• La mobilisation contre la réforme des retraites : enjeux et perspectives
    https://mensuel.lutte-ouvriere.org/2023/02/25/reforme-des-retraites-vers-un-reveil-de-la-combativite-ouvri

    En organisant et en encadrant la contestation, les chefs des confédérations syndicales, #Laurent_Berger en tête, sont dans leur rôle de «  lieutenants ouvriers de la classe capitaliste – pour reprendre la formule du militant socialiste américain Daniel de Leon reprise par Lénine dans La maladie infantile du communisme (le «  gauchisme  »)

    Laurent Berger ne s’est pas radicalisé, mais il a pris la mesure de l’opposition à cette réforme et se donne les moyens de l’encadrer, main dans la main avec les autres confédérations, et en premier lieu la #CGT

    Fort des antennes que lui donnent les 600 000 adhérents de la #CFDT et sa place de premier syndicat aux élections professionnelles, en particulier dans le privé et dans des entreprises moyennes, Berger a pu mesurer le rejet de cette loi qui va obliger des millions de travailleurs à se faire exploiter deux ans de plus, ou à rester plus longtemps au chômage et aux #minima_sociaux. Il sait qu’à la colère suscitée par cette attaque sur les #retraites s’ajoute la flambée des prix, qui plonge des millions de ménages dans l’angoisse de ne pouvoir se chauffer, ni mettre de l’essence dans sa voiture ni se loger ou se nourrir correctement.

    En répétant «  La mobilisation est à l’image de la CFDT  », il tire certes la couverture à lui et passe sous silence que l’immense majorité des manifestants ne sont ni syndiqués ni attirés par les cortèges de la CFDT. Mais il exprime une réalité  : un nombre important de manifestants et de grévistes viennent d’entreprises petites ou moyennes, des milieux employés, techniciens, agents de maîtrise ou cadres, qui participent rarement aux journées nationales de grève. Dans les grandes entreprises où des syndicats pro-patronaux sont majoritaires, et pour lesquels appeler à la grève est un quasi-sacrilège, comme chez #Airbus, #Stellantis ou #Toyota, ces syndicats se sont sentis obligés d’appeler aux manifestations et y ont amené de nombreux travailleurs. Même des travailleurs habituellement peu combatifs refusent l’idée de travailler deux ans de plus. Beaucoup sont révoltés par le fait qu’on va leur imposer, à eux qui créent toutes les richesses, de nouveaux sacrifices, alors que l’argent de l’État coule à flots pour arroser le #grand_capital.

    L’#intersyndicale peut d’autant plus garder le contrôle de la mobilisation que celle-ci n’est pas explosive.

    Si les chiffres des #manifestants et des salariés qui débrayent sont élevés, atteignant ceux des meilleures journées de 2010 ou de certaines manifestations de 1995, aucun secteur, pas plus les #cheminots que les #raffineurs, les travailleurs de l’énergie que ceux des services publics, n’est encore parti en grève à la suite des journées réussies. Les arguments sur le coût de la #grève pour les #grévistes, largement relayés par les chefs syndicaux pour justifier leur calendrier, indiquent surtout les hésitations de bien des travailleurs à engager un combat qu’ils savent difficile.

    La mobilisation n’est pas explosive, mais cela peut changer :

    Un mouvement de masse a sa propre dynamique. Après des années de reculs, de précarisation, de perte de confiance dans leur force collective et même de la conscience d’appartenir à une même classe sociale, les travailleurs partent de loin. La réussite des cinq journées de mobilisation a déjà permis à ceux qui y ont participé de prendre conscience qu’ils n’étaient pas tout seuls. Se retrouver à des milliers dans des petites villes, à des dizaines de milliers dans les plus grandes, à un ou deux millions dans tout le pays, permet de sentir qu’on appartient à une force collective qui se voit, qui agit, qui proteste. L’appel de l’inter­syndicale à faire du 7 mars une journée de grève générale massive, «  une France à l’arrêt  », les appels de plusieurs #syndicats, dans plusieurs secteurs, comme la #RATP, l’#énergie, la #chimie, à partir en grève reconductible à partir du 7 mars, donneront peut-être l’impulsion et la confiance en eux à un nombre significatif de travailleurs pour entrer réellement dans la lutte.

    Il faudra que la mobilisation s’étende et s’approfondisse dans les entreprises du privé, et notamment dans les bastions que sont
    les grandes entreprises.

    Instaurer un rapport de force favorable aux travailleurs, ce n’est certainement pas organiser «  le #blocage du pays  », selon le vocabulaire sciemment trompeur des journalistes, des dirigeants politiques ou syndicaux, qu’ils en soient partisans ou adversaires.

    La force des travailleurs, c’est qu’ils font tout fonctionner. S’ils se mettent massivement en grève, tout s’arrête, car ils sont irremplaçables. Mieux encore, ils ont la capacité de tout faire fonctionner selon leurs propres priorités, s’ils prennent le contrôle des moyens de production et de transport. Ils peuvent par exemple couper le courant aux propriétés de #Bernard_Arnault ou à une usine d’armement, et le rétablir à des familles qui ne peuvent plus payer leurs factures. Dans la lutte en cours, ce qui pourrait faire reculer Macron, c’est la crainte que la mobilisation affecte la pompe à profits, et que le grand patronat craigne que les travailleurs ne s’arrêtent pas à la seule question des retraites mais présentent la liste de toutes leurs doléances. Face à une telle menace, face au risque de développement d’une grève générale, c’est le Medef qui ordonnera à Macron de remballer sa réforme sans délai.

    Si le mouvement prenait cette orientation et cette ampleur, on verrait les confédérations syndicales, et pas seulement celles dites réformistes comme la CFDT, mettre tout leur poids pour l’arrêter et le canaliser vers des voies de garage, comme elles l’ont fait moult fois dans le passé.

    C’est pourquoi la tâche actuelle des militants révolutionnaires est de politiser le maximum de travailleurs, d’élever leur niveau de conscience, en profitant du climat engendré par la mobilisation contre les retraites, pour préparer l’avenir.

    Il faut multiplier les discussions, sous toutes les formes, sur tous les sujets qui concernent le sort et l’avenir de notre classe.

    Cela commence par comprendre que Macron n’est qu’un serviteur politique de la bourgeoisie, un exécutant remplaçable de ses intérêts généraux immédiats ou plus lointains . Dans cette période de crise économique générale, où la rivalité entre les grands groupes internationaux pour se partager la plus-value, accéder aux marchés, à l’énergie, aux matières premières, fait rage, la feuille de route de tous les gouvernements bourgeois, dans tous les pays, est simple  : réduire au maximum la part de richesses qui revient aux classes populaires, sous toutes les formes, pour augmenter la part versée directement aux capitalistes.

    Le grand patronat se moque de savoir comment les politiciens s’y prennent pour exécuter ce programme, s’ils choisissent de tailler davantage dans les retraites que dans le budget des écoles ou des hôpitaux.

    Mais ils veulent que la saignée se fasse sans crise sociale. Si un mouvement de grève contagieuse éclate, le patronat demandera à son fondé de pouvoir à l’Élysée de remballer sa loi. Mais ce sera pour repartir à l’attaque, plus tard, dès qu’ils le pourra. Pour en finir aussi bien avec la #pauvreté, le #chômage, les bas #salaires qu’avec les menaces guerrières et les guerres réelles, il faudra tôt ou tard engager le combat à un niveau supérieur, pour contester la direction de la société à la classe capitaliste, et il faut s’y préparer dès maintenant.

    Ce n’est évidemment pas la perspective proposée par les partis représentés au #Parlement. Ces partis aspirent à remplacer au pouvoir Macron et sa bande et présentent la #réforme_des_retraites comme un simple choix idéologique de #Macron.

    Le spectacle puéril donné pendant quinze jours par les députés lors de l’examen du projet de loi a été une leçon de choses sur l’impuissance et la #fatuité des parlementaires et, pour reprendre l’expression de #Marx et de #Lénine, leur crétinisme. Du côté des partisans de la réforme, ceux de LR ont marchandé ligne par ligne leur soutien aux #macronistes qui, pour leur part, n’ont cessé de mentir et d’afficher leur mépris social. Du côté des opposants déclarés, ceux du #RN, qui se prétendent opposés à la #réforme, se sont contentés de déposer une motion de censure symbolique, tout en se démarquant des manifestations et plus encore des grèves. Ils font le grand écart entre la fraction ouvrière de leur électorat, hostile à cette réforme, et leurs électeurs proches des milieux patronaux, qui haïssent la grève. Ceux de la #Nupes, et particulièrement de #LFI, ont déposé près de 20 000 amendements, pour organiser un jeu d’obstruction dans lequel chaque député a tenté de capter la lumière. Ils ont affiché leur rivalité avec les confédérations syndicales pour prendre la direction de la contestation, déclenchant tour à tour l’agacement de Berger («  spectacle honteux et désolant à l’Assemblée  ») puis de #Martinez («  LFI veut s’approprier le #mouvement_social et faire passer les syndicats au second plan  »).

    Les #chefs_syndicaux et les #députés de gauche jouent chacun sa partition mais ils sont tous, chacun dans son registre, des défenseurs de l’ordre social.

    Les travailleurs doivent se méfier des uns et des autres. Si un mouvement de grève sérieux démarre après le 7 mars, il faudra que les grévistes contrôlent collectivement le mouvement, par l’intermédiaire des assemblées générales de grévistes et par des comités de grève élus démocratiquement. C’est aux travailleurs mobilisés et à eux seuls de décider comment la lutte peut aller jusqu’au bout de ses possibilités. Et si le mouvement de grève, celui-là ou un prochain, se transformait en une contestation politique plus profonde, comme en 1936, il faudrait que les comités de grève se transforment en conseils ouvriers, organes du pouvoir des travailleurs. Si une telle perspective n’est pas aujourd’hui à l’ordre du jour, préparer l’avenir, c’est en discuter le plus largement possible avec le maximum de #travailleurs. Cela peut contribuer à approfondir la conscience de classe d’un nombre plus grand de travailleurs, afin que le réveil de la #combativité s’accompagne d’une prise de conscience politique et renforce le courant révolutionnaire au sein de la #classe_ouvrière.

    #capitalisme #réformisme #communisme_révolutionnaire #inflation

  • Jupiter fait la cour à Strasbourg, par Guillaume Berlat Proche&Moyen-Orient.ch

    « C’est la première fois que j’utilisais l’imagination comme arme de défense et rien ne devait m’être plus salutaire » (Les cerfs-volants, Romain Gary).
    Première fois pour un président de la République française, Emmanuel Macron qui se rend le 31 octobre 2017 à Strasbourg pour y discourir devant la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) du Conseil de l’Europe que certains ont tendance à confondre avec la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) dont le siège est à Luxembourg. Avant sa prestation devant ces 47 magistrats, on nous explique doctement que le chef de l’État est venu s’y expliquer sur les mesures prises pour lutter contre le terrorisme islamique (état d’urgence vivement critiqué par le Conseil de l’Europe dont il a été mis fin le 30 octobre 2017 et dont les principales mesures ont été intégrées dans la loi du 31 octobre 2017 renforçant la sécurité intérieure et la lutte contre le terrorisme1.


    Avant d’aborder le contenu stricto sensu de l’intervention du chef de l’État devant la Cour européenne des droits de l’Homme à Strasbourg, il importe de fournir quelques informations sur la genèse du Conseil de l’Europe et de la Cour européenne des droits de l’Homme. Il conviendra ensuite d’analyser les tenants et aboutissants de ce discours.

    DE QUELQUES RAPPELS INDIPSENSABLES SUR LE CONSEIL DE L’EUROPE ET DE LA CONVENTION EUROPÉENE DES DROITS DE L’HOMME
    L’histoire du Conseil de l’Europe et de la Cour européenne des droits de l’homme mérite que l’on s’y arrête quelques instants compte tenu de la spécificité de cette institution européenne créée en 1949, l’une des premières à traduire dans les faits l’idée d’une construction politique à l’échelle du continent.

    Le Conseil de l’Europe victime de l’Union européenne
    À la fin des années 1950, le général de Gaulle compare le Conseil de l’Europe à « une belle endormie au bord du Rhin ». Quelle est cette institution européenne originale peu connue du grand public ? Première tentative de regroupement des États européens à l’issue de la Seconde Guerre mondiale, le Conseil de l’Europe naît en 1949 et son siège est installé à Strasbourg. L’organisation compte aujourd’hui 47 États membres, tous les pays d’Europe (Union européenne, Russie Turquie, Suisse, Norvège, Balkans…) à l’exception de ceux de l’Asie centrale, États qui adhérent à un certain nombre de valeurs édictées par sa charte constitutive, un socle d’environ 200 conventions et, surtout, la Convention européenne des droits de l’homme signée en 1950 qualifiée de « bijou de famille ».

    La France ne la ratifiera qu’en 1974 en raison des fortes réticences du Conseil d’État qui estimait incongrue qu’une juridiction internationale puisse censurer ses décisions marquées au sceau de la perfection. Le Conseil de l’Europe représente la première tentative de « paix par le droit » après 1945 (on connaît les limites de cette approche par la SDN). Elle repose sur le triptyque suivant : norme, contrôle de la mise en œuvre de la norme et sanction en cas de violation de la norme acceptée volontairement par l’État coupable. On doit y rajouter un volet coopération destiné à aider les États (ce fut particulièrement le cas après l’adhésion des anciens PECO dans les années 1990). Organisation interétatique, son organe délibérant est le comité des ministres (dans la pratique, les délégués des ministres, à savoir les ambassadeurs).

    Une assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE) se réunit une semaine quatre fois par an et délibère des principaux sujets inscrits à l’ordre du jour du Conseil. Avec l’élargissement de ses membres et de ses compétences (adoption d’une charge des droits fondamentaux), l’Union européenne concurrence fortement le Conseil de l’Europe dont elle assure le financement d’une grande partie de ses programmes de coopération. Est envisagée l’adhésion de l’Union européenne à la convention européenne des droits de l’homme. Si le problème est réglé en théorie, il soulève d’immenses problèmes pratiques qui ne sont toujours pas réglés (mode de désignation du ou des juges européens, prééminence entre les deux cours, celle de Strasbourg et celle de Luxembourg, États membres du Conseil de l’Europe non membres de l’Union européenne…). L’affaire est loin d’avoir trouvé son épilogue juridique et politique.

    La Cour européenne des droits de l’homme victime de son succès
    La principale caractéristique du Conseil de l’Europe tient à l’existence d’une Cour qui peut être saisie directement (dans le passé existait le filtre du comité des ministres) par tout citoyen membre d’un des 47 États s’il s’estime coupable d’une violation d’un des principes fondamentaux édictés par la Convention européenne des droits de l’homme ou par ses protocoles annexes. La seule condition exigée pour ce citoyen est l’épuisement des voies de recours internes. Aujourd’hui, la Cour accumule un retard de plus de 65 000 dossiers en instance de traitement, dépassant l’exigence d’un délai raisonnable de jugement qu’elle impose aux États. En France, on ne peut porter une affaire à Strasbourg que si l’on attaque une décision définitive du Conseil d’État ou de la Cour de cassation.

    C’est dire le parcours du combattant que doit suivre le citoyen sans parler – une fois que sa requête a été déclarée recevable par la Cour – des délais d’attente de jugement par la dite cour, environ trois ans. Les décisions sont rendues par un juge unique, une chambre ou la grande chambre. Il peut s’agir d’une décision de rejet, de non violation ou de violation. Dans cette dernière hypothèse, le comité des ministres est chargé de l’exécution de l’arrêt de condamnation. Patrie autoproclamée des droits de l’homme, la France ne figure pas parmi les meilleurs élèves de la classe2, quoi qu’on en dise à Paris dans les milieux bien informés, si l’on examine de près la jurisprudence de la Cour3. La France a fait l’objet, en 2010, de deux condamnations de son système judiciaire, motif que le parquet n’était pas un juge indépendant et impartial au sens de l’article 6 de la convention européenne (droit à un procès équitable).

    Depuis, notre pays n’a toujours pas procédé aux réformes constitutionnelles indispensables pour se mettre en conformité avec ces décisions. Plus récemment, les mesures prises en application de l’état d’urgence ont valu à la France quelques sévères remontrances en raison de leur caractère pérenne et attentatoire aux grands principes auxquels notre pays a souscrit dans les conventions les plus importantes au cours des dernières années. Dans ce contexte, la visite à Strasbourg d’Emmanuel Macron était attendue par les experts juridiques européens, moins par ceux de la politique internationale tant elle dérogeait aux canons traditionnels en termes de justice internationale.

    DE QUELQUES ÉLÉMENTS À RETENIR DE L’INTERVENTION D’EMMANUEL MACRON À STRASBOURG
    De cette intervention interminable (plus d’une heure), marque de fabrique jupitérienne et en faisant preuve de beaucoup de logique, on peut organiser la pensée du président de la République autour des principaux axes suivants4.

    La France, patrie des droits de l’homme
    Emmanuel Macron ne déroge pas à la règle en se livrant à Strasbourg à un vibrant plaidoyer sur la France patrie des droits de l’homme. Retenons ses propos in extenso : « Les Droits de l’Homme énoncés lors de la Révolution française, puis plusieurs fois réaffirmés, réinterprétés par les grands penseurs et les grands hommes d’État de notre pays sont indissociables de cette identité profonde qui commence bien avant. Il n’est pas indifférent que la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme ait été faite à Paris en 1948 ; et il n’est pas anodin qu’une ville française, Strasbourg, soit aujourd’hui votre port d’attache. Soyez assurés que pour nous, Français, cela revêt un sens très fort ». Tout y passe : René Cassin, le général de Gaulle, Winston Churchill… Cette présentation est complétée par un exercice d’auto-satisfaction de Jupiter sur la France à Strasbourg même s’il rappelle tous les sujets sur lesquels la jurisprudence de la Cour a fait évoluer la législation française (procédure pénale, interception téléphonique…).

    Preuve que la France n’était pas si parfaite que cela en matière de protection des droits de l’homme ! Mais le président de la République s’empresse de souligner que la France est attachée à l’exécution des arrêts de la Cour. Revenant aux activités de la juridiction strasbourgeoise qualifiée de « repère majeur pour les Européens », Emmanuel Macron souligne les trois défis que doit relever la Cour : relation entre souveraineté juridique et souveraineté de la Cour, menaces croissantes auxquelles notre époque doit répondre en inventant des équilibres juridiques et politiques nouveaux pour que soit garanti le respect des droits de l’homme et remises en cause de la protection des droit fondamentaux et de l’état de droit par des phénomènes contemporains au premier rang desquels le président de la République cite les évolutions scientifiques.

    Les défis actuels : le professeur de droit et de relations internationales
    Alors que la démocratie semblait être un bien acquis, l’actualité la plus récente démontre qu’elle est menacée, y compris dans un certain nombre de pays européens. Il est donc important que les États membres du Conseil de l’Europe se saisissent du problème pour tenter de lui donner les réponses idoines sans quoi l’édifice pourrait un jour se fissurer. Le président de la République souligne, évoluant en permanence entre les problématiques des 47 États membres et celles de la France, les trois défis que l’Europe doit relever aujourd’hui : le terrorisme (qui ne doit pas déboucher sur une remise en cause de l’état de droit et qui a conduit la France à demander des dérogations aux règles habituelles), les flux migratoires (si la France ne souhaite pas remettre en cause le droit d’asile, elle entend combiner efficacité et justice dans le renvoi de ceux qui ne sont pas éligibles à ce statut) et les prisons (Emmanuel Macron rappelle que la France est loin d’être exemplaire mais qu’elle s’engage à faire mieux). Il insiste sur la dialogue indispensable entre juges nationaux et européens dont la clef réside dans la marge d’appréciation nationale laissée à chacun des États membres dans sa gestion interne des problèmes auxquels ils sont confrontés. La ratification prochaine du protocole 16 permettra à la France de parfaire ce dialogue en recourant à la possibilité de solliciter des avis de la Cour.

    Les défis futurs : la leçon faite aux juges
    En homme de prescience, Emmanuel Macron conclut son prêche (encore un nouveau) en explicitant aux 47 juges et à l’assistance nombreuse venue faire la claque au bord du Rhin, les défis futurs qui nous attendent. Les changements internationaux mettent en cause les équilibres antérieurs et le régime des droits de l’homme. Le président de la République critique ouvertement la Russie et la Turquie tout en prônant le dialogue avec ces deux pays devant une Cour dont le rôle n’est pas de juger le système politique d’un pays mais de juger des cas précis qui sont portées à son attention par un citoyen voire par un autre État. Il se croit obligé de citer la Syrie, la Libye et la Birmanie qui sont hors champ géographique du Conseil de l’Europe. Jupiter ne saurait s’imposer de quelconques limites géographiques à son action universelle et transcendante, pour ne pas dire omnipotente et omnisciente.

    DE QUELQUES REMARQUES SUR LE PLAIDOYER DE JUPITER FACE À SES JUGES
    Par simplicité, nous les regrouperons autour des deux principales rubriques suivantes : la forme et la substance.

    La forme : la cassure des codes
    Comme à l’accoutumée, le président de la République est incapable de résumer sa « pensée complexe » en une vingtaine ou une trentaine de minutes. Il inflige à l’assistance un discours interminable d’une heure. Il n’est qu’à lire la lassitude des magistrats de la Cour sur leur visage pour s’en convaincre. Le chef de l’État est pontifiant, répétitif, arrogant, prédicateur, donnant des leçons d’histoire, de philosophie, de droit à la terre entière sans se rendre compte un seul instant de sa fatuité. Le professeur Macron éduque les juges comme s’ils étaient des demeurés, peu informés du monde qui les entoure. Il leur explique ce que sont les droits de l’homme d’hier, d’aujourd’hui et de demain.

    Tel le roi qui ne peut se déplacer sans ses courtisans au grand complet, Emmanuel Macron est accompagné à Strasbourg d’une cohorte impressionnante de ministres, responsables de grandes institutions françaises, représentants des juridictions judiciaires et administratives, de parlementaires, de conseillers en tous genres (Garde des sceaux, ministre chargée des Affaires européennes, président du Conseil constitutionnel, premier président de la Cour de cassation, Procureur général près de la Cour de Cassation, président de la section du contentieux du Conseil d’État qui préside le conseil d’administration de l’Opéra de Paris…).

    Tout cela fait sourire nos interlocuteurs étrangers qui y voient la preuve d’une France, monarchie républicaine ou République bananière selon ce que l’on voudra. Au passage, on vient vendre la candidature de Pierre-Yves Le Borgn’ au poste de commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe tel un vulgaire bateleur de foires. Est-ce du niveau d’un président de la République que d’agir ainsi alors que ceci relève du ministre des Affaires étrangères et de ses ambassadeurs ? Mais, nos folliculaires préférés, adeptes de la société de connivence, ne se permettent pas la moindre critique contre Dieu réincarné sous les traits d’Emmanuel Macron.

    La substance : la leçon de morale
    C’est là que le bât blesse pour l’observateur attentif qui ne se contente pas des résumés partiels et partiaux des journalistes qui se bornent à reprendre les éléments de langage (EDL) des communicants du Prince, se refusant à reprendre ligne par ligne le texte de l’intervention pour en analyser la structure générale et les principales orientations juridiques et politiques. Est-raisonnable qu’un président de la République s’adresse à une Cour en raison de la séparation des pouvoirs ? N’aurait-il pas été plus judicieux comme l’ont fait certains de ses prédécesseurs de s’adresser soit au comité des ministres, soit aux parlementaires de l’APCE pour leur apporter le message politique de la France tout en consacrant un développement substantiel au rôle de la Cour européenne des droits de l’homme ? Pourquoi se présenter en parangon de vertu en matière de droits de l’homme alors même que la France n’a toujours pas appliqué les deux arrêts structurels lui intimant l’ordre de rendre le parquet indépendant, ce qui n’est pas une question secondaire en termes d’organisation de la Justice dans notre pays ? Sept ans après, rien n’a encore été fait…

    Que d’arrogance insupportable sur la scène européenne alors même que l’on a dérogé aux principes fondamentaux posés par la Convention européenne pendant deux années en raison de l’état d’urgence ! Pourquoi venir stigmatiser les évolutions autoritaires en Russie et en Turquie devant une Cour ? Est-ce le rôle du président de la République de se transformer en procureur indépendant dans une enceinte qui juge en droit, en principe et non en opportunité ? Comment peut-on citer la Syrie, la Libye et la Birmanie (tous pays qui ne sont pas membres du Conseil de l’Europe) sans parler de l’Arabie saoudite, du Yémen où se passent des choses épouvantables sur le plan des droits de l’homme et où la France y a sa part ?5 Après la catastrophe libyenne, la France gagnerait à mettre la pédale douce sur le sujet des droits de l’homme alors que l’on parle de viols des opposants6.

    Comment peut-on dire qu’on ne croit pas dans l’opposition entre valeurs et intérêts lorsque l’on fait de la diplomatie économique sa priorité au mépris des droits de l’homme (Cf. la visite du maréchal Al-Sissi à Paris) ?7 Pourquoi ne pas évoquer l’enquête que va lancer la procureure de la CPI sur les hauts faits d’armes de l’OTAN et des Américains en Afghanistan, en particulier quelques crimes contre l’humanité ? Le décalage entre les paroles et les actes est une fois encore abyssal et aurait dû conduire le chef de l’État à adopter un ton plus mesuré, plus équilibré. La balance n’est-elle pas le symbole de la Justice ?

    Si le président de la République pensait tenir le haut du pavé médiatique par cette prestation inhabituelle devant la Cour européenne des droits de l’homme, il n’en est rien. Son intervention passe presqu’inaperçue en raison d’une actualité plus attractive pour les médias, à savoir la conférence de presse bruxelloise du leader catalan, Carles Puigdemont et l’attentat commis quelques heures plus tard à New-York par un terroriste d’origine ouzbek. Ainsi va la politique de l’essuie-glaces, un sujet en effaçant un autre à la vitesse de l’éclair et du buzz surtout à la veille du pont de la Toussaint. Pas la moindre trace dans les journaux, y compris les plus sérieux (du moins qui le prétendent) de la déclaration conjointe d’Emmanuel Macron et du secrétaire général du Conseil de l’Europe, le norvégien Thorbjorn Jagland (qu’il avait déjà rencontré à Paris le 31 août 2017) ! Il faut se rendre sur le site internet de l’Élysée pour y trouver la référence noyée dans un flot d’informations qui ne sont pas hiérarchisées8.

    Le président de la République est prisonnier du temps médiatique qu’il impose volontairement à son quinquennat comme l’a fait François Hollande en son temps avec le succès que l’on sait9. L’important est plus dans l’annonce que dans le contenu. Qui trop embrasse mal étreint. Mais, tout ceci ne change strictement rien à la popularité d’Emmanuel Macron qui stagne à 35% de Français satisfaits. Finalement, nos compatriotes ont encore du bon sens populaire qui fait défaut à notre élite arrogante qui vit dans sa bulle et dans les dîners en ville. Nouvel, et non ultime, épisode en date du feuilleton présidentiel, celui que nous pourrions intituler Jupiter fait sa cour à Strasbourg.

    Guillaume Berlat 13 novembre 2017
    1 Loi n° 2017-1510 du 30 octobre 2017 renforçant la sécurité intérieure et la lutte contre le terrorisme, JORF n° 0255 du 31 octobre 2017, texte n° 1.

    2 Jean-Paul Costa, La cour européenne des droits de l’homme. Des juges pour la liberté, Dalloz, 2013.

    3 Vincent Berger, Jurisprudence de la Cour européenne des droits de l’homme, Sirey, 11ème édition, 2009.

    4 Transcription du discours du président de la République, Emmanuel Macron devant la Cour européenne des droits de l’homme, Strasbourg, www.elysee.fr , 1er novembre 2017.
    
5 Claude Angeli, Les clients de la France saccagent le Yémen, Le Canard enchaîné, 1er novembre 2017, p. 3.

    6 Cécile Allegra, Libye. Sur la piste des violeurs, Le Monde, 4 novembre 2017, pp. 12-13.

    7 Le général pas épinglé, Le Canard enchaîné, 1er novembre 2017, p. 8.

    8 Déclaration conjointe du président de la République, Emmanuel Macron avec le secrétaire général du Conseil de l’Europe, Thorbjorn Jagland, www.elysee.fr , 31 octobre 2017.

    9 Solenn de Royer, Hollande, un mandat « chaotique » vu de l’intérieur, Le Monde, 3 novembre 2017, p. 10.

    Source : https://prochetmoyen-orient.ch/jupiter-fait-la-cour-a-strasbourg
    #Emmanuel_Macron #cour-européenne-des-droits-de-l’homme #CEDH #conseil-de-l’europe #APCE #pensée_complexe #discours-fleuve #fatuité #auto-satisfaction #Strasbourg #arrogance #juges #leçons #Droits_de_l’homme #crimescontre-l’humanité #OTAN

  • Pontifiant et dilettante : Michel Onfray, un BHL de gôche Le Grand Soir - Vincent MORET - 12 Mai 2017
    https://www.legrandsoir.info/pontifiant-et-dilettante-michel-onfray-un-bhl-de-goche.html

    En matière philosophique, Michel Onfray a sans doute des mérites de vulgarisateur, même s’il confond vulgariser et schématiser, disent quelques-uns de ses confères.

    Il n’est pas de mon ressort d’en juger. Mais, là où je le vois se surestimer, c’est en matière politique où il survole, ne se pose pas, frôle à peine le pollen et prétend nous livrer du miel qui a bien souvent l’aspect, la consistance trop diluée et le goût du brouet.
    Donc, il vaticine dans les studios de télé, à la radio, dans les journaux, moulin à paroles bien huilé (je rêve d’un match Onfray/ BHL).


    Il écrit plusieurs livres par an, ce qui prouve (j’imagine) à ses yeux sa supériorité sur ce glandeur de Socrate. Le problème, c’est que seul un génie pourrait être au top niveau en se dispersant de la sorte. Et Onfray n’est…

    Onfray aime aborder jusqu’à l’obsession des sujets dont il connaît ce qu’il a lu en diagonale dans les médias : Le Tibet, Robespierre, Chavez, Castro. Là, on le croit élève de Robert Ménard (sauf pour Robespierre dont Ménard, moins lettré, croit qu’il faisait équipe avec Jean-Marc Thibault).

    Pourquoi ces sujets ? Pour alimenter ses diatribes contre son autre obsession : Jean-Luc Mélenchon assez savant, lui, pour parler d’Histoire et de politique sans manichéisme, comme devrait le faire tout intellectuel.

    La grotesque vidéo de Narcisse ébloui par la beauté de son texte.
    https://www.youtube.com/watch?v=0qROujxM9a4


    
Il faut voir la vidéo (façon de parler, on peut aussi éviter de le faire. Je vous dirai plus loin comment aller directement aux endroits dont je parle) où Onfray se met en scène. Il a écrit un nouveau livre pas encore publié. Mais, brûlant de nous en éblouir sans tarder, il nous en lit les bonnes feuilles pendant 19 minutes (19 !) s’enivrant d’un talent d’écriture magnifié par sa voix.

    Il y raconte d’emblée (0mn38) son lumbago récent, la cortisone et la morphine, détails intimes qu’il trouverait grotesques chez ses adversaires, mais qui le posent en homme de chair et de sang, pouvant souffrir, lui. Cela pourrait le rendre sympathique s’il n’était dénué de toute commisération envers les autres, c’est-à-dire envers tous ceux qui ne pensent pas la même chose que lui au moment où il les pense et ne le suivent pas illico quand il pense le contraire. Car l’homme change souvent d’avis, surtout en matière politique.

    Onfray nous rapporte et valide sans plus de précaution, une attaque lancée sur Internet contre Jean-Luc Mélenchon et sa fille en plaçant la pseudo-affaire au même niveau que le Pénélope-gate et les emplois (fictifs ?) des fils de Fillon (à 13mn30). L’accusation était si grossière, en pleine campagne électorale, que pas un média ne l’a reprise et que le Parquet n’a pas bougé un cil. Mais Onfray, léger, fait flèche de tout bois pourri.

    Il fustige avec vigueur la mégalomanie (à partir de 17mn12), l’égocentrisme, le narcissisme, la vanité, la fatuité de Mélenchon (17mn28). Ça nous fait cinq adjectifs en suivant, quand un aurait suffit à quiconque n’est pas classé 5/5 sur l’échelle de la mal-comprenance. Pour conserver à la liste son caractère quasi-pléonasmique, indispensable quand on s’adresse à des interlocuteurs au QI moins élevé que le sien, il n’a pas placé là « Hystérie », mais il l’a fait plus loin (18mn12).

    Or, aussi compétent en psychanalyse que Michel Onfray en mélenchonisme, je conseille au philosophe médiatique de se livrer à une introspection, avec réponse à ces deux questions :
- « L’homme qui vous lit pendant 19 loooongues minutes un texte qu’il va publier, qui vous parle de son mal au dos dont il est guéri, qui se filme, qui met ça sur Internet, n’est-il pas atteint de mégalomanie, d’égocentrisme, de narcissisme, de vanité, de fatuité ? 
- Si le seul nom de Mélenchon lui fait brailler avec dégoût ceux d’un révolutionnaire français incorruptible et ceux de deux révolutionnaires latino-américains, doit-on parler d’hystérie ? »

    Jouons pour marquer une pause et arrêter de s’énerver :
    – Parmi les qualificatifs suivants, lequel vous paraît mal choisi pour qualifier Michel Onfray : amateur, superficiel, futile, léger, insignifiant, frivole, vain, nobélisable ?
    
- Diriez-vous que Michel Onfray est aussi crédible quand il parle de Mélenchon que BHL quand il parle de Botul ?

    – Pensez-vous qu’en lâchant la grappe à Mélenchon, Michel Onfray aurait pu écrire un livre par jour pendant les présidentielles au lieu d’en écrire seulement trois ?

    – A votre avis, quand Onfray prend des libertés avec la vérité en politique (1), est-ce uniquement par ignorance ou bien parce qu’il sait que ses interlocuteurs n’iront pas vérifier ?

    Conclusion, sévère mais juste.
    
Michel Onfray, enivré par un succès médiatique qui vaut ce que vaut le vent, est en guerre, par superficialité dans la recherche des informations, contre ce qu’il devrait défendre.

    Il serait bien avisé de se méfier : dès qu’on épouse les combats de toutes les droites (sur Robespierre, Chavez, Castro, Mélenchon, le Tibet…) on a les faveurs des médias, les livres produits à la chaîne se vendent bien, mais on se salit, on ne peut espérer être respecté par les lecteurs, par ses homologues et (je titille la corde sensible) on renonce à la postérité.

    Vincent MORET
    (1) Selon Onfray, JLM a qualifié De Gaulle de « fasciste » , Ahmadinejad a dit « qu’on pouvait rayer de la carte l’Etat d’Israël » et le Tibet n’es pas une république autonome… Trois mensonges tranquilles, le premier volontaire et conscient, les deux autres fruits de son ignorance.

    #onfray #monologue #superficialité #médias #mégalomanie #égocentrisme #narcissisme #vanité #fatuité #bhl #santé

  • « La #spéculation financière détruit l’art comme elle détruit les sols »
    http://www.reporterre.net/La-speculation-financiere-detruit-l-art-comme-elle-detruit-les-sols

    Cet #art officiel dit contemporain est un art de #système, totalement démontable, sans nécessité intérieure, sans accroche sensible, sans mystère ni poésie, sans contenu. Il ne peut être ni viable, ni durable, ni partageable, ni transmissible aux générations futures. Ce produit de la spéculation, intellectuelle ou conceptuelle, et financière, détruit l’art comme l’#économie virtuelle détruit l’économie réelle et comme la spéculation sur les céréales et la viande détruit les sols et empoisonne les agriculteurs. C’est un art de la disparition du contenu sensible, charnel et vivant (comme le sol de l’agriculture contemporaine se vide de ses organismes vivants) au profit du contenant le plus spectaculaire et provocateur possible ; au profit du discours d’enrobage et d’endoctrinement à la malbouffe artistique, au profit du discours du « rien à dire mais le faire savoir », au profit d’un bourrage médiatique destiné à combler son absence d’objet et sa #vacuité ontologique. Bref, au profit de ce verbe qui, comme chacun sait, fabrique de l’argent et du pouvoir en soi et pour soi et en vit.

    C’est donc un art de la #communication à vide, de la posture, de la frime, du bidon sonore, et de l’imposture, du n’importe quoi fabriqué et imposé par des gens qui ne comprennent pas l’art, qui ne l’aiment pas et sont qualifiés, payés et fonctionnarisés pour ça, et pour en dégoûter un maximum de citoyens, comme on dégoûte les gens de la bonne nourriture moins rentable que la malbouffe.

    • des gens (...) qualifiés, payés et fonctionnarisés pour ça

      Ces gens (critiques, directeurs de musée, etc.) qu’on entend de plus en plus se prétendre « scientifiques » !
      C’est assez nouveau et très tendance sur France Culture...

      #fatuité

    • Une autre imposture artistique qui, sous couvert d’ésotérisme, rouille « à petit feu » sur une place publique à Chagny (Saône-et-Loire). J’ai nommé « Octagon for Saint Eloi », une masse d’acier octogonale, œuvre de Richard Serra, forgée au Creusot et rebaptisé plus prosaïquement le « boulon » par ses détracteurs locaux :

      http://f6mig.canalblog.com/archives/2015/02/08/31486271.html

      https://dl.dropbox.com/s/enwfxey2x9pcm8h/IMGP2309.JPG?dl=0

    • Art as Alternative Investment Creates Storage Business Tax Haven - SPIEGEL ONLINE
      http://www.spiegel.de/international/business/art-as-alternative-investment-creates-storage-business-tax-haven-a-912798.ht

      One of the world’s most valuable art treasures is being stored in an extremely ugly place, a six-story concrete building known as the Geneva free port. Instead of windows, much of the façade of this giant safe for the world’s wealthy is covered with gray panels.

      Anyone hoping to get into the walk-in lock boxes of this very special Swiss tax haven must first surmount a number of hurdles. At the first door, an employee has to type the right combination of numbers into a small screen. The next hurdle is a large steel barrier that has to be rotated counter-clockwise until it snaps into place, followed by a heavy steel door that resembles a submarine bulkhead. Behind it is a drab corridor with doors on both sides. Only the renters have keys to these doors.

      The employee of Geneva Free Ports & Warehouses Ltd. remains discreetly in the background while the owners of the locked-up treasures count their gold bars or examine their collection of paintings being stored in the warehouse.

      #Port_Franc #Genève

    • Geneva duty-free art warehouses under fire - The Local
      http://www.thelocal.ch/20150603/geneva-duty-free-art-storage

      A free port on the fringes of Geneva where billions of dollars of fine art is stored is under scrutiny for tax evasion and money laundering after a high-profile case involving a top Swiss dealer and a Russian billionaire.

      Behind its nondescript facade, the heavily-guarded toll- and customs-free zone that makes up the Geneva Freeports is storing a jaw-dropping number of priceless artworks, including Picassos, Van Goghs and Monets, and other precious goods.

      Warehouses in the area spread over 150,000 square metres — with nearly a quarter of that occupied by Natural LeCoultre, a firm that specializes in storing fine art.

      The firm’s owner, Geneva businessman Yves Bouvier, was arrested in Monaco in February after allegations that he laundered money and defrauded Russian billionaire Dmitry Rybolovlev, the owner of Monaco football club, of millions.

      Bouvier, who is suspected of selling works by the likes of Picasso, Modigliani, Degas and Gauguin to Rybolovlev at hugely inflated prices, has denied any wrongdoing.

      Free ports, or bonded warehouses, attract the super rich in hordes as they can store fine art, furniture and other treasures tax-free — and far from the public eye.

      But now the Geneva Freeports finds itself at the centre of unwelcome controversy, amid questions over its role and opaqueness.

    • Et, dans la galerie de 4 photos du Spiegel, l’un des gros concurrents de Genève, Singapour


      Other places are vying for a share of this lucrative business. Luxembourg plans to build a freeport building to be a “fortress of art.” Singapore Freeport, shown here, also stores valuables while offering complete discretion and tax exemption.


      Inside Singapore Freeport: It is widely acknowledged that many of these artworks promptly disappear into art warehouses. Dealers are also quietly aware of how the international art trade can be used to launder money.

    • Aaah, définir #l'art_qu'il_faut, le rêve de tout #critique_d'art !

      L’art, pour être vraiment art, est forcément bio, c’est à-dire libre, naturel, ancré dans la vie et dans un terroir …

      Mais non, c’est juste pas possible de lire ça !

      Autant on peut être d’accord avec ça
      http://www.editionsjcgodefroy.fr/livre/la-bouffonnerie-de-lart-contemporain

      … merci #support-surface pour votre héroïque participation à la lutte des classes.

      Et c’est ainsi que des milliers de jeunes gens normaux, sains de corps et d’esprit, artistiquement doués, doivent chaque année fuir les écoles des Beaux-arts pour sauvegarder leur intégrité mentale et physique.

      Qui est malheureusement vrai, *(entendu l’histoire horrible de l’école de Cergy il y a 20 ans où un étudiant s’est suicidé devant le jury de son diplôme).
      Mais ce manque crucial de sens qui mène au désarroi n’est pas spécifique à l’art, à sa définition, aux écoles d’art, c’est vrai aussi dans la plupart des universités françaises où 50% des étudiants ne passent pas le DEUG. Ce processus destructeur est vrai aussi pour les jeunes gens qui choisissent de croire en la mort et tuent leurs contemporains avec des kalashs. Mais ce n’est pas l’art qui en est responsable, c’est le système capitaliste qui fabrique cette merde, qui détruit l’environnement, les liens entre personnes, et retire la possibilité de donner du sens à nos vies.

      Il y a une désaffection du politique en général mais tout autant dans la notion d’écologie telle qu’elle est véhiculée par les médias. L’apolitisme est vendu par le système capitaliste avec les œillères de la non-critique, c’est confortable, et c’est bien ça le hors-sol mental c’est le hors-politique, un système de consommation. Mais on va pas aller contre les mots ? contre la pédagogie, contre les écoles d’art ? Contre l’art ? Si ? On n’est pas en mesure d’amener à comprendre que le solution ne sera jamais individuelle, où alors elle est nihiliste, que l’art apolitique est un art nihiliste ? De donner les moyens de la critique sociale aux artistes ?
      Mais franchement l’art du terroir ? vraiment, #au_Secours !

      Je serais bien en peine de dire ce que doit être l’art, encore moins que l’art doit être écologique ! La recherche de sens à tout prix c’est également n’importe quoi ! #critique_d'art_contemporain

      http://www.schtroumpf-emergent.com/blog