• Ce que ça coûte de s’exprimer sur Israël-Palestine

    Personne ne devrait avoir à craindre de prendre la parole dans le champ médiatique, y compris pour exprimer des critiques à l’encontre de la politique israélienne. Pourtant chercheurs, journalistes ou responsables politiques préfèrent souvent ignorer le sujet, ou nuancer leur propos, plutôt que d’être la cible de la fachosphère et de ses relais institutionnels.

    Après mon récent passage sur France 5, dans l’émission « C ce soir », j’ai reçu beaucoup de messages de soutien, mais aussi quelques critiques et insultes. Rien de nouveau et tout cela aurait dû, comme à l’habitude, en rester là. Mais Florence Bergeaud-Blackler, dont les écrits lui ont valu le titre de « prophète » par Valeurs actuelles, a décidé de me prendre pour cible sur plusieurs tweets. En utilisant son statut de fonctionnaire au CNRS, elle multiplie les invectives et procès d’intention sur les réseaux sociaux, qui relèvent toujours davantage d’attaques personnelles que de critiques de fond. Dans mon cas, elle accuse France Télévisions de donner le micro à un « militant », un terme qui vise à disqualifier n’importe quel chercheur qui expose des analyses opposées aux siennes.

    Il n’en fallait pas plus, le soir-même, à Pascal Praud pour décider de diffuser un extrait de mon passage à France 5 dans son émission sur CNews, « L’heure des pros 2 », au plus fort de l’audience. Au programme : lecture des tweets de leur égérie et donner la parole à ses « chroniqueurs » pendant cinq minutes pour enfoncer le clou. Évidemment, les inconditionnels du soutien à Israël s’en sont donnés à cœur joie : dans l’objectif évident de me décrédibiliser, ils s’en prennent essentiellement à mon parcours, préférant partir sur le terrain personnel au détriment du fond. La rédaction de CNews avait pourtant jugé bon, à deux reprises en 2023, de me proposer d’intervenir sur leur plateau, ce que j’ai toujours refusé.

    Peu importe les fantasmes de ces gens, le statut de « chercheur indépendant », c’est-à-dire d’activités de recherche effectuées en dehors d’un cadre universitaire, est le seul au nom duquel je peux m’exprimer dans les médias. Il n’y a aucune usurpation, et si c’était le cas, mes propres contradicteurs sur les plateaux n’hésiteraient pas à me le rappeler. Du reste, je refuse de me soumettre aux injonctions à justifier mon parcours ou ma légitimité. Analyses d’archives, études de terrain et de données statistiques, entretiens et suivi d’acteurs de premier plan : mes écrits et travaux parlent pour moi, et j’attends de celles et ceux qui ne les partagent pas qu’on en débatte. Il ne devrait être question que de cela.

    Désigner une cible, l’harceler d’insultes et de menaces, faire taire en terrorisant : voici les méthodes de l’extrême droite islamophobe et des inconditionnels d’Israël, les deux ayant largement convergé sous Netanyahou. Naturellement, tout cela ne peut pas être déconnecté d’un climat plus global de censure et de restriction de toute parole critique de la politique de l’État d’Israël. Si j’en ai été cette semaine la cible, d’autres en ont fait l’expérience par le passé.

    C’est la principale raison qui m’a poussé à écrire cet article : mettre en lumière ces procédés, qui ne peuvent laisser indemne, et poussent nombre de chercheurs à s’autocensurer par peur d’être à leur tour victimes d’attaques personnelles. L’enjeu est donc profondément démocratique : en laissant de telles pratiques prospérer, la société risque à terme de plus en plus se priver des analyses et regards d’experts ou d’intellectuels reconnus, capables de proposer des clés de compréhension à des problématiques sensibles et de premier ordre.

    https://blogs.mediapart.fr/thomasvescovi/blog/280124/ce-que-ca-coute-de-s-exprimer-sur-israel-palestine

    #médias #libertés_académiques #fachosphère #réseaux_sociaux #attaques #militantisme #disqualification #recherche #Pascal_Praud #CNews #décrédibilisation #insultes #menaces #extrême_droite #censure #cible #autocensure #auto-censure
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    voir aussi ce fil de discussion initié par @rumor :
    https://seenthis.net/messages/1038855

  • Nouvelles du bled et de sa #fachosphère : bien vu, les #antifas du 53 !

    À Laval, deux manifestations interdites à cause du risque d’affrontements - France Bleu
    https://www.francebleu.fr/infos/societe/a-laval-deux-manifestations-interdites-a-cause-du-risque-d-affrontements-

    Dans son arrêté interdisant les deux manifestations, publié ce vendredi 08 décembre, la préfecture de la Mayenne évoque plusieurs raisons et notamment celles d’un risque élevé d’affrontements entre les militants des deux camps.

    Mais d’autres manifestation de l’extrême-droite ont aussi été interdites ailleurs (mais on ne sait pas pour quelles raisons)
    https://www.francebleu.fr/infos/societe/un-rassemblement-organise-par-un-parti-d-extreme-droite-interdit-a-la-roc

  • De la #presse parisienne à la #fachosphère. #Genèse et #diffusion du terme « #islamo-gauchisme » dans l’#espace_public

    Les « #discours_de ^_haine » trouvent souvent leur origine dans les sphères intellectuelles, politiques et médiatiques avant de se propager en ligne. Un exemple marquant de ce processus est l’utilisation du terme « islamo-gauchisme », qui a émergé au début des années 2000 et a gagné une attention médiatique significative en France en 2020 et 2021. Notre recherche retrace la genèse et la diffusion du terme dans les médias et dans le discours politique, avant d’en analyser l’usage sur les #médias_sociaux. Nous effectuons une analyse diachronique sur une longue période basée sur un protocole robuste d’analyse textométrique et de réseaux sur un corpus d’articles de #presse et de tweets. Nous montrons comment une partie de la presse parisienne, notamment de droite, a contribué à populariser le terme d’abord en ouvrant ses colonnes à des idéologues réactionnaires, puis en relatant des polémiques politiciennes qui ont instrumentalisé le terme afin de disqualifier une partie de la gauche, tandis que les communautés d’#extrême_droite en ligne l’ont transformé en une arme de #propagande haineuse.

    https://www.cairn.info/revue-reseaux-2023-5-page-163.htm
    #islamogauchisme #mots #terminologie #médias #instrumentalisation

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  • Visé par des menaces de mort, un #maire francilien accuse des « membres de la fachosphère »

    #Romain-Colas, le maire socialiste de #Boussy-Saint-Antoine, explique être régulièrement la cible de harcèlement et de menaces.

    « S’agissant de menaces, j’en ai subi, j’en subis régulièrement. » Invité de BFMTV ce dimanche, Romain Colas, le maire (PS) de Boussy-Saint-Antoine (Essonne) a témoigné du #harcèlement qui le touche « depuis quelques années ».

    Des « propos anonymes »

    L’élu explique que les propos tenus sont « toujours inspirés par des thèses politiques d’extrême droite » rappelant les #violences qui ont ciblé le maire de Saint-Brevin-les-Pins, Yannick Morez. L’édile de Loire-Atlantique avait rapporté des menaces après un projet de centre d’accueil pour migrants, et a décidé de démissionner suite à l’incendie criminel de son domicile en mars dernier.

    « J’ai déposé plainte suite à des menaces de mort sur moi, sur ma famille, sur mon enfant », poursuit Romain Colas.

    Le maire dénonce des propos « toujours [...] anonymes, par courrier » ou par des tags comme à la fin février où une inscription le menaçant de mort a été faite près de l’hôtel de ville de Boussy-Saint-Antoine.

    Selon Romain Colas, le harcèlement dure depuis une opération de police, menée il y a huit ans, dans sa commune. « Un militant d’extrême droite, qui n’habitait pas le territoire de la commune, est venu perturber l’action des policiers. Je me suis chargé de l’évacuer », raconte-t-il.

    « Depuis, je suis vraisemblablement dans la short-list d’un certain nombre de membres de la #fachosphère qui ont décidé de me harceler », affirme Romain Colas.

    Au-delà de sa situation personnelle, le maire de Boussy-Saint-Antoine tient à alerter sur « une situation gravissime » vécue par de nombreux maires. « À aucun moment, l’engagement local ne doit se payer du prix de menaces sur sa vie », déplore Romain Colas.

    https://www.bfmtv.com/paris/vise-par-des-menaces-de-mort-un-maire-francilien-accuse-des-membres-de-la-fac
    #extrême_droite #manaces_de_mort #France

  • Des septuagénaires jugés pour avoir menacé de mort une enseignante « islamo-gauchiste »

    Lors de la polémique qui visait Sciences Po Grenoble en mars 2021, certains journalistes à l’instar de Pascal Praud et Caroline Fourest, avaient accusé à tort une enseignante. Après avoir subi une vague de #cyber-harcèlement, celle-ci avait porté #plainte contre dix personnes.

    « Je vais tenter de parler bien fort », prévient le président de la 24e chambre du tribunal judiciaire de Paris. L’audience a en effet quelque chose de peu banal. Les prévenus présents ce vendredi et poursuivis pour « #harcèlement au moyen d’un service de communication » et « #menaces_de_mort » sont majoritairement très âgés. Il fallait donc s’imaginer des personnes de plus de 70 ans saisir leur clavier, se connecter à leur compte Facebook et lâcher des #insultes et des menaces d’une extrême violence. Leur cible ? Une enseignante-chercheuse accusée de n’être rien d’autre qu’« une islamo-gauchiste ». 

    « Pour bien situer le contexte », le président résume la situation en lisant un article de presse. Il rappelle le début de cette affaire médiatisée en mars 2021 lorsque deux enseignants, #Klaus_Kinzler et #Vincent_T, sont la cible d’affiches placardées sur la façade de l’#IEP de Grenoble : « Des fascistes dans nos amphis Vincent T. […] et Klaus Kinzler démission. L’islamophobie tue. » Le syndicat étudiant Unef relaie l’action sur les réseaux sociaux, avant de tout supprimer. 

    Comme le racontait Mediapart (https://www.mediapart.fr/journal/france/110321/accusations-d-islamophobie-la-direction-de-sciences-po-grenoble-laisse-le-), ce #collage, condamné unanimement, venait après d’intenses tensions entre ces deux professeurs et une autre enseignante, Claire M., autour d’une journée de débats nommée « Racisme, antisémitisme et islamophobie » et organisée dans le cadre d’une « semaine pour l’égalité et la lutte contre les discriminations ». Rapidement, Klaus Kinzler fait le tour des plateaux télé pour livrer une version comportant de nombreuses omissions. Il affirme, à tort, avoir été viré de ce groupe préparatoire pour s’être opposé à l’utilisation du terme « islamophobie ». En plus de l’enseignante, il accuse Anne-Laure Amilhat Szary, patronne du laboratoire Pacte, rattaché à l’IEP, d’avoir livré son nom en pâture et d’avoir contribué à ce que des gens placardent des affiches sur les murs de l’institut. 

    Une victime ciblée par #Pascal_Praud et #Caroline_Fourest 

    L’accusation est rapidement reprise par Marianne, BFMTV et par l’essayiste Caroline Fourest. « D’après ce témoignage, c’est une enseignante et le laboratoire de recherche Pacte (CNRS) qui ont excité les étudiants contre ces deux professeurs et lâché la meute contre le droit de questionner un mot qui a tué. Affligeant. Elle a bon dos la “liberté académique” », tweete cette dernière le 6 mars 2021. Tout est faux comme l’a révélé Mediapart, mais qu’importe, l’accusation se propage en même temps que naît l’emballement médiatique. 

    Sur CNews, Pascal Praud va beaucoup plus loin et tient à être le premier à donner le nom et le prénom de la patronne du labo. « Puis intervient ce laboratoire Pacte avec cette dame, je vais citer son nom, Anne-Laure Amilhat Szary. Cette dame-là, c’est la directrice du laboratoire, cette dame c’est une militante […] qui avance avec le sentiment d’impunité, et c’est très révélateur parce qu’on voit le #terrorisme_intellectuel qui existe dans l’#université à travers leurs exemples », déclare-t-il le 9 mars 2021. 

    Il n’en fallait pas plus pour que la directrice en question reçoive des centaines de messages d’insultes et de menaces de mort. Entre le 12 et le 17 mars 2021, on veut « la buter », « l’éliminer » ou lui « trancher la gorge ». 

    Première invitée à la barre, Anne-Laure Amilhat Szary veut d’abord laver son honneur en rappelant les vérités bafouées par certains journalistes. Non, elle n’a jamais publié un communiqué officiel pour livrer le nom des deux enseignants mentionnés sur les affiches de l’IEP. Il s’agissait d’un simple courrier pour défendre une membre du laboratoire prise pour cible par ces deux professeurs. « Je suis intervenue pour assurer le respect de la laïcité et défendre une collègue », explique-t-elle tout en précisant avoir immédiatement « affirmé sa solidarité » avec ces deux enseignants lorsqu’elle a pris connaissance des affiches. Klaus Kinzler s’attaquait violemment à Claire M. et n’hésitait pas à fustiger les musulmans et hiérarchiser les religions en disant préférer le christianisme. 

    Très émue, elle détaille ensuite les conséquences de cette haine virtuelle. « Je craignais pour ma sécurité et d’être suivie dans la rue, raconte-t-elle. Je me suis mise à passer mes nuits sur les réseaux sociaux pour voir ce qui tombait. » Dans le même temps, plusieurs posts Facebook la ciblent directement et reprennent l’idée amorcée par Caroline Fourest. « L’islamo-gaucho Anne Laure Amilhat Szary est une instigatrice de la “fatwa” lancée contre deux professeurs à Sciences Po Grenoble ! Comme elle a trouvé normal de diffuser les photos des professeurs… rien ne va déranger à ce que l’on diffuse la sienne », peut-on lire dans un post accompagné de la photo de la directrice et publié le 12 mars par un certain Jean-Luc.

    Dans les commentaires, on peut lire un flot de #haine et d’#insultes. Et les messages des dix personnes poursuivies ce vendredi. 

    - Jacques L., 79 ans : « Quand ils la violent elle aura compris à moi que ça lui plaise !! […] Déjà pour la violer, il faut vraiment le vouloir beurk !! »
    - Alain B., 73 ans : « Qu’elle crève le cul bourré de chiffon rouge et la gueul ouvert. »
    - Annick L., 73 ans : « Horrible nana !! Le caillou rasé ! Pauvre tâche. Un jour viendra où tu devras te repentir ! »
    - Jean-Marie C., 60 ans : « Saloupe à butté »
    - Dominique B., 74 ans : « Il faut lui trancher la gorge »
    - Wilfrid B, 65 ans : « A l’échafaud (…) Regardez la gueule de la bavure. A expédier au pays du Maghreb »
    - Christian D., 58 ans : « Pauvre conne ton tour viendra »
    - Ronan M., 56 ans : « Grosse connasse on va te butter »
    - Dominique V., 56 ans : « Il faut tondre cette collabo de merde. »

    Seul Maxence D., 32 ans, se démarque en lâchant sur Twitter : « Potence + corde pas trop épaisse pour lui lacérer le coup à cette p*** ». 

    Des prévenus âgés et amnésiques 

    Très sûrs d’eux sur les réseaux sociaux, les quatre prévenus présents à l’audience sont désormais beaucoup moins fiers. Presque tous se disent amnésiques et affirment ne pas se souvenir de toute la polémique liée à Sciences Po Grenoble. Certains minimisent aussi la teneur de leur propos. « J’ai vu le post Facebook, j’ai lu deux trois commentaires et j’ai mis le mien, mais c’est juste une insulte, pas une menace de mort », lâche Alain B, qui contraint le tribunal à se répéter du fait de ses graves problèmes d’audition. « Qu’elle crève », ne serait pas une menace de mort selon cet ancien plombier aujourd’hui retraité. Tout juste « une connerie ». 

    Les mains dans les poches, il considère que « ce qui est fait est fait » et tarde à s’excuser, sans vraiment penser à la principale intéressée. « Je regrette bien sûr, si j’avais su que ça allait me ramener des ennuis comme ça… » Et d’insister face à une assemblée quelque peu médusée : « Je n’ai pas dit “je vais la crever”, j’ai dit “qu’elle crève”. Comme si elle tombait et que je la laissais par terre sans la ramasser. »

    Dominique B, secrétaire de direction à la retraite, qui voulait « trancher la gorge » d’Anne-Laure Amilhat Szary, aurait tout oublié. « C’est parti de mon ordinateur, mais je ne me rappelle pas avoir marqué ces propos », justifie-t-elle tout en expliquant ne pas vraiment maîtriser Facebook. Wilfrid B, 65 ans et ancien ouvrier, tente d’expliquer en quoi « À l’échafaud » n’est pas une menace de mort « puisque cela n’existe plus ». 

    « Je débutais avec Facebook et je ne savais pas comment ça fonctionnait », avance-t-il avant de reconnaître : « J’ai lu qu’on instaurait une fatwa contre ces profs. Je répondais à ça, mais je ne la visais pas particulièrement. » Même dénégation de Christian D., 58 ans, qui tente d’expliquer en quoi écrire « ton tour viendra » n’est pas une menace de mort. Pourquoi la phrase était-elle accompagnée par trois emojis « crotte » et trois emojis « flammes » ? « J’utilise l’emoji flamme pour tout, pour les anniversaires par exemple », tente-t-il avant de laisser sa place à Annick L. 

    Cette femme de 72 ans se déplace difficilement et dit avoir été « traumatisée » par sa garde à vue. « Depuis je suis sous antidépresseurs », confie-t-elle. « Y a rien à faire, je n’ai aucun souvenir de cette histoire. J’ai vu mon nom qui apparaissait sur Facebook mais je ne comprends pas. Je ne conteste pas l’avoir écrit mais je ne m’en souviens pas », poursuit-elle. Elle aurait donc oublié qu’elle voulait voir cette « traître », l’ex-directrice du laboratoire Pacte, clouée « au pilori » « le caillou rasé ». 

    Des sympathisants de Zemmour et Le Pen 

    Les quatre prévenus semblent aussi sincères que vulnérables et aucun d’entre eux ne veut laisser d’indice sur ses accointances politiques. Tant mieux puisque le président du tribunal ne souhaite pas en savoir plus et tient à rappeler qu’il « se fiche » de savoir ce « qu’ils pensent sur le fond ». Il faut attendre la plaidoirie de Raphaël Kempf, l’avocat d’Anne-Laure Amilhat Szary, pour avoir un profil politique un peu plus précis. 

    Lors de leur garde à vue en effet, la plupart ont confessé leur colère contre les « islamo-gauchistes », qu’ils définissent tantôt comme des « musulmans de gauche », tantôt comme des « gens de gauche pro-islam ». À la lecture de son audition, on découvre que Christian D « adore » Éric Zemmour et qu’il est, comme d’autres prévenus, membre du groupe « L’avenir France avec Éric Zemmour ». « Les gens de gauche sont des pro-islam et immigration qui organisent des réunions interdites aux gens de type caucasien et amènent des idées nauséabondes au sein des établissements publics français », déclare quant à lui Jean-Marie C, 60 ans et sous curatelle. 

    « Grâce à cette procédure, il devient évident que je voterai à tout jamais Marine Le Pen et que j’inciterai ma famille à faire de même », lâche de son côté Dominique V. aux enquêteurs. Annick L., enfin, a plus de mal à disserter sur ses opinions politiques. Lorsqu’on lui demande si elle connaît le groupe « Marion Maréchal-Le Pen, on t’aime » qu’elle suit sur Facebook, la réponse est évasive : « J’ai peut-être déjà mis un pouce, mais sans plus. »

    L’exploitation de son téléphone portable révèle pourtant de très nombreux commentaires virulents et des termes parfaitement explicites du type « nous les Français de souche ». « Ma belle-fille est chinoise, mon mari est d’origine polonaise. On n’est pas raciste », jure-t-elle. Elle affirme avoir répondu sans réfléchir et ne pas connaître Anne-Laure Amilhat Szary. Interrogée pour savoir ce qu’elle a contre les islamo-gauchistes , elle déroule les arguments déployés par certaines chaînes d’info en continu : « Y a cette histoire de Samuel Paty qui avait été égorgé, vous ne trouvez pas ça horrible ? Les gens qui sont poignardés pour rien, c’est affreux, c’est inhumain. Y a pas que ça. Tous les faits divers qu’on entend franchement c’est horrible, toutes ces jeunes femmes qui se font tuer. On ne vit plus dans un monde serein. »

    Une vie « bouleversée » pour Anne-Laure Amilhat Szary 

    Les avocats de la défense insistent sur l’âge des prévenus qui ne sauraient pas vraiment utiliser les réseaux sociaux et ne sauraient pas vraiment qu’un commentaire publié sur le réseau est lisible par tous dès lors que l’option privée n’est pas cochée. L’un des conseils, l’avocat de Jean-Marc C., tient tout de même à évoquer la responsabilité de certains journalistes dans cette affaire. « Les chaînes d’info en continu peuvent avoir une vraie influence tout comme certains journalistes, estime-t-il. Mon client a pu se dire que Caroline Fourest , qui elle, est journaliste , a recoupé ses sources avant de tweeter. Pour beaucoup de personnes et pour mon client, son tweet était une information. »

    Les prévenus, sorte de #fachosphère du troisième âge, ont en effet en commun de considérer les réseaux sociaux comme des sources à part entière et de ne rien vérifier. Ils confondent « article de presse » et « post-Facebook », et baignent dans des groupes qui s’affranchissent de toute réalité et qui partagent la même obsession que leurs journalistes préférés : la lutte contre des supposés islamo-gauchistes. 

    Lors de sa plaidoirie, Me Kempf livre sa déception de ne pas avoir eu « les explications » qu’il espérait. « Je regrette l’absence totale de prise en compte de ce que Anne-Laure Amilhat Szary a pu dire », enchaîne-t-il. Il rappelle donc les conséquences de ces mots sur la vie de sa cliente. Les quatre jours d’ITT, l’arrêt maladie, les troubles du sommeil et la dépression qui ont suivi. Il insiste aussi sur le « bouleversement professionnel » que cette victime collatérale de l’affaire de Sciences Po a dû subir.

    Peu de temps après ces attaques, l’ex-patronne du laboratoire rattaché au CNRS et renommé dans le milieu scientifique a préféré renoncer à son mandat. Si elle enseigne de nouveau depuis peu, elle dit ne plus pouvoir prendre un poste de direction. Il revient sur le rôle de Caroline Fourest qui a contribué à relayer « la légende » selon laquelle Anne-Laure Amilhat Szary aurait contribué à ce que deux professeurs de l’IEP soient pris pour cible. Il n’oublie pas non plus « la communauté d’intérêt politique » qui lie tous ces prévenus et demande qu’ils soient condamnés solidairement à une peine de 20 000 euros d’amende.

    La procureure, elle aussi déçue par la plupart des justifications, s’étonne que tous ces gens qui prétendent dénoncer ce qui est arrivé à Samuel Paty déploient la même mécanique « qui a tué Samuel Paty ». Pour les dix prévenus, elle a requis des peines avoisinant les mille euros d’amende à payer dans les 90 jours sous peine d’incarcération. La décision sera rendue le 13 janvier 2023.

    https://www.mediapart.fr/journal/france/021222/des-septuagenaires-juges-pour-avoir-menace-de-mort-une-enseignante-islamo-

    #affaire_de_Grenoble #justice #réseaux_sociaux

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    ajouté à la métaliste atour de ce qu’on a surnommé l’#affaire_de_Grenoble :
    https://seenthis.net/messages/943294

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    • Cyberharcèlement d’une enseignante de l’IEP de Grenoble : « Ils critiquent le meurtre de Samuel Paty, mais appellent eux-mêmes au meurtre »

      Dix prévenus ont comparu vendredi à Paris pour des accusations de #harcèlement_en_ligne et des menaces de mort à l’encontre d’une enseignante, dans le cadre d’une polémique médiatique à Sciences-Po Grenoble en mars 2021.

      Des cyberharceleurs aux cheveux blancs. Dix personnes comparaissaient vendredi au #tribunal_correctionnel de Paris, accusées de harcèlement en ligne et de menace de mort à l’encontre d’Anne-Laure Amilhat Szary, professeure des universités, dans le cadre de la polémique sur l’Institut d’études politiques de Grenoble en mars 2021. Les cinq prévenus présents n’ont pourtant pas le profil attendu dans une affaire de ce type. Ils sont nés entre 1948 et 1964. L’une d’entre eux à du mal à se lever pour venir jusqu’à la barre.

      Alain B., Corrézien de 74 ans, a écrit sur son compte Facebook, à propos d’Amilhat Szary, « qu’elle crève le cul bourré de chiffons rouges et la gueule ouverte ». Une « connerie », reconnaît-il devant le tribunal. Mais pas une menace de mort pour autant, selon lui. « Oui, c’est violent », mais « « qu’elle crève », c’est différent de « Je vais la crever » », tente-t-il d’argumenter. Le président de la séance lui demande s’il regrette son acte. « Bien sûr, si j’avais su que cela allait m’amener des ennuis comme ça… » L’avocat de la plaignante, maître Raphaël Kempf, dira dans sa plaidoirie qu’il s’attendait à « des excuses » de la part des prévenus, mais qu’« à une ou deux exceptions près, cela n’a pas été pas le cas ».

      « Ce n’est pas dans mes habitudes »

      Le procès était celui des fausses informations et du mécanisme de meutes engendré par les réseaux sociaux. Anne-Laure Amilhat Szary, 52 ans, est l’ancienne directrice du laboratoire de sciences sociales de Grenoble. Son nom a été propulsé dans le débat public il y a un an et demi, après l’affichage sur les murs du campus de l’IEP de Grenoble par des étudiants du nom de deux professeurs taxés de fascisme et d’islamophobie. Une démarche irresponsable quelques mois seulement après l’assassinat de Samuel Paty, enseignant de géographie accusé à tort d’islamophobie sur les réseaux sociaux.

      L’un des deux enseignants grenoblois mis en cause, Klaus Kinzler, avait alors décidé de répondre médiatiquement et jeté en pâture, avec la complicité de Pascal Praud sur CNews, le nom d’Anne-Laure Amilhat Szary. Il lui reprochait de l’avoir recadré après un échange de mail dans lequel il remettait en cause la présence du mot « islamophobie » sur le même plan que « racisme » et « antisémitisme », dans l’intitulé d’un séminaire sur les discriminations. Klaus Kinzler a par la suite été suspendu en décembre 2021 pour avoir tenu « des propos diffamatoires dans plusieurs médias contre l’établissement d’enseignement supérieur dans lequel il est en poste ».

      De cette polémique à tiroirs, nos prévenus ne savent quasiment rien. Certains ont lu un simple message sur Facebook – que certains appellent « un article » –, selon lequel Anne-Laure Amilhat Szary aurait notamment lancé une fatwa contre deux professeurs et aurait diffusé leur photo. Rien de tout cela n’est vrai, mais le post déclenche une avalanche de commentaires haineux.

      Wilfried B., 65 ans, reconnaît avoir écrit « A l’échafaud » et « Regardez-moi la gueule de la bavure » sous la publication. « Ce n’est pas dans mes habitudes, assure-t-il. Mais après ce qui s’était passé avec l’assassinat de Samuel Paty… C’est pour ça que j’ai répondu ce genre de commentaire. » Il s’excuse maintenant auprès de sa victime. Reste une incohérence relevée par la procureure : « Ils critiquent le meurtre de Samuel Paty, mais ils appellent eux-mêmes au meurtre et à la violence », pointe-t-elle dans son réquisitoire. Elle réclame des amendes allant de 630 à 1 350 euros selon les prévenus.

      « Ce sont des gens qui ne connaissent rien à Facebook »

      L’audience faisait aussi office de révélateur sur l’effet d’entraînement dans le cyberharcèlement. Plusieurs prévenus disent avoir publié leur message pour aller dans le même sens d’autres commentaires lus auparavant, sans vraiment se renseigner sur le fond de l’affaire. « Ce sont des gens qui ne connaissent rien à Facebook », glisse un proche d’une prévenue dans la salle. De fait, le procès a parfois tourné à la leçon sur les réseaux sociaux. « Quand vous publiez sur Facebook, tout le monde ne fait pas attention que s’il y a une petite planète, le post est visible par tous », tente le président de la séance.

      Mais l’absence de maîtrise des outils numériques n’excuse pas la violence des propos. Quand Jacques L., 79 ans, absent mais excusé par lettre, écrit « Quand ils la violeront, elle comprendra », il n’a probablement pas conscience de raviver un souvenir traumatisant de la vie de sa victime. Il n’en reste pas moins qu’il a rouvert « un gouffre », « une blessure béante », déplore Anne-Laure Amilhat Szary.

      Si Dominique B., 74 ans, pull en laine vert et écharpe rose, affirme ne pas se souvenir d’avoir écrit « Il faut lui trancher la gorge » à la barre, les conséquences dans la vie de la plaignante n’en sont pas moins tragiques. Redevenue simple enseignante-chercheuse, Anne-Laure Amilhat Szary ne se sent plus capable de reprendre des responsabilités dans sa carrière après avoir quitté la direction du laboratoire de sciences sociale de l’IEP Grenoble, en octobre 2021. Elle « s’autocensure » si elle doit prendre la parole publiquement et même sa vie personnelle s’est « effondrée », d’après la procureure.

      « Le système judiciaire est capable de réagir »

      Malgré ce déversement de violence, Anne-Laure Amilhat Szary ne regrette « ni ses engagements ni ce procès ». Elle le fait « pour les autres enseignants et chercheurs victimes de harcèlement ». « Comme la philosophe Sophie Djigo, à qui on reproche de vouloir emmener ses étudiants voir des migrants », pointe-t-elle, en référence à cette enseignante valenciennoise dont la sortie scolaire à Calais a été annulée sous la pression de l’extrême droite. La parole scientifique dans le débat public est loin d’être simple. Et le combat est bien politique, selon elle.

      Si le président de la chambre n’a pas voulu s’aventurer sur ce terrain vendredi, les publications Facebook incriminées ont pourtant bien souvent été vues par les prévenus sur des groupes de soutien à Eric Zemmour ou Marion Maréchal-Le Pen. La critique sans mesure des universitaires a été lancée par Jean-Michel Blanquer et Frédérique Vidal (alors respectivement ministre de l’Education nationale et de l’Enseignement supérieur) quand ils sont partis en croisade contre un supposé #islamo-gauchisme à l’université. Elle a été largement reprise par Zemmour à la présidentielle 2022.

      Cette audience laisse donc un goût doux-amer. Dix prévenus sur les milliers de messages reçus, cela semble bien faible. « On a sélectionné les messages les plus outrageants », reconnaît maître Kempf. Mais le mieux est l’ennemi du bien. « Quand on porte plainte, je ne suis pas certain qu’elle aboutisse », nous glisse-t-il.

      « Cette audience montre que le système judiciaire est capable de réagir », positive aussi Anne-Laure Amilhat Szary, qui a remercié la cour de sa rapidité. Cette audience participe à faire reculer le sentiment d’impunité en ligne. Dominic V., un prévenu de 56 ans absent à l’audience, a revendiqué ses propos lors de sa garde à vue, croyant que « seuls des rappels à la loi sont prononcés » dans ce genre de cas. La procureure a enjoint la cour à « lui donner tort ». Réponse le 13 janvier.

      https://www.liberation.fr/societe/police-justice/cyberharcelement-dune-enseignante-de-liep-de-grenoble-ils-critiquent-le-m

    • C’est à cause de la #télévision :
      https://contre-attaque.net/2022/12/03/le-profil-des-trolls-dextreme-droite-enfin-devoile

      Au procès, ces personnes âgées disent qu’elles ne se souviennent plus. Pourtant, lors de leurs arrestations, plusieurs avaient déclaré leur haine contre les « islamo-gauchistes » et leur proximité avec Zemmour ou Le Pen. Annick, 73 ans, avait parlé des « gens poignardés pour rien » et des « faits divers » qu’elle voyait : « franchement c’est horrible, toutes ces jeunes femmes qui se font tuer ». Bref, les prévenus sont des seniors rivés devant leurs télés, intoxiqués par les horreurs et la désinformation quotidienne de chaînes en continu. D’ailleurs l’avocat d’un prévenu dénonce à l’audience la responsabilité des journalistes : « Mon client a pu se dire que Caroline Fourest, qui elle, est journaliste, a recoupé ses sources avant de tweeter. » Pourtant, ni Pascal Praud ni Fourest ni les patrons de ces médias semeurs de haine ne sont sur le banc des accusés. Impunité totale.

      Voilà donc le profil mystérieux de ces milliers de trolls fascistes. Des personnes vulnérables, séniles, parfois sous curatelle, qui se font pourrir le cerveau par les chaînes d’extrême droite. Ce pays bascule à cause d’une poignée de milliardaires qui ont fait main basse sur l’information. Nous sommes beaucoup à connaître un oncle, un grand-père, un ami d’ami âgé ou des parents retraités à avoir vrillé progressivement ces dernières années, à force de regarder ces chaînes. Parlons-leur, proposons-leur de sortir, aidons-les à se désintoxiquer. Et organisons-nous pour mettre hors d’état de nuire Bolloré et ses amis.

      Le #PAF en état d’insalubrité publique ?
      Petite histoire de la « régulation audiovisuelle » :
      https://www.csa.fr/Informer/Toutes-les-actualites/Actualites/Histoire-de-la-regulation-audiovisuelle

      Le saviez-vous ? Le « pendant » internet du PAF s’appelle le #PIF. Étonnant, non ?

    • Sciences Po Grenoble : dix personnes condamnées pour avoir menacé de mort une enseignante « islamo-gauchiste »

      Lors de la polémique qui visait Sciences Po Grenoble en mars 2021, certains journalistes, à l’instar de Pascal Praud et Caroline Fourest, avaient accusé à tort une enseignante qui avait ensuite subi une vague de cyberharcèlement. Dix personnes ont été condamnées ce vendredi. 

      Ils croyaient, à tort, pouvoir insulter et menacer en toute impunité. En pleine polémique sur Sciences Po Grenoble, accusée d’être un repaire d’« islamo-gauchistes », les journalistes Caroline Fourest et Pascal Praud avaient fait circuler plusieurs mensonges pour dénoncer le rôle d’Anne-Laure Amilhat Szary, directrice du laboratoire de sciences sociales Pacte, rattaché à l’institut d’études politiques (IEP) de Grenoble. L’animateur de CNews avait même révélé son identité dans son émission « L’heure des pros ». 

      Dans la foulée, la chercheuse avait reçu de nombreuses insultes et menaces de mort sur les réseaux sociaux et avait fini par porter plainte contre dix personnes. Ces dernières viennent d’être condamnées ce vendredi par le tribunal judiciaire de Paris pour « cyberharcèlement » à une amende de 3 000 euros avec sursis chacune et à une peine de un an d’inéligibilité. L’une d’entre elles a également été reconnue coupable d’« injures à caractère sexiste ». Les dix prévenus sont également condamnés solidairement à verser à la victime 4 000 euros en réparation de son préjudice moral, et 1 500 euros au titre de ses frais d’avocat.

      https://www.mediapart.fr/journal/france/130123/sciences-po-grenoble-dix-personnes-condamnees-pour-avoir-menace-de-mort-un

    • Cyberharcèlement d’une enseignante de l’IEP de Grenoble : les auteurs condamnés à une amende

      La sanction est tombée pour les seniors coupables de harcèlement à l’encontre d’#Anne-Laure_Amilhat_Szary. Ils écopent de 3 000 euros d’amende avec sursis et d’un an d’inéligibilité.

      La justice ne laisse plus le cyberharcèlement impuni, même quand ses auteurs sont des seniors jusqu’à présent sans histoire. Les 10 prévenus accusés de harcèlement en ligne et de menace de mort à l’encontre d’Anne-Laure Amilhat Szary, professeure des universités, dans le cadre de la polémique sur l’Institut d’études politiques de Grenoble en mars 2021, ont été reconnus coupable par le tribunal correctionnel de Paris ce vendredi 13 janvier. L’un d’entre eux est également condamné pour injure sexiste. Ils écopent tous de 3 000 euros d’amende avec sursis et d’un an d’inéligibilité. Ils doivent également collectivement verser à la victime 4 000 euros pour préjudice moral et 1 500 euros pour ses frais d’avocat.

      De quoi donner tort à l’un d’entre eux, Dominic V., 56 ans absent lors de l’audience le 2 décembre et qui avait déclaré lors de sa garde à vue que « seuls des rappels à la loi sont prononcés » dans ce genre de cas. Les condamnés se sont retrouvés acteurs d’une polémique à tiroir complexe dont ils ne savaient souvent rien, ou pas grand-chose. Pour rappel, leur victime, Anne-Laure Amilhat Szary, 52 ans, est l’ancienne directrice du laboratoire de sciences sociales de Grenoble. Son nom a été propulsé dans le débat public il y a un an et demi, après l’affichage sur les murs du campus de l’IEP de Grenoble par des étudiants du nom de deux professeurs taxés de fascisme et d’islamophobie. Une démarche irresponsable quelques mois seulement après l’assassinat de Samuel Paty, enseignant de géographie accusé à tort d’islamophobie sur les réseaux sociaux.

      L’un des deux enseignants grenoblois mis en cause, Klaus Kinzler, avait alors décidé de répondre médiatiquement et jeté en pâture, avec la complicité de Pascal Praud sur CNews, le nom d’Anne-Laure Amilhat Szary. Il lui reprochait de l’avoir recadré après un échange de mail dans lequel il remettait en cause la présence du mot « islamophobie » sur le même plan que « racisme » et « antisémitisme », dans l’intitulé d’un séminaire sur les discriminations. Klaus Kinzler a par la suite été suspendu en décembre 2021 pour avoir tenu « des propos diffamatoires dans plusieurs médias contre l’établissement d’enseignement supérieur dans lequel il est en poste ».

      Raphaël Kempf, l’avocat de la victime, rappelle à Libération que « l’enquête a démontré que ces enquêtes provenaient de l’extrême droite [beaucoup des messages incriminés ont été posté sur des groupes Facebook de soutien à Eric Zemmour ou Marion Maréchal Le Pen, ndlr]. Le danger de ce courant politique est tel aujourd’hui qu’il met en danger des universitaires et des enseignants ».

      https://www.liberation.fr/societe/police-justice/cyberharcelement-dune-enseignante-de-liep-de-grenoble-les-auteurs-condamn

  • Les Juifs d’Arizona veulent empêcher l’État d’utiliser Zyklon B dans les exécutions Par Nicole Raz et Mala Blomquist - Time of Israel
    https://fr.timesofisrael.com/les-juifs-darizona-veulent-empecher-letat-dutiliser-zyklon-b-dans-

    Interdit par l’État en 1992, le gaz employé par les nazis peut encore être utilisé sur ceux qui ont été condamnés avant cette date, une pratique jugée "cruelle et barbare"


    Jewish News of Greater Phoenix via JTA — Les dirigeants de la communauté juive d’Arizona ont intenté un procès contre l’État pour l’empêcher d’utiliser le cyanure d’hydrogène, ce gaz mortel utilisé à Auschwitz, pour exécuter la peine de mort.

    Pendant la Shoah, les nazis ont utilisé des pastilles de Zyklon B, une formulation de cyanure d’hydrogène, dans les chambres à gaz d’Auschwitz et d’autres camps de la mort. Au plus fort des opérations d’Auschwitz en 1943 et 1944, en moyenne 6 000 Juifs y étaient gazés à mort chaque jour.

    L’utilisation du gaz dans les exécutions aux États-Unis équivaut « à approuver ce que les nazis ont fait », a déclaré Janice Friebaum, ancienne vice-présidente et porte-parole de la Phoenix Holocaust Association.

    « C’est une façon très douloureuse de tuer une personne, et c’est fondamentalement inhumain », a dit Janice Friebaum. « Penser que cela a été infligé à des millions de personnes pendant la Shoah est déjà en soi une horreur sans nom, mais penser que 70 à 80 ans plus tard nous pensons l’utiliser comme méthode d’exécution de la peine capitale est ahurissant. »

    L’Arizona a mis fin à l’utilisation du gaz mortel en 1992, mais a autorisé l’utilisation du gaz pour les personnes qui avaient déjà été condamnées à l’époque. Dix sept personnes sont donc potentiellement soumises à cette forme d’exécution. L’État cherche actuellement à obtenir des mandats d’exécution pour deux condamnés à mort, Frank Atwood et Clarence Dixon, qui seraient tous deux admissibles à être exécutés par le gaz.


    Walter LaGrand s’adresse à l’Arizona Board of Executive Clemency à la prison d’État de Florence, Arizona, le 2 mars 1999. LaGrand a été exécuté dans la chambre à gaz le lendemain. (Crédit : AP Photo/Ken Levine, Archive)

    L’état d’Arizona n’a pas réalisé d’exécution capitale depuis 2014, et la dernière fois qu’elle l’a fait avec du cyanure d’hydrogène, c’était pour Walter LaGrand en 1999.

    LaGrand a éprouvé « suffocations et étouffements angoissants » et a mis 18 longues minutes à mourir, selon un témoignage publié par le Tucson Citizen à l’époque. (LaGrand, citoyen allemand, aurait choisi cette méthode d’exécution en raison du lien avec la Shoah.)

    Le journal The Guardian a annoncé l’an dernier que l’Arizona rénovait sa chambre à gaz en vue de procéder à des exécutions, dont la dernière a eu lieu en 2014. Le journal a également rapporté que l’État achetait des produits chimiques qui pourraient former du Zyklon B.

    Cette nouvelle a provoqué un tollé immédiat à l’échelle locale et au-delà. Le plainte déposée récemment par l’American Civil Liberties Union of Arizona au nom du Conseil des relations communautaires juives du Grand Phoenix et de deux membres de la communauté juive locale, représente une nouvelle étape pour annuler le plan de l’État.

    La poursuite allègue que la législation de l’État qui permet au gaz cyanure d’être utilisé pour une forme d’exécution viole l’interdiction de la constitution de l’État de l’Arizona sur les peines cruelles et inhabituelles. Les plaignants précisent que leur but n’est pas de s’opposer à l’application de la peine capitale, ni de défendre les condamnés à la peine capitale.

    « Nous ne discutons pas du bien-fondé de la peine de mort, ni de la culpabilité ou l’innocence des accusés, mais simplement en raison de notre histoire tragique, nous sommes aptes à déclarer que l’utilisation du Zyklon B est une pratique cruelle et barbare dont l’usage n’a pas sa place dans la société moderne. » a déclaré Paul Rockower, l’un des plaignants individuels, directeur exécutif du JCRC à Phoenix. L’autre plaignant individuel, Alan Zeichick, est membre du conseil d’administration du JCRC.

    « En aucun cas, la méthode d’exécution utilisée pour assassiner plus d’un million de personnes, y compris des Juifs, pendant la Shoah ne doit être utilisée pour l’exécution de personnes dans le couloir de la mort », a déclaré Jared Keenan, avocat principal à l’ACLU de l’Arizona.

    « L’Arizona a reconnu les horreurs du gaz cyanure comme méthode d’exécution et l’a éliminé dans tous les cas, sauf dans un ensemble restreint de cas. Il est temps que le tribunal élimine l’utilisation du gaz cyanure pour l’exécution à la peine capitale une fois pour toutes. Peu importe la position des gens sur la question de la peine capitale, il est clair que le recours à cette pratique barbare est cruel et doit être aboli. »

    La prochaine étape de la plainte qui vient d’être déposée, est une audience le 7 mars, où les accusés dans l’affaire,- l’État de l’Arizona, le Département des services correctionnels de la réadaptation et de la réinsertion de l’Arizona, le procureur général de l’Arizona Mark Brnovich et d’autres – pourront faire valoir leurs arguments en faveur du maintien de l’exécution par le gaz dans l’État.

    « Ce que nous demandons au tribunal, c’est essentiellement d’ordonner aux prévenus de nous dire, à nous et au tribunal, s’il y a des faits ou si quelque chose a changé depuis le protocole qui est en place depuis la fin des années 1990 », a déclaré l’avocat Jared Keenan.

    « Nous voulons simplement savoir s’il y a quoi que ce soit de nouveau qui pourrait permettre au gouvernement de soutenir que l’utilisation actuelle de gaz cyanure, ou les plans d’utilisation de gaz cyanure, ne contrevient pas à l’interdiction de peines cruelles et inusitées. »

    La tradition juive prescrit la peine de mort dans certaines situations, mais dans la pratique, les tribunaux juifs l’ont rarement, voire jamais, exécutée, et de nombreux dirigeants juifs aux États-Unis ont longtemps plaidé contre la peine capitale. (Israël a aboli la peine de mort en 1954.)

    Tim Eckstein, président du conseil du JCRC, a déclaré que la plainte trouve ces racines dans cette tradition.

    « Il y a des milliers d’années, les Juifs ont rejeté les pratiques barbares de mutilations, et bûchers ou étaient brulés vifs les condamnés, ces pratiques étaient courantes dans d’autres cultures », a-t-il dit.

    « Aujourd’hui, ces mêmes valeurs morales et éthiques nous obligent à prendre position contre une pratique que nous savons, d’après l’histoire très récente, être cruelle, inhumaine et qui causera très probablement de graves souffrances. »
    Une version de cet article a été initialement publiée dans le Jewish News of Greater Phoenix et est republiée avec autorisation.

    #zyklon_b #nazis #fachosphere #shoa #USA #histoire #génocide #nazisme #peine_de_mort #solution_finale #holocauste #rénovation #chambre_à_gaz #cruauté #gaz

  • Taha Bouhafs
    @T_Bouhafs
    1:05 AM · 17 sept. 2021
    https://twitter.com/T_Bouhafs/status/1438640228923842562

    Début août, je découvrait l’existence d’un fichier très suspect provenant du site de « Fdesouche »
    https://pbs.twimg.com/media/E_cTqSAXMAM8Kr6?format=jpg
    C’est un tableau Excel qui établit une liste de ethnique et politique, de ce que l’extrême droite considère comme les « islamogauchiste » des centaines de personnes sont fichées ;

    Si vous voulez vérifier si votre nom y figure le fichier est encore en ligne sur leur site pour le moment : https://fdesouche.com/wp-content/uploads/2019/11/Classeur1.xlsx

    ça devrait pas tarder à sauter, @Chalgoumimi
    à fait une archive ici :
    https://archive.is/2021.09.16-172737/http://www.fdesouche.com/wp-content/uploads/2019/11/Classeur1.xlsx

    #extrême-droite #fichier

  • #SalePute

    Loin d’être un phénomène isolé, le #cyberharcèlement touche en majorité les #femmes. Une enquête édifiante sur ce déferlement de #haine virtuelle, aux conséquences bien réelles. Avec le #témoignage d’une dizaine de femmes, de tous profils et de tous pays, et de spécialistes de la question, qui en décryptent les dimensions sociologiques, juridiques et sociétales.

    Les femmes sont vingt-sept fois plus susceptibles que les hommes d’être harcelées via #Internet et les #réseaux_sociaux. Ce constat, dressé par l’European Women’s Lobby en 2017, prouve que les #cyberviolences envers les femmes ne sont pas une addition d’actes isolés, mais un fléau systémique. Plusieurs études sociologiques ont montré qu’il était, en majorité, le fait d’hommes, qui, contrairement aux idées reçues, appartiendraient à des milieux plutôt socio-économiques plutôt favorisés. Se sentant protégés par le caractère virtuel de leurs actions, les auteurs de ces violences s’organisent et mènent parfois des « #raids_numériques », ou #harcèlement_en_meute, aux conséquences, à la fois personnelles et professionnelles, terribles pour les victimes. Celles-ci, lorsqu’elles portent plainte, n’obtiennent que rarement #justice puisqu’elles font face à une administration peu formée sur le sujet, à une législation inadaptée et à une jurisprudence quasi inexistante. Les plates-formes numériques, quant à elles, sont encore très peu régulées et luttent insuffisamment contre le harcèlement. Pour Anna-Lena von Hodenberg, directrice d’une association allemande d’aide aux victimes de cyberharcèlement, le phénomène est une menace directe à la #démocratie : « Si nous continuons de tolérer que beaucoup de voix se fassent écarter de cet #espace_public [Internet, NDLR] et disparaissent, alors nous n’aurons plus de #débat_démocratique, il ne restera plus que les gens qui crient le plus fort ».

    Acharnement haineux
    #Florence_Hainaut et #Myriam_Leroy, deux journalistes belges cyberharcelées, recueillent les témoignages d’une dizaine de femmes, de tous profils et de tous pays, (dont la chroniqueuse de 28 minutes #Nadia_Daam, l’humoriste #Florence_Mendez ou encore l’auteure #Pauline_Harmange), elles aussi insultées et menacées sur le Net. En partant des messages malveillants reçus par ces dernières, le duo de réalisatrices enquête sur la prolifération de la haine en ligne auprès de différents spécialistes de la question, qui décryptent les aspects sociologiques, juridiques ou encore sociétaux du cyberharcèlement.

    https://www.arte.tv/fr/videos/098404-000-A/salepute

    –-> déjà signalé sur seenthis (https://seenthis.net/messages/919957 et https://seenthis.net/messages/920100), mais je voulais y ajouter des mots-clé et citations...

    #Renaud_Maes, sociologue (à partir de la min 16’30)

    « Généralement c’est plutôt des hommes qui agressent sur internet et c’est plutôt des gens qui viennent de milieux socio-économiques plus favorisés (...), des gens qui viennent de la classe moyenne, voire de la classe moyenne supérieure. Cela permet de révéler quelque chose qu’on croit relativement absent : il existe une violence structurelle dans nos société, il existe une domination structurelle et on s’en est pas débarrassés. Clairement, encore aujourd’hui, c’est pas facile d’être un homosexuel, c’est pas facile d’être une femme, c’est pas facile d’être une personne racisée, c’est encore moins facile si on commence à avoir plusieurs attributs au même temps. C’est quelque chose qui parfait ne transparaît pas dans le monde social, parce qu’on a plus de self-control. Avec internet on voit bien que le problème est bien là et que dès qu’on a eu l’occasion d’enlever un peu de #contrôle_social, d’avoir, ne fut-ce que l’illusion, car ce n’est pas forcément vrai, moins de conséquences immédiatement les choses sont mises à nu. Et on voit qu’il y a de la violence, il y a du #rejet des personnes homosexuelles, il y a de la misogynie, il y a du racisme. »

    #Ketsia_Mutombo, co-fondatrice du collectif « Féministes contre le harcèlement » (à partir de la min 22’30) :

    « On est encore dans des sociétés où la parole publique ou l’espace public n’est pas fait pour les femmes, n’est pas fait pour les groupes minorés. On est pensé comme des personnes qui doivent rester dans l’espace domestique, s’acquitter du travail domestique, familial, relationnel, mais ne pas prendre la place. »

    #Laurence_Rosier, linguiste (à partir de la min 22’45) :

    "Les femmes qui s’expriment, elles s’expriment dans la place publique. (...) Et à partir du moment où ’elles l’ouvrent’, elles se mettent en #danger parce qu’elles vont en général tenir une parole qui n’est pas la parole nécessairement attendue. C’est quoi une parole attendue depuis des lustres ? C’est que la femme au départ elle doit respecter les #convenances, donc elle doit être polie, c’est elle qui fait l’éducation à la politesse des enfants, elle doit être mesurée, en retenue, pas violente. Et dès qu’elle adopte un ton qui n’est pas celui-là, qui est véhément, qui est agressif, qui est trivial, sexuel... et bien, on va lui faire sentir que justement elle sort des codes établis et elle va être punie

    #Lauren_Bastide (à partir de la minute 22’18) :

    « Je trouve que le cyberhacèlement a beaucoup de résonance avec le #viol et la #culture_du_viol, qu’il y a ce continuum de la simple interpellation dans la rue au viol. Pour moi c’est pareil, il y a le petit mot écrit, le petit commentaire un peu haineux sous ta photo et puis le raid qui fout ta vie par terre. Il y a cette espèce de #tolérance de la société pour ça... ’c’est le tarif en fait... il ne fallait pas sortir la nuit, il ne fallait pas te mettre en jupe’. ’Bhein, oui, c’est le tarif, t’avais qu’à pas avoir d’opinion politique, t’avais qu’à pas avoir un métier visible. Les conséquences qu’il peut y avoir c’est que les femmes sont moins prêtes à parler, c’est plus difficile pour elles. Prendre la parole dans l’espace public quand on est une femme c’est l’#enfer. Il faut vraiment être très blindée, très sure de soi pour avoir la force d’y aller. Surtout quand on va exprimer une opinion politique »

    #Anna-Lena_von_Hodenberg, Hate aid (à partir de la minute 33’48) :

    « Nous devons réaliser qu’internet c’est l’espace public au même titre que la vie physique. »

    #Emma_Jane, autrice du livre Misogyny Online (à partir de la minute 35’30), en se référant au fait que le sujet n’est pas vraiment traité sérieusement...

    "La plupart des politiciens sont de vieux hommes blancs, ils ne reçoivent pas d’insulte raciste, ils ne reçoivent pas d’insultes sexistes, ils n’ont pas grandi avec internet.

    #Renate_Künast, députée écologiste allemande (à partir de la minute 39’20) :

    « Ce qui est choquant ce n’est pas seulement la haine dont j’ai été la cible, mais le fait que beaucoup de femmes sont visées par ce type de violence sexualisée. (...) On se sent personnellement visé, mais il s’agit d’un problème systémique, c’est caractéristique de l’extrême droite qui ne supporte pas que les femmes soient autre chose que des femmes au foyer et qu’elles jouent un rôle actif dans la société. (...) Il ne s’agissait pas d’une phrase, mais de milliers de messages qui ne disparaîtraient jamais. Pour toutes ces raisons j’ai porté plainte. Et j’ai été stupéfaite quand la réponse, se basant selon moi sur une mauvaise interprétation de la jurisprudence a été qu’en tant que femme politique je devais accepter ce genre de messages. (...) ’Détritus de chatte’, pour les juges en Allemagne, c’était de la liberté d’expression’. »

    #Laurence_Rosier (à partir de la minute 41’35) :

    « La liberté d’expression est invoquée aujourd’hui, pas dans tous les cas, mais dans beaucoup de cas, pour justifier des discours de haine. Et les discours de haine c’est pas soudain que la haine sort, c’est parce que ça a été permis et favorisé par ’oh, une petite blague sexiste, une petite tape sur l’épaule, un petit mot d’abord gentil’ et que progressivement on libère le niveau du caniveau. »

    #Florence_Mendez, humoriste (à partir de la minute 43’01) :

    « Le sexisme que même pour moi était acceptable avant, parce qu’on a toutes nagé dans cette mer en ce disant ’ça va, l’eau n’est pas si salée, je peux en boire encore un peu !’... On a toutes laissé passé ça. Et maintenant il y a des choses qui sont juste insupportables. (...) Je ne laisse plus rien passer du tout, rien passer du tout dans ma vie de tous les jours. »

    #Renate_Künast, députée écologiste allemande (à partir de la minute 43’25) :

    « ça me rappelle ce slogan des mouvements féministes des années 1970 : ’Le pouvoir des hommes est la patience des femmes’. Il faut juste qu’on arrête d’être patientes. »

    Anna-Lena von Hodenberg (à partir de la minute 47’32) :

    « Si on laisse courir les choses, sans régulation, sans poursuites judiciaires, si en tant que société on continue à rester des témoins passifs, alors ça aura des conséquences massives sur nos démocraties. Nous voyons déjà maintenant aux Etats-Unis : la polarisation. Nous l’avons vu en Grande-Bretagne pendant le Brexit. Et ça, c’est juste un avant-goût. Le net est l’espace public le plus important que nous avons, si nous continuons de tolérer que beaucoup de voix se font écarter de cet espace public, qu’elles disparaissent, alors nous n’avons plus de débat démocratique, alors il ne restera plus que les gens qui crient le plus fort et par conséquent, dans le débat public, régnera la loi du plus fort. Et ça, dans nos cultures démocratiques, nous ne pouvons pas l’accepter. »

    Voix off (à partir de la minute 52’40) :

    « ’Fermer sa gueule’, c’est déserter les réseaux, c’est changer de métier, adopter un ton très polissé, c’est refuser des opportunités quand elles sont trop exposées. Et serrer les dents quand on est attaqué, ne surtout pas donner l’impression de se plaindre. »

    #Florence_Mendez (à partir de la minute 53’40) :

    «C’est la fin de la tranquillité.»

    #fait_de_société #cyber-harcèlement #menaces #santé_mentale #violence_structurelle #domination_structurelle #misogynie #racisme #sexisme #intersectionnalité #insulte #espace_numérique #punition #code_établi #plainte #impunité #extrême_droite #fachosphère #liberté_d'expression #polarisation #démocratie #invisibilisation #silenciation #principe_de_la_nasse #nasse
    #documentaire #film_documentaire

    ping @isskein @_kg_ @karine4 @cede

  • L’Arizona relance son programme de peine de mort avec le « Zyklon B » des nazis
    Confronté à une pénurie de produits pour les injections létales, l’État a rénové sa chambre à gaz et acheté des produits chimiques pour fabriquer le gaz qu’utilisaient les nazis


    La prison d’État de Florence, en Arizona, qui abrite la chambre à gaz de l’État, le 23 juillet 2014. (Crédit : AP)

    Afin de relancer son programme d’exécutions gelé depuis longtemps, l’État de l’Arizona, dans le sud-ouest des États-Unis, a rénové sa chambre à gaz et acheté les ingrédients nécessaires à la fabrication de cyanure d’hydrogène, plus connu sous le nom de « Zyklon B », le produit chimique utilisé par les nazis dans les camps de la mort d’Auschwitz-Birkenau et de Majdanek, entre autres.

    Ces détails ont été rapportés ce week-end par le site d’information britannique The Guardian , sur la base de documents obtenus par le biais de demandes d’archives publiques.

    Ils montrent que les autorités de l’Arizona ont dépensé près de 2 000 dollars pour acheter une brique solide de cyanure de potassium en décembre, ainsi que des pastilles d’hydroxyde de sodium et de l’acide sulfurique, qui servent à produire le gaz mortel.

    Les documents révèlent également qu’ils ont « remis à neuf » la chambre à gaz de l’État, construite en 1949 et mise en sommeil en 1999 après l’exécution ratée d’un détenu, Walter LaGrand.


    L’intérieur de la chambre à gaz de la prison de San Quentin en Californie, le 14 janvier 1972. (Crédit : AP)

    Selon le récit d’un témoin oculaire publié dans le Tucson Citizen , Walter LaGrand est mort « étouffé et asphyxié » pendant 18 minutes, entre le moment où le gaz est entré dans la chambre et celui où il est mort, « enveloppé de gaz toxique ».

    Selon The Guardian , les autorités ont utilisé des moyens « primitifs » pour tester le caisson de la prison d’État de Florence, notamment en utilisant une bougie allumée pour vérifier si les joints d’étanchéité étaient intacts. Elles ont également effectué un test en faisant couler de l’eau dans le système et en lançant une grenade fumigène à l’intérieur.

    Le rapport indique également que le personnel pénitentiaire s’est livré à des jeux de rôle pendant les tests. Les gardiens jouaient le rôle de détenus qui simulaient une résistance à leur mise à mort en criant : « C’est un meurtre », « Je suis innocent », « Vous m’abattez comme un animal » et « C’est contre tout ce que l’Amérique représente ».

    L’État a cherché des moyens de relancer ses exécutions, qui ont été mises en suspens après une exécution ratée en 2014.

    Ces dernières années, les états américains ont eu du mal à procéder à des exécutions par injection létale, les laboratoires pharmaceutiques refusant de leur vendre les médicaments nécessaires pour endormir les détenus, détendre leurs muscles et arrêter leur cœur.

    L’Arizona avait expérimenté un mélange indéterminé de deux médicaments, mais cette expérience a également été suspendue après l’exécution ratée, en 2014, de Joseph Rudolph Wood, qui avait reçu 15 doses d’un mélange de deux médicaments sur une période de deux heures avant de mourir.

    D’autres états ont réintroduit l’exécution par peloton d’exécution et la chaise électrique.

    L’Arizona a annoncé en 2019 qu’il allait reprendre les exécutions, sans préciser comment. Il compte actuellement 115 détenus dans le couloir de la mort.

    « Justice doit être rendue aux victimes de ces crimes odieux et à leurs familles. Ceux qui commettent le crime ultime méritent le châtiment ultime », avait alors déclaré le procureur général Mark Brnovich.


    Photo d’archive non datée fournie par le département correctionnel de l’Arizona – Joseph Rudolph Wood, son exécution 2014, a été, selon son avocat, » horriblement bâclé « . (Crédit : Département correctionnel de l’Arizona via AP)
    Les nazis ont utilisé le Zyklon B pour tuer des millions de personnes dans les chambres à gaz des camps de la mort, qui étaient aménagées pour ressembler à des douches pour les détenus qui arrivaient.


    Le crématorium près de la première chambre à gaz de l’ancien camp de la mort nazi d’Auschwitz I à Oswiecim, en Pologne, le 8 décembre 2019. (Markus Schreiber/AP)
    . . . . . . .
    La suite : https://fr.timesofisrael.com/larizona-relance-son-programme-de-peine-de-mort-avec-le-zyklon-b-d

    #Zyklon #fachosphere #justice #USA #nazisme #arizona #chambre_à_gaz #jeux_de_rôle Un bon point pour les #laboratoires_pharmaceutiques

  • #CNews, première chaîne d’#intox de France… avec le soutien de l’Élysée

    La semaine dernière, CNews a pour la première fois dépassé #BFMTV en audience. Récompense suprême pour la chaîne qui propage des #fake_news sur des #controverses montées de toutes pièces : documentaire censuré à Orléans, #écriture_inclusive imposée à l’école, #Blanche-Neige victime de la “#cancel_culture”… Plus courageux encore, #Pascal_Praud désigne à la vindicte de la #fachosphère des responsables de services publics. Une action civique qui vaut à l’animateur d’être chouchouté par l’Élysée.

    « Merci à vous tous, chers téléspectateurs, salue #Sonia_Mabrouk mardi dernier. Vous avez placé hier CNews leader des chaînes d’information de France. » Devant BFMTV, et sans que cette dernière perde de part d’audience. La chaîne de #Bolloré a donc su attirer un nouveau public. « C’est une confiance qui nous honore, merci encore. » Une confiance de laquelle Sonia Mabrouk sait se rendre digne. « La guerre contre l’écriture inclusive menée par #Jean-Michel_Blanquer qui veut l’interdire à l’école, annonce-t-elle au sommaire de Midi news. L’écriture inclusive, une attaque contre notre langue et derrière, une idéologie. » Rappelons que Sonia Mabrouk, elle, est dépourvue d’idéologie. « Et puis nous parlerons de tags anti-police et donc anti-France d’une violence inouïe. » Ils ont causé des dizaines de blessés parmi les forces de l’ordre.

    « J’ai remercié les téléspectateurs qui ont placé hier CNews comme la chaîne leader des chaînes d’information, rappelle Sonia Mabrouk après le journal. Je remercie également les invités. De tous bords, c’est très important, chaque jour il y a la diversité des sujets et surtout des tendances. » De la droite extrême à l’extrême droite en passant par la gauche d’extrême droite, comme nous allons le vérifier. « Le ministre de l’Éducation a dit : Ça suffit ! Stop l’écriture inclusive à l’école !, relaie la présentatrice. — Il faut savoir l’enfer qu’on vit dans beaucoup de collectivités, gémit #Rudolph_Granier conseiller LR de Paris. À Grenoble, ils ont décidé de la rendre obligatoire dans les délibérations, c’est déjà le cas à la mairie de Paris. » Il faudrait mettre en place une cellule de soutien psychologique pour Rudolph Granier et ses collègues. « Moi, je pense aux personnes qui sont dyslexiques, qui sont aveugles. » Les aveugles ? Ils n’ont pas grand-chose à voir dans cette histoire.

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    « Ça concerne les universités, Sciences Po, l’EHESS, Normale Sup, énumère Élisabeth Lévy. La triade des sciences humaines s’adonne à ça. Et si des profs ne mettent pas leurs demandes de financement en écriture inclusive, ils ont toutes les chances de se faire retoquer. » Information inventée de source sûre. « On est encore l’otage de groupuscules. » Terroristes. Le seul invité de tous bords de gauche prend la parole. « Autant je suis pour qu’on dise “madame la ministre”, revendique #Philippe_Doucet, du PS, mais je suis contre cette histoire d’écriture inclusive. » Ouf, les « socialistes » ne cèdent pas à la pression des preneurs d’otages. « Mais pourquoi le ministre de l’Éducation fait cela ? » s’auto-interroge Sonia Mabrouk pour mieux s’auto-répondre : « L’écriture inclusive et la théorie du #genre ont pris le dessus par exemple au #CNRS, c’est ce que vise le ministre. » Philippe Doucet fait assaut de bonne volonté : « Je suis contre la #culture_woke et pour la République. » Rappelons que l’écriture inclusive menace la République, ses partisans étant notoirement friands de dictature militaire.

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    Sonia Mabrouk psalmodie : « Écriture inclusive, #femellisme, disent certains, mais aussi discours décoloniaux… » Sans oublier l’#islamo-gauchisme racialiste. « Il y a des militants, il faut les appeler ainsi, qui pensent tordre le cou au réel et changer la cité en corrigeant les #mots. » Rappelons que Sonia Mabrouk, elle, n’est pas militante. « Ces révolutionnaires de salon me font sourire, commente #Ludovic_Mendes, de LREM. Quand on dit à un gamin de CP qui a des difficultés parce qu’il est en apprentissage de la lecture qu’on va lui rajouter l’écriture inclusive… » Information fantasmée de source sûre : partout en France, les élèves de CP sont contraints par les professeurs des écoles d’apprendre l’écriture inclusive.

    Sonia Mabrouk résume : « En gros, vous êtes tous d’accord. » Magie de la « diversité des tendances » des « invités de tous bords ». « L’écriture inclusive, vous dites : absurdité et non-sens linguistique. Mais je voudrais vous pousser plus loin. » Un peu plus à droite, si c’est possible. Élisabeth Lévy ne se fait pas prier. « La question, c’est : de quelle minorité sommes-nous otages ? Y compris chez les socialistes, chez les Verts, dans toute l’extrême gauche 3décolonialo-indigéno-je-ne-sais-quoi. On est #otages de gens qui représentent des #groupuscules. — Oui mais parfois les #minorités font l’histoire, alerte Sonia Mabrouk. Quand vous êtes à des postes très élevés, ça peut ruisseler. — Ça peut infuser », confirme Philippe Doucet. C’est d’autant plus dangereux que, selon Élisabeth Lévy, « le combat de la place des femmes dans la société, il est gagné ». L’emploi de l’écriture inclusive conduirait tout droit à une #dictature_féminazie.

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    « Avant de parler de beaucoup d’informations sur la violence qui règne dans nos villes, annonce Pascal Praud la veille au soir, l’écriture inclusive. Vous savez qu’on essaye de mener modestement ce débat. » Cette #croisade. « Dans une interview au JDD, Jean-Michel Blanquer a rappelé l’existence de la circulaire d’Édouard Philippe qui en 2017 interdisait l’usage administratif de l’écriture dite “#épicène”. » Épicène, vraiment ? L’adjectif désigne un mot qui s’écrit au masculin comme au féminin. Blanquer va donc interdire l’emploi du mot « élève », un comble pour un ministre de l’Éducation… Mais puisque c’est une information vérifiée par Pascal Praud… « Et il demande que l’écriture inclusive ne soit pas utilisée à l’école. J’ai envie de dire : Enfin ! Enfin, il se réveille ! » Il a dû regarder CNews, où Pascal Praud mène un combat quotidien contre l’écriture inclusive.

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    L’animateur relaie scrupuleusement les arguments du ministre : « Mettre des points au milieu des mots est un barrage à la transmission de notre langue pour tous, par exemple pour les élèves dyslexiques. » En revanche, apprendre à écrire « du cidre et des crêpes bretons » est une facilité pour les élèves dyslexiques. « Je rappelle que la mairie de Paris fait ses communiqués en écriture inclusive. Je rappelle que le site de France 2 est en écriture inclusive. — L’université est en écriture inclusive, chouine #Ivan_Rioufol. — L’université, quand t’écris pas ta thèse en écriture inclusive, t’es mis dehors ! » Information inventée de source sûre.

    « Vous êtes injuste, proteste toutefois Ivan Rioufol, il me semble avoir entendu Blanquer le dire plusieurs fois. — Y a que nous qui le disons ! À l’université, c’est un scandale ! Tu peux prendre des sanctions, quand même ! » Condamner les profs à des peines de prison. « Pourquoi le président de la République n’a rien dit sur ce coup-là ?, s’étonne #Jean-Claude_Dassier — Il dit rien, le ministre de la Culture non plus… Tous les thèmes qui fâchent, de toute façon ! » À peine s’ils dénoncent l’islamo-gauchisme. « Je crois savoir que c’est assez marginal, tente l’avocate Sophie Obadia. — C’est pas du tout marginal à l’université, réplique Pascal Praud. — En #sciences_sociales, précise Ivan Rioufol. — C’est la terreur ! » Selon des témoignages fabriqués de source sûre.

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    Sophie Obadia se range à la diversité des tendances des invités de tous bords : « Que ce soit enseigné, malheureusement, oui. Mais les étudiants n’y parviennent pas. C’est d’une complexité effarante. — C’est moralement illisible, ajoute Ivan Rioufol. — Sur le plan cognitif, c’est improbable, insiste l’avocate. — Ça devrait être considéré comme nul et non avenu, tranche Jean-Claude Dassier. — Le féminin d’entraîneur, c’est quoi ?, demande Jean-Louis Burgat. — Entraîneuse, répond Jean-Claude Dassier. — Vous voyez, y a des choses qui sont impraticables. — Ce qui est très inquiétant, geint Ivan Rioufol, c’est de voir à quel point une #moutonnerie peut amener à un #conformisme. » Les participants à L’heure des pros, eux, sont aussi anticonformistes que Jean-Michel Blanquer. « En sciences sociales, dans les universités, si vous ne faites pas de thèse en écriture inclusive, vous n’êtes pas lu ou vous avez deux points. » Information fabulée de source sûre. Pascal Praud en ajoute une : « Y a des profs qui ne répondent pas aux mails des étudiants quand ils ne sont pas en écriture inclusive. — Et Mme Vidal ne dit rien, peste Jean-Claude Dassier. — C’est peut-être pas la priorité, tente Sophie Obadia. — Mais c’est la priorité !, rage Pascal Praud. — Ah ben si, c’est la priorité ! », appuie Ivan Rioufol.

    La priorité de mercredi est tout aussi anticonformiste. « Est-ce que dans Blanche-Neige, vous vous souvenez de la fameuse scène du baiser, quand le prince charmant se penche sur Blanche-Neige pour la réveiller ?, demande Sonia Mabrouk. Est-ce que vous y avez vu un baiser non consenti ? » #Olivier_Dartigolles réagit : « La polémique est ridicule » Tellement ridicule qu’elle a été montée de toutes pièces par la fachosphère et relayée par #FoxNews à partir d’un obscur blog qui faisait la promotion d’une nouvelle attraction de Disneyland. Mais, pour Sonia Mabrouk, « ça va loin. Parce que Disney se demande que faire de cette scène, est-ce qu’il ne faut pas la couper ». Information supputée de source sûre. « Évidemment on crie tout de suite à la cancel culture. » Sur CNews.

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    « Qu’est-ce que vous en pensez, #Laurent_Jacobelli ? — Je pense que c’est ridicule », répond le porte-parole du RN. Qui suggère illico la prochaine fake news susceptible de provoquer de passionnants débats ridicules : « En plus, dans le nom Blanche-Neige, il y a “blanche” donc on va nous demander de le changer. Est-ce qu’on doit ridiculiser le débat, l’amoindrir à ce niveau au point de chercher le mal partout ? » Sur CNews, oui, c’est même un credo. « Arrêtons avec cette #censure permanente. » Voyez comme les bobards des journalistes de CNews sont affreusement censurés. « La moindre image, le moindre mot donne lieu à un procès. » Sans parler des terribles remontrances du CSA.

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    « Mais jusqu’où on va aller ?, insiste Sonia Mabrouk Jusqu’où cet activisme peut aller pour effacer… parce qu’il y a de véritables pressions… » À son tour, la journaliste imagine une fake news susceptible de provoquer de passionnants débats ridicules : « Peut-être que la prochaine étape, c’est de dire que les sept nains, c’est un gang bang… » Et Bambi une victime du lobby de la chasse. « Faut-il voir derrière les tenants de l’idéologie intersectionnelle, de la cancel culture, etc. ? » Sur CNews, oui. « Ou est-ce que vous dites : on prête trop d’attention à ces minorités ? » Sur CNews, c’est certain. « Il y a un véritable engagement politique derrière cela. » De l’extrême gauche décolonialo-indigéno-je-ne-sais-quoi, a démontré Élisabeth Lévy.

    #Kevin_Bossuet, enseignant et coqueluche de la fachosphère, s’insurge, absence de preuves à l’appui : « On veut tout dénaturer, tout détruire, tout ce qui constitue le socle de notre identité et de notre civilisation. » Selon nos informations forgées de toutes pièces. « On pointe l’œuvre du #patriarcat partout, c’est profondément ridicule et dangereux. » Il faut sauver le patriarcat. « Le débat sur l’écriture inclusive, c’est exactement le même processus. » Effectivement : on monte en épingle une menace imaginaire pour pouvoir propager des idées réactionnaires. « Vous avez des manuels scolaires, des enseignants qui utilisent de l’écriture inclusive … » Information rêvée de source sûre. « On peut se poser des questions sur l’#idéologie de ces personnes. » En revanche, pas la peine de se poser des questions sur l’idéologie de toutes tendances des invités de tous bords de CNews.

    « On est en train de recréer la censure, se désespère Laurent Jacobelli, de restreindre la possibilité d’exprimer une opinion, on le voit sur les plateaux télé. » Surtout sur CNews. « Il faut arrêter qu’une toute petite minorité impose sa #dictature_intellectuelle à une grande majorité. » D’invités de CNews. L’avocat Carbon de Sèze conclut « C’est pas à des amateurs de révision des œuvres artistiques d’imposer les thèmes de discussion. » Non, c’est à des amateurs de révisionnisme de les imposer sur le fondement de fausses informations.

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    Le 30 avril, Pascal Praud impose un autre « débat » sur un nouveau scandale fantasmé, « l’#affaire_d’Orléans. L’histoire extravagante du programme financé par la mairie qui devait passer sur France 3 Centre-Val-de-Loire et qui finalement est censuré. — Oui, il est censuré », confirme #Serge_Grouard, maire LR d’Orléans et habitué de L’heure des pros. Le bandeau le clame, « France 3 censure un programme sur #Jeanne_d’Arc ». En réalité, comme l’a très bien raconté cet article d’Arrêt sur images, France 3 a renoncé à programmer un #documentaire sur les « #fêtes_johanniques » (qu’elle ne s’était jamais engagée à diffuser) quand elle s’est aperçue qu’il s’agissait d’un film promotionnel réalisé par la municipalité et commenté par la voix de #Charlotte_d’Ornellas, journaliste de Valeurs actuelles, figure de la fachosphère abonnée aux plateaux de CNews.

    Pascal Praud, comme Sonia Mabrouk, préfère « crier à la cancel culture » d’inspiration soviétique : « Qu’il y ait des petits commissaires du peuple dans le service public d’information et notamment à France 3 n’étonnera personne. Ça s’appelle des petits commissaires du peuple, insiste-t-il. Dans le service public, ce sont les rois. » L’animateur s’adonne alors à l’une de ses méthodes favorites : désigner le nom du coupable à la vindicte de centaines de milliers de téléspectateurs nourris de fausses informations.

    « On est en train d’essayer d’appeler M. Basier, il veut pas répondre. » Le lâche. « Jean-Jacques Basier, je vais donner son nom plusieurs fois. Jean-Jacques Basier, directeur régional de France 3 Centre-Val-de-Loire. » Son adresse et son numéro de téléphone, peut-être ? « C’est une police de la pensée, s’insurge Serge Grouard. — Ils ont des mentalités d’épurateurs, ajoute Ivan Rioufol. — Exactement, c’est les mêmes qui auraient tondu à la Libération. » Puisque Rioufol et Praud me tendent la perche du point Godwin, qu’il me soit permis de subodorer que ces Praud et Rioufol sont les mêmes qui auraient dénoncé des juifs sous l’Occupation. Quoiqu’il en soit, leur lynchage public a des effets dans la vie réelle : le directeur régional de France 3 est l’objet d’une campagne de #harcèlement sur les réseaux sociaux mais aussi sur sa propre messagerie vocale. Avec d’explicites #menaces_de_mort, rapporte un communiqué syndical.

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    Une autre affaire montre que ce goût pour la #délation peut avoir de graves conséquences sur les personnes désignées à la furie de la fachosphère.. Jeudi soir, l’émission À l’air libre, réalisée par Mediapart, reçoit #Anne-Laure_Amilhat_Szary, directrice à Grenoble du laboratoire Pacte du CNRS. Je conseille vivement de regarder son témoignage (en accès libre) pour prendre la mesure de la gravité des agissements de M. Pascal Praud. Ce dernier a mis en cause l’universitaire lors de l’affichage des noms de deux professeurs de Sciences Po Grenoble accusés d’islamophobie. Affichage que l’intéressée a toujours vigoureusement condamné. Affichage consécutif à une controverse entre un prof militant et une chercheuse de son laboratoire qu’Anne-Laure Amilhat-Szary a défendue dans un communiqué ensuite falsifié par #Klaus_Kinzler, le prof en question.

    Pascal Praud s’est empressé d’inviter ce professeur, qui déclare alors : « Un grand chercheur directeur de laboratoire de recherche se met en dehors de la science. Il ne comprend même pas, c’est une femme d’ailleurs, elle ne comprend même pas ce que c’est, la science. — Ce laboratoire, Pacte, avec cette dame…, rebondit Pascal Praud. Je vais citer son nom, Anne-Laure Amilhat-Sza… Szaa… Szary. » La délation est un métier. « Cette dame-là, c’est la directrice du laboratoire mais cette dame, c’est une militante. — C’est une militante. C’est des gens qui ne réfléchissent même pas. — Oui mais qui se croient tout permis et qui avancent avec le sentiment d’impunité. C’est très révélateur, on voit le #terrorisme_intellectuel qui existe dans l’université à travers leur exemple. »

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    Sur le plateau de Mediapart, Anne-Laure Amilhat-Szary raconte la suite. « La ministre de l’Enseignement supérieur dit que c’est insensé de livrer des noms d’enseignants-chercheurs à la vindicte des réseaux sociaux, or ça a été mon cas. J’ai fait l’objet d’une campagne diffamatoire avec menaces de mort nombreuses et répétées. » Au point de devoir porter plainte pour « #cyber-harcèlement et menaces de mort ». « Comment vous avez vécu tout ça ?, demande Mathieu Magnaudeix. — Mal. Et comme la preuve que l’intersectionnalité est une bonne grille d’analyse puisque j’ai fait l’objet d’insultes islamophobes, antisémites, sexistes, avec une critique de mon physique avec mon portrait transformé… Je vous laisse imaginer le pire. » Le pire sciemment provoqué par Pascal Praud.

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    « Je n’ai pas de protection judiciaire, regrette Anne-Laure Amilhat-Szary. Elle a été demandée et on n’en a plus jamais entendu parler. La ministre a défendu des personnes qui ont effectivement été mises en danger par des affichages criminels et moi, je me débrouille toute seule. » Comme se débrouillent toutes seules les journalistes #Morgan_Large et #Nadiya_Lazzouni, respectivement victimes d’#intimidations (dont un sabotage de voiture) et de menaces de mort, sans qu’elles obtiennent la #protection_policière demandée — et soutenues par de nombreuses organisations de journalistes.

    En revanche, Emmanuel Macron n’hésite pas à téléphoner à #Eric_Zemmour, quand il est agressé dans la rue, pour l’assurer de son soutien. De même, #Christine_Kelly, la faire-valoir de #Zemmour, est promptement reçue à l’Élysée quand elle reçoit des menaces de mort (évidemment inadmissibles, quoiqu’on pense de son travail).

    Quant à Pascal Praud… Non seulement ses délits de « mise en danger de la vie d’autrui par diffusion d’informations relatives à la vie privée, familiale ou professionnelle » (que le gouvernement se vante d’avoir inclus dans la loi Séparatisme) n’entraînent aucune poursuite, mais ils lui valent le soutien enamouré du pouvoir. Dans un article du Monde, Ariane Chemin raconte comment le journaliste de CNews est reçu avec les honneurs à Matignon, à la questure de l’Assemblée (où le reçoit le député Florian Bachelier, habitué de ses émissions) et même à l’Élysée. Emmanuel Macron et son conseiller #Bruno_Roger-Petit entretiennent des contacts réguliers avec Pascal Praud, allant jusqu’à lui livrer des infos en direct. Ariane Chemin explique que Bruno Roger-Petit, « le “M. Triangulation” de l’Élysée, scrute depuis longtemps CNews, qui relaie souvent les obsessions de l’extrême droite et a pour lui le même avantage que Valeurs actuelles : cliver l’opinion en deux camps sans laisser beaucoup de place à d’autres courants de pensée ».

    Ainsi, le pouvoir actuel, et jusqu’à son plus haut sommet, utilise et protège un délinquant d’extrême droite propagateur de fausses nouvelles. La campagne pour la présidentielle s’annonce terrifian… pardon, passionnante.

    https://www.telerama.fr/ecrans/cnews-premiere-chaine-dintox-de-france...-avec-le-soutien-de-lelysee-687576

    #infox

    –—

    ajouté au fil de discussion sur l’#affaire_de_Grenoble :
    https://seenthis.net/messages/905509

    ping @isskein @karine4

    signalé ici aussi :
    https://seenthis.net/messages/915057

  • A 23-Year-Old Coder Kept QAnon and the Far Right Online When No One Else Would - Bloomberg
    https://www.bloomberg.com/news/features/2021-04-14/qanon-daily-stormer-far-right-have-been-kept-online-by-nick-lim-s-vanwate

    Trop facile l’argument de la liberté d’expression pour favoriser les néo-nazis.

    Two and a half months before extremists invaded the U.S. Capitol, the far-right wing of the internet suffered a brief collapse. All at once, in the final weeks of the country’s presidential campaign, a handful of prominent sites catering to White supremacists and adherents of the QAnon conspiracy movement stopped functioning. To many of the forums’ most devoted participants, the outage seemed to prove the American political struggle was approaching its apocalyptic endgame. “Dems are making a concerted move across all platforms,” read one characteristic tweet. “The burning of the land foreshadows a massive imperial strike back in the next few days.”

    In fact, there’d been no conspiracy to take down the sites; they’d crashed because of a technical glitch with VanwaTech, a tiny company in Vancouver, Wash., that they rely on for various kinds of network infrastructure. They went back online with a simple server reset about an hour later, after the proprietor, 23-year-old Nick Lim, woke up from a nap at his mom’s condo.

    Lim founded VanwaTech in late 2019. He hosts some websites directly and provides others with technical services including protection against certain cyberattacks; his annual revenue, he says, is in the hundreds of thousands of dollars. Although small, the operation serves clients including the Daily Stormer, one of America’s most notorious online destinations for overt neo-Nazis, and 8kun, the message board at the center of the QAnon movement, whose adherents were heavily involved in the violence at the Capitol on Jan. 6.

    Lim exists in a singularly odd corner of the business world. He says he’s not an extremist, just an entrepreneur with a maximalist view of free speech. “There needs to be a me, right?” he says, while eating pho at a Vietnamese restaurant near his headquarters. “Once you get to the point where you look at whether content is safe or unsafe, as soon as you do that, you’ve opened a can of worms.” At best, his apolitical framing comes across as naive; at worst, as preposterous gaslighting. In interviews with Bloomberg Businessweek early in 2020, Lim said he didn’t really know what QAnon was and had no opinion about Donald Trump.

    #Extrême_droite #Premier_amendement #Liberté_expression #Fachosphère

    • Je sais bien, mais en même temps, l’article pourrait (devrait ?) se résumer à ceci :

      “There’s already a good recipe that was used for ISIS. Why don’t you use it on the far right?”

      It’s tougher to keep a site such as the Daily Stormer offline as long as somebody like Lim is willing to support it. U.S. laws governing domestic extremism are less expansive than those focused on international terrorism, partly to protect the rights of U.S. citizens with unpopular political views.

      Le type fait dans la cradingue, c’est indéniable, mais apparemment pas dans l’illégal. Ce sont les États-Unis, où il y a désormais une communication publique massive (notamment suite à la catastrophe Trump, QAnon, White supremacist…) pour avoir une maîtrise collective de l’expression publique (« on » décide que certaines expressions n’ont pas leur place dans la sphère publique, et notamment sur le Web), mais dans le même temps on refuse complètement d’y donner une forme juridique (because Premier amendement).

      Donc on mène de grandes campagnes d’indignation collective, et on fait pression sur les plateformes pour faire supprimer certains contenus (il y a d’ailleurs deux activistes qui le disent tout à fait explicitement dans l’article), tout en se rendant bien compte que ces expressions ne sont par ailleurs pas illégales (le gars de l’article ne dit absolument pas qu’il maintiendrait des contenus illégaux aux États-Unis, jihadistes ou pédophiles par exemple). Et qu’en même temps on semble prendre bien soin à ne pas ouvrir ce débat pour que les limites de l’expression publique soient mieux encadrées par des tribunaux, plutôt que laissées à la discrétion des plateformes (qui en profitent pour virer plein d’autres choses discrètement par ailleurs).

    • Oui, ça je suis bien d’accord. Mais les motivations du gars, est-ce qu’on ne s’en fout pas un peu ? Des fachos qui hébergent des fachos, on s’en cogne un peu de leurs alibis, la question elle est vite répondue.

      Ce qui me chagrine, c’est qu’on a un article extrêmement long, qui aborde la question de l’illégalité (ou plutôt de l’absence d’illégalité) dans une unique phrase, et qui au contraire se focalise sur les mouvements de pression organisés pour que les grandes plateformes dégagent certains contenus, plutôt que d’avoir une régulation encadrée par la loi. Et qui, dès le début, titre sur la notion de « When No One Else Would ».

      Et je trouve ça extrêmement inquiétant : parce qu’on trouvera toujours un facho pour héberger des fachos, surtout tant que le fait d’héberger des sites fachos n’est pas illégal.

      Ce qui me semble la pente dangereuse de ce genre de considération, c’est qu’on considère fondamentalement dangereux et illégitime qu’on puisse s’héberger (et s’exprimer) en dehors des grandes plateformes. C’est le sens du titre et des activistes de l’article : s’il suffit de faire pression sur les grandes plateformes pour se débarrasser des fachos, nickel ; mais s’il est encore possible de trouver un hébergeur qui le fera « When No One Else Would », on atteint les limites de cette forme de « régulation » de l’expression publique.

      Alors même que si ces formes d’expression étaient interdites par la loi, comme Daesh et la pédophilie, ce ne serait pas du tout la même question – puisque l’hébergeur facho ne revendique à aucun moment de contrevenir à la loi et d’héberger des contenus illégaux.

      La conclusion inévitable de cette façon de voir, c’est qu’il ne faudrait pas laisser aux gens la possibilité de s’exprimer ou accéder à des contenus en dehors des grandes plateformes. Parce que, à nouveau, tant que c’est légal, en l’état actuel des interwebz et tant qu’il n’y a aura pas une interdiction légale de le faire, on trouvera toujours des fachos pour héberger des fachos.

      (Accessoirement, ça aurait tendance à me renvoyer à une autre préoccupation pénible que j’ai depuis quasiment 20 ans : le volontarisme des fachos à se déployer et s’organiser sur les interwebz, à réellement « faire du réseau », et au contraire une immense passivité/méfiance des progressistes qui pour une large part ont décidé que monter une page Facebook c’était bien suffisant, et qui se retrouvent à poil une fois qu’ils se font éjecter des grands réseaux sociaux. Et ensuite on va chouiner contre les méchants GAFA.)

  • Lafont et Thieulloy : collaborateurs de sénateurs LR et piliers de la fachosphère
    https://www.liberation.fr/france/2020/12/14/lafont-et-thieulloy-collaborateurs-de-senateurs-lr-et-piliers-de-la-facho

    Influenceur très suivi, patron d’une galaxie de sites de la fachosphère et même… éditeur de Jean-Marie Le Pen. Tel est le pedigree détonnant des collaborateurs parlementaires Les Républicains (LR) Samuel Lafont et Guillaume de Thieulloy, tous deux rouages importants de la fachosphère.

    Grâce à sa maîtrise d’internet et des réseaux sociaux, l’extrême droite a de longue date su faire du Web un de ses premiers leviers militants. Aux premiers acteurs a succédé une nouvelle génération avec, par exemple, Damien Rieu l’identitaire du RN, ou Papacito le bourrin, monarchiste fan de Jean Lasalle. Mais la vieille garde reste installée dans le paysage algorithmique où ses plateformes font figure « d’historiques » et, surtout, cumulent des audiences tout sauf négligeables. A l’image de Fdesouche, Agoravox, Boulevard Voltaire ou encore Riposte laïque, leaders de la désinformation en ligne française avec plus de six millions de visites mensuelles en moyenne à eux quatre.

    #fachosphère

  • Bioéthique, un projet de loi qui divise toujours autant
    https://france3-regions.francetvinfo.fr/bretagne/bioethique-projet-loi-qui-divise-toujours-autant-188296
    https://france3-regions.francetvinfo.fr/image/cG_IaIudipWxfBF2_ISjgNlQ5Fw/930x620/regions/2020/10/10/5f820c892d360_bioethique-5036224.jpg

    Ce samedi 10 octobre, des opposants au projet de loi bioéthique se sont mobilisés un peu partout à l’appel du collectif « Marchons Enfants ! » Ils dénoncent l’ouverture de la PMA à toutes les femmes. Des manifestations qui ont provoqué bien souvent... des contre-manifestations.

    https://expansive.info/Pas-d-homophobes-dans-nos-rues-2424
    "une paire de mères plutôt qu’un père de merde"
    Loi bioéthique : les députés n’ont pas « à légiférer sur l’amour » estime Monseigneur d’Ornellas
    https://france3-regions.francetvinfo.fr/bretagne/ille-et-vilaine/rennes/loi-bioethique-deputes-n-ont-pas-legiferer-amour-estime
    nous y voilà, Charlotte d’Ornellas est la nièce de l’archevêque de Rennes, Pierre d’Ornellas.
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Charlotte_d'Ornellas
    #charlotte_d'Ornellas - chroniqueuse presse et tv : Bd voltaire, valeurs actuelles, Présent, famille chrétienne, radio courtoisie, CNews, tv libertés ...

    #cathosphère #fachosphère

  • Le courageux témoignage de Manon, 20 ans, streameuse victime de cyberharcèlement et de menaces de viol
    https://www.bellica.fr/le-courageux-temoignage-de-manon-20-ans-streameuse-victime-de-cyberharceleme

    Manon, jeune streameuse belge connue sous le pseudonyme Manonolita, a publié un témoignage vidéo courageux sur le cyberharcèlement qu’elle a subi pendant quatre mois. Le métier de cette jeune femme de 20 ans consiste à diffuser des vidéos de ses parties de jeux vidéos sur la plateforme Twitch. Les vidéos sont en direct et le public peut commenter. Un jour, un groupe de 200 à 300 personnes envahit son serveur Discord d’un coup, et se met à publier toutes sortes d’atrocités, notamment des photos de femmes et d’enfants décapités et démembrés. Manon panique et se met à pleurer, et les harceleurs la poussent à stopper son live. Puis s’ensuit une longue descente aux enfers, à base de menaces de mort et de viol, de chantage pour la pousser à se suicider, et de harcèlement à l’encontre de sa famille et de ses collègues.

    “Ces personnes ont fouillé tous mes réseaux sociaux, raconte Manon. Du coup, ils ont découvert que j’avais été abusée. Et ils en ont joué, en me disant que ça m’était arrivé une première fois, donc ça pouvait m’arriver une deuxième fois, qu’ils allaient me retrouver, me retracer, qu’ils allaient me violer à plusieurs, qu’ils allaient torturer mes parents pour que ceux-ci me voient en train de me faire violer devant eux, et qu’ils ne puissent rien faire.” Manon a également reçu des menaces en rapport avec son homosexualité. Les harceleurs lui ont envoyé “des drapeaux LGBT brûlés avec des croix gammées dessus” et des messages disant que comme elle était lesbienne “ce ne serait pas une grande perte“.

    Son témoignage est précieux, parce qu’il est important que les victimes ne se terrent pas dans le silence et parce que sa prise de parole aide à la prise de conscience de ce problème qui touche un nombre croissant de personnes, notamment les jeunes. Nous vous invitons à l’écouter dans son intégralité. Les deux vidéos sont accessibles sur son compte twitter :

    Mon harcèlement.

    J’ai accepté de témoigner pour vous montrer que le harcèlement n’est pas juste un mot, mais une situation que je ne souhaite à personne.

    Je vous demanderai juste de partager afin que ça ouvre les yeux à certaines personnes,

    Merci ♥ pic.twitter.com/9jsdYI5Ule

    — Mano (@Manonolita14) July 16, 2020

    La suite : pic.twitter.com/l04UhhG5cE

    — Mano (@Manonolita14) July 16, 2020

    De plus, dans son témoignage, Manon pointe plusieurs éléments particulièrement intéressants pour comprendre le fonctionnement du cyberharcèlement :
    L’ostracisation professionnelle

    Manon relate l’ostracisation professionnelle qu’elle a subi à cause du harcèlement. Les harceleurs s’en sont pris à son entourage, y compris à ses collègues, et ont fait du chantage à Manon : si elle voulait qu’ils cessent d’attaquer son entourage, elle devait se suicider, lui disaient-ils. Au lieu de la soutenir, un certain nombre de ses collègues se sont mis à l’ostraciser.
    L’injonction à la disparition

    Parce que son métier est un métier nouveau en lien avec les jeux vidéos, son activité professionnelle n’est pas prise au sérieux. La police a donc dit à Manon qu’elle devait tout simplement tout abandonner, disparaître des réseaux sociaux, incapables qu’ils étaient de comprendre que la présence publique de Manon sur les réseaux sociaux faisait partie intégrante de son métier, et que celle-ci a travaillé pendant quatre ans pour se bâtir une audience qui lui permet de vivre de son activité. Il s’agit là d’une injonction à la disparition : on dit à la victime que c’est à elle de se cacher. Cette injonction est récurrente en matière de harcèlement en ligne, et le pire, c’est qu’elle vient souvent des personnes censées aider les victimes (la police dans le cas de Manon, ou une association d’aide aux victimes de cyber-harcèlement dans le cas de Mila).
    Refuser le chantage

    L’importance de refuser le chantage. Même si la pression était énorme et qu’obéir au chantage des harceleurs peut être tentant lorsqu’on est desespéré, Manon a trouvé la force de ne pas obéir. Les harceleurs ne sont jamais rassasiés et quand on cède à leur chantage, ils s’empressent de tenter un nouveau chantage. Le but des harceleurs est d’obtenir le silence de leur victime afin d’éviter toute sanction.

    #Cyberharcèlement #Jeux_vidéo #Twitch #Gamergate #Neofachisme #Fachosphère

  • #Covid19 : le privilège des intégristes de Saint-Nicolas-du-Chardonnet #fachosphère #catholibans – Journal d’un #antifa (parmi d’autres)
    https://gauchedecombat.net/2020/04/12/covid19-le-privilege-des-integristes-de-saint-nicolas-du-chardonnet-

    Cette nuit vers minuit, les policiers […]sont intervenus à l’église Saint-Nicolas-du-Chardonnet où de nombreux fidèles assistaient à une messe pascale. Un office qui se tenait clandestinement malgré l’épidémie de Covid-19 et les règles strictes de confinement prises par les autorités.

    […]Un fidèle en sortant, leur a indiqué qu’une quarantaine de personnes se trouvait à l’intérieur. Les policiers ont pris contact avec le prêtre qui a été verbalisé pour non-respect des règles de confinement.

    Selon différentes sources policières issues de la sécurité publique, les participants, contrevenant également aux règles du confinement, n’ont fait l’objet d’aucune contravention de 135 euros. Ils ont pu regagner leur domicile sans être contrôlés. (!!!)

    https://www.lepoint.fr/societe/info-le-point-messe-pascale-et-clandestine-en-l-eglise-saint-nicolas-du-char

    • Au mois de mars dans la région de Bourgoin-Jallieu dans l’Isère, une messe avait été organisée dans un camping. Là, ce sont les fidèles qui avaient écopé d’une amende pour non-respect du confinement. Le curé avait de son côté fait l’objet d’un rappel à la loi sans condamnation pécuniaire.

      Ça se passe beaucoup quand tu appelles au non-respect du confinement pour la bonne cause.

      À mettre en regard avec les violences policières dans les quartiers populaires. Qu’un mec qui organise un rassemblement illégal écope de la même peine qu’un autre qui n’a acheté que deux paquets de biscuits, que les imbéciles qui le suivent ne soient pas même verbalisés, voilà qui signifie bien un confinement à deux vitesses.

    • D’accord avec toi @touti, c’est une véritable protection (et tant mieux, ça rend plus visible cette action policière dure dans les quartiers pauvres mais vous comprenez ils ne sont pas civiques). Mais il en ressort avec l’affaire iséroise surtout une grande improvisation, un grand #arbitraire, la bride sur le col de la gendarmesque et de la police concernant le respect du confinement...

  • Study of YouTube comments finds evidence of radicalization effect - Internet & Technology News
    https://www.smarthostingplans.com/social-media/study-of-youtube-comments-finds-evidence-of-radicalization-effect

    A March 2018 New York Times article by sociologist, Zeynep Tufekci, set out the now widely reported thesis that YouTube is a radicalization engine. While follow up reporting by journalist Kevin Roose told a compelling tale of the personal experience of an individual, Caleb Cain, who described falling down an “alt right rabbit hole”; on YouTube. But researcher Manoel Horta Ribeiro, who was presenting the paper today, said the team wanted to see if they could find auditable evidence to support such anecdotes.

    Their paper, called Auditing radicalization pathways on YouTube, details a large scale study of YouTube looking for traces of evidence — in likes, comments and views — that certain right-leaning YouTube communities are acting as gateways to fringe far-right ideologies.

    Per the paper, they analyzed 330,925 videos posted on 349 channels — broadly classifying the videos into four types: Media, the Alt-lite, the Intellectual Dark Web (I.D.W.), and the Alt-right — and using user comments as a “good enough”; proxy for radicalization (their data-set included 72 million comments).

    The findings suggest a pipeline effect over a number of years where users who started out commenting on alt-lite/IDW YouTube content shifted to commenting on extreme far-right content on the platform over time.

    While the rate of overlap between consumers of Media content and the alt-right was found to be far lower.

    He agreed it’s difficult to make an absolute claim that YouTube is to blame. But also argued that, as host to these communities, the platform is responsible.

    “We do find evident traces of user radicalization, and I guess the question asks why is YouTube responsible for this? And I guess the answer would be because many of these communities they live on YouTube and they have a lot of their content on YouTube and that’s why YouTube is so deeply associated with it,”; he said.

    “In a sense I do agree that it’s very hard to make the claim that the radicalization is due to YouTube or due to some recommender system or that the platform is responsible for that. It could be that something else is leading to this radicalization and in that sense I think that the analysis that we make it shows there is this process of users going from milder channels to more extreme ones. And this solid evidence towards radicalization because people that were not exposed to this radical content become exposed. But it’s hard to make strong causal claims — like YouTube is responsible for that.”;

    #YouTube #Radicalisation #Extrême_droite #Fachosphère

  • Timothée de Rauglaudre sur Twitter : « 📰 Avec CeliaMebroukine, on a enquêté pour @LObs sur le mouvement #ExMuslim, d’anciens musulmans qui défendent leur droit à l’apostasie et à la critique de l’islam. En France, ses principales figures flirtent avec l’#extrême_droite et la #fachosphère. https://t.co/WUgL9TnKzK » / Twitter
    https://mobile.twitter.com/timderauglaudre/status/1198676183891750925

  • « Macrongate » : quand des néonazis américains cherchaient à faire basculer la présidentielle française
    https://www.lemonde.fr/pixels/article/2019/06/15/macrongate-quand-des-neonazis-americains-cherchaient-a-faire-basculer-la-pre

    Deux ans après l’élection présidentielle française, de nouveaux documents montrent l’implication d’un groupe de suprémacistes américains dans des opérations de déstabilisation politique.

    #Alt_right #Fake_news #fachosphère

  • Un débat entre Étienne Chouard et moi pour « Le Média » ? – Blog YY
    http://blogyy.net/2019/05/23/un-debat-entre-etienne-chouard-et-moi-pour-le-media

    Incroyable :
    – alors que mon seul tort est de ne pas encore avoir répondu à son texto reçu hier après-midi ;
    – alors que j’ai pris soin de lui adresser en privé ma critique de son choix d’inviter Chouard 48 heures plus tôt (personne d’autre que lui ne l’a lue) ;
    – alors que je fus l’un de ses soutiens à l’époque de l’affaire Clearstream il y a quelques années ;
    – alors que je ne me suis jamais permis de l’insulter,
    je découvre ce matin un torrent d’insultes de Denis Robert à mon encontre et à l’encontre de Jean-Jacques Rue sur le profil Facebook de ce dernier.

    Denis Robert prend le soin de me taguer pour attirer mon attention et écrit :
    « J’ai fait ce que toi et tes copains confortablement installés dans leur posture d’antifas besogneux n’ont jamais fait et devraient faire s’ils avaient des neurones et des couilles (je pense là à ton pote Yannis Youlountas) : allez voir la bête immonde, parlez-lui, vérifiez avant d’hurler. J’ai proposé à Yannis de se confronter à Chouard publiquement et n’ai eu aucune réponse. Vous pouvez avoir des qualités d’un côté (gros travail de Yannis sur la Grèce, de toi à St-Ouen). Pour le reste vous êtes des parleurs, des blablateurs de réseaux In fine, des sans coquilles. »

    De nouvelles insultes virilistes et anti-antifa provenant du fondateur d’Égalité & Réconciliation ? Non, elles proviennent du nouveau directeur du Média.

    Je préfère ne pas épiloguer ni répondre à ces insultes. Je me doute que Jean-Jacques a sans doute été rude dans sa déception, lui qui avait beaucoup soutenu Denis Robert il y a quelques années, mais pourquoi ce dernier m’a t-il insulté, moi aussi, ainsi que les antifas en général ?

    • Je confirme, Denis est surprenant (par la déception qu’il inspire), dans sa façon de gérer le Média.
      J’étais surpris récemment comme d’un coup, il s’investissait (enfin) dans un média plein d’espoir.
      Mais j’étais aussi déçu de voir Aude Lancelin partir.
      Et là, on découvre que Denis est comme tous les autres parigots du monde des médias, plein de certitudes stratosphériques.

    • Quand j’ai lu sa justification pour la préface de #Crépuscule de #Juan_Branco, ça m’a énormément déçue (et passé dans le même temps l’envie d’aller lire le bouquin) : j’ai l’impression devoir une bande de mâles s’adouber avec des prétextes complètement fallacieux, c’est hyper gênant.

      Pourtant je l’ai vraiment aimé, ce Denis Robert, et soutenu, très fort, dans ses combats précédents... Ce n’est pas le seul que je vois basculer comme ça et faire FI de certaines bases. Pour autant, j’en ai vu un revenir lentement à la « raison » récemment (dans le sens indépendance d’esprit, retrait d’une visée de parti, et lucidité sur l’absurdité d’aménager encore et toujours le système actuel), alors je me dis que c’est peut-être juste une phase transitoire.

    • Je ne veux pas jeter le bébé avec l’eau du bain car je pense qu’il peut faire un truc vraiment pas mal au Média (journalistiquement parlant) par contre ça se sent vraiment qu’il a un égo complètement surdimensionné (ce qui peut tout de même être utile quand on sort des trucs comme Clearstream soit dit en passant), suffit de voir sa première émission avec pourtant une dizaine d’intervenants sur le plateau : la vignette sur youtube c’est sa tronche en gros plan. Il a beau jeu de dire qu’Aude Lancelin voulait tout régenter mais j’ai bien l’impression qu’il va vers le même fonctionnement...

    • https://seenthis.net/messages/783205

      Actuellement placée en arrêt maladie, Aude Lancelin attendait une rupture conventionnelle pour son contrat de directrice de la rédaction, ce qui lui avait été proposé. Mais, selon nos informations, son avocat Jérémie Assous a finalement été informé, vendredi 24 mai, que la nouvelle direction préférait un licenciement à toute solution amiable. En clair, c’est un licenciement pour faute lourde qui serait envisagé à l’encontre d’Aude Lancelin, c’est-à-dire sans préavis ni indemnité. D’autres licenciements imminents ont également été annoncés à une équipe déjà traumatisée.

      L’ancienne directrice adjointe de L’Obs, précédemment licenciée du magazine pour des raisons politiques.

      J’apprends qu’Aude Lancelin était directrice adjointe de L’Obs. Soit, ces médias ne sortiraient pas du périphérique parisien ne me chagrinerais pas plus que ça. Il y a tellement mieux à lire ailleurs.

    • Ce qu’on a tous défendu chez Denis Robert, c’est son enquête. Le gars, on a tous été en empathie avec lui, parce qu’objectivement, ce qu’il a du endurer était inadmissible. Après, on ne peut pas dire qu’on le connait. Enfin moi, je ne le connais pas plus que ce que je lis de lui. Et là, je lis du caca.

    • On avait discuté du Média la semaine de son lancement. Je vois que j’écrivais ceci :
      Dites les copains, quelqu’un regarde le 20h de Le Média ? Perso, non, j’ai essayé, je les trouve…
      https://seenthis.net/messages/663751

      – Problématique un peu tout de même la place des « vedettes » de la gauche. Sans doutes sympathiques, mais pfff. J’ai déjà dit que quand j’étais gamin, les « références intellectuelles » de la gauche populaire, c’étaient des chanteurs de variété… ça ne nous a pas aidés tout de même. Du coup, le risque du recyclage de vieilles vedettes « de gauche », il me semble réel.

  • Etienne Chouard : la grande confusion (vidéo)

    http://lahorde.samizdat.net/2018/12/27/etienne-chouard-la-grande-confusion-video

    https://www.youtube.com/watch?v=TeKJfN3F7vs

    Et on en remet une couche ! Vue sur blogyy, le site de notre camarade Yannis Youlountas.
    http://blogyy.net/2018/12/22/etienne-chouard-la-grande-confusion-video

    Faut-il s’étonner du retour en grâce d’Étienne Chouard ?

    LA GRANDE CONFUSION

    Sous une apparence anodine voire sympathique, #Étienne_Chouard incarne parfaitement la confusion d’une époque troublée, hésitante et contradictoire.

    Une époque tiraillée entre la révolte lucide (qui mène à l’émancipation sociale) et la colère aveugle (qui mène au fascisme).

    Une époque de clair-obscur dans laquelle le ras-le-bol généralisé devant l’arrogance du pouvoir ouvre une brèche furtive, une fenêtre dans l’Histoire, un moment où tout est possible, ou presque.

    Alors qu’Étienne #Chouard prétend fournir un outil pour favoriser l’émancipation sociale, il participe simultanément, depuis des années, à un phénomène antagoniste qui conduit à la pire des aliénations : un glissement sémantique et stratégique qui profite à #Marine_Le_Pen et à ses complices.

    L’ #extrême-droite n’a jamais été aussi proche du pouvoir, en France, depuis la deuxième guerre mondiale. Il ne lui reste plus qu’une seule chose à faire pour rafler la mise et rendre la société encore plus autoritaire et mortifère : déverrouiller les derniers réflexes de méfiance.

    Depuis longtemps, Étienne Chouard y contribue (plusieurs exemples dans la vidéo). Il brouille les marqueurs politiques. Il qualifie d’extrême-droite le pouvoir capitaliste tout en prétendant que le principal parti d’ #extrême-droite s’est déplacé à gauche. Il nie la dangerosité de nos pires ennemis politiques. Il répand la confusion.

    #RIC #Gilets_jaunes

  • #GiletsJaunes : une "non-délégation", "non-élue", de "communicant-e-s" a donc vu le jour samedi #24novembre et a présenté un "communiqué officiel" https://www.facebook.com/maxime.nicolle/posts/10217637190218899 issu d’un sondage qu’ils ont mis en place https://docs.google.com/forms/d/e/1FAIpQLSeQSvmKCLWrG3KfLPihY5ZMPorfXpt_1Q3Mz4BvE-GzCXPtOA/viewform?entry.927807786=oui et qui aurait recueilli plus de 30.000 participations. Il serait intéressant et urgent de voir et pouvoir quantifier les réponses...

    Ce groupe censé pouvoir porter ensuite les revendications qui auront émergé à Emmanuel Macron est issu de la structuration du mouvement sur facebook, et de celleux qui ont tout organisé pour le #17novembre. Suite à la désignation de 44 délégués de régions, ceux-ci se sont concertés à une "trentaine par vision-conférence" pour choisir 8 personnes "représentatives", aux manettes depuis le début, qu’elles soient devant les caméras ou dans l’ombre.

    Aux personnes qui estiment qu’elles ne représentent rien, comme aux personnes qui réfutent les bases brunes de ce mouvement, le nombre d’abonné-e-s, de partages, de groupes TRÈS actifs, de signatures de la pétition basée sur un refus des taxes, etc. donne sérieusement à réfléchir. Nier leur nombre, leur travail, leurs réflexions (quoi qu’on en pense) serait tout aussi insultant que présenter le "peuple" ou l’ensemble des #Gilets_Jaunes sous une seule sensibilité, bête et/ou beauf et partir du principe qu’ils pensent mal par manque de culture politique. Au demeurant, ce #24novembre encore, le nombre de personnes, très sympas, qui expliquent avoir voté Le Pen est assez affolant. Bien sûr aucun-e n’est fiché eStrême, comme le signale la préfecture, biaisant la perception politique, mais dès que les propos vont plus loin, il est bien question de préserver et privilégier les français face à l’immigration, bien plus souvent que face aux multinationales pilleuses, et de pouvoir encore plus consommer...

    J’avais commencé cette publication sous forme de complément à la recension https://seenthis.net/messages/736409 mais vu l’ampleur des éléments à consigner, j’en fais une publication séparée (et qui sera complétée au fur et à mesure, elle aussi)

    La création d’une « délégation » de huit gilets jaunes a été annoncée ce matin dans un communiqué.
    https://www.liberation.fr/checknews/2018/11/26/qui-a-choisi-les-huit-porte-parole-des-gilets-jaunes-que-veulent-ils_1694

    Depuis ce lundi, un « communiqué officiel des gilets jaunes » circule sur Facebook. Celui-ci annonce la création d’un comité qui veut rencontrer « le président de la République, le Premier ministre et son gouvernement ». Les huit porte-parole, ou « messagers » sont Eric Drouet, Maxime Nicolle, Mathieu Blavier, Jason Herbert, Thomas Miralles, Marine Charrette-Labadie, Julien Terrier et Priscillia Ludosky...

    Checknews fait aussi leurs portraits, mais ils sont très très incomplets : https://www.liberation.fr/checknews/2018/11/26/courtier-ex-journaliste-serveuse-portraits-des-huit-porte-parole-des-gile
    L’article de Mariane du 4 novembre donne beaucoup plus d’info sur leurs origines et la structuration du mouvement : "Hausse du carburant et mobilisation du 17 novembre : ne leur dites pas qu’ils sont d’extrême droite !" : https://www.marianne.net/societe/mobilisation-du-17-novembre-des-organisateurs-sans-etiquette-en-lutte-cont

    –-------------------------

    Éric Drouet, créateur de l’évènement du 17 novembre, déjà signalé plusieurs fois comme meneur issu de la fachosphere : https://www.facebook.com/eric.drouet et gestionaire de la page "La France enervée" : https://www.facebook.com/eric.drouet77

    Eric Drouet, gilet jaune ou chemise brune ? :
    http://observatoiredesreseaux.info/2018/11/25/eric-drouet-gilet-jaune-ou-chemise-brune

    si celui-ci se déclare apolitique et n’affiche effectivement aucune appartenance partisane sur sa page Facebook, il y a déjà posté des publications anti-migrants assez typées.

    Il a décidé de se retirer de la "délégation" : https://www.facebook.com/eric.drouet77/posts/118570562427178 mais il appelle au prochain rassemblement "Acte 3 Macron démission" https://www.facebook.com/events/591420981275639 où un sondage montre que la "délégation" n’est pas si bien accueillie que ça : https://www.facebook.com/events/591420981275639/permalink/594110001006737

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    Maxime Nicolle alias Fly Rider, ancien militaire breton, intérimaire, reçu un peu partout, dont chez Hanouna : https://www.facebook.com/maxime.nicolle (profil visiblement nettoyé, privatisé à l’occasion de sa médiatisation) et gestionnaire du groupe "Fly Rider Infos Blocage" : https://www.facebook.com/groups/113011902965556
    Sauf que deux "porte-parole" du mouvement des gilets jaunes à #Saint-Brieuc s’étonnent de cette nomination car ils ne le connaissent pas.
    Il est spécialiste de l’info-intox-vidéo-virale sur facebook, des heures et des heures à visionner. Malin et déterminé, il prône des méthode d’autogestion et d’horizontalité et il a appris ce qu’il était possible de dire et (à peu près) quand s’arrêter pour ne pas cliver... Décryptage d’une de ses dernières video par Sylvain Ernault : https://twitter.com/SylvainErnault/status/1067115394610200578

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    Mathieu Blavier : https://www.facebook.com/mathieublavier
    Etudiant en droit (par correspondance ?) devenu entrepreneur (fabricant de jus de pomme) pour financer ses études (tout en poursuivant celles de Mécanicien cellule d’aéronefs ? https://fr.linkedin.com/in/mathieu-blavier-8a0b6a127 )
    Son profil est celui du parfait futur winner, avec plein de pages suivies où lui aussi montre qu’il est fan d’air soft, lui aussi membre de Debout la France et fier d’être français et chrétien, quitte à être prosélyte (https://www.facebook.com/Christianisezvous ...)

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    Jason Herbert : Membre du Conseil National des journalistes de la CFDT-Journalistes (et comme les autres ne le savaient pas, sic, il "va dégager" : https://twitter.com/SylvainErnault/status/1067128957873651714
    Son profil facebook ne montre pas grand chose hormis qu’il aime le sport, les Insoumis, #Fakir et en même temps la République En Marche, et en même temps #Spoutnik et #Ruptly et la dissidence française et... : https://www.facebook.com/herbert.jason
    Son profil professionnel montre son niveau de communicant sur les réseaux : http://fr.viadeo.com/fr/profile/jason.herbert

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    Thomas Miralles : chef d’entreprise, spécialisé dans la finance. Il s’est présenté en 2014 aux élections municipales sous la bannière Canet Bleu Marine : https://www.lindependant.fr/2018/11/26/le-porte-parole-catalan-des-gilets-jaunes-etait-candidat-sur-une-liste-

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    Julien Terrier : ancien militaire de l’armée de l’air, fan d’air soft (et d’armes), son profil laisse peu de suspens sur sa sensibilité : https://www.facebook.com/julien.terrier.359
    Présenté par les médias comme le leader du mouvement de #Grenoble, où Il habite dans la banlieue super bourgeoise de Corenc (là où on trouve facilement une piscine par maison, avec vue dégagée sur toute l’agglomération...) ses derniers propos dans le groupe local ne laissent, eux non plus, pas trop de suspens :

    Il est temps de passer à l’attaque, la période pacifiste est révolue car nous ne sommes plus dans un état de droits.

    https://www.facebook.com/groups/602597793476259/permalink/616172352118803

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    Enfin, les deux seules femmes de la "non-délégation" :
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    Marine Charrette-Labadie : se présente comme "proche de la de gauche", elle est "très active sur l’aspect organisation", présentée par Libé comme créatrice de la plus grosse page, "La France en colère !!!" , qui en fait s’avère être un groupe rassemblant plus de 200000 abonné-e-s : https://www.facebook.com/groups/277506326438568 (on ne la trouve pourtant pas dans les admin, là aussi elle doit intervenir sous pseudo. Mais elle est jeune, femme (et noire) "ça pose problème à certains. Ils ont du mal à concevoir qu’une femme puisse les conseiller"

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    Priscillia Ludosky : à l’initiative de la pétition « pour une baisse des prix du carburant à la pompe » qui frôle le million de signatures : https://www.change.org/p/pour-une-baisse-des-prix-%C3%A0-la-pompe-essence-diesel
    Elle aussi jeune, femme, noire, elle s’exprime peu sur sa page où elle partage beaucoup d’infos : https://www.facebook.com/priscillia.ludosky

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    Concernant les tous premiers :

    Benjamin Cauchy : sur-médiatisé et rapidement grillé, il a été désavoué et n’est plus porte-parole de sa région ni du mouvement : https://france3-regions.francetvinfo.fr/occitanie/haute-garonne/toulouse/toulouse-gilets-jaunes-rejettent-benjamin-cauchy-qui-se
    Pour se venger (et continuer à faire parler de lui) il lance l’association "Les Citrons" (!). Il se définit comme "gaulliste", est encarté à "Debout la France" mais présente un profil bien plus sombre : https://france3-regions.francetvinfo.fr/occitanie/haute-garonne/toulouse/toulouse-qui-est-vraiment-porte-parole-gilets-jaunes-be
    Il estime désormais que les "communicants" désignés seraient "proches de la France insoumise". Il dit souhaiter « encore être le porte-parole des GJ » (LCI).
    Il affirme regretter la radicalisation pro-violence d’une partie des GJ (BFM).

    Frank Buhler : lui aussi initiateur du premier rassemblement, lui aussi sur-médiatisé, lui aussi encarté à Debout la France, suspendu du FN pour propos racistes, lui aussi débarqué du mouvement.
    https://france3-regions.francetvinfo.fr/occitanie/tarn-et-garonne/montauban/initiateur-gilets-jaunes-franck-buhler-avait-ete-suspen

    Jacline Mouraud, toute première initiatrice, a beaucoup attaquée depuis. Elle indique qu’elle ne s’est jamais présentée comme le « porte-parole des GJ » mais comme le « porte-voix d’une France qui souffre ». https://www.facebook.com/jacline.H/posts/10218435160489800

    #fachosphere #confusionnisme

    • Décryptage (à venir) : Sondage : Propositions en cas de rencontre avec les membres du Gouvernement auquel plus de 30.000 personnes auraient répondu par oui ou non :
      https://docs.google.com/forms/d/e/1FAIpQLSeQSvmKCLWrG3KfLPihY5ZMPorfXpt_1Q3Mz4BvE-GzCXPtOA/viewform?entry.927807786=oui

      1-Transport – Ecologie / Développement d’une Transition écologique viable, réfléchie et durable
      – Réduction de le TICPE ainsi que de la taxe carbone
      – Suppression de projet de loi visant à interdire le Gasoil Non Routier « fioul rouge » (pour les agriculteurs)
      – Interdiction du glyphosate
      – Annulation du projet de loi du biocarburant à l’huile de palme (gaz de schiste, OGM)
      – Abandon du projet de renouvellement du parc automobile français en électrique et mise sur le marché de bio-carburants

      2- Election - Lois - Citoyenneté / Pour que la voix du citoyen soit réellement prise en compte
      Consultation du peuple plus fréquente, par voie de referendum national mais également local
      – Mise en place d’une Assemblée citoyenne participative et renouvelable tous les 6 mois
      – Suppression du sénat (système parlementaire bicaméral)
      – Reconnaitre et comptabiliser le vote blanc aux différents scrutins électoral
      – Promulgation des lois par les citoyens eux-mêmes

      3- Emploi – Entreprises / Augmentation du pouvoir d’achat et revalorisation du travail
      Baisse des charges patronales
      – Augmentation des aides financières publiques pour l’embauche en CDI et CDD ainsi que pour les contrats d’apprentissage (plus particulièrement accentuée pour l’embauche des personnes à mobilité réduite et favorisant les emplois non précaires)
      – Augmentation du smic alloué et revaloriser en conséquence le calcul du quotient familial
      – Exonération des heures supplémentaires (pour encore plus de pouvoir d’achat)
      – Aide au retour à l’emploi ou à la reconversion professionnelle grâce à des formations efficaces et valorisantes
      – Respecter la parité homme/femme : alignement de la qualification et du poste occupé à rémunération égale

      4- Précarité
      – Augmentation des retraites
      – Retraite au calcul identique pour tous
      – Augmentation des aides financières aux étudiants pour l’installation, la mobilité et la culture
      – Réévaluation de l’Allocation pour le logement (APL)
      – Fin des régimes spéciaux (retraite)

      5- Réduction du budget des comptes public
      – Réduction significative des salaires des membres du gouvernement
      – Suppression des privilèges (salaires après mandats, emplois fictifs..)
      – Contrôle des notes de frais des élus
      – Présence physique obligatoire des élus en Assemblée

      DIVERS SUJETS DE SOCIETE
      / EDUCATION - CULTURE – SUCCESSION - SANTE
      Création d’un vrai POSTBAC

      – Inclusion des personnes handicapées dans tous les domaines de la société
      – Accès à la culture pour tous
      – Diminution de l’assistanat
      – Suppression de l’article 80 (ambulanciers)
      – Refonte proportionnelle totale du barème des droits de successions

  • Le mauvais #dessin | castagne
    http://hyperbate.fr/castagne/2018/08/08/le-mauvais-dessin

    Avec le dessin de Marsault, je rencontre plusieurs problèmes. Son propos politique est dérangeant, bien sûr, et pas dérangeant comme lui ou ses fans le pensent : ce n’est pas parce qu’il heurte ma « bien-pensance », mon « tiers-mondisme » ou ma « bisounourserie » qu’il me pose problème : en lisant ses planches où il cogne (en dessins) les féministes, les écologistes, les pacifistes, etc., je ne me sens pas fragilisé personnellement. En revanche je me sens inquiet, car si sa peur des femmes et du reste du monde est aussi répandue que ses lecteurs sont nombreux, alors notre pays va bien mal. Sa grande cible, ce sont les gens qu’il juge angéliques car ils n’ont pas « compris qu’une société multiraciale ne peut mener qu’à une boucherie » et à qui il reproche de ne pas se préparer physiquement, psychologiquement et matériellement — je n’invente rien, c’est le propos qu’il développait dans un post récent.

    #réactionnaire

  • Le Printemps républicain, un pouvoir de nuisance orageux (Audrey Loussouarn, L’Humanité)
    https://humanite.fr/polemiques-le-printemps-republicain-un-pouvoir-de-nuisance-orageux-654297

    Au nom d’une bataille culturelle contre l’#islamisme_politique, le mouvement co-fondé en 2016 par Laurent Bouvet, qui reprend les méthodes de la #fachosphère, pollue le débat public sur la #laïcité et multiplie les #polémiques.
    […]
    Pratiquant les mêmes méthodes que la fachosphère, ses membres forment une « meute », en pariant sur la réaction du « camp adverse », celui de l’antiracisme, analyse Nicolas Vanderbiest, chercheur spécialisé dans les phénomènes d’influence sur les réseaux sociaux. Quitte à pratiquer un « jeu d’alliances douteux », selon le chercheur. « Dans l’ordre, l’information part du réseau d’extrême droite #Fdesouche, relayée par le #Printemps_républicain, et sera ensuite incarnée par une personnalité politique », liste-t-il. Une information, souvent peu légitime, dont le Printemps républicain estime la « place dans l’agenda médiatique pas assez reconnue ».
    […]
    Et ce que fait aujourd’hui, objectivement, le Printemps républicain, c’est une succession de campagnes qui prennent pour cibles des #Noirs et des #Arabes afin de les renvoyer à l’#illégitimité et à l’#invisibilité. » La polémique et la vindicte en tant que telles semblent bien souvent y être les principaux objectifs, loin de toute volonté d’approfondir la réflexion ou de faire œuvre de pédagogie.

    #islamophobie #républicanisme

  • Alpes-Maritimes : Un chant arabo-andalou déclenche une polémique dans un collège (20 minutes)
    http://www.20minutes.fr/societe/2184243-20171208-alpes-maritimes-chant-arabo-andalou-declenche-polemique-c

    Suite aux récriminations de parents d’élèves relayées par des sites d’extrême-droite, la principale d’un collège près de Nice a porté plainte contre X…

    Les paroles, datant d’une période d’essor artistique dans le sud de l’Espagne, disent ceci : « Quand elle est apparue marchant noblement, elle, mon amour, sa beauté nous a tués/Comme elle nous a regardés avec ses beaux yeux, une branche d’arbre s’est cassée/Mon problème c’est l’amour si ce n’est elle ? ».

    #éducation #parcours_culturel #éducation_musicale #collège #fachosphère #racisme