• #Olivier_De_Schutter, rapporteur de l’ONU sur l’extrême #pauvreté : « La #stigmatisation des #pauvres accroît le sentiment d’anxiété et d’insécurité économique »

    Dans une tribune au « Monde », le juriste décrit les mécanismes d’une véritable « guerre contre les pauvres plutôt que contre la pauvreté », menée par un Etat-providence qui contrôle plus qu’il ne protège.

    L’économiste juif hongrois #Karl_Polanyi, alors exilé aux Etats-Unis, détaillait en 1944 dans La Grande Transformation, les raisons de la montée de l’#extrême_droite en Europe. Il soulignait que la foi sans limites des élites dans l’#autorégulation_du_marché et l’absence de mécanismes de #sécurité_sociale au moment de la crise économique de 1929 ont plongé une grande partie de la population dans une extrême pauvreté, favorisant la désignation de #boucs_émissaires et la montée des #fascismes. Tirerons-nous les leçons de son enseignement ?

    Les parallèles avec la situation actuelle sont trop nombreux pour pouvoir être ignorés. Depuis les années 1980, l’affaiblissement progressif du #système_social hérité de la période d’après-guerre plonge de plus en plus de personnes dans un état d’#insécurité_économique. Dans un contexte de crise de la croissance keynésienne et de hausse du #chômage, les fondements mêmes de notre système social ont été graduellement remis en cause par les thèses néolibérales.

    L’approche d’une #protection_sociale_universelle, fondée sur l’existence de #droits_sociaux garantis par la Constitution, a été remplacée par une approche conditionnelle. Les dépenses de sécurité sociale sont désormais considérées comme un #coût à réduire plutôt que comme un #investissement nécessaire au maintien de la #cohésion_sociale et à la #lutte_contre_la_pauvreté.

    Dérive dystopique

    En réalité, on a assisté à un grand retournement de la #politique_sociale : du rôle protecteur qui était le sien, l’#Etat-providence est passé à un rôle de #contrôle. Les dispositifs qui le constituent expriment une #méfiance envers des pauvres jugés coûteux, peu méritants, voire #fainéants. Les politiques dites « d’#activation » conditionnent désormais l’obtention d’une #prestation_sociale à une période d’activité, dans le but affiché « d’inciter » les personnes en situation de pauvreté à travailler, suggérant qu’elles sont tentées par l’#oisiveté.

    C’est ce que traduit la récente #réforme du #revenu_de_solidarité_active (#RSA), dont le versement est désormais conditionné à quinze heures d’activité gratuites par semaine. Dans une récente communication au gouvernement français, j’ai mis en garde contre les impacts de cette mesure qui, comme le soulignent la Défenseure des droits, la Commission nationale consultative des droits de l’homme et le Conseil national des politiques de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale, pourrait mener à une augmentation du taux de #non-recours aux #prestations ainsi qu’à des cas relevant de la qualification de #travail_forcé. A ce jour, le gouvernement français n’a pas répondu à nos inquiétudes à ce sujet.

    La #dématérialisation de l’accès à l’#aide_sociale est une autre illustration de cette dérive aux accents dystopiques. Le « #tout-numérique » peut aggraver le phénomène de non-recours aux #aides_sociales et fragiliser les conditions de vie de nombreuses personnes en situation de pauvreté. En outre, les outils algorithmiques permettent d’automatiser #contrôles et #sanctions.

    La #Caisse_d’allocations_familiales (#CAF) a, par exemple, ciblé de manière discriminatoire des #familles_monoparentales ainsi que des personnes en situation de handicap. Cela mène à des retraits rétroactifs de prestations, aggravant ainsi la situation des bénéficiaires. Non seulement ces formes de contrôle constituent un frein au recours aux aides sociales et à la sortie de la pauvreté, mais elles sont souvent vécues par celles et ceux qui les subissent comme une #humiliation.

    Territoires abandonnés

    L’extrême droite prospère sur l’essor des inégalités et la #peur du #déclassement au sein des classes moyennes et populaires. Dans un contexte économique morose marqué par la stagnation des salaires et de nombreuses #délocalisations, la #stigmatisation des pauvres accroît encore davantage le sentiment d’anxiété et d’insécurité économique des classes moyennes paupérisées. Elle risque ainsi de renforcer les #divisions_sociales en opposant les « pauvres » aux « encore plus pauvres », d’une part, et « nos pauvres », jugés dignes d’être aidés, aux « migrants » qui viendraient leur faire concurrence, d’autre part. Ces dynamiques alimentent le discours décliniste des populistes d’extrême droite, qui attribuent l’insécurité économique à des #boucs_émissaires désignés par leurs origines ethniques.

    Pour inverser la tendance, les politiques sociales doivent être refondées sur le principe d’#universalité de la #protection_sociale, qui constitue un droit humain. Ces efforts doivent se doubler d’un plan de #cohésion_territoriale, permettant de garantir une véritable égalité d’opportunités entre populations des zones rurales et habitants des villes, alors qu’aujourd’hui beaucoup de ruraux ont le sentiment de vivre dans des territoires abandonnés, méprisés par les élites urbaines.

    La montée des populismes d’extrême droite est le résultat direct de la refonte néolibérale du modèle social d’après-guerre. Pour enrayer leur progression, la guerre contre les pauvres doit être remplacée par une guerre contre la pauvreté.

    https://www.lemonde.fr/idees/article/2025/10/22/olivier-de-schutter-rapporteur-de-l-onu-sur-l-extreme-pauvrete-la-stigmatisa
    #néolibéralisme #conditionnement #conditionnalité #inconditionnalité #immigrés #populisme

    aussi signalé par @colporteur
    https://seenthis.net/messages/1142934

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    ajouté à la métaliste sur la #guerre_entre_pauvres :
    https://seenthis.net/messages/567127

  • Bouteille à la mer

    Cette plateforme participative est imaginée pour recueillir les #récits que les #familles des disparu.e.s de la #Tunisie ont choisi de partager librement. Elle n’est pas une simple #base_de_données. Elle se veut une zone d’action où vous pouvez commémorer vos proches, mettre leurs vies et leurs noms en lumière et militer librement. Cette #plateforme est dédiée à toutes les personnes qui refusent d’oublier leurs proches parti.e.s et qui résistent à la violence des politiques migratoires européennes.

    https://www.bouteillesalamer.org
    #mémoire #souvenir #mourir_en_mer #décès #morts #frontières #migrations #commémoration #oubli #cartographie #visualisation #bouteille

    ping @reka @karine4 @6donie

  • Une étude du collectif « Mères déters » compare les actions menées par quatorze communes pour les familles monoparentales, et démontre un accès inégal aux services essentiels.
    https://www.liberation.fr/societe/familles/les-maires-ont-la-capacite-de-changer-la-vie-des-meres-isolees-les-politi

    « Selon la ville dans laquelle on habite, notre vie en tant que mère isolée peut changer radicalement » : ce constat est le point de départ d’Yvonne (1), rédactrice de l’étude et membre du collectif cofondé en 2024 par Sarah Lebailly, ex-présidente de la Collective des mères isolées, et la militante marseillaise Wafa. Entre les mois de juillet 2024 et 2025, elle a comparé les actions municipales de quatorze #villes françaises : les dix plus peuplées, mais aussi deux villes moyennes ayant mis en place un plan pour la #monoparentalité (Ris-Orangis dans l’Essonne, Saint-Ouen en Seine-Saint-Denis), ainsi que deux communes ultramarines (Saint-Denis de la Réunion et Fort-de-France en Martinique).

    Population précaire invisibilisée

    Près d’un quart des familles en France sont monoparentales, selon les chiffres 2020 de l’Insee, avec, dans l’écrasante majorité des cas, des femmes à leur tête (83 %). Elles sont « extrêmement dépendantes des services publics », précise Yvonne. Le reste à vivre des mères isolées est inférieur presque de moitié à celui des couples avec enfants. En 2020, 28,7 % d’entre elles travaillaient à temps partiel, une situation souvent contrainte par les besoins de garde des enfants, qui renforce leur précarité.

    En dépit de leur poids démographique, les #familles_monoparentales demeurent trop peu visibles dans les politiques municipales, avec de fortes disparités d’accès aux services essentiels suivant les communes. En 2020, parmi les dix programmes des candidats maires aux villes figurant dans l’étude (les quatre manquants n’ont pas pu être retrouvés), seuls quatre faisaient mention de la monoparentalité.

    « Ce qu’on essaye de mettre en lumière, c’est que les maires ont la capacité de changer la vie des mères isolées », précise la rédactrice de l’étude. De nombreuses compétences en lien direct avec la vie quotidienne des familles dépendent des mairies et des établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) : l’accueil périscolaire, les transports, la petite #enfance, la restauration scolaire ou encore le logement. « Les communes gèrent toute cette période qui va de la naissance aux 12 ans de l’enfant, là où on a le plus de besoins », détaille Yvonne.

    https://justpaste.it/23r6d

    #mères isolées #municipalités #élections_municipales

  • Collectif Pédopsy 93 : « En Seine-Saint-Denis, les services publics liés à la santé des enfants ne tiennent que par l’engagement personnel des professionnels »

    Le gouvernement parle du nécessaire « réarmement démographique » de la France, mais délaisse le demi-million d’enfants qui vivent en Seine-Saint-Denis, le département de métropole où le taux de natalité est le plus élevé mais le moins bien doté en moyens pour les enfants.
    Les conditions de vie y sont difficiles : 15 % des familles sont monoparentales, selon les chiffres de l’Insee, et le mal-logement est un enjeu massif. Les mères seules ont en majorité des métiers aux horaires exigeants, dans des lieux éloignés de leur domicile, qui les obligent à s’absenter tôt le matin ou tard le soir. Elles sont mal payées. Le taux de pauvreté des enfants y est le plus élevé de France. Les écoles sont peu entretenues, et les classes sont surchargées.

    Face à ces difficultés, l’éducation nationale, débordée et sous-dotée en Seine-Saint-Denis, demande de plus en plus de « #certificats_MDPH », destinés à la Maison départementale des personnes handicapées, de sorte à obtenir la venue en classe d’accompagnants des élèves en situation de handicap. Ces « aides humaines », chargées d’aider les enfants mais aussi les enseignants, sont en nombre insuffisant, doivent partager leur temps entre plusieurs enfants et sont elles-mêmes précaires et mal rémunérées.

    Pour prendre le relais des défaillances de l’école publique, c’est donc toute une cohorte d’enfants qualifiés d’« handicapés » que nous « fabriquons » dans le département. Nous ne devons pas nier qu’effectivement, les enfants qui cumulent des difficultés sociales, familiales, un manque d’accès à l’éducation dans de bonnes conditions, aux services de protection de l’enfance et aux soins développent de réels troubles psychiques et développementaux.

    Services saturés

    L’aide sociale à l’enfance est débordée ; les éducateurs surchargés de situations difficiles craquent et partent. Les postes sont vacants. Les foyers d’accueil de la protection de l’enfance sont pleins, et les professionnels n’arrivent plus à gérer les enfants. Les #ruptures_d’accueil, et donc de lien, s’enchaînent pour des enfants déjà fragilisés par des parcours de vie difficiles qui ont abouti à leur placement par les services de protection de l’enfance. La Seine-Saint-Denis a très peu de médecins généralistes, et s’impose comme le « premier désert médical de France », beaucoup d’enfants n’ont pas de médecin traitant, et le taux de mortalité infantile y est extrêmement préoccupant.

    Les services de soins pédopsychiatriques sont saturés, avec un délai d’attente pour un premier rendez-vous d’un à deux ans pour rencontrer un psychologue ou un pédopsychiatre. Durant cette attente, l’enfant grandit, et souvent, sa trajectoire développementale s’aggrave. Le #collectif_Pédopsy_93 alertait déjà à ce sujet dans une tribune publiée par Le Monde en 2022. Malgré l’annonce de la priorité mise par le gouvernement sur la santé mentale des plus jeunes, les enfants en situation de précarité économique et sociale restent les moins pris en charge.

    Ces enfants sont la richesse de la France, mais ils sont laissés à l’abandon. C’est un bien mauvais calcul éthique et financier. Au lieu de miser sur leur avenir, l’Etat les abandonne et les stigmatise. Nombre d’entre eux se retrouvent finalement en situation de handicap, alors même que cela aurait pu être évité avec la mise en place d’un parcours de soins adapté.

    Une à une, les institutions alertent par le biais de tribunes, de manifestations, d’appels à l’aide. Tous les services publics impliqués, de l’éducation nationale aux services de protection de l’enfance en passant par l’hôpital et la justice des mineurs, ne tiennent que par l’engagement personnel des professionnels. Mais jusqu’à quand ? Certains secteurs sont déjà délabrés. Les enfants de Seine-Saint-Denis seraient-ils trop « colorés » pour compter pour la France ?

    Familles angoissées

    L’exemple de l’#orthophonie illustre ce profond désengagement de l’Etat. La plupart des services de pédopsychiatrie en France n’ont plus d’orthophonistes en raison des conditions salariales inacceptables du secteur public en regard d’une activité en libéral. Après une recherche et une attente d’un à deux ans, les familles parcourent souvent de grandes distances afin d’avoir accès à des soins orthophoniques pour leur enfant. Trop peu d’orthophonistes sont installées dans le département, et certains parents sont contraints à des trajets d’une demi-journée pour offrir à leurs enfants une seule séance.

    Alors, lorsqu’une décision inscrite au dernier projet de loi de financement de la Sécurité sociale dit que les familles des enfants suivis en centre médico-psychologique (#CMP) et en orthophonie doivent choisir entre l’un ou l’autre, cela ne nous semble pas entendable. C’en est trop pour les familles, trop pour les enfants, trop pour nous, professionnels du soin, de l’éducation, de la #protection_de_l’enfance.

    Depuis le 1er juillet, et ce dans tous les départements français, la Sécurité sociale ne rembourse plus les soins en orthophonie, sauf si ceux-ci « ne sont pas en rapport avec un trouble psychologique suivi en CMP » , alors même que le développement psychoaffectif de l’enfant s’inscrit dans le langage. Le coût de ces soins devra alors être pris en charge par les hôpitaux, qui ne parviennent plus à recruter des orthophonistes.

    Les hôpitaux, eux-mêmes en déficit, n’ont pas les moyens de prendre en charge ce coût. Asphyxiés financièrement, ils affichent des délais de paiement des factures atteignant les deux cents jours. Les orthophonistes ne voudront certainement pas conventionner dans ces conditions. Depuis la rentrée, nous voyons affluer dans les CMP des familles angoissées, forcées de choisir entre les soins psychologiques et les soins orthophoniques.

    Quel est le sens de cette décision ? Afficher un déficit de la Sécurité sociale moins marqué ? Qui pense à nos enfants ? Qui pense à notre avenir ?

    Thierry Baubet, chef du service de pédopsychiatrie au centre hospitalo-universitaire Avicenne (Bobigny) ; Bérengère Beauquier-Maccotta, cheffe du service de #pédopsychiatrie l’hôpital de Ville-Evrard (Neuilly-sur-Marne) ; Jean-Pierre Benoit, chef du service de pédopsychiatrie à l’hôpital Delafontaine (Saint-Denis) ; Ligia Gorini, cheffe du service de pédopsychiatrie à l’hôpital de Ville-Evrard ; Noël Pommepuy, chef du service de pédopsychiatrie à l’hôpital de Ville-Evrard ; Clémentine Rappaport, cheffe du service de pédopsychiatrie au centre hospitalier intercommunal Robert-Ballanger (Aulnay-sous-Bois). Tous sont membres du collectif Pédopsy 93, qui regroupe les services de pédopsychiatrie de Seine-Saint-Denis.
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2025/09/25/collectif-pedopsy-93-en-seine-saint-denis-les-services-publics-lies-a-la-san

    #93 #enfance #pauvreté #familles_monoparentales #MDPH #AESH #psychiatrie

    • Par ailleurs et plus généralement

      « On confond parfois l’expression d’un mal-être chez les jeunes avec la dépression » : la tribune d’un collectif de psychiatres
      https://www.lemonde.fr/idees/article/2025/09/25/sante-mentale-des-jeunes-on-confond-parfois-l-expression-d-un-mal-etre-avec-

      [chapo merdique qui ne dit rien de la différence entre dépistage et #clinique, pourtant au coeur de l’article] Dans une tribune au « Monde », un collectif de psychiatres et de chercheurs invite à la prudence face aux autodiagnostics et insiste sur l’importance de définir un protocole rigoureux, seule manière d’apporter aux patients une aide adéquate et d’éviter la surmédicalisation.

      Un jeune sur quatre en France souffrirait de #dépression. Ce fait alarmant, publié dans Le Monde le 2 septembre, provient d’une enquête de l’Institut Montaigne, de la Mutualité française et de l’Institut Terram. Basée sur un questionnaire en ligne rempli par 5 633 jeunes de 15 à 29 ans, elle révèle une souffrance réelle avec une fatigue persistante pour plus de huit jeunes sur dix, des troubles du sommeil pour près des trois quarts et des idées suicidaires pour 31 % d’entre eux.

      Ces chiffres reflètent-ils pour autant une épidémie de troubles dépressifs ? Non, car ils confondent l’expression d’un mal-être avec une pathologie, dont le #diagnostic est délicat et basé sur un #entretien_clinique. Cette distinction est cruciale pour éviter une #surmédicalisation [que pratique fort bien les généralistes en consultation, embarrassés, pas formés et le plus souvent incapables d’indiquer un psy qui soit disponible] et maintenir la confiance dans les études en santé mentale.

      L’outil central de l’enquête de l’Institut Montaigne, le Patient Health Questionnaire-9 (PHQ-9), est un questionnaire standardisé couramment utilisé pour évaluer les symptômes dépressifs. Pourtant, comme le confirment de nombreuses études scientifiques, le PHQ-9 est avant tout un outil de dépistage, non de diagnostic : une analyse publiée en 2021 dans le British Medical Journal montre que celui-ci détecte bien les signes potentiels de dépression mais qu’il est moins précis pour confirmer l’absence de maladie.

      Comme tout outil de dépistage, il repère par excès, comme un portique de sécurité à l’aéroport qui sonne à cause d’une boucle de ceinture ou d’une clé dans la poche, mais qui ne signale pas nécessairement la présence d’une arme. Cela est synonyme d’un risque important de faux positifs : le PHQ-9 peut faire croire qu’une personne souffre de dépression alors que ce n’est pas le cas.

      De surcroît, les autoquestionnaires comme le PHQ-9 manquent de fiabilité, c’est-à-dire que leurs résultats peuvent varier selon le contexte. Utiliser cet outil de manière isolée pour affirmer que 25 % des jeunes sont « atteints de dépression », avec des pics à 52 % en Guyane, constitue une extrapolation qui ne rend pas honneur à la recherche en psychiatrie. Selon les estimations actualisées de l’Organisation mondiale de la santé, publiées le 1er septembre, la prévalence globale de la dépression chez les 15-19 ans est d’environ 3,4 % , bien en deçà des chiffres avancés par l’enquête.

      Cette généralisation ignore le travail diagnostique essentiel, qui va bien au-delà d’un score sur un questionnaire. Le diagnostic d’une dépression nécessite une anamnèse approfondie, c’est-à-dire une exploration détaillée de l’histoire personnelle du patient : antécédents familiaux, événements de vie traumatiques, facteurs biologiques et environnementaux. Un entretien clinique structuré, mené par un médecin formé, évalue l’intensité et la durée des symptômes et leur impact sur le quotidien scolaire, social et familial. Il permet également de mettre en évidence de très fréquents troubles associés.

      Sans cela, on risque de confondre la dépression avec des manifestations de détresse psychologique liées à des événements de vie ou à des périodes de transition comme l’adolescence. Le risque est aussi d’attribuer ces symptômes de façon erronée à une dépression alors que des signes de détresse psychologique peuvent révéler d’autres troubles psychiques : états traumatiques, troubles anxieux, conséquences psychologiques de troubles du neurodéveloppement. Apposer des termes comme « dépression » ou « trouble dépressif » sur des autoévaluations rapides banalise la maladie, encourage une identification erronée de celle-ci à un autodiagnostic et peut dissuader ceux qui en souffrent vraiment de chercher une aide appropriée.

      Déterminants personnels

      En 2025, année où la santé mentale est érigée en grande cause nationale, il est temps d’exiger une approche scientifique rigoureuse. Comme les portiques de sécurité dans un aéroport, les enquêtes comme celle de l’Institut Montaigne sont précieuses. Elles alertent sur le mal-être des jeunes, particulièrement chez les femmes et les plus vulnérables économiquement.

      Mais il est essentiel qu’elles soient complétées par des validations cliniques pour éviter les #surdiagnostics. Leurs résultats doivent être présentés au grand public pour ce qu’ils sont, au risque d’entretenir la confusion, et de faire croire que le mal-être des jeunes relève systématiquement d’une prise en charge médicale, alors que les déterminants en sont probablement essentiellement sociétaux.

      Les chiffres de cette enquête plaident avant tout pour le développement d’une réelle politique de #prévention des déterminants personnels et psychosociaux qui font le lit de futurs troubles psychiatriques. Ils incitent aussi à développer des dispositifs d’évaluation et d’intervention pertinents.

      Cela implique l’accès rapide à des professionnels formés à l’évaluation clinique, capables d’orienter les personnes en fonction de leurs besoins.
      Ce type de dispositif, lorsqu’il repose sur des procédés rigoureux et un réseau de proximité solide, permet d’aiguiller judicieusement celles et ceux qui requièrent vraiment une approche médicale ou pluridisciplinaire. Des innovations dans le parcours des jeunes en détresse psychologique sont menées en France, en Belgique et en Suisse afin de leur faciliter l’accès à des suivis psychologiques, lorsque cela est utile, ou à des équipes d’intervention précoce pour les jeunes à haut risque de troubles psychiques sévères.

      Plaidons sans relâche pour des diagnostics fondés sur des preuves, non sur des approximations. C’est ainsi que nous protégerons véritablement les générations à venir.

      Parmi les signataires : Rémy Barbe, psychiatre de l’enfant et de l’adolescent ; Fabrice Berna, professeur de psychiatrie ; Hervé Caci, pédopsychiatre ; David Da Fonseca, professeur de pédopsychiatrie ; Véronique Delvenne, professeure de pédopsychiatrie ; Bruno Falissard, directeur du Centre de recherche en épidémiologie et en santé des populations ; Geneviève Henault, praticienne hospitalière ; Pierre Oswald, directeur du service de psychiatrie et enseignant ; Diane Purper-Ouakil, professeure de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent ; Benjamin Rolland, psychiatre et addictologue ; Hélène Verdoux, professeure de psychiatrie.

      Comme quoi on réussit à faire plus standardisé que le DMS.

      #standardisation

  • L’enfance brisée d’un « #enfant_soldat » de la ’Ndrangheta

    #Luigi_Bonaventura a eu deux vies : celle d’un puissant chef de clan de la ’Ndrangheta, la mafia calabraise, puis à partir de 2007, celle d’un collaborateur de justice qui lutte contre le crime organisé. Il dénonce haut et fort l’#endoctrinement des #enfants au sein des #familles_mafieuses.

    « Ça ne te dérange pas si je m’assois ici ? Je préfère être dos au mur et avoir une vue sur ce qui se passe autour. » Les pieds d’une vieille chaise en bois raclent le sol de la terrasse, Luigi Bonaventura s’installe. Dix-huit ans après être sorti des rangs de la ’Ndrangheta, la mafia calabraise, l’ancien chef de clan, aujourd’hui repenti, reste toujours sur ses gardes.

    La rencontre a lieu dans une localité dont le nom est tu par mesure de sécurité. En cette fin de printemps, l’air est encore frais dans cette commune du nord de l’Italie qui ressemble à tant d’autres : des maisons proprettes flanquées de chaque côté d’une petite nationale, les cloches d’une église à midi, un bar un peu vieillot où aller prendre le café.

    Dans les bureaux des magistrats, devant les micros et les caméras de la presse, sur ses propres réseaux sociaux, Luigi Bonaventura a témoigné, inlassablement, contre celle qui est considérée comme la plus puissante organisation criminelle italienne. Ses déclarations ont permis des coups de filet spectaculaires et des centaines d’arrestations. Mais son principal combat aujourd’hui n’est pas tant de faire arrêter les pères que de sauver les fils destinés à reprendre le flambeau familial.

    « La ’Ndrangheta, tu en hérites, explique le repenti. La vraie force des mafias, c’est cette continuité d’une génération à l’autre. Il ne faut pas se limiter aux arrestations ou à la confiscation des biens, il faut, sans violence, soustraire des hommes aux mafias. »

    Luigi Bonaventura se définit avant tout comme un « ancien enfant soldat ». « Naître dans une famille ’ndranghetiste, c’est être allaité de sang et de ’Ndrangheta, c’est une #promesse, celle d’être un jeune d’#honneur pour les garçons et une sœur d’#omerta pour les filles », raconte-t-il. La Calabre qui le voit naître en 1971 est une terre de misère. L’Italie mène une guerre silencieuse, celle des années de plomb, au cours desquelles se multiplient assassinats, attentats, enlèvements et demandes de rançon.

    Luigi Bonaventura hérite, lui, d’une #guerre_familiale, une #faida, qui oppose sa famille à un autre clan de #Crotone, sa ville d’origine, et ne prend fin qu’à la mort du dernier fils de la famille adverse. « J’ai reçu une #éducation et un #entraînement pour être prêt à tuer et pouvoir clore cette faida au moment le plus opportun », retrace celui qui n’avait même pas encore fêté son deuxième anniversaire lorsque son oncle a été assassiné, au début de cette guerre de clans.

    Des #armes_à_feu en guise de #jouets

    Il grandit avec son fantôme, dont le nom se mêle sans cesse aux récits de l’organisation criminelle qu’on lui narre comme d’autres chanteraient des berceuses. Rapidement, ses mains d’enfant montent et démontent des #armes, alignent les munitions de 7,75 millimètres dans le chargeur, dont le métal, lourd et dur, brûle parfois sa peau encore fine et délicate. Dans des étables sommairement aménagées, il s’entraîne à tirer sur des objets.

    Un jour, son père rapporte à la maison sa nouvelle arme, une carabine avec un viseur de précision. Le petit Luigi essaie de la tenir entre ses mains, flanche un instant sous son poids et colle son œil au viseur. « Tout à coup, le monde se rapprochait de moi, se souvient-il. C’était fascinant car à l’époque, il n’y avait pas de technologies ou de zoom quand on faisait des photos. »

    « C’était un #jeu, tout se faisait avec le sourire, poursuit Luigi Bonaventura après avoir pris une gorgée d’eau et interrompu son récit quelques secondes. Mais il y a un #chantage_moral, tu vis dans l’ombre de ceux qui ont été là avant toi et de ton #nom_de_famille, et si tu ne fais pas mieux qu’eux, tu dois au moins en faire autant pour ne pas les décevoir. »

    Un souvenir marque son enfance de manière indélébile. Une arme à la main, il tire un coup, en l’air. Ce n’est pas la première fois mais ce jour-là, en rechargeant le pistolet, il laisse son pouce sur la culasse. Après la détonation, elle revient en arrière et lui blesse le doigt. Cette scène s’est rejouée mille fois dans sa tête : « C’était une erreur impardonnable pour moi. Ce qui me faisait le plus mal, ce n’était pas la douleur au pouce mais l’humiliation de ne pas être à la hauteur, de déshonorer la famille, et ce sentiment, ça devient ta prison. » Il avait tout juste 10 ans.

    Ce que Luigi Bonaventura appelle son « #entraînement » au crime passe aussi par une exposition, très jeune, à la #violence, au #sang, à la #mort. Les #chiens de la famille doivent monter la garde et inspirer la #terreur. Certains sont dressés à reconnaître l’odeur de la poudre pour détecter ceux qui viennent armés aux réunions organisées par le clan. Pour les rendre aussi féroces que possible, les animaux sont enfermés dans des boxes, la tête emprisonnée dans des sacs, battus à coups de bâton avant de recevoir une ration de viande crue. Celui qui n’a alors qu’une dizaine d’années assiste au spectacle, impuissant : « J’ai eu l’impression, comme enfant, de grandir au milieu des loups. »

    À la maison, son père élève des lapins et des poules. Avec lesquels le petit garçon apprivoise la mort et le sang. Pour qu’il soit à l’aise, son père lui a aménagé un établi d’apprenti boucher, à sa hauteur d’enfant. « Il faut leur donner un grand coup sur l’arrière de la tête pour les étourdir », lui explique-t-il. Mais ses mains, une fois encore, n’ont pas la force suffisante. Alors, avec un bâton, il frappe de toutes ses forces jusqu’à ce que l’animal ne bouge plus.

    À mesure qu’il raconte comment écorcher puis dépecer les bêtes, ses mains se lèvent au-dessus de la vieille nappe fleurie en plastique qui recouvre la table et miment ces gestes appris par cœur. « Il me montrait comment utiliser le couteau, comment le tourner dans la plaie pour l’élargir et accélérer le saignement », retrace l’adulte d’une voix désabusée. Vers 11, 12 ans, il était capable de préparer dix lapins en une heure et demie.

    À cette époque, il entend sa mère et sa grand-mère dire de lui qu’il a « les yeux de la tristesse ». « J’étais un enfant très particulier, apeuré, déboussolé, confesse-t-il. À l’époque, je me cachais sous mon lit, je vivais dans la terreur et j’aurais aimé qu’un adulte me prenne par la main et m’emmène loin. » Personne n’est venu, alors, vers 11 ans, l’enfant a fini par surmonter sa peur : « Je suis devenu très violent, soit je me forgeais une #carapace, soit je devenais fou. »

    « De la mafia sans le savoir »

    Les jeux avec les gamins du quartier se transforment, littéralement, en champ de bataille. Il remplace les boulettes de ses sarbacanes par des aiguilles et les cailloux de ses frondes par des boulons de 13 millimètres qu’il a volés dans l’atelier de mécanique de son oncle. Un enfant perd son œil. « Ça m’a brisé le cœur, se remémore Luigi Bonaventura. J’étais comme un militaire, on m’avait préparé à la guerre. Donc ce jour-là, on avait organisé une embuscade avec un autre groupe d’#enfants, mais on était moins nombreux, il fallait être stratège. On les a provoqués, puis on s’est retirés et là on les a attaqués avec les frondes et les boulons. »

    Il n’y a plus de peur, plus de terreur, l’enfant est lui-même devenu un loup.

    À l’école, aucun professeur ne s’oppose à lui quand il terrorise ses camarades ou qu’il entre dans des colères noires. Son nom de famille est un bouclier, il est #intouchable. Les mois passent, le chef de bande devient un chef tout court. Il a 13 ans, environ, lorsqu’il « fait de la mafia sans le savoir ». Le jeune ado débarque dans des quartiers de Crotone où il ne connaît personne et balance : « Qui commande ici ? »

    Des ados, à peine plus grands que lui, font mine d’être les patrons dans un élan de candeur qui leur vaut d’être tabassés puis laissés par terre, en sang. Luigi l’adolescent pose le pied sur l’épaule de celui qu’il vient de rouer de coups et toise le reste de la bande : « À partir d’aujourd’hui, c’est moi qui commande. »

    Près de quarante ans après cette scène, Luigi Bonaventura y voit les prémices de son destin criminel : « Je frappais comme quelqu’un d’entraîné à le faire, je savais où mettre mes poings, mes pieds, un couteau, je pensais être casse-couilles, mais j’accaparais des territoires parce que c’est ce qu’on m’avait appris. »

    S’il n’avait pas collaboré avec la justice, Luigi Bonaventura serait probablement aujourd’hui l’un des noms les plus puissants de la ’Ndrangheta. Mais depuis 2007, il a choisi de devenir cet adulte dont il a tant rêvé, terré sous son petit lit. D’abord pour ses propres enfants, encore très jeunes lorsque sa famille a intégré le programme de protection des collaborateurs de justice. Puis, à partir de 2012 et de ses premières prises de parole publique, pour ceux qui « subissent encore un #endoctrinement dans leur famille ».

    Depuis le mois de janvier, il est un des témoins phares d’un programme de #sensibilisation au phénomène mafieux dans les écoles italiennes. Il est aussi devenu l’un des plus fervents soutiens du protocole « #Libre_de_choisir », qui permet aux #jeunes issus des familles mafieuses d’expérimenter une vie #alternative, loin de chez eux : « Pour ma mère, pour mes frères et sœurs et pour moi, ça aurait été de l’or. »

    https://www.mediapart.fr/journal/international/290725/l-enfance-brisee-d-un-enfant-soldat-de-la-ndrangheta
    #ndrangheta #mafia #collaborateur_de_justice #criminalité_organisée #Italie #famille #Calabre #mineurs #enfance

    • #Liberi_di_scegliere

      Un progetto, una rete di supporto alle donne e ai minori che si allontanano dai contesti mafiosi.

      “Assicurare una concreta alternativa di vita ai soggetti minorenni provenienti da famiglie inserite in contesti di criminalità organizzata o che siano vittime della violenza mafiosa e ai familiari che si dissociano dalle logiche criminali.”

      Da qualche anno, su impulso del Tribunale per i Minorenni di Reggio Calabria, ha preso avvio un’azione di raccordo delle componenti istituzionali e sociali che si occupano a vario titolo della tutela dei minori attraverso “Liberi di scegliere”. Il progetto nasce con l’obiettivo di aiutare i giovani che vivono in contesti di criminalità organizzata di stampo mafioso ad affrancarsi da tali logiche che vincolano i membri più piccoli di famiglie mafiose ad un progetto di vita di tipo criminale. Ma al contempo si è rivelato una grande opportunità anche per quegli adulti, in particolare donne e madri, che si ritrovano in una situazione familiare e relazionale mafiosa contro la loro volontà o, dopo aver pagato il loro debito con la società, ritengono che quello mafioso non può più essere il contesto dove continuare a vivere e far crescere i propri figli.

      Nel concreto si prende in considerazione la possibilità dell’allontanamento dei minori dalle rispettive famiglie ed eventualmente la fattibilità di assicurare una reale alternativa ai familiari che si dissociano dalle logiche criminali, prevedendo lo spostamento temporaneo in altre regioni d’Italia. In questi anni abbiamo seguito 49 situazioni – persone singole e nuclei familiari - più di 120 persone. Attualmente sono 24 le situazioni che, in modi diversificati, accompagniamo: una cinquantina di persone, delle quali una decina i nuclei familiari e alcune coppie di fratelli.

      Nasce come protocollo interministeriale e vede l’attiva partecipazione della società civile. Nell’ultima versione del 31 luglio 2020 a sottoscriverlo sono: Ministero della giustizia, Ministero dell’interno, Ministero dell’istruzione, Ministero dell’università e della ricerca, Presidenza del Consiglio dei Ministri – Ministro per le pari opportunità e la famiglia, Direzione Nazionale Antimafia e Antiterrorismo, Conferenza Episcopale Italiana, Tribunale per i Minorenni di Reggio Calabria, Procura della Repubblica presso il Tribunale per i Minorenni di Reggio Calabria, Procura della Repubblica presso il Tribunale di Reggio Calabria, Libera. Associazioni, Nomi e Numeri contro le Mafie . Il Protocollo è stato, oltre che un gran lavoro, anche la formale legittimazione ad una azione di grande responsabilità civile che già da tempo veniva portando avanti. Da anni le stesse persone che integrano realtà istituzionali chiedono una mano alla nostra Associazione, per alcune delicate situazioni di sicurezza personale, che riguardano minori o adulti. Spesso ci si è trovati, e ci si trova, nell’urgenza di aiutare una persona o un nucleo familiare, a cambiare ambiente perché la loro casa, la loro città non sono più luoghi sicuri. Importante è tenere in considerazione che attualmente le persone, minorenni o adulti pur volendosi dissociare allontanandosi dall’ambiente criminale di origine, non possono essere tutelate in modo congruo dallo Stato in quanto non appartengono alla figura giuridica, attualmente prevista, del “collaboratore di giustizia” o del “testimone di giustizia”.

      Allontanati contemporaneamente dal loro territorio e dai rispettivi contesti familiari,questi ragazzi hanno la possibilità di sperimentare orizzonti culturali, sociali, affettivi, psicologici diversi arricchendo la propria vita di esperienze caratterizzate da sana e grande vitalità. Allo stesso tempo tale progettualità permette agli operatori della giustizia minorile, assistenti sociali, psicologi, famiglie affidatarie e comunità, di lavorare liberi dalle pressioni ambientali del contesto di origine. L’obiettivo del progetto non è indottrinare, ma semplicemente dimostrare a questi ragazzi, per un periodo di tempo, che fuori dagli spazi chiusi delle proprie case esiste un altro mondo, un’alternativa allo stile di vita che hanno conosciuto sino a quel momento... Non si chiede loro di rinnegare i padri e le madri, ma di offrire la possibilità a sé stessi di porsi la domanda: “davvero io voglio il futuro - questo futuro criminale - che la mia famiglia ha già scelto per me?”. La tesi da cui partiamo infatti è che tra questi soggetti criminali, siamo certi, moltissimi, avessero sperimentato contesti differenti avrebbero esercitato con maggior decisione la loro libertà di scegliere: scegliendo azioni alternative a quelle criminali. Non è un percorso senza difficoltà, tuttavia, la cura dedicata a ogni singolo percorso, l’assenza di automatismi e di freddezze burocratiche, resi possibili in molte occasioni da una buona collaborazione tra istituzioni e società civile, porta anche a risultati inaspettati.

      Contrasto efficace alla cultura mafiosa. Liberi di Scegliere si è rivelato da subito uno strumento potente di contrasto alla cultura mafiosa: fin dai primi momenti sono state le madri dei ragazzi, mogli dei boss mafiosi, a comprendere che ciò che offriva il Progetto era una reale possibilità sia per i loro figli come pure per loro stesse. Nasce così un capitolo inaspettato e ricco di conseguenze, dove si intuisce che l’adesione delle donne di mafia a questo Progetto, oltre che a portarle a scrivere pagine di vita nuova nelle loro storie personali, porta ad incrinare quella monolitica realtà familiare che costituisce uno dei punti di forza della cultura mafiosa.

      Ruolo della Società Civile. Le Istituzioni pubbliche anche quelle giudiziarie, pur con tanti limiti dovuti a prassi difficili da scalfire, sono sollecitate a mettere in gioco, in questo progetto, necessarie e indispensabili condizioni affinché un ragazzo possa sperimentare una possibilità differente di guardare e di ripensare la propria vita. Ma abbiamo constatato che la differenza, per un esito positivo, viene fatta dal coinvolgimento della società civile, “persone comuni” che nella quotidianità fanno percepire che è possibile ricominciare, che condividono i tanti timori e le gioie dei piccoli passi verso una maggior autonomia di pensiero e di scelte. Presenze amicali che condividono la fatica della scuola o del primo inserimento lavorativo, presenza di associazioni o gruppi di persone disposti ad accompagnare con empatia ed umanità questi percorsi di nuovo inizio, presenze amicali che sono determinanti affinché i ragazzi e gli adulti, coinvolti nel Progetto, possano attingere a quelle risorse di umanità e di libertà a lungo nascoste dentro di se.

      Nuove prospettive. Offrire la possibilità, a persone che sono condizionate dalla cultura criminale mafiosa, di scegliere se cambiare vita: è questo un progetto che per noi ha un sogno implicito, quello che Istituzioni, Società Civile, e le nostre stesse comunità, si chiedano la concreta disponibilità di favorire il futuro di un nuovo paese. Costruire insieme un paese dove le Istituzioni e la Società Civile, ciascuno secondo le proprie responsabilità, offrono una alternativa concreta ed efficace perché dei ragazzi e delle ragazze possano scegliere, lontano da condizionamenti criminali, guardando con speranza al futuro della loro vita. Tutto ciò significa togliere la motivazione che spesso porta molti giovani a delinquere, perché non sono state presentate a loro delle alternative concrete.

      https://www.libera.it/it-schede-1070-liberi_di_scegliere
      #femmes

  • Mother in Germany separated from one-year-old son over Palestinian activism
    https://www.middleeasteye.net/news/palestinian-activist-germany-separated-child-say-lawyers

    23.6.2025 by Dania Akkad - Supporters say Palestinian-Jordanian woman’s case is one of the harshest examples of how the German state is weaponising residency issues to repress Palestinian solidarity

    A Palestinian-Jordanian woman with German residency was separated from her one-year-old after German authorities deemed the child a security threat, she and her lawyers say.

    The European Legal Support Centre, which is supporting her case, say the woman is the latest victim of the German state’s weaponisation of residency issues to repress Palestinian solidarity.

    Since 2019, the Amsterdam-based legal advocacy group has documented at least 22 incidents in Germany in which residency status or restrictions to freedom of movement have been used to stifle such solidarity.

    “The German state systematically exploits residence, asylum and citizenship law to punish already marginalised communities,” said an ELSC spokesperson.

    “There is no justification for separating a newborn from his parents, yet to label the child a ‘security threat’ marks a grotesque new low, even by their own oppressive standards."
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    A trained nurse, Dima* moved from Jordan to Germany in 2017 for work, and was joined four years later by her husband. In 2023, they had their first child.

    In August 2024, when her child turned one, the family travelled to Jordan so that Dima and her husband’s parents could meet their grandchild for the first time.

    As they tried to board a return flight two weeks later, Dima was told that her son lacked the necessary permit to re-enter Germany.

    At the time, her lawyers say, the German embassy in Jordan suggested it was a minor bureaucratic matter that could be solved in a few weeks.

    When Dima had applied for permanent residency back in October 2023, she and her husband had received green certificates that allow holders to exit and re-enter Germany while they wait for a permanent residency card.

    Their son was also given a green residency certificate which looked exactly the same as his parents, but did not allow for entry or exit.
    Security threat

    But the issue wasn’t so simple: four months later, the embassy said in a letter that Dima’s son was not allowed to go back to Germany because he had been deemed a security threat.

    Ebru Akcan Asilturk, Dima’s Frankfurt-based immigration lawyer who became involved in the case around this time, said she assumed, when she read the letter, there had been a mistake.

    “I thought, ‘OK, this is obviously a misunderstanding we can solve directly’,” she said.

    But in December 2024, Germany’s migration office sent another letter clarifying that there was, in fact, an issue with Dima, not her son.

    ’I didn’t say anything that is considered a red line. I always went to demonstrations that were accepted by the authorities in Germany’

    - Dima*, Palestinian-Jordanian mother

    Dima also learned through the letter for the first time that the Verfassungsschutz, Germany’s domestic intelligence service, was investigating her.

    The probe is ongoing and would have been triggered by her permanent residency application nearly two years ago, her lawyers have said.

    Dima has been told by authorities that she is being investigated because of her alleged involvement with Palestinian solidarity groups, including Samidoun Deutschland, an organisation that Germany banned in November 2023.

    She contends that all of her Palestinian activism in Germany has been legal.

    “I didn’t say anything that is considered a red line. I always went to demonstrations that were accepted by the authorities in Germany. I always registered whatever action I wanted to do,” she said.

    Instead, she believes the case is an attempt to suppress her point of view and reflective of a wider crackdown on activists like her in Germany.

    “They don’t have freedom of speech. It’s only there if you agree with what they say,” she said.

    Both Dima and Asilturk say they believe that authorities took advantage of the problem with Dima’s son’s certificate not allowing for his exit and re-entry into Germany as an excuse to put the family in an impossible position that would force them to give up their residency.

    A request for comment from the German foreign ministry was not answered. A spokesperson for the domestic intelligence authorities said that as a matter of principle, they do not comment publicly on individuals.
    Hard choices

    The family has been left in a precarious position.

    This February, in response to an urgent appeal that Asilturk filed in November 2024, the administrative court in Berlin ruled that Dima’s son’s re-entry to Germany was not a matter of urgency.

    “They said the son is in Jordan. He cannot come back to Germany, but the parents can go back to Germany and they can visit him,” Asilturk said.

    ’My child started calling anyone in the street papa. Unfortunately, he will call anyone mama as well’

    - Dima*, Palestinian-Jordanian mother

    “Or they can stay in Jordan with him and wait until the main proceedings.”

    But if Dima stayed in Jordan, she would lose her residence card, said Asilturk who has appealed the decision in the Higher Administrative Court Berlin-Brandenburg.

    Meanwhile, the family was separated for nine months in total, as Dima and her husband took turns leaving their son with family to try to maintain their lives in Germany.

    These were nine particularly crucial months, Dima said. Her son was still breastfeeding while also starting, at the age of one, to become less emotionally attached to her and having a closer relationship with his father.

    “My child started calling anyone in the street papa. Unfortunately, he will call anyone mama as well. He doesn’t have the grasp. He lost it,” Dima said.

    A decision on Asilturk’s appeal at the higher court is expected imminently.

    Meanwhile, the ELSC has filed a challenge with the Federal Constitutional Court challenging the administrative court’s handling of Dima’s case.

    The outcome could help protect other families from experiencing this in the future, something Dima said she is determined to see through.

    How Germany’s former foreign minister failed Gaza - then got a top UN job

    Read More »

    “I’m sure, if this has happened to me, this has happened to many families before. It doesn’t matter if they are Palestinian or something else. I don’t think they were able to fight it in court because they didn’t have the support,” she said.

    “But I don’t believe that this has never happened. In the current situation, I don’t believe it was a first. I just believe that I was the first one to have that support to fight it.”

    Dima is the first generation of her family that was not born in Palestine, where her mother’s family was forced to leave in 1948 and her father’s in 1967.

    She hoped to move at some point to Palestine, but with only her Jordanian passport, she said she would probably not be able to do that.

    Still she said she felt the activism she has done in Germany, which was much more she said than she would have been allowed in Jordan, has made her feel like she already made it to Palestine somehow.

    “I felt in Palestine sometimes, with the atmosphere around me, by the chants we used to chant. I felt it was so close to Palestine in ways. It was never like that in Jordan,” she said.

    “This is the hardest part to be honest.”

    * A pseudonym has been used to protect the identity of the mother during the ongoing legal challenge.

    #Allemagne #Palestine #familles #enfants #persécution

  • Soutien de la société civile aux familles de personnes migrantes décédées ou portées disparues

    La carte ci-dessous est une représentation visuelle des organisations et institutions travaillant sur les questions liées à la disparition des migrant.e.s dans l’espace euro-méditerranéen. Elle présente le type d’accompagnement proposé par les différents acteurs et actrices afin de faciliter la #recherche et l’#identification des personnes disparues en migration pour les #familles, les proches et les acteurs de la #société_civile. Cette carte a pour vocation de faciliter la #coordination et le partage d’expériences entre les différents intervenants et de renforcer les actions de plaidoyer.

    En cliquant sur le nom de l’organisation ou des personnes qui travaillent de façon indépendante, vous aurez les coordonnées et le type d’accompagnement proposé. Nous avons l’objectif de développer cette carte continuellement :

    – Les informations complètes sont en bleu.
    – Les informations en attente de mise à jour sont en jaune.
    - Les informations en rouge concernent les organisations qui ont suspendu leurs activités à cause du rétrécissement de l’espace civique.

    https://euromedrights.org/fr/publication/soutien-de-la-societe-civile-aux-familles-de-personnes-migrantes-dece

    #cartograhie #visualisation #disparus #migrations #réfugiés #décès #mourir_aux_frontières #morts_aux_frontières #base_de_données #soutiens

    ping @6donie @karine4

    • Mères solos. Le combat invisible

      Elles sont plus d’1,5 million de mères célibataires en France : un chiffre qui a quasiment doublé en 30 ans. Prises à la gorge par les difficultés économiques et le gouffre de la précarité qui les absorbe prioritairement, elles souffrent pour la plupart d’isolement et d’épuisement.
      Ce livre a pour objectif d’alerter sur celles que la société ne veut pas voir, d’identifier les blocages systémiques qui grèvent leur quotidien – casse-tête de la garde des enfants, pensions alimentaires impayées,
      injustice fiscale, etc. – et d’exhorter les politiques à se saisir du problème.
      Mais cet essai a aussi pour but de leur permettre de relever la tête, quel que soit leur niveau de vie, en
      recensant nombre de conseils et témoignages pour vivre mieux, et de se défaire du jugement péjoratif que
      la société porte sur elles, en promouvant notamment de nouveaux modèles familiaux.
      Les familles monoparentales représentent aujourd’hui un quart des foyers français, avec dans leur écrasante
      majorité des femmes à leur tête : il est temps de changer de regard sur les mères solos et d’exiger des mesures politiques dignes de ce nom pour les soutenir !

      Johanna Luyssen est journaliste spécialiste des questions féministes et sociales. Elle a travaillé pour divers médias – Le Monde, Arte, Stylist – avant de devenir cheffe adjointe du service Société de Libération.

      https://www.payot-rivages.fr/payot/livre/m%C3%A8res-solos-9782228936545
      #livre #Johanna_Luyssen

    • Gouverner la vie privée. L’encadrement inégalitaire des #séparations_conjugales en France et au Québec

      L’implication de l’État dans la vie privée pose problème : les individus ont davantage de #droits que par le passé, mais certains de leurs comportements, jugés problématiques pour la collectivité, justifient un interventionnisme renouvelé, dans lequel acteurs privés et mécanismes de marché occupent une place croissante. En tension entre libéralisme et normalisation, cette action publique participe aux recompositions des rapports sociaux, entre les classes sociales, entre les genres, ainsi qu’entre la population majoritaire et les personnes racisées. Objet de vifs débats et de réformes récurrentes, la régulation par le droit des séparations conjugales est un observatoire précieux de ces recompositions, ici analysées à partir de trois enquêtes collectives, qualitatives et quantitatives, menées des deux côtés de l’Atlan­tique. En France comme au Québec, l’accès aux procédures, les interactions avec les professionel.les et l’encadrement des modes de vie sont les trois dimensions constitutives du gouvernement de la vie privée. Cependant, chacun des contextes n’articule pas de la même manière inégalités de classe et inégalités de genre. En scrutant la production institutionnelle des inégalités privées, cet ouvrage invite à imaginer des voies alternatives, dans la sphère privée comme dans la sphère publique, pour que la politique des droits tienne ses promesses émancipatrices.

      https://catalogue-editions.ens-lyon.fr/fr/livre/?GCOI=29021100500480

    • Maternités rebelles

      Comme toutes les petites filles hétéros, Judith Duportail a grandi avec un idéal de vie de famille bien précis, et une suite d’étapes à respecter pour réussir sa vie : rencontre, cohabitation de long terme, mariage ou pacs, et enfin bébé. Sans mec officiel depuis longtemps, pas de bébé. C’est tout.
      Elle a toujours su pourtant qu’un jour, elle voudrait un enfant, une famille. Plus elle a vu sa vie et ses choix s’éloigner de cet horizon, plus une terreur grandissait au fond d’elle : « elle ne serait jamais mère ».
      Même si elle a connu l’amour, elle n’a jamais réussi à se fondre dans le moule du couple idéal. Alors, comment faire pour devenir mère ? Pendant plusieurs années, elle a tenté de se normaliser, elle a même envisagé de se "forcer un peu", le temps qu’il faudrait, pour faire un bébé.
      En vérité, rien ne clochait chez elle. Elle ne savait juste pas qu’il existait d’autres chemins.
      Maternités rebelles est un essai incarné, documenté et sourcé, qui veut montrer qu’il est possible de dissocier la maternité du couple. Il s’adresse à toustes celleux qui s’interrogent sur les façons de construire leur vie librement, pas uniquement celleux qui nourrissent un projet d’enfant.

      https://www.librairie-des-femmes.fr/livre/9782491260217-maternites-rebelles-judith-duportail

  • ENQUÊTE. Violences, surdosages médicamenteux, travail forcé : comment l’Aide sociale à l’enfance a travaillé avec des familles d’accueil sans agrément
    https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/le-choix-franceinfo/enquete-violences-surdosages-medicamenteux-travail-force-comment-l-aide


    Légende Un sans-abri né en France de moins de 25 ans sur deux a côtoyé l’ASE à un moment de sa vie. (W. G. ALLGOEWER / BLICKWINKEL MAXPPP)

    Au total, le montant des indemnités indûment versées durant sept ans par l’ASE du Nord à ces familles d’accueil illégales s’élève à 630 000 euros. Cette somme correspondant à l’hébergement d’une soixantaine d’enfants et d’adolescents.

    « L’#ASE était parfaitement au courant des conditions d’accueil de ces enfants, et n’a volontairement pas levé le petit doigt : qu’elle ne soit pas appelée à la barre, c’est de l’hypocrisie pure ».

    « Il y a une dilution des responsabilités dans cette affaire », estime Jean Sannier, qui regrette qu’aucun médecin, membre de l’ASE ou responsable du conseil départemental du Nord ne soit poursuivi, ni même cité comme témoin lors de l’audience. Contactée par la cellule investigation de Radio France, l’ASE du Nord n’a pas souhaité répondre à nos questions.

    #ASE #enfance #familles_d'accueil #appel_a_temoins #violences #agressions_sexuelles #soumission_chimique #justice #défaillance_politique #justice #politique #macronisme

  • La défiance envers l’école, facteur clé du vote #RN | #Félicien_Faury
    https://theconversation.com/la-defiance-envers-lecole-facteur-cle-du-vote-rn-231458

    L’offre scolaire locale est ainsi perçue comme faisant partie d’un système concurrentiel, avec des classements informels des établissements circulant selon leur réputation. Dans les discours des personnes interrogées, ces perceptions s’avèrent souvent profondément racialisées. La proportion de personnes identifiées comme immigrées fréquentant les #écoles fonctionne comme une sorte de signal du niveau scolaire global de l’établissement, orientant les stratégies parentales de placement scolaire. Dans certains quartiers, le déclassement social des écoles publiques est ainsi d’autant plus visible qu’il est perçu racialement, et d’autant plus difficile à enrayer que cette perception renforce, par circularité, les pratiques d’évitement des ménages blancs.

    Cette situation suscite des désirs de #protectionnisme non plus seulement sur le terrain de l’emploi, mais également sur celui de l’accès aux ressources communes et aux services publics. Le problème n’est plus ici l’immigré travailleur, mais les #familles_immigrées, dont les enfants vont être scolarisés dans les écoles du quartier. De ce fait, les discours politiques comme ceux du RN prônant la réduction de l’#immigration et l’arrêt du regroupement familial trouvent ici des échos favorables.

    [...]

    Le rapport à l’école a aussi des conséquences sur les manières de percevoir les autres groupes sociaux et, derrière eux, les formations politiques. Comme suggéré plus haut, pour beaucoup d’électeurs du RN, c’est le travail, plus que l’école, qui leur a permis d’accéder à un emploi (relativement) stable et à un petit patrimoine (souvent leur propre logement dont ils sont propriétaires). Ils se caractérisent ainsi par un capital économique supérieur à leur capital culturel. Cette structure du capital que l’on retrouve de façon transversale au sein de l’électorat lepéniste se traduit par la valorisation de styles de vie orientés davantage vers la réussite économique que vers « des ressources culturelles distinctives ».

    [...] À bien des égards, le mépris de classe dont s’estiment parfois victimes les électeurs du RN fait écho aux formes de violence symbolique dont l’école est un des principaux foyers. Comme si la distance à l’univers scolaire, aux positions professorales, à la culture dite légitime et aux styles de vie qui lui sont associés exprimait une réaction de défense face à une domination scolaire subie antérieurement.

    L’institution scolaire reste pour beaucoup avant tout un lieu de classements, de frustrations et d’humiliations. Il faut donc s’interroger sur ce que produit politiquement notre école, sur les visions du monde et les préférences électorales qu’elle engendre sur le long terme chez les individus.

  • Les territoires des émeutes
    https://laviedesidees.fr/Les-territoires-des-emeutes

    Le haut niveau de #ségrégation urbaine constitue le meilleur prédicteur des violences. La différence la plus marquante entre 2023 et 2005 est l’entrée en scène des villes petites et moyennes, où les adolescents de cités d’habitat social s’identifient aux jeunes des banlieues de grandes métropoles.

    #Société #jeunesse #banlieue #révolte #urbanisme #gilets_jaunes
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20240412_emeutes.pdf

    • Conclusion

      Le retour sur les émeutes de #2005 a permis de mettre en évidence à la fois des continuités et des changements par rapport à celles de #2023. Si de façon générale, les communes les plus défavorisées ont de plus fortes probabilités de connaître des émeutes, c’est surtout la ségrégation des situations sociales les plus précaires et des immigrés dans des quartiers spécifiques (#QPV) qui apparaît comme un élément de contexte crucial. À profil social et urbain équivalent, avoir un QPV augmente de façon très significative la probabilité de connaître des émeutes. De plus, cette #ségrégation_sociale et ethnique s’accompagne d’une forte #ségrégation_scolaire dont nous avons pu mesurer également l’impact : plus elle est importante, plus les émeutes sont intenses et violentes.

      Les quartiers en question sont ceux directement concernés par la #politique_de_la_ville (QPV, #PNRU, #NPNRU) depuis plusieurs décennies. Si des changements sont indiscutables sur le plan de l’amélioration du cadre de vie des habitants et plus particulièrement des #conditions_de_logement, un grand nombre de ces quartiers continuent de concentrer une large part de la jeunesse populaire d’origine immigrée, celle la plus touchée par la #relégation, les #discriminations et les #violences_policières, et donc celle aussi la plus concernée par les émeutes. Si la #mixité_sociale et ethnique s’est sensiblement améliorée dans certains quartiers, d’autres demeurent des espaces de très forte #homogénéité_sociale et ethnique, que l’on retrouve dans les #écoles et les #collèges. Ceux où les interventions de l’#ANRU ont été moins intenses ont même vu le nombre de ménages pauvres augmenter. En Île-de-France, la quasi-totalité des communes qui avaient connu des émeutes en 2005, pourtant concernées par la politique de la ville, en ont connu également en 2023.

      Notre approche socio-territoriale met d’autant plus en évidence les limites d’une analyse au niveau national, que les émeutes de 2023 se sont diffusées dans un plus grand nombre de petites villes et villes moyennes auparavant moins touchées par ces événements. Cette plus grande diversité territoriale est frappante lorsque l’on compare les banlieues des très grandes métropoles, à commencer par les banlieues parisiennes, aux #petites_villes et #villes_moyennes. Le poids du #logement_social, de l’immigration, la suroccupation des logements, le niveau de #pauvreté, mais aussi la façon dont ces dimensions se rattachent aux #familles_monoparentales et nombreuses, renvoient à des réalités différentes. Pourtant, dans tous les cas, la ségrégation joue un rôle déterminant.

      Cette approche contextuelle ne suffit pas à expliquer l’ensemble des mécanismes sociaux à l’œuvre et ce travail devra être complété à la fois par des analyses plus fouillées et qualitatives, ciblées sur les réseaux sociaux, la police et les profils des protagonistes, mais aussi des études de cas renvoyant aux différentes configurations socio-territoriales. Des études qualitatives locales devraient permettre de mieux comprendre comment, dans les différents contextes, les dimensions sociales et ethno-raciales interagissent lors des émeutes. Cela permettrait par exemple de mieux saisir l’importance de la mémoire des émeutes dans les quartiers populaires des banlieues des grandes métropoles, sa transmission et le rôle des réseaux militants et associatifs. Dans le cas des petites villes et des villes moyennes, la comparaison avec le mouvement des Gilets jaunes apporte un éclairage particulièrement intéressant sur l’intersection et la différenciation des formes que peuvent prendre la colère sociale et le ressentiment.

      #émeutes #violence #villes #urban_matter #violences_urbaines #banlieues #ségrégation_urbaine #violences #statistiques #chiffres

  • Paris Les bibliothèques sont aussi des refuges
    https://www.leparisien.fr/paris-75/a-paris-les-bibliotheques-sont-aussi-des-refuges-ici-les-sdf-retrouvent-u

    La précarité grandit dans les rues et s’invite dans les rayonnages de la cinquantaine de #médiathèques parisiennes. Celles-ci s’adaptent pour devenir des lieux de solidarité. Des cours de français sont, notamment, proposés dans certaines.

    Haroun a gardé son anorak noir sur le dos. Le vent froid qui fait frissonner la capitale est pourtant resté à la porte de la bibliothèque Václav-Havel, à deux pas de la bouillonnante Goutte d’or (XVIII e).

    L’après-midi file. D’ici 19 heures, lorsque la bibliothèque fermera ses portes, Haroun reprendra le maigre sac en plastique qui lui sert de valise. Puis ce Soudanais de 24 ans repartira à la recherche d’un abri pour la nuit. Depuis son arrivée à Paris il y a deux mois, ses jours et ses nuits se ressemblent. Haroun vient « tous les jours » dans cette médiathèque municipale installée dans la halle Pajol. « Je me sens bien ici », lâche-t-il timidement, par la voix d’un ami qui assure la traduction.

    Comme lui, de plus en plus de personnes #sans-abri ou en grande précarité trouvent refuge dans les 56 #bibliothèques de prêt de la Ville de Paris. Un des rares endroits chauffés où l’on peut « rester toute la journée sans consommer » , glisse une bibliothécaire.

    « La porte est ouverte à tous, sans qu’aucune question ne soit posée à l’entrée, abonde Pascal Ferry, directeur de Václav-Havel, qui compte une vingtaine d’agents et environ 100 000 visites par an. Ici, les SDF sont traités comme tout le monde. Ils retrouvent un statut qu’ils ont perdu dehors. »

    De nouveaux profils apparaissent. « Il y a un an et demi, nous avons dû faire face à l’arrivée des consommateurs de crack, poursuit Pascal Ferry. Aujourd’hui, nous voyons de plus en plus de #mineurs_isolés. Globalement, la précarité est plus visible. C’est un reflet de qui se passe dans la rue. » Depuis une dizaine d’années, ces structures s’adaptent. Certaines proposent des ateliers de conversation, des cours de français ou des initiations au numérique, des rendez-vous avec des assistants sociaux.

    « Réussir à faire cohabiter tous les publics »

    À Václav-Havel, les CSP + croisent des #familles_hébergées dans les #hôtels_sociaux, les jeunes migrants qui repartent avec des manuels de langue sous le bras, les ados qui sortent d’une session jeux vidéo dans la salle dédiée ou encore les « SDF habitués » qui viennent lire la presse.

    « Les bibliothèques ont beaucoup changé », confirme Boubacar Sy, 60 ans dont plus d’une trentaine comme bibliothécaire. Il y a quelques années, il est devenu « le premier médiateur » du réseau parisien. « Il y en a cinq autres désormais, précise-t-il. L’idée, c’était de répondre à certaines violences physiques ou verbales et de mieux prévenir les conflits. »

    « Il faut réussir à faire cohabiter tous ces publics et ces usages, insiste Pascal Ferry. C’est un équilibre fragile et compliqué. » Avec parfois des points de rupture. En 2015, deux ans après l’ouverture de la bibliothèque, un camp de migrants s’est installé sur le parvis. « Elle n’était quasiment plus accessible au reste du public », se souvient une membre de l’équipe. À quelques mètres, la « bulle » de la Chapelle se monte en 2016 pour faire face à toutes ces arrivées. Environ 60 000 migrants défilent sous ce chapiteau, jusqu’à ce que dispositif expérimental d’accueil prenne fin en 2018. Carine Rolland, adjointe (PS) de la maire de #Paris en charge de la culture, rappelle : « Ça a accéléré notre réflexion sur ce qu’est une bibliothèque : un lieu de culture, d’ouverture mais aussi de sociabilité. »

    Les bibliothécaires se forment sur le tas à l’accueil de visiteurs parfois en grande détresse. Comme il y a quelques jours, cette famille arrivée sous la pluie battante et pour laquelle « il a fallu trouver une solution d’hébergement en urgence ».

    De bonnes âmes aident, comme Jean-Claude, 79 ans, qui donne des cours de français bénévolement. Ce vendredi après-midi, ce graphiste retraité s’est installé dans un coin avec Haroun et trois autres jeunes Soudanais. Václav-Havel est devenu bien plus qu’une bibliothèque pour lui : « C’est ma deuxième maison ! »

  • #Processus_de_Rabat : la Suisse organise à Genève une #rencontre consacrée aux personnes disparues sur les routes migratoires

    La Suisse s’engage dans le cadre du Processus de Rabat, le dialogue euro-africain sur la migration et le développement. En collaboration avec la Gambie, elle organise, les 20 et 21 septembre 2023 à Genève, une réunion thématique sur la question « Séparation des familles et personnes disparues dans le contexte de la migration : prévention, recherche et réunification ».

    La problématique des personnes disparues sur les routes migratoires constitue un défi majeur pour la communauté internationale. Depuis 2014, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a répertorié près de 60 00 migrants disparus ou décédés dans le monde, sachant que de nombreux cas ne sont probablement pas recensés. L’adoption, lors de la conférence ministérielle de Cádiz en décembre 2022, du plan d’action 2023-2027 a permis de créer un nouveau cadre stratégique pour le Processus de Rabat. À l’initiative de la Suisse, le nouveau #plan_d'action comporte pour la première fois des #mesures concernant les migrants disparus et les #familles_séparées.

    La rencontre qui se déroulera à Genève portera sur la #prévention, la #recherche et l’#identification des #migrants_disparus ainsi que sur la #réunification_des_familles. Elle aura pour objectif d’encourager l’échange de connaissances entre les quelque 70 représentants d’autorités nationales et d’organisations internationales, de déterminer les instruments utiles ainsi que les bonnes pratiques et de renforcer la collaboration internationale.

    Depuis plusieurs années déjà, la Suisse se penche sur le sujet des personnes disparues. Le 11 mai 2021, elle a lancé, avec le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), l’Alliance mondiale pour les personnes disparues. À ce jour, l’Alliance, dont la présidence est assurée par la Suisse et le Mexique, compte 12 États membres. La rencontre thématique s’inscrit dans le cadre de cet engagement. Elle est organisée par le Secrétariat d’État aux migrations et la Division Paix et droits de l’homme du Département fédéral des affaires étrangères, en collaboration avec le Centre international pour le développement des politiques migratoires, qui assure le secrétariat du Processus de Rabat. De nombreuses organisations, telles que le CICR, le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, l’OIM, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance, l’Argentine Forensic Anthropology Team et des Sociétés nationales de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, fournissent une contribution importante à cette réunion grâce à leur expertise.

    Depuis 2006, le Processus de Rabat sert de plateforme pour le dialogue migratoire entre une cinquantaine de pays d’Afrique du Nord, d’Afrique occidentale, d’Afrique centrale et d’Europe. L’Union européenne, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest et diverses organisations internationales y prennent également part. La Suisse est un membre actif du Processus de Rabat depuis 2006 et est représentée au sein de son comité de pilotage depuis décembre 2022. Le Processus de Rabat lui permet de renforcer le dialogue migratoire avec les pays européens et africains. En tant que pays de référence en matière de protection et d’asile, la Suisse joue le rôle d’État hôte de conférences thématiques, contribuant ainsi au développement de cette composante stratégique du dialogue. Cette année, c’est le Maroc qui assure la présidence du Processus de Rabat.

    https://www.admin.ch/gov/fr/accueil/documentation/communiques.msg-id-97798.html
    #disparus #migrations #asile #réfugiés #mourir_aux_frontières #morts_aux_frontières

  • Un nombre inédit d’enfants à la rue à la veille de la rentrée scolaire
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/08/30/un-nombre-record-d-enfants-a-la-rue-a-la-veille-de-la-rentree-scolaire_61870

    Ce nombre augmente : 1 990 enfants à la rue, c’est plus que le double du nombre constaté le 31 janvier 2022, c’est aussi 17 % de plus que le 22 août 2022 et, surtout, 56 % de plus que le 30 janvier 2023, à une période où le gouvernement avait porté le dispositif d’#hébergement_d’urgence à un niveau jamais atteint par le passé, avec 205 000 places au total. Le nombre de femmes seules à la rue avec des enfants est aussi en forte hausse, de 46 % en un an. « Et encore, il s’agit d’estimations minim[ales], qui ne prennent en compte ni les #mineurs_isolés ni les familles qui ne parviennent pas à joindre le 115, ou n’essaient même plus, découragées par les refus », souligne le président de la FAS, Pascal Brice.
    Sur le terrain, le constat est encore plus sombre. Dans la métropole lyonnaise, le collectif d’enseignants et de parents d’élèves Jamais sans toit, mobilisé en faveur des #enfants_sans_abri, est confronté à une situation inédite depuis sa création, en 2014. « Les familles mises à l’abri l’hiver ne le restent plus systématiquement aux beaux jours, bien que la loi prévoie la continuité de l’hébergement d’urgence. 80 familles ont, par exemple, été remises à la rue le 7 août, avec des enfants âgés de seulement 3 ans, explique Raphaël Vulliez, membre fondateur de Jamais sans toit. Au total, on a recensé 395 enfants sans toit dans la métropole, soit trois fois plus que l’été précédent. Il y a des nourrissons, des #familles avec des problèmes de santé assez graves, et aussi des #femmes enceintes. »

    Parcours du combattant

    Une vingtaine de ménages ont commencé à la fin de juin l’#occupation du gymnase Bellecombe, à Lyon, pensant être rapidement mises à l’abri. Presque toutes restent sans solution, à moins d’une semaine de la rentrée des classes. Des collectifs similaires à Jamais sans toit se sont constitués ou renforcés dans une quinzaine d’autres villes : Paris, Lyon, Strasbourg, Bordeaux, Nantes, Rennes, Grenoble, Saint-Etienne, mais aussi Le Havre, Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), Fougères (Ille-et-Vilaine), Tours, ou encore Argenteuil (Val-d’Oise), Rosny-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne) et Pantin (Seine-Saint-Denis). Certains ont hébergé les familles sans abri au sein d’écoles ou chez des particuliers, ou organisé des collectes pour financer des nuits d’hôtel.

    #enfants_à_la_rue

  • La sortie de prison : épisode • 1/5 du podcast Carte blanche à Reda Kateb
    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/les-pieds-sur-terre/la-sortie-de-prison-1912332


    La prison de Fresnes ©AFP - PATRICK KOVARIK

    Série « Carte blanche à Reda Kateb »
    Épisode 1/5 : La sortie de prison
    Lundi 21 août 2023
    1ère diffusion le 17/03/2014

    https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/10078-21.08.2023-ITEMA_23463858-2023C6612S0233-21.mp3

    Les Pieds sur terre carré
    Provenant du podcast
    Les Pieds sur terre
    Jean-Pierre a passé six mois derrière les barreaux, Saïd quatre ans. Le jour de leur sortie de la maison d’arrêt de Fresnes, ils font leurs premiers pas dehors.

    Nous sommes à Fresnes, en 2014, devant la sortie du centre pénitentiaire. Thérèse attend son frère Jean-Pierre depuis plus d’une heure. Il doit sortir de prison le jour même après six mois de détention : "Les familles des détenus sont traitées avec mépris", déplore-t-elle.

    Jean-Pierre explique qu’il a été emprisonné à tort, à cause d’un malentendu administratif. Pour lui, l’expérience de la prison est particulièrement dégradante : "La prison déshumanise l’homme. On était comme des bêtes."

    À la sortie de cette prison, il y a aussi Saïd. Il a été incarcéré quarante-six mois et vit sa première heure de liberté. L’ex-détenu raconte comment il est arrivé là et évoque ses projets futurs : "On apprend à être plus malin en prison. Pour ne pas se faire prendre la prochaine fois."

    Reportage : Yann Thompson
    Réalisation : Alexandra Malka (et Emmanuel Geoffroy)

    Chanson de fin : Freedom par Anthony Hamilton et Elayna Boynton - Album : "Quentin Tarantino’s Django Unchained Original Motion Picture Soundtrack"- Label : Seven Four Ent LLC/Republic

  • Mort de #Nahel : « Ils sont rattrapés par le réel »

    #Ali_Rabeh, maire de #Trappes, et #Amal_Bentounsi, fondatrice du collectif Urgence, notre police assassine, reviennent dans « À l’air libre » sur la mort de Nahel, 17 ans, tué par un policier à Nanterre, et les révoltes qui ont suivi dans de nombreuses villes de France.

    https://www.youtube.com/watch?v=euw03owAwU8&embeds_widget_referrer=https%3A%2F%2Fwww.mediapart.fr%2

    https://www.mediapart.fr/journal/france/290623/mort-de-nahel-ils-sont-rattrapes-par-le-reel
    #violences_policières #banlieues #quartiers_populaires #naïveté

    • « #Emmanuel_Macron ne comprend rien aux banlieues »

      Ali Rabeh, maire de Trappes (Yvelines), a participé à l’Élysée à la rencontre entre le chef de l’État et quelque 200 maires, le 4 juillet, pour évoquer la révolte des quartiers populaires. Il dénonce sans langue de bois l’incapacité du Président à comprendre ce qui se joue dans les banlieues et son manque de perspectives pour l’avenir.

      Vous avez été reçu mardi 4 juillet à l’Élysée par le président de la République avec des dizaines d’autres maires. Comment ça s’est passé ?

      Ali Rabeh : Le Président a fait une introduction très courte pour mettre en scène sa volonté de nous écouter, de nous câliner à court terme, en nous disant à quel point on était formidable. Puis ça a viré à la #thérapie_de_groupe. On se serait cru aux #alcooliques_anonymes. Tout le monde était là à demander son petit bout de subvention, à se plaindre de la suppression de la taxe d’habitation, de la taille des LBD pour la police municipale ou de l’absence du droit de fouiller les coffres de voiture… Chacun a vidé son sac mais, à part ça et nous proposer l’accélération de la prise en charge par les #assurances, c’est le néant. La question primordiale pour moi n’est pas de savoir si on va pouvoir réinstaller des caméras de surveillances en urgence, ou comment réparer quelques mètres de voiries ou des bâtiments incendiés. Si c’est cela, on prend rendez-vous avec le cabinet du ministre de la Ville ou celui des Collectivités territoriales. Mais ce n’est pas du niveau présidentiel.

      Quand on parle avec le président de la nation, c’est pour cerner les #causes_structurelles du problème et fixer un cap afin d’éviter que ça ne se reproduise. Et là-dessus on n’a eu #aucune_réponse, ni #aucune_méthode. Il nous a dit qu’il avait besoin d’y réfléchir cet été. En fait, Emmanuel Macron voulait réunir une assemblée déstructurée, sans discours commun. Il a préféré ça au front commun de l’association #Ville_&_Banlieue réunissant des maires de gauche et de droite qui structurent ensemble un discours et des #revendications. Mais le Président refuse de travailler avec ces maires unis. Il préfère 200 maires en mode grand débat qui va dans tous les sens, parce que ça lui donne le beau rôle. En réalité, on affaire à des #amateurs qui improvisent. Globalement ce n’était pas à la hauteur.

      Le Président n’a donc rien évoqué, par exemple, de l’#appel_de_Grigny ou des nombreuses #propositions déjà faites par le passé sur les problématiques liées aux #banlieues et qui ne datent quand même pas d’hier ?

      Non. Il a fait du « Macron » : il a repris quelques éléments de ce qu’on racontait et il en fait un discours général. Il avait besoin d‘afficher qu’il avait les maires autour de lui, il nous a réunis en urgence pendant que les cendres sont brûlantes, ce qu’il a refusé de faire avant que ça n’explose. Et ce, malgré nos supplications. Pendant des mois, l’association Ville & Banlieue a harcelé le cabinet de Mme Borne pour que soit convoqué un Conseil interministériel des villes conformément à ce qu’avait promis le Président. Cela ne s’est jamais fait. Macron n’a pas tenu sa parole. On a eu du #mépris, de l’#arrogance et de l’#ignorance. Il n’a pas écouté les nombreuses #alertes des maires de banlieue parce qu’il pensait que nous étions des cassandres, des pleureuses qui réclament de l’argent. C’est sa vision des territoires. Elle rappelle celle qu’il a des chômeurs vus comme des gens qui ne veulent pas travailler alors qu’il suffirait de traverser la route. Emmanuel Macron n’a donc pas vu venir l’explosion. Fondamentalement, il ne comprend rien aux banlieues. Il ne comprend rien à ce qu’il s’est passé ces derniers jours.

      A-t-il au moins évoqué le #plan_Borloo qu’il a balayé d’un revers de main en 2018 ?

      Je m’attendais justement à ce qu’il annonce quelque chose de cet acabit. Il ne l’a pas fait. Il a fait un petit mea-culpa en disant qu’à l’époque du rapport Borloo, sur la forme il n’avait pas été adroit mais il affirme que la plupart des mesures sont mises en œuvre. Il prétend, tout content de lui, qu’il y a plus de milliards aujourd’hui qu’hier et que le plan Borloo est appliqué sans le dire. C’était #grotesque. J’aurais aimé qu’il nous annonce une reprise de la #méthode_Borloo : on fait travailler ensemble les centaines de maires et d’associatifs. On se donne six mois pour construire des propositions actualisées par rapport au rapport Borloo et s’imposer une méthode. Lui a dit : « J’ai besoin de l’été pour réfléchir. » Mais quelle est notre place là-dedans ?

      Dans ses prises de paroles publiques, le Président a fustigé la #responsabilité des #parents qui seraient incapables de tenir leurs enfants. Qu’en pensez-vous ?

      Qu’il faut commencer par faire respecter les mesures éducatives prescrites par les tribunaux. Pour ces mamans qui n’arrivent pas à gérer leurs enfants dont certains déconnent, les magistrats imposent des éducateurs spécialisés chargés de les accompagner dans leur #fonction_parentale. Or, ces mesures ne sont pas appliquées faute de moyens. C’est facile après de les accabler et de vouloir les taper au porte-monnaie mais commençons par mettre les moyens pour soutenir et accompagner les #familles_monoparentales en difficulté.

      Le deuxième élément avancé ce sont les #réseaux_sociaux

      C’est du niveau café du commerce. C’est ce qu’on entend au comptoir : « Faut que les parents s’occupent de leur môme, faut les taper aux allocs. Le problème ce sont les réseaux sociaux ou les jeux vidéo… » Quand on connaît la réalité c’est un peu court comme réponse. On peut choisir d’aller à la simplicité ou on peut se poser la question fondamentale des #ghettos de pauvres et de riches. Pour moi l’enjeu c’est la #mixité_sociale : comment les quartiers « politique de la ville » restent des quartiers « #politique_de_la_ville » trente ans après. Or personne ne veut vraiment l’aborder car c’est la montagne à gravir.

      Vous avez abordé cette question lors de votre intervention à l’Élysée. Comment le Président a-t-il réagi ?

      Il a semblé réceptif quand j’ai évoqué les ghettos de riches et les #maires_délinquants qui, depuis vingt-deux ans, ne respectent pas la #loi_SRU. Il a improvisé une réponse en évoquant le fait que dans le cadre des J.O, l’État prenait la main sur les permis de construire en décrétant des opérations d’intérêt national, un moyen de déroger au droit classique de l’#urbanisme. Il s’est demandé pourquoi ne pas l’envisager pour les #logements_sociaux. S’il le fait, j’applaudis des deux mains. Ça serait courageux. Mais je pense qu’il a complètement improvisé cette réponse.

      En ce moment, on assiste à une #répression_judiciaire extrêmement ferme : de nombreux jeunes sans casier judiciaire sont condamnés à des peines de prison ferme. Est-ce de nature à calmer les choses, à envoyer un message fort ?

      Non. On l’a toujours fait. À chaque émeute, on a utilisé la matraque. Pareil pour les gilets jaunes. Pensez-vous que la #colère est moins forte et que cela nous prémunit pour demain ? Pas du tout. Que les peines soient sévères pour des gens qui ont mis le feu pourquoi pas, mais ça ne retiendra le bras d’aucun émeutier dans les années qui viennent.

      Vous avez été dans les rues de Trappes pour calmer les jeunes. Qu’est-ce qui vous a marqué ?

      La rupture avec les institutions est vertigineuse. Elle va au-delà de ce que j’imaginais. J’ai vu dans les yeux des jeunes une véritable #haine de la police qui m’a glacé le sang. Certains étaient déterminés à en découdre. Un jeune homme de 16 ans m’a dit « Ce soir on va régler les comptes », comme s’il attendait ce moment depuis longtemps. Il m’a raconté des séances d’#humiliation et de #violence qu’il dit avoir subies il y a quelques mois de la part d’un équipage de police à #Trappes. Beaucoup m’ont dit : « Ça aurait pu être nous à la place de Nahel : on connaît des policiers qui auraient pu nous faire ça. » J’ai tenté de leur dire qu’il fallait laisser la justice faire son travail. Leur réponse a été sans appel : « Jamais ça ne marchera ! Il va ressortir libre comme tous ceux qui nous ont mis la misère. » Ils disent la même chose de l’#impunité des politiques comme Nicolas Sarkozy qui, pour eux, n’ira jamais en prison malgré ses nombreuses condamnations. Qui peut leur donner tort ?

      Il se développe aussi un discours politique extrêmement virulent sur le lien de ces #violences_urbaines avec les origines supposément immigrées des jeunes émeutiers. Qu’en pensez-vous ?

      Quand Robert Ménard a frontalement dit, dans cette réunion des maires, que le problème provenait de l’#immigration, le président de la République n’a pas tiqué. Une partie de la salle, principalement des maires LR, a même applaudi des deux mains. Il y a un #glissement_identitaire très inquiétant. Culturellement, l’extrême droite a contaminé la droite qui se lâche désormais sur ces sujets. Ces situations demandent de raisonner pour aller chercher les causes réelles et profondes du malaise comme l’absence d’#équité, la concentration d’#inégalités, d’#injustices, de #frustrations et d’#échecs. C’est beaucoup plus simple de s’intéresser à la pigmentation de la peau ou d’expliquer que ce sont des musulmans ou des Africains violents par nature ou mal élevés.

      Comment ces discours sont-ils perçus par les habitants de Trappes ?

      Comme la confirmation de ce qu’ils pensent déjà : la société française les déteste. Dans les médias, matin, midi et soir, ils subissent continuellement des #discours_haineux et stigmatisant de gens comme Éric Zemmour, Marine le Pen, Éric Ciotti, etc. qui insultent leurs parents et eux-mêmes au regard de leur couleur de peau, leur religion ou leur statut de jeune de banlieue. Ils ont le sentiment d’être les #rebuts_de_la_nation. Quotidiennement, ils ont aussi affaire à une #police qui malheureusement contient en son sein des éléments racistes qui l’expriment sur la voie publique dans l’exercice de leur métier. Ça infuse. Les jeunes ne sont pas surpris de l’interprétation qui est faite des émeutes. En réalité ils l’écoutent très peu, parce qu’ils ont l’habitude d’être insultés.

      D’après vous, que faut-il faire dans l’#urgence ?

      Il faut arrêter de réfléchir dans l’urgence. Il faut s’engager sur une politique qui change les choses sur dix à quinze ans. C’est possible. On peut desserrer l’étau qui pèse sur les quartiers en construisant des logements sociaux dans les villes qui en ont moins. Moi, je ne demande pas plus de subventions. Je veux que dans quinze à vingt ans, on me retire les subventions « politique de la ville » parce que je n’en aurai plus besoin. C’est l’ambition qu’on doit porter.

      Et sur le court terme ?

      Il faut envoyer des signaux. Revenir sur la loi 2017 car cela protégera les policiers qui arrêteront de faire usage de leurs armes à tort et à travers, s’exposant ainsi à des plaintes pour homicide volontaire, et cela protégera les jeunes qui n’auront plus peur de se faire tirer comme des lapins. Il faut aussi engager un grand #dialogue entre la police et les jeunes. On l’a amorcé à Trappes avec le commissaire et ça produit des résultats. Le commissaire a fait l’effort de venir écouter des jeunes hermétiquement hostiles à la police, tout en rappelant le cadre et la règle, la logique des forces de l’ordre. C’était très riche. Quelques semaines plus tard le commissaire m’a dit que ses équipes avaient réussi une intervention dans le quartier parce que ces jeunes ont calmé le jeu en disant « on le connaît, il nous respecte ». Il faut lancer un #cercle_vertueux de #dialogue_police-population, et #jeunesse en particulier, dans les mois qui viennent. La police doit reprendre l’habitude de parler avec sa population et être acceptée par elle. Mettons la police autour de la table avec les jeunes, les parents du quartier, des éducateurs, les élus locaux pour parler paisiblement du ressenti des uns et des autres. Il peut y avoir des signaux constructifs de cet ordre-là. Or là on est dans la culpabilisation des parents. Ça ne va pas dans le bon sens.

      https://www.politis.fr/articles/2023/07/emmanuel-macron-ne-comprend-rien-aux-banlieues
      #Macron #ignorance

    • Entre Emmanuel Macron et les banlieues, le #rendez-vous_manqué

      En 2017, le volontarisme du chef de l’Etat avait fait naître des #espoirs dans les #quartiers_populaires. Malgré la relance de la #rénovation_urbaine, le rejet du plan Borloo comme son discours sur le #séparatisme l’ont peu à peu coupé des habitants.

      Il n’y a « pas de solution miracle ». Surtout pas « avec plus d’argent », a prévenu le chef de l’Etat devant quelque 250 maires réunis à l’Elysée, mardi 4 juillet, sur l’air du « trop, c’est trop » : « La santé est gratuite, l’école est gratuite, et on a parfois le sentiment que ce n’est jamais assez. » Dans la crise des violences urbaines qui a meurtri 500 villes, après la mort du jeune Nahel M. tué par un policier, le président de la République a durci le ton, allant jusqu’à rappeler à l’ordre des parents. Une méthode résumée hâtivement la veille par le préfet de l’Hérault, Hugues Moutouh, sur France Bleu : « C’est deux claques, et au lit ! »

      L’urgence politique, dit-on dans le camp présidentiel, est de rassurer une opinion publique encore sous le choc des destructions et des pillages. « Une écrasante majorité de Français se raidit, avec une demande d’autorité forte, confirme Brice Teinturier, directeur général délégué d’Ipsos. Déjà sous Sarkozy, l’idée dominait qu’on en faisait trop pour les banlieues. Les dégradations réactivent cette opinion. Emmanuel Macron est sur une crête difficile à tenir. »

      Ce raidissement intervient sur fond de #fracture territoriale et politique. « L’opposition entre la France des quartiers et celle des campagnes nous revient en pleine figure. Si on met encore de l’argent, on accentuera la fracture », pense Saïd Ahamada, ex-député de la majorité à Marseille. « Les gens en ont ras le bol, ils ne peuvent plus entendre que ces quartiers sont abandonnés », abonde Arnaud Robinet, maire de Reims, qui abrite sept #quartiers_prioritaires_de_la_politique_de_la_ville (#QPV), et membre du parti d’Edouard Philippe.

      (#paywall)

      https://www.lemonde.fr/politique/article/2023/07/06/entre-emmanuel-macron-et-les-banlieues-le-rendez-vous-manque_6180759_823448.

  • China is second most costly country to raise a child behind South Korea, report warns
    https://www.scmp.com/economy/china-economy/article/3218920/china-second-most-costly-country-raise-child-behind-south-korea-report-warns

    The cost of raising a child until the age of 18 is 6.9 times GDP per capita, twice the rate in Germany and three times that in France
    The report said more support for families was needed to help improve the country’s flagging birth rate

    China is one of the most costly countries in the world to raise a child, according to a new report, which called for more support for families in the face of the country’s flagging birth rate.

    The country is facing a looming demographic crisis as a result of its low birth rate – in part a legacy of the now-abandoned one-child policy – and India is poised to overtake it as the world’s most populous country this year.

    The study by the YuWa Population Research Institute said the cost of raising a child until the age of 18 in China was 6.9 times its gross domestic product per capita.

    The study by the YuWa Population Research Institute said the cost of raising a child until the age of 18 in China was 6.9 times its gross domestic product per capita.

    This was the second highest in the world, behind South Korea, where the cost is 7.79 times higher than its GDP per capita.

    It is also double the cost in Germany, where it is 3.64 times GDP per capita, and more than triple the rate in Australia and France, where it is 2.08 and 2.24 times respectively.

    South Korea has one of the world’s lowest birth rates. Last year the average number of babies expected per South Korean woman fell to 0.78, compared with 1.1 in China.

    “The high cost of childbearing is one of the most important factors affecting the willingness of families of childbearing age to bear children,” the report said.

    “To this end, policies to reduce childbearing costs for families of childbearing age need to be introduced at the national level.

    “Specific measures include cash and tax subsidies, house purchase subsidies, building more nurseries, providing gender-equal maternity leave, introducing foreign nannies, promoting flexible working styles, guaranteeing the reproductive rights of single women, allowing assisted reproductive technology and reforming the college entrance examination and school system.”

    A nationwide survey by the National Health and Family Planning Commission in 2017 found that 77.4 per cent of women of childbearing age said “heavy economic burdens,” were the top reasons for not wanting more children after feeling “too old” or “not having anyone to take care of the child”.

    The YuWa report estimated that the average cost of raising a child from birth to 17 years old in China is 485,000 yuan (US$69,430), while the cost of raising a child to college graduation is about 627,000 yuan.

    The average Chinese worker earned 105,000 yuan a year in 2021, according to the National Bureau of Statistics.

    There is a significant urban-rural divide as well. The average cost of raising a child to age 17 in cities is 630,000 yuan, more than twice the cost in the countryside.

    The average cost of raising a child in Beijing and Shanghai is 969,000 yuan and 1,026,000 yuan, respectively, while the cost for families in Tibet is only 293,000 yuan.

    Policymakers in China have been seeking ways to encourage birth rates in recent years, while in 2022, deaths outnumbered new births for the first time in six decades.

    Last year, China’s birth rate fell to a record low of 6.77 per 1,000 people, while the overall population fell by 850,000 to just over 1.41 billion.

    Chinese mothers gave birth to 9.56 million babies – the lowest total in modern history and the first time the figure has dipped below 10 million.

    India is set to surpass China as the world’s most populous country, hitting almost 1.43 billion people, according to United Nations estimates.

    #Chine #éducation #vie_chère #enfants #familles

    • Bien distinguer #inceste et #incestuel
      par Jean-Luc Viaux

      cf. livre original de #Paul_claude_Racamier

      (...)

      les familles « incestuelles » ne sont pas, comme on le lit trop souvent, des #familles où circulerait des approches sexuelles inappropriées, de type promiscuité ou partage de lit ou exhibition bruyante de la sexualité des uns et des autres. Il s’agit au contraire de de groupes familliaux dans lequel il existe une banalisation /négation de tout objet qui pourrait évoquer l’inceste puisque tout se passe dans la séduction narcissique.

      (...)

      Racamier : « le fantasme-non-fantasme est au registre incestuel ce que le fantasme proprement dit est au registre oedipien ».

      (duh)

      (...)

      Le problème est que ces notions théorico-cliniques mal maîtrisées conduisent à penser de travers : l’incestuel est alors perçu de façon triviale dans la promiscuité familliale ou l’excès apparent de tendresse d’un adulte pour son enfant « mais madame il ne faut pas embrasser son enfant sur la bouche... ». On le conçoit alors comme les prémisces d’un acte sexuel incestueux possible ou probable. Sauf que c’est l’inverse du concept de Racamier, et qui est pourtant très clair : l’incestuel n’est pas l’inceste, pas plus que l’inceste agi, génital, n’est en rien l’oedipe.

      (...)

      Concept compliqué, #psychanalytique reposant sur le cheminement d’une pensée et d’une clinique très originale.

      (...)

      Exemple : « et le père ? Il n’a pas de père » ce qui est une forfaiture : nul n’est né d’Un. La réponse, son père est parti ou « son père est un salaud » n’a pas le même sens . « Il n’y en as pas » signifie en sous-texte « il n’est qu’à moi », forme donc ce fantasme-non-fantasme narcissique primaire de type incestuel. S’il n’y a pas de père, c’est qu’il n’y a pas de désir, pas de risque oedipien, c’est une figure symétrique de celle de Jocaste qui elle n’a pas de fils, puisqu’elle l’a tué, et donc ne risque pas son désir...

      (...)

      l’incestuel ne produit pas de maltraitance et n’en est pas une, alors que l’inceste peut devenir une violence sexuelle, quand il échoue a rester un fantasme. L’incestuel ne transgresse ni interdit ni loi, il appelle à la clinique au travail de défusion narcissique. L’inceste est une transgression qui nécessite que la loi sociale vienne faire fonctionner l’interdit... encore faut-il que cette loi ne soit pas baroque ou complexe.

    • #paywall
      Et tellement pas d’accord avec ceci :

      l’incestuel ne produit pas de maltraitance et n’en est pas une

      Bien sûr que l’incestuel est destructeur, et qu’il transgresse les interdits, c’est monstruosité que de dire le contraire. Car ce n’est pas seulement la victime du comportement incestuel du parent qui peut être happé toute sa vie dans cette relation toxique de dépendance mais toute la famille qui en pâtit.

    • je remet au cas où :

      Le problème est que ces notions théorico-cliniques mal maîtrisées conduisent à penser de travers : l’incestuel est alors perçu de façon triviale dans la promiscuité familliale ou l’excès apparent de tendresse d’un adulte pour son enfant « mais madame il ne faut pas embrasser son enfant sur la bouche... ». On le conçoit alors comme les prémisces d’un acte sexuel incestueux possible ou probable. Sauf que c’est l’inverse du concept de Racamier, et qui est pourtant très clair : l’incestuel n’est pas l’inceste, pas plus que l’inceste agi, génital, n’est en rien l’oedipe

      J’ai la flemme de recopier tout l’article, mais l’incestuel, visiblement, pour un lecteur de Racamier (qui invente ce concept) n’est pas l’inceste. Je trouve ça notable. D’autant qu’ il y a une confusion, massive, généralisée, c’est indéniable. On utilise les deux mots pour dire la même chose (l’inceste). Et personne n’a lu le bouquin du type (moi non plus). Je pense qu’il y a un problème. Je ne sais pas quoi dire de plus. Faudrait lire Racamier.

  • Roubaix, les grandes familles : les Motte se rassemblent (à Tourcoing) Les pieds sur terre.

    Le 24 septembre 2022 a été une journée de retrouvailles familiales pour les Motte de Roubaix et les Motte de Tourcoing. Ils étaient 200 à s’être donnés rendez-vous au cimetière de Tourcoing pour le 200e anniversaire de la mort de Jean-François Motte et la bénédiction d’une plaque commémorative du couple Marie-Ursule Clarisse et Jean-François Motte de Tourcoing.

    “Roubaix et les Motte, c’est un peu la même histoire. Une belle histoire qui est intimement mêlée à celle des Motte de Tourcoing.” Eric Motte

    Ces retrouvailles visaient à perpétuer l’histoire familiale et resserrer les liens entre les cousins, qui pour certains ne s’étaient pas vus depuis 60 ans.
    https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/18722-27.10.2022-ITEMA_23178817-2022C6612S0300-21.mp3

    “La notion de grandes familles, elle était à la fois par le nombre d’enfants, mais aussi par leurs responsabilités entrepreneuriales et sociales.”

    “Ce qui nous réunit tous, c’est la foi. La foi, c’est très important. C’est un héritage familial qu’on a reçu et, pour moi en tout cas, c’est le plus beau trésor que m’a laissé ma famille.”

    “Nous célébrons ce jour les héros de notre histoire familiale pour que leur esprit de famille, leurs valeurs, leur esprit d’entreprendre soient bien connus, soient aussi des motifs de fierté et d’exemple à suivre, notamment pour les nouvelles et jeunes générations. Je vous remercie de votre présence et de représenter ainsi les 8 729 descendants vivant de Motte-Clarisse. Ils ont fait du bon boulot !” Hervé Motte

    Quelles valeurs nous ont laissé Motte-Clarisse et les premières générations après lui ? Celles qui ont fait au XIXᵉ siècle le cœur de l’histoire des Motte. Lesquelles peuvent encore nous inspirer ? Pour moi, les choses sont claires : la première valeur est la foi chrétienne, la deuxième valeur est une conscience nette, la troisième valeur est le travail.” Eric Motte

    Parmi les jeunes générations, la transmission et l’adhésion aux valeurs familiales varient. Un jeune entrepreneur dit par exemple : “J’ai été chercher une femme aux Philippines. Elle avait plus de valeurs de Motte que moi : le devoir, le travail, la religion.”

    Tandis que d’autres remettent en question ces valeurs.
    “Je suis un Motte-Tiberghien-Roussel-Prouvost. Tout ça, c’est les familles, comme s’il y avait une caste qui ne se mélangeait pas et en même temps, qui profitait de tout un milieu social pauvre qui était le monde ouvrier. Et donc ça, ça me questionne beaucoup. Quelle valeur je dois garder de tout ça ?”

    Merci à David #Dhont, Guillaume #Tiberghien, Eric et Frédéric #Motte, Thierry #Prouvost, Juliette #Desmarescaux, Emmanuelle #Lequien, Yves et Maurice #Decroix et tous les membres de la famille Motte.
    Reportage : Alain Lewkowicz
    Réalisation : Vanessa Nadja

    #bénéfices #L'argent , le #fric #l'artiche , le #flouz le #jonc #la #fraiche #valeurs #castes #familles #Fortunes #Gamilles #grandes_familles #Roubaix #Tourcoing #Mulliez

    Source : https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/les-pieds-sur-terre/roubaix-les-grandes-familles-les-motte-se-rassemblent-3586451

  • #Tunisie. À #Zarzis, les #familles des « #disparus_en_mer » marchent contre l’#oubli

    Des familles tunisiennes de disparus en exil mais aussi d’autres venues d’Algérie, du Maroc et du Sénégal se sont retrouvées à Zarzis, dans le sud-est de la Tunisie, début septembre 2022. Soutenues par des militants européens et africains, elles cherchent à obtenir la vérité sur le sort de leurs proches, migrants disparus en mer.

    Devant la Maison des jeunes de Zarzis, en ce début de matinée du 6 septembre 2022, un #cortège de plusieurs dizaines de manifestants se met en place. Sous un soleil de plomb, les premières banderoles sont déployées. Puis fuse un slogan : « Où sont nos enfants ? » Les manifestants sont en majorité des femmes, sœurs ou mères de disparus sur les routes de l’exil. La plupart portent une photo de leur proche dont elles n’ont plus de nouvelles depuis leur départ pour l’Europe, il y a parfois deux, cinq ou dix ans pour certaines. Elles viennent de Tunis, de Bizerte ou de Sfax, mais aussi d’Algérie, du Maroc ou encore du Sénégal. Épaulées par des militants actifs en Europe et sur le continent africain, ces femmes se sont réunies à Zarzis pendant plusieurs jours début septembre afin de commémorer leurs proches disparus et de demander des comptes aux États du nord et du sud de la Méditerranée.

    Au premier rang du cortège, Samia Jabloun, chapeau de paille et pantalon à fleurs, porte un tee-shirt floqué du visage de son fils, Fedi, disparu en février 2021. Peu avant le départ du cortège, elle raconte qu’il est parti de Kelibia à bord d’un bateau de pêcheurs. L’embarcation et une partie de l’équipage sont rentrés au port plusieurs heures plus tard, mais Fedi n’est jamais revenu. « Un des pêcheurs m’a dit que, alors que le bateau s’approchait de l’île italienne de Pantelleria, Fedi et un autre homme auraient sauté à l’eau et nagé en direction du rivage », explique Samia.

    Mais depuis ce jour, la professeure d’histoire-géographie n’a pas de nouvelles de son fils. « Je ne sais pas s’il est vivant, je ne sais pas s’il est mort », ajoute-t-elle dans un souffle. Elle raconte ensuite le parcours du combattant pour tenter d’obtenir des informations auprès des autorités tunisiennes, le temps passé à essayer de trouver des traces de vie de son fils, en frappant aux portes des ministères ou via les réseaux sociaux. En vain.
    Le silence des autorités

    Au milieu du cortège, Rachida Ezzahdali, hijab rose tombant sur une robe mouchetée, tient fermement d’une main une banderole et de l’autre la photo de son père, dont elle n’a pas de nouvelles depuis deux ans. « Le 14 février 2020, mon père a pris un avion pour l’Algérie », se remémore la jeune étudiante de 22 ans, originaire d’Oujda, au Maroc. « On a échangé avec lui quelques jours plus tard, il était alors à Oran », ajoute-t-elle. Puis, plus rien, plus de nouvelles. « C’est une tragédie pour ma famille, dit Rachida, d’une voix calme. Je ne connaissais rien à la question des « harragas » »
    1
    , admet la jeune femme, « mais depuis que je me suis rapproché de l’association Aide aux migrants en situation vulnérable, je comprends que ça concerne des milliers de personnes au Maroc, en Algérie ou en Tunisie ». « C’est un vrai fléau », lâche-t-elle. Comme Samia en Tunisie, Rachida s’est heurtée au silence des autorités marocaines quand elle s’est mise à chercher des informations sur son père. « Malgré les protestations, malgré les manifestations, il n’y a aucune réponse de nos gouvernements », se lamente-t-elle.

    Peu après le départ de la marche, les manifestants font une halte devant la mairie de Zarzis. Saliou Diouf, de l’organisation Alarm phone, un réseau qui vient en aide aux personnes migrantes en détresse en mer ou dans le désert, prend la parole : « Nous nous sommes réunis afin de tenir notre promesse : ne pas oublier toutes les personnes qui ont disparu aux frontières ». Latifa Ben Torkia, dont le frère Ramzi a disparu en 2011 et membre de l’Association des mères de migrants disparus, prend le relais et se lance dans un discours. Elle dénonce l’attitude des États tunisien et italien, ainsi que l’Union européenne (UE), qu’elle qualifie de « mafias », et déplore le traitement que la Tunisie réserve à ses propres enfants. Diori Traoré, de l’Association pour la défense des émigrés maliens, venue de Bamako pour cette rencontre, lance un appel aux autorités des rives nord et sud de la Méditerranée : « Arrêtez de tuer la jeunesse africaine ! Ouvrez les frontières ! »

    Victimes des politiques migratoires européennes

    Selon le Forum pour les droits économiques et sociaux (FTDES)
    2
    , au moins 507 personnes sont mortes ou portées disparues depuis début 2022 après avoir tenté de rallier l’Europe à partir des côtes tunisiennes. L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a recensé quant à elle plus de 17 000 personnes décédées ou disparues en Méditerranée centrale depuis 2014, faisant de cette zone la route migratoire la plus meurtrière au monde. Comment expliquer ce constat dramatique ? Dans un rapport publié en juin 2020
    3
    , le réseau Migreurop, qui rassemble des chercheurs et des activistes d’Europe et d’Afrique, considère que « la Tunisie est devenue ces dernières années une cible privilégiée pour les politiques d’externalisation des frontières de l’Union européenne en Méditerranée ».

    Déploiement de l’agence Frontex, « garde-côtes nationaux de mieux en mieux équipés et entraînés » et « système d’expulsion sans cadre juridique », l’organisation considère que « tous les ingrédients seront bientôt réunis pour faire de la Tunisie la parfaite garde-frontière de l’Union européenne ». Et le rapport de Migreurop conclut que « ces corps qui s’amoncellent » sur les plages ou dans les cimetières de Tunisie, « ce sont les victimes des politiques migratoires de l’Union européenne ».

    Une fois les prises de parole terminées, le cortège reprend son chemin et s’approche du littoral. La date du 6 septembre a été choisie en mémoire du naufrage survenu le 6 septembre 2012 au large de Lampedusa. Ce jour-là, une embarcation partie de Sfax avec plus de 130 personnes à son bord a chaviré à proximité de l’îlot italien de Lampione. Seules 56 personnes ont pu être secourues. Mohamed Ben Smida, dont le fils était à bord, s’en souvient « comme si c’était hier ». Après le naufrage, « les autorités tunisiennes nous ont dit : "Vos enfants sont disparus" », raconte-t-il. Il hoche la tête : « "Disparus", mais qu’est-ce que ça veut dire ? Je ne sais pas. Pour moi, c’est soit "mort", soit "vivant". Soit "noir", soit "blanc". C’est tout ». Mohamed évoque les nombreuses manifestations devant les ministères, les demandes répétées auprès des institutions pour faire la lumière sur la disparition de son enfant. Sans que rien ne se passe. « Les gouvernements se succèdent depuis la révolution, à chaque fois, ils disent qu’ils vont s’occuper de cette question des disparus, mais au final, ils ne font rien », constate-t-il, amer. Il parle aussi des faux indicateurs ou pseudo-journalistes qui l’ont abordé en lui promettant des informations sur son fils. « Puis la personne revient quelques jours plus tard pour te dire : "Ton fils est mort", alors qu’il n’en sait rien. Et là, tu pleures de nouveau ».
    La solidarité des pêcheurs

    Les manifestants s’arrêtent sur une plage. Ils déploient une banderole avec la liste des 48 647 personnes mortes aux frontières de l’Europe recensées par l’organisation néerlandaise United for Intercultural Action. La liste s’étale sur plus de 20 mètres sur cette plage de Zarzis, dont le littoral est le point de départ de nombreuses tentatives de passage vers l’Europe. Samia Jabloun se recueille un instant face à la mer puis lit un poème en l’honneur de son fils Fedi. Plusieurs membres de l’Association des pêcheurs de Zarzis sont présents. « En mer, c’est très fréquent qu’on croise des Zodiac avec des Africains, des Algériens, des Tunisiens, des mineurs, des femmes et des enfants, partis des côtes libyennes ou tunisiennes », témoigne Lassad Ghorab, pêcheur depuis 22 ans. « Dans ce cas-là, on ne se pose pas de questions, on arrête le boulot et on leur porte secours si nécessaire », tranche-t-il. Lassad s’emporte contre les passeurs libyens : « Ils font monter dans des Zodiac jusqu’à 150 personnes, ils ne laissent pas le choix aux migrants et les menacent avec des armes : "Soit tu montes, soit t’es mort ! " »

    Un autre pêcheur, Chamseddine Bourrassine raconte comment, en mer, les trafiquants libyens auraient menacé des pêcheurs de Zarzis : « Plusieurs fois, des miliciens nous ont pris pour cible et ils ont tiré dans notre direction ». « On a même eu des cas de pêcheurs pris en otage ! » s’indigne celui qui, en 2018, avait été placé en détention en Italie, accusé d’être un passeur après avoir porté secours et remorqué une embarcation en détresse. Criminalisés par les autorités italiennes d’un côté, pris pour cible par les trafiquants libyens de l’autre, les #pêcheurs de Zarzis n’ont pourtant pas l’intention de renoncer à agir et porter secours : « On est face à des êtres humains, on est obligé de faire quelque chose », affirme avec conviction Lassad Ghorab.

    https://orientxxi.info/magazine/tunisie-a-zarzis-les-familles-des-disparus-en-mer-marchent-contre-l-oubl
    #marche #identification #migrations #identification #mourir_en_mer #morts_en_mer #décès #ceux_qui_restent #Méditerranée #celles_qui_restent
    ping @isskein @_kg_

  • TÉMOIGNAGES. « Je ne veux pas que mes amis sachent que je vis dans la rue » : face au manque d’hébergements d’urgence, de plus en plus d’enfants sans abri
    https://www.francetvinfo.fr/economie/immobilier/immobilier-indigne/temoignages-je-ne-veux-pas-que-mes-amis-sachent-que-je-vis-dans-la-rue-
    https://www.francetvinfo.fr/pictures/nEbPGb9vOkA8lbYxinYl4RbIkOo/1500x843/2022/10/17/phpX9knl1.jpg
    #bilan_macron #logement #familles

    Ces enfants contraints de vivre dehors, dont les parents demandent souvent l’asile, sont de plus en plus nombreux selon le collectif d’associations Jamais sans toit. Il a recensé à ce jour « 194 enfants dans l’agglomération lyonnaise, 26 enfants de moins de trois ans, dont un bébé de deux mois », explique Raphaël Vulliez qui anime ce réseau. « Au niveau national, il n’y a pas de statistiques officielles. Le chiffre qu’on avait, mais qui n’est pas exhaustif, c’est que fin août, il y avait 1 658 enfants dont les demandes de 115 n’ont pas été pourvues et que ce chiffre avait augmenté », précise-t-il.

    Un mois plus tard, ce chiffre a augmenté « de 30% » selon les estimations, ce qui porte à plus de 2 000 le nombre d’enfants à la rue. « Là, il y a eu 7 000 suppressions de places d’hébergement d’urgence cette année et il y en a 7 000 qui sont prévus pour l’année prochaine au projet de loi de finances. C’est une décision complètement irresponsable », dénonce Raphaël Vulliez.

  • Migrants risk life and limb crossing snow-choked Alpine passes

    Ill-equipped families suffer frostbite and worse as they walk past wealthy skiers in the mountains between Italy and France, writes Tom Kington.

    About 1,200 migrants have risked their lives every month this winter crossing the snowy Alpine peaks from Italy into France. It’s a perilous journey that kills some and maims others, but emboldens those survivors who are heading for the Channel.

    The numbers braving the eight-hour trek across the border from Claviere and Bardonecchia are higher than in 2020 and 2019, suggesting that the known death toll of six over the past four years could rise in coming weeks.

    (#paywall)

    https://www.thetimes.co.uk/article/migrants-risk-life-and-limb-crossing-snow-choked-alpine-passes-qq0vpm5j0
    #frontières #asile #migrations #réfugiés #Alpes #Montgenèvre #Briançon #Briançonnais #montagne #hiver #frontière_sud-alpine #Hautes-Alpes
    –—

    ajouté à cette métaliste :
    https://seenthis.net/messages/733721

    Et plus précisément ici :
    https://seenthis.net/messages/733721#message930101

  • Libye : Le premier #vol d’#évacuation vers le #Niger depuis plus d’un an permet de mettre en sécurité 172 demandeurs d’asile

    Le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, a évacué 172 demandeurs d’asile vulnérables de Libye vers le Niger dans la soirée du 4 novembre. Il s’agissait du premier vol d’évacuation vers le Niger depuis plus d’un an, suite à la levée par les autorités libyennes d’une interdiction des #vols_humanitaires.

    « Le HCR est soulagé de voir la reprise de ces #vols_d’évacuation vitaux », a déclaré le chef de mission du HCR en Libye, Jean-Paul Cavalieri. « Cependant, compte tenu du nombre limité de places, l’évacuation ne peut être une solution que pour des personnes extrêmement vulnérables, ayant un besoin urgent de #sécurité et de #protection ».

    Nombre des personnes évacuées ont été détenues dans des conditions extrêmement difficiles, ont été victimes de traite ou ont subi des violences en Libye. Le groupe comprend des #familles, des #enfants voyageant seuls et un bébé né il y a seulement quelques semaines. Les personnes évacuées ont déclaré qu’elles étaient soulagées de quitter la Libye.

    Le HCR salue l’intervention du Conseil présidentiel libyen, du bureau du Premier ministre, du ministère des Affaires étrangères et du bureau du procureur général, qui ont œuvré pour mettre fin à la suspension des vols humanitaires destinés à sauver des vies.

    Cette évacuation a eu lieu grâce au #mécanisme_de_transit_d’urgence (#Emergency_Transit_Mechanism, #ETM) mis en place en 2017 grâce au gouvernement du Niger. Ce dernier a généreusement accepté d’accueillir temporairement sur son territoire des réfugiés confrontés à des situations de danger de mort en Libye afin que le HCR puisse travailler à l’identification de solutions durables pour chacun d’entre eux.

    Au Niger, le HCR apporte un soutien en matière de soins de santé mentale à ceux qui ont été confrontés à des traumatismes pendant leur séjour en Libye, ainsi qu’un accès à des possibilités de formation professionnelle. A ce jour, 3361 réfugiés et demandeurs d’asile ont été évacués de Libye vers le Niger. Parmi eux, 3213 ont quitté le Niger vers des pays tiers dans le cadre du mécanisme de #réinstallation et de #voies_complémentaires.

    Des images sont disponibles ci-dessous pour les médias : https://media.unhcr.org/Share/u8w3y0436symfomxvm1r45y0vrgyfw32

    https://www.unhcr.org/fr/news/press/2021/11/61854b36a/libye-premier-vol-devacuation-vers-niger-dun-an-permet-mettre-securite.html

    #asile #migrations #réfugiés #Libye #migrerrance #vulnérabilité

    ping @rhoumour @_kg_ @isskein @karine4

  • Guía para Familias Víctimas de la Frontera

    La Guía tiene como principal objetivo ayudar a todas esas familias a iniciar y facilitar las labores de búsqueda de las víctimas de las fronteras, ofreciéndoles distintas estrategias para sortear las dificultades con las que se irán encontrando a lo largo de todo el proceso; desde la denuncia hasta la repatriación de los cadáveres.

    Destacamos lo doloroso y complicado que ha sido, en muchas ocasiones, poder arrojar algo de luz a la desesperación de las familias. Obtener información ha sido una labor ardua y complicada, pero esperamos que todo el resultado de nuestra investigación se traduzca en el reconocimiento de las familias como víctimas de las fronteras y en un señalamiento explícito al sistema que permite que esta sea la terrible realidad de miles de personas.

    https://caminandofronteras.org/guia-para-familias-victimas-de-la-frontera

    https://www.youtube.com/watch?v=boDe-1-mjDc&feature=youtu.be

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