• La #rémunération hors norme d’#Arnaud_Rousseau, président de la #FNSEA, à la tête du groupe #Avril

    L’émission de France 2 « Complément d’enquête », consacrée jeudi soir à la FNSEA, révèle le montant de la rémunération d’Arnaud Rousseau par sa société Avril : 187 000 euros en 2022. Sans compter ses autres revenus liés à ses multiples casquettes.

    Le chiffre est dix fois supérieur au revenu moyen des agriculteurs et agricultrices du pays. Président du conseil d’administration du groupe Avril et président du syndicat de la FNSEA, Arnaud Rousseau a touché en 2022 une rémunération supérieure à 187 000 euros de la part de la société spécialisée dans le colza et le tournesol. C’est ce que révèle l’émission de France 2 « Complément d’enquête », dans un long format consacré à la FNSEA, diffusé jeudi 29 février à partir de 23 heures (https://www.france.tv/france-2/complement-d-enquete/5714862-agriculture-pour-qui-roule-la-fnsea.html).

    Rapportée à une moyenne mensuelle, cette rémunération, dans laquelle sont inclus des jetons de présence et des avantages en nature – voiture et logement de fonction –, est équivalente à plus de 15 500 euros par mois. L’information de l’équipe de « Complément d’enquête » a été confirmée par le directeur juridique du groupe Avril. Il a toutefois été précisé à France 2 que « ce que perçoit Arnaud Rousseau est confidentiel ».

    Ce montant ne fait pas le tour des rémunérations d’Arnaud Rousseau, dont l’ensemble des revenus est, à l’évidence, encore supérieur. L’homme est en effet président de la FNSEA – où il touche des indemnités d’élu –, exploitant agricole à la tête de plusieurs structures bénéficiaires des aides publiques de la PAC – dont Mediapart révélait les montants l’an dernier –, vice-président de la chambre d’agriculture de la région Île-de-France, vice-président de la FOP (Fédération française des producteurs d’oléagineux et de protéagineux), et maire de sa commune.
    Des manœuvres pour empêcher la reconnaissance de maladies liées aux pesticides

    Dans son enquête, le magazine de France 2 révèle également comment la FNSEA a tenté de manœuvrer pour empêcher la reconnaissance de maladies liées aux pesticides. Au cours de réunions rassemblant expert·es et partenaires sociaux pour décider de la reconnaissance de maladies professionnelles agricoles, le syndicat majoritaire des exploitantes et exploitants agricoles s’est notamment opposé, en 2011, à la reconnaissance de la maladie de Parkinson et, en 2013, à la reconnaissance du lymphome non hodgkinien. L’une et l’autre seront tout de même reconnus respectivement en 2012 et en 2015.

    La reconnaissance de maladies liées aux pesticides permet aux victimes de toucher, via la MSA, la Mutuelle sociale agricole, des indemnités à vie. Plus il y a de maladies reconnues, plus les cotisations sociales des exploitantes et exploitants agricoles sont susceptibles d’augmenter. À ce jour, de nombreuses victimes sont obligées d’aller jusqu’en justice pour faire reconnaître leur maladie.

    https://www.mediapart.fr/journal/ecologie/290224/la-remuneration-hors-norme-d-arnaud-rousseau-president-de-la-fnsea-la-tete
    #agriculture

    • Le groupe Avril, présidé par le patron de la FNSEA, carbure aux frais de l’État

      L’entreprise d’Arnaud Rousseau est devenue leader sur le marché des « #biocarburants ». Son or jaune, c’est le #colza. La société a prospéré grâce à une réglementation sur mesure et à un important #rabais_fiscal.

      Le 30 mars 2022, à quelques jours du premier tour de l’élection présidentielle, la #Fédération_nationale_des_syndicats_d’exploitants_agricoles (FNSEA) organise un « grand oral » des candidats à la fonction suprême à l’occasion de son congrès annuel qui se tient à Angers (Maine-et-Loire). Emmanuel Macron intervient, en vidéo, depuis son QG de campagne. Et il fait cette promesse : « Je voulais ici vous le dire très clairement. Le Crit’Air 1 sera attribué aux véhicules qui roulent en permanence au B100. C’était, je le sais, attendu. »

      Le #B100 ? C’est un #carburant fait d’#huile_de_colza. Les #poids_lourds roulant exclusivement avec ce produit vont donc obtenir la #vignette qui autorise à circuler dans les « #zones_à_faibles_émissions » (#ZFE) mises en place dans les grandes agglomérations pour limiter la pollution locale. Deux semaines plus tard, le 16 avril, l’arrêté paraît au Journal officiel. On est entre les deux tours de la présidentielle, il n’y a eu aucune consultation publique.

      La décision ne tombe pas du ciel. Elle est particulièrement favorable à une société étroitement liée à la FNSEA : Avril, quatrième groupe agroalimentaire français, qui a lancé trois ans et demi plus tôt l’Oleo100, un carburant B100. De la graine de colza qu’il achète auprès des coopératives de producteurs comme sur les marchés mondiaux, et qu’il fait passer dans ses usines de trituration, le groupe Avril tire à la fois un produit sec – ce qu’on appelle les tourteaux, destinés à l’alimentation animale – et une huile végétale. C’est cette huile qui fait tourner des moteurs Diesel.

      L’entreprise est présidée par Arnaud Rousseau, alors premier vice-président de la FNSEA et dans les starting-blocks pour succéder à sa présidente, Christiane Lambert – il prendra la tête du syndicat un an plus tard. L’attribution de la vignette vient compléter un arsenal règlementaire qui contribue directement aux bénéfices mirobolants du groupe : grâce à un important rabais fiscal et à la vente, en plus de son propre carburant, de « certificats » censés aider à la décarbonation des transports, le groupe Avril, via sa filiale Saipol, dégage des dizaines de millions d’euros de bénéfices sur un produit à la rentabilité hors normes. Loin, très loin, de ce que touchent réellement agricultrices et agriculteurs. Et sans que l’écologie y gagne.

      Le jour même de l’intervention d’Emmanuel Macron au congrès de la FNSEA, Arnaud Rousseau se réjouit de la nouvelle dans un communiqué de la FOP (Fédération française des producteurs d’oléagineux et de protéagineux), qu’il préside également à ce moment-là : « L’ensemble des acteurs de la filière française des huiles et protéines végétales se félicite de l’obtention de la vignette Crit’Air 1 pour le B100, carburant 100 % végétal », écrit-il.

      La mesure était, de fait, attendue. Une présentation commerciale de l’Oleo100 auprès de potentiels clients évoquait déjà, début 2021, la future vignette en indiquant « actions en cours pour Crit’Air 1 et classification “véhicule propre” ».

      Elle ne fait certes pas grand bruit mais certains s’en émeuvent. Le sénateur (Europe Écologie-Les verts) Jacques Fernique s’est étonné de cette décision discrétionnaire, prise au profit d’un seul produit. « Cette évolution réglementaire soudaine interpelle […] au sortir d’un premier quinquennat marqué par la tenue de la convention citoyenne pour le climat et à l’orée d’un second, placé, selon le président de la République, sous le signe d’une “méthode nouvelle” associant l’ensemble des acteurs et dont l’écologie serait “la politique des politiques” », dit-il dans une question adressée au Sénat le 14 juillet 2022.

      Répondant à nos questions, le service communication d’Avril le reconnaît : « La demande de classification Crit’Air 1 a été portée par les différentes associations professionnelles représentatives des industriels producteurs de B100, des constructeurs et des transporteurs ». On peut d’ailleurs relever sur le site de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) que le groupe déclare avoir mené des actions de lobbying auprès de décideurs sur le sujet.

      Côté producteurs de B100, ces associations, précise-t-il, ce sont « Estérifrance, le syndicat français des producteurs de biocarburants de type Ester méthylique d’acide gras [type dont fait partie l’huile de colza – ndlr] », et « l’European Biodiesel Board, une association européenne visant à promouvoir l’utilisation des biocarburants dans l’UE ». La filiale Saipol d’Avril fait partie de l’une et de l’autre.
      Un « biocarburant » polluant

      L’an dernier, le député (MoDem) Mohamed Laqhila posait une question similaire à l’Assemblée nationale, s’interrogeant sur la différence de « traitement » entre le B100 et le HVO, alors même que ce dernier « est homologué dans de nombreux pays européens depuis plusieurs années ».

      Le HVO est un autre carburant alternatif qui peut être composé, celui-là, à partir d’huiles usagées, de graisses animales et de déchets. Autrement dit, sans recourir aux terres agricoles. Mais les véhicules roulant au HVO, eux, ne sont pas autorisés dans les centres-villes classés ZFE.

      Pourquoi une telle distinction ? Au regard de ce que dit la science, elle n’a pas lieu d’être. « Dans un moteur, la combustion du B100 se traduit par plus de NOx [oxydes d’azote – ndlr] qu’un carburant fossile, explique le chercheur Louis-Pierre Geffray, de l’institut Mobilités en transition. Ces NOx supplémentaires sont normalement traités par le système antipollution du véhicule, mais il n’y a aucune raison objective qui explique pourquoi, en usage réel, ce biocarburant est classé Crit’Air 1, à la différence du HVO et du diesel qui sont restés en Crit’Air 2. »

      AirParif, qui observe la qualité de l’air en Île-de-France, est arrivé aux mêmes conclusions en comparant les émissions du diesel et des carburants alternatifs.

      Interrogé sur le sujet, le ministère des finances – auquel est maintenant rattachée la Direction générale de l’énergie et du climat qui avait signé l’arrêté en question – indique que le B100 permet des réductions d’autres émissions. Et que si le HVO est exclu, c’est qu’il n’y a pas de moteur permettant de s’assurer qu’« il ne sera utilisé que du carburant HVO ».

      Ce traitement favorable au carburant issu de l’huile de colza n’est pas anecdotique. Il fait partie du « business model » d’Avril, mastodonte présent dans dix-neuf pays, au chiffre d’affaires, en 2022, de 9 milliards d’euros. Depuis longtemps, le groupe développe une stratégie d’influence auprès de la puissance publique comme auprès des gros acteurs du secteur, afin de s’assurer une position hégémonique sur le marché.

      Comme Mediapart l’avait écrit, une importante niche fiscale était déjà favorable, au cours des années 2000 et 2010, à un produit du groupe Avril – qui s’appelait alors Sofiprotéol –, le diester.
      De niche fiscale en niche fiscale

      Les bonnes affaires avec la bénédiction de l’État ne se sont pas arrêtées là. Dès son homologation par arrêté ministériel, en avril 2018, le B100 a bénéficié d’un énorme rabais fiscal. Cette année-là, Avril déclare à la HATVP l’action de lobbying suivante : « défendre les intérêts de la filière française lors des révisions du dispositif fiscal d’incitation à l’incorporation de biocarburants ».

      Sept mois après l’arrêté ministériel, Saipol annonçait le lancement de l’Oleo100. La société est la première sur le coup. Les concurrents n’arriveront que dans un second temps - un an plus tard pour la coopérative Centre ouest céréales, trois ans plus tard pour Bolloré. Eux et une poignée d’autres resteront minoritaires sur le marché.

      Cette ristourne fiscale donne un sacré avantage au B100 sur les autres carburants : il n’est taxé qu’à hauteur de 118,30 euros par mètre cube. Le produit alternatif HVO, commercialisé entre autres par TotalEnergies, Dyneff ou encore le néerlandais Neste, est imposé au même niveau que le diesel issu du pétrole, soit une taxe à hauteur de 607,5 euros par mètre cube.

      Pour l’État, la perte est substantielle. Elle pèse 489,20 euros par mètre cube de B100. Pour l’année 2023 où la filiale Saipol d’Avril, a vendu, selon ses propres chiffres, 185 000 mètres cubes d’Oleo100, ce manque à gagner dans les recettes publiques s’élève à 90,5 millions d’euros.

      Le ministère des finances dément avoir mis en place un traitement privilégié. « Aucune mesure favorisant un groupe n’a été prise. » Bercy explique la différence de taxation entre B100 et HVO par leurs caractéristiques chimiques. Le B100 est « un carburant qui ne peut être utilisé qu’avec des moteurs dédiés, et dans le cadre de flottes captives de camions spécifiquement conçus pour ce carburant. Son utilisation est donc particulièrement encadrée et restrictive ». À l’inverse, le HVO pouvant être utilisé dans différents types de moteur, le contrôle de sa bonne utilisation n’est pas possible.

      Au total, selon les chiffres d’Avril, la société présidée par Arnaud Rousseau a vendu environ 360 000 m³ d’Oleo100 depuis 2020. Ce sont plus de 176 millions d’euros qui ne sont pas allés dans les caisses de l’État. Et ce trou dans les recettes fiscales pourrait encore se creuser : selon nos informations, les projections du groupe continuent de suivre une courbe ascendante, avec l’estimation que le marché du B100 avoisinera les 600 000 m³ en 2025.

      Même si le B100 est moins émetteur de gaz à effet de serre que le gazole ordinaire, l’apport écologique de ce développement n’est pas avéré. « La fiscalité très avantageuse sur le B100 se traduit par un fort développement de ce carburant, au détriment de l’incorporation de renouvelables dans le diesel classique B7 vendu à la pompe aux particuliers, fait valoir le chercheur Louis-Pierre Geffray. Car, sur l’ensemble des carburants, l’incorporation d’énergies issues de productions agricoles en concurrence avec l’alimentation humaine est limitée par le cadre réglementaire européen à 7 %, et ce seuil a été atteint en France. » Au bénéfice du B100, donc, et au détriment des autres carburants. « Ce qui ne se justifie que partiellement en termes de vertu environnementale », souligne le chercheur.

      Dans une note publiée l’année dernière par l’Institut du développement durable et des relations internationales (Iddrri), ce chercheur et deux de ses collègues relèvent en outre que la culture de colza est très consommatrice de produits phytosanitaires. C’est « la deuxième culture française la plus traitée » aux pesticides, et elle absorbe en moyenne 170 kilos par hectare d’engrais azoté, estiment-ils, soulignant par ailleurs que la consommation française d’huile de colza est très dépendante des importations.

      Fin 2021, la fiscalité du B100 a d’ailleurs été étrillée par la Cour des comptes, qui avait mis en exergue, dans un rapport sur le développement des biocarburants, des taux d’imposition « sans aucune rationalité », conduisant à un système « qui n’est pas conforme à la réglementation européenne sur la taxation des produits énergétiques ». De fait, le niveau d’imposition du B100 est plus de deux fois inférieur au minimum fixé par la directive européenne sur la taxation de l’énergie pour les équivalents au gazole routier.

      La stratégie de maximisation du quatrième groupe agroalimentaire français ne s’est pas arrêtée là. Ces dernières années, il a étendu son emprise du côté des acheteurs de carburant. C’est ainsi qu’il a noué des partenariats avec des constructeurs automobiles – Renault Trucks, Volvo Trucks, Man, Scania –, comme l’écrivait Transport Infos l’an dernier, mais aussi signé des contrats avec des sociétés de la logistique et des transports. L’objectif ? garantir des débouchés pour son carburant, en concevant des modèles de véhicules qui ne peuvent rouler qu’au B100, et en incitant des transporteurs à se tourner vers ces nouveaux poids lourds.

      Depuis le projet de loi de finances (PLF) 2020, une nouvelle niche fiscale est apparue : l’achat de tels véhicules, pour les entreprises qui en font l’acquisition, entraîne, suivant le poids de l’engin, une déduction d’impôt de 5 à 15 %. C’est ce que le secteur appelle le « suramortissement ».
      Le bénéfice de Saipol, une info « confidentielle »

      Il est, enfin, encore une politique publique qui contribue directement aux juteuses affaires du groupe Avril sans pour autant contribuer efficacement à la décarbonation du secteur pour laquelle elle a été conçue. C’est celle des « certificats ». Ce système complexe, mis en place en 2019 – au départ pour pousser le secteur des carburants vers la décarbonation –, est un marché secondaire, où ne s’échangent plus des matières premières, mais des tickets permettant d’éviter des pénalités de l’État. Un mécanisme semblable aux droits à polluer pour le CO2.

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      Le marché des certificats

      Le marché des certificats permet à un fournisseur de gazole qui a dépassé le seuil obligatoire d’incorporation de 9 % d’énergie renouvelable dans son produit de vendre l’équivalent de son surplus sous forme de certificats. C’est le cas de la filiale Saipol d’Avril, dont le produit Oleo100 est constitué à 100 % de renouvelable, et qui peut donc vendre des certificats pour 91 % de ses volumes.

      À l’inverse, le fournisseur n’ayant pas atteint ce seuil des 9 % achète les certificats qui lui permettent de combler virtuellement l’écart. S’il ne le fait pas, des pénalités, plus douloureuses pour ses comptes, lui sont imposées par l’État. C’est la taxe incitative relative à l’utilisation d’énergie renouvelable dans le transport (Tiruert).

      Le principe de ce mécanisme, non réglementé et opaque, est de donner aux fournisseurs abondants en renouvelables une assise financière confortable de façon à ce qu’ils poursuivent dans cette voie, afin d’obtenir, sur l’ensemble de la production française de carburant le mix attendu par les directives européennes. Cela génère donc pour eux deux sources de revenu : la vente du biocarburant en lui-même, et la vente des certificats.

      Le premier est indexé sur le prix du gazole, vendu quelques centimes au-dessous. Pour les seconds, les prix ne sont pas publics. Selon nos informations, ces certificats s’échangeaient l’année dernière autour de la coquette somme de 900 euros par mètre cube de carburant renouvelable – en ce début d’année, le prix était descendu à 700 euros.

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      La filiale d’Avril vend à la fois son produit Oleo100 et des certificats qui lui sont associés. C’est ainsi qu’elle dégage, sur son carburant, une marge incongrue. Celle-ci pèserait, pour la seule année 2023, entre 110 et 150 millions d’euros (voir en annexes notre calcul à partir du prix de vente du carburant, du coût de production et de la vente des certificats).

      Si l’on retient le bas de la fourchette, cela donnerait un taux de marge d’environ 29 %. Soit une rentabilité digne de l’industrie du luxe - en 2023, le taux de marge de LVMH, qui a publié ses chiffres en début d’année, était de 26,5 %...

      Comment justifier ce profit colossal que les contribuables financent pour partie ? Contacté, Arnaud Rousseau ne nous a pas répondu. Il n’est que le président « non exécutif » du groupe, nous précise le groupe Avril, lequel nous indique que le montant des bénéfices et du chiffre d’affaires de la filiale Saipol en 2023 est une information « confidentielle ».

      À l’évidence, l’activité biocarburants, avec ces dispositifs et traitements fiscaux particuliers, est la locomotive du groupe. En 2022, où le chiffre d’affaires d’Avril avait fait un bond à 9 milliards d’euros, la filiale Saipol dégageait, selon les derniers comptes disponibles, 135,5 millions d’euros de bénéfices. Ce qui représentait plus de 50 % du résultat net du groupe Avril.

      Depuis le début du mouvement de colère du monde agricole, l’un des principaux arguments d’Arnaud Rousseau pour maintenir la pression et obtenir la levée d’un maximum de contraintes pour le secteur est d’invoquer la fonction nourricière de l’agriculture et la nécessité de préserver la souveraineté alimentaire de la France.

      Il l’a répété sur France 2, sur RTL et sur France Inter ces dernières semaines : « Notre objectif, c’est de produire pour nourrir. » Devant les grilles du parc des expositions Paris Expo, Porte de Versailles à Paris, peu avant l’ouverture du Salon de l’agriculture samedi matin, où il réclamait « une vision » et « des réponses » du chef de l’État, le patron de la FNSEA le disait encore : « Produire pour nourrir, pour nous ça a du sens. La souveraineté alimentaire et faire en sorte que dans ce pays on continue à produire une des alimentations les plus sûres du monde, dont on est fiers […], tout cela, ça a du sens pour nous. »

      L’activité phare du mastodonte qu’il préside bénéficie pourtant déjà des attentions du gouvernement, et n’a rien à voir avec le fait de nourrir la population : elle fait tourner des bus et des camions, et elle rapporte énormément d’argent.

      https://www.mediapart.fr/journal/economie-et-social/290224/le-groupe-avril-preside-par-le-patron-de-la-fnsea-carbure-aux-frais-de-l-e
      #fiscalité #fisc

  • Les #Agences_de_l’eau en mode essorage

    Indépendantes de l’État, ces structures décisives dans la gestion de la ressource sont pourtant l’objet de multiples #pressions pour financer le #lobby agricole.

    Depuis quelques jours, les grands acteurs des guerres de l’eau en France jouent aux chaises musicales. On a ainsi vu mercredi dernier, le 6 décembre, #Arnaud_Rousseau, le président de la #FNSEA (#Fédération_nationale_des_syndicats_d’exploitants_agricoles), annoncer lui-même depuis le perron de Matignon que le gouvernement renonçait d’une part à taxer les agriculteurs qui polluent les sols et les eaux en utilisant des #pesticides et d’autre part à augmenter la #redevance de ceux qui irriguent tant et plus. La Première ministre, Élisabeth Borne, s’est contentée d’observer sagement la scène. Ce mardi, à Rennes, d’autres agriculteurs ont exprimé leur colère. Ils ont manifesté et même occupé des bâtiments de l’État pour demander, entre autres, l’arrêt du glyphosate et la taxation des pesticides. Évidemment, ils étaient pour la plupart affiliés à la Confédération paysanne. Ils revendiquaient surtout le paiement de plusieurs dizaines de millions d’euros de subventions qui leur ont été promis et qui doivent financer des mesures agro-écologiques dans leurs fermes. Le grand perdant de ce jeu de chaises musicales, où chacun semble prendre une place inattendue ? Le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, qui n’a visiblement aucune assise. Il laisse la parole à la FNSEA, et il laisse – vous le verrez, c’est un document que se sont procuré Les Jours – son homologue chargé de l’Agriculture, Marc Fesneau, lui remonter les bretelles sur un dossier qui concerne pourtant de très près l’environnement et des établissements publics dont il a la charge, les Agences de l’eau.

    Pour comprendre cette situation, il faut vous présenter un peu plus ces mastodontes aussi importants que méconnus. La France compte six Agences de l’eau, dont les territoires sont délimités en fonction de l’écoulement des eaux : chacune règne sur un grand bassin hydrographique. Les personnes qui connaissent bien ces assemblées – et elles sont plutôt rares – en sont fières et les surnomment les « parlements de l’eau ». Car, en théorie, ces agences dotées d’un budget conséquent – plus de 12 milliards d’euros sur la période 2019-2024 – sont indépendantes de l’État et gérées par des collèges représentants tous les utilisateurs de la ressource : consommateurs, collectivités, industriels, agriculteurs, pêcheurs… Chacun de ces acteurs finance le budget des Agences via des taxes appelées « redevances » et, ensemble, ils doivent parvenir à concilier trois objectifs de plus en plus difficiles à atteindre : que chacun dispose de suffisamment d’eau, que les cours d’eau et les êtres qui y vivent soient en bonne santé, mais aussi que l’eau soit suffisamment peu polluée pour pouvoir être bue par tous.

    Depuis au moins une décennie, ces belles intentions sont largement mises à mal. En 2015, un rapport de la Cour des comptes dénonçait déjà le noyautage des Agences de l’eau par ceux qui la polluent – les industriels, notamment –, ainsi que par ceux qui en usent tant qu’ils en sont les plus grands consommateurs du pays : les agriculteurs… qui parfois polluent aussi. Le rapport pointait notamment le poids de plus en plus important pris par la FNSEA dans les décisions concernant la ressource. La situation ne s’est pas améliorée depuis. Un autre rapport de la même Cour des comptes, publié en juillet dernier et consacré à la gestion de l’eau face au changement climatique, regrettait, lui, que les redevances soient réparties de façon extrêmement inégale. Les consommateurs paient plus de 70 % des taxes via leur facture d’eau, quand les agriculteurs irrigants ne payent que 6 % de ces redevances et les agriculteurs consommateurs de pesticides à peine 4 %. Une situation d’autant plus injuste que l’impact de l’agriculture sur le coût de l’eau est de plus en plus grand : peu à peu, on se rend compte que l’eau potable est ainsi très largement contaminée par les résidus de pesticides, et que la dépollution va coûter une fortune aux collectivités.

    En prime, beaucoup d’agents et responsables des Agences de l’eau ont l’impression qu’on tape dans leurs caisses. Car depuis les années 2010, l’État a régulièrement décidé de ponctionner leur budget pour financer des mesures censées être favorables à l’environnement. Avec des conséquences lourdes sur les moyens de ces établissement mais aussi sur la taille des couleuvres à avaler : en 2018 a par exemple été instaurée une « contribution financière des Agences de l’eau à l’Agence française pour la biodiversité et à l’Office national de la chasse et de la faune sauvage » d’un montant de 20 millions d’euros. Une somme qui permettait de compenser la perte de budget de ce dernier Office due à la promesse présidentielle – celle-là même qui avait poussé Nicolas Hulot à la démission – de diviser par deux le prix des permis de chasse. C’est ainsi que l’argent des parlements de l’eau a depuis été utilisé pour faciliter la pratique du fusil en milieu rural.

    En avril dernier, le même Emmanuel Macron a annoncé du côté du lac de Serre-Ponçon, dans les Hautes-Alpes, son « plan eau », censé porter des objectifs de sobriété. Cette feuille de route, que Les Jours décrivaient comme très favorable aux agriculteurs (lire l’épisode 2, « Tu cherches un plan eau près de chez toi ? »), devait en partie être financée via les deux taxes auxquelles le gouvernement vient donc de renoncer. Une annulation vécue comme une injustice de trop pour le président du comité de bassin de l’Agence de l’eau Loire-Bretagne, Thierry Burlot (pourtant ex-candidat macroniste aux régionales). Il se dit « abasourdi » : « On a construit ce plan eau pendant des mois. On s’était mis d’accord sur le financement, de façon collective. On a imaginé une taxe sur les pesticides qui, au regard du coût de la pollution, est franchement minime. Et on découvre que la FNSEA est allée négocier seule à Paris, dans le dos de tout le monde. On découvre qu’ils ne veulent même pas payer pour financer un plan dont ils sont de très loin les plus grands bénéficiaires. C’est trop, cette décision va générer beaucoup de tension. »

    À Rennes, l’élu PS et vice-président d’Eau du bassin rennais Ludovic Brossard tance : « On n’est même plus face à du renoncement, on est face à un choix idéologique du gouvernement de soutenir le fonctionnement actuel de l’économie agricole plutôt que de donner une réponse aux enjeux environnementaux. » Du côté des agents de ces Agences, la déception est tout aussi grande. Élue au Syndicat national de l’environnement (SNE-FSU), Delphine Jacono déplore qu’« une fois de plus, on constate un arbitrage au profit des intérêts agricoles et au détriment de l’intérêt général. Ces taxes sont prévues pour abonder des budgets, mais doivent aussi faire changer les pratiques. Y renoncer est dommageable pour tout le monde ».

    Et ce n’est pas le seul dossier financier chaud qui divise les Agences de l’eau et le monde agricole. Les agents rennais de la direction régionale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt l’ont découvert ce mardi en voyant débarquer une centaine d’agriculteurs en colère. L’objet de leur courroux est né de plusieurs échanges épistolaires entre membres de la majorité. Fin octobre, une flopée de parlementaires bretons écrivent au ministre l’Économie Bruno Le Maire et à Marc Fesneau. Ils alertent : des agriculteurs de la région se sont engagés à prendre dans leurs exploitations des « mesures agro-environnementales et climatiques » (Maec) en échange de subventions, et ils attendent leur dû. Victimes de leur succès, ces aides ont explosé les plafonds prévus. Près de 3 000 agriculteurs bretons attendraient aujourd’hui un montant global de 53 millions d’euros. Qui peut les payer ?

    Dans un courrier que « Les Jours » se sont procuré, Marc Fesneau exige de Christophe Béchu que les Agences de l’eau sortent le chéquier. Encore

    Cette missive a été bien reçue et entendue par Marc Fesneau. Selon un document que Les Jours se sont procuré, ce dernier a renvoyé quelques jours plus tard la patate chaude à Christophe Béchu. Son courrier évalue les besoins de financements à 143 millions d’euros à l’échelle nationale et se termine ainsi : « Cette insuffisance de financement provient des Agences de l’eau qui sont sous votre tutelle. » En clair, Marc Fesneau veut encore que lesdites agences sortent le chéquier. Il l’a fait savoir directement à leurs dirigeants, précise Thierry Burlot : « Marc Fesneau a invité les présidents de comité de bassin il y a un mois pour nous le dire. On n’était pas au courant de cet arbitrage, on ne savait pas que c’était à nous de le payer. Je vais être tout à fait clair sur ma position : je suis favorable au financement des Maec. Mais je ne peux pas les payer. On ne peut payer que si on a de l’argent dans la caisse. »

    Sur le terrain, on avance enfin un autre argument, de poids : il faudrait veiller à ne pas subventionner tout et n’importe quoi sous la pression du ministère de l’Agriculture. Un anonyme contrôleur de la Politique agricole commune (PAC), qui a évalué de très nombreux dossiers de Maec, détaille : « Les Maec sont censées inciter à un changement de pratiques et compenser une perte de rendement. Une partie sont très intéressantes, mais dans une majorité de dossiers, on finance des pratiques déjà existantes ou pas forcément pertinentes. » Delphine Jacono, du SNE-FSU, confirme qu’« il y a Maec et Maec, avec des ambitions environnementales très variables ». Elle alerte donc sur le fait que « faire du saupoudrage indifférencié serait une nouvelle atteinte aux objectifs environnementaux et climatiques ».

    Thierry Burlot, qui craint que l’affaire ne décourage les agriculteurs partisans d’un changement de modèle, se veut, lui, beaucoup plus conciliant avec les Maec. Quant à Ludovic Brossard, qui est allé à la rencontre des agriculteurs en colère ce mardi, il assure que la grande majorité de ces exploitants s’engagent dans des mesures vraiment intéressantes pour l’environnement. « Ces agriculteurs se disent qu’il leur manque des millions d’euros et que quelques jours plus tôt la FNSEA a été écoutée en déversant du lisier sur les préfectures. Forcément, ils se disent que les choses marchent comme ça. » Mais n’est pas la FNSEA qui veut : ce mardi soir, les agriculteurs de la Confédération paysanne ont été évacués avec force par la police.

    https://lesjours.fr/obsessions/eau-guerres/ep9-agences-eau-fnsea
    #eau #France #lobbying #agriculture #industrie_agro-alimentaire #indépendance #irrigation #pollution #taxe #glyphosate #Confédération_paysanne #subventions #agro-écologie #Marc_Fesneau #Christophe_Béchu #cour_des_comptes #eau_potable #prix #coût #contamination #dépollution #plan_eau #économie_agricole #mesures_agro-environnementales_et_climatiques (#Maec)

  • Un Brassens méconnu - PARTAGE NOIR
    https://www.partage-noir.fr/un-brassens-meconnu


    Le Monde libertaire n°1121 du 30 avril 1998
    C’est au début de l’été 1946 que #Brassens eut ses premiers contacts avec les anarchistes. #Le_Libertaire, journal hebdomadaire de la #Fédération_anarchiste, qui tirait alors cent mille exemplaires, était largement diffusé par Transport Presse, vendu à la criée, avait place à l’étal des kiosques à journaux et dans les librairies. J’étais alors secrétaire général de la Fédération anarchiste et coresponsable à la rédaction de son journal.

  • « Et le sabotage de Nordstream ça visait à quoi ? »

    L’aide humanitaire et militaire que fournissent les États-Unis et l’Europe à l’Ukraine vise à garantir la sécurité et le respect des frontières européennes.
    Pour que l’Europe reste un endroit où la liberté et la démocratie prospèrent, 🇺🇦 l’Ukraine doit l’emporter.

    https://video.twimg.com/amplify_video/1623223245888421890/vid/720x720/A_fHV7NYhE0DIk1b.mp4?tag=16

    https://seenthis.net/messages/989862
    https://www.thetimes.co.uk/article/us-bombed-nord-stream-gas-pipelines-claims-investigative-journalist-seym

    Le bombardement des gazoducs sous-marins Nord Stream : une opération secrète ordonnée par la Maison Blanche et menée par la CIA affirme Seymour Hersh, prix Pulitzer pour ses révélations sur les crimes de guerre américains au Vietnam.

    • Que l’impérialisme se cache derrière des discours à dormir debout sur la démocratie et la liberté, pas étonnant. Ils nous refont à chaque fois le coup. La réalité, naturellement, est d’une autre nature. Maintenant, ce que raconte Seymour, même si ces dires n’ont rien d’étonnant, il faut s’en méfier un brin – le type a glissé dans le conspirationnisme depuis un petit moment...

      La #guerre qui ravage l’#Ukraine, que les classes populaires ukrainiennes et russes paient au prix fort, n’est donc pas seulement une agression du dictateur du Kremlin contre un voisin plus petit. Elle est le dernier épisode en date de trois décennies de pressions incessantes des États-Unis et de leurs alliés de l’Otan sur la Russie, pour réduire sa #zone_d’influence en faisant basculer dans la leur le maximum de territoires issus de l’URSS. À ce titre, l’offensive en cours déclenchée par Poutine s’inscrit dans une stratégie défensive de la Russie face à la poussée de l’#impérialisme.

      Mais, comme Roosevelt et Staline en leur temps, Biden et Poutine se comportent en bandits à la fois rivaux et complices. Malgré la campagne politico-médiatique du monde occidental qui présente Poutine comme un dictateur sanguinaire, les dirigeants impérialistes, s’ils cherchent effectivement à affaiblir la Russie, ne cherchent pas à se passer de celui qui la dirige. Ils ont besoin de son régime à poigne, qui assume un rôle irremplaçable de gardien de l’ordre mondial et de la stabilité sociale sur une portion de la planète, y compris au-delà des frontières de la #Fédération_de_Russie. Ainsi, ils n’ont rien trouvé à redire quand, en janvier dernier, #Poutine a envoyé ses parachutistes pour aider le dictateur du #Kazakhstan à mater une révolte ouvrière. Il est significatif que, lorsque le président des #États-Unis, venu à la fin mars passer en revue les troupes américaines stationnées en Pologne, a déclaré  : «  Cet homme ne peut pas rester au pouvoir  », son entourage l’a immédiatement recadré, affirmant que le départ de Poutine n’était pas leur objectif. Mais en même temps, bien sûr, ils veulent un État russe suffisamment faible pour qu’il ne puisse pas entraver les affaires de leurs capitalistes ni contrer les manœuvres de leurs diplomates et services secrets dans cette même région. Le secrétaire d’État à la Défense, #Lloyd_Austin, l’a explicité le 24 avril, depuis Kiev  : «  Nous voulons maintenant voir la Russie affaiblie à un point tel qu’elle ne puisse pas recommencer des choses comme envahir l’Ukraine.  »

      Jusqu’à quel point les dirigeants américains veulent-ils affaiblir la #Russie  ? Que sont-ils prêts à concéder à Poutine, y compris sur le dos de l’Ukraine, qui fournit la chair à canon tandis que l’Amérique fournit les #armes  ? Le Kremlin a envahi l’Ukraine avec un objectif affiché  : obtenir sa neutralité et la garantie que l’#Otan n’y installera aucune base. Après avoir échoué à faire tomber Kiev et le gouvernement #Zelensky, quel compromis Poutine est-il prêt à accepter  ? La réponse à ces questions dépendra du rapport de force sur le terrain, de la réussite ou de l’échec de la nouvelle offensive russe centrée sur le Donbass. Pour les dirigeants américains, affaiblir la Russie, cela signifie prolonger la guerre en renouvelant les stocks de munitions et en augmentant encore les livraisons d’armes.

      https://mensuel.lutte-ouvriere.org//2022/05/02/ukraine-une-guerre-russo-americaine-et-un-tournant_301279.ht

  • Total, fruit d’un accord entre la bourgeoisie française et son État, nourri au pillage des colonies
    https://mensuel.lutte-ouvriere.org//2023/01/23/total-fruit-dun-accord-entre-la-bourgeoisie-francaise-et-son

    La grève dans les #raffineries Fin septembre 2022, les travailleurs de plusieurs raffineries en France, surtout celles de Total, se sont mis en grève pour les salaires. L’initiative en revenait à la #Fédération_de_la_Chimie CGT, qui espérait, à quelques mois du congrès confédéral, renforcer ainsi son image d’aile radicale de la CGT. La confédération a suivi, espérant que cette grève, qui aurait un écho en bloquant la distribution des carburants, lui permettrait d’apparaître comme la confédération la plus combative, peu avant des élections professionnelles importantes dans la fonction publique. Et cela, sans courir le risque d’être débordée, car c’est un secteur que la #CGT contrôle bien. Le mouvement n’a touché qu’une minorité des travailleurs des raffineries, mais il a eu des conséquences importantes, en (...)

    – La #grève dans les raffineries
    – Fusion de #Total et #Elf
    – Elf, ministère français du #pétrole en #Afrique
    – Luttes entre impérialismes rivaux
    – La #guerre_du_Biafra
    – La #guerre civile du #Congo-Brazzaville
    – L’heure des grands regroupements
    – Total reste le ministère du pétrole
    #impérialisme #France

  • Malsand ses conceptions sur l’anarchisme, ses projets
    https://www.partage-noir.fr/malsand-ses-conceptions-sur-l-anarchisme-ses-projets

    Notre camarade Malsand avait des connaissances quasi exhaustives de tous les écrits anarchistes, les domaines les plus difficiles comme la dialectique sérielle n’avaient pas de secrets pour lui, et si l’on ajoute ses connaissances des autres théories et sciences humaines, surtout la sociologie, on s’aperçoit aisément qu’il est très difficile de rendre compte de sa pensée, et que cela fait l’objet d’un livre.

    #Monde_libertaire, #Paulino_Malsand, #anarchiste, #fédération_anarchiste

  • Je ne sais pas si tu suis tes salles de concert préférées sur les réseaux, ou tes groupes préférés. Depuis 2 mois la fédération nationale des salles de musiques actuelles, relayées donc par toutes les salles de France et plusieurs artistes, diffusent une campagne humoristique sur la reprise de « la vie d’avant », sous forme de mode d’emploi how-to, puisqu’on ne sait plus comment faire :

    Surtout aucune notion de se protéger : on est bien d’accord que le masque c’est une horrible chose qu’on ne faisait QUE parce qu’on nous y obligeait, depuis le début. Et qu’on est trop content que tout soit fini.

    Et donc désormais avec la réglementation depuis ce week-end il y a un épilogue : « plus de règle ». Dont la conclusion est : « lancez un max de chenilles, sans masque, sans QR code. Retrouvez votre empowerment ».

    Évidemment je n’ai jamais vu AUCUN⋅E artiste de musique actuelle faire un commentaire négatif sur cette campagne, peut-être drôle, mais conne (et criminelle ?).

    Comme je le disais ya un mois, le monde de l’art et en particulier de la musique, est à l’avant garde du rassurisme et du déni depuis le tout début de la pandémie, car ça a totalement chamboulé leur mode de vie.

    #musique #concert #FEDELIMA #Fédération_des_lieux_de_musiques_actuelles #covid #santé #santé_publique #masques

    • On peut y trouver une logique. Ils savent que les prudents sont irrécupérables, et qu’ils ne viendront jamais dans une salle de concert avant des mois. Aussi, plutôt que de tenter de les rassurer, ils jouent à fond la carte des « qui s’en foutent » et leurs promettent qu’ils s’en foutent eux aussi.

  • Il est temps pour moi de tourner la page | Oriane Piquer-Louis
    https://www.hauteresolution.net/blog/articles/il-est-temps-de-tourner-la-page/25

    Je ne pars jamais au bon moment. Je n’ai pas le kaïros –l’art du bon moment, je ne sais pas saisir ça. Je pars de la boite de nuit quand on rallume la salle, moi. Je reste jusqu’au bout. C’est très cohérent avec ma nature têtue –je suis très têtue et très fidèle – je ne m’en vais pas, quitte à fermer la marche. Mais ça me joue des tours, parce que parfois, curieusement, dans l’associatif, il faut partir. Source : Haute Résolution

  • The Danger of Anti-Immigrant Extremism Posing as Environmentalism—and Who Funds It

    With President Joe Biden in the White House and Vice President Kamala Harris providing the deciding vote in the Senate, a range of long-sought Democratic policy goals are back in play, albeit just barely. That includes ambitious agendas on immigration and the environment.

    Could this be the administration that pushes through comprehensive immigration reform after decades of failed attempts? Will youth activists and the burgeoning movement for a Green New Deal provide a pathway to major climate legislation? If so, advocates and their funders alike face a tough road ahead, including an obstructionist congressional minority and opponents on both fronts that will look to appeal to the public’s darkest impulses to build opposition.

    At this inflection point, a report this month from the Center for American Progress, “The Extremist Campaign to Blame Immigrants for U.S. Environmental Problems,” offers a timely overview of the history of how opponents of immigration falsely portray it as a threat to the natural world—a strategy we’re likely to see more of in the months ahead. The report offers a valuable review of these efforts, ranging from the past anti-immigrant stances of some of the nation’s best-known environmental groups to the funders that have bankrolled the nation’s largest anti-immigration groups.

    Four years of an administration defined by its opposition to immigration, plus growing attention to climate change, breathed new life into the toxic and racist narrative of immigrants as a cause of environmental degradation. As the report lays out, this argument—often part of a right-wing, white supremacist ideology known as ecofascism, though CAP’s report does not use the term—found allies in the top echelons of government and media, including a former head of the U.S. Bureau of Land Management and conservative commentators like Ann Coulter and Fox News host Tucker Carlson.

    In contemporary politics, this strategy is mainly seen as a right-wing phenomenon or an artifact of the racist and Eurocentric early history of conservation. Yet the fact that anti-immigrant sentiment found a home within top environmental groups, including Earthfirst! and the Sierra Club, which had a major faction in support of these ideas as late as 2004, is a reminder that it has found fertile soil in a variety of political camps. That makes the narrative all the more dangerous, and one against which funders working in both immigration and the environment ought to take a firm and vocal stance.

    Who’s funding anti-immigration work in the name of the environment?

    Although not comprehensive, the report highlights three funders as key backers of anti-immigration groups: Colcom Foundation, Weeden Foundation and Foundation for the Carolinas. The first two are, in their branding and language, environmental funders—and make those grants in the name of preventing further damage to the natural world.

    Colcom, founded by Mellon Bank heir Cordelia Scaife May, is far and away the largest funder. With a roughly $500 million endowment, it has provided a large share of the support for a network of groups founded by John Tanton, a Sierra Club official in the 1980s, whom the Southern Poverty Law Center (SPLC) calls “the racist architect of the modern anti-immigrant movement.”

    Recipients include NumbersUSA, Federation for American Immigration Reform (FAIR), and the Center for Immigration Studies, which we once called “Trump’s favorite immigration think tank.” The latter two are classified as hate groups by the SPLC, a designation the organizations reject.

    In keeping with the bending of reflexive political categories, it’s worth noting that May—who died in 2005—was also a substantial funder of Planned Parenthood due to her prioritization of “population control” as a means of achieving conservation. In 2019, the New York Times documented May’s dark journey to becoming a leading funder of the modern anti-immigrant movement, and the millions her foundation continued to move, long after her death, in support of ideas that gained a receptive audience in a nativist Trump administration. May’s wealth came from the Mellon-Scaife family fortune, which yielded several philanthropists, including another prominent conservative donor, Richard Mellon Scaife.

    Weeden, led by Don Weeden, has funded a similar who’s who of top anti-immigration groups, as well as lower-profile or regional groups like Californians for Population Stabilization, Progressives for Immigration Reform—which CAP calls the “most central organization in the anti-immigrant greenwashing universe”—and the Rewilding Institute.

    Both Weeden and Colcom, as well as the groups they fund, generally say they are neither anti-immigrant nor anti-immigration. Aside from restrictionist policy positions and racist comments by former leaders, it is revealing that the groups they fund are the favored information sources for some of the most virulently anti-immigrant politicians, both historically and among those who rose prominence during the Trump administration. For a deeper dive on Weeden and Colcom, see my colleague Philip Rojc’s excellent 2019 piece on these grantmakers.

    Finally, there is the Foundation for the Carolinas, which in many ways is a typical community foundation, with initiatives on topics from COVID-19 relief to local arts. But it also hosts a donor-advised fund that has supported several anti-immigration groups, including Center for Immigration Studies, FAIR and NumbersUSA. That fund channeled nearly $21 million to nine such groups between 2006 and 2018, according to the report.

    There’s a connection here to a larger problem of private foundations and DAFs, some of which are housed at community foundations, supporting 501(c)(3) nonprofits identified as hate groups, according to a recent analysis from the Chronicle of Philanthropy. Foundation for the Carolinas also made its list of top donors to these groups.

    An ideology funders must fight against

    As the debates over both immigration and climate policies move forward under this new administration, and the opposition marshals efforts to defeat them, this report offers a helpful guide to this enduring and noxious myth. It’s also an important reminder that if these ideas are not called actively combated, they can take root within well-intentioned efforts. Though it seems only a small number of foundations directly fund groups advancing these ideas, anti-immigrant sentiment is insidious.

    For example, while some commentators are suggesting that acceding to Trump-fueled demands for a border wall is how Congress could reach bipartisan action on immigration reform, the report notes how the existing sections of wall are ineffective against furtive crossings, disruptive to species migration, and in violation of Indigenous sacred sites. These facts—and more broadly, the connection to white supremacist and fascist movements—should put foundations on guard, whether they support grantees pushing for immigration reform, action on climate or both.

    With the United States and other nations facing greater and greater pressures from climate change—particularly as it forces migration from regions like Latin America and the Middle East—philanthropy would do well to be proactive now and draw a bright line in countering this ideology’s propagation.

    https://www.insidephilanthropy.com/home/2021/2/24/anti-immigrant-environmentalism-is-resurgent-new-report-looks-at
    #extrême_droite #anti-migrants #USA #Etats-Unis #environnementalisme #environnement #migrations #nature #dégradation_environnementale #écofascisme #éco-fascisme #suprématisme_blanc #extrême_droite #Ann_Coulte #Tucker_Carlson #racisme #Earthfirst #Sierra_Club #deep_ecology #fondations #Colcom_Foundation #Weeden_Foundation #Foundation_for_the_Carolinas #Mellon_Bank #Cordelia_Scaife_May #mécénat #John_Tanton #NumbersUSA #Federation_for_American_Immigration_Reform (#FAIR) #Center_for_Immigration_Studies #Planned_Parenthood #démographie #contrôle_démographique #néo-malthusianisme #néomalthusianisme #protection_de_l'environnement #philanthropie #Richard_Mellon_Scaife #Weeden #Don_Weeden #Californians_for_Population_Stabilization #Progressives_for_Immigration_Reform #Rewilding_Institute

    • The Extremist Campaign to Blame Immigrants for U.S. Environmental Problems

      With growing frequency over the past four years, right-wing pundits, policymakers, and political operatives have fiercely and furiously blamed immigrants for the degradation and decline of nature in the United States. William Perry Pendley, who temporarily ran the U.S. Bureau of Land Management under former President Donald Trump, saw “immigration as one of the biggest threats to public lands,” according to an agency spokesperson.1 A handful of right-wing anti-immigration zealots, including Joe Guzzardi, have repeatedly misused data published by the Center for American Progress on nature loss to make xenophobic arguments for anti-immigration policies.2 This so-called “greening of hate”—a term explored by Guardian reporter Susie Cagle—is a common refrain in a wide range of conservative and white supremacist arguments, including those of Ann Coulter, Fox News host Tucker Carlson, neo-Nazi Richard Spencer, and the manifestos of more than one mass shooter.3

      The claim that immigration is to blame for America’s environmental problems is so absurd, racist, and out of the mainstream that it is easily debunked and tempting to ignore. The scientific community, and the little research that has been conducted in this area, resoundingly refutes the premise. Consider, for example, the environmental damage caused by weak and inadequate regulation of polluting industries; the destruction of wildlife habitat to accommodate wealthy exurbs and second homes; the design and propagation of policies that concentrate toxic poisons and environmental destruction near communities of color and low-income communities; the continued subsidization of fossil fuel extraction and trampling of Indigenous rights to accommodate drilling and mining projects; and the propagation of a throw-away culture by industrial powerhouses. All of these factors and others cause exponentially more severe environmental harm than a family that is fleeing violence, poverty, or suffering to seek a new life in the United States.

      The extremist effort to blame immigrants for the nation’s environmental problems deserves scrutiny—and not merely for the purpose of disproving its xenophobic and outlandish claims. The contours, origins, funding sources, and goals of this right-wing effort must be understood in order to effectively combat it and ensure that the extremists pushing it have no place in the conservation movement. The individuals and organizations that are most fervently propagating this argument come largely from well-funded hate groups that are abusing discredited ideologies that were prevalent in the 19th-century American conservation movement in an attempt to make their racist rhetoric more palatable to a public concerned about the health of their environment.

      While leaders of the contemporary, mainstream environmental movement in the United States have disavowed this strain of thought and are working to confront the legacies of colonialism and racism in environmental organizations and policies, a small set of right-wing political operatives are trying to magnify overtly xenophobic and false environmental arguments to achieve specific political objectives. In particular, these right-wing political operatives and their deep-pocketed funders are seeking to broaden the appeal of their anti-immigration zealotry by greenwashing their movement and supplying their right-wing base with alternative explanations for environmental decline that sidestep the culpability of the conservative anti-regulatory agenda. In their refusal to confront the true reasons for environmental decline, they are hurting the people—immigrants, Indigenous peoples, and people of color—who bear a disproportionate burden of environmental consequences and are increasingly the base of the climate justice and conservation movements.

      (...)

      https://www.americanprogress.org/issues/green/reports/2021/02/01/495228/extremist-campaign-blame-immigrants-u-s-environmental-problems

  • Causerie populaire sur les théories de l’effondrement le mercredi 24/06
    https://expansive.info/Causerie-populaire-sur-les-theories-de-l-effondrement-Mercredi-24-06-a-2

    Au delà toutes les élucubrations émises, une question de bon sens devrait se poser à tous : comment une société qui prélève les ressources naturelles plus vite qu’elles ne les régénère aurait-elle un avenir viable à proposer aux êtres vivants qui la composent ? Mercredi 24 Juin à 20h30 au local la Commune #Info_locale

    / #Ecologie, Autonomie & auto-gestion, #Fédération_Anarchiste

    #Autonomie_&_auto-gestion

  • « Il n’est pas besoin de beaucoup de mots » : #dérogations à tout va dans les #universités

    L’#ordonnance « relative à l’organisation des #examens et #concours pendant la #crise_sanitaire née de l’#épidémie de #covid-19 » a été examinée hier après-midi en conseil des ministres, et est donc parue au Journal officiel de ce matin. Cette ordonnance appartient à la deuxième vague des ordonnances prévues par la loi d’urgence du 23 mars 2020, après la vague des 25 ordonnances du 25 mars, dont les médias se sont largement fait l’écho.

    Il faut bien comprendre que cette ordonnance est une intervention du #pouvoir_exécutif dans ce qui représente normalement le champ de compétences du #Parlement. L’objectif de cette ordonnance n’est donc pas le même que l’objectif d’un #décret : il est d’abord et avant tout de modifier des dispositions de valeur législative, que le #Président_de_la_République et le #gouvernement n’ont normalement pas la possibilité de modifier par eux-mêmes, mais qu’ils peuvent tout de même modifier parce que le Parlement les y a exceptionnellement habilités.

    On est donc en présence d’un #droit_d’exception dans tous les sens du terme : #exception sur la forme, parce que le gouvernement intervient dans le champ du Parlement pour modifier des textes de #valeur_légale, conformément à la procédure des ordonnances (article 38 de la Constitution) ; exception sur le fond, parce cette ordonnance introduit un nombre important de modifications qui sont certes justifiées par l’épidémie et ses conséquences, mais qui, il ne faut pas le perdre de vue, sont aussi, pour nombre d’entre elles, des modifications que le #MESRI souhaite introduire ou généraliser depuis des années (#examens_à_distance, et notamment en #télésurveillance ; délibérations par #visioconférence ; pouvoirs forts des chefs d’établissements ; différenciations entre établissements). Il est très probable, de ce point de vue, que le provisoire actuel se révèle rapidement transitoire : les mesures prévues dans ces ordonnances représentent un galop d’essai fantastique pour le MESRI.

    Il est aussi important de noter, d’emblée, que l’ordonnance est très courte. On pourrait être tenté d’y voir le signe que les dérogations introduites sont en nombre limité. Il faut plutôt l’analyser, nous semble-t-il, comme la marque du caractère très général des nouveaux pouvoirs que l’ordonnance attribue, et du faible nombre de #garde-fous mis en place : il n’est pas besoin de beaucoup de mots pour dire que l’on peut déroger à tout va au droit existant, dès lors que le choix est fait de ne pas encadrer outre mesure ces dérogations.


    *

    Au-delà de ces considérations générales, on peut reprendre le contenu de l’ordonnance dans l’ordre, au risque d’être un peu long.

    1° Temporalité des #règles_dérogatoires

    Les mesures prises dans cette ordonnance ont une durée de vie doublement limitée : limitée dans le temps (elles sont applicables du 12 mars – elles peuvent donc avoir un effet rétroactif – au 31 décembre 2020) et limitée dans la finalité (elles doivent être « nécessaires pour faire face aux conséquences de la propagation de l’épidémie » et aux conséquences « des mesures prises pour limiter cette propagation »).

    Deux remarques sur ce point :

    Comme pour la #prorogation des mandats des présidents et conseils centraux, le choix a donc été fait d’une durée très longue de 9 mois 1/2. Ce choix est un peu étonnant, surtout depuis qu’on a réalisé que le choix du MESRI de proroger possiblement jusqu’au 1er janvier 2021 les mandats des présidents et conseils centraux n’est finalement pas la règle générale applicable aux établissements publics qui ne relèvent pas du MESRI (cf. l’article 6 de l’ordonnance du 27 mars 2020 adaptant le droit applicable au fonctionnement des établissements publics et des instances collégiales administratives pendant l’état d’urgence sanitaire, qui prévoit des prorogations allant, selon les cas, jusqu’au 30 juin et jusqu’au 31 octobre 2020).
    Il sera important de s’assurer que les modifications introduites sur le fondement de cette ordonnance ne perdurent pas dans certains établissements : elles doivent être strictement limitées aux deux barrières temporelles précédemment évoquées. Et dans tous les cas, comme dit plus haut, même si ces #limitations_temporelles existent, le risque est réel que ces modifications soient ensuite pérennisées, conformément à cette logique – maintes fois observée ailleurs – selon laquelle le droit d’exception préfigure le #droit_commun.

    2° Transformation des règles d’accès à l’enseignement supérieur et de délivrance des #diplômes

    Le chapitre Ier de l’ordonnance (articles 2 à 4) concerne l’accès aux formations de l’enseignement supérieur et la délivrance des diplômes de l’#enseignement_supérieur. Ces trois articles ont vocation à réduire (à « assouplir », dit-on en novlangue) de manière très importante les conditions légales du code de l’éducation par l’attribution de pouvoirs exceptionnels.

    Deux questions sont traitées dans ce chapitre : la détermination du contenu des « #adaptations » (articles 2 et 4) ; la détermination de l’#autorité_compétente pour prendre ces mesures d’adaptation (article 3).

    2.1 Le contenu possible des « adaptations » extrêmement large. On note immédiatement deux choses importantes :

    S’agissant des modifications des modalités d’accès aux #formations de l’enseignement supérieur, il n’est rien dit du contenu possible de ces modifications si ce n’est que chaque autorité qui intervient légalement dans la procédure d’accès aux formations (rectorat, universités) a le droit de changer les règles « nonobstant toute disposition législative ou réglementaire contraire », c’est-à-dire sans que les règles existantes puissent y faire obstacle. Ce grand silence, sur un sujet aussi sensible, interpelle car il laisse une marge de manœuvre très importante à chaque université et à chaque #rectorat pour adapter la procédure de l’article L. 612-3 du #code_de_l’éducation. Ce point appelle une vigilance toute particulière.
    Ceci dit, lorsque, s’agissant de la modification des modalités de délivrance des diplômes, une liste est établie, elle est en réalité si large qu’elle permet, là aussi, tout ou presque (modification de la nature des épreuves, de leur nombre, contenu, coefficient, conditions d’organisation, et notamment possibilité de dématérialisation complète).

    La plus grande liberté est donc laissée sur les modifications de contenu, et les pratiques vont vraisemblablement être très variables sur le territoire, mettant définitivement un terme à ce qui restait d’idéal d’#égalité des étudiant·es devant le #service_public de l’enseignement supérieur.

    Il faut bien voir que l’exercice risque d’être particulièrement brutal pour les étudiant·es, en particulier que toutes ces modifications peuvent leur être imposées de manière extrêmement rapide, en l’occurrence dans un délai qui peut être réduit jusqu’à deux semaines, par dérogation à l’article L. 613-1 du #code_de_l’éducation qui prévoit, lui, que les modalités du #contrôle_des_connaissances « doivent être arrêtées dans chaque établissement au plus tard à la fin du premier mois de l’année d’enseignement et elles ne peuvent être modifiées en cours d’année ».

    Mais le problème principal va vraisemblablement se porter, dans les prochaines semaines, sur les #examens_à_distance, que l’ordonnance autorise à mettre en place de manière généralisée. On observe deux points très problématiques à ce sujet :

    Le premier tient dans le fait que l’ordonnance s’est bien gardée d’établir des garanties procédurales et techniques permettant d’assurer l’#égalité_de_traitement des étudiant·es et la lutte contre la fraude, à la différence de ce qu’elle fait, un peu plus loin dans l’ordonnance, pour les examens et concours d’accès à la fonction publique (renvoi à un décret fixant ces garanties). On pourrait penser que les conditions de l’article D. 611-12 du code de l’éducation continuent de s’appliquer1, mais faute de précision, ces conditions ne nous éclairent guère, de sorte que le pragmatisme à toute épreuve de certain·es collègues risque de bien vite les écraser.
    Le deuxième point a trait au fait que ces conditions d’organisation seront décidées sans beaucoup de discussion collective – puisque, comme on va le voir, l’essentiel des pouvoirs est concentré entre les mains du président de l’ université – et pourront même être imposées aux enseignant·es qui les refuseraient, si l’on en croit les termes de l’ordonnance.

    Il est impératif que ces examens à distance ne représentent pas l’aiguillon de leur généralisation pour les années à venir dans les universités. Le débat critique à leur égard reste entier. C’est particulièrement le cas pour ce qui concerne les examens dits « en télésurveillance ». Ils posent des problèmes juridiques multiples — en termes de droit des données à caractère personnel et en termes de droit à l’image, en particulier— quand bien même les règles du code de l’éducation seraient respectées, ils suscitent un fort scepticisme dans la communauté universitaire, qui n’a pas particulièrement envie de devenir le terrain d’essai de l’immixtion des dispositifs de vidéosurveillance à l’intérieur des domiciles privés, ils reviennent à enrichir de nouveaux intermédiaires privés — soit les prestataires de services. Et ils coûtent finalement cher, plus cher qu’un examen en présentiel.

    De ce point de vue, dans le cas où des universités choisiraient de recourir aux examens par télésurveillance dans les prochaines semaines, il est crucial qu’il soit veillé à ce que le plein consentement des étudiant·es soit obtenu : on ne saurait leur imposer d’être filmés à leur domicile. On ne peut qu’être atterré à cet égard, de la réponse de Pierre Beust – l’universitaire de référence, selon la DGESIP, sur les conditions d’examens par télésurveillance en France – lors du webinaire sur « la continuité pédagogique : la question cruciale des examens » (à partir de 1H07), qui explique sans ciller qu’un·e étudiant ·e qui refuserait de passer un examen en télésurveillance bénéficierait de moins de « bienveillance », donc en pâtirait2.

    2.2 S’agissant de la détermination de l’autorité compétente pour prendre ces mesures d’adaptation (article 3), l’ordonnance vient confirmer la tendance lourde du droit de l’enseignement supérieur au renforcement toujours croissant du rôle du président. Celui-ci reçoit compétence pour procéder lui-même – seul, donc – à toutes ces modifications, dès lors qu’il considère que les organes collégiaux sont empêchés de délibérer « dans des délais compatibles avec la continuité du service », ce qui est pour le moins vague. Le court-circuitage des #CFVU est donc très largement ouvert. On note en outre que quand bien même les organes collégiaux délibèrent « dans des délais compatibles avec la continuité du service », ils peuvent toujours décider de déléguer leurs #compétences au président. On reproduit à la petite échelle des universités ce que l’on a observé la semaine dernière au Parlement avec la loi d’urgence : le réflexe systématique devant le caractère exceptionnel de l’épidémie que nous vivons est de renforcer la #concentration_des_pouvoirs, et donc l’#autoritarisme, et ce réflexe semble aujourd’hui être conçu avec une évidence telle qu’il n’est plus même discuté. C’est très inquiétant quant à ce que cela dévoile de nos représentations intellectuelles des processus de prise de décision collective.

    3° Transformation des règles relatives aux examens et concours de la fonction publique

    Le chapitre II de l’ordonnance (article 5 et 6) concerne les examens et concours d’accès à la fonction publique. Pour le résumer simplement, toutes les adaptations sont possibles, et en particulier le recours à la visioconférence peut être généralisé. La question du projet de décret « fixant les conditions de recours à la visioconférence pour l’organisation des concours des chargés de recherche et des directeurs de recherche des établissements publics scientifiques et technologiques et des enseignant·es-chercheur·ses des établissements d’enseignement supérieur au titre de l’année 2020 » n’a donc plus lieu d’être : l’ordonnance permet désormais de ne pas appliquer les dispositions du décret du 22 décembre 2017 fixant les conditions de recours à la visioconférence pour l’organisation des voies d’accès à la fonction publique de l’État, qui impose un nombre minimum de membres du jury physiquement présents.

    Deux observations toutefois : ces règles nouvelles ne sont pas immédiatement applicables puisqu’il est prévu que « les garanties procédurales et techniques permettant d’assurer l’égalité de traitement des candidats et la lutte contre la fraude sont fixées par décret » ; surtout, on ne sait pas à ce stade qui, précisément, prendra la décision de déroger « à l’obligation de la présence physique des candidats ou de tout ou partie des membres du jury ou de l’instance de sélection, lors de toute étape de la procédure de sélection » : est-ce au niveau de chaque établissement qui ouvre un poste ? Ou est-ce au niveau de l’État que seront pris, concours par concours, les décisions ?

    À ce stade, on a aussi encore du mal à voir précisément l’ampleur des conséquences du deuxième point du chapitre II de l’ordonnance. Pour les #concours qui étaient en cours mais non achevés à la date du 12 mars 2020, « la liste complémentaire établie par le jury du concours précédent peut être utilisée afin de pourvoir des vacances d’emplois ». Par ailleurs, diverses mesures destinées à prolonger la validité des listes complémentaires ou des listes d’aptitude des concours sont décidées. Et enfin, point important, lorsqu’un concours est en cours ou a été ouvert entre le 12 mars et le 31 décembre 2020, il est prévu que les candidats doivent remplir les conditions générales prévues pour l’accès au corps auxquels ils postulent au plus tard à la date d’établissement de la liste classant par ordre de mérite les candidats déclarés aptes par le jury, et non, comme c’était le cas jusqu’ici, au jour de la première épreuve.

    https://academia.hypotheses.org/21693
    #université #fac #facs #pérennisation #ESR #stratégie_du_choc #in_retrospect

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    citation pour @etraces :

    Il est impératif que ces examens à distance ne représentent pas l’aiguillon de leur généralisation pour les années à venir dans les universités. Le débat critique à leur égard reste entier. C’est particulièrement le cas pour ce qui concerne les examens dits « en télésurveillance ». Ils posent des problèmes juridiques multiples — en termes de droit des données à caractère personnel et en termes de droit à l’image, en particulier— quand bien même les règles du code de l’éducation seraient respectées, ils suscitent un fort scepticisme dans la communauté universitaire, qui n’a pas particulièrement envie de devenir le terrain d’essai de l’immixtion des dispositifs de vidéosurveillance à l’intérieur des domiciles privés, ils reviennent à enrichir de nouveaux intermédiaires privés — soit les prestataires de services. Et ils coûtent finalement cher, plus cher qu’un examen en présentiel.

    • Il faut bien comprendre que cette ordonnance est une intervention du #pouvoir_exécutif dans ce qui représente normalement le champ de compétences du #Parlement. L’objectif de cette ordonnance n’est donc pas le même que l’objectif d’un #décret : il est d’abord et avant tout de modifier des dispositions de valeur législative, que le #Président_de_la_République et le #gouvernement n’ont normalement pas la possibilité de modifier par eux-mêmes, mais qu’ils peuvent tout de même modifier parce que le Parlement les y a exceptionnellement habilités.

      et

      On reproduit à la petite échelle des universités ce que l’on a observé la semaine dernière au Parlement avec la loi d’urgence : le réflexe systématique devant le caractère exceptionnel de l’épidémie que nous vivons est de renforcer la #concentration_des_pouvoirs, et donc l’#autoritarisme, et ce réflexe semble aujourd’hui être conçu avec une évidence telle qu’il n’est plus même discuté. C’est très inquiétant quant à ce que cela dévoile de nos représentations intellectuelles des processus de prise de décision collective.

      #ordonnance #loi_d'exception

    • Dans les universités, la tentation de la télésurveillance des examens

      Faute de pouvoir organiser des #partiels classiques pour cause de #risque_sanitaire, certaines universités réfléchissent à une télésurveillance des examens, via des prestataires privés. Un dispositif contesté et coûteux, que le gouvernement encourage.

      Évaluera ou n’évaluera pas ? « Pour l’instant, c’est les grandes négociations », glisse un vice-président d’une université parisienne. Depuis le début du mois d’avril, les discussions sur les modalités d’examen font rage dans les facultés, qui ne rouvriront pas leurs portes avant la rentrée de septembre.

      Mercredi 22 avril, la ministre de l’enseignement supérieur Frédérique Vidal, dans une interview accordée à 20 Minutes, a recommandé d’organiser « un maximum d’épreuves ne nécessitant pas la présence physique des étudiants sur les campus », tout en estimant que les modalités de ces épreuves relevaient de la « #liberté_pédagogique » des établissements.

      Les votes s’enchaînent dans les #CFVU, les commissions chargées des règles des examens dans chaque université. Une partie des syndicats étudiants, comme l’Unef, s’opposent à l’organisation de partiels classiques, certains réclamant une #neutralisation du semestre ou l’instauration du « #10_améliorable » (validation automatique du semestre, avec une note minimale de 10 pour tous les étudiants). Des demandes irrecevables pour la plupart des établissements, qui souhaitent maintenir une forme d’évaluation et mettent sur pied les modalités filière par filière.

      La plupart des universités ont déjà annoncé vouloir privilégier le #contrôle_continu et adapter fortement les examens de fin d’année. À l’université Lumière-Lyon II, la consigne est d’éviter ou d’alléger autant que possible les examens « en temps contraint », explique Valérie Haas, vice-présidente à la formation. Les enseignants sont donc invités à privilégier des « devoirs maison », sans que l’étudiant ne soit obligé de se connecter à une heure fixe. Certains étudiants pourront bénéficier d’un accès à l’examen « pendant 24 heures ». Le tout en passant par des plateformes comme #Moodle, installées dans la plupart des universités.

      D’autres établissements ont déjà annoncé l’organisation d’examens à distance, selon des modalités très diverses, comme les universités de Bretagne (UBO), de Nancy, de Lille ou de Rouen. Avec une inquiétude : ces partiels ne risquent-ils pas d’entraîner une hausse des #fraudes et de mettre en péril la sacro-sainte valeur des #diplômes ? C’est sur cette angoisse que cherchent à se positionner les entreprises spécialisées dans la télésurveillance des examens.

      Pour réduire les risques de #triche, le ministère de l’enseignement supérieur conseille aux universités de privilégier les épreuves « simples » et courtes, comme des #questionnaires_à_choix_multiples (#QCM), ou au contraire des examens mettant l’accent sur « l’esprit critique », moins propices au copier-coller. « Il s’avère difficile d’éviter la recherche d’informations sur le Web », note-t-il, lucide.

      Les disciplines comptant peu d’étudiants pourraient aussi s’orienter vers l’organisation d’oraux par #visioconférence, qui permettent de vérifier l’identité du candidat. Mais, dans des facultés comptant souvent des centaines d’étudiants par amphithéâtre, la surveillance des partiels reste une grande illusion. D’où la tentation de recourir à des prestataires extérieurs.

      Dès le début du confinement, le ministère de l’enseignement supérieur a transmis aux universités une fiche mentionnant les noms de plusieurs entreprises spécialisées dans la télésurveillance d’examens, en précisant les volumes de partiels pouvant être organisés et les tarifs pratiqués, de l’ordre de 10 euros par heure d’examen et par étudiant en moyenne. Une manière de mettre l’option sur la table, sans remettre en cause la liberté de choix des établissements.

      Techniquement, les détails divergent, mais la plupart des entreprises listées par le ministère proposent une #captation_d’image. « D’abord, l’étudiant installe le logiciel et l’autorise à fermer toutes les autres applications. Ensuite il se prend en photo avec sa carte d’identité », explique Benoît Sillard, PDG de #TestWe, l’une des sociétés citées par le ministère.

      « Pendant l’examen, une photo est prise toutes les quelques secondes. Cela forme un mini-film qui est automatiquement analysé pour détecter des anomalies : un autre visage qui apparaît ou l’étudiant qui s’en va. Dans ce cas, une vérification est faite par une personne physique pour voir ce qu’il s’est passé », détaille l’entrepreneur, lui-même passé par les ministères de l’éducation nationale et de la recherche en tant que spécialiste numérique au début des années 2000. Ces surveillants peuvent être fournis par les universités ou par les prestataires, moyennant finance.

      Contacté par Mediapart, le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche minimise le recours à ce type de prestation : « Le nombre d’établissements ayant prévu de recourir aux examens télésurveillés devrait être limité. Il s’agirait majoritairement d’écoles, et dans une moindre mesure d’universités. » Les facultés de médecine ou de pharmacie, en particulier, pourraient être tentées par le dispositif.

      Le ministère estime que l’ordonnance du 27 mars « donne aux établissements assez de souplesse pour organiser les évaluations sous des formes variées », citant notamment « l’organisation d’oraux en visioconférence ou de quizz à questions et réponses aléatoires », et que la plupart des solutions envisagées rendent « le risque de triche très faible et donc ne nécessitent pas de recours à la télésurveillance ».

      Reste que le sujet suscite de vives oppositions dans les universités, où chaque UFR – ou filière disciplinaire – dispose d’une certaine marge de manœuvre. « Nous voulions interdire l’organisation d’examens synchrones [en temps réel] », raconte Jennifer Buyck, élue du syndicat Snesup à la CFVU de l’université Grenoble-Alpes, qui soulève des objections éthiques et pratiques à la télésurveillance : fracture numérique pour de nombreux étudiants, mauvaises conditions de travail au domicile, accentuation de la précarité en période de confinement, logiciel jugé intrusif et liberticide…

      « Le point commun entre tout ça, c’est une rupture d’égalité des étudiants », souligne l’enseignante-chercheuse, dont la proposition a été rejetée. « Il n’y a pas de garde-fous », s’inquiète-t-elle.

      Des reproches injustifiés, tente de pondérer Benoît Sillard, qui estime que les examens encadrés par sa société sont « exactement les mêmes, en dématérialisé, que dans une salle de cours ». Le PDG de TestWe affirme avoir été très sollicité par des établissements du supérieur ces dernières semaines et avoir déjà organisé plusieurs milliers d’examens surveillés. « Les grandes écoles ont vite basculé », résume-t-il, rappelant que sa société a déjà travaillé avec l’ENA ou de grosses écoles de commerce comme l’EM Lyon. « C’est plus long du côté des facs », admet-il, tout en assurant être en « négociations très avancées » avec plusieurs universités.

      Ces dernières années, des universités ont déjà eu recours à ce type de télésurveillance pour contourner des blocages dus à des mouvements étudiants. C’est le cas à Nanterre ou à l’université Paul-Valéry de Montpellier, où des examens à distance se sont tenus au printemps 2018 après le rejet d’un recours administratif déposé par des syndicats étudiants.

      Ailleurs, la télésurveillance est expérimentée à petite échelle, notamment pour les étudiants dans l’impossibilité d’assister aux examens pour raisons professionnelles ou médicales. Ce devait être le cas cette année pour certaines licences de langue à Nancy, où les étudiants volontaires se voyaient demander le paiement de 200 euros de frais « non remboursables » pour bénéficier de ce service, confié par l’université de Lorraine à la société #Managexam.

      La société vend aussi son outil à l’université de Caen, présentée comme « en pointe sur la question » par le ministère, tout comme Sorbonne-Université, qui travaille avec #Proctorexam, un concurrent.

      À l’université de Caen, le dispositif est expérimenté depuis plusieurs années sur « une petite centaine d’étudiants », sur les 30 000 que compte l’université, précise son président, Pierre Denis. Essentiellement dans le cadre de formations à distance, par exemple pour des étudiants résidant à l’étranger. « Nous n’envisageons pas d’étendre ce système massivement », affirme-t-il, s’exprimant également au nom de la conférence des présidents d’université (CPU). « Avec la #fracture_numérique, ce ne serait ni adapté, ni #éthique, ni peut-être même faisable », estime-t-il.

      Selon un sondage en cours de finalisation réalisé par l’université de Caen, au moins 5 % des effectifs, soit 1 500 étudiants, ne sont actuellement pas dans des conditions leur permettant de passer des examens. Des solutions techniques (clefs 4G, autorisations de déplacement) ou organisationnelles (évaluation décalée ou par oral) sont actuellement à l’étude.

      L’université d’Aix-Marseille a déjà acté qu’elle n’aurait pas recours à la télésurveillance d’examens et qu’elle s’orienterait principalement vers le contrôle continu. « Nous distribuons 1 500 colis alimentaires par semaine. Près de 600 étudiants n’ont pas un accès numérique satisfaisant, les conditions d’#égalité n’étaient pas réunies pour organiser des examens », détaille Éric Berton, président d’Aix-Marseille Université (AMU).

      Un choix qui est aussi économique. Lionel Nicod, le vice-président à la formation de l’AMU, a fait ses comptes : « On arrivait à 1,6 million d’euros rien que pour les premières années de licence. Entre dépenser cette somme pour des examens ou la garder pour soutenir nos étudiants à la rentrée, le choix a été vite fait. » Les tarifs indicatifs recensés par le ministère auprès des différentes entreprises varient de 1,50 euro pour des « examens non surveillés », ressemblant à une simple visioconférence, jusqu’à 17 euros par étudiant et par examen, si l’entreprise fournit les surveillants.

      Le gouvernement a trouvé une parade pour réduire ces coûts prohibitifs : une sorte de #commande_groupée. Le ministère de l’enseignement supérieur indique à Mediapart que la #Fédération_inter-universitaire_de_l’enseignement_à_distance (#Fied) propose une adhésion gratuite à tous les établissements du supérieur. Une action « discutée » avec les services du ministère, précise-t-il.

      L’opération doit permettre aux établissements de passer une sorte de commande groupée et de « profiter du contrat cadre que la Fied a passé avec la société Managexam et permettant un tarif préférentiel de 1 euro HT l’examen (par étudiant) réalisé en télésurveillance par prise de photos […]. Compte tenu du fait que le recours à la télésurveillance ne sera pas massif, cela restera très acceptable dans les coûts », détaille le ministère.

      Même avec une réduction, l’idée fait bondir Mélanie Luce, présidente de l’Unef. « Les étudiants sont dans des situations très précaires, sans emploi ni droits au chômage ou au RSA, vivent parfois dans des taudis ou peinent à se nourrir, et on serait prêts à dépenser des millions d’euros pour nous forcer à passer des examens télésurveillés ? C’est aberrant. » Et le temps presse pour les universités, qui doivent se positionner ces semaines-ci sur la question : selon la loi, elles doivent informer les étudiants des modalités d’évaluation choisies au moins 15 jours avant la date de l’examen.

      https://www.mediapart.fr/journal/france/010520/dans-les-universites-la-tentation-de-la-telesurveillance-des-examens?xtor=

      #privatisation

      Article de @mathieup (@wereport)

    • Rennes : les étudiants vont être télé-surveillés pendant les examens de fin d’année

      Afin de terminer l’année malgré la crise sanitaire, l’Université Rennes 1 met en place la « télé-surveillance » lors des examens de fin d’année. Un système inédit dans l’Université Bretonne, qui crée le débat autour de la sécurité des données personnelles.

      https://www.francebleu.fr/infos/education/rennes-les-etudiants-vont-etre-tele-surveilles-pendant-les-examens-de-fin

    • Examens à distance à l’Université de Lille : Solidaires étudiant∙es saisit le #tribunal_administratif en urgence

      Soutenu par la FSE et la section SUD éducation de l’Université de Lille, Solidaires étudiant.e.s a déposé un recours en urgence devant le Tribunal administratif ce 2 mai 2020, demandant la suspension de la décision de l’Université de Lille imposant des examens en ligne à ses étudiant.e.s.

      Les modalités d’examen attaquées sont précisées dans un document appelé « Plan de Continuité Pédagogique », adopté le 10 avril par la Commission de la Formation et de la Vie Universitaire (CFVU), instance de l’université compétente en matière d’organisation des formations. Cette décision doit être suspendue, car les examens en ligne constituent une rupture d’égalité entre les étudiant.e.s discriminant les plus précaires (situation de handicap, mauvaise santé physique ou psychologique, accès au numérique fragile).

      Des alternatives aux examens en ligne ont été proposées par des élu.es au sein de la CFVU, telles que la note plancher à 12/20, ou a minima le recours exclusif aux examens asynchrones. Toutes ces alternatives ont pourtant été balayées d’un revers de main par la présidence, qui a refusé de les soumettre au vote dans un déni total de démocratie. Tandis que plusieurs universités de France ont fait le choix de la validation automatique du semestre, la CFVU de l’Université de Lille a donc validé, dans la précipitation et l’opacité, la tenue d’examens en ligne, sans aucune considération pour les inégalités qu’ils creusent. Elle est même allée jusqu’à autoriser le recours à la télésurveillance sans aucune information concernant la protection des données, en dépit de tout bon sens et des risques juridiques encourus.

      Cet « acharnement à évaluer » et ses dérives ne correspondent pas à la vision que nous portons d’un enseignement supérieur égalitaire et émancipateur, vision qui doit être réaffirmée et non bafouée en contexte de crise sanitaire. Après l’avis qui sera rendu par le juge administratif, nous souhaitons qu’un dialogue constructif soit enfin ouvert avec les instances de l’université de Lille, afin d’envisager toutes les solutions qui permettraient de rassurer les étudiant.e.s, et de surmonter cette crise sans pénaliser aucun.e d’entre eux.elles.

      https://academia.hypotheses.org/23625
      #justice

    • Quelles universités télésurveillent ? Une recension participative

      Academia a déjà fait une recension participative des conditions d’études pendant le confinement, des modalités du contrôle des connaissances modifiées en raison du confinement. Nous souhaiterons recenser les usages particuliers de la télésurveillance dont l’usage nous avait semblé pouvant devenir problématique ((Sur Academia, voir Et maintenant la reconnaissance faciale pour les examens ?, 27 avril 2020 et Dans les universités, la tentation de la télésurveillance des examens, sur Mediapart, 3 mai 2020.)). La question se pose d’autant plus que la rentrée ne laisse pas augurer une reprise normale en présentielle ((Même si nous n’avons aucune information à ce stade. Cf. Plan de déconfinement officiel du MESRI, 5 mais 2020.)).

      Antérieurement à l’épidémie, les universités suivantes avaient déjà utilisé de la télésurveillance de manière plus ou moins ponctuelle (liste à compléter) : France Université Numérique (pour les MOOC), Université de Caen Normandie, Sorbonne Université, Université de Bourgogne (très ponctuellement), Université de Lorraine (très ponctuellement).

      Depuis l’épidémie, cette liste s’est allongée (voir le détail ci-dessous). Des débats assez vifs ont eu lieu dans plusieurs universités sur ce sujet au mois d’avril, à l’occasion des modifications des modalités de contrôle des connaissances. Sous réserve d’autres informations, le constat que l’on peut faire à ce stade est le suivant :

      Un grand nombre d’universités n’évoquent pas la télésurveillance dans leurs MCC modifiées, soit qu’elles fixent d’autres conditions de tenue des examens, soit qu’elles laissent les composantes libres de déterminer ces conditions.
      Seules quelques rares universités ont indiqué expressément repousser la télésurveillance dans leurs MCC. C’est le cas d’Aix-Marseille Université (« assurer ce type d’évaluation au domicile de l’étudiant est possible grâce à des services de télésurveillance payants mais AMU ne souhaite pas y recourir ») et de l’université Paris-Saclay (« Remplacement des épreuves écrites par un devoir à distance, sans télésurveillance »).
      Plusieurs universités ont choisi d’ouvrir expressément la possibilité de recourir à de la télésurveillance, ce qui ne signifie pas toujours que celle-ci est pratiquée (choix des composantes). C’est le cas de l’université de Rennes-1 (mise en œuvre confirmée), de l’université de Bourgogne (mise en œuvre ponctuelle antérieure à l’épidémie) ou de l’université de Rouen Normandie (pas de mise en œuvre connue à ce stade).

      On voit donc que la télésurveillance n’est pas encore une pratique généralisée dans les universités françaises, en dépit des préconisations de la direction générale de l’Enseignement supérieur et de l’Insertion professionnelle (DGESIP) qui la recommande vivement depuis le début de l’épidémie. Cependant, l’épidémie de covid-19 aura fortement contribué à sa progression, et c’est très inquiétant.

      L’année prochaine sera une année charnière. Les décisions stratégiques à ce sujet sont prises ces jours-ci dans les universités, dans le cadre de la préparation de la prochaine rentrée universitaire.

      https://academia.hypotheses.org/23438

    • #Rennes-1, la télésurveillance et la CNIL

      Étonnamment, la télésurveillance des examens – qui monte en uissance depuis plusieurs années – était largement restée sous les radars de la communauté universitaire, qui n’y avait guère prêté attention. L’accélération du recours à celle-ci depuis l’épidémie de covid-19 est en train de changer la donne, avec le désastreux soutien de la direction générale de l’Enseignement supérieur et de l’Insertion professionnelle, qui n’hésite pas à aller jusqu’à renvoyer vers des solutions privées de reconnaissance faciale.

      À l’évidence, le marché des examens suscite bien des convoitises, le marchands font du forcing, et Academia a donc engagé un travail de recension, afin d’identifier précisément les établissements qui, sous prétexte d’épidémie, choisissent de franchir allègrement le pas.

      À ce sujet, l’université de Rennes-1 occupe particulièrement l’attention ces derniers jours. Non qu’elle soit la première à se lancer dans des examens en télésurveillance. Mais parce qu’elle est la première où l’on observe une vive résistance. La contestation monte en puissance, et elle est cruciale, car il ne fait pas de doute que ces examens en télésurveillance sont appelés à se développer fortement, dès l’année prochaine.

      Academia reviendra prochainement sur les différents dangers que soulève le développement de la télésurveillance. On peut d’ores et déjà noter que, comme le signale le tweet de @argaryen di-dessus, alertant la Commission nationale Informatique et Libertés (CNIL), que ces examens soulèvent différents problèmes majeurs en termes de droit des données à caractère personnel, en particulier lorsqu’ils supposent que l’étudiant∙e « accepte » de filmer l’intérieur de son domicile. Si l’article 9 du RGPD n’est pas toujours en cause, se pose, dans tous les cas, la question de la valeur du consentement donné par un∙e étudiant∙e, qui, s’il n’est pas donné, entraîne une conséquence négative très lourde : l’impossibilité de passer ses examens. Il serait important, effectivement, que la CNIL se prononce.

      Au titre des critiques, on peut tout de suite ajouter, aussi, le fait que l’université de Rennes-11 fait signer un document aux étudiant∙es par lequel elle

      « décline toute responsabilité en cas de problème technique inhérent au lieu de passage de [leur] examen pendant l’épreuve. Cela concerne, sur [leur] lieu de résidence : l’alimentation électrique ; la connexion internet ; le fonctionnement des équipements utilisés et de leurs périphériques ».

      Le moins qu’on puisse dire, c’est que cette manière de faire est sobre et efficace : une signature, et tous les problèmes d’inégalités sont réglés ! Alors disons-le tout aussi simplement : faire porter toute la responsabilité technique, matérielle et opérationnelle des examens sur les seuls étudiant∙es, c’est contraire au principe d’égalité. C’est considérer que, si les étudiants n’ont pas accès aux mêmes moyens matériels pour composer, ils ne peuvent que s’en prendre à eux-mêmes.

      Une belle image de la mission sociale de l’université.

      Rappelons aussi, au passage, que l’article D. 611-12 du Code de l’éducation prévoit que

      « La validation des enseignements contrôlée par des épreuves organisées à distance sous forme numérique, doit être garantie par […] la vérification que le candidat dispose des moyens techniques lui permettant le passage effectif des épreuves ».

      C’est bien singulier que penser que « vérifier que le candidat dispose des moyens techniques lui permettant le passage effectif des épreuves », c’est la même chose qu’exiger des étudiant∙es d’assumer toute la responsabilité technique, matérielle et opérationnelle des examens qu’ils sont contraints de passer, sous peine de ne pas se voir délivrer leurs diplômes.

      https://academia.hypotheses.org/23510

    • Comment les étudiant·es sont-ils télésurveillé·es ? Mode d’emploi par L’Étudiant

      Après les cours, les examens à distance : à l’avenir, vous aurez peut-être de moins en moins besoin de vous déplacer pour passer vos épreuves. /
      Les cours en ligne n’ont certainement plus de secrets pour vous. Mais qu’en est-il de l’évaluation à distance ? L’Etudiant vous explique comment fonctionne la télésurveillance des examens depuis chez vous.

      Le 16 mars 2020, toutes les universités de France ont fermé leurs portes en raison de l’épidémie de coronavirus. Alors que les partiels approchent, plusieurs solutions existent pour vous évaluer : reporter les examens, les annuler au profit du contrôle continu, ou bien les remplacer par un examen en ligne ou un devoir à la maison. (..)

      Ainsi, de nombreux établissements font le choix de l’évaluation en ligne. Comment la vérification de l’identité est-elle effectuée  ? Quelle connexion est nécessaire  ? La télésurveillance mise en place à l’université de Caen pour leurs formations à distance est un bon exemple. Voyons son mode d’emploi.
      Un examen blanc pour tester l’outil

      Tout d’abord, vous recevez comme pour n’importe quel examen une convocation à l’examen en ligne. Dans celle-ci, se trouvent des liens pour télécharger l’application, mais également d’autres liens pour vous aider à utiliser la plateforme.

      Une à deux semaines avant les épreuves, un système d’examen blanc a également été mis en place à Caen : « Tous les étudiants qui utilisent pour la première fois l’appli sont invités à participer à une session factice afin d’identifier les éventuels problèmes mais aussi pour minimiser le facteur stress », indique Alice Niezborala, directrice des partenariats chez Managexam, société Edtech qui développe ces examens délocalisés avec huit écoles et universités.
      Le tour de la pièce à 360°

      Les candidats installent l’application sur leur ordinateur pour l’épreuve. Ils doivent également lire et accepter un règlement intérieur. Ce document signale les documents acceptés pendant l’examen et les différentes étapes indispensables à la vérification préalable. « Faire le tour de sa pièce avec sa webcam à 360 degrés pour vérifier que vous êtes bien seul ou vérifier qu’il n’y a pas de documents à portée de main pour les examens qui n’acceptent pas de documents », énumère par exemple Alice Niezborala. Une équipe de surveillants se charge de la vérification visuelle, ou bien l’établissement a son propre « staff » de surveillance.
      (…)
      Présenter ses papiers à la webcam

      La vérification d’identité est la partie délicate, car elle est un rempart contre la fraude. « C’est une étape de la télésurveillance. Une présentation des cartes d’identité à la webcam est demandée. Ces données restent cryptées et ne sont accessibles qu’en fin d’épreuve », assure Alice Niezborala. Ensuite, la gestion de la « pseudoisation » des copies revient à Managexam qui rend les copies anonymes avant l’envoi aux correcteurs de l’établissement.
      Des coupures surveillées (…)
      Et après  ?

      Et après l’épreuve, que devient la copie  ? « En fonction des établissements, les professeurs désignés peuvent venir corriger à l’écran ou bien nous exportons les copies pour des corrections à la main. Un rapport de télésurveillance est envoyé avec un système de drapeaux de couleur dans la timeline. Ils notifient là où il y a pu y avoir un problème, une coupure », explique Alice Niezborala. Le rôle de Managexam s’arrête ici. Les sessions sont ensuite entièrement anonymisées sous 12 mois, conformément au délai de prescription pour les recours.
      Télésurveillance et surveillance en replay

      Créée en 2012, Managexam travaille sur les solutions d’évaluation à distance au sens large, la télésurveillance, les sessions de rattrapage en ligne, les tests de positionnement. La société propose pour le moment trois options :
      – Managexam Live, une solution de télésurveillance comme celle proposée à l’université de Caen  ;
      – Managexam Replay, où l’étudiant, autonome, est enregistré durant l’épreuve et qui est monitoré par la suite  ;
      – Managexam Auto, qui fonctionne à partir de captures d’écrans et qui est davantage destiné à des pays où les connexions sont instables.
      L’entreprise de EdTech travaille avec huit établissements d’enseignement supérieur, parmi lesquels La Rochelle Business School, Montpellier Business School, Kedge, l’IDRAC et une seule université, à Caen. Pour cette dernière, la première session de télésurveillance en ligne a eu lieu le 1er février 2018. 122 examens se sont tenus sur une journée, avec huit télésurveillants.

      https://academia.hypotheses.org/23436

    • EU lawmakers call for online exam proctoring privacy probe

      Students in the Netherlands are resisting use of software to stop cheating on exams, citing concerns about consent, intrusion and security of personal data.

      European lawmakers have demanded an investigation into whether online proctoring software violates student privacy rights, arguing that it is unfair for universities to force students to use exam monitoring tools that capture their personal biometric data.

      The coronavirus pandemic has spurred many universities to turn to software such as Proctorio, used by about 500 institutions globally, mainly in the US, to stop students cheating when sitting online exams at home.

      But in the Netherlands, a student petition against Proctorio has gathered close to 5,000 signatures and triggered a political row.

      “My concern is that the data that are collected are biometric data: faces and eyes,” said Paul Tang, a Dutch Labour Party MEP who, with a colleague, has asked the European Commission to investigate whether such online proctoring complies with the bloc’s General Data Protection Regulation (GDPR).

      “If you don’t have an option [not to use online proctoring], what does consent mean? And that’s the whole idea of GDPR,” he told Times Higher Education. “You can’t switch your university.”

      Proctorio works by monitoring a student through their computer’s camera and microphone to track things such as head and eye movements for suspicious behaviour, explained Thomas Fetsch, the company’s country manager for Germany.

      For example, if it detected that a student was looking only at one corner of their screen, or constantly glancing down at a notepad – and if this behaviour was unusual compared with that of coursemates – the software might alert the university that it suspected the student of copying out answers.

      The software can ask for “room scans”, which require students to pan around their environments with their laptop cameras. The petition against Proctorio, which focuses on its use at Tilburg University, has called these an “invasion of privacy”.

      The scans are designed to stop students sticking sheets of answers out of view of the laptop camera, said Mr Fetsch. Laptop microphones might also be monitored to check that no one else is in the room helping the student, he said.

      Alex Tess Rutten, chair of the Dutch Student Union, told THE that universities had turned to online proctoring “too easily”.

      “There are a number of good alternatives, like speaking exams,” she said.

      Students could be given a set time in which to complete an exam, after which lecturers quiz a random sample to check that they had truly understood the content and given their own answers, the Tilburg petition suggests.

      Some consider online proctoring to be essential given university closures. Willem van Valkenburg, executive director of online learning at Delft University of Technology, said “online proctoring is a necessary and suitable solution in this Covid-19 situation, where the campus is closed”, because universities wanted to minimise disruptions and delays to students’ education.

      Tilburg’s rector, Klaas Sijtsma, has defended the use of Proctorio, arguing that it will help to defend the value of the university’s degrees and will be used only “where it is necessary”.

      But the institution’s law school has decided against using the software – a decision hailed as a victory by those petitioning against Proctorio.

      Online proctoring “can be used only if the infringement of the privacy can be legitimised”, said Maurice Adams, the school’s vice-dean for education, who stressed that this was also the position of the wider university.

      “We at Tilburg Law School have looked at the proposed exams and have concluded that we do not need online proctoring for our exams. Of course, the opinion of our students is very important in this regard: we have discussed the matter with them and listened carefully to their concerns,” he said.

      “Every institution is grappling with this issue,” said Mr Tang. “But what I find surprising is I see universities using different options,” he explained, with some institutions providing more alternatives than others.

      Concern is not confined to the Netherlands. The Australian National University has had to reassure students after they raised privacy concerns about Proctorio.

      Another worry is what will happen to students’ data after they take their exam, said Ms Rutten.

      Mr Fetsch said that while sound and video recordings of students taking exams were stored, only universities – not the company – were able to link these to identifying information. Data from European universities were stored in Frankfurt, he said, and had to be retained so that universities could check exam integrity at a later date.

      Some US universities have given Proctorio permission to train its fraud-detection AI on datasets – such as video or audio recordings – generated when students at those institutions sat their exams, he added.

      https://www.timeshighereducation.com/news/eu-lawmakers-call-online-exam-proctoring-privacy-probe

      #Pays-Bas

    • Coronavirus : imbroglio autour de la télésurveillance des examens à l’université #Rennes-I

      En donnant la possibilité de recourir à une surveillance en ligne des épreuves en raison de la crise sanitaire, l’établissement a suscité une levée de boucliers parmi les étudiants.

      https://www.lemonde.fr/campus/article/2020/05/22/coronavirus-imbroglio-autour-de-la-telesurveillance-des-examens-a-l-universi

    • Non à la télésurveillance des examens. Une tribune

      Des étudiants qui, pour valider leur semestre universitaire, doivent installer sur leur ordinateur personnel un logiciel de surveillance qui les filme en continu, contrôle les programmes qu’ils utilisent, et décrypte à l’aide de « l’intelligence artificielle » les bruits de la pièce dans laquelle ils travaillent pour s’assurer qu’on ne leur souffle pas de réponses : nous ne sommes pas dans un mauvais roman de science-fiction inspiré par George Orwell, mais dans la France du printemps 2020. Tirant prétexte de la situation sanitaire, plusieurs universités et écoles ont en effet prévu de faire passer des examens et partiels à l’aide de ces logiciels espions fournis par des entreprises privées, dont une liste est même mise à disposition sur le site du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.

      Cette forme particulièrement intrusive de surveillance des individus dans un cadre éducatif n’a malheureusement rien de très surprenant : elle procède de logiques déjà installées, auxquelles l’épidémie donne une accélération foudroyante. Une logique de violation toujours plus forte des libertés individuelles et des données personnelles, d’abord, dont le projet d’application « Stop-Covid », dénoncé par de nombreux chercheurs, juristes, intellectuels, hommes et femmes politiques, est le symbole le plus récent. Une logique de gestion autoritaire des rapports humains au sein des institutions d’enseignement supérieur, ensuite, qui place la lutte supposée contre la triche aux examens au-dessus de considérations éthiques et juridiques. Enfin, une logique opportuniste de certains secteurs d’activité qui profitent de la pandémie pour mettre au point et vendre cher au secteur public des outils de gestion de crise.
      Liberticides et immoraux

      Nous appelons les universitaires à refuser en bloc ces dispositifs à la fois illégaux, onéreux, liberticides et immoraux.

      Illégaux parce que les règles de droit françaises et européennes, fixées dans le RGPD et garanties par la Cnil, n’autorisent pas la collecte de données personnelles – et encore moins le contrôle audio et vidéo au sein d’un domicile – sans libre consentement ou motif impérieux d’ordre public. Onéreux, parce que les premiers chiffres avancés évoquent des millions d’euros par université pour organiser des examens de licence, soit une dépense aberrante pour des établissements qui ont des besoins bien plus pressants pour aménager leurs infrastructures, aujourd’hui éloignées des normes d’hygiène souhaitables pour y assurer la reprise des cours. Liberticides parce que sous le prétexte de la validation d’un semestre universitaire, pour reproduire artificiellement les conditions de surveillance d’un examen, c’est l’intimité même des individus qui est violée, sans aucune garantie sur l’usage des données et des images, créant de dangereux précédents pour d’autres institutions ou entreprises tentées de contrôler leurs élèves ou leurs employés. Immoraux parce qu’à l’heure d’une pandémie faisant des dizaines de milliers de morts dans notre pays, c’est faire preuve d’une violence inconsidérée que de vouloir faire passer la validation prétendument stricte des examens avant la protection des droits individuels et la prise en compte des difficultés collectives.
      Connexions limitées ou défaillantes

      Car les étudiantes et les étudiants ne sont pas dans les conditions normales d’une fin d’année universitaire. Certains vivent le deuil, l’angoisse, l’isolement ; d’autres aident leurs familles en gardant des enfants, en faisant l’école à la maison, en travaillant dans un « commerce essentiel ». Beaucoup n’ont pas accès à des outils informatiques satisfaisants, disposent de connexions limitées ou défaillantes, et vivent dans une précarité matérielle accrue par la catastrophe sanitaire en cours. Pour les institutions éducatives, devant des problèmes sociaux et psychologiques aussi évidents, ce sont la « confiance » et la « bienveillance » qui devraient guider les modalités d’évaluation, pour reprendre des termes si souvent martelés dans les campagnes de communication, et si souvent oubliés dans les politiques publiques.

      D’autant qu’il est possible d’imaginer bien d’autres types d’évaluation que le sacro-saint partiel en temps limité : sans prétendre offrir des solutions clefs en main applicables à toutes les disciplines, nous constatons toutes et tous l’inventivité dont font preuve de nombreux collègues pour adapter leur enseignement et sa validation sans perdre en exigence. Précisons bien qu’il ne s’agit pas ici d’adopter une posture banalement technophobe : nous utilisons amplement les outils numériques qui peuvent être mis au service d’une pédagogie de qualité. Mais nous refusons de cautionner les démarches qui, profitant de l’irruption d’une crise sans précédent, suivant la pente d’une société technicienne toujours plus inventive en mécanismes de contrôle, des drones aux systèmes de reconnaissance faciale, suivant les intérêts d’acteurs attirés par de lucratifs marchés à conquérir, suivant les rêves de décideurs qui espèrent dématérialiser toujours davantage le système éducatif, entendent installer des formes inacceptables de surveillance au sein de l’enseignement supérieur.

      https://academia.hypotheses.org/23765

  • Actualités du féminisme et des luttes sociales & présentation de la revue « casse-rôles »
    https://expansive.info/Actualites-du-feminisme-et-des-luttes-sociales-presentation-de-la-revue-

    Samedi 8 février à partir de 14h, la militante anarcha-syndicalo-féministe Hélène Hernandez nous fait le plaisir de sa venue dans le cadre d’une animation au local la commune. #Infos_locales

    / #Féminismes_-_Genres_-_Sexualités, #Rennes, #Fédération_Anarchiste

  • Causerie autour du « Manuel indocile de sciences sociales »
    https://expansive.info/Causerie-autour-du-Manuel-indocile-de-sciences-sociales-2004

    Le groupe la sociale de la fédération anarchiste vous invite le mardi 5 février dans le cadre d’une causerie populaire, Philippe Boursier, coordinateur de l’ouvrage collectif « Manuel indocile de sciences sociales » - que l’on peut emprunter au local. #Infos_locales

    / #Rennes, #Fédération_Anarchiste

  • Service National Universel : Non à l’embrigadement de la jeunesse !
    https://expansive.info/Service-National-Universel-Non-a-l-embrigadement-de-la-jeunesse-1990

    Dès juin 2020, le Service National Universel SNU durera un mois entier et concernera 30 000 élèves de seconde ou en décrochage scolaire, sur la base du volontariat avant de devenir obligatoire d’ici peu. Causerie populaire sur le sujet le mercredi 22 janvier à #Rennes #Infos_locales

    / #Politiques_sécuritaires_-_Surveillance, #Guerres_-_Armement, Rennes, #Fédération_Anarchiste

    • Pédophilie dans le sport : des défaillances à répétition, des centaines de victimes

      Depuis 1970, pas moins de 77 affaires de violences sexuelles dans le sport ont été étouffées ou auraient pu être évitées. Révélations sur de lourds dysfonctionnements qui ont fait près de 300 victimes, la plupart âgées de moins de 15 ans au moment des faits, et qui mettent en cause des fédérations, des clubs, des collectivités locales et la #justice.

      https://www.mediapart.fr/journal/france/111219/pedophilie-dans-le-sport-des-defaillances-repetition-des-centaines-de-vict

    • Huit affaires de pédophilie dans le monde sportif breton décryptées

      Sur les 77 cas révélés de récidive de pédophilie dans le milieu du sport en France, l’enquête de Disclose décrypte huit cas de dysfonctionnements en #Bretagne.

      1 Quinze plaintes contre un entraîneur de basket-ball déjà condamné

      En 2019, deux adolescents portent plainte pour agressions sexuelles contre leur entraîneur de basket, par ailleurs coordinateur jeunesse à la mairie de Bouchemaine, près d’Angers (49) – l’éducateur est présumé innocent à ce stade de la procédure. Les enquêteurs enregistrent une quinzaine de plaintes et découvrent que l’homme a sévi depuis les années 1990 dans le Maine-et-Loire, le Finistère et le Morbihan. Déjà condamné pour atteinte sexuelle sur mineur, l’entraîneur était parvenu à faire effacer sa condamnation auprès du ministère des sports, jusqu’à la faire retirer de l’extrait numéro 1 de son casier judiciaire – réservé à la justice. Dysfonctionnements : récidive et en poste malgré une condamnation.

      2 Un entraîneur de basket avec un suivi sociojudiciaire

      Condamné en 2015 à Évreux pour agression sexuelle et détention d’images pédopornographiques, un entraîneur bénévole est parvenu à intégrer un club de basket de la région rennaise malgré son suivi sociojudiciaire. Il y commet alors une nouvelle agression sur un adolescent. Condamné pour agression sexuelle en juin 2019, il a désormais l’interdiction d’exercer une activité professionnelle ou bénévole au contact de mineurs. Dysfonctionnements : récidive et en poste malgré une condamnation.

      3 À la tête d’une équipe de foot féminin malgré son casier judiciaire

      En 2014, un entraîneur de football de la section féminine d’un club brestois est condamné pour des atteintes sexuelles contre deux jeunes filles de 16 ans. Il écope d’un an de prison, dont huit mois avec sursis, avec interdiction d’exercer auprès des mineurs pendant cinq ans. Il avait déjà été condamné pour des attouchements sur sa nièce, et s’est retrouvé, malgré tout, à la tête d’une équipe de football féminin. Dysfonctionnements : récidive et en poste malgré une condamnation.

      4 Sept gymnastes victimes de l’entraîneur récidiviste

      En 2013, un entraîneur d’un club de gymnastique de la région vannetaise a été condamné pour agressions sexuelles sur sept enfants du club. Il avait déjà été condamné en 2007 pour détention d’images pédopornographiques. Le président du club de gymnastique a quant à lui été condamné en avril 2015 à six mois de prison avec sursis. Motif : il n’a pas tenu compte de l’interdiction de l’entraîneur d’exercer auprès de mineurs. Dysfonctionnements : récidive, en poste malgré une condamnation.

      5 L’entraîneur-violeur a retrouvé les tables de ping-pong

      Entre les années 1980 et 1990, un entraîneur de tennis de table à Lyon, viole à plusieurs reprises un adolescent et agresse sexuellement plusieurs jeunes mineurs. L’un d’entre eux portera plainte une fois adulte, conduisant à la condamnation de l’entraîneur à cinq ans de prison, dont deux ans ferme, en 2006. Disclose a retrouvé l’homme qui officie dans un club de la région brestoise où il anime des tournois et arbitre des compétitions pour la Fédération française de tennis de table – parfois auprès de mineurs. Contacté par Disclose et Envoyé Spécial, l’homme assure qu’il n’entraîne plus de mineurs. La direction du club actuelle confirme et affirme n’avoir jamais eu à se plaindre du comportement de l’intéressé. Pour autant, le Code du sport interdit à toute personne condamnée pour un délit ou un crime sexuel d’encadrer ou d’animer en milieu sportif. Dysfonctionnement : en poste malgré une condamnation.

      6 Devenu président d’un club, l’agresseur démissionne après un article de presse

      En 2006, un entraîneur de tennis de table est condamné par le tribunal correctionnel de Vannes à six mois de prison avec sursis pour atteinte sexuelle sur mineure. Cinq ans plus tard, l’agresseur présidait toujours la section tennis de table d’un club du Morbihan, département où réside la victime. Le président de la ligue de Bretagne, Claude Brossard, assure alors au journal L’Équipe « ne rien pouvoir faire » ne sachant rien de sa condamnation. « J’ai appelé la direction départementale et régionale de Bretagne de la jeunesse et des sports, déclare-t-il alors au quotidien sportif. On m’a répondu qu’il fallait du temps pour savoir ce qu’il avait fait, s’il était sur une liste d’interdits administratifs ». Devenu président de club, l’homme a démissionné à la suite de la publication de l’article. Dysfonctionnement : En poste malgré une condamnation.

      7 Interdit d’exercer, le prof de tennis coache à nouveau les jeunes

      En 1999, un entraîneur de tennis est condamné à deux ans de prison ferme pour viol et agression sexuelle sur une mineure de moins de 15 ans. Il écope alors d’une interdiction d’exercer auprès de mineurs pendant dix ans. Cette période écoulée, il redevient entraîneur auprès d’enfants d’un club brestois. Selon nos informations, il entraîne encore des mineurs dans deux clubs du Finistère. Pourtant, le Code du sport interdit à toute personne condamnée pour un délit ou un crime sexuel d’entraîner en milieu sportif. Dysfonctionnement : En poste malgré une condamnation.

      8 Condamné, il crée son propre club de tir à l’arc

      Condamné en 2000 par le tribunal de Guingamp pour des agressions sexuelles sur mineurs, l’homme devient entraîneur de tir à l’arc à Paimpol quelques années plus tard. Il obtient même un certificat professionnel. Selon nos informations, il est poussé vers la sortie en 2016 en raison de son « comportement inadapté » avec des jeunes filles. Le club prévient alors la ligue de tir à l’arc mais personne ne prend la peine de signaler les faits à la justice. Libre de ses mouvements, il crée son propre club dans une commune voisine, à Pleubian et récidive. Il est condamné à huit ans de prison en août 2019. Dysfonctionnements : Récidive, en poste malgré une condamnation, signaux ignorés.

      https://www.letelegramme.fr/dossiers/pedophilie-dans-le-monde-sportif/huit-cas-averes-de-pedophilie-dans-le-monde-sportif-breton-11-12-2019-1

    • Pédophilie dans le sport : « On ne pourra plus dire qu’on ne savait pas »

      Le média d’investigation Discolose a récemment publié une longue et édifiante enquête sur les violences sexuelles dans le sport, en particulier envers les enfants. Pour notre éditorialiste Virginie Phulpin, il y aura un avant et un après.

      >> C’est une enquête choc que le média d’investigation Discolose, en partenariat avec Envoyé Spécial, sur France, 2, a publié jeudi soir. Elle concerne la pédophilie dans le sport, avec des chiffres et des témoignages édifiants. Pour notre éditorialiste Virginie Phulpin, le monde du sport doit ouvrir les yeux et se saisir enfin du problème.

      On ne pourra plus dire qu’on ne savait pas. Bravo à Disclose pour son enquête qui va faire date. Si ce travail a mis au jour 77 affaires dans 28 sports avec 276 victimes de moins de 15 ans pour la plupart, c’est en partie parce que jusque-là, à tous les niveaux, on préférait taire les affaires de pédocriminalité dans le sport. Maintenant on va pouvoir travailler sur les problèmes de fond.

      Le premier, c’est la récidive. Dans le sport amateur, ce sont des bénévoles qui encadrent nos enfants. Et pour eux, la vérification du casier judiciaire n’est pas obligatoire. Donc il y a des clubs qui font confiance à un coach sans vérifier ses antécédents. Il y a aussi le problème du maintien en poste. Dans la grande majorité des cas, l’agresseur garde son poste même s’il est sous le coup d’une procédure judiciaire. Et sinon, il change juste de club ou de région. Il y a le silence coupable aussi. Souvent, des gens dans les clubs ou dans l’entourage des victimes ont été alertées de faits précis, mais elles n’ont pas informé la justice.

      Un enfant victime d’abus a du mal à se faire entendre. Les témoignages auprès de Disclose sont édifiants. Le club ou l’institution scolaire prend souvent fait et cause pour l’agresseur. Vous vous rendez compte, il rapporte des médailles, on ne va quand même pas l’embêter.
      Maintenant qu’on a ouvert les yeux, quelles sont les solutions ?

      D’abord il faut instaurer une instance indépendante pour recueillir les témoignages et faire remonter les informations à la justice. C’est très efficace aux Etats-Unis. Ensuite il faut rendre obligatoire la vérification des antécédents judiciaires des encadrants. Vous êtes peut-être parents, moi aussi, et on doit être certains que les coaches de nos enfants n’ont pas d’antécédents de pédocriminalité.

      Il faut aussi rappeler aux clubs qu’ils ont l’obligation de dénoncer quelqu’un quand ils ont des informations. C’est la loi. Et puis une personne condamnée pour une infraction sexuelle sur mineur devrait être systématiquement interdite d’exercer auprès d’enfants. A vie.

      Alors merci à Disclose, et maintenant, il faut que tout le monde s’y mette, des clubs au ministère en passant par les fédérations. On ne pourra plus dire qu’on ne savait pas.

      https://www.europe1.fr/sport/edito-pedophilie-dans-le-sport-on-ne-pourra-plus-dire-quon-ne-savait-pas-393

    • Pédophilie dans le sport : ces témoignages qui brisent l’omerta

      Le sport n’est pas épargné par la pédocriminalité. Ses spécificités en font même un terrain de chasse privilégié pour des prédateurs sexuels.

      Violé par un éducateur de rugby dans son enfance, Sébastien Boueilh recueille depuis des témoignages qui donnent la nausée. Le fondateur de l’association « Colosse aux pieds d’argile » prévient et sensibilise aux risques de pédocriminalité. Comme ce jeudi dans la région lyonnaise. « Une jeune fille vient de me raconter qu’elle a été violée pendant dix ans par son entraîneur de tir à l’arc », confie-t-il.

      Une enquête relayée par plusieurs médias français et réalisée par Disclose pointe une réalité effrayante : 276 victimes, âgées de moins de 15 ans au moment des faits, sont recensées dans 77 affaires de pédophilie depuis 1970. « J’ai découvert l’ampleur du phénomène en arrivant au ministère, confie Roxana Maracineanu, la ministre des sports. Dans le milieu, on préférait parfois mettre ça sous le tapis parce qu’on est enfermés dans l’image du sport idéal. Ce n’est pas possible de penser que le sport est épargné avec parfois des adultes qui ont des emprises fortes sur les jeunes par rapport à la performance. »
      « Dans le sport, il y a aussi des contacts corporels qui attirent les criminels »

      En France, chaque jour, 500 enfants sont victimes de violences sexuelles. « Les pédocriminels colonisent les univers avec des enfants, comme le sport, précise Muriel Salmona psychiatre, auteur de « Le livre noir des violences sexuelles » (Collection « Que sais-je ? », Editions Puf). L’entraînement de haut niveau est un facteur de risque qui génère une relation avec l’éducateur dans la durée avec des enjeux importants. Dans le sport, il y a aussi des contacts corporels qui attirent les criminels plus qu’ailleurs. »

      Il existe l’histoire d’un pongiste lyonnais violé par son coach pendant des années. « Envoyé Spécial », le magazine de France 2 qui a travaillé avec le média d’investigation Disclose, a recueilli son témoignage diffusé ce mercredi soir et retrouvé les traces de son bourreau. Celui-ci exerce dans un club breton au contact d’autres enfants. Il y a aussi le cas de cet éducateur de basket condamné, reconverti dans le base-ball à l’autre bout de la France sans aucun suivi. « Avant de laisser s’engager un bénévole, tout président de club peut faire vérifier son casier judiciaire. Mais les gens ne sont pas tous sensibilisés donc ils ne le font pas assez. J’ai mis en place des mesures pour y remédier avec le contrôle systématique de l’honorabilité que nous expérimentons avant de le généraliser » affirme la ministre des sports.
      « Si un président de fédé me dit que son sport n’est pas touché… »

      Mais rien n’est possible sans un changement de mentalités. « Pour minimiser des coûts de déplacement, des clubs mettent encore des gamins mineurs à coucher dans la chambre d’un éducateur adulte. C’est intolérable ! », s’emporte Sébastien Boueilh.

      La ministre des sports a elle-même été confrontée au fléau avant d’entrer au gouvernement. Un entraîneur du club de natation de Clamart, où elle est toujours licenciée, a été mis en examen en 2017 après une plainte pour agression sexuelle sur mineure. « En tant que maman et bénévole, j’ai connu cet entraîneur. Il a été écarté il y a deux ans avec interdiction d’exercer auprès des mineurs. Depuis, le club a mis en place des processus : les enfants ne font plus la bise aux entraîneurs, ils font des checks. Si je prends des mesures : c’est que je sais que ça existe », précise l’ancienne championne de natation.

      Celle-ci est néanmoins montrée du doigt pour ne pas avoir répondu à un courrier d’avocats de parents qui avaient porté plainte et lui demandaient d’ouvrir une enquête administrative. Deux enquêtes étaient malgré tout en cours, l’une administrative et l’autre judiciaire.

      « Si un président de fédé me dit que son sport n’est pas touché, c’est un menteur, peste Boueilh. Elles le sont toutes. Je sais aussi que des dirigeants ont étouffé des affaires pour ne pas salir leur discipline comme l’a fait l’Église. »

      http://www.leparisien.fr/sports/pedophilie-dans-le-sport-ces-temoignages-qui-brisent-l-omerta-12-12-2019-

  • #Forêts_publiques : l’État réfléchit au démantèlement de l’ONF
    https://reporterre.net/Forets-publiques-l-Etat-reflechit-au-demantelement-de-l-ONF

    En plus des suppressions de postes, l’État réfléchit à confier la gestion des forêts communales à des prestataires privés et à supprimer la consultation de l’ONF en cas de défrichement... Or, selon les travailleurs forestiers, une gestion durable de la forêt dépend du maintien d’un service public forestier fort.

    [..]

    À l’origine de cette bataille pour la gestion des forêts communales, on retrouve aussi une critique de la politique actuelle de l’ONF. Selon Michel Benard, syndicaliste à la #CGT Forêt, « l’Office national des forêts cherche à maximiser les profits. Il coupe de plus en plus de bois et délaisse la petite économie locale. Il se comporte comme une entreprise privée qui doit dégager des bénéfices ». Un ver est déjà dans le fruit. « La privatisation s’est distillée dans nos métiers. Nous avons été contaminés par les logiques productivistes et entrepreneuriales, poursuit M. Bénard. Il ne s’agit pas de défendre en soi l’ONF mais un véritable service public qui réponde aux attentes de la société ».

    Dans un manifeste sorti début juin, la #Fédération_des_communes_forestières propose aussi de séparer les activités commerciales (vente et coupe de bois) des missions non marchandes (protection des sols et des écosystèmes) « Ces activités sont de natures différentes et les élus doivent pouvoir distinguer leurs conseillers de leurs prestataires ». Cette proposition n’est pas approuvée par les syndicalistes. « Cela fragiliserait encore plus le service public de la forêt. Nous serions cantonnés à un rôle de contrôleur, analyse Philippe Canal. Au lieu de gérer de manière durable la forêt, de faire nous-mêmes la politique demandée, on surveillerait simplement les acteurs privés comme des inspecteurs du travail ou des organismes sanitaires. Je pense que c’est moins efficace. »

    [...]

    Même son de cloche chez les défenseurs de l’environnement. « Nous voulons que les activités économiques et environnementales restent associées, dans les mains d’un même acteur », dit Adeline Favrel de France nature environnement. « La biodiversité et l’écologie ne doivent pas être traitées à côté, à la marge, avec un service public diminué. Elle doit se retrouver au cœur d’une gestion multifonctionnelle. »

    Autre inquiétude : le projet de décret (en consultation publique) sur la simplification des autorisations administratives. Il envisage de supprimer la consultation de l’#ONF pour des opérations de déboisement dans les forêts publiques. « Dorénavant, pour décider d’autoriser ou non la transformation d’une forêt en zone commerciale, en lotissement ou en champ de blé, l’État se passera de notre avis », s’inquiète le #Snupfen. Pourtant, qui connaît mieux ces forêts que nous le service public qui les protège et les gère depuis des siècles ? »

  • Urbanités africaines

    Articles

    Le projet de reconversion du #port de #Tanger : entre #urbanisme standardisé et jeux d’alliances locales ? par Brendan Blayac
    #Maroc

    Le programme d’appui à la reconstruction de la #Fédération_Sénégalaise_des_Habitants – vers un #urbanisme_participatif et solidaire, par Lionel Chabot, Pape Ameth Keita et Bea Varnai
    #Sénégal

    #Lagos, immensité et urbanité d’une ville d’Afrique subsaharienne fantasme dans les #séries_télévisées, par Pierre Denmat
    #Nigeria

    Les #programmes_de_logement public à #Yaoundé : entre laboratoire libéral et manifestations urbaines du clientélisme dans un #Cameroun post-austérité, par Mathilde Jourdam-Boutin

    Déplacer et relocaliser les citadins à #Lomé (#Togo) : l’urbanité négociée, par Amandine Spire et Natacha Gourland

    Vivre avec l’#insécurité_hydrique dans une ville sahélienne : les stratégies d’adaptation à #Niamey (#Niger), par Sandrine Vaucelle et Hassane Younsa Harouna
    #eau


    Portfolios

    Les #chantiers à Yaoundé et Douala, poétique des villes camerounaises en construction, par Mathilde Jourdam-Boutin

    Rien ne se perd, tout se récupère ! Pour une reconnaissance des #récupérateurs_informels de #Casablanca, par Pascal Garret et Bénédicte Florin
    #recyclage

    Les #toits du Caire, des espaces ressource ? par Marie Piessat
    #Le_Caire #Egypte

    http://www.revue-urbanites.fr/urbanites-africaines

    #villes #villes_africaines #revue #urban_matter #géographie_urbaine
    ping @reka

  • La #passion_du_monde

    « La Passion du Monde » anime le parcours et l’oeuvre de Elisée Reclus, géographe et anarchiste français (1830-1905). Le film de #Nicolas_Eprendre fait le portrait d’une personnalité peu banale, tout à la fois grand voyageur, scientifique reconnu et homme de conviction. Les photographies de Nadar nous transmettent un regard plein de bonhomie et d’acuité. La voix de Carlo Brandt donne vie à des pages qui mêlent poésie et humour, pensée scientifique et politique. Hélène Sarrazin (biographe), Kenneth White (écrivain), Philippe Pelletier et Federico Ferretti (géographes), dressent tour à tour la figure d’un homme qui nous est proche,et dont les analyses font échos aux nôtres en ce début de 21 siècle.

    https://rutube.ru/video/ce25efad21e1675e31526834fc641d87
    #Reclus #Elisée_Reclus #géographie #anarchisme #géographie_anarchiste #film #documentaire #votation #droit_de_suffrage #obéissance #vote #trahison #suffrage #agir #ruisseau #eau #Terre #géographie #Kenneth_White #marche #marche_méditative #fleuves #frontière #commune_de_Paris #Bakunine #Fédération_jurasienne #exil #Lugano #anarchisme #esclavage #Suisse #cartographie #Charles_Perron #paysage #justice #droit

    Reprise de cette citation de Reclus sur les #frontières :

    Frontières = « lignes artificielles imposées par la violence, la guerre, l’astuce des Rois et sanctionnées par la couardise des peuples... »

    Extrait de L’homme et la terre (vers min.45) :

    « L’homme vraiment civilisé aide la terre au lieu de s’acharner brutalement contre elle. Il apprend, aussi, comme artiste. A donné au #paysage qui l’entoure plus de charme, de grâce, ou de majesté. Devenu la conscience de la Terre, l’homme digne de sa mission assume par cela-même une part de responsabilité dans l’#harmonie et la #beauté de la #nature environnante. »

    Kenneth White, min. 47’22 :

    « Le mot #monde a chez lui un sens autre que socio-politique. En général, quand on dit le monde aujourd’hui, ça veut dire le monde socio-politique. Chez lui ça veut dire ’un espace où vivre pleinement’. C’est un sens très ancien du monde. (...) Sa géographie universelle c’est d’un côté un panorama puissant et poétique de la Terre, mais c’est aussi une idée du monde. Il a une idée, une conception du monde. (...) »

    Kenneth White cite Reclus, tiré d’une lettre à un ami vers la fin de sa vie :

    « Vous me dites que mon poème n’est pas réalisable, que c’est un rêve. Ou bien nous pouvons réaliser ce rêve pour la société toute entière. Dans ce cas, travaillons avec énergie. Ou bien nous ne pouvons le réaliser que pour un petit nombre, et dans ce cas là, travaillons encore et toujours ».

    ping @reka

    • Toutes ces frontières ne sont que des lignes artificielles imposées par la violence, la guerre, l’astuce des rois… Elisée Reclus (1868)

      Les gouvernants, les dirigeants, les « décideurs » organisent aujourd’hui la distinction, le tri, le choix entre des individus qui subissent de plein fouet les horreurs, qu’elles soient la conséquence des guerres, ou celle de conditions sociales et économiques désastreuses, du Capitalisme qui submerge la planète, des États qui font « survivre » leurs peuples sous le joug, etc.

      Le vocabulaire sert aujourd’hui à légitimer un distinguo totalement arbitraire et « amoral » entre réfugiés et migrants, attribuant aux premiers un condescendant intérêt car ceux-là fuient les horreurs de la guerre et aux seconds un mépris non dissimulé, car eux ne fuient leurs pays d’origine que pour des raisons économiques et/ou sociales : la pauvreté et la misère dans lesquelles leurs Etats et leurs patronats les ont plongés ! Pourtant c’est un fait : les mêmes causes, partout, produisent les mêmes effets !

      Les guerres et les armements profitent en premier lieu aux capitalistes qui en font un commerce juteux pendant que les peuples, toujours en premières lignes, en payent le prix fort. Les frontières qui servent de paravents aux turpitudes nationalistes et aux exactions des Etats quand ceux-ci se permettent d’imposer à leurs peuples les pires des conditions d’existence… Les classes dirigeantes qui ne s’intéressent qu’à leurs propres intérêts au détriment de leurs congénères dès lors que c’est le portefeuille qui leur sert de référent « patriotique ». Et, au bout du bout, à côté de la question préoccupante de l’afflux de réfugié-e-s qui s’éloignent de ces terres de mort et de malheur, c’est les discours de haine, de racisme, de xénophobie qui servent d’exutoire dans une ambiance de fascisme, ici cocardier.

      Pour nous anarchistes, à côté des réponses immédiates concernant l’accueil et la prise en charge des réfugié-e-s, réponses à caractère uniquement humanitaire, nous devons faire valoir que les causes des guerres et les multitudes de morts et de malheurs qui les accompagnent, que tout cela est la conséquence directe des systèmes inégalitaires qui régissent l’Humanité : Capitalisme, profits, divisions de la société en classes, Etats qui usurpent le pouvoir des peuples, frontières qui séparent les individus, les divisent, les opposent et nient l’Humanité.

      Ni patrie, ni frontières !
      Pour le communisme libertaire, l’internationalisme
      la solidarité, la liberté de circulation et le fédéralisme !!!

      http://infosetanalyseslibertaires.org/index.php/2016/03/18/toutes-ces-frontieres-ne-sont-que-des-lignes-artificiell

    • Élisée Reclus, la passion du monde

      Le film de Nicolas Eprendre fait le portrait d’une personnalité peu banale, tout à la fois grand voyageur, scientifique reconnu et homme de conviction. Les photographies de Nadar nous transmettent un regard plein de bonhommie et d’acuité. La voix de Carlo Brandt donne vie à des pages qui mêlent poésie et humour, pensée scientifique et politique. Hélène Sarrazin (biographe), Kenneth White (écrivain), Philippe Pelletier et Federico Ferretti (géographe), dressent tour à tour la figure d’un homme qui nous est proche, et dont les analyses font échos aux nôtres en ce début de 21è siècle.



      http://www.film-documentaire.fr/4DACTION/w_fiche_film/37082_1

  • #Euphrate : la #Turquie coupe le robinet

    Depuis décembre 2015, la Turquie, qui a la haute main sur le cours de l’Euphrate, a rompu l’accord qui la liait à la #Syrie voisine. En réduisant le débit du #fleuve, elle y provoque #sécheresse et #pénurie d’#électricité. Dans le viseur ? Le projet d’émancipation porté par la #Fédération_démocratique_de_Syrie_du_Nord.


    http://cqfd-journal.org/Euphrate-la-Turquie-coupe-le
    #eau #énergie #barrages_hydroélectriques #barrage_hydroélectrique #Tishrin #Tabqa #Sawadiyah #agriculture #modèle_agricole #PKK
    ping @simplicissimus @reka

  • Les combattantes : sortir des violences faites aux #femmes (1/4) Tout commence par les #mots

    Au titre d’un objet social commun, les #droits_des_femmes en général et la lutte contre les #violences faites aux femmes en particulier, cinq associations féministes : #Chiennes_de_garde, #Collectif_Féministe_Contre_le_Viol, #Fédération_Nationale_Solidarité_Femmes, #Femmes_Solidaires et #Mouvement_Français_pour_le_Planning_Familial, ont engagé une procédure contre les textes sexistes du rappeur #Orelsan en août 2009.

    Considérant que de nombreuses expressions des textes de ce chanteur était explicitement et violemment sexistes, les associations ont porté #plainte « pour injures publiques à raison du sexe, et incitation à la haine, à la violence et aux discriminations à raison du sexe » selon les articles de la loi qui interdisent ce type de propos (articles 29, modifiée le 30 décembre 2004).

    Au terme de plus de 6 ans de procédures, les associations ont été entendues au cours d’un #procès.

    https://www.franceculture.fr/emissions/lsd-la-serie-documentaire/les-combattantes-sortir-des-violences-faites-aux-femmes-14-tout


    #discours #féminisme #justice #injure

    Un document qui date de 2016...