• La nuit, dernier refuge des mammifères contre l’homme
    https://www.lemonde.fr/sciences/article/2018/06/14/la-nuit-dernier-refuge-des-mammiferes-contre-l-homme_5315289_1650684.html

    L’humain a pris possession de la planète. Principale espèce envahissante de notre globe, il a déjà modifié les trois quarts de la surface terrestre, estiment les chercheurs. Devant cette progression, la plupart des animaux ont choisi la fuite : plus loin des villes ou des axes routiers, plus haut dans les montagnes, au plus profond des forêts. Mais ce déplacement spatial n’est ni toujours possible ni nécessairement suffisant. Pour vivre heureux, de nombreux mammifères ont donc trouvé une autre parade, ce que l’écologue Ana Benitez-Lopez, de l’université de Radboud, aux Pays-Bas, nomme « l’ajustement temporel ». En termes plus simples, ils ont adopté un mode de vie nocturne.

    Dans un article publié vendredi 15 juin, dans la revue Science, une équipe de l’université Berkeley, en Californie, livre les résultats d’une « méta-analyse » des études conduites sur les mammifères soumis à la présence humaine. Ils ont ainsi extrait de 76 travaux de recherche, conduits sur les cinq continents depuis près de vingt-cinq ans, les données concernant l’équilibre entre jour et nuit de 62 espèces, selon qu’elles se trouvaient exposées ou non à la présence humaine. « Nous nous attendions à observer une certaine augmentation du caractère nocturne de la faune à proximité des humains, mais nous avons été surpris de la constance des résultats, souligne l’écologue Kaitlyn Gaynor, première signataire de l’article. La réponse des animaux est forte, quelle que soit la nature du dérangement que nous provoquons, et pas seulement lorsque nous mettons leur vie en danger. Cela suggère que notre seule présence suffit à perturber leurs modes de vie traditionnels. »

    #faune_sauvage #colonisation_humaine #nuit #vie_nocturne #refuge

  • Tout savoir sur les #semences : menaces, résistances et avenir
    https://reporterre.net/Tout-savoir-sur-les-semences-menaces-resistances-et-avenir

    En un siècle, 75% de la #biodiversité des #légumes, des #fruits et des #céréales, ont disparu.

    Comment ?

    Les grands semenciers et industriels de l’agrochimie ont la mainmise sur les semences, ils ont créé les #hybrides, les #OGM et aujourd’hui les #faux_OGM.

  • Les députés adoptent la définition d’une « fausse information » - | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/france/300518/les-deputes-adoptent-la-definition-d-une-fausse-information

    Désormais, la proposition de loi définit « une fausse information » comme « toute allégation ou imputation d’un fait dépourvue d’éléments vérifiables de nature à la rendre vraisemblable ». Cette définition est en réalité beaucoup plus large que celle de « fausse nouvelle ». Mais, pour répondre aux inquiétudes du Conseil d’État, les députés ont ajouté une nouvelle condition à l’ouverture d’une procédure pour référé. En plus d’être « de nature à altérer la sincérité du scrutin » et d’avoir été diffusée « de manière artificielle ou automatisée et de manière massive », la « fausse information » doit désormais l’avoir été « de mauvaise foi ».

    Les députés ont répondu à une autre critique du Conseil d’État en précisant la durée d’application des mesures en période électorale. La version initiale faisait référence au décret de convocation des électeurs. Désormais, cette durée est limitée à trois mois.

    Les députés sont en revanche restés sourds aux demandes visant à exclure du champ d’application de la loi les sites d’information en ligne. « Détournée de l’esprit de la loi, cette procédure pourrait constituer le moyen de faire supprimer des informations publiées par la presse », s’inquiétait ainsi le Syndicat de la presse indépendante d’information en ligne (le Spiil, dont Mediapart est adhérent) dans un communiqué diffusé le 10 avril. En effet, même sous le contrôle du juge, elle interviendrait en dehors des dispositions de la loi de 1881 qui garantit le juste équilibre entre liberté d’expression et protection des personnes et des institutions. »

    Toujours concernant la procédure de référé, les députés ont également décidé de ne pas l’ouvrir au grand public. Seuls le ministère public, un candidat ou une formation politique pourront saisir le juge.

    #ministère_de_la_vérité

    • Pfff ! c’est le jour des titres débiles (et, ici, FAUX !)

      Première phrase de l’article (le reste est sous #paywall, merci @mad_meg pour le contenu)

      La commission des affaires culturelles de l’Assemblée nationale a finalisé, mercredi 30 mai, l’écriture de la proposition de loi sur les fausses nouvelles, un texte controversé chargé de la délicate mission de lutter contre les opérations de désinformation durant les campagnes électorales.

      L’agenda de l’AN me dit que la première discussion en séance publique aura lieu le jeudi 7 juin 2018…

      EDIT

      oups ! ça c’est la loi organique
      http://www.assemblee-nationale.fr/15/dossiers/lutte_fausses_informations.asp

      la loi (tout court) c’est là
      http://www.assemblee-nationale.fr/15/dossiers/fausses_informations_lutte.asp

      (on notera la subtile différence de l’adresse…)

      Et le projet de la commission est (enfin sera) là
      http://www.assemblee-nationale.fr/15/ta-commission/r0990-a0.asp
      mais toujours débat public le 7 juin.

    • Ah merci @simplicissimus tu me rassure.
      et merci @james je reviens après avoir visionner ton lien.

      Voici la suite du texte sur médiapart

      À l’origine voulu par l’exécutif, ce texte avait finalement été déposé le 21 mars par le député LREM Richard Ferrand. Il prévoyait, dans sa version initiale, trois principales mesures applicables durant la durée des campagnes électorales. La première imposait plus de transparence aux grandes plateformes en rendant obligatoire l’affichage des commanditaires de « contenus d’information » sponsorisés. La deuxième créait une nouvelle procédure permettant de saisir le juge des référés pour obtenir, sous 48 heures, le déréférencement ou le blocage d’un site ou d’un compte diffusant « artificiellement et de manière massive » des fausses informations « de nature à altérer la sincérité du scrutin ».

      La troisième, enfin, renforçait les pouvoirs du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA). Il était proposé qu’il puisse refuser une convention et même suspendre la diffusion durant les périodes électorales d’une chaîne de télévision contrôlée par ou sous l’influence d’un État étranger et mettant en danger les « intérêts fondamentaux de la Nation » en se livrant « à une entreprise de déstabilisation de ses institutions, notamment par la diffusion de fausses nouvelles ».

      Lors de son passage devant les commissions des lois et des affaires culturelles, cette proposition de loi a été sensiblement modifiée. À commencer par son titre. Signe du malaise face aux risques de censure liés à la difficulté de déterminer la fausseté d’une information, le texte a été renommé « Proposition de loi relative à la lutte contre la manipulation de l’information ». Dans l’exposé de l’amendement, son auteur, le rapporteur LREM de la commission des affaires culturelle Bruno Studer, entend ainsi affirmer que cette loi « ne vise pas à lutter contre l’ensemble des fausses informations : celles qui sont diffusées à des fins humoristiques ou satiriques, ou par erreur, n’entrent pas dans le champ de la proposition de loi ».

      Ce sont pourtant bien les « fausses informations » qui sont toujours visées par la proposition de loi, notamment dans la nouvelle procédure de référé. Pour répondre aux critiques émises par le Conseil d’État dans un avis en date du 19 avril, les députés ont même précisé la définition d’une « fausse information ». Le texte initial renvoyait à l’article 27 de la loi sur la liberté de la presse du 29 juillet 1881, qui sanctionne la diffusion de fausses nouvelles, une notion jugée trop large par le Conseil d’État, qui craignait « qu’une atteinte disproportionnée puisse être portée à la liberté d’expression ».

      Désormais, la proposition de loi définit « une fausse information » comme « toute allégation ou imputation d’un fait dépourvue d’éléments vérifiables de nature à la rendre vraisemblable ». Cette définition est en réalité beaucoup plus large que celle de « fausse nouvelle ». Mais, pour répondre aux inquiétudes du Conseil d’État, les députés ont ajouté une nouvelle condition à l’ouverture d’une procédure pour référé. En plus d’être « de nature à altérer la sincérité du scrutin » et d’avoir été diffusée « de manière artificielle ou automatisée et de manière massive », la « fausse information » doit désormais l’avoir été « de mauvaise foi ».

      Les députés ont répondu à une autre critique du Conseil d’État en précisant la durée d’application des mesures en période électorale. La version initiale faisait référence au décret de convocation des électeurs. Désormais, cette durée est limitée à trois mois.

      Les députés sont en revanche restés sourds aux demandes visant à exclure du champ d’application de la loi les sites d’information en ligne. « Détournée de l’esprit de la loi, cette procédure pourrait constituer le moyen de faire supprimer des informations publiées par la presse », s’inquiétait ainsi le Syndicat de la presse indépendante d’information en ligne (le Spiil, dont Mediapart est adhérent) dans un communiqué diffusé le 10 avril. En effet, même sous le contrôle du juge, elle interviendrait en dehors des dispositions de la loi de 1881 qui garantit le juste équilibre entre liberté d’expression et protection des personnes et des institutions. »

      Toujours concernant la procédure de référé, les députés ont également décidé de ne pas l’ouvrir au grand public. Seuls le ministère public, un candidat ou une formation politique pourront saisir le juge. Les députés sont au passage revenus sur un des garde-fous prévus par le texte initial qui prévoyait que le tribunal de grande instance de Paris, réputé pour être plus habitué aux affaires de presse, aurait une compétence exclusive pour juger les référés. Les plaignants auront désormais le choix entre saisir le TGI de Paris ou leur tribunal « territorialement compétent ».

      Lire aussi

      La liberté d’expression prise au piège des réseaux sociaux Par Jérôme Hourdeaux
      Les Sleeping Giants attaquent les « fake news » au portefeuille Par Jérôme Hourdeaux
      « Fake news », les étoiles éteintes de la démocratie Par christian salmon
      Loi sur les « fake news » : les vieux singes et la grimace Par Hubert Huertas
      Secret des affaires, « fake news » : ces lois qui menacent le droit de savoir Par La rédaction de Mediapart

      Concernant les pouvoirs du CSA, les députés ont introduit dans le texte une innovation majeure en offrant pour la première fois au conseil un pouvoir de contrôle sur l’Internet. Le rapporteur Bruno Struder a en effet proposé une réécriture totale de l’article 9, qui prévoyait à l’origine des obligations de transparence et de signalement pour les plateformes du Web. « Le Conseil supérieur de l’audiovisuel contribue à la lutte contre la diffusion de fausses informations », affirme dans son premier alinéa le nouvel article 9. Les plateformes auront l’obligation de mettre en place des mesures de signalement et de lutte contre les fausses nouvelles. Le CSA sera chargé de surveiller la mise en place de ces mesures et pourra, le cas échéant, formuler des recommandations.

      Les députés de la Nouvelle gauche et de la majorité de la commission des affaires culturelles se sont rejoints pour l’introduction d’une nouvelle série de mesures visant « à l’éducation aux médias et à l’information ». Celle-ci prévoit notamment de rendre obligatoire dans les collèges « une formation à l’analyse critique de l’information » dans le cadre des cours d’éducation aux médias déjà dispensés. Une autre mesure vise à inciter les plateformes du Web, les agences de presse, les éditeurs, les annonceurs et les organisations de journalistes à « conclure des accords de coopération relatifs à la lutte contre la diffusion des fausses informations ».

      Cette nouvelle version de la proposition de loi de « lutte contre la manipulation de l’information » doit maintenant être adoptée en première lecture par l’ensemble des députés le 27 juin avant d’être transmise au Sénat.

    • Dans tout le monde occidental, tels des lemmings hallucinés, on rédige et on vote des lois sur les fake news, alors même que personne n’est capable de faire une liste de faits susceptibles de démontrer qu’il y a un problème avec des fausses nouvelles.

      On voudrait démontrer qu’il existe un complot mondial pour réduire la liberté d’expression, qu’on ne s’y prendrait pas autrement.

      Et c’est pareil sur tous les domaines relatifs aux libertés et à l’économie. Partout, en même temps, on vote les mêmes lois sur les mêmes sujets. Si ce n’est pas concomitant, c’est relativement proche, à moins de 5 ans près.

    • Apparemment, la proposition de loi (et la loi organique qui ira avec) s’appelle maintenant :
      Loi relative à la lutte contre la manipulation de l’information

      (j’imagine à cause de la difficulté intrinsèque liée à la définition de la #fausse_information
      • manipuler, on peut l’établir, … encore que recopier une dépêche AFP, c’est déjà une manipulation…
      • fausseté de l’information, ça devient compliqué

      Au passage, lire les 5 sens recensés sur le Wiktionnaire…
      https://fr.wiktionary.org/wiki/manipuler

      je simplifie (manipule, quoi…)

      1. chimie, manier avec soin
      2. expérimenter (scientifique)
      3. tripoter
      4. employer avec aisance (dans les lieux ad hoc, ok, [ ] -> )
      5. figuré, exercer une action plus ou moins occulte (comme les coups de pieds du même nom, ah, tiens non, je suis rentré…)

    • Marrant, manipulation dans le Wiktionnaire, un peu différent (nettement plus complotiste)
      https://fr.wiktionary.org/wiki/manipulation
      (toujours en résumé)

      1. action de manipuler
      2. figuré, action de manipuler psychiquement
      3. action de diriger secrètement

      et toujours pas, d’ailleurs, de référence aux kinés, physios (dans d’autres pays francophones,…) et autres chiropracteurs…

      chiropracteur — Wiktionnaire
      https://fr.wiktionary.org/wiki/chiropracteur

      Personne qui traite par des manipulations diverses, notamment de la colonne vertébrale.

  • Pourquoi une #géopolitique de l’#ours_polaire et de la #grande_faune ? Par Farid Benhammou et Rémy Marion

    L’ours polaire implique des enjeux pour sa survie, sa protection et sa gestion à différentes échelles. Il relève d’une géopolitique locale (ou interne) et d’une géopolitique internationale (externe).

    Une géopolitique locale : le point de départ écologique fait que l’ours polaire partage des territoires avec des sociétés humaines autochtones et non autochtones ; avec les populations locales non autochtones, comme à Churchill au Canada, se posent des questions de cohabitation et de sécurité publique. Avec les Inuit2, qui connaissent une autonomie politique croissante par endroits, la relation, plus ancienne et complexe, s’inscrit dans un cadre identitaire et de subsistance.

    Le statut de protection de l’espèce émane des échelles nationales puis internationales, niveau d’analyse classique de la géopolitique. Des tensions fortes voient alors le jour, opposant partisans de l’exploitation de l’Arctique et de l’ours polaire, et les protecteurs du plantigrade. Il en est de même des grands enjeux internationaux de l’Arctique dans lequel l’ours polaire se trouve impliqué : contrôle territorial, ressources pétrolières et minières, passages stratégiques et commerciales, changements climatiques. Cet animal « géopolitique » se retrouve alors ballotté entre les rôles de victime, de façade ou d’étendard.


    https://gato.hypotheses.org/353
    #livre #géographie_politique #faune #animaux

  • Réaction de #Nicole_Lapierre au #Manifeste_contre_le nouvel_antisémitisme

    En tant que juive

    Or, ce manifeste est pernicieux.

    D’une part, parce qu’il enrôle le combat contre l’#antisémitisme dans une revendication nationaliste et une captation identitaire dont il n’a que faire. Et d’autre part, parce qu’il agite la vieille et dangereuse thématique de la « #concurrence_des_victimes », en opposant deux populations, au nom d’une hiérarchie des #préjudices. D’un côté la lutte contre l’#antisémitisme, juste, nécessaire, dans l’ombre portée de la #Shoah. De l’autre la dénonciation, jugée exagérée, voire injustifiée, de l’#islamophobie, qui « dissimule les #chiffres du ministère de l’Intérieur : les Français juifs ont 25 fois plus de risques d’être agressés que leurs concitoyens musulmans. »

    Las, « la bassesse électorale calcule que le vote musulman est dix fois supérieur au vote juif. » Selon cette comptabilité, cela pourrait empirer, d’où cet « avertissement solennel » selon lequel « La #France sans les Juifs, [ne serait] plus la France ». Et son envers subliminal, mais explicite chez quelques signataires de ce manifeste : la France submergée par le « #grand_remplacement » musulman, ne serait plus la France. Les uns enrichissent le pays, son histoire et sa culture, ce qui est indéniable et a été longtemps nié. Les autres l’envahissent, et cette symétrie inversée est infâme, niant qu’à leur tour ils l’enrichissent.

    Si le poids des chiffres ne suffit pas, on y ajoute le poids des #mots : il s’agit « d’une #épuration_ethnique à bas bruit au pays d’Émile Zola et de Clemenceau ». Bref, il y a de #vraies_victimes, juives, et de #fausses_victimes, musulmanes, parmi lesquelles se recrutent les bourreaux. Ce face à face mortifère ne peut qu’attiser les peurs et les haines en prétendant les combattre. Le #péril est là.

    https://blogs.mediapart.fr/nicole-lapierre/blog/240418/en-tant-que-juive
    #nationalisme #islam #judaïsme #manifeste

  • Macron soutiens la lutte contre l’IVG :

    Vous [càd Mgr Georges Pontier, archevêque de Marseille et président de la CEF] avez ainsi établi un lien intime entre des sujets que la politique et la morale ordinaires auraient volontiers traités à part. Vous considérez que notre devoir est de protéger la vie, en particulier lorsque cette vie est sans défense. Entre la vie de l’enfant à naître, celle de l’être parvenu au seuil de la mort, ou celle du réfugié qui a tout perdu, vous voyez ce trait commun du dénuement, de la nudité et de la vulnérabilité absolue. Ces êtres sont exposés. Ils attendent tout de l’autre, de la main qui se tend, de la bienveillance qui prendra soin d’eux. Ces deux sujets mobilisent notre part la plus humaine et la conception même que nous nous faisons de l’humain. Et cette cohérence s’impose à tous.

    #IVG #femmes #catholicisme

  • Des rapaces protègent des collégiens de goélands - Edition du soir Ouest France - 03/04/2018
    https://www.ouest-france.fr/leditiondusoir/data/22176/reader/reader.html?t=1522771689099#!preferred/1/package/22176/pub/32012/page/11

    La présence des goélands sur les toits et dans les rues saint-vaastaises est devenue un fléau pour les habitants. De mars à fin juin, en période de nidification, ponte, couvaison et surveillance des petits, les volatiles n’hésitent pas à agresser les passants. Dans la cité, les habitants râlent quant à leur présence. « Ils sont partout en ville et dépouillent les poubelles. Quand on veut les effaroucher, quelques-uns deviennent agressifs. C’est pire avec la naissance de leurs petits car dans ces moments-là, ils attaquent. »

    Des #goélands qui, pour bon nombre, ont déserté l’#île_Tatihou voisine qui leur servait de réserve. Une colonie qui décline depuis 2014. « Au moins 35 % entre 2014 et 2015, avec un échec de la reproduction des oiseaux nichant au sol entre 2014 et 2016 », déclaraient des spécialistes du Gon (groupe ornithologique normand). « Selon les quartiers, des habitants viennent se plaindre en mairie pour nuisance », poursuit Jean Lepetit, le maire.[...]

    Un effarouchement qui s’effectue avec #buses et #faucons conditionnés pour chasser le goéland. « Après plusieurs attaques, le goéland perçoit que la zone est dangereuse. Le but est de les faire repartir sur Tatihou, leur réserve », poursuit Frédéric Plonka dont les rapaces font leur œuvre. Les goélands ont disparu du collège. « Il faut surveiller pour éviter un retour. »

    Mais pas facile de nicher sur l’île. « Il y a au moins une famille de renards. Ce sont de vrais prédateurs au sol. Il faut que l’île soit sécurisée pour le retour des volatiles, déclare le fauconnier qui a proposé un plan d’action au département. Il s’agirait d’opérer une régulation de la population de renard sur Tatihou en parallèle de l’effarouchement sur le continent. » Le fauconnier est toujours en attente d’une réponse.

    #la_revanche_du_goéland

  • Le Cameroun investit dans la pharmacie - SciDev.Net Afrique Sub-Saharienne
    https://scidev.net/afrique-sub-saharienne/sante/actualites/cameroun-pharmacie.html
    Une usine de médicaments va produire 500 millions de comprimés et presque autant de gélules par an
    Elle va contribuer à réduire la part des médicaments importés, estimée à 90%
    Ce faisant, elle peut entraîner une baisse des prix et un recul des faux médicaments

    sur un marché des médicaments qui vaut 100 milliards de FCFA par an, la production locale n’absorbe que 8 milliards de FCFA.

    #médicament #Cameroun #Douala #pharmacie #Faux_médicaments

  • Russia says U.S. plans to strike Damascus, pledges military response
    https://www.reuters.com/article/us-mideast-crisis-syria-russia-usa/russian-military-says-will-respond-if-u-s-strikes-syria-ria-idUSKCN1GP0TY

    La #Russie met en garde Washington : elle ripostera en cas de frappes sur Damas — RT en français
    https://francais.rt.com/international/48667-syrie-russie-previent-washington-quelle-ripostera-frappes-damas

    Moscou met en garde contre un projet d’attaque sous #faux_drapeau

    Car le ministère de la Défense russe s’inquiète du scénario qui serait en train de se dessiner dans la Ghouta orientale, où Damas mène une opération contre les groupes djihadistes. Valery Guérassimov a en effet affirmé disposer d’informations selon lesquelles les djihadistes prépareraient une attaque chimique pour ensuite en attribuer la responsabilité au gouvernement syrien.

    Le chef d’état-major a estimé : « Après la provocation, les #Etats-Unis envisagent d’accuser les forces du gouvernement syrien d’avoir utilisé des armes chimiques. » Selon Valery Guérassimov, cela permettrait de « présenter à la communauté internationale la prétendue "preuve" de l’apparent meurtre de masse de civils aux mains du gouvernement syrien et avec le soutien, [de] la direction russe ».

    Valery Guérassimov a estimé qu’une telle opération des rebelles pourrait amener Washington à mener des frappes sur la capitale syrienne, contrôlée par le gouvernement.

    #Syrie

  • Je n’en dirai pas plus (sinon, je vais trop m’énerver), juste quelques mots-clé :
    #invasion #préjugés #livre #afflux

    La #ruée vers l’#Europe. La jeune #Afrique en route pour le Vieux Continent de #Stephen_Smith

    Recension dans Le Monde, avec un titre tout aussi problématique... :
    Jusqu’où l’Europe peut-elle accueillir des migrants africains sans perdre son #identité ?

    http://www.lemonde.fr/idees/article/2018/02/28/jusqu-ou-l-europe-peut-elle-accueillir-des-migrants-africains-sans-perdre-so
    #migrations #asile #réfugiés

    • #le_jeune_continent, c’est dingue !
      Quant au spécialiste des chiffres,…

      Celui qui raconte ces grands préparatifs est un amoureux des chiffres, un fin connaisseur de l’Afrique et un globe-trotter qui a lui-même vécu entre Europe, Afrique et Etats-Unis. Aujourd’hui, il enseigne les Affaires africaines à l’université de Duke (Etats-Unis), après avoir été spécialiste du jeune continent pour Libération, de 1988 à 2000, et Le Monde, de 2000 à 2005, et avoir prêté son expertise à des organisations internationales (ONU, International Crisis Group).

      Très documentée, riche en références littéraires, son analyse se nourrit d’abord d’un suivi longitudinal des statistiques africaines, avec, en arrière-plan, le fait que 10 % des terriens se partagent 50 % des richesses, quand la moitié le plus pauvre de l’humanité ne dispose, elle, que de 10 % des biens.

      D’après le Crédit Suisse, en 2014, les chiffres étaient :
      • 1% de la population mondiale possède 48,2% de la richesse totale (46,1% pour l’Afrique)
      • 10% de la population mondiale se partage 87,4% de la richesse (78,3% en Afrique)
      https://publications.credit-suisse.com/tasks/render/file/?fileID=5521F296-D460-2B88-081889DB12817E02
      (à la fin du chapitre 4, p. 124)

      Chiffres repris par Oxfam, et cités par nos amis Décodeurs de Le Monde (article du 19/01/2015)
      (bon, d’accord, tout ça ce sont des estimations…

      La concentration des richesses dans le monde en graphiques
      http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2015/01/19/la-concentration-des-richesses-dans-le-monde-en-graphiques_4558914_4355770.h

      Deux jours avant l’ouverture du Forum économique mondial, qui se tient traditionnellement dans la station suisse de Davos, l’ONG Oxfam a publié un rapport accablant sur la concentration des richesses dans le monde. Basé notamment sur des données fournies par un rapport de la banque Crédit suisse, il révèle que 1 % des habitants de la planète possède 48 % du patrimoine, contre « seulement » 44 % en 2009. Le seuil des 50 % devrait être dépassé en 2016.

      Quant au précédent succès de librairie de l’auteur (Négrologie : pourquoi l’Afrique meurt, 2003),…

      Négrologie : pourquoi l’Afrique meurt — Wikipédia
      https://fr.wikipedia.org/wiki/N%C3%A9grologie_:_pourquoi_l%27Afrique_meurt

      [Stephen Smith] cherche à expliquer cet état de fait en « réhabilitant » l’Afrique comme actrice de sa propre histoire. Selon lui, en effet, la responsabilité historique des pays occidentaux dans le dénuement de l’Afrique serait exagérée et les caractéristiques sociologiques africaines seraient les premières responsables du sous-développement. Il pense que « l’Afrique meurt d’un suicide assisté » et qu’elle serait accompagnée dans sa chute par une forme d’« autisme identitaire » qui l’empêcherait de s’attaquer à ses maux.

    • #Stephen_Smith ravive le mythe des #invasions_barbares, Macron et l’Académie française applaudissent

      Deux universitaires, Julien Brachet, de l’IRD et Judith Scheele, de l’EHESS pointent la #responsabilité des #médias et des institutions influentes qui font la promotion du dernier essai « xénophobe et raciste » de Stephen Smith, « La ruée vers l’Europe. La jeune Afrique en route pour le Vieux Continent ».

      La mécanique semble bien huilée. À la sortie de chacun de ses livres, l’ex-journaliste Stephen Smith reçoit sous les projecteurs les louanges de personnalités politiques et de la grande majorité de la profession journalistique française, avant de s’attirer, plus discrètement, les foudres des universitaires.

      Son dernier ouvrage, « La ruée vers l’Europe. La jeune Afrique en route pour le Vieux Continent » (Grasset, 2018), ne déroge pas à la règle. En l’espace de quelques mois, l’Académie française lui attribue un prix littéraire, le ministre de l’Europe et des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, lui décerne le prix du livre de géopolitique de l’année, et le président de la république, Emmanuel Macron, salue un homme qui a « formidablement bien décrit » les migrations africaines.

      Pourtant, la thèse de Stephen Smith n’est pas exempte de critiques, loin s’en faut. Cette thèse est simple : selon Smith « 20 à 25 % de la population européenne » sera « d’origine africaine » d’ici trente ans (p. 18) ; « l’Europe va s’africaniser. […] C’est inscrit dans les faits » (S. Smith sur France Culture, 17/03/2018). Une thèse qui joue sur les peurs de populations européennes déjà sensibles aux sirènes xénophobes, tout en assénant des chiffres avec autorité. Or, toutes les études scientifiques montrent que les projections de Smith en matière de flux migratoires sont totalement invraisemblables.

      Il n’y a pas de « ruée » des ressortissants du continent africain vers l’Europe et il n’y en aura pas dans les décennies à venir.

      Les travaux des démographes des universités, de l’INED et de l’ONU sont sans équivoque : le taux d’émigration des populations africaines est comparable à la moyenne mondiale (un peu plus de 3%) ; la grande majorité des migrants africains restent à l’intérieur de leur continent d’origine ; les immigrés originaires d’Afrique représentent 2,3% de la population d’Europe de l’Ouest, et moins de 2% de l’ensemble de la population européenne. Sans même parler de la part des seuls immigrés irréguliers : absolument négligeable d’un point de vue statistique, et sans commune mesure avec l’ampleur des moyens légaux et sécuritaires déployés à l’intérieur du continent africain pour les empêcher de venir en Europe.

      Au regard de la forte croissance démographique de l’Afrique, on peut légitimement supposer que la part des ressortissants d’Afrique subsaharienne dans les pays de l’OCDE va augmenter dans les décennies à venir. Mais dans des proportions nettement plus faibles que celles annoncées par Smith. Les experts du Fond Monétaire International prédisent par exemple qu’en 2050, environ 34 millions de migrants originaires d’Afrique subsaharienne seront installés dans l’ensemble des 36 pays de l’OCDE (dont seulement 26 sont situés en Europe), soit 2,4% de la population totale de l’OCDE. Les démographes des Nations Unies annoncent quant à eux qu’entre 2015 et 2050, le solde migratoire net de l’Europe sera de 32 millions de migrants, toutes nationalités extra-européennes confondues. On est très loin des « 150 millions » d’Africains dont Smith prévoit l’arrivée en Europe « d’ici à 2050 » (p. 178).

      Il ne s’agit pas ici de développer plus avant l’inconsistance scientifique des « prévisions » de Smith, son absence de rigueur méthodologique et la manière fallacieuse dont il utilise les statistiques démographiques, mais bien de souligner ses objectifs politiques.

      À la fin de son essai supposément « guidé par la rationalité des faits » (comme indiqué au dos du livre), l’auteur dévoile clairement sa position. Ainsi, lorsqu’il rappelle une énième fois que selon lui « la migration massive d’Africains vers l’Europe » n’est dans l’intérêt de personne, que les non-Européens noirs et arabes dérangent inévitablement les Européens blancs (p. 182, 212), que dorénavant, les « bons augures » pour l’Afrique seront « de funestes présage pour l’Europe » (p. 225), et après avoir assené pendant 200 pages que la « ruée » de la jeunesse africaine sur l’Europe était « inéluctable », Stephen Smith change de ton. Soudainement, une autre perspective est offerte au lecteur : « l’union forcée entre la jeune Afrique et le Vieux Continent n’est pas encore une fatalité. Il y a de la marge pour des choix politiques » (p. 225).

      De manière à peine voilée, Smith suggère que face à sa prédiction d’une invasion de l’Europe par les « nouveaux barbares », le seul salut possible passe par les bons « choix politiques ». Et Smith de donner un exemple en guise de conclusion : « seule l’entrée très sélective de quelques bras et, surtout, de cerveaux africains apporterait des avantages à l’Europe » (p. 223). Un exemple qui n’est pas sans rappeler le programme de certains partis politiques européens.

      À la lecture de « La Ruée vers l’Europe », il apparaît que Smith compile les souvenirs, les anecdotes de comptoirs et les données chiffrées sans se préoccuper de la plausibilité ni de la cohérence de son argumentation. Tout connaisseur des migrations africaines ne peut que constater que Stephen Smith ne s’embête pas avec une quelconque rigueur scientifique. Il ne cherche ni à étudier ni à comprendre les dynamiques des migrations entre l’Afrique et l’Europe mais vise à asséner un discours principalement idéologique.

      En signant un essai xénophobe et raciste qui ressemble à une vaine tentative de légitimation de la théorie complotiste du « grand remplacement » prêchée par les idéologues d’extrême droite, et en multipliant les références à Maurice Barrès, Jean Raspail, Robert Kaplan ou Samuel Huntington (p. 70, 72, 188, 220), Stephen Smith s’inscrit ouvertement dans une tradition idéologique dont les chantres prédisent depuis des décennies la fin de la « civilisation occidentale » voire du « monde blanc ».

      La question qui se pose alors est de savoir comment un tel ouvrage peut-il être si largement encensé, devenir un succès de librairie, et influencer le débat public ?

      Car Smith n’est pas inquiétant seulement parce qu’il est un fervent promoteur de l’idée selon laquelle les populations africaines seraient un #risque, un #danger ou une #menace pour l’Europe. Il l’est bien plus encore parce que des dizaines de journaux, radios et télévisions, des représentants politiques et des institutions influentes relaient ses idées délétères, et ce faisant les cautionnent. Tout en le présentant sous les traits d’un intellectuel apolitique, ce qu’il n’est pas. En cela, l’ouvrage de Stephen Smith est révélateur de la manière dont les opinions publiques peuvent se forger sur la base d’arguments tronqués, et des difficultés qu’ont les sciences sociales à imposer dans l’arène médiatique et politique des arguments sérieux sur des sujets complexes.

      https://blogs.mediapart.fr/les-invites-de-mediapart/blog/021018/stephen-smith-ravive-le-mythe-des-invasions-barbares-macron-et-l-aca

    • How Oracles Are Forged. The prophecy of an African scramble for Europe

      Alarmist predictions about African migration are all the rage. François Héran shows that they are based less on a demographic approach than on an economic conjecture, and on the fallacy that development in Africa can only be achieved at the expense of Europe.

      On the cover, a satellite image of Africa at night, and a title in yellow letters: “The Scramble for Europe”. A few dim points of light pierce the darkness in Nigeria, South Africa and the Maghreb, while others outline the Nile and its delta. The contrast with the bright splashes of light across the European continent is striking, and the message is clear: how could the populations of dark Africa not be attracted by the radiance of the North?

      Clearly designed to grab our attention, the title “The Scramble for Europe” [1] is not the editor’s choice; the author begins his book with his stark conclusion: “Young Africa will rush to the Old Continent; the writing is on the wall…” (p. 15). He backs his argument with two precedents: the exodus of poor Europeans towards the New World in the late 19th century and the mass migration of Mexicans to the United States since the 1970s. If Africans were to follow the Mexican example between now and 2050, then “in slightly more than 30 years, a fifth to a quarter of the European population would be of African origin (p. 18). In an interview published in the Figaro daily newspaper on 14 September 2018, Stephen Smith expresses surprise that some people—such as myself in a recent analysis— [2]question the validity of such claims. For Smith, challenging his predictions with arguments based on facts and figures is a “castigation” of his book, an attempt to “stifle debate”. My intention, on the contrary, is to reopen it. Given the gravity of the question in hand, it is important to look more closely at the methods, hypotheses and assumptions of a prophecy whose very appeal lies in its desire to shock, but also to convince.

      For the figures announced by Smith have reached their target. In an interview given on 15 April 2018, President Macron justified his immigration policy by evoking the African demographic “timebomb” so “remarkably described” in Smith’s book. In France, a number of intellectuals and politicians, from the centre left to the far right, have raised the spectre of his nightmare scenario to demand that political leaders “assume their responsibilities” in response to migrant inflows.
      An Inevitable Scramble, Provided…

      It is not until pages 139 and 143 of his essay that Stephen Smith makes the sensational announcement that a scramble of sub-Saharan Africans for Europe will only occur on “two key conditions”: that this region of the world escapes from poverty in the space of 30 years, and that its diasporas have already become well-established. We thus discover—and I will return to this point—that the prophecy of an Africanization of Europe is more an economic conjecture than a demographic forecast. Notwithstanding the UN biennial demographic projections that forecast a doubling of the sub-Saharan population before 2050 (from 900 million to 2.2 billion under the median scenario), Smith knows well that this will not be enough to trigger the human tidal wave that he announces. More powerful mechanisms are needed. But to argue his point, Smith presumes the veracity of the result he is seeking to prove. If we imagine that sub-Saharan Africa reaches the same level of development as Mexico within the next 30 years, then its inhabitants will migrate to the same extent as the Mexicans.

      But this overlooks the fact that sub-Saharan Africa is not Mexico—not even the Mexico of 30 years ago—and that Ouagadougou or Niamey have little in common with Mexico City or Guadalajara. If we measure the human development index on a scale of 1 to 10, as I did in the above-mentioned essay, most sub-Saharan countries are at level 1, Mexico at 6, France at 9 and the United States at 10. While from level 6 to level 10 migration is massive (25 million people in the diasporas concerned), from level 1 to level 9 or 10 it is limited (less than 2.3 million). So it is hard to believe that by 2050 development in sub-Saharan Africa will have accelerated to the point where it reaches the current relative position of Mexico.

      One cannot simply apply the hypothesis of a “critical mass” of inhabitants achieving prosperity to give plausibility to the scenario of a general transformation of behaviours in such a short time, especially in a region where the population explosion and the record fertility levels that are of such concern to the author reflect a persistent stagnation of the demographic transition. Pointing up this stagnation does not imply that Africa is doomed to chronic under-development; it simply adds a dose of realism: there is no evidence to suggest that sub-Saharan fertility will decline in spectacular fashion over the next few years, as it did in China, Iran or Algeria.
      Using the Known to Gauge the Unknown

      There is little need to refute the parallel with European migration to the Americas, given the vast differences between the New World pull factors of the 19th century and those of Europe in the 21st. I will examine the parallel with Mexico, however, as it illustrates the author’s method of documentary research and his mode of reasoning. The “Millman 2015” and “Douthat 2015” supporting references that he cites are not scientific studies but, in the first case, a Politico editorial by Noah Millman entitled “Africa will dominate the next century” published in May 2015, and in the second (missing from the bibliography but easily retrievable on the Internet), an opinion piece by Ross Douthat called “Africa’s Scramble for Europe” published in the New York Times in August 2015. If we compare the two texts, we discover that Smith’s long discussion of the Mexican analogy (p. 179) is filled with unacknowledged citations of Millman’s own words. But who is Millman? Head of Politico’s literary pages, he is neither a demographer nor an African specialist, but a former financier who knows how to do everyday arithmetic. His method is simple; it involves convincing the American public with scant knowledge of African realities that the known can be used to gauge the unknown, i.e. that the situation in Africa can be likened to that of Mexico. As for Ross Douthat, a regular author of op-eds on practically all topics, he is cited in turn because he cites none other than… Millman!

      At the end of the book, Smith explains that by continuing the timeworn practices of development aid, European policy “may end up turning the flow of Africans towards Europe into a tidal wave” (p. 225). The reader is puzzled. Does this mean that the demographic determinism proclaimed so loudly at the beginning of the book is not so inescapable after all? But few readers go so far. The message they take away is that of the book cover: there is no escape, Africa is out to conquer Europe.

      At global level it is not the poorest regions that produce the most emigrants, as the author well knows. He also knows that sub-Saharan Africans do not have the resources to emigrate in large numbers. Likewise, he is not unaware that development aid is more likely to stimulate emigration than curb it—to the point where some commentators credit him with this discovery, as if development economists had not already established this fact many years ago. But Smith’s knowledge in this respect is second-hand. He quotes extensively an editorial by Jeremy Harding, a contributing editor of the London Review of Books and author of a book recounting the experiences of migrants at border crossings (pp. 148-149). Smith’s essay thus includes research-based knowledge, but obtained indirectly—mainly from journalists or literary sources. I have no qualms with that; the problem lies in the fact that Smith no longer applies this knowledge when he imagines sub-Saharan Africa’s rapid escape from poverty and the migrant flows that this entails.
      Incomplete Documentation

      For a seasoned specialist of Africa, Smith’s documentation is surprisingly incomplete and obsolete. He claims, for example, that demographers have closed their eyes to the ongoing trends in African fertility. My analysis for “La vie des Idées”, cites numerous demographers (Caldwell, [3] Tabutin, Schoumaker, [4] Leridon, [5] Casterline, [6] and more) who have been signalling the slow pace of demographic transition in Africa and its link with under-development since the 1990s. Are demographers really so blind? It is the author who seems to be wearing blinkers; he cites none of these publications, all of which are easily accessible.

      Smith gives great credence to the findings of surveys of migration intentions compiled by the Gallup Institute in which one-third of sub-Saharans reported wishing to leave their country. He cites the figures from second-hand sources (via an article in a French daily) and without the slightest critical comment. However, we need to look at the actual question that was asked: “ideally, if you had the opportunity, would you like to settle in another country or carry on living here?”. In fact, when asked if they were planning to leave within the next 12 months or, more tellingly, if preparations were under way, the proportion dropped to below 5%. Dreams are one thing; practical realities are another. Italian researchers who retrieved the data from these surveys at the request of the European Commission reach the same conclusion: the Potential Migration Index constructed by Gallup on this basis is of no predictive value. [7]
      The Global Database of Diasporas: Discrediting the Notion of Communicating Vessels

      The most glaring omission in Smith’s essay is the absence of any reference to the Global Bilateral Migration Database, a major source of knowledge on the state of world diasporas developed over the last 15 years by the OECD, the World Bank and the IMF. [8] It served as the basis for my recent analysis in the monthly bulletin Population and Societies, and has been used by countless migration researchers before me. The open access Bilateral Migration Matrix comprises a table of 215 lines and 215 columns giving, for each country, the number of natives living abroad. It counts a total of 266 million migrants out of a world population of 7.7 billion. Information on origin and destination is systematically matched to ensure overall consistency.

      A series of additional indicators can be added to this open-access database to characterize each country, or the differences between countries, such as growth rate by sex and age drawn from the United Nations population projections. While it is more time-consuming to perform such analyses than to read political opinion pieces and literary editorials, they produce conclusions that have long been familiar to economists and demographers alike: the model of communicating vessels is a fallacy. It is wrong to imagine that the most fertile countries migrate to the least fertile ones, the poorest to the richest, the most densely populated to the least densely populated, the tropical to the temperate and, last but not least, the youngest to the oldest, as claimed in the sub-title of Smith’s book. I cannot count the times I have read that “high population pressures” will inevitably escape to fill the areas of “low pressure”! Alas, just because a metaphor is evocative does not mean that it is necessarily true. The image of a bursting pressure cooker is incapable of conveying the complexity of population movements. The largest emigration flows towards rich countries tend to be from middle-sized, middle-income nations such as Mexico and Turkey, or the countries of North Africa, the Balkans or Central Asia. And above all, from countries where fertility is already falling rapidly—which is certainly not the case in sub-Saharan Africa.

      In his interview in the Figaro newspaper, Stephen Smith dismisses the World Migration Database because it does not consider his scenario of rapid African economic growth! He seems to have got his wires crossed. A database which gives the world distribution of migrants at a given moment in time cannot take account of future growth hypotheses. But it forms a vital starting point for those wishing to make such hypotheses. Without this grounding in fact, hypotheses are plucked out of thin air and become unverifiable, at the mercy of all and any analogies, including the most implausible ones.
      An Economic Rather than Demographic Conjecture

      By cross-matching the global migration data and the United Nations projections for 2050 for each birth cohort, we can estimate the weight of the diasporas in receiving countries, on the assumption that current emigration factors remain unchanged. This is what I did in the September 2018 issue of Population and Societies, obtaining a number of sub-Saharan migrants in 2050 around five times lower than the figure advanced by Stephen Smith. What does this difference tell us? Simply that the scenario of a “scramble” of sub-Saharan African migrants to Europe is, for the most part, not built upon demographic determinism, but upon a highly speculative hypothesis about African economic development. The demographic reasoning in the book’s sub-title (“Young Africa on the Way to the Old Continent”) and in the introduction is actually very secondary in the fabrication of Smith’s prophecy. This is hardly surprising, given that he fails to analyse any data. [9]

      My estimates for 2050 are of the same order of magnitude as those obtained by two in-depth analyses based on the same Global Bilateral Migration Database, one by the World Monetary Fund, [10] the other by the Joint Research Centre of the European Commission. [11] Smith cites the first, but without mentioning that since the 2000 censuses, the increase in numbers of sub-Saharans leaving the sub-continent primarily reflects population growth. In proportional terms, the share of migrants who remain in the region has changed little since 1990, at around three-quarters (70% today, versus just 15% who head to Europe). Internal migration within sub-Saharan Africa should benefit greatly from the treaty on the free movement of persons signed in March 2018 by 27 African countries.

      While Stephen Smith knows that extreme poverty is not a factor of migration, he perpetuates the other variants of the “communicating vessels” fallacy, notably when he mentions the inexorable pressure exerted upon ageing societies by surplus masses of young people impatient for emancipation. He even suggests that European societies, incapable of financing their pension systems due to population ageing, will face the dilemma of closing their borders and dying a slow death, or of opening them to keep the system afloat, at the risk of being submerged by a flood of African workers: “to maintain a minimum level of social security coverage, must we accept that a quarter of Europe’s inhabitants in 2050 – more than half of them aged below 30 years – will be ‘Africans’?” (pp. 179-180). The French text (p. 180) even speaks of “more than half of the under-30s” in the European population being “African” by 2050! And Smith inevitably mentions the famous report by the United Nations Population Division on “replacement migration” [12] regularly cited by the proponents of the “great replacement” theory.

      Yet the last scenario of this publication, in which young migrants serve to create a permanent numerical balance between the working-age population (15-64) and older adults (65 and above), was acknowledged to be unrealistic by the United Nations itself, due to the increase in life expectancy which is continuing to age the population. Freezing the ratio of young to old would involve massive inflows of migrants, who would in turn grow older themselves. The United Nations used this absurd fictitious scenario to show that immigration is not a solution to population ageing, including in France, and that measures of a different kind are needed (with respect to employment rates, working hours, retirement age).
      The Social Welfare Pie

      If one is truly convinced by the scenario of a massive and disorderly inflow of migrants from the South, then the only remaining question is whether there is still time to prevent it. With the debate couched in these terms, Smith can allow himself some hesitancy: policy makers still have “room for manoeuvre” but “time is running out”. There is one certainty, however, central to his argument: development prospects are “auspicious” for Africa, but “an ill omen for Europe” (p. 225). As if the two continents can only survive at the expense of each other. According to a Neapolitan custom, one must not wish a Happy New Year to someone without secretly wishing evil upon someone else. This is the linchpin of Smith’s book: not the rigorous analysis of a demographic mechanism, but an economic conjecture whose optimism for Africa (a closing of the development gap within 30 years) is more than counterbalanced by its pessimism for Europe.

      At the end of his essay, Smith reiterates the idea that immigration is fundamentally incompatible with the welfare state, a popular misconception totally disproven by the social history of western Europe since the Second World War. Need we mention the detailed studies on this question by the OECD, [13] extended more recently by d’Albis and his team, [14] which demonstrate that immigration or, more precisely, a sudden influx of migrants or asylum seekers, far from bankrupting the welfare state and raising unemployment, actually increases GDP and employment rates over the long term? D’Albis shows that the positive effect is merely delayed in the case of asylum seekers, and for a simple reason: they are not allowed to work until their asylum request has been granted.

      The error is always the same: forgetting that immigrants are also producers and consumers, tax-payers and pension contributors, imagining that they take from the collective pie rather than adding to it. Of course, they are an expense for society when they are young, an asset in adulthood, and become an expense again in old age but, as clearly shown by the OECD, this life cycle is the same for the rest of the population, with minimal differences linked to age structures. The idea the immigrants “steal” natives’ jobs or take an unfair share of their welfare benefits again harks back to the fallacy of a fixed quantity of resources to be shared, around which the entire final part of Stephen Smith’s essay is constructed. As if realism and respect for political and moral rights were irreconcilable. Until these research findings have been seriously refuted, they are irresistible. But evocative metaphors or implausible analogies are no substitute for scientific argument.

      Likewise, simply pitting the advocates of a fortress Europe against those of an open-door Europe is not enough to claim the title of pragmatist or upholder of the “ethics of responsibility” in opposition to the “ethics of conviction”. While the author regularly contrasts two extreme positions to establish his credentials as a moderate realist, he takes an extremist path himself when he claims that sub-Saharan population projections signal an imminent threat of mass incursion culminating in nothing less than the creation of “Eurafrica” (p. 227)
      Establishing the Facts: Neither Scaremongering nor False Reassurance

      Demography is like music: it attracts many players, but few know how to read the score. In the present case, the very nature of the tune is misunderstood: Smith’s essay is an exercise in economic speculation and sensationalist communication, rather than a demographic demonstration. In response to the fear of mass invasion, a falsely objective variant of the fear of others, it is the duty of demographers to explain the orders of magnitude of population movements. They must also identify the nature of the hypotheses put forward and of the prejudices upon which they are built. Contrary to popular belief, the purpose of demography is not to alarm or reassure but to take stock of the issues by establishing their true proportions. Only in this way can it provide the necessary insights for lucid long-term policy-making. Inflammatory metaphors have a powerful effect on public opinion, yet in these uncertain times, for the press and politicians alike, the true “ethic of responsibility” demands that they turn their back on false prophecies couched in pseudo-scientific language.

      https://booksandideas.net/How-Oracles-Are-Forged.html
      #oracles #prophétie

      #François_Héran

    • L’Europe doit-elle décourager les migrations africaines ?

      Le pacte de Marrakech sur les migrations a été adopté aujourd’hui par plus de 150 pays. En Europe, les arrivées d’exilés, notamment en provenance d’Afrique, devraient se multiplier dans les décennies à venir. Comment s’y préparer ? Quelle politique mettre en place ?

      https://www.franceculture.fr/emissions/du-grain-a-moudre/du-grain-a-moudre-du-lundi-10-decembre-2018


      #François_Gemenne

    • Décryptage | S’ouvrir les yeux sur les migrations africaines

      « L’Europe doit-elle s’inquiéter d’une immigration massive à partir du continent africain ? » [1] ; « Ils déferleront par millions » [2] ; « L’explosion démographique africaine contribue à la migration » [3]. Ces accroches se sont insidieusement imposées dans les médias ces derniers mois, comme pour donner le ton. En arrière-fond, un ouvrage de Stephen Smith au titre tant évocateur qu’alarmiste : « La ruée vers l’Europe. La jeune Afrique en route vers le Vieux Continent » (2018). L’auteur dit vouloir ouvrir les yeux du monde sur une « réalité » qui serait celle d’une explosion non contrôlée de la démographie dans la région subsaharienne, d’une invasion prochaine de l’Europe par de jeunes migrants africains ou d’un système social européen mis à mal par des coûts d’intégration démesurés et improductifs. Paré de statistiques, le discours séduit, induit en erreur et modifie l’imaginaire collectif.

      L’inquiétude du tournant démographique en Afrique subsaharienne

      Encensées par une partie de l’intelligentsia libérale européenne, reprises aveuglément par des journalistes en mal d’informations de terrain, les thèses de cet ancien journaliste et démographe n’amènent en réalité rien de très neuf. Le message-fleuve du livre est univoque : en 2050, un quart de la population en Europe sera d’origine africaine. La thèse du « Grand remplacement », prisée par les milieux populistes anti-migrants, trouve ici une boîte de résonance.

      Au-delà des chiffres, c’est dans la tournure que Smith pose sa patte partisane : « Le prochain rouleau de vagues migratoires qui se répandent à partir des zones les moins développées du monde ». Faisant allusion à l’argent investi par des ONG pour des projets de développement « ciblant la jeunesse », il affirme : « La moitié des 1,3 milliard d’Africains ne constitue pas une cible mais un gouffre à fonds perdus ». Selon Smith, une majorité de ces candidat.e.s à l’exil entrerait dans la catégorie des « migrants économiques ». Ces derniers seraient « à la poursuite d’une vie meilleure », leur condition de vie étant aujourd’hui plus « frustrante que difficile ».

      Et pourquoi c’est faux

      François Héran, professeur au Collège de France à la chaire « Migration et sociétés », s’est attelé à déconstruire les arguments de Smith à l’aide des instruments de la démographie [4]. Il estime que sa « prophétie repose sur un modèle de vases communicants qui méconnaît trois données de base ».

      L’accroissement de la population engendre tout d’abord une augmentation de la pauvreté. Une pauvreté qui explique déjà aujourd’hui que les résidents d’Afrique subsaharienne émigrent moins que ceux d’Amérique centrale, d’Asie centrale ou des Balkans. Car ce sont les personnes qui jouissent d’un certain capital social et économique qui migrent, pas les plus pauvres. Smith le sait, mais prédit un boom économique jugé irréaliste par Héran pour cette région d’Afrique.

      Ensuite, globalement, lorsqu’ils ont lieu, les déplacements migratoires se dirigent vers des pays limitrophes. François Héran rapporte le chiffre actuel de 70% des migrations intra-régionales au sein de l’Afrique subsaharienne, contre 15% vers l’Europe. Si les vases communiquent, c’est avant tout à l’intérieur des régions bien plus que vers l’Europe.

      Troisièmement, citant une étude récente du Fond Monétaire International [5], le chercheur montre que si une augmentation de migrants subsahariens séjournant dans les pays de l’OCDE [6] est à prévoir, leur part dans la population pourrait s’élever à 2,4% en 2050, contre 0,4% actuellement. Ce qui ne peut être qualifié d’« invasion », souligne Héran, qui conclut par un appel au bon sens : les migrations subsahariennes ne constituent qu’« une forme ordinaire de mobilité humaine ».

      Les prédictions de Smith semblent donc davantage relever de la thèse idéologique. D’ailleurs Julien Brachet et Judith Scheele [7] rappellent que l’auteur s’inscrit dans un cadre intellectuel défini. Citant Maurice Barrès, Jean Raspail, Robert Kaplan ou Samuel Huntington, il défend des « thèses populistes, de droite et profondément xénophobes » sous des abords d’objectivité scientifique.

      Changer de regard, comprendre et apprendre

      Or, la science, humaine et démographique se met également au service de celles et ceux qui sont prêts à décentrer le regard, à se débarrasser de certains préjugés et acceptent d’y voir plus clair. Parler de l’Afrique subsaharienne revient à traiter d’un territoire vaste et pluriel. A ce titre, le livre de Smith manque cruellement de différenciation : diversité des pays africains, écart entre les villes et les villages, les femmes et les hommes, les nantis et la masse populaire immobilisée par la pauvreté.

      De même, penser que les personnes migrantes originaires d’un pays d’Afrique subsaharienne n’ont pas besoin d’une protection internationale est scandaleux lorsque l’on sait qu’elle est la partie du monde où les conflits ont été les plus nombreux et les plus meurtriers depuis la Seconde Guerre [8].

      Ces violences déplacent au quotidien des millions de personnes, qui deviennent majoritairement des déplacés internes mais qui se rendent également dans les pays limitrophes pour trouver refuge. Selon le HCR, le Soudan, l’Ouganda, l’Ethiopie font partie des 10 pays accueillant le plus de réfugiés au monde. Ces deux derniers pays sont également salués dans un récent rapport publié par l’UNESCO [9] pour leur succès concernant l’intégration des enfants réfugiés au sein du système éducatif national. De tels exemples devraient nous faire réfléchir sur la réelle signification du mot accueil.

      Et, alors, oui, Monsieur Smith, il nous faut ouvrir les yeux… mais les bons.

      https://asile.ch/2019/01/30/decryptage-souvrir-les-yeux-sur-les-migrations-africaines

    • #Hervé_Le_Bras : « La #ruée migratoire vers l’Europe, c’est un grand #fantasme »

      Hervé Le Bras est démographe, spécialiste des migrations. Chercheur émérite à l’Institut national d’études démographiques (INED) et historien à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS), il est l’auteur d’une œuvre abondante, dont récemment L’Âge des migrations et Malaise dans l’identité. Aussi soucieux de la rigueur des chiffres que de l’attention aux réalités du terrain, il n’a pas de peine à démonter les théories en vogue : « appel d’air », « ruée vers l’Europe », « bombe démographique » et autre « grand remplacement ».

      Où en est le niveau d’immigration dans nos pays ? Vous parlez d’un « #roman_migratoire »…

      Nous sommes revenus aux niveaux d’avant la crise syrienne. On observe les mêmes tendances depuis toujours : le taux d’immigration fluctue avec la conjoncture économique des pays de destination. Le problème est que depuis plusieurs années, les politiques migratoires se basent non pas sur les chiffres réels mais sur la #perception que la population se fait du phénomène. C’est comme la météo qui distingue température réelle et ressentie. Mais l’eau ne gèle qu’à une température réelle de zéro degré !

      Les #chiffres ne sont pas pris en compte par les politiques. La peur de « l’#appel_d’air » en est un bel exemple : on n’a jamais rien observé de tel, même après de fortes régularisations. Lors d’un débat qui m’opposait à Marine le Pen, à qui je répondais tranquillement, elle a fini par me lancer : « Monsieur Le Bras, on en a marre de vos #statistiques ! » L’immigration est un domaine où les #fake_news prospèrent depuis longtemps.

      À l’échelle mondiale, quelles sont les tendances des flux migratoires ?
      En Amérique Latine, il y a actuellement des crises au Honduras et au Venezuela, qui génèrent des déplacements. Le Chili est de plus en plus impacté par une migration venant de Haïti mais aussi, entre autres, du Pérou, car le nord du Chili, minier et riche, a besoin de main d’œuvre.

      Mais désormais, entre le Mexique et les États-Unis, l’immigration est mûre, c’est-à-dire qu’il y a équilibre entre les entrées et les sorties, comme d’ailleurs entre la Turquie et l’Allemagne. Les Chinois, eux, n’émigrent pas. Leur tradition est celle des comptoirs commerciaux et ils ont plutôt une diaspora très importante.

      Pour l’#Afrique, on ne dit jamais que près de 90% des migrations se font entre pays africains. Certaines d’entre elles sont tout à fait traditionnelles. Par exemple, entre la Mauritanie et le Sénégal. L’ensemble de l’Afrique est coutumière des migrations internes. Le gros des migrations pour l’Afrique noire, c’est plutôt des réfugiés, sur peu de distance : 500.000 Somaliens au Kenya, 500.000 du Darfour à l’Est du Tchad. La migration économique se dirige vers l’Afrique du Sud, en provenance notamment du Nigeria et beaucoup de République démocratique du Congo. À Johannesburg, il y a des quartiers congolais ! Le gros des migrations africaines, ce n’est donc pas vers l’Europe.

      Contrairement à ce que prédit Stephen Smith, il n’y aura pas de « ruée vers l’Europe » ?
      De nombreux démographes ont démonté les erreurs de Smith, mais sans voir non plus les idées intéressantes du livre. L’une d’elle, que je partage, est que le migrant du présent et du futur, c’est une personne diplômée qui migre pour se réaliser.

      Comme l’Afrique se développe, il faut effectivement s’attendre à la migration de gens compétents, vers l’Europe mais aussi les Etats-Unis ou le golfe persique. Le problème de Smith – qui n’est pas démographe – est qu’il prend l’Afrique en bloc : il note que la population va augmenter d’un milliard et il conclut que tout ce petit monde va monter mécaniquement vers l’Europe. Ce genre de généralisation est assez délirant. Car, et Smith le sait, les pauvres, eux, n’iront pas loin. Ils n’ont pas la représentation de ce qu’ils pourraient faire en Europe. Une chose est d’avoir envie de migrer, une autre est de le faire, ce que confirme un récent sondage Gallup.

      Dans cette affaire, c’est l’#idéologie qui s’installe, avec ses #récupérations_politiques : le livre de Smith est le livre de chevet de l’Élysée. Ma principale critique est qu’on ne peut pas traiter l’Afrique en bloc.

      L’Afrique du nord a une position particulière, et de même le Sahel, l’Afrique équatoriale et l’Afrique du Sud. Ces quatre zones ont des régimes démographiques différents et donc des avenirs extrêmement différents. Les mettre dans un seul sac n’a pas de sens. Ma critique est même plus générale : on fait de l’amalgame politicien en associant immigré avec musulman, donc islamiste, donc terroriste !

      Mais tout de même, la population africaine va doubler…
      Si on prend l’Afrique du nord, le #taux_de_fécondité s’est rapproché du niveau européen – notez qu’en Iran, ce taux est de 1,7 par femme alors qu’il était de 6,5 en 1985. Cela a décliné à toute vitesse et les mollahs sont affolés.

      En Afrique du Sud, ils sont à 2,6 enfants par femme. Là aussi, la transition démographique est faite. La baisse se produit à l’échelle mondiale. Concernant l’Afrique sahélienne, du Sénégal au Tchad, il y a environ 80 millions de personnes. En 2050, selon les projections moyennes de l’ONU, il y en aurait 220 millions. Avec un très haut score pour le Niger, pays pourtant très pauvre. La #bombe_démographique, très limitée, se situe dans cette bande-là. Plus bas, les pays ont beaucoup de ressources et l’Afrique équatoriale, elle, est vide d’hommes !

      Mais traditionnellement, les populations du nord du Sahel descendent vers les pays du golfe de Guinée. Par conséquent, les problèmes démographiques de la bande sahélienne vont surtout déstabiliser les pays qui sont en train de se développer : Côté d’ivoire, Ghana, Sénégal.

      Quand on fait une analyse régionale, on s’aperçoit que la menace pour l’Europe est finalement, très, très faible. D’une part, les flux auront tendance à descendre ; ensuite, ce sont plutôt les pays du nord de l’Afrique qui devraient alors faire face à une montée des « hordes invasives ». Or au Maroc, l’immigration se passe plutôt bien ; ce pays a même fortement régularisé. Quant à l’Algérie, elle a carrément fermé ses frontières et renvoie les migrants dans leurs pays d’origine. Ceux qui devraient avoir peur, donc, ce n’est pas nous. Bref, quand on regarde dans le détail, contrairement à ce que fait Smith, on voit qu’il n’y aura pas de ruée migratoire vers l’Europe, c’est un grand #fantasme.

      Qu’en est-il des futures #migrations_climatiques ?

      L’argument est le même. On se fait peur avec des généralisations purement mathématiques : on compte le nombre de gens qui vivent à moins d’un mètre au-dessus de la mer, et puis quand celle-ci va monter, on déduit le nombre de migrants climatiques. 100 à 150 millions de personnes sont effectivement concernées, mais on fait comme s’il n’y aurait pas de réaction humaine. Or, le phénomène est graduel et ces gens ne vont pas se déplacer, d’un jour à l’autre, sur des milliers de kilomètres.

      L’exemple du #Bangladesh est intéressant : les migrations sont très locales car ce sont des gens pauvres. Les paysans sont attachés à leurs terres. Dans le #Sahel, ça a été bien étudié : les années sèches, les nomades redescendent. Le Sahel est plutôt confronté à une #urbanisation massive, ce qui crée un #prolétariat_urbain. Comme au Bangladesh, les migrations climatiques vont plutôt accroître les problèmes d’urbanisation intense.

      Selon un récent sondage, près de 2 personnes sur 5 croient à la théorie du « #grand_remplacement ». Quelle est votre analyse ?

      Le livre de #Renaud_Camus est l’un des plus nullissimes que j’ai jamais lus. D’après l’INSEE (2012), la population française compte 5,3 millions de personnes nées étrangères dans un pays étranger, soit 8% de la population. Et parmi eux, 3,3 millions sont originaires du Maghreb, d’Afrique subsaharienne et d’Asie, soit 5%… Difficile de parler de grand remplacement !

      La réalité, ce n’est pas le remplacement mais la #mixité, le #métissage. Les enfants dont les deux parents sont immigrés ne représentent que 10% des naissances. Ceux qui n’ont aucun parent, ni grand-parent immigré, 60%. Dans 30% des naissances, au moins un des parents ou grands-parents est immigré et au moins un des parents ou des grands-parents ne l’est pas. Ce qui représente 30% d’enfants métis.

      Petit calcul à l’horizon 2050 : on arrive à 50% d’enfants métis. Ce métissage est la réalité de ce siècle. Et à ce compte-là, Éric Zemmour est un agent du grand remplacement. D’autre part, on omet les millions d’Occidentaux qui partent s’installer ailleurs et qui contribuent eux aussi au métissage mondial en cours. Quand les États durcissent les conditions du regroupement familial, ils luttent en fait contre les mariages mixtes, par peur du « mélange ». Or le refus du mélange est la définition même du #racisme.

      Vous semblez très fâché avec la notion d’#identité

      J’y suis même très hostile. Sarkozy avait voulu faire un grand débat sur l’identité nationale, ça a été un échec. En fait, ça n’a pas de sens : imaginez qu’on essaye, tous les 100 ans, de définir une telle identité. Quels rapports y aurait-il entre la France de 2019 avec celle de 1819 ou de 1619 ? L’identité est impossible à définir. Je parle plus facilement avec un mathématicien chinois qu’avec un paysan du Berry, quelle que soit l’estime que j’ai pour eux.

      Nous sommes une synthèse dynamique d’appartenances très diverses. Aucune nation n’a jamais existé sur une base ethnique « de souche ». La #nation, c’est depuis toujours un mélange. Alors comme on nous bassine avec ces élucubrations identitaires, je parle d’"#identité_dynamique" : la notion étant évolutive, elle est encore plus insaisissable.

      https://www.lecho.be/opinions/carte-blanche/herve-le-bras-la-ruee-migratoire-vers-l-europe-c-est-un-grand-fantasme/10121241.html

    • #Achille_Mbembe : “Non, les migrants africains ne rêvent pas d’Europe”

      Le philosophe et historien Achille Mbembe répond à son collègue allemand Andreas Eckert. Ils abordent ensemble l’avenir de l’Afrique – et en particulier de l’Afrique du Sud – et critiquent la thèse d’une vague d’immigration africaine prête à déferler sur l’Europe.

      Achille Mbembe est le premier intellectuel africain à remporter le prestigieux prix Gerda Henkel. Lors d’une récente visite à Düsseldorf, il a accordé un entretien à l’historien allemand Andreas Eckert [titulaire de la chaire d’histoire de l’Afrique à l’université Humboldt de Berlin]. Les deux hommes ont discuté de sujets divers et variés, depuis l’état actuel du monde politique sud-africain jusqu’au radicalisme étudiant, en passant par les politiques anti-immigration de l’Europe.

      ANDREAS ECKERT. Vous vivez en Afrique du Sud depuis de nombreuses années. Quand vous y êtes arrivé, en 2000, c’était un pays plein d’espoir. À la fin de l’apartheid [le pouvoir ségrégationniste de la minorité blanche, entre 1948 et 1991], le projet de “nation arc-en-ciel” semblait ouvrir la voie à un avenir lumineux. Et bien sûr, il y avait Nelson Mandela, avec sa sagesse et sa générosité, à côté duquel les leaders politiques du monde entier avaient l’air d’esprits étriqués. À l’époque, vous avez aussi écrit que l’Afrique du Sud était un laboratoire créatif, un espace où une nouvelle forme d’humanisme et de coopération était testée. Or, aujourd’hui, presque toutes les informations qui nous viennent d’Afrique du Sud sont mauvaises. On entend avant tout parler de crises et de corruption. De l’échec de l’ANC [le parti au pouvoir]. Des nombreux déçus. Du programme de réforme agraire qui pourrait faire basculer le pays dans de violents conflits. Défendez-vous toujours cette idée selon laquelle l’Afrique du Sud est un laboratoire à même de montrer à de nombreuses régions d’Afrique et du reste du monde la voie vers un avenir plus humain ?

      ACHILLE MBEMBE. Oui, je continue de croire en l’universalité potentielle de l’expérience sud-africaine. Les discriminations raciales et les structures de la suprématie blanche sont des caractéristiques tellement corrosives, et pourtant déterminantes, du monde moderne que l’Afrique du Sud est sans doute l’endroit sur terre qui a les meilleures chances de réparer les extraordinaires ravages que cette suprématie blanche a infligés à une immense partie de l’humanité.

      En ce moment même où nous parlons, le pays se trouve hélas en grand danger de se fourvoyer dans un cul-de-sac culturel et intellectuel, et d’être dans l’incapacité de créer de nouveaux imaginaires pour lui-même, pour l’Afrique et pour le monde. L’atrophie de l’esprit est ce qui m’inquiète le plus.

      Par exemple, je suis en profond désaccord avec ceux qui confondent une politique radicale tournée vers l’avenir avec les appels au sang et aux flammes. Il ne peut y avoir de véritable projet de liberté sans renonciation volontaire à la loi du sang. Choisir une politique radicale, c’est assumer la dette fondamentale que nous avons les uns envers les autres, la dette de vie, dont la reconnaissance est la première étape et la seule voie vers une restitution et une réparation véritables, et vers la possibilité d’un monde commun. Voilà ce que je crois.

      Ces idées sont plus que jamais importantes non seulement pour l’Afrique du Sud, mais aussi pour notre monde commun et pour le monde futur. J’aimerais que l’Afrique du Sud ait suffisamment confiance en elle pour pleinement embrasser l’étincelle d’universalité inscrite dans sa cahoteuse histoire. C’est cette étincelle qui a attiré certains d’entre nous vers ses côtes et c’est elle qui convainc certains d’entre nous d’y rester. C’est elle qui nous incite à construire à partir d’ici et à réfléchir à partir d’ici à l’Afrique et à notre monde. Je dois une immense reconnaissance à l’Afrique du Sud. J’ai quelquefois été profondément déçu par son esprit de clocher, son étroitesse d’esprit, son hostilité envers les Noirs qui venaient d’ailleurs et la honte qu’ils lui inspirent ; par cette chimère qu’elle continue de nourrir selon laquelle elle ne ferait pas partie de l’Afrique. Mais je ne serais pas qui je suis sans l’Afrique du Sud. Je suis un citoyen de l’Afrique et de la diaspora, ma nationalité est africaine : je ne me considère pas comme “étranger” ici. Je ne vois pas non plus mon destin et celui de l’Afrique du Sud comme deux choses séparées.

      Mais quand vous êtes face à des étudiants, à l’université, des étudiants noirs qui se sentent défavorisés, qui pensent que l’apartheid est encore en grande partie en place, que leur dites-vous ? Ce que vous venez de me dire ?

      Oui, et souvent cela me cause des problèmes. Je suppose que mon discours n’est pas suffisamment véhément en ces temps d’opportunisme. Pourtant, si nous prenions la peine de regarder au-delà des frontières mentales que nous nous posons, vers le reste du continent, certaines choses apparaîtraient plus clairement.

      Par exemple, pour mener à bien des changements profonds après la domination coloniale, nous devons avoir des institutions solides. Or quand les institutions héritées du passé sont affaiblies ou détruites plutôt que réellement transformées, ce sont habituellement les plus pauvres d’entre nous qui en paient le prix le plus fort.

      Pour changer en profondeur les difficultés dans lesquelles nous nous trouvons, nous devons construire de vastes coalitions : d’une manière générale, quand nous n’y parvenons pas, les conflits ethniques prennent le dessus.

      Le reste de l’article sous #paywall

      https://www.courrierinternational.com/article/entretien-achille-mbembe-non-les-migrants-africains-ne-revent

    • Immigration : vers une invasion africaine ?
      https://www.youtube.com/watch?time_continue=11&v=_k7hdwerNW4&feature=emb_logo

      Il y a une certaine peur d’une invasion africaine sous prétexte que le continent africain va voir doubler sa population dans les années à venir, jusqu’en 2050.

      Un livre d’un journaliste, Stephen Smith, a accru la peur des Européens avec son titre « La ruée vers l’Europe ». Je vais vous citer des phrases au début du livre de Stephen Smith : « La jeune Afrique va se ruer sur la vieille Europe, c’est dans l’ordre des choses ». Ce n’est en fait pas du tout dans l’ordre des choses ou il faut savoir ce que signifie « les choses » mais en tous cas, ce n’est pas dans l’ordre des nombres.

      Quand on regarde de près la question de la migration africaine vers l’Europe, et particulièrement vers la France, elle n’a pratiquement pas augmenté depuis une quinzaine d’années. Le chiffre exact en France des arrivées d’Africains en 2003, aussi Afrique du Nord et pas simplement Afrique Subsaharienne, est de 91 000 en 2003 et de 95 000 entrées nouvelles en 2017, 4 000 de plus. C’est très peu pour une population française de plus de 65 millions d’habitants.

      Si on prend un exemple des pays africains, un pays comme le Niger, c’est le pays qui a la plus forte croissance actuellement au monde. C’est un des trois pays les plus pauvres. L’année dernière, 106 Nigériens sont arrivés en France sur une population de 22 millions d’habitants. Entre 2003 et 2017, le Niger s’est accru de 9 millions d’habitants. Au total, 1 800 Nigériens sont arrivés en France (2 pour 10 000). Donc, on ne peut absolument pas dire qu’il y a un risque d’invasion.

      Il faut voir qu’il y a une très grosse diversité en Afrique des directions des migrants, qui sont d’ailleurs presque tous vers des pays africains, et aussi, vers des pays comme le Canada, ou bien comme l’Australie.

      En outre, quand on passe de la France à l’ensemble de l’Europe, là aussi, la croissance du nombre d’Africains, et surtout des arrivées d’Africains, est faible. Elle est de l’ordre d’une croissance de 1,5 % par an alors que le continent africain s’accroît à 2,5 % par an. Donc, on a une vitesse beaucoup plus faible de l’arrivée des Africains, que de leur propre croissance.

      Quand on regarde d’ailleurs dans le détail, on voit que le pays d’Afrique où la proportion de migrants est la plus importante par rapport à la population, c’est la Tunisie. Or, la Tunisie est le pays d’Afrique qui a la plus faible fécondité, la plus faible croissance démographique.

      Pourquoi la Tunisie est-elle tournée vers l’Europe ? Parce que les tunisiens ont un grand système d’éducation. Il y a pratiquement la même proportion de Tunisiens à l’Université que de Français à l’Université.

      La migration, c’est essentiellement le fait de personnes diplômées parce que c’est beaucoup plus facile de migrer avec un diplôme que sans diplôme. 
D’ailleurs, dans les arrivées en France de 2018, dans l’ensemble des cartes de séjour qui ont été distribuées (260 000), si on regarde les Africains, à peu près 90 000, 65 % d’entre eux ont le bac et 50 % d’entre eux ont au moins un diplôme universitaire. C’est plus que les Français du même âge.

      On oublie aussi, avec cette peur de l’invasion, que les Africains migrent surtout en Afrique. Plus de 80 % des migrations africaines entre Etats sont à l’intérieur de l’Afrique. C’est des migrations de personnes qui sont éduquées. Par exemple, des personnes d’Afrique de l’Ouest qui vont vers l’Afrique du Sud ou vers le Congo. Mais, c’est aussi, hélas, des migrations de réfugiés pauvres qui, eux, ne font que passer la frontière avec l’Etat voisin. Par exemple, des Somaliens qui se réfugient au Kenya ou des habitants du Darfour au Tchad.

      On oublie donc que l’essentiel de ces migrations sont des migrations de proximité. Cette peur de l’invasion traduit une méconnaissance profonde des phénomènes migratoires.

      https://www.migrationsenquestions.fr/question_reponse/2526-immigration-vers-une-invasion-africaine

  • Bientôt sur ARTE :
    #Interpol, une police sous influence

    Pour pallier un budget insuffisant, Interpol, la police mondiale, noue d’étranges partenariats avec des #multinationales (#Philip_Morris, #Sanofi...), des institutions accusées de corruption (la #Fifa), et des pays controversés (#Qatar, #Émirats_arabes_unis...). Une #enquête sidérante au cœur de la collusion public/privé.

    Interpol, la mythique #police mondiale, souffre d’un sous-financement chronique. Ses 192 États membres ne mettent pas suffisamment la main à la poche. En 2000, #Ron_Noble, son nouveau secrétaire général, de nationalité américaine – une première pour une institution qui, auparavant, puisait ses dirigeants dans le vivier européen –, lui fait prendre un virage à 180 degrés. Dans les médias, il martèle qu’il lui faut un milliard de dollars, au lieu des quelques dizaines de millions qui lui sont alloués. Mais les États font la sourde oreille. L’organisation se lance alors dans d’ahurissants partenariats public/privé avec des multinationales (Philip Morris International, Sanofi…), des institutions accusées de corruption (la Fifa), et encaisse les chèques mirobolants d’États controversés (Qatar, Émirats arabes unis…). Consacré à la lutte contre la cybercriminalité, le Complexe mondial pour l’innovation d’Interpol, inauguré en 2015, a ainsi vu son budget multiplié par cinq grâce à la « générosité » de Singapour (qui, jusqu’en 2009, figurait sur la liste des paradis fiscaux). Ce dernier a financé, à lui seul, la construction du bâtiment, érigé sur son territoire alors qu’il devait au départ se situer près du siège lyonnais d’Interpol. Ces financements influent sur les enquêtes de l’organisation, engendrant de graves conflits d’intérêts. Le successeur de Ron Noble, l’Allemand #Jürgen_Stock, arrivé en 2014, tente d’infléchir cette tendance, mais les interrogations demeurent.

    Opacité
    Pendant cinq ans, deux journalistes indépendants, l’un français, Mathieu Martiniere, l’autre allemand, Robert Schmidt, ont mené une enquête à quatre mains et sur trois continents sur l’Organisation internationale de police criminelle (Interpol). Rares sont en effet les médias invités à franchir ses grilles. Accompagné d’un commentaire limpide décortiquant l’enchevêtrement des intérêts publics et privés, le film s’appuie sur des images d’actualité, de nombreuses interviews de journalistes et de chercheurs, mais aussi d’anciens et actuels dirigeants d’Interpol. Il dresse ainsi un état des lieux de nos polices, à l’heure où la sécurité se privatise et où la cybercriminalité atteint un tel degré de technicité qu’elle contraint les agents à coopérer avec des entreprises. Au passage, le documentaire lève le voile sur quelques dérives : des notices rouges (les célèbres avis de recherche d’Interpol) instrumentalisées pour traquer des dissidents chinois ou turcs, une coopération insuffisante entre États membres… À travers le cas d’école d’Interpol, une plongée éclairante au cœur de la collusion entre pouvoirs économique, politique et régalien.


    https://www.cinema-comoedia.com/film/249533

    C’est encore les @wereport qui sont derrière cette enquête
     :-)

  • Dieb und Opfer : Gericht verurteilt Kunstfälscher Matthias W. zu sechs Jahren Haft | Berliner Zeitung
    https://www.berliner-zeitung.de/berlin/polizei/dieb-und-opfer-gericht-verurteilt-kunstfaelscher-matthias-w--zu-sec


    En Allemagne les fausseurs d’art récidivistes risquent la perpétuité. Cet homme doué terminera ses jours en prison si jamais il commet une autre infraction. A Berlin c’est le résumé que tire le Landgericht de cette vie tragique.

    Ce jugement est scandaleux quand on considère que la valeur des tableaux en question est la conséquence d’une spéculation immorale sur le marché d’art. Elle prive l’humanité des oeuvres achetés par des particuliers à des prix fantaisistes qui les font disparaître dans des entrepôts en attente d’une augmentation de valeur dans un espace de temps inconnu.

    Au fond sa condamnation est celle d’un voleur qui voles des objets volés aux autres voleurs.

    Es ist nicht leicht, ein gerechtes Urteil über Matthias W. zu fällen, bekennt die Vorsitzende Richterin Kerstin Ritz. Der Angeklagte ist überdurchschnittlich intelligent, er kennt sich bestens mit Kunst aus. Aus einer Villa stahl er 20 Gemälde, aber er fälschte auch Kunst – so gut, dass es ihm gelang, 47 Skizzen und Zeichnungen herzustellen, die er Künstlern zuschrieb, die ihre Werke Ende des 19. Jahrhunderts bis Mitte des 20. Jahrhunderts schufen.

    Er imitierte Maximilian Lenz, Jeanne Mammen, Albert Weisgerber, Emil Orlik, Eduard Thöny, Karl Schmidt-Rotluff und Thomas Theodor Heine. Hunderte Male gelang es ihm, wertlose Fotografien vom Flohmarkt dem berühmten Fotografen August Sander zuzuschreiben. Er verkaufte an Auktionshäuser und an Sammler – einen von ihnen brachte er um seine Ersparnisse. Eine andere Familie, in deren Villa er im trunkenen Zustand einbrach, um Geld und ein Auto zu stehlen, versetzte er in panische Angst vor weiteren ungebetenen Besuchen.

    W. kennt das Eingesperrtsein 
    Zu sechs Jahren Haft wegen gewerbsmäßigen Betrugs und Diebstahls verurteilte ihn nun das Berliner Landgericht. Wenn W. diese Strafe verbüßt hat, wird der heute 46-Jährige insgesamt 24 Jahre und sechs Monate inhaftiert gewesen sein.

    W. kennt das Eingesperrtsein aus frühester Jugend: Mit zwölf Jahren war er aus Angst vor seinem Stiefvater des Öfteren von zu Hause ausgerissen, hatte die Schule geschwänzt und gestohlen. In einem DDR-Spezialkinderheim und später im Jugendwerkhof sollte er im Sinne der sozialistischen Diktatur umerzogen werden. Sechs Jahre lang war er dem Drill, den Demütigungen und der Gewalt von Erziehern wie Mitinsassen ausgesetzt.

    Erst mit der Wende kam er frei. Da war er 18 Jahre alt, psychisch gebrochen und nicht lebensfähig. Er hatte nicht gelernt, mit Geld umzugehen, er wusste nicht, wie man eine Wohnung einrichtet und wie man seine Rechte in einer Demokratie wahrnimmt. In ihm brodelte der Hass – auf den untergegangenen Staat und deren Nutznießer, zu denen er auch seine Erzieher zählte.

    Im Gefängnis will er malen
    In ihm kochte die Wut. Alle Menschen sollten von seinem Unrecht erfahren. Ein ungewöhnlicher Plan reifte in W.: Er wollte Werke von Künstlern fälschen, die wie er unter einer Diktatur gelitten hatten. Etwa von Jeanne Mammen, deren Karriere 1933 endete oder von Thomas Theodor Heine, dem jüdischen Gründer der satirischen Wochenzeitschrift „Simplicissimus“, der damals emigrieren musste.

    „Ich wollte, dass man sich durch meine Fälschungen noch mal mit dem Künstler befasst und ich wollte einen Zusammenhang zu meinem Vater und zu mir herstellen“, erklärte W. dem Gericht. Gegenüber den von ihm Betrogenen hatte er seinen Vater, der ebenfalls am DDR-System gescheitert und früh gestorben war, stets als Sammler der Kunstwerke bezeichnet. So wollte er ihm ein Denkmal setzen.

    Im Gefängnis will W. malen – seine Mithäftlinge wollen ihm Positur stehen, er will Tango-Tänzer, Stadtansichten und politische Karikaturen schaffen. Von dem Erlös seiner Werke möchte er seine Schulden begleichen. Sollte er jemals wieder straffällig werden, droht ihm die Sicherungsverwahrung.

    Gewohnheitsverbrechergesetz
    https://de.wikipedia.org/wiki/Gewohnheitsverbrechergesetz

    Das Gewohnheitsverbrechergesetz sah für gefährliche Gewohnheitsverbrecher eine Strafverschärfung und die obligatorische Anordnung der Sicherungsverwahrung vor. Die Unterbringung war nicht befristet und hatte so lange fortzudauern, als der Schutz der öffentlichen Sicherheit es erforderte. Die Fortdauer der Sicherungsverwahrung wurde vom zuständigen Gericht im Abstand von drei Jahren überprüft.

    Die Reformideen des Gewohnheitsverbrechergesetzes, welches teilweise auf Plänen aus der Zeit der Weimarer Republik basierte, die unter anderem schon die Sicherungsverwahrung vorsahen, wurden von den Nationalsozialisten erheblich verschärft und für rassenpolitische Ideen modifiziert.

    Maßregel der Besserung und Sicherung
    https://de.wikipedia.org/wiki/Ma%C3%9Fregel_der_Besserung_und_Sicherung

    Geschichte
    Durch das Gesetz gegen gefährliche Gewohnheitsverbrecher und über Maßregeln der Sicherung und Besserung vom 24. November 1933 (RGBl. I 995) wurden die Maßregeln der Sicherung und Besserung in das Strafgesetzbuch eingeführt.

    Es waren folgende Maßregeln vorgesehen:

    Unterbringung in einer Heil- und Pflegeanstalt (für Zurechnungsunfähige, § 42b StGB)
    Unterbringung in einer Entziehungsanstalt (für „Trunkenbolde und Gewohnheitstrinker“, § 42c StGB)
    Unterbringung im Arbeitshaus (für „Asoziale“, § 42d StGB)[4]
    Unterbringung in der Sicherungsverwahrung (für Gewohnheitsverbrecher, § 42e StGB)
    Entmannung gefährlicher Sexualverbrecher (§ 42k StGB)
    Berufsverbot (§ 42l StGB)
    Ausweisung von Ausländern (§ 42m StGB)
    Abgeschafft wurden

    1945 die Kastration (als nationalsozialistisches Unrecht durch Kontrollratsgesetz)
    1945 die Unterbringung im Arbeitshaus (in der US-amerikanischen Besatzungszone, Wiedereinführung 1948)
    1945 die Unterbringung in der Sicherungsverwahrung in der Sowjetischen Besatzungszone
    1969 die Unterbringung im Arbeitshaus
    Die Ausweisung von Ausländern wurde im Strafgesetzbuch gestrichen und im Ausländergesetz geregelt. Sie ist seit dem keine Maßregel mehr, sondern eine von der Verwaltung vollzogene Maßnahme.

    Die Führungsaufsicht wurde mit Wirkung vom 1. Januar 1975 im Rahmen der Großen Strafrechtsreform eingeführt. Sie ersetzte teilweise die Polizeiaufsicht, die es bereits im Strafrecht gab, bei der es sich jedoch um keine Maßregel handelte.

    Sicherungsverwahrung
    https://de.wikipedia.org/wiki/Sicherungsverwahrung

    Life imprisonment in Norway
    https://en.wikipedia.org/wiki/Life_imprisonment_in_Norway

    Preventive detention
    https://en.wikipedia.org/wiki/Preventive_detention

    #Allemagne #droit #art #faux #justice

  • Au Salvador, une femme libérée après 11 ans de prison pour une fausse couche - La Parisienne
    http://www.leparisien.fr/laparisienne/actualites/societe/au-salvador-une-femme-liberee-apres-11-ans-de-prison-pour-une-fausse-couc

    Condamnée pour homicide, Teodora Vasquez est le triste symbole d’une des législations anti-avortement les plus répressives du monde.

    La Salvadorienne Teodora Vasquez a été libérée jeudi après avoir passé 11 ans en prison pour une fausse couche, considérée par la justice de son pays comme un homicide, dans ce pays à la législation anti-avortement parmi les plus strictes du monde. Condamnée en 2008 à 30 ans de prison, Teodora Vasquez avait vu sa peine confirmée en décembre dernier, mais le Tribunal suprême et le ministère de la Justice ont finalement décidé de commuer cette peine, selon son avocat.

    La femme de 34 ans a quitté dans la matinée la prison pour femmes d’Ilopango, à l’est de la capitale San Salvador, et a été reçue par des acclamations et des accolades de sa famille, dont ses parents et son fils de 14 ans, ainsi que des membres d’associations ayant lutté pour sa libération.
    p>« Emprisonnée 11 ans pour un crime qu’elle n’a pas commis »

    « Elle est libre, Teodora est libre, heureuse de retrouver sa liberté après tout ce calvaire. Elle a déjà revu sa famille et rentre chez elle », a déclaré Jorge Menjivar, porte-parole d’une association plaidant pour la dépénalisation de l’avortement thérapeutique venue l’accueillir à sa sortie de prison.

    Dans un communiqué, l’association rappelle que la jeune femme a été « emprisonnée 11 ans pour un crime qu’elle n’a pas commis » et souligne que le Tribunal suprême a estimé que dans ce dossier « il existe des raisons de justice, d’équité et de caractère juridique qui justifient de lui faire bénéficier de la commutation » de sa peine.

    Victime d’une hémorragie

    Teodora Vasquez était enceinte de près de neuf mois quand elle avait appelé les urgences le 14 juillet 2007, des toilettes du collège de San Salvador où elle était employée. N’obtenant pas de réponse, elle avait été victime d’une grave hémorragie et son bébé était mort-né. En découvrant le cadavre de ce dernier, un autre employé du collège avait prévenu la police et la jeune femme, encore inconsciente, avait été arrêtée.

    Le code pénal prévoit une peine de deux à huit ans de prison pour les cas d’avortement, mais dans les faits, les juges salvadoriens considèrent l’avortement ou la perte du bébé comme un « homicide aggravé », un délit puni de 30 à 50 ans de réclusion.

    Comme Teodora, au moins 26 femmes, souvent de milieux pauvres, ont été arrêtées pour avoir perdu leur bébé et plusieurs condamnées, parfois à de lourdes peines.

    #catholicisme #misogynie #femmes #IVG #fausse_couche #pauvreté

  • « Quand la radio trompe l’oreille : petite histoire des faux-semblants radiophoniques. Épisode 8 : le faux-semblant entre institutionnalisation et philosophie (années 2000–2010) »
    http://syntone.fr/quand-la-radio-trompe-loreille-petite-histoire-des-faux-semblants-radiophoni

    Quand la fiction fait l’évènement en passant pour le réel : retour, sous forme de feuilleton, sur près d’un siècle de #faux-semblants radiophoniques, ces fictions qui se font passer pour le réel. Huitième et dernier épisode : la grande vague de #docufictions du début du 21ème siècle institue de nouveaux codes narratifs et voit l’émergence d’une veine particulièrement fertile, où le travail de #création_sonore se fait philosophique.

    #histoire #radio #création_radio

  • Twitter Followers Vanish Amid Inquiries Into Fake Accounts - The New York Times
    https://www.nytimes.com/interactive/2018/01/31/technology/social-media-bots-investigations.html

    More than a million followers have disappeared from the accounts of dozens of prominent Twitter users in recent days as the company faces growing criticism over the proliferation of fake accounts and scrutiny from federal and state inquiries into the shadowy firms that sell fake followers.

    The people losing followers include an array of entertainers, entrepreneurs, athletes and media figures, many of whom bought Twitter followers or artificial engagement from a company called Devumi. Its business practices were detailed in a New York Times article on Saturday describing a vast trade in fake followers and fraudulent engagement on Twitter and other social media sites, often using personal information taken from real users. Twitter said on Saturday that it would take action against Devumi’s practices. A Twitter spokeswoman on Tuesday declined to comment about whether the company was purging fake accounts.

    “I don’t think your user handle or profile has to reflect your actual name or picture,” Mr. Cuban said. “I do think Twitter would benefit from requiring every account(s) being tied back to an individual. If someone wants to run a bot account, great, but identify a person behind it.”

    Some federal and state lawmakers have called for more stringent laws regulating social media companies, in part to combat the epidemic of fake accounts. Many fake accounts are deployed by Russia and other countries seeking to influence American politics, but others are used by marketing companies to influence consumers and even policymakers.

    Marc Levine, a California state assemblyman from outside San Francisco, introduced legislation on Monday that would require social media companies doing business in California to link every account to a human being. The legislation would also require that social media companies allow only human account holders to place advertisements on their platforms.

    #Twitter #Faux_comptes #Followers

  • Bevölkerung: Warum Berlin viele Einwohner, aber kaum Bürger hat | Berliner Zeitung
    https://www.berliner-zeitung.de/berlin/bevoelkerung-warum-berlin-viele-einwohner--aber-kaum-buerger-hat-29
    Noch einer, der ins Gentrifiziererhorn bläst. Erstmal alles richtig, was Zahlen und Beobachtungen angeht, aber blind ist der Schreiber dennoch.

    Wie wäre es denn, wenn man den Berlinern einen Grund und vor allem die Möglichkeiten geben würde, sich für mehr als den Rasen vor ihrer Haustür einzusetzen? Die Stadtteilmütter zeigen, das so etwas funktioniert. Es gibt nicht nur das Hamburger Modell, wo Wohlhabende der Stadt etwa spendieren und sie in ihrem Sinne formen.

    Aber keine Sorge, nicht einmal die Verwaltung und ihre Subventionen werden unbedingt für das Entstehen einer neuen Stadtgesellschaft gebraucht. Das kann eher ein Haufen wie die anarchistische #Gewerkschaft #FAU bewirken. Die organisieren Aktionen für Neuberliner, die etwa sgegen ihre Ausbeutung durch internationale Startups unternehmen. Wer da mitmacht, hat etwas fürs Leben. Für ihn und für sie wird Berlin zur Stadt der Solidarität, die man sich gemeinsam mit Gleichgesinnten, mit mutigen Menschen aus der ganzen Welt erobert.

    Früher hieß es „wenn alle klauen, hat jeder was davon“. Das kann man abwandeln und mit Solidarität abschmecken. Die Stadt sind nicht die Häuser. Die sind nur Gehäuse für Menschen und ihre Beziehungen. Nur wer die zum Leben erweckt, der baut die Stadt.

    „Warum ist Berlin so dysfunktional?“, fragte vor einiger Zeit der in London erscheinende Economist. Als bedenkliches Symptom der Funktionsstörung erscheint dem weltweit gelesenen Magazin, dass Berlin Deutschland ärmer macht – ohne die Hauptstadt läge das Bruttoinlandsprodukt pro Person um 0,2 Prozent höher. Unvorstellbar in Frankreich, das ohne Paris um 14,8 Prozent ärmer wäre, Großbritannien ohne London um 11,1 Prozent. Berlins wirtschaftliche Schwäche ist einzigartig unter den europäischen Hauptstädten.

    Hinzu kommen die Mühen des Berliner Alltags – die verstörende Unfähigkeit der Verwaltung, dem steuerzahlenden Bürger grundlegende Dienstleistungen auch nur in durchschnittlicher Qualität und Zuverlässigkeit zur Verfügung zu stellen. Zugezogene, vor allem aus dem Süden Deutschlands, erleben erschüttert die schwierigen Verhältnisse.

    Das britische Blatt erklärte es seinen Lesern mit den historischen Brüchen, die die deutsche Hauptstadt zu verarbeiten hatte: War sie vor dem Zweiten Weltkrieg noch ein industrielles Zentrum, verließen viele wichtige Unternehmen die geteilte, isoliert gelegene Stadt. Nach der Wiedervereinigung gab es wenig Gründe zur Rückkehr.

    Inzwischen wächst zwar die Hoffnung, moderne Firmen könnten mit Zukunftstechnologien eine neue wirtschaftliche Basis schaffen. Doch das behebt die Funktionsstörung in der Verwaltung nicht. Deren Hauptursache liegt vor allem in der irritierenden Aufteilung der Zuständigkeiten zwischen Stadt und Bezirken – was das Hin- und Herschieben von Verantwortung ungemein erleichtert. Am Ende haftet keiner.

    Verlust um Verlust
    Doch es gibt eine weitere, weniger leicht erkennbare, historisch erzeugte Ursache: den mehrfachen, für die Stadt jeweils nachteiligen Bevölkerungsaustausch. Anders als in Hamburg oder München konnte kein vergleichbar gefestigtes Bürgertum wachsen, das sich seiner Stadt verbunden und verpflichtet fühlt. Statt Empathie für das große Gemeinwesen, herrschten und herrschen Lieblosigkeit und ideologische Verbohrtheit – diesen Eindruck gewinnen jedenfalls jene wenigen, die sich doch bürgerschaftlich über ihr Kleinquartier (gerne Kiez genannt) hinaus engagieren.

    Dieser berlinspezifische demografische Umstand lässt sich nicht an den üblichen Zu- und Wegzugsstatistiken ablesen, die liefern bestenfalls Anhaltspunkte. Es handelt sich weniger um quantitativ messbare, vielmehr um kulturell spürbare Bewegungen der Stadttektonik.

    Erstens: Sichtbar und von erschütternder Dimension fielen die Vertreibung und der Mord an insgesamt 160 000 Berliner Juden aus. Künstler, Wissenschaftler, Mäzene, Architekten, Designer, Journalisten – eine ganze stadtbereichernde Schicht verschwand im Holocaust, nie zu verwindender Verlust. Graues Mittelmaß ergriff die Herrschaft.

    Ein regelrechter Exodus
    Zweitens: Schon während des Krieges begann die Absetzbewegung der Wirtschaft, man verlagerte alles Wichtige in vermeintlich bombensichere Gegenden im Süden Deutschlands.

    Drittens: Der Befreiung vom Nationalsozialismus folgte ein regelrechter Exodus. Gemeinsam mit Unternehmen wie Siemens, AEG und vielen anderen, verließen die Fachkräfte Berlin – auf rund eine Million wird die Zahl der Abgänge geschätzt. Die Deutsche Forschungsgemeinschaft (DfG) nahm Sitz in Bonn, die Kaiser-Wilhelm-Gesellschaft (heute Max-Planck-Gesellschaft) zog vom Berliner Schloss nach München.

    Wer Karriere machen, etwas werden wollte, ging weg – und nahm unschätzbare Werte mit: Kultur, Wissen, Kompetenzen, auch Zahlungskraft. Das galt zunächst für Ost- wie Westberlin. Wer im Osten noch gezögert hatte, saß ab 1961 dort fest.

    Zuzügler aus Westdeutschland
    Stattdessen zog, viertens, eine andere Spezies massenhaft aus Westdeutschland zu: Wehrdienstflüchtlinge, Leute auf der Suche nach sexueller und Freiheit überhaupt, Kämpfer gegen das (bürgerliche) „Schweinesystem“, viele kreativ und lebensfroh, aber keinesfalls Träger von Bürgerlichkeit.

    Sie nahmen vom Staat, was sie in der Frontstadt leichter bekamen als anderswo, nämlich „Staatsknete“. Ansonsten kümmerten sie sich um den US-Imperialismus, Vietnam und um sich selbst. Das Wort Kommune bezeichnete jedenfalls nicht die Stadt. In der Folge nährten sich 30 Prozent der Westberliner aus dem Sozialtopf oder pflegten als Staatsdiener ein oft geruhsames Leben.

    Die fünfte Welle des Bevölkerungsaustausches setzte nach dem Mauerfall ein. Geschätzt zwei Millionen verließen den Osten wie den Westen auf der Suche nach einem besseren Leben – in Westdeutschland oder in ausländischen Sehnsuchtsorten. Die Bevölkerungszahl sank trotz Zuzugs zum Beispiel aus der ehemaligen Sowjetunion. Wieder eine Schwächung des klassischen Stadtbürgertums.

    Wegzug ins Umland
    Schließlich muss, sechstens, der Wegzug von oft gut verdienenden Familien ins Brandenburger Umland als Aderlass beklagt werden. Ihre Kompetenz, ihr Engagement kommt seither dem Speckgürtel zugute, den Schulen, den historischen Gebäuden, Museen. Auch jetzt ziehen vermehrt junge Familien weg – nach ein paar wilden Jahren suchen Eltern geordnete Verhältnisse. Der Chefredakteur der Zeitschrift Zitty beschrieb jüngst, warum er mit Familie nach München zieht. Er will eine funktionierende Stadt: Schule, Polizei, Infrastruktur…

    Potsdam profitierte enorm vom Zug ins Umland: Es genießt das Engagement neuer Bürgerschaftlichkeit, einschließlich großzügiger Sponsoren. Berlin verweigert sich dem regelrecht und pflegt stattdessen eine Art proletarischen Hochmut. Will ein reicher Bürger der Stadt Millionen schenken, zum Beispiel für ein historisches Gebäude, weist ihm die Politik hochnäsig die Tür.

    Andere konnten sich mit Hartnäckigkeit durchsetzen, wie der Hamburger Wilhelm von Boddien, der Berlin auf den Weg positiven Geschichtsverarbeitung drängte. Wäre ohne sein Engagement und das seiner Verbündeten der Wiederaufbau des Schlosses möglich gewesen und mit diesem ein Kulturzuwachs, wie er Humboldt Forum denkbar erscheint? Gäbe es in der Folge die Chance zur Neufindung der Alten Mitte? Wohl kaum.

    Kein Berliner Stil
    Dort zeigt sich das Desinteresse der Berliner Mehrheit besonders krass. In Bürgerdialogen reden Anwohner über ihr Grün und Parkplätze. Wer dort Historisches ins Spiel bringt, eine kleinteilige Bebauung im früherem Straßenraster, mit Wohnhäusern vorschlägt, wer die namenlose, vage als Rathausforum bezeichnete Ödnis beleben will, der bekommt schnell das Etikett „Fachwerkfraktion“ angeklebt. Das Anliegen wird ins Lächerliche gezogen.

    Als einmal für kurze Zeit ein Berliner Bürgertums erblühte, in der Gründerzeit nach der Reichseinigung 1871, fand sich mangels Lokalpatriotismus kein Berliner Stil. Bauherren verwirklichten sich selbst in wilden eklektizistischen Experimenten: Neo-Romanik, Neo-Gotik, Neo-Renaissance, Neo-Barock.

    Man fing an, Kunst und Kultur aus aller Welt anzusammeln und in Riesen-Museen auszustellen, man strebte danach, dem neuen Bild von nationaler Größe Ausdruck zu verleihen. Um die Stadt ging es kaum – immerhin, Bürger betätigten sich als Mäzene, taten der Allgemeinheit Gutes.

    Partizipation = Blockade
    Wie aber kann die Stadt ihre Zukunft gestalten statt sie bloß kommen zu lassen? Die Studie „Berlin 2030“ des Berlin Instituts für Bevölkerung und Entwicklung vom November 2015 stellt günstige Faktoren ungünstigen gegenüber: Hemmnisse sieht man in der ideologischen Aufladung vieler Debatten über die städtebauliche Entwicklung. Es mangele an städtebaulichen Ensembles – geschlossenen Straßenfluchten und attraktiven Plätzen.

    Bei einem Großteil der stadtbildprägenden Gründerzeitbauten sei die historische Fassadengestaltung zerstört – anders als in Städten wie Paris, Wien oder Leipzig. Andererseits gebe es Freiräume und Freiheiten, die kreative Lösungen befördern. Im Vorwort wird gewarnt: „Partizipation in Berlin darf nicht länger ein Synonym für Blockade sein.“

    Etwas mehr als die Hälfte der heutigen Einwohner ist nicht hier geboren. Auch deshalb appellieren die Autoren der Studie an alle, „die großen und kleinen Unternehmen sowie die Forscher und Repräsentanten aus Kunst und Kultur, die Alteingesessenen, die Neu-Berliner und die Berlin-Liebhaber, am Berlin der Zukunft mitzubauen.“

    #Berlin #Gentrifizierung #Widerstand #Politik

  • Des victimes du hacker Ulcan interpellent un festival à propos d’un documentaire
    17.01.18
    http://www.liberation.fr/direct/element/des-victimes-du-hacker-ulcan-interpellent-un-festival-a-propos-dun-docume

    « Diffamation infamante ».

    Le Festival international des programmes audiovisuels (Fipa), qui se tiendra fin janvier à Biarritz, projettera un film intitulé The Patriot, ainsi résumé sur le site du festival : « Ulcan, un hacker sioniste militant, livre une guerre virtuelle et sans merci aux leaders du mouvement antisémite français. » Cette présentation a fait « frémir » les journalistes Pierre Haski, Daniel Schneidermann et Denis Sieffert, qui l’expriment dans une lettre ouverte publiée sur le site de Politis. En effet, tous trois comptent parmi les victimes d’Ulcan, dont l’une des méthodes est de faire intervenir la police chez les personnes qu’il a prises pour cibles. « Ces quelques lignes contiennent une diffamation infamante contre toutes les victimes d’Ulcan présentées comme "antisémites" », relèvent les journalistes, en rappelant qu’en France, Ulcan est visé par un mandat d’arrêt pour « action criminelle ayant entraîné une mort » (en l’occurrence, celle du père d’un journaliste de Rue89).

  • Russia Today et Le Média : les « grandes menaces » pour la macronie Robert Charvin - 16 Janvier 2018

    Le pouvoir jupitero-macroniste fait de l’humour sans le savoir : il souhaite renvoyer tous les citoyens français en classe de Terminale de Philo ! Ces individus, qui pour la plupart relèvent de la « France d’en-bas », doivent se mettre à réfléchir sérieusement, non pas sur la question « Dieu existe-t-il » ? (le cours de métaphysique n’a pas encore été rétabli), mais sur le problème de la Vérité (la seule, l’unique), plus précisément sur le « vrai » et le « faux » en matière de communication.
     
    L’esprit des Reagan, Bush père et fils, a dû inspirer l’Élysée. Ces brillants présidents des États-Unis ont en effet voulu convaincre les peuples qu’il y avait un « monde du Mal » et un « monde du Bien », des États « voyous » et des États « civilisés », bref qu’il y a le Diable d’un côté et Dieu de l’autre, les États-Unis et les Occidentaux étant évidemment à la droite de Dieu !


    Ces clivages (assez sommaires) sont cependant trop subtiles pour Trump qui divise plutôt la planète entre les États-Unis et le reste du monde, pour la plus grande satisfaction des Américains les plus incultes (il y en a beaucoup) qui l’ont porté à la Maison Blanche, sans inquiéter Wall Street qui n’avait pas de préférence présidentielle évidente : la bêtise politique des États-Unis ne va jamais jusqu’à mettre en cause le pouvoir financier !

    Mais ce délire yankee n’a rien de spécifique. Tous les dominants ont une vision binaire excluant les Autres. Dans la France macroniste et pluraliste, il apparaît qu’il y a les disciples du monde des affaires qui « savent » et leurs opposants qui ne comprennent rien aux lois du marché ni au fait qu’il n’y a pas d’alternative. Mais ce n’est pas tout : ils ne comprennent pas non plus les exigences d’une information « objective », parfaitement respectueuse de la liberté d’expression, sans l’ombre d’une manipulation, vertu fondamentale de la V° République de de Gaulle à Macron !

    Il y a la « vraie » information et les « fausses nouvelles ». Il y a les « faits » incontestables puisqu’ils s’agit de faits qui ne peuvent faire débat et les malversations médiatiques, celles des …. Autres ! Mais comment est-il possible d’être aussi simpliste et culturellement aussi primaire ?

    C’est, diront les macroniens, si disciplinés derrière leur néo-bonapartiste de service, qu’il y a de graves menaces qui pèsent sur la conscience des Français. D’ailleurs, le Parlement européen (résolution 2016/2020 INI) est d’accord.

    Une chaîne de télévision Russia Today https://francais.rt.com/en-direct émet désormais en langue française : elle « risque de susciter une profonde incompréhension, sinon l’indignation » des honnêtes gens, puisqu’elle ne peut être qu’un instrument propagandiste du Kremlin. Tout le contraire des chaînes Us Fox, CNN, CBS, des multiples chaînes publiques et privées françaises : qui oserait dire que BFM n’a pas une approche pluraliste du social, de l’économique et du financier ou que Cnews ait viré récemment la moitié de ses journalistes.
    Qui oserait dire que les chaînes françaises n’ont pas été « objectives » durant la guerre d’Irak ou celle de Libye et de Syrie ? Qui pourrait mettre en cause les médias qui, en toute équité, choisissent les « experts » à inviter, les événements à sélectionner, les partis à présenter ?

    Irait-on, même, aujourd’hui, jusqu’à contester qu’il y ait la moindre courtisanerie vis-à-vis de E. Macron qui a enfin apporté un souffle nouveau, qui n’est « ni de droite ni de gauche » ! Les ingérences russes vont bousculer ce bel équilibre de la communication nationale !
    Le Monde, le journal officiel d’une certaine intelligentsia parisienne, a participé à la campagne anti R.T en publiant le texte de la saisine du C.S.A par un collectif angoissé par le néobolchevisme poutinien : « L’autorisation donnée à R.T est d’une extrême gravité car elle peut conduire à un brouillage des esprits et à la division des Français ». « Au nom de la préservation de la paix civile, il faut suspendre l’attribution de la licence de diffusion de R.T sur le territoire français » !

    Rien que ça ! Les cosaques ne semblent pas très loin de la Place de la Concorde, comme certains le craignaient dans les années 1930 ! Sans parler des missiles nord-coréens qui « ont failli bombarder Hawaï », sans parler des possibilités de débarquement à Golfe Juan (comme notre premier Empereur) des troupes de Pyong Yang, allié de Moscou !
    Il convient de rassurer ces patriotes pacifistes : « Comment Poutine pourrait-il rivaliser avec le Président Macron ? Comment les succès de la Russie pourraient-ils se hisser à la hauteur des triomphes français ? Comment RT pourrait-elle faire autant d’audience que le discours présidentiel prononcé lors des obsèques de Johnny Halliday ? D’autant que les auditeurs français ont le loisir d’écouter Radio Shalom, s’ils veulent tout savoir sur la Palestine ou Radio Vatican sur les messages du Pape François qui souvent font tant de peine aux pauvres catholiques qu’ils ne s’y retrouvent plus !

    Les citoyens français sont pris pour de grands enfants incapables d’avoir un jugement critique : ils vont tous être « russifiés » !
    Plus grave encore, sur internet, a débuté « Le Média » https://www.lemediatv.fr/mur-des-socios , proche des différentes gauches radicales françaises. Voilà l’insupportable pour la « patrie des droits de l’homme ». Il est donc urgent de prévoir des procédures de sanction contre les « fake-news » qui ne peuvent manquer de provenir de ces extrémistes, alors que la subjectivité droitière, elle, est toujours parfaitement honnête et que l’intelligence la plus subtile y règne dans le respect le plus complet du pluralisme, notamment dans le domaine social et économique !

    Qui oserait dire que le climat général de l’information radio-télévisée en France favorise le libéralisme plutôt que le socialisme, la République en Marche plutôt que les Républicains, le FN, la France Insoumise et qu’il favorise la relance du PS plutôt que la refondation du PC ? A la limite, qui ne sait qu’un journaliste marxiste fait une meilleure carrière qu’un libéral, tant l’impartialité est une règle exigeante dans les médias français !

    A force de nous prendre pour des imbéciles, les pouvoirs publics et privés de notre belle société vont le devenir eux-mêmes !
    En attendant, parions que le Chef de l’État préfère Johnny à Léo Ferré qui chantait : « il ne faut pas lire plusieurs journaux, car cela froisse les idées » !

    https://www.investigaction.net/fr/russia-today-et-le-media-les-grandes-menaces-pour-la-macronie

    #médias #macron #emmanuel_macron #pouvoir #liberté-d-expression #information #fausses-nouvelles #propagande #BFM #experts #le-monde #CSA #Johnny-Halliday #Russia-Today #Radio-Shalom #Radio-Vatican #Le-Média #fake-news
     

  • Réfugiés : à politique violente, réponse politique - Le site du journal L’age de faire
    https://www.lagedefaire-lejournal.fr/refugies-a-politique-violente-reponse-politique

    La fiction des « faux réfugiés » est une manière de repousser des constats décisifs qui retentiraient comme une condamnation sans appel du capitalisme mondialisé. Pour les dirigeants, il s’agit de nier l’ampleur des bouleversements qui secouent la planète, en continuant à prétendre que la majorité des migrant·e·s se lancent sur les autoroutes de l’exil pour des raisons de confort. Admettre que le monde est hors de ses gonds risquerait d’induire l’impérieuse nécessité de refonder le fonctionnement de l’économie.

    #réfugié #migration #politique

  • Contre les « fake news », Macron décodeur-en-chef, Frédéric Lordon, 8 janvier 2018
    https://blog.mondediplo.net/2018-01-08-Macron-decodeur-en-chef

    Il n’était pas besoin d’être grand clerc pour apercevoir dès le départ que tout s’était mis de travers dans cette histoire, et poursuivrait de même. Il fallait d’abord que la presse de service s’abuse considérablement quant à son propre crédit dans la population pour s’imaginer en rempart de correction, elle dont la mission d’intoxiquer n’est même plus vécue comme une mission tant elle est devenue une nature seconde. Il fallait ensuite ne pas craindre les balles perdues du fusil à tirer dans les coins, les médias rectificateurs, à défaut d’avoir songé à se blinder le fondement, étant voués à se retrouver eux-mêmes rectifiés par derrière, c’est-à-dire systématiquement interrogés pour leur substantielle contribution au faux général de l’époque. Ce qu’un minimum de décence réflexive – ou de régulation du ridicule – a manqué à produire : un réveil, il se pourrait que la loi anti fake news de Macron y parvienne, mais trop tard et avec quelques effets rétroactifs pénibles. En tout cas, et c’est le moins qu’on puisse dire, l’annonce n’a pas fait pousser des cris de triomphe dans les rédactions, même les plus en pointe dans la croisade du vrai – où, pour la première fois, on perçoit comme un léger sentiment d’alarme. On aurait pu imaginer une sorte d’exultation à la reconnaissance suprême du bien-fondé de la cause. L’ambiance est plutôt à une vague intuition du péril. De fait, le pas de trop est celui qui jette d’un coup une lumière un peu blafarde sur tout l’édifice.

    Égoutiers de l’Internet ?

    Car il devient de plus en plus difficile de se déclarer soldat de la vérité. L’enrôlement plus ou moins crapoteux au service du grand capital numérique n’était déjà pas bien glorieux – on ne s’était d’ailleurs pas trop précipité pour faire la publicité de ces collaborations. On apprend en effet depuis peu que bon nombre de rédactions touchent de Google et Facebook pour mettre à disposition des équipes de journalistes-rectificateurs aidant à purger les tuyaux. Il faut vraiment que l’argent manque pour accepter ainsi de se transformer en égoutiers de l’Internet pour le compte des Compagnies des Eaux qui prospèrent en surface. Bien sûr ça n’est pas de cette manière qu’on présente les choses, cependant même ré-enjolivée en cause commune de la vérité démocratique, l’association normalisatrice avec les grossiums de la donnée produit déjà un effet bizarre.

    Il faut sans doute être un Décodeur, ou en l’occurrence un Désintoxicateur (Libération), pour se promener dans cet environnement en toute innocence, et même casser le morceau avec une parfaite candeur : « Nous, par exemple, on travaille pour Facebook, comme un certain nombre de médias en France travaillent pour Facebook et rémunérés par Facebook pour faire le ménage dans les contenus qui circulent », déclare Cédric Mathiot avec une complète absence de malice (2) – on voit très bien Hubert Beuve-Méry ou Sartre envisageant de « faire le ménage dans les contenus » en compagnie d’IBM ou de (la nommée avec préscience) Control Data Corporation.

    Bien envoyé.

    Dommage par ailleurs que l’on ne trouve guère de critique des bidonnages factuels et théoriques intéressés auxquels s’adonnent divers acteurs sous couvert de positions minoritaires ou de gauche non gouvernante, comme il s’en trouve ici des exemples, tel celui ci
    https://seenthis.net/messages/657577

    • Que tout se voie davantage, c’était bien une prévisible némésis pour les médias du macronisme. Car s’il y a une maxime caractéristique du macronisme, c’est bien moins « En marche » que « Tout est clair ». Avec Macron tout est devenu très clair, tout a été porté à un suprême degré de clarté. L’État est présidé par un banquier, il offre au capital le salariat en chair à saucisse, il supprime l’ISF, il bastonne pauvres et migrants, dix ans plus tard et après n’avoir rien compris, il rejoue la carte de la finance. Tout devient d’une cristalline simplicité. En même temps – comme dirait l’autre – il n’a pas encore complètement rejoint son lieu naturel, le lieu du cynisme avoué et du grand éclat de rire ; et la guerre aux pauvres ouverte en actes ne parvient pas encore à se déclarer en mots. Il faut donc prétendre l’exact contraire de ce qu’on fait, scrupule résiduel qui met tout le discours gouvernemental sous une vive tension… et, par conséquent, vaut à ses porte-parole un rapport disons tourmenté à la vérité. Se peut-il que le schème général de l’inversion, qui rend assez bien compte des obsessions anticomplotistes et anti-fake news, trouve, à cet étage aussi, à s’appliquer ? C’est à croire, parce que la masse du faux a pris des proportions inouïes, et qu’il n’a jamais autant importé d’en rediriger l’inquiétude ailleurs, n’importe où ailleurs. On doit prier dans les bureaux pour que se fassent connaître en nombre de nouveaux fadas, (...), des hackers russes, des allumés des chemtrails ou de n’importe quoi pourvu qu’on puisse dire que le faux, c’est eux. Mais qu’heureusement l’État de médias veille.

      Gérôme, « La Vérité sortant du puits armée de son martinet pour châtier l’humanité », 1896

      « Alors les Décodeurs se réveillèrent, et ils virent qu’ils avaient l’air con… »
      Lamentations, chapitre 2, verset 2 (révisé)

      #macronisme #Etat_de_médias

    • La boucle est bouclée.

      Le mensonge s’élève pour ainsi dire au carré quand il est celui d’un discours qui porte sur le mensonge. Élevant tout cet ensemble à un point de perfection, et se rendant elle-même au tréfonds de l’abaissement, la ministre de la culture n’hésite pas à déclarer que la future loi sur les fake news vise « à préserver la liberté d’expression »

      La loi sur les « fake news » vise à « préserver la liberté d’expression », selon Nyssen
      http://www.leparisien.fr/societe/la-loi-sur-les-fake-news-vise-a-preserver-la-liberte-d-expression-selon-n
      #fausse_nouvelle #mensonge #gouvernement #fanfare_à_fake_news

    • Muriel Pénicaud explique sans ciller que la nouvelle disposition des ruptures conventionnelles constitue « un atout pour les salariés » (10). La même, qui a constitué une partie de son patrimoine par des plus-values sur stock-options consécutives à ses licenciements, est bien partie pour économiser 49 000 euros d’ISF – et l’on se demande ce qui, de ce fait ou de la fausse nouvelle d’un compte de Macron aux Bahamas, offense le plus l’esprit public.

      C’est mignon comme du Lordon

    • J’ai lu, bien que ce oit du Lordon sur le Diplo, et a priori je suis sympathique à la cause défendue (j’avais bien aimé sa sortie sur l’affligeant Décodex), mais est-ce que c’est moi ou est-ce que cette écriture (son écriture) est devenue complètement illisible pour ne pas dire carrément verbeuse dans le mauvais sens du terme pour ne pas dire non plus condescendante et arrogante aussi dans le mauvais sens du terme. J’ai beaucoup de mal le comprendre dans ses emberlificotements, mais au Deep ils doivent en être très fiers. Je suis désolé pour cells et ceux ici qui aiment bien Lordon.

      Quel dommage.

    • @reka A chaque fois que je vois passer un signalement sur seenthis pour un article de Lordon, je pense à toi, je me dis il va le lire et puis ça va pas lui plaire même si et j’y vois comme une torture pour toi. Ce qui me navre. Crois-le.

      Je suis désolé pour celles et ceux ici qui aiment bien Lordon.

      Tu aurais compris que je fais plutôt parti de ce gang-là.

      Dans le cas présent je trouve l’article très utile dans cette forme justement. Cela tient à sa force de démonstration à son cheminement pour aboutir à ce que de mon côté je commence à voir en pleine clarté mais que j’ai du mal à exprimer précisément aussi clairement que Lordon, à savoir :

      Muriel Pénicaud explique sans ciller que la nouvelle disposition des ruptures conventionnelles constitue « un atout pour les salariés » (10). La même, qui a constitué une partie de son patrimoine par des plus-values sur stock-options consécutives à ses licenciements, est bien partie pour économiser 49 000 euros d’ISF – et l’on se demande ce qui, de ce fait ou de la fausse nouvelle d’un compte de Macron aux Bahamas, offense le plus l’esprit public.

      Ce que je trouve vraiment réussi dans cet article, c’est qu’il part des Grecs finalement, pour nous parler d’une machinerie infernale, ce qui va lui permettre de nous démontrer qu’il s’agit d’un défaut originel dont l’issue normale devrait être que l’arroseur est arrosé, mais que non pas du tout, retournement du sens (références appuyées à 1984 d’Orwell), on aboutit à une tension psychologique (celle du pouvoir emberlificoté dans sa communication de plus en plus mensongère) là où la clarté était promise.

      Quant à la conclusion de l’article elle est assez belle je trouve, elle dit en une pirouette l’impossibilité désormais de prédire quoi que ce soit tant tout est devenu irrationnel.

      Je commence à te connaître un peu (d’ailleurs c’est assez drôle ce sentiment que nous sommes quelques unes et quelques uns qui commençons à nous connaître et nombreux parmi nous qui pourrions nous croiser dans la rue sans nous reconnaître ) et je vois bien que tu n’es pas sensible, hors d’un contexte purement littéraire, au plaisir d’écrire. Or Lordon prend plaisir à écrire, c’est manifeste. Et il y a une certaine jouissance je trouve à certaines métaphores et quelques comparaisons parfois admirables, en tout cas il y a souvent de très belles images, pour cela tu devrais mettre de côté ta façon plus analytique de voir les choses et te laisser envahir par le plaisir de la lecture de phrases qui sont très bien écrites par ailleurs. Ce faisant tu aurais peut-être à découvrir que la réflexion à propos de la chose politique n’a pas nécessairement à être écrite dans une langue austère et qu’une certaine élégance et une certaine beauté de la langue ne sont pas nécessairement étrangères à la réflexion au contraire, autrefois on appelait cela l’éloquence et c’était même très prisé.

      Et tu devrais pouvoir en profiter d’autant plus facilement que pour moi qui lis Lordon depuis une dizaine d’années, avant je lisais ses essais de philopsophie économiques, il a grandement réduit la voilure, s’inspirant en cela, il me semble, de l’écriture du Comité invisible : bref il s’est radicalisé sur internet et c’est tant mieux, parce que oui, tu as raison de temps en temps il faut quand même s’accrocher un peu au bastingage.

      Amicalement, crois-le

      Phil

    • Le martinet de la vérité : de Jean-Léon Gérôme à The Undisputed Truth
      http://lacelluledecoute.blogspot.fr/2018/01/le-martinet-de-la-verite-de-jean-leon.html

      Mais venons-en à la partie musicale de ce post qui concerne un groupe soul américain, lui aussi extraordinaire, The Undisputed Truth qui nous rappelle que derrière les visages souriants [Smiling faces] peuvent se cacher les pensées les plus perverses.
      https://youtu.be/8CJZcVi5BA4

    • Smiling Faces Sometimes (1971)
      The Undisputed Truth

      Smiling faces sometimes
      Pretend to be your friend
      Smiling faces show no traces
      Of the evil that lurks within

      Smiling faces, smiling faces sometimes
      They don’t tell the truth
      Smiling faces, smiling faces
      Tell lies and I got proof

      The truth is in the eyes
      Cause the eyes don’t lie, amen
      Remember a smile is just
      A frown turned upside down
      My friend let me tell you

      Beware, beware of the handshake
      That hides the snake
      I’m telling you beware
      Beware of the pat on the back
      It just might hold you back
      Jealousy (jealousy)
      Misery (misery)
      Envy
      I tell you, you can’t see behind

      #Musique #Musique_et_politique The #Undisputed_Truth #soul #fake_news #truth #vérité #hypocrisie

  • La République en Marche a expédié à ses militants un guide pour ne pas flancher le soir du réveillon lorsqu’il sera question de parler politique du gouvernement Macron.


    La joie de vivre à son maximum (photo : tumblr )

    La République En Marche a transmis à ses militants une série d’éléments de langage à ressortir à table le soir du réveillon.

    https://www.franceinter.fr/politique/les-elements-de-langage-pour-detecter-un-macroniste-le-soir-du-reveillon
    (personne rigole)
    #faut_tout_leur_dire #LREM