• Marche des Libertés du 12 décembre jusqu’au retrait total ! - un suivi par Paris-luttes.info, @paris
    https://paris-luttes.info/suivi-de-la-marche-des-libertes-du-14580

    La marche des libertés n’est pas interdite, elle partira de Place du Châtelet à 14h30, en passant par Boulevard de Sébastopol, Boulevard Saint-Denis, Boulevard Saint-Martin, Place de la République.

    Dispositif policier important autour de la place du Châtelet : trois canons à eau sont de sortie. Fouilles de sacs pour tout le monde et pas mal de contrôles.

    [dès 14:47] Les flics, en nombre disproportionné, s’ennuient et interpellent en masse. Papa flic Darmanin se vante déjà de 24 interpellations.

    Le cortège a été entièrement nassé du début à la fin, chargé dès la place du Châtelet. Plusieurs incursions policières ont saucissonné cette nasse en tronçons. Opérant des arrestations dès l’arrivé des manifestants et durant toute la durée de la manif, les policiers ont accueillis le cortège à République au canon à eau et à la grenade lacrymogène, sans sommations là non plus.

    La « coordination contre la sécurité globale » a refusé d’appeler à cette initiative https://seenthis.net/messages/888955

    ces deux #banderoles ont été chargées puis confisquées par les #FDO, plusieurs arrestations dans ces groupes

    Matraqué, ce musicien de la #FanfareInvisible qui jouait du tambour a été présenté comme... un manifestant maquillé ("oh là. ces images sont choquantes" ont-ils dit d’abord) par BFM (Beauté Française du Maquillage ?)

    « On revient un petit instant sur ces images d’un homme maculé de sang, c’est du maquillage, on vous rassure, pour l’instant pas de blessé »

    Entretien vidéo :
    https://twitter.com/CerveauxNon/status/1337799934171635718

    « Le policier qui m’a fouillé m’a franchement fouillé le slip, le sexe, l’anus »

    Nous avons rencontré un manifestant qui s’est confié au sortir de la manifestation sur l’#agression_sexuelle qu’il venait de subir par un policier.

    Louis Witter, @LouisWitter sur cuicui

    Place de la République, canons à eau hors champ

    #PPLSécuritéGlobale #marche_des_libertés #manifestation #libertés_publiques #police #répression #arrestations #arrestations-préventives

    • Le Parisien sur touiteur

      142 personnes ont été interpellées à Paris. Pour le ministre de l’Intérieur, la « stratégie de fermeté #anti-casseurs » a « permis de les en empêcher, de protéger les commerçants »

      5000 manifestants selon la pref, « quelques centaines » selon divers #media (dont Ouest-France), 10 000 selon les organisateurs.

      À 20H, à en croire le nombre et la fréquence des sirènes de police qui retentissent dans la ville, alors que la place de la République a été évacuée par la force depuis près de deux heures, il semble que des manifestants sortis des nasses successives soient encore dans les rues de l’est parisien.

      #Paris

    • Par des charges arbitraires à Paris, la police provoque l’insécurité globale
      https://www.mediapart.fr/journal/france/121220/par-des-charges-arbitraires-paris-la-police-provoque-l-insecurite-globale

      Quelques milliers de personnes ont manifesté à Paris contre les lois « liberticides » d’Emmanuel Macron. La police a décidé de décourager les manifestants en les chargeant indistinctement dès le départ du cortège, provoquant panique et blessures.

      « C’est dur d’avoir 20 ans en 2020 », et de vouloir manifester en France. Ce ne sont pas Jeanne, Marie, Emma et Juliette qui diront le contraire. Ces quatre amies, toutes âgées de 20 ans, ont quitté le cortège avant même la fin de la manifestation contre les projets « liberticides » du président Emmanuel Macron, samedi 12 décembre à Paris. « C’est horrible, on s’est fait charger quatre fois sans aucune raison. De samedi en samedi, c’est de pire en pire », expliquaient-elles en rentrant chez elles, désabusées.

      Les étudiantes n’étaient venues avec aucune autre intention que celle de défendre leurs libertés, pancartes en main. Elles ne ressentent « aucune haine contre la police. À un moment, on est même allées voir des CRS, en leur demandant poliment pourquoi ils faisaient cela ». Sans réponse. « Pour nous, c’est de l’intimidation », considèrent-elles. Et cela marche : « On n’ira pas à la prochaine manif. »

      Comme elles, quelques milliers de personnes se sont rassemblées, ce samedi 12 décembre, à Paris, à l’appel de différents mouvements mobilisés contre la proposition de loi « sécurité globale » mais aussi du collectif contre l’islamophobie, qui conteste la loi « confortant le respect des principes de la République » (ex-loi séparatisme). Un premier appel, à l’initiative d’un groupe de gilets jaunes, avait été interdit par la préfecture de police de Paris. En régions, des milliers de manifestants se sont rassemblés dans une quarantaine de villes, à l’appel notamment de la coordination #StopLoiSécuritéGlobale qui ne s’est pas associée à la mobilisation parisienne, faute de garanties de sécurité après les échauffourées du week-end dernier.

      La manifestation parisienne a été émaillée d’incidents très tôt, quand les forces de l’ordre ont décidé de charger le cortège juste après son départ de la place du Châtelet, sans raisons apparentes. La stratégie de maintien de l’ordre déployée à Paris lors de la grande manifestation du samedi 28 novembre, où les forces de police étaient restées à distance, n’était qu’une parenthèse. Depuis la semaine dernière, sur ordre du préfet Didier Lallement, les policiers reviennent au contact, comme lors des manifestations des gilets jaunes.

      Sur son compte Twitter, la préfecture de police a expliqué que les forces de l’ordre étaient « intervenues au milieu du cortège […] pour empêcher la constitution d’un groupe de black-blocs violents ». Par vagues successives, les CRS, gendarmes mobiles, mais aussi les voltigeurs des Brigades de répression des actions violentes motorisées (BRAV-M) ont ainsi foncé dans le tas le long du boulevard de Sébastopol, sans faire le tri entre les manifestants et les personnes qu’ils souhaitaient interpeller.

      Une stratégie qui a fait monter la tension pendant de longues minutes et provoqué des blessures chez les manifestants. Comme ce musicien frappé au visage (voir photo ci-dessus). Sur BFM TV, une journaliste a expliqué en direct que le sang qui coulait sur son visage était « du maquillage, on vous rassure », avant de présenter ses excuses samedi soir. En effet, le jeune homme a bien reçu un coup de matraque alors qu’il se trouvait de dos au début d’une charge policière.
      À 17 h 50, trois heures et demie après le début de la manifestation, « 119 » personnes avaient été interpellées, selon le ministre de l’intérieur Gérald Darmanin, parlant de « casseurs venus nombreux ».

      Tout au long du défilé dans le centre de Paris, un impressionnant dispositif policier a été déployé pour contrôler les moindres faits et gestes des manifestants. Des barrages avaient été disposés (fouille de tous les manifestants) aux entrées de la place du Châtelet, cernée par les cordons de CRS et les canons à eau. Même dispositif à l’arrivée de la manifestation, place de la République, cerclée de grilles anti-émeutes. Entre les deux dispositifs, les manifestants ont pu défiler en rangs d’oignons, encadrés par les contingents de CRS et gendarmes mobiles qui sont même allés jusqu’à rythmer l’avancée du cortège. Au premier coup de sifflet : on avance. Au second : on s’arrête. Et ainsi de suite, jusqu’à faire perdre au cortège, déjà sonné par les charges du départ, tout son dynamisme.

      À l’avant de la manifestation, le camion n’a pour autant pas cessé de cracher des slogans : « Y’en a marre, y’en a marre ! Stop aux lois liberticides ! Stop à l’islamophobie ! » Lucien, 23 ans, se réjouit que la contestation converge entre la PPL Sécurité globale et la loi séparatisme : « Nous sommes face à un seul phénomène : le développement d’un État policier qui se construit à l’encontre des minorités, et principalement des musulmans », estime-t-il. Pierre, un « jeune cadre dynamique » de 26 ans venu de Lyon, conteste cette approche : « J’ai un positionnement plus nuancé, je manifeste contre la loi sécurité globale, qui peut servir à maîtriser les mouvements sociaux, pas contre la loi séparatisme. »

      Une des charges au début de la manifestation sur le boulevard de Sébastopol. © AR

      Les raisons de manifester sont en réalité multiples. « Nous sommes une génération qui n’a jamais eu d’acquis, on n’a plus de but. Nos parents ont travaillé pour offrir une meilleure éducation à leurs enfants, nous on est face à la crise sociale, climatique, sanitaire, on ne connaît pas la notion de “monde meilleur”, on essaie juste de retenir nos libertés », analyse pour sa part Michèle, urbaniste de 27 ans, en relevant le nombre important de jeunes dans le cortège. À l’inverse, les drapeaux de syndicats ou d’organisations politiques se font rares, à l’exception d’un fourgon du Nouveau parti anticapitaliste (NPA).

      « On ne se sent pas en sécurité mais nous n’avons pas d’autres choix que de manifester. Ce qu’il se passe en ce moment est très grave. Dans dix ans, je veux pouvoir me dire que j’étais là, pour défendre nos droits et libertés », abonde Mila, 23 ans, en service civique chez France Terre d’asile, en listant l’accumulation de violences policières dont se sont fait l’écho les médias ces dernières semaines. « J’étais place de la République avec Utopia 56 [lors de l’évacuation brutale d’un campement de migrants – ndlr], je n’avais jamais ressenti une telle violence », explique-t-elle.

      Un peu plus loin, Magalie se tient sur le bord de la manifestation, « j’essaie de me protéger des charges ». À 41 ans, cette enseignante en Seine-Saint-Denis, « militante de longue date », ne cache pas son inquiétude : « Plus cela va, moins on a de droits. Je n’ai vraiment pas envie que tout parte à vau-l’eau, mais je crois que nous sommes proches de la révolte. »

    • « Régler par tous les moyens le problème [du #black_bloc]. » aurait dit Macron après la manifestation du 5 décembre dernier. Et le Canard de prédire, à l’instar d’un syndicat de police, « un résultat judiciaire proche de zéro », faisant mine de ne pas savoir, par exemple, que 500 personnes ont été condamnées à de la taule lors du mouvement des Gilets jaunes.

      Ce soir, 42 #GAV sur les 147 interpellations. Dont bon nombre pour « visage dissimulé » (bonnet + masque...), selon Vies Volées (collectif de familles victimes de crimes policiers https://www.viesvolees.org/le-collectif), @ViesVolees sur cui.

      Trumpisation chez les amis d’Action française ? Aujourd’hui, Darmanin publie 4 tweets et en retweete 4 autre pour vanter l’action des FDO à Paris.

    • Libérez nos camarades ! [reçu par mel]

      Aujourd’hui, à la manifestation parisienne contre les lois liberticides et racistes, contre les violences policières et l’islamophobie, notre camarade Ahamada Siby, du Collectif des Sans-Papiers de Montreuil (CSPM), a été arrêté par la police et emmené au commissariat du 13ème arrondissement. Nous apprenons qu’il a été arrêté parce que, selon la police, il aurait agressé un flic ? C’est rigoureusement impossible. D’autant plus que, quelques minutes plus tôt, il était allé voir tranquillement la police pour demander à pouvoir quitter la manifestation, en raison de sa blessure au genou.

      Pour nous qui connaissons Ahamada Siby, cette accusation est ridicule. Malheureusement nous savons parfaitement que dans ce régime, avec ce gouvernement, les flics pensent pouvoir agir comme bon leur semble, et qu’ils seront protégés. Ils inventent, et sauf vidéo démontant leur version, leur parole fait foi. C’est ainsi que cela se passe jusqu’à présent, et c’est aussi pour ça qu’Ahamada manifeste contre la loi sécurité globale comme contre la loi séparatisme.

      Ahamada Siby est l’un des 273 habitants du hangar situé au 138 rue de Stalingrad, un lieu qui sert de foyer après leur expulsion de l’AFPA en octobre 2019, et où l’électricité ne fonctionne plus depuis plusieurs mois.

      C’est un camarade très actif dans toutes les luttes actuelles. Celles des sans-papiers bien sûr, à Montreuil comme ailleurs, mais aussi contre les violences policières et les lois liberticides : il a fait toutes les manifestations contre la loi « sécurité globale ». Il a également participé à la marche pour Adama Traoré le 18 juillet dernier, animant comme souvent le cortège du CSPM, ou encore à des manifestations pour l’hôpital public.

      À travers lui, c’est tout le mouvement social qui est visé.

      Hier soir encore, vendredi 11 décembre à #Montreuil, il animait au mégaphone le cortège de la marche des sans-papiers.

      Nous lançons donc un appel à témoins : si vous avez filmé la scène de l’arrestation, ou les minutes qui ont précédé, contactez-nous.

      Nous savons qu’il ne suffit pas d’expliquer qu’il s’agit une fois de plus d’un abus de pouvoir ; pour obtenir la libération d’Ahamada Siby, nous devons manifester notre solidarité.

      Nous apprenons également ce soir que plusieurs membres des Brigades de Solidarité Populaire de Montreuil sont en garde à vue au commissariat du 13ème arrondissement.

      Nous exigeons la libération immédiate de nos camarades Ahamada Siby et BSP.
      Une présence bruyante en soutien est la bienvenue dès maintenant.

      🔊🔥Nous appelons surtout à un rassemblement de TOUTES et TOUS devant le commissariat du 13ème arrondissement (métro Place d’Italie) DEMAIN dimanche 13 décembre à 12h.🔥🔥🔥

      Collectif des Sans-Papiers de Montreuil (CSPM), Montreuil Rebelle, NPA Montreuil

      #délits_imaginaires

    • Stratégie des forces de l’ordre à Paris : « Efficace d’un point de vue technique, mais inquiétant d’un point de vue politique », selon un sociologue [Olivier Fillieule]
      https://www.francetvinfo.fr/politique/proposition-de-loi-sur-la-securite-globale/strategie-des-forces-de-l-ordre-a-paris-c-est-efficace-d-un-point-de-vu

      Pourquoi aujourd’hui, a-t-on autant de violences dans les manifestations ? Parce que le pouvoir ne veut plus tolérer des illégalismes en manifestation qui, jusqu’à présent, étaient considérés dans la doctrine du maintien de l’ordre comme des soupapes de sécurité. Il vaut mieux avoir un abribus qui pète et qui brûle, voire dans les manifestations d’agriculteurs, une grille de préfecture arrachée et 3 tonnes de purin dans la cour qui vont coûter un million d’euros que d’avoir un blessé. C’est cette manière de penser le maintien de l’ordre sur laquelle on a fonctionné pendant les 40 dernières années. Aujourd’hui, on s’achemine vers quelque chose de beaucoup plus dur, de plus en plus tendu, avec un risque de mort d’un côté comme de l’autre. Ce qui n’est pas souhaitable.

      note : les 42 personnes gardées à vue ont été dispersées dans un grand nombre de commissariats parisiens de 10 arrondissements (5e, 7e, 8e, 11e, 12e, 13e, 14e, 15e, 18e et 20e), ce qui complique la solidarité et la défense.
      à 13h ce dimanche, au moins un avocat et un journaliste ont été libérés

      #maintien_de_l'ordre #illégalismes

    • DÉFOULOIR RÉPRESSIF CONTRE LA MARCHE DES LIBERTÉS À PARIS - Acta
      https://acta.zone/defouloir-repressif-contre-la-marche-des-libertes-a-paris

      (...) la Loi Sécurité Globale est une réponse politique directe à l’intensification de la conflictualité sociale caractéristique de la dernière séquence (2016-2020) ; elle est aussi plus profondément le symptôme de la crise de légitimité d’un État français incapable de produire du consentement. On ne peut toutefois pas l’envisager sans considérer sa combinaison avec la Loi Séparatisme dont l’objectif évident est d’empêcher toute convergence entre l’ébullition que connaissent les classes populaires blanches et la révolte du prolétariat non-blanc.

      Dans un tel contexte, la gauche – Jean-Luc Mélenchon en tête – montre, une fois de plus, son aveuglement vis-à-vis de la réalité effective du tournant autoritaire et sa déconnexion avec le mouvement réel. Son incapacité à en saisir les dynamiques l’amène à une position de complicité objective avec le gouvernement. La répression qui s’est abattue aujourd’hui est aussi le fruit de cette complicité, et de la défection des organisations traditionnelles du mouvement ouvrier. Face à cela, on se réjouit que les rencontres entre l’anti-racisme politique, les gilets jaunes et les différentes formes d’auto-organisation de la jeunesse issue du cortège de tête soient en capacité de tenir la rue et de ne pas glisser dans la tombe que la gauche est en train de nous creuser.

      Une charge policière s’empare de la banderole des brigades de solidarité populaire

  • Fort_y_Fest - Nieuwjaarfsfeest/Fête de Nouvel An
    http://www.radiopanik.org/emissions/radio-moskou/au-pianofabriek-2

    Le samedi 19 janvier, l’équipe de Radio Moskou était au #pianofabriek pour émission bilingue, enregistrée pour leurs 40 ans.

    Au programme pour cette émission :

    Interview d’Omar Perry

    Brussels Bayou Orchestra

    Interview des deux nouveaux échevins de la Commune de #saint-gilles et du directeur du Pianofabirek

    Interludes musicales des danses asturiennes et portugaises

    Interview de Daniel Dzidzonou

    Horscope spécial de Meredith

    Mix du DJ saint-gillois Rocco Manta

    Belle écoute, et à bientôt !

    #fête #fanfare #saint-gilles,fête,fanfare,pianofabriek
    http://www.radiopanik.org/media/sounds/radio-moskou/au-pianofabriek-2_06071__1.mp3

  • Contre les « fake news », Macron décodeur-en-chef, Frédéric Lordon, 8 janvier 2018
    https://blog.mondediplo.net/2018-01-08-Macron-decodeur-en-chef

    Il n’était pas besoin d’être grand clerc pour apercevoir dès le départ que tout s’était mis de travers dans cette histoire, et poursuivrait de même. Il fallait d’abord que la presse de service s’abuse considérablement quant à son propre crédit dans la population pour s’imaginer en rempart de correction, elle dont la mission d’intoxiquer n’est même plus vécue comme une mission tant elle est devenue une nature seconde. Il fallait ensuite ne pas craindre les balles perdues du fusil à tirer dans les coins, les médias rectificateurs, à défaut d’avoir songé à se blinder le fondement, étant voués à se retrouver eux-mêmes rectifiés par derrière, c’est-à-dire systématiquement interrogés pour leur substantielle contribution au faux général de l’époque. Ce qu’un minimum de décence réflexive – ou de régulation du ridicule – a manqué à produire : un réveil, il se pourrait que la loi anti fake news de Macron y parvienne, mais trop tard et avec quelques effets rétroactifs pénibles. En tout cas, et c’est le moins qu’on puisse dire, l’annonce n’a pas fait pousser des cris de triomphe dans les rédactions, même les plus en pointe dans la croisade du vrai – où, pour la première fois, on perçoit comme un léger sentiment d’alarme. On aurait pu imaginer une sorte d’exultation à la reconnaissance suprême du bien-fondé de la cause. L’ambiance est plutôt à une vague intuition du péril. De fait, le pas de trop est celui qui jette d’un coup une lumière un peu blafarde sur tout l’édifice.

    Égoutiers de l’Internet ?

    Car il devient de plus en plus difficile de se déclarer soldat de la vérité. L’enrôlement plus ou moins crapoteux au service du grand capital numérique n’était déjà pas bien glorieux – on ne s’était d’ailleurs pas trop précipité pour faire la publicité de ces collaborations. On apprend en effet depuis peu que bon nombre de rédactions touchent de Google et Facebook pour mettre à disposition des équipes de journalistes-rectificateurs aidant à purger les tuyaux. Il faut vraiment que l’argent manque pour accepter ainsi de se transformer en égoutiers de l’Internet pour le compte des Compagnies des Eaux qui prospèrent en surface. Bien sûr ça n’est pas de cette manière qu’on présente les choses, cependant même ré-enjolivée en cause commune de la vérité démocratique, l’association normalisatrice avec les grossiums de la donnée produit déjà un effet bizarre.

    Il faut sans doute être un Décodeur, ou en l’occurrence un Désintoxicateur (Libération), pour se promener dans cet environnement en toute innocence, et même casser le morceau avec une parfaite candeur : « Nous, par exemple, on travaille pour Facebook, comme un certain nombre de médias en France travaillent pour Facebook et rémunérés par Facebook pour faire le ménage dans les contenus qui circulent », déclare Cédric Mathiot avec une complète absence de malice (2) – on voit très bien Hubert Beuve-Méry ou Sartre envisageant de « faire le ménage dans les contenus » en compagnie d’IBM ou de (la nommée avec préscience) Control Data Corporation.

    Bien envoyé.

    Dommage par ailleurs que l’on ne trouve guère de critique des bidonnages factuels et théoriques intéressés auxquels s’adonnent divers acteurs sous couvert de positions minoritaires ou de gauche non gouvernante, comme il s’en trouve ici des exemples, tel celui ci
    https://seenthis.net/messages/657577

    • Que tout se voie davantage, c’était bien une prévisible némésis pour les médias du macronisme. Car s’il y a une maxime caractéristique du macronisme, c’est bien moins « En marche » que « Tout est clair ». Avec Macron tout est devenu très clair, tout a été porté à un suprême degré de clarté. L’État est présidé par un banquier, il offre au capital le salariat en chair à saucisse, il supprime l’ISF, il bastonne pauvres et migrants, dix ans plus tard et après n’avoir rien compris, il rejoue la carte de la finance. Tout devient d’une cristalline simplicité. En même temps – comme dirait l’autre – il n’a pas encore complètement rejoint son lieu naturel, le lieu du cynisme avoué et du grand éclat de rire ; et la guerre aux pauvres ouverte en actes ne parvient pas encore à se déclarer en mots. Il faut donc prétendre l’exact contraire de ce qu’on fait, scrupule résiduel qui met tout le discours gouvernemental sous une vive tension… et, par conséquent, vaut à ses porte-parole un rapport disons tourmenté à la vérité. Se peut-il que le schème général de l’inversion, qui rend assez bien compte des obsessions anticomplotistes et anti-fake news, trouve, à cet étage aussi, à s’appliquer ? C’est à croire, parce que la masse du faux a pris des proportions inouïes, et qu’il n’a jamais autant importé d’en rediriger l’inquiétude ailleurs, n’importe où ailleurs. On doit prier dans les bureaux pour que se fassent connaître en nombre de nouveaux fadas, (...), des hackers russes, des allumés des chemtrails ou de n’importe quoi pourvu qu’on puisse dire que le faux, c’est eux. Mais qu’heureusement l’État de médias veille.

      Gérôme, « La Vérité sortant du puits armée de son martinet pour châtier l’humanité », 1896

      « Alors les Décodeurs se réveillèrent, et ils virent qu’ils avaient l’air con… »
      Lamentations, chapitre 2, verset 2 (révisé)

      #macronisme #Etat_de_médias

    • La boucle est bouclée.

      Le mensonge s’élève pour ainsi dire au carré quand il est celui d’un discours qui porte sur le mensonge. Élevant tout cet ensemble à un point de perfection, et se rendant elle-même au tréfonds de l’abaissement, la ministre de la culture n’hésite pas à déclarer que la future loi sur les fake news vise « à préserver la liberté d’expression »

      La loi sur les « fake news » vise à « préserver la liberté d’expression », selon Nyssen
      http://www.leparisien.fr/societe/la-loi-sur-les-fake-news-vise-a-preserver-la-liberte-d-expression-selon-n
      #fausse_nouvelle #mensonge #gouvernement #fanfare_à_fake_news

    • Muriel Pénicaud explique sans ciller que la nouvelle disposition des ruptures conventionnelles constitue « un atout pour les salariés » (10). La même, qui a constitué une partie de son patrimoine par des plus-values sur stock-options consécutives à ses licenciements, est bien partie pour économiser 49 000 euros d’ISF – et l’on se demande ce qui, de ce fait ou de la fausse nouvelle d’un compte de Macron aux Bahamas, offense le plus l’esprit public.

      C’est mignon comme du Lordon

    • J’ai lu, bien que ce oit du Lordon sur le Diplo, et a priori je suis sympathique à la cause défendue (j’avais bien aimé sa sortie sur l’affligeant Décodex), mais est-ce que c’est moi ou est-ce que cette écriture (son écriture) est devenue complètement illisible pour ne pas dire carrément verbeuse dans le mauvais sens du terme pour ne pas dire non plus condescendante et arrogante aussi dans le mauvais sens du terme. J’ai beaucoup de mal le comprendre dans ses emberlificotements, mais au Deep ils doivent en être très fiers. Je suis désolé pour cells et ceux ici qui aiment bien Lordon.

      Quel dommage.

    • @reka A chaque fois que je vois passer un signalement sur seenthis pour un article de Lordon, je pense à toi, je me dis il va le lire et puis ça va pas lui plaire même si et j’y vois comme une torture pour toi. Ce qui me navre. Crois-le.

      Je suis désolé pour celles et ceux ici qui aiment bien Lordon.

      Tu aurais compris que je fais plutôt parti de ce gang-là.

      Dans le cas présent je trouve l’article très utile dans cette forme justement. Cela tient à sa force de démonstration à son cheminement pour aboutir à ce que de mon côté je commence à voir en pleine clarté mais que j’ai du mal à exprimer précisément aussi clairement que Lordon, à savoir :

      Muriel Pénicaud explique sans ciller que la nouvelle disposition des ruptures conventionnelles constitue « un atout pour les salariés » (10). La même, qui a constitué une partie de son patrimoine par des plus-values sur stock-options consécutives à ses licenciements, est bien partie pour économiser 49 000 euros d’ISF – et l’on se demande ce qui, de ce fait ou de la fausse nouvelle d’un compte de Macron aux Bahamas, offense le plus l’esprit public.

      Ce que je trouve vraiment réussi dans cet article, c’est qu’il part des Grecs finalement, pour nous parler d’une machinerie infernale, ce qui va lui permettre de nous démontrer qu’il s’agit d’un défaut originel dont l’issue normale devrait être que l’arroseur est arrosé, mais que non pas du tout, retournement du sens (références appuyées à 1984 d’Orwell), on aboutit à une tension psychologique (celle du pouvoir emberlificoté dans sa communication de plus en plus mensongère) là où la clarté était promise.

      Quant à la conclusion de l’article elle est assez belle je trouve, elle dit en une pirouette l’impossibilité désormais de prédire quoi que ce soit tant tout est devenu irrationnel.

      Je commence à te connaître un peu (d’ailleurs c’est assez drôle ce sentiment que nous sommes quelques unes et quelques uns qui commençons à nous connaître et nombreux parmi nous qui pourrions nous croiser dans la rue sans nous reconnaître ) et je vois bien que tu n’es pas sensible, hors d’un contexte purement littéraire, au plaisir d’écrire. Or Lordon prend plaisir à écrire, c’est manifeste. Et il y a une certaine jouissance je trouve à certaines métaphores et quelques comparaisons parfois admirables, en tout cas il y a souvent de très belles images, pour cela tu devrais mettre de côté ta façon plus analytique de voir les choses et te laisser envahir par le plaisir de la lecture de phrases qui sont très bien écrites par ailleurs. Ce faisant tu aurais peut-être à découvrir que la réflexion à propos de la chose politique n’a pas nécessairement à être écrite dans une langue austère et qu’une certaine élégance et une certaine beauté de la langue ne sont pas nécessairement étrangères à la réflexion au contraire, autrefois on appelait cela l’éloquence et c’était même très prisé.

      Et tu devrais pouvoir en profiter d’autant plus facilement que pour moi qui lis Lordon depuis une dizaine d’années, avant je lisais ses essais de philopsophie économiques, il a grandement réduit la voilure, s’inspirant en cela, il me semble, de l’écriture du Comité invisible : bref il s’est radicalisé sur internet et c’est tant mieux, parce que oui, tu as raison de temps en temps il faut quand même s’accrocher un peu au bastingage.

      Amicalement, crois-le

      Phil

    • Le martinet de la vérité : de Jean-Léon Gérôme à The Undisputed Truth
      http://lacelluledecoute.blogspot.fr/2018/01/le-martinet-de-la-verite-de-jean-leon.html

      Mais venons-en à la partie musicale de ce post qui concerne un groupe soul américain, lui aussi extraordinaire, The Undisputed Truth qui nous rappelle que derrière les visages souriants [Smiling faces] peuvent se cacher les pensées les plus perverses.
      https://youtu.be/8CJZcVi5BA4

    • Smiling Faces Sometimes (1971)
      The Undisputed Truth

      Smiling faces sometimes
      Pretend to be your friend
      Smiling faces show no traces
      Of the evil that lurks within

      Smiling faces, smiling faces sometimes
      They don’t tell the truth
      Smiling faces, smiling faces
      Tell lies and I got proof

      The truth is in the eyes
      Cause the eyes don’t lie, amen
      Remember a smile is just
      A frown turned upside down
      My friend let me tell you

      Beware, beware of the handshake
      That hides the snake
      I’m telling you beware
      Beware of the pat on the back
      It just might hold you back
      Jealousy (jealousy)
      Misery (misery)
      Envy
      I tell you, you can’t see behind

      #Musique #Musique_et_politique The #Undisputed_Truth #soul #fake_news #truth #vérité #hypocrisie

  • Les Éditions de l’EHESS : La fanfare du négus

    http://editions.ehess.fr/fr/ouvrages/ouvrage/la-fanfare-du-negus-1

    Suivant les traces de la méconnue diaspora arménienne en Éthiopie, Boris Adjemian met en lumière le silencieux ouvrage d’un enracinement paradoxal, qui place les individus à mi-chemin du national et de l’étranger.

    En 1924, le prince héritier et futur empereur d’Éthiopie, ras Täfäri, en visite à Jérusalem, appelle quarante orphelins arméniens rescapés du génocide de 1915 à former la fanfare royale de son pays. Le chef d’orchestre, lui aussi Arménien, composera le premier hymne officiel de l’État éthiopien.
    Tirant le fil de cet événement à forte charge symbolique, et suivant l’histoire de la petite communauté arménienne en Éthiopie, Boris Adjemian montre combien elle a agi aux marges de la société politique, se dissimulant dans ses interstices, préférant l’intimité et la loyauté discrète à l’éclat de la politique ouverte. Le rôle surprenant des Arméniens dans le pays d’accueil s’incarne dans l’amitié que les rois leur portaient, thème qui rejaillit souvent dans les récits de vie recueillis auprès de leurs descendants.
    Mettant au jour l’importance politique et culturelle d’une communauté longtemps méconnue et qui s’est effacée, cette enquête mobilise la mémoire collective de l’immigration arménienne. L’auteur plaide pour une approche sédentaire de la diaspora, pour une socio-histoire de cet enracinement collectif qui remonte au xixe siècle, place les immigrants à mi-chemin du national et de l’étranger, tout en révélant la faculté des individus à se jouer des identités ou des appartenances.

    Une exploration originale de la construction sociale du national et de l’étranger en Afrique ou ailleurs.

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    La fanfare arménienne du négus - Cairn.info

    http://www.cairn.info/resume.php?ID_ARTICLE=VING_119_0085

    La création de la première fanfare royale d’Éthiopie — en 1924, formée de quarante enfants des orphelinats du Patriarcat arménien de Jérusalem et dont le chef d’orchestre composa le premier hymne national éthiopien, doit être mise en perspective avec l’emploi de nombreux artisans arméniens à la cour impériale, depuis la fin du 19 siècle, et avec les liens séculaires entretenus entre la monarchie éthiopienne et l’Église arménienne. Dans le contexte d’une immigration européenne inédite et de la menace coloniale exercée sur ce seul État africain admis à la Société des nations, la fanfare arménienne du négus révèle l’utilisation politique des représentations des étrangers héritées du passé par les souverains éthiopiens du début du 20e siècle.

    #éthiopie #histoire #négus #musique #fanfare

  • Brass Bands, an Indian wedding tradition
    http://blogs.denverpost.com/captured/2013/01/09/brass-bands-india/5828

    The wedding season in India lasts for four months. During wedding celebrations the bridegroom’s family normally hires a brass band service to play at the wedding procession, in which the groom’s family dances all the way to the wedding venue where the bride’s family waits to receive them. The members of the band come together during the wedding season to perform and earn $10-12 per wedding.


    Members of a brass band rest against a wall as they wait to perform at a wedding procession in New Delhi December 1, 2012. REUTERS/Mansi Thapliyal
    #photographie #inde #fanfare