater le scandale sanitaire des dizaines de milliers de travailleuses et travailleurs exposés sans protection aux fibres d’amiante. Dans l’intervalle, les industriels avaient pu imposer le mythe mensonger de « l’usage contrôlé de l’amiante ».

      Il a fallu la mobilisation de multiples collectifs, la démonstration faite en 1994 par Henri Pézerat – spécialiste de la cancérogenèse de l’amiante – de l’extrême dangerosité de cette fibre mortelle, pour qu’enfin l’amiante soit interdit en France en 1997. Mais des 80 kilos d’amiante par habitant présents partout en France, bien peu ont été enlevés, et cela, souvent, dans des conditions de mise en danger des personnes exposées, tant dans le travail que l’environnement. Au mépris des règles du code du travail.

      D’autres produits toxiques, toujours en usage, sont régulièrement au cœur de scandales sanitaires : les pesticides, les PFAS, l’oxyde d’éthylène, l’arsenic et bien d’autres. Au rang des affaires polémiques, Notre-Dame de Paris : non seulement l’incendie de la cathédrale a pollué durablement au #plomb les abords du monument, mais la reconstruction « à l’identique » sur injonction gouvernementale – avec 400 tonnes de plomb posées sur la toiture et la flèche – a contaminé durablement les ouvriers exposés, ainsi que les riverains et riveraines, par cette substance neurotoxique.

      Maladie de classe

      Le recours à la #sous-traitance et à l’#intérim par les grandes entreprises invisibilise le #travail dangereux et ses conséquences. Cancérogène connu, la radioactivité est omniprésente dans une industrie autoproclamée propre et sans danger, l’industrie #nucléaire. L’exposition professionnelle aux rayonnements ionisants y est supportée à 90 % par les travailleurs et travailleuses dits « extérieurs », intervenant en sous-traitance et intérim dans la maintenance et le démantèlement des installations. Ils circulent de site en site, ne bénéficient pas du statut protecteur d’EDF ou du CEA, puis disparaissent sans laisser de trace. Les atteintes cancéreuses de la radioactivité sont dissoutes dans cet immense continent des victimes de cancer dont l’activité professionnelle n’est jamais examinée.

      La sous-déclaration et la sous-reconnaissance des cancers professionnels ne sont plus à démontrer. Cours d’appel et Cour de cassation, saisies par de trop rares victimes, reconnaissent l’impact certain de la multi-exposition professionnelle aux cancérogènes dans la survenue de ces cancers et soulignent le fait que les comités régionaux de reconnaissance en #maladie_professionnelle opposent aux victimes des refus de prise en charge, injustifiés au regard des connaissances scientifiques.

      En dépit de celles-ci et des mobilisations sociales, il n’est tenu aucun compte, ni dans la production des chiffres du cancer, ni dans les décisions de politiques publiques, de ce rôle avéré des risques professionnels dans l’épidémie de cancer. Pourtant, qui peut nier que les cancers trouvent le plus souvent leur origine dans la production industrielle, et donc le travail ? Ceux qui en sont victimes sont d’abord les ouvriers et les ouvrières. Maladie de classe, trop souvent. Le dire, l’écrire, c’est aider à la prévention. Le taire, c’est faire le contraire.

      Serge Allègre, secrétaire général de la CGT-Fédération nationale des industries chimiques ; Fleur Breteau, porte-parole du collectif Cancer Colère ; Julie Ferrua, déléguée générale de l’Union syndicale Solidaires ; Cathy Guironnet, porte-parole du Collectif des ex-salariés Tetra médical – Annonay ; Laurent Indrusiak, secrétaire général de l’union départementale CGT de l’Allier ; Benoît Martin, secrétaire général de l’union départementale CGT de Paris ; Christian Micaud, président de l’Association des malades de la chimie ; Franck Refouvelet, président de l’association Entraide et défense des acteurs des télécoms exposés aux toxiques ; Josette Roudaire, présidente du Comité Amiante Prévenir et Réparer (Auvergne) ; Francis Talec, porte-parole du collectif des Irradiés des armes nucléaires de l’Ile-Longue, à Brest ; Annie Thébaud-Mony, présidente de l’Association Henri-Pézerat, Santé, Travail, Environnement ; Marie Thibaud, fondatrice du collectif Stop aux cancers de nos enfants.

  • Aux frontières de l’Europe, un arsenal technologique contre les migrants

    "L’Union européenne déploie à ses frontières des technologies civiles et militaires pour bloquer les flux migratoires. De la Pologne à la Serbie, enquête sur le complexe techno-industriel qui érige la « forteresse Europe »."

    – Épisode 1/5 : En #Pologne, un mur de 190 kilomètres à travers la #forêt primaire
    – Épisode 2/5 : À Madrid, au Salon mondial de la #sécurité aux frontières, le #showroom des #technologies de #surveillance
    – Épisode 3/5 : Dans les #Balkans, des technologies contre les migrants qui se retournent contre la société civile
    – Épisode 4/5 : En #Italie, une #fouille intégrale des #téléphones
    – Épisode 5/5 : En #Bosnie, rencontre avec un passeur, entre les #drones et les #gangs

    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/serie-aux-frontieres-de-l-europe-un-arsenal-technologique-contre-les-mig
    #externalisation #militarisation_des_frontières #technologie #migrations #réfugiés #Europe #Trieste #route_des_Balkans #complexe_militaro-industriel
    #podcast #audio

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    • Épisode 1/5 : En Pologne, un mur de 190 kilomètres à travers la forêt primaire

      La forêt de Białowieża est l’une des dernières forêts primaires d’Europe, préservée de l’action humaine depuis près de 12 000 ans. Mais son visage a radicalement changé depuis 2021, lorsque le Bélarus, un pays voisin de la Pologne et allié de la Russie, a créé une crise migratoire.

      Le Bélarus a entrepris de délivrer des visas à des familles venant d’Afrique et du Moyen-Orient, pour les acheminer jusqu’à Minsk, la capitale bélarusse. De là, les autorités bélarusses poussaient les exilés vers la Pologne.

      En réponse, la Pologne a entrepris d’ériger un mur à travers la forêt : une immense barrière de métal, longue de 190 kilomètres, haute de cinq mètres, protégée par trois rangées de barbelés, des caméras, des drones et des hélicoptères.

      “Il y a 5 300 caméras, le mur, des soldats, et un système de détection : si quelqu’un touche le mur, nous sommes avertis immédiatement de ce qu’il se passe”, explique Katarzyna Zdanowicz, la porte-parole des gardes frontières pour la région de Białowieża.

      On a parfois l’impression que la frontière sépare aussi deux manières de comprendre la situation. D’un côté, les activistes, qui parlent de femmes, d’enfants, et de familles qui fuient la guerre. De l’autre, le gouvernement Polonais qui dénonce une “menace” migratoire ; le premier ministre Donald Tusk va jusqu’à parler d’une “guerre hybride” dont les munitions seraient les personnes exilées envoyées sur son territoire. En conséquence, la Pologne a autorisé les gardes frontières à utiliser des armes à feu contre les réfugiés en juillet 2024. En mars 2025, le pays a carrément suspendu le droit des exilés à demander l’asile en arrivant dans le pays. Toute personne interceptée sur le territoire est systématiquement refoulée vers le Bélarus.

      Les militants sur place dénoncent des violations régulières des droits humains à l’encontre des exilés, perpétrés par les gardes frontières bélarusses, mais aussi polonais.

      https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/le-grand-reportage/en-pologne-un-mur-de-190-kilometres-a-travers-la-foret-primaire-7597265

      #murs #barrières_frontalières #Grupa_Granica #Belarus #caméras #caméras_de_surveillance #détection #Biélorussie #contrôles_frontaliers #militarisation_des_frontières #menaces #menace_migratoire #guerre_hybride #décès #mourir_aux_frontières #gardes-frontières #armes_à_feu #refoulements #push-backs #Krynki #drones

    • Épisode 2/5 : À Madrid, au #Salon_mondial_de_la_sécurité_aux_frontières, le #showroom des technologies de surveillance

      En Pologne, comme dans la plupart des pays que nous avons traversés pour cette enquête, les zones frontalières sont soumises à des régimes d’exception. Cette culture du secret qui entoure les frontières, nous avons pu en faire l’expérience à Madrid, lors du #World_Border_Security_Congress.

      En Pologne, comme dans la plupart des pays que nous avons traversés pour cette enquête, les zones frontalières sont soumises à des régimes d’exception : pas le droit de photographier, pas le droit d’enregistrer avec un micro, et une liberté de circuler très relative. Cette culture du secret qui entoure les frontières, nous avons pu en faire l’expérience dans la capitale espagnole, lors du World Border Security Congress, le salon mondial de la sécurité aux frontières, qui réunit les acteurs majeurs de l’industrie de la surveillance et de la répression de l’immigration. L’événement est tout simplement interdit aux journalistes : il nous faut nous faire accréditer par une ONG pour pouvoir y accéder, et découvrir les dernières innovations technologiques en matière de surveillance des frontières.

      Se pensant loin des micros de la presse, #Hans_Leijten, le directeur exécutif de #Frontex, livre un discours extrêmement dur :

      “Laissez-moi être clair : dans le monde actuel, il ne peut plus y avoir de repas gratuit, expose-t-il. La coopération ne fonctionne pas à sens unique. Si un pays veut bénéficier des fonds européens, alors il doit répondre aux demandes de l’Union européenne. Cela veut dire qu’il doit accepter les protocoles de réadmission, renforcer ses contrôles aux frontières, et combattre les réseaux de passeurs”.

      Ce salon, intitulé ’Patrouiller la périphérie’, incarne aussi le plan européen consistant à “externaliser les frontières”, c’est-à-dire à s’implanter dans les pays voisins de l’Union pour y stopper l’immigration avant qu’elle atteigne son territoire.

      https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/le-grand-reportage/a-madrid-au-salon-mondial-de-la-securite-aux-frontieres-le-showroom-des-

      #régimes_d'exception #intelligence_artificielle #AI #IA #industrie_de_l'armement #surveillance_mobile #usage_dual #complexe_militaro-industriel #adaptation #façonner_le_monde #business #patrouiller_la_périphérie #gestion_des_frontières

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      –-> citation, voilà ce que dit Hans Leijten dans le salon intitulé « Patrouiller la périphérie », à partir de la min 4,45 :

      « Si nous voulons de la stabilité et du contrôle, alors nous devons construire les mécanismes de sécurité, et pas seulement à nos frontières, mais aussi loin, au-delà. Cette approche a porté ses fruits en Europe, dans les Balkans, où nous avons utilisé une combinaison de gestion des frontières, d’engagement politique et de traités commerciaux qui ont donné de bons résultats »

    • Épisode 3/5 : Dans les Balkans, des technologies contre les migrants qui se retournent contre la société civile

      En s’appuyant sur l’idée “d’externalisation des frontières”, l’Union européenne justifie sa présence dans les pays hors de l’Union européenne, pour y stopper l’immigration avant même que celle-ci n’atteigne son territoire.

      "Tout ce qui concerne la migration en #Bosnie-Herzégovine est payé par l’Union européenne ou les États membres, explique la chercheuse #Nidžara_Ahmetašević, spécialisée dans la migration. Par exemple, la semaine dernière, l’Union européenne a donné des drones pour les gardes frontières. La semaine précédente, elle a donné des voitures."

      Ces #financements proviennent notamment des #Fonds_de_Pré-Accession, des fonds d’aide au développement dont la vocation initiale est d’aider les pays voisins de l’Europe à atteindre un niveau de développement économique suffisant pour devenir des partenaires commerciaux, voire pour intégrer l’Union. En se penchant sur le détail des transactions, on découvre qu’une vaste partie des financements servent en réalité à financer des infrastructures de contrôle de la migration.

      Mais en déployant des technologies de type militaire chez ses voisins aux régimes politiques instables, l’Union européenne risque de créer des situations conflictuelles : ces technologies prévues contre la migration peuvent se retourner contre la société civile.
      Nous nous sommes rendus en Serbie, où les étudiants manifestent depuis plusieurs mois contre le gouvernement d’Aleksandar Vučić. En novembre 2023, le gouvernement de Vučić a déployé une arme nouvelle contre des exilés, dans le nord du pays : un canon à son. En mars 2025, ce même canon à son a, d’après plusieurs témoignages, été utilisé contre les étudiants. “La Serbie est un laboratoire pour tester les technologies aux frontières terrestres, exopse Mila Bajić, de l’association SHARE. Puisque la Serbie ne fait pas partie du territoire européen, il n’y a pas de loi européenne pour encadrer les pratiques, tel que le règlement européen sur l’intelligence artificielle, et les demandes d’accès aux informations publiques ne fonctionnent pas. Le gouvernement peut donc agir sans rien révéler.”

      https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/le-grand-reportage/dans-les-balkans-des-technologies-contre-les-migrants-qui-se-retournent-

      #externalisation_des_frontières #Balkans #route_des_Balkans #développement #aide_au_développement #intégration_européenne #drones #test #laboratoire #Serbie #frontières_terrestres #canon_à_son #armes_sonores #barrière_acoustique

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      sur les #murs_sonores, voir aussi :
      La Grèce allonge son mur et le fortifie avec un #mur_acoustique...
      https://seenthis.net/messages/920711
      #mur_sonore

      et aussi :
      –> La police serbe a déjà utilisé des #armes_sonores sur des migrants
      https://seenthis.net/messages/1104712

    • Épisode 4/5 : En #Italie, une fouille intégrale des #téléphones

      L’arsenal technologique déployé aux frontières a plusieurs missions, formalisées dans les documents de la Commission européenne : détecter, contrôler, et surveiller. En Italie, dans la ville portuaire de Trieste, ces technologies ont un impact immédiat pour la vie des exilés.

      D’après de nombreux témoignages que nous avons recueillis, les policiers fouillent de manière quasi-systématique les téléphones des exilés lorsque ceux-ci effectuent leur demande d’asile.

      “Ce qu’ils font, c’est qu’ils lisent vos messages sur #WhatsApp, ils regardent vos photos, ils regardent votre historique de recherche, explique Smaïl, qui a fui le Pakistan il y a plusieurs années et vient en aide aux exilés à Trieste après avoir réussi lui-même à régulariser sa situation. S’ils voient que vous avez cherché “Milan”, ils vous disent : “Tu as cherché des informations sur Milan, alors pars à Milan”. Il y a même des gens qui m’ont dit qu’ils avaient effacé toutes les données sur leur téléphone, mais que la police a trouvé les informations quand même. S’ils font ça, c’est parce qu’ils trouvent qu’en tant que cité frontalière, ils en font déjà assez, alors ils cherchent des excuses pour renvoyer ceux qui demandent l’asile.

      Ce que décrit Smaïl ressemble point par point au logiciel #Le_Kiosk, développé par l’entreprise israélienne #Cellebrite, dont nous avons pu avoir une démonstration au cours du Salon Mondial de la Sécurité aux Frontières. En 2019, la France a annoncé équiper pas moins de 500 commissariats avec le #logiciel Le Kiosk. Ces technologies de surveillance rendent le parcours migratoire toujours plus complexe. Pourtant, les chiffres montrent que les entrées dans l’Union ne baissent pas ; en revanche, les routes sont de plus en plus dangereuses. “Vouloir stopper le mouvement des humains, c’est comme se battre contre la nature, contre la mer : les gens circulent, ils doivent trouver des moyens de passer”, regrette Smaïl.

      https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/le-grand-reportage/en-italie-une-fouille-integrale-des-telephones-3950382
      #smartphones #Trieste #danger #parcours_migratoire

    • Épisode 5/5 : En Bosnie, rencontre avec un passeur, entre les drones et les gangs

      A ce stade de l’enquête, une question continuait de nous tarauder : comment, avec tout cet arsenal pour protéger les frontières, expliquer que les entrées illégales dans l’Union européenne continuent ?

      Un paradoxe nous apparaît à la fin de cette tournée des pays des Balkans : les drones, logiciels de surveillance, caméras thermiques et autres équipements, ne sont peut-être pas essentiels pour comprendre la réalité de la migration. Au bout de trois jours passés à #Bihac, dans le nord de la #Bosnie, on comprend déjà beaucoup de la réalité de ce petit village, dernière étape avant l’entrée dans l’Union européenne : sur la place principale, il y a des exilés qui ont été refoulés la veille, qui se reposent pendant la journée, et dont tout le monde sait qu’ils vont retenter leur chance le soir-même. Et puis, il y a ces visages de gens qui ne partent pas, pendant 6 mois, 1 an : eux, ce sont les passeurs. Ici, tout le monde les connaît, ils se baladent dans la rue principale avec leurs clients, dans l’impunité la plus totale. Petit à petit, ces passeurs se sont structurés en réseau ; ces réseaux sont devenus des gangs.

      Nous nous sommes entretenus avec Ali, un passeur qui vit à la frontière entre la Bosnie et la Croatie depuis bientôt huit ans. La première fois que nous l’avons rencontré, c’était à un arrêt de bus. Il faisait presque 40°, le soleil cognait fort, et Ali venait de récupérer un groupe d’Afghans qu’il s’apprêtait à faire traverser. Il avait un pull noir à manches longues. Il a accepté de relever une de ses manches pour nous montrer son bras - lacéré par des cicatrices, du poignet jusqu’à l’épaule.

      “Ils nous ont torturés, raconte-t-il. Ils ont appelé mes parents, ils leur ont dit : “envoyez de l’argent !”. Ils nous ont tout fait. Mais crois-moi, après ça, les cicatrices font de toi quelqu’un de respecté dans le milieu.”

      Comment les passeurs arrivent-ils à déjouer les caméras thermiques, les drones, les patrouilles ? Ali ne nous donnera pas tous ses secrets, mais il laisse en deviner quelques-uns.

      “Je connais les horaires, l’heure à laquelle les gardes frontières font leur ronde, l’heure à laquelle ils sont dans la ville, détaille Ali. Mais il faut aussi s’en remettre à la chance.Tu crois que les caméras et les senseurs pourront m’arrêter. Laisse-moi te dire quelque chose : tu viens de l’Union européenne. Il y a des caméras de surveillance dans toutes les rues, dans tous les magasins. Est-ce que ça empêche les voleurs ? Non, jamais.”

      https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/le-grand-reportage/en-bosnie-rencontre-avec-un-passeur-entre-les-drones-et-les-gangs-839123
      #passeurs

    • Raphaël Garrigos et Isabelle Roberts
      Directeur de la rédaction et présidente de Les Jours en une bouchée
      N°64 — 3 octobre 2025

      C’est un raid – encore un – auquel se sont livrés les #médias_Bolloré, en escouade contre la condamnation de Nicolas #Sarkozy à cinq ans de prison pour « association de malfaiteurs en vue de préparer un délit de corruption ». Des heures d’antenne sur #CNews, et en écho sur Europe 1, des pages et des pages dans Le Journal du dimanche. Car où pensez-vous donc que Nicolas Sarkozy s’en soit allé chouiner deux jours après sa condamnation ? Dans Le Figaro, historique réceptacle des hommes politiques de droite ? Nooon, c’était encore prendre le risque d’avoir des journalistes en face de soi. Nicolas Sarkozy est donc allé ouinouiniser « Ce n’est pas moi qui suis humilié, mais la France » sur quatre pages dans les colonnes du journal d’extrême droite Le JDD bollorisé – édité par #Lagardère_Media_News dont il est administrateur, ce qui n’est bien sûr pas mentionné. Où on n’a pas hésité à comparer son triste sort à celui de Monte-Cristo (le comte dumasien, pas les cigares cubains). Et, parce que c’était encore un peu light, quelques pages plus loin, les éditos hebdomadaires des têtes de gondole de CNews Sonia Mabrouk, Christine Kelly et Pascal Praud pleurnichaient en chœur sur l’ex-chef de l’État bientôt au trou. C’est tout juste si la systématique et confraternelle pub du LVMH de Bernard Arnault en der du JDD ne faisait pas la réclame d’un costume Dior à rayures taillé sur mesure pour le pénitencier.

      Ça n’a pas dû leur prendre plus de cinq minutes sur le coin d’une table, à Sonia Mabrouk, Christine Kelly et Pascal Praud, pour pondre leur pensum dans Le JDD, tant c’est là la resucée de leurs indignations, stupeurs et effarements post-condamnation de Nicolas Sarkozy à l’antenne de CNews. Praud en particulier, qui copie-colle une version à peine augmentée de son édito de L’heure des pros du 26 septembre, le lendemain du drame. Délivré sur un ton sépulcral, écrit avec les pieds, pensé avec le trou de balle, il est le fruit de la digestion des éléments de langage du camp Sarkozy (« pas de preuves », « justice implacable avec les dirigeants, laxiste avec les racailles », « règlement de comptes »…). Et donne le la de la journée et même, en l’espèce, du week-end passé à pleurer à chaudes larmes de plateaux en plateaux unilatéraux sur l’injustice faite à ce grand homme d’ex-président, celui-là même à qui le proprio Vincent Bolloré avait aimablement prêté son yacht en 2007 pour s’y reposer sitôt son élection.

      Quand soudain, mardi dernier, plif, plouf, Le Canard enchaîné sort de sa mare cette délicieuse info : Pascal Praud a dîné le 24 septembre, soit la veille du jugement, avec Nicolas Sarkozy (ce qu’il dément). Rhôôô, eh bien, eh bien, eh bien voilà qui est rigolo. Et doublement rigolo quand on sait que, près de trois semaines durant, le triptyque de l’enfer CNews-Europe 1-JDD/JDNews a tartiné sur une prétendue « collusion idéologique » du service public avec le Parti socialiste après la publication d’une vidéo montrant les chroniqueurs de France Inter et France Télévisions Patrick Cohen et Thomas Legrand dans un restaurant avec des cadres du PS publiée par le « média » d’extrême droite L’Incorrect, créé par des proches de Marion Maréchal. Dans cette vidéo, filmée à l’insu des protagonistes, on entend Thomas Legrand dire au secrétaire général du Parti socialiste, Pierre Jouvet, et au président du conseil national du PS, Luc Broussy, faire « ce qu’il faut pour Dati », tandis que Patrick Cohen ne pipe mot. Suffisant pour que les médias Bolloré se lancent dans un de leurs plus impressionnants raids contre le service public, passant du pseudo-scandale Legrand-Cohen à « ouin ouin on nous met une cible dans le dos » après que les dirigeants de Radio France et France Télévisions eurent osé – pour une fois – répliquer à cette attaque en piqué.

      Car il en va ainsi de l’orchestre Bolloré qui aime à accuser ses adversaires de ses propres vilenies, servant au passage la soupe à l’extrême droite partisane de longue date de la privatisation de l’audiovisuel public. Ainsi, Jordan Bardella en a-t-il remis une couche lors de la rentrée politique du Rassemblement national à Bordeaux, le 14 septembre, tandis que Marine Le Pen plussoyait une semaine plus tard, réclamant la tête de la patronne de France Télévisions, Delphine Ernotte.

      C’est pas que ça nous amuse, vous pensez bien, mais par mesure de réciprocité et au vu des exploits sarko-dînatoires de Pascal Praud, nous sommes contraints d’exiger, non pas la fermeture de la chaîne – car nous respectons les journalistes, fussent-ils en carton comme Praud – mais la nationalisation immédiate de CNews. La voilà, la mesure de gauche que recherche avec si peu d’ardeur Sébastien Lecornu pour s’attirer les faveurs des socialistes : exproprier Vincent Bolloré et nationaliser CNews. Qui, rebaptisée PatCoNews, diffusera des éditos de Patrick Cohen en boucle tandis que, ligoté et la tête maintenue pour ne pas la détourner, façon Orange mécanique, Pascal Praud sera contraint de regarder. Si besoin, on est candidats pour lui mettre des gouttes de citron dans les yeux. De rien.

      https://seenthis.net/messages/1136787

    • Sarko c’est le haut du panier, ne pas oublier les autres.
      https://www.mediapart.fr/journal/france/031015/monsieur-gueant-largent-est-reste-sous-votre-matelas

      « Monsieur Guéant, l’argent est resté sous votre matelas ? »
      Devant le tribunal correctionnel, Claude Guéant peine à justifier les compléments de revenus qu’il s’était octroyés quand il était directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy entre 2002 et 2004. Vendredi, il a expliqué qu’il devait, par exemple, rémunérer des informateurs corses, et que cela avait un prix. Le tribunal en est resté interloqué.

  • #Complicité_numérique : Analyse d’une faillite systémique de #Meta à #Gaza

    Alors que le génocide à Gaza perdure depuis près de deux ans, le rôle des réseaux sociaux en son sein se clarifie. Le rapport de l’ONG palestinienne 7amleh publié ce mois-ci démontre la complicité de Meta, qui a laissé prospérer, voire amplifié, les appels à la haine et au génocide, tout en censurant massivement les voix palestiniennes.

    La tragédie en cours à Gaza ne se joue pas seulement sur le terrain, mais aussi dans le paysage numérique façonné par Meta, géant du numérique et propriétaire de #Facebook, #Instagram et #WhatsApp. Avec 3,35 milliards d’utilisateurs quotidiens en 2024, Meta est omniprésente tant dans la vie des Palestiniens que des Israéliens : plus de 65 % des Palestiniens et 87 % des Israéliens utilisent ses plateformes. Là où la presse est censurée ou freinée, ces réseaux sont devenus des bouées de sauvetage, des archives des crimes de guerre, des espaces de témoignage et de lutte pour la dignité des Palestiniens.

    Pourtant, la #responsabilité de Meta ne s’arrête pas à la connectivité. Comme l’a montré le rapport de l’ONG 7amleh, cette entreprise ne s’est pas contentée d’être passive durant le génocide à Gaza. Elle a activement amplifié la violence et la déshumanisation, en autorisant l’incitation à la haine et à l’extermination sous couvert de discours politiques, tout en censurant systématiquement les récits palestiniens. Le cas Gaza s’inscrit ainsi dans une continuité inquiétante : après les précédents du Myanmar (contre les Rohingya) et de l’Éthiopie (contre les Tigréens), Meta démontre une incapacité structurelle à empêcher la transformation de ses algorithmes en armes de masse.

    L’histoire comme avertissement : médias et violence de masse

    Les leçons du passé sont claires. En 1946, le Tribunal militaire international de Nuremberg a condamné Julius Streicher, propagandiste nazi, pour crimes contre l’humanité. Le jugement soulignait que « sans Streicher et son journal, le régime nazi n’aurait pas pu persécuter et exterminer les Juifs comme il l’a fait ». Déjà à cette époque, avant même l’incrimination juridique de génocide, on reconnaissait que la parole haineuse constituait un outil décisif d’extermination. En 1994, la Radio-Télévision Libre des Mille Collines (RTLM) a joué un rôle central dans le génocide des Tutsis au Rwanda, en les qualifiant de « cafards » afin de déshumaniser la cible, transformer l’horreur en nécessité et provoquer la tuerie à grande échelle. Aujourd’hui, le vocabulaire n’a guère changé. Dans le contexte de Gaza, des responsables israéliens qualifient les Palestiniens d’« animaux humains », de « virus », de « cafards », ou appellent ouvertement à leur « extermination » et leur « transfert ». Des ministres, des officiers militaires et même des institutions officielles diffusent ces appels à l’élimination sur Meta, parfois dans des campagnes publicitaires payantes. Des hashtags comme « #TransferNow », « Erase Gaza », ou le recours à l’expression de « Nakba », la catastrophe vécue en 1948, sont normalisés et partagés sans entrave.

    L’algorithme, nouveau bras armé de la haine

    Meta n’est pas seulement le réceptacle ; son algorithme devient catalyseur. Au Myanmar, les systèmes automatisés de Facebook ont amplifié de manière virale les discours de haine anti-Rohingya, favorisant le nettoyage ethnique. En Éthiopie, l’inaction de Meta face aux alertes internes a laissé prospérer la haine envers les Tigréens, facilitant assassinats, déplacements forcés et destruction de communautés entières. En Palestine, l’échec de Meta est double : non seulement la modération du contenu en hébreu est défaillante (par manque d’outils, de classificateurs linguistiques et de personnel dédié), mais la modération du contenu en arabe ou pro-palestinien est excessive, allant jusqu’à censurer, suspendre et supprimer des comptes pour des termes anodins ou des images de destruction. Cette disparité, relevée par les experts de l’ONU, constitue une ségrégation algorithmique aux conséquences mortelles.

    Documenter l’incitation à la haine : la lourde tâche de la société civile

    Entre octobre 2023 et mai 2025, 7amleh, à travers l’Observatoire Palestinien des Violations des Droits Numériques, a catalogué plus de 2 265 cas de contenus violents rien que sur Facebook, Instagram et WhatsApp : discours haineux, appels à l’extermination, glorification des crimes de guerre, campagnes de désinformation. Ces exemples incluent des publications de soldats en service célébrant les bombardements, des ministres appelant à « raser » Gaza ou la Cisjordanie, des groupes extrémistes incitant à arrêter l’aide humanitaire et à intensifier le siège contre Gaza. 7amleh a mis en avant les lacunes flagrantes des classificateurs linguistiques de Meta : plus de 2,5 millions de messages en hébreu contenant des propos violents ont été recensés en 2024, dont des dizaines de milliers relèvent clairement de l’incitation à la haine ou au crime. Malgré les signalements, le travail de modération repose quasi exclusivement sur la vigilance des ONG palestiniennes, tandis que Meta se contente de mesures superficielles.

    WhatsApp : l’infrastructure cachée des pogroms

    Loin d’être neutre, WhatsApp est utilisée comme plateforme clandestine d’organisation de la violence : des groupes coordonnent des attaques de colons en Cisjordanie, échangent des informations sur les cibles, organisent les déplacements et partagent des menaces. Selon l’ONU, en 2024, 4 250 Palestiniens ont été déplacés et 1 760 structures détruites suite à des violences de colons, souvent orchestrées via WhatsApp et passées sous silence par Meta et les autorités israéliennes. Les métadonnées de WhatsApp ont également été largement utilisées par l’armée israélienne : le simple fait d’apparaître dans un groupe où figure un membre présumé du Hamas ou du Jihad islamique pouvait suffire à classer une personne comme cible potentielle. Cette exploitation révèle une faille de sécurité majeure de la part de Meta, dont les données ont pu être utilisées à des fins militaires. Même sans preuve d’une coopération directe de l’entreprise, l’usage détourné de ces métadonnées privées a contribué à la désignation massive de civils à Gaza.

    L’incitation publicitaire et la monétisation du crime

    Meta n’a pas seulement laissé prospérer ces discours haineux ; elle en a tiré profit. Le rapport cite de nombreux exemples de publicités payantes sur Facebook et Instagram approuvées malgré leur incitation à la violence et au nettoyage ethnique : appels à expulser les Palestiniens vers la Jordanie, campagnes pour collecter de l’argent en faveur de l’expansion des colonies ou de l’achat d’équipements militaires, et même publicités prônant l’assassinat de militants pro-palestiniens. Les dispositifs de contrôle sont soit défaillants, soit rétroactifs, toujours après que le mal est fait.

    Deux poids, deux mesures : l’apologie du crime d’un côté, la censure de l’autre

    Alors qu’Israël n’a enquêté sur aucun cas d’incitation au génocide par ses dirigeants publics, plus de 400 procédures ont été ouvertes contre des citoyens palestiniens pour simple expression, post ou slogan protestataire. L’impunité est institutionnalisée pour les acteurs israéliens et systématique pour Meta : alors que des centaines de publications et comptes sont supprimés côté palestinien, les usages génocidaires prospèrent en hébreu, malgré les alertes des Nations Unies et des ONG.

    Une complicité qui interroge la légalité

    Les implications juridiques de cette inaction sont majeures. En droit international, la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide ainsi que le Statut de Rome de la Cour pénale internationale établissent que les individus qui incitent, favorisent ou tolèrent la propagande génocidaire peuvent être poursuivis. Si les entreprises ne sont pas pénalement responsables en tant que personnes morales devant les juridictions internationales, elles n’en demeurent pas moins soumises à des obligations en matière de respect des droits humains. Dans le cadre des Principes directeurs des Nations unies relatifs aux entreprises et aux droits de l’homme, comme dans certains droits nationaux et européens, elles peuvent être poursuivies au civil, mises en cause pour complicité, ou sanctionnées via des mécanismes de régulation et de devoir de vigilance.

    Pour une responsabilisation efficace : recommandations

    Le rapport de 7amleh ne s’arrête pas au constat. Il propose des mesures concrètes :

    - Investir dans des mécanismes linguistiques et de modération robustes pour l’hébreu.

    – Arrêter de faire porter la charge de la modération sur la société civile.

    – Réaliser une analyse de risques indépendante, urgente et transparente.

    – Alignement total avec les droits humains et le droit international.
    - Mise en place d’un contrôle externe et de mécanismes transparents d’audit des contenus et des algorithmes.

    La responsabilité ne doit pas seulement incomber à Meta, mais aussi aux États et aux législateurs, qui doivent garantir la conformité des plateformes aux exigences internationales en matière de prévention du génocide et du discours de haine.

    Si la neutralité algorithmique n’existe pas, l’irresponsabilité non plus. À Gaza, Meta n’est plus seulement un vecteur numérique  : la plateforme est devenue un acteur central dans la diffusion et la normalisation du discours haineux, voire du projet exterminateur. Le rapport de 7amleh constitue aujourd’hui une base d’action essentielle pour la société civile, les juristes et les instances supranationales, afin d’exiger justice, vérité et redevabilité. La guerre ne se limite plus aux armes et aux tribunaux  : elle se joue aussi sur les serveurs et les réseaux sociaux, là où la parole peut tuer. Meta doit être tenue responsable de ses prises de position ainsi que de ses silences.

    https://www.yaani.fr/2025/09/29/complicite-numerique-analyse-dune-faillite-systemique-de-meta-a-gaza
    #complicité #Palestine #Israël

    • New #7amleh Report : Meta’s Role in Amplifying Harmful Content Against Palestinians During Genocide in Gaza

      The Arab Center for the Advancement of Social Media has released a new report titled “Meta’s Role in Amplifying Harmful Content During Genocide in Gaza.” The report exposes the failure of Meta, the parent company of Facebook, Instagram, and WhatsApp, to protect Palestinians from incitement and hate speech in Hebrew. It reveals the company’s biased policies and complicity in enabling such discourse during Israel’s genocidal war on Gaza, while disregarding the provisional measures issued by the International Court of Justice on January 26, 2024, which explicitly called for the prevention and punishment of “direct and public incitement to commit genocide.”

      The report highlights that Meta, the world’s largest social media company with 3.35 billion daily active users, plays a crucial role in the Palestinian digital ecosystem. However, despite this centrality, the company failed to meet its responsibilities by allowing inciting and dehumanizing Hebrew content to proliferate -including posts from Israeli politicians and government officials- while simultaneously imposing heightened restrictions on Palestinian content through removals, account suspensions, and systematic algorithmic penalties.

      The report is based on a mixed-methods approach combining quantitative and qualitative evidence, including thousands of cases documented by 7or – The Palestinian Observatory for Digital Rights Violations, which recorded over 2,000 pieces of harmful content manually detected on Meta’s platforms between October 2023 and May 2025. It also draws on data from 7amleh’s AI-Powered Violence Indicator, which detected more than 2.5 million harmful Hebrew posts in 2024 alone. Additional evidence includes open-source analyses, investigative journalism, and direct advertising experiments conducted by 7amleh in 2023 and 2025, which showed that Meta’s ad systems continued approving and profiting from violent and inciting content by accepting it as paid advertising.

      Together, these findings place direct responsibility on Meta for failing to curb dangerous discourse fueling digital violence with real-world consequences. The report raises serious concerns about the absence of algorithmic accountability and the company’s negligence in protecting Palestinian users from escalating digital crimes. Despite employing over 40,000 content moderators and generating $134.9 billion in revenue in 2023, Meta failed to allocate sufficient resources to address Hebrew-language incitement. The report stresses this failure is not due to lack of capacity, but lack of will and priority.

      Jalal Abukhater, 7amleh’s Policy Manager, stated: “These practices expose systematic racial discrimination in content governance. While Palestinian narratives are widely suppressed, genocidal incitement in Hebrew is allowed to thrive unchecked, making Meta a direct partner in entrenching injustice and discrimination.”

      The report presents a series of recommendations directed at Meta, policymakers, and civil society. It calls on Meta to immediately invest in effective infrastructure for Hebrew content moderation, develop fair classifiers to detect hate speech and incitement, and take urgent human rights due diligence and risk assessment measures in line with the UN Guiding Principles on Business and Human Rights. Meta must also make a public commitment not to be complicit in atrocity crimes.

      The report further urges governments to investigate the complicity of big tech companies in genocide and to impose binding frameworks for transparency and accountability. Civil society is encouraged to continue documentation, archiving, and cross-border advocacy coordination to ensure accountability for corporate actors involved in violations.

      7amleh emphasizes that Meta’s continued disregard of Hebrew incitement -and its monetization through advertising- represents not only a moral failure but actual complicity in grave violations against Palestinians. Holding Meta and other tech companies accountable is no longer optional; it is a humanitarian, ethical, and legal imperative to ensure that the digital space does not become a tool that enables genocide and mass violence.

      Download report, via this link: https://7amleh.org/storage/posts/pdf/4f22efe2-87e1-4930-9a40-553d2bdc3749.pdf

      https://7amleh.org/post/meta-s-role-during-genocide-en
      #rapport

  • "La mobilisation massive contre la loi Duplomb est ainsi l’indice que les territoires sont de plus en plus travaillés par ces questions. A la dépolitisation nationale des grands enjeux environnementaux répond une prise de conscience des impacts locaux de la crise écologique."
    " l’opposition à la loi Duplomb n’est pas plus le fait de « bobos-écolos » des grands centres urbains que des habitants des bourgs ou des petites villes en région. Le rejet du texte y est du même ordre de grandeur, supérieur à 60 %. Et contrairement à une idée reçue, les populations les plus modestes sont, dans cette enquête, les plus opposées à la loi controversée."

    https://www.lemonde.fr/idees/article/2025/09/28/a-la-depolitisation-des-enjeux-environnementaux-repond-une-prise-de-conscien

    #écologie #duplomb #environnement #crise #prise_de_conscience #classes_sociales

    • « A la dépolitisation des enjeux environnementaux répond une prise de conscience des impacts locaux de la crise écologique »

      En France, les sondages se suivent et semblent tous pointer dans la même direction. Une enquête de l’IFOP, publiée fin août, ne place la « protection de l’environnement et la lutte contre le dérèglement climatique » qu’en 16e position des préoccupations des sondés. Mi-septembre, une autre étude d’Ipsos ne faisait apparaître l’enjeu environnemental qu’à la 7e place, sur les 10 thématiques proposées. Par rapport aux enquêtes comparables conduites dans le proche passé, la chute est abrupte.

      [...]

      « il ne se passe pas une semaine en France sans qu’un captage ferme, ou que des restrictions de consommation de l’#eau_potable ne soient édictées ». Ces événements passent sous le radar de la presse nationale, mais ils sont, au cœur des territoires, parmi les manifestations les plus tangibles des dégâts infligés à l’environnement. Depuis dix ans, le nombre de personnes visées par de fortes augmentations de leur #facture_d’eau, par des alertes sur sa qualité, voire par des restrictions de consommation, a considérablement augmenté. Entre 2012 et 2023, la proportion de Français ayant reçu une eau conforme aux critères de qualité (au regard des pesticides) est passée de 95,5 % à 74,7 %. Une dégringolade de plus de 20 points.

      https://justpaste.it/9riq0

      #pesticides #eau #santé #politisation #mobilisations_locales #mobilisations_écologistes #pétition #réchauffement_climatique #marches_pour_le_climat

    • Les luttes locales ont toujours été le point fort de l’écologie. Ce fut le cas pour le nucléaire, et c’est ce même constat qui a présidé à la création des Soulèvements de la terre début 2021 à la ZAD NNDL. La nouveauté tient aux atteintes immédiates à la santé, et aux enjeux liés à l’eau.

  • Librarians Are Being Asked to Find AI-Hallucinated Books
    https://www.404media.co/librarians-are-being-asked-to-find-ai-hallucinated-books

    Reference #librarian Eddie Kristan said lenders at the library where he works have been asking him to find books that don’t exist without realizing they were #hallucinated by AI ever since the release of #GPT-3.5 in late 2022. But the problem escalated over the summer after fielding patron requests for the same fake book titles from real authors—the consequences of an AI-generated summer reading list circulated in special editions of the Chicago Sun-Times and The Philadelphia Inquirer earlier this year. At the time, the freelancer told 404 Media he used #AI to produce the list without #fact_checking outputs before #syndication.

    (...)

    Taylor and colleagues have found #RAG doesn’t really help improve the accuracy of AI-generated summaries through beta testing AI tools in library tech for companies like Clarivate, Elsevier and EBSCO

    (...)

    The problem with that in a university #library is we’re trying to teach those #skills but we have tools that negate that necessity. And because those tools don’t work well, you’ve not learned the skill and you’re still getting crap results, so you’re never going to get better results because you didn’t learn the skill.

  • Chasse aux « #wokes » : comment les polémiques de ces dernières années ont épuisé les universitaires

    Coupes de subventions, cabales médiatiques… En France aussi, les universitaires sont attaqués par des forces conservatrices. Au point de créer un climat d’usure et d’autocensure dans les campus et les laboratoires.

    « Un moment de folie. » C’est ainsi que Gilles Bastin, directeur adjoint de l’Institut d’études politiques (IEP) de Grenoble, qualifie l’affaire qui a secoué l’école il y a quatre ans. Nous sommes alors le 4 mars 2021 : à l’IEP, des affiches accusent deux enseignants d’être islamophobes. L’action est aussitôt condamnée par l’établissement. Mais l’un des professeurs, Klaus Kinzler, se rend dans plusieurs médias, dont CNews. Il critique l’IEP, un « institut de rééducation politique » où des enseignants « endoctrineraient » les étudiants avec des théories « woke ». L’événement, qui aurait dû relever d’une enquête voire de sanctions gérées par l’école et la justice, prend alors des proportions inédites.
    La fachosphère s’en empare. Sur les réseaux sociaux, la situation devient hors de contrôle. « A l’université, on a l’habitude des débats contradictoires, mais là, c’était très différent. On s’est retrouvés au centre d’une arène, visés par des centaines de messages menaçants », témoigne M. Bastin. En décembre 2021, le pouvoir politique embraye : fustigeant ce qu’il présente comme une « longue dérive idéologique et communautariste » de l’établissement, Laurent Wauquiez, alors président Les Républicains (LR) de la région Auvergne-Rhône-Alpes, annonce couper tous les financements à l’IEP – 400 000 euros, destinés à la mobilité internationale des étudiants.
    Si, du côté de la justice, la polémique désenfle – les étudiants mis en cause seront relaxés –, l’IEP doit consentir à signer en 2023 un « contrat d’engagement républicain » pour recouvrer sa dotation régionale. « Comme si nous n’étions pas, nous aussi, la République ! », commente M. Bastin, amer. En interne, la fatigue engendrée par cet emballement a laissé des traces. « Nous nous efforçons aujourd’hui de rétablir un climat de confiance. »
    Depuis, plusieurs établissements du supérieur et enseignants-chercheurs se sont retrouvés embarqués dans une lessiveuse médiatique, marquée par des vagues de harcèlement, de menaces et de pressions politiques. En toile de fond, cet épouvantail agité par une galaxie de forces conservatrices : les universités françaises seraient gangrenées par une pensée « wokiste » et « islamo-gauchiste » – termes suffisamment flous pour jeter l’opprobre sur ces institutions sans avoir à étayer précisément le stigmate.

    Ces attaques, fondées sur des caricatures, sont de plus en plus fréquentes. Elles ont pour objectif de fragiliser l’institution universitaire », s’inquiète Lamri Adoui, à la tête de l’association qui regroupe les présidents d’université, France Universités. Depuis le printemps, le contexte international accroît la vigilance du monde académique, tout en galvanisant ses détracteurs : Donald Trump a donné le « la » en s’en prenant frontalement aux grandes universités des Etats-Unis et au savoir scientifique.
    « Reconnaissance médiatique »
    L’Hexagone est loin de connaître des assauts d’une même ampleur. « Toutefois, si, en quelques semaines, Trump a pu s’attaquer à des décennies d’une culture américaine très empreinte de liberté académique, c’est parce que le terrain était préparé, alerte M. Adoui. Quand vous déniez le rôle de la science, que vous propagez de la désinformation à l’encontre des universités, vous en minez la légitimité. Et au moindre basculement politique, le champ est libre pour décréter de mettre au pas la communauté scientifique. »
    En France, la charge est alimentée par un nouveau marché de l’édition. Dernier éclat en date : la publication par les Presses universitaires de France (PUF), en avril, de Face à l’obscurantisme woke, dirigé par les universitaires Emmanuelle Hénin, Xavier-Laurent Salvador et Pierre Vermeren. Ses auteurs y critiquent une « pseudo-science militante » qui, « née dans les départements de sciences humaines », ferait régner une « terreur idéologique ». En ligne de mire, ce qu’ils décrivent comme une submersion des études liées au genre ou aux questions raciales, et de la « censure » qui en découlerait.
    « On voit bien dans nos mails la multiplication des sujets de thèse et des annonces de colloques consacrés à ces sujets », déclare au Monde Pierre Vermeren, qui évalue leur nombre à « des centaines et des centaines » : « Que de nouveaux sujets émergent, c’est normal. Mais leur nature pose problème. Les biais d’analyse ne sont pas sérieux, voire fantasmagoriques. »
    Dans le cadre d’une étude qu’il conduit sur les attaques aux libertés académiques, Pierre-Nicolas Baudot, maître de conférences en science politique à Rouen, a dénombré plus de 70 livres consacrés à la « menace wokiste », publiés entre 2020 et 2023. « Si tous ne se vendent pas très bien, ils disposent d’une couverture médiatique très importante », soulève-t-il. Et c’est ce que recherchent leurs auteurs, conclut M. Baudot, après avoir analysé leurs profils : « Il s’agit souvent d’universitaires en perte de vitesse, en quête d’une reconnaissance médiatique qu’ils n’ont pas dans le champ académique. » Ce que M. Vermeren balaie d’un revers de main : « Chaque jour, je refuse des propositions pour écrire des livres, participer à des émissions. »
    « Ces ouvrages se réfèrent tous aux mêmes anecdotes, rementionnées à l’envi pour donner l’impression d’un phénomène de masse », observe Thibaud Boncourt, professeur de science politique à Lyon-III, responsable d’un groupe de recherche sur la liberté académique. Ces anecdotes, poursuit-il, sont aussi « ressassées » sur le site de l’Observatoire d’éthique universitaire, dont sont membres les directeurs de l’ouvrage des PUF. Cet observatoire a été soutenu par l’entrepreneur Pierre-Edouard Stérin, qui œuvre à travers son projet Périclès à la victoire électorale de l’extrême droite. « Nous avons bénéficié d’un financement du Fonds du bien commun [créé par M. Stérin en 2021] pendant trois ans, mais les donateurs n’ont eu aucune influence sur notre projet », se défend M. Vermeren, qui affirme aujourd’hui fonctionner sans ces fonds.

    Si la dénonciation d’une supposée « submersion woke » a pris de l’ampleur, c’est aussi parce qu’elle a été confortée par des déclarations politiques au plus haut niveau de l’Etat. En octobre 2020, Jean-Michel Blanquer, alors ministre de l’éducation nationale, accusait « l’islamo-gauchisme » de faire « des ravages » à l’université. M. Vermeren rappelle d’ailleurs le soutien de la première heure du ministre : « Pour notre premier colloque à la Sorbonne, il nous a ouvert les portes de l’université. »
    En février 2021, Frédérique Vidal, alors ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche, avait annoncé diligenter une enquête sur « l’ensemble des courants de recherche » en lien avec « l’islamo-gauchisme ». Deux ans plus tard, le ministère révélait qu’aucune demande en ce sens n’avait, en réalité, été formulée.
    Et pour cause : il n’existe pas d’obsession « wokiste » dans les sciences sociales en France. C’est ce que démontre, en 2025, une équipe dirigée par le sociologue Etienne Ollion, professeur à Polytechnique. D’après son enquête, la place tenue par la question du genre dans les publications scientifiques est passée de 9 %, en 2001, à 11,4 % du total en 2022. Quant au chiffre avancé par l’Observatoire d’éthique universitaire dans son rapport 2023 – 234 colloques, articles ou thèses pouvant être rangés, selon ses auteurs, dans le camp des sujets « woke » –, il est dérisoire quand on sait que l’université compte chaque année, en sciences humaines et sociales, plus de 30 000 doctorants.
    Instrumentalisation
    Mais peu importe les faits : montrer du doigt les universitaires a, historiquement, toujours constitué une tactique politique efficace, rappelle le chercheur franco-canadien Francis Dupuis-Déri, auteur de Panique à l’université (Lux, 2022). « Depuis des siècles, les campus sont accusés d’être des repaires d’insurgés. S’en prendre à ces espaces d’élite est un moyen facile de gagner des points auprès des opinions publiques, pointe-t-il. Les effets recherchés sont plutôt situés à l’extérieur des universités : c’est de l’agitation politique, adressée à un électorat. »
    Plus seulement de la part de l’extrême droite, « mais aussi désormais de la droite voire du centre », dont l’instrumentalisation des subventions est « devenue une pratique normalisée », observe Alex Mahoudeau, autrice de La Panique woke (Textuel, 2022). L’exemple de l’Ecole Kourtrajmé, à Marseille, qui forme des jeunes défavorisés aux métiers du cinéma, a marqué les esprits : en avril, la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, présidée par Renaud Muselier (Renaissance), annonçait lui retirer une subvention de 75 000 euros pour usage de l’écriture inclusive, reprenant une revendication récurrente des élus Rassemblement national de cette région.
    Aujourd’hui, c’est l’université Lyon-II qui fait sa rentrée avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête. Au printemps, un groupe d’individus perturbe le cours de Fabrice Balanche, l’accusant de racisme et de sionisme. L’enseignant entame une tournée médiatique où il dépeint une université gangrenée par « l’entrisme islamiste ». La présidente de l’établissement, Isabelle von Bueltzingsloewen, qui avait saisi le parquet après l’interruption « intolérable » de ce cours, fustige les « paroles complotistes » de l’enseignant. Elle est alors l’objet de menaces de mort, qui poussent le parquet à ouvrir une deuxième enquête, et à la placer sous protection. Protection renforcée quand la machine s’emballe à nouveau, après qu’a été déterré un post Facebook d’un des vice-présidents de l’université, Willy Beauvallet-Haddad, accusé d’y rendre hommage à l’ex-chef du Hezbollah Hassan Nasrallah – il présente sa démission en mai.
    Au même moment, Laurent Wauquiez, alors candidat à la présidence des Républicains, déclare suspendre les subventions régionales à l’établissement – près de 19 millions d’euros –, pour cause de « dérive islamo-gauchiste ». Coup d’éclat dans une campagne où il dispute à Bruno Retailleau le terrain conservateur, la menace n’a pas encore été appliquée, mais elle renforce le sentiment d’usure qui touche la communauté académique.
    « On part d’un exemple et on le monte en épingle pour dire que l’islam radical imprègne toute l’université. Les enseignants se retrouvent alors à devoir s’en défendre constamment : même au Canada, en colloque, on m’a interrogé sur cela », se désespère M. Baudot, qui donnait des cours à Lyon-II en 2024. « On ne parle plus de Lyon-II que par le prisme de ces micro-aspects qui ne correspondent en rien au travail effectué par l’ensemble des collègues au quotidien », abonde Hervé Goldfarb, chef du département de science des données et membre du syndicat Snesup-FSU. La présidente de l’université a décliné nos demandes d’entretien, par « prudence », en attente des réponses de financement.
    Comme d’autres de ses collègues, Françoise Orazi, professeure de civilisation britannique, doyenne de la faculté des langues, est « démoralisée ». « On est attaqués de l’intérieur, on subit les pénuries de financement, et, en plus de ça, on vient nous dire qu’on est islamo-wokistes !, s’exclame-t-elle. La nuit, je repense à ce que je croyais être mon métier et ce qu’il est devenu. A refaire, je choisirais une autre profession. » Pour Thibaud Boncourt, l’objectif de ces « cabales » est de « dilapider les énergies » : « C’est un travail de sape. »
    S’exiler pour mener ses recherches
    Des noms d’universitaires dits « woke » sont régulièrement jetés en pâture dans les médias, parfois épinglés avec leur photographie. « Créer des listes et mettre des cibles dans le dos, ce sont initialement des méthodes de l’ultradroite », s’alarme la professeure Vanessa Codaccioni, coprésidente de l’Observatoire des atteintes à la liberté académique. Entre 2023 et 2024, les demandes de protection fonctionnelle ont d’ailleurs bondi de 52 % chez les enseignants, chercheurs et agents non titulaires, selon le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche.
    « Dans nos laboratoires, on nous propose des formations de défense au niveau juridique, ou pour éviter de se retrouver exposés sur les réseaux sociaux », raconte Françoise Orazi. Elle regrette de devoir parfois verser dans une forme d’autocensure : « Je n’ai pas envie de me retrouver à la place de ma présidente et de recevoir des menaces de mort. S’il ne faut plus parler de certains sujets, liés au genre par exemple, je le fais. »
    Le chercheur Mehdi Derfoufi, un des responsables pédagogiques du master d’études de genre de Paris-VIII, remarque que les revues de recherche se montrent plus frileuses à monter des dossiers autour des questions raciales ou de genre. « Plus encore quand ces travaux proviennent de chercheurs et chercheuses minorisés », dénonce-t-il. Des colloques sont parfois aussi annulés au dernier moment, ajoute-t-il, « en raison de menaces directes de groupuscules d’extrême droite ».
    Face à ce climat, certains décident de s’exiler pour mener leurs recherches. « On voit arriver des doctorants et doctorantes français au Québec, ou encore en Belgique ou en Suisse, parce que l’ambiance ne leur semblait pas propice », observe Francis Dupuis-Déri. Mais c’est aussi le cas d’enseignants-chercheurs installés, qui avaient accédé au « graal » du poste fixe, soulève M. Baudot. Une fuite des cerveaux qui entraîne, déplore-t-il, « un gâchis de talents irréparable ».

    https://www.lemonde.fr/campus/article/2025/09/16/chasse-aux-wokes-comment-les-polemiques-de-ces-dernieres-annees-ont-epuise-l
    #ESR #université #wokisme #chasse_aux_sorcières #France #attaques #autocensure #censure #fachosphère #recherche #ensignement_supérieur #Laurent_Wauquiez #harcèlement #menaces #pression #islamo-gauchisme

  • #Intelligence_artificielle : le vrai #coût_environnemental de la course à l’IA

    “L’IA et la réussite de la #transition_énergétique vont de pair. Nous n’assisterons pas à une transition à grande échelle vers une énergie sans carbone sans les avancées significatives que l’IA promet d’apporter.” Cette citation de Mélanie Nakagawa, la responsable développement durable de Microsoft en février 2025, est à l’image de la #pensée_magique que l’on rencontre de plus en plus fréquemment dans les médias et la société. Celle d’une IA mystique et providentielle qui serait la #solution à tous nos problèmes, et qui justifierait son développement effréné depuis l’arrivée de #ChatGPT en 2022.

    Alors qu’Emmanuel Macron a annoncé en février 2025 des #investissements privés de 109 milliards d’euros pour développer l’IA et que plus de 35 nouveaux projets de #centres_de_données ont été annoncés en France, nous vous proposons une analyse approfondie pour déconstruire ces discours et découvrir la #face_cachée de l’intelligence artificielle. Comme le résume la chercheuse en IA Kate Crawford, elle repose sur une triple #extraction : extraction de #ressources_naturelles, extraction de #données, #exploitation_humaine. Dans cet article nous nous concentrerons sur les impacts environnementaux directs de l’IA (consommation énergétique, émissions carbone, impacts locaux des data centers), mais insistons sur la nécessité d’appréhender ces technologies dans leur ensemble pour comprendre les bouleversements sociétaux que son adoption massive génère (enjeux de #pouvoir, #surveillance_de_masse, #militarisation, #inégalités sociales, etc)

    Nous commencerons par définir ce qu’est l’intelligence artificielle, son évolution récente, les acteurs qui la sous-tendent et détaillerons le fonctionnement particulier des #IA_génératives. Puis dans un second temps nous décrirons l’#infrastructure_matérielle qui la soutient. Loin de flotter au-dessus de toute réalité physique, comme le champ lexical du “cloud” et de la “dématérialisation” aime à nous le faire croire, ces #technologies ont des conséquences matérielles très tangibles.

    Sommaire

    - Qu’est ce que l’intelligence artificielle ?
    - L’ère de l’IA générative depuis la sortie de ChatGPT en 2022
    - L’IA, bien plus qu’une #technologie
    - Qui est derrière l’IA ?
    - Le voyage d’une requête ChatGPT
    - L’inférence pour l’usage quotidien
    – Le problème de la #transparence
    – Quel est l’impact d’une requête ChatGPT ?
    – L’optimisation de la #consommation_électrique de l’IA
    – Les impacts directs de l’intelligence artificielle
    – La consommation électrique des data centers explose à cause de l’IA
    – Émissions de #CO2, la roue libre
    – Google, Microsoft, Meta.. Quid des émissions des géants du numérique ?
    – La consommation d’#eau
    - Ressources abiotiques pour la fabrication des équipements et bâti : dépendance aux #métaux et à l’#industrie_chimique
    - Conclusion
    - Infographie

    https://bonpote.com/intelligence-artificielle-le-vrai-cout-environnemental-de-la-course-a-lia
    #IA #AI #environnement #à_lire

  • « Border Security » with #USA : #Brussels ready to give deep access to #biometric data in #EU states | Matthias Monroy
    https://digit.site36.net/2025/08/29/enhanced-border-security-partnership-with-usa-brussels-ready-to-give-d

    The #European #Commission wants to negotiate an #agreement that would allow US authorities direct access to police-stored #fingerprints and #facial images in #Europe. Potentially, all travelers could be affected by such queries – and people in need for protection.

    Tu te doutes que la Commission Européenne a d’ores et déjà acté la légalisation du transfert de tes données biométriques, et que l’objet de la négociation est bien plutôt de savoir si ce transfert doit avoir lieu une ou plusieurs fois par jour, en format zippé avec ou sans mot de passe. :-)

    • ça va leur être plus facile maintenant que (en tout cas à Paris et Toulouse + note ta ville ici) tu ne peux plus prendre aucun transport en commun sans une carte à puce pour laquelle tu as dû montrer ta pièce d’identité valide avec tes empreintes digitales ainsi que la preuve que tu payes l’eau à bolloréxtrêmedroitevéolia à l’adresse de ton domicile et laisser digitaliser ta photo qui a été imprimée numériquement dessus.

      #baisse_l'échine
      #dis_merci
      #surveillance_numérique

  • #Dette_publique : #austérité avec intérêts - #DATAGUEULE 96
    (pour archivage, publié en 2020)

    Transition écologique, lutte contre la pauvreté, réforme des retraites : il est une data qui permet de justifier toutes les inactions et les rigueurs... Mais c’est le #chiffre de la dette publique, bien sûr ! Et parce que nous vivons soit disant au dessus de nos moyens, il nous faudrait nous soumettre aux créanciers et au chantage à l’austérité. Bien sûr. Pourtant, à bien y regarder c’est moins les #dépenses_publiques que les #cadeaux_fiscaux qui creusent notre dû. Alors, au fait, #à_qui_profite_la_dette ?

    https://framatube.org/w/a57b0b52-3bda-49b2-ae5c-365f0dc600c1

    #dette #fact-checking #fisc #fiscalité

  • Derrière la promesse de l’#open_access, la #marchandisation renouvelée de l’#édition_scientifique

    Depuis le début du siècle, de nouveaux modèles de diffusion de la recherche scientifique sont apparus. Marchandisant à leur profit l’injonction à l’open access, ils piègent les chercheurs mal informés ou souhaitant répondre plus facilement aux demandes de leurs institutions. Pour éviter la dégradation de la qualité scientifique provoquée par ces mégarevues, il est urgent de repenser les modalités d’#expertise et d’#évaluation de la recherche.

    En France, la réforme de la recherche publique s’est accélérée à la fin des années 2000, visant notamment l’intensification et l’internationalisation de la #production_scientifique pour rivaliser avec les pays aux universités prestigieuses. Dans cette quête d’#excellence, une #concurrence accrue a été instaurée entre scientifiques comme entre institutions de recherche. Considérée comme vertueuse, elle a renforcé le besoin d’#indicateurs pour évaluer les travaux et faire converger les moyens vers les « meilleurs ».

    Déjà central, le rôle de l’article scientifique en tant qu’unité d’analyse de la #performance s’en est trouvé accentué. Comparer, classer et distribuer les ressources à cette aune est d’autant plus commode qu’un #facteur_d’impact (FI)[1] est attribué à la plupart des #revues anglo-saxonnes publiant ces articles, contribuant à leur #hiérarchisation. Certes, l’activité d’évaluation ne se résume pas à faire des additions et tient compte d’autres référentiels et supports de publication (liste de revues d’audience nationale, livres et chapitres d’ouvrages collectifs dans bien des disciplines des sciences humaines et sociales). Mais, comme le souligne Yves Gingras, cette #métrique internationale et ses déclinaisons (classement des revues par quartiles, #h-index, etc.) constituent un point d’appui pour établir les jugements, justifier et accélérer les sélections.

    (#paywall)

    https://aoc.media/analyse/2025/08/14/derriere-la-promesse-de-lopen-access-la-marchandisation-renouvelee-de-leditio
    #recherche #université

    –-

    ajouté à la #métaliste sur la #publication_scientifique* :
    https://seenthis.net/messages/1036396

  • C’est quoi le mouvement « #Bloquons_Tout » qui appelle à « un #arrêt_total du pays » à partir du 10 septembre ?

    L’appel à la #mobilisation, qui veut mettre la #France à l’arrêt pour une durée illimitée, est diffusé par d’anciens #Gilets_jaunes et partagé par des relais de l’#extrême_droite.

    Un nouvel « acte » des Gilets jaunes ? Près de sept ans après le mouvement de protestation citoyen qui avait partiellement paralysé la France, entre blocage des axes routiers et appels nationaux à manifester, une nouvelle mobilisation se prépare en ligne. Baptisée « Bloquons Tout ! », elle se présente, en tout cas dans sa forme actuelle, comme une réponse au tour de vis budgétaire annoncé par le Premier ministre, François Bayrou, le 15 juillet – avec pour mesure phare la suppression de deux jours fériés. En réaction, le mouvement ambitionne de mettre en place « un arrêt total et illimité du pays » à compter du 10 septembre.

    Parmi les publications identifiées par CheckNews sur les réseaux sociaux, la première mentionnant la date du 10 septembre est en réalité un peu antérieure à la présentation du plan de Bayrou, puisqu’elle a été mise en ligne le 14 juillet – alors que le Premier ministre a pris la parole le 15. Ce contenu émane du compte TikTok des #Essentiels, une organisation prônant « une France souveraine ». Dans la vidéo, le 10 septembre est présenté comme « le jour où la France s’arrête », où le pays « se confine, pas par peur d’un virus, mais par volonté d’un peuple qui dit stop aux injustices, stop aux abus, stop à ce système qui broie les humains pour nourrir les profits ». Et sur le site web des Essentiels, un « mode d’emploi » est proposé, suggérant de « limiter sa consommation à l’essentiel », de « régler uniquement en espèces », ou de « couper la télévision », à partir du 10 septembre.

    L’appel prend de l’ampleur en ligne lorsqu’il est diffusé par d’anciennes figures des Gilets jaunes. Dans la nuit du 14 au 15 juillet – toujours en amont des annonces de Bayrou, donc – #Anaïs_Albertini, qui avait pris part aux manifestations à l’époque, est la première, sur son compte Facebook, à « répondre à l’appel du 10, 11, 12 septembre, voire plus ». « Notre seul pouvoir est le #boycott_total », clame-t-elle. Le 15 juillet dans la journée, Anaïs Albertini met en ligne un autre post Facebook contenant un « appel national à la solidarité du peuple pour un arrêt total général et illimité du pays à partir du 10 septembre 2025 ».

    Puis, le 17 juillet, c’est encore elle qui partage, sur la même plateforme, un tract, sur fond bleu, devant permettre au « peuple » de se fédérer. Dans ses publications, elle assure se contenter de relayer l’appel, et refuse d’endosser la maternité du mouvement. Sollicitée par CheckNews, elle n’a pas donné suite, mais dans un live Facebook diffusé mardi, elle explique : « Il y en a beaucoup qui se demandent qui a fait le tract […]. On ne donnera aucune source […] Tout ce que je peux vous dire, c’est qu’il n’y a aucun parti politique ni aucun syndicat qui est mêlé dedans. Ce sont des personnes comme nous, des citoyens et des citoyennes de ce pays qui ont lancé l’appel. »

    Une nouvelle étape dans la structuration du mouvement est franchie le 19 juillet avec la création d’un site web, « mobilisation10septembre.blog », puis d’un compte sur X dès le lendemain, qui compte déjà plus de 1 000 abonnés.

    Sur ce site, qui propose de dire « stop à l’#austérité Bayrou », un lien vers un groupe Telegram national, dédié à l’organisation de la journée du 10 septembre, a vu le jour ce mercredi. Concrètement, trois modalités sont citées. La première : le #boycott (« on arrête de faire tourner leur système ») passant notamment par le fait de ne « plus acheter dans les grandes surfaces qui profitent des baisses de cotisations, des aides publiques, tout en pressurant les salariés (Carrefour, Auchan, Amazon, etc.) » mais aussi de « retirer son argent des grandes #banques complices de la #spéculation et de la politique de #casse_sociale » pour « le placer dans des banques coopératives ou locales ». Ensuite, la #désobéissance_civile via « l’#occupation pacifique de #lieux_symboliques » comme les préfectures ou les mairies, des blocages ciblés, ou le « soutien actif à ceux qui désobéissent ». Vient enfin la « #solidarité_citoyenne » visant par exemple à mettre en place des #caisses_de_grève, « ouvrir des espaces de discussion et de coordination dans chaque quartier, chaque village » ou encore à « relier les #luttes ».

    Relais d’extrême droite

    Des modes d’action très inspirés de ce qui se fait à gauche. Mais l’initiative est aussi beaucoup relayée en ligne par des comptes d’utilisateurs clairement d’extrême droite et de la #fachosphère. Les 28 premiers abonnements du compte X lié au site du mouvement regorgent également de figures ou canaux de la sphère évoluant à la croisée de l’extrême droite et du conspirationnisme. A l’image de la journaliste #Myriam_Palomba, proche de Florian Philippot vue chez Hanouna et qui diffuse les théories conspirationnistes les plus hardcores en ligne. Ou du compte de « réinformation » de la mouvance identitaire (et complotiste pro-Kremlin) « Nice Provence info ».

    Auprès de l’Humanité, qui a échangé par écrit, en passant par le formulaire de contact, avec une personne se présentant comme un salarié de 37 ans travaillant chez Enedis et comme étant l’un des créateurs de la plateforme, on indique que le mouvement « accepte d’être soutenu par tout le monde quel que soit le parti. Nous, on est en dehors de la politique. Tout ce qu’on veut, c’est se battre contre le plan de #François_Bayrou et rassembler tout le monde en dehors des divergences politiques ». Même rengaine du côté d’Anaïs Albertini, qui insiste dans son live Facebook sur le fait d’être complètement « apartisane » et qui regrette qu’« on essaye absolument de nous coller une étiquette ».

    « Arrêter de tout politiser »

    Mais sur la page d’accueil du site, un seul tweet est mis en avant. Plutôt neutre bien que soutenant l’initiative, il émane du compte « Au bon touite français » qui diffuse à ses 133 000 followers désinformation complotiste et propagande d’extrême droite. Comme ce lundi 21 juillet, par exemple, lorsqu’il expliquait que les « piliers fondamentaux pour la destruction des sociétés occidentales » sont notamment l’« immigration massive » et le « wokisme », citant un influenceur QAnon canadien obsédé par une prétendue « cabale de pédophiles sataniques ».

    Réponse de la même personne se présentant comme le salarié d’Enedis, entre autres à l’origine du site, au Parisien, qui l’a interrogé sur cette publication mise à l’honneur : « Ce tweet s’est retrouvé là parce que c’était l’un des premiers à relayer. Ce n’est ni un membre du collectif, ni une prise de position. Il faut arrêter de tout politiser. »

    A l’autre extrême de l’échiquier politique, le compte X intitulé « Front Populaire-LFI » y est aussi allé de sa publication, où est évoquée une « #mobilisation nationale pour faire #grève et manifester contre la politique de Macron le 10 septembre ». Mais il s’agit d’un compte d’actualité tenu par des militants, et non pas du compte officiel alimenté par le parti. Reste à savoir si cette nouvelle tentative de ranimer le mouvement des Gilets jaunes saura passer du web à la rue.

    Site piraté ?

    Jeudi 24 juillet, un rebondissement était observé sur fond d’imbroglio quant à la paternité du site, lequel a été suspendu temporairement pour suspicion de piratage. Le compte X « Convoi de la Liberté » - du nom de ce mouvement de protestation contre l’obligation vaccinale contre le Covid - a ainsi indiqué à CheckNews être à l’origine du blog, et du compte X « Bloquons tout » créé dans la foulée. Pour appuyer ses dires, il nous a transmis des captures d’écran du back office du site. Problème : cet internaute assure n’avoir échangé avec aucun journaliste sur le sujet via le formulaire de contact et avance donc que sa plateforme a été piratée. Ce que CheckNews n’est pas en mesure de confirmer formellement pour l’instant. Le site a été remis en activité en fin d’après-midi, une fois « sécurisé » selon son créateur et sans possibilité de contact via un formulaire.

    https://www.liberation.fr/checknews/cest-quoi-le-mouvement-bloquons-tout-qui-appelle-a-un-arret-total-du-pays
    #10_septembre_2025

  • Intelligence artificielle : le plan de Donald Trump pour que les Etats-Unis dominent le monde
    https://www.lesechos.fr/tech-medias/intelligence-artificielle/intelligence-artificielle-le-plan-de-donald-trump-pour-que-les-etats-unis-d

    La Maison-Blanche veut faire des Etats-Unis le leader mondial de l’intelligence artificielle. Un plan en 90 mesures vise à simplifier les infrastructures, imposer les standards américains à l’étranger et garantir des algorithmes sans biais idéologiques.

    #ni_de_gauche_ni_de_gauche #pile_je_gagne_face_tu_perds #prédation #impérialisme #fachisme

  • La tarification algorithmique au coeur d’un bras de fer avec les détaillants américains

    A compter du 8 juillet, l’Etat de New York veut forcer les commerces à indiquer aux clients que leurs données ont été utilisées pour fixer un prix de vente. La National Retail Federation a entamé un recours auprès de la cour fédérale.



    Le New York Algorithmic Pricing Disclosure Act a été adopté par l’État en juin dernier. Pour la gouverneure Kathy Hochul, il s’agit de lutter contre l’opacité de certains prix, fluctuant selon les consommateurs, et empêchant de faire un travail comparatif des tarifs. Une étude publiée en janvier par la Commission fédérale du commerce pointait comment l’exploitation des données permettait de cibler chaque consommateur avec des prix différents. Avec, en creux, la possibilité de faire payer plus cher ceux pour qui un produit est le plus nécessaire.


    
Une accusation injustifiée, pour la puissante fédération américaine des détaillants, qui dénonce une “peur spéculative” et pointe de son côté que les données sont généralement utilisées pour proposer remises et promotions personnalisées. La NRF refuse de voir ses adhérents forcés localement de publier des avertissements “trompeurs et inquiétants” auprès des clients concernant l’usage fait de leurs données.
    . . . . .
    Suite et source : https://fr.fashionnetwork.com/news/La-tarification-algorithmique-au-coeur-d-un-bras-de-fer-avec-les-

    #algorithme #algorithmes #surveillance #biométrie #facial #bigdata #vidéo-surveillance #reconnaissance #discrimination #smartphone #profiling #manipulation #technologisme #géolocalisation

  • Technik ist politisch: brecht die Macht von Whatsapp
    https://www.die-linke-hamburg.de/aktuelles/nachrichten/detail/technik-ist-politisch-brecht-die-macht-von-whatsapp

    Enfin des gens raisonnables.

    30.6.2025 von Die Linke HH LAG Netzpolitik - Warum Technik politisch ist und warum wir, die LAG Netzpolitik, von der Nutzung von WhatsApp abraten und Alternativen wie Signal, Matrix oder Threema empfehlen.

    1. WhatsApp und der Ausverkauf unserer Daten

    WhatsApp gehört zum Meta-Konzern, der auch Facebook und Instagram betreibt – Plattformen, die durch umfassendes Tracking und datenbasierte Werbesysteme bekannt sind. Zwar sind die Inhalte unserer WhatsApp-Nachrichten durch Ende-zu-Ende-Verschlüsselung geschützt, doch die sogenannten Metadaten – also wer, wann, wie oft mit wem kommuniziert – sind hochgradig aufschlussreich.

    Durch den Abgleich von Telefonnummern kann WhatsApp unsere sozialen Netzwerke analysieren und mit Daten aus anderen Meta-Diensten verknüpfen. Daraus entsteht ein detailliertes Bild unseres sozialen Verhaltens. Die Nutzungsbedingungen ändern sich regelmäßig – und sind oft so formuliert, dass sie mehr Spielraum für Datennutzung zugunsten Metas schaffen. So auch die neueste Ankündigung auf Basis verknüpfter Datensätze personalisierte Werbung in WhatsApp einzubauen.

    2. Keine Kontrolle, keine Transparenz

    Im Gegensatz zu offenen Projekten wie Signal, Threema oder Matrix ist WhatsApp keine Open-Source-Software. Der Quellcode ist nicht einsehbar, die technische Funktionsweise bleibt undurchsichtig. Die Nutzer*innen sind gezwungen, Meta zu vertrauen – einem Konzern, dessen Geschäftsmodell auf Datenverwertung basiert. Vertrauen allein reicht hier nicht. Was fehlt, ist echte Kontrolle und Nachvollziehbarkeit.

    3. Kommerz statt Kommunikation

    WhatsApp wurde einst mit dem Versprechen gegründet, keine Werbung zu zeigen. Dieses Versprechen hielt genau so lange bis Meta (damals „Facebook“) den Dienst übernahm. Einer der Gründer, Brian Acton, verließ das Unternehmen später aus Protest gegen die Monetarisierungsstrategie. Er investierte sein Geld in den Aufbau von Signal – einer App, die werbefrei, quelloffen und gemeinnützig arbeitet. Während WhatsApp uns als Produkt an Werbekunden verkauft, stellt Signal den Schutz der Privatsphäre in den Mittelpunkt.

    4. Der soziale Druck der Masse

    Die größte Stärke von WhatsApp ist zugleich seine gefährlichste: seine Verbreitung. Wer sich verweigert, kann in vielen Kontexten nicht mehr mitreden – von der Kita-Gruppe bis zur Sportmannschaft. Doch genau hier beginnt das Problem: Wenn eine einzige App zum Quasi-Standard wird, entsteht ein Monopol. Und Monopole gefährden Wahlfreiheit, Vielfalt und Innovation. Technik sollte sich nicht durch Zwang verbreiten, sondern durch Qualität.

    5. Manipulation und politische Gefahren

    WhatsApp ist Teil eines Systems, das auf datengetriebene Beeinflussung ausgelegt ist. Die Skandale um Cambridge Analytica oder die algorithmisch verstärkte Gewaltpropaganda auf Facebook zeigen, wie gefährlich solche Strukturen werden können – besonders in autoritären Staaten. Wenn private Kommunikation zur Datenquelle wird, können selbst scheinbar harmlose Informationen – wie Aufenthaltsort, Interessen oder Kontakte – gegen einen verwendet werden.

    6. Es gibt Alternativen

    Ja, Alternativen wie Signal, Matrix oder Threema mögen (noch) weniger verbreitet sein – aber sie funktionieren zuverlässig und bieten deutlich mehr Datenschutz. Signal verzichtet auf Werbung, sammelt kaum Metadaten und stellt seine Entwicklung transparent zur Diskussion. Und: Auch Signal hat es geschafft, eine relevante Nutzerbasis aufzubauen – durch Beharrlichkeit und Vertrauen.

    7. Technik ist politisch – und wir sind nicht machtlos

    Ob wir WhatsApp nutzen oder nicht, ist keine rein technische Frage. Es geht um Macht, Kontrolle und die Frage, wie wir digitale Kommunikation gestalten wollen. Technik ist niemals neutral – sie prägt unser soziales Miteinander. Umso wichtiger ist es, Alternativen zu fördern, Diskussionen anzustoßen und sich bewusst zu entscheiden.

    Jeder Wechsel zu einer datenschutzfreundlichen App ist ein kleines Statement. Jede neue Verbindung auf Signal, Element oder Threema ist ein Schritt weg vom Überwachungskapitalismus – und hin zu digitaler Selbstbestimmung.

    Spätestens mit Beginn der zweiten Amtszeit von Trump wurde auch klar - wer weiterhin auf die Dienste von US-Tech-Monopolisten setzt, unterstützt über Umwege eine autoritäre bis faschistische Regierung in den USA.

    8. Warum wir WhatsApp für Parteizwecke als ungeeignet empfinden

    WhatsApp überträgt standardmäßig Telefonnummern und Kontaktinformationen an Meta (Facebook), auch von Personen, die der Nutzung nicht zugestimmt haben. In einem solidarischen Miteinander sollte man die Daten von niemanden ohne Konsens solchen Konzernen preisgeben. Viele unserer Werte sind nicht vereinbar mit den Geschäftsgebaren eines kapitalistischen US-Technologie-Konzerns mit uns widerstrebenden politischen Ambitionen. Parteiinterne Kommunikation gehört unserer Meinung nach nicht in die Hände eines solchen Werbekonstruktes. Viele Menschen lehnen aus politischer Überzeugung oder Datenschutzbedenken WhatsApp ab. Diese zu exkludieren oder auf diese Plattform zu drängen, sollte nicht Bestandteil unserer Parteiarbeit sein.

    Wie bereits erwähnt, kann WhatsApp auf Basis der Metadaten (wer wann und wo mit wem kommuniziert) ganze soziale - und hier auch parteiinterne - Strukturen nachvollziehen bzw. rekonstruieren. Bei einer weiter anhaltenden autoritären Wende oder gar im Falle einer AFD-Regierung drohen reale Gefahren: Repressionen in einem nie da gewesenen Ausmaß werden so ermöglicht - insbesondere wenn andere behördliche oder geheimdienstliche Informationen verknüpft werden.

    Fazit

    Wer WhatsApp nicht nutzt, ist kein*e Querulant*in, sondern eine Person, die Verantwortung übernimmt – für sich und andere.

    Du musst nicht gleich alles ändern. Aber vielleicht installierst du einfach mal eine Alternative – als ersten Schritt. Die nächste Unterhaltung könnte dann nicht nur privat, sondern auch politisch ein Statement sein.

    Wir als LAG Netzpolitik fordern, die Netzwerkeffekte und die Monopolstellung von Tech-Monopolisten zu brechen.

    Das beginnt im Kleinen und somit auch bei Dir.
    Niemals alleine, immer gemeinsam.

    #Surveillance #Meta #Facebook #Whatsapp

  • The role of the University is to resist AI

    I would like to thank the Centre for Philosophy and Critical Thought for inviting me to give this seminar. This talk is titled ’The role of the University is to resist AI’, and takes as its text Ivan Illich’s ’Tools for Conviviality’.

    AI’s impact on higher education come primarily from historical forces, not from its claim to be sci-fi tech from the future. Society can’t throw up its hands in shock as students outsource their thinking to simulation machines when fifty years of neoliberalism has masticated education into something homogenised, metricised and machinic. Meanwhile, so-called Ed Tech has claimed for decades that learning is informational rather than relational and ripe for technical disruption.

    When Illich refers to tools, he’s taking this broader view. As he writes:

    “I use the term ’tool’ broadly enough to include not only simple hardware such as drills, pots, syringes, brooms, building elements, or motors, and not just large machines like cars or power stations; I also include among tools productive institutions such as factories that produce tangible commodities like corn flakes or electric current, and productive systems for intangible commodities such as those which produce ’education,’ ’health,’ ’knowledge,’ or ’decisions’.”

    I want to ask the question “What kind of tool is AI?”, to help determine whether Illich’s ideas can assist us in responding to it.
    ai

    Contemporary AI is a specific mode of connectionist computation based on neural networks and transformer models. AI is also a tool in Illich’s sense; at the same time, an arrangement of institutions, investments and claims. One benefit of listening to industry podcasts, as I do, is the openness of the engineers when they admit that no-one really knows what’s going on inside these models.

    Let that sink in for a moment: we’re in the midst of a giant social experiment that pivots around a technology whose inner workings are unpredictable and opaque.

    But there are some things we can be sure of, which is that the whole show depends on scale. None of the party tricks of latent space representations or next token predictions will work without tons of data or wall-to-ceiling computers, and if you want to beat the other lot you need more of all of it.

    This means that AI is actually a giant material infrastructure with huge demands for energy, water and concrete, while the supply chain for specialised computer chips is entangled with geopolitical conflict. It also means that the AI industry will beg, borrow and steal, or basically just steal, all the text, images and audio that it can get its spidery hands on.

    A marginal point of note for both AI and UK higher education was a recent outburst by former politician and Facebook exec Nick Clegg, who was complaining that copyright is killing the AI industry. Clegg being, of course, the man who betrayed his promise to scrap student fees in 2011, and is now betraying writers, artists and musicians.

    In any case, scale is a core concern for Illich, and in Tools for Conviviality he writes:

    “It is possible to identify a natural scale. When an enterprise grows beyond a certain point on this scale, it first frustrates the end for which it was originally designed, and then rapidly becomes a threat to society itself. These scales must be identified and the parameters of human endeavours within which human life remains viable must be explored.”
    higher education

    Generative AI’s main impact on higher education has been to cause panic about students cheating, a panic that diverts attention from the already immiserated experience of marketised studenthood. It’s also caused increasing alarm about staff cheating, via AI marking and feedback, which again diverts attention from their experience of relentless and ongoing precaritisation.

    The hegemonic narrative calls for universities to embrace these tools as a way to revitalise pedagogy, and because students will need AI skills in the world of work. A major flaw with this story is that the tools don’t actually work, or at least not as claimed.

    AI summarisation doesn’t summarise; it simulates a summary based on the learned parameters of its model. AI research tools don’t research; they shove a lot of searched-up docs into the chatbot context in the hope that will trigger relevancy. For their part, so-called reasoning models ramp up inference costs while confabulating a chain of thought to cover up their glaring limitations.

    The way this technology works means that generative AI applied to anything is a form of slopification, of turning things into slop. However, where AI is undoubtedly successful is as a shock doctrine, as a way to further precaritise workers and privatise services.

    This casts a different light on the way OpenAI, Anthropic and Google are circling higher education, dangling offers of educational LLM programmes that have already signed up the LSE, California State University and the whole of Estonia’s high school system. It brings to mind Illich’s warning about radical monopolies:

    “I speak about radical monopoly when one industrial production process exercises an exclusive control over the satisfaction of a pressing need, and excludes nonindustrial activities from competition. The establishment of radical monopoly happens when people give up their native ability to do what they can for themselves and for each other, in exchange for something ’better’ that can be done for them only by a major tool.”
    critical thought

    More specifically, in light of today’s seminar what does this mean for critical thought?

    The University of London is already promoting a tool that provides “personalised AI generated feedback in under 2 minutes ...including advice on critical thinking”. But thinking for yourself is a frictional activity not a statistical correlation. An AI-mediated essay plan has already missed the point by bypassing the student’s own capacity to develop and substantiate propositions about the world.

    When similar AI was adopted by the LA Times to add journalistic balance to opinion pieces, it rebalanced an article about the KKK by clarifying the Klan as a product of white Protestant culture that was simply responding to societal changes.

    There’s already research indicating students’ problem-solving and creativity can decline when they off-load cognition to chatbots. Google’s recently launched Gemini 2.5 Flash model even has a “thinking budget” feature that allows control over AI’s so-called reasoning levels, and boasts of reducing output costs by up to 600%.

    Moreover, the more these models claim to be safe for education, the more they become machines for metapolitical control. Whatever ketamine-fuelled 3am tweak of the system prompt made Grok insist on discussing white genocide will be more powerfully nuanced when done by nice people who are applying ministry-approved fine tuning.

    Critical thought is not something you can stochastically optimise, and I agree with Hannah Arendt that thoughtlessness is a precondition for fascism.
    students

    But what about the students? Aren’t we doing them a disservice if we don’t prepare them for a world of AI?

    As soon as they leave university, they’re going to be faced with AI-powered recruitment apps that mashup deep learning and psychometrics to predict their future value to the company. In their white collar job they’ll use AI to write reports for management who’ll use AI to summarise them, while every chatbot interaction feeds analytics that assess their alignment with corporate goals.

    They’ll constantly be faced by AI that fails to actually complete the task at hand, despite the CEO’s beliefs to the contrary, and will have to work overtime to backfill its failures. If they’re stressed or depressed they’ll be passed to AI-powered therapy bots optimised for workforce adaptation rather than for getting to the bottom of their distress.

    According to a survey of 16-21 year olds by the British Standards Institution, 46% said they would rather be young in a world without the internet altogether. That’s the result of two decades of algorithmic toxicity; how long do you think it will take for them to feel the same about AI? And yet universities are falling over themselves to convince faculty and students alike that AI is the only possible future for higher education, and research funders only want to fund things that add AI instead of researching alternatives.

    Any university with a focus on graduate employability should question the hype about workplace AI which, in the words of Microsoft’s own researchers, can result in the deterioration of cognitive faculties and leave workers atrophied and unprepared. Students already have a sackful of reasons to be disaffected from the world we’re bequeathing them; do we really want to find out what happens when we gaslight their doubts about the value of a synthetic education?

    As Illich put it in Tools for Conviviality: “When ends become subservient to the tools chosen for their sake, the user first feels frustration and finally either abstains from their use or goes mad”

    Or, as the 17 and 18 year olds from state schools rated less well by Ofsted’s crappy Covid spreadsheet put it more succinctly; “Fuck the algorithm”.
    labour government

    Whatever we or the students might feel about the role of the university, our political masters are quite clear that the only direction of travel is more AI.

    This Labour government is possibly the most AI-pilled in the world, so at least they got their wish to be world leading at something. The AI Action Plan issued in January is a heady mix of nationalist vibes and startup pitch that’s going to 10x AI, while handing over land and the electricity grid to a rash of data centres in so-called AI Growth Zones.

    Labour’s single political vision is growth through AI, where scaling tech will somehow stop people voting Reform or burning down immigrant hostels. This is a vision articulated by the Tony Blair Institute in reports titled ‘Governing in the Age of AI: A New Model to Transform the State’ and ’The Future of Learning: Delivering Tech-Enabled Quality Education for Britain’.

    As an aside, as we all need a laugh in the face of this nonsense, their research into how many jobs would be replaced by AI included asking ChatGPT.

    It does indeed seem that the chef’s kiss in the managerial dismantling of higher education is going to be from the lips of a chatbot. What’s just as bad is the way AI is being shoved into other vital services like there’s no tomorrow. The combination of the Data (Use and Access) Bill and the Fraud, Error and Recovery Bill are a literal recipe for repeating Australia’s ’robodebt’ disaster at scale. It’s like we’ve learned nothing from the Post Office Horizon IT scandal.

    The Department of Work and Pensions is leading the charge in seeking algorithmic ways to optimise the disposability of the disabled, in line with government rhetoric about social burden. Deep learning has historical and epistemological connections to eugenics through its mathematics, its metrics and through concepts like AGI, and we shouldn’t be surprised if and when it gets applied in education to weed out ’useless learners’.

    It looks increasingly like the twinning of the Labour government’s fear of Reform UK and its absolute commitment to AI are going to bring about the same fusion of high tech and reactionary politics as we’ve seen with MAGA and Silicon Valley.
    resistance

    I’m proposing that the role of the university is to resist AI, that is, to apply rigorous questioning to the idea that AI is inevitable.

    This resistance can be based on environmental sustainability when looking at AI’s carbon-emitting data centres and their seizure of energy, water and land. It can be based on the defence of creativity when looking at the theft of creative work to train tools that then undermine those professions. It can be based on decolonial commitments when looking at AI’s outsourcing of exploitative labour to the global south, and its dumping of data centres in the midst of deprivation.

    Resistance is necessary to preserve the role of higher education in developing a tolerant society. For the alternative, we only have to look at the resonances between right wing narratives and the ambitions of the tech broligarchy, resonances that are antiworker, antidemocratic, committed to epochal transformation, resentful and supremacist. Resonances which, channelled through a UK version of DOGE, will finish off university autonomy in the name of national growth and ideological alignment.

    DOGE has provided a template for complete political and cultural rollback, exploiting AI’s brittle affordances to trash any pretence at social contract. What the so-called educational offers from AI companies are actually doing is a form of cyberattack, building in the pathways for the hacker tactic of ’privilege escalation’ to be used by future threat actors, especially those from a hostile administration.

    This is why our resistance needs to be technopolitical. I’m proposing that higher education look towards thinkers like Ivan Illich for an alternative approach to assessing what kinds of tools are both pedagogical and convivial.
    illich

    Illich proposed what he called counterfoil research to reverse the kind of obsessive focus on the refinement of thoughtless mechanism so visible in the AI industry. He said that “Counterfoil research has two major tasks: to provide guidelines for detecting the incipient stages of murderous logic in a tool; and to devise tools and tool-systems that optimize the balance of life, thereby maximizing liberty for all.”

    Illich’s purpose in Tools for Conviviality was “to lay down criteria by which the manipulation of people for the sake of their tools can be immediately recognized”. We can take advantage of subsequent efforts to define specific starting points, such as the Matrix of Convivial Technologies, which lays out a structured way for any group developing or adopting a technology to ask questions about key aspects such as relatedness (how does it affect relations between people?) and bio-interaction (how does the tech interact with living organisms and ecologies?).

    What we need right now, instead of more soft soap about responsible AI or consultancy hype about future jobs, are institutes that assemble the emerging evidence of AI’s actual consequences across different material, social & political dimensions.

    To stay relevant as spaces for higher education, universities will need to model the kind of social determination of technology which has been buried since the 1970s; the preemptive examination of tech’s value to society. As Illich says: “Counterfoil research must clarify and dramatize the relationship of people to their tools. It ought to hold constantly before the public the resources that are available and the consequences of their use in various ways”.
    people’s councils

    While Tools for Conviviality is a general argument that technology should be subject to social determination, and the Matrix of Convivial Technology gives us a set of specific starting points, it’s pretty clear that the drive to AI has already advanced from regulatory capture towards institutional and state capture.

    In the UK we already have Palantir placed at the heart of the NHS, a military-intelligence company founded by Peter Thiel that openly espouses cultural supremacy. The UK exec is the grandson of Oswald Mosley and, after meeting Keir Starmer, he said of the Prime Minister “You could see in his eyes that he gets it”.

    Instead of waiting for a liberal rules-based order to magically appear, we need to find other ways to organise to put convivial constraints into practice. I suggest that a workers’ or people’s council on AI can be constituted in any context to carry out the kinds of technosocial inquiry advocated for by Illich, that the act of doing so prefigures the very forms of independent thought which are undermined by AI’s apparatus, and manifests the kind of careful, contextual and relational approach that is erased by AI’s normative scaling.

    When people’s councils on AI are constituted as staff-student formations they can mitigate the mutual suspicion engendered by AI. The councils are means by which to ask rigorous questions about the conviviality of AI and, as per Illich’s broad definition of tools, to ask about the conviviality of universities by applying the same set of criteria to both infrastructures.

    They’re also be an opportunity to form coalitions with allies outside higher education whose work or lived experience relates to programmes of study, and is also being undermined by degenerative AI, from the software engineers in DeepMind and Microsoft concerned about the entanglement of AI with genocide to the health professionals who see funds diverted into shiny AI projects instead of fixing the basics.

    It’s also clear that AI is flooding into primary and secondary education, both organically thanks to big tech, and systemically through government initiatives. We need practical collaboration between educators at all levels to challenge the way AI is flooding the zone, or the students of the future will be fully AI-cooked even before they make it to university.

    More optimistically, it’s not so hard to imagine a near future where a course or programme that’s vocal about the way it’s limited or even eliminated AI will have additional appeal as an alternative to the current pathway where universities conclude that, thanks to AI, they don’t really need most lecturers, and then students come to the conclusion that, for similar reasons, they don’t really need the universities.

    The function of people’s councils on AI is also to imagine a future for universities in societies heading for collapse, where the bridgeheads to a desirable future for all aren’t correlational computations but campuses and communities.
    imagination

    I want to conclude by emphasising that the proposition that the role of the university is to resist AI is not simply a defence of pedagogy, but an affirmation of the social importance of imagination.

    The technopolitical transformation of which AI is a part isn’t simply a matter of market capture, but of a wider nihilism that seizes material and energy resources, driven by an unrelenting will to power and the reformulation of racial supremacy via algorithmically-mediated eugenics.

    It’s important to talk about resistance as a way to find resonant struggles that can amplify each other. The capacity for resistance draws on the resources of independent thought and critical reflection which are the qualities I’ve argued are diluted or dissolved by a dependence on AI.

    These qualities aren’t developed solely or mainly through time at university, and yet it is also true that students have often formed a catalytic part of many social movements. In some sense, and possibly despite itself, the university has been a space for developing collective forms of hope and imagination which are not only in short supply but are actively foreclosed by technogenic patterns of social and psychic ordering.

    The role of the university isn’t to roll over in the face of tall tales about technological inevitability, but to model the forms of critical pedagogy that underpin the social defence against authoritarianism and which makes space to reimagine the other worlds that are still possible.

    https://danmcquillan.org/cpct_seminar.html

    #AI #IA #université #intelligence_artificielle #résistance #esprit_critique #imagination #pensée_critique #Ivan_Illich #convivialité #enseignement_supérieur #ESR #enseignement #à_lire #facultés_cognitives #capacités_cognitives #capacité_cognitive

  • Marc Botenga MEP sur X : "Le discours de la honte de kajakallas. Les gouvernements européens constatent qu’Israël viole les droits humains et le droit international humanitaire et décident de... « en parler avec Israël ». Zéro sanctions. Zéro mesures. Juste de la #complicité pure. #FAC " /
    https://x.com/BotengaM/status/1937207590447886716

    https://video.twimg.com/ext_tw_video/1937207488224387072/pu/vid/avc1/1080x602/CkCPIZHfsIJW4bnZ.mp4?tag=12

    #génocidaires

  • Der Fall Helsing zeigt, woran es in Deutschland krankt

    via https://diasp.eu/p/17698678

    https://www.msn.com/de-de/finanzen/top-stories/der-fall-helsing-zeigt-woran-es-in-deutschland-krankt/ar-AA1GWjNm - 18.06.2025

    (Artikel faz.net)

    Es ist eine beeindruckende Geschichte, die das Münchner #Start-up Helsing bislang geschrieben hat. Die neue Finanzierungsrunde über 600 Millionen Euro beschert dem gerade einmal vier Jahre alten Rüstungsunternehmen eine Bewertung von zwölf Milliarden Euro. Damit spielt Helsing in einer Liga mit den wertvollsten Start-ups des Kontinents. Und im Gegensatz zu manch anderem Hoffnungsträger lässt sich mit dem Verkauf von #Kampfdrohnen auch rasch Umsatz machen und Gewinn erzielen. Zudem ist Helsing kein Einzelfall. In Deutschland schießen softwaregetriebene Start-ups aus dem Boden, um die #Rüstungsbranche durcheinanderzuwirbeln. Nicht alle werden atemberaubende Erfolgsgeschichten schreiben, und auch Helsings Weg nach oben kann abrupt enden. Aber (...)

    • (... und auch Helsings Weg nach oben kann abrupt enden. Aber) ... ob allein oder als Partner etablierter Konzerne – die neuen Spieler haben eine wichtige vitalisierende Funktion, Deutschland für den Ernstfall kriegstüchtig zu machen.

      Doch das Beispiel Helsing macht auch schmerzhaft klar, woran es hierzulande krankt. Zwar kommt der größte Anteil der Finanzierungsrunde vom schwedischen Spotify-Gründer Daniel Ek, und auch der aus seinem Land stammende #Rüstungskonzern Saab ist mit im Boot. Ansonsten ist aber viel amerikanisches Geld im Spiel, um einen neuen „deutschen“ Rüstungschampion zu schmieden. Wo sind die deutschen #Milliardäre, Familiy Offices und sonstigen Investoren?

      Warum müssen hiesige Hoffnungsträger – nicht nur in der #Rüstungsindus­trie – für das ganz große Geschäft irgendwann den Schritt über den Großen Teich tun? Wenn #Deutschland und Europa technologisch unabhängiger werden wollen, muss die Regulierung für Investoren kritisch hinterfragt und wenn nötig durch kluge Anreizsysteme ersetzt werden. Amerikanische Fonds haben die Chancen längst erkannt, die der europäische Billionenmarkt für Rüstung bietet. Sie setzen auf America first.

    • oAnth, 19. Juni 2025

      Mich würde interessieren, was man genau als den entscheidenden Unterschied zwischen einem sog. ‘Startup’ und einer Firmenneugründung zu verstehen hat - es ist doch wohl die Art und Weise der Finanzierung, die Kombination diverser Geldgeber, und die unmittelbare Einflussnahme dieser auf die Weiterentwicklung und zukünftige finanzielle Ausstattung des wie auch immer formal zu kategorisierenden Unternehmens.

      (vgl. https://www.de.digital/DIGITAL/Redaktion/DE/Gruenderwettbewerb/Artikel/Gruendungswissen/Rechtsformen.html)

      Im Artikel wird zwar auf die sog. Vorbildfunktion der amerikanischen Investitionsbereitschaft verwiesen, bedauerlicherweise aber, ohne diese genauer unter die Lupe zu nehmen:

      Bei wie vielen dieser zahlungspotente Investoren handelt es sich defacto um Under-Cover-Geheimdienst-Gründungen mit dem Ziel, junges universitär gut ausgebildetes #Know-How, d.h. gesuchte Spitzen- #Fachkräfte im europäischen Umfeld sowohl finanziell zu binden als technologisch zu überwachen, bzw. durch späteren (+/- erzwungenen) Verkauf der Neugründung in die us-amerikanischen #Rüstungsindustrie incl. evtl. Patente beruflich und rechtlich zu übernehmen.

      Der #IRA (US - Inflation Reduction Act) erweist hierbei zusätzlich seine qualitäts- und produktions-absaugende Wirkung

      Die oben geschilderte - nicht nur geheimdienstliche -Praxis hat sich im IT-Bereich über nunmehr mehr als 2 Jahrzehnte so gut wie unwidersprochen breit gemacht - spätestens seit der Corona-Pandemie wartet man auf ein kritisches Wort hierzu seitens der MSM vergeblich.

      Wer also die US-amerikanische Praxis als nachahmenswert anpreist, sollte sich vorab darüber informieren, was von dieser Handhabung er wie in einem europäischen und spezifisch deutschen Umfeld realisiert sehen möchte, und auf welche Art und Weise er sich gegen die US-amerikanische Finanz- und #Spionagemacht zu schützen gedenkt.

      Im Zeichen der hegomonialen medialen und militärischen Kontrolle via #NATO-Institutionen sicherlich eine Mamutaufgabe, die mit erheblichen ideologischen Grabenkämpfen und medial abgestimmter US-NATO- #Propaganda, d.h. de facto psychologischer #Kriegsführung und #Desinformation, einhergehen dürfte.

  • Un capitalisme en crise, prédateur et autoritaire. Entretien avec Romaric Godin
    https://www.contretemps.eu/capitalisme-crise-predateur-autoritaire-entretien-romaric-godin

    Le capitalisme est en crise profonde, avec des taux de croissance faibles (en particulier en Europe), et marqué par la remise en cause par la Chine de la domination des États-Unis. C’est le support de politiques résolument antisociales, de plus en plus autoritaires et prédatrices, un aspect particulièrement visible lors des premiers mois de la présidence Trump. Dans cet entretien publié par la revue Inprecor, le journaliste économique Romaric Godin revient sur la stagnation du capitalisme et ses effets politiques.

    ~~~

    • « Le capitalisme est un cannibalisme », de Nancy Fraser. Une discussion approfondie
      https://www.contretemps.eu/capitalisme-cannibalisme-nancy-fraser-discussion

      Le dernier livre de la théoricienne marxiste-féministe Nancy Fraser, Le capitalisme est un cannibalisme, a été traduit et publié par les éditions Agone il y a quelques mois. Nous en publions ici un compte-rendu approfondi de Irina Herb, Dana Abdel-Fatah, Deborshi Chakraborty et George Edwards, d’abord paru sur le site de la revue Historical Materialism.

      Nancy Fraser ouvre son dernier ouvrage, Le capitalisme est un cannibalisme (Marseille, Éditions Agone, coll. « Contre-feux », 2025) en observant que « l’engouement actuel pour le capitalisme reste largement rhétorique ». [1] Dans ce contexte, l’ouvrage entend offrir à un large public un cadre accessible pour analyser « toutes ces horreurs ».[2] Pour ce faire, elle reprend et synthétise certains de ses travaux antérieurs, qu’elle tisse au moyen de la métaphore du cannibalisme, qui symbolise la destruction par le capital de ses propres conditions d’existence.[3]

      Dans la continuité de ses travaux antérieurs,[4] Fraser commence son livre par une brève introduction aux fondements accessibles d’une lecture « orthodoxe » de Marx : en étudiant la sphère de la production, Marx observe que le capital ne se développe pas par l’échange d’équivalents sur les marchés, mais dans le processus de production lui-même, lorsque les travailleurs vendent leur force de travail aux capitalistes sans en être intégralement rémunérés (« exploitation »). Comme elle le rappelle, pour Marx, les conditions préalables à l’émergence du mode de production capitaliste furent les processus violents de dépossession et d’expropriation des moyens de subsistance et de production, au moment des « enclosures » et du colonialisme formel (« accumulation primitive » ou « originelle »).

      Cela a conduit à la formation de la propriété privée des moyens de production, l’apparition de travailleurs « doublement libres », de la « valeur qui s’auto-valorise », et du rôle distinctif attribué aux marchés. Citant Piero Sraffa (1898-1983), Fraser caractérise le capitalisme comme un système de « production de marchandises au moyen de marchandises ». Elle ajoute toutefois, en guise de point de départ à sa propre analyse, qu’il s’agit aussi d’« un système qui repose également, comme nous le verrons, sur un contexte de non-marchandises ».[5]

      À partir de là, Fraser emmène ses lecteurs au-delà de Marx et de son examen minutieux de la « demeure cachée » de la production. Elle les emmène vers des « demeures encore plus cachées », qui doivent encore être conceptualisées ». En ce sens, son travail peut être considéré comme une tentative ambitieuse de remplir « de nouveaux volumes du Capital »[6] en proposant un compte rendu systématique des conditions de fond qui rendent l’exploitation possible.

    • Discussion autour du texte : « États-Unis : Réorganisation chaotique au sommet du capitalisme »
      https://blog.tempscritiques.net/archives/5130


      https://blog.tempscritiques.net/archives/5117

      Derrière l’arbre Musk, la forêt Palantir
      https://www.leshumanites-media.com/post/derri%C3%A8re-l-arbre-musk-la-for%C3%AAt-palantir

      Il avait promis de réduire le train de vie de l’État, il repart avec un œil au beurre noir — et un échec cuisant. Tandis que la mission d’Elon #Musk auprès du gouvernement Trump s’achève dans la confusion, le magnat de la tech dénonce désormais une « abomination » budgétaire, avant de menacer les élus de représailles électorales. Mais derrière le #cirque_médiatique, une restructuration profonde et brutale de l’État fédéral est en marche, pilotée par une extrême droite technocratique, notamment incarnée par #Peter_Thiel, le patron de #Palantir Technologies. Surveillance de masse, démantèlement écologique, purges anti-migrants… Le soi-disant divorce Trump-Musk fait écran à une autre réalité : celle d’un régime qui s’organise pour durer.

      #facho_tech #trumpland #USA