• Rhinocéros : Leur nouveau sanctuaire n’était qu’un piège mortel L’essentiel/afp - 31 Aout 2018 - L’essentiel
    http://www.lessentiel.lu/fr/news/monde/story/leur-nouveau-sanctuaire-n-etait-qu-un-piege-mortel-11374581

    Onze rhinocéros ont trouvé la mort après avoir été transférés dans un parc naturel. Les autorités et le WWF, à l’origine du projet, se rejettent la faute.

    Le transfert de 11 rhinocéros vers un parc national du sud-est du Kenya ne devait être qu’une formalité. Il s’est transformé en un des plus grands ratés de l’histoire de la protection de la faune sauvage du pays, laissant pantois les défenseurs de l’environnement.

    Selon plusieurs témoignages corroborés par des documents consultés par l’AFP, de nombreuses mises en garde ont été émises, ignorées, voire étouffées, sur la salinité bien trop importante du point d’eau prévu pour les 11 animaux, finalement morts en juillet de déshydratation. L’heure est désormais aux accusations mutuelles.

    Fin juin, c’est en grande pompe que le ministre kényan du Tourisme et de la Faune sauvage Najib Balala et le Fonds mondial pour la nature (WWF) saluent l’aboutissement d’un projet de six ans : les rhinocéros noirs sont emmenés depuis les parcs de Nairobi et Nakuru (centre) vers un nouveau sanctuaire - un immense enclos de 100 km2 - dans le parc de Tsavo Est (sud-est).

    Lente déshydratation
    Mais après ingestion de l’eau pompée plusieurs mètres sous terre pour eux, les rhinocéros meurent les uns après les autres. Ce projet du Service kényan de la Faune (KWS), financé à hauteur d’un million de dollars par le WWF, se transforme en cauchemar. Selon le docteur Benson Kibore, directeur de l’Association kényane des vétérinaires, et qui a participé à l’autopsie des rhinocéros, cette eau était tellement salée qu’elle avait corrodé une grille en métal proche de la pompe.

    L’eau salée a vraisemblablement donné encore plus soif aux rhinocéros, qui en ont donc consommé plus. La lente déshydratation de leur corps s’est notamment traduite par un dessèchement de leurs tissus et un épaississement de leur sang.

    Pourtant, une quinzaine de tests aquifères ont été menés entre février et mai. Leurs résultats, consultés par l’AFP en août, indiquent une salinité dangereuse. Selon le Dr Kibore, ces données n’ont même pas été communiquées aux vétérinaires lorsque les premiers rhinocéros sont tombés malades, leur faisant perdre un temps précieux pour trouver l’origine de la maladie.

    « Interférences » du WWF
    Lorsque le transfert a été confirmé, « j’étais horrifié, j’étais sûr qu’il y aurait un problème », assure de son côté Nehemiah Rotich, un ancien responsable du KWS. Le transfert, imaginé par l’organe exécutif du KWS, avait été refusé à plusieurs reprises par le conseil d’administration du KWS en raison de l’eau et du manque de végétation dans le sanctuaire.

    Brian Heath, un ancien membre du conseil, a dénoncé des pressions du WWF pour que le transfert ait lieu. Devant le Parlement, l’ancien président du conseil d’administration du KWS et célèbre paléoanthropologue Richard Leakey a également fustigé des « interférences » du WWF.

    Le conseil dont faisaient partie MM. Leakey et Heath a finalement approuvé le transfert en octobre 2017 à la condition que le sanctuaire soit amélioré. Leur mandat a pris fin en avril, et trois mois plus tard, le déplacement des rhinocéros a eu lieu, sans qu’un nouveau conseil (pas encore nommé) ne se soit penché sur la question.
    Bras-de-fer
    Les actuels responsables du KWS, dont l’exécutif, ont refusé de répondre à l’AFP, notamment à la question de savoir qui a finalement approuvé le transfert. D’autres éléments suggèrent par ailleurs un bras-de-fer sur la question, comme le compte-rendu d’une réunion de mai 2017 portant sur le projet, et à laquelle ont participé des responsables du KWS et Martin Mulama, expert en rhinocéros pour le WWF. Un premier compte-rendu, vu par l’AFP, ne faisait aucune référence à d’éventuelles préoccupations. Plusieurs participants s’en sont plaints et une deuxième version du compte-rendu indique que « l’habitat dominant ne permet pas qu’un transfert ait lieu ».
    . . . . . .
    La construction récente d’un pont ferroviaire à travers le parc national de Nairobi et d’autres infrastructures dans des zones protégées sont pour elle le signe d’une « époque très très sombre pour le Kenya » et sa faune sauvage.

    #Rhinocéros #Kenya #WWF #ONG #Faune #eau #KWS #Nairobi #écologie #biodiversité #bêtise #Afrique #management

  • La nuit, dernier refuge des mammifères contre l’homme
    https://www.lemonde.fr/sciences/article/2018/06/14/la-nuit-dernier-refuge-des-mammiferes-contre-l-homme_5315289_1650684.html

    L’humain a pris possession de la planète. Principale espèce envahissante de notre globe, il a déjà modifié les trois quarts de la surface terrestre, estiment les chercheurs. Devant cette progression, la plupart des animaux ont choisi la fuite : plus loin des villes ou des axes routiers, plus haut dans les montagnes, au plus profond des forêts. Mais ce déplacement spatial n’est ni toujours possible ni nécessairement suffisant. Pour vivre heureux, de nombreux mammifères ont donc trouvé une autre parade, ce que l’écologue Ana Benitez-Lopez, de l’université de Radboud, aux Pays-Bas, nomme « l’ajustement temporel ». En termes plus simples, ils ont adopté un mode de vie nocturne.

    Dans un article publié vendredi 15 juin, dans la revue Science, une équipe de l’université Berkeley, en Californie, livre les résultats d’une « méta-analyse » des études conduites sur les mammifères soumis à la présence humaine. Ils ont ainsi extrait de 76 travaux de recherche, conduits sur les cinq continents depuis près de vingt-cinq ans, les données concernant l’équilibre entre jour et nuit de 62 espèces, selon qu’elles se trouvaient exposées ou non à la présence humaine. « Nous nous attendions à observer une certaine augmentation du caractère nocturne de la faune à proximité des humains, mais nous avons été surpris de la constance des résultats, souligne l’écologue Kaitlyn Gaynor, première signataire de l’article. La réponse des animaux est forte, quelle que soit la nature du dérangement que nous provoquons, et pas seulement lorsque nous mettons leur vie en danger. Cela suggère que notre seule présence suffit à perturber leurs modes de vie traditionnels. »

    #faune_sauvage #colonisation_humaine #nuit #vie_nocturne #refuge

  • Tchernobyl : 30 ans après, les animaux ont investi la zone
    http://www.francetvinfo.fr/monde/europe/tchernobyl/tchernobyl-30-ans-apres-les-animaux-ont-investi-la-zone_1422335.html

    Trente ans après la catastrophe de Tchernobyl, dans la zone contaminée, la vie sauvage foisonne et les animaux prospèrent. La zone contaminée commence à une trentaine de kilomètres de la centrale de Tchernobyl. À peine enfoncé dans cette zone, une harde d’élans est aperçue. En trois décennies, leur nombre a été multiplié par 10, peut-être plus, personne ne sait vraiment.

    Alors voilà donc ce que de nombreuses personnes ont vu à la TV et dans de nombreux journaux pour les 30 ans de Tchernobyl : les animaux sauvages sont là, donc tout va bien ; c’est la preuve que c’était pas si grave…

    Donc, rappelons que ce sont parce qu’il n’y a plus ou très peu de présence humaine, que la chasse y est interdite aussi, que ces grands animaux prospèrent (et prospèrent moins bien que dans d’autres réserves naturelles non irradiées)…

    http://tempsreel.nouvelobs.com/sciences/20151006.OBS7115/loups-sangliers-elans-tchernobyl-le-paradis-des-animaux.html

    Commentaires sur http://www.cell.com/current-biology/abstract/S0960-9822%2815%2900988-4

    Les radiations sont mauvaises, la présence humaine est pire

    « Il est très probable que le nombre d’animaux sauvages à Tchernobyl est plus important que ce qu’il était avant l’accident », explique Jim Smith.
    Cela ne veut pas dire que les radiations sont bonnes pour la vie sauvage, juste que les effets des habitations humaines, y compris la chasse, l’agriculture et l’exploitation forestière, sont bien pires."

    Pour lui, l’étude montre que « laissées sans contrôle, certaines populations animales vont croître exponentiellement et éventuellement surpeupler une région ». S’il pense que cette étude est « un pas très positif pour la recherche sur les impacts potentiels d’accidents nucléaires sur la santé et l’environnement », il estime aussi qu’il faut davantage de recherches sur le sujet :
    Il n’y a pas de preuve que les animaux de Tchernobyl atteignent les niveaux de croissance de population qui sont fréquemment constatés dans d’autres régions où ils sont protégés de la prédation et de la chasse."

    http://www.sortirdunucleaire.org/Commentaires-de-Michel-Fernex-sur-le-reportage

    (Commentaire sur « Tchernobyl, une histoire naturelle », diffusé la première fois par Arte en juin 2010 et rediffusé le 21 août 2012.)

    il semble judicieux de profiter des recherches scientifiques entreprises autour de Tchernobyl pour mesurer l’impact des radiations sur la faune. En effet, ces animaux sauvages dans un rayon de 30 km autour de Tchernobyl souffrent moins du stress qu’ailleurs, du fait de l’interdiction totale de la chasse depuis 25 ans dans cet espace. Les médias n’ont pas de prise sur les espèces sauvages et les humains ont déserté les 2044 km carrés entourant le réacteur détruit. Dans ce vaste espace protégé, les animaux sont à l’abri des hommes et ne risquent pas de succomber à des accidents de la circulation. Ils ont rapidement appris que la chasse n’y était jamais pratiquée.

    Cette zone d’exclusion fait l’objet d’études dont on parle peu. Ce silence permet à l’AIEA et l’UNSCEAR de rassurer les Nations Unie, suite au « Forum Tchernobyl » de 2006, en rapportant des anecdotes et négligeant ces travaux scientifiques réalisés sur place. Ainsi les gouvernements réunis par l’ONU apprennent que cet espace est devenu un paradis naturel pour les bêtes qui s’y reproduisent allègrement. Les gouvernements semblent ignorer les publications en anglais que les chercheurs sur le terrain à Tchernobyl publient régulièrement dans de bonnes revues anglo-saxonnes.

    […]
    Mais l’AIEA est à nouveau contrainte par ses statuts d’étendre la propagande pro-nucléaire dont elle a la charge, en masquant la souffrance de la faune et en inventant des slogans comme « les animaux se sont rapidement remis du choc radiologique qui a suivi l’explosion de 1986. Ils prospèrent magnifiquement ». L’AIEA ne peut plus se servir de la "radiophobie" dont elle a déjà tellement abusé. Les biologistes constatent que de vastes espaces demeurent impropres à la survie de nombreuses espèces ; seule la permanente recolonisation par des animaux venant de l’extérieur, comme chaque printemps les oiseaux migrateurs ou erratiques, permettent le maintien d’une vie maladive dans ce milieu contaminé.

    L’AIEA, l’agence, la plus haut placée dans la hiérarchie de l’ONU, dépendant directement du Conseil de Sécurité, soutient le lobby de l’atome et doit à tout prix nier la vérité sur les conséquences de Tchernobyl sur la santé de la faune comme sur celle des humains.

    #nucléaire #tchernobyl #faune_sauvage #télévision

  • Fertilité des sols et production d’énergie (chaleur et gaz) en #végéculture par la méthode Jean Pain http://fr.scribd.com/doc/22800870/Les-Methodes-Jean-Pain basée sur le compost de broussailles. (j’adore le côté vintage du document, autant dans les photos que les expressions employées)
    Voir aussi la fiche ekopedia http://fr.ekopedia.org/Jean_Pain

    ça peut être un outil intéressant pour une #paysannerie végane. Une végétation non comestible (broussailles) est mise à profit pour produire de l’énergie (chaleur pour maisons et serres, gaz pour moteurs thermiques) et de la fetilité (compost), tout en entretenant les #forêts.
    Les seules fonctions que remplissent des animaux dans un schéma paysan traditionnel et qui ne se retrouvent pas ici sont la production d’aliments carnés, et la régulation des ravageurs (insectes, limaces etc.). Pour cette dernière, dans une approche #vegan on peut pallier ce manque en favorisant sur les lieux de culture la présence de #faune_sauvage (mésanges, hérissons, crapauds, guêpes braconides, coccinelles etc.).

    #bricole #permaculture

    • Je me demande comment intégrer ça dans mon design maintenant que je peux avoir du BRF de manière plus régulière. L’idéal ça serait de mettre un tas près de la maison pour chauffer l’eau domestique ou de chauffage, mais ça pose certains problèmes de mise en place. Ou sinon pour chauffer une serre ou le poulailler. Ça me brancherait bien de mettre ça dans ma cave humide, mais comme j’ai vu un tas de paille prendre feu sous la pluie, ça me plait pas vraiment.

      Je pense que le bois (mais surtout d’autres biomasses) peut avoir de la valeur pour faire carburer les moteurs s’il est distillé sous forme d’alcool (voir http://permaculture.com, toujours pas regardé assez bien pour savoir si ce gars est un génie ou un escroc)

      Sinon c’est un sacré travail de débrouissailler à la main (et même avec des machines). Pour une fois que les chèvres peuvent servir à quelque chose ! (d’ailleurs elles peuvent être une première étape à la méthde Jean Pain, dans ce style : http://permaculturenews.org/2013/12/21/goats-built-food-forest-gave-fuel-rocket-stove)

    • Pas convaincu par les chèvres pour ma part. J’ai vu un ami en installer deux chez lui pour débroussailler, cela lui a au final pris plus de temps (et fourni moins de biomasse) que s’il avait fauché les ronces à la main puis les avait broyées.
      Sortir les bêtes le matin, faucher de la fougère pour la litière (chantier collectif de septembre, on faisait ça à 5), changer la litière toutes les semaines (pour deux chèvres), leur apporter de l’eau, leur apporter du complément de bouffe, s’occuper de leurs vers, réparer les clôtures, racheter des plants de pommiers quand il y a eu des trous dans la clôture... Au final c’est lui qui bossait pour ses chèvres + que l’inverse, et ça lui pompait un temps monstre qu’il n’avait plus pour son activité principale.
      Je sais pas s’il y a un seuil à partir duquel les chèvres rendent plus de services qu’elles ne prenent de temps (peut-être par économie d’échelle), mais deux en tout cas ça le fait pas. Et s’il y a effectivement un seuil je me dis que c’est peut-être mieux d’en faire carrément une activité principale.

    • Quelques chiffres sur la méthode #Jean_Pain. Faudra que je regarde le PDF pour plus d’infos.

      5 jours pour quelques personnes (combien ?) pour débroussailler 1ha de garrigue et broyer les 40t de bois correspondantes, consommant 500l de carburant. L’ha de garrigue peut être débroussaillé tous les 8 ans. Les 40t de BRF + 20t d’eau donnent un tas de 80m³.

      Il y a une chambre de fermentation au milieu avec de l’eau et du compost mûr qui va produire du gaz, et un tuyau d’eau de quelques centaines de mètres qui va produire de l’eau chaude grâce à la chaleur dégagée par le tas de BRF. Au milieu de tas la t° monte à 60°C. Ca produit de l’eau chaude pendant 18 mois, et Jean Pain économise 4000 l de fioul (je suppose) en chauffage. Le biogaz produit est équivalent à 5000 l de fioul.

      Son système produit 5 fois d’énergie que si la broussaille était directement brûlée.

      http://www.youtube.com/watch?v=bVCaczil4W4