• « On a annoncé le suicide de ma femme » à la télévision, affirme, à tort, Fillon
    http://www.europe1.fr/politique/on-a-annonce-le-suicide-de-ma-femme-a-la-television-affirme-a-tort-fillon-29

    François Fillon, invité au JT de France 2 dimanche soir, s’est aussi attiré les critiques de la twittosphère pour avoir dit plusieurs fois : « Je ne suis pas autiste ».

    François Fillon, candidat de la droite à l’élection présidentielle, a dénoncé dimanche soir sur France 2 les « attaques » contre sa famille qui l’ont « blessé », affirmant, à tort, que « le suicide » de sa femme Penelope avait été annoncé à la télévision.

    #fake_news #post-truth #Fillon

  • Les médias ont-ils annoncé le suicide de Penelope Fillon ? - Le Parisien
    http://www.leparisien.fr/elections/presidentielle/quand-fillon-accuse-a-tort-les-medias-d-avoir-annonce-le-suicide-de-sa-fe

    Si de nombreuses rumeurs ont en effet circulé mercredi après l’annonce du report de la visite au Salon de l’agriculture de François Fillon, aucun média n’a, semble-t-il, fait état publiquement d’un tel événement. Plusieurs journalistes ont fouillé le web. Seules pièces rapportées : un obscur site internet, digne des plus belles fakes news américaines (sites de désinformation), et une allusion sur BFMTV à Penelope Fillon, un journaliste évoquant simplement des rumeurs autour d’une « affaire privée qui concerne » l’épouse du candidat. Sur Twitter, le journaliste de la chaîne d’info a rappelé à juste titre qu’« une tentative de suicide n’a jamais été évoquée ».

    #fake_news #post-truth #Fillon

  • Fillon a-t-il inventé l’annonce du suicide de sa femme par une chaîne de télé ? - Libération
    http://www.liberation.fr/elections-presidentielle-legislatives-2017/2017/03/06/fillon-a-t-il-invente-l-annonce-du-suicide-de-sa-femme-par-une-chaine-de-

    INTOX. François Fillon s’est-il commis dans la fake news... en prétendant être victime d’une fake news qu’il aurait inventée ? Invité hier du JT de France 2, François Fillon a maintenu sa candidature à l’Elysée, et s’est posé en résistant face à l’acharnement et la violence de la période. Un climat qu’il a illustré par cette anecdote : « On a annoncé le suicide de ma femme mercredi matin sur des chaînes de télévision. »

    #fake_news #post-truth #Fillon

  • The future of fake news? A misleading map of ’refugee crime’ in Germany distorts reality in a slick and sophisticated way

    Last year, an anonymously-produced map started to make its way around German social media. It claimed to show viewers the spread of “refugee and migrant crime” throughout Germany.

    Unlike some of the lurid tales of migrant depravity that have circulated in Germany in recent months and turned out to be false, the interactive map seemed professionally put together. Each pin on it correlated to a police or media report of a crime ("we don’t document cases simply on the basis of hearsay", its makers claimed).

    The map, called XY-Einzelfall (a sarcastic riposte to the idea each migrant crime is simply an ‘isolated case’ – Einzelfall in German) was viewed more than four million times.

    One of the #XY-Einzelfall (#XYE) social media followers tweeted over 80 times as new crimes were added to the map: “The time’s coming when Germans will need to carry guns for self-protection.”


    https://www.thebureauinvestigates.com/stories/2017-02-27/the-future-of-fake-news
    #fake_news #cartographie #visualisation #fake_map (du coup) #hate_crime #Allemagne #cartographie_participative #manipulation
    cc @fil @reka @daphne @marty @albertocampiphoto

  • Getting to the root of the “#fake_news” problem means fixing what’s broken about journalism itself

    At MisinfoCon, stopping “fake news” wasn’t the only focus: Issues from news literacy to newsroom standards and reader empathy to ad revenue were all up for discussion.


    http://www.niemanlab.org/2017/02/getting-to-the-root-of-the-fake-news-problem-means-fixing-whats-broken-ab
    #journalisme #médias

  • « On retrouve tout au long de l’histoire l’équivalent de l’épidémie actuelle de “fake news” »
    http://www.lemonde.fr/idees/article/2017/02/20/la-longue-histoire-des-fake-news_5082215_3232.html

    L’administration Trump se fait le relais de fausses informations, et des sites Internet mensongers pullulent. Mais la désinformation est une vieille histoire, rappelle Robert Darnton, président des bibliothèques de l’université Harvard.

    #fake_news #post-truth #histoire

  • Quand Le Monde, Facebook et Google partent en croisade contre la post-vérité
    https://medium.com/@sly/se-repenser-%C3%A0-lheure-du-pr%C3%AAt-%C3%A0-penser-quand-le-monde-facebook

    Pas mal de choses intéressantes dans ce billet d’un prof de communication et responsable de la communauté numérique de l’université Lyon 2.

    Premier point notable : le procédé se place au niveau de la source (du média) et non du contenu (de l’article) ou de l’auteur (du journaliste).
    (…) Deuxième point : malgré les apparences, le classement en 5 classes n’est pas véritablement un système d’échelle (du plus ou moins fiable), mais cache une classification en fait assez binaire, incarnée par un système de whitelist / blacklist, avec une classe intermédiaire pour les bordelines, une classe pour les inclassables et une classe pour les médias satiriques. (…)

    Problème : (…) on ne sait pas grand chose sur la méthodologie : quelles sont les personnes qui participent à la classification, sous quelle forme (individuelle, participative, “démocratique”), avec quelle grille de critères ?

    Noter le média plutôt que le contenu, un mode de préservation de statut :

    Le système du décodex fonctionne en fait sur le modèle traditionnel médiatique : c’est la sélection et la curation réalisées par les humains ( des journalistes ?) qui cadrent le corpus médiatique légitime, non plus à l’échelle du contenu (agenda-setting), mais ici à l’échelle du média : on pourra donc parler de media-setting.

    Paradoxalement, on retrouve derrière ce modèle qui dit évaluer par les faits (fact-checking) un modèle traditionnel de gatekeeping basé sur l’autorité, celles de journalistes, et du coup de leur opinions (ce qui n’est pas grave en soi, mais qui est toujours gênant quand le procédé se réclame d’un modèle opposé).

    Au fond, cela n’est pas tellement étonnant : Le Monde reste ici dans un modèle médiatique pré-digital, à l’opposé des processus d’accessibilité à l’information des plateformes sociales (facebook, twitter) qui, couplées avec des algorithmes, fonctionnent sur l’input des utilisateurs (mon propos ici a valeur de constat et non de jugement).

    Pour aller plus loin, on peut même se demander si Le Monde, perdant son statut de média de référence avec les bouleversements induits par le digital, ne trouve pas avec cette initiative un ultime sursaut de restaurer ce statut, non plus via sa ligne éditoriale mais en s’auto-imposant légitime dans un rôle d’évaluateur et d’accréditeur des médias, c’est à dire en se plaçant “au dessus” des autres médias.

    Du fact-checking à l’argument d’autorité :

    Parce qu’il est toujours possible d’opposer des faits à d’autres, surtout lorsque des liens de causalité rentrent en ligne de compte, le fact-checking utilise l’argument d’autorité pour contourner cette subjectivité et parvenir au bout du processus : classer les média, et donc finalement créditer ou discréditer, qualifier ou disqualifier (…)

    Par contre, et c’est là un terrain de jeu majeur du fact-checking, l’exercice de rattacher l’auteur d’une idée ou d’un propos à une autorité prend tout son sens.

    Au plus cette autorité est au centre de la sphère consensuelle, au plus son auteur sera facilement crédité. Au plus elle s’écartera de celle-ci au plus elle sera discrédité.

    Les fake news, une radicalisation sémantique :

    Il est intéressant de constater une radicalisation sémantique dans le champ lexical médiatique : le nom rumeur, qui décrit le mode de propagation d’une information plus que la qualification de l’information, a laissé place à des concepts tels que fake news ou post-vérité, qui disqualifient en formant et en enfermant une catégorie de contenus bannis.

    Sur la question de la vérité, la définition de la rumeur offre la possibilité d’un doute (“véracité douteuse”) là ou le concept de fake news repose sur une approche binaire (vrai / faux) et excluante.

    Et plein d’autres choses intéressantes, notamment sur Wikipedia que l’auteur semble bien connaître.

    #Decodex #fake_news

    • A l’époque de l’affaire google, notamment chez Calimaq Silex, les chiffres concernant le mode d’accès aux articles et aux médias démontraient que les plateformes loin d’être des prescripteurs étaient la principale porte d’entrée sur les médias écrit. Supprimez cette entrée et c’est tout un pan de l’information qui disparait.
      Information unique, pensée unique.
      C’est à mon avis les sens du Decodex qui couplé aux Gafa va filtrer et faire disparaitre. Plus que de sphère consensuelle, je parlerai de sphère officielle et la coupure à un accès à toute information dissonante.
      On peut toujours parler sémantique et préservation de position mais il me semble que c’est rester loin de l’enjeu de démocratie que représente le decodex.

    • @unagi : tout à fait, on pourrait aussi parler du lien entre les prescripteurs du Decodex (et autres outils de certification, le Decodex n’étant qu’une expression d’un mouvement plus global dans la presse) et le mouvement de concentration verticale dans les médias numérique, entre fournisseurs d’accès et fournisseurs de contenus. Mais ça reste pour l’heure hypothétique et sans application concrète.

    • Premier point notable : le procédé se place au niveau de la source (du média) et non du contenu (de l’article) ou de l’auteur (du journaliste).

      En effet, réflexion aussi fondamentale. On peut potentiellement trouver partout (y compris dans le Monde...)des articles et des approches et des auteur·es dans lesquelles on pourrait faire confiance. Des articles intéressant aux côtés de grosses bouses. Mais on ne sait pas comment sont édités ces textes, et on sait que dans des journaux comme le Monde, le Diplo, le Figaro, Libé, le passage à l’édition (voire la censure souvent), ce travail éditorial est « profond ». Nous en avons de multiples exemples, plus d’un·e auteur·e ou actrices.eur d’articles se sont arrachés les yeux en lisant l’article qu’elles·ils avaient commis ou dont ils étaient les héros légèrement déshonoré (poke à ma copine Méta qui aurait bien lancé une salve de scud sur le Monde l’année dernière depuis le Bronx où elle habite). L’immense perte de confiance dans cette presse finalement toujours papier, elle est là aussi et surtout. Pas seulement dans les compromissions politiques et économiques.

      Mais si ce que ce prof écrit se révèle être exact - je veux dire le processus réel en cours et les intentions derrière Decodex, ce serait donc bien pire que tout ce que nous en avons pensé jusqu’ici. J’espère toujours, pour l’instant, que #Decodex n’est un énorme bug destiné à être éradiqué au plus vite.

      L’article est très intéressant, et amène un éclairage un peu nouveau sur cette affaire minable.

    • @reka : pour rendre justice aux éditeurs et éditrices (SR dans la presse, ou dans une certaine mesure modérateurs et modératrices dans les sites Mutu, j’imagine qu’il y en a ailleurs aussi), leur travail associé à celui des correcteur·rices permet 99% du temps d’éviter des erreurs et de rendre bien plus lisibles les articles.

      Cela dit, la circulation de la copie dans un quotidien est particulière. D’une part, sa rapidité est propice à toutes les approximations, simplifications voire décisions arbitraires des rédacs chef·fes. D’autre part, l’auteur·e ne le revoit pas avant parution, à la différence d’hebdos ou mensuels.

    • Très instructif. J’ajoute modestement au débat cette idée qui me trotte dans la tête depuis quelques jours : le phénomène auquel s’attaquent les initiateurs du Décodex, n’est pas fondamentalement la multiplication des fake news, mais le fait que les gens aillent sur des sites alternatifs s’informer. Cette attirance des internautes pour des informations dissonantes, alternatives, s’explique par la confiance très modérée qu’ils placent dans les média officiels (ce que les études d’opinion démontrent année après année). La stratégie des média mainstream consistant à tenter de discréditer les média alternatifs en les évaluant est voué à l’échec, précisément parce que la confiance en leur jugement est faible dans l’opinion . Ce qui pourrait sauver ces média consisterait à s’interroger sur ce qui fait qu’on ne les croit plus, et sur les manières dont ils pourraient modifier leurs pratiques de travail pour regagner la confiance du public. Mais de ça, il n’est jamais question.

    • Ça pique un peu les yeux de lire pragmatisme pour google et facebook et bonnes intentions pour le decodex alors que c’est une belle saloperie.

      Dans son manifeste récent Mark Zuckerberg mettait en valeur sa vision d’une colonie mondiale centralisée dont les règles seraient dictées par l’oligarchie de la Silicon Valley. https://seenthis.net/messages/571702

      Recension du livre de Eric Schmidt PDG de google par piece et main d’oeuvre :

      Le 4e Reich sera cybernétique : : Pièces et Main d’Oeuvre
      http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=439

      The New Digital Age. Reshaping the Future of People, Nations and Business » (« Le Nouvel Âge digital. Refaçonner le futur des peuples, des nations et des affaires ») Il faut prendre les auteurs au sérieux. Eric Schmidt, PDG de Google, et Jared Cohen, directeur de Google Ideas, sont des technarques. D’éminents représentants de cette technocratie qui gouverne notre présent et planifie notre avenir. C’est-à-dire qu’ils ont les moyens de réaliser leurs plans. Google, vous savez, l’entreprise partenaire de l’Etat américain et de la NSA (National Security Agency) dans le programme Prism d’espionnage universel. La machine à gouverner qui sait tout de nous, qui investit d’énormes capitaux dans la mise au point de « l’homme augmenté », du cyborg, du surhomme électronique cher à Politis (cf Politis et le transhumanisme : une autre réification est possible) et aux cyberféministes.

      Sans paraphraser l’article de Godard, sachez que ces plans concernent au premier chef la police des populations - ordre et gestion (cf Terreur et possession. Enquête sur la police des populations à l’ère technologique), la prévention des dissidences et insurrections.

      « Le danger est identifié : l’individu qui se cache. Et la sentence tombe : - "No hidden people allowed". "Interdit aux personnes cachées" (…) Les gouvernements doivent décider, par exemple, qu’il est trop risqué que des citoyens restent « hors ligne », détachés de l’écosystème technologique. Dans le futur comme aujourd’hui, nous pouvons être certains que des individus refuseront d’adopter et d’utiliser la technologie, et ne voudront rien avoir à faire avec des profils virtuels, des bases de données en ligne ou des smartphones. Un gouvernement devra considérer qu’une personne qui n’adhèrera pas du tout à ces technologies a quelque chose à cacher et compte probablement enfreindre la loi, et ce gouvernement devra établir une liste de ces personnes cachées, comme mesure antiterroriste. »

    • @arnoferrat Je suis d’accord, j’ai été « édité » autant que j’ai « édité » moi même, je sais bien la difficulté de ce métier, de faire les compromis nécessaire pour respecter, être fidèle à l’esprit de l’auteur·e, et surtout s’assurer que l’auteur·e est d’accord pour les changements, les ajustements et les suppressions. Ça veut dire qu’il faut du temps, ce temps que les quotidiens n’ont pas (mais le Diplo est un mensuel et bien qu’il y aurait le temps, c’est assez rare qu’un auteur reçoive son texte édité pour le valider, c’est aussi vrai dans d’autres mensuels et hebdo avec lesquels j’ai travaillé)

      j’ai donc peut-être été un peu rapide dans cette présentation qui oubliait le travail magnifique de certain·es éditeurs·trices, comme toujours. Mais j’ai aussi vu d’assez près le travail de rédactions en chef parfaitement scandaleux et manipulateur, c’est surtout de cela que je voulais parler.

      @wardlittell idée séduisante, peut-être vraie (on va la faire passer au Decodex juste pour voir si c’est crédible ha ha !). Et si Decodex n’est pas un gros bug, c’est peut-être en partie ce que tu dis, je ne serai pas surpris. ça fait quatre ou cinq ans que j’entends les responsables de la presse quotidienne, les journalistes « en vue », vomir sur la blogosphère et les sites alternatifs, les initiatives internet participative tellement ils ont la trouille d’être « déclassés ». A suivre en tout cas. Les analyses sur Decodex s’accumulent, difficile de suivre.

      Je me demande si le Monde va réussir à Survivre à Decodex.

    • @reka Merci du retour. A suivre en effet. Il y’a peut-être une analogie qui reste à analyser entre la crise de confiance vis-à-vis de la presse et celle vis-à-vis de la classe politique. De la même manière que la presse « mainstream » s’applique à décrédibiliser toute presse alternative, la réaction de la classe politique consiste à attaquer bille en tête les partis politiques qui récupèrent les électeurs défiants, alors qu’il serait sans doute plus efficace de s’améliorer soi-même pour répondre aux nouvelles exigences citoyennes.

  • Yellow Journalism: The “Fake News” of the 19th Century | The Public Domain Review
    http://publicdomainreview.org/collections/yellow-journalism-the-fake-news-of-the-19th-century

    It is perhaps not so surprising to hear that the problem of “fake news” — media outlets adopting sensationalism to the point of fantasy — is nothing new. Although, as Robert Darnton explained in the NYRB recently, the peddling of public lies for political gain (or simply financial profit) can be found in most periods of history dating back to antiquity, it is in the late 19th-century phenomenon of “Yellow Journalism” that it first seems to reach the widespread outcry and fever pitch of scandal familiar today.

    Although these days his name is somewhat synonymous with journalism of the highest standards, through association with the Pulitzer Prize established by provisions in his will, Joseph Pulitzer had a very different reputation while alive. After purchasing The New York World in 1884 and rapidly increasing circulation through the publication of sensationalist stories he earned the dubious honour of being the pioneer of tabloid journalism. He soon had a competitor in the field when his rival William Randolph Hearst acquired the The New York Journal in 1885 (originally begun by Joseph’s brother Albert). The rivalry was fierce, each trying to out do each other with ever more sensational and salacious stories. At a meeting of prominent journalists in 1889 Florida Daily Citizen editor Lorettus Metcalf claimed that due to their competition “the evil grew until publishers all over the country began to think that perhaps at heart the public might really prefer vulgarity”.

    #fake_news #post-truth #histoire

  • Fake news. It’s complicated. - First Draft News
    https://firstdraftnews.com/fake-news-complicated

    By now we’ve all agreed the term “fake news” is unhelpful, but without an alternative, we’re left awkwardly using air quotes whenever we utter the phrase. The reason we’re struggling with a replacement is because this is about more than news, it’s about the entire information ecosystem. And the term fake doesn’t begin to describe the complexity of the different types of misinformation (the inadvertent sharing of false information) and disinformation (the deliberate creation and sharing of information known to be false).

    To understand the current information ecosystem, we need to break down three elements:

    The different types of content that are being created and shared
    The motivations of those who create this content
    The ways this content is being disseminated

    Previous attempts to influence public opinion relied on ‘one-to-many’ broadcast technologies but, social networks allow ‘atoms’ of propaganda to be directly targeted at users who are more likely to accept and share a particular message. Once they inadvertently share a misleading or fabricated article, image, video or meme, the next person who sees it in their social feed probably trusts the original poster, and goes on to share it themselves. These ‘atoms’ then rocket through the information ecosystem at high speed powered by trusted peer-to-peer networks.

    This is far more worrying than fake news sites created by profit driven Macedonian teenagers.

    Absolument. C’est cette logique de la rediffusion qui est centrale dans la place que jouent les médias sociaux dans le nouvel individualisme autoritaire.

    They understand that we’re much less likely to be critical of visuals. We’re much less likely to be critical of information that supports our existing beliefs. And, as information overload exhausts our brains, we’re much easier to influence.

    We all play a crucial part in this ecosystem. Every time we passively accept information without double-checking, or share a post, image or video before we’ve verified it, we’re adding to the noise and confusion. The ecosystem is now so polluted, we have to take responsibility for independently checking what we see online.

    C’est typiquement américain cette manière de faire porter la responsabilité sur les individus... mais en l’occurrence, c’est certainement la première voie importante :
    Ne jamais faire circuler une information avant le l’avoir lue.

    Craig Silverman was a guest on the “On The Media” radio show and talked about the need for emotional skepticism. I couldn’t agree more. This isn’t just about funding more news literacy projects, this is about teaching people to second guess their instinctual reactions. If you find yourself incredibly angry at a piece of content or feeling smug (because your viewpoint has been reaffirmed), take another look.

    #fake_news #post-truth #litteratie_numerique

  • « Fake news », la contre-attaque - Le Temps
    https://www.letemps.ch/economie/2017/02/20/fake-news-contreattaque

    La désinformation a parasité la campagne américaine et menace les élections françaises et allemandes. Sous pression, Facebook et Google s’allient à plusieurs médias européens pour démêler le faux du vrai. Mais l’efficacité de cette lutte anti-intox est critiquée

    En France, le projet porté par Google auquel participe Facebook s’intitule « CrossCheck » : 16 rédactions dont Le Monde et l’Agence France Presse travailleront de concert pour vérifier les rumeurs durant la présidentielle. En parallèle, Facebook a développé son propre outil pour labelliser les fausses informations publiées sur le fil de ses abonnés, un projet déjà expérimenté aux Etats-Unis et désormais déployé en France et en Allemagne. Lorsqu’une publication est décrite comme relevant de la désinformation par deux médias, elle sera identifiée par un drapeau rouge et sa visibilité sur le réseau social amoindri.

    Certaines critiques s’interrogent sur le rôle des journalistes en gardiens du « vrai ». Sous la pression économique, les médias ont souvent été les caisses de résonance pour les « fake news », comme le notait un rapport du Tow Center, dénonçant la tyrannie du clic : « Le potentiel d’audience d’une rumeur nouvelle est important. Du coup, les journalistes se jettent dessus pour avoir davantage de trafic. » Il y a quelques jours, Bild, le tabloïd allemand, avait fait son mea culpa pour avoir relayé des violences sexuelles imaginaires commises par des migrants.

    Cet algorithme de Facebook, qui contrôle la visibilité des contenus, est au cœur du problème. Facebook a fait du « like », de la personnalisation (la fameuse bulle) et de l’émotionnel le principal levier de son audience. Adrian Bangerter : « La fonction des rumeurs, dont font partie les « fake news », est d’alléger une incertitude intellectuelle et de soulager des tensions émotionnelles, que cela soit durant des élections ou lors de situations de crise. Les gens anxieux par nature sont davantage portés à croire et à partager ce genre de fausses histoires qui circulent. » Facebook a fait depuis quelques ajustements sur son algorithme. Une nécessité impérieuse, jugent de nombreux experts : lutter au coup par coup contre les « fakes news » sans se préoccuper de la main invisible qui les rend si populaires reviendrait à vider un énorme tuyau d’eau à la pipette.

    Lutter contre la désinformation, combat ordinaire des Wikipédiens

    En plus de quinze ans, l’encyclopédie collaborative a acquis une expertise précieuse dans la lutte contre la désinformation

    Les wikipédiens ont un joli mot pour cela : le vandalisme. Pour y faire face, Wikipédia peut compter sur le nombre et l’expertise des membres de sa communauté, plusieurs dizaines de wikipédiens bénévoles, devenus au fil des années des fact-checkeurs avertis. « Devenir contributeur Wikipédia, c’est quasiment comme recevoir un cours accéléré en droit d’auteur, en recherche de sources… A la fin, tu as un fort esprit critique qui fait que tu ne fais plus confiance à personne a priori », plaisante Frédéric Schütz.

    #fake_news #post_truth #decodex #crosscheck

  • Charlot ministre de la vérité, par Frédéric Lordon (Les blogs du Diplo, 22 février 2017)
    http://blog.mondediplo.net/2017-02-22-Charlot-ministre-de-la-verite

    Frédéric Lordon est en grande forme. Faut dire que quand c’est trop,...

    Admettons-le : au début on n’a pas voulu y croire. Lorsque le 3 janvier on a entendu Samuel Laurent, « décodeur » en chef au Monde, annoncer « une innovation technologique (1) » conçue pour défaire la post-vérité, on s’est dit que c’était trop beau pour être vrai. Mais l’époque dispense sans compter, et il faut désormais tenir pour acquis qu’elle est capable de tout. La suite a prouvé combien. Il y a d’abord ce nom grotesque, Decodex, qui fait surtout penser aux collants bleus de Fantômas ou bien au manteau noir de Judex — et donne irrésistiblement envie d’avoir accès aux minutes du brainstorming, qu’on imagine quelque part entre Veritator, Orthofact et Rectifias. Il y a surtout une trouvaille dont on ne sait plus s’il faut l’assimiler au geste d’une performance artistique ou au comique du cinéma muet. Construire la machine à gifles et s’y attacher la tête dans l’ouverture, Buster Keaton ou Charlot n’auraient sans doute pas fait mieux. C’est que les génies du décodage se sont fabriqué pour longtemps des journées difficiles. Comme de juste, pas une des (nombreuses) traces de pneu de la presse « crédible » labellisée « vert » ne leur sera épargnée, immanquable avalanche dont les effets sur la santé nerveuse du chef décodeur sont déjà constatables sur les réseaux sociaux. Et chaque fois que le ministère de la vérité proteste de ses justifications doctrinales, c’est derechef pour faire tourner à plein régime la turbine à claques.

    Leibniz nomme « géométral » de toutes les perspectives le point de vue sur tous les points de vue, le point de vue suprême qui cesse d’être un point de vue particulier parce qu’il les synthétise tous. Le géométral, c’est le point de vue de Dieu. Ou, donc, du Monde. C’est bien connu : Le Monde n’a pas de point de vue. Il n’est pas l’organe officiel de la mondialisation, de l’Europe libérale, de la réforme indéfinie, et de l’entreprise-qui-crée-l’emploi — ou s’il l’est, il n’est que le porte-parole de la nature des choses. Et quand, de temps à autre, admettons-le, des « opinions » s’y font entendre, c’est dans les pages spéciales des éditoriaux, des chroniques et des tribunes, hermétiquement séparées du reste du journal voué, lui, aux faits vrais et à l’information neutre.
    Aussi bien Daniel Schneidermann que François Ruffin (7) s’essayent à faire comprendre à Samuel Laurent que c’est le propre du point de vue dominant que de pouvoir se nier comme point de vue particulier,

    Il y a comme une loi de proportionnalité du monde social qui justifie la critique en rapport avec l’importance des positions de pouvoir et des prétentions qui s’y expriment. C’est que la détention d’un pouvoir exorbitant conduit nécessairement à questionner la légitimité des détenteurs, et qu’en l’espèce on est conduit à se demander comment des pouvoirs aussi considérables se sont trouvés remis à des individus aussi insuffisants. La pédagogie généralisée de l’information vraie ne pouvait donc manquer de faire revenir la bonne vieille question de Marx de savoir qui éduque les éducateurs. On se dit d’abord que la croyance forcenée en un journalisme vierge de point de vue et riche seulement de faits devrait suffire à interdire l’accès à la profession. On se demande ensuite ce qui se passe dans les écoles de journalisme pour qu’on en laisse sortir des « diplômés » dans cet état. Sont-elles toutes sinistrées à ce point (ou n’y en a-t-il pas une ou deux qui résistent) ? À quel effondrement président-elles ? La dégradation intellectuelle du journalisme est-elle si avancée que le laisse entrevoir l’aval enthousiaste donné à la philosophie du Decodex jusqu’au plus haut niveau du « quotidien de référence » ?

    « Quand un patron parle, c’est de l’économie, quand un syndicaliste parle, c’est du militantisme »

    Il y aurait beaucoup à dire sur le geste qui conduit, sans visiblement qu’il en ait conscience, Le Monde à épouser cette pratique néolibérale entre toutes de l’évaluation généralisée — des autres. Comme on sait, née dans la finance, la pratique de l’évaluation est en voie de coloniser toutes les sphères de la vie sociale, organisant par là leur soumission à la logique d’une société de marché de part en part régie par le principe de concurrence. On évalue les chauffeurs de VTC, les appartements de location, les toilettes d’aéroport, et sans doute bientôt les dîners entre amis — le « code couleur », cette tragédie de la couleur que même la plus fertile imagination dystopique n’aurait pas pu anticiper. Voilà donc que Le Monde distribue des couleurs à l’information comme d’autres aux apports nutritionnels ou aux pots d’échappement. Le Monde est bien le journal de ce monde.

    Que le journalisme commence avec l’établissement de faits et la dénonciation des contre-vérités flagrantes, c’est une telle évidence qu’on se demande comment des titres ont cru y voir le motif d’une rubrique spéciale, en excès de leur habitude ordinaire qui prescrit pourtant depuis des lustres cette exigence presque constitutive de procéder à des vérifications élémentaires. Ceci d’ailleurs pour des raisons qui sont vieilles comme la politique : sitôt qu’ils ne sont plus surveillés comme le lait sur le feu les pouvoirs mentent, les institutions mentent, l’État ment. Le mensonge leur est constitutionnel, comme à toutes les institutions autonomisées, toujours tendanciellement portées à oublier ce qu’était leur fonction première, pour ne plus vivre que pour elles-mêmes.

    #decodex #fake_news #post_truth

    • Une fois n’est pas coûtume, j’ai lu l’article en entier. Lordon n’est pas ma tasse de thé et j’aime de moins en moins son écriture pompeuse et méprisante, cette espèce d’arrogance induite presque dans chaque phrase et qui décrédibilise de fait le discours. Je trouve que lui et ses collègues, au fond finissent par ressembler à ceux qu’ils défoncent et démolissent.

      Cela dit, j’ai aussi été agréablement surpris de la tournure, plus distanciée et plus simple (et peut-être plus modeste) de certains phrases/idées, certaines interrogations avec lesquelles je souscris complètement sur ce qu’est le Decodex et sur ce que devient Le Monde. Je les reproduis ici : j’y ai pensé de manière identique, je ne l’ai pas écrit mais Lordon l’a fait et ce qu’il a fait correspond très bien à ma consternation.

      A propos des positions des « gens du Monde » qui défendent coûte que coûte Decodex :

      Qu’un discours devienne à ce point instable par autoréférence devrait normalement inquiéter ses propres auteurs. Que la chose les laisse à ce point de marbre, et comme inconscients de la ruine qu’ils opèrent eux-mêmes de leur propre position a en tout cas valeur de symptôme. Mais symptôme de quoi sinon de ces époques finissantes qu’on reconnaît à l’enfermement de ceux qui prétendaient en être les guides, et ne mesurent plus ni à quel point ils ont rompu avec le reste de la société ni la portée de leurs propres paroles.

      A propos du Monde (c’est incomplet, mais c’est comme le Decodex, c’est un début) :

      C’est bien connu : Le Monde n’a pas de point de vue. Il n’est pas l’organe officiel de la mondialisation, de l’Europe libérale, de la réforme indéfinie, et de l’entreprise-qui-crée-l’emploi — ou s’il l’est, il n’est que le porte-parole de la nature des choses. Et quand, de temps à autre, admettons-le, des « opinions » s’y font entendre, c’est dans les pages spéciales des éditoriaux, des chroniques et des tribunes, hermétiquement séparées du reste du journal voué, lui, aux faits vrais et à l’information neutre.

      Samuel Laurent et ses copains des Décodeurs qui, avec ce pouvoir, sont un peu sortis de la réalité et planent en oblique 2000 m d’altitude. Justement sur la question - fondamentale - de celui qui a qui exerce le pouvoir, ce qui est le cas de Samuel Laurent comme journaliste du Monde soutenu à fond par sa « hiérarchie », Lordon écrit ceci qui est un base solide pour commencer à en parler :

      Aussi bien Daniel Schneidermann que François Ruffin s’essayent à faire comprendre à Samuel Laurent que c’est le propre du point de vue dominant que de pouvoir se nier comme point de vue particulier

      Maintenant, viennent les arguments, les raisons pour lesquelles « on » est journaliste ou pas et « ce qu’est un journaliste ». Avec des réponses d’une grande pauvreté. Et en écoutant, en lisant, on se souvient tout à coup que « mais c’est le Monde quand même, le journal prestigieux de référence ».

      interrogé sur les ressorts de sa vocation journalistique, le chef décodeur [répond] qu’elle doit tout à « la passion des faits ». La passion des faits… Des faits en général, sans autre précision. Des faits en tant que faits. Réponse philosophiquement vertigineuse, porteuse de tout un rapport au monde social et à la politique, qui laisse aussi dans un grand désarroi : il y a « les journalistes » (qui n’ont pas de point de vue) et il y a « les militants » (qui en ont un). Les premiers sont donc par essence respectueux des faits et les seconds portés à les distordre : {« Je ne suis pas militant, je suis journaliste. Et être journaliste, c’est expliquer le monde tel qu’il va ».}

      Pouvait-on imaginer définition plus pitoyable... Ce que Lordon exprime ainsi :

      Sentiment de vertige au spectacle de cet abysse.

      Revenons à la question du pouvoir, parce que c’est vraiment le truc le plus important. On ne discutera jamais assez sur les conditions qui amènent certain·es - parfois par hasard, parfois par vrai opportunisme ou carriérisme - à accaparer/confisquer ou simplement obtenir les pleins pouvoirs. Et la réflexion de Lordon dans le contexte du Decodex est intéressante :

      Il y a comme une loi de proportionnalité du monde social qui justifie la critique en rapport avec l’importance des positions de pouvoir et des prétentions qui s’y expriment. C’est que la détention d’un pouvoir exorbitant conduit nécessairement à questionner la légitimité des détenteurs, et qu’en l’espèce on est conduit à se demander comment des pouvoirs aussi considérables se sont trouvés remis à des individus aussi insuffisants.

      On peut penser que le terme « insuffisant » est très arrogant, voire insultant, d’un autre côté, en suivant ce Monsieur sur les réseaux sociaux et en lisant ce qu’il écrit dans le journal, on est abasourdi par l’indigence des propos, des analyses, des réflexions.

      Quelqu’un ici, sur seenthis, a expliqué que l’univers mental des gens de Decodex était étroitissime pour ce qui concerne en tout cas leur utilisation d’Internet et des projets/initiatives qui s’y développent. Dans l’émission « Arrêt sur image » cité par Lordon, on entend Samuel Laurent justifier sans rire que "les grosses rédactions sont plus sérieuses que les petites et que "si le public veut s’informer sur le Proche-Orient, il trouvera beaucoup plus d’infos [vraies] dans le Figaro, le Monde ou Libé parce que ce sont de « grosses rédactions » et qu’il y a « journalistes qui font des reportages, des choses comme ça ». C’est en effet nier que de très nombreux groupes de recherche, de réflexions, des blogueurs aussi, etc... se servent d’Internet comme plate-forme pour faire exister leurs projets et leurs initiatives qui souvent apportent des éléments plus riches, plus précis, et plus « vrais » ou « vraissemblable » que les "grosses rédactions) :) (j’ai honte de le dire comme ça mais bon) que ce que ferait un journaliste du Monde ou du Figaro, avec tout le respect que je leur dois puisque certains sont des ami·es très cher·es (et je pense d’ailleurs qu’elles/ils souffrent beaucoup en ce moment).

      Puis vient enfin cette réflexion sur le journalisme et sur ce qu’est la direction du journal de référence (je parle du Monde)

      On se dit d’abord que la croyance forcenée en un journalisme vierge de point de vue et riche seulement de faits devrait suffire à interdire l’accès à la profession.

      On se demande ensuite ce qui se passe dans les écoles de journalisme pour qu’on en laisse sortir des « diplômés » dans cet état. Sont-elles toutes sinistrées à ce point (ou n’y en a-t-il pas une ou deux qui résistent) ?

      La dégradation intellectuelle du journalisme est-elle si avancée que le laisse entrevoir l’ aval enthousiaste donné à la philosophie du Decodex jusqu’au plus haut niveau du « quotidien de référence » ?

      J’ai mis en gras parce que pour moi, c’est un mystère. J’ai travaillé pendant 30 ans au Monde d’abord, puis dans les environs du Monde ensuite lorsque j’étais au Diplo. j’y ai encore des ami·es fidèles (je parle surtout du Monde), qui parfois me racontent des trucs. Mais je ne comprends pas comment un journal comme le Monde ait pu avoir à sa tête des dirigeants aussi médiocre.

      Sur la manie de vouloir tout classer, tout ranger dans des cases pour sans doute mieux contrôler :

      C’est que la machine à gommettes occupe pile ce lieu monstrueux où se rencontrent la pathologie néolibérale du rating et la conception tutélaire de la démocratie. Il y aurait beaucoup à dire sur le geste qui conduit, sans visiblement qu’il en ait conscience, Le Monde à épouser cette pratique néolibérale entre toutes de l’évaluation généralisée — des autres. Comme on sait, née dans la finance, la pratique de l’évaluation est en voie de coloniser toutes les sphères de la vie sociale, organisant par là leur soumission à la logique d’une société de marché de part en part régie par le principe de concurrence.

      On se demande comment les gens du Monde font pour ne pas voir (ou ils font semblant). Il y a des journalistes du Monde qui ne disent rien parce qu’ils ne peuvent pas, mais on a vu que leurs comptes twitter ou fb ne font pas une seule mention sur Decodex... Sans doute le seul moyen qu’ells·ils ont d’exprimer leur désaccord :

      la philosophie du Decodex révèle ce qu’elle est… en vérité, et pousse l’ironie jusqu’à permettre de le dire dans ses propres termes : un enfermement dans la croyance, la croyance d’un en-dehors de l’idéologie, c’est-à-dire finalement d’une idée possible de la politique hors de la politique — pour le coup : « contradictoire ».

      C’est tellement consternant qu’on est tenté de se demander s’il ne reste pas dans un coin au Monde quelques personnes qui n’ont pas complètement oublié ce que c’est que la politique, et qui n’ont pas secrètement un peu honte de ce qui est en train de se passer dans leur propre journal, de ce naufrage intellectuel, avalisé jusqu’au sommet de la direction : le règne des data et de l’algorithme, de la politique abandonnée à des illettrés politiques, où le néant de pensée se trouve le remplissage de substitution des lignes de code.

    • Ce passage est aussi savoureux, ça complète la collection :

      Ceci d’ailleurs pour des raisons qui sont vieilles comme la politique : sitôt qu’ils ne sont plus surveillés comme le lait sur le feu les pouvoirs mentent, les institutions mentent, l’État ment. Le mensonge leur est constitutionnel, comme à toutes les institutions autonomisées, toujours tendanciellement portées à oublier ce qu’était leur fonction première, pour ne plus vivre que pour elles-mêmes. Hormis quelques incertaines régulations institutionnelles, seule la coercition de l’information publique peut les tenir à un minimum de respect de la vérité. Que le procureur de Pontoise trouve d’abord à dire qu’Adama Traoré est mort de complications infectieuses, ou l’IGPN que le viol de Théo n’en est pas un mais une inadvertance, ceci n’est pas un accident mais la vérité des pouvoirs institués. Et c’est bien dans le rapport de force, contraints par l’opiniâtreté d’une volonté de dévoilement, que les pouvoirs finissent par cracher le morceau, et là seulement.

      La presse est en principe le lieu de cette volonté — en principe car elle-même, devenue pouvoir institutionnel, entretient (mais depuis si longtemps…) des liens troubles avec les autres pouvoirs institutionnels, ceux du capital et de l’État notamment, dont elle passe souvent les plats avec une étonnante décontraction, employant maintenant surtout son énergie à contrer les contre-pouvoirs (et pensant se refaire une virginité de temps en temps avec un Lux Leaks ou une affaire Fillon, péripéties à grand spectacle, opportunément venues pour mieux faire oublier l’ombre dans laquelle on laisse d’habitude les fonctionnements réguliers du système). Au passage, Pierre Rimbert rappelle dans « Les chauffards du bobard » (19) que quand la presse officielle fait dans le fake, elle n’y va pas avec le dos de la pelle, ni ne mollit à la taille des enjeux : au bout du mensonge, il y a parfois des guerres, des bombes et des morts par milliers.

    • Merci à toutes et tous pour vos avis précieux, oui le Decodex est une imbécilité sans nom, on revient à une sorte d’Eglise cathodique qui remplace la « catholique » ..Scandaleux que des journalistes se fasse l’écho du système mais bon c’est leur métier et c’’est l’Otan qui est derrière avec Stratcom pour soit disant lutter contre les fausses nouvelles.

    • Et c’est une journaliste américaine qui nous l’explique : c’est aux médias de décider de contrôler ce que pensent les gens et c’est notre travail" Mika Brzezinski, la fille du très va t’en guerre Zbigniew Brzezinski, qui pousse l’Occident a faire la guerre contre la Russie et la Chine, qui nous l’explique, ça doit être génétique chez ces anciens nobles polonais. https://francais.rt.com/international/34404--medias-controler-gens-trump-msnbc
      Attention on assiste en ce moment à une quasi révolution aux Usa depuis l’élection inopinée de Trump, suivez le « Projet Veritas » qui se veux anti-média, crée par un libéral ayant dénoncé les nombreuses affaires sous Obama et les Clinton :
      .http://veritaslive.com/02-23-2017/project-veritas-releases-over-100-hours-of-audio-from-inside-cnn.html
      C’est la guerre déclarée de l’Etat profond contre la nouvelle équipe au pouvoir qui a bien l’intention d’éradiquer celle qui a pris le pouvoir en 2001 ...

    • merci @sombre j’ai failli manqué tous ces précieux commentaires sur le dernier billet de Lordon. J’avais cité le même passage que Reka que j’ai adoré. https://seenthis.net/messages/572431

      Personnellement j’aime beaucoup Frédérique Lordon. Je le lis régulièrement. Je ne l’ai jamais trouvé ni arrogant ni méprisant bien qu’étant issue de la classe ouvrière. Il sait adapter son langage par rapport à son public. Bref j’ai pour lui une certaine admiration.

    • Ben @reka, si t’avais apprécié Lordon on aurait eu tout le papier en citation (y’en manque plus beaucoup) !! ;-)

      Pas d’accord avec toi @reka. Le ton du papier est ce qu’il doit être, « l’arrogance » de Lordon n’atteint pas le millième de celle de ceux qui se prétendent journalistes au Moonnndddeee.

      Autant j’étais remonté contre une référence de @hlc, autant celle-ci me réconcilie avec mes congénères.

    • @marielle : Disons que Lordon a souvent un style un peu pédant et j’avais trouvé ses interventions à « Nuit Debout » très agaçantes comme s’il parlait pour s’écouter parler en se prenant les pieds dans le tapis car le fond de sa pensée et ses arguments n’étaient pas clairs. Et depuis, j’évitais de lire ses articles.
      Mais là, l’analyse est plutôt bonne.

    • @monolecte euh moi ça fait quelques années :) que je m’interroge sur les processus qui permettent à des imposteurs (ou à des personnes « insuffisantes » comme le dit si élégamment Lordon dans ce texte) de s’accaparer un ou des pouvoirs exorbitants, et de l’imposer à celles et ceux qui de facto se retrouvent dans une position « en dessous » et qui doivent subir les diktats que ces nouveaux médiocres leur imposent sans réelle possibilité de les discuter. Sur le terme « médiocre » : il ne veut pas nécessairement dire « incompétent ». Je veux dire que ces médiocres peuvent être très compétent dans leur domaines de recherche ou de spécialisation, mais sont d’absolu désastres dès lors qu’ils se retrouvent en position de domination sur les autres (de toutes façons je suis contre toute forme de hiérarchie !). Pour moi le médiocre dont on parle l’est parce qu’il a pété un plomb et abuse plus ou moins largement du pouvoir qu’on lui a confié au mieux ou qu’il s’est accaparé au pire. Ce médiocre au pouvoir dirige de manière opaque, cache les informations stratégiques, joue les uns contre les autres, désespère les employés trop créatifs ou trop indépendants (ou leur arrache leurs prérogatives). Pour survivre à une direction médiocre dans ce sens, la seule solution est de partir, Se battre ne sert à rien. Constater l’échec et reconstruire autre chose ailleurs, mais pour certain.es qui restent, elles.ils finissent souvent par fonctionner sur des stratégies d’évitement, lesquelles sont également potentiellement destructrices. Un jour ou l’autre, ces directeurs « insuffisants » finissent par se crasher, par faire naufrage, tous seuls comme des grands, comme le « vasa » qui coula quelques minutes après son lancement lors de son inauguration tellement il était lourd tellement le roi de Suède voulait en faire le navire le plus puissant du monde.

      Cette médiocrité des dirigeants est démotivante pour beaucoup, mortelle pour certains dans le sens où elle tue l’enthousiasme de ceux qui n’ont pas envie de plier et détruit des idées, des initiatives prometteuses, des expérimentations.

      Je ne sais pas pourquoi on en parle plus aujourd’hui qu’hier, il me semble que ce phénomène st constant dans le temps depuis longtemps. Sauf qu’aujourd’hui, avec la multiplication des outils qui permettent la liberté, ceux qui subissent cette médiocrité s’en accommode moins bien et/ou en souffre beaucoup plus.

      J’ai vécu ces situations, plusieurs fois (vu du dessous) et je dois reconnaître que ça a laissé des empreintes qui, de temps en temps, redeviennent douloureuses. Ce n’est donc pas un sujet léger ! :)

      @marielle Le grand charme de seenthis est entre autre la qualité des discussions où des opinions très différentes peuvent s’exprimer sans crainte, et surtout — ce qui est le plus important — des discussions où les dérapages sont très très rares. Les échanges peuvent être vifs - parfois un peu brutaux - mais en général toujours argumentés. Je suis content de savoir que tu admires Lordon, c’est très bien, chacun·e admire qui elle·il veut, merci pour l’info. J’en profite pour te dire qu’ayant lu Lordon depuis quelques années, je vois que son écriture n’a pas toujours été aussi pédante et arrogante. Quand il écrivait plus modeste et sans ces métaphores à la con qui discréditent son discours, j’aimais bien certains de ses textes, et j’ai partagé (je partage toujours d’ailleurs) certains de ses points de vus. pas tous, mais c’est aussi normal.

      Par contre j’ai vu son écriture se dégrader et Lordon commencer à écrire comme Rimbert (qu’il cite dans le texte et qui a l’habitude d’éditer les papiers qu’ils peublie sur le blog du diplo), avec force de métaphores merdiques qui se croient fortes et drôles, mais qui respire l’arrogance de ceux qui pensent avoir toujours raisons sur tout le monde (genre Caligula) et qui finalement méprisent justement tous ceux qui ne pensent pas comme eux. Peut-être a-t-il subit de mauvaises influences éditoriale à force de trop fréquenter le « Diplo du haut ».

      @butadaie On est bien d’accord su l’essentiel, on dit la même chose pour ce qui concerne nos amis du Monde. Pour Lordon, comme je l’ai dit, je suis content qu’on ait toutes et tous des avis différents. Moi je n’aime plus, ni le style ni certaines idées (sauf certaines en partie exprimées dan ce texte), mais je suis content si d’autres trouvent que c’est bien. c’est la magie seenthis en quelques sortes.

    • A propos de Lordon et pour alimenter le débat, je fais remonter des « abysses » de Seenthis quelques discussions sur le keynasianisme et le spinozisme de sa pensée et (ce qui a fait pas mal de vagues) la parution de son bouquin, Imperium, où Lordon étrille sans ménagement l’anarchisme, l’internationalisme et tout ce qui caractérise le contenu de la pensée libertaire :

      https://seenthis.net/messages/524109
      https://seenthis.net/messages/559885

      (Heureusement qu’il existe quelques outils pour « défragmenter » Seenthis)

    • @sombre sur Lordon (et Friot) je trouve ce passage assez juste :

      Il est devenu de mode de cracher sur Lordon de manière peu rigoureuse, afin de marquer son manque de radicalité et du même geste, de démontrer la sienne... Cela devrait être le fruit d’une véritable lecture critique, faute de quoi l’on tire à côté, et ne demontrons que notre mauvaise foi ou notre mauvaise compréhension . (Il me semble qu’on peut observer le meme phénomène avec b. Friot.)
      https://seenthis.net/messages/559885#message561635

      Je trouve que ça décrit assez bien les textes et les postures de « palim-psao », « tantquil » et « Sortir du capitalisme ».

  • Affaire Denis Baupin : ses accusatrices posent à visage découvert
    https://www.franceinter.fr/politique/affaire-denis-baupin-ses-accusatrices-posent-a-visage-decouvert

    Presqu’un an après avoir pris la parole publiquement, elles s’affichent une nouvelle fois à visage découvert : Sandrine Rousseau, Elen Debost, Isabelle Attard et Annie lahmer ; derrière elles 10 femmes de dos : 14 au total, comme le nombre de témoignages recueillis lors de l’enquête, et cette question en bandeau « 14 voix égale 140 femmes », car, en France, seulement 10 % des femmes victimes de violences osent en parler.

    En s’affichant ainsi, ces quatre femmes veulent s’impliquer ensemble côte à côte dans le débat présidentiel et sur cette question des violences faites aux femmes, dont les candidats ont bien du mal à s’emparer.

    Elles, ont osé en parler, trois d’entre elles ont même porté plainte : l’enquête préliminaire qui a suivi à été close en fin d’année, mais pour l’instant le parquet de Paris n’a pas encore rendu sa décision, soit de classer l’affaire, soit de renvoyer Denis Baupin en correctionnelle.

    Et pour l’autre agresseur sexuel dénoncé à l’époque, M.Sapin, silence radio, celui là on y touche pas, on en parle pas.
    "« Ne vous avisez pas de ramasser un stylo devant lui, sous peine qu’il ne puisse retenir sa main en murmurant : “Ah ! mais qu’est-ce que vous me montrez là ?” Ou qu’il ne vous fasse claquer l’élastique de la culotte. »"
    http://www.rtl.fr/actu/societe-faits-divers/michel-sapin-accuse-d-avoir-claque-la-culotte-d-une-journaliste-le-ministre-nie-

    #domination_masculine #harcèlement_sexuel #travail #déni #impunité #sexisme

    • L’enquête sur Denis Baupin classée sans suite pour prescription
      http://www.lemonde.fr/affaire-baupin/article/2017/03/06/l-enquete-pour-agression-sexuelle-et-harcelement-visant-le-depute-denis-baup

      La plupart des situations décrites étaient frappées par le délai de prescription de trois ans. Dans les plaintes visant Denis Baupin, les seuls faits pouvant échapper à la prescription étaient ceux dénoncés par la députée du Calvados Isabelle Attard.

    • Baupin porte plainte contre ses accusatrices et EELV
      http://www.lefigaro.fr/politique/le-scan/2017/03/07/25001-20170307ARTFIG00224-baupin-porte-plainte-contre-ses-accusatrices-et-e

      Interrogée sur ces plaintes, l’élue écologiste Elen Debost a choisi l’ironie, à la veille de la journée internationale des droits des femmes :

      « Ça doit être le cadeau pour la journée des droits des femmes, je suppose. On va l’interpréter comme ça. »

      Et Elen Debost de poursuivre :

      « Il y a un an, il posait avec du rouge à lèvres contre les violences sexuelles. C’est ce qui a provoqué finalement toute cette affaire puisque c’est cette photo qui a provoqué nos réactions aux unes et aux autres et qui nous a poussées finalement à parler. Un an après, il nous offre un autre cadeau. Alors, merci généreux Monsieur Baupin. »

      http://lelab.europe1.fr/video-une-plaignante-remercie-denis-baupin-pour-avoir-porte-plainte-co

      J’ai du mal à croire qu’il porte réellement plainte. Dan le Figaro même si le titre annonce que la plainte est déposé, le contenu de l’article est moins précis :

      Ce mardi, l’accusé se fait accusateur et explique au JDD sa détermination à porter lui-même l’affaire devant la justice pour contrer les plaignantes et son ancienne formation politique.

      A la même heure l’Express publie ceci :

      Contacté par L’Express, le porte-parole d’EELV, Julien Bayou affirme de son côté ne pas avoir été encore avisé de la plainte contre son parti.

    • Deux jours plus tard toujours pas de confirmation de cette plainte. Ca ressemble à la technique de Polansky aux Césars. Faire un gros scandal comme celui d’accepter la présidence d’un prix du cinéma. Ne faire aucun commentaire puis tel un généreux patriarche « au dessus de tout ce bruit », il annonce qu’il refuse cette présidence en geste d’apaisement. Quelques jours plus tard tout enrrobé de cette image de #grand_homme Polansky annonce qu’il veux en finir avec cette histoire et se permet de dicté ses conditions à la justiçe americaine.

    • Je crois que ses avocats ont dû lui recommander très fortement de ne pas porter plainte. Il me semble évident qu’il irait vers une déroute judiciaire, le communiqué du procureur accompagnant le classement sans suite ne laisse absolument aucun doute là-dessus :

      « Il apparaît que les faits dénoncés, aux termes de déclarations mesurées, constantes et corroborées par des témoignages, sont pour certains d’entre eux susceptibles d’être qualifiés pénalement. Ils sont cependant prescrits. »

      Les faits dénoncés sont établis matériellement (à ce stade de l’enquête) mais ne peuvent « techniquement » pas être poursuivis. Bon courage, s’il veut prouver la mauvaise foi (et donc le caractère délibérément erroné et malveillant des accusations qui constitue la diffamation) il faudra aussi qu’il s’en prenne au procureur…

    • Merci @simplicissimus c’est bien ce qui me semblait. Par contre je pense que Baupin n’a jamais cru qu’il allais porter pleinte. Sinon pourquoi attendre l’annonce de la prescription. Si il était calomnié et diffamé comme il dit il aurais attaqué tout de suite. Il cherche seulement à se faire passé pour une victime auprès des misogynes. Ça fonctionne très bien jusqu’ici, la presse lui a déjà offert 48h de fake news gratuite... comme ca les autres femmes victimes de harcelement sexuel restent dans la terreur d’une attaque en diffamation de leur agresseur.

      @nicolasm le figaro est reconnu comme fiable par le Decodex. Ceci devrait éveillé la plus grande méfiance.

    • Aujourd’hui toujours pas d’info sur ces prétendues plaintes déposés par Baupin. Ca semble ne pas trop interessé les médias de savoir que les victimes de harcelement croient qu’il y a vraiment des plaintes en diffamation alors qu’il y a pas l’air d’en avoir une semaine apres l’annonce. A croi que tout le monde est satisfait du message que Baupin adresse aux victimes de harcelement sexuel.

    • Je viens d’écouter la vidéo de Mediapart. Il n’y a pas (pas encore ?) eu de plaintes déposées en 2017.

      Ce qui est évoqué dans l’émission est une convocation, reçue le 8 mars 2017, dans le cadre des plaintes de l’année dernière pas une nouvelle plainte. Edwy Plenel en parle (8:30) d’abord, fort confusément, Lenaïg Bredoux précise ensuite qu’il y en a eu 4 au total pour deux articles différents les 9 et 30 mai 2016 visant à chaque fois Mediapart et France-Inter (9:56-10:20) et parle (10:25) des annonces de plainte faites dans le JDD du 7 mars : dénonciation calomnieuse pour les victimes ayant porté plainte et diffamation pour EELV.

      Deux incriminations différentes sans doute parce que la diffamation se prescrit en 3 mois, contrairement à la dénonciation calomnieuse et qu’il n’est donc pas possible d’attaquer les victimes en diffamation pour leurs déclarations de l’année dernière. Pour EELV, ce qui est visé (EDIT : devrait être visé) dans la plainte doit être le communiqué du 7 mars 2017
      http://eelv.fr/affaire-baupin-des-suites-dans-la-societe-eelv-appelle-a-la-mobilisation-du-8-m

    • Si je comprend bien les menaces de dépôt de plainte contre les victimes de la part de Baupin sont de la pure esbroufe et il y a personne dans la presse pour l’expliquer aux victimes. Et du coup Ca fait une semaine que les médias relaient un message effrayant pour les victimes sachant très bien que c’est une grosse #fake_news qui profite aux agresseurs sexuels et à tous les hommes qui bénéficient de l’œuvre des violeurs et agresseurs sexuels.

    • J’imagine que leurs avocats leurs ont expliqué et qu’ils attendent de pied ferme les plaintes annoncées.

      La presse annoncerait - probablement - le dépôt de plainte effectif, mais il ne faut pas trop compter sur elle pour annoncer le non dépôt de plainte. Relayer les déclarations d’avocats et les rodomontades du harceleur avéré mais prescrit, ça, elle sait faire.

    • @simplicissimus quant je pense aux victimes je parle des victimes de harcelement en générale pas des 4 plaignantes. C’est vrai que ma formule était ambiguë. Je trouve grave qu’on laisse les victimes de harcelement sexuel (qui sont surtout des femmes) croire qu’en cas de prescription elles sont susceptible d’être attaquées pour calomnie par leurs agresseurs. Je pense que c’est pas innocent que les decodex, les décodeurs, les chroniqueurs judiciaires, et les journalistes ne fassent pas de mise au point la dessus. Que les femmes aient peur pour rien ca semble arrangé tout le monde.

      Après avoir vu cette affaire Baupin, si je vivais du harcelement sexuel sur mon lieu de travail, je n’aurais plus aucun espoir. Bon j’avais pas d’espoir avant je me souviens très bien de l’abrogation de la loi sur le harcèlement sexuel de 2012 pour arrangé la vie d’un agresseur condamné Gérard Ducray.
      http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2012/05/04/01016-20120504ARTFIG00664-la-loi-sur-le-harcelement-sexuel-abrogee.php

      Cette histoire me laisse vraiment amère. Au départ il n’y avais pas que Baupin, il y avais Sapin et d’autres non-nommés. Rapidement toute l’attention médiatique etait uniquement sur Baupin, réduisant le problème à un seul individu. Alors que Sapin avais reconnu avoir mis la main au cul d’une journaliste, tout en disant que pour lui c’etait pas sexiste et cette énormité est passé comme une lettre à la poste. Pour Baupin Il y a quant même eu 14 femmes qui se mobilisent, 4 plaignantes et rien... rien à part Baupin qu’on laisse dire n’importe quoi sans aucune contradiction.
      On voudrais dire aux femmes de quitter le monde du travail on s’y prendrait pas autrement.

  • Inside the Macedonian Fake-News Complex | WIRED
    https://www.wired.com/2017/02/veles-macedonia-fake-news

    In the final weeks of the US presidential election, Veles attained a weird infamy in the most powerful nation on earth; stories in The Guardian and on BuzzFeed revealed that the Macedonian town of 55,000 was the registered home of at least 100 pro-Trump websites, many of them filled with sensationalist, utterly fake news. (The imminent criminal indictment of Hillary Clinton was a popular theme; another was the pope’s approval of Trump.) The sites’ ample traffic was rewarded handsomely by automated advertising engines, like Google’s AdSense. An article in The New Yorker described how President Barack Obama himself spent a day in the final week of the campaign talking “almost obsessively” about Veles and its “digital gold rush.”

    Within Veles itself, the young entrepreneurs behind these websites became subjects of tantalizing intrigue. Between August and November, Boris earned nearly $16,000 off his two pro-Trump websites. The average monthly salary in Macedonia is $371.

    What Veles produced, though, was something more extreme still: an enterprise of cool, pure amorality, free not only of ideology but of any concern or feeling about the substance of the election. These Macedonians on Facebook didn’t care if Trump won or lost the White House. They only wanted pocket money to pay for things—a car, watches, better cell phones, more drinks at the bar. This is the arrhythmic, disturbing heart of the affair: that the internet made it so simple for these young men to finance their material whims and that their actions helped deliver such momentous consequences.

    Boris developed a routine. Several times a day he dredged the internet for pro-Trump articles and copied them into one of his two websites; if JavaScript prevented an easy copy-paste, he opened a Notepad file and typed the articles out. After publishing a piece, he shared the link in Facebook groups with names like My America, My Home; the Deplor­ables; and Friends Who Support President Donald J. Trump. Trump groups seemed to have hundreds of thousands more members than Clinton groups, which made it simpler to propel an article into virality. (For a week in July, he experimented with fake news extolling Bernie Sanders. “Bernie Sanders supporters are among the smartest people I’ve seen,” he says. “They don’t believe anything. The post must have proof for them to believe it.”) He posted under his own name but also under the guise of one of 200 or so bogus Facebook profiles that he’d purchased for this purpose. (A fake profile with a Russian name cost about 10 cents; for an American name, the price went up to 50 cents.)

    At one point, practically all of Boris’ friends had set up similar websites, and they all had money to blow. As a posse, they’d go to one of Veles’ three nightclubs—Tarantino or Club Avangard or Club Drama—and order $100 bottles of Moët to shake and spray. “I don’t drink champagne,” Boris says. “I bought it for spraying. All eyes on me!” It was nothing but the best for Boris.

    Boris still goes to the clubs, but he says he has lost his taste for expensive things. “It isn’t interesting anymore.” Which is just as well, because on November 24, after an eruption of concern about the malign effects of fake news, Google suspended the ads from his websites.

    #post-truth #fake_news

  • Stop Reading Mark Zuckerberg’s Tirades As Heartleft Cries. There Is a Business Performativity To Them
    http://www.casilli.fr/2017/02/19/mark-zuckerberg-manifesto-heartfelt-business-performativity

    Capitalism feeds on crises. And #Facebook (being the ultimate capitalist scheme) feeds on “trainwrecks”— it uses them as devices to establish its dominance. So the 2008/9 “privacy trainwreck” jumpstarted its extensive market for personal data. The 2013 “connectivity crisis” spawned Free Basics. And what will the 2016 “fake news disaster” be exploited for? Smart money says: “turning Facebook’s colossal user-base in a training ground for AI”.

    Admittedly, this doesn’t come as a surprise. The ambition to “solve AI” by extracting free/micropaid digital labor from users is evident. Facebook AI Research (FAIR) division is devoted to “advancing the field of machine intelligence and to give people better ways to communicate” by relying on quality datasets produced by… people communicating on Facebook.

    What is new is how the “#fake_news trainwreck” has ended up supporting this ambition by turning Facebook human users into a “social infrastructure” for AI (cf. #Zuckerberg). More importantly, it provides a rationale for the company’s strategy. And throws in “terror” for good measure, to render it unavoidable…:

    #IA #capitalisme

  • Moby : ses révélations fracassantes sur Donald Trump

    http://www.lefigaro.fr/musique/2017/02/18/03006-20170218ARTFIG00060-moby-ses-revelations-fracassantes-sur-donald-trum

    Le DJ star new-yorkais et fervent militant anti-Trump a révélé le 14 février dernier détenir des informations compromettantes sur l’actuel président des États-Unis. Dans une longue lettre ouverte publiée sur Instagram, il annonce, entre autres, une éventuelle guerre contre l’Iran.

    Après avoir séjourné le week-end dernier chez des amis proches de la sphère politique, à Washington D.C, Moby affirme ainsi avoir appris « de sources sûres » que certaines des pires rumeurs circulant sur le nouveau locataire de la Maison Blanche pourraient se révéler exactes...

    En cinq points, résumés en quelques lignes sur son compte Instagram, l’artiste enchaîne les révélations sans mâcher ses mots. Premier impact : « Le dossier russe sur Trump est 100% vrai. Le gouvernement russe le fait chanter, pas seulement parce qu’il s’est fait pisser dessus par des prostituées russes, mais pour des faits bien plus abominables ».

    Le troisième point évoqué par le DJ est peut-être le plus inquiétant. Il évoque la volonté supposée de Washington de s’engager dans une guerre ouverte avec l’Iran. D’après Moby, « l’administration Trump a besoin d’une guerre, plus précisément avec l’Iran. Elle place des navires de guerre américains au large des côtes iraniennes dans l’espoir que l’Iran attaque l’un d’entre eux et donne ainsi un prétexte pour les envahir ».

    Enfin, ultime pied de nez à Donald Trump, le chanteur révèle l’opinion désastreuse qu’ont les services secrets du nouveau président des États-Unis : « Les services de renseignement dans le monde entier et aux États-Unis sont horrifiés par l’incompétence de l’administration Trump et se préparent à révéler des informations qui mèneront à des évictions au plus haut niveau et finalement à l’impeachment ».

  • Inside the Macedonian Fake-News Complex | Wired
    https://www.wired.com/2017/02/veles-macedonia-fake-news

    THE FIRST ARTICLE about Donald Trump that Boris ever published described how, during a campaign rally in North Carolina, the candidate slapped a man in the audience for disagreeing with him. This never happened, of course. Boris had found the article somewhere online, and he needed to feed his web­site, Daily Interesting Things, so he appropriated the text, down to its last mis­begotten comma. He posted the link on Facebook, seeding it within various groups devoted to American politics; to his astonish­ment, it was shared around 800 times. That month—February 2016—Boris made more than $150 off the Google ads on his website. Considering this to be the best possible use of his time, he stopped going to high school.

    #infoguerre #fake_news #Macédoine #États-Unis #élections (via @opironet)

  • l’An 2000 - Un wiki pour dépasser le Decodex ? - Libération.fr
    http://an-2000.blogs.liberation.fr/2017/02/14/decodex-wikipedia

    En réalité, le blog les-crises.fr a été classé rouge (il est depuis repassé à l’orange) parce qu’il défend des positions pro-russes, notamment sur le conflit ukrainien.

    Mais il est bien difficile de trouver une manière raisonnable de jauger l’idéologie d’un site. Être partisan est-il un signe de non-fiabilité de l’information ? Existe-t-il vraiment des sites sans aucune idéologie ? Le Monde pourrait très bien lui aussi recevoir sa pastille orange pour ses partis pris pro-européens ou libre-échangistes.

    Face à la controverse, Le Monde a ainsi préféré retirer momentanément de sa base le site Fakir de François Ruffin qui avait hérité au départ d’une pastille orange du fait d’« une ligne éditoriale militante et [d’]un parti pris clairement revendiqué ».

    Il faudrait que je prenne plus de temps pour écrire sur cette affaire du Decodex... mais quand même :
    – est-il possible d’assimiler chaque article et l’ensemble d’un média ?
    – le problème des « fake news » tient plus à la circulation hyper-rapide dans les médias sociaux qu’à la question de l’origine des informations sur des sites publics et présents à long terme
    – est-il compatible d’établir des listes (rouges vertes ou oranges) et dans le même temps de défendre la liberté de la presse telle qu’elle est définie dans la Loi de 1881 ?
    – quand les fausses nouvelles volontairement répandues causent des troubles à l’ordre public, le parquet est en mesure d’agir... pourquoi ne le fait-il pas ? Est-ce que le « trouble à l’ordre public » serait proportionnel à l’audience d’un média, mais dans le même temps cette audience serait une protection contre les accusations ("too big to fail ?")
    – le reportage de TF1 qui a joué un si grand rôle dans l’élection de Nicolas Sarkozy est à classer dans quelle couleur ?

    Au final, on veut trouver une « solution technique » à un problème proprement politique : pourquoi les citoyens s’engagent-ils moins dans la vie sociale et dès lors sont-ils plus sensibles aux pressions, aux émotions et aux paroles qui confortent leurs idées profondes ?

    C’est en redonnant toute sa place et sa valeur au débats, aux controverses et aux oppositions que l’on avancera sur ce problème (et pas en trouvant comme seul « opposant » à Marine Le Pen le fantasque Patrick Buisson...).

    Au fait, c’est quoi la couleur du grand journal qui a provoqué la guerre d’Irak en apportant des « preuves » de l’existence d’armes de destruction massive ? Mais une guerre, ce n’est certainement pas un trouble à l’ordre public, et c’est bon pour les médias ça coco.

    • merci de lancer le débat aussi finement, je n’ai pas trop de temps en ce moment, mais je crois que que c’est important d’en parler. Ces pastilles vertes rouges oranges étaient tellement énormes qu’aucun·es d’entre nous n’a vu tout de suite à quel point c’était tragique de débilité (et de médiocrité). Nous aurons l’occasion de revenir souvent sur ces questions très fondamentales auxquelles, je le redis, je crois que seenthis utilisé comme outil de veille collectif.ve apporte une partie de la réponse.

      Pour ma part, j’ai énormément appris avec la lecture quotidienne de seenthis, des signalements, des discussions et des ajustements que nous sommes toutes et tous amené·es à faire de temps en temps. Ça a affuté encore plus mon esprit critique et d’une certaine manière, mes méthodes de travail.

      Je reste néanmoins toujours avec l’impression d’être quotidiennement submergé pour ne pas dire enseveli par les infos et les savoirs qui me sont offert ici et ailleurs, et je n’ai toujours pas trouvé la bonne approche pour juguler cette masse...

      Par ailleurs, j’aime beaucoup le (nouveau) titre de ton compte ! Il fallait y penser. Bravo !

    • C’est ainsi que nous avons une presse d’opinion française (en réalité bien moins qu’aux États-Unis, par exemple), qui assume son engagement, et une autre, dite « mainstream », qui tente de se tenir à distance de ses contenus de publications, prétendant être « neutre » ou « objective ». Ce qui est parfaitement faux. La presse désireuse d’être classée comme « objective » ou « neutre » est en réalité une presse qui publie des contenus « orientés », comme toute la presse. Elle est à la fois détenue par des industriels tous proches des institutions de l’État de par leurs activités, mais aussi subventionnée par l’État, tout en étant tributaire de la publicité et… de l’engagement idéologique de ses journalistes

      Démontage en règle des critères utilisés par Decodex pour « juger » de la fiabilité d’une info

      #Le_Monde

  • Attaques informatiques, rumeurs... Pourquoi et comment la Russie veut déstabiliser Macron
    http://www.huffingtonpost.fr/2017/02/13/attaques-informatiques-rumeurs-emmanuel-macron-russie

    Quelles menaces pour Emmanuel Macron ?

    Fervent europhile et atlantiste convaincu, Emmanuel Macron a bien des raisons de ne pas être bien vu du côté de Moscou. À l’inverse de ses concurrents François Fillon et Marine Le Pen qui affichent une russophilie décomplexée , le candidat « En Marche » est le seul des prétendants au second tour à incarner tout ce que la Russie exècre.

    Le Huffpost en « usual suspect » pour tout ce qui concerne les fake news et autres contre-feux médiatiques à ce qui n’a pas encore eu lieu...

    Notez que ces braves gens ne font aucun liens avec les boules puantes contre Fillon... parce qu’évidemment, les fake news, c’est pour tout ce qui concerne les « méchants »...

  • Jean Bricmont : comité de censure et logique totalitariste derrière la lutte contre les « fake news » — RT en français
    https://francais.rt.com/opinions/33802-jean-bricmont-comite-censure-totalitariste-lutte-fake-news

    RT : Comment peut-on lutter contre les « #fake_news » ?

    #Jean_Bricmont (J. B.) : Pour tout vous dire, je ne sais pas. Je pense que la seule alternative aux « fake news » reste d’avoir des informations honnêtes et des médias honnêtes. #Edward_Snowden l’a dit lui-même.

    et https://seenthis.net/messages/567243#message567360

  • Fake news is ’killing people’s minds’, says Apple boss Tim Cook
    https://www.theguardian.com/technology/2017/feb/11/fake-news-is-killing-peoples-minds-says-apple-boss-tim-cook

    Apple chief calls on governments and technology companies to crack down on misinformation in public discourse

    Diantre. On apprend donc que tout d’un coup les Gafam se soucient de nos cerveaux menacés. Bien… Sauf qu’il y a cette inquiétante formule :

    He said: “All of us technology companies need to create some tools that help diminish the volume of fake news. We must try to squeeze this…

    Apple rejoint donc les initiatives convergentes entre géants des médias (groupes Niel et Drahi par ex.) et mastodontes des technologies (Google, Facebook…) déjà annoncées cette semaine. La remise en question de la liberté d’expression voire d’une certaine neutralité du net n’est même plus cachée. On notera la petite précaution d’usage qui ne mange pas de pain mais qui est révélatrice :

    … without stepping on freedom of speech and of the press, …

    Surtout suivie de l’injonction :

    … but we must also help the reader.

    Je ne sais pas vous, mais je sais pas si j’ai envie (ou besoin) qu’Apple m’aide à choisir les infos que je lis.

    #fake_news #journalisme #silicon_army

  • Controverse Décodex : et si on pensait la qualité de l’information comme un Commun ? – SavoirsCom1
    http://www.savoirscom1.info/2017/02/controverse-decodex-information-comme-un-commun

    Pour autant, il semble essentiel de ne pas s’en tenir au seul jugement des Décodeurs (juge et partie parmi les sites de presse) et de développer une réflexion sur le principe même d’une labellisation des sites. L’éducation à l’information ne peut pas être accaparée par un seul journal, aussi légitime soit-il, alors que de nombreux acteurs (bibliothécaires, journalistes, professeurs documentalistes, enseignants, modérateurs, etc.) détiennent des compétences en la matière et pourraient mettre en commun cette culture informationnelle. À l’instar du Monde, on peut aisément imaginer que d’autres proposeront leur propre système d’évaluation – servant leurs propres intérêts –, qu’il s’agisse de plates-formes privées comme Facebook, des conspirationnistes eux-mêmes ou de l’État, qui trouverait là un moyen de restaurer une régulation par en haut de l’Internet.

    Plus fondamentalement, c’est méconnaître les mécanismes mêmes de l’information que de prétendre automatiser et uniformiser son évaluation. Les indicateurs sont utiles à condition qu’ils puissent être contextualisés, discutés… et contournés. L’information doit toujours être rapportée à un régime d’autorité particulier, à des connaissances, des croyances ou des consensus localement ou socialement situés, et c’est cet environnement que l’intelligence collective peut mettre en évidence, contre l’illusion d’une fiabilité immanente. Le fait d’établir un critère global de fiabilité au niveau des sites est par ailleurs discutable, car cela peut dépendre des articles et de la qualité de chaque contribution.

  • Les « fake news », « quelques gouttes d’eau dans une cascade de propagande »
    http://abonnes.lemonde.fr/idees/article/2017/02/08/les-fake-news-n-ont-pas-decide-de-l-election-de-trump_5076624_3232.h

    Deux chercheurs américains se sont penchés sur l’influence des fausses informations sur les élections américaines qui ont vu Donald Trump triompher.

    A noter que l’article du Monde est extrême prudent comparé à son titre

    Conclusion sans appel dans leur étude référencée déjà ici : https://seenthis.net/messages/565003

    In summary, our data suggest that social media were not the most important source of election news, and even the most widely circulated fake news stories were seen by only a small fraction of Americans.

    #Fake_news